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sweetdreamsjeff · 6 months ago

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France

Les Inrockuptibles, 11/6/97

hallelujah

par Jean-Daniel Beauvallet

On n'oubliera jamais la première fois où l'on a entendu Jeff Buckley, il y a trois ans : à l'évidence, on assistait à la naissance fulgurante d'un artiste majeur. Surdoué à la fragilité impressionnante, il faisait immédiatement don d'un album appelé à devenir un classique et promettait d'aussi belles choses à venir. Elles ne viendront pas.

On avait très bien connu son père. Pour s'être trop souvent perdus dans la débauche de se "Happy time", de ses "Happy sad", on savait déjà que cette famille était infréquentable pour qui voulait gérer, à la baguette, ses émotions. Trop de liberté pour nos organismes habitués à la climatisation, trop d'espace pour nos oreilles domptées : on peut dire que la découvert de Tim Buckley nous fit gagner du terrain, mais aussi perdre les pédales. Pour la première fois, vague à l'âme s'écrivait divague à l'âme. Pour la première fois, un musicien portait son sexe, gigantesque, au milieu du front et n'avait pas l'air ridicule - un rien Jumbo l'éléphant - de Jim Morrison. Toutes les chansons de Tim Buckley dégoulinaient de sexe et donc de mort.

On n'a jamais été particulièrement à l'affût des dynasties, des Monaco aux Lennon, ces histoires de mauvais sang et de cuillers d'argent - même le fils de Leonard Cohen devra, on y veillera sévèrement, passer son examen de passage comme les autres. Mais lorsque débarquèrent les quatre titres de "live at Sin-é", le premier maxi de Jeff Buckley, enregistré au coeur de l'intelligentsia bohème de New York, on se prit immédiatement d'affection pour cette voix voltigeuse qui psalmodiait l'insensé, pendant qu'une guitare étranglée mais brutale s'offrait de spectaculaires torsades. Jeff Buckley y révélait déjà un goût prononcé pour le papillon en milieu hostile, prenant tous les risques de noyade sur des reprises gonflées de Piaf ou Van Morrison. On sentait déjà Jeff Buckley largement au-delà de la peur du ridicule, de la chute - il faut se détester pour se mettre à ce point sur la selette, pour s'exposer en première ligne aux balles. On connaît peu de premiers singles possédant une telle ferveur, un tel panache : il y avait là de quoi, déjà, haïr ou adorer Jeff Buckley ? Lui avait visiblement choisi son camp : se détester. Trop beau, Jeff Buckley ne parlait pourtant de son corps qu'avec dégoût, s'amusant constamment à s'enlaidir. Là où tout autre artiste aurait tenté de tuer le père - ce cher étranger dont, malgré les ordres stricts de sa maison de siques aux journalistes, il parlait d'autant plus volontiers qu'il ne le connaissait presque pas - , lui décida de se tuer. A 13 ans. "Pour l'état civil", nous confiait-il, "je suis Scott Moorehead. Mais ce nom appartenait au passé : c'était celui de mon beau-père. Et puis ce prénom, Scott, j'en avait assez de l'entendre chargé de reproches : "Scott, fais pas ci, Scott, fais pas ça." Il me fallait une nouvelle identité pour me détacher de cette première vie, un changement radical, devenir quelqu'un d'autre, devenir quelqu'un, tout simplement. Je n'étais rien. C'est là que je suis devenu Jeff Buckley."

Sur les premières photos de presse - il fallait alors supplier les labels pour obtenir les photos de Buckley, o tempora o mores - on reconnut, stupéfait, le portrait appris par coeur au dos des pochettes de "Greetings from LA" ou "Starsailor" : ce regard plein de morgue et de tristesse scellera, plus que tout test génétique, la filiation entre les deux hommes à la beauté énervante. Ainsi parlait alors Buckley junior : "Je me fiche d'être un chanteur de gospel ou un gospel de blues, mais il y a quelque chose dans ma musique qui ouvre les portes de mon subconscient. Quand je chante, c'est comme si un mystérieux individu s'insinuait en moi."

Sur le moment, on ne se posa pas la question : qui s'introduisait ainsi en Jeff Buckley ? Le père, le diable, ou le Saint-Esprit ? A l'époque uniquement distribué par le petit label Big Cat, ce maxi dormira longtemps dans les placards de la major Sony, qui avait entre-temlps hérité de l'enfant chéri des bas-fonds chic de Manhattan. Décente ou plus vraisemblablement ignorante, sa major américaine n'utilisera jamais les écoeurantes mauvaises manières du marketing pour "créer le buzz", "lancer le produit" : on évitera ainsi les stickers "Vous avez aimé le père ?Vous adorerez le fils" ou, plus élégant dans la dégueulasserie, "Jeff Buckley tue le père". Au début de l'été 94, sa filiale française distribuera, à tout hasard (personne ne pouvait alors imaginer que cet album exigeant obtiendrait un disque d'or ici même), quelques cassettes aux plus pressants quémandeurs. Pendant des semaines, on détesta "Grace". Mais avec cette suspicion admirative que l'on réserve à ceux dont on sait qu'ils nous domineront un jour, sans rémission.

Pendant ces quelques semaines d'été où "Grace" ne fut qu'une cassette, on s'amusa à résister à cette musique à la liberté affolante, bien décidé à ne pas céder à ses caresses griffantes, à faire monter le plaisir dans un prélude à l'érotisme déstabilisant. "Trop doux et enivrant, je me sens en déséquilibre" susurrait "Lilac Wine", première grande victoire de cet album qui allait infliger à nos réticences de lourdes pertes. Car tour à tour, chacune des chansons de "Grace" devint notre favorite, se vengeant sauvagement de ces quelques semaines où on leur avait fermé la porte, brisant toute paix intérieure, mettant les pieds sur nos convictions, humiliant nos discothèques. Curieusement, le même mois sortait "Dummy", l'album de Portishead. Si un jour on vous demande à quoi ressemblait la musique la plus belle et la plus capricieuse écritre dans les années 90, vous n'aurez qu'à répondre "Au mois de septembre 94." Lui aussi asservi par ce disque obsédant, Gilles Tordjman écrit, dans la chronique de cet album du mois des "Inrockuptibles" : "Pas besoin de trente-six écoutes pour deviner que ce Prométhée stupéfait ira aussi loin que sa course à l'abîme le lui permettra.Il est de ceux qu'André Suarès nommait "les grands vivants" : ceux pour qui la sensation d'exister ne se goûte que sur fond de risque permanent. Il est de ceux qui vont trop loin. Tout son disque proclame une logique de l'outrepassement, où le beau et le laid, le bien et le mal n'ont plus cours. Jeff Buckley est au-delà du goût. (...) La transe n'est pas prosélyte : on peut choisir de ne pas y entrer, pour goûter ailleurs des plaisirs plus raisonnables. Il est dès lors parfaitement concevable de ne pas entrer chez Jeff Buckley comme on se refuse, pour certains, à entrer chez Albert Ayler ou chez Oum Kalsoum. Mais il faut alors savoir ce que l'on perd : une certaine qualité du vertige sauvage, une cruauté de la joie, une algèbre des extrèmes."

