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#liens cachés
soeurdelune · 4 months
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lieux sans visages 🐚
j'ai toujours aimé créé des paysages et des décors mais ils se retrouvent souvent cachés par les faceclaims sur les avatars... alors je me suis dit, pourquoi pas poster quelques uns de ces décors créés de A à Z, que vous retrouverez dans de futures fournées d'avas ✨️
les ressources utilisées proviennent de sites d'images libres de droit (plus précisément: Unsplash, Pexels, la Biodiversity Heritage Library et le site des collections du Metropolitan Museum) ainsi que mes propres photographies – n'hésitez pas à me demander si vous aimeriez les liens vers les images que j'ai utilisées, je les partage avec plaisir ♡
il va sans dire que je poste les montages ci-dessus pour moi-même et mon usage personnel – merci de ne pas les utiliser pour vos propres créations ou les reposter ailleurs, même en me créditant!
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Clôture
Je fais peu à peu le deuil de la vie que j’ai essayé de vivre. Je croyais qu’il était possible de sortir de soi-même pour devenir une autre, je croyais que mille autres filles étaient cachées sous ma peau, et que je pouvais les incarner une à une. J’ai la capacité de me dissocier très fortement de mes émotions et de mes désirs propres, ce qui a rendu cette errance identitaire plus facile que si j’étais stable et ancrée.
Je voulais rejoindre l’agitation du monde. Avoir beaucoup d’amis, être socialement acceptée, suivre les tendances et la mode, sortir, boire, aller à des concerts. Les concerts ont toujours été difficiles : les sons longs et prolongés me font peur, j’ai peur de perdre l’audition. Je tentais de me convaincre que c’était irrationnel. En mars, j’ai eu un mini trauma sonore et je n’ai pas pu ignorer plus longtemps le fait que mes sensations étaient valides. Je dissociais de plus en plus. Je ne voulais pas écouter mon corps, mon intuition, mon anxiété. À trop l’ignorer, l'anxiété sociale est devenue prépondérante et marcher dans la rue devenait impossible.
Je suis passée à mi-temps au travail et depuis je vais un peu mieux. Ce changement de rythme m’a permis de réaliser que je suis fondamentalement lente, et très sensible à tout changement de rythme. Je ne pense pas vivre sur la même temporalité que les autres. J’ai besoin de plages de temps extrêmement longues où « je ne fais rien » - c’est ce que je dis aux autres. Mais en réalité, je contemple, je réfléchis, je poétise et j’imagine. C’est le temps qu’il me faut pour me recharger. Je déteste que l’on me presse. Je déteste faire vite. Ça me rend très en colère. Je déteste la colère.
Je fais marche arrière. Je suis très triste. J’ai testé la vie des autres et je n’y arrive pas. Travailler à temps plein, sortir, vivre vite, le bruit, la foule : je n’y arrive pas. C’était intense, c’était fort, c’était drôle, c’était beau, c’était une illusion. J’ai repris mes livres. J’ai recommencé à écrire. J'ai abandonné instagram. Je continue la randonnée, et même ça, je le fais plus lentement : je regarde les plantes, je note, je prends des photos. Je fais tout plus lentement. Je fais tout à mon rythme. Et c’est mieux. La colère n’a pas disparu. Je crois qu’elle ne disparaîtra plus jamais. Elle restera là en souvenir de ces 5 ans passés à tricher, à croire que j’étais une autre personne. J’étais une adolescente qui ne s’énervait jamais, qui ne détestait jamais personne. Je suis une adulte qui a du mal à gérer sa colère et ne supporte plus les gens dans le bus. Mais je vais déjà mieux. Je suis sereine et je prie. Dimanche dernier, j’ai marché seize kilomètres pour aller à la messe dans mon lieu préféré, alors que je n’avais pas communié depuis dix ans, et il s’est passé une chose magnifique. Je ne crois pas que je l’écrirai ici. C’est une histoire de foi et les histoires de foi sont très intimes.
Je ne sais pas encore précisément quelle direction prendront ces prochains mois. J’ai très peur de redevenir triste. J’ai entendu une émission l’autre jour à la radio où un psychiatre disait qu’autrefois, quand il y avait des dépressions saisonnières, on envoyait les femmes, c’étaient souvent des femmes, faire des cures à la mer. On les autorisait à mettre leur vie sur pause et à se reconnecter à la nature. J’aimerais avoir ce temps. C’est pareil pour les cycles, je rêverais d’une société qui autorise les congés menstruels. Bref. Je crois que même si je suis lente par rapport aux autres, la société va beaucoup trop vite, pour tout le monde, et qu’on a perdu le lien à son corps et à la nature, et que ça amplifie tout symptôme. Les femmes dépressives qui partaient faire des cures à la mer ne revenaient pas guéries de leurs dépressions : mais au moins, elles avaient le temps d’accueillir la maladie, le temps de composer avec. Je voudrais le temps de pouvoir composer avec mes dépressions. Je ne voudrais plus avoir à me forcer à être vive, belle, douce ou bienveillante, quand je voudrais seulement m’enfouir six pieds sous terre. Je voudrais avoir le temps d'accueillir ma tristesse.
J’irai à mon rythme. Cette décision me rend nostalgique. Ce que j’ai vécu, je ne le vivrai probablement plus jamais. C’était beau, mais c’était mauvais. C’était comme nourrir le chien avec les aliments du chat : le chien adore, mais à long terme, sa santé se dégrade. Ce n’est pas la plus belle des comparaisons. Mais voilà. Je ne peux plus me nourrir du bruit, ni de la foule, ni de la course à la réussite. J’ai besoin de me nourrir du ciel, des arbres et de la poésie. J'irai à mon rythme. Cette décision me rend nostalgique, mais d'une nostalgie qui se rapproche de la résignation. Je sais intimement que c'est la bonne décision.
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kiddressources · 4 months
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THE HARDINGS
Un petit moodboard que j'ai réalisé pour promouvoir mon pré-lien disponible juste ici, que j'attends avec impatience! Une histoire à construire, sur base de famille très dysfonctionnelle, de la rencontre entre deux (demi) frères qui, jusqu'à il y a peu, ne connaissaient rien de l'existence de l'autre, mais qu'une malle à souvenirs cachée dans un grenier va réunir, avec beaucoup de feels en tout genre et une possibilité d'évolution qui va dans tous les sens imaginables. ✨
Un pré-lien disponible sur @concretejungle-forum, au coeur d'une communauté super pipou et accueillante. N'hésitez pas hehe. ♡
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sh0esuke · 4 months
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" Nothing On Me "
𝗠𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲 : Jason Todd / Arkham Knight
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : Une vie passée cachée de tous n'en était pas vraiment une. Plus que consciente, elle acceptait ce train de vie sans même un regard en direction de son existence passée. Tant qu'il était là, elle pouvait bien tout mettre en l'air, peu lui importait. Car après tout, sa vie c'était lui. Qu'elle s'en aille loin de tous, qu'elle abandonne ses études, qu'elle fuie sa famille, tout ça n'eut aucun impact sur elle, pas même alors qu'il lui était revenu d'entre les morts. De nouveau, sa vie ne tournait plus que autour de son existence même, son premier et dernier amour. C'était ainsi le destin qu'elle avait choisi.
𝗔𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 : aucun.
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS. If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad, my account is in my bio, this is the ONLY ONE i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS. Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad, j'ai un lien dans ma bio, c'est mon SEUL compte.
𝙽𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜 : 𝟑,𝟖𝟐𝟏.
Song : Nothing On Me - Kai
Commentaires, likes et reblogues super appréciés. Tout type de soutien l'est, merci beaucoup !! <33
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Passant ma main sous le pommeau de douche, je frissonnai. L'eau était glacée.
La salle de bain était répugnante, du sol au plafond. Une odeur d'humidité flottait dans l'air, mélangée à celle d'herbes trempées, c'était pourquoi j'insistais toujours pour laisser la petite fenêtre entre la douche et le lavabo ouverte. Elle permettait d'aérer, elle apportait une certaine pointe de fraîcheur à la pièce. Elle n'effaçait pas les traces de crasse au sol, ni ne faisait disparaître les champignons qui avaient commencé à pousser sous l'évier, tout était dans le même état, rien n'avait bougé depuis ce matin. L'odeur était d'ailleurs toujours présente. Parfois je me demandais pourquoi je laissais cette fichue fenêtre ouverte ⸺celle-ci pourtant à côté d'une gare agitée. Cependant, lorsque j'oubliais de le faire et que je devais faire face à une odeur de renfermée chaude et intoxicante, je savais me montrer reconnaissante. Depuis le temps, j'avais retenu la leçon.
Malgré la condition sanitaire de la pièce, je laissais choir mes vêtements à même le sol. Ma brassière, mon boxeur et une vielle paire de socquettes blanches qui étaient à présent plus noires qu'autre chose. Tout traînait près du panier à linge qui débordait de vêtements malodorants.
Pendant que l'eau de la douche se réchauffait ⸺ce qui durait depuis déjà plus de cinq minutes⸺ je me lavais le visage. Je terminai de malaxer ma peau, évitant de faire tomber ma brosse à dents qui reposait sur le rebord du lavabo. Je venais à peine de me finir de me nettoyer la bouche, je n'avais pas pensé à la ranger immédiatement. Je n'avais aucune idée de quelle heure il était, je savais juste que nous étions bien loin de minuit, et que j'aurais dû être couchée depuis longtemps. Alors que je m'observai dans la glace brisée face à moi, cela m'importa peu.
J'essuyai mon visage d'une serviette à peu près propre et descendis jusqu'à ma nuque. Je tapotai la surface. Mes gestes furent très délicats.
Nue dans ma minuscule salle de bain, je chouchoutai mes traits autant que je le pouvais, de mes produits restants et avec les minutes de plus que j'avais à cause de la condition de ma douche.
Même après tous ces mois écoulés, je ne m'étais toujours pas faite à cette vie. Cet appartement miteux ne me revenait pas, ni le quartier violent dans lequel j'habitais. J'étais chanceuse lorsque le bruit des trains passants près de mon immeuble me réveillaient, parfois c'étaient des hurlements, le pleur de femmes battues, ou même des coups de feu.
Mais j'étais heureuse.
J'étais épanouie autant que je pouvais l'être dans une telle situation. C'était déjà ça, à mes yeux. C'était un sacrifice, il coûtait cher, mais je ne regrettais absolument rien.
Reposant ma serviette sur le petit crochet fixé au mur, j'ignorais la manière dont celui-ci se lit à trembloter pour faire volte-face. Je me chargeai rapidement de ma chevelure, parce que j'étais bien trop fatiguée pour les nettoyer ce soir, puis j'entrai dans la douche. J'aurais bien voulu refermer la porte coulissante derrière moi, cependant la porte en question était portée disparue. De l'eau éclaboussait le carrelage; c'était le cadet de mes soucis. J'étais bien trop occupée à passer mes doigts sur mon corps, partant de mes clavicules jusqu'à mes coudes. J'étais désormais trempée. De la tête aux pieds, des gouttes d'eau roulaient le long de mon  épiderme, chaudes et empestant la rouille. Autrefois, j'aurais questionné la qualité de l'eau, je serais sortie en vitesse de là, sanglotant et beuglant à l'assassin, néanmoins, ça n'était pas le cas. La moi actuelle s'en fichait éperdument.
J'étais heureuse d'être là.
Mes mains glissaient jusqu'à entrer en contact avec mes hanches, elles tombaient dans le bas de mon dos jusqu'à effleurer mon derrière. Je tâtai de ma chair, la tête renversée en arrière, le regard rivé sur le plafond doré de moisissures. Je n'étais même pas sûre de cligner des yeux. C'était délicieux. Cette chaleur s'emparant de moi, cette fumée brûlante qui envahissait la pièce et ce silence. J'en oubliai tout. Je me souvins de tout.
Mes pensées se bousculèrent, mon cœur s'emballa.
Et tandis que je remontai mes mains en direction de ma gorge, mes paupières se fermèrent. Je précipitai mes doigts entre les racines de mes cheveux, trempant mes poils et tâtant de la chaleur de mon cuir chevelu. Le flot d'eau provenant du pommeau de douche continuait à me tremper, telle une cascade, j'étais son socle, de l'eau me coulait entre les jambes, sur la pointe de mes seins, jusqu'à mes coudes, mes chevilles et orteils. Même mon dos ne put y échapper. De la tête au pied, j'étais noyée, enfouie sous ce tsunami de chaleur, il m'en brûlait la peau, il me marquait au fer rouge.
Ce ne fut que quelques minutes plus tard que je me décidais à bouger, le temps de reprendre possession de mon corps. Je me saisis d'un gel douche à la senteur fruitée, et fis usage de mes ongles et paumes afin de récurer ma chair jusqu'au sang.
Je snobai les picotements qui survinrent un peu partout sur mon corps, me mettant en garde.
J'ignorai le creux dans mon estomac me prévenant que je me situais sur une pente dangereuse.
À nouveau, j'oubliais tout.
À nouveau, je me souvenais de tout.
C'était une addition divisé, un oxymore qui me brûlait les neurones, un feu glacé qui me rendait malade. J'en avais les larmes aux yeux. Et je frottais. Mais je frottais. Je me nettoyais jusqu'à ne sentir que mes mains me toucher, j'ignorais le souvenir de ces mains violentes entre mes jambes, j'ignorais cette sensation d'être pincée et explorée un peu partout. J'ignorais ce sentiment d'humiliation, cette impression d'être réduite à l'état de proie.
Une simple brebis face au Prédateur.
Ce ne fut qu'étant pleinement satisfaite que j'acceptais de descendre en direction de mon ventre. Jugeant mes bras suffisamment purifiés, je les abandonnais à leur triste sort.
Frôlant la surface de mon nombril du bout de mes doigts, je sursautai. Une étrange réaction survint. Je levai le menton vers le pommeau et, les sourcils froncés, me mordis la lèvre inférieure. Je laissai mes bras retomber le long de mon corps. Un soupir fébrile s'échappa d'entre mes lèvres pendant que mon cœur s'emballait. Ses battements se firent plus désordonnés.
Et alors que je tentai de retrouver mon calme, une énorme secousse suivit d'un bruit assourdissant me prirent par surprise.
Je tournai la tête et vis une silhouette se dessiner devant l'entrée de la douche, quelque peu assombrie par l'absence de lumière ⸺il n'y avait qu'une vieille lampe torche sur l'évier pour faire le travail. Celle du plafond avait rendu l'âme deux mois plus tôt. Il avait laissé la porte grande ouverte, donnant sur le salon d'une obscurité angoissante, presque surnaturelle.
Une de ses mains se fraya un chemin sur la vitre de la cabine, il s'y tint.
« Je t'ai cherchée partout. »
Un sourire se dessina sur mes lèvres.
« Je suis là. »
Je me reculai de la source d'eau, ouvris mes bras et le laissai s'approcher. Jason passa ses bras autour de ma taille. Sans attendre, il me pressa contre lui, enfonçant son visage dans le creux de ma nuque.
« Il est quelle heure ? » demandai-je.
« Deux heure. »
« Mhh, tu rentres tard, ce soir. Qu'est-ce que tu faisais ? »
Il ne répondit pas.
« Jason ? »
« On s'en fiche, je suis rentré c'est le principal. »
Sa manière d'éviter ma question me contraria légèrement. J'aurais voulu en savoir plus, j'aurais voulu l'épauler, malheureusement, je n'étais plus l'oreille contre laquelle il pouvait se confier. Depuis qu'il était revenu d'entre les morts ⸺quelques mois auparavant, il était devenu méconnaissable. Jason me cachait tant de choses, j'étais d'ailleurs l'une d'entre-elles. Enfermée à double tours dans ce vieil appartement miteux, je n'étais pas mieux que le reste de ses secrets.
« Mhh, tu as raison. Bon retour à la maison, mon amour. »
Mes bras étaient passés autour de sa nuque, je les dépliai avec pour objectif de caresser ses joues. Tout en pressant la pulpe de mon pouce contre sa cicatrice, je plongeai mon regard dans le sien. Jason sursauta au contact. Il ne me repoussa cependant pas. Il conservait ses bras autour de ma taille trempée, lui toujours habillé.
Sa peau était chaude, de lui émanait une odeur métallique. Il n'était vêtu que d'un simple t-shirt vert foncé et d'un pantalon noir suivit de chaussettes. Rien ne me parut suspicieux et j'étais si comblée à l'idée de le retrouver que rien d'autre n'attira mon attention. Jason me serra contre lui. Il plaqua mes seins nus à son torse, mon bassin contre le sien et fit se toucher nos fronts. Je glissai mes doigts dans sa chevelure, soupirant un peu. Puis, je murmurai gentiment :
« Tu veux te doucher avec moi ? »
Jason hocha la tête.
Je reculai donc à l'intérieur de la douche et l'emportai avec moi. Immédiatement, nos lèvres se rencontrèrent. La cascade d'eau retomba du sommet de ma tête jusqu'à mes pieds pendant que je m'accrochais à lui si désespérément que j'en avais fermé mes paupières. Jason avait fait de même. Je le sentis se débarrasser de ses vêtements en même temps, il avait commencé par en bas, déposant de léger baisers sur mes lèvres lorsque ses mouvements nous forçâmes à nous séparer. Puis il s'était dépêché de faire pareil avec son t-shirt pour venir se presser entièrement contre ma silhouette.
Jason m'enferma dans une étreinte ardente, si chaude que la température brûlante de l'eau qui nous tombait dessus en aurait presque eu honte. La sensation de ses bras autour de moi, de nos torses se frottant l'un contre l'autre, nos lèvres se rencontrant sans une once de répit... C'était divin. À l'instar d'un festin royal dont les saveurs faisaient exploser mon cœur dans une symphonie de pulsations.
Je le sentais partout autour de moi.
Jason et moi ne faisions qu'un, nous étions à présent le socle de cette cascade humide, rongés par cette même eau, bougeant au même rythme et notre épiderme fusionnant de part cette chaleur qui nous faisait petit à petit fondre. J'en avais des vertiges. Mes poumons se fidèrent de dioxygène à la vitesse de l'éclair, je m'accrochais à lui, me cramponnais à sa chair et goûtais ses lèvres humides. Jason répondait à ma vivacité avec passion, il s'agrippait à la chair de mes hanches, frottait son corps nu au mien dans des mouvements erratiques. Ça n'avait rien de pressé ni de sexuel, c'était sensuel et séducteur. L'effort que nous faisions à nous embrasser ne signifiait pas notre empressement quant à ne faire qu'un, c'était plutôt sous l'emprise d'un fort sentiment de soulagement que nous agissions. J'étais heureuse de le retrouver, c'était de même pour lui.
Jason remonta une main en direction de ma nuque, il s'en saisit et rapprocha nos visages. Il contrôlait le tempo et l'intensité de notre baiser.
Ses lèvres se moulaient parfaitement à la forme des miennes, notre salive ne faisait qu'un, gênée à répétition par l'averse qui nous tombait dessus. Le goût métallisé provenant du pommeau de douche me fit grimacer, cependant les caresser qu'exerçait Jason sur ma nuque suffirent à me distraire. J'en venais à gémir contre lui.
Je poussais une petite plainte dans sa bouche, il répondit dans un grognement grave.
C'en était presque animal, primitif, la manière avec laquelle j'étais pressée contre lui, comme si sans lui je risquais de manquer d'air. C'était bien plus que ça en soi. Son étreinte était bien plus que deux simples mains qui me pressaient contre lui, c'était notre fusion; corps et âme, c'était une connexion qui allait au delà des mots, qui transcendait toutes les réflexions que j'avais pu avoir jusqu'à présent.
