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#je cherche comment faire une multiplication
grandmaraboutorogan · 4 months
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Le billets du marabout HONNETE, la multiplication d'argent de banque, un vrai marabout pour un vrai portefeuille, témoignage du portefeuille magique, explication du portefeuille, explication de la multiplication... (00 229) 91 32 34 67
Le Génie incarner dans ce Billet à le pouvoir de vous multiplier par 100 un billet de votre pays tous les matins pendant une période 3 ans.C’est un billet qui vous sera livré soit par DHL ou par la Poste et dont vous aurez juste a le mettre en contact avec le billet que vous souhaiterez qu’il puisse vous faire la multiplication et le lendemain il commence sa multiplication tous les…
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christophe76460 · 4 months
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Verset du jour: Psaumes 22 :4 (3) « Pourtant tu es le Saint, Tu sièges au milieu des louanges d'Israël »
Rien n’est plus important qu’être dans la présence de Dieu. Normalement l’objectif de prier est de chercher la présence de Dieu. Certains disent que prier veut dire se connecter au ciel mais si vous lisez cet enseignement jusqu'à la fin, nous découvrirons ensemble le secret d’attirer la présence de Dieu sans devoir monter le chercher au ciel.La bible dit que Dieu cherche les vrais adorateurs (Jean 4 :23) et le verset du jour nous dit qu’Il siège au milieu des louanges. Autrement dit, Dieu est toujours occupé à chercher sur toute la planète où Il peut trouver des louanges. Il suffit de mettre en peu de confiture par terre dans ta chambre et tu ne sauras pas d’où viennent les fourmis alors que la chambre était propre et vide. Comme les fourmis sont attirées par le sucre, ainsi l’Eternel est attiré par les louanges et l’adoration de ses enfants. Il peut résister à tout sauf les louanges ! Il aime tellement les louanges qu’Il a décidé d’en faire son siège. Il ne veut pas seulement jouir des louanges mais il préfère y DEMEURER. Si dans ton cœur tu te demandes comment Lui faire plaisir ou l’impressionner, il n’y a rien que tu feras pour attirer son attention que lui adresser des louanges. Tu sais pourquoi ? Parce qu’Il ne peut pas se louer ou s’adorer…Il peut louer sa création mais Il a besoin de toi pour le louer car plus tard dans cet enseignement nous découvrirons que la louange et l’adoration sont considérées comme un parfum de bonne odeur et il a du mal à s’en passer.
Cette révélation a COMPLETEMENT transformé ma vie de prière et mon comportement devant Dieu. Je me suis rendu compte que j’ai passé beaucoup d’années à prier sans pouvoir lui donner la chose la plus importante pour lui (les louanges et l’adoration). Bien sur que je louais Dieu dans mes prières mais cela ne m’empêchait pas de me lamenter dans mon cœur en dehors de la prière et la peur de l’échec ou de la catastrophe étaient en permanence dans mon esprit malgré mes multiples prières. J’ai donc compris que le secret pour attirer la présence de Dieu dans les problèmes, le travail, le ministère…n’est rien d’autres qu’un sacrifice de louange et d’adoration et en permanence.
La louange et l’adoration sont sensées être sur mes lèvres comme la respiration dans mes poumons…
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Diffusion Cahier Aout: Traductions et apprentissages
Quel est le point en commun entre les matières scientifiques et les matières littéraires que l’on apprend au collège et au lycée ? Elles sont construites avec la même base et utilise les mêmes outils. Nous pouvons passer d’une matière à une autre et les traduire entre elles. Récemment lors de la lecture d’un livre noir, l’auteur parler du passage de la théologie de Saint Thomas d’Aquin à la philosophie d’Emmanuel Kant. Nous passons donc de la théologie, l’homme qui s’interroge sur dieu à l’homme qui s’interroge sur l’homme. La base et l’interrogation et ce qui fait la matière ou discipline et ce que dieu ou les hommes ont laissé. Je vais faire quelque parallèles, les mathématiques (uniquement les mathématiques), c’est de la logique numérique appliqués. La physique chimie c’est la logique numérique appliqués avec des unités. 230 x 10 = 2300 Maintenant passons en physique chimie. 230 Volts x 10 Ampères = 2300 Watts (Voltampère pour ma part). Qui sait c’est peut-être de la chance ! En histoire, il y a eu en 1793 la guerre de Vendée. Donc le professeur va nous l’apprendre. Victor Hugo que l’on ne présente pas, son dernière livre se nomme quatre-vingts treize et il raconte une histoire durant la guerre de Vendée. Je pourrais parler de l’Iliade et l’odyssée, de livres d’histoires qui synthétise et racontent des histoires. En histoire on étudie le monde depuis le début et l’on se pose la question de la fin, en littérature on lit une histoire et on se pose de la question puis on la lit.
Les mêmes causes produisent les mêmes conséquences, c’est ce que m’a appris un vestige qui se nommait Charles Après cette démonstration, on voit que l’on peut passer d’une discipline à une autre car elles sont liées par la base et leur outil, leur logique. Est-ce que l’on peut passer des mathématiques à l’histoire ? 2+2=4, jusque-là tout le monde est d’accord. J’ai deux, j’ajoute deux et j’obtiens 4. Si je dis par exemple dictat de Versailles plus accession au pouvoir d’un revanchard, on obtient 1939 l’invasion de la Pologne. Mais là ou ça devient intéressant, c’est quand on cherche tous les moyens d’obtenir 4. Avec des multiplications, des divisons, des logarithmes, … 2+2-2x2-4…= 4 On peut justifier avec un maximum de facteurs, qui annulent, alourdissent. Qui ont un impact sur le résultat. La rivalité entre l’Allemagne et la France (que l’on voit avec la guerre de Prusse). Le crac boursier de 1929. La Société des nations et le retrait de USA. La révolution rouge de 1917. Etc, … Mais comme le disait Charles, les mêmes causes produisent conséquences. Et plus haut j’ai juste expliqué la date de 1939 et non la date de 1945. Parce que pour expliquer 1945, il me faut expliquer 1939 et 1939 fait parti de la fonction 1945. Je peux fausser le résultat en imaginant la fonction 1945 sans le facteur « du débarquement de Normandie » et là je fausse le résultat et la fonction peut devenir n’importe quelle date autrement dit X.
Et cette démonstration peut se faire dans les deux sens et on peut changer la discipline. De quoi est composé une discipline ? Et bien c’est simple, il y a la partie compréhension, quelles sont les dates, facteurs, genre de littérature, les unités de mesures et il l’a partie logique comment fonctionne cette logique, causses et conséquences, priorités opératoires, lois de l’attraction, astuces narratives, … Une fois ces partie discerné et séparé, il faut être capable de les liés, de les reliés et de les traduire. La théologie, l’homme qui s’interroge sur dieu et il a comme outils son livre saint et les travaux de ce qui l’ont précédé. La philosophie, l’homme s’interroge sur l’homme et il a comme outils sa vie et les travaux de ce qui l’ont précédé. Et ainsi de suite avec tout les disciplines… L’apprentissage c’est avant tout comprendre comment apprendre. Comment on apprend par la forme et non par le fond d’une discipline. Je conclurais sur un avertissement, ne devenais pas des obsédés du savoir de vouloir tout expliquer et plus. L’envie d’avoir raison par égoïsme plus que par l’intellect (à ne pas confondre avec l’intelligence), cela faussera tout analyse et tout apprentissage car les mêmes causses produisent les mêmes conséquences. Ou comme le veut l’évangile, l’enfer est pavé de bonnes intentions.
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redlabopedagogique · 3 years
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#La Petite école : le temps de la recherche (suite)
La Petite École interroge les marges que l'institutionnel invisibilise et les articulations entre ses pièces, mais elle interpelle aussi l’école et la réalité pédagogique belge dans son intégrité : plus qu’une initiative solidaire, cette école dédiée aux enfants qui n'ont pas d’école est un chantier pédagogique et politique, car non seulement elle se propose de soutenir l'école institutionnelle, mais elle mène aussi une action de contamination en douceur des pédagogies institutionnelles. La présente recherche se propose d'aller chercher les traces de cette contamination pédagogique autour de la Petite École et de comprendre son fonctionnement : quels modes de faire, quels pratiques, quelles idées font de la Petite École non seulement une anomalie pédagogique, mais bien une expérience d'école et une réflexion autour de l'école ?
Les pensées et les politiques du cas particulier, de l’anomalie, du hors-cadre, du petit politique, du politique en ses multiples formes accompagneront la recherche. En particulier, je m’appuierai sur la pensée féministe contemporaine, son épistémologie et sa méthodologie politico-narrative. Les pensées féministes se sont en effet constituées à partir d’une première déconstruction conceptuelle, celle de la séparation entre personnel et politique, entre singulier et universel. Pour penser la condition féminine en termes politiques il fallait pouvoir à la fois penser les femmes particulières, les épisodes isolés, et un réseau d’oppression, des structures patriarcales ; il fallait pouvoir aider chaque femme dans ses besoins sans imposer d’autres normes discriminatoires, et avoir des méthodes, des postures communes, des mots pour faire groupe. Autour des réponses données une communauté hétérogène s’est constituée, laboratoire inépuisable traversé par de constantes tensions. C’est une approche particulière que j’avance comme source d’inspiration pour la recherche de la Petite École, une méthode narrative et politique répondant à un double enjeu : décrire un réel commun et parler des réalités particulières. La pensée par récit et la poétique du politique permettent de faire lien non à partir d'un postulat commun, mais à travers l’acte politique de se ressembler et l'acte relationnel du raconter, de tenir ensemble les pièces : il ne s’agit pas de chercher une seule vérité et un seul principe de cohérence, mais de les produire à partir d’une réalité politique vécue, l’oppression, et d'un objectif, de la dire. Simone de Beauvoir, Virginie Despentes, Paul B. Preciado, Donna Haraway, Vinciane Despret, Annie Ernaux ne sont que quelques-uns des noms qui donnent corps à cette pensée par récit, à ce féminisme de la narration.
« Telle serait la force du racontage : transformer l’héroïsme des récits, d’une action éclatante (ou d’une vérité dirimante) mais au fond écrasante voire excluante en une opération démocratique inclusive ; transformer également les héros en modeste matière problématique d’un passage de voix. Le racontage serait donc ce passage de voix qui demande de considérer l’activité continue de la voix des histoires comme porteuse de sens». C’est ainsi qu’il y a 100 ans Simone de Beauvoir a pu écrire son autobiographie sans pourtant ne faire que raconter sa vie : des milliers de femmes ont pu y lire la situation féminine en France, se retrouver en elle ou être indignées par elle, et faire ainsi de son témoignage une force collective sans qu’elle s’érige en modèle de conduite féminine pour autant. Beauvoir ne donne pas de leçons de vie, elle raconte comment elle-même a vécu et interprète sa vie : les lectrices, engagées à s’identifier et à prendre position, en sortent troublées et libres. Le récit de Beauvoir parvient à faire appel à leur liberté ; son politique réside dans l’effet que le rapport aux lectrices suscite. L’autobiographie de Beauvoir et la méthode philosophique qu’elle déploie pour produire un savoir à la fois personnel (sur sa vie à elle) et politique (sur les femmes) sont pour moi un modèle méthodologique et formel pour imaginer le processus d’écriture et le résultat de cette recherche. La référence aux pensées féministes répond à l’enjeu (posé par l’École) de se transmettre comme l’on raconte une vie engagée, en tant qu’expérience pédagogique et politique, modèle pour d’autres expériences infra-scolaires et unique dans la forme et le rythme qui lui sont propres.
Ici surgit un dernier aspect du temps à la Petite École, le temps-histoire. Des histoires d’adultes et d’enfants sont au fondement du projet de la Petite École – le conte des trois brigands inaugure son ouverture Boulevard du Midi. Des histoires circulent et sont écrites au fil du temps dans les journaux et les carnets. Ce lieu qui accueille des enfants et leurs temps d’attente est aussi un lieu dans lequel des choses se passent et se sont passées depuis désormais 5 ans. Autrement dit, la Petite École a une histoire à elle. C’est ce temps écoulé qui a fait qu’une initiative tournant autour des enfants et de leurs besoins ait subi une mutation, qui maintenant l’ouvre vers un extérieur institutionnel et lui fait accepter l’attention d’acteurs politiques et sociaux. Une histoire singulière cherche désormais à se raconter à travers des idées et des pratiques pour pouvoir transmettre son héritage pédagogique. Hériter c’est transmettre et transformer : l’accompagnement de cette transition est le but de ma proposition de recherche. Penser le travail autour de la Petite École comme travail de recherche de ses histoires et comme écriture de son récit à elle fait du matériau accumulé pendant ces années et produit par les enfants, les éducateurs et les chercheurs, une source indispensable pour cette recherche : le Journal- blog, les archives de recherche, les journaux des enfants, les articles écrits sur l’École, et puis les ouï- dire, les dit-on, ce que de l’École on raconte.
Clizia Calderoni
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navisseli · 3 years
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Rougemuraille : Cluny le Fléau
/!\ Attention : cette critique contient des spoilers mineurs sur l’intrigue. /!\
Pour une raison qui m’échappe (l’argent *kof kof*), en France, on aime bien découper en plusieurs tome des livres qu’on va ensuite nommer “intégrales”, afin de pouvoir vendre 30 euros un livre qui n’en vaudrait qu’entre 16 et 22, en persuadant læ lecteurice qu’iel fait une bonne affaire (mais si, 10 € le tome au lieu de 30 !!!). Cette review en trois partie est en fait celle d’un seul et même livre, à savoir le neuvième tome de la saga Rougemuraille (Redwall en anglais) de Brian Jacques.
Ca faisait un bail que je voulais lire Rougemuraille. Depuis le collège, à vrai dire. Il faut dire que les couvertures sont magnifiques : au CDI, Les Ombrenards et La Forteresse en péril m’avaient tout de suite tapés dans l’oeil. S., ma compagne de lecture dont je vous parle tout le temps, y ayant été plus sensible encore que moi : elle avait donc lu La Forteresse en péril, donc le tout premier tome de la saga, et m’avait dit de renoncer en avançant comme argument que le style était plat, et que ce n’était pas aussi bien qu’il n’y paraissait.
Il y a plusieurs milliers d’années, en septembre 2019, j’apercevais tous les tomes de la saga sur les étagères d’un ami dont c’était l’anniversaire. Je lui fis part de mes regrets de n’avoir pas cédé à l’époque à l’appel de ces jolies couvertures animalières médiévalisantes, et il me confia immédiatement neuf tomes (donc trois), en me disant que je les lui rendrai la prochaine fois qu’on se verrait. 
Je les ai toujours...
J’avais lu deux tomes, puis j’avais un peu laissé tombé vu que je n’accrochais pas. Mais comme je compte bien les lui rendre, j’ai décidé de me sortir les doigts du... menton, et de les lire une bonne fois pour toutes ! C’est chose faite pour le tiers (trois tomes, donc un... vous suivez toujours ?), puisque j’ai enfin fini hier Cluny le Fléau !
