#les amantes funèbres
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Irina Ionesco (1930–2022) - Les amantes funèbres, 1977
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Song of Autumn
Charles Baudelaire
I
Soon, we shall plunge into the shades of cold;
Farewell, bright summers too quickly passed!
I hear, falling already with funereal shocks,
The wood resounding on cobbled yards.
All of winter will enter my being anew: anger,
Hatred, shivers, horror, to hard work compelled,
And my heart will be, like the sun in its polar hell,
No more than a block of crimson ice.
I hear in trembling each crashing log;
Building a scaffold has no sound more dull.
My spirit is like the tower that falls
To the battering ram and its tireless blows.
It seems to me, lulled by these monotonous shocks,
That one nails in great haste some part of a coffin.
For whom? - Yesterday was summer; now it is autumn!
This mysterious noise announces departure.
II
I love the verdant light of your long, wide eyes,
Sweet beauty, but all today is bitter to me
And nothing, neither your love, nor your room, nor hearth,
Is worth more than the sun streaming over the sea.
And yet, love me, my tender heart. Be mother to me
Even though ungrateful, even unworthy;
Lover or sister, be the ephemeral sweetness
Of a glorious autumn or the setting sun.
Short shift! The gaping tomb awaits!
Ah! Let me rest my head upon your knee
As I deplore the loss of white, hot summers
And taste these final rays of yellow gold.
Translation: © David Paley
Chant d'automne
Charles Baudelaire
I
Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts!
J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres
Le bois retentissant sur le pavé des cours.
Tout l'hiver va rentrer dans mon être: colère,
Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé,
Et, comme le soleil dans son enfer polaire,
Mon cœur ne sera plus qu'un bloc rouge et glacé.
J'écoute en frémissant chaque bûche qui tombe
L'échafaud qu'on bâtit n'a pas d'écho plus sourd.
Mon esprit est pareil à la tour qui succombe
Sous les coups du bélier infatigable et lourd.
II me semble, bercé par ce choc monotone,
Qu'on cloue en grande hâte un cercueil quelque part.
Pour qui? - C'était hier l'été; voici l'automne!
Ce bruit mystérieux sonne comme un départ.
II
J'aime de vos longs yeux la lumière verdâtre,
Douce beauté, mais tout aujourd'hui m'est amer,
Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l'âtre,
Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer.
Et pourtant aimez-moi, tendre cœur! soyez mère,
Même pour un ingrat, même pour un méchant;
Amante ou sœur, soyez la douceur éphémère
D'un glorieux automne ou d'un soleil couchant.
Courte tâche! La tombe attend; elle est avide!
Ah! laissez-moi, mon front posé sur vos genoux,
Goûter, en regrettant l'été blanc et torride,
De l'arrière-saison le rayon jaune et doux!
#charles baudelaire#les fleurs du mal#chant d'automne#poetry#autumn#autumn vibes#love#romantic poem#mine
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« À un tournant du chemin un vide s’ouvrit au-dessous de nous. Étrangement, ce vide n’était pas moins illimité, à nos pieds, qu’un ciel étoilé sur nos têtes. Une multitude de petites lumières, agitées par le vent, menaient dans la nuit une fête silencieuse, inintelligible. Ces étoiles, ces bougies, étaient par centaines en flammes sur le sol : le sol où s’alignait la foule des tombes illuminées. Je pris Dorothea par le bras. Nous étions fasciné par cet abîme d’étoiles funèbres. Dorothea se rapprocha de moi. Longuement, elle m’embrassa dans la bouche. Elle m’enlaça, me serrant violemment : c’était, depuis longtemps, la première fois qu’elle se déchaînait. Hâtivement, nous fîmes, hors du chemin, dans la terre labourée, les dix pas que font les amants. Nous étions toujours au-dessus des tombes. Dorothea s’ouvrit, je la dénudai jusqu’au sexe. Elle-même, elle me dénuda. Nous sommes tombés sur le sol meuble et je m’enfonçai dans son corps humide comme une charrue bien manœuvrée s’enfonce dans la terre. La terre, sous ce corps, était ouverte comme une tombe, son ventre