#le chef du personnel annonce à un candidat :
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Après un long entretien d’embauche, le chef du personnel annonce à un candidat : - Je ne suis pas sûr que votre profil corresponde à la personne que nous recherchons. Mais de toute façon, on vous écrira ! Déçu, le gars répond : - Merci quand même monsieur…Euh… Monsieur ? - Monsieur Convert. Mon nom est Convert. - Ah oui, pardon. Je ne me souvenais plus de la couleur !
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Dune streaming film VF (français) complet gratuit
Dune Regarder Film - https://dune-vf.blogspot.com/
L'héritier de la célèbre maison des Atréides, Paul, se rend avec sa famille sur l'une des planètes les plus dangereuses de l'Univers - Arrakis. Il n'y a rien ici que du sable, un soleil brûlant, des monstres géants et la principale cause des conflits intergalactiques - une ressource incroyablement précieuse appelée mélange. À la suite de la prise du pouvoir, Paul est obligé de courir et de se cacher, et cela devient le début de son voyage épique. Le monde hostile d'Arrakis lui a préparé de nombreuses épreuves difficiles, mais seuls ceux qui sont prêts à affronter leur peur sont dignes de devenir l'élu.
Mon appréciation de Dune va à l'encontre de tous les algorithmes connus de l'homme. Sur le papier, ce n'est pas un film pour moi. Science-fiction dure avec sabotage politique interstellaire ? Passe. Des sociétés secrètes avec des super-pouvoirs et une figure christique adolescente ? Ce sera un non de ma part, mon pote. Mais je serai damné si je ne me suis pas amusé à regarder les 2 heures et 40 minutes.
En apparence, c'est un opéra spatial sur le destin, mais tissé dans ce cadre familier est une discussion philosophique sur les dangers des figures de sauveur. Ou à tout le moins, c'est ce qu'il vend dur pour sa seconde moitié. Dune a longtemps été considéré comme un roman impossible à filmer, mais nous y sommes. Et n'ayant jamais lu un mot de ce roman, je suis convaincu que ces deux films sont la seule adaptation du célèbre classique de Frank Herbert dont nous aurons jamais besoin. Dune de Denis Villeneuve a célébré sa première nord-américaine au Festival international du film de Toronto 2021. Cliquez ICI pour suivre notre couverture complète du festival et assurez-vous de nous faire savoir si vous êtes excité de voir Dune (et si vous avez envie de justifier pourquoi je devrais enfin lire ces foutus livres) sur Twitter, dans le Nightmare on Film officiel Street Subreddit, et sur Facebook dans le Horror Movie Fiend Club !
Si vous n'avez pas lu les livres Dune de Frank Herbert et que vous ne pensez pas être le public cible de Dune de Denis Villeneuve, cette critique est pour vous. Je n'aime pas les histoires épiques, je ne suis pas dingue de la science-fiction / des trucs médiévaux / fantastiques durs, et j'esquive les appels constants de mes amis à lire les livres depuis des années. Mais voici la chose… J'ai vraiment creusé ce film dang. Je ne sais pas si c'était la présentation IMAX, la simplification sournoise du monde complexe d'Herbert, ou la moitié d'un comestible que j'avais avant d'entrer, mais j'ai apprécié le diable de ce spectacle de science-fiction de 165 millions de dollars.
Vous avez probablement déjà entendu dire que Dune est, en fait, Dune: Part One. C'était une déception immédiate pour moi, personnellement, mais il est assez évident même dans les dix premières minutes du film qu'essayer de bourrer toute cette saga dans un seul film serait un cauchemar (voir: David Lynch's Dune). Du côté positif, Dune est également un candidat parfait pour l'approche mini-série/multi-saisons, nous devrions donc tous remercier nos chanceuses étoiles que nous ne sommes pas sur le point de nous retrouver avec une autre adaptation trop allongée. Alors, de quoi parle Dune ? Il serait peut-être plus facile de le considérer comme un croisement entre Star Wars et Game of Thrones. C'est très politique et construit comme un jeu d'échecs, mais il y a aussi des vers des sables géants qui mangent des gens, Stellan Skarsgård (The Girl With The Dragon Tattoo) lévitant dans un gros costume et Jason Momoa (The Bad Batch) comme un dur à cuire absolu. TLDR ; Il existe une planète inhospitalière où les futures civilisations récoltent une épice coûteuse utilisée pour les voyages spatiaux interstellaires. Tout le monde est prêt à tuer pour le contrôle de cette planète, mais elle est également habitée par un groupe de nomades du désert qui utilisent l'épice pour ses propriétés hallucinogènes (comme le peyotl ou les champignons magiques). Ces indigènes croient aussi en un « élu » qui les libérera un jour de leurs oppresseurs et (surprise, surprise) le fils de leur nouveau chef pourrait bien être le sauveur qu'ils attendaient.
Je suis sûr que beaucoup de cela semble familier. Vous pourriez même affirmer qu'il s'agit d'une histoire de «voyage de héros» copiée et passée comme n'importe quel autre blockbuster de plusieurs millions de dollars. Il est plus probable que les romans de Frank Herbert aient influencé la narration à grande échelle au cours des dernières décennies, mais peu importe ce qui est venu en premier. Il s'agit d'une structure d'histoire que vous connaissez déjà. Remplacez les mots « Conseil Jedi » par « Bene Gesserit » et « Maison Lannister » par « Maison Harkennon », et vous y êtes presque. Alors pourquoi devriez-vous voir Dune ? Plus précisément, pourquoi devriez-vous voir Dune si vous êtes le genre de personne qui ne pense pas que ce sera sa tasse de thé ? Eh bien, d'une part, c'est étonnamment facile à suivre. Entendre mes amis se perdre dans la minutie des philosophies de Dune a toujours été un défi pour moi (et s'il y a une chose que je déteste dans la science-fiction et la fantasy, c'est de devoir apprendre tout un tas de nouveaux mots) mais je vous promets que vous le ferez. Ne vous perdez pas dans de la camelote maquillée pour le plaisir de la camelote maquillée. Appelez-moi stupide autant que vous voulez, mais je ne pense pas qu'on devrait vous donner un glossaire à étudier avant de voir un film. Je pense que vous devriez pouvoir vous asseoir sans aucune connaissance préalable et en profiter autant que quelqu'un qui s'est imprégné des livres originaux.
IMAX est vraiment le format dans lequel vous voulez voir ce film si vous n'êtes pas un inconditionnel de Dune. Il y a quelques changements de rapport d'aspect qui sont un peu discordants, mais cela aide vraiment, vraiment à vendre l'attrait de ce monde. C'est vaste, c'est expansif, et il y a un sacré paysage sonore, sans parler d'une partition en plein essor de M. Boom Score lui-même, Hans Zimmer. Vous voulez vraiment le meilleur système audio devant lequel vous pouvez mettre vos oreilles pour vraiment comprendre tout cela. C'est comme écouter un orchestre symphonique. Ils sonnent bien sur les enceintes Bose, mais ils sonnent irréels en direct et en personne. La cinématographie de Greg Fraiser est magnifique mais, visuellement, sa qualité la plus impressionnante pourrait être son mélange homogène d'éléments pratiques et numériques. Vous ne pouvez vraiment pas dire où se termine le train d'atterrissage fabriqué à la main et où commence le vaisseau spatial de la taille de Manhattan. C'est le genre de film qui est susceptible de remporter les récompenses les plus techniques aux Oscars, y compris les costumes, car c'est une pièce d'époque de part en part. La période se trouve être 10, 191 après JC.
Soyez assuré que Dune (le film) n'est pas la forteresse impénétrable que vous avez toujours supposée être Dune (le livre). Des personnages complexes avec une histoire et des motivations à vie sont réduits à leurs échanges les plus essentiels d'un casting de stars comprenant Rebecca Ferguson (Doctor Sleep) Timothée Chalamet (Call Me By Your Name) et Oscar Isacc (Ex Machina) arborant une barbe qui pourrait arrêter la circulation. Comme ce fut le cas avec Game of Thrones, nous ne faisons qu'effleurer la surface avec cette poignée de noms. Il y a toute une série de personnages secondaires arborant une technologie cool, des tasses méchantes et des yeux bleus géniaux, dont Javier Bardem (mère!), Josh Brolin (Grindhouse: Death Proof), Zendaya (Spider-Man: Far From Home) et Dave Bautista ( Armée des morts).
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Physiquement éprouvé et séparé de plusieurs de ses conseillers historiques, le chef de l’Etat apparaît bien seul alors qu’approche l’issue du grand débat national. Rendez-vous à ne pas rater.
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Parfois, le président soupire. À l’abri des regards indiscrets, il expire ostensiblement. Un signe de lassitude rare chez lui, comme un air de complainte qui frappe ses visiteurs. Ces soupirs détonnent avec l’image publique d’un chef de l’Etat fringant et sûr de lui, lancé à la conquête de l’opinion pour parer la colère des Gilets jaunes. Ils tranchent avec le récit officiel, le « storytelling » qu’entonnent ses fidèles soldats sur le mental « hors norme » d’Emmanuel Macron. « C’est un guerrier, on ne l’a jamais senti flotter », vante Jean-Marc Borello, patron du groupe social SOS. « Il est vraiment bluffant, relève la secrétaire d’Etat à l’Égalité hommes-femmes, Marlène Schiappa. Même s’il est plus grave, il a une énergie incroyable. »
Vraiment ? Retranchés sous le sceau de l’anonymat, de nombreux proches s’inquiètent. Ils dévoilent la fatigue d’un homme épuisé par un exercice très solitaire du pouvoir. Alors qu’il aborde une étape cruciale de son quinquennat, au moment où il s’apprête à annoncer les conclusions qu’il tire du grand débat national, le président serait harassé.
LIRE AUSSI >La Macronie redoute les conclusions du grand débat national
« Il est dans un état… Il est sous l’eau », s’alarme un familier. « Rincé », « essoré », s’affolent d’autres. « Il a perdu la queue du Mickey, il n’arrive plus à l’accrocher », constate un ami. Un de ses « textoteurs du soir » va plus loin. « On n’est pas loin du burn-out », lâche-t-il très sérieusement. Une « petite main » abonde : « Heureusement qu’il est maquillé, sinon on verrait à quel point il est crevé… »
Sa femme veut créer l’illusion de la normalité
Son épouse Brigitte, elle, le voit sans fards. « Elle est très soucieuse. Elle sent que c’est coton », confie un compagnon de route. Pour ménager son mari, la première dame tente de préserver des bulles d’oxygène, de créer l’illusion de la normalité. Vendredi dernier, à l’issue du Conseil européen de Bruxelles, le chef de l’Etat rentre tard. La première dame congédie le personnel des appartements privés pour lui concocter un petit repas - une simple omelette - comme avant. Des attentions réconfortantes. Mais suffisent-elles à compenser les failles au sommet de l’Etat ?
Parfois, le président s’emporte. À l’issue d’un interminable grand débat en province, assailli de questions, Emmanuel Macron cherche ses conseillers dans la salle. Il n’y a personne autour de lui. Il s’en agace : « Est-ce qu’il y a quelqu’un, là, qui travaille pour moi, qui peut m’aider ? »
Une scène emblématique de son règne. Seul, très seul. Trop seul ? Cette semaine, le président a même reçu sur son portable des textos de candidats postulant au gouvernement en vue du mini-remaniement. « C’est lunaire que des gens s’autorisent à faire ça », s’étrangle un ministre. Mais à qui d’autre les envoyer ? « Tout le monde le sursollicite. Pour tout et n’importe quoi, s’étrangle ce poids lourd du gouvernement en hochant la tête. Et en plus, il répond… »
«Tous ceux en qui il avait confiance sont partis»
Depuis le début du quinquennat, le cabinet élyséen s’est réduit comme peau de chagrin. Le Château s’est vidé, la petite bande conquérante des conseillers qui l’avaient accompagné vers la victoire s’est dégarnie. Au fil du temps, leur énergie s’est tarie, l’usure s’est installée.
Un ministre s’exaspère de l’organisation hasardeuse du Palais depuis des mois : « C’est le bordel ! » Il n’y a toujours pas de directeur de la communication, et le nouveau conseiller spécial Philippe Grangeon se retrouve bien seul. « Macron est tout en haut, avec Kohler (NDLR : Alexis, le secrétaire général) qui a deux balles dans le ventre, au figuré. Tous ceux en qui il avait confiance sont partis. »
Pilier historique, Ismaël Emelien vient de quitter le navire, officiellement pour assurer la promotion d’un livre. Rien à voir avec l’affaire Benalla, jure-t-il. Signe de cet étrange interrègne, le stratège de 32 ans n’a pas fait de pot de départ en emportant ses cartons, lundi.
LIRE AUSSI >Affaire Benalla : les sénateurs font vaciller l’Elysée
Le chef de l’Etat a sa part de responsabilité dans cette mauvaise passe. « C’est le plus mauvais manageur que la terre ait porté », ose un conseiller de l’exécutif, surpris qu’il ne promeuve pas davantage les talents et rechigne à « tuer » les moins performants. « Il est très darwinien, se résigne un ministre. Il nous laisse nous débrouiller tout seul, sans nous donner la notice. » Résultat : beaucoup de « planqués », qui évitent de prendre des risques, cingle un membre du gouvernement. « C’est au président de tout porter, se désole un macroniste, pour qui le départ du dévoué Benjamin Griveaux (NDLR : parti à la conquête de la mairie de Paris) est une sombre nouvelle. Il y a peu de volontaires pour monter au front. »
«J’ai envie de le frapper»
Et quand ils le font, les ministres cafouillent régulièrement. Les proches du président égrènent les bévues d’Agnès Buzyn sur l’âge de la retraite ou de François de Rugy sur la hausse des tarifs EDF. « Macron a un côté Abraracourcix : ce sont tous des cons, mais je suis leur chef ! » grince un familier du pouvoir. Il n’hésite pourtant pas à couper les têtes qui ont le malheur de dépasser, comme celle de Mounir Mahjoubi, débarqué de Bercy mercredi. « Le président n’en pouvait plus de ses conneries », relève un pilier de la majorité. « Emmanuel a voulu le job, il l’a ! » bougonne un fidèle.
Parfois, le président papillonne. Pour compenser son isolement, il s’appuie sur un réseau de conseillers officieux hors les murs du Palais, comme François Bayrou, Richard Ferrand ou le producteur de spectacles Jean-Marc Dumontet. Certains de ses amis désapprouvent le poids grandissant de ces éminences grises. « Je suis admiratif d’Emmanuel, mais j’ai envie de le frapper ! Pour la liste LREM pour les européennes, le vrai patron, c’était Bayrou. Il le harcèle », vitupère l’un. Jalousie ? Les « recommandations » de ces conseillers extérieurs ont le don d’horripiler les conseillers attitrés, autant que de les insécuriser. En macronie, beaucoup en sont arrivés à l’amère conclusion qu’il valait mieux quitter le Palais, et continuer à l’abreuver des notes dont il est si friand. « Stéphane Séjourné (NDLR : ex-conseiller politique de l’Elysée) voit davantage Macron depuis qu’il est directeur de campagne des européennes », note un Marcheur.
«S’il déçoit, il est mort. Et il va décevoir…»
Parfois, le président tergiverse. Pour éteindre la révolte qui secoue son mandat, il rêve d’une « mesure à effet waouh », selon l’expression d’un ami. À force de faire durer le suspense et d’étirer sans fin le grand débat, il finit par inquiéter ses plus proches. « S’il déçoit, il est mort. Et il va décevoir… » frémit l’un. « Je ne vois pas comment on sort de ça, angoisse un autre. Avec les beaux jours, les Gilets jaunes vont revenir et installer des barbecues sur les ronds-points… »
À moins que le président ne déniche le remède miracle dans les méandres de son cerveau. Parlementaires et ministres sont nombreux à s’en remettre à ses supposés supers pouvoirs. « Je l’ai toujours vu avoir un coup d’avance et sortir un lapin de son chapeau », prie l’un. « J’ai une confiance absolue dans le Christ », professe François Patriat, le patron des sénateurs LREM. Un député macroniste file la métaphore religieuse en soupirant, lui aussi : « Le Très-Haut a de la ressource ». Amen.
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Atlas Multiservices recrute 40 Techniciens Aéronautique
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Atlas Multiservices recrute 40 Techniciens Aéronautique
Atlas Multiservices, entièrement détenue par Royal Air Maroc, a pour principale activité l’intermédiation en matière de recrutement et d’embauche du personnel pour le compte du groupe.
En 2014, AMS a réalisé une vaste opération de recrutement de PNC originaires de pays d’Afrique sub-saharienne. Ainsi, l’effectif global s’est élevé à 934 personnes à fin octobre 2014, avec une prépondérance de la catégorie PNC (779).
Son chiffre d’affaires s’est établi à 151 millions de DH, en baisse de 5 % par rapport à l’exercice précédent. Le résultat d’exploitation et le résultat net s’élèvent respectivement à 2 et 1,2 millions de DH.
Annonce N°: AMS 30/2018 DT-TAA
Atlas Multiservices est une société spécialisée dans la sélection et le recrutement du personnel. Elle opére notamment pour le secteur du Transport Aérien.