Tome 1 : Le Seigneur de la guerre
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Auteur : Brian Jacques
Maison d’édition : Mango
Date de publication : 1999 (édition), 1986 (original)
Nombre de pages : 190
Genre : Fantasy, historique
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Ce qu’en pense Naviss :
I. Une traduction française plat et inconstante
En lisant ce livre, j’ai compris ce que voulait dire mon amie S. lorsqu’elle me rapportait que le style est plat. Je ne sais pas si c’est la faute de l’auteur ou de la traductrice car je n’ai pas lu le livre en VO, donc il faudrait voir ce qu’en pense le lectorat anglo-saxon... Je penche quand même pour la traductrice, car il y a un certain nombre d’inconsistances au sein du livre qui me semblent vraiment être liées à des problèmes de traduction. Je pense notamment à la fouine Sac-d’os, le lieutenant du rat Cluny. Sac-d’os est genré au féminin jusqu’à ce qu’il ait enfin la parole, et se genre lui-même au masculin. Donc deux possibilités :
Ou bien l’auteur s’est dit en cours de route qu’une femme à un poste militaire, ça ne va pas. Je ne penche pas pour cette théorie, étant donné qu’on trouve plus tard des guerrières comme le moineau Becquerelle au tome 2 ou la musaraigne Ugmuray au tome 3.
Ou bien la traductrice est inconsistante, ce qui me parait être la théorie la plus vraisemblable.
Toujours sur la forme, j’ai apprécié des originalités comme le fait que la moitié des chapitres sont centrés sur Cluny, l’antagoniste, et en point de vue interne. Je ne vois pas ça souvent et j’ai trouvé cela intéressant.
II. Un lore prometteur, mais trop confus !
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Source. Sans déconner, ça donne pas envie ?
Ce qui fait la force de Rougemuraille, son attrait principal, si je puis dire, c’est la combinaison entre des animaux vaguement anthropomorphes et une Angleterre basse-médiévale voire de la première modernité pré-Réforme. Moi qui suis un fan du Robin des Bois de Disney, j’en suis ravi ! 
Le soucis, c’est qu’aucun de ces deux aspects ne semble avoir été pensé jusqu’au bout, ce qui crée un certain nombre de confusions, d’incohérences et d’anachronisme.
Sur le plan historique, d’une part, le roman collectionne les anachronismes. Cela ne me gênerait pas dans un univers purement fantasy, mais comme je l’ai dit, il nous pose un contexte réaliste historique : on est en Angleterre, on sait que la France existe puisqu’on nous la mentionne, on sait que le monastère de Rougemuraille est d’obédience catholique et qu’on y prie la Vierge et Jésus. Le roman cherche à recréer un réalisme médiéval, mais malheureusement ne va pas jusqu’au bout. Ainsi, les personnages mangent avec une fourchette alors que celle-ci ne se diffuse dans la société qu’au XVIIIe siècle. Avant cela, elle reste l’apanage exclusif des cours royales. La nourriture qui est consommée ne fonctionne pas du tout, il s’agit essentiellement de produits d’importation américaine qui n’étaient pas encore consommés à l’époque : la pomme de terre et la tomate par exemple. Le roman commence par un grand repas organisé à l’abbaye où tout le village semble être convié, ce qui donne lieu à des aberrations comme par exemple le fait que les hommes, dans l’abbaye, soient mélangés aux femmes, ou bien qu’on laisse performer des saltimbanques (dont un illusionniste !!) dans l’abbaye . 
Et parfois, certains éléments nous sortent complètement de ce bas Moyen Âge anglais réaliste, comme par exemple lorsque l’abbé nous parle tantôt de Dieu, tantôt des dieux, comme si l’auteur était incapable de se décider entre un univers de fantasy et un univers réaliste. 
Bref, même si la saga Rougemuraille a le potentiel d’introduire un jeune lectorat à l’histoire médiévale, elle échoue à cela à cause de son aspect incomplet. Ces romans utilisent des lieux communs ahistoriques concernant la société médiévale afin de créer un contexte exotique mais pas trop quand même, qui reste familier de ce que le lectorat croit connaître sur la période, mais elle demeure en fin de compte une introduction superficielle à l’histoire médiévale. Pour aller plus loin sur ce sujet, je vous conseille l’article de Cynthia Rostankowski publié en 2003, The Monastic Life and the Warrior's Quest: The Middle Ages from the Viewpoint of Animals in Brian Jacques's Redwall Novels.
Cette indécision se sent également dans tout ce qui touche à l’animalité. Les tailles n’ont aucun sens. Par exemple, on nous explique que 400 rats sont stationnés à l’église Saint-Ninien, une petite église de campagne, ce qui signifie que l’église est à taille humaine et que les animaux ont des tailles d’animaux. Mais un peu plus tard, ces mêmes rats sont décrits comme montant à cheval - des chevaux adaptés à leur taille, j’entends. 
Parfois, tout le monde a l’air de faire plus ou moins la même taille, comme sur cette charte :
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Mais parfois, la différence de taille est vraiment tangible, comme ici.
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Et malheureusement, je trouve que ces inconsistances rendent difficiles le fait de se projeter dans cet univers : comment le faire quand tout change en permanence, quand on n’est jamais sûr-e ne serait-ce que de la taille des personnages les uns par rapport aux autres ?
III. Des personnages trop souvent sans saveur
Je vais déjà commencer par le protagoniste, la souris Mathieu, novice de Rougemuraille qui se découvre un lien avec le fondateur de l’ordre, le guerrier légendaire Martin. Je... n’aime pas Mathieu pour de multiples raisons, la principale étant qu’il est un Gary Stu. Il est l’Elu et ça sort de nulle part, il n’a pas le moindre défaut, il passe de souris timide à super guerrier de ouf sans transition, tout le monde l’aime, il contre les plans de Cluny sur des pressentiments...
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Est-ce que vous voyez son sourcil droit se froncer, alors qu’il essaie de paraître gentil et inoffensif ? Ton numéro ne marche pas avec moi, Mathieu !
Je n’aime pas du tout sa relation à Florine, une villageoise de l’âge de Mathieu et son intérêt romantique. Je la trouve d’une part inconsistante, comme si l’auteur ne savait pas très bien quel était le rapport entre ses personnages et que leur relation changeait d’une scène à l’autre. Et d’autre part, est-ce que c’était nécessaire de coller une romance à un futur moine ? C’est super forcé, on dirait que l’auteur voulait à tout prix caser un personnage romançable, mais sans faire l’effort de développer ladite romance. 
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En vrai j’ai bien envie de voir le dessin animé, leur romance y a l’air un peu plus intéressante...
Je trouve aussi super malaisant la façon qu’ont les personnages de « sexualiser » constamment Mathieu et Florine, en mode « regardez on dirait un couple s’occupant de leurs bébés » lorsqu’ils sont avec les jumeaux Souricis. Ce sont des enfants... ils ont 13 ans !! C’est pas mignon du tout de les imaginer avec des gosses à leur âge...
Les autres personnages secondaires sont sympathiques, sans plus. Un seul est véritablement au dessus du lot : Basile Lelièvre-Cerf. Il est stylé, grandiloquent, drôle, et c’est le plus caractérisé dans ses dialogues !
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Ne déborde-t-il pas de charisme ?
L’autre grand défaut, c’est Cluny. Cluny est un méchant cliché et sans aucune perspective. Je rigole pas, son objectif c’est, comme énoncé par lui-même, d’avoir un domaine avec des esclaves qui le servent, et son moyen pour y parvenir c’est de tuer tout le monde... Moins creusé, comme objectif, tu meurs !! Tous les antagonistes sont extrêmement décevants. Ils sont tellement tous montrés comme bêtes, incapables et désunis que c’est à se demander comment ils en sont arrivés jusque là, et en quoi ils représentent vraiment une menace...
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GREUHAHAHEUEHAHEUHHEU JE SUIS MÉCHAAAAANT.
Bref, pour résumer : un premier tome (ou un début de tome) plutôt plat, qui manque cruellement d’enjeux, et qui est d’autant plus décevant qu’il était prometteur.
Ma note : 3/20.
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autourdelatable · 3 years
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NOSTALGIE
Je suis ici, je suis ailleurs. Je suis ailleurs quand je suis sur Zoom, quand je suis dans ma chambre étudiante... Je cherche à m'évader mais je ne peux pas. J'essaie de me concentrer sur mon travail mais tout me ramène à ces moments où j'étais là bas, où j'étais bien.
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La brioche vendéenne me manque, je crois qu'il n'y a rien de plus réconfortant au monde. Savez-vous qu'à l'origine on la préparait pour les fêtes de Pâques ou pour les noces ? C'était un gâteau de fête. Cela fait il me semble une éternité qu'il n'y a pas eu de fêtes comme on l'imagine, avec une tonne de monde rassemblé au même endroit, dans la joie et la bonne humeur. En ce moment le seul endroit où les gens se rassemblent c'est dans les centres commerciaux.
Les Flanneries par exemple, on peut rester là bas toute la journée il y a tout : divertissements, vêtements, cafés... A proximité le cinéma, les restaurants, d'autres grands magasins... Quand on a rien à faire on va aux Flanneries comme ça on ne fait rien, mais aux Flanneries, c'est déjà mieux.
Mais les centres commerciaux, on s'en lasse vite, c'est vite anxiogène. Souvent je me demande, quand la crise sera finie et qu'on pourra à nouveau circuler librement, qu'est ce que je ferais ?
J'irais au Puy du Fou ! Tellement de folklores et d'Histoire rassemblé en un seul lieu. En voilà un lieu à ambiance festive ! Le Puy du Fou est une vraie fête. La fête, la chaleur humaine, voir les gens qui s'amusent, voilà ce qui me manque le plus en vrai.
J'irais à Saint-Gilles-Croix-de-Vie après. Un port de pêche paisible où se promener, c'est très bien après l'agitation du Puy du Fou. Peut-être que j'apprendrais à pêcher la sardine. Prendre du bon temps à la station balnéaire, le nez au vent ( ce qui aujourd'hui veut dire sans masque ). Saviez-vous que Saint-Gilles-Croix-de-Vie est situé de part et d'autre de l'embouchure d'un fleuve qui s'appelle la Vie ? La Vie ! Quand la pandémie sera finie je naviguerais en toute liberté sur le fleuve de la Vie, jusqu'à 20H !
Puis j'irais aux Sables-d'Olonne, je visiterais le château de la Chaume, je monterais tout en haut du phare de l'Armandèche, j'irais voir les marais d'Olonne sur Mer, puis je me promènerais sur le Port Olona, l'un des tout premier port de la côte Atlantique qui accueille de nombreux évènements nautiques comme le Vendée Globe.
Et quoi de mieux que le Vendée Globe pour s'évader ? Prendre le large en voilier, quoi de mieux après l'enferment du covid ? En vrai je ne sais pas si je ferais le Vendée Globe, mais partir en bateau pendant quelques jours, ou quelques semaines j'aimerais bien.
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Nostalgie, c’est tout ce qui me reste en cette période. Une période où je me retrouve prisonnier de mes pensées, mes envies. Le pire pour moi c’est de savoir que je suis loin de mon pays, le Bénin. Avec ses villages lacustres.
Ganvié est un village particulier construit sur le lac Nokoué, à une heure au nord de la ville de Cotonou, la capitale administrative et la plus grande ville de la République du Bénin, un pays en Afrique de l’Ouest. Le village entier se dresse sur des pilotis dans le milieu du lac. Il est probablement le plus grand village sur un lac en Afrique et en tant que tel est très populaire auprès des touristes. Les populations mènent toutes leurs activité sur l’eu et y vivent. Comme cette dame en image, on voit des vendeurs ambulants qui circulent avec leur pirogue. Je rêve d’y être en train de partager une calebasse de ma bière préférée, tchakpalo.
Le Tchakpalo est une boisson locale faite à base maïs fermenté : il s'agit d'une bière, légèrement sucrée, que l'on retrouve principalement dans les régions du Sud Benin. Il faut l’avoir une fois bue pour comprendre le sens de ma nostalgie.
Le Bénin, c’est aussi, et avant tout le Vodou. Il est pour le Bénin, ce que le christianisme représente pour l’Europe. On ne peut donc parle de ce pays sans abordé cette thématique mais je vais pas m’aventurer sur ce sujet qui risquerait de prendre des heures… Le vodou, au delà de sa dimension spirituelle et culturelle, c’est aussi des danses et spectacles. Mon préféré est celui des Egoungoun.
Encore appelé ‘’ Egoun’’, le Egoungoun est le symbole de l’esprit de la mort, supposé revenu d’entre les morts, pour se manifester aux vivants. Vous vous posez certainement la question de savoir si cela est vrai. Il faut être initié pour avoir de réponse à cette question. De toute façon, le Egoun ne sort que pour des événements précis (naissance, décès, fêtes traditionnelles, etc.) du clan auquel il appartient et avant sa sortie, il est important voire obligatoire de faire au préalable des rituels dont la consultation du « Fâ ». Au delà de sa fonction principale, résoudre les problèmes de sa communauté, il est aussi source de joie à chaque fois qu’il fait son apparition. Aller au bénin sans voir les Egoungouns, c’est comme visiter Paris sans passer par la tour Eiffel. L’histoire de Vodou, c’est aussi en partie l’histoire de Ouidah, berceau de plusieurs divinités avec ses multiples temples. Le plus visité est celui des pythons.
Le temple des Pythons est un sanctuaire vaudou situé à Ouidah, dans un lieu où l'existence d'un culte du Serpent est attestée depuis la fin du XVIIᵉ siècle ; une forme particulière du vaudou. Ses pythons sacrés vivants constituent l'une des attractions touristiques majeures de la ville. La légende raconte que la population de cette ville a une histoire, je l’ignore, avec le python. Elles portent, jusqu’à ce jour, des traits de scarifications au visage, communément appelées ‘’deux fois cinq’’, qui seraient des marques présentes sur la tête des Pythons. 
