Tumgik
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Bonjour Tumblr,
Quelqu'un-e parmi vous est-il/elle en licence de Lettres Modernes ?
J'adore les bibliographies (chacun ses passions) et je voudrais mettre la main sur des listes bibliographiques les plus exhaustives possibles qui sont distribuées en L1 (les L2/L3 et master me vont aussi), dans différentes villes.
Je tente régulièrement ma chance mais personne me répond jamais mdr, exemple avec ces messages restés sans réponse envoyés en 2023 et 2022 🙈 :
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Merci d'avance de m'aider à accomplir ce noble rêve :-)
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Clôture
Je fais peu à peu le deuil de la vie que j’ai essayé de vivre. Je croyais qu’il était possible de sortir de soi-même pour devenir une autre, je croyais que mille autres filles étaient cachées sous ma peau, et que je pouvais les incarner une à une. J’ai la capacité de me dissocier très fortement de mes émotions et de mes désirs propres, ce qui a rendu cette errance identitaire plus facile que si j’étais stable et ancrée.
Je voulais rejoindre l’agitation du monde. Avoir beaucoup d’amis, être socialement acceptée, suivre les tendances et la mode, sortir, boire, aller à des concerts. Les concerts ont toujours été difficiles : les sons longs et prolongés me font peur, j’ai peur de perdre l’audition. Je tentais de me convaincre que c’était irrationnel. En mars, j’ai eu un mini trauma sonore et je n’ai pas pu ignorer plus longtemps le fait que mes sensations étaient valides. Je dissociais de plus en plus. Je ne voulais pas écouter mon corps, mon intuition, mon anxiété. À trop l’ignorer, l'anxiété sociale est devenue prépondérante et marcher dans la rue devenait impossible.
Je suis passée à mi-temps au travail et depuis je vais un peu mieux. Ce changement de rythme m’a permis de réaliser que je suis fondamentalement lente, et très sensible à tout changement de rythme. Je ne pense pas vivre sur la même temporalité que les autres. J’ai besoin de plages de temps extrêmement longues où « je ne fais rien » - c’est ce que je dis aux autres. Mais en réalité, je contemple, je réfléchis, je poétise et j’imagine. C’est le temps qu’il me faut pour me recharger. Je déteste que l’on me presse. Je déteste faire vite. Ça me rend très en colère. Je déteste la colère.
Je fais marche arrière. Je suis très triste. J’ai testé la vie des autres et je n’y arrive pas. Travailler à temps plein, sortir, vivre vite, le bruit, la foule : je n’y arrive pas. C’était intense, c’était fort, c’était drôle, c’était beau, c’était une illusion. J’ai repris mes livres. J’ai recommencé à écrire. J'ai abandonné instagram. Je continue la randonnée, et même ça, je le fais plus lentement : je regarde les plantes, je note, je prends des photos. Je fais tout plus lentement. Je fais tout à mon rythme. Et c’est mieux. La colère n’a pas disparu. Je crois qu’elle ne disparaîtra plus jamais. Elle restera là en souvenir de ces 5 ans passés à tricher, à croire que j’étais une autre personne. J’étais une adolescente qui ne s’énervait jamais, qui ne détestait jamais personne. Je suis une adulte qui a du mal à gérer sa colère et ne supporte plus les gens dans le bus. Mais je vais déjà mieux. Je suis sereine et je prie. Dimanche dernier, j’ai marché seize kilomètres pour aller à la messe dans mon lieu préféré, alors que je n’avais pas communié depuis dix ans, et il s’est passé une chose magnifique. Je ne crois pas que je l’écrirai ici. C’est une histoire de foi et les histoires de foi sont très intimes.
Je ne sais pas encore précisément quelle direction prendront ces prochains mois. J’ai très peur de redevenir triste. J’ai entendu une émission l’autre jour à la radio où un psychiatre disait qu’autrefois, quand il y avait des dépressions saisonnières, on envoyait les femmes, c’étaient souvent des femmes, faire des cures à la mer. On les autorisait à mettre leur vie sur pause et à se reconnecter à la nature. J’aimerais avoir ce temps. C’est pareil pour les cycles, je rêverais d’une société qui autorise les congés menstruels. Bref. Je crois que même si je suis lente par rapport aux autres, la société va beaucoup trop vite, pour tout le monde, et qu’on a perdu le lien à son corps et à la nature, et que ça amplifie tout symptôme. Les femmes dépressives qui partaient faire des cures à la mer ne revenaient pas guéries de leurs dépressions : mais au moins, elles avaient le temps d’accueillir la maladie, le temps de composer avec. Je voudrais le temps de pouvoir composer avec mes dépressions. Je ne voudrais plus avoir à me forcer à être vive, belle, douce ou bienveillante, quand je voudrais seulement m’enfouir six pieds sous terre. Je voudrais avoir le temps d'accueillir ma tristesse.