J'aurais pu mourir ainsi, les poumons écrasés par ma cage thoracique, la respiration saccadée et la gorge ravagée par des brûlures enflammées. Tout ça pour rester auprès de lui. Pour toujours et à jamais.
Toutefois, il fallut que Jason se recule.
Ses paumes de mains se posèrent sur mes épaules, il embrassa doucement mon front, puis l'arête de mon nez, et imposa quelques centimètres entre nous afin que nos regards puissent se croiser. Je papillonnai des yeux. Il nous fit sortir du dessous du pommeau, en direction de la sortie de la douche et arrangea ma chevelure avec une minutie attendrissante. Elle me fit fondre sur place, les pupilles pétillantes et le bas ventre en compote.
« Tu es encore plus belle que dans mes souvenirs. » il murmura.
« Jason... »
J'avais l'impression que mon cœur allait exploser.
« Merci d'être venue avec moi, merci de m'avoir suivi jusqu'ici. »
Jason embrassa le coin de ma bouche, puis ma mâchoire, puis ma tempe et il finit avec le milieu de mes sourcils. Il me dora de baisers, la prise de ses mains sur mon visage plus ferme que jamais.
« Je t'ai promis mondes et merveilles et j'y arriverai. » insista-t-il. « Tu mérites pas moins que ça, mon cœur. »
« Tant que tu me reviens. »
Je le pris par surprise en interceptant ses lèvres, je l'embrassai à mon tour.
« C'est tout ce que je veux. Toi. Toi et juste toi. Seulement toi. »
« Je t'aime. »
Une armée de papillons s'en allèrent chatouiller mon bas ventre. Je frémissai contre lui, incapable de réprimer le rictus qui prenait place sur mes lèvres.
« Moi aussi. »
Je l'embrassai.
« Je t'aime. Je t'aime. »
Tout était inhabituel depuis qu'il m'était revenu. J'avais appris son décès et m'étais immédiatement enfermée dans une dépression qui me fit frôler la mort du bout des doigts plus de fois que j'aurais aimé l'admettre. Malgré l'aide de ses frères, et de ses amis, il m'avait été impossible de tourner la page. Passer à autre chose après avoir aimé Jason Todd n'était pas une mince affaire. J'avais refusé tout type d'aide. Je m'étais enfermée dans ma chambre pendant des semaines entières et j'avais vécu avec pour simple compagnie le souvenir de son sourire et son odeur corporelle enduite sur ses vêtements. Lorsqu'il m'était revenu, j'avais cru devenir folle. Il était resté flou, je ne connaissais que les grandes lignes, la seule dont je me souvenais était sa proposition. Tout quitter le temps que les choses s'arrangent ou le quitter et définitivement tourner la page.
Alors oui, tout était inhabituel. De ce vieil appartement qu'il avait trouvé dans un des quartiers les plus miteux de Gotham, jusqu'à notre routine. Jason disparaissait presque tous les jours à faire je ne savais quoi. Parfois, il ramenait des tonnes de liasses d'argent qu'il cachait dans l'un des murs de notre cuisine, d'autre, il me revenait tout égratigné et m'empêchait de le questionner. Ce Jason était différent de celui que j'avais autrefois connu.
Celui que j'avais face à moi était plus sérieux, il avait perdu son éclat d'antan. Lorsque nous nous retrouvions, dans ces moments là, cette différence me dépaysait.
Cependant, une chose me restait familière : l'amour que je lui portais.
Lorsqu'il me caressait, m'embrassait, lorsqu'il me susurrait des mots doux au creux de l'oreille ou même lorsque nous ne faisions qu'un, il réveillait cette flamme de passion au sein de mon cœur, cette même flamme qui s'était embrasée la première fois que nos regards s'étaient croisés. Elle n'avait jamais disparu. Malgré tout Jason ne cessait de la raviver. À chaque toucher, parole, coup d'œil, il me faisait davantage l'aimer.
Je m'en fichais de ce qu'il me cachait.
Je me fichais de la provenance de tout cet argent.
Je me fichais de sa rancœur à l'égard de son père.
Je me fichais de tout tant qu'il me revenait vivant. Ma plus grande peur était de le perdre à nouveau, alors je refusais de le faire fuir avec toutes mes questions. J'avais juste besoin de savoir qu'il m'aimait et que jamais il ne me quitterait. Pour l'instant, Jason s'en sortait à merveille. Malgré le côté redondant de mon quotidien et mes conditions de vie inquiétantes, la pensée que je n'avais besoin que de lui pour être heureuse s'était rapidement certifiée.
Le sol à mes pieds aurait bien pu s'écrouler, il me suffisait d'entendre le son de sa voix et de sentir sa peau sur la mienne pour savoir que tout irait bien. Car tant qu'il était là, j'étais saine. J'étais complète. J'étais comblée.
Ma bouche trouva la cicatrice sur sa joue. Jason tourna la tête sur le côté, alors je le chassai et déposai un baiser sur sa mâchoire. Nous ne tardâmes pas à nous laver, l'eau de la douche ayant suffisamment coulé comme ça. Nous sortîmes de la salle de bain une dizaine de minutes plus tard. Vêtue d'un bas de jogging à lui et d'un simple soutien-gorge, je le suivis, main dans la main, jusqu'à notre lit ⸺un simple clic-clac dans le salon. Jason s'assit dessus et me guida sur ses cuisses, je pris place sans mal, ma poitrine collée à ses clavicules et mes bras passés autour de ses épaules.
L'appartement était minuscule, il n'y avait que deux pièces, un salon ⸺plus un petite cuisine, et une salle de bain. Dans un des murs était incrustée une armoire dans laquelle le peu de vêtements que nous avions étaient rangés. La qualité de l'endroit laissait à désirer, les murs, le sol et le plafonds manquaient d'isolation, les secousses provenant de la gare à côté handicapaient notre quotidien malgré les mois que nous avions déjà passé ici, nous n'avions jamais pu nous y habituer. Le frigo contenait mal nos restes de nourriture, il n'y avait pas de four et le micro-onde m'avait lâché la semaine dernière lorsque j'avais cherché à réchauffer mon bol de soupe. Sans parler du bazar qui traînait un peu partout dont nous étions responsables; entre bouts journaux, miettes de gâteaux, vêtements et sous-vêtements, objets parfois indescriptibles, CDs, cassettes, fils d'électroniques.
Nous vivions dans un chaos pur, avec au centre, juste lui et moi. Nous deux.
Je le sentais, toujours aussi proche de moi. Je le regardais dans le blanc des yeux, le corps chaud et un stupide sourire dessiné sur mes lèvres. Jason avait abandonné ses mains sur mes hanches, il jouait du bout de ses doigts avec l'élastique de mon ⸺son⸺ jogging. De cette manière, je me sentais invincible. Pas dans le sens où je me sentais forte, capable de tout surmonter, non. Je n'avais pas l'étoffe d'une héroïne. Malgré tout, je me sentais bel et bien invincible, je le devais à Jason. À ses côtés j'avais l'impression de ne rien risquer. J'étais certaine qu'il resterait à mes côtés, qu'il me protégerait : d'autrui, de mes souvenirs et traumatismes, de n'importe quoi. Tout ce qui aurait pu me blesser d'une quelconque manière.
J'aurais tout donné pour rester ainsi.
« T'as mangé ? » il me demanda.
« J'avais pas faim. »
Jason releva un sourcil.
« Tu m'as attendu, c'est ça ? Je t'ai déjà dit de pas le faire. » pesta-t-il dans un soupir. « Je t'avais laissé un peu d'argent sur le comptoir, t'y as même pas touché. »
« Je sais.. Mais m'en veux pas, j'étais persuadée que tu rentrerais tôt. »
« Je t'ai manqué ? »
« Quelle question... »
Il me pinça les hanches.
« Réponds, je sais que c'est vrai. »
« Eh ! »
Je plissai les yeux à la vue de son rictus taquin.
« Bien sûr que tu m'as manqué. Je t'ai attendu du matin jusqu'au soir. » marmonnai-je en roulant des yeux. « Tu mérites même pas que je te réponde. »
« Tu m'as manqué aussi, mon cœur. »
Je gloussai et me rapprochai de lui. Jason en profita pour lâcher mes hanches et plutôt les entourer de ses bras. Il me pressa contre lui, de nos bassins jusqu'à nos ventres et ma poitrine contre son torse. L'étreinte fut splendide, si romantique et passionnée. J'en eu des frissons. Le bout de nos nez se frôlèrent, finalement, nos fronts entrèrent en contact. Doucement, je vis ses yeux se fermer. Jason expira ensuite un doux soupir.
« Tu vas dormir ? » je l'interrogeai et passai mes doigts dans sa chevelure.
« Ouais, je suis crevé. » il répondit.
Son emprise sur mon corps me forçait à le suivre lorsqu'il me fit pivoter sur le côté et entrer en contact avec le matelas du clic-clac. Jason nous fit juste après reculer. Nous arrivâmes au niveau de nos oreillers respectifs, et il s'allongea sur moi, sans jamais lâcher mon estomac. De sa bouche, s'échappait un soupir d'aise. Sa tête se frotta à ma poitrine, il y trouva grand réconfort, sans ouvrir les yeux ne serait-ce qu'une fois. Je l'accueillais à bras ouverts. La vue de son expression détendue me sut suffisante. Ses traits étaient relâchés et les rayons lunaires provenant de la fenêtre juste à côté l'éclairait si joliment. J'en avais des papillons dans le ventre, le cœur qui pétillait. Il était magnifique, il m'était impossible de me lasser dès que mes yeux se posaient sur lui. J'étais irrésistiblement attirée par lui, charmée, envoûtée. Il m'était impossible de détourner le regard.
Jason déposa de doux baisers sur mon décolleté, il embrassa ma peau, me pressa contre lui. La manière dont il s'accrochait à moi était autant désespérée que passionnée. Je faisais de même en retour. Mes doigts se noyèrent dans sa chevelure corbeau, je l'agrippai et abaissai ma tête de manière à coller ma joue au sommet de son crâne.
C'était d'une perfection inconcevable.
Plus rien ne vint polluer mon esprit, je ne me souvenais plus de rien, n'omettais plus rien en retour. Tout ce qui comptait en cet instant se trouvait en mon sein, au creux de mon cœur. C'était lui, Jason Todd. Rien d'autre.
Je le vis s'assoupir, l'eus accompagné à l'aide de tendres caresses. Sa respiration s'était calmée, la force avec laquelle il m'eut précédemment maintenue en place disparue simultanément. Une demie heure s'écoula. Ne trouvant toujours pas le sommeil, j'étais malgré tout restée là, à ses côtés, attendrie par l'expression adorable sur son visage et tout autant intriguée par la cicatrice en forme de J incrustée dans sa joue. Je l'avais frôlé de mon pouce, j'avais ensuite embrassé sa tempe.
J'avais pris soin de lui aussi longtemps que possible. Morphée ne tarda pas à me voler, lorsque ma garde s'était baissée et que la fatigue avait commencé à me cueillir. Il m'accueillit à son tour et m'emporta dans le même monde de douceur dans lequel Jason avait déjà trouvé réconfort. Je l'y rejoignis avec hâte.
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makeitinkorea · 1 month
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COMMENT REUSSIR EN CORÉE ? Hanseo, capitale immense et aveuglante, celle où chaque rue semble promettre la réussite. Les gratte-ciels interminables percent le ciel, mais les âmes se perdent dans les ombres des tours. Les jolis récits de réussite n'appartiennent qu'à ceux qui ne se couchent qu'aux premières lueurs du jours, alors que d'autres se lèvent pour trimer toute la journée. La r é u s s i t e, ce mirage que l'on poursuit en ignorant le prix à payer. Les rêveurs pensent l'atteindre après des années de travail acharné — ceux qui réussissent à grimper au sommet savent que la chute est toujours proche, tandis que ceux qui ne parviennent pas à s'élever aspirent à un avenir qu'ils ne toucheront peut-être jamais. Les jours s'étirent, rythmés par la quête insatiable de reconnaissance, tandis que les désillusions s'empilent, brisant des rêves trop grands pour eux. 9 to 5, rythme dans lequel on sombre toute notre vie jusqu'à ce qu'il ne soit trop tard. On se rend soudain compte que le graal est inatteignable pour les gens ordinaires, ceux qui ne sont pas nés avec une étoile au dessus de leur berceau. EAT THE RICH ! vrombissement grandit dans l'esprit des moins aisés, tentatrice vengeance s'immisce au plus profond de l'âme. On se demande comment faire quand ce sont les riches qui nous dévorent, eux qui ne connaissent ni faim ni satiété. Plus d'argent, plus de pouvoir, plus de renommée — ils avalent tout, laissant les miettes à ceux qui peinent à respirer sous les dettes à payer. On les h a i t, avec l'amertume d'une vie qui pourrait être moins accablante si l'on mettait la main sur une fraction de ce qu'ils possèdent. Intouchables du haut de leur tour dorée, protégés et choyés par le gouvernement qui ne saurait fonctionner sans eux... Incapable d'imaginer la bombe menaçant le coffre-fort où reposent leurs secrets.
CEZ, IZO et DOBBY ont le plaisir de vous présenter leur nouveau projet de RPG se déroulant en Corée du Sud, dans une capitale inventée : Hanseo !
'HOW TO MAKE IT IN KOREA' (MIIK) est un RPG vie réelle city immersif, avec une dimension secondaire university (qui n'est pas l'élément central du forum). Inspiré des oeuvres suivantes : gossip girl, hierarchy, bitch and rich, shameless, the heirs, parasite, il traite des différences de classes, de la réussite et des apparences cachées.
Dans une ville où chacun joue un rôle et tente de garder une image lisse et parfaite, les habitants font face à un réseau anonyme qui menace de révéler chacun de leurs plus sombres secrets.
Le forum se base donc sur les apparences et les secrets qui sont au coeur de l'intrigue principale. Mais petit twist : à la manière d'un secret story géant, les joueurs, derrière leurs écrans, joueront aussi sur les apparences de leur personnage, sans connaître les secrets des autres.
On vous dit tout très prochainement dans un prochain post qui traitera du concept ! En attendant, nous venons d'ouvrir un discord qui vous permettra de réserver des avatars, construire votre personnage et créer des liens irp ou irl <3 (vous pouvez aussi réserver vos avatars en ask sur ce tumblr, nous mettrons prochainement une liste d'avatars réservés !)
Stay tuned pour plus d'informations et d'annexes dans les prochains jours et pour une ouverture imminente !
REJOINDRE LE SERVEUR DISCORD !
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crimson-veil-rpg · 2 months
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Pré-liens cherchent rpgistes
Après un mois d'ouverture, le forum compte plus de 60 personnages validés, les RP pleuvent et nos membres cherchent des partenaires de jeu pour incarner leurs pré-liens. 👀
(1/1) VAMPIRE | Des siècles de sévices, de batailles menées et de vengeances à assouvir. Son chemin l'a mené à bien des tragédies, avant de sonner l'ultime jeu en partant en chasse d'Agatha. -> Lien du pré-lien
(2/4) DRYADES | Cercle de dryades pacifiques, tout juste établies à Scarborough et prônant une certaine neutralité. -> Lien du pré-lien
(2/3) SIRÈNES | Clan de sirènes, sororité engagée pour la protection de leurs mers, déterminées à trouver de nouvelles manières d'agir, de vivre, pour le bien des espaces naturels. → Lien du pré-lien
(9/10) DRYADES & CO | Clan de dryades pacifiques qui prennent sous leurs ailes quelques autres créatures, prônent harmonie et bienveillance et défendront toujours les leurs. → Lien du pré-lien
Les pré-liens présentés ci-dessous sont postés de manière anonyme pour sauvegarder la face cachée des personnages, le forum marchant sur un système d'identité surnaturelle secrète. On se chargera de vous mettre en relation avec les personnes concernées si l'un des pré-liens vous intéresse !
On vous attend avec impatience pour venir comploter avec nous, que vous preniez un pré-lien ou non, n'hésitez pas à sauter le pas. 🫶
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fieriframes · 8 months
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[Roads are getting nearer. We cover distance, but not together.]
XII - Primus Apex
Je suis devenu fasciné par Trithème et par ces deux livres en particulier. Stéganographie semble être son œuvre la plus célèbre. Un livre en trois volumes qui semble porter sur la magie, plus précisément sur l'utilisation des esprits pour communiquer sur de longues distances.
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J'ai trouvé Polygraphie tout aussi fascinante. Il s'agit avant tout d'un traité sur la cryptographie, l'art d'écrire ou de résoudre des codes et des chiffrements. Trithème discute de diverses méthodes de cryptage et de déchiffrement des messages, ainsi que de l'importance du secret et de la sécurité dans les communications. Il s’agit également de la plus ancienne source connue de l’alphabet des sorcières (l’alphabet thébain).
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Apparemment, certains pensent que les deux livres sont en fait un seul ouvrage présenté en deux parties : la première est métaphysique et assez théorique (comportant un traité complet sur "l'angélologie"), la seconde est plus pratique et sert à coder des messages.
En relisant Nuit Sans Fin après la conversation avec Snow, j’ai remarqué pour la première fois les similitudes thématiques entre ces poèmes et Stéganographie en particulier. Voilà, le dernier poème dans le livre:
Cet esprit ondulant Ce voyageur capuchonné Qui existe odieusement ailleurs  Vous vagabondiez et elle fantasmait  Elle a cultivée, avec les philosophes  une incantation évidente Pour les lucifuges Pour les moqueurs Ce fantôme fieffant Loin des fadasseries terrestres et badines Ils se perchaient Les cormorans aporétiques Une plaine vaste
Le vocabulaire utilisé dans ces poèmes était bizarre et j'ai dû chercher plusieurs mots, mais le thème était clair : une description des connexions spirituelles et célestes. En même temps, j'avais lu les poèmes je ne sais combien de fois et à eux seuls, ils ne produisaient pas une voie à suivre. 
Je me demandais s’il y avait un lien entre tous ces livres de Mars Éditions. Je me suis plongé dans les nombreux chiffres cachés dans les livres de Trithème et j'ai pu heureusement en éliminer rapidement certains (l'Ave Maria, par exemple). J'ai trouvé quelques articles qui expliquaient en termes plus simplifiés comment fonctionnaient les incantations pour les esprits Padiel, Pamersiel, Camuel etc.
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J'ai commencé avec le chiffre expliqué dans l'article et comme décrit, j'ai conservé chaque seconde lettre de chaque deuxième mot.
Cet esprit ondulant Ce voyageur capuchonné Qui existe odieusement ailleurs  Vous vagabondiez et elle fantasmait  Elle a cultivée, avec les philosophes  une incantation évidente Pour les lucifuges Pour les moqueurs Ce fantôme fieffant Loin des fadasseries terrestres et badines Ils se perchaient Les cormorans aporétiques Une plaine vaste
Le résultat:
srteauhnéxseilusaaodeleleutveenvdneeorouusatmonaasretlecaetomrnnat. 
D'accord... 
Ensuite, j'ai essayé le chiffre de Pamersiel qui dit "garde la première lettre de chaque mot". Le résultat cette fois :
ceocvcqeoavveefeacalpuiépllplmcffldftebisplcaupv. 
Super cool…
Encore plus de charabia que les poèmes, même. Ça aurait été trop facile si ça avait marché, je suppose. J'ai essayé l'autre chiffre avec le même niveau de succès. Rien n'a marché. Bon vieux Trithème, encore une impasse.
Quelque part au fond, j’avais l’impression que non, c'était pas une impasse. Il y avait un lien ici que je ne pouvais simplement pas voir, beaucoup de choses que je ne pouvais pas encore expliquer. J'ai dû approfondir. J'ai commandé à la fois Stéganographie et Polygraphie chez Mars Éditions. Une séance classique de shopping nocturnes.