On rencontra Jeff Buckley pour la première fois à Atlanta, la lugubre capitale d'un Etat - la Georgie - qui, partout ailleurs, n'est que beauté sur terre. Parfaitement inconnu en Amérique, où son nom est maudit, Jeff Buckley joue ce soir-là dans un chouette petit club tout noir du quartier latin de Little Five Points. On ressortira dans la nuit douce de Georgie passablement secoué : la température avait mystérieusement dégringolé de dizaines de degrés en moins d'une heure, la ville avait changé, la vie avait changé. Pas une de ces conversations débonnaires d'après-concert, aucune envie d'aller s'en jeter un dernier : Jeff Buckley nous avait donné de quoi tourmenter l'esprit pendant de longues heures. Car rarement jusqu'alors s'était-on pris un concert dans les tripes avec une telle violence : ce qu'on vit sur scène était insensé, proprement inhumain. La guitare priait, la voix faisait des ronds de fumée, la batterie était tour à tout caressée et massacrée, la basse fouettait, claquait. On y vit un Jeff Buckley tellement habité par ses chansons que ses yeux se révulsèrent, préférant fermer les volets que de tenter d'apprivoiser la tempête qu'il venait de semer. Quand il rouvrit les yeux, l'orage momentanément éloigné, on sentit qu'il était allé très loin - son air hagard en diasit long sur son jet-lag. On y commpris ce que les anciens appelaient transe, quand la musique devient ce poison complexe qui attaque les sens, se fraie un passage vers les zones les moins fréquentables du cerveau et tire les ficelles. "Pour moi, la transe, c'est la parfaite unité entre ce corps et cet esprit. Il n'y a plus la moindre séparation entre ce que je dis et ce que je ressens. C'est comme le sexe : il arrive un moment où on ne peut plus intervenir."

Jeff Buckley, ce soir-là, avait totalement perdu le contrôle, comme le chantait Joy Division. C'était fascinant mais aussi très inquiétant, car on savait qu'il ferait forcément de mauvaises rencontres sur la face cachée de sa cervelle. Impression confirmée lors d'un entretien difficile, où l'on sentit Jeff Buckley déjà un peu largué, un peu absent, plus Foudre Bénie que rock-star gérant sa carrière à l'économie. On écrivit alors "S'il résiste aux démons familiaux - mal vivre, drogues et excès - , Jeff Buckley faussera à jamais compagnie au père castrateur." Car l'entretien confirma, sans la moindre esbroufe de rigueur anglaise, sans le moindre goût pour le spectaculaire, que Jeff Buckley était prêt à tout, ennemi de toute idée de raison, sa musique et sa vie marchant précisément main dans la main sur la même corde raide : "Depuis ma plus tendre enfance, j'ai toujours détesté le confort. J'étais un casse-cou qui refusait la stabilité." Ou, quand on lui demande s'il existe des moyens artificiels d'atteindre l'extase qui irradie son visage sur scène : "J'aime prendre de la drogue. Il n'y a rien de mal à ça, elle ouvre de nouvelles voies. Le danger, c'est de tout mettre sur le dos de la drogue, de ne plus accepter ses responsabilités en faisant porter le chapeau à l'héroïne. Là, on devient comme un aveugle qui ne peut plus sortir sans son chien. Et le chien ne sait pas forcément où traverser la route, comment éviter de se faire écraser. Je pourrais m'en passer mais entre elle et moi, c'est une vieille histoire qui remonte à l'enfance." Horriblement attachant, il saura traduire en quelques mots - ces mots simples que l'on cherchait, depuis des semaines, du mauvais côté du dictionnaire, vers la poésie - ce qui faisait de son disque une expérience aussi étrange, aussi perturbante : sa féminité. "Ma mère était magnifiquement tolérante, on passait de la joie de Sly and The Family Stone à Judy Garland sans se poser de questions. L'éclectisme, c'est une vraie qualité de femmes.Les garçons sont tellement sectaires." Il nous le confirmera un an plus tard : "Moi, je n'arrive pas à chanter comme un enfant : je chante comme une femme." A Atlanta, on avait cru au miracle, on s'était sentis les témoins privilégiés d'un concert qui dépassait totalement le frêle Buckley, qui l'avait submergé, doublé sur la bande d'arrêt d'urgence. Quelques semaines plus tard, au Passage de Nord-Ouest parisien, il rééditera le même exploit - effrayer, terrasser, séduire et brûler - avec un concert totalement différent mais tout aussi vital. Beaucoup y pensent encore quand on évoque, au nom de la musique, la liberté d'expression.

Son album à peine sorti, Jeff Buckley s'interroge déjà sur ses rapports avec une industrie qu'il sait inadaptée à ses besoins.à ses envies de durer comme ça, à son petit niveau, sans progresser, sans objectif autre que de survivre de sa musique. Car les choses sont immédiatement claires : il est la plus belle star que l'on ait rencontrée depuis des années mais, exactement comme Beck, se passerait volontiers de ce charisme - cette malédiction, ce boulet. Il a beau affirmer n'être là que pour la musique, se dégoûter lui-même physiquement et mépriser les gazettes de la mode, on sait déjà qu'une telle personnalité ne jouera pas éternellement pour les étudiants new yorkais du café Sin-é. Triste milieu, avec sa dictature du plan de carrière, où l'on est condamné à triompher ou à échouer mais jamais à simplement vivre son petit bonhomme de chemin - heureux Miossec ou Nick Cave, préservés de cette course au maillot vert de meilleur sprinter par leurs labels indépendants, ravis même quand ils arrivent dixième de l'étape, pourvu qu'il arrivent dix ans de suite dixième de l'étape.

En quelques mois, on revit souvent Jeff Buckley, devenu star en France, où son romantisme déglingué allait trouver son plus beau refuge sur terre. Il offrit ainsi, au Bataclan, un concert phénoménal, à la tension presque intolérable physiquement. La tournée "Grace", débutée en 94, durera deux ans - un des plus scandaleux pressage de citron jamais vu de l'histoire de la musique récente. Car Jeff Buckley n'est pas ce surhomme auquel, à longueur d'épuisantes tournées américaines, de faire le beau à la radio, puis de signer quelques albums chez le disquaire local avant d'affronter le mépris, l'hostilité ou, pire, l'indifférence de publics pour qui il est, trop souvent, la simple première partie, la bande-son des Budweiser d'avant-concert.

