#etrangers partout
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10/12
Après avoir assisté à un nième monologue de notre gentil mais épuisant logeur, nous décidons de suivre ses conseils et d'aller au centre culturel. Touille mène la charge, qui nous emmène... Dans une reprise de la Japan Expo version chilienne.
Dr Rathatton decide de remonter le niveau et nous traine dans un endroit frais, silencieux, et calme ... le grand cimetière central. Oui, vivre à Paris vous pousse à apprécier des endroits forts etranges. Toujours est il que nous y découvrons qu'il y a énormément de concessions groupées, notamment pour les pompiers de la ville. On s'est demandés si cela veut dire qu'ils ne sont pas enterrés avec leur famille, et la question reste entière.
Nous prenons ensuite le bus, où le règlement implicite stipule qu'il est interdit de descendre à l'arrêt. Après nous être réceptionner dans un rouler-bouler, Dr X nous fait passer de colline en colline, entretenant mon "développement mollesque" (qui contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, ne se rapporte pas à mes poignées d'amour, mais à mes magnifiques mollets saillants). Bon, sans surprise majeure, c'est de la ville, il fait chaud, on voit la mer treeeeeees loin, c'est pas extraordinaire.
On continue quand même à voir du street art un peu partout, ça donne malgré tout un peu de charme à la chose.
On arrive finalement sur un marché où Touille s'explose le bide à base de cerises super bonnes, puis d'un très bon ceviche, et nous repartons tout contents de cette dernière journée.
Pour remercier Daniel et sa femme, qui nous accueillent une fois de plus chez eux ce soir (on a carrément les clés de la maison...), Dr Rathatton se met aux fourneaux et nous concocte des lasagnes à la ricotta SUPER BONNES (et c'était pas gagné vu la galère pour trouver les bons ingrédients dans le supermarché). Et Touille redéfonce des cerises, parce que c'est trop bon (et qu'à 1€ le kg, on ne va pas se priver).
Demain, on devra abandonner Patochimbo à une agence (sauf si un acheteur se réveille dans la nuit, qui sait), et c'est l'avion... Qui on l'espère, décollera avec 24h de retard, nous permettant ainsi de gagner de précieux sousous. Dr X, sans nouvelle de son Rat depuis 2 semaines, a hâte de découvrir si celui-ci est vivant !
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Un Bien Etrange Panier...
Non, Caroline, Sarah n'a pas demandé si Philippine avait été violée car "ça ne colle pas à sa grille de lecture", mais simplement parce qu'elle...ne le savait pas.
Non, Philippine n'a pas été violée et tuée juste "parce que femme", mais parce que blanche.
Oui, mettre Sarah et la soi-disant "extrême-droite" dans le "panier à chacals" avec les antifas et la superbe mais totalement dégénérée Zoé Pebay est criminel, mais vous êtes coutumière de ce genre de "un partout, la balle au centre" depuis que vous n'êtes plus d'ultra-gauche, soit depuis quelques années. C'est mieux qu'avant mais c'est encore débile !
Basile Pesso, Land of Somewhere, 4 octobre 2 024 (Fb) Wheatus, Teenage Dirtbag Article de Caroline Fourest dans Franc-Tireur : "Philippine et les chacals"
P.S : Sarah, c'est Sarah Knafo, juive. Je n'ai jamais rien dit contre elle, au contraire, et je soutiens Zemmour depuis 25 ans, soit depuis environ 20 ou 23 ans avant les "nouveaux Résistants", au péril de beaucoup de choses, mais selon le gang des dégénérés, je dis que "les Juifs sont des pédo-satanistes".
Entre autres délires, ces ordures ont diffusé à plusieurs milliers de personnes dont haut placées ces incitations à la haine, qui contenaient des choses encore plus graves sur mon frère.
Avez-vous outé ces rats ? Curieux, j'ai absolument rien vu.
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Ensuite nous avons ete recus par le departement « study abroad » Plus de 20%des etudiants parte un trimestre à l etranger partout dans le monde.
Lucy et Samantha reviennent de Bordeaux ayant beaucoup apprécié leur expérience en immersion complète. Elles ont profité de leur temps pour voyager en Europe, decouvrir d autres cultures et se faire un nouveau reseau d amis. C etait exactement notre objectif d aider à pousser de jeunes américains à ouvrir leur horizon. Au total une trentaine d etudiants en 8 ans ont profité de notre aide.
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Jour de tonnerre
Le tonnerre grondait terriblement pendant que la pluie ne cessait de tomber, remplissant les tranchées d’une eau saumâtre. Malheureux soldat qui devait rester dehors à surveiller qu’aucun ennemi ne pénètre le secteur ; il gelait sur place en raison du froid qui envahissait son corps. Et puis, personne n’attaque pendant un orage, de peur d’être pétrifié si l’éclair touchait la baïonnette.
A l’intérieur, on pourrait croire que les hommes sont tranquilles. Ils sont sages, mais la tranquillité est balayée par le grondement du tonnerre. En fait, les soldats écoutent ce bruit devenu calme en comparaison avec celui des canons. Ils restent cantonnés, allongés sur leur lit de camp, à attendre. Certains se battent avec les puces ou les poux, d’autres comme John, écrivent une nouvelle lettre en espérant que ce ne sera pas la dernière.
Il appliquait son stylo sur le papier lorsque le tonnerre gronda soudainement. Tout le monde leva les yeux, rassuré que ce soit l’orage car il n’était pas tombé très loin. Le québécois, parce qu’il était de Québec, posa un sac de sable contre la porte afin d’empêcher l’eau de trop entrer. Puis, il retourna à sa couche située à côté de celle de John.
Il était de Vancouver et regrettait l’avoir quittée en s’engageant. Il y avait besoin de monde à la ferme. Et dans la dernière lettre, sa mère écrivit que son père était malade. Il y avait besoin de ses mains à la ferme. En attendant, elles devaient servir à tuer du boche. Le tonnerre gronda encore, faisant sourire les soldats en repos.
Le québécois avait fâcheuse manie de mettre son nez partout. Il observait tout. Alors, lorsqu’il releva la tête pour mieux regarder la table. Il attira l’attention de tout le monde. Il se leva brusquement, puis se rallongea, avant de pousser son lit au détriment des mécontents. Ensuite, il posa son oreille contre le sol. Un grondement fit sursauter John.
- Qu’y a-t-il ? demanda le sergent.
- Ecoutez, répondit le québécois.
Le sous-officier posa à son tour l’oreille au sol. John en fit de même. Il remarqua quelque-chose en train de cogner la terre. On comprit vite ce qui était en train de se passer. La panique commença à saisir les esprits. Quelques soldats voulurent sortir, préférant l’orage à ça. John déglutit, avant de croiser le regard du sergent. Ce dernier sortit du terrier et revint peut après avec un lieutenant, dont l’uniforme restait sec et propre malgré la pluie. Toutefois, il s’allongea sur le sol crotté et écouta à son tour.
- Oui, ils creusent et alors ? dit-il.
- Mais sir, cela veut dire qu’ils vont chercher à nous faire exploser, affirma le sergent.
Le lieutenant gratta sa moustache tout en découvrant les visages atterrés de ses subordonnés. Il haussa les épaules et sortit en disant :
- On ne va pas quitter la tranchée ni leur laisser le moindre pouce à ces fumiers ! J’abattrai personnellement le premier qui chercherait à déserter ou à démoraliser les autres !
Le silence fut interrompu par un éclair. La pluie continua de tomber. Et les soldats se demandèrent s’il n’était pas préférable de sortir. C’était la peur des tranchées : finir enterrer vivant. Le sergent chercha à rassurer son équipe, mais il savait qu’il ne parlait pour rien. Chacun essaya de se distraire différemment, les uns en s’épouillant, les autres en écrivant. Mais personne n’arriva à dormir tellement le bruit des pelles allemandes résonnaient dans le sol et dans leurs têtes.
Le lendemain, la pluie cessa. Les bombardements remplacèrent le tonnerre. Chaque soldat savait qu’il pouvait y rester. Le sergent avait prévenu : on charge à 11heures. Etrangement, tout le monde se sentit rassuré ; plutôt crever entre les barbelés que dans un terrier. Le bataillon attendait paisiblement. Les bombardements arrêtèrent subitement. Le lieutenant traversa la tranchée. Puis, il attendit en regardant sa montre avec un sifflet à la bouche. Il sortit son revolver et à l’heure fatidique, il siffla tout en grimpant une échelle. Dès lors, la charge commença. Anglais, canadiens, australiens, néo-zélandais bondirent en hurlant pour se donner du courage. Mais à peine la tranchée quittée que les premiers morts se comptaient par centaines. En face, les mitrailleuses se mettaient à l’ouvrage, découpant tout sur le passage des balles. Le combat fut rude et inégal. John sautait de trou en trou, espérant ne pas tomber dans une poche de gaz moutarde. Il plongeait dans l’eau croupie, où parfois, des camarades en décomposition dormaient les tripes à l’air. John réussit à sortir de ce bourbier et entendant l’appel de la retraite, il fit demi-tour.
- Encore une charge pour rien, se disait-il.
Il ne savait pas si la compagnie réussit à entrer dans la tranchée allemande. Il retourna dans son camp en courant, sautant de trou d’obus en trou d’obus. Puis, enfin rentré, il fut accueilli par le québécois. Le groupe d’hommes réintégra leur « chambre ». Ils soufflèrent, se reposèrent. Un gaillard rouquin écouta le sol. Il grogna.
- Ça s’approche en plus.
Dehors, les bombardements reprirent, ressemblant au tonnerre de la veille. Ils semblèrent loin, s’approchant de temps en temps. Tel un éclair, un bombe tombait à quelques dizaines de mètres, faisant trembler aussi bien la terre que les hommes. La boue recouvrait les visages et les vêtements. John lava sa figure avec un peu d’eau dans un bol. Puis, il se regarda dans un miroir, en pensant que cela ne servirait à rien.
Les journées se suivirent et se ressemblèrent. Bombardements, attaque et peur. Le sol de leur reposoir vibrait de plus en plus. Ils savaient que les Allemands posaient des mines sous eux. Mais ils ne savaient pas quand tout cela finirait. Et puis, un matin, plus rien !
Le québécois fut le premier à comprendre que c’était pour très bientôt. Il appela le sergent qui ne pouvait rien faire. Alors, ce dernier prévint le lieutenant. Mais son officier avait une consigne : ne pas perdre un pouce et mourir que de fuir. La peur grandit chez les soldats jusqu’à l’annonce surprise de la relève.
Dès lors, le bataillon quitta la tranchée, s’éloignant du danger. Au loin, les bombardements continuaient. Aligné deux par deux, le bataillon aperçut, un groupe de soldats anglais.
- Ordre est de ne rien dire, annonça-le lieutenant. Pas question de démoraliser ces braves.
John passa en observant du coin de l’œil les soldats qui allaient vers une mort certaine. Son bataillon baissa la tête, par fatigue mais surtout par honte. De leur côté, les nouveaux marchaient fièrement pour ne pas montrer leur peur. Il y avait de nombreux enfants, des jeunes qui sortaient à peine de leurs études. Ils marchaient l’arme à l’épaule. Certains saluaient, d’autres souriaient.
Une heure après, John marchait encore dans la boue, il discutait avec le québécois de leur prochaine permission. Ils espéraient aller à Paris, voir les femmes de Pigalle. Le québécois connaissait l’adresse d’un bordel qui acceptait les étrangers, surtout les militaires. Puis, le tonnerre gronda tout à coup, plus fort que d’habitude. La terre remua, les hommes s’accroupirent. John se retourna et vit derrière lui, là où se trouvait la tranchée, un immense nuage de terre et de feu. Le camp avait été rasé en une seule explosion. Il pensa à la relève. Il se dit que c’était terrible. Le sergent ordonna d’avancer. Alors, il marcha en suivant le pas cadencé. Avec le québécois, ils discutèrent encore de Paris et du Canada, et évitèrent de parler des morts.
Alex@r60 – Juillet 2022
Photo prise en Juillet 1916
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L'antiracisme systémique : une maladie contagieuse
En attendant le discours présidentiel de ce soir, mettons-nous en récréation du covid, et parlons de vrais problèmes. L'antiracisme systémique (qui cause des ravages aussi immenses qu'injustifiés) est un mal relativement récent, qui carbure au fantasme, énergie renouvelable s'il en est. En évoquant la soi-disant supériorité ontologique d'une race sur d'autres (hiérarchisation des humains qui a été chassée d'Occident après la folie hitlérienne), l’antiracisme militant ne répond à aucune réalité dans nos pays : il n'en reste que des obsessions quasi-pathologiques que des meneurs hystérisés rêvent de transformer en pandémie. Et on sait bien que les démocraties libérales sont mal équipées pour arrêter ce genre de catastrophes !
Malheureusement, certaines officines (dont, si j'étais honnête, je dirais que l’ inspiration fétide trouve ses sources à Gauche, mais je vais m'abstenir, pour ne pas être traité de ''complotiste'', même si ce qualificatif est pour moi une forme de compliment, tel qu'il est (mal) manipulé par les cuistres-au-pouvoir !) ont ressorti ces horreurs des pages noires de l'Histoire du XX ème siècle, en les enlaidissant de déguisements mensongers pour les faire paraître plus excitantes pour ceux de leurs militants qui sont eux-mêmes contaminés par ''des racismes'' dont il est très mal vu de parler : la liberté de pensée ou d'expression est réservée aux horribles gribouillis de Charlie-Hebdo, mais la Vérité ou l'Intelligence, par exemple, n'y ont pas droit. Le révisionnisme ambiant, qui ravage plus que d'autres la société française, n'a rien trouvé de mieux que de déclarer que celle-ci serait xénophobe, pour mieux abattre ce qu’il reste du ‘’modèle républicain’’, même s’il est imparfait.
