leschosesetlesfantomes
Les choses et les fantômes
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Dans mes veines rôdent des superstitions
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leschosesetlesfantomes · 9 days ago
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how mercilessly has winter undressed you, my dears!
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leschosesetlesfantomes · 1 month ago
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j’ai rêvé cette nuit de feuilles de papier si fines que la pulpe de mes doigts passait au travers
très lentement un vieil homme écrivait : « anatomie d’un ange »
je voyais sur sa peau nue vibrer trois vers d’un célèbre poète anglais
à ses poignets tombait une soie si douce que la lumière s’y accrochait et suintait comme un lac au soleil
derrière les arbres morts les canards noirs me regardaient, je trônais au milieu d’eux en cygne blanc
plus tard au magasin, j’ai pris sur ma gorge trois tulipes jaunes
je les porterai devant moi digne et idiote et les poserai sur la terre
et je retournerai à mon rêve connaître le corps de l’ange et le visage du vieillard
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leschosesetlesfantomes · 1 month ago
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une comète
dans le ciel de tes yeux
passe comme une chimère
une petite traînée
de poussière invisible
dépose à tes pieds
ses lèvres métalliques
ses genoux glacés
ses pensées percées
son corps est une image
en double exposition
où tu distingues déjà
les prémices du départ
elle s'enfuit comme la lumière
entre les motifs inégaux de la dentelle
tu échoues à rattraper
ses broderies d'ombres projetées
elle trace sa vie en pointillés
avance et disparait
passe comme une chimère
une comète
dans le ciel de tes yeux
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leschosesetlesfantomes · 1 month ago
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je suis de nouveau dans une phase où j'ai envie de tout quitter, déménager, changer de travail
ces petits tourbillons incessants ne me laissent jamais tranquille
mais même si je change de ville
même si je change de travail
même si je change de visage
l'agitation finira toujours par me rattraper
je vis en équilibre dans un cœur à retardement
qui explose un jour sur dix on ne sait jamais quand
je vis en équilibre dans un corps à séismes
habitué à trembler pour un rien pour un tout
(surtout pour un tout)
je vis vacillante sur un point de bascule
un pied dans la douceur et l’autre dans la folie
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leschosesetlesfantomes · 2 months ago
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leschosesetlesfantomes · 3 months ago
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Parfois 11h c’est déjà trop tard
Déjà trop tard pour marcher dans la rue
Déjà trop tard pour sourire aux autres
Déjà trop tard pour prendre le bus
Déjà trop tard pour le calme que l’on cultivait soigneusement les jours d’avant.
Parfois 11h c’est déjà trop tard
Déjà trop tard pour que rien ne déborde
Pour que rien ne coule
Pour que rien ne
Dégringole.
Il reste pourtant une journée entière à parcourir
Alors fermons le cœur au-dedans
À double tour
Jetons la clé
On offre déjà nos yeux humides
On offre déjà nos mains tremblant de colère
On n’offrira pas le cœur
Car parfois, 11h, c'est déjà trop tard.
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leschosesetlesfantomes · 5 months ago
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Tu as passé ton adolescence à ignorer l'ennui en inventant des histoires et des poèmes. Tu marchais doucement sur les bords de l'Erdre en regardant les fleurs, en lisant et relisant des rimes dans des livres plus vieux que toi. Tu recopiais les phrases qui te plaisaient le plus dans des carnets, tu avais une vie virtuelle et imaginaire pleine de mots. Tu étais loin des autres et tu en avais peur. Tu ne comprenais pas leurs corps si déliés et leurs vies si remplies. Tu voulais dormir à côté de quelqu'un et rester tard au téléphone pour écouter des rires à distance.
Longtemps après, tu as eu l'occasion de le faire et tu n'en as plus jamais dormi. Tu as rejoint l'agitation du monde et tu es devenue une personne qu'on reconnait dans la rue, qu'on aime, qu'on invite. Tu ne savais toujours pas dormir à côté de quelqu'un ni rire au téléphone, mais tu savais parler aux gens et te faire aimer d'eux. Les peurs ont disparu et ton corps s'est délié : tu t'es mise à danser.
Tu avais longtemps envié la vie des autres. Tu ignorais encore que la vie de ton enfance était celle que les autres convoitent après avoir brûlé la leur par les deux bouts. Tu brûlais désormais. Les fleurs, les rimes et les livres avaient disparu. Tu avais tué en toi le calme et le silence.
