#l'enfance nue
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"It's upsetting, because he's got a good heart." - Mémère
If you know, you know.
L'Enfance nue (Naked Childhood, 1968), directed by Maurice Pialat, cinematography by Claude Beausoleil
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orageusealizarine · 1 month ago
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Je suis restée les lèvres gorgée de rosée dans l'incommunicable du ciel - qu'ils baiseront sans comprendre - en violant ma vie - sans autre blessure que ce goût d'éther à mes yeux... et le sang qui pulse - dans l'extase de n'avoir pas été...
Je pourrais passer ma vie à chérir des fleurs sans ressentir le moindre trouble, sans ressentir l'appel d'une quelconque nudité - sinon celle de s'allonger dans la terre et se laisser choir comme une feuille morte et dévorée. - Pour renaître et germer, se relever d'avoir été fruit, étirer mes racines et mes branches...
Non, je n'ai pas compris les choses de l'amour - ni bâtir - et j'ai continué de crier mon bonheur et le nom des fleurs - j'ai continué... enfantine... à élancer mon corps de femme dans les rues en brisant les pavés pour éclore dans la ville. Et j'ai regardé le ciel - mystique - la nue dans les yeux... trop d'innocence dans mes gestes... si bien que la sensualité est candide - si bien que je suis restée autre... dans ma grâce... enamourée au Désir qui pour moi brûle comme un astre - au pinacle. Et mon cœur ! d'éclats traversé... au jardin de l'enfance où j'ai senti mes seins - fleurir et paraître. En tombant mes chemises - ouvertes sur l'espace... vertige. Sans chute - de leurs regards dans mes champs.
La beauté, peu à peu, a rencontré mon corps.
Et j'ai resplendi. Mes pieds nus dans les herbes et du soleil ! accroché aux cheveux... - et mes frayeurs germinées.
Cette peau, ces mains - tout ce qui fut moi - éventé - souffle pur... à mes lèvres (et dans leurs bouches aimées où je respire - enfin - dans ce qui nous dépasse) - je m'oublie. Je me plais. Où je suis l'inconnue. Puisqu'heureuse, je n'ai plus su qui j'étais... mais la joie - étourdie - à l'air libre, je souriais à plein. En devenant. Cette autre que je suis. Cette autre qui s'égaie.
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tournevole · 5 months ago
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La plage des sables blancs Oubliettes des châteaux de sable Meurtrières fenêtres de l'oubli Tout est toujours pareil Et cependant tout a changé Tu étais nue dans le soleil Tu étais nue tu te baignais Les galets roulent avec la mer Et toujours toujours j'entendrai Leur doux refrain de pierres heureuses Leur gai refrain de pierres mouillées Déchirants souvenirs de l'enfance Brûlée vive par le désir Merveilleux souvenir de l'enfance Éblouie par le plaisir.
Jacques Prévert (1963)
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swedesinstockholm · 3 months ago
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12 août
ça fait deux fois que des filles bruyantes qui parlent français passent devant moi avec leur pédalo et ça me donne envie de faire du pédalo avec quelqu'un et d'être légère moi aussi. y a pas de pédalo à une place. je crois que j'ai moins de mal à être légère quand je suis avec quelqu'un que quand je suis seule. quand je suis seule je pèse plus lourd. mais j'ai la flemme de faire des efforts pour être sociale. f. m'a dit qu'elle irait à la mer en octobre quand jo/johanna aurait des vacances, tout le monde a deux prénoms dans son entourage selon son genre du jour, j'ai dit c'est qui jo? un nouveau membre de votre polycule? (oui). je sais pas comment elle fait. l'autre jour avec n. on parlait de mon genre, je sais plus pourquoi. je lui disais que je me sentais pas particulièrement féminine et que j'aimais pas les formes de mon corps, que j'aimerais avoir un corps plus neutre. elle m'a demandé si j'aimerais utiliser les pronoms non-binaires et j'ai dit ohlala non i don't mind being a girl! c'est juste une histoire de corps. mais c'est jamais juste une histoire de corps. j'ai jamais aimé mes seins par exemple. quand ils ont commencé à pousser j'en voulais pas et je refusais catégoriquement de porter un soutien-gorge. je sais pas si c'était par refus d'avoir des seins ou par refus de grandir mais c'était un refus. maman me disait lara tu dois en mettre sinon t'auras la poitrine qui tombe, mais je préférais mettre des tshirts serrés en me disant que ça ferait le job de soutien, et maintenant j'ai la poitrine qui tombe et je l'aime pas. même si samedi soir j'ai fait un photo shoot nue devant ma webcam et je me suis excitée toute seule.