Etrangement, ce (re)-sentiment n'existe que dans des pays dont l'axe de civilisation est non seulement hostile à la nôtre, mais lui a déclaré la guerre. Franchement, entre le noir (qui se sent ''black'' sans savoir un mot d'anglais) qui se promène en pays dit ''blanc'' (s'il en reste ! Le Japon, peut-être... mais il serait plutôt jaune !) et le blanc qui se balade en pays ''noir'' ou arabe, lequel, d'après vous, prend le plus de risques et est le plus en danger ? Soyons raisonnables : le racisme n'existe... plus du tout, ou si peu, là où de faux purs esprits pas très nets, porteurs pas sains d'un racisme ou d'une islamophobie fantasmés, prétendent le voir ! Il suffit de comparer les menaces permanentes qui pèsent sur tous les chrétiens et tous les juifs, y compris en plein Paris, le nombre de leurs cimetières profanés et de leurs temples brûlés ou pillés ou le nombre de coups de couteau ou d'égorgements subis par eux... avec les manifestations d'une soi-disant islamophobie qui se résume, au pire, à quelques discriminations au logement ou à l'embauche... de gens dont toute entreprise a raison de se méfier, tant il existe de dérives et de provocations culturelles, vestimentaires, comportementales, revendicatives...
Georges Bernanos disait : ''Lorsqu’un homme crie ''Vive la liberté !'', il ne pense qu'à la sienne''. Expliquez-moi pourquoi, lorsqu'il parle de liberté religieuse... tout militant de la cause dite ''indigéniste'' veut d'abord imposer l'Islam et supprimer le christianisme ou le judaïsme, alors que la seule manière de lutter contre les fausses impressions de rejet dont nous parlions consisterait à adapter son comportement à la civilisation du pays où l'on dit vouloir s'installer (ce qui est le minimum souhaitable, et... le contraire exact de : le détruire à son seul profit !). Saint Augustin d'Hippone avait tout dit : ''Si fueris Romae, Romano vivito more ; si fueris alibi, vivito sicut ibi'' (Trad : ''lorsque tu es à Rome, fais comme les romains, et si tu es ailleurs, vis comme on y vit'') ... et tu seras traité à l'égal des romains. C'est aussi simple que ça. Et cela explique pourquoi cette phrase, qui est devenue un proverbe, se retrouve dans pratiquement toutes les langues !
D’une grenouille, ils ont fait un bœuf. La recette est connue, depuis les ''classes'' de l'Agit-prop moscoutaire, de sinistre mémoire : (1)- Le racisme réel n’existe plus ou pas dans un pays ? Il faut et il suffit de l'ériger en système et de faire croire qu’il est dans l’ADN de la société en question. (2)- La discrimination raciale est marginale ? Faites-en une grande cause (nationale, de préférence), donnez-lui un nom, puis un budget et nommez un ''responsable de la lutte contre...'' et vous aurez réussi à faire croire qu’elle est partout, invisible de préférence (c'est plus facile, pour faire croire qu'elle existe !). (3)- L’esclavage a été supprimé sur terre par l'action de nationaux de ce pays ? Commémorez son souvenir sans cesse, parlez-en comme d'une menace, faites croire qu’il est devenu économique, statistique, symbolique, ou que sais-je, et que la preuve... c'est que la statue de Colbert est toujours devant l’Assemblée nationale, comme si n'importe qui avait un ''droit'' quelconque à décider qui est ''un grand homme'' en son pays. La passion antiraciste est, comme un prurit pornographique, un rejet de la réalité et un imaginaire qui demande à être reconnu... pour ce qu'il n'est pas, évidemment.
Tous les coups sont bons pour tirer de fausses leçons de tout fait banal : il suffit de raconter n'importe quoi. Par exemple, il serait inacceptable que des hommes blancs puissent avoir une opinion sur un quartier d'où les néo-arrivants ont chassé les ''souchiens''... Ou bien, le fait que des français, ''historiquement blancs'', ne soient pas systématiquement ''cornaqués'' par un ''représentant des minorités'' serait la preuve d'un racisme bien implanté, qui ''exclut'' les minorités ethniques en n'embauchant que des personnes issues de la majorité ''de souche'', ce nouvel ennemi public n°1 déclaré (Leçon n° 1 : plus les mots sont mensongers ou n'ont pas de sens, et plus il faut les utiliser !). En fait, l'anti-racisme actuel n'est plus qu'un racisme anti-blanc : les lobbies inclusifs sont prêts à invoquer n’importe quoi pour justifier leur existence (et les grasses subventions perverses qui vont avec !).
Fantasmez, fantasmez, il en restera toujours quelque chose. Cette adaptation du dicton attribué à Francis Bacon devrait pourtant nous mettre en garde : une calomnie laisse toujours une trace, même si, de nos jours, ce serait plutôt la fantasmagorie qui serait une clé des ''on dit''.. En dernier ressort, les idées que véhicule la mode multiculturaliste sont un fétichisme racial qui camoufle mal un désir plus profond : en finir avec l’Homme blanc et ce qui serait ''sa'' civilisation.
De son livre Le Choc des civilisations en 1996 jusqu’à sa mort en 2008 (et même après), la gauche universitaire n’a cessé d’accuser Samuel P. Huntington de défendre une thèse ''raciste'' qui serait une ''prophétie autoréalisatrice''. Pour la bien-pensance académique, la thèse du politologue américain était dangereuse, à l’époque déjà, car on pensait qu’elle pouvait aider à favoriser un réveil identitaire dont le besoin devenait criant. Le contre-feu fut immédiat : ''en parlant d’un choc des civilisations, on l’encouragerait'' (sic !), psittacisaient les bonnes âmes !
Trente ans plus tard, c'est l’antiracisme qui joue aujourd'hui ce rôle : l’idéologie est à la société ce que la publicité est au consommateur : un réservoir de l’imagination, destiné à imposer des normes. En racialisant tous les rapports sociaux et en contribuant ainsi à la tribalisation des sociétés occidentales, c'est ce discours mortifère qui fonctionne comme une prophétie autoréalisatrice : l’antiracisme alimente le racisme à rebours, en encourageant la naissance d’une conscience raciale chez des individus qui n’en avaient pas ou plus.
Cela ne serait rien si cette pathologie létale n'avait contaminé les plus hauts sommets de l'Etat (car après tout, les excès et les mensonges sont presque des ''constantes '' de toute société, et il faut bien ''vivre avec'' ! Ce qui se passe avec le film ''Hold-Up explique comment fonctionne une volonté d'ostracisme et de mise au pilori. D’autre part, le fait que notre Président ou son ministre de l'intérieur (parmi tellement d'autres dignitaires de ce qui fut ‘’la France’’’ et qui n'est plus que ''la République'', comme si l'une pouvait être ramenée à l'autre !), puisse adhérer aux pires mensonges est, sans aucun doute possible, le déclencheur qui a fait passer d'un mal chronique à une crise aiguë... Qui pourrait aimer un pays malade de repentance injustifiée et qui se présente, comme le prétendent nos dirigeants, en coupable de crimes imprescriptibles ? . On comprend le rejet, dans un tel contexte !
Il est bien tard ! Bientôt, avec la mort programmée de l'Europe --pas l'Europe officielle, qui survivra contre vents et marées (trop de prébendes en dépendent !), mais la vraie, celle des gens et des nations, la seule qui ait un sens--, il sera trop tard pour sauver tout ce qui doit l'être, pour le bien-être de nos descendants !
H- Cl
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Suite 18
Marcus.
-Tu ne veux pas me montrer la plaie ? Augustine le regarda mal à l’aise, sortit son porte-monnaie et paya.
– Non, Marcus, tu es très gentil, mais déjà avec le docteur ça me gène, alors avec toi…
Marcus haussa les épaules.
– Mais tu m’as connu quand j’étais môme Augustine, c’est pas comme si j’étais le toubib…
- Justement, je t’ai connu tout petit, alors, j’ai ma dignité.
Marcus sourit, haussa les épaules et emballa les pansements, les désinfectants, et autres crèmes antibiotiques qu’on peut délivrer sans ordonnance. Il en fit un paquet très soigneux qu’il posa sur le comptoir.
– As-tu donné quelque chose pour la tombola ? Je sais que c’est pour ton musée, mais cela ferait bien que tu y participes aussi, non ? C’est bientôt…
Marcus leva la tête et rougit un peu.
- Oui j’y ai pensé bien sûr, Il regarda autour de lui comme s’il cherchait la réponse.
– Bin, tu vois, reprit-il, ma boutique n’offre pas vraiment de marchandises aguichantes. Je pensais aller à la tombola et plutôt consommer, acheter des tickets, et participer de cette façon.
Augustine contempla les parfums au milieu des cosmétiques anti- allergéniques.
– Tu pourrais faire un lot de maquillage, et d’eau de toilette ?
Marcus s’approcha des étagères.
– Oui, pas bête, j’avais oublié ces trucs…pourquoi pas ? Mais ce qui m’intéresse, c’est surtout aller à la soirée.
Augustine sourit.
– Ca n’empêche pas, tu peux faire les deux, en plus ça te donne un prétexte supplémentaire pour aller au café.
Elle le regarda droit dans les yeux, avec insistance, et un sourire finaud.
– Augustine, qu’est-ce que tu cherches à me dire ? Mais il avait compris et souriait aussi.
– Ainsi tout le monde sait ? Il avait l’air ennuyé.
– Pas tout le monde, moi je sais…il faut tenter ta chance, même si elle est mince comme la glace. Elle allait se détourner, quand il la retint.
– Augustine, toi, tu es fine, tu sais que je n’ai aucune chance avec Mathilde, tu le sais non ?
La vieille jeune dame sourit.
– Tu sais Marcus, l’amour se moque des préférences sexuelles, un jour on aime un être humain et le lendemain, avant de savoir pourquoi, on aime un autre être humain…c’est comme ça.
Elle posa le paquet dans son cabas.
– Alors, tu sais ça aussi ? J’espère que…
Augustine leva la main.
– Tu me connais…je regarde, et je me tais.
Sur ce, elle quitta la pharmacie. Marcus regarda partir la silhouette fragile et droite.
Il resta un long moment derrière son comptoir avec un air à la fois rêveur et inquiet.
Rose (Préparation de la soirée)
Rose s’était démenée, elle avait rassemblé tous les articles de la boutique qui se vendaient mal et en avait fait un gros sac qu’elle posa dans la salle du Café des Deux routes.
– Et voilà ! Je crois que nous sommes parées ! Nous avons de quoi récompenser pratiquement tous les participants.
Elle regarda ses amies qui l’avaient vu déballer son grand sac, un peu effrayées.
– Oui, effectivement, mais ce qui nous ennuie maintenant, c’est le prix des billets ? Comment déterminer le prix ? Elles s’assirent toutes les trois autour d’une table et commencèrent à discuter.
Il ne fallait pas le mettre trop bas, car pour chaque ticket, il y avait une consommation offerte, mais pas trop haut non plus, car elles voulaient que tout le monde, ou plutôt, que le plus de monde possible au village puisse participer.
- 10 euros ? Beaucoup non ? Je dirais 5euros, c’est le prix d’une bière en ville, pas mal ?
Elles se mirent d’accord pour ce prix là, quand elles virent Marie, l’une des vieilles dames, entrer dans le café.
Elle était visiblement intimidée, mais semblait aussi résolue.
Elles lui souhaitèrent la bienvenue et lui offrirent une boisson sous le prétexte qu’elle était une participante bénévole. Marie en fut touchée, elle remercia, et commanda une limonade qu’elle se mit à boire avec distinction. Puis, elle se lança.
– Je vous ai entendu discuter du prix, 5 euros, c’est bien, vous allez avoir du monde et c’est le principal. Les gens pourront même acheter plusieurs tickets…il y a une chose à laquelle vous n’avez pas pensée ; il vous faut des gens pour vendre vos tickets avant la soirée, sinon, vous allez être débordées…
Devant l’air surpris des trois femmes, elle se mit à sourire, très satisfaite d’elle-même.
– Mais oui, s’exclama Mathilde, effectivement, vous avez raison !
– Et puis, reprit Marie, vous savez, moi je ferais des lots de 10 tiqckts et je ne donnerais de boissons et des gâteaux qu’à ceux qui achètent un carnet ! Enfin, je vous dis ça comme ça, parce que si vous le faites à l’unité et si vous donnez une boisson à chaque fois…
Elle fit la moue, et les femmes suivirent parfaitement son raisonnement.
Elle voyait juste.
La tombola ne rapporterait rien.
C’était une évidence. Il fallait vendre des carnets et offrir une boisson, une seule par carnet.
– Et puis voilà, nous avons eu une idée, mes amies et moi, comme nous connaissons bien les gens du village, nous vous proposons d’aller vendre les carnets. Les trois amies sourirent toutes ensembles, car elles avaient eu la même idée. Les vieilles dames seraient trop contentes d’avoir ce prétexte pour s’inviter chez les gens, discuter, fouiner, colporter, se donner de l’importance aussi.
