#kiki la petit sorcière
Explore tagged Tumblr posts
Text
Hello !
J’avais un peu envie de discuter ✍🏻
En ce moment je suis chez moi ! Dans mon appartement tout douillet avec mes plantes 🪴 et toutes mes affiches que j’ai collé au mur ! Je me sens apaisée et j’ai envie d’y rester ✨
J’essaye de garder l’appartement rangé 🧹 pour pas que le bazar m’encombre l’esprit, que les idées que j’ai y reste clair et ne soit pas noirci par du glitch 🗑️
Je pense que la tâche ménagère que j’aime le moins c’est passer l’aspirateur !
Je sais pas si c’est parce que je me sens frustrée de pas avoir assez de force musculaire au niveau des bras ou parce que j’ai aussi l’impression que l’aspirateur n’aspire pas ! Alors que GYUS c’est ton job enfaite !
Aniway !
En tout j’aime beaucoup mon coin bureau !!
J’ai d’ailleurs pris des petites photos pour vous le montrer hihi
J’adore vraiment et d’un côté *chuchote* « je suis contente que mon deuxième écran se soit cassé » !
Car oui comme mon appartement est un meublé ! J’ai pas eu le choix que de garder le bureau !
Snifff 😢 mon grand bureau blanc que j’affectionne tant ! Mais ainsi est fait la vie, j’ai plus de place comme ça dans l’appart 😎 !
En tout cas j’aime beaucoup le rendu avec la lampe arc-en-ciel 🌈 et le petit rangement en bois que ma Mamounette m’a donné !
J’espère que mon petit coin bureau vous aura donné de l’inspiration !
Sur ce je vais dodo 🦤
Merci de m’avoir lu, je vous souhaite une bonne soirée, une bonne journée et vous dis à très bientôt ! Bisouuus sur votre petit nez rouge à cause du froid !
Papillon Lune 🦋🌙
#racontage de vie#aspirateur gif#pluiiedelune#journal de la Lune it’s me#c’est quoi ta tâche ménagère que t’aime pas#bureau aesthetic ou de Pinterest comme tu veuux#study desk#kiki la petit sorcière
3 notes
·
View notes
Photo
please say something
#Kiki's Delivery Service#Ghibli#jiji the cat#Kiki la petite sorcière#Miyazaki#idk how to tag this my bad#buuuuuut#i just watched Kiki's for the first time 2 days ago#had to exorcise some Demons#maryneart
805 notes
·
View notes
Text
#another autumn 2021 throwback#my very own Jiji blocking the view hehe 🐈⬛♥️#cats#kikis delivery service#kitty#cute#cozy#adorable#lovely#studio ghibli#kiki la petite sorcière#hayao miyazaki#black cats
12 notes
·
View notes
Text
𝑯𝒂𝒑𝒑𝒚 𝑯𝒐𝒍𝒊𝒅𝒂𝒚𝒔 𝒆𝒗𝒆𝒓𝒚𝒐𝒏𝒆 ✨
#Kiki's Delivery Service#Kiki#Jiji the cat#Jiji#Kiki la petite sorcière#Ghibli#Ghibli Fanart#Happy Holidays#My Art#artists on tumblr
9 notes
·
View notes
Text
I’m definitely not the best when doing drawings with backgrounds… but I’m proud of this one (even if it’s a genuinely easy one...) It’s definitely not perfect but I’ll take any criticism and help, because I want to start and draw more background in my art but I suck so much on theses.. Send me tutorials, step by step or other things you know it’s very appreciated.
Of course this is based of a scene in Kiki’s delivery service. I invented nothing.
#anime#fanart#ghibli#ghibli art#studio ghibli#ghibli scenery#redraw#kiki’s delivery service#Kiki la petite sorcière#ghibli fanart#scenery#background
19 notes
·
View notes
Text
L'influence des films des studios Ghibli sur la tétralogie fantastique La Passe-Miroir
Petite dissertation que j'ai écrite à propos de La Passe-Miroir et des films des Studios Ghibli, si jamais ça vous intéresse 😊
An essay I wrote about The Mirror Visitor and the Studio Ghibli movies. English version is coming!
Salut tout le monde ! Aujourd’hui, je reviens vers vous pour vous partager un texte que j’ai écrit pour les cours à propos de La Passe-Miroir et des films des Studios Ghibli. On entend souvent dire que Christelle Dabos s’en est inspiré, notamment parce qu’elle le dit elle-même, donc je me suis dit que j’allais essayer de l’analyser en détail. J’espère que ça vous plaira 😊
(more…)
View On WordPress
#arrietty: le petit monde des chapardeurs#Christelle Dabos#hayao miyazaki#kiki la petite sorcière#la mémoire de Babel#la passe-miroir#la tempête des échos#le château ambulant#le château dans le ciel#le voyage de chihiro#les contes de terremer#les disparus du clairedelune#les fiancés de l'hiver#mon voisin totoro#nausicaä de la vallée du vent#ponyo sur la falaise#princesse mononoké#souvenirs de marnie#studio ghibli
23 notes
·
View notes
Text
Kiki la petite sorcière - Majo no Takkyubin (1989)
#kiki's delivery service#kiki la petite sorcière#majo no takkyuubin#ghibli#studio ghibli#hayao miyazaki#peinture#paint#anime#ghibli film#mes captures d'écran#my screenshots#anime screenshot
6 notes
·
View notes
Text
"Kiki la Petite Sorcière" dessin-animé d'Hayao Miyazaki pour le Studio Ghibli (1989) - adapté du livre éponyme d'Eiko Kadono (1985) - décembre 2023.
67 notes
·
View notes
Note
Bonsoir ! Alors ton Ghibli ou ta top liste de Ghibli préférée ?
Yay décidément j'adore vos questions!!
Je ne sais pas les classer par ordre de préférence donc ne faites pas attention à leur place :
- La princesse Mononoke!! C'est celui que j'ai le moins aimé quand j'étais petite mais quand je l'ai revu étant plus âgée, je l'ai vraiment a-do-ré. Surtout pour ses personnages, que je trouve bien construits, attachants et très "vrais".
