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#littéralité
havaforever · 2 years
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THE DUKE -  Le film n'a rien d'extraordinaire, il est simple, avec ce décalé spécifique de l’humour british qui en plus de sa simplicité en fait un film charmant. Il y a bien entendu un anti-héros de tous les jours comme il en faudrait plus autour de nous, il n’est ni beau ni génial, il est juste empathique et naturel à être ce qu’il est. Il ressemble à un personnage qui n’existe plus, et ça fait du bien. 
The Duke, insiste un peu trop lourdement sur un drame familial passé qui expliquerait peu ou prou le délit. Cela donne une autre tonalité au film et surtout l'occasion d'étoffer un scénario un peu trop court, sinon. On ne va pas s'en plaindre car cela permet de voir l'immense Jim Broadbent, irrésistible, confronté à la non moins gigantesque Helen Mirren, parfaite même si sous-exposée. 
NOTE 10/20 - The Duke est à la lisière du Feel Good Movie, avec cette touche d'excentricité et d'amoralité (légère) qui en fait un produit éminemment britannique et aisément comestible, quoique un tantinet désuet.
En définitive, la passion est troquée contre l’idéologie de la lutte des classes et des Robinson sociaux; quand à la drôlerie, elle s’évanouit sur les traces d’une époque, qui prise dans sa littéralité, ne fait plus rire. 
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M@tthew @rnold
Sa simplicité, sa lucidité, sa droiture ; sa littéralité; la parcimonie des mots aérés, ou des mots farfelus, qui font d'autant plus d'effet qu'ils viennent; l'absence d'inversions, et la franchise générale de la syntaxe, qui donne toute sa valeur aux délicatesses d'un rythme varié.
Poésie Arnold est parfois considéré comme le troisième grand poète victorien, aux côtés d’Alfred, Lord Tennyson et Robert Browning16. Dans une lettre adressée à sa mère en 1869, il écrit : Mes poèmes représentent, dans l’ensemble, le principal mouvement d’esprit du dernier quart de siècle, et ils auront donc probablement leur jour lorsque les gens prendront conscience de ce qu’est ce mouvement…
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christophe76460 · 3 years
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Saint-Esprit : Une enquête révèle que de nombreux chrétiens ne croient pas que c'est réel ! - C2000 Le Saint-Esprit est-il réel ? Une enquête récente a montré qu'un pourcentage important de chrétiens ne croient pas à la littéralité de ce que dit la Bible à cet égard. Une étude menée par l'Arizona Christian University sur la croyance dans le Saint-Esprit... www.chretiens2000.com https://www.instagram.com/p/CTq84e5s5mB/?utm_medium=tumblr
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lysandrie · 4 years
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Mardi 31 mars. Vers 13h. Si tu réussis à déchiffrer ce qui est écrit sur la droite tu comprendras la littéralité de la photo.
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perduintranslation · 6 years
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Le héros est assis à l’arrière d’un bus, fatigué, « watching teenagers neck, oblivious to the domestic houseworkers riding beside them in tired silence. »
En français, les trois premiers mots sont traduits avec une littéralité amusante mais assez peu respectueuse de la grammaire : « Vue sur la nuque des adolescents » alors que neck doit bien évidemment s’entendre dans son sens familier de “enlasser/embrasser fougueusement”
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marcogiovenale · 1 year
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linee di sperimentazione (neopoesia vs postpoesia)
riproduco qui di séguito – rielaborati – due commenti fb a un post di Ranieri Teti che mi ha dato occasione di precisare ancora una volta – attraverso le parole di Jean-Marie Gleize – qualcosa sulla differenza tra neopoesia (in linea con le sperimentazioni degli anni Sessanta e decenni successivi) e postpoesia (superamento della o meglio indifferenza alla questione dei generi letterari,…
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havaforever · 4 years
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YALDA - LA NUIT DU PARDON 
Un film événement, dérangeant et instructif à plusieurs titres, qui explore conjointement deux thématiques essentielles que l’on ne soupçonnait pas d’être liées à ce point. Les fondements de la justice d’une part, et cette vie ultra connectée qui n’a désormais de sens que par médias interposés d’autre part.
Synospis : Iran, de nos jours. Maryam, 22 ans, tue accidentellement son mari Nasser, 65 ans. Elle est condamnée à mort. La seule personne qui puisse la sauver est Mona, la fille de Nasser. Il suffirait que Mona accepte de pardonner Maryam en direct devant des millions de spectateurs, lors d’une émission de téléréalité.
Le film de Massoud Makhshi commence par revisiter à nouveaux frais la première question que Socrate posait déjà sur l’Agora : comment établir une « vraie » Justice, au sens de bonne pour tous ? La nuit du Pardon, conjugue cette question vieille comme le monde avec une problématique on ne peut plus actuelle : celle de la vie par procuration, cette vie-rtuelle faite d'images, de clichés et de selfies, de filtres et d'effets spéciaux. Les émissions de téléréalité, le fil des réseaux qui relaient nos vagues idées, nos petites poussées d’indignation, ce qui reste de nos sentiments et de notre humour ; tel est  désormais ce qui  prend la place de la vraie vie.