Ce qui était parfait.
Mathilde se leva, prépara une boisson de sa composition, et servit tout le monde, de rasades généreuses. Marie était aux anges, elle avait l’impression de faire partie d’un réseau actif, et la boisson un peu alcoolisée de Mathilde lui peignit la soirée et ses compagnes présentes sous de belles couleurs rose- bonbon. Elle en aurait à raconter aux autres !
Lorsqu’elle se leva, elle avait un peu la démarche mal assurée d’un matelot qui rentre à terre, mais un beau sourire sur le visage.
Après son départ, Rose soupira, elle était fatiguée et un peu découragée. Etrangement, plus la tombola approchait, et plus elle doutait de son efficacité. – Nous allons rencontrer les gens, les apprivoiser, mais de là à les faire parler, j’ai un doute.
Mathilde s’ébouriffa les cheveux, elle avait le visage tiré, elle aussi et se sentait les jambes lourdes.
– Oui, je pense qu’il faudrait un détonateur pour qu’ils parlent, il faudrait que Dimitri soit là, à cette soirée.
Mais Apolline se récria vivement.
– Tu plaisantes, s’il est présent, tous les gens diront qu’il se fiche de la disparition de sa femme, je vois d’ici les commentaires !
Il y eu un silence pénible, tant c’était l’évidence même.
Elles burent en se regardant, à court d’idée.
Les lots étaient épars, un peu partout dans la grande salle dans un vague début de tri. Bientôt, il faudrait se lever afin de tout ranger, avant que des clients n’arrivent, car ce serait l’heure des parties de cartes.
Rose leva subitement la tête.
– Il faut prendre un risque…Elle hésita une seconde, il faut mettre les vieilles dans la confidence. Elles vont aller chez les gens, elles vont parler avec eux, elles sont connues, elles pourront nous apprendre des choses que jamais…
Mathilde et Apolline ne la laissèrent pas finir.
– Tu as raison, il faut que ça bouge !
Alors, elles se mirent à ranger le bar, cacher les lots, faire des paquets sommaires.
Elles décidèrent d’en parler le jour où les trois vieilles reviendraient.
Mercredi matin, il n’était pas dix heures que les trois vieilles amies étaient déjà arrivées, et s’étaient installées à une table, devant une tasse de thé, offerte par Augustine.
– On ne va pas les laisser tout le temps nous offrir les boissons, c’est ma tournée ! Avait-elle décidé et elle en était toute rose de contentement.
Pour l’occasion, Mathilde vit immédiatement qu’elles avaient soigné leur apparence. Francine s’était faite une nouvelle couleur bleutée dans les cheveux, la poitrine d’Albertine s’ornait d’un lourd collier de jais qui devait lui tenir chaud et Augustine avait mis une touche de rouge à lèvres, tandis qu’un doux parfum l’entourait vaguement.
Elles regardaient toutes avec impatience les clients autour d’elles qui accaparaient leurs nouvelles amies, mais elles prirent leur mal en patience et attendirent une accalmie, pour pouvoir parler et prendre les décisions qui s’imposaient.
Rose avait réussi à faire imprimer des tickets à temps et Mathilde les posa sur la table de leurs trois complices avec fierté.
– Et voilà ! Y’a plus qu’à faire le plus difficile !
Les trois vieilles en furent flattées, elles avaient bien conscience de rendre service, mais en somme, elles joignaient surtout l’utile à l’agréable.
Elles furent très surprises, quand Mathilde et Apolline s’attablèrent avec elles.
Apolline approcha sa tête, le moment était propice, il n’y avait personne, mais elle voulait renforcer le sentiment de secret et elle se mit à murmurer, pour tout expliquer aux trois comparses. Elle y alla directement, sans fioritures, franchement, en disant, tout ce qu’elles ressentaient à propos de l’Affaire. Elle peignit la vie de Dimitri, il fallait qu’on sache s’il était innocent ou coupable. Il fallait qu’on retrouve Sonia, au moins pour sa mère ! Mathilde et Rose, se joignirent au récit elles aussi.
A la fin de son exposé, Apolline laissa leurs recrues potentielles, libres d’accepter, ou de refuser en conscience.
Albertine et Marie avaient été touchées par la description qu’elle avait faite de Dimitri et elles étaient toutes prêtes à coopérer. Augustine pendant le récit d’Apolline s’était comme mise en retrait et à la fin, avait objecté.
« Oui, je comprends, Dimitri, vous semble innocent, mais que savez vous vraiment de la réalité, est-ce qu’il ne vous manipule pas ?
– C’est tout à fait possible, admit Mathilde, nous n’avons que son récit, nous voulons en savoir plus…si Sonia est morte, il faut qu’il soit puni et il le sera, mais il faut qu’on trouve le corps…Dimitri, en ce moment est soupçonné de meurtre par tout le village, il n’a plus de travail et a perdu pratiquement tous ses amis : il faut soit qu’on trouve le corps, soit qu’on la retrouve !
Augustine s’était un peu reculée et avait approuvé.
Les trois femmes se levèrent dignement, conscientes qu’on leur faisait une confiance totale, qu’on les jugeait digne de sauver un homme, de chercher, et peut-être d’aider à trouver la vérité.
Augustine paya le thé et laissa ses amies partir devant. Elle demanda alors à Apolline.
– Ca fait longtemps que vous le connaissez, Dimitri ?
Elle secoua la tête.
– Non, avant, il n’était venu que quelques fois au café.
Augustine insista.
– Rose, elle aime cet homme depuis longtemps ?
Apolline se récria, elle ne pensait pas que Rose soit intéressée par cet homme.
- Ou alors, elle ne le sait pas elle-même. En tous cas, il n’y a rien d’officiel. A quoi pensez- vous ?
Mais Augustine se dirigea vers la porte.
– Oh, à rien, je posai juste une question…
Et elle sortit lentement rejoindre ses amies qui l’attendaient à l’ombre de la place, près de la fontaine muette.
Francine Augustine…
La tombola avait été fixée juste après le 15 Aout, avant, il y aurait eu trop de monde, avaient jugé Mathilde et Apolline et des gens qui n’auraient rien de particulier à apporter.
Rose semblait de plus en plus fatiguée, en fait, elle dormait mal. Elle n’arrêtait pas de douter d’elle. Elle changeait d’avis d’heure en heure. Dimitri était innocent et la minute d’après il était coupable. Mais coupable de quoi exactement ? Comment pouvait-on déceler le mensonge ? Comment être sûr de quelqu’un ?
Elle téléphonait souvent à Stan, pour lui soumettre ses doutes et il essayait comme il pouvait, de la rassurer. Mais lui-même avait tellement douté, qu’il sentait bien que ses arguments étaient sans valeur réelle.
Dimitri de son côté se sentait totalement impuissant, enfermé dans une situation qu’il ne comprenait pas. Il se sentait victime et tout le monde le considérait comme un coupable possible.
Rose l’aimait, c’était certain et rassurant, mais lui ne pouvait pas se donner à fond dans cet amour, il avait peur. Peur d’être accusé d’avoir tué Sonia pour pouvoir aimer Rose en toute tranquillité. Il ne savait plus où il en était. Il trouvait l’idée de la tombola assez vaine. Comment espérer que les gens pourraient parler ? Comment espérer que quelqu’un avait vu quelque chose de significatif, et l’ai enregistré comme tel ?
Lucien, dans son château, était impatient. Il ne voyait pas Augustine aussi souvent qu’il l’aurait voulu et parfois, il s’ennuyait. Cela l’étonnait, c’était la première fois que cela lui arrivait.
Alors, il se prit aussi au jeu et décida d’aller voir Dimitri. Après tout, pourquoi pas ? Qu’est-ce qui l’empêchait de faire cette démarche ? Le seul problème était le prétexte.
Il fallait trouver une raison plausible et suffisante.
Et s’il mentait ? Ou plutôt, s’il racontait une chose anodine qu’il monterait en épingle… ?
C’était une très belle journée, le vent s’était levé et l’atmosphère était moins accablante. Il descendit d’un bon pas vers le village et salua les trois chèvres au passage. Le chat n’était pas venu chez lui depuis deux jours et il nota qu’il n’était pas avec elles non plus. Les trois bêtes le regardèrent passer, immobiles comme jamais.
Cela le fit sourire.
Arrivé devant la maison de Dimitri, il ne réfléchit pas et frappa. Il entendit des bruits de pas et presque aussitôt, la porte s’ouvrit. Dimitri était soigneusement rasé, portait une chemise propre et sentait bon.
Il considéra le comte d’un œil inquiet, mais s’efforça de sourire.
-Je suis confus de vous déranger si tôt, mais je viens vous apporter un renseignement qui peut peut-être vous aider. Lucien avait bêtement balbutié.
Dimitri ouvrit la porte en grand et le laissa passer à l’intérieur.
- Oh, il n’est pas si tôt et je n’avais pas vraiment…Il fit un geste vague. Voulez vous une tasse de café ?
Lucien accepta avec empressement et s’installa sur un des tabourets face au bar.
– Le jour où votre femme a disparu, j’ai vu quelqu’un, une femme, que je ne connaissais pas, se promener vers chez moi. Sur le coup, je n’y ai pas fait attention, il y a beaucoup de touristes, mais après, j’y ai repensé.
Lucien disait n’importe quoi, ce qui lui était venu par la tête, ce qu’il guettait, c’était la réaction de Dimitri.
Celui-ci avait levé les yeux vers lui.
– C’était à quelle heure ? C’est important…
Le comte répondit qu’il était midi et demi. Il avait aussi lancé l’horaire au hasard. Dimitri lui demanda alors comment était vêtue la femme.
– De rose…un chemisier, ou un tee-shirt rose. Là aussi, pris de court, il avait sorti la première couleur qui lui était venue.
Les épaules de Dimitri s’affaissèrent.
– Non, Sonia ne met jamais de rose, absolument jamais, elle n’a rien de cette couleur. Il avait baissé la tête et Lucien regretta immédiatement sa démarche. Mais pas tout à fait. Si Dimitri avait espéré qu’on pouvait avoir vu Sonia après les événements, c’est qu’il n’était pas coupable, or, tout dans son attitude corporelle avait indiqué qu’il souhaitait ardemment une piste.
– Vous savez, reprit Lucien, les gens ne disparaissent pas comme ça. Pas là, dans ce village et juste à ce moment, je n’y crois pas une seconde. Je pense qu’il y a une solution.
Dimitri avait servi le comte, et s’était assis lourdement en face de lui.
– Bien sûr qu’il y en a une…dit-il découragé, elle est sortie de la maison et elle est allée mourir quelque part, parce que je l’ai frappée à la tête. Elle a voulu partir, mais elle est tombée inconsciente et elle est morte et c’est de ma faute, je l’ai tuée…qu’on le veuille ou non. Pas le choix…
Il avait l’air totalement découragé.
Lucien se leva, vint vers lui et lui posa la main sur l’épaule.
– Ne vous découragez pas, je suis sûr que ça va s’arranger, vous avez des amis… Dimitri le regarda, et lui sourit gentiment.
– Oui, c’est vrai, vous êtes venu me voir et puis, j’ai des amies que je ne connaissais pas, les filles du café. Elles sont vraiment formidables.
Il avait les paupières gonflées et rouges.
Lucien se dit que les larmes allaient forcément couler et chercha quelque chose du regard, pour le lui donner. Il se dirigea vers le divan et prit un foulard qui traînait. Il le lui tendit d’un geste gauche, Dimitri s’en saisit et machinalement le passa sur ses yeux.
Un parfum léger en émanait.
– Ce parfum, c’est celui de votre femme ?demanda t-il doucement.
Dimitri confirma d’un mouvement de tête. Lucien respira profondément.
- Le chat Pouf est à vous ? Dimitri le regarda sans comprendre.
– Un chat ? Quel chat ? Nous n’avons pas de chat…
- Est-ce que le chat du café vient chez vous ?
Dimitri sourit à travers ses larmes.
– Non…aucun chat ne vient me voir…pas même ce sacré Pouf.
Dimitri se dit que le comte était très gentil, mais légèrement…à la dérive.
Sonia.
- Il est hors de question que j’y aille ! Absolument hors de question.
Elle était toute rouge, les cheveux en bataille. Dans sa main, elle tenait une petite cuillère qu’elle avait déjà tordue pendant la discussion.
Elle regardait Augustine méchamment. Elle détourna les yeux un instant, elle avait parfaitement conscience qu’ils trahissaient ce qu’elle pensait de la vieille chouette.
– Pourquoi me demandez-vous ça ? Vous ne comprenez pas que c’est une brute ? Vous voulez qu’il recommence ?
Augustine, fatiguée, légèrement apeurée par ce qu’elle avait surpris dans les yeux de la jeune femme, s’entêta pourtant.
– Je ne te demande pas de retourner vivre avec lui, je te demande de te montrer, de dire que tu es vivante, en bonne santé…ça va trop loin, je ne suis plus d’accord. Tu t’es assez vengée…non, tu ne trouves pas ? Tu vas vivre cachée toute ta vie ?
Elle se détourna pour ranger les restes du repas qu’elles avaient pris ensemble à midi.
– Je te donne jusqu’à ce soir pour réfléchir à une autre solution. Sonia regarda le dos de la vieille femme. Droite, encore souple, mais fine, très fine, légère. Elle se saisissait des objets avec une précision délicate, précieuse, à la manière d’un oiseau picorant.