– Si vous avez le sens du service,
– Si vous avez le sens des responsabilités,
… alors rejoignez nous
Vous remplissez les conditions suivantes:
– Nationalité: Marocaine
– Niveau d’Instruction: BAC + 2 au minimum (diplôme validé)
– Diplôme: Attestation de réussite à l’examen DAC de mécanicien d’entretien d’aéronefs catégorie A
– Age : au plus 27 ans au 31/07/2018 (né aprés le 01/08/1990)
– Langue: Maitrise du Français et de l’Anglais
Merci d’adresser votre dossier de candidature en précisant la référence de l’annonce, au plus tard le 21/07/2018, a l’adresse suivante:
Atlas Multiservices,
Angle rue Constantinople et Kiouam Eddine Taoussi, Casablanca.
Le dossier de candidature devra contenir:
* Une lettre de motivation manuscrite;
* Un curriculum Vitae;
* Une copie de la Carte Nationale d’Identité certifiée conforme à l’original;
* Une copie des justificatifs d’expérience;
* Une copie du Baccalauréat et des diplômes certifiés conforme à l’original;
(Les originaux doivent être présentés impérativement le jour de l’examen).
Mode de Sélection:
La séléction des candidats se base sur un dispositif en 3 étapes:
Etape 1: Sélection sur dossier des candidatures répondant au profil détaillé dans cette annonce.
(Les candidatures incomplétes ou parvenues hors délai ne seront pas prises en compte)
Etape 2: Une épreuve écrite constituée d’un Test Métier, d’unTest de Français et d’Anglais.
Etape 3: Un entretien oral devant une commission de recrutement.
Le candidat devra réussir une étape pour avoir accès à la suivante.
Date de tests écrits: 31/07/2018
Date de l’entretien de sélection: 15/08/2018
Campagne de Recrutement Richbond (14 Profils): -Chargé d’affaires Maroc -Contrôleur de gestion industriel -Manager Force de Vente terrain- Nord -Manager Force de Vente terrain- Oriental -Conseiller Commercial Tanger -Conseiller Commercial OUJDA -Représentant commercial sur la région Marrakech -Représentant commercial sur la région Nord (Tanger) -Représentant commercial sur la région d’Agadir -Représentant commercial sur la région de Fès/ Meknes -Ingénieur Projets -Chef de projet retail -Technicien Méthodes -Ingénieur SI Postulez ici: https://lnkd.in/dvCeJ6v
Recrutements en cours: -Campagne de Recrutement Bank Al Maghrib (31 Postes): https://lnkd.in/daCMuC9 -Vinci recrute 10 Profils (Casablanca Tanger): https://lnkd.in/dsnasSU -Recrutement chez Yazaki Corporation (Responsable Qualité – Responsable Amélioration Continue): https://lnkd.in/dg2RvcZ -Campagne de Recrutement Richbond (14 Profils): https://lnkd.in/dvCeJ6v -Mubawab recrute 4 Profils (Casablanca Rabat Marrakech): https://lnkd.in/dS-e_Fe -15 Offres de Stages (Pré Embauche – Rémunérés – PFE) – N°53: https://lnkd.in/ducnaJz -APM Terminals recrute 3 Profils (Ingénieur – RH – Comptabilité): https://lnkd.in/dnmMj2c -Déposez votre Candidature Spontanée chez Colas Maroc: https://lnkd.in/ddxFyJa -900 Recrutements chez Axa Services Maroc: https://lnkd.in/dzsp2BH -Masters Sciences Economiques et Gestion à la FP El Jadida 2018-2019: https://lnkd.in/dmb_AWb
Campagne de Recrutement Bank Al Maghrib (31 Postes): -(7) Chargés de clientèle -(8) Agents de Guichet -(4) Manipulateurs de Valeurs -(12) Agents de sécurité Postulez ici: https://lnkd.in/daCMuC9
Vinci recrute 10 Profils (Casablanca Tanger): -Responsable d’affaires – Process industriel -Chargé(e) de mission RH -Responsable d’affaires énergies renouvelables -Contrôleur(se) de gestion – consolidation -Contract manager -Contrôleur(se) de gestion -Projeteur -Responsable d’affaires maintenance -Chef d’atelier -Construction manager Postulez ici: https://lnkd.in/dsnasSU
15 Offres de Stages (Pré Embauche – Rémunérés – PFE) – N°53: -Marketing -Communication -Recouvrement et contentieux -Recrutement/sourcing -Finance -Secrétariat et administration -Comptabilité -Génie Mécanique/Electrique/Électromécanique -Génie des Procédés Industriels -Génie Industriel -Génie Civil -Informatique -Maintenance corrective FO -Développement RH -Logistique Postulez ici: https://lnkd.in/ducnaJz
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Guinée Conakry : Treize (13) candidats en lice contre Alpha Condé (82 ans)
Treize candidats se sont enregistrés en vue de la présidentielle prévue en Guinée le 18 octobre, dans un contexte tendu par des mois de mobilisation contre un troisième mandat du sortant Alpha Condé, a-t-on appris mercredi auprès de la Cour constitutionnelle.
Cette dernière devrait arrêter et publier dans la journée la liste définitive des candidats retenus, a affirmé à l’AFP le directeur de cabinet Ibrahima Sory Touré, joint par téléphone. La Cour est tenue de se prononcer aussi rapidement sur la validité des candidatures, en raison du délai légal lui imposant de le faire 39 jours avant le scrutin.
Les prétendants à la présidence de ce pays de 12 millions d’habitants sorti en 2010 de décennies de régimes autoritaires avaient jusqu’à mardi minuit (heure locale et GMT) pour déposer leur dossier. Ce scrutin présidentiel, un de plusieurs prévus d’ici à la fin de l’année en Afrique de l’Ouest, menace d’être troublé tant la contestation demeure quant à sa légitimité et à l’éventualité d’un troisième mandat de M. Condé.
M. Condé, ancien opposant historique démocratiquement élu en 2010 et réélu en 2015, s’en annonce le favori à 82 ans, avec le leader d’opposition et ancien Premier ministre (2004-2006) Cellou Dalein Diallo.
M. Condé a mis le 2 septembre un terme définitif à des mois d’ambiguïté en confirmant qu’il briguerait sa propre succession. Lui et ses partisans soutiennent que la nouvelle Constitution qu’il a fait adopter en mars dans la controverse remet son compteur personnel à zéro et lui permet de se présenter.
Ses adversaires dénoncent un « coup d’Etat constitutionnel ». La protestation a mobilisé à différentes reprises des milliers de Guinéens. Elle a donné lieu à des heurts et été plusieurs fois durement réprimée. Des dizaines de civils ont été tués.
L’opposition se divise sur la participation ou le boycott de la présidentielle. Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des forces démocratiques de Guinée, 68 ans, a décidé de concourir après avoir boycotté le référendum constitutionnel et les législatives de mars. En 2010, il était arrivé en tête du premier tour mais avait été battu au second par M. Condé.
Le Front national de défense de la Constitution, collectif qui organise la mobilisation anti-Condé depuis un an, devait se réunir mercredi. Il a préalablement annoncé de nouvelles manifestations, sans encore préciser de calendrier.
Devant la candidature de M. Diallo, qui a été l’un de ses chefs de file jusqu’alors, le Front doit aussi clarifier son positionnement quant au boycott du scrutin.
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Cuba : le combat entre David et Goliath (Dans « La Marseillaise » du week end)
En ce mois de janvier 2019, Cuba célèbre l’anniversaire de la révolution, la fin de la domination impérialiste nord-américaine et de son fantoche local. Il y a soixante ans, la Grande Ile s’engageait dans la voie de la souveraineté, du développement et du mieux vivre.
Après des années d’agressions, des années de dénigrement, après des années de résistance de ce pays d’un peu plus de onze millions d’habitants face à la première puissance économique et militaire mondiale, à Cuba on dispose de peu de richesses irriguant la société de consommation mais on mange à sa faim, on étudie et on se soigne gratuitement, on vit dans une société joyeuse, en sécurité et solidaire.
Au fil des années, des Cubains ont préféré quitter leur terre natale croyant trouver ailleurs leurs rêves de toutes les illusions. Qu’il est dur de vivre le rationnement et les nécessaires mesures de défense et de sécurité imposées dans un pays soumis à des agressions allant de la tentative d’assassinats à l’explosion dans un hôtel de la capitale, de l’introduction de la peste porcine a un attentat contre un avion de la Cubana de Aviacion avec à son bord l’équipe nationale d’escrime.
Voici un pays du Tiers monde où l’espérance de vie s’élève à 78 ans, où tous les enfants vont gratuitement à l’école, les étudiants à l’université. Un petit pays par la taille capable de produire des universitaires de talent, des médecins et des chercheurs parmi les meilleurs au monde, des sportifs raflant les médailles d’or, des artistes, des créateurs.
Un pays qui a dû affronter le terrorisme, un blocus toujours en vigueur et même renforcé depuis l’arrivée du sinistre Trump visant à étrangler son économie. Un pays qui chaque jour depuis soixante ans a dû subir des calomnies à la pelle. Exemple récent : la prétendue «attaque sonore » contre l’ambassade des Etats-Unis à La Havane.
« Des diplomates nord-américains en poste dans la capitale cubaine sont victimes d’une nouvelle attaque des perfides services cubains », s’égosillait-on à Washington et dans des rédactions parisiennes. Une agression «high-tech » provoquant des douleurs d’ouie, des pertes d’audition, des insomnies, des pertes de connaissances. L’administration US a sauté (monté?) l’affaire. Il fallait condamner une nouvelle fois le gouvernement cubain.
Un enregistrement a permis de repérer le son maléfique de l’agresseur. Puis, la bande audio a été confiée à des chercheurs américains et britanniques. Résultat ? L’analyse présentée par la Society for Integrative and Comparative Biology révèle qu’il s’agit du chant du grillon à la queue courte vivant dans les environs de La Havane. Sacré anurogryllus muticus, il n’a même pas eu les honneurs des médias pourtant si prolixes sur « l’affaire » à ses débuts mais a donné l’occasion à Trump de réduire le nombre des diplomates nord-américains, d’annuler des accords passés avec Obama et de renforcer le blocus en pénalisant à coup de gros paquets de dollars les banques, notamment françaises, pour délit de commerce avec Cuba.
Pour salir la révolution cubaine, la propagande yankee servilement relayée en Europe évoque les libertés et les droits de l’homme.
A Cuba, la torture n’a jamais été utilisée. On tranchait les mains des poètes à Santiago du Chili, pas à la Havane. Ce n’est pas à Cuba qu’on réprime actuellement les minorités mais au Chili et en Argentine. Les prisonniers étaient largués en mer depuis des hélicoptères en Argentine, pas à Cuba. Les opposants au gouvernement ne sont pas assassinés dans les rues de La Havane mais au Honduras sous la protection des Etats-Unis et de l’Union européenne. Ce n’est pas à Cuba mais au Brésil que le nouveau président fasciste organise la chasse aux démocrates dans les universités, annonce la déforestation d’une partie de l’Amazonie, menace les populations indiennes et qualifie de « terroristes » les paysans sans terre en lutte contre les grands propriétaires. Quant aux prisonniers soit disant « politiques », liés et subventionnés par la CIA et ses satellites, ils se comptent en quelques dizaines à Cuba alors que les victimes de la justice raciste yankee croupissent souvent depuis des dizaines d’années dans les prisons nord-américaines.
Cuba, malgré les énormes difficultés économiques, a toujours été solidaire avec les victimes des dictatures, avec les démocrates du continent. Il faut remercier Fidel Castro et ses camarades d’avoir accueilli les réfugiés fuyant les dictatures du Chili et d’Argentine, de Haïti et de Bolivie, d’avoir ouvert les écoles, les centres de santé aux enfants des parias de toute l’Amérique latine et, plus tard, aux enfants contaminés de Tchernobyl. Il faut leur savoir gré d’avoir envoyé dans toute l’Amérique latine les chirurgiens de l’Opération Milagro rendant la vue à des populations entières. Il faut les féliciter d’avoir formé gratuitement des milliers de médecins.
Dans la mémoire de millions d’hommes et de femmes d’Amérique latine et du Tiers monde, Cuba restera un exemple des temps modernes. Quant à Fidel Castro, il figure au panthéon des héros du XX eme siècle comme son ami et camarade Nelson Mandela qui vouait au leader cubain une amitié « indéfectible ».
A Cuba, les changements intervenus ces dix dernières années dans les domaines économique et politique, avec la transmission progressive des pouvoirs aux jeunes générations, se prolongent sereinement.
La révolution cubaine évolue à son rythme, prenant en compte les mutations dans la société, les impératifs économiques et le contexte international, le panorama régional ne lui étant pas particulièrement favorable en ce moment.
A cours des dernières semaines, l’élaboration de la nouvelle Constitution a été discutée, amendée, réécrite par plusieurs millions de Cubains lors de dizaines de milliers de réunions publiques.
« Chaque Cubain pourra librement exprimer des opinions et contribuer à la réalisation de la nouvelle Constitution qui reflètera le présent et l’avenir de la Patrie avec l’oreille collée à la terre », déclarait Miguel Diaz Canel Bermudez, le nouveau président à l’ouverture de la consultation nationale. C’est fait.
Fidel Castro avait pour habitude de rappeler qu’une révolution doit être continuellement en mouvement au risque sinon de disparaître. Le débat sur la nouvelle Constitution est pleinement entré dans ce cadre. Qui dit mieux dans la région et… ailleurs ?
Nixon à CIA : «Stoppez-le»
Les services secrets US ont monté 638 tentatives d’assassinats contre Fidel Castro.
Bureau ovale de la Maison Blanche, 2 janvier 1959.
« Dites-moi Dick, ce Castro c’est quoi ? » Le président Dwight D. Eisenhower en fin de mandat s’adresse à son vice-président et futur candidat à l’élection présidentielle Richard Nixon, chargé de suivre personnellement les événements à Cuba. «Ce type est un idéaliste, pas un communiste. Nous allons le mettre dans notre poche », répond Nixon.
Avril 1959. Fidel Castro effectue un séjour aux Etats-Unis. Richard Nixon le reçoit à la Maison Blanche. Fidel Castro raconte :
« Il me jetait un regard suspicieux et malin. J’hésitais à parler. Je répugnais à exposer clairement ma pensée. Mais je lui exposais avec précaution la situation cubaine telle que je la percevais. Il se montrait aimable. C’est après cet épisode que les plans d’invasion ont commencé à se tramer ainsi que les tentatives d’assassinats me concernant directement».
Conclusion de Nixon figurant dans les documents officiels déclassés : «Il a ces dons indéfinissables qui font de lui un leader. Indépendamment de ce que nous pensons de lui, il va jouer un grand rôle dans l’évolution de Cuba et, probablement, de l’Amérique latine en général. »
Mai 1959. Maison Blanche, bureau de Richard Nixon. Le gouvernement cubain vient de promulguer la première loi de réforme agraire et des informations fuitent sur un projet de nationalisations des entreprises nord-américaines installées dans l’île. Richard Nixon téléphone à Allen Dulles, le chef de la CIA. « Vous avez l’autorisation Allen. Stoppez-le et préparez le débarquement. » Bilan : 638 tentatives d’assassinats contre Fidel Castro, un débarquement avorté à la Baie des cochons, le blocus économique, des sabotages et des actes terroristes à la pelle.
Jusqu’à la mort du leader de la révolution cubaine, la cellule Castro à Langlay a cherché le meilleur moyen d’éliminer le leader cubain : du cigare piégé à la combinaison de plongée trafiquée, de la charge explosive placée sous une estrade au cadeau mortel. Tous les présidents nord-américains – à l’exception de Jimmy Carter - auront leurs plans d’assassinats.
Rien n’y fera. Fidel Castro est mort dans son lit après une longue maladie entouré de sa famille, de ses amis et en replongeant dans ce qu’il aimait passionnément : la lecture et l’écriture.
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POLITIQUE CANADIENNE... Les paris sont ouverts: Qui deviendra le prochain chef du Parti conservateur et, peut être un jour, le prochain Premier ministre du Canada? Le discours des candidats en lice se rapproche de la tendance mondiale vers un resserrement vers la droite idéologique. Mon pari personnel : Maxime Bernier sera élu chef conservateur du Canada! Le vote des membres est fixé au 27 mai prochain (2017). À suivre http://www.conservateur.ca/le-parti-conservateur-annonce-la-date-de-lelection-du-chef/
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La Tribune Actualite Finance De la dans une interview pour attitude l’acteur taron egerton est revenu sur une notion imprécise en deuxième lieu en écartant du...
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MANUFACTURING & LABORATORY TEAMLEADER
En tant que Teamleader, sous la responsabilité hiérarchique du Manufacturing Supervisor et du Laboratory Supervisor :
– vous coordonnez et supervisez l »activité du process de production et du laboratoire depuis l »usinage jusqu »à l »emballage final. – vous vous assurez du respect du planning et des objectifs de production (quantités, qualité). – vos collègues Teamleaders, vous encadrez, motivez les opérateurs et favorisez l »esprit d »équipe (100 personnes).