- Kiki la petite sorcière. C'était un de mes films préférés quand j'étais petite et en grandissant, j'ai oublié pourquoi il me plaisait autant. Je l'ai donc revu un jour et je suis retombée amoureuse du film. J'ai chialé du début à la fin tellement c'était beau, touchant et réconfortant. Ce film est la définition de la safe place.
- Le château ambulant. Parce que les graphismes sont splendides et les personnages attachants. Parce que c'est juste magique et que ça t'emmène complètement ailleurs. C'est une bouffée d'air frais.
- Ça ferait mal au cœur à la petite fille qui sommeille en moi si je ne citais pas Ponyo, que j'ai énormément regardé étant petite. Il ne fait plus vraiment partie de mes préférés mais il garde une place spéciale dans mon cœur.
Je dois absolument revoir "Le voyage de Chihiro" parce que je ne l'ai pas regardé depuis trèèès longtemps. Je me souviens juste d'avoir été frustrée parce que je n'avais rien compris. Je dois aussi revoir "Mon voisin Totoro", je l'avais beaucoup aimé quand j'étais petite.
10 notes
·
View notes
Text
I have just spent a while watching movies on our couch with Gwen and I just loved being able to show her some of my favourites!!! We also watched a few others that I have not seen!!!!
One that I watched for the first time was an anime, and I do not know the Galarian name but in Kalosian it is called 'Kiki la petite sorcière' and it is about a young witch who starts doing deliveries in a small town and lives with some bakers!!!!!
I really liked it, but I thought the talking meowth was a bit strange, because I have never seen a talking pokemon in person and meowth just seems like it would not be one of the ones able to
8 notes
·
View notes
Link
Hey, aujourd'hui nouvelle découverte de jeux vidéo avec Mika and the Witch's Mountain. Un jeu très cozy qui m'a beaucoup fait penser à Kiki la petite sorcière des Studio Ghibli. ☁️ Bienvenue dans mon univers, petite Valkyrie. Je suis Njada, pngtuber, une petite sorcière chat fan des vikings. On se détend sur des jeux vidéos cozy tout en papotant dans la vallée d'Hollow. Pas de prises de tête, que des good vibes par ici 🤍 N'hésite pas à t'abonner et à activer la cloche. 🪷 ME SUIVRE Twitch : https://twitch.tv/njadakaufey/ Instagram : https://instagram.com/njadakaufey/ TikTok : https://tiktok.com/@njadakaufey Tous mes réseaux : beacons.ai/njadakaufey/ 🪷 ACHETER LE JEU Steam : https://game.page/mikaandthewitchsmountain/njadakaufey%20%7C%20content%20creator Nintendo Switch EU : https://www.nintendo.com/fr-fr/Jeux/Jeux-a-telecharger-sur-Nintendo-Switch/Mika-and-the-Witch-s-Mountain-2624124.html?srsltid=AfmBOoptkyrvqgZi5lJJarqkIWcT0De0yZmiCs60DM6gRtpmO4Fprw6e Twitter : https://x.com/chibigstudio Discord : https://discord.gg/chibig TikTok : https://www.tiktok.com/@chibigstudio Instagram : https://www.instagram.com/chibig.studio/ 🪷 INFOS UTILES Ko-fi shop : https://ko-fi.com/njadakaufey/shop Mon matériel : https://throne.me/njadakaufey/storefront Enregistrement/Stream : OBS Studio Me soutenir avec Throne Gifts : https://throne.me/u/njadakaufey Me soutenir avec Instant Gaming : https://instant-gaming.com/?igr=njadakaufey Disclosure: I received a free review copy of this product from keymailer.co 🪷 CHAPITRAGE 00:00 • Intro 00:34 • Concept de Mika and the Witch's Mountain 01:44 • Informations supplémentaires 02:14 • Gameplay Mika and the Witch's Mountain 28:22 • Avis sur Mika and the Witch's Mountain 30:09 • Outro 30:19 • Recommandation de vidéos 🪷 CRÉDITS Music provided by Chillhop Music Middle School, Spencer Hunt - Aquamarine https://chll.to/e331f227
0 notes
Text
Kiki la petite sorcière
« Kiki la petite sorcière (魔女の宅急便, Majo no takkyūbin, littéralement Le service de livraison rapide de la sorcière) est un film d’animation japonais, le cinquième du réalisateur Hayao Miyazaki, produit par le studio Ghibli en 1989. Il s’agit de l’adaptation d’un livre pour enfants d’Eiko Kadono, du même nom, paru en 1985.
Kiki, le personnage principal, est une jeune sorcière qui quitte le foyer familial à treize ans pour s’établir seule dans une nouvelle ville d’apparence européenne. Elle y crée un service de livraison rapide par les airs, car son seul réel pouvoir magique est sa faculté de voler, et fait de nombreuses rencontres qui l’aident dans son intégration et son apprentissage de l’indépendance. Bien que Kiki soit une sorcière, le film est centré sur les vicissitudes du quotidien d’une jeune adolescente qui doit appréhender ses propres capacités pour trouver sa place dans une nouvelle communauté, des thèmes chers au réalisateur.