J'avais hâte que les livres arrivent. Le jeu d'attente commence.
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recapqsmp · 1 year
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Vendredi 15/09 - L'examen final des 12 petits œufs
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Fit s'est rendu compte que la moustache de Ramon a disparu de son lit. Il s'est entretenu avec Tubbo (rejoint en même temps par Philza) qui leur a expliqué tout ce qui s'est passé la veille : le rendez-vous avec Fred, la roulette, les objets des œufs.. Tubbo leur a aussi expliqué l'existence d'un 8eme œuf : A1. Le groupe est allé voir Forever pour essayer de le réveiller de son coma, sans succès. Fit a expliqué à Philza que le code l'avait averti de quelque chose en lui donnant une horloge, et les deux ont théorisé sur le fait que le code voudrait peut-être protéger les œufs, ou les habitants des œufs, qui seraient le danger de l'île. Fit et Philza ont conclus que même si les œufs étaient des robots ou des IA, ils essaieraient tout de même de les protéger.
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https://clips.twitch.tv/ModernSquareGnatBrainSlug-3dOCS990XNNhqlys
Le serveur a fêté l'indépendance du mexique ! Les joueurs ont pu se rendre dans une reproduction de "la cathédrale métropolitaine de l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie au Ciel de Mexico", se sont (pour la plupart) habillé spécialement pour cette fête, ont dansé et appris des traditions mexicaines. Pour l'occasion, les capybaras et Firusflais (le corgi de Roier) étaient présents à la soirée. Foolish en a profité pour montrer le village des capybaras à Mouse, Jaiden et Lenay. Les joueurs se sont ensuite rendu au QG de l'Ordo pour faire le point sur tous les évènements passés. Foolish a gagné au pile ou face le droit de voler les médicaments s'il arrive a s'introduire dans le coffre-fort de l'Ordo. Certains joueurs ont ensuite organisé une after à la "hot girls beach" de Mouse en attendant la fin du compte à rebours du labyrinthe.
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https://clips.twitch.tv/GracefulKawaiiSpindleEagleEye-2gHAA1pyEgK95DYP
Lorsque le compte à rebours touchait à sa fin, les joueurs se sont rendus au labyrinthe pour découvrir ce qui les attendaient. Un mur s'est ouvert et les joueurs se sont frayés un chemin à travers une horde de monstres en suivant des cafards pour atteindre une salle en quartz avec un coffre au milieu. Ce coffre contenait 3 dessins d'œufs perdus dans un labyrinthe, et un livre racontant la tâche finale des 12 oeufs entrainés à être exceptionnels. Dans ce livre, la plupart des oeufs étaient mort dévorés par des monstres, et seul 2 survivaient, mais étaient encore piégés dans le labyrinthe.
Les joueurs ont aussi trouvé un ascenseur caché dans cette salle, menant à un gros bouton rouge, et un livre. En appuyant sur le bouton, une conversation s'est déroulée sous les yeux des joueurs, parlant de la fuite des œufs, du lien avec des anomalies expliquant pourquoi ils ne reviennent pas, et qu'ils se tiendront à jour sur le canal principal. Le livre expliquait que ce canal principal n'est accessible qu'à des employés de longue date, via leur mots de passe personnels. En continuant a explorer le labyrinthe, les joueurs sont retombés sur la salle avec la roulette, mais cette fois-ci, il n'y avait plus qu'une chose au centre de la pièce : la bouée de Chayanne. Les joueurs ne trouvant plus rien dans le labyrinthe, on conclu qu'ils auraient des réponses à leurs questions pendant l'évènement d'arrivée de Bagi demain.
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https://clips.twitch.tv/OutstandingNiceDeerPermaSmug-_HsX5B5o_S-N3WiR
Philza a trouvé un livre chez lui décrivant l'histoire d'un corbeau ayant raté l'opportunité de voir ses enfants avant qu'ils ne partent. Ce livre contenait des coordonnées, Philza a donc décidé de s'y rendre, pensant que ses oeufs l'attendaient peut-être là bas. Au point de rendez-vous, Philza a trouvé un genre de perchoir géant, avec beaucoup de colibris et de fleurs. Dans le bâtiment se trouvait un coffre, avec la bouée de Chayanne et le bonnet de Tallulah posés à côté. Philza a ouvert le coffre et trouvé un livre contenant un message : Une cage pour une cage. Paniqué, il s'est retourné, Cucurucho l'attendait derrière lui. Il lui a ri au visage, a vérouillé la porte depuis l'extérieur et a enfermé le bâtiment dans de la cobblestone, piégeant Philza à l'intérieur.
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https://clips.twitch.tv/BumblingCrepuscularRadishThunBeast-eTmgpSi7bgwyUsfa
Foolish et Jaiden se sont mis en tête de voler les médicaments dans le coffre-fort de l'Ordo. Ils ont eu l'idée d'utiliser un des monstres des 7 pêchés capitaux capable de casser des blocs, et après une bonne heure de travail, ont réussi a s'introduire dans le coffre-fort, volé les malettes de médicaments, pris des photos de Foolish tenant les malettes dans les mains, et ont refermé le coffre-fort comme si rien ne s'était passé. Foolish et Jaiden souhaitent dissimuler des indices pour indiquer à Cellbit que le coffre-fort a été volé.
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https://www.twitch.tv/foolish_gamers/clip/MuddyDoubtfulPancakeChefFrank-bxgClz1DmHyZXLXa
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catholicgurlypastor · 22 days
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Michel, un homme marié de 50 ans, entretient une relation secrète et passionnée avec Jean-Emmanuel, un homme africain de 56 ans, également marié. Depuis leur rencontre, ils sont pris dans un tourbillon de désirs inassouvis et de sentiments refoulés. Bien que Michel ait eu des relations amoureuses avec des garçons durant son adolescence, il a réprimé son orientation sexuelle pendant des années, cachant ce désir derrière une vie de couple hétérosexuelle. Jean-Emmanuel, amoureux de Michel, commence par l'appeler « mon chéri », mais Michel, troublé par ses propres sentiments et désirs, lui demande de l'appeler « ma chérie » ou « Vanina », un surnom qui lui permet d'embrasser une partie de lui-même qu'il a longtemps cachée. Au fil du temps, Michel accepte cette double identité féminine que lui propose Jean-Emmanuel, trouvant en elle un moyen de s'évader de sa propre réalité. La relation devient de plus en plus intense, avec des échanges de messages et d'appels érotiques, même lorsqu’ils sont chacun chez eux, près de leurs épouses.
Ils décident de se rencontrer enfin, à l'occasion des vacances, alors qu’ils seront tous les deux libres de leurs engagements familiaux. Ils se retrouvent dans le café d'une gare de banlieue, et la magie opère instantanément entre eux. Leurs mains se frôlent et se caressent sous la table, leurs regards sont remplis de tendresse et d'amour. Leur complicité est évidente, et ils se sentent naturellement attirés l’un vers l’autre. Ils quittent le café et déambulent main dans la main dans les rues de Paris, défiant les regards et les sous-entendus. Passant devant plusieurs petits hôtels, Vanina propose de prendre une chambre. Le réceptionniste les observe avec curiosité et une pointe de jugement, mais ils ne se laissent pas intimider. Ils montent dans la chambre et se laissent aller à la passion qui les consume depuis des mois. Ils se déshabillent sous la douche, s’enlacent, et Vanina honore la virilité de Jean-Emmanuel avec sa bouche, une étape décisive pour Michel, qui embrasse enfin pleinement son identité féminine. Après ces moments d’intimité intense, Jean-Emmanuel lui offre une parure de lingerie féminine, un geste d’attention qui touche profondément Vanina. Elle s’habille avec la délicatesse de la dentelle et ressent une confiance nouvelle, une affirmation de soi qu’elle n’a jamais ressentie auparavant. Ensemble, ils passent la journée au lit, dans cette chambre d’hôtel, se découvrant encore et encore, s’abandonnant à leur amour et à leurs désirs, sans inhibition ni honte. Michel, devenu Vanina, se sent enfin complète, acceptée, et pleinement heureuse. Jean-Emmanuel lui permet de s’épanouir dans cette nouvelle identité, de s’accepter telle qu’elle est, et Vanina découvre une liberté intérieure, une paix avec elle-même qu’elle n’avait jamais connue. Leur lien se renforce, et ils trouvent ensemble une sérénité nouvelle, une évidence de leur amour, et une promesse de vie et de désir 💖
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Michel, a 50-year-old married man, has a secret and passionate relationship with Jean-Emmanuel, a 56-year-old African man, also married. Since their meeting, they have been caught in a whirlwind of unfulfilled desires and repressed feelings. Although Michel had romantic relationships with boys during his adolescence, he repressed his sexual orientation for years, hiding this desire behind a heterosexual relationship. Jean-Emmanuel, in love with Michel, begins by calling him "my darling", but Michel, troubled by his own feelings and desires, asks him to call him "my darling" or "Vanina", a nickname which allows him to embrace a part of himself that he has hidden for a long time. Over time, Michel accepts this dual feminine identity that Jean-Emmanuel offers him, finding in it a way to escape from his own reality. The relationship becomes more and more intense, with exchanges of messages and erotic calls, even when they are each at home, near their wives.
They decide to finally meet, during the holidays, when they will both be free from their family commitments. They meet in the café of a suburban train station, and magic instantly happens between them. Their hands brush and caress each other under the table, their looks are filled with tenderness and love. Their complicity is obvious, and they feel naturally attracted to each other. They leave the café and stroll hand in hand through the streets of Paris, defying glances and innuendoes. Passing several small hotels, Vanina offers to take a room. The receptionist observes them with curiosity and a touch of judgment, but they do not let themselves be intimidated. They go up to the bedroom and indulge in the passion that has consumed them for months. They undress in the shower, embrace, and Vanina honors Jean-Emmanuel's virility with her mouth, a decisive step for Michel, who finally fully embraces his feminine identity. After these moments of intense intimacy, Jean-Emmanuel offers her a set of feminine lingerie, a gesture of attention that deeply touches Vanina. She dresses with the delicacy of lace and feels a new confidence, a self-affirmation that she has never felt before. Together, they spend the day in bed, in this hotel room, discovering themselves again and again, abandoning themselves to their love and their desires, without inhibition or shame. Michel, who has become Vanina, finally feels complete, accepted, and fully happy. Jean-Emmanuel allows her to flourish in this new identity, to accept herself as she is, and Vanina discovers an inner freedom, a peace with herself that she had never known. Their bond strengthens, and together they find a new serenity, evidence of their love, and a promise of life and desire 💖
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Les rêves
Allongée yeux ouverts, le silence alentour Des souvenirs noircis et les mots indécis Pour rappeler le rêve, en donner le récit Sur le blanc du plafond dessiner le contour.
Et du lit au divan, c’est un aller-retour Que seul un autre aura, celui-ci est assis. Allégé, mieux couvert, le rêve est prophétie Dont chacun apprécie le secret qui l’entoure.
Et du devin au lien, c’est un laisser-passer Pour l’inconscient caché et lourd, mais pas assez, Tour à tour inconstant et sûr dans le sommeil
Où semblant inertie, c’est l’énergie aiguë Qui donne un sens précis aux rêves qui éveillent Nos esprits exigus et âmes ambiguës.
- Fabienne PASSAMENT. 2023
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capitaine-du-terror · 8 months
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Magdalena-Bay, par François BIARD
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Si vous passez par le Louvre, n'hésitez pas à vous arrêter devant ce magnifique paysage, caché dans une petite salle au dernier étage de l'aile Sully. Les photos ne lui rendent pas justice, le travail des couleurs est excellent et le tableau est présenté à notre hauteur, comme si on faisait partie de la scène.
→ Salle 946, aile Sully, niveau 2
(Attention, regardez bien les jours d'ouverture des salles! Tout n'est pas tout le temps ouvert)
Magdalena-Bay, vue prise de la presqu'île des Tombeaux, au nord du Spitzberg; effet d'aurore boréale.
Acquis au Salon de 1841
François Biard
Huile sur toile, 1,3m/1,63m
Lien vers des photos haute qualité: https://collections.louvre.fr/en/ark:/53355/cl010065799
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nereidestuff · 8 months
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la isla blanca; sixième mise à jour 💕 cinq mois désormais que notre doux cocon, LA ISLA BLANCA, à ouvert ses portes. mes petits coeurs de co-admins, @themuseparadox, @erinye-stuff, @romystigri, @gerard-menjoui & moi-même venons vous présenter sa septième version.
l'intrigue du mois; il fut un temps où les murmures se dissipaient, envolés par les vents enragés, comme si rien n’avait existé. comme s’il n’avait pas existé. il est à présent un temps où les palabres naissent en écho, résonnent lentement entre les murs sacrés d’une île perdant sa couleur ocrée. jamais loin, jamais parti, estafador n’est qu’un souvenir qu’on pensait enfoui. alors, en silence, lorsque les cieux osent se teindre d’une poussière étoilée, si scintillante, la silhouette s’échappe de sa cage dorée, glane la myriade de petits secrets cachés avec ferveur par les esseulés qui peuplent les blanches ruelles. êtes-vous naïf à ce point-là ? pensiez-vous que tout se terminerait comme ça ? cette fois, vous n’y échapperez pas. à la renaissance, il ose chanter, l’enjoliveur de vos mensonges dévoilés, dépliant sa jolie toile d’araignée. vous ne voyez donc pas ces caméras qui vous épient depuis un mois déjà ? on raconte qu’elles sont à l’initiative du maire, on dit qu’elles sont apparues un soir, loin des regards. les manigances s’entremêlent pour vous piéger, les pixels se dérobent pour se dépêcher de vous immortaliser. entre mensonges et vérités, demandez-vous sincèrement à qui vous pouvez vous confier en ces temps troublés. le vilain loup est de retour, sans doute pour vous jouer encore, un mauvais tour. soyez donc proches de vos amis, encore plus de vos ennemis, les cartes sont jetées, telle est la façon d’estafador de vous souhaiter une excellente année.
– la isla blanca se veut un forum où règnera la bienveillance, et où l'on privilégie l'intégration de chacun. un doux cocon où les personnages de tout les horizons, nous l’espérons, pourront trouver une maison. du plus sombre, au plus doux, l'île ne cesse d'accueillir de nouveaux habitants aux nuances illimitées. ✨
aucun minimum de ligne exigé sur le forum – un rp par mois. n’hésitez pas à nous rejoindre. 🌸🐚
lien du forum :: https://laislablanca.forumactif.com/ lien du forum :: https://laislablanca.forumactif.com/
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BAD BOYS : RIDE OR DIE (2024)
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Quatre ans après la mort d'Isabel Aretas, l'inspecteur de la police de Miami Mike Lowrey épouse sa physiothérapeute, Christine. Lors de la réception, son partenaire Marcus Burnett, est victime d'une légère crise cardiaque. Pendant son coma, il a une vision de son ancien capitaine Conrad Howard, tué quelques années plus tôt par Armando, le fils caché de Mie. Dans ce rêve, l'ancien capitaine lui dit que ce n'est cependant pas son heure.
Marcus sort du coma quelques jours plus tard. Il se sent alors transformé et invincible. Il prévient son partenaire qu'une tempête approche... En effet, un homme force un banquier d'un cartel à verser une importante somme d'argent sur le compte du capitaine Howard. Peu de temps après, un reportage télévisée implique le capitaine Howard dans une affaire de corruption liée à des cartels de la drogue. Pour redorer l'image de leur ancien capitaine, Mike et Marcus sont déterminés à prouver son innocence malgré les doutes de leur capitaine Rita Secada et de son nouveau petit ami, le procureur Adam Lockwood, candidat à la mairie. Par ailleurs, Judy, la fille de Conrad, aujourd'hui US Marshal, jure à Mile qu'elle n’hésitera pas à abattre son fils si elle l'a dans sa ligne de mire
Les deux policiers rendent visite au fils de Mike, Armando Aretas, qui est incarcéré dans une prison de Central Florida pour le meurtre d'Howard. Armando leur dit que Howard n'était pas corrompu, mais savait qui l'était, alors les fonctionnaires corrompus l'ont engagé, lui et sa mère, pour tuer Howard parce qu'il était sur le point de révéler la corruption et propose de les aider à identifier la personne responsable du meurtre de Howard. Alors que l'agent corrompu fouille dans les archives numériques du capitaine Howard, cela envoie une message pré-enregistré à Mike et Marcus dans lequel Howard leur dit de ne faire confiance à personne, même au sein de la police.
Les deux policiers rendent ensuite visite à Fletcher, l'ancien hacker informatique aujourd'hui repenti. Alors qu'il s’apprêtait à détailler ce qu'il a fait par Howard, Fletcher est tué d'une balle dans la tête par les conspirateurs. Une intense fusillade a ensuite lieu dans le club de Fletcher et se poursuit sur la voie publique. Galvanisé par sa récente résurrection, Marcus se sent invincible alors que Mike est victime d'une crise de panique. Ils retournent ensuite sur les lieux du crime et parlent de l'affaire à Rita. Elle continue à douter de l’innocence du capitaine Howard. Grâce à l'aide des agents Dorn et Kelly de l'AMNO (Advanced Miami Metro Operations), ils retrouvent une vidéo plus complète de Howard indiquant que cela a peut-être un lien avec la saisie de drogue des Haïtiens en 2003.
En prison, Armando se fait attaquer violemment par deux hommes mais parvient à se défendre. Mike explique à Rita que son fils peut identifier le traitre. Il implore sa capitaine et le procureur Adam Lockwood de le faire transférer à Miami. Mike et Marcus participent eux-mêmes au transfert par avion. Durant le vol, Marcus a mauvais pressentiment. En effet, le traitre et un complice sont montés à bord. Ils forcent le pilote à annoncer par radio que Armando s'est échappé grâce à Mike et Marcus. Le pilote est ensuite tué et l'appareil est sur le point de se crasher, alors que les criminels sont parvenus à sauter. La cage dans laquelle est retenu Armando menace de tomber dans le vide. Mike parvient à sauver son fils. Armando et Marcus tentent alors de poser l'hélicoptère, qui s'écrase en forêt. Au sol, Armando veut partir seul de son côté. Marcus tente d’apaiser les tensions entre le père le fils. Mike insiste pour qu'Armando prouve l'innocence du capitaine Howard. Ils décident de retourner à Miami pour retrouver les fichiers de Dorn. La police et les US Marshals, menés par Judy Howard, se lancent à la recherche des trois hommes, désormais considérés comme fugitif. La fille du capitaine suspecte les deux policiers d'avoir aider Armando à s'échapper, malgré les remarques de Rita. Les médias s'emparent de l'affaire. De plus, les conspirateurs mettent leurs têtes à prix auprès de tous les criminels de la ville. Mike, Marcus et Armando passent la nuit en forêt. Le lendemain, ils volent un pick-up et parviennent à revenir à Miami. Ils demandent de l'aide à une femme nommé Tabitha dans une boîte de nuit. Mais cette dernière décide de les livrer pour toucher la prime de 5 millions de dollars. Les trois fugitifs se font repérer par les Marshals, ainsi que par d'autres tueurs attirés par l’appât du gain, dont Manny « the Butcher ». Ils s'enfuient à bord d'une camionnette qui prend feu. Lors de la poursuite, Judy essie de tirer sur Armando mais le rate.