J’irai à mon rythme. Cette décision me rend nostalgique. Ce que j’ai vécu, je ne le vivrai probablement plus jamais. C’était beau, mais c’était mauvais. C’était comme nourrir le chien avec les aliments du chat : le chien adore, mais à long terme, sa santé se dégrade. Ce n’est pas la plus belle des comparaisons. Mais voilà. Je ne peux plus me nourrir du bruit, ni de la foule, ni de la course à la réussite. J’ai besoin de me nourrir du ciel, des arbres et de la poésie. J'irai à mon rythme. Cette décision me rend nostalgique, mais d'une nostalgie qui se rapproche de la résignation. Je sais intimement que c'est la bonne décision.
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Tu as passé ton adolescence à ignorer l'ennui en inventant des histoires et des poèmes. Tu marchais doucement sur les bords de l'Erdre en regardant les fleurs, en lisant et relisant des rimes dans des livres plus vieux que toi. Tu recopiais les phrases qui te plaisaient le plus dans des carnets, tu avais une vie virtuelle et imaginaire pleine de mots. Tu étais loin des autres et tu en avais peur. Tu ne comprenais pas leurs corps si déliés et leurs vies si remplies. Tu voulais dormir à côté de quelqu'un et rester tard au téléphone pour écouter des rires à distance.
Longtemps après, tu as eu l'occasion de le faire et tu n'en as plus jamais dormi. Tu as rejoint l'agitation du monde et tu es devenue une personne qu'on reconnait dans la rue, qu'on aime, qu'on invite. Tu ne savais toujours pas dormir à côté de quelqu'un ni rire au téléphone, mais tu savais parler aux gens et te faire aimer d'eux. Les peurs ont disparu et ton corps s'est délié : tu t'es mise à danser.
Tu avais longtemps envié la vie des autres. Tu ignorais encore que la vie de ton enfance était celle que les autres convoitent après avoir brûlé la leur par les deux bouts. Tu brûlais désormais. Les fleurs, les rimes et les livres avaient disparu. Tu avais tué en toi le calme et le silence.
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Ce qui est dit reste sur le cœur. Tu as un cœur d’ardoise. Les autres passent avec leurs voix multicolores, te laissent des mots de calcaire. Certains jours, il est difficile de respirer. La poussière te brûle les yeux. Ce qui est dit ne s’efface pas. Tu dois faire le travail seule, à l’huile de coude, aux larmes de crocodiles, pour faire disparaître des couches de paroles oubliées par leurs bouches coupables. Oubliées sur un cœur qui n’oublie pas.
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Tu es forte et étrange. La lumière qui s’échappe de toi s’engouffre dans la gueule des visiteurs. Tu les laisses t’absorber, tu te dis : ceci est ma place et je tâcherai de la garder. Des siècles plus tard, tu t’éveilles pourtant d’un très long sommeil et cette place autrefois si étroitement ajustée à ta carrure de mourante n’est plus la tienne. C’est l’inverse d’une belle au bois dormant : tu t’éveilles parce qu’enfin les princes ont cessé de t’embrasser. Tu commences à tracer ton chemin. Il est froid et solitaire, tu marches sans cesse sur des morceaux de miroir coupants dans lesquels les visages des autres se reflètent et te jugent sévèrement. Tu ne t’arrêtes pas. Tes pieds ensanglantés valent mieux qu’une vie de mourante.
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J'ai besoin de cinq minutes à l'abri des lumières et de l'agitation humaine. Debout dans le vent glacial, à tenter de disparaître derrière la fumée de ma cigarette, je ne prononce pas un mot. J'attends que revienne l'élan social. Je serai bientôt de retour avec mon sourire et mes gentilles phrases adaptées à toutes les discussions. Personne n'y verra que du feu, moi non plus, d'ailleurs. Je réfléchis toujours à tout sauf à ça parce que je n'ai pas les mots qu'il faut. Personne ne s'est jamais posé devant moi pour me dire : méfie-toi de ton cerveau, tu es accro à la sur-analyse mais réfléchir beaucoup ne veut pas dire réfléchir correctement.
