#en soi leur catalogue c'est pas pour moi
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"La situation des Ovidés survoltés demeure critique, malgré le récent bol d’air. Alors s’impose un échappatoire en forme de résignation : reprendre les discussions avec Hachette pour céder la société. André-François Ruaud et son collègue Melchior Ascaride avaient rencontré la n°3 d'Hachette le 22 novembre 2023. Un en plus tard et « qu'après étude et réflexion nous nous sentons cette fois prêts à discuter d'une reprise ».
Problème : si d'aucuns dans l'industrie connaissaient cette option, l'éditeur s'était gardé de l'évoquer dans le crowdfunding sur Ulule. Redoutait-il les critiques si la maison était vendue par la suite ? « Oui, nous avons peur », répond-il sans ambages. Et d’ajouter, tout aussi directement : « Si nous devons nous inscrire dans un groupe à l'avenir, nous ne voulons pas que ce soit après un dépôt de bilan. » Qui impliquerait d'être tondus de Philippe Jaworski ou Stefan Platteau, et d'autres auteurs qui prendraient le large… Alors qui achèterait une coquille vidée ?
Y-a-t’il donc une fatalité à être racheté, pour toutes ces structures indépendantes de l’imaginaire à la française ? Début 2022, un séisme secouait le genre : l’acteur majeur dans l’édition de science-fiction et de fantasy depuis sa création en 2000, Bragelonne, était racheté par Hachette. Plus précisément, le groupe en devenait actionnaire majoritaire, qui avait possédé jusqu’à 43 % en position minoritaire.
Hachette avait notamment profité des conséquences d’une enquête de Médiapart, mettant en cause le comportement de son directeur éditorial, Stéphane Marsan, et dont s’étaient suivies la démission de ce dernier et un remaniement de l’organigramme.
Au moment de la liquidation judiciaire d’ActuSF, on se demandait si le groupe aujourd'hui détenu par Vivendi n’allait pas racheter la maison distribuée par Diff Hachette, comme Les Moutons Électriques, après la mésaventure MDS. Pollen Diffusion et le groupe éditorial Salomon-Sansonnet ont finalement acquis l’éditeur d’Ariel Kyrou. Plus généralement, il en faudrait peu pour qu’un certain nombre de maisons basculent dans le rouge… Encore tout récemment, Maël Nonet, éditeur, fondateur et gérant des éditions indépendantes Rouquemoute, lançaient un « appel à l'aide » dans les colonnes d’ActuaLitté."
#eh bah c'est pas réjouissant#encore une maison d'édition de l'imaginaire qui pourrait partir chez hachette#book thoughts#en soi leur catalogue c'est pas pour moi#jaworski et Platteau non merci#mais c'est important qu'on continue à avoir de la diversité#parce que vu la direction que ça prend je pense qu'on est beaucoup à ne plus s'y retrouver#livres
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La pédagogie à toutes les sauces. ( I ) : des origines...
Les médias, toujours prêts à endosser une idée nouvelle pourvu qu'elle soit mauvaise (et, mieux encore, ''très mauvaise''), emboîtent le pas et apportent leur goutte de fiel à chaque débat qui empuantit la France et fait avancer l'humanité vers son néant final. L’un des mots-clés de ce progressisme en marche est : ''la pédagogie'', preuve de la prétention des ''ceux-qui-croient-savoir'' et de leur mépris (Ecoutez-les cacher leurs échecs derrière leur rituel : ''Nous n'avons pas assez fait de pédagogie'' !) pour les autres 8 milliards de crétins --ça, c'est nous, les ''terriens'' qui encombrent et polluent la planète. Mais comment osent-ils être si prétentieux ?
Pour ne pas perdre les bonnes habitudes de ce blog, commençons par ''La minute étymologique'' : le mot ''Pédagogie'' vient, vous vous en doutiez, du grec ancien παιδαγωγια, prononcé pédagôgía, lui-même fait de παιδός (pédos, enfant) et ‘ἄγειν (aguéin, ''pousser devant soi un troupeau de bêtail''... ce qui ressemble très fort à ce que veulent dire nos bergers (au sens de ''chiens-bergers'') lorsqu''ils emploient ce mot contre nous : des êtres immatures (pour tout dire : ''un peu con-cons'') qui ne comprennent rien, et à qui il faut tout apprendre et tout expliquer.
C'est l'un des mots-maux les plus utilisés par nos tyranneaux gauchisants et un de ceux qui m'exaspèrent le plus... Très employé par Mitterrand, ce mot qui avait un sens (''savoir, pour un maître transmettre au mieux à ses élèves''), est devenu un fourre-tout comme la Gauche adore les brandir lorsqu'elle veut (c'est fréquent !) semer la confusion (''Le florentin'' parlait de son idée d'interdire l'enseignement prive, qui est la seule à avoir mis, à plusieurs reprises, jusqu'à 4 millions de braves gens dans nos rues. Il a reculé, mais ses successeurs en progressouillardisme ont parfaitement intégré le célèbre ''Mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde'' d'Albert Camus. Et comme leurs projets ne visent pas le bonheur du monde mais le triomphe (?) de leurs dystopies, ils s'en donnent à cœur joie !
Donc la Gauche, dans la droite ligne (dans la mesure où une ligne de Gauche peut être... ''droite'' !) du rôle qu'elle a réussi à imposer à toutes les forces politiques des pays où elle sévit, s'ébat dans le jeu de rôle pas drôle et totalement usurpé, de donneur de leçons, d'instit', de pseudo-référence morale, de catalogues d'idées-qui-n'ont-jamais-marché-nulle-part, ou d'influenceur ès-modes périmées... Le rôle est difficile, les critères pas réunis, la compétence totalement absente, et le besoin pas évident. A part ça... tout va bien, dans leur tête bourrée d'idées mortifères...
Il est tout de même étrange (ou révélateur ?) que jamais –on va dire : ''presque jamais'', par prudence, mais sans y croire-- aucun homme politique de Droite n'a méprisé ses semblables au point de se persuader lui-même qu'ils n'ont même pas compris tout seuls que ''moi-qui-vous-cause, je sais, et je vais donc vous montrer mon sens de l'abnégation en vous consacrant un peu de mon temps (pourtant si précieux !) pour vous expliquer pourquoi vous avez tout faux, en quoi vous êtes complètement cons et comment moi, qui sais, je vais éclairer votre lanterne éteinte
Ce qu'un homme de gauche appelle “pédagogie, c'est en réalité : ''cent fois sur le métier remettre son ouvrage... jusqu'à ce que l'autre cède.” … Et si l'autre est vraiment bouché... le ''progressisme'' peut alors reprendre ses droits et ''moi et les miens (puisque nous on sait, vous, non) on passera en force en disant que c'est de votre faute : vous êtes vraiment indécrottables. En jargon ''macronien, cet exercice a un nom : ''le 49-3'' ! On connaît cette histoire qui aurait pu être drôle si elle n'était pas vraie à en pleurer : ''Un homme de Droite qui est contre l'alcool, les armes à feu, la sexualité dé-sexuée, le suicide légalisé, ou que sais-je encore... ne pratique pas ces ''sports'' et les interdit à ses enfants. Mais un homme de gauche qui a les mêmes idées n'a de cesse de faire pondre des lois qui vont interdire à tout le monde ce qui le gêne, lui''... Je crois que cette parabole résume tout : ''Si la France refuse à 80 ou 90 ¨% notre magnifique projet --qui se trouve être à l'opposé complet de notre projet précédent, qui était tout aussi magnifique--, ce ne peut être que parce que (tous en chœur, à trois... Un, deux, trois) : ''Nous n'avons pas fait assez de pédagogie''. Ben voyons !, dit l'autre !
Un bon exemple des ravages que peut faire cette manière de voir le monde –et de ne rien y comprendre-- est fourni par Xavier Bertrand, le gaucho-honteux qui dit se croire de Droite à en être confondant pour les autres et con fondu pour lui-même, qui déclarait sur Canal + : ''Le combat de la laïcité est compliqué. Il réclame de la patience et de la pédagogie, mais il n'est pas perdu d'avance'' (sic !)... Un autre exemple ? Michel Winnock –pas exactement un fasciste-- disait en parlant de la télévision (dans ''le Monde de la Culture'', comme par hasard) : ''Nous avons besoin de pédagogie, d’émissions qui éduquent''... Toujours cette idée fixe que le citoyen à besoin qu'on pense pour lui et qu'on lui montre le chemin. C'est horrible !
On sait, depuis Durkheim, qu’il n’y a pas d’éducation pure et que ce qu'on désigne par ''éducation'' relève d’attentes sociales et d’idées politiques. L’ex- philosophie politique de l’éducation, qui a été ratatinée de nos jours à un sens de ''Education politisée'', ne sait plus que se nourrir de ceux des apports de la critique sociologique et de la philosophie sociale qui sont susceptibles –disent les haineux adversaires de toute ''sortie de crise''-- de mettre en lumière ‘’les effets pervers du principe méritocratique de l’égalité des chances à l’époque de l’école de masse’’… Et de là à étendre cette perversion à tous les adultes, au delà du cercle de l'enfance, il n'y a qu'un pas que nos faux prophètes (mais vrais salopards) ont vite fait de sauter...
Plutôt que disserter sur leur ''praxis'' du viol de foules –issue de Pavlov-- ou sur son contraire, i.e. la formidable analyse de Gustave le Bon (Psychologie des foules –1895), il semblerait plus explicite et plus convainquant de se pencher sur deux traumatismes qui viennent de blesser durablement la France et les français : la crise du covid et la réforme des retraites. (NB ;J'aurais pu prendre pour exemples la guerre russo-ukrainienne, le suicide mensongèrement dit ''dans la dignité'' pour faire avaler la pilule, ou les gilets jaunes, c'eût été pareil. Mais il faut choisir). (A suivre).
H-Cl.
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Wherever I have played the blues have run the game
L'image qui m'a le plus marquée ces deux dernières semaines, c'est le visage de Cameron à la fin de la saison 2 de l'excellente série Halt and Catch Fire. Cameron attend un homme qui ne viendra pas, assise dans l'avion. Elle n'est en général pas trop portée sur l'effusion de sentiments mais le visage expressif (et sublime, il faut bien le dire) de Mackenzie Davis raconte ce que ses mots ne disent pas. Dans ses grands yeux, dans cet avion, on peut lire la joie d'un nouveau départ et la tristesse de devoir couper certains liens. Cette scène retranscrit parfaitement ce qu'est un lieu de transition. J'ai repensé au trajet en train du retour de Brest, le 1er janvier, où tout se mélangeait : la violence de revenir à deux, la tristesse de ne pas savoir quand nous pourrions revenir, l'envie désormais pressante de ne plus avoir à retourner à Paris et puis le sentiment étrange de sentir son corps être projeté en avant quand son cerveau est, lui, complètement figé. Il y avait là une dissonance presque agressive. Dans Halt and Catch Fire, le corps de Cameron est contenu dans l'avion, mais le son voyage au rythme de Heaven de Talking Heads grâce à la voix, la guitare, la batterie. Son esprit est ailleurs. Et les larmes montent aux yeux, aux yeux de Cameron (et un peu aux miens aussi, parce que ce personnage me touche beaucoup).
Les sentiments sont exacerbés en ce moment et quand je n'aime pas un film je le déteste vraiment au plus profond de mon être (le jaune pisseux et les cadres de travers de Bagdad Café m'ont, en cela, rendue un peu trop furieuse for my own good) mais je tourne aussi en boucle sur tout ce qui "fait du bon" comme on dit chez la psy. Je brode sur mon canevas avec la certitude que quelque chose de magique se déroulera dès que j'aurai serré le dernier point sur la toile. J'ai parlé de pensée magique l'autre jour et pile à ce moment Molly en a parlé avec sa psy dans l'épisode d'Insecure que je regardais. Une coïncidence ! Ça, ça fait du bon. Revoir l'épisode de Seinfeld dans lequel Elaine trouve l'idée de son paragraphe sur les Himalayan Walking Shoes.
But my feet, my feet are resilient !
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En ce moment j'ai développé une nouvelle activité, que je pratique pour remplir les moments de rêverie au travail ou pendant que je tricote des pulls rouges qui ont pour vocation d'égayer mon quotidien. J'imagine que, dans ma future et hypothétique maison, j'installe une pièce pour moi. Dans mes moments de vide je la remplis. Plus je me sens sombrer, plus cette pièce déborde de tous les objets qui, ici, n'ont pas trop leur place. Une grosse fresque au mur dessinée par Aurore, des sérigraphies accrochées partout, une grande table pour mon puzzle, une machine à tricoter, une imprimante laser pour mes futurs zines, un panier pour mon tricot, des figurines des Moomin sur les étagères, des piles de livres par terre, ma machine à coudre avec tout le tissus qui déborde de partout, des tasses anglaises pour prendre le thé et le petit bric-à-brac qui m'accompagne partout. Aucun goût, aucune énergie de "catalogue ikea", ça je ne serai jamais dans les pages inspiration de Marie Claire maison : j'y mets seulement des choses qui prennent de la place et de la poussière. Et devant la fenêtre, il y a une toute petite table pour écrire un peu, parfois. Souvent mon chat fait son apparition dans ce rêve parce que je lui ai bien évidemment prévu un petit coussin cousu par mes soins, mais je dois lui dire qu'il ne sera pas de cette aventure-là. Cette pièce n'a aucune portée politique de la chambre à soi de Virginia Woolf. Elle n'a qu'un but : me faire tenir, encore un peu, jusqu'à demain, jusqu'à la semaine prochaine, jusqu'au mois prochain, jusqu'aux beaux jours.