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Je suis surprise de voir/ à quel point cet endroit me manque, un an après y être allée.J’étais assise sur mon lit, en train de contempler le bracelet que j’avais ramené de Thailande. Je touchais du bout des doigts les clochettes qui l’ornait, et je n’ai pas pu m’empêcher de repenser au temple que j’avais visité à Krabi, le temple du Tigre. En Thailande, deux religions co-existent : l’islam, et le bouddhisme. Je n’ai pu que visiter les temples bouddhistes et la première chose qui m’a marqué la bas, c’est l’état de séréinité, de spiritualité, que je ne retrouvais pas en France, mais aussi la beauté du décor, des structures ornées de dorures et de pierres. La légende raconte qu’il y a très longtemps, un tigre géant serait apparu au sein de ce temple, et aurait cohabité avec les moines qui l’auraient dompté. Je me rappelle avoir été très intriguée par ce qui se trouvait derrière ce portail doré,// mais ma question est restée à mon grand regret sans réponse, car il s’agissait d’un lieu réservé aux moines initiés, interdit au grand public. En parlant de ce temple, je me demande bien encore comment j’ai pu gravir 1237 marches. Il s’agissait apparemment d’un parcours d’initiation pour les moines, qui en montant tout en haut de la montagne, se rapprocherait du ciel. Il faisait une chaleur de plomb, les marches étaient abruptes; c’était un véritable parcours du combattant, à tel point que j’ai encore l’impression de ressentir la douleur de l’effort dans mes jambes; et pourtant je n’aurais voulu être nul part ailleurs. Arrivée là-bas, j’avais l’impression de toucher le ciel, comme les initiés devaient avant moi le ressentir. J’avais une impression de grandeur, de plénitude, comme quelque chose d’accompli, qu’aujourd’hui je ne ressens plus vraiment, enfermée au même endroit toute la journée devant l’écran de mon ordinateur. Ce qui me manque finalement c’est les grands espaces// comme cette plage des îles Similan près de Phuket. J’y avais ramassé quelques coquillages, que je peux encore voir exposés dans la boite posée dans mon bureau. Nous avions dû escalader les rochers pour pouvoir prendre cette photo. Elle offre une vie imprenable sur l’île, et surtout sur l’eau cristalline de la mer ou l’on pouvait explorer les fonds marins et les coraux. Si je pouvais me téléporter à un endroit là maintenant, ça serait probablement sur cette pirogue thai. Ça a longtemps été mon fond d’écran d’ailleurs. Je me souviens encore des belles couleurs des colliers de fleurs qui l’ornaient, et qui contrastaient avec le bleu de l’océan. J’ai souvent vu ce type d’image sur Instagram avant de pouvoir le voir de mes propres yeux, mais la réalité était encore plus belle. Nous nous dirigions vers Monkey Beach, une plage habitée uniquement par des singes, un endroit qui aujourd’hui est marqué par le tourisme, mais qu’on tente de plus en plus de conserver. Le restaurant après la plage, voila quelque chose qui je pense manque à l’ensemble d’entre nous. C’est en scrollant sur mon téléphone toutes les photos de mon voyage que je suis tombée sur celle ci, celle d’un plat Thai traditionnel, le Ananas Bowl. Il s’agissait d’un mélange de riz frit, de poivrons le tout dans un ananas, agrémenté de quelques touches de piment. C’était à la fois un moment de découverte, et de convivialité, et c’est cela qui me manque vraiment.
https://youtu.be/NEBOSjdsN2M
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inblogue · 4 years
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LA TRANSDISCIPLINARITÉ COMME VACCIN DE NOTRE ÉPOQUE
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En ces temps troubles de confinements obligés, nous sommes tous appelés à réfléchir non seulement à notre propre pertinence par rapport au travail, mais aussi aux relations que nous voulons. Qu’est-ce que la famille, les amis, la cité, la nation, le pays ? 
Au temps de la distanciation sociale au Québec, le printemps devient moins érable. La civilisation, confinée, cherche à travers les dérives possibles, la manière de vivre dans ce nouveau au jour le jour brutal. Télétravail, pour ceux qui l’ont gardé, apprentissage à distance, augmentation de notre temps d’écrans, talents culinaires en explosion, parents-chômeurs et jeunesse buissonnière, nous sommes tous au bord de la crise de nerfs. Surtout pour ceux qui sont plus extravertis, dont les créateurs. Quoi faire en ces temps incertains et contagieux? La transmission n’est plus un thème de recherche ou un mode de passage de la connaissance, elle est devenue dangereuse.
Le discours actuel semble prôner un retour aux systèmes qui prévalait avant la crise, sans laisser de place à repenser nos nouveaux échanges, peut-être mieux adaptés à notre nature humaine et à notre époque de changements climatiques. L’économie, pour ne pas la nommer, est pourtant un simple mode d’échange, comme la parole et l’art le sont. Elle met en relations les individus, véhicule des valeurs individuelles et collectives et structure notre horaire et notre plan de vie. Frappé d’une épiphanie soudaine, notre «Colomb» intérieur découvre les vertus d’un Nouveau Monde où le nationalisme se réaffirmerait de façon économique avant d’être politique. Le panier bleu ou la musique bleue, telle que proposée par Philémon Cimon, en serait des esquisses idéologiques nouvelles.
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Émergence d’une lueur d’espoir
Ce temps de réflexion obligée calme l’action d’aujourd’hui, mais prépare celle qui se déploiera demain. En tant que créateur, je me sens stimulé par ses potentialités. Les artistes-citoyens dont je fais partie se remettent en question et se demandent comment et pourquoi créer. Satisfaire son égo ou améliorer sa société? Exposer des œuvres numériques en ligne ou dans des lieux physiques d’exposition? Aussi, des initiatives inspirantes d’entrepreneur-créateur pointent le bout du nez, que le numérique rend possible. Commencées calmement et à la miette, des initiatives comme #VoixRésilientes, mise de l’avant par Prologue AI, facilitent l’achat local et propulsent une carte numérique encourageant les liens entre des humains et des besoins. Cette initiative, additionnée au panier bleu, aux expositions interactives et aux spectacles à distance, fait le pont entre une réalité contextuelle, une technologie qui permet l’application d’une solution nouvelle à une problématique réelle.
Quelle société pour la suite du monde ?
Alors que les banques et les compagnies d’assurances se montrent, malgré les apparences, plus voyous que jamais dans la situation actuelle (le loup est déguisé en mouton), nous sommes plusieurs à penser que le retour à l’état pré-Covid n’est plus satisfaisant et que nous avons besoin de changer de paradigmes. Il nous faut trouver une façon de renforcer nos liens sociaux tout en imaginant un monde plus conscient des enjeux environnementaux, économiques et politiques. Que les bottines suivent les babines. Il est temps plus que jamais de se questionner sur ce que nous voulons pour la suite. Les pistes de solutions de plusieurs organismes indépendants comme l’IRIS en sont de bons exemples. Les défis à venir ne s’annoncent pas légers. Il faut se donner la priorité de réfléchir et de développer des projets et des idées nouvelles.
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La transdisciplinarité comme remède aujourd’hui ?
Dans le livre Sapiens, l’auteur Yuval Noah Harari, y nomme l’organisation sociale d’alors (-10 000 ans) sous le vocable Fourrageurs. La structure du clan comprenait moins d’individus, mais une formation plus impliquée et tissée serrée où chacun est un super-humain avec plus de connaissances et d’habiletés. Des individus athlètes et savants à la fois. Leurs cerveaux étaient tous plus volumineux que le nôtre. Capables de savoir quel champignon manger sans s’empoisonner et de reconnaître le bruissement d’un serpent dans l’herbe qui s’approche à 500m de distance. Des individus aux compétences multiples et redevables les uns aux autres et qui tissent des liens avec d’autres clans pour leur survie, leur mélange et leur évolution.
Les créateurs et les penseurs de toute discipline (danse, philosophie, théâtre, poésie, arts visuels, cinéastes, musiciens) peuvent s’inspirer du modèle des fourrageurs et chercher des modes d’expression et de production à la fois plus simples (être moins dépendant de l’argent), en prenant aussi conscience qu’en formant de petits groupes avec plus de savoirs on devient plus autonomes, agiles et résilients. La transdisciplinarité, qui favorise le mélange et l’apprentissage de plus d’expertises, s’impose comme une des postures à adopter pour y arriver.
Inventé en 1970 par Jean Piaget, le terme transdisciplinarité concerne ce qui est à la fois entre les disciplines et au-delà de celles-ci. L’un de ses impératifs serait l'unité de la connaissance et au final elle aiderait la compréhension du monde présent. En art, par exemple, si l’on est désormais habitué au terme multidisciplinaire (acquérir plusieurs disciplines) et de plus en plus familier avec le terme interdisciplinaire (échanges entre les disciplines), le terme transdisciplinaire, lui, renvoie plutôt à la notion porteuse de «l’un dans l’autre», c’est-à-dire le mélange des genres et des disciplines pour en arriver à un résultat nouveau. Selon l'Institut canadien de recherches avancées (ICRA), le principe de la transdisciplinarité consisterait même en un refus d'aborder le monde et ses problèmes par les catégories que sont les disciplines. À partir des problèmes du monde réel, la transdisciplinarité tenterait de construire ses propres contenus en offrant une nouvelle vision de la réalité émergente qui «confronte» les disciplines, plutôt que de seulement les «étaler» côte à côte.
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«L’air »numérique
Pourquoi ne pas profiter de cette période pour changer d’air, véritablement. Se permettre d’inventer la suite du monde et que la création ne soit pas seulement attribuée à la création dite artistique, mais à la société elle-même? Dans cette optique, le numérique sert déjà de territoire catalyseur. Il est la plateforme de base qui laisse libre cours aux créations et aux idées hybrides faisant autant appel au réseautage possible qu’à la production de nouvelles oeuvres sans catégorie prédéfinie. Sur ce territoire encore sauvage, nous avons en main les outils pour le défricher et le cultiver. Le mobile, la tablette, le portable sont déjà nos outils de création et de communication parmi les plus utilisés. Avec un simple téléphone, on peut maintenant filmer, enregistrer du son, partager un propos. Avec l’aide d’un savoir acquis et transmis plus facilement et celle de quelques individus qui nous complètent, on peut concevoir des oeuvres. Les modes de diffusion artistiques s’adaptent rapidement à cette réalité galopante. Accepter cette adaptation c’est accepter de se transformer.
Le numérique, loin de nous isoler, se révèle finalement au cœur d’un nouveau rapprochement universel. Utilisons ce moment charnière pour se rapprocher et créer.  Fabriquons des images, des vidéos. Libérons un propos. Dansons. Proposons des idées aux maisons de production, aux «start-up» d’intelligence artificielle, aux marques, aux entreprises. N’attendons personne : frappons aux portes et défonçons-les. Profitons de cette période pour devenir transdisciplinaires et transformer notre époque. La transdisciplinarité comme vaccin de notre époque Ou comment utiliser la crise pour se réinventer
par Simon Beaudry, artiste visuel et cofondateur de l’atelier de création Insubordination Conception et direction artistique en quarantaine : Simon Beaudry Photographe en isolation : Philippe Richelet Mannequins à distance : Marie-Ève Bissonnette (iPhone vert), Kae Sun (Nokia rose),Ariane Lamontagne (Galaxie crème), Louis-Philippe Gingras (iPad mini chrome)
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microoondes · 4 years
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Interview de Ivonne Gargano
Chère Ivonne, Il y a du dessin dans ta pratique. Il y a des éditions où tu écris. Il y a parfois de la photographie. Il y a même de la sculpture et de l'installation. Lorsque tu construis un projet, le medium s'impose t-il à toi ? Le dessin est-il le fil qui coud ta pratique multiple pour la faire tenir ensemble ? Cherches tu à exprimer quelque chose de différents avec chaque medium ? Peut-être qu'un sujet commun traverse ta pratique dans son ensemble, mais quel serait-il ? Les chaises ? Les chaises sur lesquelles il faut éviter de s'asseoir si l'on souhaite se relever. Les chaises sympathiques aussi, qui ont l'air de représenter une manière d'être en relation avec quelqu'un d'autre, à moins que ce ne soit autre chose. 
Chère Audrey, Je crois que ça m'ennuie et en même temps ça m’angoisse de travailler qu'avec un seul médium. Je ne sais pas qui choisit qui, mais je sais qu'ils ne me définissent pas, et parfois c'est un peu dur car on vit dans un monde où on est définie par ce qu'on fait et pas parce qu'on est. Depuis il y a pas longtemps, je me donne “l’autorisation” de suivre cette force qui sort de mon coeur/corps et qui m'amène à faire des choses, de la même façon dont Donnie Darko suit la masse qui sort de son plexus et lui amène aux endroits un peu impossibles. J’ai eu aussi une formation assez diverse où j'ai appris à faire un peu de tout, mais je crois que la tige qui tient tout c'est le dessin. Je crois au dessin comme une manière de voir et percevoir le monde, on est des êtres sensibles, on est donc capables de voir et de sentir au-delà de ce que nos yeux voient. C’est pour moi une manière de s'approcher au monde, de réfléchir, de questionner, c'est aussi croire au processus des choses, c'est un mode de vie… De la même façon je crois que le dessin et l'écriture viennent ensemble, en tout cas dans mon processus de création, l'écriture fait partie importante de mes projets, même si à “la fin” du projet on ne voit pas aucune trace de l’écriture. Comme Christian Dotremont a dit: “J’ai écrit pour voir” “Les chaises” c'était une période de ma vie laquelle est devenue ensuite un projet. Et même si maintenant j’en ai marre de ce projet, c'est sûr qu'il a été un projet et une période de ma vie assez importante, il a été le projet/période déclencheuse des projets suivants. J’ai appris beaucoup sur les chaises, j’avais l’impression qu’elles me parlaient, c'était assez magique. Mais avec le temps, j'ai été enfermé dans une case, j’étais (ou je suis encore même) “la fille des chaises” ou “Madame Chaises” et puis ça a été difficile d’imaginaire que je pouvais faire/être autre chose aussi.Les Tibétains brûlent ses drapeaux à la fin de l'année, moi je brûle des chaises. Comme tu peux te rendre compte maintenant, je fais plein des crises existentielles ou plutôt: je me pose pas mal des questions existentielles…Mais finalement, je crois que c'est le questionnement existentiel qui devient le “sujet en comment” dans ma pratique. Chère Ivonne, Il y a quelque chose de doux dans tes mots choisis, il y a quelque chose d'abrupte aussi. Il y a de l'espagnol, de l'anglais, du français, parfois mélangés et parfois distincts. C'est beau d'écrire ou de parler une langue qui nous échappe encore un peu. De nouveaux sens se créent parce que les mots sont parfois un peu décalés. De l'écriture, tu en utilises pour mettre au clair tes idées, pour faire émerger des projets. Tu disais qu'à la fin d'un projet, on ne voyait plus aucune trace de l'écriture. Cette écriture là, celle qui crée les choses, est-elle différente de celle qui reste, l'écriture qui nous raconte "chère grand mère", ou "meditation monday" par exemple ?Les différentes langues que tu parles, signifient elles quelque chose de particulier pour toi ? Leur utilisation dans tes éditions a-t-elle un sens précis ou est-ce l'instinct qui te pousse à utiliser un mot en espagnol, un autre en français ? "La moribunda", même si je n'en ai lu qu'un échantillon, m'a déjà touché droit au coeur et à l'esprit. Dans cette édition, des lettres adressées à ta grand mère côtoient des notes de bas de page qui retracent le contexte : des informations sur ton pays d'origine et son contexte politique, des sigles décryptés, des mots utilisés en référence à des événements. C'est comme si tu nous offrais un récit intime qui se mêle et rencontre le contexte historique. La grande et la petite histoire.   Chère Audrey: Parfois les mots ou les récits viennent d’une manière dont je ne sais pas trop expliquer. J’essaie d’écrire de la même façon que je dessine, parfois ça prendre une forme et parfois c’était juste quelque chose qui devait sortir de mon esprit. Quand j’étais petite mon grand-père m’écrivait des lettres pour mon anniversaire, faits à la machine à écrire sur un papier très fin. Je trouvais ça un peu étrange de recevoir une lettre de quelqu’un qu’on voit presque tous les jours. Il laissait des notes par tout, et dans ses notes et des messages par tout, il avait l’habitude de prendre de photos et puis écrire en bic, à l'arrière une anecdote sur l’image qu’il avait prise. Il était journaliste sportif, mais il ne racontait que le sport, dès qu’il pouvait il envoyait des photos de famille au journal, (ma mère a sorti au journal quand elle a eu ses 15 ans, quand elle a eu son diplôme, quand elle s'est marié…). Dans une période il avait une petite section au journal où il racontait ses voyages, et j’ai étais toujours fascinée par ça. Je me souviens même d’un jour dire “je veux faire ça, quand je serai grande”. J’ai commencé à écrire quand je suis arrivé en Belgique où j’étais confronté à beaucoup de solitude, à un long processus de me retrouver (où j’y suis encore). Écrire en français me donnait l’impression de que personne ne me comprenait et ça me soulageait, donc, cette forme d’écriture est plus développée en français qu’en español dans mon cerveau. Mais il y a et il en aura toujours un milliard des choses dont je ne saurai exprimer en français et peut-être en espagnol non plus. Quand j’ai écrit “Chère grand-mère, je sentais le soulagement de que ma grand-mère (qui était déjà morte) n’allait pas comprendre que je me foutais un peu de ça gueule, en lui faisant de mots, comme mon grand-père faisait avec nous. C’était aussi une bête façon de lui dire au revoir et que je l’aime ( quand même). Par contre, “meditation monday “ c’était presque un manifest où je voulais être comprise par tout le monde… La Moribunda, j’ai commencé à l’écrire en 2014 suites aux grosses manifestations après la morte de Chavez et la prise de pouvoir de Maduro. Depuis que je suis petite j’ai plein de souvenirs des événements politiques, des coups d'État, des grèves nationales pendant des mois, de ne pas aller à l’école à cause des barricades en feu qui bloquent la rue, l’insécurité, des Crowdfunding pour pouvoir payer une urgence à l’hôpital, pénurie de la nourriture… C’était une façon de dénoncer la situation politique, économique et sociale du Venezuela, laquelle est de plus en plus pénible. Chavez appelait la constitution du Venezuela “la moribunda”, ce qui veut dire “en train de mourir”, pour moi c’est assez paradoxal avec la situation actuelle. C’est un projet pas fini, il y a deux j’ai envoyé à une maison d’édition pour tenter me faire éditer et ils m’ont dit de leur écrire en 2021, c’est la même date dont Chavez a dit que son mandat allait finir… Ivonne
Bio : Ivonné Gargano is a Venezuelan artist-illustrator and self-publisher, currently living and working in Brussels, Belgium. She makes poetry with books, she perceives the book has a medium, an object, a multiple that she questioned and transformed. She is constantly looking for new ways of narratives, and its relationship between the form, the content and the space. She is always looking forward to collaborate with other artists.