Sonia étouffait, il fallait la faire changer d’avis et vite. Elle ne voulait pas y aller, elle ne voulait pas changer de statut, elle entendait rester victime encore quelque temps. Elle ne comprenait pas ce qui avait retourné la vieille dame.
– Mais enfin, qu’est-ce qu’on vous a dit ? Augustine la regarda en face.
– On ne m’a rien dit de particulier, mais tout le monde te cherche, partout, tu as bien vu l’autre jour, quand les gendarmes sont passés.
Elle posa le sucrier sur l’étagère.
- Tu as bien vu, tout le village était après toi. Tu lui as donné la leçon qu’il méritait peut-être, mais maintenant il faut arrêter, ça va beaucoup trop loin…
Sonia se dressa de toute sa taille.
– Peut-être !!!! Il m’a blessée, laissée toute seule, comme j’étais…vous le savez très bien…vous voulez que je lui fasse des excuses en plus ? C’est vraiment un comble !
Elle était maintenant au-delà de l’énervement. Elle s’avança vers Augustine, qui recula instinctivement. Ce geste de recul, craintif, fut la goutte d’eau.
– Vous avez peur de moi maintenant ? Vous avez raison, je ne vous laisserai pas faire ! Je ne vous laisserai pas dire…
Une voix se fit entendre du jardin, précise et tranchante.
– Pas dire quoi ?
Les deux femmes se retournèrent pour faire face au comte.
Il avait passé la porte qu’il avait ouverte sans qu’elles n’entendent rien. Il avait entendu pratiquement tout ce qu’elles avaient dit. Elles ne furent saisies qu’un instant.
Sonia se reprit très vite et courut dans sa chambre, elle prit son sac à main et voulut sortir en courant. Elle bouscula le comte, mais celui-ci l’arrêta net dans son élan.
– Où allez- vous ? Rassurer votre mari ?
Sonia leva la main et le gifla à toute volée. Le comte ne lâcha pas prise, il la laissait se débattre tandis qu’Augustine se tordait les doigts.
– Vous vouliez attendre jusqu’à quand ? La dépression ? Le suicide ?
Sonia essaya de se dégager, mais le vieil homme n’avait de fragile que l’allure, il avait une sacrée poigne et une forte volonté de ne pas la laisser partir.
– Augustine, téléphone aux gendarmes.
Sonia se mit à hurler, puis s’arrêta net de bouger.
Elle se laissa tomber sur une chaise et se mit à pleurer. Le comte la regardait impassible.
Augustine avait pris le téléphone.
– Qu’est-ce que c’est le numéro de ton mari ?
Mais Sonia pleurait trop pour pouvoir parler.
Augustine attendait, alors Lucien lui tendit son portable.
– Appelle le Café des Deux routes, les filles sauront.
La tombola.
C’était une nuit parfaite, douce et chaude, sans être étouffante. Des volontaires, les jeunes du village (le fils du boucher, la fille de la belle épicière) à la demande de Pétra, étaient venus aider. Le fils d’Augustine était également présent pour la fête, avec son accordéon...Pour l’instant, il installait des bouquets de fleurs en plastique sur les tables. Les fleurs venaient des réserves de petit Jean, il en vendait beaucoup au marché.
Ils avaient accroché des lampions de toutes les couleurs à l’entrée du Café des Deux routes, avaient répandu de l’eau sur la terrasse, pour faire du frais, et avaient aidé à étendre de belles nappes à carreaux sur les tables à l’intérieur, pour disposer une masse énorme de gâteaux.
Mathilde avait mis sa belle robe à volants qui décolletait ses taches de rousseur.
Apolline, après avoir grincé des dents, s’était maquillée. Cela lui faisait un visage d’une beauté surprenante, délicat et ardent à la fois.
Mathilde la contemplait avec appréhension.
– Je crois que tu vas me piquer Marcus ce soir…non ? Tu es si belle !
Apolline s’approcha d’elle doucement avec un beau sourire aux lèvres, qu’elle déposa sur les siennes. Mathilde se recula doucement :
– C’est étrange, on dirait que tu as le même rouge que moi.
Pétra les regardait du coin de l’œil, très intéressée.
– Ah ! D’accord ! C’est donc comme ça qu’il faut faire ! Heureusement que je vous ai vues, si jamais on m’embrasse ce soir, pendant la danse, je saurai comment on doit se comporter.
Elle leur fit un pied de nez en riant aux éclats, et s’en alla en courant pour se changer.
Pétra s’était vêtue d’un tee-shirt noir, et d’un short en lamé, sa mère ne pouvait rien dire, parce que justement c’était un cadeau de Rose pour la récompenser de tout le travail qu’elle ferait ce soir là. Elle en était ravie. Marianne sourit secrètement : Les ados pensent que les adultes sont bêtes ! Quelle naïveté !
Augustine, Francine, Marie, Albertine étaient déjà là pour découper les gâteaux et les installer sur des plats, ranger les bouteilles, les baguettes de pain, les cacahuètes, et tout ce qu’il faut pour survivre à ce genre de fête. Toutes les quatre étaient magnifiques dans des genres très différents.
Francine bien sûr, avait un tablier, mais propre, mais beau, un des plus beaux de l’étal de petit Jean au marché et elle s’était coiffé les cheveux qu’elle avait piqués de peignes endiamantés, venus eux aussi de chez Jean.
Marie était toute en noir, très simple, mais portait un lourd camé qui pendait un peu sur son décolleté. Albertine, très sobre, elle aussi, avait opté pour un jogging de sport bleu. Elle trouvait que ça faisait dynamique, et elle espérait bien danser avec, à l’aise.
Augustine avait mis un tailleur en crêpe rose qui datait du temps de sa jeunesse, mais qui lui allait encore à ravir. Un petit chapeau de la même couleur ornait sa tête. Elle avait l’air un peu préoccupé pourtant. Elle attendait Lucien et se demandait pourquoi il n’était pas déjà là.
Mathilde la surveillait du coin de l’œil.
– Augustine ! Vous voulez boire quelque chose ? Vous avez l’air fatigué…
Augustine sourit, et refusa timidement. Depuis qu’on avait découvert que c’était elle qui avait caché Sonia, il y avait eu une vraie stupeur entre elle, et tout le village.
Il lui avait fallu s’expliquer d’abord avec les gendarmes, et ensuite avec ses amies.
Cela n’avait pas été sans peine, ni sans mal.
Elle était allée tout d’abord à la gendarmerie. Elle y était entrée comme une coupable et avait tout expliqué, en présence de Lucien qui ne la quittait pas des yeux.
– Sonia est arrivée chez moi par hasard…c’est ce qu’elle m’a dit. Je l’avais déjà rencontrée au village, nous nous étions saluées, mais sans plus. Je la trouvais charmante. Et puis, ce matin là, elle a frappé à ma porte, elle avait du sang sur son visage, elle était toute blanche et elle tremblait de la tête aux pieds. Elle avait la tête en sang, son corsage, tee-shirt comme on dit, était plein de sang…elle tremblait.
Augustine avait la voix qui chevrotait. Elle avait du mal à trouver ses mots.
- Au début, j’ai voulu appeler Marcus, mais elle a refusé, elle était terrifiée…elle disait qu’elle avait peur qu’il ne la retrouve, elle parlait de sa violence. J’avais peur moi aussi. Je l’ai soignée comme j’ai pu. Elle m’a raconté qu’il l’avait battue et qu’elle avait pu s’enfuir…ensuite, elle s’est confiée à moi.
Il y eut un silence.
-Elle m’a parlé de sa vie avec lui, il la trompait. Elle semblait à bout de nerfs. Je la sentais sincère, elle demandait mon aide et le secret, elle craignait tant qu’on ne sache où elle était et qu’elle soit obligée de retourner avec lui. Je suis seule…j’étais très seule à ce moment…mon fils ne m’écrivait que rarement, je me sentais perdue. J’avais l’impression que mes amies…enfin, peu importe, je l’ai protégée comme si c’était ma fille. Mais les jours ont passé, et plus ils passaient, et plus ça durait et moins je ne savais comment faire. Elle disait que les gens ne comprendraient pas, qu’ils allaient la forcer à retourner avec lui…moi, je m’angoissais pour sa mère. J’imaginais le chagrin qu’elle pouvait avoir, je l’ai suppliée de lui téléphoner, de tout lui dire… mais elle ne voulait pas. Elle voulait se venger de Dimitri, elle voulait qu’il devienne…enfin, je dis ce qu’elle disait, une loque, elle voulait qu’il devienne une loque, Je suis désolée.
Augustine hésita et regarda le jeune gendarme timidement, dans les yeux.
- Quand vous êtes venus, j’ai failli tout vous dire, mais j’ai eu peur, je suis désolée…
Augustine se mit à pleurer, ce qui fit très mal au cœur de Lucien qui la prit doucement dans ses bras.
Arthur, le jeune gendarme encore tendre était très gêné et ne savait plus vraiment où regarder.
Il sortit dans la cour, prit son portable et appela son chef.
…
Quand Dimitri arriva à la gendarmerie, il s’attendait à ce qu’on lui annonce qu’il allait être mis en prison. Dans le message oral qu’il avait écouté sur son portable, on lui disait seulement qu’on avait retrouvé Sonia, mais il n’y avait aucune précision supplémentaire.
Quand il entra dans la salle blanche, il avait les jambes qui tremblaient. Un gendarme s’avança vers lui et comme il chancelait, lui tendit une chaise.
– Elle est là, dans la pièce à côté…Dimitri le regarda sans comprendre. Il s’assit lourdement. Il n’osait pas le questionner, il sentait que sa voix ne sortirait pas. – Elle était planquée chez une vieille dame du Pays.
Dimitri ne comprit pas le sens de ces mots, et le regarda avec un ahurissement total.
– Planquée ? Le gendarme s’assit sur le coin du bureau.
– Votre femme se cachait, elle voulait vous fuir, elle vous accuse de violence, de maltraitance…Il le regarda droit dans les yeux.
– Augustine, confirme en partie ses dires, enfin, en partie…
Et la phrase resta en suspens.
Dimitri fut quelques temps sans comprendre, il se sentait perdu et n’arrivait pas à saisir, qui parlait de qui, et de quoi.
– Je ne comprends pas. Vous avez retrouvé ma femme ? Elle était cachée ? Il se prit la tête dans les mains. Mais cachée pourquoi ? Pourquoi si longtemps ? Qu’est-ce qui se passe ?
Il avait l’air tellement dépassé par les événements, que le gendarme reprit l’histoire depuis le début. La découverte de Sonia par le comte, guidé par le parfum.
– Le parfum, quel parfum ? Le gendarme se leva, et lui dit en détachant les mots, comme s’il était sourd, ou un peu faible d’esprit.
– Le parfum du chat, du foulard, d’Augustine…enfin Mme Sillac…oui ?
Dimitri assommé regarda le gendarme avec désespoir.
– Vous n’auriez pas une cigarette ?
Plus tard, quand il retrouva le fil de l’histoire, il fut confronté à Sonia. On le fit entrer dans une arrière salle, moins claire, sans fenêtre.
Sonia était prostrée. Il y avait des traces de larmes sur ses joues. Elle ne le regarda pas. Jamais. Elle baissa la tête tout le temps où il fut dans la salle. Dimitri tenta de lui demander des explications, mais elle restait figée dans son mutisme. Elle n’était pas hostile, pas indifférente, simplement immobile, le visage fermé, sans expression.
Lui, était partagé entre un soulagement intense et une sensation très lourde de culpabilité. Il ne savait pas ce qu’elle avait dit aux gendarmes, il se sentait coupable d’avoir pu provoquer cette réaction.
Cette vengeance.
Le mot de perfide planait dans sa tête sans pouvoir sortir, mais il se disait en même temps, que ce n’était pas ça, ce n’était pas de la perfidie, mais quelque chose d’autre, qu’ils avaient créé tous les deux.
Une situation où l’un et l’autre s’enlisaient, sans rien dire, en accumulant de la rage, de la jalousie, et de la violence…
Le café, et les amis.
Lucien était assis au café, entouré de Mathilde Apolline, et d’Augustine.
Cette dernière avait la main posée sur celle de Lucien et baissait la tête. Le comte prit sa main légère et la pressa doucement.
– Tu as bien fait, tu as agi comme il fallait, si cette femme avait été battue, maltraitée, tu l’aurais sauvée…tu ne pouvais pas savoir ce qui se passait vraiment. Il faut que tu te détendes maintenant.
Mathilde poussa une tasse fumante devant Augustine.
– Buvez, cela vous détendra, vous en avez vu de dures, non ?
Augustine pencha la tête vers le breuvage, et approuva, juste en plissant un peu les paupières. Malgré la chaleur ambiante, le thé la détendit et la désaltéra. Elle relâcha un peu sa position crispée, et regarda timidement Lucien qui expliquait.
– C’est le chat qui a tout fait…j’avais été surpris par son odeur, le fameux parfum, je savais qu’il allait partout, plus spécialement, dans quelques maisons. J’avais senti ce parfum sur Augustine…et quand je suis allé chez Dimitri, j’ai tout compris, à cause du foulard : c’était le parfum de sa femme, ce n’est pas sorcier. En sortant de chez Dimitri, je suis allé droit chez Augustine et en arrivant, j’ai entendu la conversation qu’elles avaient toutes les deux. Je ne connaissais pas Sonia, mais j’ai tout de suite fait le rapprochement. Voilà.