Pick-up on South Street de Samuel Fuller (1953)
Apparemment je me spécialise ces derniers temps dans les films d'espionnage, puisqu'après Ministry of fear de Fritz Lang, j'ai beaucoup aimé Pick-up on South Street de Samuel Fuller, un film qui commence par un vol dans le métro. Candy se fait dérober, sous le regard de la police, un microfilm qu'elle devait rapporter à son ancien petit ami. Tout le film déroulera ensuite la relation entre le voleur, la voleuse, la police et l'ancien amant. Dans ce film, tous les hommes sont violents, ce qui attire irrémédiablement les femmes qui y voient l'expression de leurs blessures profondes, un stéréotype du film noir qui me défrise toujours un peu, mais passons.
J'ai particulièrement aimé le personnage de l'indic/vendeuse de cravates, interprétée par Thelma Ritter. Elle trahit, elle vend des informations, elle met les autres en danger mais elle est aussi vraiment bouleversante puisqu'elle essaie comme elle peut de mettre de l'argent de côté pour se payer un enterrement digne de ce nom. Dans une scène particulièrement émouvante, elle monologue sur la difficulté de sa vie, sur ses conditions de vie indigentes et la fatigue qu'elle ressent dans ses os à force de devoir marcher toute la journée pour gagner assez d'argent. Je me disais qu'il était rare de voir une femme d'un certain âge, pauvre de surcroit, qui parle de son corps dans un film des années 50. La manière dont elle est filmée, son phrasé, puis le plan large qui fait comprendre au spectateur ce qui l'attend — tout est magistral dans cette scène. Et puis ce film date de l'époque où les films n'étaient jamais jaunes (parce qu'ils étaient en noir et blanc), c'était le bon temps non ?
Je vois des antennes partout de Julie Delporte (éditions Pow Pow)
J'avais beaucoup de livres sur ma table de nuit avec la rentrée littéraire, et je m'étais gardé Je vois des antennes partout de Julie Delporte pour le moment où j'aurai fini ma pile de “lectures-boulot” (même si, bien sûr, la ligne entre lecture-boulot et lecture-plaisir est très très poreuse). Dimanche, j'ai donc lu ce récit autobiographique sous ma couette. Julie Delporte raconte un moment de sa vie où elle s'est mise à se sentir agressée physiquement par les ondes, et par l'illusion du confort moderne. Elle est atteinte de maux de têtes violents et elle devient sensible aux portables et aux antennes qui semblent se multiplier autour d'elle sans qu’elle ne puisse rien y faire. Comment pourrait-on se couper de ce qui nous est imposé ?
L'autrice accepte l'offre d'une de ses amies d'aller vivre quelques temps dans le chalet de son grand-père au nord du Québec, "loin des antennes de téléphone". Commence alors une méditation autour de la nature, des angoisses, de la nuit, des ruptures. "C'est trop tard pour faire reculer le monde" écrit Julie Delporte — et sous ma couette, en pleine pandémie, cette phrase m'a frappée en plein cœur.
J'ai déjà parlé plus que de raison de l'effet à la fois immédiat et très profond qu'a l'œuvre de cette autrice sur moi, et ce livre l'a encore une fois confirmée. Sa manière de dessiner la nature, de rendre compte de ses angoisses, de trouver les couleurs, les mots et les traits pour raconter des sentiments sur lesquels je n'aurais jamais réussi à mettre de mots m'émerveille vraiment. Ses livres pourraient me rendre triste mais ils me donnent ce sentiment précieux d'être moins seule. Merci Olivier de l'avoir mis au pied du sapin <3
Chercher du sens avec Moominland Midwinter de Tove Jansson
En 2020 je devais partir en Finlande sur les traces des Moomin, c'était un voyage que j'avais planifié rapidement mais qui avait l'air super sur le papier. Après l'avoir annulé j'ai souvent regardé les photos du logement que nous avions loué avec ses petites chaises près du lac. Ça ne me rendait pas triste, je fermais les yeux et je m'y installais tranquillement.
Ce week-end je m’y suis finalement rendue via les mots de Tove Jansson. Le conte Moominland Mindwinter m'est apparu comme étant étrangement de saison : Moomintroll se réveille de son hibernation prématurément, alors que l’hiver vient tout juste de commencer. Évidemment, tout le monde dort toujours. Il se retrouve donc obligé de découvrir l'hiver, et tout au long de son aventure il découvre la résilience, la manière dont le familier peut changer selon la saison, le sens de la compagnie et des amitiés improbables. Il découvre aussi un peu d’où il vient. Bref, ce récit m'a fait beaucoup de bien parce qu’il raconte toutes les manières dont on peut s’habituer à des événements angoissants. Et parce qu’il parle d’aventure, et qu’on en manque un peu ces jours-ci.
He looked at the cupboard in the corner and thought of how nice it was to know that his own old bath-gown as hanging inside it. That something certain and cosy still remained in the middle of all the new and worrying things.
(à un moment, un événement triste intervient, et Tove Jansson nous encourage, dans une note de bas de page, à consulter une page de la fin du livre pour nous rassurer. Je me suis dit que c'est ce que j'aimerais bien faire en ce moment, aller voir à la fin du livre de cette année pour voir si cela peut me rassurer.)
Les chansons que j’écoute en boucle
J'ai fait une playlist en janvier pour mettre dedans toutes les chansons que j'écoute, pour des raisons inconnues, en boucle en ce moment. Je la partage comme ça, si jamais votre mois de janvier n'a aucun sens et que vous voulez voir ce qui passe en random dans mon cerveau.
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Les Street Styles du Harajuku Market: Poulpette (Poulpi)
Samedi:
Dimanche:
★ Peux-tu nous présenter ton style ? J'ai pas vraiment de style qui rentre dans une case. J'aime porter des couleurs, surtout des couleurs pastel ; je pense qu'on peut dire que j'ai un look un peu enfantin. Avant tout j'aime être à l'aise dans mes vêtements (ma tenue préférée c'est quand même mon pyjama) donc je porte souvent des choses larges et simples.
★ Comment cela t'est venu ? J'ai jamais vraiment eu un style conventionnel, quand j'étais petite mon ère me disait "ce qui compte c'est d'être original". Je suis passé par beaucoup de phases vestimentaire différentes ado : skateuse, punk, métal, emogothique, hippie, et j'en passe. Puis un jour j'ai découvert la couleur, j'ai commencé par m'inspirer des cyber punk, j'adorais ces look plastifiés aux couleurs très pop, puis ensuite ce sont les décoras qui m'ont passionnés. Petit à petit, chemin se faisant, j'ai crée mon propre style en piochant ce qui me plaisait à droite à gauche et je crois qu'aujourd'hui j'ai enfin un style qui me correspond vraiment.
★ quelles sont les réactions dans ton entourage ? J'ai jamais eu de réactions désobligeantes. Ma grand mère comprend pas trop pourquoi mes cheveux sont roses et les couleurs de mes tenues la font souvent rire mais elle est trop mignonne pour que je lui en veuille. La plupart de mes proches sont un peu admiratif du fait que je porte ce que je veux sans me soucier de rien. J'ai même beaucoup inspiré ma sœur de 15 ans qui depuis quelques années porte tout ce qu'elle veut sans se soucier des réactions des autres et je suis super fière d'elle pour ça !
★ Portes-tu ton style tous les jours ? Oui bien sur ! mon style c'est moi, je suis mon style. L'avantage de porter des formes simple c'est que c'est pas compliqué de s'habiller. Je fais attention à assortir les couleurs de ma tenue et hop je sors. et puis à la maison c'est glandouille et pyjama
★ La pièce maîtresse de ta garde-robe ? Je n'ai pas vraiment de pièce maîtresse. Je crée mes look selon mes envies au réveil (une envie de couleur, une pièce qui me titille l'esprit) puis je compose mes tenues en fonction de ça.
★ Des bonnes adresses ? poulpi ? Blague à part, je vais pas vous être très utile, depuis que j'ai crée ma marque je n'achète presque plus rien (et avant j'avais juste du mal à trouver des pièces vraiment sympa). Je craque souvent chez les copains créateurs (les salons sont très mauvais pour ma carte bleue). Et sinon quand je fais les boutiques (ce qui est super rare) je vais dans des magasins "normaux" genre forever 21, new look, h&m etc. je trouve souvent des vêtements avec des coloris sympa prêt à intégrer ma garde robe.
★ Si tu avais un conseil à donner à un.e débutant.e/nouveau.elle, quel serait-il ? Alors mon conseil le plus précieux c'est : ne fait pas attention aux autres ! porte ce qui te plait, ce qui te fait envie, teste, ose, ne te restreint pas. Tu trouveras petit à petit ton propre style, tu as le droit de faire des erreurs de parcours n'aie pas honte de toi, de tes envies, de tes choix. Sois toi même, le regard des autres n'est pas important.
★ Les personnes qui t'inspirent ? Alors la personne qui m'a le plus inspirée dans ma vie c'est AI Yasawa (l'auteure du manga Nana) j'ai dévoré tous ces mangas ado, et c'est elle qui m'a donné ce goût pour la mode alternative. j'ai eu envie de m'habiller plus "punk" en lisant Nana, j'ai eu envie de faire une école d'art en lisant Gokinjo, j'ai eu envie de monter ma marque de vêtement en lisant paradise kiss. Je crois que c'est la personne qui a inspiré ma vie ;) Sinon mes inspirations quotidienne je ne pourrais pas vraiment vous citer de nom, je suis pas mal d'instagrameuses connues ou non aux styles alternatifs tous différents (du plus dark au plus kawaii) je trouve de l'inspiration partout et principalement dans l'inconnu (l'espace et les fonds marins me passionnent)
★ Présente un peu ta tenue ? Samedi: Ma tenue, si je devais lui donner un titre ça serait "pink streetstyle". En ce moment j'adore porter ce look (dès que mon t-shirt rayé est propre j'ai envie de m'habiller comme ça). c'est un t-shirt que j'ai acheté sur assos avec dans l'idée de le couper pour en faire un crop top pour cet été (à porter avec un short en jean) mais au final a peine reçu j'ai eu envie de le porter avec ma veste Kayo (vous pouvez la trouver dans mon catalogue) et je trouve qu'il va trop bien avec, ça lui donne un côté super chill je trouve de la porter avec un t-shirt long. Pour le bas j'hésitais un peu, j'aurais pu casser le rose du haut avec une couleur plus neutre en bas mais j'ai eu envie d'un total look rose alors j'ai enfilé mon jegging Rika dots (trouvable aussi sur mon catalogue).
D'ailleurs, c'est pas pour me lancer des fleurs mais j'aime tellement mes jeggings, sous leurs allure de pantalon ils sont tout aussi confort qu'un legging et ça c'est pas donné à tous les pantalons. Pour tout vous dire, j'ai maintenant beaucoup de mal à porter de vrais pantalon avec bouton zip et tout ;) Dimanche: Bon allez, je vous poste quand même un petit look aujourd'hui, j'adore cette tenue ! Le t-shirt vient de chez Lora zombie (c'est une artiste peintre elle a fait beaucoup de street art) il y a 2/3 ans elle a décidé de faire des mini collections de vêtements avec ses tableau elle vendait chaque collection pendant seulement quelques jours puis stoppait la vente. Un peu avant Noël elle remettait en vente toutes ses collections pendant 1semaine (ça fait donc deux ans que je m'offre des t-shirt ^^) elle a arrêté il y a quelques mois malheureusement :'( j'espère qu'elle reprendra plus tard. Sinon ma jupe c'est une qui vient de Poulpi : la Rina Galaxy (elle est dispo dans mon catalogue) Et mes baskets holographique YRU que j'aime tant ! Elles ont les semelles qui clignotent quand je saute !!
#street japan style#street style#japanese style#japanese fashion#harajuku girl#harajuku boy#harajuku#fairy kei#aomoji kei#lolita fashion#decora#pastel goth#gyaru#mori kei#visual kei#cult party kei#fashion#harajuku style#harajuku fashion#hadeko#uchuu kei#larme kei
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Des livres photos à lire depuis chez soi
Les livres sur la photographie du catalogue de la Bibliothèque numérique de la Ville de Paris
bibliotheques.paris.fr/numerique
Une sélection du Fonds photo de la médiathèque Edmond Rostand (17e)
En cette période de lutte contre la propagation de l'épidémie de Covid-19, les bibliothèques sont fermées. Les usagers n'ont donc plus accès aux documents physiques que possèdent ces établissements. C'est bien sûr le cas pour les usagers du Fonds photo, la plus grande collection de livres photographiques (ou sur la photographie) que détient le réseau des bibliothèques de la Ville de Paris. Néanmoins, via la Bibliothèque numérique du réseau parisien, il est encore possible pour les amateurs de photographie d'emprunter, à distance, des ouvrages sur ce thème. Ce qui est plutôt idéal, il faut en convenir, en période de confinement.