quand j'avais parlé de mon soupçon d'abus sexuel à maman elle m'avait dit que j'avais toujours eu une relation de dégoût avec mon corps. que j'avais toujours refusé de mettre des tampons par exemple. je sais pas à quel point tout ça est lié. à supposer qu'il se soit vraiment passé quelque chose. ça me fait penser à une scène de la série split où une des filles pleure pendant le sexe et puis elle raconte à son amante qu'elle est devenue lesbienne après avoir été violée par un homme. je me demande combien d'histoires de préférence sexuelle et d'identification de genre sont liées à des histoires d'abus sexuel.
hier matin je suis retournée au vide-grenier au maybachufer parce que c'est pas loin et parce que je rêve de trouver une robe en vichy rose pâle. j'en avais une quand j'étais petite. en fait mon identité de genre n'est ni féminine ni masculine, je veux juste mettre les mêmes habits et avoir le même corps que quand j'étais petite. un corps non marqué fémininement. un corps libre. libre de me promener nue. libre de bouger. non encombré par toute la gêne et le dégoût qui s'y sont nichés à l'adolescence. quand j'étais petite je pouvais danser où je voulais et le grand figement n'existait pas. je parlais à qui je voulais je chantais partout le monde était à moi. je m'en rappelle pas, mais j'imagine. c'est ce que maman me raconte. c'est ce que je vois sur les photos. n. m'a dit qu'elle se rappelait que quand elle était petite il lui tardait de grandir parce qu'elle se sentait pas libre, justement, en tant qu'enfant. et peut être que je me sentais pas du tout libre en réalité moi non plus, j'en sais rien. mais je sais que j'avais pas particulièrement envie de grandir. vers la fin de l'enfance en tout cas. enfin non, même ça c'est faussé parce que pour écrire mon texte sur l'été 2004 y a quelques mois j'ai relu le journal de mes treize ans et je disais que j'avais envie d'avoir seize ans et de rencontrer un joli garçon dans le tram et de lui donner mon numéro. donc j'en sais rien. tout ce que je sais c'est que hier au marché j'avais envie d'acheter une robe rouge laura ashley que j'aurais pu porter à six ans et un minishort en coton jaune avec des étoiles mauves clairement des années 90 et aussi des grands tshirts et des grandes chemises d'homme.
dans un documentaire d'alejandro jodorowsky dans lequel il faisait vivre à des gens une seconde naissance, il disait que les gens avec des traumas restaient parfois bloqués à l'âge mental qu'ils avaient à l'époque où le trauma s'est produit. ça m'avait paru évident. je suis une enfant de sept ans. dans ma relation avec maman, dans ma relation avec la maison, dans ma relation avec mon corps, dans mon refus de vivre ma propre vie, jusqu'à mon style vestimentaire putain.
finalement j'ai acheté qu'une chemise en vichy bleu ciel à trois euros que j'ai regretté d'avoir acheté cinq minutes plus tard en me rendant compte qu'elle était 40% polyester. après j'ai fait du pain, une lessive, je me suis rasé les jambes après plus d'un mois de jambes poilues et j'ai affronté le ménage de la salle de bain. ça va, j'en suis pas morte. maman m'a appelée pour me raconter sa journée et me parler de la météo mais jamais elle me demande ce que je fais moi ou comment je me sens. elle m'appelle juste pour me raconter ses virées au centre de recyclage et à la piscine et pour me dire le temps qu'il a fait le temps qu'il fait là et le temps qu'il fera demain. je vois ces vacances à la mer comme une bouée de sauvetage à la fin de mon été, le rêve à atteindre au bout de l'enfer, mais ma détresse berlinoise m'a un peu fait oublier que maman était toujours maman. je suis même pas en détresse en plus. je suis en apprentissage. aujourd'hui j'ai fait des progrès: j'ai pensé à prendre un snack dans mon sac, j'ai pas trop marché (j'ai pas bougé du parc), j'ai fait des longues pauses pour écrire tranquille, et j'ai trouvé des wc pour faire pipi! prochaine étape: penser à prendre une serviette pour m'allonger dans l'herbe.