nu s’ouvrit à moi comme une tombe fraîche. Nous étions frappés de stupeur, faisant l’amour au-dessus d’un cimetière étoilé. Chacune des lumières annonçait un squelette dans une tombe, elles formaient ainsi un ciel vacillant, aussi trouble que les mouvements de nos corps mêlés. Il faisait froid, mes mains s’enfonçaient dans la terre : je dégrafai Dorothea, je souillai son linge et sa poitrine de la terre fraîche qui s’était collée à mes doigts. Ses seins, sortis de ses vêtements, étaient d’une blancheur lunaire. Nous nous abandonnions de temps à autre, nous laissant aller à trembler de froid : nos corps tremblaient comme deux rangées de dents claquent l’une dans l’autre. »
— Georges Bataille, Le bleu du ciel, 1935
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I Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ; Adieu, vive clarté de nos étés trop courts ! J’entends déjà tomber avec des chocs funèbres Le bois retentissant sur le pavé des cours. Tout l’hiver va rentrer dans mon être : colère, Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé, Et, comme le soleil dans son enfer polaire, Mon coeur ne sera plus qu’un bloc rouge et glacé. J’écoute en frémissant chaque bûche qui tombe ; L’échafaud qu’on bâtit n’a pas d’écho plus sourd. Mon esprit est pareil à la tour qui succombe Sous les coups du bélier infatigable et lourd. Il me semble, bercé par ce choc monotone, Qu’on cloue en grande hâte un cercueil quelque part. Pour qui ? – C’était hier l’été ; voici l’automne ! Ce bruit mystérieux sonne comme un départ. II J’aime de vos longs yeux la lumière verdâtre, Douce beauté, mais tout aujourd’hui m’est amer, Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l’âtre, Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer. Et pourtant aimez-moi, tendre coeur ! soyez mère, Même pour un ingrat, même pour un méchant ; Amante ou soeur, soyez la douceur éphémère D’un glorieux automne ou d’un soleil couchant. Courte tâche ! La tombe attend ; elle est avide ! Ah ! laissez-moi, mon front posé sur vos genoux, Goûter, en regrettant l’été blanc et torride, De l’arrière-saison le rayon jaune et doux ! -"Chant d'automne", Charles Baudelaire
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Darkness
Dans la nuit ténébreuse, où l'étoile s'est éteinte,
Les ombres s'étirent, l'âme solitaire craint.
Un voile obscur enveloppe la lande déserte,
Où la Mort, en silence, ouvre sa porte.
Les corbeaux lugubres, messagers de l'au-delà,
Crient des hymnes funèbres, échos d'un trépas.
Le vent murmure des secrets, des chansons défuntes,
Les tombes écoutent, en des langues éteintes.
Sous le manteau de la nuit, les roses pâlissent,
Le souffle du néant sur les lèvres glisse.
Les ombres funèbres dansent une danse lente,
Célébrant l'étreinte du destin, implacable amante.
Les cieux se parent d'un voile funèbre, étoilé,
Les rivières charrient des larmes de clarté.
La Mort, douce messagère d'une éternité froide,
Guide les âmes égarées vers des cieux solides.
Les échos des regrets résonnent dans le silence,
Les ténèbres dévoilent la froide indifférence.
Les tombes, en silence, murmurent des adieux,
Les chants des défunts s'élèvent dans les cieux.
Ô Mort, spectre impassible, cruelle bienfaitrice,
Guide-nous au-delà, vers l'inconnu propice.
Dans l'ombre éternelle, où tout s'efface enfin,
Nous trouverons la paix, loin du tumulte humain.
DoomedPoete © - Tous droits réservés
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Chant d’automne
I
Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
J’entends déjà tomber avec des chocs funèbres
Le bois retentissant sur le pavé des cours.
Tout l’hiver va rentrer dans mon être : colère,
Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé,
Et, comme le soleil dans son enfer polaire,
Mon cœur ne sera plus qu’un bloc rouge et glacé.
J’écoute en frémissant chaque bûche qui tombe ;
L’échafaud qu’on bâtit n’a pas d’écho plus sourd.
Mon esprit est pareil à la tour qui succombe
Sous les coups du bélier infatigable et lourd.
Il me semble, bercé par ce choc monotone,
Qu’on cloue en grande hâte un cercueil quelque part.