La nuit de Yalda est la plus longue de l’année, les iraniens ont pour habitude de se réunir en famille et partager la nuit du solstice d’hiver de façon festive et agréable. Les faits ont donc lieu dans ce pays aux mœurs lointaines où règne encore la Loi du Talion : celui qui a tué, mourra. En Iran, la décision de la mise à mort de celui qui est coupable de meurtre appartient au Tribunal, mais la sentence peut être révoquée, et la condamnation à la peine capitale remplacée par « le prix du sang ». Ce rachat de la victime n’est possible que si la famille de la victime accepte la demande de pardon du coupable.
Cette pratique est très éloignée de la Justice dite « occidentale », et cela est bien évidemment de nature à choquer tous les regards ethnocentrés, qui verront rapidement dans cette façon de monnayer la vie d’un condamné de la régression moyenâgeuse. Avant de plonger dans ces considérations toutes faites, il est utile de rappeler que les institutions qui tentent de rétablir la Justice sont avant tout culturelles, et que contrairement à ce que pensait Socrate, il n'y a pas de Justice unique, universelle, que notre esprit puisse atteindre dans le Ciel des Idées par une dialectique ascendante… Quand bien même il y aurait un Justice idéale, qui peut prouver que celle des Droits de l’Homme telle que La République Française les a proclamés en 1789 correspond à  la référence ultime en matière de ce qu’il est juste ou injuste de faire et de penser?
En laissant aux victimes la possibilité de gracier le condamné à mort, la justice iranienne donne une place centrale au pardon, et propose une des clés de cette justice idéale dont tout le monde rêve. Par son aménagement de la Loi du Talion, la société civile (principalement dominée par l’idéologie de l'Islam) suggère la plus belle alternative que l'on puisse trouver à la vengeance . Elle vise à construire une société où le prix du sang qui a coulé, n'implique pas forcément la nécessité de faire couler du sang un fois de plus, comme l’indiquerait la Loi du Talion prise dans sa littéralité. La dette peut être soldée par un prix qui est calculé par le Tribunal de façon très savante, en fonction de quatre-vingt critères.
Ce changement de perspective qui met l'individu et non l’institution au centre de la notion de Justice, est peut-être le meilleur moyen de déraciner l’idée d'une réparation qui prend son origine dans le désir de voir l’autre souffrir pour s’apaiser. Faire justice ne vise pas seulement à sublimer l’élan meurtrier émanant de la colère en substituant le poignard de celui qui vengerait personnellement son frère par une exécution publique. Le tribunal propose directement à la victime de choisir ce qui lui convient de faire de cette pulsion. Mais surtout, la victime et le coupable sont directement confrontés : l'un pour demander pardon, l'autre pour prononcer la sentence qui confirmera la décision du juge. Ce face à face qui donne une dimension intersubjective à un idéal inaccessible, transforme le verdict de l’institution en un assentiment personnel.  Il offre surtout l’occasion à la victime de réparer l’irréparable en sauvant la vie du condamné.
Le prix de la vie, face à ce que le crime a déjà coûté en sang, comme la ténacité de la rancune au regard de la puissance de celui qui pardonne, avaient déjà été exploité par Ashgar Farhadi dans un magnifique premier film Les enfants de Belle Ville (2003). L’originalité de Massoud Makhshi qui reprend comme trame de son scénario l’aménagement de la Loi du Talion, est d’avoir confronté ce principe ancestral à la « nouvelle » barbarie, propre aux pratiques du 21ième siècle. Il ne s’agit plus d’interroger les motifs de ceux condamnent  à mort, c'est impensable et impossiblement correct ! Seuls les chinois, les texans, les iraniens, les russes, les japonais, de nombreux états d’Afrique, et encore bien d'autres pays en sont encore là. Cela représente bien du monde sans possibilité de racheter « le prix le sang », mais là n’est pas la question.
Il s’agit, en terre abolitionniste et éclairée, de vivre avec un barbarisme désormais incontournable : exposer les moindres détails d’une existence qui s’invente sur les réseaux.  Cette dictature qui affirme que la réalité n’est palpable, voire viable que si elle est augmentée, bloggée, vloguée, youtubée, snapchatée ; c’est-à-dire partagée avec des spectateurs réels ou virtuels. Dans le tribunal populaire ultime des pays éclairés comme ceux du monde entier,  plus rien n’a de goût, de couleur, ni de saveur s’il ne passe pas le verdict du like... Nous y sommes. Le bonheur n’a de consistance que s’il est traduit en stories sur Instagram ; au restaurant ou même à la maison, plus personne ne touche à son plat avant d’en avoir fait le portrait en bonne et due forme, avec filtre à l’appui.
Les combats de Gladiateurs servaient de catharsis à la population romaine, « La vie ! La vie ! La vie ! », scandait le public pour sauver son héros des griffes de l’adversaire qui l’avait plaqué au sol ; durant la nuit de Yalda, ce sont les SMS qui seront nécessaires à sauver Maryam. Si le nombre de participants à l’émission qui tient tout le pays en haleine est suffisant, et que la fille du mari assassiné pardonne, le réalisateur financera le prix du sang qui permettra à la coupable de se racheter.
