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Le mal de nos héroïnes des temps modernes
Dimanche pluvieux en confinement, le moment parfait pour se plonger dans ses vieux livres, ou comme moi, ses sĂ©ries prĂ©fĂ©rĂ©es.Â
On aime souvent les hĂ©roĂŻnes auxquelles on s’identifie. Dans mon cas Eleonore, de The Royals.Â
Elle, c’est la princesse d’Angleterre.Â
Moi, pas vraiment.Â
Mais d’autres points nous unissent. Hormis sa passion pour les fringues, les yeux charbonneux, le rock, et les soirĂ©es.Â
Le bruit.Â
Oui, ça se rĂ©sume en un mot, et c’est celui-lĂ .Â
Elle est fracassante de bruit.
Dans sa garde robe, dans ses actions.Â
On admire son Ă©nergie, son charisme, son style, sa confiance en elle, son courage, ses aventures (nombreuses).
Mais ce que les gens ne voient pas, c’est que ce bruit, c’est la seule chose qui l’empĂŞche de se retrouver seule avec elle-mĂŞme.Â
Elle abuse de tout et surtout de ce qui lui permet de s’évader de sa prison.
Elle n’a pas confiance en elle, mais elle a appris Ă faire semblant- Ă faire croire Ă tous les autres, qu’elle Ă©tait indestructible, intouchable, imprenable.Â
Parce que seuls les forts survivent.Â
Alors quand elle est seule, qu’elle pense Ă ceux qu’elle a laissĂ© approcher, laissĂ© voir ce qu’il y’avait vraiment derrière les paillettes, l’humour, les frasques, ceux Ă qui elle a donnĂ© son coeur et qui l’ont toujours laissĂ© tomber- ce qui lui fait vraiment mal, elle s’auto-dĂ©truit.Â
Ce poids, je le partage, comme nombreux d’entre vous, certainement.Â
Cette peur, de ne pas ĂŞtre digne d’amour, la seule chose qui vaille la peine de vivre.Â
Dans mon cas, générée par des années de solitude, à se faire rabaissée par ceux qui étaient censés me protéger. Un conditionnement, qui m’a fait brisé le coeur de deux personnes, que j’ai pourtant profondément aimé.
Je ne savais pas ĂŞtre “heureuse”, “aimĂ©e”.Â
On ne m’avait jamais appris, montrĂ©.Â
Je prenais la fuite, jusqu’à ce qu’il me rattrape. Se batte. Me montre jour après jour qu’il n’était pas mon père, que j’avais de la valeur. Que lui, Ă©tait lĂ pour me protĂ©ger. Les plus belles annĂ©es de ma vie.Â
Mais j’étais jeune, stupide, dĂ©boussolĂ©e, j’avais cette rage en moi qui me faisait tout casser - et j’ai rompu bien des promesses, en particulier celles que je lui avais faite Ă lui.Â
C’était quelqu’un de merveilleux, éperdument amoureux, et j’ai tout gâché.
Puis cet autre, qui m’a fait basculĂ©. Lui, j’aurais prĂ©fĂ©rĂ© ne jamais le rencontrer. Il m’a pris ce qu’il me restait de confiance. Asservi Ă la peur primaire de lutter pour sa survie.Â
Alors, il n’y avait plus que le bruit. Le bruit des soirĂ©es, du glamour de cette image, des mauvaises frĂ©quentations, des mauvaises dĂ©cisions.Â
Le silence Ă©tait insoutenable. Il me laissait seule avec mes pensĂ©es, une plus que les autres: celle que j’étais responsable d’absolument tout ce qui m’était arrivĂ©.Â
Du manque de dĂ©monstration de mes parents, de l’overdose, des coeurs brisĂ©s des seuls ĂŞtres qui avaient voulu me protĂ©ger, des agressions de celui que je n’avais pas assez rassurĂ©, qui avait simplement peur de me perdre, du fait que celui que j’aime toujours aujourd’hui- ce dernier ex- ne se soit jamais battu pour me retenir, pour me garder.Â
 Je sais bien que non, comme vous devez le savoir aussi, on est pas toujours responsable de tout. Les choses arrivent d’une certaine manière, pour une certaine raison.Â
Chacun mĂ©rite d’être aimĂ©, personne n’est parfait.Â
Je suppose que tout vient Ă point Ă qui sait attendre, espĂ©rer, cet autre qui prouvera mĂ©riter votre confiance, et vous mĂ©riter vous.Â
Vous en valez la peine, tous.Â
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Guess what we have in common?
Quel est le point commun entre le Coronavirus, et quitter quelqu’un qu’on aime sincèrement?
Au premier abord on peut se le demander.Â
Pourtant tous trois ont les mĂŞmes symptĂ´mes.Â
Ils touchent nos organes vitaux et nous font vivre des moments difficiles.
Poumons: Il devient difficile de respirer. Le virus, infecte nos poumons et peut les remplir de liquide, voire causer une embolie- le moindre effort nous met par terre et on sent lĂ bien notre vulnĂ©rabilitĂ©. Se sĂ©parer de quelqu’un qu’on sait toxique mais qu’on aime malgrĂ© tout du plus profond de ses tripes, ça nous coupe tout simplement le souffle. Comme si on t’avait coupĂ© l’arrivĂ©e d’oxygène en pleine plongĂ©e sous-marine. Paniquant. Jusqu’à ce qu’on se rappelle les exercices de respiration qui nous feront retrouver notre calme.Â
Coeur: Alors forcĂ©ment, si on a du mal Ă respirer, on a tendance Ă s’agiter et notre rythme cardiaque s’accĂ©lère. Richard, mon prof de plongĂ©e cet hiver Ă Bali, m’a bien montrĂ©e que tout Ă©tait reliĂ©- plus on maintient une frĂ©quence lente et stable, moins on a besoin d’air, si au contraire on s’agite on en consomme deux fois plus. MĂŞme principe ici. Le virus peut provoquer des myocardites, Ă savoir des inflammations du muscle cardiaque. Autrement dit, Ă tout instant il peut causer un AVC. Stopper net le battement de cet organe vital. Plus sĂ»r qu’une balle. Se rĂ©soudre Ă tirer un trait sur quelqu’un qui a Ă©tĂ© aussi proche de vous, en qui vous avez tout confiance et que vous aimez Ă ce point, ça revient Ă s’arracher le coeur Ă mains nues. Ca me rappelle un peu le personnage de Davy Jones dans Pirates des CaraĂŻbes 3, qui après s’être fait trahir par sa bien-aimĂ©e, avait arrachĂ© son coeur pour le conserver dans un coffre. On tire un peu loin la mĂ©taphore, mais l’effet est lĂ .Â
Système gastrique: Le virus atteint souvent (c’est mon cas) tout le système digestif, provocant douleurs et infections. Basiquement, je m’imagine quelqu’un serrer mes entrailles dans sa main. Le ventre est nouĂ©, la barre Ă l’estomac pressante, version je viens de me faire tabasser Ă grands coups de pieds dans l’abdomen- ça nous en couperait presque la respiration. A cela s’ajoutent crampes et nausĂ©es. Bref, on adore. Et si j’écoute Shallow, de Lady Gaga, chanson phare du blockbuster “A Star Is Born”, dernier film que j’ai vu en Ă©tant avec lui, et que je me reconnecte avec mes sentiments, l’effet est similaire. A la diffĂ©rence que ce n’est pas permanent, mais plus violent en revanche. Ca me plie en deux, et toutes choses qu’on ne se dira plus jamais, nos promesses perdues, remplissent mes yeux de larmes.Â
Etat gĂ©nĂ©ral: une lĂ©gère fièvre, des frissons, une sensation de chaud/froid qui peut en 15 minutes nous faire passer de l’Arctique aux Tropiques - on se sent Ă©puisĂ©s, toute la journĂ©e. J’ai compris que ça n’allait pas quand en me levant je n’ai pas rĂ©ussi Ă me concentrer suffisamment pour Ă©crire un mail, la tĂŞte qui tournait, comme si chaque effort pour aligner mes neurones et me mettre au travail me coĂ»tait toute mon Ă©nergie, Ă deux doigts de plonger mon corps en rupture de courant. La sonnette d’alarme. Le lendemain, j’ai dormi jusqu’à 15h et mĂŞme en lendemain de soirĂ©e, ça ne m’était pas arrivĂ© depuis des annĂ©es. Totalement KO. Ce qui n’arrange pas le moral en Ă©tant dĂ©jĂ confinĂ©s depuis un moment. Les activitĂ©s se rĂ©duisent encore un peu plus: se lever, se doucher, cuisiner, regarder des sĂ©ries, lire un peu, dormir. Quand on “rompt” avec une personne qui nous est chère, peu importe la relation, ce sentiment d’abattement est similaire. On perd le goĂ»t des choses, plus rien n’a de saveur, on se sent vides.Â
Preuve que le scientifique et le psychologique peuvent tous deux affecter notre système central.