Rôle et responsabilités :
– Veiller à la répartition efficace du personnel sur les différents postes et à l »organisation du travail ; veiller au respect des horaires et des consignes. – Superviser les étapes de fabrication, transformation et de contrôle du produit pour garantir le respect des procédures et le suivi des instructions de travail. – Donner les instructions à suivre en cas d »aléas pour minimiser les temps d »arrêt tout en garantissant la qualité des produits. – Être acteur proactif de la collaboration fluide inter-départements production et laboratoire. – Coacher et motiver les collaborateurs travaillant au sein des départements de production et du laboratoire. – Communiquer le planning des ressources (opérateurs, matières…) et assurer un en cours-stable dans le flux. – Apporter un support aux opérateurs en cas de problèmes. – Participer à l »analyse des problèmes quotidiens et à la recherche de solutions. – Assurer l »implémentation et du suivi rigoureux des programmes de formation des opérateurs aux postes de travail.
Le travail se réparti entre 80% de terrain et 20% d »administratif.
Mots clés : Teamleader, Teamleader Production, Production Teamleader, Manufacturing Teamleader, Laboratory TeamLeader, Manager of Production, Responsable Production, Superviseur Production, Assistant Production, Assistant responsable production, Manager Manufacturing, Production, Production Manager, Laboratory, Assistant Laboratory, Manager of Laboratory, Responsable laboratoire, Contremaître Production, Contremaître Responsable Production, Chef d »équipe de production, Contremaître.
– Formation & diplôme requis : Enseignement supérieur de type court (Bachelier)
– Expérience : minimum 5 ans dans une fonction similaire (gestion et coordination d »un environnement de production / labo) – expérience en gestion d »équipe requise.
– Notions d »anglais souhaitées
– Vous êtes disposé(e) à travailler en trois pauses en alternance (6-14h / 14h-22h et 22h-6h)
· Team Management ; vous disposez d »une expérience probante en leadership et appréciez de diriger un groupe dans la direction souhaitée, vous développez des relations de collaboration de façon à atteindre les objectifs définis.
· Rigueur ; vous vous conformez aux procédures prévues et vous vous assurez que le règlement est respecté.
· Esprit d »équipe ; vous participez à un bon esprit de groupe en favorisant l »harmonie et la franche collaboration.
· Sens de la communication ; vous transférez l »information de manière efficace au sein de votre équipe et de votre hiérarchie, vous êtes à l »écoute des besoins.
· Orientation client, résultat et résolution de problèmes
· Curiosité
· Discrétion
· Orientation qualité (procédures, bonnes pratiques, prise en compte des NC, ACAP).
Vous rejoignez un environnement dynamique, en pleine croissance et à la pointe de la technologie et de l »innovation dans une société avec de grandes valeurs humaines, qui encourage ses équipes à prendre des initiatives et à apporter des idées qui contribuent à son succès. PhysIOL vous offre une fonction à responsabilités, assortie d »un un package salarial attractif.
Profile Group gère ce recrutement en exclusivité. Tout candidat intéressé est invité à postuler exclusivement via cette annonce. Si vous désirez plus d »informations concernant le poste, merci de contacter directement notre partenaire Profile Group (contact : Anaelle HENRARD – 04 277 11 21 – [email protected])
Anaelle Henrard 0470 40 77 30
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Désavoué par le président de la République en juillet 2017, le général de Villiers présentera sa démission quelques jours plus tard. Nathalie Guibert, journaliste au « Monde », en fait le récit dans « Qui c’est le chef ? ».
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[Pour la première fois, dans la Ve République, un chef d’état-major des armées a démissionné, le 19 juillet 2017. Une querelle brève et violente s’est nouée entre deux hommes que tout oppose, un président neuf venu du monde des finances, Emmanuel Macron, et un général d’expérience issu de la pure tradition militaire, Pierre de Villiers. Le récit que fait notre journaliste Nathalie Guibert de cette crise historique montre que ses racines sont profondes, vingt ans après la fin du service national et à l’issue de deux présidences – celle de Nicolas Sarkozy et celle de François Hollande – qui ont secoué les armées. Non seulement l’écart entre les ambitions internationales de la France et ses moyens militaires était devenu intenable, au point que leurs chefs évoquent l’effondrement de 1940. Mais des incompréhensions, touchant aux valeurs, viennent toujours brouiller une relation que l’on croyait apaisée.]
Bonnes feuilles. Dans la tradition révolutionnaire française, une exécution en place publique commence souvent dans une atmosphère populeuse et festive, toute d’excitation contenue. En uniformes et fourragères, tenues d’apparat et robes de soirée, les invités arrivent au compte-gouttes sur la pelouse fraîchement tondue de l’Hôtel de Brienne, filtrés par les gendarmes à l’arrière du jardin.
Des rires surgissent de temps à autre du brouhaha des conversations impatientes. Au ministère des armées, entre les massifs fleuris, la soirée du 13 juillet 2017 s’ouvre sous un ciel changeant. Il était tombé des cordes en 2012, pour le premier « Brienne » de François Hollande. Le jeune président Emmanuel Macron aura plus de chance.
Le rendez-vous du 13 juillet dans le jardin a trouvé sa place dans la coutume républicaine. Il avait manqué disparaître en 2010 quand le président Nicolas Sarkozy avait supprimé la garden-party de l’Elysée en raison de la crise économique. Le pouvoir exécutif a jugé bon de préserver cette occasion de témoigner sa reconnaissance à la communauté militaire. A la veille du défilé, c’est un moment d’hommage au travail accompli pour la France.
Jacques Chirac en avait lancé l’idée en 1996 pour annoncer la suspension du service national, ce qui fut fait un 12 juillet exceptionnellement, cette année-là, pour des raisons d’agenda. « Des régiments seront dissous, des bateaux désarmés, et des bases aériennes fermées. N’ayez pas d’états d’âme, Messieurs, et ne cédez pas à la nostalgie qui est la marque des faibles », avait lancé l’ancien sous-lieutenant de la guerre d’Algérie.
Pierre de Villiers bataille depuis des mois
Les 2 500 invités appartiennent à la famille militaire élargie, puisqu’on y trouve aussi les marchands de canons, que plus personne n’appelle ainsi. A proximité du grand platane, les industriels se sont agrégés sur un petit renflement du terrain d’où la vue est parfaite sur le bâtiment ministériel.
Quels investissements le nouveau président va-t-il consentir ? En ce début de quinquennat, on attend des arbitrages importants. Des milliards vont pleuvoir sur la défense. Dans les conversations, un chiffre virevolte : 2 %. Le candidat Macron a promis que le pays consacrerait 2 % de la richesse nationale à ses armées en 2025. Tendu vers ce but, le chef d’état-major Pierre de Villiers bataille depuis des mois. « Il faut payer l’effort de guerre. » Le général le clame partout, dans la presse, à l’Assemblée nationale, dans le bureau du président. Fort et clair.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Démission du général Pierre de Villiers : entre Macron et les armées, récit d’une crise historique
Villiers commande la première armée d’Europe, 200 000 hommes, 30 000 soldats déployés dans le pays et dans le monde pour protéger le limes français. Il tient prête la bombe nucléaire. Sans les 2 %, ce sera la défaite. 1940.
Le général a fait monter la pression pendant l’incroyable campagne électorale qui vient de s’achever. Pour une surprise stratégique, c’en est une que l’effondrement des partis traditionnels, dans les ruines fumantes desquelles le mouvement En marche ! s’est hissé au pouvoir, à la barbe de l’extrême droite.
Villiers a bien vu que Macron et ses proches, des inspecteurs des finances, veulent assainir les comptes publics, atteindre l’équilibre des finances françaises. L’été est toujours une saison de joutes budgétaires. Tandis que de jeunes soldats sont déchiquetés chaque semaine par les mines de groupes djihadistes au Mali, les compteurs s’affolent dans les états-majors.
Pas dans la tradition
Discrètes comme toujours dans leur peine, les familles des morts au combat se tiennent à gauche du perron où se dresse l’estrade du président. Ils sont onze à être tombés dans l’année écoulée.
L’opération militaire qui dure au Sahel depuis plus de quatre ans maintenant tue lentement mais sûrement. A la fin de l’automne, un maréchal des logis, Fabien Jacq, n’avait pas survécu à l’explosion de son vieux blindé tout au nord du Mali près de la ville touarègue de Kidal. Au printemps, le caporal-chef Julien Barbé, qui venait d’un régiment du génie d’Angers, a été visé par un tir mortel. Et à la veille de l’été, il y a un mois, le deuil a touché l’île de Tahiti d’où venait le parachutiste de première classe Albéric Riveta. Muni d’un CAP de maçonnerie, il venait tout juste de s’engager.
Les blessés de l’année, eux aussi, ont été invités ce soir. Quelques fauteuils, des uniformes couvrant des chairs meurtries, entourés du personnel du service de santé des armées. Derrière eux, biffins et marins se mêlent, les soldats qui vont défiler demain partagent une heureuse fébrilité. Les officiers tapent dans le dos de leurs subordonnés. « Mon colonel ! » « Salut Poirson, la forme ? » Les élèves officiers de Saint-Cyr, pantalon rouge et casoar en main, volettent en escadrilles.
A la lisière des troupes, l’état-major se tient au complet autour de son chef. Sa présence à cet instant, pour le coup, n’est pas dans la tradition lancée par Jacques Chirac. Le général de Villiers aurait dû se trouver à l’intérieur pour accueillir le président. Les années précédentes, celui-ci s’installait quelques minutes pour un court préambule avec le premier cercle, dans le grand bureau du ministre donnant de plain-pied sur le jardin. Jusqu’à ce que l’équipe de Jean-Yves Le Drian s’installe à Brienne, c’est ainsi que la garden-party a immuablement commencé. Il a été mis fin à l’usage en 2012. Villiers a toujours attendu dehors.
Macron et Villiers s’apprécient
Plus nombreuses qu’à l’accoutumée, les autorités prennent leur place debout sur le gravier le long du perron, de plus en plus serrées derrière le cordon. Le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, l’homme de la droite que Macron a volé à son camp, se tient près de la garde des sceaux, Nicole Belloubet. Le ministre des affaires étrangères arrive. Le socialiste Le Drian a occupé l’Hôtel de Brienne durant tout le quinquennat de François Hollande, il salue en maître les familiers des lieux. Voici le secrétaire général pour la défense et la sécurité nationale, Louis Gautier [membre du conseil de surveillance du Monde], personnage incontournable de l’appareil régalien depuis que les attentats terroristes ont ramené la guerre dans Paris en 2015.
Les représentants des cultes forment un petit sous-ensemble. On y distingue le nouvel évêque aux armées Antoine de Romanet, tout juste nommé par le pape. Mêlé aux poitrails médaillés des anciens combattants, Serge Dassault, fidèle à cette maison qui le traite bien, en raison de ses commandes d’avions de guerre, s’est assis. Le patriarche de 92 ans a droit depuis plusieurs années à son fauteuil, à l’ombre du magnifique hôtel particulier.
Emmanuel Macron a débuté la journée en recevant la chancelière Angela Merkel pour un conseil franco-allemand. Paris veut relancer l’Europe. Le ministère des armées doit imaginer avec Berlin de grands projets pour la défense. Lors d’un bref tête-à-tête avec Villiers dans la matinée, le chef de l’Etat a évoqué les dossiers en cours.
Les deux hommes s’apprécient. Depuis la campagne électorale, ils ont appris à se connaître. « Vous êtes content, général ? – Oui, cela prend une bonne tournure. » Le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, n’a lâché ni son chef ni ses dossiers de toute la journée. Villiers s’en méfie davantage, il déteste les hauts fonctionnaires qu’il juge trop éloignés des réalités.
Puis les époux Trump sont arrivés en début d’après-midi pour la première visite officielle du président américain en France. Syrie, terrorisme, climat. A l’Elysée, la réunion de travail a duré une heure quinze, une réussite. Le général s’est trouvé exceptionnellement assis à la droite du chef de l’Etat, face à son homologue Joseph Dunford, qui commande la première armée du monde. Il l’a pris comme une marque de confiance. A 18 h 30 quand tout fut fini, Pierre de Villiers a juste eu le temps de filer chercher son épouse à la résidence de l’Ecole militaire. Elle s’est décidée cette année pour la première fois à venir à la garden-party. Ils ont foncé rue Saint-Dominique.
« Ce genre de chose ne doit pas être dit à l’extérieur »
Rien, au fil de la journée, ne pouvait présager des mots qui allaient quelques minutes plus tard pulvériser l’honneur du général. Ceux qui, saurait-il plus tard, ont déjà demandé à l’Elysée que sa tête tombe, ne lui ont rien dit. Pas un propos ambigu. Nulle remarque sur le texte qu’il s’apprête à publier dans Figaro Vox. « La paix est menacée » ; « les engagements budgétaires doivent être respectés ». Un homme pourtant a tiqué. Le légionnaire Benoît Puga, général familier de l’Elysée où il fut pendant six ans le chef de l’état-major particulier avant de rejoindre la grande chancellerie de la Légion d’honneur. Dans l’article, Villiers évoque des missions qu’il n’a pas pu remplir pour des raisons budgétaires. « C’est faux, assure Puga. Et ce genre de chose ne doit pas être dit à l’extérieur. »
Casquette blanche d’amiral et uniforme sombre, Edouard Guillaud, un ancien commandant du porte-avions Charles-de-Gaulle qui a précédé Villiers dans ses fonctions, devise parmi les industriels. Comment le président évoquera-t-il d’ici quelques minutes la nouvelle tension qui oppose les armées au gouvernement sur le budget ?
Ensemble ils balaient des hypothèses. Matignon cherche encore des économies. Les armées refusent de faire les frais des premiers arbitrages du quinquennat. « Il est impossible qu’Emmanuel Macron désavoue son premier ministre. Impensable qu’il flingue les armées. Il va choisir la troisième solution : évoquer le différend en disant qu’il s’agit d’une affaire de gestion que le premier ministre va régler. » Homme plein de certitudes, Guillaud se trompe. C’est dans le jardin, ce soir, que la crise va éclater.
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Les officiers américains venus dans le sillage du président Donald Trump ont rejoint en nombre leurs partenaires français autour du grand patron des forces armées des Etats-Unis, Dunford. Avec sa haute silhouette grisonnante, le visage marqué de grands yeux tristes et cernés, l’ancien chef du corps des Marines attire les regards. On entend parler anglais fort, exceptionnellement, dans le jardin. Seul l’attaché naval de l’ambassade converse en français avec ses amis officiers. Il a fait Sciences Po à Paris puis partagé les bancs du Centre des hautes études militaires, la pépinière des hauts cadres de l’armée. Avec lui, les attachés de défense en poste dans la capitale n’auraient manqué ce rendez-vous de 2017 pour rien au monde. Il leur a été demandé d’arriver quarante-cinq minutes à l’avance. Ils patientent tous depuis plus d’une heure trente.
Il s’agit de solenniser le jeune César
Le jeune président de la République est attendu avec une double impatience. Il est neuf. Il est fort, lui qui a jeté le vieux système comme un Russe fracasse son verre de vodka vide par-dessus son épaule. Il est Jupiter ! Il l’a dit avant d’être élu. François Hollande ne croyait pas au président jupitérien, lui veut tuer le président normal.
Quand il a reçu le Russe Vladimir Poutine à Versailles le 29 mai, il a été impérial. Les militaires ont trouvé géniale l’idée de ce rendez-vous pris au prétexte d’une exposition consacrée au 300e anniversaire de la visite du tsar Pierre le Grand. Ils ne l’ont pas su, mais Emmanuel a lancé à Vladimir : « Vous voyez, c’est mon Sotchi à moi ! »
Ce soir dans le jardin parisien, la Garde républicaine se tient coiffée des casques à crinière, décorum inhabituel pour la circonstance, un peu grotesque même pour une telle réunion de famille. Il s’agit de solenniser le jeune César. Et s’il n’est pas encore jugé très au fait, qu’importe, les militaires l’adorent.
Le voilà qui arrive enfin, suivi du longiligne premier ministre, Edouard Philippe, et de ses deux ministres inconnues au bataillon, Florence Parly et Geneviève Darrieussecq. En robe blanche, Brigitte Macron l’accompagne. Encore une première que la présence de la première dame ici. Des officiers de la Légion étrangère trouvent son chic « super classe ».
Dans la petite troupe élyséenne, l’amiral Bernard Rogel se tient en retrait. Tout en rondeurs, petit et énergique, le chef de l’état-major particulier est un sous-marinier, il a commandé la marine nationale. Le « cinq étoiles » du président connaît les secrets nucléaires et la profondeur des guerres intestines des armées. L’amiral est un sexagénaire insensible aux pressions, taillé pour le poste. Il avait été choisi par François Hollande contre le candidat du cabinet du ministre Le Drian. Ainsi procède l’Elysée quand il souhaite éviter que le ministre ait trop de prise. Et Macron l’a gardé en dépit de ses 61 ans. L’amiral a néanmoins trouvé les débuts du nouveau monde un peu exotiques. On le tient à l’écart. En arrivant au Château, Kohler a appelé Rogel : « Qu’est-ce qu’on fait de vous ? – Ce que vous voulez, bien sûr, a répondu le marin. – Ah bon ? » De vieux généraux ont ricané. Belle ignorance des pratiques de la maison militaire qu’est l’Elysée. Le nouveau monde est en rodage.
