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#histoire de la prison foucault
zeboute · 2 years
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Surveiller et punir, Michel Foucault
Surveiller et punir, Michel Foucault. Résumé. #Democratie #DroitsDeLHomme #Dictature
A l’heure où la barbarie continue de se déployer ; où le supplice au nom de la religion fait loi, revenons sur l’histoire.Michel Foucault a écrit un formidable essai, “Surveiller et punir“.Référence sur le sujet, dont je vous propose ici une relecture. Et synthèse. Du supplice du condamné sur l’échafaud à une pratique du pouvoir de la punition. Du contrôle. Qui perdure sous toutes ses…
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lanuitlennuie · 2 years
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« Le 15 janvier 1972, les détenus de la prison Charles-III à Nancy se plaignent de la mauvaise qualité du café. La discussion monte avec les gardiens et une mutinerie éclate. En moins d’une heure, les trois cents détenus prennent le contrôle de toute la prison. En dix heures, la révolte est réprimée. Les occupants du toit sont chassés par hélicoptère. » coupure de presse de l’Obs à l’occasion de la sortie en 2013 du livre de Gérard Drolc qui revient sur cette histoire.
Sur la banderole: ON A FAIM.
Le Groupe d’information sur les prisons s’impliquera activement autour du procès qui suivit en montant notamment une pièce de théâtre à partir de ses tapuscrits (au nombre des comédiens, on compte Foucault et Deleuze) . A suivre.
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outthewords · 5 years
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Cet investissement politique du corps est lié, selon des relations complexes et réciproques, à son utilisation économique ; c'est, pour une bonne part, comme force de production que le corps est investi de rapports de pouvoir et de domination ; mais en retour sa constitution comme force de travail n'est possible que s'il est pris dans un système d'assujettissement (où le besoin est aussi un instrument politique soigneusement aménagé, calculé et utilisé); le corps ne devient force utile que s'il est à la fois corps productif et corps assujetti. Cet assujettissement n'est pas obtenu par les seuls instruments soit de la violence soit de l'idéologie; il peut très bien être direct, physique, jouer de la force contre la force, porter sur des éléments matériels, et pourtant ne pas être violent ; il peut être calculé, organisé, techniquement réfléchi, il peut être subtil, ne faire usage ni des armes ni de la terreur, et pourtant rester de l'ordre physique. C'est-à-dire qu'il peut y avoir un "savoir" du corps qui n'est pas exactement la science de son fonctionnement, et une maîtrise de ses forces qui est plus que la capacité de les vaincre : ce savoir et cette maîtrise constituent ce qu'on pourrait appeler la technologie politique du corps.
Michel Foucault - “Surveiller et punir”, ch.1 : Le corps des condamnés - éd. Gallimard, 1975, impr 2011, p.34
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oupacademic · 5 years
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5 Facts about Michel Foucault
Michel Foucault (1926–84) was an influential and controversial post-structuralist philosopher of the twentieth century and social historian, whose work influenced a multitude of disciplines from philosophy, history. gender studies to social sciences.
Here are 5 interesting facts about Foucault, you might not know:
1. Born into a prominent provincial family, Foucault was a son of a successful and authoritarian doctor. Though emotionally troubled, he was an academically brilliant student at the prestigious École Normale Supérieure.
2. Foucault began his teaching career at various European universities in the 1950s before being appointed a professor of the history of systems of thought at the prestigious Collège de France in 1970. He also lectured at major universities abroad (Japan, Brazil, California, among other countries).
3. He was associated with the structuralist and post-structuralist movements. He was classified by the popular press as a member of the structuralist Gang of Four, along with Claude Lévi-Strauss, Jacques Lacan, and Roland Barthes.
4. The book that would establish his fame was Les mots et les choses (1966, trs. as The Order of Things). It was an academic bestseller.
5. Foucault was politically active during his lifetime. He was a founder of the Groupe d’information sur les prisons and often protested on behalf of marginalized groups against oppressions. His most important works, L’histoire de la folie à l’âge classique (1972, trs. as History of Madness, 2006), Surveiller et punir (1975, trs. as Discipline and Punish, 1977), and Histoire de la sexualité(1976–84, trs. as History of Sexuality, 1979–88) examine western attitudes towards madness, punishment, and sexuality.
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Image Credit: Michel Foucault portrait (1926-1984), French philosopher, by Nemomain. CC-BY-SA-3.0 via Wikimedia Commons.
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nightwatcherspunk · 5 years
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Éléments de contexte (English below)
Avant de livrer les paroles de ce disque, nous voulions écrire ce texte de mise au point, pour expliquer notre intention et remettre les mots dans leur contexte.
Tous les textes de ce disque traitent des exactions de l’État Français au sein de trois territoires de son Empire Colonial : l’Indochine (1887-1954), l’Algérie (1830-1962) et le Cameroun (1916-1960).
Il s’agit d’extraits adaptés issus de deux ouvrages : « Les crimes de l’armée française : Algérie 1954-1962 », de Pierre Vidal-Naquet (2001) et « La guerre du Cameroun : l’invention de la Françafrique, 1948-1971 », de Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsitsa (2016).
Le choix de ces trois territoires s’explique de par la continuité logique qui caractérise la succession de ces trois conflits armés.
ls ont été écrits dans le but de faire prendre conscience de la réalité de l’occupation et de la violence coloniale, qui s’est perpétrée systématiquement sur l’ensemble des territoires coloniaux français pendant plusieurs siècles, officiellement jusqu’en 1962. Ils reflètent également l’organisation du système colonial et sa philosophie. Ils mettent en lumière un pan de l’Histoire française parfois méconnu, ou mal connu, parfois même nié. Par François Fillon par exemple, en 2009, qui lors d’un déplacement officiel à Yaoundé déclarait que la guerre du Cameroun impliquant l’armée française était une « pure invention ». Au-delà du fait que cette guerre a bel et bien eu lieu, elle pose les jalons du néo-colonialisme français à travers l’invention du système Françafricain.
Peut-on comprendre la société française sans prendre en compte ses filiations avec l’ancien Empire colonial ? En 1976, Michel Foucault soulignait déjà que la colonisation « a eu de nombreux effets de retour sur les mécanismes de pouvoir en Occident, sur les appareils, institutions et techniques de pouvoir. […] L’Occident a pu pratiquer aussi sur lui-même quelque chose comme une colonisation, un colonialisme interne ». La colonisation est le terrain d’expérimentation de dispositifs d’exercice du pouvoir qui vont transformer profondément les sociétés modernes européennes.