C'est à cette époque que l'on revit Jeff Buckley à Cleveland. Epuisé, recroquevillé, coincé dans une machine standardisée - celle à fabriquer les tubes, en pressant les hommes -, il ne parle plus en phrases, mais en murmures monotones. En moins de vingt mois, il a vieilli de dix ans, se sent pris au piège. Son regard est spectaculairement absent, fixant pendant toute l'interview un point de la pièce - on regarda après son départ : juste un mur, tout blanc.Lui qui ignorait jusqu'alors tout de la langue de bois se rend compte qu'au pays de Kurt Cobain, il vaut parfois mieux être économe de son soufre, radin d'une inadaptation que l'on a vite fait de transformer en argument promotionnel. Bref, Jeff Buckley TM échappe un tantinet à Jeff Buckley. "Tant de conneries sont racontées sur les morts mythiques du rock - et je suis bien placé pour en parler. Tant de lâches ont besoin d'artistes pour vivre, par procuration, le danger... Des gens, autour de moi, me poussent aux excès et ont l'impression de les vivre à travers moi. C'est si romantique et si confortable d'envoyer les autres au casse-pipe à sa place."/FONT>

Ce soir-là, en première partie humiliante de Juliana Hartfield, à l'Agora, triste hangar à musiques de Cleveland, on trouva Buckley le geste morne, le chant absent, le désir maltraité. Sa musique, autrefois faite d'étincelles et d'inouï, rentrait dans la norme, dans sa coquille, dans la routine.A aucun moment Jeff Buckley ne sembla traversé, transpercé comme à ses débuts, par ses propres chansons. Il les évite, les étire sans joie, les aligne comme autant de petites défaites contre lui-même. Lui que l'on avait trouvé guitariste ahurissant - alors qu'on ne regarde pas ces choses-là d'habitude - traite son instrument comme l'impose le rock : sans grande imagination, parce qu'il faut bien faire du bruit. Riend e cet amoureux, qui quelques mois avant nous confiait : "Pour moi, la musique est intimement liée à la guitare, il est normal que je cherche à en explorer toutes les possibilités." Comme si, après avoir épuisé le Kama-Sutra sonique, il n'accordait plus à sa guitare que quelques paresseuses baises en missionnaire."Depuis un an, je n'ai pas été capable d'écrire une chanson. Toujours en tournée, pas moyen de prendre la moindre distance. Mes muscles se sont atrophiés, la frustration devient physique. Je me sens cheap et inutile.Il faut que je me remette à écrire. Quand je me vois, j'ai honte : je ne suis qu'un pantin traîné de salle en salle."

On se mit alors en colère contre sa maison de disque américaine, esclavagiste sans foi ni loi qui mettait ainsi en péril ce que Buckley - scandaleusement gâché à faire le VRP de ses chansons - possédait de plus précieux : écrire et jouer. Son dernier concert parisien eut lieu quelques semaines après, dans un Olympia à la religiosité rare. Depuis, on ne communiqua plus avec Buckley que par dépêches : il était en studio, avait enregistré avec Pati Smith (son rêve d'enfant), avec Tom Verlaine, avec John Cale. On a attendu, attendu, mais la bonne nouvelle n'est jamais venue. Des sources incertaines nous affirmèrent qu'un album avait été achevé mais repoussé par sa maison de disques, à laquelle il fallait désormais du concret, de l'or massif. Il y a un mois à peine, son management nous téléphonait : Jeff Buckley, désormais trentenaire, pourrait nous recevoir cet été, sur le mixage d'un album qui devait sortir début 98. Il était, depuis février, en studio à Memphis.

Le jeudi 29 mai, il partit se promener au bord du Mississipi, avec son ghetto-blaster et sa guitare. Selon ses amis, il aurait été emporté, alors qu'il jouait sur les bords du fleuve malgré une pluie battante, par la vague provoquée par un navire. Une autre personne affirme pourtant l'avoir vu faisant la planche sur le dos, tout habillé, dans les mêmes eaux boueuses du Mississipi. Il chantait à tue-tête. Une de ses chansons disait : "Mon temps s'écoulé, je n'ai pas peur de mourir. La pluie tombe et je sais que mon heure est arrivée. Elle me rappelle le chagrin que je laisserai peut-être derrière moi. Et je les sens noyer mon nom."

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meilleurmagasinbatterie · 8 months ago

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photos-car · 1 year ago

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news24fr · 2 years ago

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Alors que l'élite de la musique se rassemble à Los Angeles pour les Grammy Awards dimanche, une question tourne en boucle : Beyoncé remportera-t-elle enfin le prix tant convoité de l'album de l'année ? La femme de 41 ans a le plus de chances de décrocher l'or aux Grammy avec neuf nominations, après la sortie de "Renaissance", son ode riche et multicouche à la musique de club. Elle est une candidate puissante aux principaux prix de la soirée – mais il en va de même pour la ballade britannique Adele, dont l'ode introspective au cri laid, "30", lui a valu sept hochements de tête. La confrontation a suscité des comparaisons évidentes avec 2017, lorsque Adele a remporté les premiers prix du gala fastueux de l'industrie de la musique, excluant "Lemonade" de Queen Bey, qui a bouleversé la culture. Six ans plus tard, Beyonce a continué à entrer dans l'histoire en tant que femme la plus gagnante des Grammys; avec quatre autres victoires dimanche, elle pourrait dépasser le chef d'orchestre classique Georg Solti pour le plus grand nombre de victoires de tous les artistes. Mais en ce qui concerne les trois grands prix – meilleur album, meilleur disque et meilleure chanson – Beyonce reste curieusement un outsider. Elle n'a jamais remporté les honneurs de l'album de l'année et bien qu'elle ait le plus de nominations pour le disque de l'année avec huit, elle n'a jamais remporté ce prix non plus. Elle n'a marqué la chanson de l'année qu'une seule fois, pour "Single Ladies" en 2008. Mais les observateurs de l'industrie, dont Billboard, prédisent que ce sera enfin l'année où Beyonce remportera le Grammy de l'album de l'année, sans doute le prix le plus prestigieux de la soirée. "Je l'espère bien, parce qu'elle ne le mérite pas ?" Nile Rodgers, le co-fondateur du groupe Chic à qui l'on attribue des contributions sur "Renaissance", a déclaré à l'AFP. Rodgers, les Supremes, Nirvana et d'autres recevront un Lifetime Achievement Award de la Recording Academy lors de la cérémonie de dimanche. "Elle est sans doute l'artiste la plus importante au monde sur le plan culturel", a déclaré Merck Mercuriadis, le magnat de l'édition musicale qui était autrefois le manager de Beyonce, lors d'un gala pré-Grammy. Bad Bunny, Taylor Swift dans le mix Au-delà du match revanche Beyonce-Adele, une multitude de superstars contemporaines, dont Kendrick Lamar, Harry Styles et Taylor Swift, ont également de fortes chances de remporter les principaux trophées de la soirée. Les 65e Grammys annuels étoilés, animés une fois de plus par le comédien Trevor Noah, comprendront des performances de Styles, Bad Bunny, Lizzo et Mary J. Blige. "Connectez-vous... ne serait-ce que pour une nuit de thérapie gratuite !" Noah a plaisanté sur Twitter. Bad Bunny, indiscutablement le plus grand artiste commercial du monde, a trois chances de remporter un Grammy avec sa chute majeure "Un Verano Sin Ti", également en lice pour l'album de l'année. C'est la première fois qu'un album entièrement en espagnol a une chance de remporter ce prix convoité, et c'est la première fois que la mégastar portoricaine du reggaeton décroche une nomination en solo dans les principales catégories Grammy. Une victoire de Bad Bunny dans ce domaine "signifierait beaucoup à tous les hispanophones et à notre culture, car cela dit vraiment : 'Hé, la musique espagnole est tout aussi respectée que la musique en anglais et la musique n'a vraiment pas de barrières'", a déclaré l'artiste colombien Sebastian. Yatra a déclaré à l'AFP. Styles, Lizzo et Doja Cat figurent tous parmi les meilleurs nominés, tandis que le mastodonte pop Swift pourrait remporter le prix de la chanson de l'année qui lui a échappé pendant des années. La superstar - qui a tenu son vœu de réenregistrer ses six premiers albums pour obtenir le contrôle de ses droits sur eux - a une chance de remporter le prix célébrant les auteurs-compositeurs pour sa version de 10 minutes de "All Too Well". "