Le film connaît un important succès avec plus de deux millions de spectateurs lors de sa sortie au Japon. Combinée aux ventes de produits dérivés du film Mon voisin Totoro sorti un an plus tôt, cette réussite contribue à la pérennisation du jeune studio Ghibli. »
« Le film est centré sur le voyage initiatique de Kiki, qui, adolescente insouciante au début du récit, gagne peu à peu en indépendance et en confiance en elle. Tout comme dans Mon voisin Totoro, le précédent film de Miyazaki, il n’y a nul méchant ou confrontation avec le monde extérieur : Kiki ne se rebelle pas contre ses parents, qui la soutiennent, ou une quelconque autorité. Elle n’est confrontée à aucune situation extraordinaire. Au contraire, son passage à l’âge adulte n’est rythmé que par les vicissitudes et excitations du quotidien, n’étant pas même épargné par l’ennui typique de l’adolescence. Comme tout enfant qui grandit, Kiki doit faire face à des succès, mais aussi des petites désillusions, surmonter divers problèmes, et ainsi apprendre à vivre. Ses soucis peuvent être d’ordre purement matériel, comme le besoin de travailler pour gagner de quoi vivre, ou bien intérieur, comme le manque de confiance en elle. »
« Kiki est présentée de façon vertueuse par le réalisateur : elle est polie, attentionnée, et sa gentillesse lui permet de se faire de nombreux amis. Au fur et à mesure du récit, Kiki, confrontée aux problématiques de l'intégration, gagne en indépendance, en confiance en elle, et en émancipation. »
« Le vol, important dans le cinéma de Miyazaki et vecteur d’exaltation, apparaît comme central dans le film. Il s’agit d’un clair symbole d’émancipation pour plusieurs personnages féminins du réalisateur (Nausicaä, Fio, Kiki), un moyen pour elles de surmonter les limites physiques et sociales auxquelles les filles doivent faire face. D’ailleurs, la crise de confiance de Kiki se matérialise par la perte de la faculté de voler. Pour Drazen, le vol à deux avec Tombo sur la dernière scène relève aussi de l’intime, voire de l’amour : après qu’elle a surmonté son complexe vis-à-vis des amies plus élégantes et âgées de Tombo, tous deux partagent leur passion commune et exclusive, voler. Bien que le film n’aborde nullement la puberté et la sexualité liées à l’adolescence, Napier note que le dénouement pour Kiki (le recouvrement de sa capacité de voler et donc de sa confiance en soi) se fait symboliquement au contact d’un garçon.
Enfin, la diminution progressive de la complicité de Kiki avec son chat Jiji, qui part convoler et perd sa faculté de parler avec sa maîtresse, symbolise dans le film la perte de l’innocence de la jeune fille, indispensable pour embrasser la vie adulte et ses responsabilités. »
« Le personnage d’Ursula fait figure de modèle pour Kiki : plus âgée, elle vit indépendante et joyeuse de sa peinture dans une petite cabane forestière. Elle aide Kiki à surmonter sa seule crise dans le film, la perte de son pouvoir de voler, qui résulte de la perte de confiance en soi. Là encore, Miyazaki va à l’encontre des conventions de dessins animés en montrant que les pouvoirs magiques de Kiki ne sont pas innés, et que pire, elle peut les perdre à tout moment, ce qui relève donc de la dimension psychologique et non du fantastique. Il en résulte une sensation d’incertitude inhérente au fait de grandir. Finalement, Kiki réapprend à voler au moment où elle cesse de penser à ses soucis et ses imperfections pour aider l’autre, en l’occurrence son ami Tombo en grand danger. La vulnérabilité de Kiki qui entraîne la perte de son pouvoir n’est donc pas nécessairement un échec, car cela lui permet de mieux se comprendre. De plus, le fait que les pouvoirs magiques ne soient pas innés renforce le message réaliste du film en montrant la nécessité permanente de travailler dur pour entretenir ses talents. »
youtube
Yasashisa ni tsutsumareta nara (Si tu t'enveloppes de gentillesse)
Quand j'étais petit Mon monde était rempli de dieux Qui exauçaient toutes sortes de rêves merveilleux
Me réveillant le matin Le cœur rempli de gentillesse Même lorsque je serai adulte Je continuerai à croire aux miracles
Ouvre les rideaux de ta fenêtre Et laisse entrer la douce lumière du soleil Passant au travers des feuilles des arbres*
Si tu l'enveloppes de gentillesse Tout ce qui passe au travers de tes yeux Est un message
Quand j'étais petit Mon monde était rempli de dieux Qui m'enveloppaient chaque jour d'amour
Au plus profond de mon cœur Sommeille un trésor précieux que j'ai trop longtemps laissé refermé Il est temps de l'ouvrir…
Dans le jardin parfumé par la pluie et le jasmin Si tu l'enveloppes de gentillesse Tout ce qui passe au travers de tes yeux Est un message
Ouvre les rideaux de ta fenêtre Et laisse entrer la douce lumière du soleil Passant au travers des feuilles des arbres
Si tu l'enveloppes de gentillesse Tout ce qui passe au travers de tes yeux Est un message
* Les Japonais ont un mot pour la lumière filtrée par les feuilles des arbres : 木漏れ日 (komorebi)
« Sous un rayon de soleil (dispersé) (こもれ陽の下で…, Komorebi no moto de...) est un manga de Tsukasa Hōjō. Il a été prépublié entre 1993 et 1994 dans le magazine Weekly Shōnen Jump de l'éditeur Shūeisha et a été compilé en un total de trois volumes.
Sarah Nichikujo est une fillette normale en apparence. Elle vit avec son père et l'aide à tenir sa boutique de fleurs. Mais Sarah cache un secret : elle est capable de ressentir les émotions des végétaux et de communiquer avec eux. Elle va faire la connaissance de Tatsuya Kitazaki. Elle lui montrera que les végétaux ont aussi un « cœur » et qu'ils peuvent ressentir des émotions. Sara cache également un autre secret bien plus lourd. En effet, son corps ne vieillit pas. Elle est contrainte de vivre avec une apparence d'enfant.
0 notes
Text
la doubleuse de yor c’est elle qui fait kiki la petite sorcière je crois
0 notes
Text
🎙 Les Heures Supp' #5 - Ghibli mélancolie 🎙
Qu'est-ce qui fait qu'on ressort toujours changé.e du visionnage d'un film Ghibli ? Pourquoi subsiste toujours cette mélancolie, cette tristesse de quitter l'univers de Miyazaki dans lequel on se sentait si bien, presque chez nous, en l'espace de deux heures ? Aujourd'hui dans cet épisode des Heures Supp', on revient avec quelques pistes de réflexions sur la magie des films de ce grand studio d'animation japonais, et on essaie de comprendre pourquoi Totoro, Mononoké, Ponyo et les autres nous bouleversent tant.