Soudain, le ton change
Sur les toits alentour, les tireurs d’élite ont pris position, enfin la voix claire s’élève. « Officiers mariniers, soldats, marins et aviateurs, mesdames et messieurs… Vous incarnez la modernité d’une armée servie par des professionnels d’excellence. » Les invités sont attentifs, seules quelques sirènes de police résonnent dans le calme du quartier complètement bouclé.
Le président n’oublie rien. Le devoir impérieux d’entourer les blessés. La protection due aux forces armées. Les missions extérieures réussies. Le défi du terrorisme. L’engagement de la jeunesse. Et même ce service national universel, dont personne ne voit à quoi il va ressembler hormis un pot à ennuis.
Puis il parle finances. Soudain, le ton change. « Il ne m’a pas échappé que ces derniers jours ont été marqués par de nombreux débats sur le sujet du budget de la défense. Je considère pour ma part qu’il n’est pas digne d’étaler certains débats sur la place publique. J’ai pris des engagements. Je suis votre chef. Les engagements que je prends devant nos concitoyens et devant les armées, je sais les tenir et je n’ai à cet égard besoin de nulle pression, et de nul commentaire. De mauvaises habitudes ont parfois été prises sur ce sujet, considérant qu’il devait aujourd’hui en aller des armées comme il en va de nombreux autres secteurs. »
Les généraux ont-ils trop parlé ? La voix devient métallique : « J’aime le sens du devoir, j’aime le sens de la réserve qui a tenu nos armées où elles sont aujourd’hui. Et ce que j’ai parfois du mal à considérer dans certains secteurs, je l’admets encore moins lorsqu’il s’agit des armées. Un effort a été demandé pour cette année à tous les ministères, y compris au ministère des armées. Il était légitime, il était faisable, sans attenter en rien à la sécurité de nos troupes, à nos commandes militaires et à la situation telle qu’elle est aujourd’hui. » Les 2 %, l’augmentation du budget ? Le chef des armées va faire ce qu’il a dit, les forces obscures qui menacent la France l’exigent. Fermez le ban.
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La foudre a frappé. Devant lui, atteint à l’estomac, le général de Villiers reste interdit. Le discours, ce ne peut être qu’une perte de contrôle. Comment Rogel dont il connaît le sérieux a-t-il pu laisser passer cela ? Un dysfonctionnement s’est produit, devine aussitôt un ancien de l’Elysée. Le chef de l’état-major particulier a vu la version imprimée du discours. Les mots qui viennent d’être claqués relèvent d’une improvisation de dernière minute, ils ne figuraient pas au texte original. Le président semble avoir senti sa propre hubris. Il voit les yeux du général se rétrécir. Et sans plus le regarder pour achever son propos, il détourne la tête vers le parterre des autorités à sa droite.
Le visage du général se décompose
Vient le sentiment de l’humiliation. Le visage du général se décompose. Son regard croise celui de sa femme, Sabine. Elle a compris ce que signifie la violence du soufflet public. Elle sait que c’en est fini de son mari chef d’état-major des armées. Chacun connaît la phrase favorite du général : « Je ne suis pas un lapin de six semaines. » Cette fois, comme un bleu, il s’est bien laissé surprendre. Le nouveau monde arrive. Le président termine. Aux armées, dit-il, il manque « l’indispensable faculté d’adaptation qu’il faut encore développer. Nous ne devons pas rester dans des schémas certains et prédéfinis, des solutions toutes faites. Ce qui était vrai hier ne l’est plus aujourd’hui ».
Le micro éteint, tout s’anime. « Oh, la vache ! », s’exclame en remettant son képi le général François Lecointre, le chef du cabinet militaire du premier ministre. Quelqu’un a vite dit au président, sans que l’on sache qui, Brigitte peut-être, « Tu es allé trop fort ». On fonce sur Pierre de Villiers. « Il vous a engueulé, général ! – Non… enfin, pas moi, pas que moi… » Le chef d’état-major tourne les talons, rejoint ses subordonnés. Dans l’équipe, on se concerte avec une vive inquiétude. « Il va se tirer. Il faut l’empêcher de partir. »
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Les colonels décident qu’ils débouleront dans la soirée à la résidence de l’Ecole militaire avec du champagne. L’amiral Guillaud se précipite. « Quelle que soit ta décision je te soutiendrai, y compris publiquement. » Autour du pupitre désormais vide, on se presse. Alain Richard, l’ancien ministre socialiste de la défense de Lionel Jospin, s’approche de Florence Parly. « Si tu as besoin, on t’aide. » Il a connu la ministre quand elle était conseillère budgétaire à Matignon en 1997. Elle arrive dans la tempête. « On attendait un discours de calme sur les engagements budgétaires. Elle a su tout de suite qu’elle allait devoir gérer les suites. » M. Richard a, comme tous, senti la voix du président changer, avant d’entendre les militaires qui l’entouraient lâcher : « Il a fait petit chef. »
Oui, la forme est dégueulasse. Mais...
D’autres affichent des mines de crocodiles. « Curieuse, la surréaction de certains camarades militaires », commente le rusé général Puga dans son habit blanc de grand chancelier. « Dans le genre “on vous soutient mais on n’est pas mécontents de vous voir vous casser la figure”. »
Certains officiers pensent que le président a tapé juste. On a un peu oublié ces dernières semaines qu’il était le chef des armées. Oui, la forme est dégueulasse. Mais elle visait à provoquer une réaction chez Pierre de Villiers qui a trop critiqué les décisions budgétaires. Le pousser à dire « je suis allé trop loin », pour replacer la relation politico-militaire d’équerre. Ou provoquer son départ, en héros. Ils évoquent Alain Juppé qui, bien avant d’occuper pour trois petits mois le poste de ministre de la défense au tournant de 2010-2011, avait commenté sa crucifixion en raison des affaires judiciaires en ces termes : « Les héros de la tragédie grecque, on les achève. On les tue. »
Tandis que les buffets s’ouvrent de part et d’autre de la pelouse, le président avance vers les blessés. Le général est resté loin de lui, contrairement à l’usage. Dans son esprit, le tumulte. Quelques minutes plus tôt il a manqué de partir sur-le-champ. En plein discours. Il n’a pas voulu laisser seule son épouse.
Emmanuel Macron doit le faire appeler deux fois par son officier de sécurité pour qu’il s’approche avec lui des familles. L’occasion réjouit le soldat en fauteuil qui réclame une photo. « Non, pas avec le président. Avec le général de Villiers, s’il vous plaît. » A cet instant, le ministre Le Drian a déjà quitté son ancienne maison. Il n’est pas le seul. Dans le groupe des industriels, aucun n’a hésité. « Nous sommes tous partis dans la seconde. On ne peut pas humilier quelqu’un comme cela en public », peste l’un d’eux. Sans même serrer la main du chef de l’Etat dont ils attendent tant.
« Vous avez pris la pluie, général ? – Non, on a pris l’orage »
Le nom du général n’a pas été prononcé une seule fois et les choses ont basculé si vite que les attachés de défense non francophones n’ont pas tout saisi. Mais ils ont eux aussi pris congé très vite. Dans une ambassade située non loin du ministère, une heure plus tard, les convives n’ont pas compris pourquoi leur hôte affichait une telle mine pour le dîner en revenant de la rue Saint-Dominique. « Vous avez pris la pluie, général ? – Non, on a pris l’orage. »
Ce soir, a parié l’officier, tous les militaires, qu’ils soient français ou non, se sont sentis fâchés contre l’autorité politique. « Recadrer le chef d’état-major devant un parterre de généraux étrangers et devant tous ses subordonnés, c’est l’horreur absolue », constate le calme général Henri Bentégeat, qui fut lui aussi le plus haut gradé de France, au service de Jacques Chirac puis de l’état-major des armées. La troupe va penser la même chose. Cela ne se fait pas. Il est douloureux de voir le chef se faire pilonner de la sorte. « Pour celui qui est en état de subordination, quelle crédibilité reste-t-il au chef après s’être fait engueuler comme ça ? Les types vont se dire : “Si on traite le général de la sorte, qu’est ce que je vais ramasser, moi !” »
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Un physique de lutteur, une froide colère. Mâchoire serrée, l’ancien chef de l’armée de terre, Elrick Irastorza, enrage. « Il y a une différence entre le fait d’être aux ordres et l’humiliation. » La scène le ramène à une morsure, celle qu’il ressentait enfant lorsque son père maçon se faisait brutalement tutoyer par plus haut que lui dans la société.
Villiers a été tancé sans raison valable, juge-t-il. Gratuitement. Pour rien. Méritait-on cette réflexion d’un soir de fatigue à court d’arguments ? Pour Irastorza, cependant, pas de surprise. « Nous voilà simplement repartis pour un tour. Rien n’a changé depuis cent ans. Le militaire est soumis à la réserve, et le meilleur moyen pour un politique de se dédouaner de ses responsabilités consiste à accuser le militaire d’un échec. »
Tandis que le général de Villiers regagne l’Ecole militaire, le protocole emmène le président à la tour Eiffel pour le dîner prévu au Jules Verne avec les époux Trump. « C’est quand Jupiter fait gronder la foudre que nous croyons qu’il règne dans les cieux », a dit Horace.
Tard, peu après 23 heures, la ministre Florence Parly s’inquiète. Son intuition la pousse à appeler Pierre de Villiers pour évoquer sa présence au défilé le lendemain. A ce moment, lui pense : « J’ai participé à une réunion passionnante avec Merkel. J’ai accompagné Trump. Et dans la foulée de cette journée incroyable, je me suis pris le carton. »
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Mark Zuckerberg : ses premiers pas en politique
Vers l’infini et l’au-delà pour Zuckerberg
Depuis la création de Facebook en 2004, l’influence de Mark Zuckerberg ne cesse de croître. Autre que ses ambitions de rendre le monde interconnecté, le PDG du réseau social mondial ne s’arrête pas là et développe des ambitions politiques.
Nous sommes le 17 juillet 2017. Mark Zuckerberg rend visite à la tribu indienne des Blackfeet, dans le Montana. Et comme chacun des deux milliards d’utilisateurs de Facebook, le plus grand réseau social mondial dont il est le fondateur et PDG, Mark Zuckerberg poste les photos de sa rencontre avec les membres de la tribu des Blackfeet sur son mur. Il y décrit, entre autres, la vie quotidienne sur la réserve, précise la complexité des problématiques liées à la juridiction particulière dont elle dispose, évoque les affres de l’alcool et de la drogue au sein de la tribu… Quelques jours plus tôt, le 12 juillet, Zuck - pour les intimes - nous contait ses péripéties et ses analyses du monde rural depuis une ferme d’élevage du Dakota du Sud. Cette fois-ci, avec des photos de lui au milieu des vaches. Pourquoi Mark Zuckerberg, l’un des hommes les plus puissants et les plus influents de la planète, à la tête d’une fortune personnelle de 71,5 milliards de dollars, PDG d’un empire technologico-médiatique pouvant s’adresser d’un clic à la moitié du globe, prendrait-il la peine de se rendre dans une réserve indienne, une ferme d’élevage, ou une caserne de pompiers pour s’adresser à une petite vingtaine de personnes, ou pour voir des vaches ?
Il se pourrait bien que le plus jeune milliardaire de l’Histoire - Zuckerberg a gagné son premier milliard à 23 ans, huit ans avant Bill Gates - ne limite pas ses ambitions à l’interconnexion de l’humanité tout entière. Mais se verrait bien en président des Etats-Unis d’Amérique.
Tout début 2017, Mark Zuckerberg annonçait ses bonnes résolutions dans une lettre ouverte à sa communauté - comme tous les ans. Mais si, les autres années, celles-ci se limitaient à apprendre le mandarin ou lire 25 livres en un an, le défi de cette année allait mettre la puce à l’oreille de certains journalistes : visiter chacun des 50 Etats avant 2018. D’où l’explication « officielle » de sa présence dans ce fameux Dakota du Sud. Depuis cette annonce et sa lettre ouverte du 16 février, Mark Zuckerberg n’a cessé de multiplier les indices laissant entendre une possible candidature à la présidence lors de l’élection de 2020. Derniers en date ? Les recrutements successifs au sein de sa fondation philanthropique Chan Zuckerberg Initiative de Joel Benenson, ancien conseiller de Barack Obama et stratège de la campagne d’Hillary Clinton en 2016 ; de David Plouffe, l’un des architectes de la campagne de Barack Obama en 2008 ; de Ken Mehlman, directeur de la seconde campagne de George W. Bush en 2004 ; de Charles Ommanney, ancien photographe de campagne d’Obama et de Bush… Autant de signes qui tendent à lever le voile sur sa possible candidature. Remarquons également qu’en janvier dernier, cet ancien athée assumé a avoué, après avoir rencontré le pape et fait les éloges du bouddhisme, que « la religion (était) très importante ».
Pourtant, l’intéressé nie farouchement toute ambition présidentielle. « Beaucoup me demandent si ces visites des 50 Etats signifient que je compte me présenter à une fonction officielle : ce n’est pas le cas. Je le fais simplement pour avoir une meilleure idée et perspective de notre pays, pour mieux servir notre communauté de presque 2 milliards de personnes […]. »
Peut-être le temps de faire accepter par l’opinion américaine l’idée qu’un PDG tel que lui, sans aucune expérience politique, soit investi par le Parti démocrate. Après l’investiture de Donald Trump, Mark Zuckerberg publia le 16 février 2017 un long manifeste sur Facebook à l’adresse de ses 96 millions de followers, repris dans la presse internationale qui comparait cette lettre à un des State of the Union d’un président des Etats-Unis. Intitulé « Building Global Community », le texte énonce cette question solennelle : « Sommes-nous en train de construire le monde que nous voulons tous ? » Ceux qui ne connaissaient pas bien l’homme derrière Facebook ont ainsi pu découvrir l’une de ses nombreuses facettes : Mark Zuckerberg a une vision précise du monde qui l’entoure et de l’état de nos sociétés modernes. « Depuis son plus jeune âge, Mark Zuckerberg est un garçon particulier, raconte David Kirkpatrick, journaliste et auteur d’un livre très fouillé sur la genèse de Facebook. Il est tenace, toujours cohérent et possède de vraies convictions. » Dont celle qui l’anime depuis les bancs de l’université : connecter les êtres humains entre eux pour rendre le monde meilleur, plus ouvert et plus libre. Le milliardaire a déjà contribué à la campagne de politiciens issus des deux grands partis du pays, refusant de croire à un manichéisme politique. « Je pense qu’il est difficile d’adhérer uniquement au Parti démocrate ou au Parti républicain, a affirmé en 2016 le jeune milliardaire. Je suis simplement pour une économie du savoir. » Zuckerberg avait par exemple rencontré le sénateur républicain de Floride et malheureux adversaire de Donald Trump, Marco Rubio, pour discuter d’une réforme bipartisane sur l’immigration, persuadé que les immigrants « sont la clé de l’économie et du savoir ».
Si la question est d’abord de savoir s’il se présentera bel et bien en 2020 (ou en 2024), et si oui, sous quelle égide politique, celle - évidente - que tout le monde se pose est : peut-il gagner ? Ce n’est pas impossible : un institut de sondage indiquait cet été que dans l’hypothèse d’un duel Trump-Zuckerberg en 2020, les deux candidats arriveraient au coude-à-coude. Cette même étude indique que 24 % des Américains seraient favorables à sa candidature, contre 29 % non favorables et 47 % d’indécis. En somme, en 2017, le peuple américain semble vouloir en savoir plus sur l’homme derrière cette société qui régit une grande partie de son quotidien, à travers Facebook mais aussi WhatsApp, Instagram et Messenger. Quatre des 10 applications smartphone les plus utilisées dans le monde.
Plus que d’une simple fortune, Zuckerberg est à la tête d’une entreprise tentaculaire qui fait de lui le « rédacteur en chef » le plus puissant du monde : Facebook est une vitrine virtuelle de toutes les unes des journaux du monde entier et peu de médias peuvent se targuer de disposer d’un lectorat ou d’une audience de 2 milliards de personnes. Et, comme un journal, le réseau a sa propre ligne éditoriale : des photographies historiques, notamment une sur la guerre du Vietnam, et des images de toiles de maîtres ont déjà été supprimées (temporairement) par le site car violant les conditions d’utilisation de Facebook. Un véritable empire dont il a posé la première pierre un soir d’hiver 2003, dans sa chambre de Kirkland, sur le campus d’Harvard où il était étudiant.
Lors de ses premiers mois à la prestigieuse université, après avoir refusé plusieurs propositions d’embauche de grandes sociétés, il inventa deux logiciels très populaires, CourseMatch et Facemash. Le premier permettait aux étudiants de voir à quels cours s’étaient inscrits leurs camarades et le second classait, par un système de vote, l’apparence et le physique des élèves. Bien avant Facebook donc, ce fils d’une psychiatre et d’un dentiste élevé dans l’Etat de New York démontrait une capacité sans pareille à créer des concepts de logiciels que les internautes aimaient utiliser. Pourquoi ? Car à cette époque, où les réseaux sociaux n’en étaient qu’à leurs balbutiements (Friendster et Myspace ne fonctionnaient pas très bien et croulaient sous des annonces publicitaires encombrant des interfaces déjà chargées), Zuckerberg avait su sentir ce qui composait le tissu social d’un milieu universitaire et a réussi à le transposer sur la toile. Facebook fut mis en ligne le 4 février 2004. Quatre jours plus tard, 650 utilisateurs avaient déjà créé leur compte. Puis, à l’instar d’un stratège militaire et aidé par ses camarades Dustin Moskovitz, Chris Hughes, Eduardo Saverin et Andrew McCollum, Zuckerberg entreprit d’étendre TheFacebook à d’autres universités : Yale, Columbia, Stanford… En un mois, 10 000 élèves dans le pays possédaient un compte Facebook. Treize ans plus tard et cinq ans après son introduction en Bourse, le réseau social est disponible dans plus de 140 langues et emploie plus de 20 000 personnes à travers le monde. Et, avec 2 milliards d’utilisateurs actifs par mois, il est - et de loin - le réseau social le plus important au monde.