La tension mise en place par le scénario est sans égal, car à l’instar de ce qui se jouait sur le sable du Colisée, le spectacle est alimenté par la peur et les larmes de celle qui a déjà été condamnée à mort, dont le sauvetage in extremis est suspendu au pardon de la famille de la victime. Plusieurs rebondissements spectaculaires, entrecoupés des besoins d’une émission qui doit tenir ses promesses auprès des millions de téléspectateurs assoiffés de sensations fortes, rendent ce film à la limite du supportable. Le hiatus entre la mise en scène commandée depuis la régie et ce dont il est question derrière les vitres qui séparent le local technique du plateau transformé en tribunal, est suffoquant. Mais cette sensation terrible est aussi celle de la culpabilité provoquée par ce que ces images nous renvoient sans autre détour. A coup de fleurs, d’intermèdes publicitaires, et de retouches de maquillage, ces séquences parfois surréalistes nous racontent  ce que nous sommes devenus : ce que notre addiction à la vie par procuration des médias a fait de nous. 
Chaque SMS transforme potentiellement le téléspectateur en président de la cour d’assises. Mais son vote en fait aussi le complice d’une justice que le réalisateur de cette émission glaçante manipule et oriente à sa guise. La participation massive qui permet de lever les fonds nécessaire au rachat, accuse ainsi la société qui fait du spectacle avec tout, de la même façon qu’elle en fait avec rien ; sans aucune hiérarchie, sans aucune distinction morale ou sensible. Ces flots d’images qui mettent en scène des accouchements comme des exécutions, des beignets en train de flamber dans leur rhum, comme des forêts entières en train de se consumer ; évoquent tout sur le même ton, ou presque…
L’émission s’achève et nous laisse comme inanimés devant le rideau qui tombe sur la sentence finale. La téléréalité iranienne qui a inspiré ce film a duré dix ans, mais elle n’a actuellement plus cours. Ce dont tout cela témoigne, se poursuit pourtant. Le temps d’une émission, ou d’un film sur une émission, cette catharsis nous a vidés de l’illusion d’une vie médiatisée par le regard complètement déréalisé devant lesquels nous avons pris l’habitude de respirer. Systole et diastole ont muté, elles circulent désormais sous forme virale en mode publication et like, exhibition et condamnation, ma storiy ou la vie, ou indifféremment : je t’aime et/ou je te tue.
NOTE 14/20 - Même s’il n’est pas complètement abouti cinématographiquement, YALDA est un film choc qu’on n’est pas prêt d’oublier, à l’instar Des Enfants de Belle Ville, il y a de nombreuses années.
A ne pas manquer! 
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longleggedsocialist · 3 years
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Noooo cuz I’m littéralité literally adora and my ex bfff is l’ordre really catra literally catra omg.........
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courtneytincher · 6 years
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Commentaires : Au fait, pourquoi Spotify s'appelle Spotify ?
@numerama a écrit :
Notre série d’articles revenant sur l’origine et les significations des noms de la tech et du numérique nous emmène parfois loin. Samsung et ses ambitions, Microsoft et sa littéralité académique, Amazon et ses calculs, Wikipédia et ses idéaux… il y a bien souvent une symbolique particulière derrière les noms des géants qui composent nos paysages culturel et économique. Mais l’un d’entre eux échappe à cette logique. Si vous avez lu le titre, vous savez de qui il s’agit : Spotify. Spotify….
Par Julien Cadot Revenir à l’article
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from Sur Numerama - Numerama
@numerama a écrit :
Notre série d’articles revenant sur l’origine et les significations des noms de la tech et du numérique nous emmène parfois loin. Samsung et ses ambitions, Microsoft et sa littéralité académique, Amazon et ses calculs, Wikipédia et ses idéaux… il y a bien souvent une symbolique particulière derrière les noms des géants qui composent nos paysages culturel et économique. Mais l’un d’entre eux échappe à cette logique. Si vous avez lu le titre, vous savez de qui il s’agit : Spotify. Spotify….
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christophe76460 · 4 years
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La tente des Écritures – Évangile et Liberté
https://www.evangile-et-liberte.net/2020/09/la-tente-des-ecritures/
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Il est un lieu vivifiant, un lieu où éclôt toujours nouveau le désir d’être vivant, c’est-à-dire le désir d’être relié à soi-même, à d’autres et à plus que soi et d’autres, un lieu toujours ouvert, accessible sans condition, accueillant. Un lieu qui n’est pas fixe mais mobile, transportable, d’installation légère, de dimension variable. Ce lieu, je le reconnais comme une tente, à la fois provisoire et accompagnant les longues marches, à la fois espace d’intimité et d’hospitalité, à la fois à l’écart et perméable à l’environnement. Ce lieu c’est celui de la lecture des Écritures, une lecture déployée de l’exégèse à la méditation, de la littéralité du texte à la prière, entre réception de transmissions et passage vers des possibles et des peut-être. La tente est dressée chaque fois que la Bible est ouverte et les Écritures arpentées avec attention, avec cœur et intelligence, avec curiosité et désir, même un court fragment ou pour un court moment, en solitude ou en compagnie.
Est-ce le souvenir des récits recueillis dès l’enfance, celui du nomade Abraham installant son campement en tant de lieux différents ou celui de la Tente de la rencontre accompagnant le long chemin d’Exode ? Ou encore le scintillement sans éclipse du Prologue de Jean mettant en lumière que le Verbe a été fait chair et a installé sa tente parmi nous ? L’image de la tente s’est accordée avec l’expérience de la lecture des Écritures comme un espace particulier, mis à part, où se désaltèrent le cœur et l’âme, où se nouent et se dénouent les relations à soi, aux autres, à Dieu, où se rassemblent le sens, le courage, les forces, et la joie.