🎬 OEUVRES CITÉES :
Nausicaä de la Vallée du Vent
Le Château dans le Ciel
Mon Voisin Totoro
Kiki la petite sorcière
Porco Rosso
Princesse Mononoké
Le Voyage de Chihiro
Le Château Ambulant
Ponyo sur la falaise
Arrietty, le petit monde des chapardeurs
☞ PLUS LOIN : The kingdom of dreams and madness (documentaire) - https://www.youtube.com/watch?v=umJ3mvAfQHs (Sur la musique de Joe Hisaishi) Why Miyazaki's Films Sound Pretty - https://www.youtube.com/watch?v=4bZ19hnr8vc The Immersive Realism of Studio Ghibli - https://www.youtube.com/watch?v=v6Q6y4-qKac Hayao Miyazaki : What you can imagine - https://www.youtube.com/watch?v=8STLqW7OAtk La nature selon Miyazaki Hayao - https://www.nippon.com/fr/in-depth/a03903/ La Septième Obsession 28 : Hayao Miyazaki - https://boutiquelaseptiemeobsession.com/fr/accueil/85-n-28.html Sorociné saison 3 épisode 27 : Les Studios Ghibli - https://soundcloud.com/user-420003258/tracks L’Histoire nous le dira #232 - Le mystérieux Château dans le Ciel - https://www.youtube.com/watch?v=FQeTyNqjo0U L’Histoire nous le dira #203 - La face cachée de Princesse Mononoké - https://www.youtube.com/watch?v=XE-8CSn9VgY L’Histoire nous le dira #230 - Le petit monde de Kiki la sorcière - https://www.youtube.com/watch?v=BgBUZCh2IIY L’Histoire nous le dira #202 - Totoro ! Ce qu’on ne vous a pas dit ! - https://www.youtube.com/watch?v=vayLuofM74Q Yasujirō Ozu and the enigmatic art of the pillow shot - https://dangerousminds.net/comments/yasujiro_ozu_and_the_enigmatic_art_of_the_pillow_shot
📝 TRANSCRIPTION
Le 11 mars 1984 sort en salles japonaises un film d'animation qui bouleversera la vie de ses créateurs, 3 hommes encore inconnus, mais aussi la culture entière d'un pays, et bientôt du monde.
Ce film, fable épique empreinte d'un lyrisme et d'une poésie encore rare pour l'époque dans un film d'animation; a pour personnage principal une jeune femme forte, intelligente, qui vit dans un monde où les hommes se livrent une guerre sans merci; et où la nature, à l'inverse de ses habitudes, empoisonne et provoque la mort. Mais en plus d'une histoire puissante, c'est la qualité de l'animation et la musique du film qui marquera les esprits. Suite au succès colossal de cette pépite, un studio, fondé par ces trois hommes, verra le jour. Ce film, c'est Nausicaa de la vallée du vent. Et ce studio, c'est le studio Ghibli.
Par où commencer ?
Comment, en un petit épisode de podcast, pourrais-je être capable de raconter tout ce qu'il y a à raconter, d'analyser tout ce qu'il y a à analyser, d'aborder tous les thèmes qu'il y a à aborder ? Je ne peux pas. (rire) Ce que je peux faire, en revanche, c'est vous donner des pistes d'observation ou de réflexion, pour vous pousser à peut-être appréhender les films Ghibli d'un autre oeil, ou peut-être de mettre des mots sur ce que vous ressentez en les regardant.
Parce que vous ressentez quelque chose, non ? Vous avez pas ce sentiment très étrange, qui mêle la joie et la tristesse à la fin d'un Ghibli ? Cette sorte de nostalgie et de mélancolie, qui vous donne l'impression que ce que vous venez de voir, ce n'est pas juste une histoire, mais des souvenirs ? Les souvenirs d'une autre vie, d'une autre époque ? Alors qu'en réalité, la plupart des mondes que ce studio crée n'existent pas ? Je pense que c'est par ce prisme-là que je vais essayer de vous en parler.
Extrait de Nausicäa de la Vallée du Vent :
"Regarde, j'ai trouvé ton planeur ! Comment tu te sens ? - Où sommes-nous ? - Laisse-moi d'abord me présenter. Je suis Asbel, du royaume de Pejite, et je te remercie de m'avoir sauvé la vie. - Moi c'est Nausicäa, je suis de la Vallée du Vent. C'est quoi, cet endroit ? - (rire) Si je te le dis, tu vas pas me croire ! On se trouve juste en-dessous de la forêt toxique. - En-dessous de la forêt toxique ? - Tu vois, là, c'est la crevasse par laquelle on est tombés. Avec tout le sable. - (inspire) C'est incroyable, on respire sans masque. - Ouais, c'est vrai. L'air est pur par ici, et respirable. J'en étais le premier étonné. Jamais j'aurais cru qu'on puisse trouver de l'air pur sous la forêt."
premier volet; MÈRE NATURE, MORT NATURE.
Le voyage, c'est l'exploration de terres qui nous sont inconnues. Et les Ghibli nous font presque toujours entrer dans des mondes qu'on avait jamais vus avant, où la Nature y prend une place capitale. En général, surtout dans les films fantastiques du studio, le merveilleux apparaît avec ou grâce à la nature. Dans Mon Voisin Totoro, Mei doit s'enfoncer profondément dans la forêt pour rencontrer Totoro. Ponyo vient de la mer. Arietty apparaît pour la première fois dans le film dans un laurier. Comme si la Nature était une source de vie, mais aussi une source de retour à une page blanche, une certaine innocence ou une pureté qui nous permet de croire plus facilement au fantastique; parce qu'il apparaît avec quelque chose qui est synonyme à la fois de création, mais aussi d'éternelle jeunesse, car en éternel renouvellement. Mais aussi, ce renouvellement peut signifier l'ancienneté. La création au fil des siècles de quelque chose d'immuable, en perpétuel recommencement, gardant pourtant des racines enfouies dans un passé révolu mais finalement toujours présent. D'où l'existence d'entités presque mythiques : Satsuki et Mei connaissent l'existence de Totoro même avant de l'avoir rencontré parce qu'il était mentionné dans un livre qu'elles possèdent, comme une vieille légende.