Voici une sélection de titres disponibles au format epub (livres photo, essais, biographies et mémoires de photographes, guide pratique et romans), tous issus du catalogue de cette Bibliothèque 2.0. À la fin de la présentation de chaque ouvrage, vous trouverez un lien direct vers l’exemplaire numérique, indiqué [Emprunter].
Un mode d'emploi pour pouvoir emprunter et lire ces ouvrages est disponible à cette page.
Malgré cette initiative (sans risque de contagion), l'équipe du Fonds photo tient à préciser qu'elle sera ravie d'accueillir à nouveau et entre ses murs, le plus tôt possible, aussi bien ses fidèles usagers que tout nouveau lecteur désireux de connaître sa collection.
Livres photo
- Retour à Roissy de Marie-Hélène Bacqué et André Mérian (Seuil, 2019) En mai 2017, une sociologue et un photographe parcourent les territoires traversés par la ligne B du RER entre Roissy et Saint-Rémy-lès-Chevreuse. Au fil de leurs rencontres avec des agriculteurs chinois, des familles turques, des commerçants sikhs, des catholiques polonais, un rappeur et les résidents de quartiers pavillonnaires, se dessine un portrait insoupçonné de la banlieue. [Emprunter]
- Monochrome de Lee Hengki (Corridor Elephant, 2015) Les photographies d’Hengki Lee portent la trace d’une poésie qui se découpe au fil d’une histoire d’ombres chinoises ; une poésie que la magie d’une photographie rend intemporelle. Peu importe que le cadrage soit juste ou non, que le travail sur la lumière soit en déséquilibre ou plus exactement répondant à un autre équilibre, Hengki Lee nous emmène en voyage. [Emprunter]
- Photographies de Denis Olivier (Corridor Elephant, 2014) Quelle frontière y a t-il entre l’onirisme et la réalité à une époque où les images numériques permettent de tout recréer ? Qu’est-ce qu’une réalité dans un monde où toutes les illusions visuelles peuvent prendre une forme tangible ? Demain sera plus que jamais fait d’images, les photographies de Denis Olivier sont porteuses de contes modernes et d’interrogations. Que seront les rêves futurs ? [Emprunter]
- Street is not a studio de Gabi Ben Avraham (Corridor Elephant, 2014) Par son approche artistique et hyperréaliste, le travail de Gabi Ben Avraham est unique. Il porte non seulement une réalité, mais aussi un regard qui transcende cette dernière au point de nous interdire de ne pas savoir. Les portraits et villes sont autant de rencontres photographiques que d’illustrations de cultures ou de systèmes sociaux. Mais quelle que soit l’illustration, le photographe a su en préserver l’extrême beauté.[Emprunter]
- Tokyo, voices in the rain de Furue Yasuo (Corridor Elephant, 2014) Tokyo en noir et blanc, Tokyo seule dans la foule. Ville en dégradée de gris peuplée de vélos. Photos minute armées de la seule technique que maîtrise l’âme : l’émotion. « Je prends mes photos avec Iphone 4 », qu’importe l’appareil si l’on peut entendre le modèle respirer rien qu’en le regardant... Tokyo, très loin des images publicitaires. [Emprunter]
Essais sur la photographie
- Éclats - Prises de vue clandestines des camps nazis de Christophe Cognet, avec une préface de Annette Wieviorka (Seuil, 2019) Une enquête sur les représentations photographiques clandestines des camps de concentration nazis, souvent réalisées par les déportés eux-mêmes. L'ouvrage est issu de l'analyse de ces clichés, autant que du projet de film qui leur a rendu hommage. [Emprunter]
- Écrits sur la photographie de Allan Sekula (Beaux-Arts de Paris Éditions, 2018) Artiste, théoricien, cinéaste et écrivain, Allan Sekula (1951-2013) réalise, dans les années 1970, des performances et entreprend une critique de la situation sociale et politique des États-Unis au moyen de la photographie, du texte et du film. Il a publié, dès 1975, une série d’essais sur la photographie devenus mythiques. Ses textes ont largement informé les théories anglo-saxonnes de l'art et de la photographie et joué un rôle précoce dans l'intégration de la pensée théorique européenne aux États-Unis. [Emprunter]
- Lettres à des photographies de Silvia Baron Supervielle (Gallimard, 2013) À travers 160 lettres, l'auteure rend un hommage poétique à sa mère, disparue trop tôt. Des photos sauvées de l'oubli constituent le point de départ d'un retour en arrière à la rencontre de cette femme, l'occasion de remonter l'arbre généalogique maternel en Uruguay. Puis elle évoque la vie après la mort de sa mère, le remariage de son père avec une femme distante, la mort de sa petite sœur, etc. [Emprunter]
- Vice de Hervé Guibert (Gallimard, 2013) Écrit entre la fin des années 1970 et le début des années 1980, ce texte dévoile les terreurs et les fantasmes de Hervé Guibert. Son regard se pose sur des objets et des lieux troublants, du fauteuil à vibrations au masque à l'éther, en passant par le cabinet du taxidermiste et le hammam. Cette édition contient les 21 photographies qui accompagnaient la version originale. [Emprunter]
- Écorces de Georges Didi-Huberman (éditions de Minuit, 2011) Ce récit-photo d'une déambulation à Auschwitz-Birkenau entreprise en juin 2011 interroge ce qui survit dans la mémoire. Il traduit un moment d'archéologie personnelle, un retour sur les lieux du crématoire V où furent réalisées par les membres du Sonderkommando, en 1944, quatre photographies encore discutées aujourd'hui. [Emprunter]
- La photographie de mode de Frédéric Monneyron (PUF, 2010) Cet essai philosophique et sociologique montre comment la photographie en général et la photographie de mode en particulier sont difficilement passées d'art mineur à celui d'art à part entière. Il s'interroge sur les fonctions esthétiques de la photographie de mode, puis analyse l'imaginaire de la photographie de mode dans sa dimension sociologique. [Emprunter]
- L'Image fantôme de Hervé Guibert (éditions de Minuit, 1981) Critique de photo pendant de nombreuses années, Hervé Guibert raconte ses antécédents photographiques, avec ses premières images érotiques, une séance de photo avec sa mère, la lente dégradation de la photo d'un ami condamné. Cette suite de récits explore, au regard d'aventures personnelles, les différents types de photographies : photo de famille, photo de voyage, photomaton, etc. [Emprunter]
- L'Œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique (1935) de Walter Benjamin (Allia, 2013) Ce texte fondamental démontre les conséquences artistiques, politiques et sociales de l'avènement de la photographie et du cinéma. Le statut de l’œuvre d'art, désormais bouleversé, privé de son aura, nourrit encore aujourd'hui les réflexions contemporaines. [Emprunter]
Biographies et mémoires de photographes
- Une femme en contre-jour de Gaëlle Josse (Noir sur blanc, 2019) Portrait de Vivian Maier, gouvernante américaine et photographe de rue amatrice, décédée en 2009 dans le plus grand anonymat. Ses photographies, retrouvées par hasard dans des cartons oubliés au fond d'un garde-meuble de la banlieue de Chicago, ont fait d'elle une artiste célèbre après son décès. [Emprunter]
- Après Gerda de Pierre-François Moreau (Édition du Sonneur, 2018) Après le décès à Brunete de sa compagne photographe Gerda Taro en 1937, le reporter de guerre Robert Capa arrive à New York, où il finalise pendant six semaines le livre Death in the making, qui évoque les douze derniers mois passés en Espagne à couvrir la guerre civile avec Gerda. Ce récit permet aussi d'évoquer leur amour agité et leur collaboration marquée par la cause révolutionnaire. [Emprunter]
- Tel est mon métier de Lynsey Addario (Fayard, 2016) La photographe américaine a couvert des zones de conflit en Irak, en Afghanistan, au Liban, au Darfour et au Congo. Ses clichés sont notamment publiés dans le New York Times ou le National Geographic. Elle témoigne de son parcours et dénonce la culture de la violence et le coût humain de la guerre. [Emprunter]
- La Chambre noire d'Edith Tudor-Hart de Peter Stephan Jungk (Editions Jacqueline Chambon, 2016) L'écrivain raconte la vie de sa grand-tante, la photographe autrichienne Edith Tudor-Hart qui, réfugiée en Angleterre dans les années 1930, a recruté pour le compte de l'URSS les Cinq de Cambridge, les plus célèbres espions anglais au service du communisme. [Emprunter]
- Diane dans le miroir de Sandrine Roudeix (Mercure de France, 2015) Dans la peau de Diane Arbus, l'auteure décrit la difficulté de la photographe à réaliser un autoportrait par une nuit d'été à New York. Seule dans sa salle de bains, la narratrice recule l'échéance, s'observe dans le miroir et laisse affleurer les souvenirs de son enfance, de ses rencontres, de sa carrière, de sa sexualité, de ses difficultés d'argent, etc. [Emprunter]
- Dans la vie noire et blanche de Robert Mapplethorpe de Judith Benhamou-Huet (Grasset, 2014) À partir d'entretiens effectués auprès de familiers de l'artiste, la chroniqueuse évoque la carrière fulgurante du photographe new-yorkais, son style, ses portraits et ses nus en noir et blanc, ses rencontres, son entourage, son amitié avec Patti Smith, son homosexualité assumée, ses penchants sado-masochistes, ses obsessions, son oscillation permanente entre le bien et le mal. [Emprunter]
- Man Ray de Serge Sanchez (Gallimard, 2014) Ce livre retrace le parcours de Man Ray (1890-1976), qui mêla à ses peintures divers matériaux et employa dans ses créations des procédés industriels tels que la photographie ou l'aérographie. Proche du mouvement Dada, il fut le témoin privilégié des principaux courants artistiques du XXe siècle, et fréquenta André Breton, Pablo Picasso, Paul Éluard, Lee Miller ou encore Kiki de Montparnasse. [Emprunter]
- Medusa de Ricardo Menéndez Salmón (Editions Jacqueline Chambon, 2013) Prohaska, artiste allemand invisible, photographie et filme les images les plus insoutenables des horreurs du Troisième Reich et plus tard les massacres et les désastres dans le monde. À travers le destin de cet artiste, une réflexion sur l'art, sur la question du voyeurisme et de la jouissance que suscite la vision de l'insoutenable. [Emprunter]
- De ma terre à la Terre de Sebastiao Salgado (Presses de la Renaissance, 2013) Le photojournaliste revient sur son parcours, ses engagements militants et ses reportages dans plus de cent pays à l'occasion de l'exposition itinérante Genesis organisée en 2013. [Emprunter]
- J'ai dû chevaucher la tempête. Les tribulations d'un bipolaire de Yann Layma (La Martinière. 2012) Reporter-photographe spécialiste de la Chine, l'auteur témoigne de sa vie en tant que personne bipolaire ou maniaco-dépressive, traversant des périodes d’exaltation intense puis d’abattement extrême. [Emprunter]
- Dora Maar de Alicia Dujovne Ortiz (Grasset, 2003) Retrace la vie de la photographe Henriette Théodora Markovitch, dite Dora Maar (1907-1997) : son enfance en Argentine, son arrivée à Paris à l'âge de 20 ans, sa participation au courant surréaliste, sa carrière de photographe, ses rencontres avec Man Ray, Paul Éluard, Brassaï, André Breton, Max Jacob, sa vie auprès de Chavance, Bataille, puis Picasso, la fin de sa vie passée en recluse. [Emprunter]
Ouvrage technique sur la photographie
- La photographie au reflex numérique pour les Nuls de David D. Busch (First interactive, 2018) Guide pour débuter avec un reflex numérique. Après avoir présenté la technologie, le spécialiste aborde le choix du modèle, les réglages, l'utilisation des modes préprogrammés et la retouche d'image. [Emprunter]
Mais aussi...