Et l’on ne peut qu’espérer remporter petit à petit du terrain sur ce champs de batailles, demain, puis tous les jours suivants.
Take Care
Marie
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Give her love and she’ll do just about anything
Une fille, peu importe laquelle, avec la bonne dose de “daddy issues” sera au choix votre pire cauchemar ou une proie facile.
Avec le temps je constate que dans mon cercle d’amies proches, assez restreint, un point commun nous unit: des pères aux abonnĂ©s absents, ou Ă la fibre paternelle limitĂ©e.Â
Des pères de qui on a longtemps cherchĂ© l’amour, le respect, l’estime, qu’on a combattu, souvent et violemment.Â
Bref, des pères qui n’ont pas assurĂ©.Â
Et cette souffrance nous a toutes à un moment donné fait rechercher des hommes avec des traits communs: inaccessibles, menteurs, violents, indifférents, bref toxiques.
Pressez les bons boutons et la femme la plus puissante de la Terre vous suivra jusqu’au bout du Monde.Â
Lui donner un peu d’amour pour lui reprendre tout de suite après, la faire s’investir, travailler dur, pour vous avoir et vous garder, en la faisant douter, tout en gardant votre côté “exceptionnel” vous la rendra spontanément vulnérable et docile. Prête à se battre pour vous.
L’illusion de lui faire penser qu’elle doit vous “mĂ©riter”, vous donne le pouvoir.Â
Ces schĂ©mas sont durs Ă briser, si faciles Ă rĂ©pĂ©ter.Â
Le bonheur d’être heureux à deux m’effraie.
Inconsciemment je choisis toujours le bad boy, l’écorchĂ©, celui qui va me torturer et me faire le protĂ©ger - prĂ©fĂ©rer l’action Ă l’attente.Â
Peut-être que j’ai peur d’abandonner mes rêves, m’enterrer dans une vie ennuyeuse, et me réveiller dans 20 ans en regrettant ma jeunesse.
J’ai peur de baisser ma garde, m’autoriser Ă avoir besoin de quelqu’un, l’aimer et le dĂ©sirer Ă tel point que chaque chanson d’amour prendra un sens, que le soleil brillera plus fort, et que cette adrĂ©naline fera de moi une incurable junkie.Â
Ma doctrine a toujours Ă©tĂ©: “Mieux vaut ĂŞtre seule que mal accompagnĂ©e”.Â
Sauf que quand on a Ă©rigĂ© des murs de pierre, comme moi, autour de sa fragilitĂ©, de sa vulnĂ©rabilitĂ©, on est attirĂ©es que par les mauvaises personnes.Â
Les pervers narcissiques, les handicapés chroniques.
Non pas pour nous accompagner, non, notre sentiment n’a pas changĂ©, mais pour venir mettre Ă l’épreuve la soliditĂ© de nos dĂ©fenses.Â
Si notre coeur Ă©tait un pays, ces mauvais choix en serait l’envahisseur, que nous aurions bien naturellement invitĂ©.Â
En d’autres termes, du sabotage.Â
Je suis ma meilleure Ennemie.
Option numĂ©ro deux: les fuckboys de qui on connait la couleur, et ne nous plaisent que pour le physique avantageux et les aptitudes Ă©levĂ©es Ă nous donner satisfaction pour des besoins plus que primaires.Â
Chacun ses goûts, dans mon cas, je les aime grands, aux larges épaules, aux muscles bien dessinés, aux abdominaux parfaits, et à la virilité prononcée.
Souvent en couple, jamais fidèles, mais extrêmement sensuels.
Le genre prof de Crossfit, mannequin pour sous-vĂŞtements, ou encore joueur de hockey.Â
Bref, le genre que tu appelles pour venir te câliner, en te rĂ©confortant dans l’idĂ©e qu’ils ne risquent pas de t’ôter ta libertĂ©, ni te faire aucun mal.Â
Pourtant je le sais, un jour je serai prĂŞte pour cet autre.Â
Je ne sais pas ce qui vous anime, si comme beaucoup c’est le rĂŞve de pouvoir vous poser, trouver quelqu’un de bien, fonder une famille, avoir un chien peut-ĂŞtre... Moi cette vision me donne des cauchemars.Â
Je veux parcourir le Monde, exceller dans mon métier, faire une différence, prendre des risques, pourquoi pas monter ma propre entreprise, cultiver mes racines latines, et tout ce qui m’anime... Les arts, la danse, la mode, cette sophistication si chère à mon coeur. Etre libre et plus vivante que jamais.
Alors si je m’arrĂŞte, si j’accepte de porter les chaĂ®nes d’un amour qui risque de me clouer au sol, ce ne sera que pour quelqu’un d’aussi exceptionnel que mes ambitions.Â
Quelqu’un dont la force, le charme et la patience auront raison de ma fougue.Â
Une âme pure, qui Ă©pousera parfaitement la mienne, Ă©corchĂ©e et dont la bienveillance me fera poser Ă terre le bouclier.Â
Un homme dont je partage les valeurs, et qui me poussera toujours Ă me dĂ©passer, Ă ĂŞtre cette “meilleure” version de moi-mĂŞme.Â
Enfin, quelqu’un, qui aura le pouvoir de me canaliser sans m’emprisonner.Â
De prĂ©fĂ©rence aux ambitions aussi dĂ©veloppĂ©es que les miennes, et Ă la beautĂ© naturelle.Â
En Amour comme aux jeux, pour moi c’est tout ou rien.Â
 En attendant, mes amis s’amusent beaucoup à faire de mes récits une série de TV réalité, chaque épisode mouvementé les tenant en haleine de la prochaine péripétie.
Et pour vous qu’en est-il? L’Amour est-il un objectif ou un cadeau?
A tous les amoureux de l’amour, je vous salue.
Marie
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Santa Dolorosa par Amiral Tattoo (Art Corpus/ Paris)
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The story behind the ink
Cet article s’adresse Ă tous.Â
 Aux non-tatouĂ©s, qui se posent bien des questions sur ce mode de vie, intriguant, attirant, ou bien effrayant selon votre vision et vos Ă -priori.Â
Aux tatoués, qui se reconnaîtront sûrement dans cet article, et qui comme moi ont subi 3000 fois les sempiternelles mêmes questions.
Les vrais hein, ne me parlez pas de Kevin des Marseillais ou de votre copine Sabrina qui “a eu tellement mal à son premier” petit oiseau sur la côte.
Alors on attaque par les classiques!
