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Catalogne: la rupture qui était prévue
Entre l’Espagne et la Catalogne, les tensions ne datent pas d’hier. Depuis de nombreuses années, aux détours de lois, coups politiques et crises, cette région s’éloigne du pouvoir central. Voici un retour sur les étapes qui ont menées les Catalans dans leur situation actuelle.
1. Des statuts qui renforcent l’autonomie de la Catalogne en 2006
2. Le retour en arrière du Gouvernement régulier, qui se rend compte que la région s’éloigne vraiment
3. La crise de 2008, une augmentation des inégalités, qui favorisent les crises sociales
4. L’élection de Puigdemont, connu pour être indépendantiste
5. Les hésitations du Gouvernement régulier, qui aurait pu, depuis le début de la crise, utiliser l’article 155. Au lieu de cela, on assiste à un jeu du chat et de la souri, qui entretient et étire même la rupture entre ces “deux-Espagne”
On peut aussi le faire en date, 2006, 2008, 2010, 2016, 2017...
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Inspire Me-Tz en 4 chiffres
L’agglomération de Metz a sa propre marque. Après plusieurs mois de travail, le logo et les slogans ont été dévoilés hier soir.
700, c’est le nombre de personnes qui étaient présentes hier soir pour assister à la satellisation de la marque Inspire Me-Tz. Devenir visible, lisible et compréhensible de tous, du nord au sud et de l’est à l’ouest, c’était le challenge de l’agglomération de Metz. Pari quasiment réussi avec la nouvelle marque du territoire. Pour le réaliser, c’est l’agence lyonnaise MMAP qui a été sollicitée. Un travail collégial d’exploration et d’analyse qui a débouché sur un cri de ralliement lové dans deux quadrilatères imbriqués représentant le QuattroPole, "l’espace pertinent et naturel de Metz Métropole". Et voici… Inspire Me-Tz, compréhensible en anglais, langue du business international, et en français. Traduction : le territoire Inspire Me ("moi" en anglais où "me" se prononce "mi"). Le T et le Z venant se glisser sous le ME, la devise propose une double lecture et même davantage puisqu’elle pourra être déclinée à l’infini en "Imagine Me !", "Do you love Me ?" ou encore "Enjoy with Me…", toujours avec TZ en soutien. « Formidable que d’allumer le "MI" », s’est enthousiasmé le maire de Metz et président de Metz-Métropole Développement.
3, c’est le nombre de jour que le concept aura pour faire ses preuves, du 29 novembre au 1er décembre au salon du tourisme d’affaire de Barcelone, l’IBTM. Les promoteurs de la marque pourront alors mesurer sa pertinence et voir si elle émoustille vraiment investisseurs et organisateurs de colloques, puisque telle est normalement sa vocation. « J’espère que cette marque va nous permettre de nous positionner de manière plus forte », vise Jean-Luc Bohl, président de l’EPCI Metz-Métropole et 1er vice-président de la grande région. Philippe Richert, président de la région Grand-Est, lui, trouve que le logo incarne bien « l’excellence de Metz ». En attendant, le bébé va être accompagné dans ses premiers pas par un comité de pilotage gouverné par Hervé Bauduin, président de CLAAS France, filiale du premier fabriquant mondial de machines agricoles qui détient une usine à Woippy depuis 1959.
250 000, C’est, en euro, le budget qu’aura chaque année le comité d’animation chargé de valoriser la marque en France et en Europe. La somme sera financée à parts égales par les entreprises de l’agglomération et les collectivités locales. Le comité également sera appuyé dans sa stratégie marketing par le Club des ambassadeurs de Metz-Métropole présidé par Fabrice Genter, patron du groupe Dumur Immobilier. Mais en plus de l’aspect financier, pour grandir et prospérer Inpire Me-Tz censée synthétiser les atouts du bassin de vie (terre d’accueil, de croisements, de culture, d’innovations, frontalière…) devra devenir un emblème fédérateur, un « bien commun ». Elle aura vocation à figurer sur tous les supports de communication, des entreprises comme des institutions publiques et parapubliques. Maintenant, inspirera-t-elle ? La suite doit s’écrire.