Des romans mettant en scène des photographes (ou la photographie comme moteur du récit)
- Le Sel de tes yeux de Fanny Chiarello (éditions de l'Olivier, 2020) Fanny photographie par hasard une jeune athlète en train de courir. Elle commence à imaginer la vie de cette dernière, en la nommant Sarah et en lui inventant une famille, une meilleure amie ainsi qu'une amoureuse. Habitante d'une petite ville du bassin minier, l'homosexualité de Sarah ne serait pas acceptée par son entourage. Un jour, Fanny se retrouve nez à nez avec Sarah au cours d'une fête. [Emprunter]
- Une longue nuit mexicaine de Isabelle Mayault (Gallimard, 2019) Un homme hérite d'une valise après la mort de sa cousine. Elle contient des milliers de négatifs de photographies de la guerre d'Espagne, prises par trois éminents photographes. Hésitant sur la conduite à tenir, il décide de remonter la piste des propriétaires successifs de la malle. [Emprunter]
- Hélène ou Le soulèvement de Hugues Jallon (Verticales, 2019) Loïc et Hélène vivent une existence tranquille en compagnie de leurs deux enfants. Un jour, un ancien camarade d'université de Loïc les convie à son anniversaire. Durant la soirée, Hélène s'endort et un inconnu la photographie. Plus tard dans la nuit, elle quitte son mari pour rejoindre l'homme qui l'a photographiée. S'ensuit une passion amoureuse adultère. [Emprunter]
- La Terre invisible de Hubert Mingarelli (Buchet Chastel, 2019) En 1945, dans une ville d'Allemagne occupée, un photographe anglais couvrant la défaite allemande assiste à la libération d'un camp de concentration. Il décide de traverser le pays pour photographier le peuple qui a permis l'existence de telles atrocités pour tenter de comprendre. Un jeune soldat anglais tout juste arrivé et qui n'a rien vécu de la guerre l'accompagne en tant que chauffeur. [Emprunter]
- À son image de Jérôme Ferrari (Actes Sud, 2018) Un roman consacré à une photographe décédée qui aborde le nationalisme corse, la violence des conflits contemporains et les liens troubles entre l'image, la photographie, le réel et la mort. [Emprunter]
- C'est moi de Marion Guillot (éditions de Minuit, 2018) Depuis que Tristan est au chômage, le couple qu'il forme avec la narratrice bat de l'aile et la monotonie règne dans le foyer. Une photographie sème le désordre dans leur vie morose. [Emprunter]
- Apaise le temps de Michel Quint (Phébus, 2016) À la mort d'Yvonne, Abdel, jeune professeur dans un lycée de Roubaix, accepte de reprendre la librairie dans laquelle il a passé tout son temps libre enfant. En rangeant les cartons, il découvre des photographies qui font resurgir les souvenirs de la guerre d'Algérie. Il commence à s'interroger sur les secrets de certains de ses proches : Saïd, Rosa, Zerouane. [Emprunter]
- Accidents de Olivier Bordaçarre (Phébus. 2016) Sergi Vélasquez, artiste peintre, s'éprend d'une femme rousse qu'il croise dans l'ascenseur. Il est fou de son corps mais elle est hystérique. Roxane, elle, est photographe, son visage est brûlé suite à un accident de voiture, mais elle aime photographier son corps. Ses clichés séduisent Sergi. Deux coups de foudre sur la thématique du double dans le milieu de l'art. [Emprunter]
- L'Attrapeur d'ombres de Patrick Bard (Seuil, 2015) Seb Meyer, jeune journaliste photographe est au chômage depuis qu'il a perdu un œil pendant le siège de Sarajevo. Quand un confrère lui rapporte le sac qu'il avait en Bosnie, il espère trouver des indices sur les circonstances de son accident et pouvoir se venger. [Emprunter]
- Photos volées de Dominique Fabre (éditions de l'Olivier, 2014) Après la perte de son emploi, Jean, un quinquagénaire parisien et célibataire, se met à fréquenter le café l'Oiseau bleu. Il renoue avec quelques anciennes amies et surtout avec sa passion de jadis : la photographie. En se plongeant dans ses archives photographiques, il se remémore sa vie passée et tente de la reconstruire. [Emprunter]
- Photo-Photo de Marie Nimier (Gallimard, 2014) Comme d'autres écrivains, une femme se rend chez Karl Lagerfeld pour se faire photographier. En l'attendant, elle se met à rêver, divaguer d'une image à l'autre. Quand la photo sort dans Paris Match, elle reçoit une lettre d'une vieille dame lui demandant où elle a acheté les chaussures vertes qu'elle porte sur la photographie. [Emprunter]
- Une vie à soi de Laurence Tardieu (Flammarion, 2014) Dans ce récit d'inspiration autobiographique, la narratrice, en pleine tourmente personnelle, visite par hasard la rétrospective consacrée à la photographe Diane Arbus au Jeu de Paume. Véritable choc esthétique puis existentiel, cette découverte l'incite à redécouvrir sa vie intime et familiale à la lumière de la photographe. [Emprunter]
- Trois fermiers s'en vont au bal de Richard Powers (Cherche Midi, 2014) Detroit, à la fin du XXe siècle. Un jeune homme, fasciné par une photographie d'August Sander, représentant trois jeunes hommes allant au bal à la veille de la Première Guerre mondiale, tente de recueillir des informations sur ce cliché. À Boston, Peter Mays découvre que l'un de ces hommes serait vraisemblablement un de ses ancêtres. [Emprunter]
- L'Exposition de Nathalie Léger (POL, 2011) À l'occasion d'un projet d'exposition, la narratrice relate sa rencontre avec une héroïne oubliée du second Empire, la comtesse de Castiglione, dont elle tente de retracer l'existence à partir d'un recueil de photographies trouvé dans sa bibliothèque. Le rapport qu'a entretenu la comtesse avec sa beauté incite la narratrice à s'interroger sur l'image de la femme. [Emprunter]
Rappel du lien vers le catalogue de la Bibliothèque numérique du réseau des bibliothèques de la Ville de Paris : ici
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44 - Nostalgies
C'est ainsi que s'est achevée notre sortie familiale, sans plus de fracas : Hakeem a raccompagné Mina et je suis rentrée avec mes parents, calée à l'arrière de la voiture familiale pendant que mon père râlait sur le trafic de New L.A..
L'idée d'inviter Leïla à la maison me tentait : c'était un besoin qui se faisait pressant quand je fréquentais des membres de la Meute trop longtemps ou de façon trop intense, et le fait que je sois forcée de simuler une vie normale n'aidait pas non plus. Comme la présence de mes géniteurs réduisait mon activité au sein du gang, je ne pouvais m'empêcher d'envisager des loisirs plus ordinaires : voir mes amis (c'était ainsi que j'avais présenté Leïla), aller à la plage, jouer aux jeux vidéo, regarder des documentaires historiques.
(Périodes d'ennui, périodes de répit - peut-être y avait-il du bon dans leur présence.)
- Je peux inviter des amis demain soir ?Plus tard, à table, je me suis lancée. Hakeem m'a lancé un regard intrigué : on s'était assez perdus pour qu'il ignore que, Leïla mise à part, il restait encore quelques gens diurnes que je fréquentais, à son opposé. Mes parents se sont adressés un regard ravi - c'était à croire que l'étonnement et la joie étaient les uniques options de leur catalogue d'émotions - et ont accepté. Après un temps acceptable passé à table, Hakeem et moi nous sommes retirés dans nos chambres respectives, laissant Mazin et Evelia au salon.
Je n'avais plus l'habitude de passer mes nuits loin de l'agitation éternelle du QG et du danger des rues que l'on parcourait. Séparée des autres, j'avais l'impression de sentir un membre fantôme me gratter : à moins de me rendre directement dans notre repaire, je n'avais aucun moyen de les joindre et cette perspective me faisait tourner comme une bête en cage. (A croire que je ne savais pas ce que je voulais, déchirée entre un manque féroce et une forme de soulagement : je ne pouvais pas me l'avouer mais la vie ordinaire avait ses charmes).
C'est dans cet état que j'ai entendu des éclats de voix dans le salon. Plus que les mots, c'est le ton qui a attiré mon attention : cela faisait une éternité que je n'avais plus entendu Mazin et Evelia se disputer.
Avec l'impression de faire un truc illégal, j'ai ouvert la porte de ma chambre et me suis glissée dans le couloir. Sans voir, je devinais que l'un de mes parents faisait les cent pas - peut-être Evelia.
La voix grave de mon père a résonné :
- Tu sais bien qu'on a pas le choix. On perd de l'argent, là, il va bien falloir qu'on fasse des sa-
- Hors de question qu'on la renvoie. Elle a besoin de son salaire et les enfants ont besoin d'elle.
J'avais beau être dans un sale état, je n'ai pas eu de peine à deviner qu'ils parlaient de Rosie. Me rapprochant encore un peu, j'ai retenu ma respiration et écouté la suite.
- Tu es sûre ? Ils ont grandi, ça se voit. Ils peuvent se débrouiller seuls.
Les bruits de pas se sont arrêtés, puis il y a eu une pause, avant que la voix d'Evelia ne brise le silence.
- ... je ne sais pas, Mazin. Ils ne sont pas majeurs, rappelle-toi.
- Mais ils se débrouillent très bien ! Regarde Hakeem : il a l'air solide et indépendant. Quant à Raïra, elle est bien entourée...
(Il a fallu que je me mette la main sur la bouche pour m'empêcher de ricaner.)
- ... et je n'ai jamais entendu ses professeurs se plaindre. Tout va bien, Evelia.
Ma mère lui a répondu quelque chose, mais je n'ai plus eu envie d'écouter : l'entendre s'intéresser tout à coup à notre bien-être me donnait la nausée. Trop fébrile, j'ai passé un blouson sur mes épaules et me suis dirigée vers l'extérieur, profitant d'un nouvel éclat de voix pour sortir, clés en main. Aller au QG me semblait trop dangereux, je risquais d'y rester, mais je ne me voyais pas débarquer chez Leïla.
Il faisait toujours chaud, à New Los Angeles, mais ces temps-ci, il s'était mis à y pleuvoir de plus en plus fréquemment. Quand je suis sortie, les contours de la ville étaient brouillés par une pluie fine et un peu trop fraîche, que j'ai pourtant accueillie sans broncher. Peu importait.
J'ai erré sans réfléchir dans le quartier, évitant les zones de lumière et l'unique voiture de flic que j'ai croisée, jusqu'à arriver sur un lieu où je ne m'étais plus rendue depuis des années.
Le terrain de streetball où - plus jeune - j'avais pris l'habitude de jouer s'était bien délabré, avec le temps. J'y suis rentrée presque timidement, comme si je pénétrais un site sacré ou d'anciennes ruines : les paniers avaient perdu leurs filets, les fissures aux murs semblaient être agrandies par la pénombre. Alors que je m'y avançais presque mécaniquement, une voix m'a interpellée.
- J'y crois pas, un fantôme...
Il a fallu quelques secondes pour que mon cerveau identifie le timbre et l'associe à un nom. Pourtant j'avais eu l'habitude de jouer avec Will, du temps où je fréquentais l'école plus d'une fois par semaine et où je disais tout à mon frère. Mais cette époque était révolue, et je devais en éprouver une forme de nostalgie puisque j'étais revenue.
Je me suis retournée et ai avisé une silhouette déglinguée, qui s'est rapprochée de moi. Will avait fait plus que grandir : il avait vieilli, ses joues s'étaient creusées et il avait une lueur dans le regard que j'ai reconnue immédiatement : celle des clients les plus camés, ceux qui feraient tout pour qu'on leur accorde une minute de plus au paradis.
- ... putain, Will.
J'ai soufflé, incapable d'en dire plus. Il a ri, s'est rapproché de moi et m'a fixé quelques instants, avec un regard un peu trop affectueux pour un type que je n'avais plus revu depuis des années.
- Qu'est-ce que tu reviens faire ici ?
J'ai haussé les épaules, ai senti l'eau froide qui coulait le long de ma nuque et sur mes poignets.
- Je suis en pèlerinage, on va dire. Et toi, tu fais quoi ? Tu joues toujours ?
Will a ri une fois de plus avant de secouer la tête, presque tendrement.
- C'est du passé, ces jours. J'ai trouvé d'autres loisirs, d'autres façons de... m'évader.
- Ah.
Mal à l'aise, j'ai relancé un peu trop vite :
- Et les autres, ils continuent de venir ici ? Tu sais, pendant longtemps j'ai pensé que c'était ta famille.
Une surprise douce s'est peinte sur ses traits émaciés, avant qu'il ne refasse non de la tête.
- Peut-être de coeur et à une époque, mais les choses ont changé, Raïra. Pour toi aussi, je crois.
Il a marqué une pause, avant de développer :
- Tu t'es endurcie Et tu as l'air... plus triste, aussi.
Sa main s'est tendue vers mon visage mais je l'ai repoussé, peut-être un peu trop fort. Il n'a pas insisté et a reculé gentiment. Tout de suite, je me suis sentie coupable.
- Désolée.
- T'excuses pas, t'as raison. C'est ta bulle, tu laisses rentrer qui tu veux dedans.
C'était si poétique, comme façon de le présenter, que je me suis surprise à sourire à mon tour. Mais quelque chose s'est noué au creux de mon ventre : c'était impossible de ne pas voir à quel point Will s'était affaibli, éteint, et comme, paradoxalement, la lueur dans ses yeux semblait plus forte, pareille à un feu dans le noir.
Il y a eu comme un silence, entre nous, juste ponctué par le bruit de la pluie contre le terrain. Puis, alors que j'amorçais un mouvement de départ, Will a lancé :
- Tu salueras tes loups de ma part.
Je me suis figée.
- ... je vois pas de quoi tu parles.
Il a ri encore, mais cette fois son rire était plus tranchant, presque un peu méchant.