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christophe76460 · 10 months
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Les profits de la patience
La patience t’apprend à te contrôler
L’âme, c’est le siège des émotions, du tempérament, et l’impatience te fait perdre tes moyens émotionnels. La colère ou l’énervement te font agir dans la précipitation, et t’éloignent de la sagesse.
Luc 21 :19 (Darby) possédez vos âmes par votre patience.
La patience te permet de maitriser les émotions et les empêcher de réagir impulsivement, ou guidé par la fatigue, par la frustration. Les réactions générées par une émotion négative ne peuvent pas facilement avoir un résultat positif. Quand on est énervé, on a envie de se venger, ou de frapper. Quand on est fatigué ou frustré, on va préférer abandonner ou tout balancer.
Dieu a placé aussi des trésors dans nos caractères, dans nos cœurs. Celui qui possède son âme peut accéder à ces trésors s’il leur laisse le temps d’émerger, et qu’il ne leur laisse pas être maitrisé par nos émotions charnelles. En décidant de donner le pouvoir à la patience, tu retires au monde extérieur le pouvoir de t’influencer, il ne te dirige plus par les émotions. La patience prend en main la télécommande de tes émotions.
Respecte le temps de Dieu
Ta destinée est cachée en toi. Dieu connait tout d’avance et au temps marqué, Dieu te fait avancer.
Galates 4 : 1 : "aussi longtemps que l'héritier est enfant, je dis qu'il ne diffère en rien d'un esclave, quoiqu'il soit le maître de tout;"
l’immaturité te rend incapable, comme l’enfant a le statut de l’esclave à cause de son immaturité. C’est-à-dire qu’il n’a aucune possibilité, aucune capacité par lui-même, comme, à l’époque, les esclaves n’étaient maitres de rien concernant leurs vies. Ils ne pouvaient rien décider, rien obtenir par eux-mêmes. Parce qu'ils n'étaient pas prêts !
Donc notre immaturité d’origine nous rend incapable et Dieu a prévu de multiples étapes, avec un temps défini pour chaque chose pour nous donner accès à chaque trésor qu’il a prévu pour nous. Vouloir aller plus vite que ce que Dieu a prévu ne sert à rien et peut même nous faire courir à notre perte.
Le temps que Dieu nous demande de prendre en préparation, ce sont les fondations de la saison qui arrive. Et parfois ça nous semble long : mais prenez l’image d’une construction. Avec des fondations construites en 2 jours, on va pouvoir construire un chalet en bois. Si on veut construire un gratte-ciel, il faut des grosse fondations, profondes, qui prendront beaucoup plus de temps à creuser et construire. Alors parfois, on trouve le temps long, le chemin difficile. Mais tout a une raison d’être avec Dieu.
Nombres 23 : 23 "au temps marqué, il sera révélé à Jacob quelle est l’œuvre de Dieu."
Tout est déjà prévu mais si ce n’est pas le moment, ne cherche pas à aller plus vite que Dieu, tu ne sais pas pourquoi il faut patienter mais Dieu sait. Il sait pourquoi, il sait où, comment, et il connait la conclusion.
La suite à venir
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ghostandbot · 4 years
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Suis-je un robot ? Métaphore absurde ou questionnement pour un changement de vie ?
Version 2 du 6/10/2020
Version 3 du 22/11/2020
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Suis-je un robot ? Métaphore absurde ou questionnement pour un changement de vie ? Je suis un robot mais puis-je changer ? Quelle drôle de question pour une personne de plus de cinquante ans, cadre de la fonction publique, mais aujourd’hui c’est bien celle-ci que je me pose et ainsi que je me définis.  J’entends déjà les premières critiques tomber comme « Une métaphore inutile de plus » ou « Encore un informaticien fan de science-fiction ». Pourtant, je pense que la question mérite d’être développée.  Le robot : Habituellement on considère qu’à la différence d'un robot qui n'éprouve aucune émotion propre mais est programmé pour les simuler (au sens propre du terme), l'être humain a ses propres émotions et ne cesse normalement jamais de les développer. C'est la logique de sa biochimie, ancrée dans son ADN.  « Ce qu'on appelle un robot, c'est quelque chose produit par un être humain, c'est un artefact non biologique. Évidemment, on peut étendre le concept de robot et nous décrire comme robots biologiques, mais ce n'est qu'une métaphore. Il n'y a pas d'intériorité dans un robot, il y a zéro conscience » [Markus Gabriel]  À ce stade, mon qualificatif ne tient donc pas et tout cela reste métaphore de comptoir.  Mais un robot peut être aussi « une machine à l'aspect humain, capable de se mouvoir, d'exécuter des opérations, de parler… » [Larousse].  À l’origine, c’est une machine faite pour gérer des tâches répétitives, longues, complexes, fatigantes et qui ne l’enrichissent pas lui, car il n’a pas de conscience, mais sert la cause publique.  Depuis quelques dizaines années est apparue la notion d’intelligence artificielle (IA). Elle est très implantée dans les jeux vidéo (World of warcraft, jeux de poker, Starcraft…) Mais on la retrouve aussi dans Google car c’est bien lui qui optimise votre recherche et arrive à traduire très souvent et efficacement des demandes très imprécises et mal orthographiés. SIRI (d’Apple) ou CORTANA (de Microsoft) utilisent bien sur eux aussi l’IA pour analyser et traiter vos demandes vocales. Plus récemment, une distillerie suédoise a créé le premier whisky produit entièrement par de l'intelligence artificielle. Il est aussi reconnu que beaucoup de jurys de recrutement utilisent des logiciels pour choisir leurs candidats. De quoi bien prouver que cette révolution technologique touche tous les aspects de notre vie, des plus sérieux aux plus légers.  « La recherche sur l’intelligence artificielle consiste, grâce à l’informatique, à la neurologie et à la psychologie, à recréer les fonctionnalités techniques du cerveau. L’approche de l’intelligence artificielle remet profondément en question notre conception de l’humanité et de ce que nous appelons l’intelligence. » (IONOS).  Le concept n’est pas récent, car ce fut l’équipe de Geoffrey Hinton qui, en 1986, développa le concept d’intelligence artificielle neuronale, amenant le concept d’IA « forte » et créa les fondations de ce que l’on connaît aujourd’hui car Il existe deux familles d’IA, la « forte » et la « faible ».  Le postulat de l’IA forte est qu’elle pourrait développer une conscience autonome et une volonté propre, ce qui ne manque déjà pas de soulever plusieurs questions éthiques et légales. Nous sommes encore dans la science-fiction, mais le chemin semble tracé.  C’est Elon Musk, fondateur de Tesla et de SpaceX, pourtant très impliqué dans la haute technologie, qui lance un pavé dans la mare : « L'intelligence artificielle est l'un des rares cas où je pense que nous devons être proactifs dans la régulation, au lieu d'êtres réactifs. Car le temps que nous réagissions, il sera trop tard ». Ce qui est clair dans ces propos est que la question homme/robot est loin d’être une simple métaphore. Aujourd’hui, la recherche et l’innovation se basent sur des super logiciels capables d’apprendre par eux-mêmes, qu’il s’agisse d’apprendre une langue, de conduire (comme on le voit en Asie notamment), ou de reconnaître une écriture manuscrite que l’on trouve aujourd’hui dans le domaine grand public.  Je ne rentrerai pas plus ici dans la technique car elle risque de dépasser de trop loin ma question initiale qui reste « suis je un robot ? »  Alors prenons un exemple. Un cadre par définition est en charge de prendre les décisions. Un agent vient le voir et lui dit « j’ai un gros souci je dois partir en urgence ». S’il fait mon travail correctement, il cherche dans son cerveau une règle, basée sur plusieurs critères : 1/ quelle est l’urgence ? 2/ est-ce une attitude habituelle de l’agent ? 3/ a-t-elle une urgence professionnelle immédiate qui perturberait l’entreprise si elle n’absentait ? En fonction de ces trois éléments, il peut donner sa réponse. Cette mécanique mentale est normée, fait fi de toute émotion. Il cherche une règle juste qui s’appliquera à tout le monde en tenant compte cependant de certaines particularités individuelles car on parle bien d’équité par d’égalité . Il n’y a pas de place aux sentiments. C’est forcément binaire sans quoi c’est forcément injuste. Pourquoi lui faire une faveur ? Parce qu’elle est sympathique, parce qu’il est un copain ? Ne pas appliquer de règle matricielle et binaire amène le favoritisme, le clientélisme et tous les dégâts qui en découlent. Dans ce cas, le robot à l’avantage de pas pouvoir être un pervers narcissique, car il n’a pas d’image de lui, et il n’est pas corrompu ni ne se complaît à faire du mal. Je ne dis cependant pas que tout le monde doit être traité de la même manière. L’équité conduit à des traitements différenciés mais à même situation humaine, traitement similaire
Attention cependant à la remarque de Elon Musk, les choses pourraient changer et, dans tous les cas, un modèle déviant pourrait déjà être implanté dans un robot. Pour ma part, les algorithmes boursiers sont depuis des années « amoraux ». 