Pour qui ? – C’était hier l’été ; voici l’automne !
Ce bruit mystérieux sonne comme un départ.
II
J’aime de vos longs yeux la lumière verdâtre,
Douce beauté, mais tout aujourd’hui m’est amer,
Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l’âtre,
Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer.
Et pourtant aimez-moi, tendre cœur ! soyez mère,
Même pour un ingrat, même pour un méchant ;
Amante ou sœur, soyez la douceur éphémère
D’un glorieux automne ou d’un soleil couchant.
Courte tâche ! La tombe attend ; elle est avide !
Ah ! laissez-moi, mon front posé sur vos genoux,
Goûter, en regrettant l’été blanc et torride,
De l’arrière-saison le rayon jaune et doux !
Charles Baudelaire, Les fleurs du mal
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LES PROMESSES D’UN VISAGE
J’aime, ô pâle beauté, tes sourcils surbaissés,
D’où semblent couler des ténèbres ;
Tes yeux, quoique très noirs, m’inspirent des pensers
Qui ne sont pas du tout funèbres.
Tes yeux, qui sont d’accord avec tes noirs cheveux,
Avec ta crinière élastique,
Tes yeux, languissamment, me disent: « Si tu veux,
Amant de la muse plastique,
Suivre l’espoir qu’en toi nous avons excité,
Et tous les goûts que tu professes,
Tu pourras constater notre véracité
Depuis le nombril jusqu’aux fesses ;
Tu trouveras au bout de deux beaux seins bien lourds,
Deux larges médailles de bronze,
Et sous un ventre uni, doux comme du velours,
Bistré comme la peau d’un bonze,
Une riche toison qui, vraiment, est la sœur
De cette énorme chevelure
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Paris
On peut dire que je suis parisienne après tout.
Je suis née française à Paris. J'ai vu le jour autant que française a Paris.
On peut lui reprocher ces tonnes de bétons sur lesquels elle vient s'assoir, se poser. Son trône est fait de tunnel de voile de béton et de canalisations, d'égouts fructifiant de nuisibles
Si nuisibles qu'il nous sauvent de la peste ou je ne sais quelle autres maladies funèbres qui auraient été engendré par nos cacas pourrissants sur les déchets organiques, de gaspillage alimentaire déferlant de nos assiettes de parisiens écolos mais repus très vite au vu de nos estomacs crampés de stress et d'anxiété.
Mais au-dessus.
Tellement de vies, qui se croisent, qui j’aiment, qui se marche dessous, qui s'extasient au sens propre et figuré. Des humains perdue entre désirs et besoins.
Le sexe, l'argent, la recherche de cette sérénité inaccessible.
Se mélangent au-dessus de leurs têtes les paysages tantôt haussmanien, tantôt moderne des années 70. Tantôt des façades vitrées sur bien 200m2, reflétant les façades de l'autre côté de l'avenue, et nos faces en sueurs, souriantes ou euphoriquement saoule.
Ce vent qui frappe le visage, ce vent pollué m'est pourtant si cher. Ces arbres perdus à la Defense, me font voyager.
Cette chimère serait-elle le futur et l'inspiration de Casablanca.
Ce qui est sûre c'est qu'elle est mon amante narcissique, perverse narcissique, qui joue avec moi et se jour de moi. Tantôt me séduit et m’offre ces plus belles allées, ces plus longues ballades, tantôt m’englouti dans ses abysses puantes putréfiantes, ou les hommes sont devenues ogres sans coeur, marchant sur la misère, souhaitant qu’elle soit plus grande pour que sous leur pieds les malheurs se superpose formant une misère de plus en plus haute qui pourra les remontés au sommet, ou au plus proche du sommet.
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J'avais vu – l'an dernier – au fond d'un cimetière
Une petite tombe étroite et tout entière
Recouverte de fleurs qui s'effeuillaient au vent.
C'etait le jour des Morts et la foule en rêvant
Sentait près des défunts combien la vie est vaine.
Tout était blanc sur ce tombeau ; pas une veine
Dans le marbre caché sous un amas tremblant
De roses, de jasmins, de lis ; tout était blanc.