Important, et influent : car Facebook a déjà révélé être capable d’agir directement sur le moral des gens en changeant l’ordre des informations présentes sur leur page personnelle. En analysant vos données, Facebook (mais également la plupart des autres grandes plates-formes internet) peut cibler les publicités que vous verrez s’afficher sur votre page. Si l’on sait ce que vous voulez acheter, on peut également déterminer (en changeant la manière dont sont compilées les données) votre candidat préféré aux prochaines élections et vos convictions politiques.
En 2014, dans une étude menée en collaboration avec les universités de Cornell et de Californie (UCLA) sur un échantillon de près de 700 000 personnes, Facebook démontrait qu’il était tout à fait possible d’altérer les humeurs des gens. Qu’il était tout à fait possible, en somme, de créer à l’aide d’algorithmes une « contagion affective à grande échelle ».
L’étude avait évidemment provoqué un tollé et n’avait pas manqué d’affoler politiques et observateurs du monde digital. « Est-ce que la CIA pourrait inciter à une révolution au Soudan en faisant pression sur Facebook pour qu’il mette en avant des messages de mécontentement ? Est-ce que ça doit être légal ? » s’interrogeait alors un spécialiste avant de poursuivre, précurseur : « Est-ce que Zuckerberg pourrait rafler une élection en faisant la promotion de tel ou tel site internet ? » Pour ne rien arranger, Facebook avait conduit cette expérience sans que les personnes sélectionnées dans l’échantillon aient été préalablement prévenues.
C’est là que le bât blesse : dans 1984, George Orwell prédisait un futur où la vie privée ne serait plus qu’une relique du passé. L’un des seuls détails que l’auteur visionnaire n’avait pas prévu est au cœur de la réussite même de Facebook : Zuckerberg n’a jamais volé une information à qui que ce soit. Nous lui avons tout donné, et gratuitement. Un fait qu’il mentionnait déjà à Harvard en 2004, quelques semaines après le lancement de Facebook, dans un échange d’e-mails publié quelques années plus tard dans la presse : « Si tu veux des informations sur quelqu’un de l’université, tu me demandes. J’ai environ 4 000 adresses mails, des photos, des coordonnées… » - « Comment t’as fait ça ? ! » - « Les gens les ont juste envoyées. Je ne sais pas pourquoi. Ils me font confiance. Bande d’abrutis. » Notons qu’à l’époque, Zuckerberg n’était encore qu’un jeune étudiant, au caractère bien éloigné du PDG qu’il est aujourd’hui. Un PDG qui, grâce aux informations que mettent en ligne ses utilisateurs, sait tout (ou presque) d’eux : 230 des 360 millions d’habitants aux Etats-Unis sont sur Facebook. S’il le souhaitait, Mark Zuckerberg pourrait aisément utiliser la masse de données dont il dispose pour analyser les opinions du pays, d’une région, d’un Etat, d’un district, d’une ville… et adapter ainsi une éventuelle stratégie électorale. Et si certains de ses détracteurs ne manquent pas de souligner son manque de charisme naturel - élément crucial à l’heure de la prédominance de la communication et de l’image dans la vie politique -, Zuckerberg est loin de la caricature du simple geek ayant eu une bonne idée au fin fond de son garage ou de sa chambre. « Il s’est révélé être quelqu’un d’aussi visionnaire que Steve Jobs et d’aussi influent que Bill Gates », témoigne un journaliste du New Yorker. Discret dans les médias « traditionnels », Zuckerberg partage son quotidien le plus intime sur sa page Facebook. Il ne va pas arpenter les couloirs du Capitole à Washington mais a facilement accès aux plus hautes sphères du pouvoir : Barack Obama pendant ses mandats (le président américain se félicitait d’être celui qui avait réussi à faire mettre une veste et des chaussures à Mark Zuckerberg, connu pour ne porter que des tee-shirts et des sandales), Angela Merkel, le pape François… Mais, en revanche, il décline les invitations de Donald Trump à participer aux réunions entre la Maison-Blanche et les autres géants de la tech américaine.
Demeure une question : pourquoi se présenterait-il ? Après tout, Mark Zuckerberg dispose déjà d’une immense fortune, d’une immense influence… d’un immense pouvoir. En tant que PDG, il pourrait parfaitement continuer à étendre l’emprise de Facebook à travers le monde : le soleil se lève et se couche d’ores et déjà sur Facebook mais reste à conquérir l’Afrique, et également l’Asie, où l’Inde et la Chine résistent à l’arrivée du réseau social sur leur territoire. Se lancer dans une campagne présidentielle, dans le monde tumultueux de la politique, c’est risquer d’y perdre des plumes, d’y perdre du temps, de fouler le sol d’un monde dont les Américains se méfient beaucoup plus, à tort ou à raison, que celui idyllique et optimiste des nouvelles technologies.
Mais peut-être Mark Zuckerberg a-t-il pris conscience de son influence politique avec l’élection de Donald Trump ? Après tout, et ce n’est plus à démontrer, ce sont en grande partie des plates-formes comme Facebook et Twitter qui ont été l’un des théâtres de l’élection du nouveau Président. C’est son royaume, son empire, qui a donné naissance au concept même de « fake news », qui a vu la promotion de sites internet colportant des informations haineuses faisant fi de la réalité. Avant l’élection de Trump, Zuckerberg arguait de vouloir rester neutre. Depuis son investiture en janvier dernier, Facebook a installé une nouvelle fonctionnalité pour faciliter les échanges entre les citoyens américains et leurs élus. Au XXIe siècle, Mark Zuckerberg n’a pas besoin du Bureau ovale pour devenir le maître du monde. S’il se présente, c’est que son ambition est nourrie par d’autres motifs. Peut-être celui de vouloir donner à ses deux filles, Maxima, née en novembre 2015, et August, née le 28 août dernier, un monde meilleur. Un monde avec « une meilleure éducation, moins de maladies, des communautés soudées et plus d’égalité », comme il l’écrit dans une lettre adressée à sa benjamine. Car si le candidat Donald Trump était sans aucun doute l’un des visages de l’Amérique, Mark Zuckerberg, lui, en est un autre : celui de la démesure, de la réussite, de l’optimisme, de la mondialisation à outrance et de l’universalité… du progrès aussi. Lui et sa femme Priscilla Chan, une fille d’immigrés vietnamiens diplômée d’Harvard Med School en pédiatrie et très impliquée dans l’éducation, multiplient les actes caritatifs - ils ont récemment donné 3 milliards de dollars à la recherche médicale - et se sont engagés à reverser 99 % de leur fortune personnelle. Peut-être un nouveau chapitre de la saga politique du pays et un exemple de ces storytellings dont les électeurs américains raffolent.
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TITRE informatif : USA : S’il se présentait, Zuckerberg serait au coude-à coude avec Trump lors des prochaines élections présidentielles de 2020.
TITRE incitatif : Le roi de Facebook bientôt roi du monde ?
CHAPO : Déjà homme le plus puissant des réseaux sociaux avec Facebook, Mark Zuckerberg pourrait bientôt être placé au rang de l’homme le plus puissant du monde. De plus en plus actif et engagé au niveau politique, il n’est pas impossible qu’il s’engage politiquement, avec les élections présidentielles américaines de 2020 dans le viseur. Selon une étude, le génie d’Harvard serait plus que crédible face à Donald Trump.
Nous sommes le 17 juillet 2017. Mark Zuckerberg rend visite à la tribu indienne des Blackfeet, dans le Montana. Et comme chacun des deux milliards d’utilisateurs de Facebook, le plus grand réseau social mondial dont il est le fondateur et PDG, Mark Zuckerberg poste les photos de sa rencontre avec les membres de la tribu des Blackfeet sur son mur. Il y décrit, entre autres, la vie quotidienne sur la réserve, précise la complexité des problématiques liées à la juridiction particulière dont elle dispose, évoque les affres de l’alcool et de la drogue au sein de la tribu… Quelques jours plus tôt, le 12 juillet, Zuck - pour les intimes - nous contait ses péripéties et ses analyses du monde rural depuis une ferme d’élevage du Dakota du Sud. Cette fois-ci, avec des photos de lui au milieu des vaches. Pourquoi Mark Zuckerberg, l’un des hommes les plus puissants et les plus influents de la planète, à la tête d’une fortune personnelle de 71,5 milliards de dollars, PDG d’un empire technologico-médiatique pouvant s’adresser d’un clic à la moitié du globe, prendrait-il la peine de se rendre dans une réserve indienne, une ferme d’élevage, ou une caserne de pompiers pour s’adresser à une petite vingtaine de personnes, ou pour voir des vaches ?
Il se pourrait bien que le plus jeune milliardaire de l’Histoire - Zuckerberg a gagné son premier milliard à 23 ans, huit ans avant Bill Gates - ne limite pas ses ambitions à l’interconnexion de l’humanité tout entière. Mais se verrait bien en président des Etats-Unis d’Amérique.
Tout début 2017, Mark Zuckerberg annonçait ses bonnes résolutions dans une lettre ouverte à sa communauté - comme tous les ans. Mais si, les autres années, celles-ci se limitaient à apprendre le mandarin ou lire 25 livres en un an, le défi de cette année allait mettre la puce à l’oreille de certains journalistes : visiter chacun des 50 Etats avant 2018. D’où l’explication « officielle » de sa présence dans ce fameux Dakota du Sud. Depuis cette annonce et sa lettre ouverte du 16 février, Mark Zuckerberg n’a cessé de multiplier les indices laissant entendre une possible candidature à la présidence lors de l’élection de 2020. Derniers en date ? Les recrutements successifs au sein de sa fondation philanthropique Chan Zuckerberg Initiative de Joel Benenson, ancien conseiller de Barack Obama et stratège de la campagne d’Hillary Clinton en 2016 ; de David Plouffe, l’un des architectes de la campagne de Barack Obama en 2008 ; de Ken Mehlman, directeur de la seconde campagne de George W. Bush en 2004 ; de Charles Ommanney, ancien photographe de campagne d’Obama et de Bush… Autant de signes qui tendent à lever le voile sur sa possible candidature. Remarquons également qu’en janvier dernier, cet ancien athée assumé a avoué, après avoir rencontré le pape et fait les éloges du bouddhisme, que « la religion (était) très importante ».
Pourtant, l’intéressé nie farouchement toute ambition présidentielle. « Beaucoup me demandent si ces visites des 50 Etats signifient que je compte me présenter à une fonction officielle : ce n’est pas le cas. Je le fais simplement pour avoir une meilleure idée et perspective de notre pays, pour mieux servir notre communauté de presque 2 milliards de personnes […]. »
Peut-être le temps de faire accepter par l’opinion américaine l’idée qu’un PDG tel que lui, sans aucune expérience politique, soit investi par le Parti démocrate. Après l’investiture de Donald Trump, Mark Zuckerberg publia le 16 février 2017 un long manifeste sur Facebook à l’adresse de ses 96 millions de followers, repris dans la presse internationale qui comparait cette lettre à un des State of the Union d’un président des Etats-Unis. Intitulé « Building Global Community », le texte énonce cette question solennelle : « Sommes-nous en train de construire le monde que nous voulons tous ? » Ceux qui ne connaissaient pas bien l’homme derrière Facebook ont ainsi pu découvrir l’une de ses nombreuses facettes : Mark Zuckerberg a une vision précise du monde qui l’entoure et de l’état de nos sociétés modernes. « Depuis son plus jeune âge, Mark Zuckerberg est un garçon particulier, raconte David Kirkpatrick, journaliste et auteur d’un livre très fouillé sur la genèse de Facebook. Il est tenace, toujours cohérent et possède de vraies convictions. » Dont celle qui l’anime depuis les bancs de l’université : connecter les êtres humains entre eux pour rendre le monde meilleur, plus ouvert et plus libre. Le milliardaire a déjà contribué à la campagne de politiciens issus des deux grands partis du pays, refusant de croire à un manichéisme politique. « Je pense qu’il est difficile d’adhérer uniquement au Parti démocrate ou au Parti républicain, a affirmé en 2016 le jeune milliardaire. Je suis simplement pour une économie du savoir. » Zuckerberg avait par exemple rencontré le sénateur républicain de Floride et malheureux adversaire de Donald Trump, Marco Rubio, pour discuter d’une réforme bipartisane sur l’immigration, persuadé que les immigrants « sont la clé de l’économie et du savoir ».
Intelligent, génie et social
Si la question est d’abord de savoir s’il se présentera bel et bien en 2020 (ou en 2024), et si oui, sous quelle égide politique, celle - évidente - que tout le monde se pose est : peut-il gagner ? Ce n’est pas impossible : un institut de sondage indiquait cet été que dans l’hypothèse d’un duel Trump-Zuckerberg en 2020, les deux candidats arriveraient au coude-à-coude. Cette même étude indique que 24 % des Américains seraient favorables à sa candidature, contre 29 % non favorables et 47 % d’indécis. En somme, en 2017, le peuple américain semble vouloir en savoir plus sur l’homme derrière cette société qui régit une grande partie de son quotidien, à travers Facebook mais aussi WhatsApp, Instagram et Messenger. Quatre des 10 applications smartphone les plus utilisées dans le monde.
Plus que d’une simple fortune, Zuckerberg est à la tête d’une entreprise tentaculaire qui fait de lui le « rédacteur en chef » le plus puissant du monde : Facebook est une vitrine virtuelle de toutes les unes des journaux du monde entier et peu de médias peuvent se targuer de disposer d’un lectorat ou d’une audience de 2 milliards de personnes. Et, comme un journal, le réseau a sa propre ligne éditoriale : des photographies historiques, notamment une sur la guerre du Vietnam, et des images de toiles de maîtres ont déjà été supprimées (temporairement) par le site car violant les conditions d’utilisation de Facebook. Un véritable empire dont il a posé la première pierre un soir d’hiver 2003, dans sa chambre de Kirkland, sur le campus d’Harvard où il était étudiant.
Lors de ses premiers mois à la prestigieuse université, après avoir refusé plusieurs propositions d’embauche de grandes sociétés, il inventa deux logiciels très populaires, CourseMatch et Facemash. Le premier permettait aux étudiants de voir à quels cours s’étaient inscrits leurs camarades et le second classait, par un système de vote, l’apparence et le physique des élèves. Bien avant Facebook donc, ce fils d’une psychiatre et d’un dentiste élevé dans l’Etat de New York démontrait une capacité sans pareille à créer des concepts de logiciels que les internautes aimaient utiliser. Pourquoi ? Car à cette époque, où les réseaux sociaux n’en étaient qu’à leurs balbutiements (Friendster et Myspace ne fonctionnaient pas très bien et croulaient sous des annonces publicitaires encombrant des interfaces déjà chargées), Zuckerberg avait su sentir ce qui composait le tissu social d’un milieu universitaire et a réussi à le transposer sur la toile. Facebook fut mis en ligne le 4 février 2004. Quatre jours plus tard, 650 utilisateurs avaient déjà créé leur compte. Puis, à l’instar d’un stratège militaire et aidé par ses camarades Dustin Moskovitz, Chris Hughes, Eduardo Saverin et Andrew McCollum, Zuckerberg entreprit d’étendre TheFacebook à d’autres universités : Yale, Columbia, Stanford… En un mois, 10 000 élèves dans le pays possédaient un compte Facebook. Treize ans plus tard et cinq ans après son introduction en Bourse, le réseau social est disponible dans plus de 140 langues et emploie plus de 20 000 personnes à travers le monde. Et, avec 2 milliards d’utilisateurs actifs par mois, il est - et de loin - le réseau social le plus important au monde.
Important, et influent : car Facebook a déjà révélé être capable d’agir directement sur le moral des gens en changeant l’ordre des informations présentes sur leur page personnelle. En analysant vos données, Facebook (mais également la plupart des autres grandes plates-formes internet) peut cibler les publicités que vous verrez s’afficher sur votre page. Si l’on sait ce que vous voulez acheter, on peut également déterminer (en changeant la manière dont sont compilées les données) votre candidat préféré aux prochaines élections et vos convictions politiques.
En 2014, dans une étude menée en collaboration avec les universités de Cornell et de Californie (UCLA) sur un échantillon de près de 700 000 personnes, Facebook démontrait qu’il était tout à fait possible d’altérer les humeurs des gens. Qu’il était tout à fait possible, en somme, de créer à l’aide d’algorithmes une « contagion affective à grande échelle ».