- “t’as combien de tatouages?”Â
Ça dĂ©pend, tu comptes en parties du corps? En heures? Non parce que y’a un moment oĂą cette question ne se pose que si t’as un pote avec un signe de l’infini Ă l’intĂ©rieur du poignet, ou si tu fais de la TV-rĂ©alitĂ©. Autrement sache-le, t’es juste insupportable et moi j’ai envie de te demander combien t’as de neurones en retour. Deux, visiblement, pour matcher avec ton pote au tattoo nuages/plumes/signes de l’infini. ARRĂŠTEZ DE NOUS DEMANDER.Â
Vraiment, pitiĂ©, ne le faites plus.Â
- “et ça ça veut dire quoi lĂ ?”Â
Je ne sais pas, je vais te laisser m’éclairer toi qui as l’air de penser que j’ai envie de raconter ma vie Ă un parfait inconnu dans la rue ou Ă cette soirĂ©e oĂą je t’ai croisĂ© deux minutes. Mention spĂ©ciale aux dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©s qui se croient au marchĂ© et se permettent de te tripoter pour “voir” tes tattoo. Changez rien, vous ĂŞtes brillants.Â
- “t’as pas peur de regretter ou que ce soit moche Ă 60 ans?”Â
Non. Parce que la plupart du temps je les rĂ©flĂ©chis, bien, longtemps, comme il faut, j’en parle Ă mon tatoueur et il me pond un projet qui me corresponde au poil. Qu’ils aient une signification profonde ou soient plus dĂ©coratifs, un tatouage c’est un engagement et une pièce de plus au puzzle de notre vie.Â
On peut recouvrir, moderniser, mais on ne va pas se faire faire quelque chose d’identique à Brandon, star de TV-réalité (oui vous aurez compris que cette partie de la population m’agace tout particulièrement) pour être “cool”.
L’encre pour nous c’est sacrĂ©.Â
Et quoi qu’il en soit tu penses que toi tu seras épargné à la retraite? Faux.
On sera tous flétris, la différence entre toi et moi, c’est que mon histoire je la porte sur ma peau, et elle m’est propre.
- “ça doit faire mal non?”
Je te garantis que passer de 4 à 6h à se faire piquer, peu importe la zone, oui, ça fait mal. Mais c’est un petit prix à payer pour arborer ton identité, ton art, à vie.
A l’origine, le tatouage Ă©tait un art rĂ©servĂ© aux guerriers.Â
Qu’ils soient Vikings, SamouraĂŻs, ou de simples chasseurs, il prend son origine Ă la prĂ©histoire pour identifier un membre d’une tribu de combattants.Â
Il doit se mĂ©riter, la douleur s’endurer.Â
VĂ©ritable rite de passage pour certains.
Pour ceux qui comme moi ont dĂ©vorĂ© la sĂ©rie “Sons of Anarchy”, vous noterez leur tatouage commun, cette grande faucheuse, qu’ils se crament Ă coup de chalumeau si un membre a le malheur de se faire expluser du club.Â
On est donc sur un mouvement qui remonte Ă la naissance mĂŞme de l’HumanitĂ©, et qui continue pourtant bien Ă se dĂ©velopper tous les ans avec de nouveaux courants, plutĂ´t pas mal non?Â
- “ mais il te reste encore de la place? tu vas continuer?”
Phrase fĂ©tiche des oncles et tantes au repas du Dimanche midi.Â
Juste après le “alors, toujours cĂ©libataire?”.Â
Oui, il en reste toujours, Ă moins que vous ne soyez dĂ©jĂ au stade de “Zombie Boy” et ayez totalement basculĂ©.Â
Et oui tata, toujours cĂ©lib - mais c’est mieux que d’être mal accompagnĂ©e.Â
En amour comme en tattoo, tout dĂ©pend de votre philosophie.Â
Personnellement, hormis un petit cĹ“ur sur le haut de la joue, j’ai dĂ©cidĂ© de m’arrĂŞter au cou et aux chevilles, et je ne remplirai pas pour remplir.Â
Chaque pièce est l’expression de ma personnalitĂ©, de mes valeurs, de mon histoire, Ă un moment donnĂ©.Â
Beaucoup prĂ©fèrent s’arrĂŞter aux poignets et aux Ă©paules, pour pouvoir porter une chemise sans afficher son encre, ce que je comprends parfaitement.Â
Moi, j’ai dĂ©cidĂ© de ne pas cacher qui j’étais. Que ce soit aux yeux de mes parents, de ma banquière ou de mon boss.Â
- “ et pour le boulot c’est pas gĂŞnant?”Â
Tout dépend de ta filière. Le médical, les fonctions ventes/finances/ IT/ sciences politiques sont encore très hermétiques à tout ce qui sort d’un cheveu de leur précieux moule. Mais les temps changent, et c’est encourageant.
Après tout il n’y a pas si longtemps, on n’acceptait ni les femmes ni les noirs Ă des postes Ă responsabilitĂ©, Ă des postes tout court d’ailleurs.Â
C’est exactement pareil.
La libertĂ© s’arrĂŞte lĂ oĂą commence celle des autres. Si mon encre ne t’offense pas (les redneck ça c’est pour vous), alors pourquoi serait-elle un problème?Â
Pour avoir eu la conversation pas plus tard que cette après-midi avec mon crush, brillant entrepreneur et novice en matière de tatouages, qui après que je lui ai racontĂ© que j’avais passĂ© ma journĂ©e d’hier Ă faire passer des entretiens Ă des commerciaux potentiels m’a rĂ©pondu “ tiens je ne pensais pas que tu avais fait de la vente”...Â
Eh bien si, des annĂ©es en fait, sur le terrain en tant que chef de secteur pour un grand groupe de bières (ça a l’air rock’n’roll comme ça, mais j’étais 1/ la seule femme commerciale de mon Ă©quipe de 10, 2/ la seule personne ouvertement tatouĂ©e en France), puis formatrice, chef de projet, pour finalement Ă©voluer dans l’IT en tant que Business Manager avec dans mon Ă©quipe 45 consultants, des clients comme Orange ou SFR, et un P&L de près de 2 millions € de CA, formatrice de nouveau, et aujourdhui directrice d’une petite mais non moins brillante Ă©quipe de Marketing StratĂ©gique- le tout avant mes 30 ans.Â
Le point commun de toutes ces expĂ©riences?Â
On m’a toujours sous-estimĂ©e/catĂ©gorisĂ©e de par mon sexe, ou mes tatouages.Â
A tort.Â
Forcément, je ne rentrais dans aucun moule. Ce qui effraie. Surtout pour de grands groupes qui s’efforcent de formater tous leurs petits soldats à leur image. J’ai été ce soldat, vaillant, loyal, assoiffé, puis un capitaine, et aujourd’hui un général. La nuance, c’est que je suis restée moi-même tout du long, je n’ai jamais caché qui j’étais ni enchaîné les cadavres pour avancer.
En fait plus on me mettait des bâtons dans les roues (on m’a par exemple dĂ©jĂ renouvelĂ© une pĂ©riode d’essai pour avoir eu les bras dĂ©couverts un après-midi d’étĂ© au bureau), plus je faisais preuve de dĂ©termination Ă sortir du lot pour ouvrir la voie Ă la diffĂ©rence.Â
RĂ©sultat? Bien souvent les meilleures performances, l’intĂ©gration aux programmes d’élites jeunes talents, aux formations Ă l’international et aux promotions.Â
A chaque fois c’était le mĂŞme schĂ©ma: on m’appelait “la tatouĂ©e” en arrivant, me montrait du doigt, “la tueuse” d’un signe de tĂŞte en ressortant.Â
Les prĂ©jugĂ©s sont tenaces, surtout quand on est “l’outsider”, catĂ©gorisĂ©(e) d’emblĂ©e instable ou dĂ©rangĂ©(e).Â
Toutefois rien qu’on ne puisse changer avec un peu de dĂ©termination et en restant fidèle Ă ses valeurs.Â
6 mois, c’est en gĂ©nĂ©ral tout ce qu’il me fallait pour leur faire reconsidĂ©rer leur position et m’envisager comme un leader qui leur ferait bousculer leurs habitudes, atteindre leurs objectifs, et contribuerait Ă la montĂ©e en compĂ©tences de toute l’équipe. Eh oui, mes techniques je ne me contentais pas de les crĂ©er et de les utiliser, je les peaufinais en analysant le terrain, constamment, et surtout je les partageais.Â
C’est ce qui fait la diffĂ©rence entre un talent et un leader.Â
Tout ça pour dire que vous ĂŞtes libres de vous crĂ©er vos propres codes, les structures traditionnelles d’entreprise sont de toute façon vouĂ©es Ă ĂŞtre bousculĂ©es pour Ă©voluer. Soyez l’élĂ©ment positif qui aidera les autres Ă ĂŞtre considĂ©rĂ©s par leurs potentiels plus par leurs physiques.Â
- “ ce serait pas ta façon à toi de te faire du mal?”