40, La création d’Inspire Me-Tz a mobilisé énormément d’acteurs locaux. Outre les testeurs institutionnels et économiques de la marque comme le Centre Pompidou-Metz, la start-up Divacore ou l’École nationale d’ingénieurs de Metz (Enim), une quarantaine de personnalités issues de l’industrie, du secteur bancaire, de l’immobilier, du tourisme ou de la culture ont planché sur le sujet du marketing territorial au sein d’un comité stratégique.
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L’apprentissage par l’erreur
Greenpeace a encore fait un coup d’éclat, littéralement. Après les arrivées parachutées sur le toit des centrales nucléaires, l’ONG ajoute une nouvelle prouesse à son palmarès, le tir d’un feu d’artifice dans l’enceinte d’une centrale EDF, à Cattenom. Enfin dans l’enceinte… cela dépend à qui l’on demande. Georges Bos, directeur de cabinet du préfet de Moselle affirme que les feux ont été tirés depuis l’extérieur. L’ONG Greenpeace, elle, a publié des photos qui montre le spectacle pyrotechnique s’élever depuis l’intérieur des grilles. Dehors, dedans, telle est la question.
Mais le fait est, que les militants se sont bels et bien introduits dans l’enceinte de la centrale, feu d’artifice ou pas. Alors plutôt que de se renvoyer la balle, comme on hésiterait entre prendre ou pas un parapluie un jour de ciel gris, pourquoi ne pas repenser le système de sécurité ? Ou au moins évoquer l’idée, plutôt que de se chamailler pour une histoire de feux sans fumée ?
Oui, ce n’est pas tous les jours que des personnes tentent de s’introduire dans la centrale. Quoique. Mais si Greenpeace le peut, pourquoi pas d’autres ? Pourquoi prendre un risque supplémentaire autour d’une structure qui abrite des matières radioactives ?
On appelle cela l’apprentissage par l’erreur. Ou la frustration structurante. Cela intervient vers l’âge de 7 ans pour les enfants. On apprend que tout n’est pas tout rose dans le monde et que parfois même, on n’obtient pas ce que l’on veut. Que parfois on a tort. Alors EDF, à quand une prise de conscience ?
ows.����
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Le guide pour des vacances parfaites
La Bible du grand voyageur a, comme son nom l’indique, de grandes ambitions. Compiler en quelques centaines de pages tous les trucs et astuces pour voyager sereinement, que vous soyez un globe-trotteur aguerri, un novice en la matière ou même un vacancier, le pari n’était pas petit. Et il est plutôt réussi.
L’ouvrage se découpe en plusieurs parties qui traitent chacune plus ou moins d’un aspect du voyage. La section abordant « l’avant départ » est particulièrement bien faite. On y trouve des bons-plans pour voyager léger, économique ou encore pour préparer un paquetage ou rien de manquera (oui oui, une pince à épiler peut toujours servir). On aurait pu craindre de la lourdeur dans les conseils, notamment pour les voyageurs confirmés, mais le livre est passé à côté de ce travers. En proposant des solutions variées et adaptées aux différents budgets, chacun finit par trouver sa part.
Si le livre possède un versant technique assez important (les bonnes idées pour se déplacer, communiquer, manger lorsque l’on n’est pas chez soi…) il traite également des relations humaines durant les voyages, que cela soit en famille, en groupe ou seul. Et dans ces quelques pages particulièrement, voyageurs novices comme plus aguerris trouveront des conseils utiles. Un voyage est avant tout une expérience humaine, alors des astuces pour mieux appréhender l’humain lui-même, c’est toujours bon à prendre !
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Il transportait pour 4500€ de cannabis
Un jeune homme a été jugé pour vente de cannabis jeudi 22 octobre à Marseille. L’opération devait lui rapporter seulement 50 euros.