Les Bad Boys et Armando se rendent ensuite chez Dorn et s'aperçoivent qu'il est en couple avec Kelly. Celle-ci s'énerve et sort son arme quand elle aperçoit Armando. Ils se lancent tous ensemble dans d'intenses recherches et investigations pour retrouver le coupable. Sur une image de vidéo-surveillance, Armando le reconnait. Dorn parvient à l'identifier. Il s'agit de James McGrath, ancien membre du régiment de rangers et de la DEA. Capturé puis torturé par le cartel lors d'une mission d'infiltration, McGrath a fini par se lier à eux. Mike avertit ensuite Rita qu'ils détiennent la preuve de l'innocence du capitaine Howard. En piratant la vidéo-surveillance de chez Marcus, Dorn s'aperçoit qu'un commando va s'en prendre à sa famille. Marcus contacte alors son gendre Reggie, membre du corps des Marines, pour protéger les siens. Reggie parvient à les sauver.
Bouleversée par toute cette affaire, Callie, la petite fille du capitaine Howard, rejoint Christine. Elles sont alors prises en otage par James McGrath et ses hommes. Il exige qu'on lui livre les preuves en échange de leurs vies. Mike et Marcus comprennent qu'ils ont été balancés. Ils suspectent alors rapidement Adam Lockwood d'être la taupe. Rita tente de récupérer le téléphone de son compagnon mais celui-ci s'emporte et la frappe violemment. Rita est sauvée à temps par Kelly et Dorn. Très choquée, Rita trouve du réconfort auprès de Mike. De son côté, Judy apprend que sa fille a été kidnappée. Lockwood tente ensuite de se justifier auprès de Rita.
N'ayant confiance en personne, Mike et Marcus ne peuvent compter que sur Armando, Rita, Dorn et Kelly. En se faisant passer pour Lockwood, ils fixent rendez-vous à McGrath dans un parc aquatique abandonné à Islamorada, loin de toute civilisation. Sur place, Mike a McGrath dans son viseur mais panique au moment de tirer, alors qu'une fusillade est déclenchée par Armando. Mike a alors une vision du capitaine Howard qui le rassure. Marcus le « réveille » avec une grosse gifle qui le rebooste. Les deux Bad Boys et Armando canardent ensuite les hommes de McGrath, aidés à distance par Dorn et ses drones, alors que Lockwood tente de s'échapper par avion, qui finit par s'écraser sur le parc. Marcus tombe ensuite à l'eau, alors qu'un immense alligator blanc approche et l'attaque au bras. Il est cependant sauvé par Mike. De son côté, Armando affronte les hommes de McGrath et tente de protéger Callie. Il est cependant sévèrement blessé. Mike et Marcus se lancent alors aux trousses de McGrath qui a pris Christine en otage. Dorn, Rita et Kelly arrivent ensuite sur les lieux. Dorn est blessé à l'épaule par Lockwood. Ce dernier tombe ensuite à l'eau et est dévoré par l'alligator, alors que Judy Howard et les Marshals arrivent sur place.
Sur la plage, McGrath tient en joue Marcus et Christine. Mike tire d'abord sur le gilet pare-balles de son partenaire puis abat McGrath. Judy retrouve ensuite Armando et essaie de le tuer. Callie la supplie de le laisser en vie et lui explique qu'il lui a sauvé la vie. Alors qu'elle reçoit un appel radio demandant sa position, elle décide de laisser partir Armando. Mike conseille ensuite à son fils d'aller droit vers le sud. Mike, ému, regarde son fils s'éloigner. Sur la plage, les secours emmènent Marcus, alors que peu à peu les médias innocentent Conrad Howard. Toute l'équipe se retrouve ensuite pour un barbecue dans un parc public.
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thelordoftumbler-blog · 2 months
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Notre intuition nous fait-elle défaut lors de "la" rencontre avec le PN ?
Ma belle, quand on rencontre un PN (ouais, un pervers narcissique), notre intuition, elle fait parfois un petit break, comme si elle prenait des vacances au soleil 🌞. Tu vois, le PN, c'est un peu comme un caméléon avec des paillettes : il brille de mille feux, et on se dit "Wouah, trop cool ce mec/ cette meuf !". Et là, bam, on est piégées avant même de comprendre ce qui nous arrive. On se retrouve à danser sur une piste glissante sans savoir que la musique s'arrêtera brutalement. 😜
C'est comme si notre radar à ennuis avait été désactivé par un magicien du dimanche. Mais t'inquiète, ma chérie, ça arrive aux meilleures d'entre nous ! C'est pas ta faute si tu t'es fait embobiner par un pro de la manipulation. Alors, respire un coup, mets tes lunettes de détective, et on va décrypter tout ça ensemble. 😎
"Dans le jeu subtil de la négociation, il est primordial de rester vigilant face aux apparences trompeuses. Les individus charismatiques peuvent masquer des intentions malveillantes derrière un vernis de séduction. C’est en observant attentivement les signes non verbaux et les incohérences que l’on peut dévoiler la vraie nature des interlocuteurs." - Négocier un deal impossible d'Anis Souissi - Disponible sur Amazon "La finesse d’une négociation repose sur la capacité à discerner les véritables intentions cachées derrière les paroles. Un négociateur avisé ne se laisse pas duper par le charme superficiel, mais scrute les indices révélateurs d’une manipulation potentielle." - Négocier un deal impossible d'Anis Souissi - Disponible sur Amazon
Alors là, c'est du lourd, non ? En gros, il faut toujours garder les yeux bien ouverts, comme un hibou en pleine nuit. Les PN, ils savent trop bien jouer de leurs charmes, mais avec un peu d'entrainement et de vigilance, on peut apprendre à voir au-delà des apparences. Allez, on remet les détecteurs de mensonges en marche et on scrute les petits détails ! 😎
"Les manipulateurs usent de techniques sophistiquées pour détourner l’attention de leurs véritables intentions. Leur charme n’est souvent qu’un écran de fumée destiné à embrouiller leur cible. Apprendre à reconnaître ces tactiques est essentiel pour éviter de tomber dans leurs pièges." - Négocier Avec 50 Profils : Manipulateurs, Toxiques Et Pathologiques d'Anis Souissi - Disponible sur Amazon "La clé pour se protéger des profils toxiques est de développer une conscience aigüe de soi et des autres. Cette vigilance permet de discerner les comportements malsains et de réagir de manière appropriée, sans se laisser happer par les jeux de manipulation." - Négocier Avec 50 Profils : Manipulateurs, Toxiques Et Pathologiques d'Anis Souissi - Disponible sur Amazon
Tu vois, c'est comme avoir un sixième sens, genre Spider-Man mais pour les relations humaines. Ces bouquins, c'est ton mode d'emploi pour démasquer les PN avant qu'ils ne t'attrapent dans leur toile. Et crois-moi, avec ces astuces, tu vas devenir une vraie ninja de la détection des manipulateurs. Allez, on s'arme de nos lectures et on se protège ! 😎
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sh0esuke · 1 year
Text
" Just The Two Of Us "
𝗠𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲 : Hobie Brown
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : Cela faisait bien des années que Hobie Brown était tombé amoureux. Réfléchie, timide et silencieuse, sa petite amie n'était pas le type de personne à le surprendre au quotidien, celui-ci étant plutôt pitoyable qu'autre chose. Cependant, Hobie voyait quelque chose en elle. Quelque chose d'inexistant pour autrui mais qui, à ses yeux, faisait d'elle la fille la plus extraordinaire au monde. La fille de ses rêves.
𝗔𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀��𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 : fluff
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS. If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad or AO3, my accounts are in my bio, these are the ONLY ONES i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS. Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad ou AO3, j'ai des liens dans ma bio, ce sont mes SEULS comptes.
𝙽𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜 : 𝟏𝟑,𝟐𝟑𝟒.
Commentaires, likes et reblogues super appréciés. Tout type de soutien l'est, merci beaucoup !! <33
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« Je te préviens, t'as pas intérêt à claquer cette putain deᅳ »
Je claquai la porte derrière moi.
Elle se refermait dans un bruit sourd tandis que je m'étais déjà jetée sur le verrou afin de la bloquer. Mon père essayait d'ouvrir la porte, il tambourinait dessus, me menaçait, m'insultait, c'était pourtant peine perdue, il aurait dû le savoir depuis longtemps. Je voyais ma poignée sautiller dans tous les sens. Il la pressait et donnait des coups d'épaule, sans s'arrêter de hurler. Sa voix me faisait peur, j'en étais terrifiée, mais mon esprit de contradiction et ma haine pour lui me forçaient tous les deux à le pousser à bout. Et puis, ça n'était pas comme si je désirais m'éterniser ici.
Rapidement, j'allai m'armer de mon casque, mettre un peu de musique, du Metro Boomin plus précisément, et me dépêcher de saisir mon sac caché sous mon bureau. Il était assez lourd, déjà prêt, en cas d'urgence. J'en vérifiai le contenu : brosse à dents, pyjama, déodorant, sous-vêtements, mouchoirs, chargeur de secours, chaussettes et trousse à maquillage. Tout était dedans.
Je me redressai, déposant une lanière sur mon épaule, je soupirai profondément, je pris le temps de remplir intégralement mes poumons avant de les vider. Ça me faisait du bien.
C'était calme. Outre la musique qui me défonçait les oreilles. Je sentais des vibrations faire tressaillir mes orteils, quelques unes de mes peluches sur mon lit tombèrent au sol et des objets sur mon bureau sursautèrent.
À travers le grand miroir posé à côté de mon lit, je vérifiai ma tenue : des sandales à plateforme, une longue jupe foncée à fleurs me tombant au dessus des pieds, un petit débardeur vert kaki, un vieux gilet tricoté et un serre-tête à tissu plaqué sur mes cheveux.
Avec embarras, je fis bouger ma jupe. Je me regardai avec attention, soucieuse du moindre détail. Mon sac en toile de jute retombait joliment sur mon côté gauche, il se mariait avec les couleurs naturelles de ma tenue. Je clignai des yeux, Too Many Nights passant dans mes oreilles, pendant que je tournai aussitôt la tête en direction de ma fenêtre.
Habiter en appartement me donnait un avantage : les escaliers de secours à l'extérieur. Par je ne savais quelle chance, j'avais eu la pièce donnant accès à ceux-ci, ils se trouvaient juste à côté de moi, face à la porte de ma chambre, à trois mètres de là. La fenêtre était entrouverte.
La liberté m'appelait.
Tout en avançant, je décalai l'une des coques de mon casque derrière mon oreille, par pure curiosité. Je jetai un coup d'œil en arrière, ce ne fut qu'en cet instant que je remarquai que les vibrations avaient cessé. Même mon père lui, avait arrêté de hurler. Cela n'en retirait rien à la violence de ses propos.
« ᅳégoïste ! Ta mère avait raison, on aurait dû te foutre en internat dès qu'on en avait l'occasion ! »
Ils m'en brisèrent le cœur.
« Qu'est-ce que tu fais ? Hein !? » il s'emporta. « Me dis pas que tu vas encore fuguer, je te préviens ! Si jamais tu pars rejoindre ce taré tu seras privée de sortie pendant trois mois, il est hors de question que tu le fréquentes ! »
J'en eus assez entendu.
Je replaçais le coussin de mon casque sur l'entièreté de mon oreille, désormais face à ma petite fenêtre. Elle était assez étroite, abîmée aussi, mais suffisamment ouverte pour que je puisse l'emprunter comme porte de sortie. J'y glissai une jambe, l'autre, puis tout mon corps. Je passai au travers et, par précaution, refermai la vitre derrière moi. Toute trace de ma présence avait disparu.
L'escalier de secours était aussi vieux que le bâtiment, il grinçait et était recouvert de moisissures, de quelques gouttes d'eau ᅳil avait plu en début d'après-midiᅳ et empestait. Il descendait et montait jusqu'au toit sur le côté droit de mon immeuble ce qui, en conséquence, avait donné vie à une lugubre ruelle juste en bas. Je m'y dirigeai en dévalant les marches.
À chaque fois que je descendais d'un étage, je voyais une fenêtre donnant sur l'appartement d'un voisin. Je ne l'entendais pas, mais je sentais la lourdeur de mes pas, je marchais vite, je tapais presque des pieds. Toute la structure tremblait, mais, elle aurait même pu grincer, que je n'y aurai pas fait attention. Certaines fenêtres étaient fermées, d'autres entrouvertes.
Descendue de la structure, je ne perdis pas de temps. En vue de la fraîche température, j'avais commencé à presser le pas, tout en prenant bien soin d'éviter les grosses flaques d'eau dans l'allée. Une fois sortie, j'avais attrapé mon portable à clapet et m'étais mise à taper dessus d'une main, l'autre trop occupée à tenir mon MP3.
Moi à Hobie &lt;3 Je crache chez toi, ce soir. J'apporte du Fanta.
La réponse fut immédiate.
Hobie &lt;3 à Moi Cool babe Je serai là vers 33h 23h*
Moi à Hobie &lt;3 'Kay Bye Jtm
Hobie &lt;3 à Moi Moi aussi
Je refermai mon portable l'instant suivant, déjà occupée à le glisser dans mon sac. Il retomba contre quelques chose de doux, je ne l'avais pas entendu chuter.
La rue n'était étrangement pas si bondée que ça, j'avais relevé mes yeux dans sa direction, prête à percuter un passant, mais, à la place, je vis juste quelqu'un avancer devant moi, un quarantenaire. C'était sûrement à cause de la pluie, elle avait fait fuir la moitié de la population, les voitures, quant à elles, étaient toujours là. Elle roulaient sur ma droite. Je traçai finalement mon chemin, la tête baissée et ma main raffermissant de temps à autre sa prise sur mon MP3, lorsque la musique se faisait trop bonne, que j'avais besoin de m'agripper à quelque chose pour éviter d'exprimer mon sentiment d'extase au monde.
En une petite heure, j'étais passée à l'épicerie, avais traversé une bonne partie de la ville et faisais finalement face à mon terminus.
C'était une partie maltraitée de la ville, un endroit où les gens avaient pour habitude de détourner le regard, ou de fermer les yeux lorsqu'elle se montrait trop bruyante. Les immeubles tombaient en ruine, lorsque la pluie arrivait, contrairement aux autres bâtiments, eux en finissaient trempés, gorgés d'eau telle une vieille éponge laissée sur le coin de l'évier. L'immeuble qui me faisait face ne faisait pas exception, juste sous mes pieds, se trouvait une grosse flaque d'eau et j'entendais des gouttes tomber, il y en avait dans tous les coins.
Des animaux abandonnés traînaient dans les ruelles, des enfants mal nourris jouaient au foot au bout de l'allée et quelques couples s'engueulaient sur le bord de la fenêtre.
Je ne m'étais jamais sentie très à l'aise ici. Je me sentais privilégiée, vivant personnellement dans un trop joli appartement avec tout acquis sans trop gros problème. J'avais toujours ce sentiment de culpabilité qui m'attaquait lorsque je posais le pied ici.
J'avais beau ne pas être riche, vivre au jour le jour, je ne pouvais pas m'en empêcher.
Ce fut sur ces poignantes pensées que je fis mon entrée dans l'immeuble. Accompagnée par ma bouteille sucrée, je grimpai la montagne de marches qui se présentait devant moi, je montai une dizaine d'étages sans ne plus trop y songer. MODUS de Joji me tenait compagnie, sur le beat de la musique, j'avançais. Lorsque finalement j'arrivai devant la porte d'entrée de Hobie, je fouillai la poche de mon gilet. J'en extirpai un trousseau de clés et fis mon entrée dans l'appartement.
J'en pouffai.
La salle à manger/cuisine/salon était sans dessus dessous, la porte des toilettes était grande ouverte et ça empestait la cigarette trempée jusqu'au petit balcon qui était grand ouvert.
Refermant la porte derrière moi, je me débarrassai de mon sac et de mes chaussures.
« Quel bordel... C'est pas possible. »
Je comprenais que Hobie avait des obligations, après tout, être Spider-Punk n'était pas de tout repos. Il vivait deux vies en même temps. Il n'empêche, ça ne cessait jamais de me surprendre de voir l'état dans lequel il laissait ses affaires. Il y avait des t-shirts et des pantalons, bracelets et colliers dans tous les sens, sur le canapé, la table basse, dans la minuscule cuisine et même au sol. La seconde paire de bottes de Hobie ᅳcelle que je lui avais acheté en friperie quelques mois plus tôtᅳ était juste à côté de mes sandales à plateforme. Les bottes retombaient sur les côtés, couvertes de boue et de rayures, signe qu'il les avait usées et ré-usées. Quelques unes de ses vestes traînaient aussi.
Ça n'en finissait plus. Mais une chose me plaisait ici.
Son odeur.
L'odeur de Hobie était encrée dans les quatre coins de son petit appartement, peu importait à quel point il était désorganisé, ça n'avait jamais senti le pourris ou la crasse, juste lui, lui et seulement lui.
Tout en avançant dans la pièce, je déposai mon sac contre l'accoudoir du canapé et m'approchai de la cuisine pour ranger la bouteille de Fanta dans son frigo.
Je faisais comme chez moi, habituée à retrouver son appartement vide et ayant grandement besoin d'être rangé. Je ne me séparai ni de mon casque, ni de mon gilet, simplement de la bouteille sucrée pour laquelle je créai suffisamment d'espace pour l'allonger sur un des étages du frigo. Hobie n'était pas un très grand mangeur, ça se remarquait à cause de ses joues creusées et de son fin corps, mais il avait toujours cette habitude de remplir son frigo de choses étranges. Pain, part de pizza, bracelet et tranche de fromage.
Le tableau qui me faisait face était alarmant, mais je préférai rouler des yeux et refermer la porte. Sa cuisine n'était qu'un problème parmi tant d'autre et puis, ça n'était pas comme si j'avais l'argent ou l'énergie pour y changer quelque chose.
À l'instar de m'attarder ici, je me dépêchai de récupérer mon sac et de rejoindre sa chambre à coucher. Elle se trouvait devant le canapé, sur la droite. Cette constatation me fit remarquer que, face au canapé, ne se trouvait qu'un mur. Hobie n'avait pas de télé, d'aussi loin que je me souvenais, il n'en avait jamais eu, il affirmait détester les médias et la propagande des capitalistes visant à faire toujours plus acheter tandis que le monde courait à sa perte.
Hobie n'avait qu'un lecteur à vinyl, des vinyls cachés dans une petite commode et une bibliothèque remplie de vieux livres abîmés. Le reste n'était que des babioles offertes par des fans ou des choses qu'il avait récupéré au fil du temps. Et puis, il y avait aussi mes affaires..
Pénétrant dans sa chambre, j'abandonnai mon sac sur le bord du lit et commençai déjà à me déshabiller. Les draps étaient défaits, des affaires à lui traînaient encore un peu partout, dont des chaussettes et pulls. Sans trop y penser, je lui volai un débardeur. Hobie n'était pas plus gros que moi, mais il était suffisamment grand pour que j'en vienne à flotter dans ses vêtements.
Je finissais en débardeur et boxer.
Et puis, sans trop penser à quoi que ce soit d'autre, je m'étais débarrassée de ma musique, stoppant brusquement Dissolve de Joji, j'avais jeté mon casque dans mon sac et avais laissé tombé celui-ci à côté de la table de nuit en terrible état. Je ne consacrai mon temps et énergie à rien d'autre qu'à mon sommeil. Je me glissai dans les draps de Hobie, donnai des coups de pieds à ses bijoux qui me piquèrent les mollets et les fichus pantalons qu'il avait laissé traîner dedans. Puis, sans surprise, je me saisis de son oreiller.
Lorsqu'il ne se trouvait pas à mes côtés, j'aimais trouver réconfort dans son odeur, ne pouvant avoir accès à sa peau, ni sa chaleur.
Et ça me suffisait, je m'endormis.
Quelques heures plus tard, je fus réveillée par des bruits de pas et des exclamations, j'entendis la porte se refermer, des choses tomber au sol et deux voix parler.