"Semaine surréaliste" Après plusieurs années de Grammy avec des favoris clairs du meilleur nouvel artiste – Olivia Rodrigo, Megan Thee Stallion et Billie Eilish – la course de dimanche est grande ouverte. Pour Molly Tuttle, une artiste bluegrass en lice, même une nomination signifie "que ma musique peut atteindre un public plus large et que de nouvelles opportunités pourraient se présenter pour moi". "C'est juste une semaine surréaliste. Ça a été un tourbillon jusqu'à présent", a-t-elle déclaré. La catégorie est devenue de plus en plus éclectique et reflète l'impact de l'ère d'Internet sur la musique populaire, et de nombreux nominés – dont la Brésilienne Anitta, les rockeurs de l'Eurovision Maneskin et le rappeur Latto – ont tous trouvé une renommée virale sur TikTok. "C'est cool", a déclaré JD Beck, qui, avec le co-artiste DOMi, forme leur duo de jazz expérimental éponyme qui est en lice pour deux Grammys ce dimanche, dont celui du meilleur nouvel artiste. "Nous ignorons tout, nous essayons d'être très perspicaces jusqu'à ce que ce soit fini", a-t-il déclaré à l'AFP avec un sourire blasé. "Ouais, se concentrer sur le jeu et ne pas le gâcher complètement", a plaisanté DOMi. L'Académie - composée de créateurs de musique, dont des artistes, des compositeurs et des ingénieurs - a également présélectionné une coterie d'étoiles durables de l'industrie pour les Grammys, avec Bonnie Raitt, Willie Nelson et ABBA remportant chacun une poignée de nominations. Peu importe qui gagne, l'attention de la Recording Academy a amplifié la carrière de Samara Joy, qui, avec un clin d'œil dans les catégories jazz, a mérité une chance au meilleur nouvel artiste. "Vous savez, ces derniers mois, beaucoup plus de gens ont commencé à décrocher le téléphone", a-t-elle dit à l'AFP en riant.(Cette histoire n'a pas été éditée par le personnel de NDTV et est générée automatiquement à partir d'un flux syndiqué.)

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isabeau62 · 3 years ago

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Parc national du Lake District, Angleterre

La parc national le plus visité du Royaume-Uni, avec 16,4 millions de visiteurs par an, est également le plus grand des 13 parcs nationaux d'Angleterre et du Pays de Galle. L'image montre un lever de soleil de la chute de Cat Bells.

Parc national du Lake District, Angleterre La parc national le plus visité du Royaume-Uni, avec 16,4 millions de visiteurs par an, est également le plus grand des 13 parcs nationaux d'Angleterre et du Pays de Galle. L'image montre un lever de soleil de la chute de Cat Bells.

#landscape #mountains

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hekatontarch · 4 years ago

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— La chute du chat (two women disturbed by cat) Jean-Alphonse Roehn (French, 1799–1864)

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wikitexte · 2 years ago

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La réaction de Cat en voyant la neige pour la première fois est trop douce

Quel moment pur et sain. Même pour les gens qui vivent dans des régions qui reçoivent régulièrement de la neige, la première chute de neige de l’hiver est une occasion magique. Seriez-vous surpris d’apprendre que les chats ne sont pas différents ? Pour Tripp, la moitié du duo félin derrière @tripp.n.mooregarder la neige tomber de son perchoir près de la fenêtre est un rêve devenu réalité. TikTok…

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alexlacquemanne · 2 years ago

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Septembre MMXXII

Films

Johnny English (2003) de Peter Howitt avec Rowan Atkinson, Natalie Imbruglia, Ben Miller, John Malkovich et Tim Pigott-Smith

Le Secret des Incas (Secret of the Incas) (1954) de Jerry Hopper avec Charlton Heston, Robert Young, Nicole Maurey, Thomas Mitchell et Glenda Farrell

Peau de banane (1963) de Marcel Ophuls avec Jean-Paul Belmondo, Jeanne Moreau, Claude Brasseur, Jean-Pierre Marielle et Gert Fröbe

Le Visiteur du futur (2022) de François Descraques avec Florent Dorin, Enya Baroux, Arnaud Ducret, Raphaël Descraques, Slimane-Baptiste Berhoun, Mathieu Poggi, Lénie Chérino et Assa Sylla

Bons baisers de Hong Kong (1975) de Yvan Chiffre avec Gérard Rinaldi, Gérard Filippelli, Jean Sarrus, Jean-Guy Fechner, Mickey Rooney, Clifton James, Shan Kwan Ling Fung, David Tomlinson, Huguette Funfrock et Jeane Manson

