Text
y en a parmi vous qui vont aux Eurockéennes ou au FIMU ? ce serait drôle de rencontrer des gens de tumblr
4 notes
·
View notes
Text
J’ouvre l’œil du silence.
Ne va pas t’imaginer que ton absence de parole fera naître en toi la tranquillité. Le silence ne signe pas l’arrêt du monde mais le point de départ de ses contestations. Je dilapide les bouches muettes, je compte les secondes avant la prochaine déflagration.
La ville me dévore. Si je me tais et ferme les yeux, si je me laisse entraîner par les bruits et les sons, je suis engloutie et transformée. Je passe au hachoir de mâchoires stridentes. Je suis dépecée, bouche cœur hanches pieds, je suis avalée, doigts coudes cuisses nuque.
Je suis digérée et recrachée dans une forme nouvelle. Je deviens à mon tour un monstre à mille pattes participant à la lente désintégration du silence.
11 notes
·
View notes
Text
De 2024, je ne me souviens pas vraiment. Un voile d'oubli est passé sur mes souvenirs. C'est surtout que je n'en ai pas créé beaucoup, des souvenirs. J'ai passé beaucoup de temps les yeux dans le vague. J'ai peu aimé, peu touché, peu ouvert les poumons sur les montagnes ou les paumes sur le vivant. J'ai peu existé. J'ai été un petit insecte écrasé au fond d'un lit aux draps sales.
Ma maladie est une maladie de société. Elle est le reflet d'un monde qui s'affaisse de jour en jour. Elle est la bête noire du progrès et de l'accélération. J'ai un corps-tampon qui s'imbibe petit à petit du pourrissement du monde. Une fois que le tampon est saturé, plus rien ne peut y pénétrer, ni les mots, ni la vision, ni l'équilibre. Il faut alors l'abandonner dans un coin, ne plus y toucher, attendre longtemps qu'il se répare. Très longtemps.
Je me suis réparée toute seule. Avec un fil d'encre bleu qui traînait dans mes tiroirs d'adolescente. J'ai tissé et retissé pour colmater la faille par laquelle je m'échappais. Je suis désormais étanche. Jusqu'à la prochaine tempête.
31 notes
·
View notes
Text
Ma vision rêvée se confronte à mon entrée dans le monde réel. Le visage est sombre. La voix est grave et le regard fuyant. Les habits sont noirs. Seule, je pense à la douceur. Mais cette douceur se heurte à la réalité sitôt sortie de chez moi. Je suis un nuage hérissé d'épées. Je me déplace volage et meurtrie. Tout regard posé sur moi subit le tranchant de mes lames. Je ne pleure plus. Toute eau évaporée, je ne suis que dents et acier.
17 notes
·
View notes
Text
Je recycle des formes anciennes. Je cherche l’impact de la chair. Les fluides provocateurs. Les sentences de la violence. Mais l’on ne fait pas de neuf avec l’ancien. Je dois me remettre face à la caméra, avec le noir qui m’habite maintenant. Les années passent et le noir se densifie. Les creux se remplissent. À la fin, je suis une déchetterie. Je suis si nombreuse que le tri est délicat. Je suis si sale que la pudeur n’est plus de mise. Je reconnais de mieux en mieux les ombres laissées dans les miroirs. Et moi qui voulais être une grande sage. J'allais sur une route tracée pour moi et non par moi. Grande sage de personne. Chienne enragée de tout le monde.
Cette nuit, dans un rêve, je me suis échappée sur le dos d’un oiseau. Je devais choisir entre mon camp et celui de mes adversaires. Je restais figée sur un mur de pierre à moitié dévasté. Quand un ennemi m’a sortie de la sidération. Il m’a dit de suivre mon propre chemin. Et de me dépêcher au lieu de penser à ces histoires. Il n’y a pas « bon » ou de « mauvais » côté. Il n’y a pas plus d’ennemis que d’amis. Il y a ce que l’on trouve au fond du gouffre. Alors j’ai sauté. Je me suis échappée sur le dos d’un oiseau.