L’étude avait évidemment provoqué un tollé et n’avait pas manqué d’affoler politiques et observateurs du monde digital. « Est-ce que la CIA pourrait inciter à une révolution au Soudan en faisant pression sur Facebook pour qu’il mette en avant des messages de mécontentement ? Est-ce que ça doit être légal ? » s’interrogeait alors un spécialiste avant de poursuivre, précurseur : « Est-ce que Zuckerberg pourrait rafler une élection en faisant la promotion de tel ou tel site internet ? » Pour ne rien arranger, Facebook avait conduit cette expérience sans que les personnes sélectionnées dans l’échantillon aient été préalablement prévenues.
C’est là que le bât blesse : dans 1984, George Orwell prédisait un futur où la vie privée ne serait plus qu’une relique du passé. L’un des seuls détails que l’auteur visionnaire n’avait pas prévu est au cœur de la réussite même de Facebook : Zuckerberg n’a jamais volé une information à qui que ce soit. Nous lui avons tout donné, et gratuitement. Un fait qu’il mentionnait déjà à Harvard en 2004, quelques semaines après le lancement de Facebook, dans un échange d’e-mails publié quelques années plus tard dans la presse : « Si tu veux des informations sur quelqu’un de l’université, tu me demandes. J’ai environ 4 000 adresses mails, des photos, des coordonnées… » - « Comment t’as fait ça ? ! » - « Les gens les ont juste envoyées. Je ne sais pas pourquoi. Ils me font confiance. Bande d’abrutis. » Notons qu’à l’époque, Zuckerberg n’était encore qu’un jeune étudiant, au caractère bien éloigné du PDG qu’il est aujourd’hui. Un PDG qui, grâce aux informations que mettent en ligne ses utilisateurs, sait tout (ou presque) d’eux : 230 des 360 millions d’habitants aux Etats-Unis sont sur Facebook. S’il le souhaitait, Mark Zuckerberg pourrait aisément utiliser la masse de données dont il dispose pour analyser les opinions du pays, d’une région, d’un Etat, d’un district, d’une ville… et adapter ainsi une éventuelle stratégie électorale. Et si certains de ses détracteurs ne manquent pas de souligner son manque de charisme naturel - élément crucial à l’heure de la prédominance de la communication et de l’image dans la vie politique -, Zuckerberg est loin de la caricature du simple geek ayant eu une bonne idée au fin fond de son garage ou de sa chambre. « Il s’est révélé être quelqu’un d’aussi visionnaire que Steve Jobs et d’aussi influent que Bill Gates », témoigne un journaliste du New Yorker. Discret dans les médias « traditionnels », Zuckerberg partage son quotidien le plus intime sur sa page Facebook. Il ne va pas arpenter les couloirs du Capitole à Washington mais a facilement accès aux plus hautes sphères du pouvoir : Barack Obama pendant ses mandats (le président américain se félicitait d’être celui qui avait réussi à faire mettre une veste et des chaussures à Mark Zuckerberg, connu pour ne porter que des tee-shirts et des sandales), Angela Merkel, le pape François… Mais, en revanche, il décline les invitations de Donald Trump à participer aux réunions entre la Maison-Blanche et les autres géants de la tech américaine.
Pourquoi cette conquête politique ?
Demeure une question : pourquoi se présenterait-il ? Après tout, Mark Zuckerberg dispose déjà d’une immense fortune, d’une immense influence… d’un immense pouvoir. En tant que PDG, il pourrait parfaitement continuer à étendre l’emprise de Facebook à travers le monde : le soleil se lève et se couche d’ores et déjà sur Facebook mais reste à conquérir l’Afrique, et également l’Asie, où l’Inde et la Chine résistent à l’arrivée du réseau social sur leur territoire. Se lancer dans une campagne présidentielle, dans le monde tumultueux de la politique, c’est risquer d’y perdre des plumes, d’y perdre du temps, de fouler le sol d’un monde dont les Américains se méfient beaucoup plus, à tort ou à raison, que celui idyllique et optimiste des nouvelles technologies.
Mais peut-être Mark Zuckerberg a-t-il pris conscience de son influence politique avec l’élection de Donald Trump ? Après tout, et ce n’est plus à démontrer, ce sont en grande partie des plates-formes comme Facebook et Twitter qui ont été l’un des théâtres de l’élection du nouveau Président. C’est son royaume, son empire, qui a donné naissance au concept même de « fake news », qui a vu la promotion de sites internet colportant des informations haineuses faisant fi de la réalité. Avant l’élection de Trump, Zuckerberg arguait de vouloir rester neutre. Depuis son investiture en janvier dernier, Facebook a installé une nouvelle fonctionnalité pour faciliter les échanges entre les citoyens américains et leurs élus. Au XXIe siècle, Mark Zuckerberg n’a pas besoin du Bureau ovale pour devenir le maître du monde. S’il se présente, c’est que son ambition est nourrie par d’autres motifs. Peut-être celui de vouloir donner à ses deux filles, Maxima, née en novembre 2015, et August, née le 28 août dernier, un monde meilleur. Un monde avec « une meilleure éducation, moins de maladies, des communautés soudées et plus d’égalité », comme il l’écrit dans une lettre adressée à sa benjamine. Car si le candidat Donald Trump était sans aucun doute l’un des visages de l’Amérique, Mark Zuckerberg, lui, en est un autre : celui de la démesure, de la réussite, de l’optimisme, de la mondialisation à outrance et de l’universalité… du progrès aussi. Lui et sa femme Priscilla Chan, une fille d’immigrés vietnamiens diplômée d’Harvard Med School en pédiatrie et très impliquée dans l’éducation, multiplient les actes caritatifs - ils ont récemment donné 3 milliards de dollars à la recherche médicale - et se sont engagés à reverser 99 % de leur fortune personnelle. Peut-être un nouveau chapitre de la saga politique du pays et un exemple de ces storytellings dont les électeurs américains raffolent.
■ VINCENT JOLLY
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Composez la titraille
D’une présidence à l’autre, il n’y a qu’un pas
Zuckerberg: une ambition politique
Mark Zuckerberg, fondateur de facebook a entamé en 2017 une visite des 50 états américains. Cette tournée pourrait s’annoncer comme un début de campagne pour les élections présidentielles américaines de 2020.
Nous sommes le 17 juillet 2017. Mark Zuckerberg rend visite à la tribu indienne des Blackfeet, dans le Montana. Et comme chacun des deux milliards d’utilisateurs de Facebook, le plus grand réseau social mondial dont il est le fondateur et PDG, Mark Zuckerberg poste les photos de sa rencontre avec les membres de la tribu des Blackfeet sur son mur. Il y décrit, entre autres, la vie quotidienne sur la réserve, précise la complexité des problématiques liées à la juridiction particulière dont elle dispose, évoque les affres de l’alcool et de la drogue au sein de la tribu… Quelques jours plus tôt, le 12 juillet, Zuck - pour les intimes - nous contait ses péripéties et ses analyses du monde rural depuis une ferme d’élevage du Dakota du Sud. Cette fois-ci, avec des photos de lui au milieu des vaches. Pourquoi Mark Zuckerberg, l’un des hommes les plus puissants et les plus influents de la planète, à la tête d’une fortune personnelle de 71,5 milliards de dollars, PDG d’un empire technologico-médiatique pouvant s’adresser d’un clic à la moitié du globe, prendrait-il la peine de se rendre dans une réserve indienne, une ferme d’élevage, ou une caserne de pompiers pour s’adresser à une petite vingtaine de personnes, ou pour voir des vaches ?
Il se pourrait bien que le plus jeune milliardaire de l’Histoire - Zuckerberg a gagné son premier milliard à 23 ans, huit ans avant Bill Gates - ne limite pas ses ambitions à l’interconnexion de l’humanité tout entière. Mais se verrait bien en président des Etats-Unis d’Amérique.
Un début de campagne?
Tout début 2017, Mark Zuckerberg annonçait ses bonnes résolutions dans une lettre ouverte à sa communauté - comme tous les ans. Mais si, les autres années, celles-ci se limitaient à apprendre le mandarin ou lire 25 livres en un an, le défi de cette année allait mettre la puce à l’oreille de certains journalistes : visiter chacun des 50 Etats avant 2018. D’où l’explication « officielle » de sa présence dans ce fameux Dakota du Sud. Depuis cette annonce et sa lettre ouverte du 16 février, Mark Zuckerberg n’a cessé de multiplier les indices laissant entendre une possible candidature à la présidence lors de l’élection de 2020. Derniers en date ? Les recrutements successifs au sein de sa fondation philanthropique Chan Zuckerberg Initiative de Joel Benenson, ancien conseiller de Barack Obama et stratège de la campagne d’Hillary Clinton en 2016 ; de David Plouffe, l’un des architectes de la campagne de Barack Obama en 2008 ; de Ken Mehlman, directeur de la seconde campagne de George W. Bush en 2004 ; de Charles Ommanney, ancien photographe de campagne d’Obama et de Bush… Autant de signes qui tendent à lever le voile sur sa possible candidature. Remarquons également qu’en janvier dernier, cet ancien athée assumé a avoué, après avoir rencontré le pape et fait les éloges du bouddhisme, que « la religion (était) très importante ».
Pourtant, l’intéressé nie farouchement toute ambition présidentielle. « Beaucoup me demandent si ces visites des 50 Etats signifient que je compte me présenter à une fonction officielle : ce n’est pas le cas. Je le fais simplement pour avoir une meilleure idée et perspective de notre pays, pour mieux servir notre communauté de presque 2 milliards de personnes […]. »
Peut-être le temps de faire accepter par l’opinion américaine l’idée qu’un PDG tel que lui, sans aucune expérience politique, soit investi par le Parti démocrate. Après l’investiture de Donald Trump, Mark Zuckerberg publia le 16 février 2017 un long manifeste sur Facebook à l’adresse de ses 96 millions de followers, repris dans la presse internationale qui comparait cette lettre à un des State of the Union d’un président des Etats-Unis. Intitulé « Building Global Community », le texte énonce cette question solennelle : « Sommes-nous en train de construire le monde que nous voulons tous ? » Ceux qui ne connaissaient pas bien l’homme derrière Facebook ont ainsi pu découvrir l’une de ses nombreuses facettes : Mark Zuckerberg a une vision précise du monde qui l’entoure et de l’état de nos sociétés modernes. « Depuis son plus jeune âge, Mark Zuckerberg est un garçon particulier, raconte David Kirkpatrick, journaliste et auteur d’un livre très fouillé sur la genèse de Facebook. Il est tenace, toujours cohérent et possède de vraies convictions. » Dont celle qui l’anime depuis les bancs de l’université : connecter les êtres humains entre eux pour rendre le monde meilleur, plus ouvert et plus libre. Le milliardaire a déjà contribué à la campagne de politiciens issus des deux grands partis du pays, refusant de croire à un manichéisme politique. « Je pense qu’il est difficile d’adhérer uniquement au Parti démocrate ou au Parti républicain, a affirmé en 2016 le jeune milliardaire. Je suis simplement pour une économie du savoir. » Zuckerberg avait par exemple rencontré le sénateur républicain de Floride et malheureux adversaire de Donald Trump, Marco Rubio, pour discuter d’une réforme bipartisane sur l’immigration, persuadé que les immigrants « sont la clé de l’économie et du savoir ».
2020: Trump-Zuckerberg, à égalité
Si la question est d’abord de savoir s’il se présentera bel et bien en 2020 (ou en 2024), et si oui, sous quelle égide politique, celle - évidente - que tout le monde se pose est : peut-il gagner ? Ce n’est pas impossible : un institut de sondage indiquait cet été que dans l’hypothèse d’un duel Trump-Zuckerberg en 2020, les deux candidats arriveraient au coude-à-coude. Cette même étude indique que 24 % des Américains seraient favorables à sa candidature, contre 29 % non favorables et 47 % d’indécis. En somme, en 2017, le peuple américain semble vouloir en savoir plus sur l’homme derrière cette société qui régit une grande partie de son quotidien, à travers Facebook mais aussi WhatsApp, Instagram et Messenger. Quatre des 10 applications smartphone les plus utilisées dans le monde.
Plus que d’une simple fortune, Zuckerberg est à la tête d’une entreprise tentaculaire qui fait de lui le « rédacteur en chef » le plus puissant du monde : Facebook est une vitrine virtuelle de toutes les unes des journaux du monde entier et peu de médias peuvent se targuer de disposer d’un lectorat ou d’une audience de 2 milliards de personnes. Et, comme un journal, le réseau a sa propre ligne éditoriale : des photographies historiques, notamment une sur la guerre du Vietnam, et des images de toiles de maîtres ont déjà été supprimées (temporairement) par le site car violant les conditions d’utilisation de Facebook. Un véritable empire dont il a posé la première pierre un soir d’hiver 2003, dans sa chambre de Kirkland, sur le campus d’Harvard où il était étudiant.
Lors de ses premiers mois à la prestigieuse université, après avoir refusé plusieurs propositions d’embauche de grandes sociétés, il inventa deux logiciels très populaires, CourseMatch et Facemash. Le premier permettait aux étudiants de voir à quels cours s’étaient inscrits leurs camarades et le second classait, par un système de vote, l’apparence et le physique des élèves. Bien avant Facebook donc, ce fils d’une psychiatre et d’un dentiste élevé dans l’Etat de New York démontrait une capacité sans pareille à créer des concepts de logiciels que les internautes aimaient utiliser. Pourquoi ? Car à cette époque, où les réseaux sociaux n’en étaient qu’à leurs balbutiements (Friendster et Myspace ne fonctionnaient pas très bien et croulaient sous des annonces publicitaires encombrant des interfaces déjà chargées), Zuckerberg avait su sentir ce qui composait le tissu social d’un milieu universitaire et a réussi à le transposer sur la toile. Facebook fut mis en ligne le 4 février 2004. Quatre jours plus tard, 650 utilisateurs avaient déjà créé leur compte. Puis, à l’instar d’un stratège militaire et aidé par ses camarades Dustin Moskovitz, Chris Hughes, Eduardo Saverin et Andrew McCollum, Zuckerberg entreprit d’étendre TheFacebook à d’autres universités : Yale, Columbia, Stanford… En un mois, 10 000 élèves dans le pays possédaient un compte Facebook. Treize ans plus tard et cinq ans après son introduction en Bourse, le réseau social est disponible dans plus de 140 langues et emploie plus de 20 000 personnes à travers le monde. Et, avec 2 milliards d’utilisateurs actifs par mois, il est - et de loin - le réseau social le plus important au monde.
Facebook sait tout de nous
Important, et influent : car Facebook a déjà révélé être capable d’agir directement sur le moral des gens en changeant l’ordre des informations présentes sur leur page personnelle. En analysant vos données, Facebook (mais également la plupart des autres grandes plates-formes internet) peut cibler les publicités que vous verrez s’afficher sur votre page. Si l’on sait ce que vous voulez acheter, on peut également déterminer (en changeant la manière dont sont compilées les données) votre candidat préféré aux prochaines élections et vos convictions politiques.
En 2014, dans une étude menée en collaboration avec les universités de Cornell et de Californie (UCLA) sur un échantillon de près de 700 000 personnes, Facebook démontrait qu’il était tout à fait possible d’altérer les humeurs des gens. Qu’il était tout à fait possible, en somme, de créer à l’aide d’algorithmes une « contagion affective à grande échelle ».
L’étude avait évidemment provoqué un tollé et n’avait pas manqué d’affoler politiques et observateurs du monde digital. « Est-ce que la CIA pourrait inciter à une révolution au Soudan en faisant pression sur Facebook pour qu’il mette en avant des messages de mécontentement ? Est-ce que ça doit être légal ? » s’interrogeait alors un spécialiste avant de poursuivre, précurseur : « Est-ce que Zuckerberg pourrait rafler une élection en faisant la promotion de tel ou tel site internet ? » Pour ne rien arranger, Facebook avait conduit cette expérience sans que les personnes sélectionnées dans l’échantillon aient été préalablement prévenues.
C’est là que le bât blesse : dans 1984, George Orwell prédisait un futur où la vie privée ne serait plus qu’une relique du passé. L’un des seuls détails que l’auteur visionnaire n’avait pas prévu est au cœur de la réussite même de Facebook : Zuckerberg n’a jamais volé une information à qui que ce soit. Nous lui avons tout donné, et gratuitement. Un fait qu’il mentionnait déjà à Harvard en 2004, quelques semaines après le lancement de Facebook, dans un échange d’e-mails publié quelques années plus tard dans la presse : « Si tu veux des informations sur quelqu’un de l’université, tu me demandes. J’ai environ 4 000 adresses mails, des photos, des coordonnées… » - « Comment t’as fait ça ? ! » - « Les gens les ont juste envoyées. Je ne sais pas pourquoi. Ils me font confiance. Bande d’abrutis. » Notons qu’à l’époque, Zuckerberg n’était encore qu’un jeune étudiant, au caractère bien éloigné du PDG qu’il est aujourd’hui. Un PDG qui, grâce aux informations que mettent en ligne ses utilisateurs, sait tout (ou presque) d’eux : 230 des 360 millions d’habitants aux Etats-Unis sont sur Facebook. S’il le souhaitait, Mark Zuckerberg pourrait aisément utiliser la masse de données dont il dispose pour analyser les opinions du pays, d’une région, d’un Etat, d’un district, d’une ville… et adapter ainsi une éventuelle stratégie électorale. Et si certains de ses détracteurs ne manquent pas de souligner son manque de charisme naturel - élément crucial à l’heure de la prédominance de la communication et de l’image dans la vie politique -, Zuckerberg est loin de la caricature du simple geek ayant eu une bonne idée au fin fond de son garage ou de sa chambre. « Il s’est révélé être quelqu’un d’aussi visionnaire que Steve Jobs et d’aussi influent que Bill Gates », témoigne un journaliste du New Yorker. Discret dans les médias « traditionnels », Zuckerberg partage son quotidien le plus intime sur sa page Facebook. Il ne va pas arpenter les couloirs du Capitole à Washington mais a facilement accès aux plus hautes sphères du pouvoir : Barack Obama pendant ses mandats (le président américain se félicitait d’être celui qui avait réussi à faire mettre une veste et des chaussures à Mark Zuckerberg, connu pour ne porter que des tee-shirts et des sandales), Angela Merkel, le pape François… Mais, en revanche, il décline les invitations de Donald Trump à participer aux réunions entre la Maison-Blanche et les autres géants de la tech américaine.