Bien au contraire. Tout comme l’écriture ou la danse, cet art c’est ma thérapie, ma façon de m’exprimer. Pas pour que les autres le voient, mais pour que moi je le vois.
Chaque pièce je l’ai payĂ© du prix du sang, voire des larmes pour le dernier en date (le cou). Pour une bonne raison, elles retracent une partie de mon histoire, ma personnalitĂ©, ou de ma vision du Monde.Â
Celle qui serait sĂ»rement la plus emblĂ©matique de ce que j’essaye de vous expliquer, se situe sur mon flanc gauche. Une Santa Dolorosa, vierge Marie typique des Ă©glises du Sud de l’Espagne, d’oĂą je suis originaire. Sa particularitĂ© est qu’elle est toujours reprĂ©sentĂ©e entrain de pleurer, d’endurer en silence. Elle protège les siens et absorbe leur douleur. Symbole ultime de dĂ©votion et d’absolution, mais Ă©galement d’espoir. Elle ne renonce pas, elle se tient debout, elle a foi.Â
Cette pièce date de 2017, la pire annĂ©e de ma vie: plan social dans ma boite, j’apprends que mon copain de l’époque Ă©tait en fait aussi le fiancĂ© d’une autre (tiens-donc), Ă©paule dĂ©boĂ®tĂ©e, et surtout, celle du cancer de ma mère.Â
Elle m’a donc pris 1 an, 3 sĂ©ances de 5 heures, une fortune, mais elle ne me quitte pas et me rappelle tous les jours qu’il faut ĂŞtre fort, que je me suis relevĂ©e, protĂ©gĂ© les miens, et vu la lumière derrière les nuages (toujours pas ceux de Kevin, les vrais nuages).Â
- “tu ne sors qu’avec des mecs tatoués du coup?”
Absolument pas. Et je ne vous dis pas non plus que les personnes ouvertement tatouĂ©es sont plus dignes de confiance que les autres parce qu’elles s’affichent. Je vous dis de ne pas vous fier Ă vos prĂ©jugĂ©s. Repensez Ă Charles Manson et Martin Luther King. Il y’a plus Ă voir d’un livre que sa couverture.Â
Les plus grandes histoires d’amour de ma vie n’avaient pas un tatouage. Bien que je trouve ça attirant sur quelqu’un qui raconte son histoire et ne cherche pas un effet de mode, ce n’est pas et n’a jamais Ă©tĂ© un critère, ni une compĂ©tition.Â
J’ai en revanche un faible pour les sportifs aux abdominaux bien dessinés. Coupable !
- “tu peux me conseiller un bon tatoueur?”
Oui, biensĂ»r. J’en connais de très bons. Mais tu veux faire quoi? Parce qu’un tatoueur n’est pas un imprimeur. Chacun a sa spĂ©cialitĂ©, son style, son empreinte. Et si tu me dis que tu as mal aux dents je ne vais pas t’envoyer chez le gynĂ©cologue... MĂŞme histoire ici.Â
Old school, New school, Abstrait, Bio-mĂ©canique, RĂ©alisme couleur ou noir et blanc, Cartoon, GĂ©omĂ©trique, EvangĂ©lique, Japonais, Dark, Dot, Latino, Ă main levĂ©e ou au tracĂ©, les courants sont diverses, variĂ©s, et demandent souvent des annĂ©es de pratique Ă un tatoueur pour le maĂ®triser.Â
Bien Ă©tudier ce que rĂ©alise l’artiste Ă qui vous souhaitez confier votre peau, et lui laisser un peu de libertĂ© artistique sur le dessin en lui donnant les grandes lignes de votre projet, ça fait donc partie intĂ©grale du jeu. Â
Pour leur santĂ© mentale, respectez-le.Â
J’en profite pour saluer et remercier du fond du coeur mes deux amis et tatoueurs attitrĂ©s :Â
- Rachel Kong (Géométrique/ Bordeaux/ Insta: rachelmkong)
- Mink Bell (Dark/Strasbourg/Insta: mink_bell)
Qui ont toujours su capter mon message et leur donner vie sur ma peau.Â
De vrais artistes, passionnés, conseillés, qui ont chacun trouvé leur spécialité sur un courant précis même si je leur fais souvent dériver lors de nos séances !
Bisous bisous
M.
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Power is quiet
22h un mardi soir, le dernier d’une longue sĂ©rie passĂ©e en confinement.Â
Toute Ă©nergie semble avoir dĂ©sertĂ© mon petit corps, et entre deux frissons je m’interroge... pas sur la possibilitĂ© d’avoir certainement attrapĂ© ce mĂ©chant virus, mon système immunitaire mĂ©ritant de figurer au Guiness Book des records - catĂ©gorie inexistant.Â
Non, celui-lĂ , je ne le crains pas. Tout comme je ne crains pas de mourir demain.Â
Idiot de ma part peut-ĂŞtre, mais j’ai toujours vĂ©cu Ă 200%, et en ayant fait la paix avec moi-mĂŞme je n’ai aucuns regrets - rien que de l’espoir.Â
La seule chose qui m’effraie vraiment, c’est l’Impuissance.Â
Fourbe, mesquine, elle revĂŞt bien des formes et vous prend toujours par surprise.Â
Une Ă©paule violemment douloureuse, 1 an après opĂ©ration, promesse que les acrobaties ne seront pas encore d’actualitĂ©, tandis que les mĂ©dicaments commencent quant Ă eux Ă s’incruster dangereusement dans notre quotidien. En attendant une autre opĂ©ration. Vous profiterez du dĂ©-confinement avant moi les gars. Â
Constante.
Une pub pour le dépistage du cancer du sein, ou un rappel de son smartphone de procéder à un contrôle de sa poitrine, quand on est sujet à risque de par son patrimoine génétique. 1 chance sur 4 pour être exact.
Roulette russe.
Les sueurs froides qui parcourent mon Ă©chine, chaque fois que je me remĂ©more les mains de mon ex psychopathe autour de ma gorge, m’arrachant du sommeil dans la nuit sombre pour me rĂ©veiller en plein cauchemar- sans un souffle- me dĂ©battant de toutes mes forces pour l’opportunitĂ© de respirer le prochain.Â
Celles que j’ai toujours s’il se trouve Ă moins de 100 km de moi.Â
Assassine.Â
Les 2 ans qui ont suivi, incapable de m’endormir Ă cĂ´tĂ© d’un homme, aussi doux soit-il. Ce sentiment que son coeur va Ă©clater Ă force de battre la chamade, pas d’excitation non, mais de terreur. Le corps droit comme un “i”, immobile, attentive Ă chaque mouvement de respiration, aux aguets et prĂŞt Ă bondir.Â
Mon ancienne coloc, et amie d’enfance, avait pris l’habitude de me retrouver dans le salon sous un plaid Ă 4h du matin, les soirs oĂą j’avais voulu “essayer”- encore une fois.Â
Syndrome post-traumatique, parait-il.Â
Les plus courageux, ceux qui avaient voulu s’accrocher, je ne savais pas les aimer. Comment pourrait-on quand on se mure derrière 3 mètres de béton armé?
Impasse.
Alors quand il y’a de cela quelques mois, ma route a recroisĂ© celle de l’un de ces gladiateurs dĂ©couragĂ©s, et qu’il a posĂ© sur moi ce regard Ă©loquent de silence... celui de l’homme qui couve un petit oiseau blessĂ© entre ses mains puissantes et se demande s’il pourra de nouveau voler. Qu’il m’ait enlacĂ©e toute la nuit sans que je n’ai besoin de m’enfuir, j’ai su que j’avais fait du chemin depuis notre dernière rencontre.Â
Battue en dĂ©faite (enfin).Â
Oui, l’impuissance est tout cela pour moi, mais bien plus encore.Â
Elle prend toute sa grandeur au moment oĂą elle cesse de vous toucher, vous, pour s’attaquer Ă vos ĂŞtres chers.Â
Il n’y a pas de pire sentiment que celui-lĂ .Â
Pour ĂŞtre sĂ»re que vous vous souveniez d’elle, Madame vous marque les entrailles au fer rouge.Â
Je n’ai ressenti ça que 3 fois dans ma vie, et son impact m’aurait fait dĂ©placĂ© des montagnes, Ă©crasĂ© des villes, vidĂ© des ocĂ©ans, bref tentĂ© l’impossible.Â
La première, enfant, à l’annonce d’un accident de moto. Celui de mon frère aîné. Déchirement dans ma poitrine. Haîne de l’automobiliste qui l’avait renversé, un désir de vengeance insoutenable. Il s’en est sorti sain et sauf et elle m’a quitté.