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firebirdxvi · 1 year ago
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Fils du Feu 03 ~ Flamme progressive
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Joshua fit des progrès rapidement, mais n'exprimait aucun désir de sortir du Nid. Lui réapprendre à tenir sur ses longues jambes et à synchroniser ses mouvements se révéla compliqué. Il avait gardé de son corps la représentation mentale de son alter ego de dix ans, et il passait beaucoup trop de temps à se cogner partout. Il négociait mal les distances et attrapait les objets les plus basiques avec difficulté, comme s'il avait des problèmes de vision.
Jote faisait tout son possible pour lui faciliter la vie mais risquait chaque fois la réprimande ; l'Emissaire devait se débrouiller seul, lui avait-on dit. Elle lui montra quelques astuces pour faire des noeuds simples, ou passer facilement une tunique. Il avait refusé de porter le moindre vêtement pendant un bon moment, et se promenait alors dans la chambre dans le plus simple appareil, jusqu'à qu'il ait le malheur de croiser son reflet.
Il ne passait jamais près du mur du fond de la pièce car la surface en était polie et réfléchissait presque comme un miroir. Joshua détestait ça. Jote avait bien tenté de mettre quelque chose dessus, de suspendre des draps en guise de rideaux, mais cela ne tenait jamais. Et la soigneuse les avait retirés d'elle-même quand elle avait compris cette habitude.
- "L'Emissaire n'a pas à avoir honte de son apparence. Il doit apprendre à s'accepter tel qu'il est à présent, il doit oublier son corps d'enfant", expliquait-elle. "Cela fait partie de sa guérison. Tu dois l'y aider, Jote, pas l'encourager à fuir."
Jote apprit la leçon et cessa de trop materner le malade. Elle ne lui apportait plus tout ce qu'il voulait sur le champ et le laissait davantage trouver la solution lui-même à ses problèmes quotidiens. Un jour qu'il faisait un peu plus frais dans le Nid, Joshua se mit à frissonner et, se dégageant de ses draps, se dirigea vers les vêtements posés sur un bureau près du lit. Il les déplia, les observa, les tourna dans tous les sens pour en comprendre les coutures, et essaya de les enfiler. La première fois, il se retrouva coincé dans le col de chemise, ses grands bras battant le vide devant lui, et elle du bien venir l'aider, en retenant un rire discret.
- "Mais non, pas ainsi ! Je vous ai déjà montré comment faire !"
Elle s'approcha alors et tira le tissu sur la peau pâle et nue de l'Emissaire, ce qui fit courir un frémissement le long de son dos... Elle ignorait la cause de cette réaction, tout à fait nouvelle pour elle et ne s'en préoccupa pas plus longtemps. Une fois habillé, le malade apparaissait tout d'un coup plus... humain et réel, il quittait son état de fantôme errant dans le Nid pour remettre un pied dans la vie.
Mais il lui restait encore à enfiler un pantalon.
La soigneuse se déclara satisfaite de l'état de santé général de Joshua. Il avait repris du poids, son visage n'était plus creusé et avait retrouvé quelques courbes de l'enfance. Ses muscles s'étaient affermis grâce à des exercices quotidiens qu'ils effectuaient tous les trois ensemble. La nourriture du refuge était juste assez nutritive pour le remettre sur pied. Essentiellement des fruits et des légumes, juste un peu de viande achetée dans le village des environs ; les Immortels ne consommaient quasiment pas de chair animale ; ils croyaient que cela déplaisait au Phénix. Ce que leur Emissaire démentait chaque jour. Il détestait les légumes, mais dévorait sa viande à belles dents à chaque repas. Maître Cyril le tolérait à cause de sa convalescence et parce qu'il avait besoin de retrouver la forme au plus vite. Mais cette entorse aux principes de l'ordre, exprimée de plus par l'incarnation du dieu qu'il vénérait, le laissait perplexe.
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Il laissait constamment ses carottes dans son assiette, et la soigneuse jugea utile un jour de hausser le ton.
- "C'est très bon pour votre santé, et elles poussent merveilleusement ici. Cela vous rendra des couleurs, votre peau est si pâle ! Si vous sortez ainsi sous le soleil, vous ne le supporterez pas longtemps."