Cette pureté et immuabilité de la nature vient aussi contrebalancer l'essor presque toujours négatif de la ville et de la technologie. Dans pratiquement toutes les histoires de Ghibli qui se déroulent dans un univers fantastique ou merveilleux, il finit toujours par y avoir, si ce n'est un rejet, au moins un éloignement des constructions et des machines. Principalement parce qu'elles sont associées à la guerre, ou à une forme de bataille, mais aussi et surtout parce qu'on dénonce, finalement, cette tendance humaine à vouloir conquérir des terres pour étendre sa puissance. Conquérir des terres signifie les faire siennes, et donc en faire ce qu'on en veut, et inexorablement, raser les forêts pour le profit, dévier des cours d'eau pour le profit, construire pour le profit etc, etc. Et bon j'ai pas besoin de trop insister là-dessus pour qu'on saisisse, quand même, que c'est une bonne grosse critique de notre civilisation moderne. Puis, par extension c'est une critique de l'humain, par exemple dans Le Château dans le ciel : sur Laputa, il n'y a plus que des robots, qui sont les seules entités du film faisant preuve d'humanité envers les deux héros. Comme si la chasse au pouvoir avait déshumanisé les hommes, et que même leurs créations, à la pointe la technologie, qu'ils ont rendues capables de raser des villes entières; sont finalement plus humaines qu'eux.
Extrait du Château dans le ciel :
"Tout se termine dans la salle du trône, c'est normal, non ? Viens ici tout de suite ! - Ce n'est plus la salle du trône. C'est déjà notre tombe, la vôtre et la mienne. À quoi bon se proclamer roi une fois que son royaume est anéanti ? Je ne vous donnerai pas la pierre magique. Et vous mourrez ici, enfermé avec moi ! À présent, je sais pourquoi Laputa a été détruite. Comme le dit une chanson en Gondoa : "Plonge tes racines dans la terre. Laisse-nous vivre avec le vent. Passe l'hiver comme les graines. Et chante au printemps comme les oiseaux." Pour vivre, on a pas besoin de semer la mort ! Et on a pas besoin de milliers de misérables robots ! Mais personne ne peut survivre loin de la Terre !"
Mais là où, dans la réalité, on se contente quand même pas mal de juste regarder les dégâts qu'on cause ou pour certains cas les ignorer; dans la fiction de Ghibli, c'est tout autre. La Nature, dans ces films, elle y est sublimée, elle est même déifiée. Elle seule est cause de vie, mais aussi de mort, et elle peut décider de se battre contre ceux qui l'assiègent. Je pense par exemple au dieu cerf dans Princesse Mononoké, qui crée la vie, mais qui dès qu'on l'attaque, devient létal et s'étend en une forme visqueuse à une vitesse hallucinante sans épargner qui que ce soit. C'est aussi la forêt toxique dans Nausicäa. C'est la mer qui engloutit tout dans Ponyo. Et la morale principale qu'on nous enseigne dans ces films, c'est que notre seul moyen de survie est de ne pas lutter contre la nature, mais plutôt travailler avec, s'adapter, réparer les dégâts qu'on a causés pour pouvoir construire un futur où l'Homme et la Terre évoluent main dans la main plutôt que l'un contre l'autre.
Second volet; DES IMAGINAIRES RÉALISTES.
Extrait de Kiki la petite sorcière :
"Je devais avoir ton âge quand j'ai décidé de devenir artiste peintre. Je passais mon temps à peindre. Je m'endormais avec mon pinceau dans la main. Et je ne sais pas pourquoi, brusquement, un jour ma passion s'est éteinte. Ce que je peignais ne me plaisait pas. Mon travail n'était qu'une imitation de tout ce que j'avais pu voir ailleurs. Mes copies ne valaient pas les toiles originales. J'ai eu l'impression que je ne valais rien. - Ça a dû être affreux. - Tu l'as dit, affreux ! Mais l'avantage, c'est que j'ai compris à ce moment-là ce qu'était vraiment la peinture. C'est comme la magie, il ne suffit pas de connaître les formules. - On a ça dans le sang. - Du sang de sorcière, voilà qui est drôlement intéressant comme idée ! Du sang de sorcière, du sang de peintre, du sang de boulanger... Ça serait un pouvoir qui nous serait insufflé on ne sait par qui... C'est passionnant, même si c'est des soucis."
Ce qui est assez frappant avec les Ghibli, c'est de voir à quel point ils arrivent à nous faire croire à un monde qui n'existe absolument pas, car les histoires sont pour la grande majorité ancrées dans un espace-temps appartenant le plus souvent au passé ou aux vieilles légendes. Comment faire croire à, et surtout remettre au goût du jour, d'anciennes histoires tout en préservant leur qualité de légende (ce qui fait qu'elles sont fascinantes) ? C'est en grande partie grâce au travail minutieux des animateurs du studio. Le style d'animation de Ghibli est un dessin très vivant. Vous l’aviez déjà probablement remarqué, mais les personnages Ghibli ont - comme les personnages d'anime, c'est-à-dire les adaptations télévisuelles de mangas- leurs cheveux qui agissent comme des poils, par exemple ils s'hérissent quand le personnage est dégoûté ou apeuré. Mais aussi, on donne aux choses beaucoup de matière : les feuilles des arbres sont rebondies, les tissus sont volumineux, les aliments sont juteux et moelleux... De base, cela crée un réalisme plus réaliste que nature. Les réactions des choses comme les tissus, les cheveux, les feuillages aux différents éléments auxquels on les confronte sont trop accentuées pour être vraies, mais ça les rend extrêmement vivantes.
Parce qu'après tout, l'animation, animer, c'est donner de l'âme, de la vie à quelque chose.