Apolline brandit son verre de champagne, tout le monde se leva, et sans perdre une seconde, se mit à boire pour masquer la confusion de la vieille dame.
La tombola
Après que tous les lots eurent été tirés et attribués, le fils d’Augustine fit valser les vieilles personnes au son de son accordéon, puis, plus tard ce fut la sono installée par l’un des gars du village qui prit le relais. Les lumignons éclairaient la place d’une lumière jaune et douce, propice aux enlacements.
Marcus assis près de Stan, devant une bière, regardait d’un air rêveur le short en lamé de Pétra qui se balançait au rythme de la musique…le short se balançait bien et avait un l’effet hypnotique d’un pendule. La jeune fille dansait follement dans les bras d’un jeune du pays, sur une musique qu’ils devaient trouver ringarde, mais c’était quand même de la musique. Le short étincelait sous les lampions. Soudain, Stan eut un sursaut, se leva et prit Pétra par l’épaule :
-Que faisiez-vous chez Dimitri la nuit ? Pétra le regarda interloquée, voulut se dégager, mais Stan ne relâchait pas sa prise. – Je vous ai vue vous enfuir.
Pétra resta interdite, muette de surprise.
- Alors c’était vous qui étiez chez lui ? Le sang, pourquoi y ‘avait tout ce sang ? Stan sentit que la jeune fille était terrorisée. Il lui expliqua.
- Le sang était celui de Dimitri, il venait de se faire casser la gueule par un type que la mère de Sonia avait payé…
Pétra soupira de soulagement et se mit à sourire. A cet instant, le fils du boucher, un beau brun, s’approcha. Stan lâcha l’épaule de Pétra qu’il tenait encore.
– Qu’est ce qu’il te veut ? Demanda le jeune homme.
– Rien, sourit Pétra, il voulait savoir où j’avais acheté mon short.
Et, s’enlaçant étroitement, ils se remirent à danser en riant.
Le regard de Marcus qui avait vaguement suivit Stan, se posa sur le visage de Mathilde, un peu fatigué, mais détendu, calme. Ensuite, il regarda Apollo, sérieuse qui servait un client.
Il sourit, il était bien, assis, sans rien faire. Près de lui, son nouvel ami, Stan. Ils avaient fait connaissance depuis un quart d’heure à peine, mais c’était déjà une amitié solide, elle se cimentait doucement mais sûrement dans l’absorbsion lente de multiples bières et d’échanges de réflexions pleines de mélancolies, concernant leur amour commun des objets anciens, paysans de préférence.
Un couple dansait, lentement. Rose habillée de rose et Dimitri qui l’enserrait sans hâte, sûr de lui.
– Le jeune gendarme, Arthur il s’appelle, il m’a dit que si Sonia n’avait pas fait l’erreur de mettre le sac dans le congélateur, ils auraient eu des doutes sur moi…
Rose l’embrassa doucement. Il n’y avait rien à dire. Elle se laissait bercer, elle était bien, dans ses bras et dans cette musique qui semblait portée par l’air.
Lucien assis devant Augustine était séparé d’elle par une bouteille de champagne. Augustine avait retrouvé des couleurs et de la joie.
A son grand étonnement, elle était devenue une héroïne pour ses amies ; elle avait caché une suspecte. Elle avait pris des risques. Elle savait garder un secret.
Deux jours avant la tombola, elles étaient toutes arrivées chez elle, avec de menus cadeaux, Augustine savait bien ce qu’elles voulaient : un récit.
Alors, elle les avait installées autour d’elle, et leur avait raconté son aventure dans les moindres détails, sans rien oublier. A la fin, elle leur avait servi des boissons fraiches et elles avaient dégusté ensemble, tous les cadeaux comestibles qu’elles avaient apportés. C’est alors que Marie demanda :
- Et le comte ? Tu nous racontes ?
Augustine avait souri.
– Là, vous ne saurez rien, seulement la date de notre mariage, l’heure, et qu’il faudra vous habiller de pied en cap.
Ayant parlé, elle se tapota coquettement les cheveux.
Les gens tournoyaient autour des tables.
Le jeune gendarme s’assit lourdement sur une chaise, et Mathilde le regarda ironiquement.
– Un peu crevant non, vous voulez toujours changer de métier ? Il éclata d’un grand rire.
– Oh que non ! Pour rien au monde je n’aurais voulu rater la fin de l’affaire, mais je m’étais engagé pour vous aider, alors…
Il eut un geste fataliste. Mathilde sortit de derrière son dos une bouteille de champagne (Une autre ! dira plus tard Apolline) qu’elle avait cachée et la posa devant lui.
– Corruption de fonctionnaire oblige ! Elle fit un grand sourire.
– Que va-t-il advenir de Sonia ? Demanda-t-elle. Le gendarme regarda alternativement la bouteille et le visage de sa patronne temporaire.
– Rien, Dimitri ne porte pas plainte. Il s’en voulait de son geste…elle va s’en aller, pour quelques temps vivre chez sa mère, puis après…Il fit un autre geste large et vague.
– Nous allons la boire à deux, la bouteille, ou est-ce que vous appelez votre copine ? Mathilde se retourna alors et fit un signe à petit Jean et Francine qui parlaient ensemble.
Petit Jean avait proposé à Francine de s’unir au marché. Ils vendraient ensemble, lui ses tabliers et bimbeloteries et elle, juste à côté, ses petits paniers de thym, de miel et de fromage, il lui fournirait les paniers. Il avait convenu également de se partager Sam pour garder les chèvres. Sam en avait les yeux tout pétillants.
Voyant le signe de Mathilde, Petit Jean se leva, tendit galamment la main à Francine et ils les rejoignirent pour boire cette fameuse bouteille.
Pouf le chat, perché sur le percolateur, regardait de loin la piste de danse aux lampions et les humains qui s’agitaient étrangement.
Ses moustaches frémirent et un bâillement féroce découvrit ses dents pointues. Il s’étira de tous ses membres et puisque pour une fois on ne lui disait rien, s’allongea de tout son long sur la machine très lisse et douce.
Fin.
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Photo
Ce texte a déjà été publié dans ce journal le 23 mars 2013. Il fait un peu doublon sur certaines choses avec celui parut hier, mais j’ai préféré le garder dans son intégralité. Il est clair et résume très bien ces moments si importants dans mon itinéraire photographique.
Mercredi 25 juillet 1973.
L’image latente est l’image invisible à l’œil nu mais exposée sur la pellicule. Elle se transforme en image réelle une fois le film développé. Les fabricants de films conseillent de développer le film le plus rapidement possible. Ce même film doit être protégé de la lumière pendant le lapse de temps qui sépare la prise de vue du développement.
Les photos montrées aujourd’hui ainsi que celle vue sur le journal d’hier ont été prises en 1973 et développées 23 ans plus tard. Pourquoi ? Je ne le sais pas, peut-être qu’un psy pourrait l’expliquer. Voilà leur histoire, étrangement mêlée à la mienne.
Viré de mon appartement New Yorkais pour cause de bricolage (journal daté du 20 mars 2013 avec un texte du 24 février 1973), Stanley me trouva un travail au Stevensville Lake Hotel, dans les montagnes Catskill au nord de New York. Je m’y rendis en autobus le 14 avril. Je serai serveur pour le personnel (staff waiter). Sur un carnet rescapé de cette époque, je vois que je travaillais de 07h30 à 2h30 (14h30) et de 5h à 9h (17-21h). La paye était réduite au minimum, le système américain privilégiant les pourboires obligatoires, en général 10% de la note du repas, mais dans mon cas, laissé à l’appréciation du personnel que j’allais servir. Pour gagner plus, je travaillais aussi deux ou trois fois par semaine dans le night club, après avoir fini mon service normal.
Les conditions de logement étaient plutôt spartiates. Le travail demandait beaucoup d’énergie. Quand on est jeune, elle est présente.
Tout se passait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Un jour de congé par semaine, puis une permission de deux jours qui me permit d’aller voir mes amis à New York. Je voyais Ted Feder qui avait une petite agence de photo. Il m’avait été présenté par Marcia. Ted me proposa d’aller pour un éditeur new yorkais en Amérique du Sud pour illustrer des livres de langue espagnole. J’acceptais avec joie ce qui allait être mon premier travail professionnel. Il fallait trouver une date. Ce fut fait après les évènements qui suivirent.
Au retour, deux des personnes travaillant à l’hôtel avaient été virées. L’une d’entre elle, McDuff, un intellectuel en rupture avec qui nous parlions souvent, l’autre Richie qui allait de travail en travail, un peu déconnecté des réalités et avec qui j’avais sympathisé. Il fut retrouvé mort quelques jours plus tard, je crois qu’il s’était noyé.
Le fait de vivre au même endroit permettait d’économiser tout l’argent gagné. Je le destinais maintenant à ce voyage en Amérique latine, même si au passage, une amie photographe de la Soho Photo Gallery, Terry, m’avait proposé un échange : elle m’épousait pour que je puisse acquérir le sésame, la green card (carte verte) de résident permanent, symbole de la fin de tous les maux de l’immigrant illégal que j’étais devenu. J
Un après midi une rumeur folle courut dans l’hôtel : l’immigration faisait des vérifications dans tous les établissements de la région. Il y en avait beaucoup, fréquenté principalement par une clientèle de New York. La plupart des serveurs étaient principalement d’Amérique latine, mais il y avait aussi des chinois. Les propriétaires des hôtels n’étaient pas très regardants sur les permis de séjour. J’étais sans doute un des rares français dans cette situation. Tous venus pour des raisons économiques, sauf moi qui ne rêvait que de devenir photographe. Il y avait quand même quelques serveurs sud-américains, dont un brésilien, qui avaient leurs papiers. Le soir, la rumeur s’amplifia : ils (l’immigration) visitent tous les hôtels, ils vont venir demain. Panique générale. La direction décida de loger toutes les personnes sans papiers dans un bungalow destiné à la clientèle. Je me présentais à la personne en charge de la manoeuvre qui fut très surprise de voir ce jeune frenchie dans la même situation que les latinos et chinois, alors que tout le monde était persuadé que j’avais mes papiers. Je bénéficiais quand même d’un traitement de faveur : on me donna dans ce bungalow une chambre pour moi tout seul, alors que les latinos furent regroupés dans une même chambre, et les chinois dans une autre. Le lendemain matin vers 6 heures, on me téléphona dans ma chambre en chuchotant : « Alain, don’t move, they are everywhere » (Alain, ne bouge pas ils sont partout). Etrangement, je trouvais que la situation avait quelque chose d’exaltant. Je allais même jusqu'à écarter les rideaux très légèrement pour essayer de voir l’ennemi. En vain. L’alerte fut levée environ une heure plus tard. Tout le monde se regroupa dans ma chambre où un serveur brésilien en situation légale nous apporta sur un grand plateau un petit déjeuner somptueux. Je ne me souviens plus de son nom. Nous étions à ce moment là tous heureux, comme débarrassés de ce poids menaçant de l’expulsion. Il proposa alors à un autre serveur brésilien comme lui, mais illégal, de le faire sortir du périmètre de la zone dangereuse. Il accepta. Il me le proposa aussi. Je refusais, préférant rester dans le bungalow maintenant que l’orage était passé. Je les vis partir dans une Ford Mustang. Je crois qu’elle était de couleur noire.
Une trentaine de minutes plus tard, comme dans un film, les voitures de l’immigration revinrent, encerclèrent très vite le bungalow. On entendait les hommes parler dans leurs talkie walkies, puis l’un d’entre eux frappa à la porte de ma chambre, où nous étions encore tous. Il dit en anglais, puis en espagnol « immigration of the United states, open the door, you will not be harmed ». Une femme se dirigea vers la porte pour l’ouvrir.
La chambre était composée d’un grand lit et d’un lit simple posé contre un mur. A ce moment là, je me précipitai sous ce lit pour me cacher, avec autour du cou mon premier Leica. Mes compagnons d’infortune sortirent tous. On ne me vit pas. Je retenais ma respiration. Dans ma précipitation, j’avais laissé ma paire de chaussures à côté du grand lit. J’avais des larmes aux yeux. C’était la fin de mon rêve américain. Lorsque tous mes compagnons furent sortis et dirigés vers des voitures de l’immigration, que le bungalow fut vide de ses occupants, un officier fit le tour des chambres. A défaut de le voir, je l’entendais. Une chambre, une deuxième, une troisième, puis il entra dans celle où je me trouvais. Il souleva sans doute machinalement le bout de couverture qui me protégeait. Ou bien il avait vu mes chaussures. A partir du moment ou je ne m’étais pas rendu avec les autres, il pensa que je pouvais être dangereux. Il me mit immédiatement les menottes, prit le Leica en me signalant que je le récupérerai plus tard, puis nous sortîmes rejoindre les autres. Il fut très correct.
J’ai toujours pensé que nous avions été donnés par les brésiliens qui avaient du être interceptés par l’immigration en sortant de l’hôtel et avaient fait sans doute un deal. Je n’ai jamais eu de preuves, mais je ne vois pas ce qui aurait pu se passer d’autre.
Station de police de Monticello. Photos de face, de profil. Empreintes digitales. Bascule dans un autre monde. C’est rapide, c’est étrange. J’avais un statut, celui de serveur, même s’il n’était pas prestigieux. Je suis maintenant un repris de justice, ou presque.