Demeure une question : pourquoi se présenterait-il ? Après tout, Mark Zuckerberg dispose déjà d’une immense fortune, d’une immense influence… d’un immense pouvoir. En tant que PDG, il pourrait parfaitement continuer à étendre l’emprise de Facebook à travers le monde : le soleil se lève et se couche d’ores et déjà sur Facebook mais reste à conquérir l’Afrique, et également l’Asie, où l’Inde et la Chine résistent à l’arrivée du réseau social sur leur territoire. Se lancer dans une campagne présidentielle, dans le monde tumultueux de la politique, c’est risquer d’y perdre des plumes, d’y perdre du temps, de fouler le sol d’un monde dont les Américains se méfient beaucoup plus, à tort ou à raison, que celui idyllique et optimiste des nouvelles technologies.
Les réseaux sociaux, la force de zuckerberg
Mais peut-être Mark Zuckerberg a-t-il pris conscience de son influence politique avec l’élection de Donald Trump ? Après tout, et ce n’est plus à démontrer, ce sont en grande partie des plates-formes comme Facebook et Twitter qui ont été l’un des théâtres de l’élection du nouveau Président. C’est son royaume, son empire, qui a donné naissance au concept même de « fake news », qui a vu la promotion de sites internet colportant des informations haineuses faisant fi de la réalité. Avant l’élection de Trump, Zuckerberg arguait de vouloir rester neutre. Depuis son investiture en janvier dernier, Facebook a installé une nouvelle fonctionnalité pour faciliter les échanges entre les citoyens américains et leurs élus. Au XXIe siècle, Mark Zuckerberg n’a pas besoin du Bureau ovale pour devenir le maître du monde. S’il se présente, c’est que son ambition est nourrie par d’autres motifs. Peut-être celui de vouloir donner à ses deux filles, Maxima, née en novembre 2015, et August, née le 28 août dernier, un monde meilleur. Un monde avec « une meilleure éducation, moins de maladies, des communautés soudées et plus d’égalité », comme il l’écrit dans une lettre adressée à sa benjamine. Car si le candidat Donald Trump était sans aucun doute l’un des visages de l’Amérique, Mark Zuckerberg, lui, en est un autre : celui de la démesure, de la réussite, de l’optimisme, de la mondialisation à outrance et de l’universalité… du progrès aussi. Lui et sa femme Priscilla Chan, une fille d’immigrés vietnamiens diplômée d’Harvard Med School en pédiatrie et très impliquée dans l’éducation, multiplient les actes caritatifs - ils ont récemment donné 3 milliards de dollars à la recherche médicale - et se sont engagés à reverser 99 % de leur fortune personnelle. Peut-être un nouveau chapitre de la saga politique du pays et un exemple de ces storytellings dont les électeurs américains raffolent.
■ VINCENT JOLLY
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- Zuckerberg “like” la Maison Blanche - Et si Zuckerberg visait la Maison Blanche?
Visites des états, engagements associatifs, lettres ouvertes sur Facebook... Depuis plusieurs mois, Mark Zuckerberg semble être parti en campagne. Campagne politique ou humanitaire? Le doute est permis.
Nous sommes le 17 juillet 2017. Mark Zuckerberg rend visite à la tribu indienne des Blackfeet, dans le Montana. Et comme chacun des deux milliards d’utilisateurs de Facebook, le plus grand réseau social mondial dont il est le fondateur et PDG, Mark Zuckerberg poste les photos de sa rencontre avec les membres de la tribu des Blackfeet sur son mur. Il y décrit, entre autres, la vie quotidienne sur la réserve, précise la complexité des problématiques liées à la juridiction particulière dont elle dispose, évoque les affres de l’alcool et de la drogue au sein de la tribu… Quelques jours plus tôt, le 12 juillet, Zuck - pour les intimes - nous contait ses péripéties et ses analyses du monde rural depuis une ferme d’élevage du Dakota du Sud. Cette fois-ci, avec des photos de lui au milieu des vaches. Pourquoi Mark Zuckerberg, l’un des hommes les plus puissants et les plus influents de la planète, à la tête d’une fortune personnelle de 71,5 milliards de dollars, PDG d’un empire technologico-médiatique pouvant s’adresser d’un clic à la moitié du globe, prendrait-il la peine de se rendre dans une réserve indienne, une ferme d’élevage, ou une caserne de pompiers pour s’adresser à une petite vingtaine de personnes, ou pour voir des vaches ?
Il se pourrait bien que le plus jeune milliardaire de l’Histoire - Zuckerberg a gagné son premier milliard à 23 ans, huit ans avant Bill Gates - ne limite pas ses ambitions à l’interconnexion de l’humanité tout entière. Mais se verrait bien en président des Etats-Unis d’Amérique.
Tout début 2017, Mark Zuckerberg annonçait ses bonnes résolutions dans une lettre ouverte à sa communauté - comme tous les ans. Mais si, les autres années, celles-ci se limitaient à apprendre le mandarin ou lire 25 livres en un an, le défi de cette année allait mettre la puce à l’oreille de certains journalistes : visiter chacun des 50 Etats avant 2018. D’où l’explication « officielle » de sa présence dans ce fameux Dakota du Sud. Depuis cette annonce et sa lettre ouverte du 16 février, Mark Zuckerberg n’a cessé de multiplier les indices laissant entendre une possible candidature à la présidence lors de l’élection de 2020. Derniers en date ? Les recrutements successifs au sein de sa fondation philanthropique Chan Zuckerberg Initiative de Joel Benenson, ancien conseiller de Barack Obama et stratège de la campagne d’Hillary Clinton en 2016 ; de David Plouffe, l’un des architectes de la campagne de Barack Obama en 2008 ; de Ken Mehlman, directeur de la seconde campagne de George W. Bush en 2004 ; de Charles Ommanney, ancien photographe de campagne d’Obama et de Bush… Autant de signes qui tendent à lever le voile sur sa possible candidature. Remarquons également qu’en janvier dernier, cet ancien athée assumé a avoué, après avoir rencontré le pape et fait les éloges du bouddhisme, que « la religion (était) très importante ».
L’homme aux 2 milliards d’amis
Pourtant, l’intéressé nie farouchement toute ambition présidentielle. « Beaucoup me demandent si ces visites des 50 Etats signifient que je compte me présenter à une fonction officielle : ce n’est pas le cas. Je le fais simplement pour avoir une meilleure idée et perspective de notre pays, pour mieux servir notre communauté de presque 2 milliards de personnes […]. »
Peut-être le temps de faire accepter par l’opinion américaine l’idée qu’un PDG tel que lui, sans aucune expérience politique, soit investi par le Parti démocrate. Après l’investiture de Donald Trump, Mark Zuckerberg publia le 16 février 2017 un long manifeste sur Facebook à l’adresse de ses 96 millions de followers, repris dans la presse internationale qui comparait cette lettre à un des State of the Union d’un président des Etats-Unis. Intitulé « Building Global Community », le texte énonce cette question solennelle : « Sommes-nous en train de construire le monde que nous voulons tous ? » Ceux qui ne connaissaient pas bien l’homme derrière Facebook ont ainsi pu découvrir l’une de ses nombreuses facettes : Mark Zuckerberg a une vision précise du monde qui l’entoure et de l’état de nos sociétés modernes. « Depuis son plus jeune âge, Mark Zuckerberg est un garçon particulier, raconte David Kirkpatrick, journaliste et auteur d’un livre très fouillé sur la genèse de Facebook. Il est tenace, toujours cohérent et possède de vraies convictions. » Dont celle qui l’anime depuis les bancs de l’université : connecter les êtres humains entre eux pour rendre le monde meilleur, plus ouvert et plus libre. Le milliardaire a déjà contribué à la campagne de politiciens issus des deux grands partis du pays, refusant de croire à un manichéisme politique. « Je pense qu’il est difficile d’adhérer uniquement au Parti démocrate ou au Parti républicain, a affirmé en 2016 le jeune milliardaire. Je suis simplement pour une économie du savoir. » Zuckerberg avait par exemple rencontré le sénateur républicain de Floride et malheureux adversaire de Donald Trump, Marco Rubio, pour discuter d’une réforme bipartisane sur l’immigration, persuadé que les immigrants « sont la clé de l’économie et du savoir ».
Si la question est d’abord de savoir s’il se présentera bel et bien en 2020 (ou en 2024), et si oui, sous quelle égide politique, celle - évidente - que tout le monde se pose est : peut-il gagner ? Ce n’est pas impossible : un institut de sondage indiquait cet été que dans l’hypothèse d’un duel Trump-Zuckerberg en 2020, les deux candidats arriveraient au coude-à-coude. Cette même étude indique que 24 % des Américains seraient favorables à sa candidature, contre 29 % non favorables et 47 % d’indécis. En somme, en 2017, le peuple américain semble vouloir en savoir plus sur l’homme derrière cette société qui régit une grande partie de son quotidien, à travers Facebook mais aussi WhatsApp, Instagram et Messenger. Quatre des 10 applications smartphone les plus utilisées dans le monde.
Contrôle des données, contrôle des pensées?
Plus que d’une simple fortune, Zuckerberg est à la tête d’une entreprise tentaculaire qui fait de lui le « rédacteur en chef » le plus puissant du monde : Facebook est une vitrine virtuelle de toutes les unes des journaux du monde entier et peu de médias peuvent se targuer de disposer d’un lectorat ou d’une audience de 2 milliards de personnes. Et, comme un journal, le réseau a sa propre ligne éditoriale : des photographies historiques, notamment une sur la guerre du Vietnam, et des images de toiles de maîtres ont déjà été supprimées (temporairement) par le site car violant les conditions d’utilisation de Facebook. Un véritable empire dont il a posé la première pierre un soir d’hiver 2003, dans sa chambre de Kirkland, sur le campus d’Harvard où il était étudiant.
Lors de ses premiers mois à la prestigieuse université, après avoir refusé plusieurs propositions d’embauche de grandes sociétés, il inventa deux logiciels très populaires, CourseMatch et Facemash. Le premier permettait aux étudiants de voir à quels cours s’étaient inscrits leurs camarades et le second classait, par un système de vote, l’apparence et le physique des élèves. Bien avant Facebook donc, ce fils d’une psychiatre et d’un dentiste élevé dans l’Etat de New York démontrait une capacité sans pareille à créer des concepts de logiciels que les internautes aimaient utiliser. Pourquoi ? Car à cette époque, où les réseaux sociaux n’en étaient qu’à leurs balbutiements (Friendster et Myspace ne fonctionnaient pas très bien et croulaient sous des annonces publicitaires encombrant des interfaces déjà chargées), Zuckerberg avait su sentir ce qui composait le tissu social d’un milieu universitaire et a réussi à le transposer sur la toile. Facebook fut mis en ligne le 4 février 2004. Quatre jours plus tard, 650 utilisateurs avaient déjà créé leur compte. Puis, à l’instar d’un stratège militaire et aidé par ses camarades Dustin Moskovitz, Chris Hughes, Eduardo Saverin et Andrew McCollum, Zuckerberg entreprit d’étendre TheFacebook à d’autres universités : Yale, Columbia, Stanford… En un mois, 10 000 élèves dans le pays possédaient un compte Facebook. Treize ans plus tard et cinq ans après son introduction en Bourse, le réseau social est disponible dans plus de 140 langues et emploie plus de 20 000 personnes à travers le monde. Et, avec 2 milliards d’utilisateurs actifs par mois, il est - et de loin - le réseau social le plus important au monde.
Important, et influent : car Facebook a déjà révélé être capable d’agir directement sur le moral des gens en changeant l’ordre des informations présentes sur leur page personnelle. En analysant vos données, Facebook (mais également la plupart des autres grandes plates-formes internet) peut cibler les publicités que vous verrez s’afficher sur votre page. Si l’on sait ce que vous voulez acheter, on peut également déterminer (en changeant la manière dont sont compilées les données) votre candidat préféré aux prochaines élections et vos convictions politiques.
En 2014, dans une étude menée en collaboration avec les universités de Cornell et de Californie (UCLA) sur un échantillon de près de 700 000 personnes, Facebook démontrait qu’il était tout à fait possible d’altérer les humeurs des gens. Qu’il était tout à fait possible, en somme, de créer à l’aide d’algorithmes une « contagion affective à grande échelle ».
L’étude avait évidemment provoqué un tollé et n’avait pas manqué d’affoler politiques et observateurs du monde digital. « Est-ce que la CIA pourrait inciter à une révolution au Soudan en faisant pression sur Facebook pour qu’il mette en avant des messages de mécontentement ? Est-ce que ça doit être légal ? » s’interrogeait alors un spécialiste avant de poursuivre, précurseur : « Est-ce que Zuckerberg pourrait rafler une élection en faisant la promotion de tel ou tel site internet ? » Pour ne rien arranger, Facebook avait conduit cette expérience sans que les personnes sélectionnées dans l’échantillon aient été préalablement prévenues.
C’est là que le bât blesse : dans 1984, George Orwell prédisait un futur où la vie privée ne serait plus qu’une relique du passé. L’un des seuls détails que l’auteur visionnaire n’avait pas prévu est au cœur de la réussite même de Facebook : Zuckerberg n’a jamais volé une information à qui que ce soit. Nous lui avons tout donné, et gratuitement. Un fait qu’il mentionnait déjà à Harvard en 2004, quelques semaines après le lancement de Facebook, dans un échange d’e-mails publié quelques années plus tard dans la presse : « Si tu veux des informations sur quelqu’un de l’université, tu me demandes. J’ai environ 4 000 adresses mails, des photos, des coordonnées… » - « Comment t’as fait ça ? ! » - « Les gens les ont juste envoyées. Je ne sais pas pourquoi. Ils me font confiance. Bande d’abrutis. » Notons qu’à l’époque, Zuckerberg n’était encore qu’un jeune étudiant, au caractère bien éloigné du PDG qu’il est aujourd’hui. Un PDG qui, grâce aux informations que mettent en ligne ses utilisateurs, sait tout (ou presque) d’eux : 230 des 360 millions d’habitants aux Etats-Unis sont sur Facebook. S’il le souhaitait, Mark Zuckerberg pourrait aisément utiliser la masse de données dont il dispose pour analyser les opinions du pays, d’une région, d’un Etat, d’un district, d’une ville… et adapter ainsi une éventuelle stratégie électorale. Et si certains de ses détracteurs ne manquent pas de souligner son manque de charisme naturel - élément crucial à l’heure de la prédominance de la communication et de l’image dans la vie politique -, Zuckerberg est loin de la caricature du simple geek ayant eu une bonne idée au fin fond de son garage ou de sa chambre. « Il s’est révélé être quelqu’un d’aussi visionnaire que Steve Jobs et d’aussi influent que Bill Gates », témoigne un journaliste du New Yorker. Discret dans les médias « traditionnels », Zuckerberg partage son quotidien le plus intime sur sa page Facebook. Il ne va pas arpenter les couloirs du Capitole à Washington mais a facilement accès aux plus hautes sphères du pouvoir : Barack Obama pendant ses mandats (le président américain se félicitait d’être celui qui avait réussi à faire mettre une veste et des chaussures à Mark Zuckerberg, connu pour ne porter que des tee-shirts et des sandales), Angela Merkel, le pape François… Mais, en revanche, il décline les invitations de Donald Trump à participer aux réunions entre la Maison-Blanche et les autres géants de la tech américaine.
Demeure une question : pourquoi se présenterait-il ? Après tout, Mark Zuckerberg dispose déjà d’une immense fortune, d’une immense influence… d’un immense pouvoir. En tant que PDG, il pourrait parfaitement continuer à étendre l’emprise de Facebook à travers le monde : le soleil se lève et se couche d’ores et déjà sur Facebook mais reste à conquérir l’Afrique, et également l’Asie, où l’Inde et la Chine résistent à l’arrivée du réseau social sur leur territoire. Se lancer dans une campagne présidentielle, dans le monde tumultueux de la politique, c’est risquer d’y perdre des plumes, d’y perdre du temps, de fouler le sol d’un monde dont les Américains se méfient beaucoup plus, à tort ou à raison, que celui idyllique et optimiste des nouvelles technologies.