« Je regrette vraiment vraiment vraiment », soupire le prévenu dans le box des accusés au tribunal de Marseille. Il comparait pour vente de cannabis. Arrêté au moment de la vente d’une barrette, la police a trouvé sur lui 680g de drogue. « Cela vaut dans les 4500€ », assène le juge. Le prévenu tente de se justifier : « Je ne suis pas dans ce milieu, c’est la première fois que je fais ça. » La voix est faible, fragile, telle celle d’un enfant pris la main dans le sac. « On ne vous croit pas une seconde », continue le juge, le regard dur. Il retrace le parcours du jeune homme : « On vous propose de vendre pour 4500€ de marchandise, en vous laissant 50€ à la fin et vous dites que c’est la première fois ? »
« Les stup’, c’est basé sur la confiance »
Le juge poursuit sa démonstration. « Les stup’, c’est basé sur la confiance. » Sous-entendu, le prévenu n’en est pas à son coup d’essai et connaît l’homme qui lui a donné le cannabis. « On a trouvé plus de 1000 € en liquide chez votre maman, dans vos habits. »
Lors du réquisitoire, le procureur enfonce le clou : « La police ne travaille pas à l’intuition. » Il requière six mois d’emprisonnement accompagnés de six mois avec sursis. « S’il n’y a pas de sanction, vous ne comprendrez pas. »
Le prévenu a un casier judiciaire vierge, « il a bien eu une condamnation quand il était mineur pour conduite sans permis, mais c’est tout, c’était des activités de jeunes gens », argumente son avocat. Plutôt que de l’emprisonnement, l’homme prône « l’encadrement. » « Mon client a une situation difficile, avec une mère Rmiste. » L’avocat dresse le tableau d’un jeune perdu.
Le prévenu sera condamné à 12 mois d’emprisonnement dont six avec sursis et six mois de mise à l’épreuve. « La prochaine fois sera la fois de trop, » conclu le juge.
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Les Allemands dans la rue
Ils étaient des milliers à manifester, lundi 16 août, pour protester contre les réformes sociales du gouvernement allemand. C’est la deuxième semaine consécutive que le peuple allemand descend dans les rues pour montrer son mécontentement face à des réformes sociales qu’il n’accepte pas. Les retouches apportées à la loi concernant l’indemnisation du chômage de longue durée, dite “loi Harts IV”, n’ont pas fait renoncer les opposants. La campagne explicative lancée par le gouvernement non plus. La mise en garde de Michael Sommer, président allemand de la Fédération allemande des syndicats, qui soulignait le rôle trouble de l’extrême droite dans cette situation, n’a pas été entendue. Enfin, pas même le chancelier Schröder, en dénonçant le “front populaire” que formerait l’alliance du CDU (démocrate) et du PDS (néocommuniste), n’aura changé la donne.
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- Zuckerberg “like” la Maison Blanche - Et si Zuckerberg visait la Maison Blanche?
Visites des états, engagements associatifs, lettres ouvertes sur Facebook... Depuis plusieurs mois, Mark Zuckerberg semble être parti en campagne. Campagne politique ou humanitaire? Le doute est permis.
Nous sommes le 17 juillet 2017. Mark Zuckerberg rend visite à la tribu indienne des Blackfeet, dans le Montana. Et comme chacun des deux milliards d’utilisateurs de Facebook, le plus grand réseau social mondial dont il est le fondateur et PDG, Mark Zuckerberg poste les photos de sa rencontre avec les membres de la tribu des Blackfeet sur son mur. Il y décrit, entre autres, la vie quotidienne sur la réserve, précise la complexité des problématiques liées à la juridiction particulière dont elle dispose, évoque les affres de l’alcool et de la drogue au sein de la tribu… Quelques jours plus tôt, le 12 juillet, Zuck - pour les intimes - nous contait ses péripéties et ses analyses du monde rural depuis une ferme d’élevage du Dakota du Sud. Cette fois-ci, avec des photos de lui au milieu des vaches. Pourquoi Mark Zuckerberg, l’un des hommes les plus puissants et les plus influents de la planète, à la tête d’une fortune personnelle de 71,5 milliards de dollars, PDG d’un empire technologico-médiatique pouvant s’adresser d’un clic à la moitié du globe, prendrait-il la peine de se rendre dans une réserve indienne, une ferme d’élevage, ou une caserne de pompiers pour s’adresser à une petite vingtaine de personnes, ou pour voir des vaches ?
Il se pourrait bien que le plus jeune milliardaire de l’Histoire - Zuckerberg a gagné son premier milliard à 23 ans, huit ans avant Bill Gates - ne limite pas ses ambitions à l’interconnexion de l’humanité tout entière. Mais se verrait bien en président des Etats-Unis d’Amérique.