Mais revenons à notre exemple, la méthode de traitement de la demande peut relever, je dirais même relève, de la mécanique d’intelligence artificielle qui aura l’avantage d’engranger et traiter bien plus de paramètres et ce bien plus rapidement. Cela est sans surprise, on parle intelligence artificielle neuronale, elle est donc basée sur qui nous est familier.  Prenons un autre cas, Il doit décider de choisir entre tel ou tel gros investissement sur des bâtiments. La méthode est la même avec juste plus de critères. Il ne va pas le choisir car l’ouvrage lui plaît plus, car il est réalisé par un copain, ou parce qu’il laissera la trace de son passage sur cette terre. Non, un ensemble de critères factuels, combinés et pondérés, donneront le bon choix. Une décision qu’un robot peut prendre en ayant en plus l’avantage de sa constance, car peu touché par la notion de fatigue, de non-concentration, ou de problèmes personnels qui peuvent envahir son esprit.  Dans tous mes métiers, pour ma part, j’ai procédé de cette manière en engrangeant de l’information, en la croisant, en la classifiant et en mettant des règles. C’était pour moi la seule manière d’être juste et efficace, et sans même en avoir conscience, je me suis robotisé.  Pourtant Jerôme Capirossi écrit « S’agissant du diagnostic médical, l’IA sera capable de distinguer parmi des causes multiples les plus probables. Cependant sera-t-elle en mesure de prescrire certains traitements lourds en appréciant la probabilité de bénéfice par rapport au risque ? L’homme sait faire cela, en se trompant souvent, alors que la machine, sans règle précise, est incapable d’un tel niveau de spéculation, car elle ne peut se reposer sur un système émotionnel aussi complexe que celui de l’homme. »  L’homme sait faire en se trompant souvent ! C’est malheureusement vrai. On se trompe souvent quand on n’a pas de règles précises sur certains diagnostics. Pour autant, cela ne  rend pas plus efficace que l’IA qui pourrait elle aussi se tromper car ses règles sont incomplètes. Sur quoi s’appuie l’appréciation de la probabilité de bénéfice par rapport au risque propre à l’homme dont parle Jérôme Capirossi ? Le plus souvent sur l’analyse des cas passés et des occurrences de situations similaires, favorables ou défavorables. Un robot le fait très bien, bien mieux que l’homme d’ailleurs. Sinon c’est du pile ou face, et ça, tout le monde sait le faire.  Comment expliquer qu’en me qualifiant de robot, automatiquement je me différencie des autres et comment puis-je le faire ? En quoi suis je différent car pour mesurer cela ? Il faut avoir la notion de la « comparaison » et regarder autour de soi. Est-ce antinomique avec le fait d’être un robot ?  J’observe, je constate des différences souvent futiles : il est 19 h 30, tout le monde est à l’apéritif, et moi je continue ma tâche au téléphone pour finir le travail de la journée. Ou, lors d’un moment de convivialité, ma tête est ailleurs, je ne partage pas, je ne suis pas là, je n’en profite pas car mon cerveau continue mon métier à mon insu. Je traite mes dossiers en tâche de fond, ils traitent de la vie de tous les jours en présentiel. Les autres sont différents, ils vivent des choses que je ne vis pas et dont très souvent je ne comprends même pas l’utilité. Pour autant un robot observe, il sait parfaitement analyser les différences. Une caméra intelligente discerne un véhicule qui roule à 80 en ville d’une autre qui roule à 40, pour autant il continue sa tâche et passe aux voitures suivantes. Il n’intervient pas pour arrêter le véhicule, au mieux il informe de la situation. Il en est de même pour moi, car en agissant comme je l’ai fait, je constate la différence mais je continue sur mon modèle, sur mon schéma de pensée qu’est mon programme.  M’est-il arrivé de pleurer, d’avoir peur, d’avoir des émotions ? Si oui, mon analyse se complique. Bien sûr que cela m’est arrivé, mais pleurer et avoir peur sont le plus souvent des émotions bloquantes voire paralysantes. Elles sont comparables à un plantage nécessitant un REBOOT (redémarrage) chez un robot. Une fois redémarré, le cours du programme reprend mais, quelques nuits de sommeil après, la vie continue, seul le délai de « réparation » a changé. Pour les émotions, le bât blesse. Un robot n’est pas ému, il ne tremble pas en essayant d’approcher un autre robot (e).C’est une partie qui ne peut être effectivement comparée, mais quelle part représente-t-elle ou plutôt, quelle place le programme principal va-t-il lui laisser utiliser comme espace, combien de neurones va-t-il lui concéder ? En informatique, les ressources système sont attribuées prioritairement au logiciel principal en premier plan, les autres tâches étant « sous-allouées ». Au plus la mission principale (donc le programme) est importante, au moins l’émotion a sa place hors du processus robot et elle doit donc optimiser ses tâches afin de les traiter dans les plus courts délais. L’émotion devient un résidu qui échappe au robot – certes – mais devient une part congrue inversement proportionnelle à la performance du processus principal.  Le robot peut-il aimer ? Aimer, c’est désintéressé, c’est donner la priorité à l’autre, c’est être « père » dans son rôle de conseiller, c’est être « frère » pour le rôle de consolateur, c’est être « ami » car il faut partager les mêmes valeurs.  Est-ce la part résiduelle, émotionnelle, ou le robot lui-même qui va aimer ? Au vu de la définition d’aimer, un programme permet de gérer cela, toujours en appliquant des règles normées rationnelles, factuelles et mesurables. Le conjoint demande, souhaite, quelque chose, J’ai les moyens de le faire, c’est une vraie demande, pas un caprice, alors je fais. Le rôle de conseiller relève de la même logique. Tu as ce problème, on va le résoudre de telle et telle manière. Partager les mêmes valeurs c’est simplement comparer et choisir la personne avec qui on va vivre et qui a une distribution de valeurs compatibles et surtout aucune incompatibilité majeure. Le rôle de consolateur est plus complexe pour le robot car il l’oblige à appréhender des émotions qu’il ne maîtrise pas et là il va devoir utiliser la part congrue que lui laisse son cerveau hors de son enveloppe de robot. C’est certainement son point faible dans sa capacité d’aimer.  Peux il être amoureux ? Être amoureux, c’est une commodité, c’est avoir besoin de quelqu’un pour satisfaire ses besoins, c’est être là quand c’est pratique, amusant, excitant, valorisant. C’est d’être un être bien quand tout est facile.  Ce n’est bien sûr pas là son terrain de prédilection. Il doit manipuler des données « floues », désordonnées, difficilement mesurables et qui vont obligatoirement à l’inverse de ses règles justes dites « sans affect » et qui le conduisent de facto le plus souvent à son blocage ou son inaction.  Comment peut-on en arriver là ? Sans un événement majeur dans ma vie, je n’aurais jamais pu analyser cela aussi froidement. Ma matrice mentale n’avait pas la place pour les « futilités ». Un robot ne cherche pas à savoir comment il a été conçu, il est, c’est tout, et fait ce pour quoi il est programmé, aussi vastes soient ses champs d’action.  Quatre semaines à l’isolement dans une clinique que l’on qualifiera de « psychiatrique », quelques petites gélules pour apaiser, pour dormir et pour se vider le cerveau, du temps, beaucoup de temps à penser et de nombreuses séances avec psychiatres et psychologues m’ont permis une véritable introspection. Comme tout robot, il y a un bouton « RAZ - Remise à Zéro », pas « REINIT » qui ne fait que redémarrer le processus dans les conditions identiques programmées. Celui-là, je l’avais déjà utilisé très souvent. J’ai enfin appuyé dessus. Plus un seul mail travail, plus un seul appel téléphonique, plus une seule pensée de ce que je dois faire dans les deux heures qui suivent. Mon système neuronal s’est soudainement vidé de son programme principal, laissant la place à... ? Et là sera la probablement la question.  Alors, j’ai passé des jours à faire mon autobiographie, en levant tous les filtres car mon cerveau était comme neuf et ma mémoire encore très bonne car élément essentiel d’un robot.  Dans cet état zéro, l’enfance, la préadolescence, la majorité, deviennent de manière évidente, les bases de se que l’on est devenu et peut-être de ce que l’on sera. On s’aperçoit alors que l’avoir ignoré a eu comme conséquence de se perdre au milieu des humains.  J’ai pris le temps de tout décortiquer en moi, non pas par narcissisme, mais pour me comprendre et expliquer cette dérive car un robot au milieu des humains est forcément source de complexité et d’incompréhension. Une enfance asociale, lié à une entrée à l’école très tardive, une adolescence en quartier de haute sécurité dans ma famille, sans ami, sans hobbies, sans vie. Si on rajoute à cela une très faible estime de ma personne physique et morale, la sortie des études direction le travail a été le seul terrain ou je me sentais bien. Doté de compétences techniques correctes, on me donnait les informations, je les traitais. Un module complémentaire m’a été ajouté, celui de vérifier les sources et de les contrôler. Un troisième est rapidement venu, consolider et diffuser. Puis un autre, le module d’optimisation. D’une mono activité je suis passé à la gestion d’une quarantaine avec toujours le mème cerveau. Les processeurs ont tourné plus vite grâce à l’adrénaline, la mémoire a été optimisée et exit les tâches secondaires, entre autres les sentiments. Quand il a fallu passer à 120 services et 1 800 agents, la machine a quasiment supprimé la possibilité d’accéder à la case sentiment en rendant nulle les ressources  allouées.  Vous devienez ainsi un robot au service de la cause publique, mais vous, vous n’êtes plus, votre part humaine a été vampirisée.  Comment s’en sortir ? Pour commencer, la question majeure est « et ce que l’on veut changer ? ». Veut-on passer de robot à humain car cela va avoir des conséquences importantes ? Un robot de haut niveau est généralement assez bien payé. Soit il est seul et il peut épargner car il n’a que peu de temps pour les dépenses, soit il est en couple et dépense pour sa famille, pensant sincèrement combler les manques évidents car aimer, c’est désintéressé, c’est donner la priorité à l’autre. Cela peut durer longtemps, souvent à quel prix, mais moi ça a cassé.  Être un robot a des conséquences qui découlent de tout ce que l’on vient de lire. Un Homme Robot (homme au sens générique bien sûr) est un outil magique pour une entreprise. Elle va vite comprendre que son mode de fonctionnement va lui permettre d’absorber de plus en plus de tâches sans grandes contreparties. Un salaire correct oui, mais sans plus car un robot a des règles dont une est celle des grilles salariales dont il ne voudra pas sortir car une règle ne se transgresse pas (ou que dans des cas très exceptionnels préprogrammés). Au plus il prend de services, au plus il limite son côté « humain émotionnel », au moins il ne pose de congés, au plus il garantit la fiabilité des opérations qu’il gère. N’étant pas narcissique, il ne perturbe en rien les guerres intestines de pouvoir. Il ne se valorise et ne se nourrit que par la réalisation la plus optimale des services aux publics.  Pour le robot, lui, c’est une chute aux enfers garantie. Vie sociale quasi inexistante qui ira de mal en pis, vie familiale vouée à l’échec et souvent source de liaisons extraconjugales pour la personne délaissée, enfants quelque peu abandonnés, alcoolisme, drogue et j’en passe, le tout sans même s’en apercevoir. Il s’agit d’une forme inconsciente de suicide (sujet d’un prochain essai) et la chute fait alors très mal.  Chacun peut faire son choix, encore faut-il, je pense, faire cette analyse le plus tôt possible car cela peut être malheureusement trop tard.  Mois j’ai décidé de faire un RAZ du robot et réutiliser l’espace gigantesque libéré pour une autre vie, pour moi et ceux avec qui je vais pouvoir partager, ou plutôt ceux qui seront restés. Ce changement brut et majeur ne peut être fait seul, et va nécessiter un accompagnement sur mesure, pas des consultations de forme, de vrais travaux où on doit être 100 % ouvert, donner 100 % d’informations et totalement volontaire.  Avec quelle garantie que cela fonctionne ? L’avenir me le dira mais une chose est sûre pour moi, l’analyse homme/robot n’est en aucun cas absurde. « L’expérience de l’absurde est celle de l’authenticité., le non-sens des choses doit être assumé avec sérénité. » [Albert Camu]. L’absurde est donc de ne pas voir les non-sens de sa vie, faute d’authenticité si on ne se connaît pas soi-même.  Bibliographie L’intelligence artificielle, bientôt notre meilleur rival de jeu - Siècle Digital Qu’est-ce que l’intelligence artificielle ? - IONOS Voici le premier whisky généré par une intelligence artificielle - JDG L’étranger (1 942) et le Mythe de Sisyphe (1942) Albert Camus Les limites de l'intelligence artificielle – les Échos Jérôme Capirossi .
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revedeleda · 4 years
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retrouver du travail
autour d'une table en bois dans un immeuble qu'encercle une ville pluvieuse, nous jouons à un jeu de plateau avec trois personnes dont un monsieur d'un certain âge, une dame sympathique aux cheveux courts, plus tard nous serons pris en photo à travers la fenêtre et on me devinera à peine, je dirai "mais si, cherche bien" et on découvrira une ombre noire repliée derrière l'homme qui réfléchit je dois me rendre dans le hall B pour prendre l'avion, mais les lettres sont effacées sur les murs ou remplacées par des virgules, je suis le couloir qui me semble le plus logique et je suis entraînée dans un labyrinthe interminable de couloirs, j'en manquerais mon avion, et soudain le voilà, le petit avion minuscule, l'hôtesse souriante retient les passagers à l'intérieur de toutes ses forces en s'accrochant à des sièges, ça m'étouffe d'avance je suis acceptée pour un stage dans une école primaire pas très loin de chez moi, je m'y rends avec un jour d'avance, la cour de récréation est celle du collège de ma jeunesse, je fais le tour et je m'enfuis à la sonnerie, on ne doit pas me voir là, c'est Christine qui m'a fait rentrer, c'est dans sa classe que je serai en observation, je prends le tramway pour rentrer, il est tout peinturluré d'orange à l'intérieur, je m'assieds entre deux sièges puis me cale bien contre la fenêtre quand je vois du monde, une femme me remercie et s'assoit à côté de moi, Émilie et Nariaki sont assis dans l'herbe, Émilie est enceinte, largement enceinte, elle nous apprend qu'elle a le covid et ça me fait peur, je veux partir Flot repeint un mur blanc, il nous sort des outils pour montrer comment on monte des murs : il y a la truelle que nous connaissons tous et il y a le bâtard, c'est une truelle plus large et tranchante par la fenêtre du tramway, je peins une gravure ancienne sur du bois contre le wagon extérieur, c'est acrobatique et je déborde de partout, pendant ce temps Axelle fait des annonces sur le trottoir, la première annonce est pour moi : à la rentrée, je ne vais pas seulement faire un stage, je vais remplacer un enseignant, je me mets à pleurer enfin de retrouver du travail, je n'ai pas le temps d'entendre la deuxième annonce qui m'est adressée que le tram s'en va, ainsi je vais enseigner à des primaires, je réfléchis au déroulé des journées : mathématiques le matin, français l'après-midi, atelier d'écriture avant la sortie de classe, réviser la division, la multiplication, tant de travail m'attend mais quelle joie
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inkydolly · 5 years
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10 shades of myself
De retour de chez mon ex, après un début d’après-midi à se retrouver dans les bras l’un de l’autre et tenter de combler les trous du temps qui nous a séparés, je m’interroge… Qu’est-ce que je ressens vraiment maintenant ? Mes lèvres qui retrouvent la route de son cou et le parcourent avec lenteur comme si elles en avaient mémorisé chaque centimètre.
On se chahute, on se câline, j’ai toujours eu l’habitude d’être celle de nous deux qui allait le plus vers l’autre. Moi, le caractère de feu, lui le calme de l’eau. Mais cette fois, ces fois là, sa peau a un goût différent, et quand il m’embrasse je ne sais pas lequel de nous deux est le plus ici ou ailleurs. Lui, calme, limite indifférent, ou moi, tellement douce et attentionnée, comme pour me dérober en avant. L’action pour cacher ma peur. De tout, de lui, de ressentir, et surtout de ressentir de nouveau quelque chose pour lui.
Prise dans cette réflexion, je me souviens de cette mentor que j’avais eu l’an dernier et qui m’avait tant aidé à me canaliser.
« Marie, on a tous plusieurs aspects à notre personnalité, masculins ou féminins, quelles sont les tiennes ? »
J’en étais venue à une liste de 10 personnages, chacun représentant une partie de moi, un masque, ou un sentiment plus profond :
·       Julia : une enfant au look un peu gothique, recroquevillée dans un coin, tremblante comme une feuille, agitée par ses sanglots incessants – une peine plus vaste que l’océan. Elle n’est que douleur, elle personne ne l’a protégée. A vif, ses bras sont couverts des marques qu’elle s’est elle-même infligé – convaincue par le monde de son manque de talent et d’intérêt. Si son propre père n’a pas su l’aimer, qui le pourrait ? Elle n’est rien. Elle ne cause que du chagrin, d’ailleurs si son elle adulte a été « victime » de violences conjugales, c’était totalement de sa faute. Elle ne l’avait pas assez rassuré, il se sentait menacé, il avait peur de la perdre, il a voulu lui ôter la vie.
·       Brooke : reine de beauté, le glamour en bouteille, très élégante et avenante, son sourire est immaculé et ses yeux pleins de paillettes. Elle donne plutôt que de recevoir, comme pour anticiper les demandes et s’empêcher de penser ou d’affronter une réalité, prête à combler tous vos désirs. C’est un petit chaton fragile sous une allure bien assurée.
·       Diana : véritable Amazone, une guerrière à la beauté brute, elle a vite compris que la vie ne lui ferait pas de cadeaux, encaissé les coups, appris à se battre pour les rendre et protéger ceux qui n’en avaient pas le pouvoir et ses être chers. Elle n’a pas peur, elle est née pour se battre, le sang, la boue, les bleus, elle affronte chaque bataille la tête haute et donnera sa vie sans une oscillation pour protéger ce en quoi elle croit. Ses cicatrices, elle les chérie pour se rappeler la douleur d’un bouclier baissé.
·       Joanna : aventurière sans problèmes, elle n’hésite pas à accueillir chaque nouveau challenge avec le sourire, toujours un mot pour remonter le moral de ses proches, sa soif de découvrir et d’apprendre est insatiable. Le monde est un terrain de jeu et il y’a tant à voir.