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leschosesetlesfantomes · 7 months ago
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Tu es forte et étrange. La lumière qui s’échappe de toi s’engouffre dans la gueule des visiteurs. Tu les laisses t’absorber, tu te dis : ceci est ma place et je tâcherai de la garder. Des siècles plus tard, tu t’éveilles pourtant d’un très long sommeil et cette place autrefois si étroitement ajustée à ta carrure de mourante n’est plus la tienne. C’est l’inverse d’une belle au bois dormant : tu t’éveilles parce qu’enfin les princes ont cessé de t’embrasser. Tu commences à tracer ton chemin. Il est froid et solitaire, tu marches sans cesse sur des morceaux de miroir coupants dans lesquels les visages des autres se reflètent et te jugent sévèrement. Tu ne t’arrêtes pas. Tes pieds ensanglantés valent mieux qu’une vie de mourante.
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leschosesetlesfantomes · 7 months ago
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J'ai besoin de cinq minutes à l'abri des lumières et de l'agitation humaine. Debout dans le vent glacial, à tenter de disparaître derrière la fumée de ma cigarette, je ne prononce pas un mot. J'attends que revienne l'élan social. Je serai bientôt de retour avec mon sourire et mes gentilles phrases adaptées à toutes les discussions. Personne n'y verra que du feu, moi non plus, d'ailleurs. Je réfléchis toujours à tout sauf à ça parce que je n'ai pas les mots qu'il faut. Personne ne s'est jamais posé devant moi pour me dire : méfie-toi de ton cerveau, tu es accro à la sur-analyse mais réfléchir beaucoup ne veut pas dire réfléchir correctement.
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leschosesetlesfantomes · 7 months ago
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Ta peau lisse est cadavérique au soleil, texture plastique tu crisses quand on te touche, angles géométriques tu as été dressée à l'œil et au compas par tes exigences de perfection inadaptée, expressions figées rangées dans ton répertoire à émotions tu les sors selon la personne en face, rencontrer quelqu'un par hasard te donne généralement des sueurs froides, avec les années tes réflexes sont moins acérés et choisir un visage devient de plus en plus compliqué. Rien chez toi ne tourne rond ni ne semble vivant. Poupée désarticulée, tu perds peu à peu tes façades trompeuses. Prends garde à l'humaine sagement rangée à l'intérieur : elle finira bientôt par apparaître aux yeux de toutes et tous, carcasse ébouriffée, maladroite et aveugle, recroquevillée entre des morceaux de coquille brisée.
Je voudrais m'allonger dans les lilas délavés et y rester pour une éternité le temps de me recomposer.
Tu n'as plus l'âge d'ignorer ce qu'est le cœur et pourtant tu l'ignores. Tu ignores ses boitements, ses absences, ses coups de massue précédant le sommeil sans repos. Tu ignores et tu te demandes combien d'années il est possible de durer ainsi, certaines ne s'écroulent qu'à la cinquantaine, d'autres s'écroulent un jour après l'autre et finissent par disparaître sans bruit.
Je voudrais m'allonger dans les lilas délavés et y rester pour une éternité le temps de me recomposer.
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leschosesetlesfantomes · 1 year ago
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18 - Sieste
Solitude sensation première des dimanches matin. Hier ingurgité trop de lumière. C’était un soleil qui perlait au coin de mes lèvres comme la bave dans la gueule du loup. Ma proie non un animal mais l’extase. Je chassais sans relâche les rayons de joie dans les mains des autres, j’aimais les fleurs sur sa chemise et le violet éclatant en rayons artificiels dans les arbres. Là-haut, c’était Jupiter. Aujourd'hui, la sieste et le silence.
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leschosesetlesfantomes · 1 year ago
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Jour 5 - Vibration
Sois attentive. Tout commence par une vibration. Un léger tressaillement dans le fond du ventre. Laisse-toi trembler. Guette le brasier. Attise-le. Ton sang fera des incendies sur les sept mers et tes yeux s’ouvriront grand. Plus loin, plus fort, tu crèveras les nuages comme un oiseau de tempête. Tu colleras à leurs peaux et tu hanteras leurs mémoires. Tu inverseras la course du temps jusqu’à l’adoration. De ton cœur et de tes mains tu briseras les nœuds dans les poitrines fumantes et tu lâcheras les voiles. Secousse après secousse, tu épuiseras les sismographes. N'aie pas peur. Le silence assourdissant reviendra après l'indocile saccage et le monde reprendra sa place – jusqu'à la prochaine vibration.