- Me prends pas pour un con, Raïra. Je parle de ton frère et tes potes de la Meute. Tu sais, ceux qui me vendent ma came.
Le noeud dans mon estomac s'est soudain changé en trou noir. Sonnée, je n'ai pas pu m'empêcher de jeter à Will un regard livide. Il a souri en haussant les épaules, avant de s'éloigner.
- Dis à Gold que je le reverrai bien assez tôt. Faut juste que je trouve le fric.
J'ai hoché la tête et ai fui le terrain. Le reste de mes souvenirs est flou : quand mes pensées se sont éclaircies, j'étais devant mon immeuble, à frissonner et en sueur - j'avais dû courir, sans doute.
Et dans ma tête s'entrechoquaient deux pensées : c'est de ma faute s'il va crever et j'ai besoin que quelqu'un me dise que tout va bien se passer.
Quand j'ai finalement réussi à m'endormir, elles n'avaient pas cessé de se heurter.
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Fullmetal Alchemist, Ishbal et les migrants.
Dernièrement, le Fossoyeur de Films abordait dans sa vidéo sur "Prince des Ténèbres" de John Carpenter. les "images primordiales" ces morceaux d'art ou de fiction qui vous marquent à vie et contribuent à nous définir. Plus j'avance et j'écris, plus je me rends compte que ma principale source d'images primordiales, mais aussi de ce que je juge comme beau ou laid, comme intéressant provient du premier animé Full Metal Alchemist, dont la diffusion a commencé en 2003.
Tiré du manga de Hiromu Arakawa, Fullmetal Alchemist est réalisé par Seiji Mizushima et écrit par Sho Aikawa. Il part du même point de départ que le manga et le second animé : Edward et Alphonse Elric perdent gros en tentant de ressusciter leur mère via l'alchimie et décident de devenir alchimistes d'état pour trouver la pierre philosophale et récupérer leurs corps. Ils se trouvent ainsi mêles à un complot au sein des plus hautes sphères du pouvoir Cependant le manga étant toujours en cours de parution au moment de la sortie du premier animé, celui-ci prend sa propre route narrative et finit par raconter une histoire tout à fait différente.
Récit d'aventure entre steampunk et science fantasy c'est le premier animé japonais s’approchant d’un seinen (manga pour adulte) sur lequel je sois tombé. Par son esthétique glauque et sombre, ses moments purement horrifiques, il se distinguait de tout ce que j'avais connu avant en matière d'animation par des thématiques adultes, et, même si je ne les discernais pas encore, une vraie profondeur politique et philosophique. Le tout en gardant suffisamment d'humour, de belles images, d'action et autres codes du shonen pour parvenir à hameçonner mon moi pré-adolescent. Et une des thématiques sur lesquelles cet animé a imprimé des images fortes et puissantes sur ma rétine, l'abordant comme je ne l'avais jamais vu abordé dans un animé, c'est celle de la migration.
En effet l'histoire de FullMetal Alchemist est hantée par le spectre et les conséquences de la guerre d'Ishbal, survenue quelques années avant le début de l'histoire. Les conséquences de cette guerre sont tant humaines que politiques. Alors que les alchimistes d'état croisés par les frères Elric lors de leur périple vivent avec le traumatisme de ce qu'ils ont fait et vus à Ishbal, les camps de réfugiés originaires de la région s'installent à travers Amestris, la patrie de nos héros, et les ishbals tentent de survivre comme ils peuvent.
Soyons clairs, Full Metal Alchemist ne parle pas intentionnellement de l'épisode migratoire actuel, ni qu’il saurait le résumer puisque dans la réalité les réfugiés viennent de pays différents qu’ils quittent pour des raisons différentes. C’est un poil plus complexe. Mais par les thématiques fortes qu'il aborde sur la guerre, l'impérialisme, le racisme et les déplacements de population, c'est un animé très intéressant à regarder en ce moment. Ok mais pourquoi ?
Au début j'étais parti pour faire une véritable analyse croisée de l'histoire du peuple Ishbal et des mouvements migratoires actuels, mais je me suis rendu compte au fur-et-à-mesure de mes recherches que pour faire ça correctement, il aurait fallu que je me regarde plus de 30 heures d'un animé que je n'avais pas vu depuis plus de dix ans et que je prenne connaissance des situations politiques et de l'histoire récente d'une dizaine de pays d'Orient et d'Afrique subsaharienne. Pour un article que je voulais boucler en une semaine, ça faisait beaucoup.
Et surtout j'ai réalisé à la réflexion que la question que je me posais n'était pas : "Qu'est-ce que FullMetal Alchemist m'a intellectuellement appris sur la migration?", mais plutôt "Pourquoi à chaque fois que j'entends le mot '"réfugié", je vois des ishbals marcher dans le désert, en pleine tempête de sable ?".
Eh bien tout simplement parce que Fullmetal Alchemist, c'est bien écrit.
Séquence dans le troisième openning. (”Cool joke” de Undo).
Qui sont les ishbals?
Commençons par un résumé de l'intrigue pour ce qui concerne les Ishbals. Dans le premier animé les Ishbals habitent une province située à l'Est d'Amestris (le pays dont sont originaires les héros, Al et Ed), récemment colonisée. Les Ishbals sont monothéistes et vénèrent le Dieu Ishbala, la religion prend une place très importante dans leur vie. Ils présentent aussi des traits physiques qui les distinguent des Amestriens : une peau sombre et des yeux rouges. Sur place les Amestriens tentent d'imposer leur culture basée sur l'alchimie, (magie basée sur la science) mais celle-ci étant condamnée par les préceptes ishbals, des tensions se créent et rapidement des émeutes éclatent contre la colonisation. Un incident met le feu aux poudres et transforme l'insurrection en guérilla. La version officielle est qu'un soldat amestrien aurait tiré par accident sur un enfant. En vérité un groupe de soldats d'élites a infiltré un temple pour débusquer une cellule terroriste et a massacré tous les moines et fidèles. La situation dégénère et tout l'Est s'embrase. Le Fürher King Bradley finit par envoyer les alchimistes d'état sur place pour gérer l'insurrection. De véritables massacres débutent alors dus aux pouvoirs immenses de ces mages/scientifiques d'élite. Mais estimant que ce n'est pas encore suffisant, le Fürher demande au docteur Marcoh de mettre le fruit de ses recherches la "Pierre Rouge" au service de la répression. Cette pierre philosophale imparfaite décuple la puissance des alchimistes et la guerre prend fin après une nuit de massacres.
Le personnage le plus important issu de cette ethnie est Scar. Moine-combattant d'Ishbala, il possède un bras capable de décomposer la matière et dispose donc d'un grand pouvoir de destruction. Son bras lui a été légué par son frère qui faisait des expériences sur la pierre philosophale. Après le massacre de son peuple, il fuit le pays avec quelques compagnons. Ceux-ci sont attaqués en plein désert par Kimblee, un alchimiste d'état et sont tous massacrés sauf Scar, qui s'en tire avec la cicatrice à l'origine de son surnom. Après cet événement, il décide d'utiliser son pouvoir pour assasiner les alchimistes d'état.
Les thématiques abordées par cette histoire sont nombreuses et plutôt graves pour un sh��nen : colonisation, génocide, dérives de la lutte anti-terroriste, utilisation d'armes non-éthiques, haine raciale. On peut aussi s'étonner de la présence de telles thématiques dans un animé nippon, pays où les idées nationalistes et xénophobes sont très présentes. On notera aussi la complexité de l'évolution du conflit et l'intérêt porté à l'aspect géopolitique.
Pourquoi choisir le premier animé.
Mais le conflit est aussi traité de manière brillante par Brotherhood et pourtant nous avons choisi de nous intéresser au premier animé.
Parce que dans Brotherhood, comme dans le manga, si l'impact de la guerre d'Ishbal est présent et central dans l'histoire, on ne voit que très peu les Ishbals, hormis Scar. Celui-ci est recueilli par les habitants d'un camp de réfugiés qui le soignent et qu'il quitte aussitôt pour ne pas leur attirer d'ennuis. D'autres migrants tentent une embuscade contre Edward Elric dans les ruines de Xerxes, avant d'être arrêtés par leur doyenne. Ce sont les deux seules interventions de réfugiés dans l'intrigue dont je me souvienne. Dans FMA 2011, les réfugiés Ishbals ont une place bien plus importante. Avant tout car le personnage de Scar est un personnage plus central, mais aussi parce que celui-ci décide de rester avec les siens pour un temps après avoir été recueilli et soigné. Sa réaction lors ce cette première rencontre souligne d'ailleurs l'ampleur des massacres qu'a connu son peuple. En effet en reprenant connaissance Scar sera étonné de trouver des ishbals encore en vie. Même après qu'il les aie quitté pour poursuivre sa propre quête, les réfugiés resteront importants dans l'histoire, puisqu'ils guideront et donneront des informations à ceux qui se sont lancés sur les traces de Scar, désormais banni.
Représenter la souffrance des ishbals... Comme ils ont plus de temps d’écran, on peut passer plus de temps sur ce qu'ont subi ces personnages.Via les récits des réfugiés et les souvenirs des deux enfants ishbals Rick et Rio qui ont tous les deux perdus leur mère et les flashbacks de Scar, on s'intéresse au traumatisme vécu par ces populations. La plupart ont perdu leur terre, leur maison et leurs proches. On ne montre pas juste ce qu'ils ont vécu, mais aussi l'impact psychologique. Ainsi Scar est sujet à des terreurs nocturnes dans lesquelles il revit le massacre de ses compagnons pendant leur fuite, tandis que le jeune Rio a des crises de stress post-traumatique, des flashes de la mort de sa mère et de l'incendie de leur maison.
Mais la guerre n'est que le point de départ des épreuves que vont subir les ishbals. N'étant pas accepté et se trouvant en Amestris en toute illégalité, ils vivent dans des bidonvilles, subissent la faim, le froid, la promiscuité. A cela vient s'ajouter le harcélement et les attaques de leur camp par l'armée, qui les poussent parfois à se réfugier dans les égouts. Lorsqu'ils sont arrêtés ils subissent des contrôles d'identité et peuvent même être déportés en train vers un autre camp. En raison de l'image qu'ils véhiculent et de leurs traits ethniques différents, ils subissent la haine raciale des populations locales et sont obligés de porter des lunettes de soleil dès qu'ils sortent des bidonvilles pour cacher leurs yeux rouges.
... Mais pas que.
Cependant, dépeindre les souffrances d'un peuple opprimé n'a rien d'extraordinaire dans une fiction. Si l'écriture de cette problématique est si brillante, c'est que FMA ne se contente pas de nous dresser un catalogue de misères. Les ishbals ne sont pas cantonnés dans une position de victimes.
D'abord, on les voit se battre au quotidien, fouillant les décharges à la recherche d'objets de valeur qu'ils pourraient revendre, certains sont poussés à voler par la faim alors que d'autres refusent, dégoutés par cette option. On les voit aussi reprendre la route ou chercher de nouvelles cachettes lorsqu'un de leur camp a été découvert par l'armée. En bref, ils sont actifs et luttent pour leur survie.
Autre point, ils participent à l'intrigue. Dans un premier temps en recueillant et en soignant Scar qui sans ça serait probablement mort des suites de son combat contre les homonculus, puis en refusant de le vendre aux autorités malgré la prime, car il est l'un des leurs. Après que Scar aie été banni, ils servent d'informateurs aux frères Elric, les mettant sur sa piste. Ils les aident aussi à rencontrer le répudié qui détient les secrets de la Pierre Philosophale.
Aussi, on essaie pas de nous faire croire que leur vie est une longue souffrance ininterrompue. On assiste à des scènes de vie quotidienne, les enfants jouent, on voit les adultes partager des moments de solidarité et ils ont des espoirs pour l'avenir.
Scène de vie quotidienne, les femmes lavent le linge dans la rivière.
Enfin ni eux, ni leur culture ne sont angélisés. Les ishbals ne sont pas des "bons sauvages" ou un peuple exotique qui a tout compris à la vie et à la sagesse. Leur religion et leurs traditions contiennent aussi des dérives. Ils rejettent la science et on peut voir que malgré l'importante solidarité de la communauté Ishbal, ceux qui pratiquent l'alchimie sont considérés comme des hérétiques et bannis. Leur nom leur est même retiré pusique le premier que nous croisons est "le banni", qui sera suivi par Scar lorsque ses compagnons d'infortune découvriront ce qu'il est.
Mais la société d'Amestris, scientiste à l'excès, impérialiste et militarisée a aussi un fonctionnement hautement critiquable. Il n'y a pas une bonne et une mauvaise culture, mais deux rapports au monde et à la vie en société qui gagneraient à entrer en contact et à dialoguer. Et tout comme dans la réalité, de par leur faible nombre et leur place dans la société, les Ishbals ne risquent pas de remplacer la culture amestrienne par la leur.
Le banni, exclu de la communauté ishbal pour avoir pratiqué l’alchimie. Fullmetal Alchemist et l’humanisation des réfugiés.