Mais Joshua n'indiquait aucun désir de sortir. On lui apportait de quoi lire et même des jouets pour enfants ou des casse-têtes à résoudre, pour entraîner sa réflexion. Il s'en sortait toujours avec facilité, ce qui permettait de juger de ses progrès en matière de cognition. Il se comportait de plus en plus comme un ado de son âge, peut-être même de façon plus mature encore, comme s'il s'était mis à grandir trop vite. Son expression se fit plus grave et pensive, comme s'il parvenait à prendre du recul sur lui-même et sa situation. Il semblait aussi se soucier des deux seules personnes qui venaient le voir tous les jours, en rangeant sa chambre tout seul ou en pliant ses vêtements avant de se coucher.
Un jour que Jote s'était fait réprimander, Joshua parut comprendre qu'elle se sentait mal et vint près d'elle la réconforter. Il la laissa posa sa tête contre sa poitrine et elle sentit une chaleur étonnante envahir tout son corps... Il la réchauffait de sa seule présence, comme sans y penser. Car de fait, elle ne l'avait pas encore vu faire de la magie de lui-même.
Quelque plumes flottaient encore parfois dans le Nid certains jours mais Joshua ne le faisait jamais exprès. Il s'en étonnait lui-même à chaque fois ; un étonnement silencieux car il ne parvenait toujours pas à parler. Plus d'un mois après son réveil, il ne réussissait pas à prononcer un seul mot articulé qui fut compréhensible ; comme si le silence était la dernière barrière que son traumatisme lui opposait encore... Il essayait parfois de produire des sons simples - des "aaaa" ou des "oooo" - mais cela semblait le faire souffrir... Cependant, il comprenait ce qu'on lui disait et avait vite réapprit à lire. Mais de son côté, pour communiquer, il utilisait encore les signes.
Un jour, la soigneuse lui demanda s'il se souvenait de ce qui s'était passé cinq ans plus tôt. Joshua avait finit par accepter qu'il avait "dormi" tout ce temps. Mais il affirmait ne plus se souvenir de grand chose : des images floues ou des scènes banales n'impliquant personne de sa famille. Il ne se souvenait même plus d'être Joshua Rosfield, le futur archiduc de Rosalia et l'Emissaire de Phénix. Par contre, il faisait des cauchemars ; et dans ces cauchemars, un démon aux longues cornes et aux dents pointues le poursuivait pour le dévorer. Chaque fois qu'il se réveillait, il avait l'impression de brûler...
- "Sa mémoire lui reviendra", conclut la soigneuse. "Pas trop brutalement j'espère, je ne veux pas qu'il retombe en dépression. Il est trop tôt pour lui révéler ce qui s'est passé..."
Et ce serait à Maître Cyril de le faire.
Celui-ci se présentait parfois à la porte du Nid pour prendre des nouvelles. Il était difficile de savoir s'il s'inquiétait vraiment pour Joshua ou si seul comptait le dieu des Immortels à ses yeux. Il demandait le plus souvent :
- "A-t-il manifesté ses pouvoirs de Primordial ? A-t-il toujours le Phénix ?"
- "Je le crois, Maître, mais l'expression de sa magie devra encore attendre, je voudrais qu'il réapprenne à parler avant."
- "Et bien, il faut vous y employer. Il est vraiment étonnant qu'il n'en soit pas encore capable, après presque deux mois..."
- "Son traumatisme est profond. Le mutisme en est souvent le symptôme. Laissez-lui du temps encore..."
- "Puis-je le voir ?"
- "Vous êtes le Maître...", répondit-elle en le laissait entrer.
Joshua se leva précipitamment de son lit en voyant cet étranger entrer dans son Nid. Il ne se souvenait déjà plus de l'avoir vu. Cyril détailla l'Emissaire de la tête aux pieds et sembla satisfait de l'examen. Il fit un geste d'apaisement.
- "Vous n'avez pas à vous lever pour moi, Votre Grâce. Je venais vous annoncer qu'en dehors de cette chambre, nombre de vos fidèles attendent de vous voir marcher parmi eux. Ils prient chaque jour pour votre rétablissement et espèrent de tout leur coeur voir le feu du Phénix éclairer le monde de nouveau."
