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#le ciel peut attendre
hyakoukoune · 2 years
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silver-frog · 11 months
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Le ciel peut attendre.
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olympic-paris · 10 days
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saga: Soumission & Domination 269
Emma, juillet 2013
Comme Ernesto est arrivé en France, nous passons voir ma " mère ". Elle adore quand nous lui faisons l'amour tous les trois, ensembles.
Nous débarquons chez elle, moi en moto et PH avec Ernesto dans la SL. Elle nous dit avoir annulé tous ses rendez vous pour les jours à venir et nous invite à rester un peu de temps avec elle. Marc et Hervé sont à l'étranger, il n'y a donc pas d'impératifs pour nous faire rentrer à la maison.
Le premier jour, nous ne pouvons attendre le soir pour jouir de nos corps. A peine arrivés, elle nous entraine dans une nouvelle chambre. Un immense lit à baldaquin trône au milieu. Je lui demande les dimensions. Il fait 4m x 3 ! Un éclairage doux provient du ciel de lit avec un modulateur de puissance caché dans un des montants. Le fond de la pièce est consacré à la salle d'eau, derrière un grand panneau vitré transparent. Emma me dit que les installations du Blockhaus l'avaient inspirée.  On peut y voir un espace douche avec 4 diffuseurs Italiens et flexibles, séparé des lavabos, 4 aussi dans une seule vasque étirée sur le mur, par un autre panneau vitré.
Nous l'attrapons et la lançons direct sur le lit. Nous la rejoignons et l'épluchons de ses quelques vêtements. Autour d'elle, nous faisons un strip-tease en limite de déséquilibre, le matelas assez souple ne nous aidant pas. Quand nous sommes enfin à poil, elle peut admirer nos corps parfaits (n'ayons pas peur des mots, ha ha) et nos sexes raides d'excitation. Nous passons les deux heures qui suivent à nous faire du bien. Emma est l'axe sur lequel nous sommes arrimés tous les trois. Ça n'empêche pas de nous pénétrer aussi entre nous après ou même pendant que nous l'honorons. Bien sur, nous passons par l'inévitable " un dans chaque trou ", ce qui a toujours l'effet de la faire jouir un maximum surtout si c'est Ernesto qui lui rempli le vagin !  Ce qui est sympa du lit, c'est une grille, composée de gros barreaux métallique assez espacés, qui pet descendre à la hauteur désiré. Nous nous y accrochons tous à un moment ou un autre. Soit pour se retenir alors qu'on se fait labourer le cul, soit pour se tenir debout alors qu'un autre des participants vous suce la bite. Positionnée assez bas, elle me soutient le torse à l'horizontal, alors que je me fais enculer par Ernesto (miam que ses 24cm sont bon !) et que PH et Emma me pompe la bite et les boules en alternance. Y'aura encore à faire pour épuiser le potentiel de l'accessoire. Ernesto qui est aussi " clean " que nous (analyses et comportements), fait qu'on baise tous sans kpote et que nous profitons de son sperme comme du notre. C'est plus pratique lors des touzes comme celle-ci ! Et il n'y a plus de retenue lors de nos jouissances à tous. Après avoir mené Emma à la quasi-inconscience à la suite d'orgasmes multiples et rapprochés, nous explosons à notre tour, recouvrant de sperme blanc nos corps luisants de sueur. Exténués, nous restons 1/2 heure allongés, amorphes.
Alors que nous prenons nos douches ensembles, PH remarque que la pièce manque de miroir et suggère d'en faire recouvrir les murs et le plafond afin que l'on puisse s'admirer en train de faire l'amour. Emma trouve ça un peu " violent " mais Ernesto rebondi sur l'idée et affirme que ça pourrait être assez excitant. Je propose à Emma de m'en occuper ou de donner le taf à faire à Pablo. Après tout il est déjà plus qu'un simple cuisinier et soulagerait aussi le majordome de feu son mari qui commence, comme sa cuisinière, à prendre de l'âge.
Nous sortons de la chambre en maillots de bain pour quelques minutes de détente dans sa piscine. Nous y retrouvons Pablo qui nage à contre courant. Il ne nous aperçoit que quand l'eau explose autour de lui sous l'effet combiné de nos trois entrées façon " bombe ". S'ensuit une bagarre et comme nous sommes trois contre un, nous arrivons à le coincer contre le rebord. Après quelques bisous, il nous repousse sentant derrière nous Emma rentrer dans l'eau à son tour. Il s'apprête à sortir mais Emma lui demande de rester quelques instants. Il s'assoit sur la margelle de la piscine et je n'ai d'yeux que pour son paquet moulé par son slip de bains comme par une deuxième peau. Dans le lointain j'entends Emma discuter de lui donner plus de responsabilité dans la maison, avec notamment la gestion des travaux divers. Je n'entends pas la réponse mais j'annonce aux autres que je raccompagne Pablo à son appart pour le convaincre. Je sors de l'eau, l'aide à se relever et le pousse dehors. Derrière nous j'entends des " obsédé ", " faites vite, on a faim "...
C'est vrai que j'ai une envie folle de me faire baiser par lui. C'est limite si j'arrive à me contenir jusque chez lui. Et là, je le viole carrément. Bon il était d'accord puisqu'il bandait. Sa bite dure comme de l'acier m'a défoncé la rondelle sans ménagement. Premièrement, lui aussi était excité (mon cul l'a toujours satisfait) et deuxièmement, il était très énervé de se trouver si excité ! Heureusement que ma rondelle avait le souvenir de la queue de son frère (copie conforme) et que j'étais chaud comme la braise car il m'a arraché le maillot et enfilé direct (avec kpote quand même), moi plié en deux sur le dossier de son canapé. J'adore me faire dominer grave de temps en temps. Accroché, ses mains enserrant ma taille, il m'encule avec la sauvagerie qui va de paire avec son excitation. Ses coups de gland dans ma prostate me font bander à mort moi aussi. Mais seul le frottement du mien sur le cuir du canapé me soulage un peu.
Il accélère sans se soucier de mon confort, je lui suis juste un réceptacle aux pulsions que j'ai déclenchées. Je le sens monter en pression et accélère le phénomène en faisant pulser mon anneau sur sa grosse tige. Cela provoque des saccades dans ses va et vient qui l'achèvent rapidement. Son dernier coup de rein le fait me pénétrer jusqu'à l'os.  Le dernier passage de son gros gland me fait jouir et je laisse de grosses trainées de sperme sur le cuir noir alors que je sens en moi les secousses inhérentes aux éjaculations de Pablo.
Je reste quelques instants encore plié sur le canapé alors que Pablo se retire. J'ai une brève impression de vide et de " frais ", le temps que ma rondelle se referme. Je m'éclipse quand j'entends l'eau couler dans la douche. Je vais directement à la chambre pour me doucher et m'habiller avant de rejoindre les autres qui m'attendaient pour dîner.
Nous passons un bon moment. Emma nous fait parler de notre année, de nos examens et de ce que l'on va faire cet été. Elle-même a prévu de se rendre en Grèce au soleil et de profiter des " pâtres " locaux. Ernesto lui assure qu'elle n'aura que l'embarras du choix. Un de ses clients Espagnol y a passé une quinzaine et lui a dit que le plus difficile c'avait été de choisir. Avec plus de 50% des jeunes au chômage, il y avait un vivier de " putes " impressionnant.
Rôles inversés, c'est moi qui lui dis de bien faire attention. Il ne faut pas qu'elle prenne de risques. On a beau être pd, on l'aime bien mon Emma ! Elle se récrie que dans les hôtels où elle descend, les risques sont faibles. Ernesto est d'accord avec moi et il insiste lui aussi. C'est PH qui trouve la solution en disant que nous allions lui enseigner quelques parades et ripostes de Krav Maga. Après tout elle n'est pas si vieille et sa pratique journalière de sport fait une bonne base de départ.
Les deux jours qui suivent voient passer l'alternance de baises et de combats. Et plus de l'autre que de l'un. J'appelle même Jona à la rescousse pour vérifier que les bases que nous lui avons enseignées sont bonnes. Il arrive avec François, après un bon café, ils passent à l'évaluation. Quelques corrections et ils nous rassurent quant à ses capacité à repousser un à deux protagonistes qui auraient l'impudence d'insister alors qu'elle ne le désire pas ou plus ! Je commence à bien connaitre ma " mère ". Du coup je pousse mes deux mecs (PH et Ernesto) à partir. J'ai bien compris que mes deux Escorts, eux, vont rester sur place.
Alors que nous leur disons au revoir, François me parait un peu gêné. Je l'embrasse et lui glisse qu'il ne doit pas l'être, il n'y a pas de malaise. Qu'ils lui fassent plaisir et qu'ils en prennent aussi au passage, cela leur fera un bonus avant leur stage.
Ils sont trop honnêtes ! Quand ils appellent deux jours plus tard, ils me disent qu'elle leur a donné à chacun une prime en liquide. Je leur dis que les " pourboires " n'entrent pas dans la comptabilité de la boite. Faut que j'insiste pour qu'ils l'acceptent. J'aime bien mes p'tits mecs. Ils sont efficaces et honnêtes. Je leur laisse même une des RCZ pour leurs déplacements de l'été.
Alors que nous préparons notre voyage pour l'Espagne comme depuis deux ans, le client qui m'avait pris Jona et François me fait défaut. Alors que je leur dis que c'est sans conséquence pour eux, le paiement étant fait à la réservation, Jona me propose d'accompagner ma mère si cela nous arrange. Moi, cela va me rassurer c'est certain !
J'appelle aussitôt Emma qui est ravie de ce désistement. Elle s'occupe de réserver deux places de plus dans l'avion et rappelle l'hôtel pour prendre une suite à deux chambres afin de ne pas se gêner. Elle m'avoue que ça la rassure elle aussi. Je lui dis de s'appuyer sur eux deux et même de les charger des contacts avec les mecs qu'elle aura repérés. Elle me dit qu'elle se débrouillera. Je rappelle mes deux Escort et leur confirme leur engagement pour les 15 jours à venir et les conditions (protection rapprochée de ma mère). Ils m'assurent que ce n'était même pas la peine de le préciser. Ils allaient faire comme si c'était la leur sauf pour le sexe bien entendu !