17 notes
·
View notes
Text
il se trouve toujours un œil pour me voir et de cet œil on ne ressort pas
je suis prisonnière d’un regard enchevêtrée de cils qui dirigent mes gestes et mes paroles
je suis une poussière dans un globe oculaire qui ne résiste pas aux larmes je rêve d’être assez nocive pour provoquer des dégâts irréversibles
malgré les tentatives je ne sais pas couper les fils et je serai pour toujours le pantin de leurs yeux
mais je sais disparaître en plein jour être là où l'on m'ignorait changer de visage et de voix inconstante fumée j'allumerai le feu dans lequel je brûlais
13 notes
·
View notes
Text
For this Jo, loneliness is not the lack of a romantic partner. Loneliness is the cold tones of an empty attic haunted by the memory of one filled with golden light and laughter of best friends and sisters
360 notes
·
View notes
Text
des mots que j’aime des mots qui évoquent ma vie des mots qui étaient moi et qui m’ont été enlevés parce que je n’étais pas assez confiante pour oser fermer la porte à clé
des mots qui ont comme le petit prince profité d’un vol d’oiseaux sauvages pour s’échapper abandonnant derrière une rose précieuse et éphémère
les oiseaux sauvages avaient l’air bien plus intéressants qu’une vie plantée là dans la terre à essayer de faire racine si lentement dans un monde qui tournait si vite
je voulais prouver que je pouvais être le plus beau des oiseaux
alors j’ai volé j’ai été sauvage belle et intense j’ai visité toutes les planètes frotté mon cœur à tous les vivants j’ai appris et j’ai vécu
et puis j’ai brûlé petit tas de cendres je n’ai plus bougé d’un cil ni vol plané ni sauvageries pendant des mois immobile
n’est pas oiseau qui veut
19 notes
·
View notes
Text
pourquoi te dévores-tu ? tu t'arraches la peau tu coupes tes cheveux tu censures tes idées tu crevasses ton cœur tu te brûles l'estomac tu te fragmentes plus rapidement que tu ne repousses tu sais que c'est dangereux pourtant tu persistes pourquoi te dévores-tu ?
c'est le goût délicieux de ma propre disparition
25 notes
·
View notes
Text
un couple se lève et j’entends un léger bruit de chute un bruit métallique et bref sur ma droite probablement un objet ou une chaise je ne sais pas je ne sais pas car je ne me retourne pas je construis une réponse dans mon imagination je suis devenue extrêmement performante en imagination en inférences en prédictions en intuitions des années et des années d’entraînement pour ne pas réagir ne surtout pas esquisser un geste au moindre choc à la moindre surprise je me fige les paroles acerbes dans mon oreille – figée les mains autour de mon cou – figée la destruction du monde – figée des années et des années d’entraînement à ne rien exprimer à rester de marbre j’ai lu quelque part que le premier oui détermine l’emprise que le premier non est capital pourtant depuis l’enfance j’apprends à dire oui sans condition j’ai la sensation que le non est un parcours initiatique un long chemin à explorer seule une leçon à n’apprendre de personne seulement délimitée par la quantité d’événements intolérables que tu es prête à supporter je veux être douce je veux aimer les autres mais sur la terre le sang coule les plus précieux disparaissent il n’y a dans les nuages rien de tangible il faut aiguiser tes mots comme des couteaux ton corps une citadelle ta pensée un incendie
33 notes
·
View notes
Text
écoute le murmure ténu de ta colère qui explosera bientôt à ton visage fou ses éclats feront jaillir des perles rouge vif qui couleront jusqu'à ton cou tu en feras des bijoux aiguisés qui couleront jusqu'à leur cou
8 notes
·
View notes
Text
si la boulangère ne me regarde pas je garde en moi cette absence de regard toute la journée
je crois aux joies minuscules à la part du colibri aux regards qui se transmettent de proche en proche
j’admire les militant·es de la Terre mais pour moi la tâche est trop grande et je ne peux pas faire autrement que commencer petit
je souris à la boulangère je prends le temps d’indiquer son chemin à l’inconnue (avant je n’avais pas l’énergie je n’avais pas le luxe de cette lenteur)
je soigne le cœur de mes amies je sème des graines dans ma famille (avant rien ne comptait plus que mon propre chagrin et ma colère)
je marche les yeux au ciel je m’arrête pour observer la rivière sortie de son lit j’écris en pleine rue je lis dans le bus je respire je parle de douceur de calme et de poésie
ralentir est ma façon de propager la révolution
27 notes
·
View notes
Text
lissée mesurée douce la femme que l’on attend d'elle ne mord pas ne dépasse pas reste derrière la ligne ne la franchit pas tant qu’on ne lui en donne pas le droit
ses rêves se peupleront de fuites dans la forêt avec des loups de cadavres dans les escaliers d’étreintes étroites avec des hommes des femmes ses rêves se peupleront et sa vie se dévidera comme une pelote lancée aux fauves
ses mères ses sœurs ses tantes ses amies lui diront de se taire
elle craindra le fond de l’eau jusqu’à ne jamais y mettre un pied elle craindra les flammes jusqu’à ne jamais craquer une allumette plus grande on lui dira c’est parce que les hommes ont brûlé et noyé les femmes avant toi
ne parle pas de tes rêves et tout ira bien
18 notes
·
View notes
Text
Les habitudes qui rendent ma vie un peu plus douce et heureuse en tant que personne fluctuante et dépressive : · Lire. Pas forcément beaucoup, mais régulièrement. Le lecture me force à me concentrer, à mobiliser mon attention, à me poser. C'est une forme de méditation active. Et puis surtout c'est l'une de mes passions, ça m'apporte beaucoup de joie.