Au-delà des appareils de pouvoir qui assurent la gouvernance républicaine, le présent se lie à cette Histoire à travers un double mouvement.
Premier mouvement, identifié par Bancel et Blanchard, la continuité des représentations sociales des « français de souche » vis à vis des populations « issues de l’immigration » des anciens territoires colonisés.
Dans les esprits, les figures de « l’indigène-type » sont toujours présentes. Elles ressurgissent régulièrement, aux aléas de l’actualité. La montée d’un islamisme radical post Printemps Arabe ou la crise migratoire européenne sont des sujets privilégiés pour les franges conservatrices des partis de droite comme de gauche.
En 1954, la guerre d’Algérie a fait resurgir en Métropole les stéréotypes négatifs vis à vis des Arabes : « cruauté, traîtrise, dissimulation, fanatisme, barbarie, etc. Ces images, nous les retrouvons dans les affiches et les tracts diffusés par l’armée française en Algérie et en France, mais aussi dans des revues, comme Paris-Match ou Radar. C’est un choc pour les Français de constater que, malgré tous “nos” efforts, “ils” refusent de se civiliser et continuent d’afficher leurs différences. Huit décennies de propagande coloniale ont bercé l’opinion de multiples mythes coloniaux qui se trouvent alors en décalage avec la situation politico-militaire : coopération active des populations, modernisation en constant progrès, hygiène et scolarisation en hausse.
Au-delà de la dénonciation de l’éternel complot communiste, on postule les conceptions féodales des “fellaghas”, leur obscurantisme atavique, bref on les identifie aux partisans d’un retour en arrière qui briserait tous les efforts généreux de la Métropole. Et, finalement, les indépendances ne sont-elles pas, en Algérie et même en Guinée ou en Indochine, l’image de pays promis au désastre, qui reviendraient à leurs démons tribaux, à la barbarie, bref à l’ère précoloniale... au coeur des ténèbres ? » (Blanchard, 2014).
La « guerre des cafés » à laquelle se livrent les partisans du FLN(1) et du MNA(2) dans les banlieues de Lille ou de Paris, de 1954 jusqu’après la fin de la guerre d’Algérie n’est-elle pas une preuve de plus de leur barbarie ? La violence gratuite des émeutes juvéniles qui éclatent régulièrement depuis les années 80 à l’encontre de la police et des institutions de l’État Français n’est-elle pas une autre preuve de leur ingratitude et de leur refus d’intégration ? La Politique de la Ville, qui cible alors à travers ses dispositifs « anti-été chaud » les jeunes garçons issus de l’immigration coloniale va avoir pour objet « la moralisation citoyenne des pré-délinquants – leur républicanisation » (Bonnemaison, 1990). « Il s’agit bel et bien de les intégrer, ces enfants imparfaitement français, après les avoir localisés, définis, séparés de leurs parents et transformés au loin » (Jablonka, 2013).
Second mouvement, la continuité des représentations sociales des Français issus de l’immigration coloniale vis à vis des forces de l’ordre et de l’État Français.
Après les « émeutes » de 2005, Malika Mansouri a identifié et analysé ces « kystes » de l’histoire coloniale française au coeur des cités, qui structurent aujourd’hui à la fois le rapport au passé via l’histoire familiale et le rapport au présent via transposition spacio-temporelle chez certains jeunes « d’origine étrangère » (2013). Les rapports qu’ils entretiennent avec la police, le monde du travail et l’école alimentent les sentiments d’infériorisation, d’irrespect, d’injustice et de non reconnaissance, de discrimination scolaire et professionnelle. Les comportements racistes et les violences que leurs proches subissent, la désillusion générale vis à vis des promesses politiques et des tirades sur l’Égalité et la Fraternité, sont autant d’éléments qui se transmettent de génération en génération et forgent un rapport conflictuel avec la France.
Tarik est actuellement en L3 de psychologie. […] L’école et la police sont omniprésentes dans son discours. Il décrit les collèges de « ZEP(3) » comme des machines à « désorienter » les jeunes en les poussant quasi systématiquement vers des filières courtes. Il soupçonne que ce choix d’orientation des professeurs est probablement « inconscient », mais que la conséquence est néanmoins très grave car cela aboutit à la démotivation pour une grande majorité des jeunes se retrouvant finalement en échec scolaire. […] Tarik ne supporte pas l’amalgame fait entre délinquants et étrangers ou assimilés étrangers, il en fait d’ailleurs systématiquement les frais. Tarik enchaîne en répétant que les « immigrés » sont « parqués » dans des cités « prisons » et que cela arrange l’État qui tient à les garder sous contrôle. […] Pour sa mère qui a conservé la « haine du colon », la police serait le premier colon français à être venu « souiller » sa « terre ». Les jeunes éprouveraient donc une « haine du flic » qui prend sa source dans « l’inconscient collectif » et qui aboutirait à une assimilation de la figure du colon d’hier avec la police d’aujourd’hui (Mansouri, 2013, pp. 81-83).