Le ton plein d'emphase du Maître contrastait totalement avec sa manière de parler inhabituelle.
- "Vous êtes notre lumière à tous, aussi pardonnez mon empressement mais, il serait tant que votre protectrice vous rappelle de quels prodiges vous êtes capable, n'est-ce pas ?" Il regardait la concernée du coin de l'oeil en prononçant ces mots.
- "Je m'y emploierai au plus vite, Maître..."
Cyril s'inclina bien bas, se détourna et sortit de la chambre, les mains dans le dos.
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diario-de-um-fotograma · 1 month ago
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Infância nua (L'enfance nue), de Maurice Pialat (França, 1968)
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beatlesonline-blog · 2 years ago
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miguelmarias · 2 years ago
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Adieu Philippine (Jacques Rozier, 1961)
1. Una vez, al preguntársele por qué era tan grande la pantalla de la Cinématheque Française en el Palais de Chaillot, Henri Langlois dijo que era para poder proyectar las películas de Rossellini, que continuaban más allá de los encuadres. Este es el primer punto de contacto entre el maestro italiano y el primer film de Jacques Rozier, Adieu Philippine (1961), que podrán ver si prestan un poco de atención a los programas de los cineclubs, y si las Juntas directivas de éstos se la prestan a su programación. Por tanto, nada de encuadres rígidos, delimitados y exactos: el encuadre es un margen que debe ser flexible para abarcar los signos de vida —los gestos, las miradas— allí donde los haya.
2. Pocos de los intérpretes de Adieu Philippine son actores profesionales. Todos se mueven con libertad, casi todos improvisan. Rozier ha rodado con varias cámaras, como si hiciera un reportaje en directo para la TV. Su punto de vista es, ante todo, documental (de nuevo Rossellini). Sin embargo, esta película no se presenta como un documental, ni pretende ser cinéma-verité. Simplemente, unas personas que no son actores dan cuerpo y vida a unos personajes con los que, sin duda, tienen bastante que ver. Por consiguiente, tras dar un rodeo por la ficción, volvemos a lo real: Rozier filma la verdad de sus intérpretes.
3. Adieu Philippine es una de las películas menos "construidas" y predeterminadas que se han hecho. No cuenta una historia, muestra estados de ánimo, relaciones, movimientos. No tiene un desarrollo claramente estructurado en escenas y secuencias: como la vida, se percibe como algo continuo en lo que siempre pasa algo, hasta cuando aparentemente no ocurre nada. En consecuencia, su motor es el tiempo, y la película un gotear de instantes que se acumulan, segundo a segundo, en nuestras sensaciones (y en las vidas de sus personajes). Pocas películas han sabido recrear con tal exactitud el fluir del tiempo. Ni siquiera La commare secca (1962), de Bernardo Bertolucci.
4. Adieu Philippine es un film sobre la juventud. Pudo haber sido alegre, brillante, artificial, pero Rozier supo no interponerse entre el espectador y la realidad, devolviendo al objetivo su función originaria —como Chaplin, Renoir, Rossellini, Hawks, Rohmer—, y filmando con sencillez y claridad. El orden y la libertad, en el cine, no son incompatibles. Por ello, Adieu Philippine derriba la barrera que separa al cine de la vida, a la ficción de la realidad, y rasga la pantalla que se interpone entre el film y sus —escasos, por desgracia— espectadores. Como Hatari!, Adieu Philippine es un fragmento de vida, y no una película. Godard dijo: "la vida llena la pantalla como un grifo una bañera que se vacía de la misma cantidad al mismo tiempo". Adieu Philippine es la película que mejor cumple esta definición del cine, pues "(la vida) pasa, y el recuerdo que nos deja es su imagen" (Godard).
5. Adieu Philippine es anterior a Forman, Passer, Mészáros y otros cineastas del comportamiento. Godard aprendió mucho de ella —como Rozier de À bout de soufle— y, vampirizándola, la enriqueció en Masculin Féminin (1966). También Maurice Pialat, autor de la capital L'Enfance nue (1968), debió sacar un buen provecho. En España, lo único que se acerca a ella es un mediometraje de Antonio Drove: ¿Qué se puede hacer con una chica? (1969).