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Ta peau lisse est cadavérique au soleil, texture plastique tu crisses quand on te touche, angles géométriques tu as été dressée à l'œil et au compas par tes exigences de perfection inadaptée, expressions figées rangées dans ton répertoire à émotions tu les sors selon la personne en face, rencontrer quelqu'un par hasard te donne généralement des sueurs froides, avec les années tes réflexes sont moins acérés et choisir un visage devient de plus en plus compliqué. Rien chez toi ne tourne rond ni ne semble vivant. Poupée désarticulée, tu perds peu à peu tes façades trompeuses. Prends garde à l'humaine sagement rangée à l'intérieur : elle finira bientôt par apparaître aux yeux de toutes et tous, carcasse ébouriffée, maladroite et aveugle, recroquevillée entre des morceaux de coquille brisée.
Je voudrais m'allonger dans les lilas délavés et y rester pour une éternité le temps de me recomposer.
Tu n'as plus l'âge d'ignorer ce qu'est le cœur et pourtant tu l'ignores. Tu ignores ses boitements, ses absences, ses coups de massue précédant le sommeil sans repos. Tu ignores et tu te demandes combien d'années il est possible de durer ainsi, certaines ne s'écroulent qu'à la cinquantaine, d'autres s'écroulent un jour après l'autre et finissent par disparaître sans bruit.
Je voudrais m'allonger dans les lilas délavés et y rester pour une éternité le temps de me recomposer.
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18 - Sieste
Solitude sensation première des dimanches matin. Hier ingurgité trop de lumière. C’était un soleil qui perlait au coin de mes lèvres comme la bave dans la gueule du loup. Ma proie non un animal mais l’extase. Je chassais sans relâche les rayons de joie dans les mains des autres, j’aimais les fleurs sur sa chemise et le violet éclatant en rayons artificiels dans les arbres. Là-haut, c’était Jupiter. Aujourd'hui, la sieste et le silence.
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Jour 5 - Vibration
Sois attentive. Tout commence par une vibration. Un léger tressaillement dans le fond du ventre. Laisse-toi trembler. Guette le brasier. Attise-le. Ton sang fera des incendies sur les sept mers et tes yeux s’ouvriront grand. Plus loin, plus fort, tu crèveras les nuages comme un oiseau de tempête. Tu colleras à leurs peaux et tu hanteras leurs mémoires. Tu inverseras la course du temps jusqu’à l’adoration. De ton cœur et de tes mains tu briseras les nœuds dans les poitrines fumantes et tu lâcheras les voiles. Secousse après secousse, tu épuiseras les sismographes. N'aie pas peur. Le silence assourdissant reviendra après l'indocile saccage et le monde reprendra sa place – jusqu'à la prochaine vibration.
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Jour 4 - Puzzle
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Jour 3 - Bleu lagon
Ton prénom vient du grec élektron et tu travailles dans un magasin de peinture. Tu me racontes le monde à travers tes nuanciers de couleurs. Le soir de notre rencontre, je porte un pull rose lipstick et une robe outremer. Je te regarde en catimini, tu me regardes en Bleu Lagon. Tout commence ici. Par ton regard qui me voit au-delà. Tu éclates d’un rire blond vénitien qui me fait tomber amoureuse de toi immédiatement et mes mains tremblent un peu quand tu me proposes de rentrer chez toi. Je dis non et je regrette à retardement. Je ne te reverrai plus avant longtemps – il me faudra passer par l’incendie, et il te faudra t’assagir.
5 ans plus tard, tu veux quitter le magasin de peinture pour faire de la comptabilité. Tu es pleine de colères. Tu marches à côté de moi sur des dizaines de kilomètres, tu t’assieds à côté de moi lorsque je travaille, tu m’embrasses devant la télé. Je pleure entre tes mains. Tu me demandes la raison de mes sanglots et je n’arrive pas à te dire que tes couleurs ont disparu.