L’héritage colonial est donc présent « des deux côtés ». Si les thèses post-colonialistes ne peuvent certainement pas se suffire à elles-mêmes pour expliquer les problématiques qui animent la relation entre l’État Français et ses ressortissants originaires des anciennes colonies, évacuer cette question et proclamer le « tous égaux » revient à se voiler la face. Nous ne sommes pas tous égaux. L’histoire coloniale est ancrée dans la violence des rapports de domination et de soumission. Elle est le fait d’une civilisation qui s’est considérée pendant longtemps comme moralement et culturellement supérieure à d’autres. Elle a donc ainsi classifié et hiérarchisé les étrangers en fonction de leur valeur, selon ses propres référentiels. L’esprit des Lumières qui alimente la Révolution Française aurait pu, aurait dû, pourrait-on penser, mettre fin au système colonial français et à son expansion. Paradoxalement, celui-ci s’est vu renforcé. Les valeurs de la République, sa croyance en l’universalité de ses principes a justifié l’emploi des pires méthodes, au nom de la paix et du progrès. Paradoxe d’une révolution inachevée ? « Paix à nos voisins ! Mais anathème au nom français ! Haine éternelle à la France ! » proclame en 1804 l’acte d’indépendance de la République Haïtienne. Les sujets de l’Empire colonial sont considérés à distance égale du modèle de référence : le blanc républicain de la Métropole. « On attribue aux populations de l’Empire des paradigmes communs. Ceux-ci n’aplanissent pas totalement les différences entre ces populations, mais les distinguent du modèle blanc, du métropolitain, du conquérant. [...] Toute l’iconographie officielle cherche donc à démontrer qu’une politique d’assimilation ne transformerait pas, avant des siècles, les colonisés en "petits Français" . [...] En clair, l’assimilation est valable pour les terres, pas pour les hommes, excepté bien sûr, une élite dite "évoluée" qui peut - à l’image de Biaise Diagne (premier député africain, représentant le Sénégal au Parlement français en 1914) et, plus tard, de Félix Houphouët-Boigny (ministre sous la IVe République) - occuper de hautes fonctions en Métropole. La promotion de cette élite devient la preuve tangible de la validité du système, capable d’assimiler les indigènes les plus "brillants" » (Blanchard, 2014). On pourrait penser qu’il s’agit d’une histoire ancienne, que les mentalités ont évoluées. Pourtant, en 2005, le projet de loi mémorielle défendu par Michèle Alliot-Marie demande à ce que « les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française en outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit ». En 2018, certains polémistes n’ont aucun problème à afficher médiatiquement leur soutien aux anciens acteurs de l’Algérie française, « morts pour la France », et à déclarer que « ce Monsieur Audin(4) [...] moi je pense qu’il méritait douze balles dans la peau ». La guerre d’Algérie et la colonisation sont toujours des sujets tabous en France. Ils suscitent de vives polémiques et divisent la population française. Longtemps maintenus dans l’ombre, il convient aujourd’hui de faire la lumière sur certains faits. Sur ce qu’a fait la France au sein de ses colonies. Sur les fondements idéologiques de la violence coloniale. Sur la nature de la relation entre l’Empire colonial français et les populations indigènes. Chacun jugera, à la lecture de ces récits et témoignages d’anciens appelés, du bien fondé des intentions de la France et des principes fondamentaux du modèle d’intégration républicain.
Nos deux premiers disques étaient focalisés sur les pratiques policières, au sens large du terme, polis. Il faut comprendre qu’il s’agit ici d’une suite logique. Ces textes permettent de discerner une logique préventive et répressive, caractéristique du système colonial, qui n’a pas totalement disparu au sein des institutions policières, éducatives et sociales françaises et des pratiques de ses représentants. Elle structure toujours une partie de la relation entretenue notamment avec les habitants des quartiers populaires issus de l’immigration coloniale, ou assimilés.
(1) Front de Libération Nationale
(2) Mouvement National Algérien
(3) Zones d’Éducation Prioritaire
(4) Maurice Audin était un membre du Parti Communiste Algérien. Il est arrêté par l’armée française au cours de la bataille d’Alger, le 11 juin 1957 et meurt durant sa captivité, assassiné.
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cosmee-blog · 3 years
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Historiquement, pour le coup, un homosexuel sidéen communiste reçu comme grand ponte de la philosophie contemporaine par une école catholique belge, oui, c’est important. Après comment on s’occupe des fous intéresse a priori tout le monde car “surveiller et punir” concerne normalement les enfants, après la police emploie ce terme “neutraliser les individus” nocifs et les empêcher de nuire. Ainsi la liberté s’applique à la normalité et tout ce qui est séquestré est fou, même si les psychiatres présentent les choses autrement: à l’hôpital on gère des personnes qui spécifiquement “souffrent” donc ont besoin d’aide, plus ou moins consciemment, et en prison on traite des personnes coupables, très souvent avec des médicaments. Foucault lui a voulu parler de la souffrance en prison déclarant que c’était de la responsabilité de tous d’humaniser la détention. Je me demande ce qu’il dirait aujourd’hui des prisonniers qui s’entretiennent pour faire pire en sortant. En plus on s’est rendu compte que justement à la sortie de prison entre les prêtres et les éducateurs spécialisés c’est souvent Dieu qui interpelle les malfrats. Limites de la laïcité? 
En tout cas on revient facilement à l’idée de rééduquer les malfrats partant de la possibilité qu’ils ne connaissent pas la vraie liberté qui consiste à se contraindre par soi même. Selon Foucault si j’ai bien compris mon cas est évident, la liberté c’est le temps, le temps de rien faire le temps de pleurer, le temps de réfléchir, d’essayer, recommencer, le temps de se retrouver. Le temps en psychiatrie est infini. Mais effectivement c’est un peu un idéal, tout le monde manque de temps, voudrait faire autre chose, etc.. Ne dit-il pas que la folie est ce que nous avons en commun et donc les moyens de la traiter que ce soit la discipline ou le temps de se rencontrer sont universels. Or politiquement une société comme la notre par la famille la culture et l’école doivent garantir notre équilibre et c’est ce qui fait histoire pour Foucault, justement, cela ne va pas de soi. Mais un système qui s’adapte à chacun, dans un pays riche comme la France, ce n’est pas toujours bien fait. J’aurais tendance à dire que les malfrats ont forcément un problème psychiatrique mais qui peut dire que les gens disciplinés sont plus normaux? Dans l’idéal donner des millions à quelqu’un parce que travailler devrait être épanouissant ou remboursé serait possible mais même un pays très riche ne peut pas faire ça. Alors on dit que c’est leur agressivité qui doit être contenue et jugée comme anormale. En tout cas vue la mode des films policiers et thrillers le téléspectateur contemporain raffole de ce genre de question et aimera sans doute l’étudier. 