Nous partons pour l'Espagne avec un arrêt d'une petite semaine à Bordeaux pour revoir les 4 " médecins " que nous avions connu au Grand Prix de France au Mans.
PH et moi sommes en moto. Ernesto prends la SL et nos quelques bagages. Marc nous rejoindra directement en Espagne avec Hervé.
PH s'est occupé de réserver une villa pour une semaine, sur le bassin d'Arcachon. Nous y recevrons nos amis et la leur laisserons le dernier WE.
Nous roulons ensembles. Ernesto accompagne nos pauses détente et seulement détente ! Enfin essence et déjeuner aussi. La circulation est fluide puisque nous avons décalé notre départ au dimanche matin. Nous nous faisons quand même poursuivre et arrêter avant l'arrivée. Deux motards sans bagages et pas de la région, cela intrigue la maréchaussée. Du coup, les motards de la gendarmerie ne comprennent pas quand La SL s'arrête au près de nous. Explications, les deux motards sont aussi des passionnés de moto et nous nous les mettons dans la poche, surtout quand on leur explique que nous allons retrouver des potes rencontrés au GP de France. Eux même y étaient, coté forces de l'ordre bien sur ! Ils se font une pause sur notre dos. Les mecs sont jeunes encore (dans les 30-35 ans) bien foutus, leurs jodhpurs moulent des cuisses plutôt musclées et des paquets proéminents. Un des deux me grille alors que je mate le paquet plutôt bien enveloppé de son pote. Alors que je m'attendais à une réflexion désagréable, il me fait un clin d'oeil complice ! Du coup je lui renvoi mon sourire qui tue. Quand il passe à mes cotés, je sens une de ses mains se poser un bref instant sur mon cul.
On comprend mieux la longueur du contrôle quand l'un regarde sa montre et nous dit qu'ils ont fini leur service. Je n'hésite pas et sans même regarder PH ou Ernesto je les invite à passer nous voir. Je leur donne l'adresse de notre location et mon n° de portable. Ils nous promettent de venir prendre l'apéritif, le temps de rendre les motos officielles et de se changer. En attendant nous faisons la fin de l'autoroute, précédés par nos deux nouveaux amis. Ils s'amusent même à nous ouvrir la route à fond la caisse gyrophares et sirènes hurlantes. Bon moment d'ivresse à rouler sans risque aux limites de nos engins ! Ils nous font même passer le péage gratuitement !
Nous filons sur Arcachon alors qu'ils rejoignent leur base.
Jardinier
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claudehenrion · 6 months
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De l'âme
Une surprise : plusieurs lecteurs, sans doute ébranlés par le vide abyssal qui caractérise notre temps –et avec une inquiétante tendance à l'aggravation– m'ont demandé récemment de “parler de l'âme”. Mais si je me sens très capable de donner un avis –qui n'est que le mien, corrigé par nombre de lectures et d'emprunts– … je tiens à préciser que je suis évidemment tout-à-fait incapable de répondre à la question multiple “Existe-telle ? Quelle est-elle ? Que recouvre-t-elle –ou pas ?”, et surtout de me livrer à cet exercice… en une page “A4’‘ ! Mais quel meilleur moment qu'une Semaine Sainte pour esquisser un début de réponse 
Le mot ’'âme” lui-même, tiré du latin (“anima = l'air, le souffle, la vie”), recouvre tant de notions différentes que “ne pas y croire” ne peut avoir aucun sens : qui parle de “croire” à l'air, au ciel bleu, au chocolat… ? S'agit-il de l'Ame des peuples (André Siegfried) ? de l'Ame des choses (Auguste Blondel) ? des “objets inanimés” de Lamartine ? de l'Ame du monde (Frédéric Lenoir) ? (NB : je pourrais continuer longtemps). Ecoutons plutôt Camus : “Ne pas croire à l'âme est une absurdité”.
A ce moment où l'humanité semble “flirter” avec sa chute dans des abîmes qu'on peut craindre définitifs, l'âme –qui était un peu sortie de nos préoccupations consumérisées– semble faire un retour sur le devant de la scène, et nos lecteurs ne s'y sont pas trompés, en m'en parlant. Il faut reconnaître que sa définition a bien varié à travers les siècles : dans l'Antiquité, les grecs en avaient une vision bipartite (“corps et âme”)… alors que pour la tradition biblique, la vision était tripartite (“corps, esprit –pneuma en grec et spiritus en latin–, et âme –psychè, en grec et anima en latin, ce dernier mot animant la vie intérieure et la personnalité, mais aussi ce qui donne vie au corps. Ne ’‘rend-on pas son âme”, au moment du grand départ ? Mais n'allons pas trop vite : avant de la “rendre”, il faut la définir.
Pour les philosophes, l'âme est souvent une notion qui permet de parler de l'être humain dans sa totalité. Pour Platon, l'âme est en conflit avec le corps qui l'emprisonne, alors qu'Aristote insiste sur une conception non dualiste entre “âme” et “corps”, chacun étant plus ou moins indépendant de l'autre. Plus tard, pour le christianisme, qui tient un rôle de toute première importance dans cette “dissertatio” (que je voudrais tellement ne pas être une “disputatio”!), le mot “Ame” veut décrire comment est formé un être humain dans et par ses expériences fondamentales : la vie, l'amour, le désir, la maladie et la souffrance, le questionnement sur “après la vie –ou après la mort”, et l'âme se définit donc comme “autre” que l'esprit : d'un côté, un principe de vie, “ce qui anime le corps”, siège des émotions et des passions, et de l'autre, vie intérieure, et personnalité. On peut dire : raison, ici et liberté, là…
Mais en 1621, Descartes introduit une rupture dans la conception traditionnelle, en traduisant “âme” par “mens” : l'homme est d'abord un être pensant, et le mens latin, qui désigne d'abord le cerveau, l'intelligence, la raison, l'esprit… va peu à peu replacer l'ancienne “âme” au profit de ce nouvel arrivant, le “cogito’' . Une nouvelle logique bipartite est née, le corps et la pensée, séparés mais liés : ’'Cogito, ergo sum”.
Le mouvement phénoménologique, qui se targue d'appréhender la réalité telle qu'elle se donne ou se montre, considère que le corps, seul, joue un rôle (“Le monde n’est pas pour moi autre chose que ce qui existe et vaut pour ma conscience”, écrit Husserl en 1937), ce contre quoi réagit la grande Edith Stern, juive devenue carmélite et morte à Dachau : “On ne peut vivre sans âme, c'est-à dire avec une âme paralysée ou en sommeil’’… phrase où nous retrouvons ce qui est visible tout autour de nous… et ce dont l'humanité est en train de crever
Il fallut attendre 1953 pour que Crick, Watson et Rosalind Franklin, découvrent l'ADN, cette part d'éternité qui est en chacun de nous. Inséparable de nous, elle nous contient tout entiers et nous résume, tout en nous rattachant à nos origines… Question jamais posée mais qui me taraude depuis longtemps : ’'Se pourrait-il que cet acronyme, l'ADN, soit, en fin de compte, le support matériel de notre âme ? Son caractère ’'iso-éternel’'et son identité parfaite avec notre ’'être”, notre “avoir été” mais aussi notre “devoir être”, en font une parfaite réponse à ce que pourrait être ce “Corps glorieux” si difficile à imaginer mais sous lequel, disent les chrétiens, nous entrerons un jour dans notre éternité
En 1979, Joseph Rätzinger, grand théologien et futur grand Pape Benoît XVI, posa (“La Mort et l'au-delà” )que “il n'y a aucune raison sérieuse de rejeter le mot âme , cet outil verbal indispensable dans la foi des chrétiens… ce qui se vérifie à travers la prise de conscience actuelle… que une conscience, justement, ne peut exister sans objet pour la percevoir et sans sujet pour la traduire et l'expliquer”. Et voilà l’ “âme” qui fait à nouveau partie du vocabulaire de la philosophie, le besoin de cet éditorial en étant un début de preuve en soi.
Un dernier point, peut-être : en 2016, l'académicien François Cheng avait écrit un fort beau “De l'Ame” (Albin Michel) où il écrivait “A part le bouddhisme dans sa version la plus extrême, toutes les grandes traditions spirituelles ont pour point commun d'affirmer une perspective de l'âme située au-delà de la mort corporelle : l'âme de chaque être est reliée au souffle primordial qui est le secret de la vie-même. Animée par un authentique désir d'être, elle nous rappelle donc, quelle que soit notre croyance –ou notre non-croyance– combien notre vie participe d'une aventure unique, le Tao –la Voie– qui ne connaît pas de fin, contrairement à la vie”.
J'admets que tout cela n'est pas simple… Mais le moyen, s'il vous plaît, de parler de sujets eschatologiques avec nos seuls mots humains, et en un temps et un espace si réduits ? Par prudence, je vais donc demander à d'autres que moi de conclure. D'abord George Meredith : ’ L'âme est tout, ici-bas; le reste n'est qu'illusio'n’’… Puis Rivarol : “Sans le corps, l'âme n'aurait pas de sensations, mais sans l'âme, le corps n'aurait pas de sentiment”... Libre à ceux qui ont décidé de ne pas y croire, de vivre “sans”. Mais qu'ils ne comptent pas sur moi : je suis si bien, “avec”, surtout en cette Semaine, qui est Sainte pour un bon tiers de l'Humanité.
H-Cl.