Les voitures de l’immigration nous emmenèrent ensuite �� New York. Elles roulaient très vite. Nous fûmes tous incarcérés dans la prison de l’immigration, en étage. C’est en se rendant dans ce bâtiment il y avait trois ans, pour avoir une extension de visa, que mon attention avait été portée sur l’agence d’emploi de Stanley, à deux cent mètres.
D’un téléphone public j’appelais Stanley pour le prévenir de ce qui venait de m’arriver. De la terrasse contigüe à notre prison et protégée par des grilles, je pus le voir. Il était avec Jasmine, sa copine de Trinidad. Nous nous fîmes des grands signes.
Le lendemain, je fus condamné par un juge à payer une caution remboursable de 500$. Je devais quitter le pays sous un mois. C’était aussi la condition pour la recouvrer. La caution fut payée par le chef des cuisines de l’hôtel venu essayer de récupérer la moitié de son personnel. Je le remboursais de suite sur le pactole que j’avais gagné. Il devait me redonner cet argent s’il était remboursé par l’immigration après mon départ. Il ne le fit jamais. Après le jugement, l’officier qui visa mon passeport voulu me renvoyer sur la France. Je lui demandais de me laisser partir pour le Mexique, premier arrêt de mon tour d’Amérique du Sud, sans lui dire que j’allais travailler pour un éditeur américain. Il accepta.
Je retournais travailler une semaine au Stevensville Lake Hotel, le temps d’être remplaçé.
Les films de cette période restèrent dans un petit sac vert pendant 23 ans. Leur période de latence aura été très longue. Ces photos n’ont rien d’extraordinaire, mais à les regarder maintenant, ces moments enfouis dans mon subconscient si longtemps refont surface. Que reste-t-il de notre mémoire, si ce n’est une photographie ? Des photographies.
Le jeudi 23 août 1973, je m’envolais pour le Mexique. J’étais devenu photographe.
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RTL2 Toulouse vous offre vos entrées pour applaudir SAEZ!!
RTL2 Toulouse vous offre les plus beaux concerts Pop Rock partout en Haute Garonne! Cette semaine, gagnez vos entrées pour le concert de DAMIEN SAEZ le Jeudi 21 Novembre 2019 à 20h au Zénith deToulouse!
Insoumis, rebelle, le rockeur Damien Saez a conservé depuis ses débuts et son premier album « Jours Etranges », dont est issu le titre emblématique « Jeune et con », un discours contestataire et alternatif ! Découvrez en live son nouvel album “ LE MANIFESTE Ni Dieu Ni Maître qui sortira le 22 Novembre!
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Pour tenter de gagner vos entrées pour le concert de SAEZ, remplissez le bulletin jeu ci dessous. Bonne chance avec le Son Pop Rock d’RTL2 Toulouse!
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Les Chroniques de Livaï #413 ~ UNE PERSONNE IRREMPLACABLE (octobre 845) Nadja Rosewitha
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
Allez, bougez-vous les gars, le caporal-chef nous a ordonné de nettoyer les écuries à fond ! Il faut dire qu'elles en ont vraiment besoin, les gardes ne s'en soucient jamais car ils n'utilisent presque pas les chevaux.
On patauge dans le crottin jusqu'aux chevilles et l'odeur est presque intenable. Ca ne sent pas si fort d'habitude... Nous gardons notre visage protégé sous des foulards et soulevons de grandes pelletées de fourrage souillé que nous jetons dans des charrettes qui iront déposer tout ça en dehors de Trost.
Nos montures ont été emmenées en exercice - ou se trouvent au pâturage pour quelques jours -, mais au moins leurs boxes seront propres pour cet hiver. On en attend d'autres pour la prochaine expédition. Il y a eu beaucoup de pertes lors de la chute du Mur... Les écuries vont devoir être agrandies car on ne pourra pas les loger tous ici, c'est trop petit.
Les muscles de mes bras sont contractés mais je ne sens pas la douleur. Les garçons rechignent bien davantage. Claus est appuyé sur sa fourche et se moque gentiment du travail de Gunther qui essaie de lui piquer le derrière avec son outil. Ils s'entendent quand même beaucoup mieux, même si cette rivalité virile continue de perdurer. Ils se stimulent les uns les autres et je sais que le boulot sera fait. Personne n'a envie de décevoir le caporal-chef.
On ne l'a pas beaucoup vu ces derniers temps. Il nous a briefés sur ce que nous devions faire, puis il nous a abandonnés pour s'occuper de ses propres affaires. A ce qu'il semble, le major s'absente souvent en journée et le caporal-chef doit se charger d'une partie de son travail administratif. J'ai été étonnée qu'il le fasse, il déteste ça. Mais je n'essaie plus de le comprendre, je me contente d'obéir en me disant qu'il sera de bonne humeur au moins. Cependant... le jour où le caporal et le major sont revenus, nous n'avons aperçu que lui sortant de la diligence. Il est resté vague là-dessus, apparemment le major est lié à une affaire importante et secrète et il n'a toléré aucune question à ce sujet.
Depuis son retour de la réception chez le généralissime, il n'est plus tout à fait le même. J'ai l'impression qu'il jure moins, ou alors je me fais des idées. Il saute aussi des repas et picore encore plus que d'habitude. Je ne m'inquiète pas car il sait ce qui est bon pour lui. Il a peut-être fait des écarts et veut retrouver son poids de forme avant la sortie. On ne dirait pas comme ça mais un ou deux kilos en plus ou en moins peuvent vraiment faire la différence sur le terrain.
Dita Ness, un nouveau venu qui s'est décrété palefrenier en chef, déboule dans l'écurie et commence à nous gueuler dessus. Avec son bandeau sur la tête, on a toujours l'impression qu'il veut se faire remarquer ; mais il a un réel intérêt pour les chevaux, et s'y connaît bien. Il nous amène les charrettes de paille fraiche, et nous montre comment bien la répartir dans chaque box. La bonne odeur du chaume remplace celle du crottin, c'est très agréable.
Mais bien évidemment, les garçons s'amusent à lancer la paille partout et Ness se met à râler. Il me demande discrètement si c'est mon rôle de les materner et je me mets à rire. Faites attention, c'est de l'escouade du caporal Livaï dont vous parlez ! Il s'excuse en se grattant la nuque, gêné, mais il n'y a pas lieu de s'en faire. C'est vrai qu'ils essaient de se détendre comme ils peuvent, leur première sortie est pour bientôt. J'ai posé la question à Gunther, pour savoir comment il se sentait, s'il avait peur. Il a fait le fier devant moi mais je sais qu'il a le trac. Je n'en ai rien laissé paraître, je ne voulais pas lui faire perdre courage. De toute façon, je serais avec lui, il ne lui arrivera rien.
Et comment je me sens, moi ? Bizarrement, je suis très confiante. Quand le stress monte, je me mets dans un coin, je m'assois par terre, je ferme les yeux un moment et je fais le vide. Je ne pourrais pas être catégorique à ce sujet, mais c'est le caporal-chef qui me met en confiance ; il ne cesse de répéter qu'avec le major Erwin, tout se passera comme prévu, et ce mantra a fait son chemin dans mon esprit. Nous serons avec les meilleurs soldats de l'armée humaine, et peut-être, après notre retour, ferons-nous aussi partie de cette catégorie.
J'essuie mon front et apprécie d'avoir les cheveux plus courts. Même en plein automne, il fait encore assez chaud ici. Les premières neiges devraient apparaître bientôt sur les sommets du nord, mais dans le sud nous auront sans doute encore au moins deux mois avant de la voir arriver. Le temps passe si vite...
Je sors de l'écurie afin de nettoyer mon matériel quand le caporal-chef débouche dans la cour. Il marche lentement, en se tenant le dos comme s'il avait mal. Il a dans les mains un paquet de feuilles. Il se dirige vers moi après m'avoir aperçue et hoche la tête en me voyant prendre soin des outils. Il me demande de laisser ça aux autres et de m'occuper plutôt de cette liasse de rapports.
Je les saisis et remarque alors que les doigts du caporal-chef sont tachés d'encre. Il passe ses mains sous le jet de la pompe, frotte un peu avec du savon, et les taches finissent par partir. Je ne fais pas de commentaires mais il me paraît évident depuis un moment qu'il ne se contente pas d'aider le major dans son travail ; j'ai l'impression qu'il le fait tout seul. J'aimerais vraiment savoir ce qui se passe. En regardant mieux, je suis presque sûre que ses mains tremblent...
Il se relève en s'essuyant sur un chiffon blanc et m'ordonne de filer dans l'aile de la garnison remettre ses papiers à Dot Pixis. Il a sans doute ses raisons pour ne pas le faire lui-même. Il m'a l'air à bout de force, et ses cernes sont encore plus profondes que d'ordinaire. C'est un peu effrayant de le voir comme ça mais mieux vaut que les garçons n'en sachent rien. Alors je claque des bottes devant lui et annonce que je m'en charge tout de suite.
Il tapote mon épaule avec sollicitude et j'aimerais lui demander ce qui ne va pas mais je n'ose pas. Il s'éloigne en direction du QGR et je suis presque certaine qu'il va remonter les étages et retourner dans le bureau du major. Sa silhouette qui rétrécit au loin a l'air si frêle...
Je me dirige à mon tour vers l'aile de la garnison, mais je prends le temps de taper mes bottes avant d'entrer. Je pose les documents sur une marche et frappe contre la pierre pour chasser les restes de crottin, quand mes yeux tombent sur la première page. Je l'attrape et la parcoure rapidement ; c'est un compte-rendu des dépenses engagées pour la constitution de la prochaine expédition, et j'aperçois la signature de Rein Maja. Il doit être lu et signé par les leaders des régiments afin de s'assurer qu'il n'y ait pas d'irrégularités - c'est bien malheureux mais le bataillon est toujours soumis à la surveillance des autres corps d'armée. Je scrute la dernière signature et constate qu'elle appartient bien à Erwin Smith, enfin c'est ce qui est écrit.
Cette signature a l'air récente. Il ne fait aucun doute qu'elle a été apposée il y a quelques minutes. Pourtant... le caporal-chef nous a bien dit que le major ne serait pas là en journée, donc...
Il n'aurait quand même pas imité sa signature ?
Je feuillète les autres pages et tombe sur un rapport au hasard. Il s'agit d'un court texte racontant ce qui s'est passé ces derniers jours et je reconnais vaguement l'écriture du caporal-chef. Il y a aussi sa propre signature en bas de page, et celle du major, juste à côté. Le reste comprend les synthèses des autres chefs d'escouade, avec leurs signatures, et là aussi celle du major.
Etrange... Mon intuition me dit qu'il y a quelque chose qui cloche...
#lc413#levi chronicles#les chroniques de livaï#fanfiction#fallenRaziel#aot#snk#attack on titan#shingeki no kyojin
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Camping Ouesteroz part.1
Asoiaf, camping français AU. Vous êtes prévenus.
Trois patrouilleurs de la brigade des Maîtres Nageurs Sauveteurs, Aymar, William et et Gaël sont à la recherche d'un groupe de vacanciers nudistes dans la baie, au delà du Grillage. William est parti en éclaireur, les a repérés à proximité, mais ils semblent tous évanouis sur la plage. Aymar veut s’en assurer et charge ce dernier de les conduire sur place, en tout bien tout honneur. William et Gaël, plus anciens dans les MNS, sont contre, jugeant que quelque chose n’est pas normal dans le coin. William finit cependant par céder aux couinements du blanc-bec et conduit Aymar sur la plage. Quand ils découvrent que les corps des vacanciers ont disparu, ne laissant que des traces dans le sable, le pressentiment de William semble se confirmer.. Soudain, les Etrangers surviennent et encerclent le jeune Aymar, amenant avec eux un froid intense venant de leurs glacières hi-tech. Quand William s'approchent d'eux, les yeux d'Aymar se mettent à briller d'une lueur étrange, et il murmure « Heineken... Pilsener Dommelsch... Oranjeboom... Amstel... ».
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Le père Edouard Starque, natif du Nord ou comme on dit de nos jours, des Hauts-de-France, se fait accompagner de ses trois fils les plus âgés (Brandon 8ans, Robin 14 ans et Jean Neige, son fils adoptif du même âge que Robin) pour qu'ils assistent au licenciement d'un des MNS qui oeuvrent à la piscine du Camping Ouesteroz et sur la plage attenante, un certain Gaël qui aurait abandonné son poste à la vue de “Hollandais tous pâles recouverts d’au moins 1cm de crème solaire sur tout le corps”. Edouard le sermonne et le vire d'un ton glacial, au nom du directeur du camping, M. Robert Baraton. Robin mentionne que le type est resté digne mais Jean lui rétorque que c'était pas du courage, le gars sembalit déjà mort intérieurement quand le verdict est tombé. Leur père conclut avec son accent bien du Nord « qu'il était saisi mais digne quand il l'a foutu à l'cour ». Robin et Jean, toujours à traîner partout trouvent dans un terrain vague une femelle berger allemand morte, tuée sans doute après s'être tapé une voiture, et sa portée de cinq chiots : trois mâles et deux femelles. Théo Grisejoie, correspondant de Robin venu en vacances dans son patelin, observe que personne dans le coin ne possède de berger allemand. Edouard veut noyer les chiots mais Robin et Brandon protestent parce qu'ils sont trop mignons. Jean convainc son père en lui faisant remarquer que les chiots sont au nombre de cinq comme ses enfants et qu'Edouard a un berger allemand sur son porte-clé des clés de sa bagnoles et que c'est un signe. Ce dernier accepte en avertissant ses enfants des dangers qu’ils courront s’ils venaient à les négliger ou les brutaliser. Alors qu’ils sont sur le point de partir, Jean découvre à l'écart un chiot albinos qu'il décide de garder pour lui, vu qu'il n'est qu'un adopté et qu'il n'aura pas de chiot sinon la mère Starque va faire un caca nerveux s’il a les mêmes droits que les enfants “légitimes” de madâme.