·       Samantha : business woman. Elle s’est battue pour gravir les échelons, dans un monde d’hommes qui ne veulent reconnaitre les mérites que d’autres hommes. Déterminée, elle a pour ambition de veiller aux stratégies internationales d’entreprises desquelles elle partage les valeurs, dont l’impact fera une différence pour les autres. Son équipe, elle l’entraine durement, lui demande beaucoup, mais lui rend tout en échange.
·       Aphrodite : la vie n’est qu’Amour. Peu importe le mal qu’on nous a causé. « Omnia Vincit Amor » : l’Amour triomphe de tout. Elle a souffert, mais elle en fait sa force, non violente, tout en douceur, elle rayonne et partage cette chaleur avec tous. A son contact on se sent tout de suite mieux, apaisé.
·       Joe : garçon manqué, elle préfère bricoler des moteurs avec ses amis en buvant une bière que de courir les garçons. Un jean et une chemise en flanelle, les cheveux propres mais sans artifices. Elle part en road trip avec sa bécane et l’accélérateur lui procure un sentiment de liberté qu’elle ne retrouve nullepart ailleurs. On peut compter sur elle, toujours. Elle se bagarre et finit toujours couverte de terre. Un ranch, un pick up, des chevaux, la campagne proche de ses amis, serait tout ce dont elle rêve.
·       Cathy : fêtarde invétérée, femme fatale, elle soigne toujours ses entrées, connait toute la Jet Set, danse jusqu’au bout de la nuit. Les « amis » de soirée, elle en a des milliers, sa vie ne démarre qu’à la tombée du jour, quand les spotlights éclairent son make up et sa tenue sophistiqués. Téquila et beaux ténébreux sont ses vices de choix. Elle n’a peur de rien, si elle a une proix en tête rien ne pourra la sauver.
·       Love : danseuse de cabaret, athlète, la danse est toute sa vie. Le seul moyen d’expression qu’elle connaisse. Danser c’est être libre. La scène est son chez-elle, elle lui donne sans compter, au prix de quelques blessures, mais elle se relève toujours et retourne à ses amours plus forte et déterminée que jamais. Quelle sensation extraordinaire que de danser devant une salle pleine, voir la flamme se rallumer dans leurs yeux au fil de la musique et l’espoir briller.
·       Carry : journaliste émérite, elle a couvert des sujets aussi diverses qu’elle n’a de centres d’intérêt – de la guerre au Moyen-Orient aux sujet plus mode. Sa plume lui donne le pouvoir de protéger les innocents, dénoncer les injustices, embellir la vie des gens, faire entendre sa voix.
 Je suis toutes ces femmes.
Et en quittant son appartement, avec ce sentiment étrange que c’était nous sans être nous, que ces moments on les a partagés à travers 3 mètres de béton armé, je suis Brooke et Diana. Brooke le couvre de baisers, se blottit dans ses bras, lui demande si elle lui a manqué, Diana se prépare déjà à la guerre – à l’exclusion, se convainc que ses pensées sont ailleurs, avec une autre, qu’elle-même ne le veut pas, et que ces petits à-côtés de faiblesse doivent cesser. Il m’attire vers lui, puis me rejette. Je l’embrasse, puis pars sans me retourner.
Julia alors, refait surface, hausse la tête de ses genoux et murmure « je ne serai jamais assez».
Alors comment faire la différence entre la projection de ses alter-égos et la réalité de la situation ?
Je ne suis pas dans sa tête, il pense sûrement tout autrement.
Nous qui n’avons partagé que quelques mois ensemble, qui n’arrivons pas à nous passer l’un de l’autre mais qui ne sommes pas prêts à replonger…
Je repense à ces autres, avec qui j’ai voulu m’aventurer sans états d’âmes, la liberté, le jeu, que ce soit de l’amusement ou plus que ça.
Et c’est pourtant toujours à ses lèvres que je retourne, peu importe les drames.
On s’est promis de toujours être là l’un pour l’autre, et encore aujourd’hui je ne sais pas comment cette promesse va s’inscrire dans le temps. Entre amour et amitié.
La relation que nous avions, je ne la veux plus, lui non plus. Le contexte qui nous avait tant éloigné n’a pas tellement changé.
Il a connu Cathy en premier, puis Love, est tombé amoureux de Brooke, Diana et Samantha. Mais je ne lui ai jamais montré que la surface de ces autres moi, notamment Julia.
Mais qu’en est-il de lui ?
Il est multiple, tout comme je le suis, de simples adjectifs ne suffiraient pas.
Il est :
·       Mike : drôle, festif, il écume les bars, connait tout le monde, sourit danse, mais n’abuse que de l’alcool. C’est son métier, il se soucie de ses clients (les bars de la ville), et de ceux qu’il estime comme de sa propre famille (j’aime particulièrement ce côté de sa personnalité). A nous deux, on te retourne une ville, sans se soucier du lendemain. Notre premier baiser peut en témoigner. Nightclub uppé, blindé, et pourtant on a vidé l’espace autour de nous. Plus rien n’importait, on entendait plus la musique, on ne voyait plus le public, je ne me suis jamais sentie aussi indestructible. Platon a dit un jour qu’à la création de l’univers nous étions tous reliés par deux par le sexe, tournions en roue, puis d’un air de rébellion nous avions voulu défier les dieux, qui pour nous punir nous avaient séparés de notre âme sœur. A cet instant, j’ai eu la présomption de penser l’avoir retrouvée.
·       Will : athlète, il enchaine les WOD (Crossfit) comme si de rien n’était. Il est venu pour se dépasser, il ne repartira qu’après avoir tout donné. Le sport, c’est sa ligne de conduite. Si tout s’écroule autour de lui, cette ligne sera toujours là.
·       James : tendre, délicat, il est sûr de lui mais m’enveloppe de douceur. S’il me blesse, il a ce regard, muet, de « je n’ai jamais voulu te blesser » qui me fait reconsidérer son cas à coup sûr. Il se livre, de temps en temps, et c’est son regard, plein de tellement de choses, qui m’a fait tomber amoureuse.
·       John: très certainement la partie de lui que j’aime le moins, c’est celle qui lui fait rechercher le contrôle absolu. Il n’exprime plus rien. Un caillou montrerait plus d’émotions. Mais je sais que c’est sa façon de se protéger. Il remonte le bouclier.
·       Nicolas : il a de l’ambition, il se cherche juste encore. La tête sur les épaules, mais parfois besoin d’un coup de pouce dans la bonne direction pour arriver à ses fins. Très certainement la face de lui qui le fait le plus douter. Ce qui me tue quand je sais tout ce qu’il a à offrir. Droit, juste, il a juste besoin d’être guidé dans la bonne direction.
Je n’en perçois que 5, et pourtant je suis persuadée qu’il en a tant d’autres.
Comment lui dire que je n’ai pas envie de réfléchir à demain, aux conséquences, à ce qui nous a tant éloigné?
Qu’aujourd’hui je n’ai envie que de retrouver le calme de ses bras et de m’endormir auprès de lui sans s’engager à autre chose qu’à se livrer le temps d’un instant?
Qu’il a le droit de me dire tout ce qu’il pense ? Que ce soit « tu m’as manqué » ou « je prefere que tu partes ».
Si le confinement peut avoir un impact positif, j’aimerais que ce soit celui de nous créer cette bulle.
Mais quoi qu’il en soit, je resterai moi-même, mes 10 moi-même. Et nous verrons si ses multiples versions partagent ma vision.
 Marie
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i-need-u · 5 years
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[NOM PRÉNOM AU CHOIX] || ft. Park Bogum (négociable)
LE PERSONNAGE || Ce joli monsieur est plein de bonnes intentions, mais maladroit dans ses actions. Il a un fort sens de la justice, pour lui faire ce qui est juste est plus important que tout, et cela inclut les sentiments des personnes concernées. Il ne cherche pas à faire du mal, mais il a du mal à comprendre les émotions d'autrui. Ça ne l'empêche pas d'être un homme courageux et généreux, le premier à prendre le bras des mamies pour les aider à traverser la rue, même si on ne lui a pas demandé. Il est parfois peut être même un peu trop impulsif dans ses actions, suivant son instinct avant de réfléchir. Néanmoins, il sait écouter les critiques et fait de son mieux pour devenir une personne meilleure chaque jour.
LE FORUM || Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n'y est pas … Vous la connaissez, cette chanson, vous la chantiez, enfant, lors de vos multiples balade en famille, en forêt. A ce jour, n'avez vous jamais pensé que cet homme que vous aviez croisé plusieurs fois n'était pas ce loup, que cette jeune demoiselle n'était pas le petit chaperon rouge allant rendre visite à sa mère grand ? Puis vous en avez vite rigolé, parce qu’au final c’est stupide comme idée, non ? Et bien laissez-moi vous conter une vérité que peu de gens savent dans notre monde, et qui m'a été révélée par Jiminy Cricket lui-même. Si si, je vous assure. Ces personnages de contes que vous connaissez bien existent en réalité. Ou du moins, existaient. Aujourd'hui, ce sont leurs réincarnations qui peuplent le monde de Wonderland, un monde parallèle au nôtre où contes et légendes vivent au même rythme que nous. Comment se fait-il que vous n'en ayez jamais entendu parler jusqu'à maintenant ? Et bien tout simplement parce que jusqu'à récemment, ce monde était resté caché et séparé du nôtre. Tout a changé lorsqu'ils y a quelques années, certains Wonderlandais ont décidés de faire le grand saut et de tenter leur chance dans notre monde. Il leur a suffit d'un pas à travers le miroir d'Alice, et les voilà au beau milieu de Séoul, découvrant un monde qui leur est inconnu et bien moins merveilleux que le leur. Évidemment, l'arrivée de Cendrillon, du petit Poucet ou autre dans la capitale n'est pas passée inaperçue pour tout le monde. Des mesures ont été prises pour que les habitants de Séoul ne se rendent compte de rien, et aujourd'hui deux organisations secrètes s'affrontent au sujet des personnages de conte se baladant parmi nous. L'une veut les renvoyer d'où ils viennent, alors que l'autre compte bien les protéger à tout prix, quitte à les intégrer dans notre société. Mais au final qui aura le dessus ? Et qu'adviendra-t-il quand les Séoulites se rendront compte que certains de leurs voisins ou amis ont une origine plus surnaturelle qu'ils le pensaient ?
POUR PLUS D’INFOS || http://itwoods.forumactif.com/t119-nom-prenom-au-choix-le-chasseur
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alexablissfrance · 5 years
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Alexa Bliss parle des voyages de la WWE, son retour pour le championnat féminin et de son engouement pour le café. (TV Insider)
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Après être restée à la maison pendant 24 heures en un mois, il y a deux choses qui font que la superstar de la WWE, Alexa Bliss, reste en demande : un anti-cernes pour les cernes et un anti-cernes pour dynamiser le corps. L’ancienne multiple championne féminine a été occupée à faire le tour du monde et ne l’aurait pas fait autrement. Un récent itinéraire de voyage l'a emmenée, elle et Natalya, en Arabie saoudite, qui a récemment accueilli Super ShowDown. La jeune femme de 27 ans a passé du temps à faire les magasins, à participer à une visite à l’hôpital et à profiter de l’environnement de Jeddah. Elle pense que des progrès ont été accomplis en ce qui concerne l’ajout des femmes à la carte de ces grands événements.
"Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre en Arabie saoudite", a déclaré Bliss. "Je savais que ce ne serait pas comme à Abu Dhabi. C’est très intéressant de voir comment tout se passe là-bas. On s'est bien amusé. Lorsque Nattie et moi avons eu l'occasion d'interagir avec des enfants à l'hôpital, ils ont su qui nous étions. Ils connaissent la WWE. Le spectacle en lui-même était génial. C'était en fait une très bonne expérience.” "... Toutes les femmes avec qui nous avons parlé, Natalya et moi, ont été très accueillantes et nous ont demandé si nous aimions Jeddah. Ils ont dit tout ce qu'ils pouvaient faire pour rendre notre séjour plus agréable. Les femmes là-bas étaient tellement excitées de nous rencontrer. Nous étions tellement nombreux à les remercier pour leur venue et leur espoir de voir un match féminin. Je pense que c’est tout à fait à portée de main. Tout le monde semble être partant. " Les téléspectateurs ont également assisté à la récente floraison de l'amitié entre Bliss et le talent émergent Nikki Cross. Connaissant ce sentiment, le nouveau visage de la formation principale, "The Goddess" a pris goût à l'appel de NXT.
“J'aime travailler avec des personnages qui sont nouveaux et qui ne figurent pas directement dans la course au titre", a déclaré Bliss. "On s'amuse juste avec ça. C’est la meilleure partie de celle-ci. Tout ce que nous faisons, en interaction, ce n’est que nous. Je pense que nous avons bien fait devant la caméra avec notre chimie naturelle.” "Nous avons voyagé ensemble. C'est toujours amusant de bien s'entendre avec la personne avec laquelle on travaille. Ça peut aider. Nous ne l’avons pas beaucoup vue à la télévision, donc si cela aide à construire son personnage tout en s’amusant en même temps, c’est une bonne situation." Heel ou babyface, Bliss cherche le plaisir avec chaque segment et voir où une histoire particulière peut aller. Un élément de sa récente course qui a développé une vie propre est un engouement pour le café. Les fans peuvent désormais acheter des t-shirts et des tasses "Twisted Bliss Coffee". "C'était 100% biologique. Avec "Moment of Bliss", j’ai un café assis sur la table toutes les semaines. Donc, cela n'a jamais été une chose nouvelle. La partie qui concerne le café était toujours là”, a expliqué Bliss. "Je savais que je serais au bord du ring pour un match en particulier et que j'avais l'air désintéressé, alors j'ai juste apporté mon café avec moi. C'est devenu une chose après cela parce que je me tenais debout au bord du ring en buvant mon café. Personne n’a vraiment bu du café au bord du ring, alors j’ai pensé que lorsque j’allais dans les coulisses, soit Vince [McMahon] aimerait bien, soit il allait finir par me virer. Ils ont fini par aimer ça.”
Et pour ceux qui se demandent quelle est la commande de café de Bliss, cela dépend de leur emplacement. En Amérique, c’est un lait au lait d’amande avec du moka sans sucre et deux Splendas. La boisson est la même à l’échelle internationale, mais avec de la vanille sans sucre et deux édulcorants. Bliss est heureuse de revenir régulièrement sur le ring après avoir été écarté suite à des commotions cérébrales. "Au début, j'étais très nerveuse et je suis revenue sur le ring parce que je ne savais pas exactement ce qui se passait dans ma tête", a-t-elle déclaré. "Je savais que j’avais eu une commotion cérébrale, mais je n’ai pas fait de recherche sur les commotions cérébrales. Ensuite, on m'a envoyé chez un spécialiste des commotions cérébrales à Pittsburgh, qui m'a appris à peu près tout sur les commotions cérébrales.”