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Jour 2 - Ce que cache un masque
Je m’avance dans le triangle lumineux où flottent des particules de poussière, je ne vois que ces minuscules particules en gros plan dans mon champ de vision et mon sang tambourine dans mes oreilles, la lumière est trop vive ça me crève les yeux au travers du bois peint qui recouvre mon visage, le sang pulse toujours dans mon crâne bam bam bam bam bam me permet de garder un certain sens du rythme, oui il suffit d’aligner la vitesse de mes pas avec celle de mon cœur qui pompe à toute allure, c’est un champ de bataille ou c’est la galaxie de l’œil noir, pleine de nuage de poussière, c’est la même poussière – je suis ici pour jouer et pourtant je suis ici pour dénoncer, je porte un autre visage et au moment où j’ouvrirai la bouche le silence sera brisé, tout sera englouti, j’aspirerai autour de moi l’attention, les regards, l’auditoire –
je m’arrête derrière la marque scotchée en blanc sur le sol noir et je mets mon visage en attente, je permets à mon identité de se fragmenter, de se multiplier ou bien de disparaître, je me défais de l’illusion que je suis quelqu’une, car je ne suis personne, du latin persona : le masque de théâtre.
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Jour 1 - Vivantes
VIVANTES les gouttes d’acier lacèrent le sol de chlorure de sodium. Je ne sais pas si vous saviez je ne le savais pas que les larmes de tristesse renferment des antalgiques, que les larmes de tristesse n’ont pas la même composition que les larmes des poussières des cils et des insectes dans l’œil. Je ne le savais pas. VIVANTES les phrases prononcées s’échappent de sa bouche et se battent avec mes excuses VIVANTES et pliées en quatre comme une insulte en colère sous la table d’une écolière. Je n’aime pas la violence je n’ai jamais aimé la violence et pourtant j’ai toujours aimé la violence. VIVANTES les épines dans ma peau. VIVANTES tes manières de t’enfuir. VIVANTES avant de s’éteindre avalées par notre gravité comme les étoiles meurent et avalent l’univers autour d’elles. La lumière disparaît et avec elle la possibilité de les voir, de justifier leur existence. Qui prouvera qu’elles ont brillé si fort avant de s’effondrer sur elles-mêmes ?
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21. Désir immobile
J'ai le désir qui paralyse. Un peu comme avoir une crampe sur un effort musculaire beaucoup trop intense pour soi. Mon corps est trop petit pour l'intensité de mes désirs. Se tient là comme une torche humaine et se regarde brûler sans un mot. Mes désirs les plus forts sont immobiles.
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"In the burned house I am eating breakfast.
You understand: there is no house, there is no breakfast,
yet here I am.
The spoon which was melted scrapes against
the bowl which was melted also.
No one else is around.
Where have they gone to, brother and sister,
mother and father? Off along the shore,
perhaps. Their clothes are still on the hangers,
their dishes piled beside the sink,
which is beside the woodstove
with its grate and sooty kettle,
every detail clear,
tin cup and rippled mirror.
The day is bright and songless,
the lake is blue, the forest watchful.
In the east a bank of cloud
rises up silently like dark bread.
I can see the swirls in the oilcloth,
I can see the flaws in the glass,
those flares where the sun hits them.
I can't see my own arms and legs
or know if this is a trap or blessing,
finding myself back here, where everything
in this house has long been over,
kettle and mirror, spoon and bowl,
including my own body,
including the body I had then,
including the body I have now
as I sit at this morning table, alone and happy,
bare child's feet on the scorched floorboards
(I can almost see)
in my burning clothes, the thin green shorts
and grubby yellow T-shirt
holding my cindery, non-existent,
radiant flesh. Incandescent."
Margaret Atwood
probablement mon poème préféré
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15. La fenêtre avec les mots de mon téléphone et ses suggestions automatiques :
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13. Voltigeurs
Ça voltige et ça virevolte. Les voltigeurs, de cœur en cœur, ça brise et ça s’enfuit. Mais on est toute en blanc et on se lance dans la gueule du loup parce que ça ressemble à la maison. Sous ces crocs-là, on n’est pas si mal logée. Le toit prend feu, les murs, le lit, la chambre à coucher, les journaux intimes rangés par date, le corps entier brûle mais ce n’est pas désagréable. Le plus terrible, ce sont les voltigeurs, de corps en corps. Les vitres explosent une à une, les miroirs, la vaisselle, les poupées en porcelaine, tout ce qui peut se briser se brise. On reste-là, en attendant. On aime la chaleur qu’il y fait. On se laisse consumer. On arrache tout de sa mémoire, on range les souvenirs dans des petits sachets en tissu et on les classe par ordre alphabétique. Les voltigeurs.
Après un temps, il semble que tout ce qui pouvait brûler a brûlé. On ouvre les paupières et on avance sur ce qu’il reste de soi. Des cendres, surtout. Et des petits sachets en tissu avec des noms tachés de sang.
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