« ᅳavais une copine. »
« Elle est cool. »
Je me redressai.
« Elle a ramené de quoi boire, sers-toi. »
« Merci Hobie. »
« Juste, fais pas de bruit, c'est tout. »
Mes yeux me grattant, je m'en allai les frotter. Le débardeur que je portais avait bougé dans tous les sens, choquée de voir un de mes seins de sortie, je grinçai des dents et me dépêchais de tout remettre en place. Ce fut de même pour ma chevelure.
J'eus à peine le temps de me "refaire une beauté" que j'entendis la porte de la chambre grincer.
« Yo. »
Hobie entra.
« Je t'ai appelé, tu répondais pas. » me confia-t-il en jouant avec son portable à clapet d'une main.
Je le vis prendre place sur le lit, juste à côté de moi. Par habitude, sa main trouva sa place sur la mienne, et ses doigts vinrent s'emmêler aux miens. Hobie me détailla. Il observa avec attention mon expression tandis que, de mon côté, j'eus le plaisir de compter ses piercings et de contempler les traits charmant de son visage.
Lorsque je sentis sa prise se raffermir, Hobie me força à le regarder de nouveau dans les yeux.
« Ça roule ? »
J'acquiesçai doucement.
« Je suis un peu fatiguée. »
« Tu veux de la pizza ? »
« Si c'est la part qui pourrie dans ton frigo depuis la dernière fois, non merci. »
« Pas celle-là. »
Comme si sa réponse en fut le déclencheur, je sentis une délicieuse odeur provenir du salon, une odeur de pizza. Cependant, aussi délicieuse pouvait-elle être, je n'avais pas spécialement faim, je venais juste de me réveiller, la seule chose à laquelle je pensais, c'était de retourner dormir. Je forçai un sourire dans sa direction. Hobie n'avait pas bougé. Sa guitare dépassait par dessus son épaule et tous ces accessoires qu'il portait lui servirent de distraction.
« Aye, tu me reçois ? »
Hobie avait secoué ma main.
« Désolée, tu disais ? »
« Pizza. »
Sa réplique me fit sourire.
« Tu m'en gardes une part ? Je veux dormir encore un peu. »
Il resta muet l'espace de quelques petites secondes, le temps de bien me regarder. Puis, il hocha la tête et s'approcha de moi afin d'embrasser ma joue. J'en frémis. Son piercing à la lèvre inférieure était glacé. Hobie lâcha ma main dans le but de se lever. Il me manquait déjà.
« Repose toi bien, okay ? »
« Mhh, merci. »
Lorsque, vert les vingt-trois heure, j'eus enfin décidé de sortir de ma cachette et de rejoindre Hobie dans le salon, j'avais fait attention à ne pas faire de bruit. J'avais entre-temps enfilé un de ses longs short, histoire de ne pas me balader en petite culotte, il m'arrivait au dessus des genoux, un peu trop grand, ce qui me donnait l'impression de flotter dedans, tout comme son débardeur.
Je rentrai dans le salon, ébouriffai ma chevelure grossièrement en me grattant le dessous du sein, peau à peau.
« Enfin réveillée ? »
De ma vision périphérique, je voyais Hobie assis sur le canapé.
Il avait les jambes écartées, le bras étendu sur le dossier et son téléphone dans son autre main. Je le gratifiai d'un simple geste de la main, déjà précipitée en direction de la cuisine. Au moment où il m'avait parlée, j'avais aperçu la boîte de pizza sur l'îlot, elle n'attendait que moi, alors je m'étais avancée et empressée d'en saisir une part.
Hobie n'ayant pas de micro-onde, je me contentai de la manger froide. Le fromage froid et compact me répugna un peu, mais le festival de saveur qui explosa dans ma bouche sut rapidement me distraire. Je croquai deux fois dans mon dîner avant de jeter un coup d'œil curieux en direction de mon copain.
« Tu viens pas te coucher ? »
Hobie tourna la tête.
« J'attends que la petite s'endorme. »
Mes sourcils se froncèrent.
« La petite ? »
Il fut signe en direction du côté droit du canapé, ce qui me rendit extrêmement confuse sachant que je ne me souvenais pas y avoir vu quoi que ce soit. Alors je m'approchai. Je pliai ma pizza, en croquai un morceau et dévisageai la présence sur l'accoudoir. Une fille dormait dessus. Une blonde recroquevillée sur elle-même, blottie dans un vieux plaid puant appartenant à Hobie.
« C'est qui celle-là ? »
« Une collègue. »
Hobie tapotait sur son portable avec un air désintéressé drôlement suspicieux.
« Hobie. »
« Ouais ? »
« T'as ramené une nana chez toi ? »
Il me jeta un coup d'œil.
« Ouais. »
« D'accord. »
Je m'accroupis devant elle une fois face à son visage, suçotant mon pouce, celui-ci taché par une flaque de sauce tomate, tandis que je m'en allai la détailler avec une certaine confusion. Elle m'avait l'air jeune, beaucoup plus jeune que lui et moi. J'allai supposer qu'elle avait quelque chose à voit avec sa vie de SpiderMan, j'avais du mal à imaginer Hobie ramenant une groupie à son appartement.
Ça n'était pas lui.
« Elle est jolie. »
Hobie ne répondit pas.
Parfait.
« Elle a quel âge ? »
« J'en sais rien. Quinze ? »
« Quinze ans ? » m'étonnai-je. « Mais qu'est-ce qu'elle fout ici ? »
« Babe, si je te le disais, tu me croirais pas. »
Un sourire prit place sur mes lèvres.
« Tu me connais si bien. »
Je me redressai.
« Tu viens dormir, maintenant ? »
Hobie secoua la tête.
« Je suis pas fatigué. »
Immédiatement, je fis la moue.
« Alors quoi, tu vas rester ici ? »
Il se leva du canapé, rangea son portable dans la poche de sa veste et renifla.
« Nan. Je te rejoins. »
« Cool. »
Hobie attrapa la main que je lui avais tendue. Il enjamba les affaires de la blonde à même le sol et me suivit tandis que je nous guidai jusqu'à sa chambre à coucher. Il laissa les lumières du salon allumées, celles-ci étant rechargeables à l'énergie solaire, elles finiraient aussi par s'éteindre toutes seules. Hobie et moi avançâmes tranquillement.
Nos mains ne se touchaient pas, juste nos auriculaires. Hobie n'était pas fan du concept de se tenir la main, il n'était pas très démonstratif en publique, seulement, il aimait toujours me faire sentir qu'il était là. Un jour, il avait entremêlé son auriculaire au mien, et il n'avait pas arrêté depuis.
Hobie referma la porte de sa chambre derrière lui, de mon côté, je m'approchai de mon sac. Je m'accroupis face à celui-ci, commençant immédiatement à le fouiller.
« Tu restes longtemps ? »
« Je sais pas. »
Je m'assis à même le sol.
« J'ai cour demain. Il va falloir que je repasse chez moi. »
Je l'entendis s'asseoir sur le bord du lit.
« T'as qu'à sécher. » supposa-t-il comme si c'était la chose la plus évidente au monde.
« J'ai trop d'absences, Hobie. »
« Et alors ? »
« Et alors quoi ? Tu veux que je me fasse renvoyer ? » m'étonnai-je.
« J'en sais rien. »
Me tournant dans sa direction, je le vis s'allonger sur le lit, son visage tourné vers le plafond et une de ses jambes croisée sur l'autre. Il reposait sa tête sur ses mains, l'air soudain pensif, comme si mes résultats scolaire et mon avenir avaient un quelconque rapport avec lui. J'en souris. Qu'est-ce qu'il pouvait être adorable... Je n'avais qu'une envie : attraper son visage en coupe et l'embrasser.
Cependant, je me retins. À la place, j'extirpai ma brosse à dents et dentifrice de mon sac.
« C'est ton père encore ? »
Je me figeai.
Ma bouche se fit soudain pâteuse, mon esprit, lui, lourd, comme si une enclume venait de me tomber dessus.
Je me redressai, évitant de croiser son regard malgré que je fus convaincue que Hobie avait son regard rivé sur moi.
« Ouais. »
Il ne rajouta rien.
« C'estᅳ C'est rien. »
Je me décidai à le toiser.
« C'est pas si grave. »
« Vous vous êtes engueulés à cause de moi ? »
Sa question me prit par surprise.
« Quoi ? »
Je déplaçai mon dentifrice dans ma main tenant ma brosse à dents, ressentant le soudain désir de toucher ma hanche.
« Dis pas de bêtises. »
« T'as jamais su mentir, amour. »
« Tais toi. »
Hobie se redressa contre la tête du lit lorsque je fus assise à ses côtés, il arqua un sourcil.
« T'es complexé ? C'est nouveau ça. »
J'étais honnêtement surprise.
« Conneries. » claqua Hobie. « Les complexes c'est une invention du capitalisme pour faire davantage consommer. J'ai l'air complexé ? Absolument pas. »
Un petit rire me quitta.
« Autant pour moi. »
Me levant du lit, je me dirigeai vers sa porte.
« T'es quelqu'un de bien. » murmurai-je. « Mon père le sait, même si... Même si tu lui fais un peu peur. »
Hobie se mit à rire. Je refermai la porte sur mes pas, déjà précipitée en direction de sa salle de bain afin de me rafraîchir.
Dormir avec Hobie signifiait bien plus que s'enlacer et s'évader dans les bras de Morphée, j'avais donc toujours pris l'habitude de me laver les dents avant de grimper dans son lit, avec lui dedans. Hobie s'en fichait de mes tracas. C'était un punk un vrai, qu'est-ce que l'idée de ressembler à une poupée avant de dormir pouvait lui faire ? Cependant, moi je ne pouvais pas m'en empêcher. Il m'aurait aimée même laide, j'en étais consciente, mais c'était plus fort que moi.
Alors je partis me brosser les dents, me coiffer ᅳavec sa brosse, bien sûrᅳ et me nettoyer le visage. Cela ne dura qu'une poignée de minutes.
Lorsque je posai de nouveau le pied dans le salon, je fus accueillie par l'image d'une adolescente dans la cuisine. La demoiselle fit volte-face, violemment apeurée.
Une pizza dans la main, du fromage dans la bouche, elle me toisa avec deux gros yeux écarquillés.
« Tu dois être la collègue de Hobie. »
Ayant laissé mes affaires dans la salle de bain, je fourrai mes deux mains dans les poches de mon bas. La blonde face à moi finit sa bouchée et déglutit, comme si je venais de la surprendre en train de voler un gros précieux diamant ou de tuer quelqu'un.
« Jeᅳ Euhm, je suis Gwen ? »
« Cool. »
Lui murmurant mon prénom en retour, je n'oubliai pas d'omettre mon prestigieux titre : copine de Hobie Brown. À ces mots, le visage de l'adolescente fut soudainement illuminé.
« Oui ! Hobie m'avait dit que tu dormais juste à côté. Désolée, j'espère qu'on ne t'a pas dérangée. »
« Nan, ça va. »
M'approchant d'elle, je volai la dernière part de pizza. Sous son regard suspicieux, j'engouffrai une partie dans ma bouche, je la mâchouillai, les yeux plissés, confuse par son comportement pour le moins étrange.
Je n'aurais su mettre le doigt dessus. Cette Gwen me semblait cependant douteuse.
« Je savais pas qu'il avait une copine. »
« Mhh ? »
« Hobie, je veux dire. » insista la blonde. « J'ai eu du mal à y croire quand il me l'a dit en entrant. »
« Pourquoi ? Parce que c'est un électron libre ? »
La gamine hocha la tête.
« Il aime pas la consistance, c'est vrai. Et puis il aime pas les titres, je sais pas pourquoi, ça le rend nerveux. » je concédai. « Mais tu es bien son amie, non ? »
Je m'essuyai la bouche avec un torchon.
« Alors pourquoi il aurait pas une copine ? »
« Je vois. »
« Et toi ? »
Prise en pleine dégustation de sa pizza, Gwen me zieuta.
Je pris place contre le plan de travail de la cuisine et la détaillai avec une certaine attention. Peu importait à quel point je la dévisageais, je n'arrivais pas à savoir d'où Hobie pouvait la connaître. Je fréquentais Hobie depuis l'enfance, nous nous connaissions sur le bout des doigts, je n'arrivais pas à comprendre pourquoi elle ne m'était pas familière. Même son prénom. Ça ne faisait pas sens. Gwen pouvait être une victime, Hobie l'avait peut-être sauvée d'un incendie et accueillie ici le temps que les choses se tassent. Mais... Spider-Punk, révéler son identité à une citoyenne ? Non. Il était beaucoup plus malin que ça.
« Mᅳ Moi ? »
Je me pinçai les lèvres.
« D'où est-ce que tu connais Hobie ? Tu sais pour son... Son truc ? »
« Le fait qu'il soit SpiderMan ? Oui, bien sûr ! Toi... Toi aussi, j'espère ? »
Je ris face à son air paniqué.
« Pareil. Alors tu bosses avec lui, un truc du genre ? » supposai-je. « Il m'a dit que vous étiez collègues. »
Elle hocha vigoureusement la tête.
« Ça fait quelques semaines. »
« Cool. »
Je me décollai du plan de travail.
« Je suis crevée, je vais me pieuter. »
Gwen se décala.
« Bonne nuit. »
Elle me sourit gentiment.
« Bonne nuit ! »
Je roulai des yeux et suivis mes pieds qui me guidèrent jusqu'à la chambre de Hobie.
Cette fille n'était pas spécialement ennuyante, mais je n'avais pas non plus envie de m'éterniser ici à discuter avec elle. J'avais enfin l'opportunité de retrouver mon copain, je n'allais pas échanger ça contre une simple discussion autour d'une part de pizza. Mon cœur s'emballa à cette simple pensée. J'avais hâte de retrouver Hobie. Depuis hier, j'avais eu à peine le temps de discuter avec lui ou de le sentir contre moi.
Il me manquait terriblement. Son sourire, son regard, ses mains, ses pensées, j'avais besoin de le retrouver. Ça m'était vital.
J'entrai alors dans sa chambre et fermai soigneusement porte sur mes pas. Je remarquai que les volets avaient été ouverts, la lampe à lave sur la table de nuit était toujours allumée. Hobie n'était plus sur le lit. Il était... Il était en train de s'échapper par la fenêtre ?
« Hobie, qu'est-ce que tu fais ? »
« Hein ? Oh, salut amour. »
Hobie se pencha sur le rebord, il passa sa tête masquée à travers la fenêtre et, tandis que je me rapprochai de lui, il s'exclama d'une voix enthousiaste.
« Je vais faire un tour en ville. »
Il m'avait dit ça de manière si nonchalante, fièrement habillé de son costume de Spider-Punk, comme si il était sept heure du matin et qu'il s'apprêtait à aller acheter du pain au coin de la rue. Mes sourcils se froncèrent. Une fois suffisamment proche de lui, je me baissai afin d'arriver à sa hauteur et de poser mon index sur un des piques sur son costume. J'en hoquetai. C'était sacrément pointu, tout de même...
« Tu vas combattre des vilains ? »
« Tu veux venir ? »
J'en eus des papillons dans l'estomac.
« Je peux ? »
Hobie se contenta d'hocher la tête. En réponse, je me redressai et me dépêchai de sortir des vêtements de mon sac pour m'habiller. Aucunement embarrassée par sa présence, je retirais son débardeur et short, terminant nue à l'exception de ma culotte. Hobie avait fait plus que me voir sans habits dans le passé, ça n'était pas des tétons ou un ventre qui allait me rendre toute nerveuse ᅳc'était fauxᅳ.
Je courus un peu partout dans la pièce. J'étais toute enthousiaste. Hobie me laissait rarement l'accompagner le soir, il avait toujours peur qu'il m'arrive quelque chose ou qu'on nous reconnaisse. Les quelques fois où il m'avait emmenée avec lui, j'avais compris pourquoi il faisait ça. Cette sensation de voler, d'être libre et de se tenir au sommet du monde... Ça n'avait pas de prix. Alors évidement que je courus dans tous les sens et que je m'activai à m'habiller et me refaire une beauté.
« Tu peux aller chercher mes chaussures à l'entrée ? Tu seras un amour. »
Hobie me gratifia de deux doigts contre sa tempe qu'il fit bouger.
« À vos ordres, milady. »
Hobie rentra à l'intérieur de la chambre. Il retira son masque, faisant ainsi bondir sa splendide chevelure dans tous les sens, il me le confia et s'engouffra dans le salon. Sa nonchalance me fit sourire. J'étais presque prête, il ne me manquait que mon gilet crocheté à enfiler. J'aurais pu aller chercher mes sandales toute seule, Hobie le savait aussi bien que moi. Et pourtant, pourtant il y était allé. Cette constatation me fit pousser un couinement aiguë.
Il était tellementᅳ Ugh !
Indescriptible.
J'en avais le cœur qui pétillait.
Hobie me rendait dingue.
Ma respiration s'était accélérée, et je sentais même mes mains légèrement trembler. Sa simple image dans mon esprit me rendait aussi pitoyable qu'une adolescente de film Disney.
J'avais envie de tout faire, à l'attendre dans sa lugubre chambre : crier, glousser, sauter, tout renverser et pleurer.
« Qu'est-ce qui t'arrive ? »
Me retournant dans sa direction, je mordis ma lèvre inférieure.
« Hey. »
Hobie me sourit.
« Hey. »
Je me rapprochai de lui, mes sandales à plateforme reposaient sur les paumes de ses mains ce qui, inévitablement, me fit sourire. Je les attrapai et les enfilai, le temps de zieuter Hobie, je l'avais déjà ramené à moi. Je l'avais saisi par sa veste, évitant de toucher à sa guitare, et Hobie s'était laissé faire. Accompagné d'un rictus sur ses jolies lèvres pulpeuses, il m'avait admirée avant de me laisser l'embrasser.
« Je veux même pas savoir pourquoi. » il murmura contre ma bouche.
Ses mains trouvèrent leur place sur le bas de mon dos, il ignora royalement mon gilet pour s'en aller toucher ma peau, ses doigts frôlant mon popotin. Son corps se plaqua contre le mien et nos yeux se fermèrent, je ne voulais pas que ça soit un simple baiser, j'avais besoin de plus, comme par pure magie, il semblait l'avoir compris. Hobie aspira tout l'air dans mes poumons. Il était chaud. Je m'accrochai à lui. Je m'accrochai désespérément à ses bras, déglutissant à répétition et poussant des gémissements durant notre échange. Son corps brûlait contre le mien, il me faisait suer.
J'haletais aussi malgré moi. Nos lèvres se mouvaient les unes contre les autres, il m'embrassait goulument, Hobie faisait se mélanger nos salives et nos langues se toucher. Lorsque je sentis ses mains remonter sur mes côtes jusqu'à ma poitrine, j'en couinai.
Il dériva ensuite ses baisers jusqu'à ma mâchoire.
« T'es fichtrement sensible ce soir, amour. »
« Mmhᅳ Hobie... »
Il soufflait un rire moqueur. Je frissonnais tout du long de l'échine. Hobie se saisit ensuite de mon menton entre ses doigts, il me regarda avec curiosité comme si c'était un mystère qu'il puisse me faire un tel effet. Et, finalement, il apporta son pouce à ma lèvre inférieure. Ce geste suffit à faire trembler mes jambes.
C'était la manière avec laquelle il me regardait, celle avec laquelle il souriait et me touchait. Hobie rendait tout charmant. Il était si séduisant et attirant, il ne lui suffisait que de regarder dans ma direction pour me savoir à sa merci. Ses piercings, sa voix, ses mains... J'y étais accro.