Bref, dans FMA, les Ishbals sont des humains. Ils ont des motivations, des émotions, ils agissent, souffrent, connaissent l'espoir, ont des qualités et des défauts. Comme nous, spectateurs en fait. C'est ce qui nous permet de nous reconnaître en eux et donc de développer de l'empathie pour eux. C'est sans doute pour ça, qui rend si marquantes les images de leur périple et de leurs peines. Car en les reconnaissant comme nos semblables, on commence à penser, instinctivement qu'ils méritent autant que nous d'être traîtés dignement, d'avoir un toit, à manger et ne pas se demander s'ils vivront assez longtemps pour voir le soleil se coucher.
Et je pense que c'est comme ça que FMA réalise à la perfection son intention : faire naître un sentiment d'injustice et de révolte. Et bien qu'elle n'en soit pas la scénariste, je pense que ce premier animé fait si bien honneur au Fullmetal Alchemist d'Hiromu Arakawa qu'on peut se permettre d'utiliser une citation d'elle pour mieux comprendre cette intention.
"Nous les adultes sommes énervés par les choses insensées qui arrivent tous les jours dans le monde... Mais en même temps nous réprimons ces émotions en se disant "il n'y avait pas d'autre choix" ou "il devait y avoir une raison pour ça". Mais c'est une réaction humaine naturelle de se mettre en colère quand des choses absurdes arrivent. Certaines choses ne peuvent pas être justifiées ou rationnalisées. Je veux que les garçons et les filles grandissent en valorisant ces émotions."
Et c'est là, avec l'idée d'humaniser les réfugiés que se situe pour moi le seconde point fort de cet animé. En nous montrant ainsi l'histoire des ishbals, Fullmetal Alchemist ne cherche pas à faire naître de la culpabilité en nous, comme le fait souvent l'art engagé mais de la révolte et de la colère. Au lieu de montrer les personnages non-ishbals comme ne réagissant pas à l’oppression par égoïsme, paresse ou méconnaissance, FMA choisit une voie différente. Si même les frères Elric ne font pas du fait de sauver les ishbals leur priorité c'est parce qu'ils sont pris dans une autre quête qui à leur échelle est vitale. Ils sont pris dans leur quête de la pierre philosophale pour récupérer leurs membres et ça reste leur priorité.
Fullmetal Alchemist ne reproche rien à son spectateur, il ne lui fait pas la leçon. Il lui montre juste une situation absurde et l'invite à se sentir révolté.
Et le monde réel de la réalité véritable alors ?
Je pense au bout de cette analyse être au moins arrivé à m'expliquer à moi-même pourquoi ces images m'avaient tant marqué alors que j'étais jeune et pourquoi elles continuent à rester si fortes et présentes dans mon esprit.
Et ça me paraissait intéressant de vous parler de ça, d'humanisation et de révolte à l'heure ou la réalité dépasse la fiction, ou des gens quittant leur pays subissent sur notre sol et sur le chemin qui y mènent des drames et des situations que FMA n'aurait sans doute pas pu représenter dans un animé pour adolescent.
Mais surtout à l'heure ou pour des raisons et avec des objectifs différents, des gens sont occupés à la télévision, à la radio et même sur le net à faire l'exacte inverse. (1) A tenir un discours déshumanisant qui nous présentent les gens arrivant chez nous et dans le reste de l'Europe soit comme des profiteurs, (2) soit comme des dangereux musulmanisateurs (oui parce que c'est plus simple de traverser la Méditerranée en radeau vers une terre réputée pour son incroyance que de rester dans un pays déjà musulmanisé) et des terroristes en puissance. (3) Et surtout à l’heure où malheureusement ça marche et où ces discours semblent l’emporter. Comme l’indiquait un sondage paru récemment.
Voilà pourquoi je pense qu'il est intéressant de regarder FMA aujourd'hui. Car si nous essayions de regarder ces gens qui viennent nous demander asile avec le même cadrage et le même souci du détail que celui avec lequel cet animé nous présente les ishbals nous découvririons autre chose que ce que cette sale race de Dupont-Aignan vient nous vendre à la télé. Des êtres humains, ayant quitté leur pays pour des questions de survie et à contrecœur, enduré un périple dangereux et mortel pour beaucoup d'entre eux pour se retrouver dans un pays où ils sont confrontés au racisme et à la répression. On pourrait essayer de comprendre ce qui les a poussé à entamer ce voyage, ce qu'ils cherchent à trouver, s'ils souhaitent vraiment rester chez nous. Essayer de comprendre leur culutre, moins barbare que ce qu'on se représente et sans doute plus proche de la notre que celle des ishbals ne l'est de celle d'Amestris, puisque nous vivons sur une planète mondialisée. Et alors, comme au visionnage de FMA, naîtraient en nous l'empathie, le sentiment d'injustice et la révolte.
Il faudrait alors trouver quoi en faire de ces émotions fortes. Certains aident, accueillent chez eux ou sur leurs terrains,(4) d'autres en parlent et essayent de détricoter tant bien que mal les arguments du camp d'en face. Et d'autres ne font rien, sans doute comme les frères Elric non pas tant parce qu'ils s'en foutent ou par égoïsme, mais parce qu'ils sont déjà trop pris par leur quête personnelle ou par leur propre survie pour pouvoir s'occuper de celle des autres.
Quoi qu'il en soit, ce ne sont pas eux qui ont du sang sur les mains. C'est ceux qui montent sur les plateaux télés pour faire activement en sorte que les choses insensées qui arrivent aux migrants nous paraissent justifiées. C'est ceux qui font passer des lois permettant le rejet plus facile, l'immigration plus sélective, l'enfermement plus long,(5) y compris pour les enfants. (6)(7) Ceux qui instrumentalisent la haine par intérêt électoral, ou pour que les pauvres continuent à se bouffer entre eux. Qui disent qu'il n'y a pas d'argent magique pour ne pas avoir à aller le chercher là où il est.
Ce sont eux qui sont injustes et contre eux qu'on devrait se sentir révoltés. Car nous n'avons pas tous les mêmes moyens, le même temps, les mêmes ressources pour venir en aide aux réfugiés, ni pour lutter contre les idées infectes qui montent en ce moment partout en Europe. Mais malheur à ceux qui s'en accomodent trop bien.
Le vrai visage de la racaille.
Et pour ceux qui sont déjà pris dans d'autres luttes, syndicales, sociales, politiques, associatives et n'ont pas d'énergie supplémentaires à consacrer à celle-ci, mais se sentent coupables. Parce qu'il y a une tendance quand on a des convictions fortes à vouloir être sur tous les fronts et à se reprocher de ne pas y arriver. Rappelez-vous que nos luttes sont peut-être plus complémentaires et interdépendantes que ce qu'on pourrait penser, et qu'à la fin de Fullmetal Alchemist, c'est la somme des différentes luttes qui renverse le Fürher et permet entre autres l'amélioration des conditions de vie des Ishbals. Vous faîtes du bon boulot.
Voilà le genre de conclusions qu'on pourrait tirer en regardant FMA en ce moment. Essayez et au pire vous aurez juste regardé un excellent animé. Notes:
Pour en savoir plus sur la situation des migrants au niveau humain, vous pouvez aussi regarder le documentaire “The Journey From Syria”, disponible sur Youtube en petits épisodes d’une dizaine de minutes. J’ai regardé jusqu’au 5 pour l’instant, pas d’images trop dures à supporter. Usul a aussi récemment fait une vidéo sur le sujet : “Refugees welcome”, où il interviewe les militants et migrants qui occupent un squat à Lyon. Enfin il y a aussi ce plateau de Mediapart, : “L’Aquarius sauve le peu d’humanité qui reste à l’Europe.”, avec une interview d’un marin qui travaillait sur l’Aquarius. C’est “juste” de la parole, mais il y a des passages assez durs à encaisser. Pour comprendre ce qui se passe à plus grande échelle vous pouvez aussi regarder la vidéo de Kurzgesagt : The European Refugee Crisis and Syria Explained. Et pour les arguments que je n’ai pas pris le temps de développer :
(1) https://www.telerama.fr/television/la-tele-submergee-par-les-vagues-migratoires,n5709001.php
(2) https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/une-etude-demontre-que-les-migrants-ne-sont-pas-un-fardeau-pour-les-economies-europeennes_2811703.html
(3) http://journalmetro.com/opinions/parlons-immigration/1363845/le-mythe-de-limmigration-terroriste/
(4) https://www.bastamag.net/Ces-simples-citoyens-qui-sauvent-l-honneur-d-une-Republique-en-faillite-morale
(5) https://blogs.mediapart.fr/la-cimade/blog/040418/tout-comprendre-sur-le-projet-de-loi-asile-et-immigration-en-videos
(6)http://lesaf.org/nouveau-record-du-nombre-de-mineurs-incarcere-e-s-halte-a-lenfermement-des-enfants-et-des-adolescent-e-s/
(7) http://www.francesoir.fr/politique-france/comme-les-etats-unis-la-france-enferme-les-enfants-migrants
#Fullmetal Alchemist#edward elric#scar#alphonse elric#politique française#politique#politique migratoire#migration#droits de l'homme#manga#anime#culture
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J'ai grandi dans un environnement familial assez strict. En primaire, je m’amusais à parler et marcher de façon “maniérée”. Je dessinais beaucoup de personnages féminins surtout leur robes qui me faisaient rêver dans les dessins animés. Je rêvais d'avoir les cheveux longs. J'enviais tellement les cheveux de ma soeur aînée, que je mimais de repousser des cheveux longs, imaginaires, en arrière. Je n'avais pas le droit de laisser mes ongles pousser non plus. En fait, j'aimais énormément de choses considérées socialement comme feminines. Tout cela insupportait mon père qui réagissait de façon assez violente. J'ai donc appris à cache mes dessins, ou a les jeter car j'avais honte, et peur que mon père tombe dessus. Et réfréner cette façon d'être qui m’épanouissait. Je fuilletais le catalogue de jouets à la rubrique consacrée aux filles le plus furtivement possible. Et j'essayais le vernis a ongle de ma mere ou ses talons quand mes parents sortaient... J'ai accumule tellement de frustrations quant à la façon dont je voulais exprimer et tester mon genre. “Se voir réprimer sa curiosité à six ans, réfréner sa créativité, goûts et vivre aussi tôt avec le sentement de honte et de dégoût, de soi-même, ça marque pour la vie.” Et ça continuait a l'école. "Tu devrais pas trainer avec des filles!" J'avais deux mellieures amies au collège et notre prof principal et de sport jugeait ça totalement inapproprié. Il a fait en sorte pour l'entrée en cinquième de me faire changer de class, avec l'approbation du le directeur. Mes parents sont militaires, on a déménagé tous le deux ans. J'ai donc toujours accordé énormément d'importance aux amitiés que je réussissais à nouer. Quand on parle de la violence au collège, on évoque celle des élèves mais pas assez celle du corps enseignant. Dans toutes les remarques LGBTphobes que j'ai entendues au collège, la pire c'était d'observer des adultes soi-distant responsables approuver et imiter les mêmes comportments. C'était d’autant plus perturbant que j'avais vraiment appris à respecter les figures d'autorité et à ne jamais le remettre le question. J'ai appréhendé la non binarité pendant mes études via des vidéos docu et groupes de parole sur le réseaux sociaux. J'ai adopté un prénom mixte d'origine gaélique que signifie "l'ile aux bateau”. C'était important pour moi qu’il ait une signification. Les lieux où j'ai vécu, déménagements répétés, la connexion enter mon identité queer et mes origines vietnamiennes se réunissant silencieusement sur une ile comme endormie. J'ai dû faire un coming out progressif auprès de mes proches. J'ai été confrontée à tellement de réactions. "Mais c'est trop compliqué iel." "Nan mais t'es sûr que tu vas pas une peu vite?" "Ça va te passer.” "Je peux encore t'appeler avec ton ancien prénom quand même?" "Non mais la non binarité ça n'existe pas.” "Oui mais au fond on est tous un peu non binaries tu sais." "OK mais faudra pas te vexer si je me trompe hein.” "Il se dit non binaire." "Tu vas faire les opérations?" "C'est quoi ça?!" D'accord. Ce n'était pas le cas. Ce qui est "drôle" car j'ai toujours été androgyne. Les commerçent-es buguaient souvent. Je suis androgyne aussi car asiatique et qui dans la vision qu'ont les personnes blanches des asiatiques nos traits qu’importe nos genres, sont féminins. <- Vêtements banals "Bonjour Mada...Monsieur? Ah non madam, Ah pardon Monsieur.” "Même avant mon coming out chaque fois que j'utilisais les toilettes de bars, je vivais des réactions violentes. "Meuf! Tu t'es planté de WC! Dégage!” Ce qui m’a fait du mal, c'est quand mon copain, à l’epoque de mon coming out, était vexé qu'on nous dise: " Madam, Monsieur" "MESSIEURS!" Comme si sa fierté d'homme gay primatie sur ma non binarité. "Tu risques de te faire emmerder dans le rue." <- Maquillage <- Plus de bijoux <- Vernis <- Talons Ca a été long pour qu'il comprenne l'importance que ça avait pour moi, et que j'avais besoin d’encouragements. En parallèle, je découvre l'antiracisme politique. Cela marque le moment où je me dis: "Ça y est, je me laisserai plus jamais marcher sur les pieds.” Heureusement qu'on peut rencontrer des personnes queer, trans, racisées, asiatiques via internet, et des conférences, réunions non-mixtes, poésie Queer. Cela fait 3 ans que j'ai changé de prénom officiellement j'entame des démarches de transition médicale pour maîtriser mon androgynie. Ce me procure de l'euphorie, c'est l’androgynie. Sauf que le corps médicale ne l'entend pas de cette façon, et que le SOFECT a laissé de la traces sur son passage. Il y a une form d'injonction au parcours de transition unique, les sancro-saint MtF* FtM* dans un lecture binaire et blanche. TRANSITIONS TM Un parcours MtX* est vu comme un caprice, un marque de recul, ou une incertitude. "Et pour votre transition médicale?" "En fait je ne veux pas prendre d'hormones." "POUR LE MOMENT." <- Médecienne generaliste Ce qu'elle a notifié sur la lettre de recommandation que je lui ai demandée pour le chirurgien. C'est une pensée que j'ai aussi retrouvée en ligne sur des groupes de soutien d'entraide: "La non binarité est une phase.” J'ai du mal à faire comprendre qu'on peut être non binaire et transféminin-e et ne pas vouloir prendre d’hormones. Et ne pas idéaliser la vision d'un cispassing* qui depend de codes de beauté blancs et patriarcaux. “Je ne comprends pas comment on peut penser que c'est un caprice ou être "edgy" "unique" ou "subversif-ve" comme un caprice d’enfant.” Je sais que je risquerai toujours ma vie en me promenant dans le rue de façon ouvertement androgyne, sans cis et white passing* “Je sais que je vais devoir me battre toute ma vie pour faire reconnaître l'existence et parcours de transition des personnes non binaires et non conformes aux stéréotypes de genre.” “ Face au système administratif, médical et à l'opinion publique.” “Ca je veux que le personnes non binaires après moi puissent souffler et arrêter d'avoir à se justifier face à la société et au sein même de nos communautés.” “Je veux me battre contre cette infantilisation permanente d'une non binarité qu'on juge "nouvelle" et capricieuse.” “Alors qu'elle a toujours existé loin du regard blanc, bien avant l'epoque de la colonisation, des peuples, des religions, des cultures, et des genres.”