Tout début 2017, Mark Zuckerberg annonçait ses bonnes résolutions dans une lettre ouverte à sa communauté - comme tous les ans. Mais si, les autres années, celles-ci se limitaient à apprendre le mandarin ou lire 25 livres en un an, le défi de cette année allait mettre la puce à l’oreille de certains journalistes : visiter chacun des 50 Etats avant 2018. D’où l’explication « officielle » de sa présence dans ce fameux Dakota du Sud. Depuis cette annonce et sa lettre ouverte du 16 février, Mark Zuckerberg n’a cessé de multiplier les indices laissant entendre une possible candidature à la présidence lors de l’élection de 2020. Derniers en date ? Les recrutements successifs au sein de sa fondation philanthropique Chan Zuckerberg Initiative de Joel Benenson, ancien conseiller de Barack Obama et stratège de la campagne d’Hillary Clinton en 2016 ; de David Plouffe, l’un des architectes de la campagne de Barack Obama en 2008 ; de Ken Mehlman, directeur de la seconde campagne de George W. Bush en 2004 ; de Charles Ommanney, ancien photographe de campagne d’Obama et de Bush… Autant de signes qui tendent à lever le voile sur sa possible candidature. Remarquons également qu’en janvier dernier, cet ancien athée assumé a avoué, après avoir rencontré le pape et fait les éloges du bouddhisme, que « la religion (était) très importante ».
L’homme aux 2 milliards d’amis
Pourtant, l’intéressé nie farouchement toute ambition présidentielle. « Beaucoup me demandent si ces visites des 50 Etats signifient que je compte me présenter à une fonction officielle : ce n’est pas le cas. Je le fais simplement pour avoir une meilleure idée et perspective de notre pays, pour mieux servir notre communauté de presque 2 milliards de personnes […]. »
Peut-être le temps de faire accepter par l’opinion américaine l’idée qu’un PDG tel que lui, sans aucune expérience politique, soit investi par le Parti démocrate. Après l’investiture de Donald Trump, Mark Zuckerberg publia le 16 février 2017 un long manifeste sur Facebook à l’adresse de ses 96 millions de followers, repris dans la presse internationale qui comparait cette lettre à un des State of the Union d’un président des Etats-Unis. Intitulé « Building Global Community », le texte énonce cette question solennelle : « Sommes-nous en train de construire le monde que nous voulons tous ? » Ceux qui ne connaissaient pas bien l’homme derrière Facebook ont ainsi pu découvrir l’une de ses nombreuses facettes : Mark Zuckerberg a une vision précise du monde qui l’entoure et de l’état de nos sociétés modernes. « Depuis son plus jeune âge, Mark Zuckerberg est un garçon particulier, raconte David Kirkpatrick, journaliste et auteur d’un livre très fouillé sur la genèse de Facebook. Il est tenace, toujours cohérent et possède de vraies convictions. » Dont celle qui l’anime depuis les bancs de l’université : connecter les êtres humains entre eux pour rendre le monde meilleur, plus ouvert et plus libre. Le milliardaire a déjà contribué à la campagne de politiciens issus des deux grands partis du pays, refusant de croire à un manichéisme politique. « Je pense qu’il est difficile d’adhérer uniquement au Parti démocrate ou au Parti républicain, a affirmé en 2016 le jeune milliardaire. Je suis simplement pour une économie du savoir. » Zuckerberg avait par exemple rencontré le sénateur républicain de Floride et malheureux adversaire de Donald Trump, Marco Rubio, pour discuter d’une réforme bipartisane sur l’immigration, persuadé que les immigrants « sont la clé de l’économie et du savoir ».
Si la question est d’abord de savoir s’il se présentera bel et bien en 2020 (ou en 2024), et si oui, sous quelle égide politique, celle - évidente - que tout le monde se pose est : peut-il gagner ? Ce n’est pas impossible : un institut de sondage indiquait cet été que dans l’hypothèse d’un duel Trump-Zuckerberg en 2020, les deux candidats arriveraient au coude-à-coude. Cette même étude indique que 24 % des Américains seraient favorables à sa candidature, contre 29 % non favorables et 47 % d’indécis. En somme, en 2017, le peuple américain semble vouloir en savoir plus sur l’homme derrière cette société qui régit une grande partie de son quotidien, à travers Facebook mais aussi WhatsApp, Instagram et Messenger. Quatre des 10 applications smartphone les plus utilisées dans le monde.
Contrôle des données, contrôle des pensées?