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leschosesetlesfantomes · 1 year ago
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Jour 4 - Puzzle
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leschosesetlesfantomes · 1 year ago
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Jour 3 - Bleu lagon
Ton prénom vient du grec élektron et tu travailles dans un magasin de peinture. Tu me racontes le monde à travers tes nuanciers de couleurs. Le soir de notre rencontre, je porte un pull rose lipstick et une robe outremer. Je te regarde en catimini, tu me regardes en Bleu Lagon. Tout commence ici. Par ton regard qui me voit au-delà. Tu éclates d’un rire blond vénitien qui me fait tomber amoureuse de toi immédiatement et mes mains tremblent un peu quand tu me proposes de rentrer chez toi. Je dis non et je regrette à retardement. Je ne te reverrai plus avant longtemps – il me faudra passer par l’incendie, et il te faudra t’assagir.
5 ans plus tard, tu veux quitter le magasin de peinture pour faire de la comptabilité. Tu es pleine de colères. Tu marches à côté de moi sur des dizaines de kilomètres, tu t’assieds à côté de moi lorsque je travaille, tu m’embrasses devant la télé. Je pleure entre tes mains. Tu me demandes la raison de mes sanglots et je n’arrive pas à te dire que tes couleurs ont disparu.
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leschosesetlesfantomes · 1 year ago
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Jour 2 - Ce que cache un masque
Je m’avance dans le triangle lumineux où flottent des particules de poussière, je ne vois que ces minuscules particules en gros plan dans mon champ de vision et mon sang tambourine dans mes oreilles, la lumière est trop vive ça me crève les yeux au travers du bois peint qui recouvre mon visage, le sang pulse toujours dans mon crâne bam bam bam bam bam me permet de garder un certain sens du rythme, oui il suffit d’aligner la vitesse de mes pas avec celle de mon cœur qui pompe à toute allure, c’est un champ de bataille ou c’est la galaxie de l’œil noir, pleine de nuage de poussière, c’est la même poussière – je suis ici pour jouer et pourtant je suis ici pour dénoncer, je porte un autre visage et au moment où j’ouvrirai la bouche le silence sera brisé, tout sera englouti, j’aspirerai autour de moi l’attention, les regards, l’auditoire –
je m’arrête derrière la marque scotchée en blanc sur le sol noir et je mets mon visage en attente, je permets à mon identité de se fragmenter, de se multiplier ou bien de disparaître, je me défais de l’illusion que je suis quelqu’une, car je ne suis personne, du latin persona : le masque de théâtre.
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leschosesetlesfantomes · 1 year ago
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Jour 1 - Vivantes
VIVANTES les gouttes d’acier lacèrent le sol de chlorure de sodium. Je ne sais pas si vous saviez je ne le savais pas que les larmes de tristesse renferment des antalgiques, que les larmes de tristesse n’ont pas la même composition que les larmes des poussières des cils et des insectes dans l’œil. Je ne le savais pas. VIVANTES les phrases prononcées s’échappent de sa bouche et se battent avec mes excuses VIVANTES et pliées en quatre comme une insulte en colère sous la table d’une écolière. Je n’aime pas la violence je n’ai jamais aimé la violence et pourtant j’ai toujours aimé la violence. VIVANTES les épines dans ma peau. VIVANTES tes manières de t’enfuir. VIVANTES avant de s’éteindre avalées par notre gravité comme les étoiles meurent et avalent l’univers autour d’elles. La lumière disparaît et avec elle la possibilité de les voir, de justifier leur existence. Qui prouvera qu’elles ont brillé si fort avant de s’effondrer sur elles-mêmes ?
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leschosesetlesfantomes · 2 years ago
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21. Désir immobile
J'ai le désir qui paralyse. Un peu comme avoir une crampe sur un effort musculaire beaucoup trop intense pour soi. Mon corps est trop petit pour l'intensité de mes désirs. Se tient là comme une torche humaine et se regarde brûler sans un mot. Mes désirs les plus forts sont immobiles.
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