Johnny English, le retour (Johnny English Reborn) (2011) de Oliver Parker avec Rowan Atkinson, Gillian Anderson, Dominic West, Rosamund Pike, Daniel Kaluuya et Richard Schiff

Le Faux Coupable (The Wrong Man) (1956) d'Alfred Hitchcock avec Henry Fonda, Vera Miles, Anthony Quayle, Harold J. Stone, Charles Cooper et John Heldabrand

L'Homme d'Istambul (Estambul 65) de Antonio Isasi-Isasmendi avec Horst Buchholz, Sylva Koscina, Mario Adorf, Perrette Pradier, Klaus Kinski et George Rigaud

Johnny English contre-attaque (Johnny English Strikes Again) (2018) de David Kerr avec Rowan Atkinson, Ben Miller, Olga Kurylenko, Jake Lacy, Emma Thompson et Matthew Beard

Le Tigre et le Président (2022) de Jean-Marc Peyrefitte avec Jacques Gamblin, André Dussollier, Christian Hecq, Anna Mouglalis, Cyril Couton, Astrid Whettnall et Lola Naymark

À fond (2016) de Nicolas Benamou avec José Garcia, André Dussollier, Caroline Vigneaux, Charlotte Gabris, Vincent Desagnat et Jérôme Commandeur

Les Oiseaux (The Birds) (1963) d'Alfred Hitchcock avec Tippi Hedren, Rod Taylor, Jessica Tandy, Veronica Cartwright et Suzanne Pleshette

La Corde (Rope) (1948) d'Alfred Hitchcock avec James Stewart, John Dall, Farley Granger, Cedric Hardwicke, Constance Collier et Douglas Dick

Séries

Détective Conan Saison 2

Le Kidnapping de Conan Edogawa - L'Anniversaire de monsieur Hotta - Le Masque de beauté - Meurtre en montagne - Affaire de haut-vol - Meurtre d'un diplomate : 1re partie - Meurtre d'un diplomate : 2e partie - Meurtre à la bibliothèque - Meurtre au club house - Le Démon du monastère - L'Affaire de l'arme mystérieuse - La Mystérieuse organisation - Itinéraire impossible - Poisson lune - Sur les traces de Sherlock Holmes : 1re partie - Sur les traces de Sherlock Holmes : 2e partie - Une première fatale - Une dessinatrice pleine de talent - Le Vaisseau fantôme : 1re partie - Le Vaisseau fantôme : 2e partie - Un monstre peut en cacher un autre - Les Trois Empreintes - Les Crabes et la Baleine - Meurtre dans l'obscurité - Coup de théâtre - Le Mystère du baron noir : 1re partie - Le Mystère du baron noir : 2e partie - La Fin du mystère du baron noir : 3e partie - Filature ratée - Un meurtre pour trois - Meurtre sur l'épave - Le Mystère de Jinnai - Meurtre d'un créancier - Conan contre le Kid Cat Burglar - Un mariage jeté au feu : 1re partie - Un mariage jeté au feu : 2e partie - Cambriolage à la banque - L'Artiste clochard - L'Enlèvement : 1re partie - L'Enlèvement : 2e partie - Meurtre sans cadavre - Vacances à la neige : 1re partie - Vacances à la neige : 2e partie

Affaires sensibles

Les origines de James Bond - Le mystère de l'Arche d'Alliance - La chute de l'URSS - L'affaire Clinton-Lewinsky - Ukraine, novembre 2004: La Révolution était orange - 2014, Poutine annexe la Crimée

Doctor Who Series 13

L'Apocalypse d'Halloween - La Guerre des Sontariens - Il n'était pas une fois - Le village des anges - Le réveillon des Daleks - La légende des démons des mers

Kaamelott Livre I

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Les Enquêtes de Vera Saison 11

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The Grand Tour présente les contrées sauvages de Scandinavie

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Détective Conan : Tome 1 de Gôshô Aoyama

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la-petite-bande-dvdrip-uptobox · 2 years ago

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La petite bande, c’est Cat, Fouad, Antoine et Sami, quatre collégiens de 12 ans. Par fierté et provocation, ils s’embarquent dans un projet fou : faire sauter l’usine qui pollue leur rivière depuis des années. Mais dans le groupe fraîchement formé les désaccords sont fréquents et les votes à égalité paralysent constamment l’action. Pour se départager, ils décident alors de faire rentrer dans leur petite bande, Aimé, un gamin rejeté et solitaire. Aussi excités qu’affolés par l’ampleur de leur mission, les cinq complices vont apprendre à vivre et à se battre ensemble dans cette aventure drôle et incertaine qui va totalement les dépasser.

Titre original: La Petite Bande

Date de sortie: 2022-07-20|(106 min)

Qualités: 720p – 1080p

Genres: Comédie

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globeshakers-project · 7 years ago

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Voyage - Vietnam - 24 février au 10 mars

Après 6 semaines de projet nous voici à Vientiane au Laos la tête tournée vers le passé en repensant aux rencontres et aux découvertes culturelles diverses et variées faites au Cambodge mais aussi vers le futur en se voyant déjà reconstruire quelque chose aux Fiji. Le présent semble venir d’une temporalité différente, loin de nos pensées et de nos préoccupations. Nous nous laissons donc porter pendant l’escale par les mouvements dans l’aéroport de la capitale laotienne, un check-out, un nouveau check-in puis direction le Vietnam pour deux semaines de voyage. Nous arrivons le samedi 24 mars en début de soirée à l’aéroport d’Hanoï à côté duquel nous trouvons un minivan. Nous nous tassons donc, tant bien que mal, à 14 + instruments et autres bagages et arrivons au Hanoi Backpackers Hostel, notre point de chute et gardien des instruments pendant les deux semaines à venir.

Un mini-bus bien chargé

Nous commençons notre périple nord-vietnamien à Sa Pa. A notre arrivée dans la ville nous sortons du bus-couchette et tombons nez-à-nez avec une vingtaine de femmes Hmong noirs nous faisant la promotion de leur tour de la région. Les Hmong noirs forment une des nombreuses ethnies au nord du Vietnam et vivent principalement dans des villages dans les vallées de la région. Nous nous laissons donc séduire par un trek de 3 jours mené par une guide Hmong appelée Dong (comme la monnaie vietnamienne) et son magnifique chien, Dou.

