#l'isolement

[quesontmesamisdevenus]

Quand le tour du soleil ou commence ou s’achève, D’un œil indifférent je le suis dans son cours ; En un ciel sombre ou pur qu’il se couche ou se lève, Qu’importe le soleil ? je n’attends rien des jours. Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière, Mes yeux verraient partout le vide et les déserts ; Je ne désire rien de tout ce qu’il éclaire ; Je ne demande rien à l’immense univers.

Alphonse de Lamartine, Méditations poétiques, Tome 1, Première méditation "L'isolement" (1834)

[dolcissimamiavita]

Mais peut-être au-delà des bornes de sa sphère, Lieux où le vrai soleil éclaire d'autres cieux, Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre, Ce que j'ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux !

Là, je m'enivrerais à la source où j'aspire ; Là, je retrouverais et l'espoir et l'amour, Et ce bien idéal que toute âme désire, Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour !

Que ne puis-je, porté sur le char de l'Aurore, Vague objet de mes vœux, m'élancer jusqu'à toi ! Sur la terre d'exil pourquoi restè-je encore ? Il n'est rien de commun entre la terre et moi.

Quand la feuille des bois tombe dans la prairie, Le vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons ; Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie : Emportez-moi comme elle, orageux aquilons !

("L’isolement" par Alphonse de Lamartine)

【peinture: The Nymphs of the sunset (1899), Joan Brull】

しかし、あるいはこの天球のはてのかなたに

まことの太陽が異なる空を照らすその場所で

もし自らの亡骸をこの地においてゆくことができるならば

あれほど夢見たものが目の前に現れるだろう

そこでは、あこがれていた泉に酔いしれるだろう

そこでは、再び見いだすだろう、希望と愛と

魂を挙げて望んでいたこの善き理想

このうつせみの生においては名を持たなかった理想を。

なにゆえに、この薄明というくるまに乗って

欲望のあいまいな対象よ、あなたのもとに駆けつけることができないのか

流謫の地にこれ以上なぜとどまることがあろうか

この地と私のあいだに、なにひとつ共有するものはないのに。

木の葉が草原におちるとき

夕べの風が吹いてその葉を奪い去り谷まで拉しさる

そして私も、この落ち葉に似ている

激しい風よ、葉のように私をつれてゆけ

（アルフォンス・ド・ラマルチーヌ「孤絶」）

[cheminer-poesie-cressant]

source : @cheminer-poesie-cressant

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Sous le soleil puissant, les paysages ont l'air de s'incliner.

Et je marchais le long des larmes de lumière,

dans l'éloignement du chemin à perte d'amour

admiratif et recueilli, dans les détails qui s'illuminent.

Jusqu'où rayonnera l'isolement ?

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(Dans la portée des ombres, extrait)

© Pierre Cressant

(jeudi 20 octobre 2005)

[au-jardin-de-mon-coeur]

Sunday -Edward Hopper- 1926

Huile sur toile, 73,7 x 86,4

Washington, The Phillips Collection.

Dimanche est l'une des nombreuses scène de rue de Hopper. Au premier plan, un homme solitaire et d'âge moyen est assis sur trottoir de bois éclairé par le soleil. Il fume cigare. Derrière lui se trouve une rangée de vieux bâtiments en bois, leurs fenêtres sombres et ombragées suggérant des magasins, peut-être fermées pour le week-end ou en permanence. En 1926, au moment où Dimanche a été exécuté, l'Amérique connaît les premiers effets de la Grande Dépression. Ce tableau illustre l'anxiété et la désillusion de la dernière partie de la décennie.

Indifférent au regard du spectateur, l'homme semble distant et passif. Sa relation avec les bâtiments voisins est incertaine. Qui est-il? Est-ce qu'il attend que les magasins s'ouvrent ? Quand cela se produira-t-il?

La lumière du soleil joue sur les formes, mais, curieusement, elle manque de chaleur. Entre énergie et drame, Dimanche est ambigu dans quant à l'histoire qu'il raconte mais donne une impression puissante de désolation. Hopper révèle ici aussi l'isolement essentiel de l'individu, ses relations tendues et troublées à son environnement.