On peut ajouter à cela, aussi, l'attention portée aux moindres détails. Prenez La Petite Sirène de Disney, et Kiki la petite sorcière de Ghibli. Je veux pas les comparer à outrance parce que ce sont deux films qui n'ont absolument rien à voir l'un avec l'autre; mais je veux utiliser un film que beaucoup de gens connaissent et qui date de la même époque que Kiki. Dans ces deux films, regardez plus attentivement le traitement que l'on fait des décors et des silhouettes, des "figurants", en quelque sorte. Qui peuple les décors de La Petite Sirène ? Qui vit dans les océans avec elle ? Qui se balade dans les couloirs du château d’Eric pendant qu’elle s’y perd ? Dans Kiki la petite sorcière, Ghibli créent de toutes pièces un folklore, des coutumes, un fonctionnement spécifique de la société. Mais aussi, pour faire vivre la ville, ils peuplent ses rues. Et y a un nombre incalculable de gens dans la rue, qui, pendant que Kiki fait sa vie, continuent leur activité. Comme s'ils avaient tous une existence qui était elle aussi écrite dans le scénario. Ils ont des visages, des expressions, ils parlent, ils bougent, ils vivent entièrement. Il y a de l'imperfection dans leurs mouvements - s'ils courent, ils ralentissent parfois ou glissent ou trébuchent; s'ils transportent un panier de fruits, peut-être qu'ils en font tomber quelques-uns, peut-être qu'ils essaient de les ramasser ou alors ils décident de passer outre et de continuer leur chemin.
Il existe un mot en japonais qui représente bien cette qualité des films Ghibli; qui est funiki et qu’on pourrait traduire par atmosphère, ambiance, mais aussi esprit. Et on en revient encore à cette idée de donner une âme par l'animation. C’est un peu comme une promesse entièrement tenue par Ghibli, de pousser l’art de l’animation jusqu’au bout, quoi.
Le funiki des films Ghibli est renforcé par les décors dans lesquels les histoires évoluent. Certes, pas mal des films ont leur action qui prend place au Japon et c’est très clairement dépeint. Mais d’autres proposent des visions optimistes de villes européennes comme Stockholm pour Kiki la petite sorcière, Colmar pour Le Château ambulant, ou la côte italienne pour évidemment Porco Rosso puisque ce film se déroule en Italie. Ce sont des idées de villes de rêves, colorées, délicieusement riches et détaillées. Les studios animent un réalisme assez convaincant pour créer un monde imaginaire qui serait une analogie du nôtre, assez similaire pour nous paraître familier; sans pour autant être complètement identique. Parfois, on a aussi un mélange de Japon et d’espaces d’inspiration plus occidentale. Prenez les quartiers de Yubaba dans le Voyage de Chihiro. Bien que l'entièreté du lieu soit d'inspiration japonaise, le bureau de Yubaba est plus... Russe, je dirais. Finalement; même dans des situations où on a la possibilité défier toutes les lois de la physique ou du vraisemblable (puisque l'animation permet tout et son contraire); il existe toujours cette familiarité sous-jacente qui nous permet de nous attacher au monde qui nous est présenté. Personnellement, en tout cas de mon point de vue d’occidentale, je trouve que les influences diverses et variées dont sont empreintes ces films, ces mélanges entre quelque chose qui va évoquer un continent ou un autre, permettent à une majorité, peu importe leur culture, de s'y retrouver dans ce qu'ils voient, et de se sentir même indirectement, concernés.
Un dernier point qui renforce ces idées de création d’une certaine familiarité, de pouvoir se retrouver dans les films Ghibli; c’est la forte présence de scènes étant des moments d'accalmie, où l'on respire. Où l'on est pas pressés par l'histoire, pour la faire avancer, mais où l'on se repose et on prend le temps de vivre. En anglais, on les appelle les pillow shots -donc littéralement des “plans oreiller” - qui laissent de la place entre deux scènes d'action pour faire grandir l’espace dans une autre dimension. C’est un style de plans qu’on retrouve à la base chez un autre grand nom du cinéma japonais, Yasujiro Ozu - et ils ont été identifiés et nommés via son cinéma particulièrement. Ils sont nommés les “plans vides” en français mais je trouve que c’est un nom beaucoup moins poétique que pillow shots ; et en plus il me semble que l’utilisation de ces mots spécifiques en anglais vient d’une analogie avec un terme de la poésie japonaise, les pillow words (donc les mots oreillers).. Bref, je trouve que ça a un peu plus de sens en anglais. Pour finir sur cette parenthèse des pillow shots, j’ai mis dans la description de l’épisode quelques articles de recherche sur ce genre de plans spécifiques, et d’ailleurs c’est marrant parce que j’ai découvert grâce à ça que l’un de mes professeurs à la Sorbonne où j’ai étudié, avait écrit un essai sur le sujet. Fin de la parenthèse (rire).
Un point que je ne vais pas développer mais que je suis obligée de mentionner : la musique, évidemment, qui est toujours divine, éthérée, dans les Ghibli, participe grandement à la création de leurs univers. Je vous ai mis en description le lien d'une vidéo qui essaie d'expliquer pourquoi la musique de Joe Hisaishi paraît si belle à nos oreilles. C'est parfois très technique comme vidéo, mais c'est une explication fascinante je trouve.
troisième volet; LA FORCE DE LA VOLONTÉ
Extrait du Voyage de Chihiro :
"Monsieur Kamaji, je vais rapporter ça moi-même à la soeur de Yubaba. Je lui demanderai de sauver Haku, je la supplierai de le pardonner pour ce qu'il a fait... Le problème c'est que je ne sais pas où la trouver. - Tu veux aller chez la vieille Zeniba... Méfie-toi, c'est une dangereuse sorcière. - Je le sais, mais depuis le début Haku m'a aidé. C'est à moi de l'aider, maintenant."
La grande force des films Ghibli, c'est bien évidemment leurs personnages. Car au-delà de l'histoire, ce sont finalement eux les plus importants dans ces oeuvres.
Je l'ai déjà mentionné, les Ghibli mettent souvent en scène la guerre, sous toutes ses formes, qu'elle soit montrée ou juste induite. Et les personnages que nous suivons sont assez importants pour que l'on en vienne à rencontrer des gens hauts-placés du camp adverse. Et c'est là que les choses deviennent vraiment intéressantes.