Que ce soit le lieu intime de la lecture personnelle ou le lieu partagé de la lecture commune, la tente, aménagée de mots, de récits, d’images s’élargit toujours avec l’imagination d’un « soi avec », des « nous »  différents et renouvelés, des liens, des communs à découvrir et à inventer. Et les lecteurs réunis éprouvent eux-mêmes un élargissement, une dilatation des présences plus vaste et plus riche que la seule addition de ceux qui lisent. La tente représente l’espace qui s’agrandit : Agrandis l’espace de ta tente, qu’on déploie les toiles… allonge tes cordages (Es 54,2) et qui permet à ceux qui y prennent place de s’agrandir eux-mêmes. Un élargissement heureux, parfois joyeux, un élargissement personnel ou collectif, respectueux, qui ne force aucune solitude mais accueille aussi les écarts, les distances, les espaces de chaque singularité. Ainsi la tente de la lecture des Écritures, parce qu’elle est provisoire, n’absolutise ni le texte ni la personne ni le groupe, afin que les liens n’enferment pas mais libèrent énergies, surgissements, échappées, et la sensation d’être vivant, d’être concerné, on pourrait dire aussi appelé. Alors ce qui est découvert, reçu, compris, partagé dans la lecture participe au dynamisme de l’existence et à la responsabilité d’être emmené plus loin.
La tente peut être dressée en n’importe quel temps, en n’importe quel endroit, en urgence ou de manière régulière, aussi bien dans les friches ou les jardins que dans les effondrements ou les décombres, non pour profiter ni pour éviter, mais pour repartir. Car il s’agit de faire face aux soulèvements, aux ruines, aux précarités, à l’enchevêtrement composant le réel, imprévu, inédit, inouï, et de se laisser ébranler et refonder, pour tenir la vie en soi et pour autrui. La lecture des Écritures permet de recevoir autrement les héritages, les questions, les représentations, les textes, pour penser à nouveau, pour reprendre ce qui est inachevé, non pour le terminer, mais pour poursuivre vers un accomplissement qu’on ne maîtrise pas. Reprendre et relire également en se mettant au bénéfice des interprétations, des réinterprétations, de l’intertextualité des Écritures qui tissent des reprises en liberté autant qu’en fidélité et qui en appellent d’autres pour le temps présent. L’image de la tente rend compte de cette relecture qui ne fige aucun texte, même les plus connus, les plus familiers, mais les déploie encore pour que le lecteur y descende à nouveau, dans la trame des Écritures, dans celle de la mémoire, hors des chemins déjà parcourus, et pour qu’il se laisse reprendre lui-même par le texte qui le lit, en renonçant à avoir le dernier mot, en renonçant à ce qu’il y ait un dernier mot à la lecture.
Chaque fois que la tente est dressée, seul ou avec d’autres, la lecture, la relecture sont décalées grâce à ce qui a été transformé lors de la lecture précédente silencieusement ou même clandestinement. Elles sont enrichies grâce la mémoire neuve de ce qui a été recueilli entre deux étapes dans la tente, que ce soit une rencontre, une musique, un tableau ou un drame. Et chaque étape dans la tente ravive la sensibilité aux échos, aux éclats mêmes humbles et modestes, aux lentes métamorphoses des profondeurs, aux rêves à peine ébauchés, aux paraboles du quotidien, jusqu’à parfois se sentir frôlé d’éternité ou saisi par la Parole qui est présence, qui est appel à devenir et à vivre.
Par sa simplicité, par sa souplesse, par sa capacité à être transformée et transportée, la tente conteste l’ordre établi, qu’il soit celui d’une société, d’une religion, des représentations de Dieu ou de soi. En elle, ni sélection, ni exclusion, ni place définitive ou à gagner. La lecture des Écritures offre un ferment de liberté, une impulsion de joyeux iconoclasme, une dynamique de critique affûtée. Elle entraîne dans la découverte de ce qui est enfoui, dissimulé ou oublié, en soi et dans le monde, la découverte de ce qui est recouvert de dogmes, de répétitions, de défenses, de soumissions et de destins.
Par sa légèreté et son caractère provisoire, elle conteste les aspirations illusoires à la tranquillité et à la sécurité ; car la lecture des Écritures réveille les consciences, bouscule les habitudes, interroge les préjugés et place les lecteurs face à la radicalité de la vocation à la vie, face à leurs accommodements, leurs aveuglements et leurs concessions, également face aux chemins possibles des devenirs.
Une tente ne représente pas un lieu prestigieux ou somptueux, ni même robuste ou sécurisé. Mais elle suffit pour honorer ceux qui y prennent place, ceux qui y passent un moment afin de comprendre l’existence et le monde. Elle suffit pour honorer l’hospitalité si essentielle dans les Écritures, honorer le partage du pain avec ceux qui ont faim et le don de l’eau à ceux qui ont soif. Elle suffit pour honorer ceux qui cherchent, ceux qui espèrent et ceux qui doutent. Elle suffit pour la foi et pour la parole, pour la confiance et l’amitié. Quand il s’agit de les tisser, de les broder, d’en nouer les fils aux aspérités et aux surprises des Écritures. Quand il importe d’accueillir ce qui vient à soi, à travers l’épaisseur des textes et la profondeur de l’être, et dans les présences réunies, pour être réengagé en pensée, en communauté, en courage, en vie. On peut alors reprendre la route.