[kilfeur]

Le pire dans justement l'isolation de Clark, c'est que comme il n'arrive pas à trouver sa place. Brainiac utilise ses souvenirs et le modifie pour lui faire croire qu'il a pas sa place sur Terre ou bien avec ses proches. Et le fait qu'il voit un vrai souvenir non modifié montrant qu'il a raison (selon lui pas la narration) est assez efficace. Clark veut juste retrouver ses amis et Kara, retourner chez lui, sur Terre. Car même si il a vu des images de sa planète natale. Ça pourra jamais être chez lui car elle n'existe plus désormais. Et Brainiac crée une illusion, il lui fait croire qu'il est à sa place maintenant. Entre la terre et Krypton et sa famille. C'est une prison dont il va pas vouloir sortir volontairement, il faudrait quelqu'un pour le ramener à la réalité.

C'est là que Lois entre en jeu, Brainiac a utilisé la Lois des souvenirs pour pousser Clark sur ses derniers retranchements. Mais Lois va justement retrouver Clark dans son esprit et atteindre le sien malgré le danger parce qu'elle l'aime.

The worst thing about Clark's isolation is that he can't find his place. Brainiac uses his memories and modifies them to make him believe he doesn't belong on Earth or with his loved ones. And the fact that he sees a real, unaltered memory showing that he's right (according to him, not the narration) is pretty effective. Clark just wants to find his friends and Kara, go back home to Earth. Because even though he's seen images of his home planet. It can never be home, because it doesn't exist anymore. And Brainiac creates an illusion, making him believe he belongs there now. Between Earth and Krypton and his family. It's a prison he won't want to get out of voluntarily; it would take someone to bring him back to reality.

That's where Lois comes in - Brainiac has used the Lois of memories to push Clark over the edge. But Lois is going to find Clark in her own mind and reach out to him despite the danger, because she loves him.

[iranondeaira]

..." De colline en colline en vain portant ma vue,

Du sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant,

Je parcours tous les points de l'immense étendue,

Et je dis : 《 Nulle part le bonheur ne m'attend.》..

- Alphonse de Lamartine ( l'isolement )

📸 Branislav Jovanovic

[petit-atelier-de-poesie]

NOTE DE LECTURE : Choses qui rendent heureux, et autres notes de chevet. Sei Shonagon. 2021

Voilà longtemps que je voulais lire les Notes de chevet de Sei Shonagon dont est tiré ce recueil. Je me suis offert ce petit bouquin lors d'une balade avec une amie chère au bord de mer sauvage et après la visite d'un jardin extraordinaire (Domaine du Rayol / FR-83), bouquin dont le titre m'évoque la liste des "trucs bien" que je fais régulièrement. Cela tient donc moins à la poésie que de la contemplation et de la méditation, et finalement de la gratitude.  Evidemment il faut recontextualiser et réaliser que ces notes rendent compte aussi de la vie de femmes d'il y a presque mille ans, contraintes à l'isolement par leur situation sociale. C'est beau, simple et touchant.  Si parfois l'on se sent pris.e au piège de la vie, prendre la peine d'observer et de consigner les "Choses qui rendent heureux", c'est une véritable thérapie.

[scienceoftheidiot]

Si tu veux rigoler un peu un collègue de mon mari, technicien dans sa boite, s'est fait creuser une piscine cet été + a goudronné tout autour et en a aussi profité pour acheter un SUV

Mon mari

Travaille

Dans

Un bureau d'étude environnemental.

Sur l'eau.

Ils estiment les impacts des sécheresses. Voient en temps réel les mortalités piscicoles. Les impacts de la pollution augmentés par le manque d'eau. Etc, etc. C'est. Littéralement. Leur taf. Ils sont confrontés aux impacts du réchauffement climatique en permanence.

Mais non bidule veut sa piscine et son SUV il aura sa piscine et son SUV.

Voilà. Je te dis pas les envies de meurtre de Benj sur son technicien 🙃 mais du coup, ça explique pas mal de choses, si même les gens qui NE PEUVENT PAS FAIRE COMME S'ILS NE VOYAIENT PAS n'en ont rien à foutre, hein...