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igreyphd · 7 years
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PORNOPTICON
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culturezvous · 6 years
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Il y a donc des pays sans lieu et des histoires sans chronologie ; des cités, des planètes, des continents, des univers, dont il serait bien impossible de relever la trace sur aucune carte ni dans aucun ciel, tout simplement parce qu'ils n'appartiennent à aucun espace. Sans doute ces cités, ces continents, ces planètes sont-ils nés, comme on dit, dans la tête des hommes, ou à vrai dire, dans l'interstice de leurs mots, dans l'épaisseur de leurs récits, ou encore dans le lieu sans lieu de leurs rêves, dans le vide de leurs cœurs ; bref, c'est la douceur des utopies. Pourtant je crois qu'il y a - et ceci dans toute société - des utopies qui ont un lieu précis et réel, un lieu qu'on peut situer sur une carte ; des utopies qui ont un temps déterminé, un temps qu'on peut fixer et mesurer selon le calendrier de tous les jours. Il est bien probable que chaque groupe humain, quel qu'il soit, découpe, dans l'espace qu'il occupe, où il vit réellement, où il travaille, des lieux utopiques, et, dans le temps où il s'affaire, des moments uchroniques. Voici ce que je veux dire. On ne vit pas dans un espace neutre et blanc ; on ne vit pas, on ne meurt pas, on n'aime pas dans le rectangle d'une feuille de papier. On vit, on meurt, on aime dans un espace quadrillé, découpé, bariolé, avec des zones claires et sombres, des différences de niveaux, des marches d'escalier, des creux, des bosses, des régions dures et d'autres friables, pénétrables, poreuses. Il y a les régions de passage, les rues, les trains, les métros ; il y a les régions ouvertes de la halte transitoire, les cafés, les cinémas, les plages, les hôtels, et puis il y a les régions fermées du repos et du chez-soi. Or, parmi tous ces lieux qui se distinguent les uns des autres, il y en a qui sont absolument différents : des lieux qui s'opposent à tous les autres, qui sont destinés en quelque sorte à les effacer, à les neutraliser ou à les purifier. Ce sont en quelque sorte des contre-espaces. Ces contre-espaces, ces utopies localisées, les enfants les connaissent parfaitement. Bien sûr, c'est le fond du jardin, bien sûr, c'est le grenier, ou mieux encore la tente d'Indiens dressée au milieu du grenier, ou encore, c'est - le jeudi après-midi - le grand lit des parents. C'est sur ce grand lit qu'on découvre l'océan, puisqu'on peut y nager entre les couvertures ; et puis ce grand lit, c'est aussi le ciel, puisqu'on peut bondir sur les ressorts ; c'est la forêt, puisqu'on s'y cache ; c'est la nuit, puisqu'on y devient fantôme entre les draps ; c'est le plaisir, enfin, puisque, à la rentrée des parents, on va être puni. Ces contre-espaces, à vrai dire, ce n'est pas la seule invention des enfants ; je crois, tout simplement, parce que les enfants n'inventent jamais rien ; ce sont les hommes, au contraire, qui ont inventé les enfants, qui leur ont chuchoté leurs merveilleux secrets ; et ensuite, ces hommes, ces adultes s'étonnent, lorsque ces enfants, à leur tour, les leur cornent aux oreilles. La société adulte a organisé elle-même, et bien avant les enfants, ses propres contre-espaces, ses utopies situées, ces lieux réels hors de tous les lieux. Par exemple, il y a les jardins, les cimetières, il y a les asiles, il y a les maisons closes, il y a les prisons, il y a les villages du Club Méditerranée, et bien d'autres. Eh bien! je rêve d'une science - je dis bien une science - qui aurait pour objet ces espaces différents, ces autres lieux, ces contestations mythiques et réelles de l'espace où nous vivons. Cette science étudierait non pas les utopies, puisqu'il faut réserver ce nom à ce qui n'a vraiment aucun lieu, mais les hétérotopies, les espaces absolument autres ; et forcément, la science en question s'appellerait, s'appellera, elle s'appelle déjà « l'hétérotopologie ».
Michel Foucault, Les Hétérotopies, 1966
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thomaslips · 7 years
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Você escreveu a História da Loucura, da Clínica. Benjamin disse um dia, que nossa compreensão da história era dos vencedores. Você escreve a história dos perdedores?
Sim, eu gostaria muito de escrever a história dos vencidos (l'histoire des vaincus). É um belo sonho que muitos partilham: dar enfim a palavra àqueles que, até o momento, não puderam tomá-la, àqueles que foram constrangidos ao silêncio pela história, por todos os sistemas de dominação e exploração.
Michel Foucault em entrevista, Berlim, 1977.
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fannylambert · 4 years
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«  Les combles de la justice » - Nicolas Daubanes
Texte accompagnant l’exposition Nomen Nescio de Nicolas Daubanes au Château d’Oiron (11 juillet - 31 Octobre 2020)
  « Pour paraphraser Marx : très longtemps les hommes se sont inclinés devant les créations dont ils étaient les créateurs et qui les dominaient de toute leur hauteur. Puis, ils se sont révoltés contre l’emprise de ces illusions et se sont libérés des chimères, des idées, des dogmes devant lesquels ils s’inclinaient. Avec les Lumières, ils ont appris à combattre les idées fausses sur eux-mêmes. Ils ont organisé de nouveaux rapports sociaux et politiques mettant en cause les représentations traditionnelles de Dieu, de l’homme et de la femme.[1]
 Un trou, un vide, un hiatus, une grotte ou une absence, c’est apparemment un noir dense et profond qui cueille le regardeur lorsqu’il s’apprête à franchir la frontière des combles du Château d’Oiron. Le noir total, est-ce notre sentence ? Devrons-nous le subir indéfiniment ? Etaient-ce les intentions de départ ? Après tout, ne partageons-nous pas le poids du passé et les limites de notre condition ? Nicolas Daubanes, contrairement aux apparences, semble vouloir reconstruire la maison.
Prisons, miradors, structures barbelées ou grillagées, listes et livres noires, le travail de l’artiste baigne, à quelques exceptions près, tout entier, dans l’univers carcéral[2]. Les victimes, les injustices et les oublis de l’Histoire peuplent tels des détonateurs une démarche qui retourne la condition humaine sur elle-même pour la forcer à s’y voir. Si l’œil se fait duper par le trouble d’une poudre de limaille de fer aimanté avec laquelle il dessine, par la porosité et la rugosité de ses structures en béton et sucre, ou encore par des images aux effets saturés, la contrainte chez l’artiste est à la fois son lieu de départ et de destination. S’en libérer, composer avec ou tirer dessus, ses dispositifs en « béton armé » de sucre servent l’ambiguïté d’un recto/verso : symboliquement, l’appréhension visible de la matière convoque l’immuable et l’indéfectible solidité de ces escaliers hélicoïdaux dont il sème des tronçons. Voyons comment cette denrée anodine mais très recherchée durant la seconde guerre, devient alors l’illustration de l’emprisonnement, comme de la délivrance. Capturé dans le mortier du ciment qu’il fabrique, le sucre se fait piège quand ses propriétés permettent à la fois son enfermement et sa libération : une désagrégation de la matière, qui plus est dans le cadre d’une exposition en extérieur, est à plus forte raison envisageable.  Même si le poids et la force du béton l’en empêchent inexorablement.