C’est sous un brouillard dense que nous commençons notre aventure vietnamienne. L’atmosphère mystique et Seigneur des anneaux-esque crée une ambiance particulière qui ne manquera pas de nous charmer. Après une première randonnée ponctuée de nombreuses informations sur la vie des Hmong, de l’exploitation des rizières aux variations de climat en passant par le processus de réalisation de la couleur indigo pour les habits traditionnels, nous arrivons au premier homestay, une maison Hmong au-dessus d’une rizière avec une vue imprenable sur la vallée. Nous sommes très bien accueillis et nourris par la belle sœur de notre guide avec de multiples plats et quelques shots d’ « Happy water » (alcool de riz). Après quelques parties de loup garou, non sans rappeler nos souvenirs de jeunesse, nous allons nous coucher dans des grands lits aux couvertures plus lourdes que 10 soubassophones qui forment, avec les moustiquaires, des cocons très agréables, d’autant plus que la température extérieure frôle -8000°C.

Le lendemain matin nous nous réveillons à l’odeur des pancakes puis partons pour une deuxième journée de trek. Pendant la journée nous parcourons une boucle qui nous fait traverser des rivières, des rizières, des forêts de bambous, croiser des buffles broutant au bord des rizières et d’autres Hmongs revenant de récoltes diverses. Les pentes dignes de pistes rouges ou noires et l’humidité forte des lieux nous déséquilibre mais ne nous empêchent pas de profiter des paysages splendides qu’offrent la région. Après être passé à deux doigts de la glissade nous rentrons à notre homestay et découvrons le karaoké local et certains jeux à boire impliquant un bec de poulet.

Nous enchainons au lever avec une nouvelle journée de trek le mardi puis atteignons une nouvelle maison d’hôte pour notre dernière nuit à Sa Pa. C’est sous un soleil torride et un ciel bleu (enfin !) que nous commençons notre dernière journée. Nous découvrons alors la province de Sa Pa sous un angle complètement nouveau, le gris du brouillard disparaissant au profit du vert des montagnes accentué par le soleil et le bleu roi du ciel. Toutefois, c’est pressé par le temps que nous terminons notre trek à Sa Pa, arrivant dans la ville tout juste à l’heure de départ du bus. Nous nous endormons alors dans le bus de retour vers Hanoï en arborant fièrement le bracelet offert gentiment par notre guide ainsi que des écharpes ou casquettes typiques pour certains.

Etape à Hanoi

Après une journée dans la capitale pendant laquelle chacun découvre la ville à son rythme (balade au bord du lac, Bo Bun ou Dunkin’ Donut) nous partons le vendredi matin pour Cat Ba, une île sur la baie d’Ha Long. Bus-Ferry-Bus et nous voilà arrivé au Full Moon Party Hotel, l’auberge de jeunesse dans laquelle nous dormirons les deux nuits sur l’île. Certains décident d’aller marcher, d’autres de louer des scooters pour traverser l’île. Les premiers iront au Cannon Fort un point de vue sur la baie et les autres passeront par le parc national et son point de vue sur les montagnes de l’île, jusqu’à la baie opposée en passant par une petite grotte puis rentreront de nuit le long de la côte.

Un sommet du parc national de Cat Ba

Le lendemain nous partons tôt pour une excursion en bateau sur la baie d’Ha Long. Nous embarquons donc puis plongeons dans une atmosphère que nous connaissons bien grâce à Sa Pa puisque la brûme est omniprésente, mais dégage cette fois une ambiance plus Pirates des Caraïbes-esque. Absorbés par le paysage qui défile devant nos yeux nous apercevons la première île sur laquelle nous accostons : Monkey Island. Comme son nom l’indique, on peut y voir plusieurs singes se balader sur la plage alors que nous nous dirigeons vers le fameux point de vue de l’île. Le brouillard nous empêchant d’observer les îlots de la baie au loin nous redescendons assez vite et remontons dans le navire. Le bateau slalome alors à nouveau entre les îlots immenses de la baie cachés par le brouillard. Nous évitons donc chacun de ces titans colossaux à la flore sauvage pour arriver au moment tant attendu : le kayak. Malgré le froid nous agrippons nos pagaies à la découverte des décors magiques offerts par la baie. Alors que certains en profitent pour s’arroser ou faire la course et d’autres pour observer calmement le paysage, un kayak décide de se perdre et de vivre sa propre aventure. A la fin de l’excursion, après avoir récupéré le vilain petit kayak qui nous racontera ses périples dans l’obscurité totale d’une grotte, l’équipage nous fournit un repas gargantuesque qui ne fait pas peur aux estomacs vides du groupe. L’excursion sur la baie terminée nous nous rendons une dernière fois au Pub, un restaurant sympathique qui nous aura nourrit pendant notre passage et dont le billard, quoiqu’un peu bancal, nous aura bien diverti. Nous profitons de nos derniers instants à Cat Ba en nous ressourçant sur la plage et en pensant à nos jours à venir dans la province de Ninh Binh.

Nous voici maintenant dans la belle région de la baie d’Ha Long terrestre. Après avoir passé beaucoup de temps dans les transports nous décidons de rentabiliser notre journée en profitant de la proximité de la pagode au flanc de colline de Bich Dong. Nous faisons, pour certains, la rencontre d’un drôle de monsieur qui nous emmènera en haut du mont où la vue panoramique à 360° époustouflante fut bien méritée après une ascension compliquée. Le retour à pied le long des rizières, tout aussi mémorable que la vue à Bich Dong, nous offre le spectacle d’un superbe coucher de soleil. C’est apaisés par la vue du ciel étoilé que nous rentrons tranquillement pour reprendre des forces avant une journée assez intense.

La journée commence par la frustration d’un lever de soleil étouffé par le brouillard puis par une révision du planning de la journée dans le but de s’adapter à la météo changeante. Nous louons alors des vélos et roulons quelques kilomètres jusqu’au temple et son parc récemment érigés de Bai Dinh. Cette pagode bat de nombreux records parmi les temples d’Asie du Sud-Est grâce à ses statues immenses de Bouddha en bronze, son énorme cloche et ses 500 statues de moines représentant toutes les émotions que peut ressentir un homme.

Après avoir marché un certain temps sous le soleil de plomb de la région nous reprenons les vélos pour se diriger vers une activité moins éprouvante, une balade en bateau dans la fameuse baie d’Ha Long terrestre à Trang An. Nous passons dans de multiples grottes toutes plus basses les unes que les autres, ramons, et observons la beauté des paysages qui rappellent effectivement la fameuse baie vietnamienne puis reprenons les vélos pour une nouvelle course contre le soleil, le but étant d’arriver en haut du point de vue de Mua Cave pour pouvoir y voir le coucher de soleil. Nous arrivons finalement à l’heure mais le brouillard nous empêche encore une fois d’en profiter. Toutefois la montée des 300 marches nous emmène à un point de vue formidable. D’un coté nous pouvons voir à travers les écailles d’un dragon sculpté sur la crête du mont une rivière entourée de rizières, et de l’autre côté la ville au loin, et plus près, deux monts ayant des formes particulières entourés par de nombreuses rizières inondées qu’on aurait pu confondre avec la hauteur à deux gigantesques tortues qui se baignent dans l’océan. Le retour de nuit à l’hôtel se fera dans la souffrance des kilomètres parcourus sur des selles en béton.