Avec toute ma reconnaissance pour la tente dressée à plusieurs reprises pendant quelques mois avec Agnès Adeline, Corina Combet, Florence Couprie et Sophie Schlumberger, à l’occasion de l’écriture d’un numéro de la revue Lire et Dire.
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majdasblog · 6 years
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Comment comprendre l'idée que le soleil se prosterne sous le trône d'Allah ?
Comment comprendre l’idée que le soleil se prosterne sous le trône d’Allah ?
Selon un Hadith, le Prophète (sur lui soit la paix) a dit à Abû Dharr : “Sais-tu où se couche ce (soleil) ? Il part se prosterner sous le Trône”
Que signifie que le soleil se prosterne sous le Trône, quand on sait aujourd’hui qu’il vogue dans une orbite ?
Ce hadîth est rapporté notamment par al-Bukhârî (4524, 3027). Par rapport à sa littéralité, quelques questions se posent en effet (je me les…
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revuedepresse30 · 6 years
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Même sans son clip, "This Is America" est sûrement l'un des meilleurs titres de Childish Gambino
Une semaine après sa mise en ligne, internet continue de disséquer le clip This Is America de Donald Glover, alias Childish Gambino, réalisateur-scénariste-acteur-chanteur de 34 ans, telle une pierre de Rosette moderne. Une obsession qui s'explique par le déluge de références socio-politiques contenues dans ce clip en forme de miroir de la société américaine, mais qui achève aussi de démontrer l'importance prise par le format clip, pierre angulaire de tout artiste à l’heure où la musique se consomme en premier lieu sur Youtube. L'artiste se doit désormais de développer un support visuel assez solide pour faire office d'alter-ego à son single, sinon, c'est le flop, le no buzz, la porte direct.
La musique aurait-elle perdu son indépendance ? Ne ferait-elle désormais office que de b.o ? De prétexte ? D’élément parmi d'autres concordant à élaborer l'identité artistique d'un artiste ? On pense à l'album-visuel de Beyoncé, aux vidéos de The Blaze... Et à ce This Is America, totalement effacé derrière son clip.
Son écoute révèle pourtant un changement radical par rapport à son prédécesseur, le tout smooth Redbone, présent sur l'album Awaken, My Love! (2016), qui empruntait plus à Prince, Outkast, voire Gnarls Barkley qu'à la trap d'Atlanta.
This Is America tire sa puissance de ses brusques changements de rythme, comme si Jackie Brown succédait à La Mélodie du bonheur. Le morceau s’ouvre sur un chœur d'hommes et de femmes, sur leurs pépiements, leurs gazouillis, leurs rires, bref sur des expressions de joie, voire d’entraide collective suivies de ces lignes répétées plusieurs fois, telles un mantra : "We just wanna party/Party just for you/We just wanna the money."
Mais voici qu’arrive un refrain de basses grondantes, sombres, menaçantes, et la voix tranchante de Childish Gambino qui assène : "This is America", c’est ça l’Amérique. Finis les pépiements, les gazouillis, les trompettes, clairons et soleil dardant ses rayons, place à l'obscurité, au danger. A ce moment précis, dans le clip, Childish Gambino abat tour à tour un guitariste noir et une chorale gospel, avant de reprendre sa chorégraphie, savant mélange de sensualité et de contorsions flippantes, comme si l’envers du décor de l’entertainment américain nous était enfin montré.
Childish Gambino reprend ici l’idée du parc d’attraction mué en décor de film d’horreur, du clown grimaçant, du pacte avec le Diable que signeraient public et artistes dans cette grande foire de l’industrie culturelle américaine. Mais Gambino pousse la réflexion plus loin en la liant aux violences par armes à feu, aux injustices policières, économiques, au racisme toujours prégnant, pesant. La réalité est là, grondante, dissimulée derrière un vernis. Celui du divertissement, de ce pacte de l'aveuglement que tous ou presque signent pour se munir d’œillères et se prémunir ainsi de la dure réalité.
Quant aux ad-libs et gimmicks de Young Thug, Quavo, 21 Savage, Slim Jxmmi, and BlocBoy JB, ils ressemblent à des écho tarés, des versions freaks de la chorale chantante d'ouverture. Ou bien aux symboles ultimes du divertissement dans une industrie culturelle qui mise désormais largement sur le hip-hop moderne souvent accusé de manquer de conscience politique. Ad-libs et gimmicks ne veulent rien dire per se. Ils ne sont que des mots, des cris destinés à appuyer une fin de phrase, lui donner du relief, du rythme, rebondir pour mieux repartir. Désormais utilisés partout, de Migos à Niska, ils créent le paysage musical moderne.