*
Madame Catherine Starque, née Catherine Tullit, trouva son époux assis sous un arbre, au fond du jardin, où il s’était réfugié après avoir viré Gaël des MNS. Elle vient de recevoir un SMS et a une triste nouvelle à annoncer à son mari : le vieux Jean Arrine est décédé. Jean Arrine, c'était un peu le second père d'Edouard, il allait en colo chez lui tous les étés quand il était ado. C'était dans sa colo dans les Alpes qu'il avait rencontré Robert Baraton, l'actuel directeur du Camping Ouesteroz à côté duquel il habite. Il se rappelle que lorsque l'ancien dirlo, Erwin Targarien, avait voulu foutre le feu au camping et virer tous ses stagiaires dont Robert et lui faisaient partie, Jean Arrine avait choisi la révolte et lancé une campagne de boycott de son camping, distribuant des tracts pour expliquer aux gens pourquoi Erwin Targarien était une mauvaise personne.
Catherine informe aussi son époux que Robert Baraton vient manger chez eux ce soir et cette nouvelle emplit Edouard de joie. Joie vite douchée quand sa femme lui explique que Robert vient avec sa femme Cerise, leurs trois gosses et les deux frères de Cerise, Jérémie et Thibault Lannestier.
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Pendant ce temps-là, dans la ville de Pintosse, de l'autre côté de la baie, Danielle et Valéry Targarien, les enfants d'Erwin Targarien, exilés de la région de Ouesteroz à causes des « prétendues conneries » de leur daron, se retrouvent dans l'hôtel 2 étoiles d'Hilaire Mopatis, une de leurs connaissances et maire de la ville de Pintoss. Une esthéticienne prépare Danielle en vue de son rencard avec Carl Drogaux, conseiller municipal et propriétaire du plus gros haras de la région. Danielle se souvient de leur errance passée, à vivre dans un camping car, d'abord dans le coin de Peyredragon puis à faire le tour des grandes villes afin de trouver un toit stable où crécher. Depuis le depart en Ehpad de leur majordome Guillaume Darry, Danielle et Valéry ont été livrés à eux-même, ont fait pas mal de connries et Valéry a hérité du doux surnom de « roi des gueux ». Ce dernier voit dans l'union potentielle de Drogaux et de sa frangine un moyen d'avoir du fric et des moyens pour récupérer le camping familial des mais de Robert Baraton. Danielle voit pour la première fois en vrai Carl Drogaux et est terrifiée car il ne ressemble pas à la photo qu'il a posté sur Tinder. Valéry fait cruellement comprendre à sa frangine qu'elle n'a pas le choix que de coucher avec pour avoir ses thunes. Dans l'hôtel, Danielle fait aussi la rencontre de José Mormont, lui aussi viré du camping Ouesteroz pour avoir essayé de prendre et revendre des photos des filles nudistes sur la plage.
(à suivre)
Merci @istadris pour énormément d’idées
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Une vingtaine de militants écologistes qui ont osé décrocher des portraits du président de la République un peu partout en France sont poursuivis pour « vol en réunion ». Même des journalistes et des youtubeurs qui couvraient ces actions symboliques contre le réchauffement climatique ont été interpellés ou convoqués par les forces de l’ordre. Un zèle particulièrement « insolite » selon des magistrats qui rappellent que policiers et tribunaux ont d’autres priorités que de juger en urgence des faits d’une « d’une gravité très modérée ».
#France#Emmanuel Macron#mégalomanie#répression#portrait#désobéissance civile#écologie#changement climatique#justice#police#journalisme
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Quand je veux penser à quelque chose, à quelqu’un, à une oeuvre qui bouleverse, chavire le regard et le cœur jusqu’au fond des êtres... Je pense à la peinture de Chaïm Soutine... Etrangement, je ne vois jamais “passer” ces oeuvres ici... ailleurs non plus, ou si peu. Cet artiste génial est à mes yeux, à la fois, (à lui seul), et Rembrandt et Van Gogh et Bacon ; glaïeuls, gibiers, volailles, gens de service, paysage du Sud de la France et enfants de chœur lui servent à décliner sa palette écorchée vive, ses couleurs distordues... Une humanité au ras du pinceau, vibrante et douloureuse : merveilleusement, intérieurement embrasée de partout... Et l’audace folle des verts et des rouges qui se côtoient, se tutoient, se subliment... Chaïm, je n’ai pas de mots assez forts pour en parler, pour dire à quel point je suis sensible à son oeuvre. Mais j’espère vous avoir donné envie... d’aller voir...
- jacques dor
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ÉTRANGERS ET VOYAGEURS!
« Bien-aimés, je vous exhorte, en tant qu’étrangers et voyageurs sur la terre, à vous abstenir des désirs de votre nature propre qui font la guerre à l’âme » (1 Pierre 2.11).
Avez-vous déjà voyagé dans un pays lointain? La nourriture, le climat, les coutumes y étaient si différents des vôtres que vous vous sentiez perdu! Vous aimiez certes découvrir de nouveaux paysages et élargir vos horizons, mais en rentrant à la maison, vous avez sans doute poussé un soupir de satisfaction en disant: « Comme on est bien chez soi! »
Si vous devenez chrétien, la nourriture du monde aura soudain un « drôle de goût », et plus vous vous approcherez du Seigneur, moins elle vous paraîtra appétissante. Le climat vous semblera souvent malsain et vous soupirerez après l’air pur de votre patrie céleste. Les coutumes (hélas de plus en plus éloignées des préceptes de la Parole de Dieu) vous choqueront ou même vous scandaliseront. Vous gémirez parfois: « Quand vais-je rentrer à la maison? » Vous serez étranger et voyageur sur la terre. Vous penserez moins à vous amasser des trésors provisoires qu’à investir au ciel en servant le Seigneur et en contribuant généreusement à son oeuvre!
Jésus lui-même est notre exemple parfait. Inlassable voyageur, il parcourait la Palestine pour faire du bien partout où il allait et pour annoncer le Royaume de Dieu. N’est-il pas pathétique de lire ces paroles de Jésus: « Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l’homme n’a pas un endroit où il puisse reposer sa tête » (Matthieu 8.20)? Le Roi de l’univers s’est dépouillé de tout, et comme si ce n’était pas encore assez, il a subi la mort infâme de la croix en rançon pour nos péchés!
Prenons notre croix à sa suite, et comme des étrangers et des voyageurs sur la terre, vivons pour notre Dieu et l’avancement de son règne!
Hébreux 11:13-16
C’est dans la foi qu’ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises ; mais ils les ont vues et saluées de loin, reconnaissant qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre. Ceux qui parlent ainsi montrent qu’ils cherchent une patrie. S’ils avaient eu en vue celle d’où ils étaient sortis, ils auraient eu le temps d’y retourner. Mais, maintenant ils en désirent une meilleure, c’est-à-dire une céleste. C’est pourquoi Dieu n’a pas honte d’être appelé leur Dieu, car il leur a préparé une cité.
En savoir plus : https://dieu-avant-tout-com.webnode.fr/news/etrangers-et-voyageurs3/
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L’hôtel particulier (38)
Chapitres précédents
Chapitre 38: Le journal de Diane
La vie devenait de plus en plus monotone.
Je tournai généralement en rond à m’occuper de la maison. Souvent, je lisais ou surfais sur internet pendant que Tatiana regardait la télévision. Nous discutions de temps en temps s’adressant des banalités sans importance. Je ne réalisai pas qu’il n’y avait plus vraiment de désir entre nous.
En fait, le désir dormait de plus en plus ou se cachait dans un coin de notre esprit. Depuis la perte de notre bébé, l’attirance n’avait plus le même goût. Il ne se montrait pas dans le désir sexuel, il était plus attentionné. Il se voulait plus proche sans pour autant avoir envie de l’autre. Je ne voulais pas brusquer Tatiana non plus, préférant prendre notre temps et sa reconstruction. Elle se laissait aller, entrant parfois dans une sorte de mélancolie mais en prenant du recul, j’eus plutôt l’impression qu’elle avait perdu l’esprit.
Ma compagne se vautrait souvent sur le canapé à regarder, l’œil perdu, une émission sans peps sans importance. Elle ne changeait pas de chaine s’endormant toujours après avoir allongé son corps qui ne grossissait plus. Je la suspectai de vomir en cachette. Aussi, elle ne rechignait pas à lire un roman qui ornait les étagères de la bibliothèque. A ma grande surprise, elle choisissait toujours un classique, un Victor Hugo un Zola ou un Balzac. Il y avait dans ses choix une façon détournée de repartir en enfance et de revivre son adolescence dorée et évanouie depuis si longtemps. Parce qu’elle prenait toujours des romans étudiés au collège ou au lycée.
Nos amours se limitaient à quelques caresses. Nous commencions à nous embrasser longuement, langoureusement puis nous mains se perdaient sur nos peaux transies de désir. Je sentais son sexe humide, elle râlait sous les caresses de ma langue sur ses seins ou son ventre. Elle osait déposer un baiser sur ma verge dans le but de la raidir et de la prendre en bouche mais toujours le chat noir, ce putain de chat intervient en grimpant sur le lit ou en miaulant pour signaler sa présence. Dès lors, Tatiana délaissait notre amour pour s’occuper de cette bête qui prenait de plus en plus de place dans son cœur mais aussi sur mon lit.
L’animal devenant trop envahissant et de plus en plus inquiétant, je décidai après quelques nuits de ne plus dormir avec Tatiana. De toute façon, je n’avais plus d’argument pour convaincre ma copine de l’aspect néfaste du chat. Je retournai donc dans mon ancienne chambre qui sentait encore l’eau de javel. Mais dérangé par l’odeur, et par sécurité pour Tatiana, je partis dormir dans la chambre voisine, celle de Diane.
Elle n’avait rien de particulier si ce n’est que je vécus la trouille de ma vie lorsqu’un fantôme vint à cogner contre la fenêtre. Etrangement, les traces de ses doigts marquaient encore le carreau alors qu’il avait été changé pendant les travaux. J’eus un mal fou à m’endormir, d’ailleurs, je laissai une lampe de chevet allumée pour être rassuré.
Plusieurs coups dans le couloir me réveillèrent. Je me levai, sortis de la chambre et ne remarquai rien de particulier si ce n’est les enfants en train de courir à l’étage. Il n’y eut pas de musique, il n’y eut pas de femme cherchant Joseph non plus. Par contre, la porte de la chambre de Tatiana était grande ouverte. Alors, j’entrai et fus à moitié surpris de trouver le lit entièrement vide. Elle n’était plus là tout comme le chat. Je retournai dormir, déjà mes paupières commençaient à fatiguer.
J’étais persuadé avoir laissé la porte de ma chambre ouverte, pourtant je la découvris fermée. Dès lors, j’actionnai la poignée et fus troublé par la transformation de la pièce. Ce n’était plus la chambre que j’avais quitté mais celle de Diane avec ses couleurs rouges vifs et des habits en vrac un peu partout.
Elle était seule, habillée en tenue de soirée, la même robe noire qu’à nos rencontres. Elle ne porta pas attention à moi et écrivit sur un cahier quelques lignes à l’aide d’une plume. De temps en temps, elle enfonçait ce stylo antique dans un encrier plein, puis elle reprenait ses griffouilles. Je restai sur le seuil de la porte avant d’entrer et de me mettre de côté. Elle ne remarqua toujours pas ma présence continuant d’écrire. Parfois, elle levait la tête afin de trouver les bons mots de son histoire. Soudain, elle déposa un papier buvard sur la feuille d’encre fraiche, elle referma le cahier, se leva et quitta la chambre sans un regard pour moi. Elle referma la porte à clé.
Prisonnier dans son espace, je savais que tôt ou tard, tout redeviendrait normal. A ce moment, je m’assis sur le lit à la couverture rouge. Et je m’allongeai sentant au passage les draps et l’oreiller. Je retrouvai un parfum qui d’un coup, me perturba au point d’inquiéter mes sens. L’odeur de Diane ressemblait beaucoup à celui de Marion. Aussitôt je me précipitai pour vérifier la porte. Elle était toujours fermée à clé. J’eus soudainement la trouille en apercevant une silhouette passer devant la fenêtre. Mais après quelques instants de panique, je compris qu’il s’agissait d’un animal volant ou tout simplement de mon reflet.
J’attendis un peu avant de m’assoir sur la chaise de son bureau, la seule chaise sur laquelle il n’y avait rien de posé. Alors, je surveillai d’un œil inquiet la fenêtre avant d’observer la chambre. La penderie semblait en mauvais état et affichait des battants de porte qui tenaient à peine. Je n’osai pas les ouvrir par peur qu’elles ne me tombent dessus. La commode avait un tiroir ouvert, je vis qu’il était rempli de sous-vêtements tous à l’apparence sexy avec des dentelles affriolantes. Et des vêtements un peu partout ; des robes élégantes, des bas, des culottes, des chaussures… Je me sentis un peu mal à l’aise de voir autant d’intimité.