6. Con Adieu Philippine, Jacques Rozier paga su deuda a los creadores del realismo cinematográfico: Lumière, Griffith, Chaplin, Stroheim, Renoir y Rossellini, sin olvidar al polifacético Vigo, lo sabrían. Adieu Philippine es la quintaesencia de la "Nouvelle Vague", su película más representativa. Dificultades de producción, de rodaje y, sobre todo, de sonorización, elevaron su presupuesto de tal manera, que Rozier no ha conseguido desde entonces volver a hacer una película, pese a sus esfuerzos. Mal estrenada, Adieu Philippine fue un fracaso comercial. Muchas personas desconocen esta obra maestra; si puede, deje de ser una de ellas.
Publicado en el nº 97 de Nuestro Cine (mayo de 1970)
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rgr-pop · 2 years ago
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i think i may nominate l'enfance nue to be difficult politically
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visionsofsweettea · 2 years ago
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Throwback of when I took this polaroid of the bassist from L'enfance Nue.
YES, I WISH. BUT, OH WELL...
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I love this pic so much ✨️
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otrtbs · 2 years ago
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L'ENFANCE NUE
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PAIRING: JAMES POTTER X BASSIST! REGULUS
WORD COUNT: 2k
SUMMARY: Sirius drags the group to see his brother's band play a show. James loves what he sees.
"Sorry, sorry," James muttered as he let Peter pull him along the crowd of people gathered by the makeshift stage set up outside.
“Christ, and Sirius was worried no one would show up,” Peter shook his head, desperately trying to get to the beacon of blonde hair at the front that was Marlene McKinnon.
"Well, I'm excited. Sirius always goes on and on about his brother, but he's quite elusive, isn't he?"
"What?" Peter turned to look back at James quickly.
"I'm excited to see the band," James shouted in an attempt to be heard over the music thumping through the speakers.
They were at Evan Rosier's house. Though, house would be putting it lightly. It was more like they were at Evan Rosier's mansion to see Sirius' brother perform with his band. It was Evan who decided to make a night of it and through a party before the garage show.
Sirius had demanded that everyone show up to support Regulus and made them all promise to cheer and clap loudly in between each and every song. James and Peter were happy to do it, Remus needed thorough convincing to make an appearance on a Thursday night, and Marlene was in charge of rounding up all the girls.
"Oh thank God you're all finally here," Marlene grinned once they made their way to the front. "The band is about to go on and I swear I actually had to bark at people in order to save you a spot at the front. Get here earlier next time, would you?"
James waved to Lily who was standing on the other side of Marlene.
"Where's-"
"Mary's getting drinks," Marlene supplied, inferring the end of Peter's sentence. "She'll be back any minute."
"That's where Sirius and Remus went," Peter nodded, straining his voice to be heard above the noise.
All four of them talked among themselves for a moment, exchanging pleasantries, comments about the party, and remarks about the house.
"So the band name, l'enfance nue," James began. "Any idea what it means?"
Suddenly the technopop blaring through the speakers stopped and people James didn't recognize began setting up microphones and testing the drum set. James raised his eyebrows in surprise and caught Lily's eye. This seemed a little more professional than an impromptu garage show.
Lily only rolled her eyes in response mouthing, 'groupies' before returning her attention to Marlene.
"No clue what it means, but it's pretentious and French, so it's perfect for an underground band," Marlene nodded definitely. "They're bound to make it big with a name like that."
"Pretentious and French? I believe you called," Sirius grinned, passing plastic cups of slightly pink liquid down the row.
Mary must have found Sirius and Remus in the house because she was with them, also carrying cups in her hand.
"MacDonald," Peter grinned widely as Mary bounded over to him and wedged her way in between Marlene and Peter.
They began talking in an excited and rushed conversation, and James couldn't help but smile at the both of them fondly. Mary always was Peter's favorite, and the feeling was very mutual.
The air had a sharp chill to it as the sun had set many hours before and it was nearing the winter season, but one sip of whatever was in the cup Sirius had handed him warmed James right up.
"Sirius, what is this?" James could barely get the question out without sputtering as the sting made its way down his throat.
"Dunno," he shrugged. "It's Pandora's pink punch. She said she spent all day brewing it like a witch over her cauldron," Sirius laughed. "She wants to call it Lovestruck, but I'm very fond of the alliterative title."
James only nodded in response before taking another sip. He felt the warmth in his face almost instantly.