"Je me suis senti beaucoup mieux dans toute cette situation. Cela m'a fait sentir que j'étais responsable de ma blessure. Cela m'a fait sentir que je l'avais compris. Je ne suis vraiment pas nerveuse du tout sur le ring. Je l'étais au début, mais maintenant que je suis au courant et que je connais les mesures à prendre pour que cela ne se reproduise plus. Avec les exercices cérébraux que je fais et les yeux, je me sens plus préparée que jamais." À l'affiche du pay-per-view de Stomping Grounds, Bliss se prépare à affronter Bayley pour le championnat féminin de SmackDown Live. La challenger est certes surprise de revenir si vite dans la course au titre, mais elle est reconnaissante de cette opportunité. "Je suis heureuse de voir les changements de Bayley", a déclaré Bliss. "J’ai l’impression que pendant un moment, nous avons un peu perdu Bayley dans le Boss 'n’ Hug Connection, tout simplement parce que la personnalité de Sasha est si grande. Je pense que parfois vous avez besoin d'entendre Bayley un peu plus.” "Le fait qu’elle soit capable de montrer ce côté plus agressif aide beaucoup plus le personnage et les gens aussi. C’est très amusant d’être un personnage et de le voir évoluer avec le temps. Le fait qu'elle se réinvente est géniale."
Ceux qui ne peuvent pas se passer de Bliss, peuvent continuer suivre la WWE, après Stomping Grounds, car la Superstar populaire fait l’objet du dernier opus de WWE 365. Le documentaire relate son parcours d’une année depuis un WrestleMania à un autre. Bliss se souvient d’avoir été approchée au sujet du projet et ne pas avoir pensé qu’elle était assez intéressante.
"C'était fou de voir les montagnes russes que c'était. Ils ont littéralement tout dedans. Chaque commotion, chaque revers, chaque fois que l’on me disait que je n’étais pas prête médicalement parlant. Ensuite, je me suis entraînée au Performance Center en essayant de m’en sortir. Cela montrait tout ce processus. Je viens d’en voir un aperçu, et c’était fou de regarder à quel point une personne peut traverser une année sans même s’en rendre compte.”
“… C'est un bon moment pour être une femme à la WWE. Les femmes viennent d’être en Main-event à WrestleMania. Les femmes sont définitivement à l’avant-garde des émissions alors que nous ne l’étions pas avant. Je pense que c’est incroyable. C'était génial. Les vestiaires sont compétitifs dans un sens, nous voulons améliorer la division et continuer à la rendre meilleure. Tout le monde fait sa part et fait un travail incroyable pour que cela se produise."
Traduction par Alexa Bliss France.
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reseau-actu · 5 years
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L’astronome Franck Marchis, membre de l’Institut SETI, est persuadé que nous pourrons bientôt « voir » directement des exoplanètes habitables. C’est ce qu’il expliquera au public du festival d’astronomie Star’s Up, qui se tient à Meudon les 28 et 29 juin et dont Usbek & Rica est partenaire. Où se cachent les civilisations aliens ? Pourrons-nous bientôt zoomer sur leurs planètes ? Que répondre au paradoxe de Fermi ? Nous avions beaucoup de questions à lui poser.
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Déjà plus de 4 000 planètes ont été découvertes en dehors du système solaire. Les chercheurs soupçonnent qu’elles soient des milliards, rien que dans notre galaxie et un bon nombre pourrait contenir de l’eau liquide et être favorable au développement de la vie. On parle même aujourd’hui d’exolunes potentiellement habitables. Mais malgré des efforts acharnés, nous n’avons encore jamais réussi à détecter de présence ou d’éventuels messages émis par des extraterrestres. Même le mystérieux signal « Wow! » aurait une explication sans avoir pour cela besoin de recourir aux aliens.
Pourtant, nos radiotélescopes et télescopes spatiaux sont de plus en plus performants. Le satellite TESS, successeur de Kepler, additionne déjà les découvertes et la Nasa et l’Agence spatiale européenne promettent de nouveaux appareils encore plus précis. Depuis 1984, la quête de messages aliens dispose même d’un institut dédié : le SETI. Franck Marchis, astronome franco-américain et chercheur membre du SETI, préférerait voir directement ces extraterrestres plutôt que de les écouter. Engagé dans de multiples projets, il est persuadé que nous pourrons bientôt obtenir une image d’une planète similaire à la Terre, d’un « autre point bleu » dans l’univers. Jusqu’à quel point pourrons-nous zoomer sur ces mondes lointains ? Ont-ils de réelles chances d’être habités ? Et comment expliquer le silence de civilisations extraterrestres si elles existent ? En amont du festival Star’s Up, qui se tiendra à Meudon les 28 et 29 juin et où l’astronome interviendra, nous avons discuté exoplanètes et vie extraterrestre avec lui.
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Franck Marchis, astronome, chercheur à l'institut SETI
  Usbek & Rica : Vous dites être en quête des « autres points bleus » de l’univers. Quel sens revêt cette expression ?
Franck Marchis : C’est une référence au « point bleu pâle », la célèbre photo de la Terre prise par la sonde Voyager 1 en 1990, à 6,4 milliards de kilomètres de distance. C’est une photo iconique, qui nous a fait changer d’échelle. Avant, il y avait eu la photo du « Lever de Terre » prise depuis l’orbite lunaire en 1968, qui nous avait fait prendre conscience de la fragilité de notre planète. Mais pour ma génération (j’ai soutenu ma thèse en 2000), c’est l’image de 1990 qui marque une rupture : le moment où l’on comprend que l’homme est en train d’explorer le système solaire. Ça a été la motivation principale de mon travail, pour construire de grands télescopes pour comprendre le système solaire.
J’aimerais léguer à la prochaine génération une nouvelle image : lui montrer un autre point bleu, celui d’une cousine de la Terre. Cela aura le même impact psychologique sur une nouvelle génération de chercheurs, ils auront une carte, un endroit où chercher, une motivation pour construire des télescopes encore plus grands pour voir la surface de ces points bleus, voir si elle abrite de la végétation, des animaux, une civilisation…
Une telle découverte est-elle aujourd’hui plausible ?
Il y a environ 150 étoiles situées entre 5 et 10 parsec autour de nous [un parsec vaut environ 3,26 années-lumière, soit environ 31 000 milliards de kilomètres, ou encore 206 000 milliards de fois la distance Terre – Soleil, nldr]. Si on trouve des points bleus dans la moitié de celles-ci, ça veut dire que la vie est potentiellement possible partout, ça relativiserait notre existence, ce serait une prise de conscience qu’on n’est sûrement pas seuls, ni la seule forme de vie intelligente. Si à l’inverse on ne trouve qu’une seule planète bleue ou aucune, ce serait la prise de conscience que notre planète est vraiment spéciale…
Aujourd’hui on a beaucoup d’indices allant dans le sens de cette seconde hypothèse. Le système solaire est très particulier, avec 4 planètes telluriques et deux géantes gazeuses. C’est unique et très utile : quand un système planétaire se crée, il y a beaucoup de fragments, de comètes, d’astéroïdes et plein d’eau qui restent en orbite autour de l’étoile. L’un des modèles pour expliquer la présence massive d’eau et d’océans sur Terre suggère qu’après la formation des planètes, leurs orbites se sont ajustées, ont évolué. Et Saturne serait entrée à un moment donné en résonance avec Jupiter, déstabilisant les comètes et astéroïdes. Celles-ci seraient tombées en nombre avec leur eau, notamment sur Terre. C’est le « grand bombardement tardif », une théorie qu’on essaye de prouver pour expliquer la présence des océans terrestres.
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Un « point bleu pâle », cerclée de bleu et minuscule dans l'infini du cosmos : la Terre. (Photo prise par la sonde Voyager 1 le 6 juillet 1990)
Une autre théorie souligne le rôle de bouclier joué par Jupiter et Saturne pour nous protéger, après cette période, d’autres bombardements de météorites. C’est capital car il faut une énorme stabilité en termes de climat et d’environnement pour permettre à la vie d’évoluer. Si une météorite comme celle qui a frappé les dinosaures s’abattait tous les 10 000 ans, ce serait à chaque fois l’équivalent d’un reset pour l’évolution, une vie comme la nôtre n’aurait jamais pu émerger. Dernier exemple : la Lune permet les marées, qui permettent à l’eau de sécher et à certains sédiments de s’accumuler, ce qui aurait joué un rôle crucial dans la formation de l’ARN. Il semble donc qu’il y ait énormément de conditions particulières dans le système solaire qui aient permis l’émergence et le développement de la vie sur Terre.
Pour en avoir le cœur net, votre ambition est de rendre l’observation des exoplanètes plus précise qu’aujourd’hui ?
Oui, on découvre un nombre toujours croissant d’exoplanètes. La première n’a été découverte qu’en 1995 et on a dépassé les 4 000 la semaine dernière [le 13 juin, ndlr]. Mais on ne « voit » pas vraiment ces planètes, on voit leur ombre passer devant leur étoile ou bien les variations de mouvement de ces étoiles. Cela ne nous donne que quelques informations, comme leur densité. Au SETI, on cherche à les voir plus directement, c’est un des plus grands défis de l’astronomie moderne car ces planètes sont un milliard de fois moins lumineuses que leur étoile et sont en plus juste à côté de celle-ci. C’est comme si l’on cherchait à observer une luciole tournant autour d’un grand phare, à 400 km de distance.
« On pourrait dans les prochaines années obtenir l’image d’une planète de type terrestre »
La Nasa tente de faire ça avec ses propres concepts. Nous, on travaille sur le Project Blue. C’est un petit télescope de 30 ou 40 cm, doté d’un système d’optique adaptative. L’objectif est de l’envoyer dans l’espace en 2021 pour scruter en permanence Alpha Centauri A et B, deux étoiles très proches de nous et en orbite l’une autour de l’autre.
Pourquoi observer Alpha Centauri plutôt que Proxima Centauri, où une exoplanète située dans la « zone habitable » a déjà été détectée ?
Le problème, c’est que Proxima a une zone habitable très proche de l’étoile, à l’équivalent de l’orbite de Mercure et même en-dessous ce qui rend très compliqué l’observation de planètes. On n’a pas encore repéré d’exoplanètes autour d’Alpha Centauri A et B mais puisque Proxima aurait deux planètes de type terrestre, on soupçonne qu’Alpha Centauri A et B, à proximité et plus grosses, ont aussi de bonnes chances d’en avoir. De plus, ces deux étoiles sont de type solaire, contrairement à Proxima. C’est un argument très anthropocentrique mais on aurait donc plus de chance d’y détecter une vie similaire à la nôtre, donc plus facile à reconnaître.
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À quelle échéance peut-on espérer faire ces observations directes ?
On pourrait dans les prochaines années obtenir l’image d’une planète de type terrestre, un petit point bleu, avec la couleur, le spectre, des informations sur son atmosphère. Imaginons qu’on découvre des choses étranges, ou des preuves de la présence de vie : ce serait sans aucun doute une énorme motivation pour construire rapidement des interféromètres de plusieurs kilomètres de diamètre pour voir ces planètes en détail, on pourrait même les cartographier.
« Les dix prochaines années vont être extraordinaires pour l’astronomie »
C’est notamment ce sur quoi on travaille avec le projet ELF (ExoLife Finder), spécialement dédié à la cartographie des exoplanètes via l’étude de leurs variations lumineuses. On pourrait imaginer à terme voir les continents, les déserts et les océans…
Le télescope spatial TESS de la Nasa va déjà nous permettre de défricher le terrain. Il sera rejoint dans quelques années par l’observatoire PLATO puis le télescope spatial ARIEL, de l’ESA, qui pourront faire les premières études, analyser l’atmosphère des exoplanètes. Déjà, grâce au satellite Kepler, on sait que chaque étoile compte en moyenne deux exoplanètes, c’est énorme. Dont 10 à 15 % seraient dans la zone habitable, c’est-à-dire susceptible d’avoir de l’eau liquide en surface. Les dix prochaines années vont être extraordinaires pour l’astronomie, je suis hyper optimiste. On risque d’avoir tellement de surprises qu’on va devoir se rapprocher rapidement des biologistes.
Vous rappeliez pourtant tout à l’heure que les conditions favorables de la Terre semblaient être assez uniques…
On ne saura statistiquement à quel point nous sommes uniques que quand nous aurons pu analyser l’atmosphère de nombreuses exoplanètes. Mais on peut aussi imaginer une forme de vie différente, qui se serait développée dans un environnement complètement différent de l’environnement terrestre. L’océan souterrain d’Europe, une lune de Jupiter, est par exemple soupçonné d’être habitable, tout comme la haute atmosphère de Vénus où l’on trouve de l’eau liquide… Détecter une autre civilisation est l’objectif ultime. Mais, à titre personnel, si j’arrive à transmettre une image d’un « autre point bleu » et que je prends ma retraite le lendemain, je serais déjà comblé !
Vous participez aussi au sein de la start-up Unistellar au développement d’un télescope pour amateurs, eVscope, qui permet aux passionnés d’observer pour la première fois des nébuleuses et galaxies en quelques secondes. Les astronomes amateurs ont leur place aujourd’hui dans la recherche d’exoplanètes ?
Tout à fait. Avec eVscope, il est possible de faire l’observation du transit d’une exoplanète. On ne voit pas directement la planète, juste son ombre, mais en combinant plusieurs résultats de télescopes on pourra déterminer avec précision son orbite. En demandant aux gens de faire telle ou telle observation, combinant 200 ou 1 000 télescopes, on pourra même voir des lunes ou des anneaux. L’univers est tellement vaste que les télescopes de la Nasa sont loin de pouvoir tout voir. C’est tout l’intérêt de la science participative, il faut que chacun devienne un astronome citoyen.
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Détecter une autre civilisation se heurte au fameux paradoxe de Fermi. L’absence de contact ou du moindre signal clair malgré les milliards de systèmes planétaires et d’années d’évolution possibles ne sont-ils pas déjà une preuve de leur non-existence ?
Je crois que le paradoxe de Fermi est aujourd’hui dépassé. C’est une vieille hypothèse et une vision de l’univers qui est une extrapolation du monde bipolaire des années 1960. On imagine alors qu’on va conquérir l’espace comme on a conquis la Lune, se balader dans la galaxie et y croiser d’autres civilisations. Mais, si on maîtrise un jour le voyage spatial sur de telles distances, ça ne ressemblera sûrement pas à Star Trek ! Ce sera probablement une forme de voyage qui nous est invisible aujourd’hui. Pour voyager extrêmement rapidement, il faudra peut-être un jour transférer une conscience humaine dans une machine minuscule, un cube de 2 cm de côté par exemple. L’univers est peut-être plein de ces espèces très avancées mais invisibles pour nous…
Mais ces civilisations avancées seraient tout de même susceptibles d’être passées par notre niveau de développement technologique. N’avoir jamais capté aucun message radio n’est-il pas un peu décourageant ?
Mais l’univers est tellement vaste ! Dire qu’il n’y a pas de vie extraterrestre parce qu’on n’a trouvé aucun signal, c’est comme puiser un verre d’eau dans la mer et en déduire qu’il n’y a pas de vie dans l’océan. On vient à peine de commencer à explorer. Et si l’on regarde le cas de la Terre, notre période d’émission d’ondes radio aura été très courte. On développe des fibres optiques, peut-être bientôt des technologies quantiques, etc. En termes d’ondes radios, notre planète sera bientôt invisible et n’aura été bruyante peut-être que durant un siècle. C’est en réalité très naïf d’essayer de capter ce genre de signaux, c’est cette vision anthropocentrique des années 1960. Maintenant, à l’Institut SETI, on commence à essayer de détecter des signaux laser, des flashs lumineux provenant d’autres civilisations.