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pegasusdrawnchariots · 5 months
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Lettre IV
@ninadove
Here it is! The whole letter was originally one massive paragraph. I have broken it up into chunks at full stops so as to engage with it more easily. I've also numbered each paragraph for ease of reference, with F for français & A for anglais :)
1F MADAME,
Bien loin d'avoir perdu le cœur quand je vous fis hommage de ma liberté, je me trouve au contraire depuis ce jour là, le cœur beaucoup plus grand: Je penſe qu'il s'eſt multiplié, & que comme s'il n'eſtoit pas aſſez d'un pour tous vos coups, il s'eſt efforcé de ſe reproduire en toutes mes arteres, où je le ſens palpiter, afin d'eſtre preſent en plus de lieux, & de devenir luy ſeul, le ſeul objet de tous vos traits.
1A MADAM,
Far from having lost my heart when I did you homage of my freedom, instead I find my heart even larger since that day. I believe it to have multiplied, and as if it wasn't enough of one for all your blows, it has endeavoured to reproduce itself in all my arteries, where I feel it beating, in order to be present in more places and to become itself alone the only object of all your [[[stinging words]]].
2F Cependant, Madame, la franchiſe, ce treſor precieux pour qui Rome autrefois a riſqué l’Empire du monde; Cette charmante liberté, vous me l'avez ravie; & rien de ce qui chez l'ame ſe gliſſe par les ſens, n'en a fait la conqueſte: Votre eſprit ſeul meritoit cette gloire; ſa vivacité, ſa douceur, ſon étenduë, & ſa force, valoient bien que je l'abandonnaſſe à de ſi nobles fers: Cette belle & grande ame élevée dans un Ciel, ſi fort au deſſus de la raiſonnable, & ſi proche de l'intelligible, qu'elle en poſſede éminemment tout le beau; Et je dirois meſme beaucoup du Souverain Createur qui l'a formée, ſi de tous les attributs, qui ſont eſſentiels à ſa perfection, il ne manquoit en elle celuy de miſericordieuſe; Oüy, ſi l'on peut imaginer dans une Divinité quelque défaut, je vous accuſe de celuy-là.
2A However, Madam, candour, that precious treasure for which Rome risked the whole world once upon a time, this charming liberty, you have stolen it from me, and nothing in the soul that glides by the senses has conquered it. Only your wit merited this glory. Its liveliness, its gentleness, its range, and its strength were well worth my abandoning it to such noble irons — this beautiful and great soul lifted in a heaven so far above the reasonable and so close to the intelligible that it eminently possesses all its beauty. And I would even say much of the Sovereign Creator who formed it if of all the attributes that are essential to its perfection he had not missed in it that of mercy. Yes, if a divinity with some flaw can be imagined, I accuse you of that one.
3F Ne vous ſouvient-il pas de ma derniere viſite, où me plaignant de vos rigueurs, vous me promiſtes au ſortir de chez vous, que je vous retrouverois plus humaine, ſi vous me retrouviez plus diſcret; & que je vinſſe, en me diſant adieu, le lendemain, parce que vous aviez reſolu d'en faire l'épreuve? Mais helas! demander l'eſpace d'un jour, pour appliquer le remede à des bleſſures qui sont au cœur! N'eſt-ce pas attendre, pour ſecourir un malade, qu'il ait ceſſé de vivre?
3A Don't you remember my last visit, where as I complained of your severity, you promised me as I left your home that I would find you more humane if you were to find me more discreet; and that I came bidding myself farewell the next day because you had resolved to put it to the test? But alas, to ask for the space of a day to apply salve to wounds of the heart! Is it not waiting until a sick man has ceased to live to save him?
4F & ce qui m'étonne encore davantage, c'eſt que vous défiant que ce miracle ne puiſſe arriver, vous fuyez de chez vous pour éviter ma rencontre funeſte: Hé bien! Madame, hé bien! ſuyez-moy, cachez-vous, meſme de mon ſouvenir; on doit prendre la ſuite, & l'on ſe doit cacher quand on a fait un meurtre.
4A And what surprises me still more is that you, distrustful that this miracle could happen, you fled your home to avoid my gruesome meeting. Very well, Madam! Very well! Follow me, hide yourself, even from my memory. One must take the consequence and one must hide oneself when one has committed a murder.
5F Que dis-je, grands Dieux: Ha! Madame, excuſez la fureur d'un deſeſperé; Non, non, paroiſſez, c'eſt une Loy pour les hommes, qui n'eſt pas faite pour vous, car il eſt inoüy que les Souverains ayent jamais rendu compte de la mort de leurs Eſclaves; Oüy je dois eſtimer mon ſort tres glorieux, d'avoir merité que vous priſſiez la peine de cauſer ſa ruine; car du moins puis que vous ayez daigné me haïr, ce fera un témoignage à la poſterité, que je ne vous eſtois pas indifferent.
5A What am I saying, great gods? Ah! Madam, excuse the rage of a man in despair. No, no, [[[appear]]], this is a law for man that was not made for you, for it is unheard of that sovereigns have ever noticed the death of their slaves. Yes, I must consider my lot glorious indeed to have merited you taking pains to cause its ruin — for at least since you have deigned to hate me, this will bear witness to posterity that you were not indifferent.
6F Auſſi la mort dont vous avez crû me punir, me cauſe de la joye; Et ſi vous avez de la peine à comprendre quelle peut eſtre cette joye, c'eſt la ſatisfaction ſecrete que je reſſens d’eſtre mort pour vous, en vous faiſent ingrate: Ouy, Madame, je ſuis mort, & je prevoy que vous aurez bien de la difficulté à concevoir, comment il ſe peut faire ſi ma mort eſt veritable, que moy même je vous en mande la nouvelle: Cependant il n'eſt rien de plus vray; mais apprenez que l'homme a deux trépas à ſouffrir ſur la terre, l'un violent, qui eſt l'Amour, & l'autre naturel qui nous rejoint à l'indolence de la matiere; Et cette mort qu'on appelle Amour, eſt d'autant plus cruelle, qu'en commençant d'aimer, on commence auſſi-toſt à mourir.
6A So the death that you believed would punish me brings me joy. And if you are at pains to understand which joy this can be, it is the secret satisfaction that I feel in being dead for you, in making you ungrateful. Yes, Madam, I am dead and I predict that you will have great difficulty in conceiving how this can be done, if my death is real, that I myself bring you news of it. Nevertheless, there is nothing truer, but understand that man has two deaths to suffer on the earth, the one violent, which is love, and the other natural, which reunites us to the indolence of matter. And this death called Love is crueller still, that in beginning to love, one immediately begins to die.
7F C'eſt le paſſage reciproque de deux ames qui ſe cherchent, pour animer en commun ce qu'elles aiment, & dont une moitié ne peut eſtre ſeparée de ſa moitié, ſans mourir, comme il eſt arrivé,
MADAME,
A Voſtre fidelle Serviteur.
7A It is the reciprocal passage of two souls who search for each other in order to animate in common what they love, and of which one half cannot be separated from its half without dying, as has happened,
MADAM,
To your faithful servant.
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PHILIPPE-GÉRARD (compositeur), “Léo FERRÉ, mon ami” (extraits), L’Humanité-dimanche du 29 janvier 1961 (et Les Copains d’la neuille n°33, p9) : LÉO FERRÉ, mon ami. Oui, depuis plus de quinze ans déjà. Et peut-être qu’aujourd’hui cette amitié grandit encore, comme sans cesse mon estime pour son talent. Aujourd’hui, c’est pour lui le triomphe. Son récital au Vieux-Colombier, c’est un évènement de la saison artistique à Paris… …J’ai rencontré Léo pour la première fois à Paris chez Edith Piaf. C’était peu après la Libération. Il arrivait de Monte-Carlo avec une pointe d’ail dans sa parole et des rayons de soleil méditerranéen cachés derrière son large front. Sa façon de se coiffer et ses lunettes cerclées de métal le faisaient un peu ressembler à un enfant de Beethoven et de Schubert, mais à beaucoup d’autres titres, même physiques, il était déjà Léo Ferré. Bien sûr, nous n’étions pas nombreux à nous en rendre compte, mais nous le savions au fond de nous-mêmes et c’était un peu de réconfort dans les moments difficiles que nous avons alors traversés ensemble. Car nous en avons mangé, à cette époque, de la vache enragée !… …Edith Piaf, à qui nous venions présenter, lui son remarquable “Opéra du ciel” et moi l’une de mes premières chansons sur des paroles de Francis Carco, “Le Voyageur”, ne chanta jamais ni l’une ni l’autre. Bien qu’elle nous accueillit toujours avec beaucoup de sympathie et même de chaleur, il nous fallut attendre quelques années pour qu’elle interprète, de lui, “Les Amants de Paris” qui fut la seule chanson de Léo à son répertoire, et de moi, “Pour moi toute seule”, qui marqua mon départ dans ce métier… http://www.frmusique.ru/texts/f/ferre_leo/operaduciel.htm , L'Opera Du Ciel Léo Ferré : http://www.deezer.com/fr/track/104075228 EDITH PIAF - LES AMANTS DE PARIS Paroles: Léo Ferré, musique: Léo Ferré et Eddie Marnay, enr. 11 juin 1948, que l’on entend aussi dans le film de Jean Eustache LA MAMAN ET LA PUTAIN : https://www.youtube.com/watch?v=0pTr0zizDA8 Edith Piaf - Pour Moi Toute Seule (Guy Lafarge; Philippe-Gérard; Flavien Monod. Blues; “Edith Piaf Sings”; French; …): https://www.youtube.com/watch?v=H4OA1jy-cj8 Renée Lebas , Le Voyageur sans bagage (ou Le Voyageur) - (Auteur : Francis Carco, F.Moslay. Compositeur : Philippe-Gérard ) : http://www.deezer.com/fr/track/138826035 Catherine Sauvage, Le Voyageur (sans bagage) : http://www.deezer.com/fr/track/74805675
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loup-venant · 4 months
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Clara s'est arrêtée de compter les nuages. Elle sait qu'elle n'y trouvera aucune réponse. Abattue, la moitié du visage enterrée dans les draps, l'autre sous le sable laissé par ses larmes, elle cherche où poser les yeux. Plus échouée que couchée, son regard n'a de cible que l'invisible qui lui sert le cœur.