Tant pis pour eux, ils vont cramer et douiller avec leur facture d'électricité pour la clim dans leur maison de lotissement mal isolée quand moi je suis (très relativement en ce moment 🙃 mais bon 38 dehors 25 dedans je considère que c'est pas mal) frais sans clim entre mes murs de 50cm d'épaisseur.

Et le mec n'était pas au courant qu'il y avait une taxe sur les piscines avant de construire, c'est Benj qui a mis les pieds dans le plat, plus ou moins volontairement. 250€ par m2 au dessus de 10m2. La piscine en fait 24. Le mec était dégoûté. Bien fait pour sa gueule. Perso je suis pour faire exploser cette taxe, et appliquer ce qui a été mis en place dans le sud ouest je sais pas où, avec un tarif qui fait exploser le prix du m3 pour les gros consommateurs particuliers.

Bref 100% avec toi, j'en peux plus des cons.

Avec les étés qu'on se tape désormais et du manque d'eau, qui ne dure plus 3 mois comme il y a 10 ans mais désormais TOUTE l'année, j'ai du mal à accepter que les gens construisent aujourd'hui des piscines chez eux. Je trouve que c'est désormais un luxe et un plaisir égoïste. Dans certaines villes et villages, les élus hésitent à fermer les piscines municipales car le coût de revient est trop cher. Vu la situation écologique et climatique je trouve que c'est un non-sens absolu de fermer les piscines municipales qui profitent à tous, mais d'autoriser des permis de construire pour que chaque particulier ait son bassin olympique dans le jardin.

"Oui mais les étés sont intenables maintenant, on a besoin de fraîcheur" -> au lieu de creuser un trou qui prend tout ton terrain, tu peux planter des arbres, des arbustes, végétaliser un max. Je te jure, tu mets une chaise dessous et tu verras à quel point l'air peut-être frais avec tout ce vert qui retient l'humidité. Bien plus que les grosses dalles chaudes bouillantes qui ont engamaziné la chaleur toute la journée et qui entourent une piscine et qui rayonnent contre le mur de la maison.

[therealnorverse]

"Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé."

(Méditations poétiques, "L'Isolement")

[aurevoirmonty]

"C'est en grande partie aux clôtures qui ferment chaque propriété de l’Ouest que ses habitants doivent la conservation de ces mœurs patriarcales que la Révolution a essayé de corrompre par la liberté, et qui se sont élevés contre elle de toute l'énergie de leur pureté. Ces clôtures forcent les habitants à l'isolement, à la vie de famille et à de rares communications entre les hommes dans une région où ils ne peuvent se réunir que le dimanche, pour prier Dieu en commun et s'entretenir après la messe de la récolte prochaine et de leur rares transactions commerciales."

Jacques Crétineau-Joly, Histoire de la Vendée militaire, tome premier (1840)

[e642]

Plus le temps passe avec mon mec, plus j'ai l'impression qu'on se staff nos journées. Pas de mots mignons. Juste un "aujourd'hui j'ai fait ça, ça et ça", "d'accord super". Mdrrr. C'est littéralement les échanges vides que je déteste. Jpourrais avoir courru un marathon sur les mains qu'il ne le saurait pas, il ne demande pas. Une liberté si peu mise à profit, ça me donne presque envie de faire des dingueries. Jme dis qu'il a de la chance que j'ai pas de potes et que je sois fatiguée h24 et casanière, sinon jpense ça m'aurait arrangé qu'il ne me demande pas le contenu de mes journées. Je trouve ça fou qu'il n'y ait que moi qui sois au courant de ce que je fais de mes journées. Enfin non, c'est le principe de vivre sa vie mais on est tellement sollicité tout le temps que c'est étonnant que jamais personne ne puisse s'intéresser à ce que je fais genre. C'est plus de l'étonnement que de la tristesse. Ça ne changerait rien. Juste des fois grave envie de rac un truc drôle mais bah ya dégun quoi. C'est peut-être ça l'isolement ?

[quesontmesamisdevenus]

Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé !

Alphonse de Lamartine, Méditations poétiques, Tome 1, Première méditation "L'isolement" (1834)

[droitsdesfemmes]

« Il n'y a pas d'esprit féminin. Le cerveau n'est pas un organe sexuel. Autant parler d'un foie féminin. » Charlotte Perkins Gilman

Charlotte Perkins Gilman, née le 3 juillet 1860 à Hartford, Connecticut et décédée le 17 août 1935 à Pasadena, Californie, était une écrivaine, conférencière, réformatrice sociale et féministe américaine influente. Elle est surtout connue pour sa nouvelle semi-autobiographique « The Yellow Wallpaper » (1892), qui explore les effets débilitants du traitement médical de la « cure de repos » sur les femmes souffrant de troubles mentaux, une expérience qu'elle a elle-même vécue. Charlotte a grandi dans la pauvreté après que son père ait abandonné la famille. Elle a passé beaucoup de son enfance à Providence, Rhode Island et a fréquenté la Rhode Island School of Design grâce à un soutien financier de son père absent. Elle a ensuite travaillé comme artiste et tutrice. En 1884, elle a épousé l'artiste Charles Walter Stetson et a eu une fille, Katharine, en 1885. Peu après la naissance de sa fille, elle a souffert d'une grave dépression post-partum. Elle a été traitée par le Dr Silas Weir Mitchell, qui lui a prescrit la « cure de repos », une expérience qui a aggravé sa condition. Cette période a inspiré « The Yellow Wallpaper », un récit poignant sur les effets de l'isolement et du manque d'activités intellectuelles. Après s'être séparée de son mari en 1888, elle a déménagé à Pasadena, Californie, où elle est devenue active dans les mouvements de réforme sociale et féministe. Elle a publié de nombreux ouvrages influents, dont « Women and Economics » (1898), où elle soutient que l'indépendance économique est essentielle pour l'émancipation des femmes. Elle a également édité son propre magazine, « The Forerunner », de 1909 à 1916, où elle a publié de nombreuses histoires et articles​. Malgré ses contributions progressistes au féminisme et à la réforme sociale, certaines des vues de Charlotte sur la race et l'immigration sont controversées et reflètent des attitudes eugénistes de son époque. Diagnostiquée d'un cancer du sein incurable en 1932, elle a choisi de mettre fin à ses jours en 1935 par une overdose de chloroforme, préférant cela à une mort par cancer​. Charlotte Perkins Gilman est aujourd'hui reconnue comme une figure majeure de la première vague du féminisme américain et ses œuvres continuent d'influencer les débats sur les droits des femmes et la santé mentale. Elle a été intronisée au National Women’s Hall of Fame en 1994, soulignant son impact durable sur le mouvement pour les droits des femmes.

[cheminer-poesie-cressant]

L'isolement n'est que grandeur auprès de la lumière en larmes à l'assaut de mes forces.

L’écart qui me distance toujours plus de toi est un reflet

où s’inscrit le chant de nos victoires.

Mon regard sans cesse lisse et polit cette vérité de marbre

et laisse envisager un retour pour quelques clartés de plus.

Nos sentiments ne sont que faïence friable sur le bord d’un mouvement sourd.

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(Dans la portée des ombres, extrait)

© Pierre Cressant

(mercredi 19 octobre 2005 - samedi 28 décembre 2024)

[morphinedoutretombe]

Quelle saveur a le bonheur ? Est ce si agréable de se sentir réconforter ? Qu'est-ce que l'amour ? Je croyais qu'en grandissant ses questions me paraîtraient futiles... Pourtant elles sont encore tapies dans un recoin de mon esprit... Je ne sais toujours pas si j'arriverais à dompter la solitude et l'amertume de mon passé... Devant je ne vois que le vide... Que ma santé qui se dégrade... Alors je ferme les yeux et j'imagine que je n'existe plus... Pour oublier le poids de ce fardeau... Je hais la petite voix dans ma tête qui voudrait s'exprimer au grand jour... Celle qui se fiche de tout... Qui attend impatiemment que la folie prenne le contrôle... Je me mords la langue jusqu'au sang... Aucun son ne doit sortir... Tout me blesse... Le silence restera à jamais mon unique allié... Dans l'isolation, j'ai compris que la punition n'en était pas toujours une... Dans ma prison, tout est possible... Le monde extérieur est trop dangereux pour une âme comme la mienne... Mon besoin d'aimer finira par se taire... Je l' espère plus que tout... Mes larmes me suffisent... Et on ne pourra jamais me les interdire... Aussi loin que je sois, je ne pourrais plus faire souffrir les autres même par maladresse... Certains êtres ne peuvent vivre qu'en cage... La vie m'aura au moins appris cette leçon...