« S’il existe une civilisation légèrement plus avancée que la nôtre, elle sait déjà qu’on est là »
Une autre hypothèse est celle de la « forêt sombre », pour reprendre l’expression de l’auteur de science-fiction Liu Cixin. L’univers serait silencieux car rempli de civilisations belliqueuses et discrètes, cachées chacune derrière leur « arbre ». Dans ce cas, notre acharnement à envoyer des signaux à d’éventuels extra-terrestres ferait de nous des cibles en puissance…
Là encore, ça me semble être une vision très marquée culturellement de l’univers, où chacun serait là pour détruire les autres. Je ne partage pas cette vision. S’inquiéter de nos émissions constantes de signaux radio vers l’espace ne me semble pas non plus pertinent. Dans 200 ans – si on ne fout pas la planète en l’air d’ici là – on aura sans doute toute la technologie nécessaire pour voir précisément les exoplanètes, sans avoir besoin d’attendre de capter des signaux radios. S’il existe une civilisation légèrement plus avancée que la nôtre, elle sait déjà qu’on est là, et elle n’a pas besoin de capter nos signaux radios pour ça. Le simple fait que nous respirions ou que nous augmentions le CO2 dans l’atmosphère sont par exemple des signaux suffisants.
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Allen Telescope Array, en Californie. Un radiotélescope interféromètre, utilisé par le SETI pour détecter des signaux extraterrestres. (© Shutterstock)
Encore une théorie : certains comme Robin Hanson évoque la possibilité d’un « grand filtre ». Aucune civilisation spatiale n’existerait car une série de barrières provoqueraient systématiquement la chute de ces civilisations avant qu’elles ne puissent coloniser le cosmos. Changement climatique, guerre nucléaire, impact de météorite… Ce ne sont pas les causes d’un effondrement qui manquent, ne serait-ce que sur Terre.
J’ai aussi une théorie sur ce grand filtre, mais qui est moins catastrophiste. Il est évident que notre intelligence biologique et technologique n’est pas dans un état stable mais c’est un clignement d’œil dans l’évolution d’une espèce. Il y a donc deux chemins d’évolution possibles. Soit nous allons fusionner avec les machines, nous débarrasser de nos besoins biologiques, aller peut-être par exemple vers des cubes de consciences de 2 cm3 dont je vous parlais, ou quelque chose d’équivalent qui expliquerait que les civilisations avancées nous sont invisibles.
Soit nous allons évoluer mais d’une façon biologique, avec CRISPR-Cas 9 et ce genre de technologies, pour que nos besoins ne soient plus incompatibles avec la Terre. Nous pourrions par exemple devenir des hommes dauphins, capables d’être heureux dans l’océan sans avoir plus besoin d’exploiter des ressources pour développer des technologies de confort. Et ça expliquerait à nouveau que nous devenions invisibles dans l’univers. Dans tous les cas, il n’est pas normal qu’une espèce intelligente ait besoin de modifier le climat et piller les ressources pour vivre, c’est une aberration écologique. On va s’en apercevoir, et je pense qu’on va prendre un de ces deux chemins avant de s’auto-détruire.
Et si l’on finit pas détecter une civilisation alien ou l’un de leurs messages, que va-t-il se passer ensuite ?
L’étape d’après serait de leur envoyer nous-mêmes un signal mais personne n’est d’accord sur quoi dire ou faire. Il est probable qu’un État ou même une initiative privée finisse par envoyer un signal sans demander leur avis aux autres. Il suffit de construire une grande antenne en métal, ce n’est pas hors de portée. J’espère simplement que ce message ne sera pas menaçant…
L’un des grands problèmes de notre civilisation, c’est d’être seul. Nous sommes comme des adolescents ou des enfants, qui ne savent pas encore où ils vont. Un adolescent pense qu’il est immortel, qu’il n’a pas de limite, et ça se termine parfois très mal. Ce qu’il nous manque, c’est un grand frère qui nous pose des limites, nous parle de ses propres échecs et problèmes. Nous avons besoin de ce point de référence qui puisse nous conseiller et nous aider. Derrière la question « sommes-nous seuls dans l’univers ? », il y a en fait cette autre question : « Y a-t-il quelqu’un pour nous aider ? ».
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romainmeynier · 6 years
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Octobre-Novembre.
1) En sortant du travail, l’autre jour, je suis allé rendre une assiette à un libraire, près du Parc Monceau. Une belle assiette sur laquelle sont peints des types en cercle autour d’une grande bassine et où il est écrit : le cercle des pommes de terre. J’avais fait le chemin en essayant de ne pas briser l’assiette, mais dix mètres avant d’arriver, mon sac avait heurté un poteau. Je savais que le libraire tenait à cette assiette. J’ai donc retardé le moment de lui rendre, et nous avons parlé de bouquins, d’une écrivaine qui avait le cancer, de Christian Oster et du bail de sa librairie. Je sentais bien qu’il s’impatientait, et moi-même je ne devais pas traîner : j’ai sorti l’assiette, qui heureusement n’avait rien, puis, comme ma tension était retombée, je lui ai encore parlé de deux ou trois autres choses, pour profiter d’un instant de conversation serein. C’est en rejoignant le métro que ça a eu lieu : traversant la rue (n’importe comment, comme d’habitude, en diagonale, à mi-distance de deux passages piétons), j’avisai un mec adossé contre un mur qui me faisait face, un mec au téléphone, portant un gros sweat à capuche et dont la tête me disait quelque chose. À cinq mètres, je le reconnus : c’était Lorànt Deutsch. Dans le métro, je pianotai sur mon téléphone à Elise : « J’ai vu Lorànt Deutsch ! », juste avant qu’une femme se lève et que je prenne sa place. Je passais le trajet à lire, confortablement installé (quelques jours plus tard, je croisais un ami en soirée, qui m’avoua m’avoir vu dans le métro, un soir de la semaine, mais s’était refusé à me dire bonjour tant j’avais le nez enfoui dans mon livre, de peur de me déranger. Je n’ai pas su comment le prendre : j’étais flatté de paraître lecteur si assidu, mais je me suis dit : et s’il s’était plutôt octroyé la liberté de ne pas devoir me parler ? Ce que je peux comprendre,* d’autant qu’hors soirées, je ne suis parfois pas le plus bavard ni le plus distrayant.) Mais là n’est pas le propos. Arrivé chez moi, et alors que je zonais sur Twitter, je suis tombé comme par hasard sur une photo dudit Lorànt Deutsch – qui était alors au centre d’une énième et vaseuse polémique dont l’inintérêt m’échappe – et en une seconde, tout s’est éclairci : ce n’était pas lui que j’avais cru croiser, non, du tout : l’homme que j’avais vu au téléphone et avec qui j’avais échangé un regard bref, c’était Nekfeu, le rappeur. J’en étais sûr, à présent. Je passerai la semaine suivante à raconter cette histoire et à vérifier la ressemblance auprès de tous mes amis. Le verdict est tombé, placide : impossible de mélanger les deux bonhommes. Qu’on me le permette, je suis toujours convaincu qu’une seule et même personne a écrit Métronome et Avant tu riais.
* Je suis tombé il n’y a pas si longtemps, un matin – métro bondé et silencieux –, sur une connaissance. Je lisais, évidemment, quand je l’ai aperçu s’assoir sur un banc en face de moi. Je l’ai salué en souriant, certain qu’il allait penser la même chose que moi, “tiens, ça fait plaisir de se revoir, mais ce n’est ni le moment ni l’endroit pour se raconter nos vies” : tu parles, il s’est levé promptement pour me saluer, suite à quoi je n’ai pas eu d’autre choix que de le suivre, et je me suis retrouvé debout, mal accroché, à devoir marmonner des réponses à ses multiples questions posées sans gêne, à voix claire (« Et alors, ton livre, ça marche ? T’en as vendu combien ? Tu vis toujours à côté du Père Lachaise ?? ») – l’idée même du purgatoire.
2) Au fond d’un bistrot, rue Lafayette, j’attendais Philippe Jaenada en apprenant sur YouTube les règles de la Scopa, célèbre jeu de cartes italien. Je prenais des notes sur une pile de feuilles volantes (j’ai définitivement laissé tombé les carnets, je me sens mieux sur ces bouts de papiers volatiles et symboliquement vides). Le patron venait de me servir un deuxième verre de vin blanc quand Philippe a débarqué. Il m’a vu avec mon tas de feuilles et de verres, il m’a dit “Nannn, oh l’artiste !” avant de me faire la bise, et j’ai eu un peu honte d’avoir été ainsi trouvé reclus au fond d’un bar, à griffonner des effluves de roman. À vrai dire, à cet instant, tout une gamme de plaisirs liés à l’idée du travail d’artiste en bar s’est effrité. S’est renvoyée à moi l’image du mec seul, sur une table collante isolée, du poète en marge grattant sa plume des années 30 sur une table de Montparnasse pour finir son mois  – c’était faux, pourtant, nous étions en plein Xe arrondissement, je ne me faisais pas remarquer à murmurer des vers à mi-voix, j’étais sur Youtube, non de Dieu, l’alibi du millennial par excellence –, et j’entassai vite fait mes feuillets, de toute façon il faisait beau et je n’avais rien à faire là, à l’intérieur, en espace non-fumeur. Nous sommes sortis nous asseoir. J’étais heureux de voir Philippe, avec qui j’avais bu du calvados à Pont-l’Évêque quelques semaines plus tôt **. Il me parlait de mon livre en aspirant des nuages de fumée (« tout de même, Revoir Marceau, comme titre, enfin, pfff. ») J’avais mille questions à lui poser (on ne boit pas un verre avec un de ses écrivains favoris tous les soirs), mais à 21h30, l’alarme de mon téléphone a sonnée (c’est l’heure de l’infanticide), et il m’a dit : je rentre. Je me doutais bien qu’il ne s’était pas offusqué que j’eusse enregistré un rappel pour la pilule d’Elise (on est deux à baiser, il sait ces choses), et d’ailleurs d’autres, dans le bar, d’autres qu’il connaissait bien, lui ont fait remarqué qu’il était l’heure : il s’est enfuit comme une cavalcade. Je me suis réjoui de cette horlogerie romanesque devant un quatrième verre en discutant avec un poète qui me disait être incapable d’écrire des romans, moi lui confiant ne pouvoir être satisfait de mes poèmes, puis je suis rentré. À la maison, Elise m’attendait avec une bouteille de vin blanc (on a beau passer une soirée avec un grand écrivain, il y a de ces femmes, tout de même).
** Je lui avais envoyé mon livre à sa sortie, début octobre 2017. Je l’avais rencontré à la librairie de Paris, pour le lancement du sien, puis à la Maison de la Poésie, dans l’année, où je l’avais relancé sur le mien (qu’on n’aille pas croire que l’écriture est un jeu d’ermites : on écrit, on écrit, puis vient le match de ping-pong). À Pont-l’Évêque, alors que je fumais une cigarette à l’extérieur du salon, il m’a rejoint. Il a sorti une Camel, l’a allumée, a aspiré une bouffée et il m’a dit cette phrase que je n’oublierai jamais : « Je viens de prendre une décision (ffffff…), le prochain livre que je lis, c’est le tien. ». Quelques jours plus tard, il m’écrira à ce sujet le plus beau mail que je ne recevrai jamais.
3) Je ne saurais que trop conseiller la lecture des livres de Jean-Paul Dubois – que j’ai découvert sur les conseils du talentueux Florent Oiseau : Tous les matins je me lève, Le cas Sneijder, La succession. J’y ai trouvé un équilibre formidable entre les auteurs de la beat generation, dont je me suis toujours méfié, et les auteurs plus intimistes de Minuit dont je commence peu à peu, mine de rien, à m’éloigner. Plus globalement, je me demande ce qu’est le goût littéraire, et comment il est forgé : à s’intéresser quotidiennement aux sorties de livres et aux auteurs, aux maisons actives sur les réseaux, on finit par en savoir davantage sur les écrivains que sur leurs œuvres ; on découvre leurs vies, leurs travers, leurs quotidiens (comme ici, d’ailleurs), leurs gueules en filtres Instagram, ou pires, sans filtre du tout (on en aime un, ce qu’on voit de ses stories rajoute à son bagou ; à l’inverse, on entend cet auteur qu’on lit sans relâche parler sur une chaîne YouTube, on en est dégoûté ; il ne faudrait jamais connaître les auteurs). Après tant d’années à lire et à conseiller certains styles d’écritures, je me demande si les bons vieux polars que j’ai tant réduit en seconde zone ne seraient pas, du moins sur ma table de nuit, à reconsidérer comme une meilleure base de lecture ***.
*** Il y a plus d’un an, à Montréal, une amie auteur me parlait d’un logiciel sur lequel elle rédigeait son roman. Par onglets, comme dans un navigateur mail ou web, elle pouvait gérer ses différents chapitres, détails de personnages, de lieux. Moi qui écrivais un livre d’une traite, sur un même document Word, avec une voix unique et sans grande construction, j’avisais cela comme un outil assez pompeux, utile à ceux dont l’histoire foisonnante prenait le pas sur la qualité littéraire. Même si je sais encore aujourd’hui que la science-fiction et l’heroic fantasy sont des genres qui m’intéressent moins que l’époustouflante écriture d’un quotidien banal, j’ai pris conscience que l’écriture blanche, comme on l’appelle, et qui concerne 99% de la rentrée et des prix littéraires, et que je me force encore à lire pour suivre, représente une part faible de ce que je cherche quand je me plonge dans un livre, que ce soit dans le métro ou le soir, dans mon lit, à savoir : le grand tressaillement des artères.
4) Enfin, je rechigne toujours à aller voir un psy, à lire par cela que j’attends toujours d’être au bord des choses pour intervenir. L’histoire personnelle et ses répercussions me rappellent pourtant que les kilomètres qui me séparaient il y a peu de ce besoin se réduisent aujourd’hui à quelques dizaines de mètres. Je suis de plus en plus convaincu que chacun devrait y faire face parvenu à la trentaine, comme un check-up de routine (encore faut-il tomber sur le bon interprète). Je tâche de me rappeler chaque jour mon plus grand défaut (mais, j’ose à le croire, ma plus forte qualité) : l’envie romanesque de l’existence. Je sais l’absurdité et la vanité de se croire maître de ses idéaux – et, preuve que ne je vais pas au bout de ce projet : je suis incapable de me cantonner à un choix politique, militant ou générique – mais plus le temps passe, plus je me connais, et plus ce qu’on nommait en classe de seconde le projet de vie se mute en une réalité indéniable dont on choisit de moins en moins les facteurs et les causes. J’ai la chance de vivre avec une femme ouverte à toute forme de vie, du moins que cela la comprenne elle et que ça me comprenne moi.
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