Sur le matelas, elle forme avec sa couverture un petit cocon qui semble inspirer par à-coup. Ses gémissements n'émettent plus qu'un léger souffle à présent. Entre ses mains, dans ses bras, un oreiller qu'elle étreint comme elle aimerait l'être lui offre en partie la présence qui lui manque.
C'est pas difficile pourtant. C'est pas difficile, pourtant. Pas difficile pourtant. de faire la vaisselle, C'est pas difficile. Pourtant. de faire les courses Pourtant. pas difficile. C'est pas difficile. de cuisiner. C'est diff... pourtant... pas... C'est pas pourtant. Je l'ai fait ce matin. C'est pas. sortir ? C'est difficile pas de pourtant. et hier. C'est pas. C'est pas. la vaisselle. difficile pourtant. et la semaine passée. Ces pensées s'animent sans la consulter véritablement, et de toute évidence, elle ne possède dans l'instant rien de bien concret pour les contredirent.
Son nez se retrousse. Ses yeux se referment. Sa mâchoire se resserre en même temps que la prise sur l'oreiller. Son menton tremble sous ses lèvres. Elle sert si fort avec les bras que ses mains atteignent ses épaules. Dans un cours sursaut, Clara renifle, se gardant comme elle peut de pleurer à nouveau. Et rouvre les yeux pour regarder dehors. Les nuages sont rose, orange, violet. Elle inspire profondément. Elle en regarde un, tout à gauche. Une larme s'est formée dans le coin droit de son œil, presque contre le lit. Elle expire et relâche un peu la tension dans ses bras. Le nuage n'a pas de forme particulière, mais il semble avancer au ralenti. Un oiseau passe, puis un avion. Il laisse dans son passage, deux petits sillons blanc gris. Inconsciemment, elle s'offre sur l'épaule quelques caresses de la main droite. Quand le nuage disparaît tout à droite, elle regarde le ciel vide un moment.
Le temps est calme, sa tête elle, le devient. Clara a chaud sous son plaid devenu moite mais ne bouge plus. Elle se contente d'avaler sa salive et d'attendre le sommeil. Elle voit mais ne regarde pas. Elle sent sa poitrine qui gonfle et qui dégonfle au rythme de sa respiration. Une migraine entre les tempes et l'arrière du crâne lui fait penser qu'elle devrait s'hydrater. Elle entend mais n'écoute plus. Ses yeux piquent un peu, alors elle les ferment.
Le bruit de la sonnette la réveille. Clara cherche son téléphone du bout des doigts. Elle y voit 19h32, quatre appels manqués. Un second coup de sonnette la sort de son demi sommeil.
"Aurore ! Merde. J'arrive, Aurore !" crie Clara en direction de la porte tout en enfilant le jean qu'elle avait abandonné dans le salon avant de s'enfouir dans sa chambre. "C'est aujourd'hui que tu venais ?" demande-t-elle en ouvrant la porte. "Entre !"
"Non, je devais arriver demain, mais le covoit à annulé au dernier moment et le seul que je pouvais prendre démarrait ce matin. Alors me voilà. Je suis désolée." dit Aurore en posant sa veste sur la poignée de sa valise avant de s'asseoir dans le canapé. Elle regarde Clara et continue en pointant son téléphone du doigt. "J'ai essayé de te prévenir, mais tu ne répondais pas. Ca va toi ?"
Clara rougit surprise. Elle pourrait lui dire ce qu'elle vit. Lui demander de l'aide, peut-être. Elle voudrait tout lui dire. Elle se demande ce qu'Aurore pourrait bien lui dire. Et peut-être qu'elle a déjà bien assez à gérer avec sa vie à elle. Oui, je vais pas la surcharger alors qu'elle vient de faire quatre cents bornes. Ca peut attendre, pense-t-elle.
"Oui oui," finit-elle par répondre, masquée d'un sourire. "Je nous prépare un thé ? J'ai des petits gateaux aussi, ça te dit ?"
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janelher · 1 year
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« Automne malade »
Le ciel orangé
Se laisse emporter
Par des je t’aime très
Bientôt
Noël peut attendre
Nos cœurs en septembre
S’automnent et s’entendent
Tout seuls
Évitant les flaques
Mon sourire se braque
De peurs et de claques
Pourtant
Ma peine s’est éteinte
Mes envies distinctes
Volettent sans crainte
Vers tes yeux bleus clairs
Le ciel effacé
Cartable écaillé
Par mes je t’aime très
Bientôt
Ce tableau colporte
Un espoir, de sorte
Que la nature morte
De nous
Se mue en eau vive
Mi claire mi captive
Et qu’amour s’en suive
Venez
Colères sanguines
Et doutes en glycine
Frayeurs sous-marines
Vous pouvez entrer
Mon amour ne tousse
Que quand l’hiver mousse
Mais si tu me touches
Alors
Je sens sur mes lèvres
Mes larmes se taire
Tes bras me soulèvent
Brûlants
La saison des fables
Se terre, incapable
De lire une étoile
Sans toi
La saison des peintres
Se déchire, enceinte
De tes rages saintes
Et de mes dix doigts
La pluie ne bouscule
Que les cœurs qui hurlent
D’amours minuscules
D’abord
Aucune inquiétude
J’ai fait mes études
Au lycée Prélude
C’est bon
Je saurai nous vaincre
Mon encre est en nacre
Je m’ancre à tes frasques
Et toi
Aime-moi sans peine
Appelle-moi ta reine
Et je serai tienne
Jusqu’en au-delà
Le ciel orangé
Se laisse emporter
Mais je t’aimerai
Demain
Que la fête vienne
La haine s’en aille
Sans gêne, si tu m’aimes
Je t’aime
Ma tristesse est morte
Ta tendresse m’apporte
Des joies en cohortes
Venez
Colères sanguines
Et doutes en glycine
Frayeurs sous-marines
Vous pouvez entrer
Je suis tant aimée
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swedesinstockholm · 8 months
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13 janvier
cette nuit, obligée de rester allongée sur le dos comme une morte sous peine de douleur atroce j'ai décidé de construire un pipeline dans mon cerveau qui dévie toute pensée en lien avec r. vers mon show/ma performance je sais pas comment l'appeler, parce qu'avec tout le temps que je passe à penser à lui mon show devrait être monté en moins de deux. si j'avais commencé à faire ça au mois de juin à l'heure qu'il est je serais en pleine tournée mondiale et non dans le lit de m. avec mon dos cassé et ma tristesse.
14 janvier
ça va un peu mieux aujourd'hui, je suis sortie pour aller filmer des plans de la ville pour accompagner mon truc bizarre que j'ai fait sur garageband en décembre avec des accords de synthé superposés mal synchronisés et une de mes tentatives d'enregistrement de note vocale pour r. par dessus. c'est un peu moche mais ça m'a touchée alors je l'ai gardé tel quel. je voulais mettre la vue sur bruxelles depuis le palais de justice dessus mais il a commencé à neiger et on y voyait rien donc j'ai filmé la vue bouchée par le ciel blanc et la neige qui tombe et c'est beau aussi.
en marchant dans les rues je me suis dit que c'était vraiment pas une bonne idée d'être venue, ce mois de janvier est un désastre, j'arrive même plus à travailler. j'ai plus envie d'écrire, la poésie me sort par les yeux et tous les poètes et les poétesses sur instagram aussi, j'ai regardé des vidéo-poèmes sur youtube et je trouvais ça nul et trop cringe. alors je me suis embarquée dans une deuxième interview fleuve de chris weisman en duo avec blake mills et puis j'ai enchainé sur la série documentaire sur les beatles de peter jackson et des vidéos sur les enregistreurs cassette quatre-pistes et mille tutos sur le microkorg et d'autres trucs chiants parce que je suis en train de perdre la tête.
mais quand chris weisman parle de sa façon extrêmement prolifique de faire de la musique et d'enregistrer des albums ça m'a fait penser à ma pratique du journal et aux raisons pour lesquelles je le préfère parfois tel quel aux textes plus aboutis, plus travaillés, plus polis que j'écris ou que je pourrais écrire. il dit qu'il aime laisser les morceaux dans l'ordre dans lequel il les a enregistrés pour rester fidèle à la chronologie, parce qu'y a une continuité. le mec du podcast dit que ses albums sont comme une documentation de ses progrès, ou des photos de lui à un moment précis. il compose plusieurs albums par an comme moi je remplis plusieurs carnets et y en a un qui fait plus de 80 morceaux. il m'intrigue. il a un trouble obsessionnel compulsif et de l'anxiété mais il dit que quand il fait de la musique ses symptômes disparaissent, ils s'inversent même puisqu'il est pas du tout perfectionniste et qu'il est très rapide à faire confiance à ce qui vient et à dire c'est bon c'est bouclé et à passer au prochain morceau. il dit: i care about music but i'm not concerned. i'm very very concerned about taking an uber though. ça me fascine comment l'art peut modifier le comportement, comment il peut faire disparaitre tous les trucs qui nous bloquent dans la vie de tous les jours, parce qu'on est hors du cadre de la société justement. à un moment en parlant du fait qu'il fait pas trop de tournées et qu'il joue pas trop en live il dit it was very natural for me to stay home and dream et yes chris weisman.
a. m'a invitée à une soirée karaoké mais j'ai du lui dire que j'étais exilée ici, où je fais pas d'efforts non plus, je fais pas d'effort pour écrire aux gens que je connais vaguement, je fais pas d'effort avec les applis de rencontre, les trucs de meet up, etc, j'ai pas le courage. je préfère m'occuper toute seule et attendre que le temps passe. fierté de la semaine tout de même: jeudi en arrivant j'ai appelé ma toute première élève de luxembourgeois pour fixer un rdv pour notre premier cours et quand je me suis rendu compte qu'on l'avait fixé à ce dimanche et non le prochain je l'ai rappelée pour le reporter, sans me démonter. mais je me suis rendu compte qu'ils faisaient payer 49 euros le cours d'une heure en ligne et que moi j'étais payée que 27, ce qui est un peu de l'arnaque. mais ma vraie victoire de la semaine c'est que cet après-midi au palais de justice j'ai pas versé une seule larme, j'étais même pas mélancolique, et depuis quand ça m'était pas arrivé ça?