Des affaires de maquillage reposaient sur la commode. Je regardai une brosse avec quelques cheveux coincés entre les piques. Puis, je fis l’inventaire des affaires posées sur la table servant de bureau. Il y avait encore une brosse à cheveux, quelques ustensiles à maquillage, un poudrier en argent, quelques lettres regroupées et entourées d’une ficelle, l’encrier ressemblant à un verre rempli de peinture noire, mais il y avait surtout deux cahiers en plus de celui sur lequel elle avait écrit.
Bien que de taille plus petites, les cahiers ressemblaient beaucoup aux anciens registres par leur couverture. Je fixai mon regard sur eux, me demandant quel pouvaient être leur contenu. Je devinai des récits de sexe sans passion, une vie de prostituée vivant enfermée dans un bordel même s’il ne s’agissait que d’une maison de repos. L’attente parut longue au point de laisser mes doigts soulever la première page d’un des cahiers.
L’écriture de Diane était agréable à voir. Elle avait une jolie façon de faire ses R ainsi que les majuscules. Il y avait une certaine naïveté dans sa calligraphie. Je remarquai une incroyable ressemblance avec les lettres qu’on apprenait à écrire à l’école. Je m’attendais à lire un vulgaire journal intime. Mais en fait, il s’agissait surtout d’un témoignage intéressant. Dès lors, je plongeai dans ses écrits sans me soucier de son éventuel retour.
Diane ne raconta rien sur son enfance ni sur ses débuts dans la prostitution. Je devinai que les livres n’étaient pas les premiers. Elle commença par raconter son arrivée dans la maison. C’était un jour de pluie, la villa était déjà connue comme centre de repos. Avant, elle partait avec ses collègues pour une autre demeure plus proche de Lyon mais cette propriété fut détruite suite à un terrible incendie.
Diane ne montra aucun emballement pour la maison. C’était une baraque comme une autre aménagée dans le but de reposer les putains. L’expression écrite me choqua parce qu’en lisant, j’avais la voix de Diane en tête. Elle expliqua comment elle prit ses aises. Le jardin fut le lieu où les filles aimaient se prélasser. Je découvris qu’à cette époque, il existait un portique derrière la maison.
Petit-à-petit, une autre Diane s’affichait à mes pensées. Elle montra plus de sensibilité, d’affection pour les autres prostituées qu’elle considérait comme des amies. Cependant, elle écrivit sur une rixe entre filles pour un médaillon perdu ; il existait pas mal de tension entre elles sans apporter plus d’explication. Je lisais lorsque j’entendis des pas derrière la porte. Dès lors, je refermai le livre et attendis patiemment qu’on entre. Une silhouette était visible par-dessous la porte. Cependant, elle partit, se dirigeant vers la chambre du fond. Je repris ma lecture.
Au fil du temps, Diane apprécia le lieu. Elle y restait un mois avant de retourner travailler sur Paris. Son rythme sembla fou. Enfermée six mois dans un bordel puis un mois de vacances, enfermée dans la villa. Elle ne voyait rien de la vie si ce n’est les hommes rencontrés lors des soirées fines. Parfois, elle se plaignait tachant la feuille d’une larme ou deux ainsi que de quelques ratures afin d’embellir sa tristesse. Elle écrivit sur sa plus grande peur : finir dans une maison d’abattage, là où les filles ne quittent jamais le lit. Mais elle écrivit surtout sur ses séjours dans la maison.
Ainsi, elle s’habitua à la maison au point de s’y plaire. Elle prit ses aises obtenant sa propre chambre. Auparavant, elle partageait sa chambre avec une autre fille, très souvent la même répondant au prénom de Carmen. Puis, elle fut surprise de découvrir des fleurs quotidiennement posées sur son lit. Elle apprécia les roses bleue, se demandant qui pouvait les apporter. Personne n’avoua en être l’auteur d’autant qu’il n’y avait pratiquement pas d’homme en dehors de quelques militaires acceptés par pitié en raison de leur blessure de guerre. Je tournai les pages et, mes yeux pétillèrent, mes mains tremblèrent lorsque je lis enfin sa première rencontre avec cet homme qui aime offrir des roses bleues.
Alex@r60 – mars 2021
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[Doflamingo x reader] Une obsession intrigante
La mer était calme, la brise légère, toutes les conditions étaient réunies pour passer un agréable voyage.
Je suis pirate depuis plusieurs années maintenant et malgré mon éternelle réticence pour la bagarre, j’ai su me faire une petite place dans ce business. Mon équipage n’est pas bien conséquent mais j’ai plusieurs contacts dans la piraterie, et parmi eux beaucoup d’amis chers.
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Je suis en route pour Dressrosa, une île non loin de là où nous avions jeté l’ancre. J’ai reçu une invitation de la part d’un ami pirate, Sora, qui m’informe qu’il va participer au fameux tournoi du Colisée et que je suis conviée ainsi que mon équipage à venir admirer le spectacle.
Nous étions en pleine mission lorsque j’ai reçu son message, aussi j’ai décidé d’y aller seule et de laisser mes compagnons finir le travail.
Je ne suis jamais aller à Dressrosa, je ne suis jamais d’ailleurs aller plus loin que cette île ci. On parle de ce pays comme d’un véritable rêve, où l’amour est présent partout. Les gens danseraient, chanteraient et feraient la fête dans la rue, ça me changera de la piraterie. Cette île est dirigée par un roi, le Grand Corsaire Doflamingo, c’est même lui qui organise ses tournois. J’ai tellement hâte d’y être.
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Comme c’est grand, et comme c’est beau ! Le Colisée est absolument resplendissant.
Je prends place du côté ouest du Colisée, pour être sûre de ne pas en perdre une miette. Les habitants de ce pays sont fascinants, certains sont même des jouets, c’est amusant.
Ah ! Voilà que le tournoi commence. Apparemment, certains membres de la Donquixote Family vont également participer.
Je fais un rapide signe de la main à Sora quand quelque chose attire mon attention. Un homme vient de faire son entrée ; il est très grand, blond et très charismatique. Son sourire est absolument envoutant. Le publique est en transe, ça serait donc lui Doflamingo ? C’est un roi très populaire. Ça change de l’île où je suis née.
Le tournoi bat son plein mais je ne peux m’empêcher de détourner mes yeux de cet homme. C’est comme si j’étais ensorcelée, et malgré ses lunettes aux teints épais je jurerai qu’il me regarde aussi. C’est étrange. J’ai continué à le regarder jusqu’à ce que les cris du publique me ramène dans le tournoi. Un homme se serait fait embrocher par Diamante, le héro de Colisée. Oh mon dieu mais c’est Sora ! Et il saigne abondamment !
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Les combats n’ont pas cessé mais je suis déjà dans le couloir, courant à toute allure, à la recherche de mon ami. Je croise deux employés et leur explique la situation. Les employés, tout sourire, me répondent que je ne peux pas voir les combattants, mais qu’ils peuvent quand même demander à leur supérieur. Je retourne donc m’assoir à ma place et je remarque que Doflamingo à disparu. Etrange. Un roi n’a sans doute pas que ça à faire, c’est quand même dommage.
Tout à coup un des employés vient me trouver, et m’explique qu’exceptionnellement je peux voir mon ami. Je le suis sans hésiter.
J’arrive donc une pièce, Sora est étendu sur une table et des médecins s’affairent autour de lui.
(t/p) : Il va s’en sortir !?
? : Cela ne dépend que de toi, jeune fille.
Je me retourne et vois Doflamingo, assis sur le rebord de la fenêtre, me regardant en souriant. Je rougis en leur regardant à mon tour, malgré ses lunettes j’avais l’impression que ses yeux me transperçaient la peau. Il était encore plus beau de près, encore plus hypnotisant. J’avais un jour rencontré un pirate du nom de Bellamy qui était un fan absolu du Grand Corsaire, je pense comprendre pourquoi.
(t/p) : Que… voulez-vous dire ?
D : Laissez-nous, et emmenez le combattant où vous savez.
Les médecins emmenèrent donc Sora, mais je n’ai aucune idée où ils allaient.
(t/p) : Où va-t-il ?
D : Ne t’inquiète pas.
Bien que je fusse inquiète, mon obsession pour cet homme me fit taire. Je ne savais pas où allait mon ami mais je m’en fichais. Bizarrement, je voulais rester près du Grand Corsaire.
D : Quel est ton nom ?
(t/p) : Oh ! Euh… je m’appelle (t/p). Je suis pirate.
D : Je vois.
Doflamingo descendit de son rebord et vient se planter juste en face de moi, même s’il était grand son visage se trouvait seulement à quelques centimètres du mien. Une chaleur intense m’envahie, jamais encore ça ne m’était arrivé. Pourtant j’avais déjà connu des hommes, mais aucun ne m’avait fait autant d’effet.
D : Je suis Doflamingo, roi de ce pays. Sais-tu ce qui arrive aux combattants qui ne gagnent pas le tournoi ?
(t/p) : N… non ?
Ma tête tournait, la chaleur s’intensifiait. Doflamingo me sourit, mais ce fut un sourire froid et sadique.
D : Comme tu as pu le remarquer, ce pays est rempli de jouets. C’est un membre de mon équipage qui se charge de les transformer.
(t/p) : Les transformer ?
D : Tous les perdants deviennent des jouets, et plus personne ne se souvient de leurs existences.
Toute la chaleur disparue. Un malaise s’installa en moi. Où était Sora, que lui était-il arrivé ? Je me souvenais encore de lui, il n’était donc pas encore transformé. Je devais partir, m’enfuir loin de cet homme. Il fallait que je retrouve Sora et partir avec lui, avant que celui-ci ne devienne un jouet. Les larmes montèrent mais je dois rester forte.
D : J’ai vu que tu n’arrêtais pas de me regarder pendant le tournoi, es-tu sure de n’être venu que pour voir ton ami ?
(y/p) : Je…
D : Parce que tu sais, ton ami, on peut le sauver.
Le sauver ? On ? Mais qu’est-ce qu’il lui prend ?
Doflamingo se rapprocha encore un peu plus près et m’agrippa le bras. Il était si proche, je pouvais sentir son souffle, ressentir le mouvement de son corps pendant sa respiration. La chaleur regagna mon corps, elle fut intense, et son contact me brûla la peau. C’était comme si mon corps souffrait, mais d’un plaisir coupable. Je luttai pour garder les yeux ouverts. J’ai envie de me jeter contre lui, de l’embrasser de toute mes forces, de le laisser me faire du mal. Pourtant je ressentais toujours de l’inquiétude pour mon ami, et Doflamingo n’avait rien tenté sur moi.
D : Tu sais, Dressrosa est remplie de femme, de très belles femmes. Mais aucune n’a se regard, aucune ne m’a jamais regardé aussi intensément sans vouloir quelque chose en retour. Ton ami peut être secouru. Rejoins la Family…
Je reculai mais me heurta doucement à la table où Sora était installé il y a encore quelques instants. Doflamingo sourit et se rapprocha. Sa jambe était au milieu des deux miennes, son contact m’électrifia. Il approcha sa bouche contre mon oreille, et sa respiration me coupa le souffle. Sa jambe se frottait aux miennes, son souffle était profond et chaud, son torse était presque collé au mien. Je peinais à respirer, je me sentais humide et absolument chaque centimètre de mon corps était en parcouru de frissons. Je ne bougeais pas, j’étais pendu à ses lèvres.
D : … Laisse toi m’appartenir.
Il avait redressé la tête, mes yeux le regardaient avec toute l’intensité qu’ils pouvaient. Je le voulais, maintenant. Je sentais mon cœur battre. Je devais être entièrement rouge vu la chaleur qui me parcourait. Je n’ai pas eu le temps de réfléchir, tout est allé très vite.
J’ai senti ses lèvres se poser sur les miennes, de façon très sauvage. La chaleur continuait de se diffuser à travers mon corps, je ne pensais même plus ça possible. Le temps c’était figé. J’ai fermé les yeux pour plus d’intensité, tout mes poils c’étaient hérissés. Alors qu’il continuait à se coller à moi et que sa cuisse était désormais totalement bloquée entres les miennes, un escargophone résonna à travers la pièce.
Le baiser s’interrompit aussi brutalement qu’il avait commencé. Doflamingo avait décroché, une voix d’enfant s’éleva depuis l’appareil.
S : Mission accomplie Jeune Maître !
D : Parfait Sugar, occupe-toi des autres combattants maintenant.
Je regardais Doflamingo très perplexe. Un employé du Colisée entra dans la pièce et s’adressa à lui.
E : Mon roi ! Dois-je emmené mademoiselle voire son ami ?
(t/p) : De quoi parle-t-il ?
Mais de quoi parlait cet homme ? Quel ami ?
Doflamingo rigola et congédia l’homme. Grâce à son fruit du démon il referma doucement la porte et mis le verrou.
D : Tu es un membre de la Family maintenant.
Il s’approcha de moi et la chaleur qui s’était dissipée revint au galop.
D : Où en étions-nous déjà ?
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Merci pour votre lecture, c’était mon tout premier écrit ! N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires et à m’encourager si cela vous a plu pour que je puisse continuer à progresser !
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