On eût dit qu'en partant vers la voûte éternelle
La morte comme un cygne avait ouvert son aile
Et perdu son duvet au bord de ce chemin.
En écartant un peu les bouquets de la main
Je lus qu'elle était morte à peine fiancée ;
Et je compris alors cette exquise pensée
D'un triste amant, perdu là-bas dans l'horizon,
Qui le matin, quittant sa funèbre maison,
Sans doute était venu couvrir sa bien-aimée
De ce voile de neige épaisse et parfumée
Que la pluie automnale avait mouillé de pleurs ...
Je viens d'aller revoir la tombe ... elle est sans fleurs.
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Georges Rodenbach, "L'oubli", Les Tristesses, 1879
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"Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
J’entends déjà tomber avec des chocs funèbres
Le bois retentissant sur le pavé des cours.
Tout l’hiver va rentrer dans mon être : colère,
Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé,
Et, comme le soleil dans son enfer polaire,
Mon cœur ne sera plus qu’un bloc rouge et glacé.
J’écoute en frémissant chaque bûche qui tombe ;
L’échafaud qu’on bâtit n’a pas d’écho plus sourd.
Mon esprit est pareil à la tour qui succombe
Sous les coups du bélier infatigable et lourd.
Il me semble, bercé par ce choc monotone,
Qu’on cloue en grande hâte un cercueil quelque part.
Pour qui ? – c’était hier l’été ; voici l’automne !
Ce bruit mystérieux sonne comme un départ.
J’aime de vos longs yeux la lumière verdâtre,
Douce beauté, mais tout aujourd’hui m’est amer,
Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l’âtre,
Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer.
Et pourtant aimez-moi, tendre cœur ! Soyez mère
Même pour un ingrat, même pour un méchant ;
Amante ou sœur, soyez la douceur éphémère
D’un glorieux automne ou d’un soleil couchant.
Courte tâche ! La tombe attend ; elle est avide !
Ah ! Laissez-moi, mon front posé sur vos genoux,
Goûter, en regrettant l’été blanc et torride,
De l’arrière-saison le rayon jaune et doux !"
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Le Bleu du ciel (Georges Bataille)
"A un tournant du chemin un vide s’ouvrit au-dessous de nous. Étrangement, ce vide n’était pas moins illimité, à nos pieds, qu’un ciel étoilé sur nos têtes. Une multitude de petites lumières, agitées par le vent, menaient dans la nuit une fête silencieuse, inintelligible. Ces étoiles, ces bougies étaient par centaines en flammes sur le sol : le sol où s’alignait la foule des tombes illuminées. Je pris Dorothea par le bras. Nous étions fascinés par cet abîme d’étoiles funèbres. Dorothea se rapprocha de moi. Longuement elle m’embrassa dans la bouche. Elle m’enlaça, me serrant violemment : c’était, depuis longtemps, la première fois qu’elle se déchaînait. Hâtivement, nous fîmes, hors du chemin, dans la terre labourée, les dix pas que font les amants. Nous étions toujours au-dessus des tombes. Dorothea s’ouvrit, je la dénudai jusqu’au sexe. Elle-même, elle me dénuda. Nous sommes tombés sur le sol meuble et je m’enfonçai dans son corps humide comme une charrue bien manœuvrée s’enfonce dans la terre. La terre, sous ce corps, était ouverte comme une tombe, son ventre nu s’ouvrit à moi comme une tombe fraîche. Nous étions frappés de stupeur, faisant l’amour au dessus d’un cimetière étoilé. Chacune des lumières annonçait un squelette dans une tombe, elles formaient ainsi un ciel vacillant, aussi trouble que les mouvements de nos corps mêlés. Il faisait froid, mes mains s’enfonçaient dans la terre : je dégrafai Dorothea, je souillai son linge et sa poitrine de la terre fraîche qui s’était collée à mes doigts. Ses seins, sortis de ses vêtements, étaient d’une blancheur lunaire. Nous nous abandonnions de temps à autre, nous laissant aller à trembler de froid : nos corps tremblaient comme deux rangées de dents claquent l’une dans l’autre."
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CANTO DE OTOÑO
I
Pronto nos sumiremos en frías tinieblas; ¡adiós, vivo claror de nuestro breve estío! Escucho ya caer con funerales golpes la leña retumbando en losas de cortiles.