Or, tout peut très vite s’écrouler. C’était le pari de ces résistants qui une fois faits prisonniers, intégraient du sucre à la construction du « Mur de l’atlantique » à laquelle ils étaient forcés. Une fois sec, le ciment rendait l’ensemble des structures beaucoup plus vulnérable mais la tentative vaine et peu discernable était parvenue à se glisser dans un interstice invisible : c’est dans la lenteur et l’invisible que la révolte s’enracine.
 Faisant usage d’un fragile distillé dans le despotique, les œuvres de Nicolas Daubanes déjouent les censeurs éventuels en nous. Ses « sabotages »[3], formes carottées d’escaliers en colimaçon en sont un bon exemple. L’artiste pousse le trouble à son paroxysme. Le vrai et le faux se disputent et ne nous offrent aucune issue. Il n’y en aura aucune en effet. Si nous sommes ceux qui doivent encore voir et comprendre, tous les moyens sont bons. Et l’artiste en sait quelque chose, lui dont la quête est de chercher toujours  ce qui permettrait d’accéder à une liberté plus vaste.
Sur ces traces de sabotages orchestrés, on retrouve les résurgences de l’Histoire et des résistances aux pouvoirs en place, bien qu’il fit de la Seconde Guerre mondiale, l’un de ses thèmes privilégiés. Et en effet, quoi d’autre que les fils qui, à travers le temps, relient l’Homme et ses événements ? En tirant la pelote de l’Histoire, c’est toujours un bout de la sienne que l’on retrouve sur des sentes abandonnées.
 S’il est évident que l’on a largement évoqué jusqu’à présent l’aspect coercitif et hétérotopique du travail de Nicolas Daubanes, on a moins fait état de l’empêchement de la voix. Nomen Nescio, littéralement, « je ne connais pas le nom », affirme l’ignorance, l’entrave et même l’empêchement d’énoncer ce qui est de l’ordre de l’innommable ou de l’inqualifiable comme la servitude, la restriction de liberté, la destruction organisée et absolue de la vie.
 Chez Nicolas Daubanes, il n’y a pas d’emphase, de joliesse immotivée, mais bien la poésie et la minutie du regard, assimilation des images et de leur portée, conviction de la transmission et du partage d’une histoire commune. Il y a là un geste couplé d’un regard humaniste et qui laisse la rencontre avec les œuvres, au plus prêt du brut. Tout comme le noir de En plein jour, il ne peut être que résolu. Une action nécessaire, venue de la contrainte ou peut être de l’effort à fournir, à offrir, de la déférence, encore. Ce « plein jour » est une source lumineuse qui surexpose celui qui, plongé d’abord dans le noir, découvre peu à peu, et une fois la lumière surgie, une table éclairée par des ampoules reliées à une batterie posée dessus. Le détecteur de présence permet alors au regardeur, actif, de s’exposer littéralement sous cette lumière prélevée ailleurs. La première fois, c’était en 2019[4]. Extraite des jardins de la colonie des enfants d’Izieu, connue pour sa rafle des quarante quatre enfants juifs enlevés le 6 avril 1944, la charge électrique était projetée dans l’ancienne cours de promenade de la prison à l’endroit du passage emprunté par les enfants avant leur déportation vers Auschwitz.
Ici, la lumière provient de l’Abbaye de Fontevraud[5], lieu s’il en est, d’incalculables fantasmes ou tentatives d’évasion.
Sous les toits, dissimulé mais non loin du jour, ce médium immatériel, voulu comme emmagasiné et même « archivé » à l’aide de panneaux photovoltaïques, devient aussi un fort symbole de résistance. En se soumettant ainsi à la lumière, l’individu affirme son identité, ses idéologies et ses positions. La référence aux interrogatoires et à l’emprisonnement étant d’emblée suggérée par cette mise au noir : l’infâme pratique de « la question » et du pouvoir tyrannique, qu’elle ait lieu en sous-sol ou bien cachée sous les combles, n’aura pas échappé à la sensation de celui qui pénètre dans l’espace. Le toit est ce lieu où finalement, même la lumière naturelle, aussi proche soit-elle, ne pénètre plus.
Sur cette table dont les bancs sont autant d’estrades ou de marchepieds que d’assises à échelle disproportionnée, des livres sont proposés à la consultation[6]. Si cette documentation fait partie des références et outils de l’artiste, le message est univoque : il s’agit bien de ces ténèbres-ci et de cette lumière-là.
De la même façon que dans le film de Jean Pierre Melville[7] L’Armée des ombres (1969), il existe la lumière aveuglante et violente des forces de l’Occupation et celle, de faible intensité mais néanmoins persistante, de la Résistance. Cependant, l’analogie avec l’effet de mise en scène ne s’arrête pas là : la structure de bois conçue par Nicolas Daubanes est la réplique fidèle de celle employée sur scène lors d’une représentation retraçant les détails du procès de la révolte de Nancy[8] par le Théâtre du Soleil[9] .
 Du plancher au plafond, il n’y a qu’un toit, la répétition des motifs (escaliers, cuisines, maisons) dont celui de la charpente, concoure à rétablir les fondations. Avec le dessin de La Prison de Charles III de Nancy (2017), le toit incarne également une volonté d’émancipation, de dépassement de soi puisque le 15 janvier 1972, une dizaine de détenus montent sur les toits de la prison pour s’insurger contre les conditions carcérales. Se rendant ainsi visibles,  ils revendiquent leurs droits et lancent en signe de révolte et d’alerte, des tuiles entre lesquelles se logent des messages. Six d’entre eux seront jugés lors de ce procès de la révolte de Nancy. Se rendre visible, prendre de la hauteur, c’est vouloir s’élever, se rebeller. C’est ce geste là, semble-t-il qui mobilise l’artiste.
 Si les dessins à la limaille de fer portent en eux une esthétique de la ruine et de l’évanouissement, c’est aussi à l’idée d’une reconstruction éloignée des « sociétés de surveillance » développées par Foucault, qu’ils se lient. Leur évanescence matérielle fait d’eux la possibilité de renverser les représentations académiques du dessin. Ils iront même jusqu’à s’écouler sous ou sur eux-mêmes.