16 janvier
hier je suis pas sortie de nouveau alors que mon dos va mieux et quand je sors pas j'angoisse de pas être dehors. j'angoisse d'être dépressive. alors je fais des listes de ce que je fais dedans. je me suis lavé les cheveux, je les ai lissés, j'ai cuisiné, j'ai fait la vaisselle, j'ai envoyé un texte à la revue transat' et son rédacteur en chef m'a ajoutée sur ig dans la foulée, j'ai écrit à sylvain de la chorale, j'ai fait une vidéo d'extraits de la poétique de l'espace pour mettre sur mon site et j'ai écrit un petit texte pour l'accompagner parce que le film fund me demandait un lien vers mon oeuvre cinématographie ou audiovisuelle ayant connu une diffusion publique lol et puis j'en ai profité pour mettre mon site à jour et lui refaire une beauté (il est magnifique). et puis vers onze heures r. m'a envoyé un truc sur ig et je savais plus quoi faire. j'arrête pas de penser à la phrase the brain is a muscle. c'est une histoire d'entrainement. mon cerveau s'est trop habitué à voir régulièrement des notifs de lui sur mon téléphone et puis quand je les vois pas de plusieurs jours c'est comme un début de sevrage et ça me met dans la détresse. mais il me laisse jamais le temps d'aller jusqu'au bout et je dois recommencer du début à chaque fois.
bon à part ça aujourd'hui je suis sortie parce qu'y avait un grand ciel bleu soleil qui faisait une lumière très photogénique mais j'ai pas pris beaucoup de photos, j'ai marché jusqu'à tropismes où j'ai feuilleté un livre de maud joiret (je tombe toujours sur elle dans les librairies, la dernière fois chez exc j'étais tombée sur son texte en feuilletant sabir et ça m'avait bouleversée) et un de laurence vielle, ils étaient côte à côte, et en ouvrant celui de laurence vielle sur une page au hasard je suis tombée sur un poème où elle parle de son enfant et que parfois elle a la flemme de ressortir pour faire les courses le soir et elle peut pas laisser son enfant seul à la maison mais il faut bien manger et je sais plus ce qu'elle disait encore mais tout d'un coup j'ai pensé à r. et j'ai senti des larmes qui pointaient au fond de ma gorge. et puis je suis montée à l'étage et j'écoutais le libraire qui était au téléphone avec une revue et j'ai tendu l'oreille et c'était sabir! mais il était pas très sympa et il a transféré l'appel vers le rez-de-chaussée donc je suis redescendue pour suivre la conversation et j'entendais le téléphone sonner mais personne répondait et j'avais envie de leur dire mais répondez bordel! c'est sabir!
après j'ai essayé des sweats dans des friperies et j'ai acheté un petit pull sans manches rayé fluo à 3 euros 85 et puis je me suis retrouvée dans la rue des magasins de musique mais j'y voyais rien à cause du soleil et j'en garde un souvenir d'éblouissement blanc et de synthés intimidants (j'ai touché le korg minilogue) alignés dans la pénombre. au fond du magasin y avait un garçon qui jouait du piano moyennement bien mais mieux que moi. y avait pas de micro et j'ai pas osé rentrer dans l'autre magasin. et puis je suis passée à côté d'une voie ferrée et en arrivant en haut je me suis rendu compte que l'église que je voyais d'en bas c'était l'église qui restera pour toujours l'église où j'ai tenté de réparer mon coeur brisé en cherchant l'amour de jésus à une messe polonaise le lendemain de mon non date avec r. aujourd'hui ça fait un an tout pile qu'il est entré dans ma vie en me faisant des signes de la main dans l'obscurité.
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alexisgeorge24 · 11 months
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16 octobre :
J3 et ce matin le ciel est gris. Tant pis, je monte jusqu'à un col qui me donne la vue marketing du trek, à savoir 3 lacs de glacier qui se suivent au pied d'une chaîne de montagne couvert d'un glacier. Puis je redescend tranquillement jusqu'au prochain camping. Journée brève et mitigée à cause de la météo. Plus tard dans l'après-midi le ciel ce dégage et je me ballade autour du camping. J'essaie de tuer le temps comme je peux mais le paysage environnant est sublime donc ça va. J'établis par ailleurs un premier contact avec des humains du groupe avec guide qui fait le même trek que moi.
Bilan: 9km, 600m d+
17 octobre :
La J4 sera probablement la plus difficile du trek. Passage du col Trapecio situé à 5000m sous une pluie, puis grêle puis neige incessante. Il fait froid, aucune visibilité, j'ai un poumon qui a enfilé un gilet jaune, j'ai envie d'un chocolat chaud assis devant une cheminée avec le bois qui crépite, la manette de la switch à la main en train de jouer à Zelda et en sachant que le soir je vais manger une raclette (150g nature, 100g fumé, 100g ail des ours) du fromager du centre ville de Sucy, puis comme digestif un vieux rhum que je partagerai avec Jessica (elle ne prendrai certainement pas du rhum mais peut être un Kir). En attendant faut que je commence par redescendre de ce col. Arrivé au camping il pleut encore et je trouve refuge sous un gros rocher avec d'autres personnes du groupe dont je ferai la connaissance. Lorsque leur (2e) déjeuner est servi par leur cuisto sous leur chapitau ils me laissent seul à attendre que la pluie se calme pour que je puisse à mon tour monter ma tente. Je pense que je leur fait pitié, surtout après leur avoir dit en quoi consistent mes repas.
La pluie se calme, je monte la tente, je fais une sieste puis je me rappel que l'humain est un animal social. Je vais donc rejoindre le groupe pendant son "tea time" (bande d'enfoirés...). Et je sais pas comme ça s'est passé mais je me retrouve avec 4 personnes du groupe qui veulent monter au col San Antonio. A 500m d+... 1h avant la nuit... dans le brouillard total... Ils me font comprendre que c'est tout à fait normal si je ne veux pas les suivre étant donné l'énergie que je dois dépenser avec mon sac lourd... (bande d'enfoirés, mon sac est plus léger que mon ego). Arrivé au col évidement RAS et je cours redescendre (à la frontale) dans ma tente pour que je me fasse à dîner. Au moins ça m'aurait permis de m'endormir direct après manger.
Bilan: 15km, 1200m d+
18 octobre:
Au réveil c'est le guide du groupe qui vient me parler pour me recommander de faire le col San Antonio (oui, le même de la veille). Et me revoilà en train de le regrimper. Sauf que cette fois le ciel est dégagé et j'ai devant moi un vue incroyable, digne des plus beaux paysages d'Iceland tellement les couleurs sont variées! La descente se fait tranquillement sur 15km où je rejoins le village de Huyallapa. Je retrouve le groupe avec qui je suis désormais à l'aise et je loge au même hostel que eux. Mini confort avec WiFi, électricité pour les batteries quasi à plat, douche, bière, et DEUX vrais dîner (un que je commande et un 2e que le cuisinier du groupe m'offre gracieusement). Le logement est assez folklorique, ma chambre est située dans une arrière cours avec les mules qui ont chié partout, la douche est partagée des arraignés, le matelas du lit est aussi plat que même un platiste n'aurait pas nié sa courbure, tout est très sale et je dors dans mon sac de couchage.
Bilan: 17km, 600m d+
19 octobre :
J6 est aujourd'hui c'est quasiment que de la monté jusqu'au prochain camping. Il fait beau, je prends mon temps, belles vue sur les glaciers que je contourne, un chien errant me tient compagnie depuis Huayllapa. Je fais en petit bonus un sommet que le guide me conseil de faire. Faut dire que je suis assez surpris de ce guide qui me traite comme si je faisais partit de ses clients qui ont payé. On passe même 30min à marcher ensemble et à papoter. L'expérience que j'avais des guides au Pérou était mauvaise, aucun ne voulant me montrer la direction à prendre si je n'étais pas dans son groupe.
Après-midi midi, comme d'habitude, j'essaie de faire passer le temps sous ma tente.
Bilan: 12km, 1400m d+
20 octobre :
La nuit il a fait bien froid, ma tente a complètement gelé et on dirait du carton au réveil. Sinon il fait beau et ça tombe bien, au programme il y a un col à passer qui donne des panoramas sublimes sur sommets, glaciers, lagunas.
Arrivé au camping, dernier raquette avec 30 soles pris par la "communauté" pour "entretenir les lieux". 220 soles en tout (sur 280 normalement, j'ai du passé pour faire parti du groupe que je suis et on m'aurait oublié). 70euro tout de même pour absolument aucun entretien du site (à part des toilettes sauvages improvisés), pas de nettoyage des campings (les déchets, même plastiques, sont brûlés sur place, quand ils sont ramassés...), les chemins sont des chemins de mules déjà existants, bref, une arnaque sans nom, du jamais vu.
Je me ballade autour du lac du camping et j'en rejoins un autre plus en altitude pour m'approcher d'un glacier.
Bilan: 17km, 700m d+
21 octobre:
Dernier jour de trek et pour fêtez ça je ne prends pas le chemin le plus rapide mais je monte jusqu'à un col à 500m d+. Les vus sont pas des plus belles mais je profite des derniers instants seul dans ces montagnes. De retour à Llamac je retrouve le groupe et je peux même prendre leur bus privé direct pour Huaraz (pour 60 soles, honnêtes). A Huaraz c'est lessive, douches, chiffa, bière, pisco, hamburger.