Plus que d’une simple fortune, Zuckerberg est à la tête d’une entreprise tentaculaire qui fait de lui le « rédacteur en chef » le plus puissant du monde : Facebook est une vitrine virtuelle de toutes les unes des journaux du monde entier et peu de médias peuvent se targuer de disposer d’un lectorat ou d’une audience de 2 milliards de personnes. Et, comme un journal, le réseau a sa propre ligne éditoriale : des photographies historiques, notamment une sur la guerre du Vietnam, et des images de toiles de maîtres ont déjà été supprimées (temporairement) par le site car violant les conditions d’utilisation de Facebook. Un véritable empire dont il a posé la première pierre un soir d’hiver 2003, dans sa chambre de Kirkland, sur le campus d’Harvard où il était étudiant.
Lors de ses premiers mois à la prestigieuse université, après avoir refusé plusieurs propositions d’embauche de grandes sociétés, il inventa deux logiciels très populaires, CourseMatch et Facemash. Le premier permettait aux étudiants de voir à quels cours s’étaient inscrits leurs camarades et le second classait, par un système de vote, l’apparence et le physique des élèves. Bien avant Facebook donc, ce fils d’une psychiatre et d’un dentiste élevé dans l’Etat de New York démontrait une capacité sans pareille à créer des concepts de logiciels que les internautes aimaient utiliser. Pourquoi ? Car à cette époque, où les réseaux sociaux n’en étaient qu’à leurs balbutiements (Friendster et Myspace ne fonctionnaient pas très bien et croulaient sous des annonces publicitaires encombrant des interfaces déjà chargées), Zuckerberg avait su sentir ce qui composait le tissu social d’un milieu universitaire et a réussi à le transposer sur la toile. Facebook fut mis en ligne le 4 février 2004. Quatre jours plus tard, 650 utilisateurs avaient déjà créé leur compte. Puis, à l’instar d’un stratège militaire et aidé par ses camarades Dustin Moskovitz, Chris Hughes, Eduardo Saverin et Andrew McCollum, Zuckerberg entreprit d’étendre TheFacebook à d’autres universités : Yale, Columbia, Stanford… En un mois, 10 000 élèves dans le pays possédaient un compte Facebook. Treize ans plus tard et cinq ans après son introduction en Bourse, le réseau social est disponible dans plus de 140 langues et emploie plus de 20 000 personnes à travers le monde. Et, avec 2 milliards d’utilisateurs actifs par mois, il est - et de loin - le réseau social le plus important au monde.
Important, et influent : car Facebook a déjà révélé être capable d’agir directement sur le moral des gens en changeant l’ordre des informations présentes sur leur page personnelle. En analysant vos données, Facebook (mais également la plupart des autres grandes plates-formes internet) peut cibler les publicités que vous verrez s’afficher sur votre page. Si l’on sait ce que vous voulez acheter, on peut également déterminer (en changeant la manière dont sont compilées les données) votre candidat préféré aux prochaines élections et vos convictions politiques.
En 2014, dans une étude menée en collaboration avec les universités de Cornell et de Californie (UCLA) sur un échantillon de près de 700 000 personnes, Facebook démontrait qu’il était tout à fait possible d’altérer les humeurs des gens. Qu’il était tout à fait possible, en somme, de créer à l’aide d’algorithmes une « contagion affective à grande échelle ».
L’étude avait évidemment provoqué un tollé et n’avait pas manqué d’affoler politiques et observateurs du monde digital. « Est-ce que la CIA pourrait inciter à une révolution au Soudan en faisant pression sur Facebook pour qu’il mette en avant des messages de mécontentement ? Est-ce que ça doit être légal ? » s’interrogeait alors un spécialiste avant de poursuivre, précurseur : « Est-ce que Zuckerberg pourrait rafler une élection en faisant la promotion de tel ou tel site internet ? » Pour ne rien arranger, Facebook avait conduit cette expérience sans que les personnes sélectionnées dans l’échantillon aient été préalablement prévenues.