La deuxième, lors des attentats de Paris. Mon frère cadet cette fois-ci, se trouvait dans le quartier ciblé des terroristes, injoignable. Tremblement de terre sous mes pieds, suivi très rapidement par une fureur sans nom. Si je n’avais pas été à Toulouse à ce moment-là , terriblement loin de la capitale, je n’aurais pas hésité à me jeter dans la mêlée pour le retrouver, le protéger, prendre les balles à sa place en en cognant quelques un au passage. Il était bloqué dans une rame de métro... et elle m’a de nouveau fait ses adieux.
 La dernière, il y’a 3 ans. A la réception d’un texto de ma mère avec qui j’étais en froid, au mileu d’une séance de Crossfit: “Ma chérie, je sors de chez le spécialiste... J’ai un cancer du sein, j’ai peur, j’ai besoin que tu sois là pour le prochain rendez-vous s’il te plait”. Cette fois pas de haine, pas de colère, qui blâmer? Les cellules n’ont pas de fusils, pas de motifs, pas d’adresse.
Juste une peur atroce de la perdre.Â
Et la conviction que si je lui donne ma force, que je la prĂ©pare Ă la guerre, comme un coach avant que son athlète ne court un marathon, elle remporterait la guerre. La seule qui compte.Â
Laisser l’Impuissance mener la danse? Encore une fois?Â
Certainement pas. Â
Une après-midi au Starbucks du coin Ă plonger dans des recherches de tout ce qui pourrait l’aider, suivie par de nombreuses autres Ă remplir ses placards d’herbes et ingrĂ©dients aux vertues anti-tumĂ©rales, lui apprendre Ă les cuisiner, placarder les recettes partout sur sa cuisine - flambant neuve, faisant jusqu’alors office de figuration et trop heureuse d’enfin se voir utilisĂ©e.Â
Je ne pouvais pas faire grand chose, si ce n’est prier et me battre avec elle, un jour après l’autre sur fond d’une routine salvatrice: rayons/courses/cuisine/film.Â
Maman 1 - Cancer 0
M.
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What if?
Et si je vous disais que tout vous est possible?Â
Que vous êtes seul(e) maître de votre destin?
En cette pĂ©riode de confinement, propice au recentrage sur soi-mĂŞme, j’ai dĂ©couvert les bienfaits de la mĂ©ditation.Â
A raison de 10 minutes par jour, en position tailleur, dos droit, poitrine ouverte, paumes de main tournĂ©es vers le haut sur les genoux, yeux fermĂ©s et musique relaxante en fond sonore.Â
On laisse son esprit vagabonder, libre, puis s’arrĂŞter sur ce qui vous importe vraiment et ce que vous voulez en faire. On le laisse rouvrir les plaies du passĂ©, se dĂ©tacher des situations, prendre de la hauteur et comprendre ce qui nous fera avancer.Â
On visualise notre vision du bonheur, on identifie nos erreurs.Â
On s’accepte, on pardonne, aux autres mais surtout Ă nous-mĂŞme, on trouve la paix intĂ©rieure, et nos actions de demain semblent d’un coup beaucoup plus claires, presque Ă©videntes.Â
Moi qui Ă©tais hermĂ©tique Ă toute forme de travail sur soi en douceur et sĂ©rĂ©nitĂ©, plutĂ´t adepte de sports de combat, ou de dĂ©passement de soi dans la violence, je m’aperçois qu’il s’agissait surtout de tentatives de garder le contrĂ´le en agissant sans rĂ©flĂ©chir, Ă prendre la fuite face aux vraies questions, aux vrais problèmes.Â
Mon Ă©nergie, je ne la canalisais pas, ou pas assez.
Mais aujourd’hui, ça a changĂ©.Â
J’ai changĂ©.Â
Ouvert les yeux.Â
Compris que la vraie puissance demande un temps de recul, d’analyse, de comprĂ©hension “à froid” de ce qui nous arrive, de ce qui nous touche, de ce qui nous motive.Â
Face au calme inhabituel, Ă l’absence de tumulte de ma vie parisienne effrĂ©nĂ©e, les temps sont propices Ă ce genre de rĂ©flexion.Â
Tirer quelque chose de positif de n’importe quelle situation, ça ne dĂ©pend que de vous et de votre attitude. Il est lĂ le vrai contrĂ´le.Â
En ce qui me concerne je rĂ©alise pas mal de choses.Â
En commençant par ce schĂ©ma rĂ©pĂ©titif dans mes relations amoureuses, une attente rapide de tendresse et de protection, tout en fuyant dès que je me sentais vulnĂ©rable ou qu’on m’en donnait trop. Ironique n’est-ce pas?Â
Pas tellement quand on sait ma situation familiale.Â
Plus particulièrement la relation que j’ai avec mon père.Â
Toujours absent, entre deux avions, Ă clore des deals avec le Moyen-Orient, jamais prĂ©occupĂ© par rien d’autre que notre excellence scolaire avec mes frères.Â
Et nous n’étions jamais à la hauteur de ses attentes, démesurées.
Je n’étais pas assez mince, pas assez intĂ©ressĂ©e ou intĂ©ressante sur ses centres d’intĂ©rĂŞt, pas assez brillante, peu importait mon excellente scolaire, mes prouesses sportives, mes ambitions de journalisme international, de couvrir les zones de guerre, faire une diffĂ©rence dans ce Monde parce que j’en aurais eu le pouvoir.Â
Ce qui a biensĂ»r influencer mon comportement et mes relations, tantĂ´t l’arrogance d’un animal dressĂ© dans la comprĂ©hension que s’il n’est pas au-dessus des autres il n’est rien, comme un chien rendu agressif par son maĂ®tre, tantĂ´t submergĂ©e par le dĂ©sespoir de sentir que rien ne sera jamais assez et la dĂ©valuation de soi-mĂŞme qui s’en suit et ont entraĂ®nĂ© bien des maux durant mon adolescence.Â
Des bras tailladĂ©s aux lames de rasoir, parce qu’une douleur physique lĂ©gère valait mieux qu’une douleur morale trop intense, système de dĂ©rivĂ© naturel, Ă l’overdose d’amphĂ©tamine qui devait “m’aider” Ă rĂ©ussir lĂ oĂą je n’étais pas en mesure de le faire.Â
RĂ©ussir Ă exceller, constamment, sans rien lâcher, sans dormir, Ă Ă©tudier plus fort, plus vite.Â
Quelle autre option j’avais? Moi qui cherchais son approbation plus que tout au Monde, et qui avait été élevée dans la certitude que le bien n’était pas seulement l’ennemi du mieux, mais ne valait rien. Que je ne valais rien.
Sinon pourquoi aurait-il toujours été absent et indifférent de tout?
Le concours Ă Sciences-Po, j’avais tout pour le passer, et le rĂ©ussir, sans cette overdose qui m’a tout fait lâchĂ©, violemment. Revu mes ambitions Ă la baisse, pas par choix, mais par peur, de cette pression qui avait faillit prendre ma vie avant qu’elle n’ait commencĂ©.Â
Un regret qui m’avait toujours hantĂ©e, jusqu’à ce que j’ai l’occasion de le faire, et de rĂ©aliser que la voie que j’avais empruntĂ©e Ă©tait toute aussi valable.Â
Je ne couvre peut-être pas de zones de guerre, mais je grandis et aspire à faire grandir ceux qui m’entourent, en leur donnant un cadre positif et bienveillant (à mes équipes, à mes amis, à ma famille) les aider à réaliser leur potentiel et leurs rêves, tout en continuant à développer mes propres facultés. Et c’est déjà pas mal !