"My name is Evan Rosier, and this is my band, L'enfance Nue," Evan shouted into the microphone before running to take his place behind the drums.
People began cheering as the plucky sounds of an electric guitar began to reverberate through the speakers.
"Oh my God, oh my God," Marlene watched the guitarist step into the light. "Pandora, Pandora. Speak," her voice came out almost an octave higher than normal.
James was about to tell Marlene that Pandora wasn't with them when a soft and airy voice spoke from directly behind him.
"Dorcas Meadows. Lead Vocalist. Also on guitar. Never seen without those boots that go all the way up to your knees, fashion icon, glue of the group, and very single."
Marlene nodded rapidly to everything that Pandora was saying while never taking her eyes off Dorcas.
Another person came into view, playing an impressive riff on another guitar with an almost maniacal grin.
"Barty Crouch," Pandora said, still happy to be supplying information. She always seemed to know everything about everyone. "Jr. Lead guitarist. Incredible and he knows it and will make sure you know it too. Arrogance personified."
More cheers erupted from the crowd.
"Now we're just missing ah-," Pandora stopped speaking as plucky bass notes vibrated in James' heart.
Whatever James was expecting to happen tonight, whoever James imagined Regulus to be from Sirius' many stories of him, was rendered completely obsolete the minute Regulus came into view.
He was wearing a black jacket and let his curly hair fall in his face in a way that looked so effortless. He was biting his lip in concentration as he moved his fingers along the frets of the bass guitar.
Oh, fuck.
James was hardly phased by Sirius' extra loud scream for his brother.
"Regulus Black." Pandora was back in his ear again. "Bassist for the band. Thinks he's better than everyone else because he reads obscure literature and rolls his own cigarettes, amazing bassist but won't brag about it, and sometimes he'll just look at you with that look, and you'll know."
"What look? Know what?" James couldn't stop looking at Regulus as he did a little half spin to nod to Evan before he took his place next to Barty.
In a sing-songy voice, Pandora replied, "you'll see. He's single, by the way. You and McKinnon are wearing the exact same facial expression right now."
James felt his grip tighten on the plastic cup in his hand.
Regulus put his lips up to the microphone and since Marlene had managed to get them all to the front, James could see how beautifully pink they were. "My band," Regulus mumbled around the microphone with a smirk as Evan flipped him off behind his back with a smile.
"Hi everyone, my name is Dorcas Meadows. Thanks for coming out tonight," Dorcas began with a soft smile. "This song is called Motel Reflections. We hope you like it."
"Hey Sirius," James leaned to his left so his chin was practically resting on Sirius' shoulder. "How do you become a groupie?"
"What? Oh no," Sirius shook his head quickly as he punched James on the arm. "Pick your jaw up off the floor, James. And stop looking at my brother like that!"
Quickly, James snapped his mouth closed as Dorcas' hypnotic lilt carried on.
'Coming out from I don't know where. So unwise.'
Occasionally, Barty would join in singing. Regulus, however, was only focused on his bass guitar, bobbing his head along to the beat. James could only watch as his curls moved ever so lightly over his eyes. He could tell Regulus was concentrating, but he appeared almost bored with a completely calm expression and tired eyes. Effortlessly cool.
"Besides Regulus would destroy you. You're nice, you need nice," Sirius was still speaking.
"I'll be nice enough for the both of us," James responded, barely feeling his lips move.
It was still loud enough for Sirius to hear as he let out a loud snort.
"This one," Barty began and winked at a group of girls who were calling out to him as the first song ended. "This one I wrote myself. It's called Post Break-Up Sex."
The group of girls cheered once more as the next song began.
Barty had a nice voice. It was rough and a little gravelly which made it unique. In the back, Evan was beating on the drums with all his concentration. James tried to pay equal attention to everyone in the band, but his eyes always found their way back to Regulus.
Regulus' fingers, which were long and slender, strummed away. His black nail polish chipped slightly and a silver ring glinted on his thumb. His eyes traveled along Regulus' jawline, which would become more pronounced when he looked out at the crowd.
Dorcas began to sing a third song and then a fourth. James watched as Regulus' eyes scanned the front row, first landing on Sirius. He rolled his eyes affectionately and tried to hide his smile when Sirius waved enthusiastically to him. Then his eyes landed on James. James was practically vibrating under his stare.