Bilan totale Huayhuaysh :
107km, 6300m d+
22 octobre :
J'ai un poussé sur le pisco la veille et j'ambitionnais de faire une journée culturelle en visitant le site de Chavín de Huantar. Le réveil à 8h00 me fait mal, tout comme les 3 heures de route jusqu'au site archéologique. 2 heures de visite guidée pour en apprendre sur le quotidien de cette civilisation pré-inca, c'est intéressant et le trajet depuis Huaraz ce fait dans le parc de Huascaran. Le soir je prends un bus de nuit pour Lima.
23 octobre :
Arrivé bien reposé à Lima à 8h00, j'enchaîne avec le musé Larco qui présente une collection de céramiques, tissages, bijoux, armes, etc, précolombien, le tout dans une scénographie très captivante. On peut même visiter le dépôt du musé où sont regroupés 45000 pièces. Sans surprise, le musé est privé, à ce demander si la fonction de ministre de la culture existe dans ce pays.
Puis je prends un bus pour Cusco; temps de trajet estimé: 22h !
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undercaine · 10 months
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101 – L’ange
Chaque nuit, dans le sablier,
Je rêve des visions à travers la vitre,
Chaque matin, dans ces petit nuages blancs,
Je rêve des promesses dans les robes,
À croire les grands penseurs, ces plumes,
Les choses sérieuses sont imprimées,
Noir sur gris,
Mais moi, je préfère les légèretés,
Bleues sur blanc,
Celles qui flottent devant mon nez, sans manières,
Celles qui défient les peurs, avec leurs doigts,
En ne caressant qu’une peau qu’elles aiment,
Le soleil, en cercle, arrange une fabrique de poésie,
Et alors, je me mets à imaginer
Un avenir à venir, qui patiente, qui prépare,
Je ne désire pas ces grands panneaux,
Qui mentent aux âmes calcinées,
Je m’en détourne, et je mise toute ma bourse,
Mon entièreté, mes futilités,
Sur ce rêve, que dis-je, cet avenir,
Dont nous parlions, entourés des ondes,
Et qu’importe le décor, ce n’est pas le temps qui manque,
Mais, des sidus, mon étoile, mon ange,
Je l’attends en comptant les feuilles,
Qui s’empilent sur mon bureau,
Des vers que je marmotte,
Qui parle d’amour, sans jamais parvenir
À en rendre compte son ampleur,
Mais qu’importe, je patiente,
Jusqu’au moment où je pourrai
Te voir à nouveau,
Cet ange aux yeux d’une profondeur marine,
Des cheveux d’or tissés dans ce fil
Qui mène jusqu’à l’Élysée,
Et dans ta voix, celle des muses de Gaïa,
Je me souviens de tes mots,
Vibrant dans l’écho de ta passion,
Et lorsque j’attends tes partitions,
Dans le crépuscule, comme dans l’aube,
Je ressens presque, tes doigts au bout des miens,
Dans une caresse intime, rosée des joues,
J’espère parvenir à réconforter ton âme,
Sans attendre que la voie lactée tombe,
Mais tout du moins, que tu sourisses timidement,
Et des étoiles dans le ciel,
Des dieux au-delà des terres,
Des mirages qui parcourent les rues,
Il n’y a bien que toi,
Que je désire enlacer,
Au diable les jardins suspendus,
Il ne nous suffit qu’un bout d’herbe,
Sur lequel s’asseoir minuit venu,
Pour parcourir un destin dont nous seul
Connaissons les secrets,
Peut-être bien que je suis pauvre de possessions,
Pauvre de ce que d’autres poursuivent,
Cependant, je suis riche de légèretés,
De ces petits rêves, que je rends réels,
Véritables, au matin de tes rires,
Alors pour toi, je te promets tes désirs,
Car, il n’y a bien qu’eux qui m’importent,
Viens ! Prends ma main, et suis-moi,
Au sortir du solstice d’hiver,
Les peines sont dépassées,
Et dans ce petit champs que seul moi sais,
Dans la nouvelle année, le sablier neuf,
Il y a cette fleur blanche,
Que je ne montrerai qu’à toi,
Mon ange de la vie.
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alexar60 · 2 years
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L’enfant des fées (3)
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Les deux premiers épisodes sont disponibles ici.
Malgré le tonnerre, Louis oublia sa vie dans ses pensées. En fermant, les yeux, il revivait une journée, un beau dimanche passé à la campagne. Il marchait avec Armande à ses côtés. Son épouse, habillée d’une longue robe et d’un grand chapeau, ne sortait jamais sans une ombrelle. Elle aimait ce paysage viticole du sud de Nantes. Ils marchaient presque main dans la main, tels des adolescents amoureux transis.
Le jeune commissaire de police entendit, plus loin, des enfants jouer. Le sourire apparut sur le visage boueux du soldat fatigué. Il se souvenait d’Henriette, son ainée. Elle ressemblait énormément à sa mère avec la même forme ovale du visage, les mêmes yeux bleus et un sourire identique. Tout le monde disait qu’elle sera le portrait craché de sa mère quand elle sera plus vieille, jusqu’à avoir son caractère trempé. Ce jour, elle s’était faufilée en compagnie de son petit frère dans les vignobles. Ils couraient, jouaient, un peu déçus de ne pas trouver de raisin à picorer.
-          Jules, cesse de te rouler à terre. Tu salies ta chemise, cria Armande.
Mais le garçon se fichait complètement de ressortir tout crotté. Il frotta ses genoux poussiéreux, puis il repartit rejoindre sa sœur. Leur père rit. Il taquina tendrement sa femme pour sa manière de se faire respecter. Elle soupira en levant les épaules. A son regard, Jules passerait un mauvais quart d’heure en rentrant à la maison.
Les craquements dans le ciel devinrent de plus en plus intenses. Il était noir, mal éclairé par des étoiles filantes qu’on pouvait distinguer dès que la fumée se dissipait. Mais elle ne se dissipait jamais. Il entendit quelques voix tremblantes autour de lui. Une prière…des bruits de pas…Un ordre…Alors, Louis retourna dans son passé.
Blandine était magnifique avec un nœud rose dans les cheveux. Elle ne comptait pas encore un an de vie et restait assise dans le landau poussé par la nourrice. C’était une fille de paysan, venue à Nantes pour échapper à la dure vie des champs. Marie-Anne avait choisi Nantes plutôt que Paris contrairement à ses amies. Louis se doutait que c’était pour accompagner un amoureux, un gars des chemins de fer. Elle était plutôt jolie, si ce n’est cet affreux accent breton.
Peut-être parce qu’elle était la plus jeune, ou parce qu’elle lui ressemblait, la dernière de ses enfants restait sa préférée. Sa petite pupuce, comme il aimait l’appeler. Elle souriait tout le temps, elle voulait qu’il la porte chaque fois qu’il approchait de son landau. Alors, il s’amusait à faire des grimaces. Ce jour-là, il avait surpris sa belle-famille, en donnant la bouillant à sa fille. « Nourrir les gamins reste une affaire de femmes ! », avait balancé son beau-père.
Une pluie d’explosion réveilla Louis. Il était au milieu d’une tranchée. Ils étaient tous à attendre, le dos collé contre les sacs de terre. Ils tremblaient, se passant les bouteilles de pinard pour se donner du courage. Louis regarda son supérieur. Ce dernier surveillait sa montre, il porta un sifflet à la bouche. Avec son rôle de commissaire de police, il aurait dû être lieutenant comme lui. Mais le rapport d’un juge le dégrada au rôle de sergent.
Il connaissait la cible, il savait où foncer. Surtout, il savait ce qu’il y avait en face. Son voisin tendit une bouteille. Alors, il fit comme tout le monde, il but une gorgée de ce picrate. Puis il pensa à sa famille. Il pensa de nouveau à Armande, à ses caresses quand ils faisaient l’amour. Il se souvint du goût de ses baisers sur la bouche, oubliant ainsi celui du mauvais vin. Il pensa à Henriette. Il se rappela bêtement d’une histoire pour la faire dormir. C’était un conte de fées. Il pensa à Jules et au jour où il apprit à jouer du cerceau. Il pensa à Blandine. De son jour de naissance…de l’immense douleur, du visage en sueur de sa femme allongée sur le lit conjugal. Il se rappela qu’il s’est senti petit et fragile lorsqu’il prit sa fille dans les bras. Il n’avait pas connu ce bonheur pour les deux premiers. Il n’était pas présent à leur naissance.
Soudain, le silence ! C’était pour très bientôt! Puis, un long sifflement déchira les cœurs. Les poilus se jetèrent sur les échelles. Les agneaux partaient à la boucherie !
Les hommes tombaient, fauchés par la mitraille, avant d’avoir atteint la première ligne de barbelés. Louis réussit ce miracle. Il s’allongea à côté de cadavres en putréfaction, oubliés lors des charges précédentes. Il y avait des français, des allemands…des corps dans de sales uniformes troués. Le fil remua subitement avant de bouger.
-          Aide-moi, cria Marcel étendu à sa gauche.
A l’aide d’une tenaille, Son compagnon coupa le fil tenu par Louis. Ses mains sentirent les piques égratigner sa peau. Il prit ensuite une grande inspiration avant de se lever. Il aperçut l’objectif. Alors, il courut à côté de Marcel et d’autres camarades. Il courut en oubliant sa famille, en pensant à survivre. Les mitrailleuses continuèrent leur massacre.
Il était devant eux, à attendre les bras en l’air. La statue était tout ce qui restait du calvaire. Avant la guerre, il régnait au milieu d’un croisement de routes. A ce moment, il n’était plus qu’une pâle copie de statue grecque amputée de quelques membres. Le Christ attendait tel un cul-de-jatte qu’on l’aide à quitter cet enfer. Enfin, Louis arriva à sauter dans un trou à côté de l’idole, sans se soucier de possible présence de gaz moutarde. Puis, il attendit parce qu’il n’était pas possible d’aller plus loin.