C’est là que le bât blesse : dans 1984, George Orwell prédisait un futur où la vie privée ne serait plus qu’une relique du passé. L’un des seuls détails que l’auteur visionnaire n’avait pas prévu est au cœur de la réussite même de Facebook : Zuckerberg n’a jamais volé une information à qui que ce soit. Nous lui avons tout donné, et gratuitement. Un fait qu’il mentionnait déjà à Harvard en 2004, quelques semaines après le lancement de Facebook, dans un échange d’e-mails publié quelques années plus tard dans la presse : « Si tu veux des informations sur quelqu’un de l’université, tu me demandes. J’ai environ 4 000 adresses mails, des photos, des coordonnées… » - « Comment t’as fait ça ? ! » - « Les gens les ont juste envoyées. Je ne sais pas pourquoi. Ils me font confiance. Bande d’abrutis. » Notons qu’à l’époque, Zuckerberg n’était encore qu’un jeune étudiant, au caractère bien éloigné du PDG qu’il est aujourd’hui. Un PDG qui, grâce aux informations que mettent en ligne ses utilisateurs, sait tout (ou presque) d’eux : 230 des 360 millions d’habitants aux Etats-Unis sont sur Facebook. S’il le souhaitait, Mark Zuckerberg pourrait aisément utiliser la masse de données dont il dispose pour analyser les opinions du pays, d’une région, d’un Etat, d’un district, d’une ville… et adapter ainsi une éventuelle stratégie électorale. Et si certains de ses détracteurs ne manquent pas de souligner son manque de charisme naturel - élément crucial à l’heure de la prédominance de la communication et de l’image dans la vie politique -, Zuckerberg est loin de la caricature du simple geek ayant eu une bonne idée au fin fond de son garage ou de sa chambre. « Il s’est révélé être quelqu’un d’aussi visionnaire que Steve Jobs et d’aussi influent que Bill Gates », témoigne un journaliste du New Yorker. Discret dans les médias « traditionnels », Zuckerberg partage son quotidien le plus intime sur sa page Facebook. Il ne va pas arpenter les couloirs du Capitole à Washington mais a facilement accès aux plus hautes sphères du pouvoir : Barack Obama pendant ses mandats (le président américain se félicitait d’être celui qui avait réussi à faire mettre une veste et des chaussures à Mark Zuckerberg, connu pour ne porter que des tee-shirts et des sandales), Angela Merkel, le pape François… Mais, en revanche, il décline les invitations de Donald Trump à participer aux réunions entre la Maison-Blanche et les autres géants de la tech américaine.
Demeure une question : pourquoi se présenterait-il ? Après tout, Mark Zuckerberg dispose déjà d’une immense fortune, d’une immense influence… d’un immense pouvoir. En tant que PDG, il pourrait parfaitement continuer à étendre l’emprise de Facebook à travers le monde : le soleil se lève et se couche d’ores et déjà sur Facebook mais reste à conquérir l’Afrique, et également l’Asie, où l’Inde et la Chine résistent à l’arrivée du réseau social sur leur territoire. Se lancer dans une campagne présidentielle, dans le monde tumultueux de la politique, c’est risquer d’y perdre des plumes, d’y perdre du temps, de fouler le sol d’un monde dont les Américains se méfient beaucoup plus, à tort ou à raison, que celui idyllique et optimiste des nouvelles technologies.
Mais peut-être Mark Zuckerberg a-t-il pris conscience de son influence politique avec l’élection de Donald Trump ? Après tout, et ce n’est plus à démontrer, ce sont en grande partie des plates-formes comme Facebook et Twitter qui ont été l’un des théâtres de l’élection du nouveau Président. C’est son royaume, son empire, qui a donné naissance au concept même de « fake news », qui a vu la promotion de sites internet colportant des informations haineuses faisant fi de la réalité. Avant l’élection de Trump, Zuckerberg arguait de vouloir rester neutre. Depuis son investiture en janvier dernier, Facebook a installé une nouvelle fonctionnalité pour faciliter les échanges entre les citoyens américains et leurs élus. Au XXIe siècle, Mark Zuckerberg n’a pas besoin du Bureau ovale pour devenir le maître du monde. S’il se présente, c’est que son ambition est nourrie par d’autres motifs. Peut-être celui de vouloir donner à ses deux filles, Maxima, née en novembre 2015, et August, née le 28 août dernier, un monde meilleur. Un monde avec « une meilleure éducation, moins de maladies, des communautés soudées et plus d’égalité », comme il l’écrit dans une lettre adressée à sa benjamine. Car si le candidat Donald Trump était sans aucun doute l’un des visages de l’Amérique, Mark Zuckerberg, lui, en est un autre : celui de la démesure, de la réussite, de l’optimisme, de la mondialisation à outrance et de l’universalité… du progrès aussi. Lui et sa femme Priscilla Chan, une fille d’immigrés vietnamiens diplômée d’Harvard Med School en pédiatrie et très impliquée dans l’éducation, multiplient les actes caritatifs - ils ont récemment donné 3 milliards de dollars à la recherche médicale - et se sont engagés à reverser 99 % de leur fortune personnelle. Peut-être un nouveau chapitre de la saga politique du pays et un exemple de ces storytellings dont les électeurs américains raffolent.