Sous ce prisme de lecture, This is America serait un morceau meta, à la complexité aussi fascinante que celle de son clip. Un morceau qui réunirait passé et présent en liant les chants des esclaves noirs américains (en ouverture) aux ad-libs des rappeurs actuels. This Is America est un grand morceau pop et politique, dans la veine de ceux de Kendrick Lamar ou du Strange Fruit de Kanye West, qui joue habilement avec les références politiques et le contexte pop culturel.
Si les paroles, rudimentaires, prêtent encore à confusion et mériteraient explication de l'intéressé, elles semblent brosser le portrait d'un Afro-Américain fasciné par la réussite sociale via l'argent telle que lui aurait enseigné sa grand-mère ("Get your money, Black Man"). Dès lors, voici brossé le portrait de ces mêmes auteurs de ad-libs, Migos, Young Thug, et consorts, rappeurs bling-bling plus soucieux de répéter "Versace" à s'en déboîter la mâchoire que d'écrire un morceau anti-Trump. This Is America est d'une ambiguïté totale. C'est ce qui fait sa force dans ce monde qui voudrait de la littéralité partout, tout le temps et le plus vite possible. Paradoxalement, This Is America est aussi un morceau foudroyant. Il faut s'y plonger encore et toujours plus loin.
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visionsingulieres · 7 years
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Barbara Kruger, l’indomptable
    Barbara Kruger est une artiste qui apparait sur la scène New Yorkaise dans les années 80. Féministe, qui dénonce ardemment notre société de consommation et les instances politiques qui la dirige, son travail peut être qualifié d’engagé, de provocateur.
     Elle se sert de photographies constituées le plus souvent de parties de corps parfois en mouvement et d’expressions, qu’elle détourne.
    Elle collectionne des images, photographies, issues de revues pour les re-travailler et diffuser son message par la suite.Son processus artistique s’effectue en plusieurs parties, dans un premier temps,elle recueille les photographies sur lesquelles elle va travailler, qui l’inspirent, qu’elle s’approprie. Puis se tourne vers l’écriture, la littéralité, très importante dans son travail où le texte prend le plus souvent, l’ascendant sur l’image. Elle utilise toujours la même police, ce qui participe de personnifier son travail par la répétition, de reconnaitre sa touche.
Une technique inspirée des stratégies publicitaires... 
    Elle s’approprie un procédé propre à la publicité, qui est le photomontage. Le plus souvent, le visiteur se retrouve face à une image en noir et blanc placée volontairement derrière le texte qui est issue d’un magazine de grand public.
    Son premier métier, graphiste lui a permit de s’orienter dans sa pratique artistique.
« La plus grande influence sur mon travail, sur le niveau visuel et formel a été mon expérience en tant que graphiste mon travail en tant que graphiste est devenu avec quelques ajustements mon travail en tant qu’artiste.»
    Dans nos sociétés actuelles où nous sommes pris dans un flot communicationnel et médiatique grandissant, Barbara Kruger fait partie de ses artistes contemporains qui cherchent dans leur démarche artistique à faire parler des œuvres pour amener un autre regard sur le monde qui nous entoure, pour le regarder en face. Grâce à ses associations texte/image donc, elle réussit à captiver le public avec un message qui peut être directement compris.
Quand l’art devient polémique...
    Une des œuvres les plus connues de l’artiste est sans doute Untitled (Your body is a battleground), littéralement “Votre corps est un champ de bataille”. Cette réalisation s’adresse directement à l’ancien président des États Unis, Georges Bush qui projettait d’interdire l’avortement libre. Barbara Kruger a réalisé cette affiche pour une manifestation contre cette décision. Artiste engagé donc et militante qui s’est d’ailleurs retrouvée au milieu d’un procès!
    La mondialement célèbre enseigne Supreme fondée en 1994 est connue pour ses partenariats avec de nombreux artistes, tels que Damien Hirst, Jeff Koons ou encore Takashi Murakami. L’art fait vendre et des collaborations entre enseignes de haute couture et artistes comme Louis Vuitton qui a récemment collaboré avec Jeff Koons rapportent des millions.
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    Ici, c’est une autre histoire, Supreme s’est approprié l’identité graphique de Barbara Kruger. La couleur, la police tout a été reprit pour créer le logo de la marque. Suprême a intenté un procès envers l’artiste pour appropriation de la propriété intellectuelle alors que c’est eux-mêmes qui ont utilisé l’identité du travail visuel de Barbara Kruger pour la décliner pour leur logo. Polémique donc ici sur la question de la propriété artistique et de l’appropriation.
    L’art continuera toujours de faire parler de lui, de questionner, faire réagir, interpeller. Avec Barbara Kruger, l’art devient constructeur de sens, se dresse au delà des conventions et des stéréotypes pour dénoncer et dire tout haut que nous sommes à présent conditionnés par la société de consommation et qu’il est grand temps d’ouvrir les yeux, d’agir.
Laureen pct.
Pour prolonger votre lecture : Analyse d’une œuvre sélectionnée de Barbara Kruger en cliquant ici!
D’autres sources pour la découverte de son œuvre...
Des livres
KRUGER, Barbara, Barbara Kruger, Rizzoli, Etats-Unis, 2010
ELMALEH, Éliane, « La Politique du malaise dans les photomontages de Barbara Kruger »
Titres des œuvres dans l’ordre de publication
Untitled (Your body is a battleground), 1989
Dont be a jerk, 1994
Untitled (we don't need another hero), 1986
Installation view, Barbara Kruger
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pmdmcritique · 7 years
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Ils n’ont rien à nous dire. Primate & Zoo de Frederick Wiseman, ressortis récemment en DVD. 20/07/17.