Quand vous vous y penchez d'un peu plus près, vous pouvez constater que toutes les personnes que vous rencontrez dans les films Ghibli sont loin d'être 100% gentilles ou 100% méchantes. Aucun personnage n'est manichéen. Tous ont leur lot de défauts ou de qualités. Nausicäa est capable d'un amour infini envers les choses de la nature mais va être capable de tuer une dizaine d'hommes dans un accès de rage. Dame Eboshi veut raser la forêt et tuer San, mais soigne les lépreux et est extrêmement bonne et protectrice envers les femmes de sa cité. Et je peux continuer encore, j'ai une liste longue comme mon bras. Ces nuances dans les personnages viennent aussi du fait que les intrigues secondaires ou tertiaires sont étroitement liées à l'intrigue principale; et influent sur beaucoup de personnages, qui ont chacun leur passé, leur vécu, leur manière de voir les choses et leur but. Tous sont extrêmement travaillés et c'est ce qui les rend profondément humains. Toute motivation n'est ni toute innocente, ni toute maléfique. Le mal vient de la douleur, de la perte, de la volonté de vengeance; mais pour qu'il y ait tous ces sentiments-là, il faut qu'il y ait d'abord eu de l'amour, de l'amitié, de l'attachement en quelqu'un ou quelque chose. On ne naît pas foncièrement mauvais avec l'idée d'aller raser la forêt du coin ou d'aller tuer tous les gens du royaume d'à côté. Il y a toujours des raisons qui poussent à ces comportements. Pas des excuses, mais des explications.
Dans cette même idée, on trouve un respect de l'autre très très fort. Les plus grands ennemis, même s'ils ne peuvent pas se voir en peinture, ont toujours du respect l'un pour l'autre. Il y a évidemment, ce qu'on retrouve beaucoup dans les cultures asiatiques, c'est-à-dire le respect des aînés; mais, et c'est ce qui m'a toujours frappée en regardant les films : il y a aussi le respect des enfants. C'est-à-dire que, dans Totoro, quand Sastuke et Mei courent vers leur père pour lui dire qu'elles ont vu des noiraudes, il n'est pas là à les envoyer bouler en leur disant qu'elles racontent n'importe quoi. Il leur donne une technique pour les faire fuir. Lorsque Sosuke aperçoit Ponyo qui revient le voir sous la forme d'une petite fille, sa maman le croit lorsqu'il dit qu'elle marche sur les vagues. Elle s'arrête pour peut-être porter assistance à cette petite fille. Et elle croit son petit garçon quand il lui dit que Ponyo est le poisson qu'il avait pêché la veille, et qui s'est transformé en humain. En fait, je sais pas, je trouve ça très beau de voir des figures parentales qui ne dénigrent pas les avis et les croyances des enfants juste parce qu'ils sont plus vieux et supposément plus matures. Et en plus, au lieu de les faire passer pour des pigeons, ça les fait juste passer pour des gens bien et à l'écoute.
On en arrive au dernier point que je voulais aborder, un des points les plus importants de tout cet épisode, qui est même d'ailleurs le plus évident : les héroïnes Ghibli. Alors. Je vais tenter d'être concise parce qu'il y a, là encore, une ribambelle de choses à dire et la plupart sont quand même assez facilement observables, du genre : pratiquement tous les personnages féminins dans les Ghibli sont des personnages forts, avec une importance capitale pour le bon déroulement du récit. Pour les antagonistes tels que Dame Eboshi dans Princesse Mononoké, Madame Suliman dans Le Château Ambulant, Kushana dans Nausicäa de la Vallée du Vent, ou Yubaba dans Le Voyage de Chihiro, ce sont des femmes fortes, dont la puissance et la maturité sont déjà établies, mais qui face au personnage principal vont voir leurs habitudes et croyances bouleversées. Pour les héroïnes, dont les films sont des parcours initiatiques, c'est un apprentissage entier de la vie qu'elles traversent, avec des épreuves souvent difficiles. Et elles sont déjà fortes de base, elles ont quelque chose de déjà présent à l'intérieur; mais ça se dévoile peu à peu durant le film jusqu'à ce qu'on les voie grandies à la fin. Leur plus grand accomplissement est en général qu'elles deviennent courageuses. C'est à dire qu'elles surmontent leurs peurs, sans les ignorer. Elles s'appuient dessus pour les aider à aller plus loin. Ce sont des personnages très complexes, très travaillés, avec leurs lots de qualités comme de défauts. Et ce qui est trop cool, c'est qu'elles ne sont pas qu’un intérêt amoureux. Elles ne sont pas des personnages secondaires qu'on cherche à conquérir et qui n'ont que ça pour elles. Oui, l'amour est présent dans les films Ghibli, il est même crucial; mais ce n'est pas forcément un amour qui permet le dénouement de l’histoire et le couple principal s'embrasse et ils vécurent heureux etc. C'est un amour souvent induit, parfois tu, mais toujours inébranlable, qui permet à l'un comme à l'autre de s'entraider pour s'élever, pour survivre, pour avancer... Bref, les femmes Ghibli ne sont pas des faire-valoir de la puissance et du courage des personnages masculins, et au contraire ces derniers en viennent souvent à admirer leurs comparses. Nausicäa, par exemple, ne cherche pas l'amour si ce n'est celui de la nature. Et San, de Princesse Mononoké, est de prime abord plus encline à essayer de tuer Ashitaka que de lui faire des papouilles. Et à la fin, elle ne peut se résoudre à rester avec lui dans la civilisation, et retourne vivre dans la forêt, où elle est chez elle. Donc, pas de mariage et beaucoup d'enfants, quoi.
Extrait de Princesse Mononoké :
"Abattu par ta propre tribu. Tu vas mourir ? Pourquoi tu m'as empêché de la tuer ?! Dis-le moi, avant de mourir ! - Parce qu'ils t'auraient tuée ensuite, voilà pourquoi. - Mourir ne me fait pas peur, si c'est pour chasser tous les humains de notre territoire ! - Oui, je l'ai compris dès l'instant où je t'ai vue dans la forêt. - Mais c'est toi qui vas perdre la vie pour avoir sauvé celle demon ennemie ! (elle sort son couteau) Je vais te trancher la gorge, comme ça je n'aurai plus jamais à entendre tes sottises ! - Je veux que tu vives. - Tais-toi, humain ! Je n'ai que faire de tes conseils ! - Tu es si jolie. - Comment ?!" (surprise)
Ce qui est intéressant chez les héroïnes Ghibli, c'est qu'elles sont d'abord des personnages avant d'être des femmes. C'est à dire que ce n'est pas le fait qu'elles sont des femmes qui les définit dans l'histoire. Ce sont leurs traits de caractère et la manière dont elles évoluent avec le monde qui les entoure. Ce qui prouve aussi que n'importe quel héros peut être une héroïne.