Embeberá mi ser todo el invierno: furia, escalofríos, odio, horror, labor forzada, y, semejante al sol en su polar infierno, será mi corazón helada y roja mole.
Estremeciéndome oigo caer cada leño: el eco del cadalso que arman no es más sordo. Mi espíritu se iguala a torre que sucumbe bajo golpes de ariete infatigable y duro.
Se me antoja, mecido por batir constante, que aprisa están clavando un ataúd afuera... ¿de quién? ¡Era verano ayer, hoy ya es otoño! Este son misterioso suena a despedida.
II
Amo la luz verdosa de tus vastos ojos, dócil beldad, mas hoy todo me sabe amargo, y nada, ni tu amor, ni el lar ni la recámara, me vale lo que el sol sobre el mar rutilante.
¡Mas ámame no obstante, alma tierna! ¡sé madre aún para un ingrato, aún para un malvado! Sé la efímera gracia —ya hermana ya amante— de un otoño glorioso o de un radiante ocaso.
¡Breve tarea! ¡Aguarda la tumba voraz! ¡Déjame, con la sien posada en tus rodillas, gustar, mientras añoro el blanco estío ardiente, de la tarda sazón el lampo dulce y gualda!
*
CHANT D’AUTOMNE
I
Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ; Adieu, vive clarté de nos étés trop courts ! J’entends déjà tomber avec des chocs funèbres Le bois retentissant sur le pavé des cours.
Tout l’hiver va rentrer dans mon être : colère, Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé, Et, comme le soleil dans son enfer polaire, Mon cœur ne sera plus qu’un bloc rouge et glacé.
J’écoute en frémissant chaque bûche qui tombe ; L’échafaud qu’on bâtit n’a pas d’écho plus sourd. Mon esprit est pareil à la tour qui succombe Sous les coups du bélier infatigable et lourd.
Il me semble, bercé par ce choc monotone, Qu’on cloue en grande hâte un cercueil quelque part. Pour qui ? — C’était hier l’été ; voici l’automne ! Ce bruit mystérieux sonne comme un départ.
II
J’aime de vos longs yeux la lumière verdâtre, Douce beauté, mais tout aujourd’hui m’est amer, Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l’âtre, Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer.
Et pourtant aimez-moi, tendre cœur ! soyez mère, Même pour un ingrat, même pour un méchant ; Amante ou sœur, soyez la douceur éphémère D’un glorieux automne ou d’un soleil couchant.
Courte tâche ! La tombe attend ; elle est avide ! Ah ! laissez-moi, mon front posé sur vos genoux, Goûter, en regrettant l’été blanc et torride, De l’arrière-saison le rayon jaune et doux !
Charles Baudelaire
di-versión©ochoislas
#Charles Baudelaire#literatura francesa#poesía simbolista#otoño#murria#desgana#añoranza#verano#di-versiones©ochoislas
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Les amantes funèbres by Irina Ionesco, 1977.
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« J’attendis des secondes merveilleuses et de cette attente, du moment qui part du réveil de la queue, au bonheur, on s’étonne que ne soit pas né, comme du sang de Méduse Chrysaor, le plus fabuleux héros, ou des fleuves nouveaux, des vallées, des chimères, dans un bond sur un parterre de violettes, l’espoir lui-même en pourpoint de soie blanche, toque emplumée, poitrine royale, collier de ronces d’or, ou des langues de feu, un évangile nouveau, des étoiles, une aurore boréale sur Londres ou Frisco, une sonate parfaite, ou que la mort elle-même n’eût fait entre les deux amants une fulgurante apparition. »
— Jean Genet, Pompes funèbres, 1947
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Si j’étais une fête, je serais…
Célébrations et rites funèbres, Je souris comme je m’énerve, Célébrations et rites funèbres, L’éthique défenestrée, toi mort, lui mort, elle morte aussi. Fêtez-moi du haut d’un autel, de la chambre d’un hôtel, Jugez-moi pour mes atèles et pour la faiblesse de mes ailes. Célébrations et rites funèbres, Le trou noir est proche du coït, Célébrations et rites funèbres, Encensoirs, cent soirs, sans soie, et fermez-la. Les forains dont les poumons s’épuisent, Ils ont respiré la fumée de leurs mensonges. Les amants dont les cœurs se meurent, Ils ont trop cru être bons. Célébrations et rites funèbres, Je souffre de ton absence, Célébrations et rites funèbres, Vos présences aussi, du poison.