            Primate, premier long métrage documentaire sur les animaux réalisé par Frederick Wisemann, montre les expérimentations des scientifiques américains dans les années 70 sur les ouistitis, outans, gorilles et chimpanzés.
           Les trois premières images montrent de manière saccadées des statues (d’hommes naturalistes, scientifiques), des scientifiques (vivants donc, et hommes) et des singes en cage. Les plans saccadés découpent de fait les trois univers : celui de la science (marquée par les ancêtres), celui des hommes et celui des animaux. Ce que suggère le montage est une idée de tranche, que dès lors tout sera classé, répertorié en même temps qu’une généalogie et une hiérarchisation entre les espèces. Les hommes ici sont aussi enfermés, car montrés sous le seul prisme de leurs fonctions. Les statues figent l’idée que ce sont des Grands Hommes, dotés d’un idéal celui du progrès, de la science et de la domestication de la nature.  
           Dans Primate, tous les animaux, ici les singes, sont en cages, soumis à toutes les expérimentations possibles, en particulier sexuelles et chirurgicales. Le parti pris de Wiseman est de montrer ces expérimentations sous le seul point de vue des hommes. Si ce parti pris est problématique vis-à-vis de la souffrance animale, il le suggère en permanence.
             Ce que montre surtout Wisemann ce sont les méthodes. Des cages aux machines, en passant par le vivarium, les singes sont entièrement sous l’observation des hommes. Leur moindre faits et gestes sont analysés pour comprendre ce qu’ils ont de commun avec les hommes pour compléter le grand dossier de l’Évolution.
           Tout ici fait film noir : tout l’attirail scientifique se transforme en objets de meurtre sous la chair des animaux montrée à toutes les températures possibles. La manière dont les animaux sont traités est à la limite du supportable : faire bander les singes, les faire éjaculer, leur implanter des machines à même le dessus de leurs crânes pour qu’ils répondent à tous les stimuli électromécaniques, les opérer, les transporter de cage en cage, les forcer à se reproduire, les disséquer encore vivant.
           Les gestes précis des scientifiques sont montrés avec une épure effrayante. L’horreur montrée demeure très loin d’une quelque conque boucherie ; les hommes font sciemment ce qu’ils ont à faire dans le but d’une hypothèque recherche, qui sera, si je cite le chef du département des sciences, vérifiée par ce que nous dit les expérimentations futures. Les scientifiques opèrent une violence inconcevable sans aucune animosité ; les hommes ne sont pas des animaux.
           L’univers carcéral et concentrationnaire n’est pas le seul lot des animaux. Les scientifiques eux-mêmes se retrouvent dans un univers exclusivement masculins, dont les femmes et les hommes noirs ne sont là que pour nettoyer les singes. La science est ici l’affaire de l’homme blanc.
           La fin nous fait-elle oublier les moyens ? Ici pas du tout. Les hommes sont avares de connaissance, afin de délimiter ce qui est de l’ordre des primates et ce qui est propre à l’homme. L’apprentissage scientifique délaisse ici toute empathie. Le singe n’a rien à faire ici, sinon d’être dominé par l’homme. Comment la culture, la technique, la science peut-elle reproduire le schéma de la loi du plus fort dans un univers où tout est classé, domestiquée, cloîtrée ? En adoptant un point de vue naturaliste.
             Dans Zoo, filmé vingt ans plus tard, Wiseman revient à cette thématique sur l’univers animalier, mais avec de nouvelles armes : montrer la section vétérinaire d’un Zoo américain.
           Ici nous faisons face encore une fois au même meurtre organisé, à la même dissection, mais le cadre en change les paradigmes. Zoo nous donne à voir une observation plus douce des vétérinaires sur les animaux. Des plans sur divers animaux les subliment (grâce aux gros plans notamment, les décontextualisant) en même temps qu’ils les inscrits dans des décors grotesques dont les animaux pour bon nombre essayent de s’échapper. La couleur vient ajouter une dimension fondamentale, plus sociologique que dans Primate, c’est elle qui vient montrer le grotesque, la naïveté voire la grossièreté de la société de consommation venant visiter le zoo le dimanche.
             Là où Zoo dépasse Primate, c’est quand il montre la résistance des animaux face aux vétérinaires et aux visiteurs : ils refusent de se laisser trainer de cage en cage, ils refusent de manger ce que les visiteurs leur donnent. Une scène en est particulièrement caractéristique : une vétérinaire met dans la cage des serpents une souris pour qu’ils la  mangent. Le serpent n’en a que faire. La vétérinaire contraint alors le serpent à manger la souris, en la poussant avec un bâton jusqu’à la gueule du serpent.
           La résistance de l’animal est plus dû à sa mollesse qu’à un quelque conque fantasme d’émancipation de leur part. Anesthésiés pour un oui ou pour un non, alimentés pour qu’il soit énorme, les animaux sont toujours drogués pour qu’ils supportent ces modes de vie qui ne leurs correspondent en aucun cas.