A côté, La Grotte de la Luire (2009), présente les mêmes aspirations. A ceci près que c’est emprisonné sous le verre que la poudre de fer s’est incrustée par projection. Référence à la Seconde Guerre mondiale, cette grotte, transformée en hôpital de fortune pour des résistants durant le mois de juillet 1944, a donné liue au massacre de 35 maquisards lors d’un raid allemand particulièrement meurtrier.
Dans l’escalier d’honneur, Les Mille en feu (2019) poursuit la thématique nazie puisque ce camp[10] a été celui qui avait retenu prisonnier de 1943 à 1944 l’artiste Hans Bellmer, et dont la gravure d’époque (1940) laissait figurer son désir de voir la prison brûler. Le dessin de Nicolas Daubanes simule par glissement de la poudre de fer, une évasion par le haut.
La cuisine clôture l’épisode nazie. Réquisitionnée par les soldats allemands durant la guerre, le sol de la cuisine aurait gardé les « stigmates » de leur occupation. La force des impacts liée à la découpe du bois sur la pierre fait de cet événement anodin, insidieux, le lieu  d’une conservation. Celle contenant les traces discrètes d’un moment de l’Histoire.
 Car l’artiste n’a pas cédé à l’oubli et, en habillant de noir les combles en un manteau de rappel à la justice, il sert la survivance d’une Histoire qui ne doit pas s’éteindre. Après contrôler, « surveiller et punir », il rappelle ainsi l’importance de la position et du geste de l’individu face à la communauté des hommes.
Le simulacre pour écraser la servitude. Peut être est-ce dans les éléments naturels, premiers témoins des événements, ou à l’endroit du foyer, que l’artiste et l’homme doivent encore puiser pour déjouer les détracteurs de la révolte, et contrer ceux qui oeuvrent à poser un mouchoir dessus.
                                                                                                   Fanny Lambert
 [1] Jordi Vidal, Servitude et simulacre en temps réel et flux constant, Editions Allia, Paris, 2007, p.9
[2] Pour preuves, les nombreuses résidences artistiques en milieux carcéraux réalisées à ce jour par l’artiste.
[3] Série Sabotages (2013-2015)
[4] Installation réalisée dans le cadre de la Fête des Lumières à Lyon au Mémorial National de la Prison de Montluc.
[5] Après des siècles d’activité cléricale, le bâtiment devint centre pénitencier de la Révolution à 1963.
[6] Manuscrits de l’extrême, Mémoires des camps, La collaboration Vichy – Paris – Berlin, 1940-1945,  ou encore Leçons de ténèbres – Résistants et déportés, pour ne citer qu’eux.
[7] Ce film est une adaptation du roman de Joseph Kessel « L’Armée des ombres » (1943) et retrace les actions et les chemins de crois d’une cellule de résistants durant l’occupation nazie en France.
[8] « Le 15 janvier 1972, une violente mutinerie éclate à la prison de Charles-III à Nancy . Ce mouvement intervient un mois, jour pour jour, après la révolte de Toul et au lendemain de la remise du rapport Schlmek, consécutif à cette révolte et qui, pour la première fois, reconnaît la rigueur excessive avec laquelle le régime pénitentiaire est appliqué dans certains établissements. Si cette journée de révolte constitue un événement dans l’histoire des luttes autour des prisons du début des années 1970, ce n’est pas tant par son déroulement, ni par la violence qui s’y manifesta, ni même par ses revendications. La mutinerie de Nancy présente les mêmes caractéristiques que bien des mouvements contemporains dans les prisons. Si elle fait événement, c’est par sa réception. Elle intervint au moment même où l’esquisse d’une réforme se faisait jour du côté de la chancellerie. Elle fut durement réprimée : bon nombre des mutins, comme c’était souvent le cas, furent transférés dans d’autres établissements mais surtout six d’entre eux furent inculpés dans le cadre de la loi anticasseurs ; leur procès eut lieu le 8 juin 1972 devant le tribunal correctionnel de Nancy où les six prévenus furent condamnés à des peines allant de cinq à huit mois de prison. Cette inculpation entraîna une mobilisation sans précédent, animée principalement par le Groupe d’information sur les prisons, créé un an plus tôt, le 8 février 1971, par Michel Foucault, Jean-Marie Domenach et Pierre Vidal-Naquet . Le mouvement se développa aussi bien à l’extérieur des murs qu’au sein des prisons à travers des comités de prisonniers. La mutinerie de Charles-III est ainsi un formidable événement à retardement qui donna lieu au premier grand procès de la prison de l’après-guerre ».
in Philippe Artières, La Prison en procès – Les Mutins de Nancy (1972), 2001/2002, Presses de Sciences Po, N°70, p. 57.
[9] « Le Procès de la mutinerie de Nancy », représentation donnée par la compagnie Le Théâtre du Soleil à la Cartoucherie à Vincennes en 1972.
[10] « Le Camp des Mille » était un camp d’internement et de déportation situé à Aix-en-Provence et dont la structure était réalisée en tuiles. Iconographie caractéristique reprise dans la gravure en question et dans certains dessins de Hans Bellmer
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showmeyourai-blog · 6 years
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Petit coup de gueule en 6 temps
Du premier temps de la valse …. qui démarre fort !
Ce week-end fut somme toute un banal week-end 4.0.
J’ai pris des b/lunch avec des ami.es, des goûters avec des ami.es, des verres avec des ami.es. Des vrai.es ami.es, des humain.es quoi. Si, si je vous jure ! Rien de moins 4.0 me direz vous. Sauf que .. si je devais résumer mon week-end en quelques dialogues :
“Mais non je vais pas lui proposer qu’on se voit la dernière fois c’était moi déjà regarde, lis le fil de discussion”
“Il écrit, je le vois. Puis il s’arrête. Et il réécrit, et il se re arrête.”
“Il veut dire quoi cet emoji ? Genre il est sérieux ou c’est une blague ?”
“Je sais pas elle met tout le temps des “huum”, c’est louche non ?”
Et le traditionnel
“Il a vu le message à 16h09 !!”
Et les ami.es de tenter de s’aventurer dans les scabreux sentiers de l’interprétation ardue : “non, mais c’est normal il hésite, il est timide — oulah oui il hésite là c’est mauvais signe — cet emoji c’est de la drague pure et dure ! — Oh non, pas cet emoji, c’est tellement has been”.