Pour notre dernière aventure vietnamienne, tiraillé par deux envies de découvertes différentes le groupe se divisera en deux. Le premier groupe ira au sud pour découvrir les splendides villes de Hue et Hoi An alors que le second se dirigera vers le nord pour un road trip dans la province de Ha Giang.

Le groupe, plus rural, arrive à Ha Giang le mercredi à 4h. Usés par ce court voyage, par Jean-Michel Français, passager très sympathique mais fort lourd à cette heure si matinale et par l’attitude du conducteur du bus qui préfère se fumer un joint à la gare que de nous laisser dormir dans le bus, nous nous dirigeons vers QT Motorbikes, où nous louerons les motos. Très hospitalier QT nous propose de dormir dans son hôtel pour la fin de la nuit avant de revenir en forme pour dompter les deux roues. Dès l’ouverture, nous nous rendons au garage et testons les semi-automatiques que nous allons utiliser pour le road trip. Malgré un départ chaotique nous quittons notre point de chute et nous dirigeons pour notre première journée vers Du Gia.

Sur notre chemin nous passons par la charmante ville colorée de Tam Son connue pour être proche de deux collines rondes appelées les « Tits ». Nous nous arrêtons juste après dans un petit village pour nous nourrir de noodles artisanales qui sèchent au plafond et feront d’ailleurs la rencontre répétée des cheveux de Jean. Les paysages que la région a à offrir sont splendides et seront la cause de nombreux arrêts sur le bord de la route, dont un pour admirer le soleil se cacher doucement derrière les montagnes alors que la nuit tombe. Pressés par la perte de visibilité nous arrivons finalement à Du Gia, un petit village dans lequel nous passerons notre première nuit sous une pluie torrentielle.

Le but du deuxième jour est d’arriver à Dong Van, tout au nord du Vietnam. Les paysages sont encore une fois merveilleux, mais sont en plus extrêmement variés. Sur certains flancs de collines on pourrait se croire dans les Alpes grâce à la végétation proéminente de nombreux sapins et sur d’autres dans le Grand Canyon avec des flancs rocheux et plus arides. Le clou du spectacle est la route sinueuse Ma Pi Leng Pass dont la vue nous a laissé bouche bée : un panorama très large qui dépeint une rivière serpentant entre les collines. Nous arrivons le soir à Dong Van comme prévu après une nouvelle course contre le soleil dont nous verrons le coucher près d’une rizière derrière la ville.

Recherchant toujours à être plus au Nord nous partons à l’aube du troisième jour pour la Chine. Après la réparation d’un pneu crevé malencontreusement sur la route nous nous rendons dans un village où l’on peut trouver un gigantesque drapeau vietnamien en haut d’une tour depuis laquelle nous apercevons pour la première fois la Chine. Nous reprenons la route et nous arrêtons à un endroit charmant avec une jolie barrière de barbelés et une sympathique affiche avec une tête de mort sur laquelle on peut lire quelques inscriptions en chinois que nous ne prenons pas la peine de traduire. Passés la barrière nous pensions découvrir un monde complètement différent, un changement net de pays, mais il n’en est rien, même paysage, même route. Une vingtaine de pas, un pipi en Chine et déjà la tentation d’immigrer illégalement dans l’empire du milieu nous inonde. Toutefois nous repartons, encore une fois, pressés par le temps. Le paysage qui nous entoure nous retient et nous pousse à nous arrêter de nombreuses fois, que ce soit pour l’admirer, pour tenter de grimper une colline, ou tout simplement parce que notre orientation nous fait défaut. La course contre le soleil s’annonce pour la première fois perdue d’avance. Nous atteignons la ville de Yen Minh juste avant le coucher du soleil, ville où l’on était censés déjeuner à l’origine. Après une courte discussion nous décidons finalement de finir notre trajet et de boucler la boucle jusqu’à Tam Son, ville par laquelle nous sommes passés le premier jour. Le trajet plus long que prévu se fait en montagne de nuit, l’atmosphère est donc complètement différente et nous profitons de la beauté du ciel étoilé pour rentrer tranquillement à Tam Son pour notre dernière nuit.

Lever de soleil près de la frontière chinoise

Tôt le matin nous partons avec l’espoir d’avoir le temps de faire un détour vers la célèbre grotte de Tam Son. Un dernier stop en station essence et direction QT Motorbikes. Le paysage est encore une fois fabuleux mais le temps nous oblige à ne pas s’arrêter trop souvent, nous roulons donc en convoi et arrivons pile à l’heure pour rendre les motos puis prendre le bus.

A Hanoï, nous retrouvons l’autre groupe qui nous raconte ses aventures autour d’un Mac Do de retrouvailles :

Nous sommes arrivés mercredi matin à Hué. Cette ville a été la dernière cité impériale vietnamienne, et qui a accueilli la dynastie Nguyen, de 1802 à 1945, année pendant laquelle le dernier empereur vietnamien a abdiqué. Si elle n’a plus de signification politique aujourd’hui, Hué est resté une ville importante dans la culture vietnamienne, et fut pour cette raison un des théâtres principaux lors de la guerre du Vietnam. La ville est célèbre pour sa citadelle, qui accueille la cité impériale à proprement parler, et pour les tombeaux d’empereur qui se trouvent autour de la ville, pour la plupart assez proches du fleuve de la ville, la rivière des parfums. Sur l’ensemble de la dynastie, qui a compté 13 empereurs, il reste 7 tombeaux visitables, mais seuls quelques-uns sont encore dans un bon état. C’est pour visiter ces tombes que nous avons loué des vélos pendant la journée, afin d’explorer les alentours. Avant d’atteindre le premier des deux tombeaux que nous avons visité, nous avons pu visiter plusieurs lieux de cultes, et notamment la pagode de la dame céleste, plus célèbre pagode de la ville. Nous avons ensuite atteint le mausolée de Minh Mang, second empereur de la dynastie, sûrement le plus remarquable des tombes avec celui de Khai Dinh que nous avons visité ensuite. Ce mausolée est d’un style assez classique et est le plus grand d’entre eux, mais a pour particularité d’être tout en longueur : à l’intérieur du mur d’enceinte, on peut trouver 5 places différentes, séparées par des petites buttes sur lesquelles sont juchées un ou plusieurs bâtiments, chacun ayant sa signification propre. Nous avons ensuite découvert le tombeau de l’empereur Khai Dinh, l’un des derniers empereurs de la dynastie, mort en 1925. Ce tombeau est unique en son genre, car il diffère complétement du style classique vietnamien et essaye de relier les styles européens et vietnamiens. La pièce la plus remarquable est le tombeau lui-même, tout en dorure et recouvert de céramique. Au fil de notre déambulation, nous avons pu également croiser d’autres ruines de l’époque impériale et d’autres pagodes, et nous sommes retournés à notre hôtel à la tombée de la nuit.