             Ce film est un document fascinant et par moment incroyable, car aujourd’hui les zoos n’autorisent plus à filmer ce qui s’y passe à l’intérieur. Denis Côte, réalisateur québécois, raconte, pendant une interview sur son film Bestiaire tourné il y a quelques années, que le film avait été l’objet d’une négociation permanente avec le zoo pour qu’il puisse filmer ce qu’il voulait filmer. Heureusement pour lui, ces intentions étaient plus de filmer l’animal dans sa littéralité, en le dépouillant de sa dimension anthropomorphique qu’on leur prête, en particulier les animaux domestiques. Choisir des animaux de zoo devenait dès lors primordiale pour jouer de la tension entre animaux sauvages et animaux domestiques qui côtoient les hommes.    
           Il y a chez Denis Côte et Frederick Wiseman une même manière de dresser le portrait d’animaux dans leur crudité : l’énigme de leur chair et l’absurdité de leur présence dans de tels endroits créent chez nous un sentiment étrange. Leur altérité ne nous dit rien d’autre qu’ils n’ont rien à faire ici, sinon de nous rendre service et que nous leurs rendons mal.
             Filmer les animaux dans leur littéralité est aussi une manière de nous renvoyer aux états de corps auxquels sont soumis les animaux dans l’environnement du zoo : compressés pour être passés de cage en cage, entassés pour qu’ils puissent manger, etc.
           Dans Zoo, un plan à peine croyable montre un homme en train de préparer à manger : dans une énorme marmite il met par couche du gras de viande, des cartilages, des bananes découpées, du piment en poudre, du yaourt et toutes sortes d’autres poudres dont le contenu nous demeure inconnu. Porté à ébullition et mélangé, ce gloubi-glouba serait impossible à filmer aujourd’hui tant il semble scandaleux que nous nourrissions les animaux avec.  
           Un autre plan montre comment il dissèque en plein air un bébé rhinocéros mort-né. Sur le sol en béton, le sang et les membres du rhinocéros sont étalés puis emballés un à un dans des sacs, et enfin redistribués aux services vétérinaires ou scientifiques des alentours. Ce qui ne trouve pas d’utilité est placé dans un four, un four, bien sûr, qui évoque les fours crématoires.
           Ces scènes sont dignes d’un film noir où, après avoir torturés et drogués les animaux, on le dépouille et on se débarrasse des cadavres pour ne pas laisser trace des meurtres. Et, comme bien souvent dans les films noirs, les meurtriers ne finissent pas derrière les barreaux. Ici les animaux y sont commis d’office.
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jefcaro · 7 years
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Parler aux frontières – David Antin
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Traduit de l’anglais (américain) avec Camille Pageard. Bruxelles, Vies Parallèles, mai 2017
Nous sommes en avril 1972. Cela fait déjà quelque temps que David Antin, linguiste, critique d’art, traducteur, est invité par des musées, des galeries d’art, des universités, à donner des conférences sur des sujets très divers. Ce soir-là, au Olloma College, dans la lointaine banlieue de Los Angeles, il doit parler à des étudiants en art de ce que signifie encore « faire de l’art » à cette époque. Avant de se lancer dans son entreprise, il appuie sur le bouton « REC » de l’enregistreur récemment acheté. Le lendemain, sur la old highway 395, dans la voiture qui les ramène vers  leur domicile de Solana Beach, au nord de San Diego, David Antin et son épouse, Eleanor, écoutent l’enregistrement. Après un temps Eleanor s’exclame : « Mais c’est un poème ! ». Le talk poem était né.
Le procédé est bien balisé : invité à donner une conférence sur divers sujets, sans notes, il se place face au public. Sur la table, un dictaphone. Tout du long, sans interruption aucune, environ une heure durant, il monologue. Une fois enregistré, le talk poem est inscrit sur la page par Antin lui-même. Sans marge fixe, sans ponctuation, sans majuscule. Les respirations qu’il entend sont reproduites par des espaces entre les mots. Entre monologue et méditation, rares et courts silences et reprises, entre évocations érudites et souvenirs personnels, farces parfois potaches et subtilités conceptuelles, imperturbablement, un fil se déroule. D’où, peu à peu, émerge une idée renouvelée du problème posé au départ.
Ainsi, dans Parler aux frontières, le talk poem qui donne son titre au recueil, est-il question, en vrac, de guerre, de traduction, du Mur des Lamentations, du voyage d’un anthropologue en Australie, d’une mère qui a possiblement décidé de vivre par terre, d’une tante hémophile ou d’un ancien fumeur de joints aux cheveux longs devenu US Marine. Mais par-delà ces tours et détours, ou plutôt grâce à eux et à l’émotion et l’érudition qui les traversent, c’est bien de questionner les frontières qu’il s’agit. Celles des états, des langues, des corps. Et de les questionner, non pas d’un ailleurs surplombant son sujet, mais précisément du lieu même de ce qui pose question. Car parler aux frontières c’est s’adresser à elles, les questionner, engager un dialogue avec elles, mais aussi parler à partir d’elles, auteur et lecteur placés sur l’intersection même des différents lieux qu’elles instituent.
Entre anthropologie, philosophie, esthétique ou performance, entre littéralité et oralité, David Antin nous rappelle que la poésie est un acte de survie, un acte urgent.
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marcogiovenale · 1 year
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duchamp, notes
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