Bref. Hier soir dans mon lit, surprise en flagrant délit de facegeekage, attendant un message qui ne venait pas, réactualisant sans cesse la page — on ne sait jamais il y avait peut être un beug, scrollant intensément mon news feed — on ne sait jamais ça fera peut être passer le temps, passant d’une de ses photos de profil à une autre, lisant tous les commentaires, et revenant à la première — on ne sait jamais on ne sait jamais, checkant toutes les 2 minutes le temps de dernière connexion de l’interlocuteur en question — je suis sûre qu’il va voir, mais pas répondre !, je me suis soudain regardée de l’extérieur, et j’ai eu honte.
Je me suis sentie outrée — vexée — choquée, utilisée — manipulée — aliénée et, minute après minute, enragée !
Comment est-ce que j’avais pu passer un week-end entier à déblatérer sur cette appli et me retrouver là dans mon lit, encore dessus ?
Jurant, mais un peu tard, qu’on ne m’y prendrait plus, je décide de supprimer les notifications Facebook (et par la même occasion toutes les autres) de mon smartphone. Ouf, libérée. Demain, je ne serai plus dans l’attente improductive qu’un événement survienne dans ma vie. Demain, je serai mon propre événement ! Demain, j’habiterai ma vie, en pleine conscience de ma liberté nouvellement acquise. (c’est fou tout ce qu’on peut se dire un dimanche soir dans son lit).
Bref, je prends mon téléphone pour l’éteindre. Et là !
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ASSUREZ-VOUS de ne JAMAIS RATER AUCUN message ! On sait jamais ce que vous pourriez louper aurait pu changer votre vie ….
Mais au fait, à quel moment un outil, sensé améliorer — faciliter — fluidifier — simplifier ma vie, me préviens que si je ne l’utilise pas, je risque de rater ladite vie ?
Forcément, d’une idée à l’autre, me voilà en train de valser avec tout ce que j’ai pu lire, entendre, débattre, observer ces derniers temps sur l’IA en général.
2. Au deuxième temps de la valse, Spinoza s’essaye à la danse
J’ai pensé à Spinoza et à ses deux concepts, pouvoir et puissance. Pour lui, la puissance c’est cette force intérieure qui nous donne la capacité de faire directement les choses. C’est l’épanouissement de soi. Le pouvoir c’est la capacité de “faire faire”, je délègue, je ne fais pas directement.
Parfois, le pouvoir permet d’augmenter la puissance ! Par exemple, quand tu utilises un bon vieux GPS.
Mais parfois, ton pouvoir augmente au détriment de ta puissance. Par exemple, quand tu as 5 ans et que tu écartes les doigts sur un plan de métro dans l’attente qu’il se zoome et t’indique le trajet (anecdote véridique, station Rue du Bac, samedi dernier). Et là, il y a couac.
Autre exemple, une IA qui t’aide à retrouver un mode de vie sain en te suggérant une marche à pied plutôt qu’une part de flan vs une IA qui utilise ces données-là (et d’autres) pour scorer ton niveau d’assurance ?
Et quid du Deep Learning dont on ne peut ni vérifier, ni justifier, ni expliquer les résultats ? Puissance ou pouvoir ?
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3. Foucault entre dans la danse
Ça m’a rappelé les trois régimes de Foucault. Le pouvoir féodal, pouvoir très peu intrusif qui se contente de prélever sa dîme, mais ne fourre ni son nez (ni ses yeux) dans l’organisation des moeurs ; le pouvoir disciplinaire et ses prisons et écoles, qui dicte de manière très verticale les comportements et administre les quotidiens de chacun ; et le pouvoir de normalisation qui, devant un rejet de l’autorité “du haut”, passe de la baguette à la loupe, en préférant un contrôle horizontal via de la surveillance insidieuse.
La technologie et en particulier la combinaison de l’IA et de la Big Data, permet de rapprocher cette surveillance au plus près de nos actes. Et là, je ne veux pas tomber dans une théorie complotiste 4.0 car c’est nous même qui nous imposons cette surveillance. l’heure de la dernière connexion sur Facebook par exemple … Mon absence sur l’appli (qui est affichée par défaut) est une information en soit. “Qu’est-elle en train de faire ? Bon ça fait plus de 2 heures donc elle fait exprès de pas ouvrir mon message là c’est sur. Je lui ferai payer par un message froid quand elle répondra”
À quel moment avons-nous laissé les objets parler de nous, sans nous, à travers nos données ?
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4. Virevoltons infiniment avec Pascal
Enfin, Pascal m’est venu en tête (il faut vraiment que je check ce qu’il y a dans ma tisane du dimanche soir). Pascal, si je ne me trompe pas, nous parle du divertissement comme étant l’échappatoire ultime de l’homme face à sa détresse de réaliser son immense solitude et son, non moins immense, insignifiance.
Mais selon Pascal, ce n’est pas pour autant qu’il faut fuir le divertissement. Au contraire, c’est une garantie de l’équilibre mental (et du bonheur) de l’Homme. Vs ces moments seuls dans sa chambre, sans personne à qui parler, sans personne pour nous parler … et sans internet aurait rajouté Pascal en 2018 !
La puissance du divertissement c’est peut être finalement être en pleine conscience d’utiliser son pouvoir (“faire faire”) pour déléguer à une troupe de théâtre, un film la tâche de prendre soin de sa solitude. Du moment que ce pouvoir-là ne met pas en péril notre puissance…
Oui, mais une IA qui customise ton news feed dans le seul but de t’y faire passer un max de temps pour que tu voies un max de pub ? Puissance ou pouvoir ?
Et, une IA qui te suggère automatiquement sur Netflix “la prochaine vidéo qui pourrait vous intéresser” et qui te laisse 3 secondes pour refuser avant de lancer la vidéo en question ? Puissance ou pouvoir ?
Bon, là je suis en mode coup de gueule donc je ne vois que de l’AA (Aliénation Artificielle) partout. Mais l’IA est aussi outil de puissance (si, si je vous jure, cherchez bien).
Note to onself : attendre demain matin et annoter cet article avec des exemples d’IA qui nous empower.
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5. La valse reprend son coup de gueule au cinquième temps !
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“ASSUREZ-VOUS de ne JAMAIS RATER AUCUN message”
Reprenons calmement (argh !!) chaque terme du sujet.