Ma rĂ©ussite je l’ai construite, seule, bien souvent dans la violence. En encaissant les coups, en me relevant après chaque dĂ©faite, en faisant preuve d’une dĂ©termination infaillible.Â
Pas pour lui, pour moi.Â
Pour faire ce qu’il me plait, ĂŞtre ma propre personne, ĂŞtre fière de ce que je peux rĂ©aliser. Â
Mais la plus grande des rĂ©ussite, sans avoir la possibilitĂ© de la partager, n’a pas beaucoup de valeur.Â
Alors je n’ai pas besoin d’un homme Ă mes cĂ´tĂ©s pour me complĂ©ter, mĂŞme si j’apprĂ©cie leur compagnie. Il m’en faut simplement plus pour m’engager. Quelqu’un qui partage ma vision, mes valeurs, qui m’admire autant que je l’admire, et surtout qui n’a pas “besoin” d’être avec moi, qui le choisit.Â
J’ai en revanche besoin de pouvoir partager tout ça avec ma famille, unie et sans rancĹ“urs.Â
Qui ne le voudrait pas?
Mais comme pour tout ce que l’on veut de la vie, il faut le provoquer.
“Make it happen”, mon mantra.Â
Durant ces mĂ©ditations, une image me vient souvent, un brunch avec eux, mon père, ma mère, leurs conjoints, mes frères- dans un grand living-room au design sophistiquĂ© et Ă©purĂ©, un chez-moi que j’aurai bâti Ă mon image, symbole de la prochaine Ă©tape.   Â
Qui commence dès Ă prĂ©sent, en dĂ©crochant son tĂ©lĂ©phone.Â
Take Care
M.
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You know this is the end when...
 Les histoires d’amour finissent mal, en gĂ©nĂ©ral.Â
Rester ami(e) avec son ex, quand on a eu des sentiments aussi forts, ça peut parfois relever du sport olympique.Â
Surtout quand ce dernier a une tendance chronique Ă disparaitre, ou vous planter sans donner de nouvelles.Â
Ca en devient presque normal, typique, et la source de nombreuses crises de larmes.Â
Je me souviens, il n’y a pas si longtemps, l’avoir attendu toute une soirĂ©e, vĂŞtue d’une robe de gala incroyable, un soir de Saint Valentin, une coiffure sophistiquĂ©e, les lèvres rouges, des talons hauts, trĂ©pignant d’impatience de le retrouver.Â
Les heures passant, chaque minute se faisait plus assassine que la prĂ©cĂ©dente, tuant l’espoir, lentement, avec dĂ©lectation.Â
Et quand il n’en reste plus que le cadavre dessĂ©chĂ©, car l’espoir est tenace, il s’accroche, alors la douleur vous submerge, vous casse en deux, raz de marĂ©e impĂ©tueux, elle vous inonde. Des larmes pour seule sortie de secours.Â
Oui, je me revois dans cette tenue incroyable, le coeur brisé en mille morceaux, quitter le club, attendre mon Uber place du Grand Théâtre (Bordeaux), la nuit sombre finement tamisée par la lumière des lampadaires, le bruit des pavés résonnant sous mes escarpins à l’allure empressée.
EmpressĂ©e de rentrer, me dĂ©barbouiller, oublier.Â
Et ces fichues larmes qui ne cessaient plus de couler, déroulant des kilomètres d’eau sur mes joues rafraîchies par la nuit froide, quoi que toujours plutôt douce dans mon Sud-Ouest adoré.
La peine semblait avoir altĂ©rer mes sens, comme après une explosion, le corps en Ă©tat de choc, ne comprenant pas ce qui lui arrive, et me privant de la vision et de l’audition.Â
Quand on y pense, rĂ©-ouvrir un coeur dĂ©jĂ brisĂ©, c’est entrer dans une zone de combat minĂ©e dans laquelle on a toutes les chances de se faire percutĂ©.Â
Pourtant je me rappelle prĂ©cisĂ©ment du regard du conducteur quand je suis montĂ©e Ă bord. Plein de compassion, de comprĂ©hension, pas un mot n’est sorti de sa bouche si ce n’est pour me dire “Mademoiselle, vous ĂŞtes arrivĂ©e” après 5 minutes Ă observer mon silence, moteur Ă©teint.Â
Sur le chemin, j’avais abdiquĂ©, et fait mes adieux Ă ce “nous deux”. Â
Aujourd’hui, la situation est toute autre, le projet de la soirĂ©e quant Ă lui n’était pas si diffĂ©rent si ce n’est en termes d’attentes, mais son comportement inchangĂ©.Â
Un manque de considération fondamental, une technique de défense/fuite qui consiste à faire le mort lorsqu’il ne contrôle plus la situation ou n’a juste pas envie de s’y confronter, qui agacerait n’importe qui.
Sans aller jusqu’à dire que je l’accepte, je le tolère comme un refus catĂ©gorique de sa part de proximitĂ©, quelle qu’elle soit, et je constate que ça ne me fait plus rien.Â
Aucune douleur, aucun ressentiment.Â
Ajoutez Ă cela le manque de connexion physique, le sourire spĂ©cial crush qu’il n’a pas provoquĂ©, et vous aurez lĂ trois signes que vos sentiments ont Ă©voluĂ©. Â
For the best.Â
M.
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The other side of the story
Il y’a toujours deux (voire plus) versions d’une mĂŞme histoire.Â
Pourquoi donc?Â
Eh bien tout simplement parce que nous sommes, ĂŞtres humains, dotĂ©s d’émotions et de ce que j’appelle un “prisme”.Â
Si comme moi vous Ă©tiez fan du jeu "Les Sims", carton des annĂ©es 90, vous ĂŞtes familiers avec le prisme vert que chaque personnage avait au dessus de la tĂŞte.Â
C’est l’une des premières choses que j’enseigne Ă mes Ă©quipes, il faut comprendre le prisme de ses interlocuteurs pour s’assurer qu’un message ait le mĂŞme sens d’un point A Ă un point B, et donc ĂŞtre en capacitĂ© d'adapter sa communication.Â
Alors un prisme, c’est quoi exactement me direz-vous?
C’est un filtre. Pas du genre de ceux que l’on peut mettre sur un selfie pour cacher son manque de sommeil ou paraitre plus beau, non.Â
Il s’agit d’un filtre unique, propre à une seule personne mais qui peut parfois rejoindre les côtés d’autres individus avec un vécu similaire ce qui permet avec un peu d’analyse d’établir des comportements communs en fonction de certains signes glanés en observant un peu.
Ce filtre est composĂ© de 4 choses, très importantes: nos valeurs, notre histoire, notre personnalitĂ© et enfin nos besoins.Â
Les faits sont quant à eux objectifs, dépourvus de sentiments, totalement neutres.
Mais selon l’angle de la personne qui les vivra/les interprĂ©tera, la perception qu’elle s’en fera, l’histoire prendra un sens directement influencĂ© par notre filtre.Â
Ce qui explique que deux personnes ayant vĂ©cu la mĂŞme chose puissent en avoir une vision diamĂ©tralement opposĂ©e.Â
Pourquoi je vous raconte ça?
Parce qu’après une conversation éclairée avec un ami proche, au sujet de cet ex dont l’histoire ne semble pas résolue, il me demande:
 “Marie, que cherches-tu? De quoi as-tu besoin vis-Ă -vis de lui?”Â
La réponse m’a semblé évidente en entendant la question énoncée aussi clairement.
Je tiens Ă lui, Ă©normĂ©ment, c’est un lien qui part de très loin et qui m’est encore quelque peu mystĂ©rieux. Il me touche, comme personne.Â
Et ça a toujours Ă©tĂ© la source d’émotions assez violentes. Il y’a pour moi encore tellement de zones d’ombres en ce qui le concerne, sur lui, ce qu’il ressent, son histoire, bref son prisme.Â
Ce qui nous a toujours empĂŞchĂ© d’avoir une communication stable, des bases solides.Â
Voilà : je veux ça. Je veux le comprendre, lui, dans son intégralité, absolument tout ce qu’il voudra bien me montrer. Prendre mon courage à deux mains et lui poser sans (trop de) détours, ces questions qui m’ont longtemps brûlé les lèvres.