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bruges-la-morte de georges rodenbach (1892)
Roman de l’obsession et du désir jamais assouvi ; chant funèbre qui, au son répété des cloches de Bruges, dit l’impalpable douleur du deuil et l’aliénation cruelle dans laquelle elle entraîne irrémédiablement le Veuf, l’Inconsolé.
Bruges-la-Morte est dans sa forme une œuvre hybride, située au croisement de la tragédie classique et de la complainte lyrique. Tragédie en trois actes, elle construit peu à peu le caractère inévitable de sa fin, semant dès ses premières scènes les prémices de son dénouement. Dans une lente plainte désespérée, Hugues est peint déplorant la perte d’une femme que l’on ne rencontrera que via le culte qu’il lui voue — portraits, vêtements, bijoux sont collectionnés comme des reliques, faisant du salon soigneusement aménagé un autel, si ce n’est un temple en l’honneur de la sainte morte. Celle-ci, par ailleurs, ne sera jamais nommée : toujours, elle restera « l’épouse » et « la morte », n’existant plus que comme souvenir dans le cœur embrumé de Hugues Viane ; et la substitution de ces noms communs au prénom inconnu de s’inscrire dans un système d’analogies situé aux fondations mêmes du roman, et plaçant ce dernier, dès ses premiers instants, sous le signe de la ressemblance et du reflet. Le centre névralgique de ce système n’est autre, alors, que la ville de Bruges qui se métamorphose au gré des humeurs de Viane : comme les femmes du récit, elle est soumise au regard et à la perception du veuf transi, elle semble même ne faire qu’un avec les amantes, vivant et mourant avec elles.
« Qu’avait-elle donc, cette femme, pour se l’être attaché à tout, et l’avoir dépris du monde entier, depuis qu’elle était disparue. Il y a donc des amours pareils à ces fruits de la Mer Morte qui ne vous laissent à la bouche qu’un goût de cendre impérissable ! »
Dans ce que l’on pourrait qualifier de deuxième acte, Hugues tente de ressusciter, en la recréant, la première femme aimée. Véritablement enchanté par une ressemblance factice, il se perd peu à peu — lui, le veuf éternel, l’époux fidèle, l’amoureux blessé —, s’égare dans un jeu de masques où la première femme reste cachée derrière les traits de la seconde (qui travaille, évidemment, au théâtre). En même temps que la ressemblance s’effrite, la sensation d’une issue tragique imminente propulse la narration dans un crescendo effréné où Jane, froidement, saccage le temple vénéré, comme un dernier affront porté au veuf déjà accablé d’une cinglante culpabilité.
Afin de réconcilier la face et l’envers de la Morte, une seule issue : celle, fatale, d’une ressemblance parfaite et achevée entre la morte sanctifiée et la vivante cruelle.
« Cela lui faisait mal, ces cloches permanentes — glas d’obit, de requiem, de trentaines ; sonneries de matines et de vêpres — tout le jour balançant leurs encensoirs noirs qu’on ne voyait pas et d’où se déroulait comme une fumée de sons. Ah ! ces cloches de Bruges ininterrompues, ce grand office des morts sans répit psalmodié dans l’air ! Comme il en venait un dégoût de la vie, le sens clair de la vanité de tout et l’avertissement de la mort en chemin... »
La virtuosité stylistique de Rodenbach et la puissance évocatrice de ses analogies trouvent leur pendant — leur ressemblance, même — dans le chef-d’œuvre d’Hitchcock, Vertigo (1958). La frénésie re-créatrice de Hughes et de Scottie, qui tentent tous deux de ressusciter l’image d’un amour perdu, les enfonce dans leur aliénation et les conforte dans leur idéal amoureux. Surtout, ils subissent le même drame final, conclusion obligatoire à leur obsession compulsive : car au redoublement de la femme ne peut correspondre qu’un redoublement de la mort.
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