[charlotteetournaud]

Projets - Examen Humanités Digitales

PP-2024

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PP-CI

Co(ai)xistence (2017) - Justine Emard

Le projet "co(ai)xistence", créé par l'artiste française Justine Emard en 2017, se situe à l'intersection de l'art, de la technologie et de la philosophie. Cette oeuvre met en scène un danseur en dialogue avec un robot. Le projet aborde la notion de communication non structurée, où les échanges se font sans discours, mais à travers des signaux corporels. Grâce à un réseau neuronal, le robot apprend des expériences vécues durant les 24 heures passées avec l'acteur japonais Masayoshi Kikuchi.

Cette œuvre m'a particulièrement touchée lors de l'exposition de 2022 au musée de la main, en raison de son approche poétique du thème de la communication. Ayant une sœur autiste, j'ai souvent éprouvé des difficultés à la comprendre. Ses codes sociaux sont si éloignés des miens qu'elle me semble parfois presque robotique, cherchant à s'adapter à l'humain. Le danseur, intrigué par le robot, tente de créer un lien uniquement par des mouvements corporels, ce qui résonne profondément avec l'expérience de ma sœur, qui a trouvé refuge dans la danse. Justine Emard la représente sous une forme humaine, ce qui peut susciter de l'empathie.

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PP-PHO

12 hours of ImageNet (2019) - Nicolas Malvé

Nicolas Malevé a conçu un logiciel capable d'explorer ImageNet à une vitesse de 90 millisecondes par image. Ce programme s'arrête de manière aléatoire, nous offrant l'occasion de « voir » certaines images.

ImageNet est une immense collection de 14 197 122 images réparties en 21 841 catégories, dont la création a nécessité un investissement considérable. Les images, collectées sur internet, ont été minutieusement étiquetées avec des descriptions, un travail réalisé par plus de 25 000 personnes sur deux ans.

Malevé a été l'une de mes références lors d'un de mes projets d'art visuel en 2023, lié aux intelligences artificielles. Je m'étais penchée sur les images choquantes circulant sur internet et une fois identifiées, j'ai demandé à Adobe FireFly de les recréer. Cela m'a permis d'obtenir des centaines de reproductions censurées de scènes inquiétantes. J'apprécie beaucoup ce projet car il aborde de nombreux sujets d'actualité, comme la consommation d'images sur internet, allant des contenus diffamatoires aux images choquantes, voire simplement informatives. Des milliers de personnes ont été nécessaires pour mener à bien ce projet, démontrant que les nouvelles intelligences peuvent remplacer l'homme ou même l'isoler des interactions humaines.

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PP-AV

Prospérité ( 2013 ) - Samuel St-Aubin

Prospérité, est une installation spécialisée dans la gestion des grains de riz. Elle se trouve à un point intermédiaire entre les machines de transformation alimentaire et les systèmes de manipulation, tels que ceux utilisés dans les chaînes de montage. 

Prospérité avance lentement. Une pince à épiler, actionnée avec précision, se déplace d’une surface à l’autre, ramassant les grains qui ont été dispersés de manière aléatoire. Elle les dépose ensuite de façon ordonnée sur une deuxième surface.

Selon moi ce processus met en lumière notre désir d’une technologie rapide et précise. Depuis la révolution industrielle, nous avons tendance à attendre des machines qu’elles produisent de manière continue et efficace, sans accorder une grande importance aux détails. Pourtant, la machine adopte une approche différente : elle consacre le temps nécessaire à l’analyse de chaque grain, cela leur donnent une forme leur individualité.

En revanche, la production en série, met l’accent sur la rapidité et l’efficacité, souvent en négligeant la qualité et des détails. La manipulation des grains de riz par Prospérité , bien qu’elle puisse sembler dépourvue d’utilité immédiate. Le produit n’est ni transformé ni emballé, mais cette attention portée aux détails souligne une vision alternative de la production, où la qualité et l’individualité sont valorisées.

PP-2024