■ VINCENT JOLLY
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Les journées du patrimoine sous tensions
Les journées européennes du patrimoine ont attiré, cette année encore, de nombreuses personnes. L’évènement est un challenge organisationnel qui se doit d’assurer la sécurité physique, mais aussi sanitaire des visiteurs. (chapeau)
L’infirmerie de l’Assemblée Nationale dispose de deux salles pour accueillir les malades.
« C’est déjà ma quatrième hypoglycémie aujourd’hui », soupire Annie-Claire, infirmière à l’Assemblée Nationale. Dimanche 17 septembre, seconde journée européenne du patrimoine, ce n’est pas réellement Annie-Claire qui est en hypoglycémie, ni même des députés, mais les touristes venus pour visiter les lieux, exceptionnellement ouverts au public. (attaque)
Des milliers de policiers déployés, des pompiers, des visites inédites, c’est cela, les journées européennes du patrimoine. Sans oublier, bien sûr, de longues files d’attente notamment dans la capitale française. Pour découvrir l’Assemblée Nationale, il fallait compter « deux heures de queue, minimum », indiquait un policier, chargé de contrôler les pièces d’identité des touristes avant leur accès à l’édifice. Sous un ciel gris et dans la fraîcheur, l’attente s’allonge. Si les plus prévoyants avaient pris leur sandwich, d’autres ont dû se résigner et attendre.
Pas de stand sandwichs
« Ils auraient dû prévoir un stand pour vendre des frites et des sandwichs! » dit Annie-Claire. « En plus, il se serait fait des sous, avec le monde qu’il y a ! » Et cela aurait peut-être évité à l’infirmière d’avoir plusieurs pensionnaires dans la matinée. Entre 9h30 et 13h ce jour-là, Annie-Claire, qui d’habitude ne travaille pas le week-end, a été sollicitée pas moins de quatre fois pour des crises d’hypoglycémie, comprenez un manque de sucre dans le sang. « La file est tellement longue que les gens qui n’ont pas prévu ne mangent pas, et au bout d’un moment, le corps le dit », explique-t-elle. Une crise d’hypoglycémie peut se traduire par des vertiges mais aussi des malaises. Pour tous, le même traitement: un petit passage à l’infirmerie.
Dans le même lit qu’Emmanuel Macron ?
Romain, 22 ans, n’a même pas pu débuter la visite des lieux, il s’est senti mal juste après avoir passé les derniers contrôles de sécurité. Dans une salle vaste, propre, Annie-Claire a pris sa tension, son pouls. Le matériel semble quasiment neuf, c’est à peine si le lit médicalisé grince lorsqu’on l’incline. Avec le matériel à sa disposition, l’infirmière aurait même pu lui faire une prise de sang. Elle lui a également fait compléter un formulaire. L’Assemblée Nationale veut savoir qui s’allonge dans les lits de son infirmerie. En période de Plan Vigipirate, des événements tels que les journées du patrimoine créent une double tension entre santé et sécurité. Annie-Claire gère la première partie de ce duo. Pour « faire remonter le taux de sucre », elle donne des barres de chocolat à Romain. « Si ça se trouve, Emmanuel Macron s’est déjà couché dans ce lit», dit avec humour le jeune homme. Il pourra au moins se vanter d’avoir visité un lieu très privé de l’Assemblée Nationale.
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Quand Google a une mémoire d’éléphant
Oubliées, les photos de soirées gênantes. Au placard, les résultats Google qui lient votre nom à des situations peu flatteuses... Et si c’était vrai? Et si c’était possible? La Cour de justice de l’Union européenne vient de reconnaître aux internautes le « droit à l’oubli ». Un dispositif grâce auquel les utilisateurs peuvent demander aux moteurs de recherches de bloquer les résultats les concernant jugés «pas ou plus pertinents, ou excessifs au regard des finalités du traitement». Une procédure innovante mais qui atteint pourtant rapidement ses limites.
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