L’objectif ne pouvait être atteint. Soudain les allemands arrêtèrent de tirer. Il entendit crier. Il reconnut le sifflet du lieutenant et sa voix qui répétait: « retraite ! »
-          Tout ça pour ça ! ragea-Marcel situé dans un autre trou.
Et le tonnerre retentit ! Des sifflements précédèrent les explosions. L’artillerie des poilus visaient tant bien que mal les tranchées allemandes. Dès lors, Louis comprit que les vert-de-gris étaient en train de contre-attaquer. Il porta son fusil contre sa poitrine, et il pria en observant la statue au-dessus de sa tête. Il espérait juste une chose : pas de corps-à-corps.
L’artillerie décimait l’ennemi qui ne réussit pas non plus à franchir leur première ligne de barbelés. Les soldats demeurèrent coincés dans le no man’s land à attendre que cela se passe. Les bombes fusèrent, elles éclatèrent sans se soucier de la couleur de l’uniforme. Elles tuèrent dans les deux camps. Et Louis attendait son tour.
Le bombardement dura une quinzaine de minutes. Le silence s’imposa tout à coup. C’était un silence glacial qui ne dura pas car les appels à retourner dans leur base, les râles des mourants, les cris des blessés graves réalisant avoir perdu un morceau…tout incita Louis à retourner dans ses souvenirs. Il voulait embrasser sa femme. Il rêva de voir ses enfants grandir. Il espéra tenir le bras d’Henriette, lorsqu’elle entrera habillée d’une magnifique robe de mariée dans la basilique Saint Nicolas. Il imagina Jules en bon avocat ou politicien. Et chose étonnante pour son époque, il vit dans un flash que Blandine deviendrait la future Marie Curie.
Il réalisa qu’une grande lumière venait de l’éblouir. Aussitôt, il ferma les yeux puis les cligna les paupières cherchant à retrouver la vue rapidement. Lorsqu’il reconnut le christ, il entendit d’étranges petits bruits. Cela semblait venir de la terre, comme des grignotements, comme si on creusait la terre. Il écouta plus attentivement et crût discerner quelques voix…Des petites voix dont il n’arrivait pas à comprendre la langue.
Quelque-chose surgit tout-à-coup en tombant dans le trou. Il brandit son fusil pointant sa baïonnette pour se défendre jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il s’agissait d’un français.
-          Vous n’êtes pas blessé, Sergent ? demanda le seconde classe.
-          Non, juste mon orgueil ! répondit-il.
Les deux hommes retournèrent dans la tranchée en courant. Personne ne tenta de les empêcher car en face, ils faisaient de même, ramassant au passage des blessés. Le lieutenant, le visage couvert de boue commençait à recenser les restes de sa section. La mine triste, il passa, devant le sergent Louis Macé. Ce dernier n’eut aucun mot. Il ne le salua pas non plus. Il préféra retourner dans ses souvenirs.
Alex@r60 – mars 2023
Photo : Le Christ des tranchées de Neuve-Chapelle.
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claudehenrion · 11 months
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Retour à Ravenne
Une des rares choses que j'ai trouvées agréables pendant mon exercice de ''retrait de la vraie vie pour cause de désespoir profond'', c'est la possibilité de pouvoir rêver à des hypothèses qui ne font normalement pas partie de mes soucis quotidiens. Par exemple, je n'ai jamais le temps de me poser des questions comme : ''Le monde allant si mal, où ai-je envie de me réfugier, pour attendre la fin ?''... Sorti des poncifs incontournables (''les villes où je pourrais vivre, hors Paris, sont Rome et Athènes'' –auxquelles j'ajoute, moi, mon cher Rabat, unique objet de mes désirs secrets), on est très vite essoufflé. L'île Maurice, peut-être ? Et au delà ?
C'est lors d'une de ces ''rêveries d'un promeneur solitaire'' que m'est revenu, brutalement, un souvenir en forme d'éclair : Ravenne, à laquelle tant de moments d'extase m'attachent. On a beau avoir été prévenu par des parents ou des amis qui y ont été avant vous, l'électro-choc culturel, historique, esthétique et autres est assuré. En venant de Rome, il a d'abord fallu traverser ce désert humain et artistique qu'est la côte entre Ancona et Cesenatico : un étalage de toute la laideur, la vulgarité, la prétention, le néant dont est capable notre époque. Des foules immenses, heureuses de leur ''laisser-aller'', des hordes de caricatures déguisées en touristes, des tenues ''négligées'' par millions, des usines à malbouffe par centaines de milliers, des hôtels moches par dizaines de milliers, des SUV trop gros par milliers... tout est laid, vulgaire, raté... Au loin, le rocher de San Marino domine à pic ce paysage désolé, mais n'intéresse personne : il est trop loin du bruit et des ''boum-boum'' des sonos trop fortes...
On manque d'abandonner lorsque cela se transforme en marécages plus ou moins asséchés, assez désespérants, car on a l'impression qu'ils ne vont jamais finir... Et tout-à-coup, un panneau, à droite, inespéré : ''Ravenna, 3 km''. Zut : Il est trop tard pour découvrir la ville. Un autre panneau, en face ''Lido di Ravenna, 1 km''. Le temps de trouver un hôtel les pieds dans l'eau, de piquer une tête dans l'Adriatique et de louer ''una Vespa'' pour pouvoir se prendre pour Gregory Peck et Audrey Hepburn dans ''vacances romaines'' (l'obligation de porter des casques –rouges dans ce cas-- garantissant que le rêve ne durera que quelques secondes !), et on est prêt pour la visite.
Et c'est là que le ciel vous tombe sur la tête : tout est beau, tout est grandiose, tout est à dévorer des yeux... Cette petite ville portuaire du delta du Po, de nos jours endormie et un peu boudée par les hordes assoiffées de vide ensoleillé et de nuits passées à se trémousser en rythme, fut en d'autres temps la seule ''charnière'' entre l'Empire romain d'occident, en chute vertigineuse, et l'Empire byzantin, alors au faîte de sa gloire. Devenue Capitale à la place de Rome, elle a entretenu pendant près de trois siècles l'héritage gréco-latin, devenant un foyer de maintien et le creuset de ce qui sera l'Europe.
Dans un ballet étourdissant –dont les traces s'étalent devant vous à chaque tour de roue de votre ''Vespa''-- apparaissent et disparaissent des empereurs éphémères, des rois barbares (germains, burgondes, wisigoths, voire huns), des généralissimes félons et des nobles exarques, des archevêques simoniaques et des cardinaux sans points éponymes (mais empêtrés dans le débat mortel du ''filioquisme'' qui offrira, un peu plus tard, Constantinople à l'islam... et nous à un futur peu prometteur), des architectes de génie, des créateurs de merveilles et des bâtisseurs pleins d'une foi évidemment d'inspiration divine, qui vont donner naissance à un monde nouveau dont la beauté vous explose littéralement au visage, dans un mariage réussi entre Rome, Byzance, Athènes, Jérusalem et tout le ''mare nostrum', dont Charlemagne s'inspirera (entre 793 et 813) dans la construction de sa Chapelle Palatine à Aix --dans laquelle il voudra être enseveli. en 814.
Décrire les monuments dignes de visite est inutile : d'abord parce que nous sommes dans un Blog, pas dans un guide touristique, et ensuite parce que... ils le sont tous ! En revanche, j'ai envie, en me replongeant dans les souvenirs de ces heures bénies, de vous expliquer le besoin que ces rues créent de vous faire revivre des moments de cette antiquité finalement proche (ou : rendue plus proche, grâce à elle) : c'est un temps peu connu de notre histoire, les programmes officiels ayant quelque peu tourné le dos à l'Empire byzantin. Outre Ravenne, j'ai ressenti cette attirance pour revivre l'épopée de Byzance-Constantinople dans les déserts de Syrie ou de Jordanie, où je ne pouvais me décider à quitter telles ruines de cités qui avaient été immenses (des arènes avec 15 000 places, ça implique des vraies ''villes'', avec cent mille habitants et plus !). Il faudra la poussée furieuse de l'islam pour mettre le mot ''fin'' sur cette merveilleuse aventure.
En 1453, Constantinople assiégée par Mehmet II el-Fatih (= le Conquérant) et sentant le danger de cette terrible menace, à supplié Venise, alors immense puissance maritime, d'envoyer sa flotte de galères pour desserrer l'étau. Mais l'une était ''filioquiste'' et l'autre, pas et cette querelle sur une préposition adverbiale (''par'', pour l'un, ''et'' pour l'autre !) a entraîné la fin du grandiose Empire byzantin... et a coûté aux générations suivantes un demi-millénaire (pour le moment) de malheurs, de contraintes, d'épreuves, de guerres (et de terrorisme !) et, depuis peu, de drames indescriptibles liés à la violence inhérente à l'Islam. L'histoire n'étant parfois qu'un éternel recommencement, fasse le ciel qu'une redite du destin de Ravenne (par exemple autour des mots ''amalgame'', ou ''migrant'' en lieu et place du ''filioque'' d'alors) nous soit épargnée, à nous et à nos descendants !
H-Cl.
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murmuur-vanilja · 1 year
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Où sont les mauvaises nouvelles quand on les attend sans prévoir de les accueillir ?