Extrait de Porco Rosso :
"Vous avez pas confiance parce que je suis une fille, ou parce que vous me trouvez trop jeune ? - Les deux, ma petite demoiselle. - Ah, bon je comprends. Alors d'après vous, c'est quoi la qualité principale d'un bon pilote ? - Mmh. - L'expérience ? - Non. Avant tout, c'est l'inspiration. - Ah bah voilà, vous voyez, vous n'avez pas dit l'expérience ! D'ailleurs, grand-père Piccolo m'a raconté que la première fois que vous avez volé en solo vous étiez très jeune. Et il m'a dit que vous étiez déjà très fort à cette époque. - C'était en 1910. J'avais dix-sept ans. - Vous aviez dix-sept ans ? Mais c'est exactement mon âge ! Évidemment, je peux pas arrêter d'être une fille. Faites-moi confiance, et en plus j'ai les anciens plans. Vous risquez rien, si vous n'êtes pas content vous paierez pas. Hein grand-père, qu'il paiera pas ? - Ouais, mais je sais que tu t'en sortiras très bien ! Tu es ma petite-fille ! Moi mon premier moteur, je l'ai démonté à douze ans. - Tenez, prenez-ça, ce soir vous dormirez dans le bureau. Demain je vous préparerai un lit, le petit-déjeuner est à sept heures. Bonne nuit !"
Ensuite, et c'est très important, elles peuvent échouer (et d'ailleurs échouent toujours au moins une fois dans les films). Dans la même idée qu'il n'y a pas de manichéisme; la perfection n'existe pas. Des erreurs, parfois des grosses, sont commises. Et l'idée c'est de les réparer et d'avancer. Le parcours est semé d'embûches; mais c'est comme ça qu'on grandit et qu'on apprend.
Autre chose qui fait aussi du bien : elles ne sont pas sexualisées. Vous savez, ça prend juste un plan pour créer l'idée que la femme que l'on voit est un objet de désir (qu'enfants on traduit en objet de beauté) : des plans qui balayent le corps féminin pour figurer le regard masculin qu'on verra souvent en contre-champ. Je vous réfère à la fameuse entrée d'Anastasia à l'opéra, dans le film du même nom. Le seul film dans lequel le physique féminin joue un rôle et est mentionné est Le Château ambulant. Sophie est transformée en vieille femme suite à un sort; et va même utiliser ce nouveau physique pour aider Hauru. Et lorsqu'elle oublie qu'elle est dans ce vieux corps; qu'elle laisse ses émotions et sa vitalité surpasser ses vieux os; elle retrouve l'espace de courts instants son corps jeune. Parce que finalement, ce qui compte c'est ce qu'il y a à l'intérieur.
Je pense que ce qui plaît autant dans les films Ghibli, c'est de se sentir grandir avec les personnages. Les épreuves que les héros et héroïnes doivent surmonter en général sont des épreuves qu'on doit tous surmonter un jour dans nos vies : ce sont des histoires de choix, des histoires de prise de parti, des histoires de se battre pour ses croyances. Et il y a aussi toujours cette perte de l'enfance sous-jacente, qui va de pair. Alors, évidemment étant petits c'est toujours des films qu'on apprécie de regarder car ils mettent souvent en scène des personnages assez jeunes, mais plus grands ce sont des films qui vont nous rendre très nostalgiques. Nostalgiques de cette enfance qu'on a plus et du chemin qu'on a dû parcourir pour réussir à devenir adultes. Et en fait, plus que des mondes imaginaires, c'est ce rappel incessant à l'enfance et au fait qu'on ne pourra plus la récupérer qui, je pense, crée cette sorte de tristesse qu'on a lorsqu'on termine un Ghibli. C'est des films qui parlent directement au coeur, en fait.
-------
C'est la fin de cet épisode des Heures Supp', j'espère qu'il vous a plu. Je vous l'ai dit, dans cette nouvelle saison on bouge un peu les choses, et le format un peu plus "libre" des Heures Supp' me plaît beaucoup parce que ça peut permettre de faire des épisodes un peu plus poussés sur le sujet, comme celui d'aujourd'hui; mais aussi d'échanger avec des personnes qui ne rentrent pas trop dans les cases de "professionnels du milieu des tournages" que j'essaie d'avoir en général sur le podcast dans les épisodes plus "normaux", on va dire.
Voilà, n'hésitez pas à me faire vos retours, j'aime beaucoup les lire et j'aimerais vraiment savoir ce que vous avez pensé de ce type d'épisode et si c'est un format qui vous plaît, aussi, autant qu'à moi en tout cas.
Pour me filer un coup de pouce et aider la Feuille de Service à se faire connaître, n'hésitez pas à mettre des petites étoiles d'appréciation sur votre application d'écoute, à vous abonner pour ne pas manquer les épisodes dès leur sortie, et vous pouvez aussi m'écrire un petit mot sur instagram @fds.podcast, sur Spotify dans la section Questions/Réponses, ou dans les commentaires sur Apple Podcasts.
On se retrouve mercredi prochain pour un nouvel épisode, et je vous souhaite une bonne semaine à tous. Bye !
#podcast#movies#cinema#studio ghibli#hayao miyazaki#miyazaki films#princess mononoke#ponyo ghibli#kikis delivery service#nausicaa#spirited away#chihiro#arietty#french podcast#fds podcast#la feuille de service
0 notes
Text
jss dans un dilem moral car j'ai vu un flsh que j'aime bcp de jiji le petit chat de kiki la petite sorcière et j'aime trop la vibe witch et il était dans ma liste de tattoo mais jsp où le faire grrrrrr le bras ?????
0 notes
Text
"Kiki la Petite Sorcière" dessin-animé d'Hayao Miyazaki pour le Studio Ghibli (1989) - adapté du livre éponyme d'Eiko Kadono (1985) - décembre 2023.
38 notes
·
View notes