Je le sentis gentiment me tirer en avant, il nous fit approcher la fenêtre, nos auriculaires enlacés et m'aida calmement à atterrir sur son propre escalier en extérieur. Il me suivit ensuite et me fit signe de lui rendre son masque, ce que je fis avec joie. Je le regardai l'enfiler, devenant ainsi "méconnaissable", sa chevelure disparu, tout comme ses divins piercings et les traits creusés de son visage. Quelque part, malgré le sentiment d'excitation qui se propageait en moi, je ne pouvais pas m'empêcher de regretter. J'aurais voulu le regarder un peu plus longtemps. Son visage me manquait déjà.
« Allons-y. »
Hobie passa son bras autour de moi, il tira une toile de son poignet sur je ne savais quoi, son brusque mouvement me força à m'accrocher à son torse et à ouvrir grand les yeux. Hobie avait une force immense ᅳdû à sa mutationᅳ mais je ne pouvais pas faire autrement que voir à quel point nous étions haut. Toute cette adrénaline qui courait dans mes veines... Je ne savais plus quoi en faire.
« Aᅳ Attends. »
« Tu vas tenir le coup ? »
Je collais ma joue à son torse.
« Mhh, mhh. »
« Génial. »
Au moment où Hobie nous fit tomber dans le vide, je n'avais pas pu me retenir de grogner. C'était exactement comme faire un grand huit, peu importait la douceur avec laquelle nous bougions. J'avais le pressentiment que nous étions toujours trop proches du sol ou des bâtiments, j'alarmais sans cesse Hobie, horrifiée par la peur de mourir, et il en riait gaiement. Ma panique le faisait comme décompresser. Il nous faisait balancer en avant, sur les côtés, de haut en bas, je regardais avec des yeux finement ouverts le spectacle absolument indescriptible qui se jouait devant nous.
Tous ces passants absolument minuscules qui gigotaient dans tous les sens, insignifiants, le centre-ville illuminé de mille feux et le trafic agité, c'était une toute autre expérience.
« Alors, amour, ça va ? »
Je relevai ma tête.
« Je crois que je m'y ferai jamais... »
Spider-Punk sourit à travers son masque.
« Tant mieux. » répondit-il. « Ça serait le comble autrement. »
Ma longue jupe était en constant mouvement, embêtée par le vent. La rapidité avec laquelle Hobie avançait n'aidait pas aussi. Il faisait très frais, si bien que même l'étreinte de Spider-Punk ne suffit point à me réchauffer. Je pressai mes bras autour de sa taille, incapable de détourner mon regard du sol, tout était si petit, je n'arrivais pas à m'y faire. J'étais complètement émerveillée, en plus d'avoir l'impression que mon cœur allait exploser.
J'avais du mal à comprendre comment ses pouvoirs fonctionnaient, son agilité, sa force surhumaine, sa facilité à grimper et sauter dans tous les sens, c'était horrifiant pour moi. À chaque fois qu'il abandonnait sa toile pour en attraper une autre, je me sentais mourir, un peu comme lorsque je ratais une marche d'escalier. Je m'accrochais à son torse, prête à chuter dans le vide et à accueillir la Mort à bras ouverts. Toutefois, par pur instinct ou par habitude, Hobie parvenait à se rattraper. Il attrapait la toile qu'il avait tiré et nous faisait avancer encore plus loin. C'était comme si il ne s'était pas senti mourir, comme si ça n'était qu'une promenade de santé pour lui. Ça ne le rendait que plus phénoménal à mes yeux. Un peu effrayant ᅳde par son insoucianceᅳ, mais surtout phénoménal.
« Tien, attends moi ici. »
Hobie nous fit descendre sur le toit d'un immeuble, il retira son bras de ma hanche pour se tenir à un pied du vide. Je cherchai à m'approcher de lui, surprise.
« Qu'est-ce que tu fais ? »
Hobie pointa son pouce par dessus son épaule.
« Y'a des mecs suspects en bas. »
Mes sourcils se froncèrent.
« Tu y vas ? »
« C'est une question ? »
J'en ris.
« Tu bouges pas, 'kay ? Ça me prendra deux secondes. »
M'approchant du bord du toit, je fis mine de le chasser, Hobie me taquina en retour avant de tirer une toile contre le bâtiment et de descendre sur le trottoir. À quelques mètres de là, j'aperçus trois hommes curieusement habillés : ils n'étaient vêtus que de noir, le visage masqué par leur capuche et des écharpes. Sur leur épaule, se trouvaient des sacs. Hobie avait raison, ils avaient l'air drôlement suspects, à les voir ainsi, on jurerait qu'ils étaient sur un mauvais coup.
Spider-Punk ne tardait pas à apparaître sur le toit d'une voiture, juste à côté deux. Je les vis interagir tous les quatre ensemble avant que, soudainement, un des hommes ne sorte quelque chose de sa poche : un couteau.
Spider-Punk recula d'un pas. Les trois hommes commencèrent à s'agiter. Croisant mes bras sous ma poitrine, l'expression froncée, je fus témoin de la défaite colossale des hors la loi.
Spider-Punk s'y était donné à cœur joie.
Il avait tourbillonné dans les airs, ri, tapoté des épaules avant de disparaître pour revenir en face des bandits et avait fini par, sans surprise, les emprisonner dans sa toile. Il s'amusa à les enfermer dans une boule, puis posa son pied dessus, la calant contre un des bâtiments derrière eux. Ce fut sur cette conclusion que je sortis mon téléphone et pris la décision d'appeler la police. Je ne pus m'empêcher de sourire. D'où j'étais, je voyais Spider-Punk s'amuser, il bougeait, s'amusait avec sa guitare, faisait de grands gestes avec ses mains et allait même jusqu'à tirer une toile pour tenir dessus, juste en face des bandits, de manière à leur tenir compagnie.
« Oui, allô, bonsoir ? »
Je me reculai. La police venait de me répondre, ce qui me permis de leur donner ma localisation et la raison de mon appel. Juste après, ils raccrochaient, m'ayant certifié qu'ils étaient en route, que je devais rester en sécurité.
« T'aurais dû me voir, babe. Tu m'as vu, hein ? C'étaitᅳ Aye ! »
Mon portable disparut soudainement.
« Hobie ! »
Spider-Punk se contenta de ranger mon téléphone dans sa poche, sans même avoir le respect d'y retirer sa toile, et de m'attirer à lui. Il avait tiré une seconde toile sur mon poignet, m'avait jetée dans ses bras. Il ne me laissait pas le temps de répliquer. Mon oxygène fut comme brusquement éjecté hors de mes poumons. Et, même si ce fut à peine audible, je l'avais entendu rire.
« J'appelais la police. »
« Tu m'as vu leur botter le popotin, au moins ? »
Je déposai mes mains sur son visage.
« Oui, Hobie. Je t'ai vu. »
Étrangement, je ne le sentis pas à bout de souffle. Spider-Punk se portait comme un charme, peut-être même un peu plus surexcité que prévu, ses mains palpant et caressant plusieurs partie de mon corps, les yeux sur son masque changeant aussi de formes à répétition. J'en souris.
Avec ses un mètre quatre vingt-dix, notre différence de taille était tout sauf utile. Hobie me dépassait de quelques têtes, il lui fallait toujours se pencher pour m'atteindre. Et alors que je l'admirais, je ne pouvais pas m'empêcher de désirer croiser son regard.
Je n'avais qu'une envie : retrouver mon Hobie. Du bout de mes doigts, je caressai son masque, couvert de peinture, empestant l'alcool et la cigarette, il me forçait à froncer le nez. Puis, mes auriculaires se mirent à titiller la bordure de son masque. Son épiderme n'était qu'à quelques centimètres. Sa véritable identité était là, prête à être révélée. Mon Hobie Brown, mon Hobart. Mon Spider-Punk.
« J'ai envie de t'embrasser. »
Hobie me tapota l'épaule.
Puis, il me pointa sa joue. Je roulai des yeux.
« Sérieux ? »
« Pourquoi pas ? »
Ses bras s'enroulèrent autour de mes hanches, Hobie pressa ses paumes contre moi et il me força sans attendre à m'approcher de lui. Malgré ma réticence, je ne pus le lui refuser. Sa bouche était un luxe, pour l'instant, il avait raison, il fallait que je me contente de sa joue. Ainsi, tandis que je me mis sur la pointe des pieds, je maintins son visage en place et déposai un délicat baiser sur la surface de son visage. Un bon gros baiser plein d'amour. J'entendis la respiration de Hobie trembler et ses mains s'agripper à moi.
Lorsque je me reculai et déposai mes talons au sol, un rire taquin me quitta, son masque trahissait sa surprise. Notamment ses énormes yeux blancs. Ils étaient ronds comme des billes, complètement élargis.
Mon rire se calma peu après.
Toute gênée, je me pinçai les lèvres et trottinai jusqu'à lui. Je jouai avec mes sandales à plateforme. La manière avec laquelle il me regardait, et son stoïcisme me rendait toute embarrassée.
Je ne me lassai pas de voir l'effet que j'avais sur lui.
« Aye, amour. Tu vas me faire avoir une crise cardiaque si tu continues. »
Spider-Punk plaqua la paume de sa main sur son torse avant de me tourner autour. Il attrapa ensuite ma main, me fit tournoyer sur place avant de gentiment me faire retomber dans son étreinte. J'en avais ri.
« Autant pour moi. » plaisantai-je. « Je ferai plus attention la prochaine fois, ça serait si dommage que le grand et indomptable Spider-Punk ne nous quitte. »
Hobie me taquina la côte.
« Ahᅳ Non ! Hobᅳ »
De son bras, il me poussa dans ses bras et me plaqua contre son torse sans même sa fichu expression malicieuse ᅳelle empestait à travers son masqueᅳ. J'étais à présent complètement collée contre lui. Mes mains avaient trouvé leur place sur son torse mes pieds se trouvaient entre les siens et même nos estomacs et poitrines se faisaient face. Spider-Punk ne me quittait pas du regard, il tenait fermement mes hanches entre ses grandes paumes de main.
« Tu veux me tuer, amour ? »
Sa voix n'était qu'un murmur.
« Jeᅳ »
J'avais des papillons dans le ventre.
« Hobie... »
« Quoi ? Déjà embarrassée ? »
Roulant des yeux, je cachai mon visage en collant mon front contre son torse. Je raffermis la prise de mes ongles sur ses pectoraux, la bouche finement pâteuse et le cerveau circuitant. Sa voix était grave, rauque lorsqu'il s'y mettait bien, et elle me faisait un effet fou. Ça n'était pas une surprise.
« T'es qu'un abruti... »
Un profond rire le quitta. Puis brusquement, il se détacha de moi pour saisir ma main.
« Aller, viens. »
Je le laissai nous faire monter sur le bord du toit, automatiquement, il se rapprocha de moi.
« On va où ? »
Spider-Punk me jeta un coup d'œil.
« Boire un coup ? »
Il rit de nouveau à la vue de mon expression ravie.
« Je t'invite. »
Sur ces paroles, Spider-Punk nous fit de nouveau tomber dans le vide. Ce fut avec son enthousiasme habituel qu'il nous fit parcourir la ville en un temps record, nous visitâmes quelques pubs en coup de vent, des stands ouverts dans les coins de rue. Hobie fut accueilli partout en héros. Certains l'accueillirent aussi en ami. Partout où il posa le pied, Hobie changea l'atmosphère, il éblouit la soirée de tous, et nous mis à tout du baume au cœur. À répétition, Hobie m'avait conseillé de me cacher. Dès notre premier pub, il avait "emprunté" une écharpe et avait enroulé le bas de mon visage avec.
Dès que nous en étions sortis, il s'était fait un plaisir de me déballer et de profondément m'embrasser à travers son masque. Que cela ait été volontaire ou pas, j'en avais ri jusqu'aux larmes.
Et puis, Spider-Punk m'avait emportée loin de là.
Il m'avait fait voler dans les quatre coins de la ville, j'avais bu, j'avais rencontré de nouvelles têtes et surtout, j'étais restée à ses côtés, à l'admirer. Qu'il danse sur des tables accompagné par sa guitare, qu'il boive ou se batte, j'étais restée là à garder un œil sur lui. Il n'avait pas quitté mon regard ne serait-ce qu'un seul instant. Totalement émerveillée par sa personne, rien d'autre n'avait su captiver mon attention.
Le dernier pub que nous visitâmes fermait ses portes à cinq heure du matin, Spider-Punk et moi l'avions quitté à trois. Lui, marchait convenablement, sûrement dû à son ADN génétiquement modifié, quant à moi, c'était une autre histoire..
« Oh, Spider-Punk ! »
Tombant volontairement dans ses bras, je m'accrochai à sa nuque et plantai mon regard dans le sien. Ses bras autour de ma taille, son expression surprise à travers son masque et la dureté de son corps, tout chez lui me firent glousser telle une adolescente en pleine crise. Hobie raffermit sa prise sur moi, de peur que je ne chute.
« Tu m'as l'air bien pompette, amour. »
« Non, juste assez. »
Un de ses gros yeux se plissa.
« Assez ? » répéta-t-il. « Assez pour quoi ? »
Je gloussai contre lui.
Spider-Punk et moi nous tenions devant le pub que nous venions de quitter. Depuis l'extérieur, j'entendis les gens s'amuser, les tables voler, la musique faire trembler les murs et l'odeur de l'alcool me titiller les narines. Heureusement pour nous, personne ne sortit. Il n'y avait que Spider-Punk et moi, éclairés par la lumière chaude d'un lampadaire. Lui et son odeur. Lui et ses mains sur mon corps. Lui et seulement lui. Mon Hobie.
Je ne savais pas ce qui me prenait.
À bien le regarder, je me sentais en extase. Comblée d'être sa copine, et folle de joie de pouvoir partager chaque secondes de mon existence avec lui. Car il était constamment avec moi. Que ce soit physiquement ou dans mon esprit. Depuis le jour où il était rentré dans ma vie, il n'avait cessé de me hanter. Je ne pouvais que me sentir heureuse.
Hobie me pinça la joue.
« Aye, t'es toujours avec moi ? »
« Mhh, pardon ? »
Je l'entendis sourire.
« Tu m'as l'air d'avoir assez bu. Tu veux rentrer ? »
Sa question me fit immédiatement grimacer. Non. Tout sauf ça.
« On peut pas faire autre chose ? »
« Tu veux continuer à boire ? » me proposa-t-il. « Ça me dérange pas. »
Papillonnant exagérément des cils, je secouai la tête. Hobie pencha la tête sur le côté.
« Et si on allait manger ? J'ai envie d'une crêpe. »
« Une crêpe ? D'accord. »
Ses mains me tenaient par les épaules.
« Tu veux aller où ? »
« Aucune idée. »
Mon visage s'écrasa contre son torse.
« Emmène moi loin de tout. »
Humer son odeur jusqu'à m'en donner mal au crâne me faisait bêtement sourire. Hobie sentait tellement bon. Je n'en avais jamais assez.
« Prends moi avec toi. »
« À vos ordres, milady. »
Éprise dans son étreinte, j'avais rapidement perdu la notion du temps. La seule chose dont je me souvins fut de m'être si fort accrochée à lui que Hobie avait commencé à me caresser le bas du dos tandis qu'il nous avait fait voler entre plusieurs bâtiments. Être ivre et voyager par Spider-Punk Express n'était pas la meilleure idée au monde. J'en avais eu la nausée. Cependant, le simple fait d'avoir eu accès à lui, yeux clos ou non, terrifiée jusqu'à l'os ou bouillante d'amour, eh bien cela avait suffi à me rassurer.
Je l'avais laissé prendre soin de moi. Je l'avais laissé nous guider à un endroit merveilleux, comme il savait si bien le faire.
Lorsque j'eus ouvert les yeux, la première chose que je vis fut la mer.
Une mer noire, pailletée par un océan d'étoiles provenant du ciel et se mouvant à travers de splendides vagues empestant le salé. Elle était si obscure qu'elle se fondait avec le ciel, dans mon état, il était impossible de déterminer où se trouvait la limite.
Puis, je remarquai que nous étions en hauteur, et qu'une armée d'immeubles et habitations nous entouraient. Le bâtiment sur lequel nous nous trouvions était le plus grand, il surplombait le reste ce qui nous offrait une vue astronomique sur notre si paisible ville. Il faisait d'ailleurs très frisquet. Hobie n'étant pas en position de me réchauffer avec ses vêtements, il s'était collé à moi et m'avait assise sur ses genoux. Malgré la splendeur de notre position, je ne pus m'empêcher de grimacer à la vue de notre emplacement.
Sans surprise, nous étions sur le toit, mais plutôt sur le bord de celui-ci. Et alors qu'il avait les jambes qui perdaient dans le vide, moi, j'étais au bord du précipice, sans rien pour m'accrocher. Ma seule ceinture de sécurité se trouvait être la main de Hobie glissée sous mon débardeur.
Un hurlement me quitta.
« Seigneur ! »
Je m'accrochai à la nuque de Spider-Punk.
« Hobie, me fais pas tomber ! Je t'en supplie ! »
Ses beaux yeux noirs tombèrent dans les miens. Je m'arrêtai.
« Tu asᅳ Tu as retiré ton masque ? »
Hobie écarta la part de crêpe de sa bouche pour me dévisager bien curieusement.
« Je peux le remettre ? »
« Non ! »
Il faisait soudain chaud.
« Nonᅳ Je veux direᅳ Tu es bien sans. »
Un fin sourire se dessina sur ses lèvres.
« Ah ouais ? »
Je le foudroyai du regard.
« Où est ma crêpe à moi ? »
« Je te l'ai gardée au chaud mais j'ai fini par avoir un petit creux. »
Tout en m'expliquant son ignoble acte, il apporta "sa" crêpe à sa bouche.
« Hobie. » le prévins-je. « Hobie, rends-moi ma crêpe. »
« Tu veux venir la chercher ? »
« Ew. »
Quoique...
« Oui. »
À bien regarder ses lèvres, je ne vis pas où était le problème. Sauf que, brusquement, Hobie fit apparaître une crêpe fumante sous mon nez, la sienne étant coincée entre ses dents.
« Je rigolais, tarée. »
Je roulai des yeux.
« Merci. »
J'attrapai la part en décrochant une de mes mains qui était autour de sa nuque, je gardai l'autre à sa place, de peur de tomber. Hobie plaça son visage dans le creux de ma nuque, il soupira lourdement, je sentis sa prise sur mon ventre se faire plus ferme alors que son autre main s'en alla saisir sa crêpe et la retirer de sa bouche. Son regard avait dérivé. À présent, il ne me regardait plus, Hobie perdit son attention sur la vue que nous avions d'ici.
Je le comprenais.
C'était une chose de se balader d'immeuble en immeuble, mais c'en était une autre de se tenir sur le plus haut bâtiment de la ville.
J'avais cette impression d'être déconnectée du monde réel. Les gens d'en bas ne pouvaient pas comprendre, Hobie et moi étions si différents d'eux, pas par nos connaissances, nous étions bien trop jeunes et immatures pour ça. C'était plus profond. C'était quelque chose de plus profond. En cet instant, bien trop hébétée et encore un peu ivre pour correctement y songer, je préférai fermer mes yeux et me laisser aller contre lui. Hobie m'accueillit à bras ouverts.
Je mangeai ma crêpe sans avoir besoin de regarder quoi que ce soit. Au fond, oui, c'était vrai, je n'avais besoin de sentir que cette douce brise et mon corps pressé contre celui de Hobie. Je n'avais besoin de rien d'autre. Cette crêpe était synonyme de réconfort. J'avais même l'impression qu'elle m'aidait à désoûler.
J'étais en extase.
Coupée de l'univers.