ASSUREZ-VOUS — “S’assurer”, c’est-à-dire payer pour garantir. Je paye un peu tous les jours pour payer moins le jour où ça va coûter très cher. Je paye “au cas où un jour…”. Le souci c’est que là, la monnaie, c’est mon temps de cerveau disponible. C’est mon attention. Je “pay attention” au cas où il se passe quelque chose de fou (que peut-il se passer de fou sur un réseau social, soit dit en passant)
JAMAIS — Ouf, si j’active mes notifications, elles seront TOUJOURS là. L’angoisse pascalienne du vide, du seul, du rien, de l’infini est inhibée. JAMAIS je ne serais laissée à moi même.
RATER — Argh si c’est raté, c’est perdu à tout jamais. Si je rate ne serait-ce qu’un message non lu, j’ai perdu l’occasion, l’opportunité.
AUCUN — cf JAMAIS. Histoire d’en rajouter une couche pour qu’on ait bien compris l’étendue des conséquences de notre action.
Dans le même style que je suis heureuse et r-assurée que nous ayons :
des IA publicitaires viennent nous assurer que JAMAIS nous ne RATERONS AUCUNE des opportunités que cette délicieuse société de consommation nous pro(im)pose.
des IA de bulle de filtre qui m’ASSURENT que JAMAIS je ne verrai AUCUNE information qui puisse entrer en conflit avec mes valeurs et ainsi
des IA de rétention des clients téléphoniques qui m’ASSURENT que JAMAIS je ne RATERAI l’opportunité de rester auprès d’un opérateur et de ses offres de forfait plus croustillantes les unes que les autres.
Quand est-on passé d’une technologie de l’intention à une économie de l’attention ?
6. Le sixième temps de la valse nous fait nous interroger sur l’IA au quotidien
Et si, avant de nous demander si les machines vont remplacer les hommes, on se demandait ce qu’on les laisse dès aujourd’hui nous subtiliser ? Sur une journée de 24h, quand est-ce que la technologie m’empuissante (is that a word ?) ? Quand est-ce que je lui délègue mon pouvoir ?
Et là, il me faut conclure sur ce titre d’un article fabuleux d’Usbek & Rica
« Sur son lit de mort, personne ne se dit : “J’aurais aimé passer plus de temps sur Facebook” »
Bref. Voici ce que peut chorégraphier une innocente valse cérébrale dominicale.
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lanuitlennuie · 2 years
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Daniel Defert est mort. Il a longtemps été dans mon imaginaire le mari un peu falot de Foucault qu’éclipsaient facilement les jeunes fringants de son entourage, Guibert en tête. Mais en vrai, c’était quelqu’un ce type. Il a fondé le GIP (groupe d’information sur les prisons) et AIDES. Il écrivait en 84 cette lettre que retranscrit Philippe Mangeot et d’où provient cet extrait: «La libération de nos pratiques sexuelles n’est pas l’alpha et l’oméga de notre identité. Il y a urgence à penser nos formes d’affection jusqu’à la mort, ce que les hétéros ont institutionnalisé depuis longtemps. Je ne retournerai pas mourir chez maman. Nous risquons de nous laisser voler une part essentielle de nos engagements affectifs. Défamiliarisons notre mort comme notre sexualité ».  J’ai été ramenée à cette histoire tardivement dans ma vie. Mon exil jeune avait été ma manière de défamiliariser mon rapport au monde tout en faisant l’impasse sur une mise à l’épreuve de mon hétérosexualité naturalisée. En retraversant cette histoire du VIH à rebours de ses inventions et de son drame, j’ai pu ramasser ici et là mes propres forces pour défaire ce qui avait encabané ma vie et mes relations. Je conserve une tendresse particulière pour ce type, un peu moqué un peu mal aimé, la figure veuve du philosophe spectaculaire, qui lavait les draps et gardait la maison en même temps que de mener à bas bruit des batailles vitales.
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A Comparison of The History of Sexuality by Michael Focault to the Works of Sigmund Freud Michel Foucault Critical Essays
Foucault studied under Louis Althusser, an influential Marxist thinker, who examined the way social systems control human subjects. Michel Foucault Critical Essays. Michel Foucault 1926–1984. French philosopher, psychologist, nonfiction writer, and editor. Foucault is considered one of the most important thinkers to have emerged from France since 1960. He is sometimes called a historian of ideas. Foucault's methodology, which he regarded as an archaeological examination of knowledge, is based on a combination of historical, philosophical, epistemological, and linguistic analyses. Language is of central importance to Foucault's theory, for it directly connects the formation and utilization of discourses with those who wield power in society. As James Mall has noted, "Foucault is especially preoccupied with the use of power: the ways in which the social order classifies, manipulates, and isolates certain elements of itself: madness, illness, criminality, sexuality, etc." While critics frequently link him with the structuralists or post-structuralists, Foucault himself rejected such classification. Foucault's first major work, Folie et déraison: Histoire de la folie à l'âge classique (1961; Madness and Civilization: A History of Insanity in the Age of Reason ), is a treatise on the definition and treatment of madness in seventeenth- and eighteenth-century Europe. R. D. Laing said that in this work "the madness of Europe is revealed not in the persons of the madmen of Europe, but in the actions of the self-validated sane ones, who wrote the books, sanctified, and authorised by State, Church, and the representatives of bourgeois morality." In this book, Foucault introduces two issues which are central to his next two works: the emergence of the medical profession and its privileged discourse, and the general essence of language as a power base from which the "sane" world operates. Foucault's other important works include Surveiller et punir: Naissance de la prison (1975; Discipline and Punish: The Birth of the Prison ) and Histoire de la sexualité, Volume 1: La volonté de savoir (1976; The History of Sexuality, Volume 1: An Introduction). Discipline and Punish is a study of the development of the French penal system in which Foucault reasserts a basic premise introduced in Madness and Civilization: that it is essential to the fortification of a social order that aberrant "others" be isolated. For many critics it is the most accessible of Foucault's arguments. In The History of Sexuality Foucault focuses on the progression of the discourse on sexuality. He is especially intrigued by the changes that occurred when this discourse became scientific with the emergence of Sigmund Freud's theories and the practice of psychoanalysis. Because of the density of his prose and the complexity of his theories, Foucault is often charged with having written works which are inaccessible. Among academics, however, Foucault has a considerable following, and many critics agree that he is a major influence on contemporary French thought.... View more ...
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