Doucement, je rouvre mes yeux lorsque le soleil me fait part du début d’une nouvelle journée. Je ne me souviens de rien, et l’espace d’un instant, je ne peux ni bouger ni respirer — soudainement, comme précipité par un hier qui a fait son chemin dans mon esprit, c’est l’anxiété qui me met debout. Je cherche des nouvelles, je parcours la boîte aux lettres, un pull mal enfilé comme seule tenue. Aujourd’hui encore, il n’y a pas de mauvaises nouvelles. Cela signifie-t-il qu’il va mal ? Cela signifie-t-il qu’il va bien ? Les dictions qui visent à dire que s’il n’y a rien cela n’est pas négatif ne sont que des ignorants — que faire de tous ceux qui refusent de parler jusqu’à se briser en éclats ? Je penche la tête contre le mur. Moi non plus, je n’ai pas donné de mauvaises nouvelles, mais mes jambes peinent à me promener, même pour des voyages au sein même de la maison. Comment prendre soin de moi dans l’ignorance ? Je ne tiendrai plus longtemps, et face au miroir, il ne subsiste que joliesse ; la hardiesse, je ne saurais dire ce qu’elle est devenue. Peut-être que moi aussi, je me suis brisé en éclats lorsque que je ne pouvais pas parler. Je pointe les cieux d’un doigt plein d’espoirs, pourtant tremblant, et quelques mots s’échappent de mes lèvres bien silencieuses. « Est-ce qu’on s’en remet, un jour ? »
J’espérais une réponse du soleil ou du vent, une réponse qui vienne de ce ciel que je ne vois plus comme un ennemi depuis que j’ai repris de mon autonomie. Si je parlais de mon passé, je ne sais pas si je pleurerais ou si je me figerais. Si j’en parlais… je me demande à quel point tout cela est bien rangé dans ma biographie, et à quel point il est encore capable de se renverser et de tacher mon présent. Ce qui est certain, c’est qu’à une époque, j’ai cru les étoiles de moqueurs bourreaux, montrant le futur auquel je n’avais aucun accès. Finalement, je pensais que je serais mort, aujourd’hui. Je ne le suis pas. Un nouveau regard au miroir, encore, ma tête penchée contre le mur, encore ; il ne faut pas dire de moi que je suis fort parce que je suis en vie. Je suis faible parce que je viens seulement de commencer à vivre, les années précédentes n’étaient qu’un vague sens de survie, qui elle-même n’avait pas de sens. Je trouve pourtant ça beau, l’herbe fraîche sous mes pieds, la limonade à siroter, un wrap de poulet au diner. C’est beau, mais c’est encore irréel. Je ne suis pas le seul à avoir commencé à vivre. C’est tout un pan de notre génération qui partage les sentiments qui me parcourent au matin, qui me hantent doucement au soir, avant de me laisser bercer à un sommeil paisible pour la première fois. Si je ne suis pas seul, peut-être que l’absence des mauvais augures est enfin le signe qu’il n’y a pas à s’inquiéter outre mesure. Pourtant, je me surprends encore à aller à la rencontre des mauvaises nouvelles, à les attendre, comme si c’était un destin inévitable. Elles ne viennent pas, je ne me détends pas. Pourtant, si elles venaient, je ne saurais pas les supporter, car la hardiesse, je ne saurais dire ce qu’elle est devenue. Je ne veux plus mourir, mais j’ai tellement de questions que je ne me pose pas. Ce sont plutôt des questions qui existent à travers moi ; je les incarne par ma seule vie. Je les partage, probablement. Finalement, au-delà de simplement s’en remettre, au-delà de retrouver un peu de force pour pouvoir supporter cent fois moins que ce que j’avais du supporté autrefois, sans en avoir le choix, il y a des jours où j’erre. Des jours où j’existe sans être là, des jours où j’ai oublié que j’avais commencé à vivre, et où je recommence à essayer de survivre — il n’y a plus rien à quoi survivre. Il y avait donc une suite après la fin, car ce n’était pas la fin. Cependant, il semblerait que ce ne soit pas tout à fait le début non plus. Moi, lui, et bien d’autres encore, si nos vies étaient une série de livres, alors c’est comme si nous avions soudainement fait notre apparition au tome deux sans connaître le un. Comment, dans ces conditions, doit-on vivre, quand tout portait à nous faire croire que nous n’apparaîtrions jamais ? J’aime la vie, mais je n’en connais rien. J’aime apprendre à la connaître, mais parfois tout est si lointain. Je penche la tête contre le mur, je regarde le miroir, je pointe le ciel du doigt. « On s’est sauvés, mais on n’est pas encore tirés d’affaire. Moi, je crois que ça viendra. » Le vent a soufflé. Cela ne voulait rien dire. Mais moi j’ai voulu croire que ça avait un sens. Alors aujourd’hui, si je suis incapable de soudainement arrêter de m’attendre au mal, je vais aussi commencer à attendre le bien.
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my-chaos-radio · 1 year
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Release: March 18, 1991
Lyrics:
Nager dans les eaux troubles
Des lendemains
Attendre ici la fin
Flotter dans l'air trop lourd
Du presque rien
À qui tendre la main
Si je dois tomber de haut
Que ma chute soit lente
Je n'ai trouvé de repos
Que dans l'indifférence
Pourtant, je voudrais retrouver l'innocence
Mais rien n'a de sens, et rien ne va
Tout est chaos
À côté
Tous mes idéaux : des mots
Abîmés...
Je cherche une âme, qui
Pourra m'aider
Je suis d'une
Génération désenchantée,
Désenchantée
Qui pourrait m'empêcher
De tout entendre
Quand la raison s'effondre
À quel sein se vouer
Qui peut prétendre
Nous bercer dans son ventre
Si la mort est un mystère
La vie n'a rien de tendre
Si le ciel a un enfer
Le ciel peut bien m'attendre
Dis moi,
Dans ces vents contraires comment s'y prendre
Plus rien n'a de sens, plus rien ne va
Tout est chaos
À côté
Tous mes idéaux : des mots
Abîmés...
Je cherche une âme, qui
Pourra m'aider
Je suis d'une
Génération désenchantée,
Désenchantée
Songwriter: Mylène Farmer
Tout est chaos
À côté
Tous mes idéaux : des mots
Abîmés...
Je cherche une âme, qui
Pourra m'aider
Je suis d'une
Génération désenchantée,
Désenchantée
SongFacts:
👉📖
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r3d-spirit · 1 year
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Les hommes.
Une réelle addiction. Et sa vie en était devenue dépendante. Une vraie drogue, qui la poussait à bout, dans les pleurs ou dans la rage. Surtout dans la rage. À vrai dire, elle avait exaucé son veux d'il y a un an : "ne pleure plus jamais, surtout pas pour un homme". Maintenant qu'elle était là où elle était, elle aurait voulu de nouveau pleurer. Parce que la rage qui avait remplacé sa tristesse lui faisait vivre bien pire que ce qu'elle aurait imaginé.
C'était un cycle.
Tous d'abord, un jour elle trouve quelqu'un. Un homme généralement mature, pas toujours gentil mais souvent pas vraiment méchant non plus. Parfois un peu narcissique.
Elle le trouve attirant. Rapidement, son quotidien devient plus amusant en pensant à lui. Elle essaie d'avoir des conversations et des moments ensemble. Ça dure généralement une semaine.
Puis le piège se referme sur elle. Parce qu'à présent, chaque moment seule devra être comblé. Petit à petit, elle se met à espérer la prochaine rencontre. Elle tient à avoir l'air attirante. Elle est impatiente. Elle a hâte. Trop hâte. Elle fait tout pour le voir le plus souvent possible dans la limite du normal.
Puis ensuite ce n'est plus suffisant. La nuit il faudrait qu'il soit là avec elle. Les moments passaient ensemble lui semblent de plus en plus courts. "Tu pars déjà ?" Ce n'est pas assez. Ça ne lui procure plus rien. Il faudrait qu'il soit plus là, tout le temps là. Elle est triste. Elle se sent seule. Quand elle est avec lui, elle commence à avoir l'impression d'être invisible. Et quand elle est de retour avec seulement elle-même, des pensées noires l'envahissent comme une nuée de corbeaux.
Elle se ressaisit. Elle doit combler ce manque. Alors elle va chercher à le voir même quand il ne veut pas. Si il ne le sait, il n'y aura de problème. Elle l'observe. De plus en régulièrement. Puis elle cherche des informations sur lui, pour lui donner l'impression qu'il est avec elle. Et surtout pour répondre au besoin de son âme qui crie son nom et qui veut le voir partout. Elle commence à penser à détourner son emploi du temps ou des visites pour qu'il vienne plutôt la voir. Elle envisage la possibilité de se faire mal pour attirer son attention. Les jours passent et la pression monte. Elle pourra devenir exactement comme il voudrait.
Elle veut son portrait partout, dans sa chambre, dans la salle de bain, dans le salon, sur la porte d'entrée. Elle veut son prénom écrit partout. Sur ses carnets, sur ses livres, sur son téléphone ou sur ses murs et surtout sur sa peau. Elle ne sait plus comment contrôler son amour. "Pourquoi il ne vient pas avec moi ?"
Elle commence à comprendre qu'il ne l'aime pas et que ça ne pourra pas changer. Ou alors qu'il ne l'aime pas comme elle voudrait. C'est une trahison. Elle lui donne la terre et le ciel et il refuse tout. "Comment ose-t-il ?" Elle doute d'elle même. Peut-être n'est-elle pas à assez belle ou assez intéressante. Elle essaie de changer mais elle n'y arrive pas. Elle ne parvient plus à cacher le monstre qui la dévore constamment. Ce monstre appelé Amour ou plutôt Obsession. C'est à lui de l'aimer. "JE SUIS SUPÉRIEURE COMMENT NE PEUT IL PAS LE REMARQUER" Elle ne sait plus si elle est Dieu ou si elle est au contraire un déchet sur le trottoir. Elle se dit qu'elle est légitime de tout avoir, qu'elle devrait être au sommet. Mais si elle mérite ça, pourquoi il ne l'aime pas ?
Elle réalise que non, elle n'est rien. Elle ne pleure plus mais elle voudrait. Elle voudrait se laisser aller sur l'asphalte. Attendre qu'une voiture passe. Elle voudrait arrêter son cœur qui lui fait tant de mal. Puis elle explose de rage et de regret. Elle hurle, elle casse et elle coupe.
Et ensuite plus rien. Elle n'est plus rien. Le temps passe, monotone.
Un jour elle trouve quelqu'un.
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