87e témoignage TW : racisme - enbyphobie - queerphobie - misogynie
#so my French is too rusty#I had to run it through a translator to get it all#since I then had a transliteration#perhaps that is helpful to others
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2 février 2020
LA SOLITUDE
Quelques réflexions
L'envie d'écrire cet article à émerger alors que je voyageais seule à Barcelone au cours du mois dernier. Après avoir griffoné quelques lignes sur le fait de partir en voyage seule, sur les remarques que l'on peut reçevoir de la part des autres, de ma motivation et des raisons de ce projet, je me suis rendue compte que la question de la solitude était en fait à traiter à une plus grande échelle que simplement celle du voyage car aujourd'hui, si le voyage en solo suscite autant de questionnements, c'est bel et bien parce que la solitude, et pas seulement durant un voyage, est taboue.
D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours apprécié la solitude. En réalité, ce n'est pas tant la solitude que je recherche mais le calme aussi bien à l'intérieur de moi qu'autour de moi et pour ce faire, je dois nécessairement m'octroyer des moments de tête à tête avec moi-même. Sans vouloir paraître narcissique, ce sont les moments que je préfère car j'ai véritablement la sensation de m'accomplir en tant qu'être humain, d'être pleinement moi, juste moi, sans que des éléments extérieurs puissent venir entraver mes gestes, mes réactions, mes pensées et mon comportement. Lors de ces moments de solitude, je m'apprécie et me contemple dans mon entièreté, à ma juste valeur et je peux enfin comprendre qui je suis et quelle personne je suis devenue. Dans ces moments-là, qui sont plus ou moins longs (3 à 4 jours pour les plus longs), je ne subis absolument pas cet isolement, au contraire, si je souhaite me retirer c'est parce qu'à un moment donné, l'interaction sociale est devenue source de fatigue voire d'angoisse à certains égards. Les personnes de mon entourage ont, eux aussi, souvent souligné ma discrétion, ma timidité, voire mon auto-exclusion des phénomènes sociaux. Alors, rassurez-vous, je ne parle pas ici du fait social dans sa forme primitive, c'est-à-dire de l'interaction entre deux personnes, car je suis tout à fait bien constituée à ce niveau-là. Je parle plutôt de ce phénomène dans ses formes les plus poussées, c'est-à-dire que je sais me sociabiliser et interagir avec les autres comme n'importe qui sauf que je pense être un peu plus en retrait que certains dans ce vaste champ qu'est la sociabilisation par manque d'intérêt et de stimulation liés aux phénomènes qui entourent cette sociabilisation comme le fait de rencontrer de nouvelles personnes, de passer du temps avec elles et d'entretenir ces relations. Ce n'est donc par de la timidité à mes yeux mais seulement un manque d'intérêt pour la chose. Je ne rejette pas les autres ni ne les méprise mais à choisir entre être seule ou entourée, je préfère être seule car j'ai l'impression que la présence des autres m'aliène quelque peu. De plus, ce qui me freine le plus dans les relations est le fait que chacun d'entre nous soit motivé par des intérêts (qu'ils soient bons ou mauvais) qui se ressentent par la suite dans ces relations. J'essaie d'échapper au maximum à l'emprise des personnes qui m'entourent et il serait d'ailleurs intéressant de comprendre d'où me vient ce sentiment, pourquoi je tiens tant à mon indépendance et pourquoi je me méfie autant des autres en paraissant parfois extrême dans mes propos. La clé de tout ce raisonnement réside sûrement dans les origines de ce besoin de solitude mais malheureusement, pour l'instant, je n'ai pas les réponses à ces questions. Au lieu de traiter les causes, je traite davantage les conséquences. Ce serait pourtant faux de croire que le contact humain soit quelque chose qui m'importe peu, au contraire, je porte un soin tout particulier aux relations qui me tiennent à coeur sans chercher la surstimulation et surconsommation sociale.
En apparence, les choses telles qu'elles sont décrites plus haut paraissent assez claires et plutôt simples donc faciles à mettre en pratique. En réalité, même si je dis que j'ai toujours apprécié la solitude, je ne l'ai vraiment acceptée et assumée comme partie intégrante de ma personnalité qu'il y a quelques années seulement, car d'après ce que j'ai pu constater, la solitude est rejetée sinon reniée de la plupart des vies de chacun. En maternelle et en primaire, les choses allaient de soi, j'étais souvent seule mais ça ne posait pas de problème, ni pour moi, ni pour les autres. J'ai remarqué que quand l'on est jeune, on vit nos relations de manière beaucoup plus terre à terre qu'en grandissant, ce qui fait que les plus petits entre eux se comprennent et acceptent avec une grande tolérance les besoins de chacun comme celui de vouloir être seul. Par contre, au collège et au lycée, les choses se sont compliquées car l'adolescence est un moment crucial dans l'étape de sociabilisation et de construction de l'être et je vous avoue m'être éloignée de mes réelles envies pour m'intégrer au mieux. A cette période, nous sommes de toutes façons tous confrontés à une certaine pression sociale, celle de la norme, qui nous tient tous captifs. Ceci dit, j'abandonnais cette solitude avec enthousiasme car j'appréciais réellement sortir de ma zone de confort pour lier de nouvelles amitiés qui sont devenues et qui sont toujours très fortes à l'heure où je vous parle. J'avais cette douce sensation que tout était possible, réalisable et que les relations que j'entretenais m'apportaient énormément alors qu'auparavant j'étais plutôt pessimiste et voyais d'un mauvais oeil le contact humain. Peut-être que le divorce de mes parents à la même période m'a poussé à forger des bases sociales solides ailleurs qu'à la maison car le foyer était en train de se déchirer. Vu sous cet angle, le collège a quand même largement été plus facile à vivre que le lycée où, là, j'ai commencé à osciller entre assumer mes goûts tels qu'ils étaient ou alors suivre les normes en terme de sociabilisation. Vous savez, à quinze ans, lorsque l'on est invité à cette fameuse soirée qui réunit la moitié du lycée et que l'on hésite à y aller car on en a tout simplement pas envie de s'y rendre mais que d'un côté on se dit qu'il ne faut pas la louper car il va se passer énormément de choses. Et puis si on y va pas, les autres vont nous cataloguer comme personne austère et pas très fun. Dieu sait combien de soirées comme celles-ci j'ai faite pour être au coeur de l'actualité lycéenne, pour ne pas en perdre une miette et pour exister socialement parmi cette foule de personnes anonymes. Parce que les personnes populaires au lycée, ce ne sont pas les personnes qui sont seules, non non non, ce sont les personnes qui ont un réseau très bien ancré. Et puis dans la même logique, les personnes qui paraissent le plus épanouies au lycée, ce sont les personnes qui sont en couple. Aux autres, on leur dit "t'inquiète pas, ça viendra". Et puis à côté des soirées, il y a les après-midi où on traînait ensemble et plusieurs fois je me suis sentie mal à l'aise en compagnie des autres, avec des personnes qui étaient pourtant proches de moi : était-ci de la lassitude ? peut-être que l'on se voyait trop ? Une chose est sûre c'est que je me suis trop de fois forcée par rapport à ce que je pouvais supporter. En grandissant, cette situation ne m'arrive que très rarement, je pense que c'est vraiment un phénomène qui s'estompe avec l'âge mais je continue à penser que globalement notre société est tournée vers l'exaltation de la vie sociale.
Comme vous pouvez le constater, ces réflexions n'ont pas pour ambition de dissocier la solitude de la sociabilisation car je pense que ce sont deux phénomènes intrasèquement liés et qui ont besoin l'un de l'autre pour exister ; je veux juste tenter de dresser un tableau général de la situation tout en y apportant le plus de nuances possibles et de ne pas bêtement opposer le fait d'être seul et le fait d'être en groupe. Mon but ici est d'essayer de comprendre pourquoi la solitude est-elle marginalisée, esquivée, rejetée, contournée de nos jours et pourquoi est-elle devenue un tabou voire une honte lorsqu'on y est confrontée. Je pense ici au célibat qui résume parfaitement bien la situation et qui cristallise tous les enjeux de la question de la solitude : il est bien accepté à court terme mais il ne faut quand même pas que la situation s'éternise hein. A l'inverse, le couple nous est imposé et nous enferme dans une construction assez artificielle et pas naturelle à mon goût. Combien de personnes consomment-elles leurs relations ? Combien de personnes courrent-elles après d'autres pour se sentir vivantes ? Alors est-ce qu'il n'y a qu'autrui qui peut légitimer notre existence ? Pourquoi la solitude n'a pas accès à la même valeur et à la même reconnaissance que la compagnie ?
Au sortir du lycée, je pense que tous, par le choix de nos études supérieures (ou le non choix justement), nous avons fait un pas de plus vers l'affirmation de nous-mêmes et nous nous sommes écartés des normes imposées par le lycée. Je me suis vraiment épanouie en licence, me suis redécouverte, me suis sentie plus libre, plus sereine, plus équilibrée et avais le sentiment de mieux savoir où j'allais. J'ai aussi persévérée dans la personne que j'étais, c'est-à-dire que le naturel est revenu au galop aussi vite que les grilles du lycée s'étaient refermées derrière moi. J'ai recommencé à revendiquer haut et fort mon besoin de solitude qui m'avait beaucoup manqué, il faut bien le dire. C'est justement au moment de la licence que j'ai commencé à vouloir vivre ma vie sous un autre prisme : je voulais être libérée de cette contrainte sociale qu'est le fait d'être toujours accompagnée. Je n'y voyais ni l'avantage, ni le sens profond, si ce n'est du mimétisme pur et simple. Je sais que pour certains ce sont des choses banales tandis que pour d'autres ce sont des choses encore jamais réalisées mais désormais je faisais de plus en plus d'activités seule telles qu'aller au cinéma, au musée, me balader, me poser dans un café. C'est tout simplement prendre du bon temps sans penser que cela doive se faire nécessairement avec quelqu'un d'autre. Pourquoi d'ailleurs cette étrange idée selon laquelle la vie serait plus belle aux côtés des autres, je veux dire en cela, tout le temps au côté des autres ? Alors oui, je sais déjà que certains vont commencer à dire qu'ils ne sont pas tout le temps accompagnés par quelqu'un, que lorsqu'ils rentrent le soir, ils sont seuls, mais ce dont je veux vous parler c'est de la solitude qui n'est pas subie ou vécue sous contrainte mais bel et bien de la solitude pleinement assumée, revendiquée, voulue et apprécié. Il me semble que la solitude soit trop connotée négativement : on entend facilement de la bouche d'autres personnes des phrases telles que "Tu manges tout seul à midi ? Viens avec nous plutôt". Alors je sais que c'est réconfortant de manger avec d'autres personnes, j'en suis consciente et j'apprécie tout autant que vous de manger avec d'autres personnes, mais ce que je veux dire par là, c'est que j'ai l'impression que la solitude est mal perçue et qu'elle doit être évitée si elle peut l'être en cherchant des personnes quelconques avec qui manger. Bizarrament, la solitude est acceptée dans la réalisation d'un grand nombre de tâches telles que prendre les transports en commun, faire du sport, aller travailler ou encore acheter du pain. Par contre, pour ce qui est d'aller en boîte de nuit, au restaurant, au cinéma ou voyager, il y a beaucoup plus d'étonnements et de questionnements. J'en suis donc venue à la conclusion que la solitude n'est pas forcément perçue de façon négative mais qu'on l'accepte que sous certaines conditions. En énumérant toutes ces situations, j'ai comme l'impression que la solitude est un état de transition et non pas une fin en soi. Il faudrait donc tout simplement changer la perception que l'on a de la solitude pour qu'elle soit identifiée et rattachée à un domaine encore plus grand de tâches réalisables. Pourquoi fuyons-nous la solitude ? Pourquoi voulons-nous constamment sortir de cet état provisoire ? Il y a là une forme de refus de se confronter à nous-mêmes sinon une forme d'échappatoire à notre intériorité.