Mais peut-être Mark Zuckerberg a-t-il pris conscience de son influence politique avec l’élection de Donald Trump ? Après tout, et ce n’est plus à démontrer, ce sont en grande partie des plates-formes comme Facebook et Twitter qui ont été l’un des théâtres de l’élection du nouveau Président. C’est son royaume, son empire, qui a donné naissance au concept même de « fake news », qui a vu la promotion de sites internet colportant des informations haineuses faisant fi de la réalité. Avant l’élection de Trump, Zuckerberg arguait de vouloir rester neutre. Depuis son investiture en janvier dernier, Facebook a installé une nouvelle fonctionnalité pour faciliter les échanges entre les citoyens américains et leurs élus. Au XXIe siècle, Mark Zuckerberg n’a pas besoin du Bureau ovale pour devenir le maître du monde. S’il se présente, c’est que son ambition est nourrie par d’autres motifs. Peut-être celui de vouloir donner à ses deux filles, Maxima, née en novembre 2015, et August, née le 28 août dernier, un monde meilleur. Un monde avec « une meilleure éducation, moins de maladies, des communautés soudées et plus d’égalité », comme il l’écrit dans une lettre adressée à sa benjamine. Car si le candidat Donald Trump était sans aucun doute l’un des visages de l’Amérique, Mark Zuckerberg, lui, en est un autre : celui de la démesure, de la réussite, de l’optimisme, de la mondialisation à outrance et de l’universalité… du progrès aussi. Lui et sa femme Priscilla Chan, une fille d’immigrés vietnamiens diplômée d’Harvard Med School en pédiatrie et très impliquée dans l’éducation, multiplient les actes caritatifs - ils ont récemment donné 3 milliards de dollars à la recherche médicale - et se sont engagés à reverser 99 % de leur fortune personnelle. Peut-être un nouveau chapitre de la saga politique du pays et un exemple de ces storytellings dont les électeurs américains raffolent.
■ VINCENT JOLLY
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Un like pour Mark Zuckerberg / Mark Zuckerberg à la conquête des Etats-Unis
Quatorze ans après la création de Facebook, Mark Zuckerberg semble avoir de nouveaux projets. Après avoir été le plus jeune milliardaire de l’Histoire, il se pourrait bien qu’il devienne le plus jeune président des Etats-Unis.
Nous sommes le 17 juillet 2017. Mark Zuckerberg rend visite à la tribu indienne des Blackfeet, dans le Montana. Et comme chacun des deux milliards d’utilisateurs de Facebook, le plus grand réseau social mondial dont il est le fondateur et PDG, Mark Zuckerberg poste les photos de sa rencontre avec les membres de la tribu des Blackfeet sur son mur. Il y décrit, entre autres, la vie quotidienne sur la réserve, précise la complexité des problématiques liées à la juridiction particulière dont elle dispose, évoque les affres de l’alcool et de la drogue au sein de la tribu… Quelques jours plus tôt, le 12 juillet, Zuck - pour les intimes - nous contait ses péripéties et ses analyses du monde rural depuis une ferme d’élevage du Dakota du Sud. Cette fois-ci, avec des photos de lui au milieu des vaches. Pourquoi Mark Zuckerberg, l’un des hommes les plus puissants et les plus influents de la planète, à la tête d’une fortune personnelle de 71,5 milliards de dollars, PDG d’un empire technologico-médiatique pouvant s’adresser d’un clic à la moitié du globe, prendrait-il la peine de se rendre dans une réserve indienne, une ferme d’élevage, ou une caserne de pompiers pour s’adresser à une petite vingtaine de personnes, ou pour voir des vaches ?
Il se pourrait bien que le plus jeune milliardaire de l’Histoire - Zuckerberg a gagné son premier milliard à 23 ans, huit ans avant Bill Gates - ne limite pas ses ambitions à l’interconnexion de l’humanité tout entière. Mais se verrait bien en président des Etats-Unis d’Amérique.
En campagne
Tout début 2017, Mark Zuckerberg annonçait ses bonnes résolutions dans une lettre ouverte à sa communauté - comme tous les ans. Mais si, les autres années, celles-ci se limitaient à apprendre le mandarin ou lire 25 livres en un an, le défi de cette année allait mettre la puce à l’oreille de certains journalistes : visiter chacun des 50 Etats avant 2018. D’où l’explication « officielle » de sa présence dans ce fameux Dakota du Sud. Depuis cette annonce et sa lettre ouverte du 16 février, Mark Zuckerberg n’a cessé de multiplier les indices laissant entendre une possible candidature à la présidence lors de l’élection de 2020. Derniers en date ? Les recrutements successifs au sein de sa fondation philanthropique Chan Zuckerberg Initiative de Joel Benenson, ancien conseiller de Barack Obama et stratège de la campagne d’Hillary Clinton en 2016 ; de David Plouffe, l’un des architectes de la campagne de Barack Obama en 2008 ; de Ken Mehlman, directeur de la seconde campagne de George W. Bush en 2004 ; de Charles Ommanney, ancien photographe de campagne d’Obama et de Bush… Autant de signes qui tendent à lever le voile sur sa possible candidature. Remarquons également qu’en janvier dernier, cet ancien athée assumé a avoué, après avoir rencontré le pape et fait les éloges du bouddhisme, que « la religion (était) très importante ».
Pourtant, l’intéressé nie farouchement toute ambition présidentielle. « Beaucoup me demandent si ces visites des 50 Etats signifient que je compte me présenter à une fonction officielle : ce n’est pas le cas. Je le fais simplement pour avoir une meilleure idée et perspective de notre pays, pour mieux servir notre communauté de presque 2 milliards de personnes […]. »
Peut-être le temps de faire accepter par l’opinion américaine l’idée qu’un PDG tel que lui, sans aucune expérience politique, soit investi par le Parti démocrate. Après l’investiture de Donald Trump, Mark Zuckerberg publia le 16 février 2017 un long manifeste sur Facebook à l’adresse de ses 96 millions de followers, repris dans la presse internationale qui comparait cette lettre à un des State of the Union d’un président des Etats-Unis. Intitulé « Building Global Community », le texte énonce cette question solennelle : « Sommes-nous en train de construire le monde que nous voulons tous ? » Ceux qui ne connaissaient pas bien l’homme derrière Facebook ont ainsi pu découvrir l’une de ses nombreuses facettes : Mark Zuckerberg a une vision précise du monde qui l’entoure et de l’état de nos sociétés modernes. « Depuis son plus jeune âge, Mark Zuckerberg est un garçon particulier, raconte David Kirkpatrick, journaliste et auteur d’un livre très fouillé sur la genèse de Facebook. Il est tenace, toujours cohérent et possède de vraies convictions. » Dont celle qui l’anime depuis les bancs de l’université : connecter les êtres humains entre eux pour rendre le monde meilleur, plus ouvert et plus libre. Le milliardaire a déjà contribué à la campagne de politiciens issus des deux grands partis du pays, refusant de croire à un manichéisme politique. « Je pense qu’il est difficile d’adhérer uniquement au Parti démocrate ou au Parti républicain, a affirmé en 2016 le jeune milliardaire. Je suis simplement pour une économie du savoir. » Zuckerberg avait par exemple rencontré le sénateur républicain de Floride et malheureux adversaire de Donald Trump, Marco Rubio, pour discuter d’une réforme bipartisane sur l’immigration, persuadé que les immigrants « sont la clé de l’économie et du savoir ».
Si la question est d’abord de savoir s’il se présentera bel et bien en 2020 (ou en 2024), et si oui, sous quelle égide politique, celle - évidente - que tout le monde se pose est : peut-il gagner ? Ce n’est pas impossible : un institut de sondage indiquait cet été que dans l’hypothèse d’un duel Trump-Zuckerberg en 2020, les deux candidats arriveraient au coude-à-coude. Cette même étude indique que 24 % des Américains seraient favorables à sa candidature, contre 29 % non favorables et 47 % d’indécis. En somme, en 2017, le peuple américain semble vouloir en savoir plus sur l’homme derrière cette société qui régit une grande partie de son quotidien, à travers Facebook mais aussi WhatsApp, Instagram et Messenger. Quatre des 10 applications smartphone les plus utilisées dans le monde.
La construction d’un empire
Plus que d’une simple fortune, Zuckerberg est à la tête d’une entreprise tentaculaire qui fait de lui le « rédacteur en chef » le plus puissant du monde : Facebook est une vitrine virtuelle de toutes les unes des journaux du monde entier et peu de médias peuvent se targuer de disposer d’un lectorat ou d’une audience de 2 milliards de personnes. Et, comme un journal, le réseau a sa propre ligne éditoriale : des photographies historiques, notamment une sur la guerre du Vietnam, et des images de toiles de maîtres ont déjà été supprimées (temporairement) par le site car violant les conditions d’utilisation de Facebook. Un véritable empire dont il a posé la première pierre un soir d’hiver 2003, dans sa chambre de Kirkland, sur le campus d’Harvard où il était étudiant.
Lors de ses premiers mois à la prestigieuse université, après avoir refusé plusieurs propositions d’embauche de grandes sociétés, il inventa deux logiciels très populaires, CourseMatch et Facemash. Le premier permettait aux étudiants de voir à quels cours s’étaient inscrits leurs camarades et le second classait, par un système de vote, l’apparence et le physique des élèves. Bien avant Facebook donc, ce fils d’une psychiatre et d’un dentiste élevé dans l’Etat de New York démontrait une capacité sans pareille à créer des concepts de logiciels que les internautes aimaient utiliser. Pourquoi ? Car à cette époque, où les réseaux sociaux n’en étaient qu’à leurs balbutiements (Friendster et Myspace ne fonctionnaient pas très bien et croulaient sous des annonces publicitaires encombrant des interfaces déjà chargées), Zuckerberg avait su sentir ce qui composait le tissu social d’un milieu universitaire et a réussi à le transposer sur la toile. Facebook fut mis en ligne le 4 février 2004. Quatre jours plus tard, 650 utilisateurs avaient déjà créé leur compte. Puis, à l’instar d’un stratège militaire et aidé par ses camarades Dustin Moskovitz, Chris Hughes, Eduardo Saverin et Andrew McCollum, Zuckerberg entreprit d’étendre TheFacebook à d’autres universités : Yale, Columbia, Stanford… En un mois, 10 000 élèves dans le pays possédaient un compte Facebook. Treize ans plus tard et cinq ans après son introduction en Bourse, le réseau social est disponible dans plus de 140 langues et emploie plus de 20 000 personnes à travers le monde. Et, avec 2 milliards d’utilisateurs actifs par mois, il est - et de loin - le réseau social le plus important au monde.
Important, et influent : car Facebook a déjà révélé être capable d’agir directement sur le moral des gens en changeant l’ordre des informations présentes sur leur page personnelle. En analysant vos données, Facebook (mais également la plupart des autres grandes plates-formes internet) peut cibler les publicités que vous verrez s’afficher sur votre page. Si l’on sait ce que vous voulez acheter, on peut également déterminer (en changeant la manière dont sont compilées les données) votre candidat préféré aux prochaines élections et vos convictions politiques.
Nos données mal gardées ?
En 2014, dans une étude menée en collaboration avec les universités de Cornell et de Californie (UCLA) sur un échantillon de près de 700 000 personnes, Facebook démontrait qu’il était tout à fait possible d’altérer les humeurs des gens. Qu’il était tout à fait possible, en somme, de créer à l’aide d’algorithmes une « contagion affective à grande échelle ».
L’étude avait évidemment provoqué un tollé et n’avait pas manqué d’affoler politiques et observateurs du monde digital. « Est-ce que la CIA pourrait inciter à une révolution au Soudan en faisant pression sur Facebook pour qu’il mette en avant des messages de mécontentement ? Est-ce que ça doit être légal ? » s’interrogeait alors un spécialiste avant de poursuivre, précurseur : « Est-ce que Zuckerberg pourrait rafler une élection en faisant la promotion de tel ou tel site internet ? » Pour ne rien arranger, Facebook avait conduit cette expérience sans que les personnes sélectionnées dans l’échantillon aient été préalablement prévenues.
C’est là que le bât blesse : dans 1984, George Orwell prédisait un futur où la vie privée ne serait plus qu’une relique du passé. L’un des seuls détails que l’auteur visionnaire n’avait pas prévu est au cœur de la réussite même de Facebook : Zuckerberg n’a jamais volé une information à qui que ce soit. Nous lui avons tout donné, et gratuitement. Un fait qu’il mentionnait déjà à Harvard en 2004, quelques semaines après le lancement de Facebook, dans un échange d’e-mails publié quelques années plus tard dans la presse : « Si tu veux des informations sur quelqu’un de l’université, tu me demandes. J’ai environ 4 000 adresses mails, des photos, des coordonnées… » - « Comment t’as fait ça ? ! » - « Les gens les ont juste envoyées. Je ne sais pas pourquoi. Ils me font confiance. Bande d’abrutis. » Notons qu’à l’époque, Zuckerberg n’était encore qu’un jeune étudiant, au caractère bien éloigné du PDG qu’il est aujourd’hui. Un PDG qui, grâce aux informations que mettent en ligne ses utilisateurs, sait tout (ou presque) d’eux : 230 des 360 millions d’habitants aux Etats-Unis sont sur Facebook. S’il le souhaitait, Mark Zuckerberg pourrait aisément utiliser la masse de données dont il dispose pour analyser les opinions du pays, d’une région, d’un Etat, d’un district, d’une ville… et adapter ainsi une éventuelle stratégie électorale. Et si certains de ses détracteurs ne manquent pas de souligner son manque de charisme naturel - élément crucial à l’heure de la prédominance de la communication et de l’image dans la vie politique -, Zuckerberg est loin de la caricature du simple geek ayant eu une bonne idée au fin fond de son garage ou de sa chambre. « Il s’est révélé être quelqu’un d’aussi visionnaire que Steve Jobs et d’aussi influent que Bill Gates », témoigne un journaliste du New Yorker. Discret dans les médias « traditionnels », Zuckerberg partage son quotidien le plus intime sur sa page Facebook. Il ne va pas arpenter les couloirs du Capitole à Washington mais a facilement accès aux plus hautes sphères du pouvoir : Barack Obama pendant ses mandats (le président américain se félicitait d’être celui qui avait réussi à faire mettre une veste et des chaussures à Mark Zuckerberg, connu pour ne porter que des tee-shirts et des sandales), Angela Merkel, le pape François… Mais, en revanche, il décline les invitations de Donald Trump à participer aux réunions entre la Maison-Blanche et les autres géants de la tech américaine.
Demeure une question : pourquoi se présenterait-il ? Après tout, Mark Zuckerberg dispose déjà d’une immense fortune, d’une immense influence… d’un immense pouvoir. En tant que PDG, il pourrait parfaitement continuer à étendre l’emprise de Facebook à travers le monde : le soleil se lève et se couche d’ores et déjà sur Facebook mais reste à conquérir l’Afrique, et également l’Asie, où l’Inde et la Chine résistent à l’arrivée du réseau social sur leur territoire. Se lancer dans une campagne présidentielle, dans le monde tumultueux de la politique, c’est risquer d’y perdre des plumes, d’y perdre du temps, de fouler le sol d’un monde dont les Américains se méfient beaucoup plus, à tort ou à raison, que celui idyllique et optimiste des nouvelles technologies.
Mais peut-être Mark Zuckerberg a-t-il pris conscience de son influence politique avec l’élection de Donald Trump ? Après tout, et ce n’est plus à démontrer, ce sont en grande partie des plates-formes comme Facebook et Twitter qui ont été l’un des théâtres de l’élection du nouveau Président. C’est son royaume, son empire, qui a donné naissance au concept même de « fake news », qui a vu la promotion de sites internet colportant des informations haineuses faisant fi de la réalité. Avant l’élection de Trump, Zuckerberg arguait de vouloir rester neutre. Depuis son investiture en janvier dernier, Facebook a installé une nouvelle fonctionnalité pour faciliter les échanges entre les citoyens américains et leurs élus. Au XXIe siècle, Mark Zuckerberg n’a pas besoin du Bureau ovale pour devenir le maître du monde. S’il se présente, c’est que son ambition est nourrie par d’autres motifs. Peut-être celui de vouloir donner à ses deux filles, Maxima, née en novembre 2015, et August, née le 28 août dernier, un monde meilleur. Un monde avec « une meilleure éducation, moins de maladies, des communautés soudées et plus d’égalité », comme il l’écrit dans une lettre adressée à sa benjamine. Car si le candidat Donald Trump était sans aucun doute l’un des visages de l’Amérique, Mark Zuckerberg, lui, en est un autre : celui de la démesure, de la réussite, de l’optimisme, de la mondialisation à outrance et de l’universalité… du progrès aussi. Lui et sa femme Priscilla Chan, une fille d’immigrés vietnamiens diplômée d’Harvard Med School en pédiatrie et très impliquée dans l’éducation, multiplient les actes caritatifs - ils ont récemment donné 3 milliards de dollars à la recherche médicale - et se sont engagés à reverser 99 % de leur fortune personnelle. Peut-être un nouveau chapitre de la saga politique du pays et un exemple de ces storytellings dont les électeurs américains raffolent.
■ VINCENT JOLLY
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