· Chronométrer les moments importants pour moi, ceux que j'ai du mal à m'accorder, comme la lecture, pour m'obliger à m'offrir ce temps. Souvent, je n'ose pas commencer une activité parce que j'ai peur de ne pas être productive, mais visualiser le temps exact me fait relativiser : 30 minutes dans une journée, c'est rien du tout. Lancer le chronomètre me donne aussi une impulsion d'action et me permet de sortir de la paralysie.
· Marcher plus. L'objectif c'est 10 000 pas mais je n'y arrive pas toujours. C'est pas grave. Souvent je rentre du travail à pied, ça me prend seulement 15 minutes de plus que le bus. J'en profite pour écouter un épisode de podcast, ce que j'ai rarement le temps de faire. Marcher me permet d'être dehors, de prendre l'air, d'être seule et de ne pas hurler intérieurement sur tous les gens du bus (ou si je suis à vélo, sur les autres cyclistes ou les automobilistes), donc ça me repose émotionnellement. Je suis extrêmement sensible aux gens et je me prends toujours toutes leurs énergies négatives en pleine tête (parce que malheureusement c'est rare les scènes de bonheur dans le bus donc je reçois peu d'énergies positives).
· Écrire : tout et n'importe quoi. Des pensées. Des histoires. Des poèmes. Des lettres. Des billets sur Tumblr.
· Dormir assez et boire assez : ça je n'y arrive pas vraiment mais pour l'instant je ne me blâme pas. Le reste est déjà bien.
· Détendre mon corps. Je fais du bruxisme et ça crée des tensions dans ma nuque, mes épaules, mon crâne et évidemment mon visage. C'est super douloureux. J'essaie d'être attentive à mes sensations physiques, de me relâcher, de faire des auto-massages. J'essaie aussi de sourire quand j'y pense et c'est assez magique, ça déclenche tout de suite une mini joie intérieure, je suis tout à coup reconnaissante d'être en vie. Ne fonctionne pas avec les sourires forcés.
· Ne pas me disperser. Ne pas me lancer dans un millier d'activités. Me rappeler régulièrement qui je suis et ce que j'aime pour ne pas me perdre, c'est-à-dire : lire et écrire, être au calme, marcher dans la forêt, être avec mes amies proches, bouger librement mon corps. Écrire ces désirs et ces objectifs régulièrement pour ne pas les oublier. J'ai écrit mes résolutions 2025 à peu près 5 fois depuis fin décembre mais la répétition me permet de garder mes projets en tête. Eh oui, certaines personnes sont si déconnectées d'elles-mêmes que se rappeler ses propres désirs est laborieux.
· Accepter mes différences et mes étrangetés qui ne sont des différences et des étrangetés que si je ne les assume pas. Ma différence en elle-même n'est pas douloureuse. Ce sont le rejet, le mépris et les discours d'exclusion des autres qui font mal.
· Accepter d'avoir une personnalité contrastée, comme beaucoup de personnes. Nous ne sommes pas des archétypes, nous ne sommes pas des stéréotypes, nous ne sommes pas des personnages de fiction. Par exemple la société oppose depuis toujours la figure de la sainte et celle de la salope, la deuxième étant très souvent réprimée socialement. Mais l'identité n'est pas binaire. Vouloir être une sainte le lundi et une salope le mardi ne signifie pas qu'on est hystérique, instable ou malade. Je ne suis pas linéaire, j'ai des désirs et je suis vivante. Je serai sage et docile quand je serai morte.
34 notes
·
View notes
Text
au sport, quand c’est très difficile, les profs disent parfois et on n’oublie pas de sourire ! certains jours, ça m’énerve et j’ai envie de leur balancer une chaise au visage d’autres jours, j’ai le cœur plus docile alors j’obéis et c’est vrai que ça va mieux les moments difficiles quand on sourit
alors je fais le test dans la vie quotidienne je marche dans la rue et je commence à sourire c’est drôle sourire fait naître une raison de sourire même toute petite je souris et tout à coup oui, c’est vrai, le ciel est bleu, cet oiseau chante, cette écharpe est très douce, quelles excellentes raisons de sourire un peu je souris pour adoucir certaines minutes de ma vie et puis c’est contagieux les personnes que je croise se mettent à sourire également alors souriez il y a des chances pour que vous trouviez une raison de le faire même toute petite et il y a des chances pour que vous transmettiez votre sourire à quelqu’un qui en avait besoin
<3
11 notes
·
View notes