In the most unsubtle way possible, Regulus' gaze lingered on James, looking him up and down slowly. Then, when James caught his eye, he smirked before returning his attention back to his bass guitar.
"I'm not making that up, right? I couldn't have imagined that," James spoke at last, desperately trying to hide the grin threatening to spill out.
"Fuck's sake, that idiot is doing this on purpose," Sirius shook his head. "No, James, unfortunately, you weren't dreaming. Pandora put your hands down," Sirius hissed.
James looked back just in time to see Pandora pointing to him with one hand and giving a giant thumbs up and a smile to Regulus with the other hand.
He wishes he could say he felt embarrassed.
The night carried on. Eventually, Sirius found himself entangled in Remus' arms, swaying to the beat. Lily was also in the same boat, swaying back and forth with Mary.
Ever so often, Regulus' eyes would flick over to meet James and James would have to do his best not to scream.
"I'm just saying," Marlene leaned closer to James to be heard over the music. She was still staring at Dorcas. James wasn't sure that she had blinked once since Dorcas came out, not that he was any better. "How cool would it be if we toured with the band? Me with Dorcas and you and Regulus. We could go to all their concerts and have backstage passes and-"
"They're not even famous," James interjected, smiling anyway.
"Not yet," Marlene huffed. "Manifest this with me, would you?"
James nodded in response. It would be cool.
"Uh," Regulus laughed into the mic after a few more songs. "This is the last song of the night. It's called Sensitivity."
He ran a hand through his hair and James felt his heart jump to his throat as Regulus smirked directly at him, raising his eyebrows. "We're L'enfance Nue and we want to thank you for coming out tonight."
Then to James' surprise, Regulus began singing. It was the only song he had sung the entire night, and his voice was otherworldly. James was positive he was ascending.
'Meet me in the backseat. Tell me that you love me. Please just be so caring to know that I'm here.'
"Anyway," Pandora rested her head on James' shoulder from where she was standing behind him. "Regulus wants to know if you're available after the show tonight."
"Hah," James scoffed. "And how could you know that?"
"Because he gave you the look."
"The look?"
"The one and only trademark Regulus Black look. Plus, I know you have butterflies in your stomach, don't lie. And I've been his friend long enough to read his mind. Don't worry he'll ask you after the show, I'm just giving you a warning so you can formulate a cool and calm response," Pandora laughed.
'All my sensitivity. Never let it get to me. Grabs me like a cavity. Brings me to a tragedy.'
Regulus continued to sing. James was free after the show. James was free every day for the rest of his life.
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(The songs reference in this are as followed. Motel Reflections by Pro Teens, Post Break-Up Sex by The Vaccines, and Sensitivity by Worn-Tin if you want to give them a listen!)
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freshmoviequotes · 3 years ago
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Naked Childhood (1968)
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nostransports · 3 years ago
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noce
(d’après L’enfance nue de Maurice Pialat)
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frnndlcs · 2 years ago
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L'Enfance nue, Maurice Pialat, 1968
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criterioncollector96 · 4 years ago
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CRITERION COLLECTION SPINE #534: L’ENFANCE NUE (directed by Maurice Pialat) 
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This movie packs a lot in its 80 minute runtime. It has a lot to say about childhood, but does so in a very subtle way. You follow this main character of Francois, who was abandoned by his parents, attempt to navigate the foster system and keep his anger under control. What I love is that we aren't ever told why he does the things he does, we are just shown, and then left to assign meaning to it, based on his reactions and how he learns from his mistakes. Pilat, the director, takes a very non-linear approach to the story, which I love, showing us thematically how this character progresses.
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I really felt for the little guy, in a very similar way how I feel for Antoine in "The 400 Blows" - yeah, he keeps fucking up, but you can tell he has a good heart and wants to connect with people. This is the type of movie that says very little on the surface, but will open an entire discussion once you look past what is being shown at face value. It places a very important look on the foster care system as well, and some of the backwards and unfortunate corruption present. But, at its heart, it is a picture of youth in rebellion, of a young boy just trying to find his way and be noticed. Really, really powerful stuff.
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classicfilmblr · 5 years ago
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You're a nice boy, you're well-behaved, you're a young man, and soon you'll be walking around in the sunshine. L'ENFANCE NUE (1968) dir. Maurice Pialat
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