Pas dans le but de se remettre ensemble, mais pour honorer cette promesse, et cet attachement, parvenir Ă rompre les automatismes du passĂ© pour enfin se comprendre, harmoniser notre relation pour en faire quelque chose de solide et brillant comme le diamant.Â
Il peut ĂŞtre cet ami qui ne rentre dans aucune case, comme l’Amour de ma vie, mais peu importe ce que le destin nous rĂ©serve, j’ai la certitude qu’aucune relation ne sera possible sans retourner aux bases. Â
Certains pourraient penser que ça n’a pas d’importance, que si ça n’a pas marché entre nous il ne faut pas s’échiner à comprendre pourquoi, et j’ai essayé de suivre cette voie là .
Cependant l’on semble irrémédiablement revenir l’un vers l’autre, hantés par le fantôme de notre histoire d’amour dont le décès brutal n’a jamais été élucidé.
Ce confinement, c'est notre opportunitĂ© d'y remĂ©dier.Â
Prendre un temps de recul, canaliser son Ă©nergie, dissocier les causes des consĂ©quences, tout cela demande de la maturitĂ© et du courage.Â
Le courage de poser des mots sur ses besoins, et accepter d’écouter l’autre pour entendre et vraiment intĂ©grer les siens.Â
J’ai besoin de mieux comprendre mes mĂ©canismes internes, ma peur de l’abandon notamment, qui gĂ©nère directement mon angoisse de perdre le contrĂ´le et d’être vulnĂ©rable.Â
Si j’ai peur d’être insuffisante, abandonnĂ©e, de ne pas contrĂ´ler la situation, j’agis doublement en consĂ©quence, vĂ©ritable tornade d’énergie en demande pour combler le vide qui me terrifie. Quand il me suffirait parfois de rester campĂ©e sur mes deux pieds et laisser les Ă©motions glisser.Â
La mĂ©moire est sĂ©lective, je me souviens avec prĂ©cision d’une soirĂ©e passĂ©e tous les deux l’an dernier, alors que je suis incapable de vous dire ce que j'ai fait hier.Â
LovĂ©s sur son canapĂ© sous un plaid, il me serrait dans ses bras, d'une Ă©treinte qui se veut Ă la fois forte et rassurante, sans vous heurter. Comme si l'on voulait serrer un petit oiseau contre soi, le chĂ©rir sans l'Ă©craser. Forte et dĂ©licate.Â
Ma tête reposait dans le creux de son cou, son souffle chaud sur ma joue... calmes, sereins, comateux de sommeil. Puis je lui ai demandé, d’un air de petit chaton assoupi: “Dis-moi que tu ne m’abandonneras jamais s'il te plait, que tu me serreras toujours contre toi comme tu le fais là ”.
L’air de son visage Ă ce moment prĂ©cis, en entendant ces quelques mots, dĂ©cryptable, ouvert, heureux, lumineux, dĂ©bordant d’amour et de tendresse- ce souvenir fait partie des choses que j’espère ne jamais oublier.Â
Il m’avait rĂ©pondu (en me serrant un peu plus fort contre lui), “qu'il n'allait nul part, qu'il serait toujours là ”, un sourire incontrĂ´lĂ© au coin de ses lèvres, et cet instant je le sais, nous avons tous les deux souhaitĂ© qu’il dure Ă©ternellement sans avoir besoin de se le dire.Â
Aujourd’hui je marche vers l’inconnu, seulement armĂ©e d'un bâton de pelerin et des souvenirs de ces moments "parfaits", qui viennent contre-balancer nos drames, et je suis calme, sereine.Â
Il vient de passer une heure Ă rĂ©pondre Ă mes questions, Ă prendre le temps de m’expliquer, Ă se dĂ©voiler un peu plus.Â
Pour la première fois, depuis le commencement d’un “nous”, je suis confiante.Â
Son attachement, même si je l’ai souvent remis en cause, est bien là , et sa volonté de nous donner une chance d'apprendre à “s’aimer” sans se déchirer, également.
Pas besoin de cases: ”ex”, “amants”, “amis proches”, ni de savoir ce qu’il adviendra de nous demain.Â
Notre dĂ©sir est assez clair: rester dans la vie l’un de l’autre, et pour cela une seule option: la communication et le recentrage.Â
Toute Ă l’heure il m’a dit quelque chose qui m’a marquĂ©e, “Chacune de nos facettes active celles de l’autre, si tu t’emportes je me bloque”. C’est très vrai.Â
Ces rĂ©actions en chaĂ®ne, guidĂ©es par nos Ă©motions en sont presque prĂ©visibles et mathĂ©matiques.Â
C’est tellement plus facile de rester focaliser sur soi, foncer tĂŞte baissĂ©e avec des Ĺ“illères, mal interprĂ©ter. Â
Alors que revenir en arrière, prendre le temps/l’assurance de saisir le prisme de la personne en face de nous, ça demande un peu plus de travail et de volonté.
En fait ça devrait ĂŞtre l’objectif numĂ©ro 1 de tous les couples qui ont l’ambition de perdurer.Â
J’ai presque honte de ne jamais lui avoir clairement demandé de quoi LUI avait besoin?
S’il avait des questions en suspens, lui aussi?
Après tout, dans sa version, les goĂ»ts et les couleurs ont peut-ĂŞtre une toute autre saveur.Â
--Â MG
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10 shades of myself
De retour de chez mon ex, après un début d’après-midi à se retrouver dans les bras l’un de l’autre et tenter de combler les trous du temps qui nous a séparés, je m’interroge… Qu’est-ce que je ressens vraiment maintenant ? Mes lèvres qui retrouvent la route de son cou et le parcourent avec lenteur comme si elles en avaient mémorisé chaque centimètre.
On se chahute, on se câline, j’ai toujours eu l’habitude d’être celle de nous deux qui allait le plus vers l’autre. Moi, le caractère de feu, lui le calme de l’eau. Mais cette fois, ces fois là , sa peau a un goût différent, et quand il m’embrasse je ne sais pas lequel de nous deux est le plus ici ou ailleurs. Lui, calme, limite indifférent, ou moi, tellement douce et attentionnée, comme pour me dérober en avant. L’action pour cacher ma peur. De tout, de lui, de ressentir, et surtout de ressentir de nouveau quelque chose pour lui.
Prise dans cette réflexion, je me souviens de cette mentor que j’avais eu l’an dernier et qui m’avait tant aidé à me canaliser.
« Marie, on a tous plusieurs aspects à notre personnalité, masculins ou féminins, quelles sont les tiennes ? »
J’en étais venue à une liste de 10 personnages, chacun représentant une partie de moi, un masque, ou un sentiment plus profond :
·      Julia : une enfant au look un peu gothique, recroquevillée dans un coin, tremblante comme une feuille, agitée par ses sanglots incessants – une peine plus vaste que l’océan. Elle n’est que douleur, elle personne ne l’a protégée. A vif, ses bras sont couverts des marques qu’elle s’est elle-même infligé – convaincue par le monde de son manque de talent et d’intérêt. Si son propre père n’a pas su l’aimer, qui le pourrait ? Elle n’est rien. Elle ne cause que du chagrin, d’ailleurs si son elle adulte a été « victime » de violences conjugales, c’était totalement de sa faute. Elle ne l’avait pas assez rassuré, il se sentait menacé, il avait peur de la perdre, il a voulu lui ôter la vie.
·      Brooke : reine de beauté, le glamour en bouteille, très élégante et avenante, son sourire est immaculé et ses yeux pleins de paillettes. Elle donne plutôt que de recevoir, comme pour anticiper les demandes et s’empêcher de penser ou d’affronter une réalité, prête à combler tous vos désirs. C’est un petit chaton fragile sous une allure bien assurée.