« Ça va aller pour ton pops ? »
Sa question me prit de court.
« Je l'avais oublié. » j'avouai dans un faible murmur.
« Je m'en doute. »
Hobie finit son repas et renifla grossièrement.
« Il s'inquiète, tu devrais lui envoyer un message. »
« Il m'énerve. »
« Je sais. »
Hobie soupira et passa sa seconde main autour de moi, il pressa le gras de mon ventre contre ses paumes. Ainsi, nous fusionnâmes.
« Et je t'aurais sûrement dit de l'envoyer se faire mettre, si il était pas aussi attaché à toi. » songea-t-il. « Qui sait, il a sûrement déjà appelé les flics et ils te cherchent. »
« Sois pas idiot. »
« Aye, je rigole pas. » il pouffa contre moi.
« Mais... Tu crois vraiment que je devrais lui écrire ? »
Hobie extirpa mon portable de sa veste.
« Pourquoi pas ? »
Je suçotai le bout de mes doigts badigeonnés de sucre et d'huile, mes yeux rivés dans les siens, quelque peu dubitative, je déglutis. Hobie m'avait l'air plus que sérieux. L'intensité de son regard me força à saisir mon téléphone et à détourner le visage.
« Qu'est-ce que tu me fais faire, sérieux... »
Hobie ne parla pas après ça, il me laissa en paix ouvrir mon téléphone à clapet et trouver le contact de mon père.
Je préférai ne pas m'attarder sur ma montagne de notifications.
Moi à Papa Bonne nuit
Sans surprise, il ne répondit pas. Cela m'incita à vérifier l'heure et, en voyant le trois se métamorphoser en quatre, je ne pus m'empêcher de grimacer. L'espace d'une seconde, je pris conscience de mes actes.
Ça me frappait en pleine figure : ma fugue, mon comportement, mon inaccessibilité... Ce noyau de rage enfoui en moi.
Et puis, à la sensation des doigts de Hobie sur mon corps, aux côtés de cette divine brise glaciale et de cette vue indescriptible sous mon nez, l'instant se fana. Ma fugue fit de nouveau sens, mon comportement se retrouva justifié, de même pour mon inaccessibilité. Et ce noyau de colère se révéla sous sa véritable forme : l'amour. Je n'étais pas en colère ᅳdu moins pas globalementᅳ j'étais juste passionnée. Ma passion était interprétée par de la haine et du manque de respect.
Au fond, je n'étais que désespérée.
Esclave de mes sentiments.
De l'amour que je portais à mon meilleur ami.
« Il fait froid. »
Hobie embrassa ma joue. Je sursautai en sentant à quel point son piercing était glacé.
« Tu veux rentrer ? »
J'aurais aimé dire que cette température était insupportable, mais ça aurait été mentir. Oui, j'avais la chair de poule, mais le torse de Hobie pressé contre mon dos et ses bras autour de ma taille suffisaient amplement à me réchauffer. Pour tout dire, je me sentais bien. Détendue, même.
« Non. » murmurai-je.
Je me rassis confortablement contre lui. Je blottis ma tête dans le creux de sa nuque et pris une petite inspiration, je me sentais vachement à l'aise comme ça. Malgré notre emplacement sur le sommet du bâtiment, je commençai à balancer mes pieds dans le vide. Hobie me tenait, et j'avais assez confiance en lui pour savoir qu'au premier problème il me sauverait la peau. Alors je profitais.
« Je suis bien là. » avouai-je. « J'ai pas envie de bouger. Et toi ? »
« Pareil. »
Hobie embrassa mon épaule.
« J'ai pas trop envie de rentrer. »
Mon fin gilet tombait le long de mes bras, et puisque mon débardeur ne me recouvrait pas entièrement, lorsque Hobie embrassa mon épaule, sa bouche trouva ma peau. Il la baisa gentiment tandis qu'un sourire s'était plaqué sur mes lèvres. Je fermai les yeux.
« C'était cool. »
« De ? »
Je descendis mes mains sur les siennes.
« De sortir un peu. » expliquai-je. « Tous ces pubs, tous ces gens. C'était sympa. Je me suis bien amusée. »
« Et encore. T'as rien vu, amour. »
Un frémissement me parcouru l'échine. Sa voix se trouvait juste au creux de mon oreille, elle me titillait délicieusement.
J'étais toute embarrassée.
Je me rendis soudain compte de notre proximité et sentis mon corps s'embraser. Mes mains sur les siennes devinrent moites et mon cœur explosa en plusieurs morceaux, ceux-ci s'échouèrent dans mon bas-ventre et vinrent éclore sous la forme de papillons. Je ne me sentais pas particulièrement mal à l'aise. C'était juste... Hobie rendait tout simple et agréable. Il me traitait de manière tout à fait normale, comme si je n'étais pas folle amoureuse de lui. Alors, moi-même j'avais tendance à l'oublier, cependant, lorsque ça me revenait, j'en devenais rapidement toute gênée, et je prenais conscience que je faisais face au garçon de mes rêves, qu'à ses yeux : j'étais aussi la fille de ses rêves.
J'en gloussai.
« Qu'est-ce qui t'arrive ? »
Hobie se redressa contre moi. Sa réaction me força à me figer, je ne bougeai plus un seul muscle.
« Rien. »
« Rien, hein ? »
Il rapprocha son visage du mien.
« T'es sûre ? »
Gesticulant contre lui, je grimaçai. Son souffle me taquinait, sans parler de notre fichue proximité. J'en avais la boule au ventre.
C'était indescriptible.
C'était l'amour.
C'était ce feu en moi, ce brasier, cette envie de me jeter sur lui et de l'embrasser ou lui de faire l'amour jusqu'à la fin des temps. Hobie me rendait si heureuse. J'aurais voulu le crier au monde : je l'aimais. Et alors que je le sentais contre moi, j'avais l'impression de ne pas assez l'aimer, de ne pas assez en profiter. C'était tellement parfait, j'avais peur de me voir un jour perdre ce que nous avions. J'en aurai perdu la raison.
« T'es toute chaude. » constata Hobie.
Une de ses mains remonta sur ma joue. Je penchai mon visage dans sa direction, charmée par le contact de sa peau habillée mais chaude, contre moi. Le gant de son costume n'était sûrement pas très propre, il sentait un peu l'alcool d'ailleurs, mais ça ne m'importait pas, pas lorsque j'avais l'opportunité de sentir Hobie me toucher.
« C'est moi qui te fais ça ? »
« À ton avis ? »
« On sait jamais. » il sourit.
« Tu sens bon... »
Sa main sur ma joue, je m'empressai de la recouvrir de la mienne. J'entremêlai nos doigts ensemble.
« Je t'aime, Hobie. Je t'aime. »
Je ne pris pas son silence pour une insulte. J'étais juste... Émotionnelle ? Ça avait dû le prendre par surprise. Toutefois, alors que je m'étais attendue à ce que nous restions silencieux un instant, Hobie attira mon attention en murmurant mon prénom et en me forçant à faire pivoter ma tête dans sa direction. Son regard tomba dans mes yeux.
« Je t'aime aussi, tu sais. »
Puis mon regard dériva sur ses lèvres. Pulpeuses à souhait, percées, elles n'attendait que moi. Elles n'attendaient que ça, que je les embrasse, c'était évident.
« Aye. »
Sa main posée sur ma joue avait saisi mon menton, Hobie me força à le regarder.
« Mes yeux sont plus haut, amour. »
Je poussai une plainte.
« Mais tes lèvres sont en bas. »
Un rictus les étira.
C'était tellement tentant, je devais me mordre la lèvre inférieure pour me retenir de me jeter sur lui. Ses yeux aussi me donnaient envie. Hobie avait toujours eu cet éclat charmeur dans les pupilles, depuis que je le connaissais, et ça ne l'en rendait que plus irrésistible. Il était un véritable électron libre, insaisissable.
« Je peux t'embrasser ? »
« C'est une question ? »
Je ne le regardais même plus dans les yeux, j'étais complètement émerveillée par sa bouche.
Je me décidai à me tourner dans sa direction quelques secondes plus tard à l'aide de mes mains sur ses épaules, je me rassis non pas dos à lui, mais ma poitrine contre son torse et mes jambes enroulées autour de sa taille. Mes mains se posèrent sur ses joues. Hobie me dévisageait avec attention. Ses mains elles aussi se posèrent sur mon corps. Et, finalement, nos lèvres se rencontrèrent.
Hobie étant plus grand que moi, le fait que je sois assise sur ses cuisses nous mettait sur un pied d'égalité. J'inclinai la tête sur le côté, approfondissant notre baiser.
Sa salive, sa chaleur, son corps, tout entre nous se rencontrait. Ça n'était pas que nos lèvres. J'étais entièrement plaquée contre lui à l'embrasser, caressant ses joues creusées de mes pouces, et mouvant ma bouche sur la sienne. De doux bruits humides nous accompagnaient. Je ne voulais pas m'arrêter. Je ne pus m'y résoudre. Sentir ses paumes presser la chair de mes hanches, mon bassin onduler contre le sien, ma poitrine déborder sur son torse et le vêtement de ma jupe flotter dans le vent, c'était perfection.
Je frissonnai sous lui. Je murmurai quelques plaintes contre sa bouche, gémis, et fronçai mes sourcils, submergée par une vague de battements affolés de mon cœur. Je ne m'en sortis pas indemne. Hobie avala le tout. Il titilla ma langue de la sienne.
C'était magique.
La science n'aurait pas pu expliquer ce que je ressentais, ce que je vivais en cet instant, ça ne pouvait être que magique. Une science inconnue, inexplicable. Assise sur les cuisses de mon petit copain, à des milliards de mètres du sol, perchée dans le vide, définir ceci par "incroyable" n'aurait été qu'une insulte.
Ce que je vivais n'était pas incroyable, c'était sensationnel. C'était juste divin.
Et je n'aurai jamais voulu que ça s'arrête.
Cependant, je fus bel et bien contraire de me séparer de lui à un certain point. Hobie avait de l'endurance, mais moi j'étais rapidement tombée à court d'oxygène, j'avais été forcée de dévier la trajectoire de mon visage dans le creux de sa nuque. J'étais torturée. Mes poumons me brûlaient. Quelques miaulements infernal me quittèrent, les yeux plissés, je m'agrippais fermement aux épaules de Hobie. Lorsque je relevai la tête, je croisai son regard.
Il souriait.
« Quoi ? »
Hobie me caressa la joue.
« T'es jolie. »
Il murmura ces quelques mots avec beaucoup de douceur. J'en souris.
« Toi aussi. »
Hobie m'embrassa, il claqua un doux baiser sur mes lèvres puis se recula et continua de me caresser.
Hobie me touchait avec, pas de la précaution, non, plutôt une certaine délicatesse. Et beaucoup d'amour aussi. Un peu comme si il avait peur que je me brise, ou ne disparaisse. Il me regardait les yeux dans les yeux. Il n'ajouta rien. Et cela dura... Cela dura une éternité. Je ne su précisément combien de minutes furent écoulées lorsqu'il se décida à de nouveau m'embrasser, car j'avais été trop occupée à me noyer dans l'intensité de son regard.
« Je me demandais, cette Gwen... »
Il m'incita à poursuivre en hochant la tête.
« Qu'est-ce qu'elle est ? »
« Une pote, une collègue. Je te l'ai déjà dit. »
Hobie ne semblait pas intéressé par ma question. Il me fixait, oui, ses yeux étaient plongés dans les miens, mais c'était comme si il voyait plus que moi. Je n'avais même plus l'impression de lui faire face.
« Non. Pas ça. »
Il me questionna du regard.
« C'est... Une espèce de héros masqué, elle aussi ? »
« Un truc du genre. Elle fait partie de mon groupe aussi, je t'en avais parlé. »
« C'était elle ta nouvelle batteuse ? »
« Ouais. »
« Tu comptes pas te montrer plus clair ? »
« Tu veux vraiment savoir ? »
« Pas vraiment non. »
Hobie arqua un sourcil.
« Je veux dire, oui, ça m'intéresse. Mais te savoir Spider-Punk ça me suffit déjà, je te fais confiance, ma place n'est pas dans votre monde. »
Il acquiesça.
« J'étais juste un peu curieuse. »
« Je sais, amour. »
Sa bouche trouva la mienne.
« Je t'en parlerai dès que tu voudras. » me répondit-il. « Tout ce que t'as à faire c'est demander. »
Un sourire prit place sur mes lèvres. Il déposa un autre baiser sur la commissure de mes lèvres, puis ma joue et finalement ma mâchoire. Je gesticulai contre lui.
« Tant que tu me reviens, je m'en fiche. »
« Vraiment ? »
Je fermai mes yeux. La douceur de ses baisers m'envoya au septième ciel.
« Mhh. »
J'entendis Hobie murmurer quelque chose, cependant, je ne sus le déchiffrer. À la place, je savourai la sensation de ses lèvres sur ma peau, de même pour ses mains sur mon corps. À force de rester assise sur ses cuisses, j'avais des fourmis dans les jambes, je les raffermis contre lui et poussai une faible plainte. Mes mains s'accrochaient à ses bras. J'inclinai la tête sur le côté, Hobie en profita pour laisser une traînée de baisers le long de ma nuque jusqu'à mon épaule nue.
« Hobie... »
Je fondais sur place.
Je soupirai en le sentant se reculer. Il tapota ma joue avec deux de ses doigts.
« Belle petite chose que t'es, hein. »
Ses pupilles parcouraient mon visage.
« Putain d'jolie. »
Je détournai le regard.
« Ça va, ça va. On a compris. »
Hobie rit gaiement.
« Sois pas embarrassée, amour. »
« Bien sûr que je le suis, écoute-toi un peu. »
« Quoi, tu te penses pas jolie ? Foutaises. »
« Absolument pas. » répliquai-je vivement. « C'est juste la façon avec laquelle tu le dis. »
C'était fichtrement séduisant.
« Ça te plaît pas ? »
Hobie caressa ma joue de la paume de sa main, je me pressai contre elle. En vue de son sourire, il connaissait déjà la réponse.
« Bien sûr que si. Tu le sais. »
« Ouais. »
Hobie attrapa ma main libre et apporta mes doigts à ses lèvres. Il les embrassa. Ainsi, il fut mon seul rempart. Sans lui, je basculerais certainement dans le vide. Je n'avais pas l'occasion d'être terrifiée, ses yeux étaient si hypnotisant.. Je ne faisais que les regarder, comme si mon cerveau avait rendu l'âme. J'avais sûrement de la fumée qui s'échappait de mes oreilles.
« Bien sûr que je le sais, ma belle. »
Son surnom forçait mon dos à se raidir. J'en avais mal au cœur.
« Ça t'amuse ? »
« Et si je te dis oui ? »
Je roulai des yeux, Hobie reposa ma main entre nos deux corps pendant que je détournai le regard et posai ma tête sur son épaule. Ma respiration se calma. Hobie avait passé son bras autour de ma taille. Il me gardait près de lui, au même moment, une petite brise se levait.
« Tu fais rien demain ? »
« J'ai une répète avec le groupe. Tu veux venir ? »
Je secouai la tête.
« Tu viens me chercher après les cours ? »
« Ouais. »
« Je finis à dix-sept heure, mais je vais pense sécher mon cour magistral. »
Hobie embrassa ma tempe. Il commençait à caresser mon dos avec la paume de sa main. C'était bon. J'aimais ça.
« C'est un cour de quoi ? »
« Histoire. Je crois..? »
« L'histoire c'est cool. »
« Si t'aime tu peux venir avec moi, ils te vireront pas. »
« Non, c'est bon. » sifflait Hobie. « Je vais m'en passer. »
« Il faut que j'y aille... »
Je le sentais me questionner du regard.
« Mais j'ai envie de rester avec toi. »
Je déglutis, ma main s'accrocha à sa veste. Du bout de mes doigts, je frôlai ses pins. Hobie, lui, commença à me caresser le bras.
« Tu sais ce que j'aimerais ? »
« Non, amour. Dis moi tout. »
« Je voudrais rester avec toi. »
« On peutᅳ »
« Pour toujours. »
Je me redressai.
« J'ai pas envie de partir demain matin, tout ça parce que mon père va piquer une colère. Et j'ai encore moins envie de passer la journée sans être à tes côtés. »
Mes deux mains s'accrochèrent à sa veste, je prenais appui dessus avec force. Hobie me regardait avec grande attention pendant que je déblatérais, il ne détournait pas un seul instant le regard. Il m'écoutait.
« Je veux pas. »
Hobie sourit.
« Moi aussi je t'aime. »
Je roulai des yeux, un fin sourire sur mes lèvres.
« Sois sérieux, un peu. »
« Je le suis. » il rit. « Je t'aime aussi, je te dis, moi aussi j'aimerais rester avec toi. »
Hobie pressa ses mains sur mes hanches.
« Tu sais ce que j'aime encore plus ? »
Je secouai la tête.
« Te retrouver. »
L'expression sur son visage était bouleversante. Je le regardais avec embarras, choquée par l'intensité dans ses yeux et tout cet amour débordant qui en coulait. Hobie me sourit.
« Te voir couchée dans ma chambre et te sentir contre moi en me réveillant. C'est comme un high-five à mon moi gamin. »
Je collai mon front au sien.
« J'irai parler à ton père, si il le faut. »
Un rire m'échappait, je fermai les yeux.
« Pour lui dire quoi ? »
« J'en sais rien. » pouffa-t-il. « Que je t'aime ? Que je suis pas le meilleur des types, que je suis égoïste et que j'aimerais t'offrir le monde. Que je te garderai en sécurité pour toujours ? Tout ce qu'il voudra entendre. »
« Tout ? »
« Tout. »
Je gloussai.
« Tu perds la tête, Hobie. »
« Sûrement. »
Je me reculai et rouvris les yeux.
« J'arrive pas à croire qu'il puisse pas t'apprécier. T'es fantastique. »
« Ouais, on me le dit souvent. »
J'embrassai sa joue.
« Tu veux bien qu'on se lève ? J'ai mal aux jambes. »
Hobie hocha immédiatement la tête, il m'aida à me lever en me tenant la main et, une fois sur mes sandales à talons, il me fit reculer loin du bord. Je remis en place ma longue fine jupe et remontai mon gilet sur mes épaules, ma tenue était sans dessus dessous, je m'occupai d'y remettre de l'ordre pendant que Hobie se chargea d'extirper son masque de sa poche et de l'enfiler.
« Je te raccompagne. »
Je souris en le voyant me tendre sa main.
« Avec plaisir, monsieur Spider-Punk. » répondis-je, très amusée, en posant ma main sur la sienne.
« Mon plaisir. »
Sa correction me fit grimacer.
« Juste.. Fais moi descendre de ce fichu immeuble. »
Une fois collée à lui, je frappai gentiment son torse. J'avais plutôt plaqué la paume de ma main libre dessus, mais lui et moi comptions ça comme une petite tape. Hobie abandonna ma main pour passer son bras autour de ma taille, il nous fit approcher du vide et posa son menton sur le sommet de mon crâne, heurtant au passage mon serre-tête. Je pouffai.
Je ne m'étais jamais sentie aussi heureuse.
« Attention à la chute. Accroche toi, babe. »
J'obéis.
Lorsque Spider-Punk nous fit tomber dans le vide, je lâchai un cri. Nos corps tombèrent d'une telle vitesse, pris dans une bourrasque de vent, je sentis mon ventre se nouer. J'en avais fermé les yeux. Hobie me serra un peu plus fort dans ses bras. La seconde suivante, je nous sentis tirés en avant. Le temps de rouvrir les yeux, nous étions déjà sur le chemin du retour.