Après un bon repos et une bonne nuit de sommeil, nous sommes allés visiter la citadelle d’Hué. Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer d’une vieille ville fortifiée, l’espace à l’intérieur des premiers remparts n’est pas surchargé de bâtiments, bien au contraire, les rues sont assez larges et il existe de nombreux espaces verts. La ville a en effet été en grande partie détruite pendant la guerre du Vietnam, et plusieurs traces sont encore visibles, du musée sur la guerre que nous n’avons pu visiter à l’immense drapeau vietnamien qui surplombe toute la cité. La cité impériale à proprement parler est au centre de la citadelle, entourée de douves et d’un deuxième rempart. Si ce dernier est dans un assez bon état, la cité est en grande partie détruite : sur la centaine de bâtiments à l’origine, moins de la moitié sont dans un bon état, quelques-uns sont en ruines et certaines zones entières ont été rasées. Cependant, les bâtiments restants ainsi que la maquette présentant la cité nous ont permis d’imaginer la beauté de la cité impériale, dite « cité pourpre », au temps de sa splendeur.

Après cette visite, il était déjà temps de prendre à nouveau le bus afin d’atteindre notre seconde destination, Hoi An, la ville aux lanternes. En effet, dès que vient la nuit, la petite ville s’illumine de lanternes. Nous sommes arrivés en fin de journée dans la ville, et nous avons donc décidé après nous être installés dans notre hôtel de passer la soirée à nous balader dans Hoi An. Nous avons donc traversé de fond en comble la vieille ville de Hoi An, très jolie de nuit mais assez remplie de touristes étrangers comme vietnamiens. L’une des principales attractions touristiques est la balade en bateau sur la rivière éclairé par un lanterneau, balade qui peut paraître très sympathique de premier abord mais qui perd tout son charme étant donné le nombre de personnes faisant un tour en même temps. Nous avons aussi pu goûter plusieurs spécialités culinaires locales du Cao Lau, au Mi Quang, en passant par la « pizza » locale, qui consiste en une couche très fine de riz soufflé sur lesquelles sont mis des herbes, de la sauce tomate, et d’autres éléments constitutifs d’une pizza. Ainsi, même si nous n’avons pas pu voir d’intérieur de maison traditionnelle de Hoi An, la plupart des lieux à visiter étant fermés, nous avons pu nous rendre compte de l’ambiance de cette petite ville, et des raisons qui la rendent si unique par rapport au reste du pays.

Le lendemain matin, comme nous avions déjà fait le tour de la vieille ville le soir précédent, nous avons décidé d’aller à Da Nang, troisième plus grande ville du pays, pour visiter l’un des lieux les plus remarquables de la région, les montagnes de marbre. Nous sommes donc partis à la station de bus de la ville, située en périphérie, et nous avons pris le premier bus en partance de Da Nang (comme il n’y a qu’une seule ligne de bus à Hoi An, il était difficile de se tromper). Le fonctionnement de ces bus est un peu particulier, chaque bus étant unique : par exemple, l’avertisseur de recul du bus était un morceau de musique classique, la Lettre à Elise de Beethoven. S’il y a bien officiellement des arrêts, ces bus acceptaient de prendre de nouveaux passagers ou de les déposer n’importe où sur le trajet, il suffisait de le signaler au contrôleur du bus, qui avait aussi pour rôle d’attribuer leur place à chaque passager afin que chacun puisse s’assoir au mieux. Nous sommes arrivés sans encombre jusqu’aux montagnes de marbre, plus grande réserve de marbre du pays, et qui a fait la richesse et la renommée de la ville. Ces montagnes étant devenues des monuments classés au patrimoine mondial, il est désormais interdit de les miner et les nombreux sculpteurs de la ville utilisent désormais du marbre importé. Ces montagnes sont au nombre de 5, comme les 5 éléments de la mythologie vietnamienne, mais seul l’un d’entre eux est visitable, celui de l’Eau. Ce mont offre une belle vue sur les alentours et est recouvert de lieux de cultes : des pagodes mais aussi des caves aménagées. La plus célèbre et la plus grande de ces caves est dédiée à la mort et à l’enfer. Cette cave est assez particulière de par son ambiance, assez unique, mais aussi par sa construction. La zone centrale représente la mort et le jugement des âmes, et deux escaliers permettent d’effectuer les deux parcours possibles : un escalier qui monte représente le paradis, et le second qui descend représente l’enfer.

Nous avons ensuite décidé de marcher à travers la ville afin de la visiter. Da Nang est une ville qui a eu un essor très rapide depuis quelques années, et est l’un des symboles de la nouvelle richesse apparente du Vietnam. La ville en elle-même n’est pas particulièrement jolie, car la plupart des bâtiments sont récents et de nombreuses zones sont encore en construction, mais elle possède quelques monuments remarquables, comme la statue de Lady Buddha, haute de près de 70 mètres, ou les ponts traversant la rivière de la ville, tel l’immense pont dragon, un pont autour duquel une structure en métal représentant un dragon a été construite, et qui peut même pendant certaines fêtes cracher du feu. Nous avons donc décidé de traverser la ville à pied, l’avion que nous devions prendre de l’aéroport de Da Nang ne devait partir que le soir. La ville s’est en réalité développée tellement vite que l’aéroport lui-même n’est plus dans les faubourgs de la ville mais directement aux abords du centre-ville, qui est désormais très étendu. Notre avion, d’une compagnie low-cost affiliée à Vietnam Airlines, qu’on peut également considérer comme une compagnie low-cost, a malheureusement été plusieurs fois retardé, et nous sommes arrivés à Hanoi avec plusieurs heures de retard et une petite bouteille d’eau en seul dédommagement. Le lendemain, en attendant l’autre groupe qui n’arrivait que le soir à la capitale, nous avons pu en profiter pour finir de visiter Hanoi, du mausolée de Ho Chi Minh aux pagodes de la ville, en passant par le musée de la guerre ou celui de la femme vietnamienne.

Nos premières vacances loin des ateliers et des concerts auront été très intenses et mémorables. C’est donc reposés et avec des souvenirs encore tout frais plein la tête que nous prenons notre avion pour Hong Kong qui sera une simple escale avant les tant attendues îles Fiji.

Tony et Valentin

#vietnam

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