·      Diana : véritable Amazone, une guerrière à la beauté brute, elle a vite compris que la vie ne lui ferait pas de cadeaux, encaissé les coups, appris à se battre pour les rendre et protéger ceux qui n’en avaient pas le pouvoir et ses être chers. Elle n’a pas peur, elle est née pour se battre, le sang, la boue, les bleus, elle affronte chaque bataille la tête haute et donnera sa vie sans une oscillation pour protéger ce en quoi elle croit. Ses cicatrices, elle les chérie pour se rappeler la douleur d’un bouclier baissé.
·      Joanna : aventurière sans problèmes, elle n’hésite pas à accueillir chaque nouveau challenge avec le sourire, toujours un mot pour remonter le moral de ses proches, sa soif de découvrir et d’apprendre est insatiable. Le monde est un terrain de jeu et il y’a tant à voir.
·      Samantha : business woman. Elle s’est battue pour gravir les échelons, dans un monde d’hommes qui ne veulent reconnaitre les mérites que d’autres hommes. Déterminée, elle a pour ambition de veiller aux stratégies internationales d’entreprises desquelles elle partage les valeurs, dont l’impact fera une différence pour les autres. Son équipe, elle l’entraine durement, lui demande beaucoup, mais lui rend tout en échange.
·      Aphrodite : la vie n’est qu’Amour. Peu importe le mal qu’on nous a causé. « Omnia Vincit Amor » : l’Amour triomphe de tout. Elle a souffert, mais elle en fait sa force, non violente, tout en douceur, elle rayonne et partage cette chaleur avec tous. A son contact on se sent tout de suite mieux, apaisé.
·      Joe : garçon manqué, elle préfère bricoler des moteurs avec ses amis en buvant une bière que de courir les garçons. Un jean et une chemise en flanelle, les cheveux propres mais sans artifices. Elle part en road trip avec sa bécane et l’accélérateur lui procure un sentiment de liberté qu’elle ne retrouve nullepart ailleurs. On peut compter sur elle, toujours. Elle se bagarre et finit toujours couverte de terre. Un ranch, un pick up, des chevaux, la campagne proche de ses amis, serait tout ce dont elle rêve.
·      Cathy : fêtarde invétérée, femme fatale, elle soigne toujours ses entrées, connait toute la Jet Set, danse jusqu’au bout de la nuit. Les « amis » de soirée, elle en a des milliers, sa vie ne démarre qu’à la tombée du jour, quand les spotlights éclairent son make up et sa tenue sophistiqués. Téquila et beaux ténébreux sont ses vices de choix. Elle n’a peur de rien, si elle a une proix en tête rien ne pourra la sauver.
·      Love : danseuse de cabaret, athlète, la danse est toute sa vie. Le seul moyen d’expression qu’elle connaisse. Danser c’est être libre. La scène est son chez-elle, elle lui donne sans compter, au prix de quelques blessures, mais elle se relève toujours et retourne à ses amours plus forte et déterminée que jamais. Quelle sensation extraordinaire que de danser devant une salle pleine, voir la flamme se rallumer dans leurs yeux au fil de la musique et l’espoir briller.
·      Carry : journaliste émérite, elle a couvert des sujets aussi diverses qu’elle n’a de centres d’intérêt – de la guerre au Moyen-Orient aux sujet plus mode. Sa plume lui donne le pouvoir de protéger les innocents, dénoncer les injustices, embellir la vie des gens, faire entendre sa voix.
 Je suis toutes ces femmes.
Et en quittant son appartement, avec ce sentiment étrange que c’était nous sans être nous, que ces moments on les a partagés à travers 3 mètres de béton armé, je suis Brooke et Diana. Brooke le couvre de baisers, se blottit dans ses bras, lui demande si elle lui a manqué, Diana se prépare déjà à la guerre – à l’exclusion, se convainc que ses pensées sont ailleurs, avec une autre, qu’elle-même ne le veut pas, et que ces petits à -côtés de faiblesse doivent cesser. Il m’attire vers lui, puis me rejette. Je l’embrasse, puis pars sans me retourner.
Julia alors, refait surface, hausse la tête de ses genoux et murmure « je ne serai jamais assez».
Alors comment faire la différence entre la projection de ses alter-égos et la réalité de la situation ?
Je ne suis pas dans sa tête, il pense sûrement tout autrement.
Nous qui n’avons partagé que quelques mois ensemble, qui n’arrivons pas à nous passer l’un de l’autre mais qui ne sommes pas prêts à replonger…
Je repense à ces autres, avec qui j’ai voulu m’aventurer sans états d’âmes, la liberté, le jeu, que ce soit de l’amusement ou plus que ça.
Et c’est pourtant toujours à ses lèvres que je retourne, peu importe les drames.
On s’est promis de toujours être là l’un pour l’autre, et encore aujourd’hui je ne sais pas comment cette promesse va s’inscrire dans le temps. Entre amour et amitié.
La relation que nous avions, je ne la veux plus, lui non plus. Le contexte qui nous avait tant éloigné n’a pas tellement changé.
Il a connu Cathy en premier, puis Love, est tombé amoureux de Brooke, Diana et Samantha. Mais je ne lui ai jamais montré que la surface de ces autres moi, notamment Julia.
Mais qu’en est-il de lui ?
Il est multiple, tout comme je le suis, de simples adjectifs ne suffiraient pas.
Il est :
·      Mike : drôle, festif, il écume les bars, connait tout le monde, sourit danse, mais n’abuse que de l’alcool. C’est son métier, il se soucie de ses clients (les bars de la ville), et de ceux qu’il estime comme de sa propre famille (j’aime particulièrement ce côté de sa personnalité). A nous deux, on te retourne une ville, sans se soucier du lendemain. Notre premier baiser peut en témoigner. Nightclub uppé, blindé, et pourtant on a vidé l’espace autour de nous. Plus rien n’importait, on entendait plus la musique, on ne voyait plus le public, je ne me suis jamais sentie aussi indestructible. Platon a dit un jour qu’à la création de l’univers nous étions tous reliés par deux par le sexe, tournions en roue, puis d’un air de rébellion nous avions voulu défier les dieux, qui pour nous punir nous avaient séparés de notre âme sœur. A cet instant, j’ai eu la présomption de penser l’avoir retrouvée.
·      Will : athlète, il enchaine les WOD (Crossfit) comme si de rien n’était. Il est venu pour se dépasser, il ne repartira qu’après avoir tout donné. Le sport, c’est sa ligne de conduite. Si tout s’écroule autour de lui, cette ligne sera toujours là .
·      James : tendre, délicat, il est sûr de lui mais m’enveloppe de douceur. S’il me blesse, il a ce regard, muet, de « je n’ai jamais voulu te blesser » qui me fait reconsidérer son cas à coup sûr. Il se livre, de temps en temps, et c’est son regard, plein de tellement de choses, qui m’a fait tomber amoureuse.
·      John: très certainement la partie de lui que j’aime le moins, c’est celle qui lui fait rechercher le contrôle absolu. Il n’exprime plus rien. Un caillou montrerait plus d’émotions. Mais je sais que c’est sa façon de se protéger. Il remonte le bouclier.
·      Nicolas : il a de l’ambition, il se cherche juste encore. La tête sur les épaules, mais parfois besoin d’un coup de pouce dans la bonne direction pour arriver à ses fins. Très certainement la face de lui qui le fait le plus douter. Ce qui me tue quand je sais tout ce qu’il a à offrir. Droit, juste, il a juste besoin d’être guidé dans la bonne direction.
Je n’en perçois que 5, et pourtant je suis persuadée qu’il en a tant d’autres.
Comment lui dire que je n’ai pas envie de réfléchir à demain, aux conséquences, à ce qui nous a tant éloigné?
Qu’aujourd’hui je n’ai envie que de retrouver le calme de ses bras et de m’endormir auprès de lui sans s’engager à autre chose qu’à se livrer le temps d’un instant?
Qu’il a le droit de me dire tout ce qu’il pense ? Que ce soit « tu m’as manqué » ou « je prefere que tu partes ».
Si le confinement peut avoir un impact positif, j’aimerais que ce soit celui de nous créer cette bulle.
Mais quoi qu’il en soit, je resterai moi-même, mes 10 moi-même. Et nous verrons si ses multiples versions partagent ma vision.
 Marie
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