Encore une fois, le spectacle était magnifique. Entre les obstacles que Hobie évita, les voitures qui nous klaxonnèrent, les virages qu'il nous força à prendre d'une rapidité et violence inouïe... Bien sûr que Hobie s'en vantait. Il voulait m'impressionner ᅳet ça avait marchéᅳ mais ça restait fantastique.
C'était évident, la raison pour laquelle il continuait à être Spider-Punk, il suffisait de le vivre pour le comprendre. Certes, le danger existait, Hobie avait déjà beaucoup perdu et il perdrait aussi à l'avenir, c'était certain, mais la vie était ainsi faite. Lui et moi étions d'accord là dessus. Et puis, sans lui, la situation se serait sûrement empirée. Je l'admirais. Il avait la force d'encore prendre du plaisir à tout ça, pas seulement après tout ce temps, mais surtout après tout ce qu'il avait vu. Je n'en l'aimais que davantage. Être Spider-Punk était un sacrifice. Je l'avais bien compris les fois où Hobie était entré par effraction chez moi, ensanglanté, ou, lorsque je lui avais rendu visite et que je l'avais retrouvé inconscient juste devant la fenêtre de son balcon.
Néanmoins, dans ces moments là, lorsqu'il me faisait découvrir notre ville sous un tout nouvel angle, je ne pouvais m'empêcher de le remercier de ne pas avoir abandonné.
Finalement, après un instant qui m'avait semblé interminable, je reconnus finalement le quartier.
Les rues peu sûres, les bâtiments qui tombaient en ruine, l'eau mal évacuée qui stagnait sur les toits, la rue, et les silhouettes camouflées dans l'ombre. Hobie passa devant tout cela avec indifférence. Il nous fit pénétrer dans la ruelle donnant accès à la fenêtre de sa chambre et se colla contre le mur du bâtiment d'en face. Son dos était collé contre celui-ci, une main levée en l'air, car c'était sa toile qui nous empêchait de tomber.
Je relevai ma tete.
« Merci pour la balade. »
Spider-Punk raffermit sa prise sur mon corps.
« Sans problème. »
« La gamine a le sommeil lourd ? »
« Aucune idée. Fais attention, on sait jamais. »
Je me dépêchai de presser un baiser sur sa joue masquée. Je ne pouvais pas m'en empêcher. Je sentais la confusion de Spider-Punk d'ici.
« C'était pour quoi, ça, amour ? »
Je gloussai.
« Tu en veux un autre ? »
Il tira gentiment sur sa toile de manière à me pointer du doigt son autre joue. C'était tout. Pas un mot de plus. Ce fut alors avec joie que je l'embrassai. Je pressai mes lèvres dessus, mes mains blotties contre son torse et le cœur qui pétillait d'amour.
« Rentrons, Hobie. » murmurai-je. « J'ai envie de te revoir. »
En un coup de vent, Spider-Punk m'écouta et nous posa sur l'escalier de secours contre son bâtiment. Il vérifia brièvement les alentours avant de me signaler de rentrer dans sa chambre, ce que je fis avec aise, rapidement suivie par lui-même.
L'atmosphère s'était calmée. C'était un choc, entre son quartier et le centre-ville, il n'y avait pas photo. Ici, tout était moins animé, c'était comme si les gens avaient peur de se montrer, conscients des dangers présents alors que, en ville, les gens sortaient. Ils vivaient et le criaient sur tous les toits. Même l'atmosphère dans sa chambre, elle dégageait la même chose. Lugubre et dérangée, je ne pus m'empêcher de la comparer au quartier où il vivait.
Pendant que Spider-Punk se débarrassa de son masque, moi je m'en allai allumer la lampe à lave posée sur la table de chevet, cela me permit d'observer un peu mieux le lieu, ainsi que de repérer mon sac, contrairement aux rayons lunaires qui, depuis quelques minutes ne s'étaient pas montrés très utiles. J'entendis Hobie farfouiller dans son coin.
« Je vais me doucher. »
Lui jetant un coup d'œil, je le voyais s'approcher de moi. Il me sourit et, gentiment, attrapa mon visage avec sa main libre. Il déposa ensuite un baiser sur mon front. Je fermai les yeux.
« Fais vite. »
« Ouais. Je te le promets. »
Hobie disparut la seconde suivante, il s'en était allé, me laissant le temps de me changer et de ranger mes affaires. Je bougeai avec difficulté, mon corps était épuisé. Le lit de Hobie me faisait terriblement envie, je ne désirais qu'une chose : oublier mon bazars et fondre dedans, cependant, je me sentais trop mal de ne pas plier ma jupe, débardeur et gilet. J'étais même allée jusqu'à sortir de sa chambre pour aller ranger mes sandales à plateforme devant l'entrée, ignorant la forme endormie sur son canapé.
Ce ne fut qu'une fois tout cela fait que je m'autorisai à prendre place sur son lit.
Je m'assis en tailleurs sur son matelas, ignorant sa couverture qui bavait sur le bord et les nouveaux vêtements qui avaient fait leur apparition. Je m'étais armée de mon portable à clapet, bercée par le silence nocturne et les doux rayons de sa lampe juste à ma droite. Hobie me manquait déjà. Au même moment, mes yeux se dirigèrent sur une icône me signalant que j'avais reçu une notification.
Un message.
Papa à Moi Bonne nuit, ma fille.
Le message ne datait que de quelques minutes, cela me rendit très confuse. Il devait bien être six heures du matin, comment pouvait-il encore être debout ? J'ignorais la possibilité qu'il ait attendu mon message, je n'en savais rien, peut-être que la notification de mon text l'avait réveillé ? C'était l'explication la plus plausible. Ce fut sur ces pensées que je refermai mon portable. Je l'abandonnai sur la table de chevet. Je glissai ma main près de mon oreille.
Avant d'être confuse par sa réponse, j'étais surtout toute embarrassée. Hobie avait raison, mon père ne me haïssait pas, il s'était inquiété pour moi, dans le cas contraire, il m'aurait ignorée. Et cette simple pensée suffit à bêtement me faire sourire. J'en avais chaud. Mon cœur s'emballa et je me sentis comme flottant sur un nuage.
Descendant mes mains sur mes genoux, je fis parcourir mon regard sur la pièce. La seconde suivante, je remarquai la guitare de Hobie. Il l'avait abandonnée sur le bord de son lit, juste au dessus du tas de couverture, elle reposait là, comme punie.
Je souris en rampant jusqu'à elle.
Hobie adorait sa guitare.
À vrai dire, je ne l'avais jamais vu sans.
À présent allongée sur mon ventre, je levais mes jambes dans les airs et me mis à la titiller. Du bout de mon ongle, je la frôlai. Mon vernis noir se fondait contre les nombreux stickers, je tapotais mon doigt sur la surface de bois, touchant quelques rayures, recollant certains autocollants qui avaient commencé à baver et observant ses cordes assez abîmées.
Contrairement aux croyances populaires ᅳmon pèreᅳ, Hobie ne volait pas. Il était plus du genre à éviter les grands commerces et à aider les petits, tout ce qu'il achetait provenait du coin de la rue, de petits business tenu par des familles ou des vieux.
Je l'avais vu piquer des pommes en passant devant des petites épiceries, emprunter mes fruits préférés pour me faire sourire, mais toujours en laissant de l'argent dans les boîtes ou directement aux mains des commerçants qui étaient posés devant la porte de leur établissement. Il ne cessait de me surprendre par sa bonté. Je n'en étais pas étonnée, juste choquée de voir à quel point il était bon, dans tous les aspects de la vie. Je ne pouvais qu'envier son bon cœur et l'admirer.
Hobie avait un commerce préféré lorsqu'il s'agissait de sa guitare. C'était une vieille dame asiatique, elle vivait au dessus de sa boutique et était dans l'industrie depuis une cinquantaine d'années, qu'elle disait. Il adorait aller là-bas pour y aller changer ses cordes. Une fois, il m'y avait emmenée. J'avais beaucoup aimé, malgré ma confusion.
Sa guitare était très jolie, je l'avais toujours pensé.
Certes, elle était usée, très abîmée, mais c'était son histoire qui comptait à mes yeux, ses fans qui lui avaient offert des stickers, les marques présentes à cause des monstres qu'il avait combattu, des vies qu'il avait sauvé. Je me revoyais, quelques heures plus tôt, perchée au dessus d'un toit, à le regarder s'amuser face à cette ridicule bande de criminels tout en jouant de sa guitare. Inconsciemment, j'en souris.
« Aye, amour. »
La voix de Hobie me ramena à la réalité.
Sentant le lit s'affaisser, je me tournai vers la silhouette qui avait fait éruption dans la pièce. Mon copain me sourit, uniquement venu d'un boxer, une paire de chaussettes blanches et d'une chaîne autour de sa nuque. Il avait retiré ses piercings.
Ça me faisait un peu bizarre.
« Ma guitare te fait envie ? »
Je me redressai, Hobie attrapa son instrument et s'approcha de moi. Mon cœur pétilla vivement à sa vue. Il était tout simplement merveilleux. J'étais bouche bée par la splendeur de son corps. Au naturel, finement éclairé, il ne m'avait jamais semblé aussi splendide.
« Je te joue un truc ? »
Vivement, j'hochai la tête. Il en sourit.
« Tu n'es pas trop fatigué ? » demandai-je.
« Ce serait plutôt à moi de te demander ça, babe. T'as cours demain. »
Je m'empressai de secouer la tête.
« Non, s'il te plaît. »
Hobie leva les mains en l'air et haussa les épaules. Il apporta ensuite ses doigts aux cordes de sa guitare. Il m'offrit un petit coup d'œil.
Lui était assis en tailleur, moi, j'avais rapproché mes genoux contre ma poitrine, et je les emprisonnais de mes bras. J'étais collée contre la tête de son lit ᅳqui n'était qu'un mur, puisque Hobie n'avait pas de tête de litᅳ et lui était assis devant moi, légèrement sur ma gauche.
« Dissolve. »
Ma réponse lui fit arquer un sourcil.
« Tu peux jouer Dissolve, de Joji, s'il te plaît ? »
« Bien sûr, amour. » répliqua-t-il d'un hochement de tête.
À chaque fois que Hobie me proposait de jouer un morceau, je réclamais celui-là. C'était, de loin, ma chanson préférée. Elle me faisait ressentir tant de choses à la fois, de par la voix de l'artiste, mais aussi par l'instrument qui l'accompagnait. Le fait que Hobie, ma personne préférée parmi le monde entier, me la joue, me faisait beaucoup d'effet. C'était mes deux choses favorites, la musique et mon petit ami.
Hobie commença à gratter les cordes.
Une mélodie ne tardait pas à en sortir, me faisant soudainement frissonner. Un frémissement parcouru mon échine, de même pour mes cuisses et mes bras.
Que c'était joli...
« Tu joues bien. »
Hobie me gratifia d'un sourire.
Parfois, je me demandais si ça ne l'ennuyait pas. Si je ne l'ennuyais pas.
À voir le fin sourire dessiné sur ses lèvres nues, et son expression concentrée, ces pensées se volatilisèrent. Hobie n'était pas le type de personne à faire quelque chose contre son gré, il était très honnête. J'aimais croire que ça lui faisait plaisir de jouer pour moi, même si c'était la même musique, encore et encore, pour la soixantième fois ᅳou la centièmeᅳ. Il jouait si joliment de son instrument, je me sentais privilégiée. Je ne pouvais pas m'arrêter de l'admirer, j'en avais des papillons dans le ventre et les larmes aux yeux. J'étais... J'étais si heureuse. J'étais comblée de bonheur. Je me sentais si chanceuse de me tenir à ses côtés, pas parce qu'il était fantastique, non, plutôt parce que j'étais heureuse de savoir qu'il m'aimait en retour.
Ça faisait de moi la fille la plus spéciale de cet univers.
La copine de Hobie Brown.
Je déposai mon menton sur mes genoux, grâce à mes yeux clos, je fus plus à même de l'écouter. J'entendis ses doigts gratter ses cordes, le bois de sa guitare grincer et l'acoustique résonner dans mes tympans. C'était bien différent d'écouter de la musique à travers un casque, ou par tout autre appareil électronique.
Hobie me permettait de ressentir plus intensément mon morceau favoris, il le réinventait à chaque fois, le rendant toujours plus spécial que les fois précédentes. J'en eus le cœur qui s'emballait. Il battit un peu plus vite, tambourinant contre ma poitrine.
J'avais du mal à totalement le voir, la pièce étant plongée dans l'obscurité, mais la lampe à lave me suffisait. J'apercevais le mouvement de son bras et de ses doigts sur le tronc de l'instrument, ses sourcils qui se fronçaient parce qu'il était très concentré dans sa tâche et sa posture amusante. Hobie avait toujours eu le dos courbé à cause de sa taille. À le regarder, j'en oubliai qu'il jouait de sa guitare. Je papillonnai des yeux. J'étais émerveillée.
Éblouie par sa splendeur.
Puis, finalement, après trois petites minutes, j'osai m'approcher de lui. Je me tins sur mes poings et avançais, Hobie ne me remarquait pas. Il était comme immergé dans sa tâche. Il ne tressaillait même pas. Je voyais ses doigts fièrement titiller les cordes et ses lèvres trembler.
Ses jolies lèvres.
« Hobie..? »
Il ne s'arrêta pas.
« Mhh ? »
Je me redressai sur mes genoux, de manière à lui faire face. Je déposai mes mains sur ses épaules ce qui le fit soudain ouvrir les paupières. Les yeux de Hobie s'écarquillèrent. Il arrêta enfin de jouer.
« Hey. » murmurai-je.
Puis il continua, et esquissa un rictus.
« Hey. »
Il recommençait à jouer de sa guitare, il reprenait là où il avait arrêté sans pourtant me quitter du regard. Je me mordis la lèvre inférieure. Mes doigts sur ses épaules nues, c'était une sensation divine. Il avait toujours eu la peau douce. Elle était chaude aussi. Ses épaules étaient fermes, suffisamment musclées pour que je le sente, mais pas assez pour que je les voies.
Gentiment, je me penchai sur lui.
Et, tandis que la mélodie de Dissolve continua de passer dans mes oreilles, que les yeux de Hobie se fermèrent, je déposai un doux baiser sur ses lèvres. Ignorant l'état lugubre de sa chambre, notre position inconfortable et notre instabilité... J'embrassai Hobie Brown.
J'embrassai le garçon de mes rêves.
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Sur MAKE IT IN KOREA, les secrets et les apparences sont au coeur de l’intrigue — un concept qui peut parfois devenir bateau, c'est pour cette raison que nous avons choisi d'y ajouter un petit twist. Les secrets toucheront aussi les joueurs derrière leurs écrans.
En général, lorsqu'un personnage a un secret, il est expliqué dès sa fiche et / ou peut se découvrir facilement en RP. Sur MIIK, un forum où tout se base sur les apparences, nous avons installé un système de face cachée ou vrai visage qui prend place dès la fiche de présentation.
La façon dont votre personnage se présente au monde sera la façon dont vous le présenterez au forum. Dans votre fiche de présentation, vous pourrez mentir sur son âge, son prénom, son histoire, son caractère ; tous les mensonges sont permis. Il y aura par la suite la révélation de son vrai visage et son secret qui se fera dans une partie créée spécialement pour ça, où une nouvelle fiche plus courte et concise sera postée ensuite sous [ HIDE ] [ /HIDE ] et à laquelle seules les admins pourront avoir accès et lire. C'est dans cette fiche uniquement que vous parlerez du vrai visage de votre personnage. C'est aussi dans cette fiche que sera révélé son secret ainsi que des indices pouvant mener à ce dernier INRP.
Exemple : Kim Minsu, vingt-six ans, se présente au monde comme ayant grandi à Seoul et serait venu à Hanseo il y a six ans pour ses études. Il est charismatique,  sûr de lui et enjoué. Les autres personnages et les membres le connaîtront ainsi, dans sa fiche de présentation et ses rps. La vérité : Kim Minsu s'appelle Seo Haneul, il a vingt-huit ans, a vécu toute sa vie à Busan et n'est à Hanseo que depuis un an. De nature très calme et réservé. Il est en fuite et recherché pour un crime qu'il n'a pas commis. Les membres, tout comme les personnages, ne seront pas au courant. Il s'agit de sa face cachée. Exemple d'indices pouvant mener à son secret : Il n'existe aucun dossier sur lui dans l'université à laquelle il prétend être allé. Parfois, son accent le trahit. Des articles dans le journal. Etc…
Êtes-vous obligé d'avoir un énorme secret ou un personnage totalement décalé de ce qu'il est en réalité ? La réponse est non. Les personnages ayant bon coeur et moralement bons existent. A vrai dire, votre personnage n'est même pas obligé d'avoir un secret. Néanmoins, poster la présentation cachée est obligatoire pour tout le monde afin de continuer de semer le doute et brouiller les pistes.
Ce concept est accompagné par un système de points. Au lieu d'acheter des réservations d'avatar, des rangs etc, vous pourrez acheter des indices.
Sur le forum, il y a huit familles de chaebols jouables, dont chacune a un secret de famille. Si vous décidez de jouer un membre d'une des familles, ce secret vous sera ou non dévoilé en MP à la validation. En effet, tous les membres de la famille ne sont au courant de ce secret. Bien entendu, votre personnage a également (ou non) un secret en dehors du secret de famille.
FAQ — LES QUESTIONS QUE VOUS POURREZ VOUS POSER. 01. Un personnage peut-il être au courant du secret d'un autre ? : Bien sûr, et par conséquent, le.a joueur.euse aussi. De ce fait nous vous demanderont de mettre chaque partie évoquant le secret de votre personnage ou d'un autre personnage, sous HIDE dans vos rps, même si la partie a l'air insignifiante à vue d'oeil. Un personnage peut aussi ne pas connaître le secret d'un autre, mais connaître d'autres aspects cachés, comme son vrai nom, son vrai caractère, sa vraie histoire etc. 02. Comment créer un prélien en rapport avec mon secret ? : Plusieurs options s'offrent à vous. La première serait de préciser dans votre fiche de pré-lien que ce dernier a un rapport avec votre secret et rester évasif sur votre lien, n'en parler qu'en surface. Lorsque le membre s'inscrira, c'est à ce moment là que vous pourrez en parler librement et lui donner toutes les informations dont iel a besoin. Le deuxième serait d'envoyer la fiche de prélien au compte fondateur, en utilisant des pseudonymes dans cette dernière, qui la postera ensuite dans la partie adéquat. Par la suite, la personne intéressée par le pré-lien s'inscrira avec un nom et un prénom et contactera le compte PNJ pour qu'une admin lui révèle le.a créateur.ice du pré-lien. 03. Que se passe-t-il lorsque mon secret est révélé ? : Vous êtes supprimé du forum (c'est faux). Nana et Yuko, les "gossip girls" du forum, écriront sur votre personnage dans son blog et il devra en payer les conséquences IRP. Un peu un game over dans lequel vous pourrez quand-même continuer de jouer.
Pour un bon fonctionnement, tout doit aussi venir de vous. La seule chose que l'on vous demande est de jouer le jeu pour le bon fonctionnement du forum ! Cela inclut ne pas révéler le secret de votre personnage, ou révéler les secrets que vous connaissez à tout le monde IRL.
A noter que ce n'est qu'un teaser ! Plus d'informations sur ce système vous attendent à l'ouverture du forum ! Si vous avez la moindre question, n'hésitez pas à nous envoyer un ask et nous répondrons avec plaisir !
Le concept de présentation et de « face cachées » est inspiré du concept déjà mis en place sur Crimson Veils et revisité avec l'autorisation de ses admins Corvidae, Sokosid et Awona un grand merci à iel !
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