Au cours des dernières années, l'ultime étape que j'ai pu faire dans cette quête vers la solitude pleinement assumée et recherchée est donc, comme je le disais, la réalisation de deux voyages en solo : le premier en 2018 à Prague et Budapest qui a duré dix jours et le deuxième à Barcelone le mois dernier qui a duré six jours. Partir seule n'a pas représenté un effort surhumain de ma part. J'avais envie de partir car j'ai toujours aimé voyager, j'avais l'habitude de me balader seule depuis un bon moment à Paris et puis un jour je me suis dit que de me balader seule dans les rues de Prague ou de Paris était strictement la même chose donc je me suis lancée. Je n'ai même pas pris le temps de proposer à quelqu'un d'autre de partir avec moi, je savais au fond de moi que la seule personne avec qui je voulais partir pour ce mini road trip était... moi. Forcément, cette décision a provoqué quelques interrogations que je comprends comme le fameux "Pourquoi toute seule ? Personne n'était disponible à cette date ?" ou le "Mais pour quoi faire exactement ?". Alors c'est assez étonnant de voir des personnes parties faire un erasmus pendant un an dans un pays étranger venir vers moi très admiratives en me disant que jamais ils ne pourront à leur tour voyager seul. Peut-être n'ont-ils pas pris conscience que d'une certaine manière ils venaient de faire un voyage solo même si cette décision avait été prise sous la contrainte (l'école qui oblige à faire une année à l'étranger, posséder une expérience à l'étranger est mieux perçue dans le CV). C'est assez déroutant d'annoncer à ton entourage que tu pars voyager seule et qu'il se concentre davantage sur le mot "seule" que "voyager" alors que, entre nous, c'est quand même plus sympa d'échanger sur le voyage en question. Après, à côté de ça, il y a beaucoup de personnes qui sont intriguées par cette façon de voyager et dans ces cas-là, je suis très contente de pouvoir en parler plus en détails. Il y a néanmoins une forme de culpabilité qui s'installe lorsque tu pensais susciter chez les autres de l'enthousiasme vis à vis de ton projet et que tu te retrouves face à des personnes sceptiques qui se demandent pourquoi tu voyages seule et voient en cette solitude un échec de ne pas avoir réuni suffisamment de monde autour de toi pour partir accompagnée.
Ce que je dis généralement aux personnes qui ont du mal à se lancer c'est que, oui le voyage sera forcément différent puisque par définition c'est différent d'être seul que d'être en groupe. Dans l'imaginaire collectif, le voyage est perçu comme un temps de fête entre amis ou alors comme une grande aventure plein de péripéties. Peut-être faut-il juste alors changer la perception que l'on a du voyage : je le perçois comme un temps de répit où je me retrouve hors de mon quotidien, je n'aspire pas à faire plus la fête que d'habitude, ni à partir à l'aventure mais juste à découvrir de nouveaux lieux et une nouvelle culture. Au final ma vie à l'étranger ou en voyage n'est pas si différente de ma vie au quotidien et c'est sûrement en cela qu'il m'est aussi facile de voyager seule ; je mène la même vie à quelques exceptions près que celle que je mène chez moi. Et puis enfin, à toutes les personnes qui diront qu'elles n'aiment pas se sentir seules : je peux vous dire avec certitude que voyager seul ne signifie pas se sentir seul car il y constamment des personnes autour de vous et puis si vraiment vous vous sentez seul, cela veut dire que cette pensée traîne dans votre esprit et que vous ne l'acceptez pas. A l'inverse, jamais on entend dire : "Je me sens trop entourée là". Dans les cas où vous vous sentez inconfortable avec ce sentiment de "solitude", occupez vous l'esprit un maximum avec vos projets, vos objectifs et vos envies pour le reste de votre séjour et croyez-moi, si vous savez pourquoi vous faites les choses de cette manière car elles ont un sens pour vous et si vous savez où vous allez, alors il n'y a aucune raison de vous sentir seul de la même façon que vous prenez les transports pour vous rendre d'un point A à un point B.
J'aimerais terminer ces réflexions en soulignant le fait que malgré tout ce qui a été dit précédemment, j'ai conscience que les choses changent et évoluent. J'observe de plus en plus souvent des gens autour de moi vouloir faire des choses pour et par eux-mêmes avant d'organiser leurs projets et leur emploi du temps en fonction des autres. Avec l'âge, on accepte plus facilement le détachement et le désir de se retrouver avec soi car on a la conviction, en regardant impuissant (ou pas) les gens s'éloigner de nous et emprunter leur propre chemin, que ce qu'il nous restera au bout du compte, c'est bel et bien nous et seulement nous. Tous les jours, je vis avec l'idée selon laquelle la seule et unique chose stable de ma vie, c'est moi et donc que la personne à qui je fais le plus confiance c'est bel et bien moi et c'est pour cette raison que j'apprécie autant passer du temps seule. J'aimerais aussi mentionner ce que m'a dit une amie il y a peu (elle se reconnaîtra) : en tant qu'être humain, on expérimente trois vies différentes ; une vie sociale, une vie privée (avec son entourage proche) et une vie intime (avec soi). Ces trois relations se complètent pour former un tout qu'est notre vie et je pense que ce résumé nuance bien les propos dits plus haut : nous avons besoin de nous nourrir de ces trois relations de façon équitable pour mieux se comprendre et s'apprivoiser. Ignorer une de ces vies, c'est selon moi, ignorer une partie de son existence.
" La solitude est le moment où se passent les grandes choses "
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Le festival Maintenant se tiendra du 25 au 29 septembre à Louvain-la-Neuve Il veut être « le porte-voix d'une radicalité plus forte de la transition ».
Festival Maintenant, le retour. La grande fête de la transition, de la revendication, des révoltés du climat, des permaculteurs, des amoureux de la nature, des réducteurs de déchets, des bricoleurs, des bios, des artistes, des cuisiniers d'invendus, des couturiers de la seconde main, des méditants, des collapsologues, des philosophes... revient poser ses pénates à Louvain-la-Neuve du 25 au 29 septembre prochains. La précédente édition avait attiré 7.500 personnes - « malgré deux jours de pluie » la deuxième, espèrent les organisateurs, devrait en mobiliser le double. L'an dernier avait donné un avant-goût de l'exaspération d'une partie du public de plus en plus conscientisé aux enjeux environnementaux et sociaux face à l'inertie des responsables politiques. Elle avait précédé les mobilisations qui ont enflammé notre pays à la fin 2018 et au début 2019. On ressentait déjà cet énervement qui a fini par s'exprimer dans la rue dans les plus grandes manifestations pour le climat que la Belgique ait jamais connues et à la longue mobilisation des jeunes plusieurs semaines derrière la bannière de Youth for Climate."
Si les manifestations spectaculaires n'ont pour l'instant plus cours, la mobilisation, elle, n'a pas faibli. Au contraire peut-être : il semble que la déception à l'égard des réponses politiques soit plus grandes que jamais. Christophe Koninckx, l'un des organisateurs du festival, le ramasse à sa manière « Pour moi, ce qui se passe depuis le mois de mai (l'après-élections, NDLR), c'est un gros foutage de gueule. On est reparti comme en quarante, avec la mise en place de coalitions où la voix de ceux qui pouvaient être radicaux dans leurs revendications va être rangée au deuxième, voire au cinquième rang. C'est un sentiment qui ressort très fort. »
Pourtant, il n'est plus un programme, plus un discours politique qui ne comporte les mots « environnement » et « climat »... « Entre le discours et sa traduction, il va y avoir des écarts énormes. Notre message est donc d'y aller, de manière forte, sans attendre que le politique mette les choses en place. Il y a peu de choses à en attendre. Il suivra si la rue se mobilise. » La radicalité s'installe de plus en plus dans les têtes.
Le festival Maintenant ambitionne de bâtir une passerelle « entre ceux qui crée de la résilience et ceux qui entrent en résistance ». D'un côté, ceux qui portent des projets, les associations, les groupes de citoyens en transition, les petites entreprises qui réfléchissent et pratiquent l'économie autrement. De l'autre, les jeunes pour le climat, les rebelles d'Extinction Rebellion , les petits groupes adeptes de l'action directe. « On leur fera une vraie grande place. On se retrouve dans leur combat. On est très proche de ce qu'ils défendent. »
Il n'y aura pas que de l'incantatoire dans l'air. « La particularité du festival est de ne pas rester avec un catalogue de propositions qui restent en l'air et dont on ne sait que faire. Cela nous est cher et se traduit par les plus de 150 ateliers formant la trame de base du festival. Ils seront pourvoyeurs de solutions, du concret permettant de rentrer chez soi et de se mettre en route avec ses voisins ou ceux qui veulent progresser dans la même direction. »
Nouveauté 2019: un accent plus fort sur l'entrepreneuriat et la transition, la journée du 25 septembre à laquelle participeront 500 étudiants en master de la Louvain School of Management, en partenariat avec l'Union wallonne des entreprises et des cercles d'affaires locaux. « La transition citoyenne n'est pas déconnectée de l'économie, elle s'ancre dans la vie réelle. C'est la nouvelle réalité : un monde en mutation vers de nouveaux modèles avec plus de gouvernance participative, de respect pour l'humain et pour la planète. »
Un programme coconstruit
Concerts, conférences-débats, films, ateliers, animations en tout genre. La plupart des activités du festival seront gratuites. Toutefois, quelques spectacles et conférences seront payants (10 euros) et sur réservation. Le programme des cinq jours a été « coconstruit », insiste-t-on. Il n'est pas sorti de la tête de quelques responsables en communication ou organisateurs d'événements. Pendant six mois, une soixantaine de personnes ont élaboré le menu « au titre de citoyens ». Nous sommes les acteurs du changement, on ne va pas nous dire ce qu'on doit faire », entend-on.
Programme et réservations: https://festivalmaintenant.be/
Source : Demain, la Terre
Christophe Koninckx, membre du comité de pilotage du festival Maintenant ! : “Louvain-La-Neuve foisonne d'initiatives de transition alors que la ville elle-même n'est pas nécessairement un exemple de transition et ne s'est pas encore positionnée comme ville de transition”.
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Islamophobie… Vous avez dit “islamophobie” ?
Le dernier paragraphe de mon “billet” d'hier était explicite : l'attitude “bisounours” a des limites. Mais depuis le temps que, vox clamantis in deserto, je sonne le tocsin pour attirer l'attention sur le regain de haine, ignoré ou minimisé par la plupart des médias, qui frappe les catholiques (et la chrétienté en général) , ça devait bien arriver : une certaine presse, qui a conservé un reste d'honnêteté intellectuelle, semble ouvrir les yeux sur ce drame dont les conséquences sont le plus souvent irrattrapables. Comme ce fut le cas pour la destruction de “Bouddhas de Banyan” ou pour celle, partielle, de la Bibliothèque de Tombouctou, le vol ou la destruction d’œuvres d'art, qu'elles soient rituelles ou non, est une perte définitive pour toute l'humanité, à jamais amputée par chacun de ces viols (c’est de cela qu’il s’agit).
Il faut le dire : la mode médiatique n'est pas à se préoccuper des pillages, des profanations et du saccage du patrimoine cultuel et culturel chrétien. Les médias ne recherchent que des preuves (introuvables) d'une islamophobie fantasmée, et les politiciens font leur beurre (croient-ils, ces idiots) sur une judéophobie dont il n'est évidemment pas question de nier l'existence : avec l’augmentation régulière de l'importance des communautés musulmanes dans notre pays, il est évident que l'animosité chronique de l'Islam contre les juifs, très largement aggravée par la haine contre le mouvement sioniste, l'Etat d'Israël et la guerre au proche Orient, augmente. La France hérite d'une réputation d'anti-sémitisme totalement imméritée, puisqu'elle est exogène et contre-culturelle : les horreurs inexplicables de la Shoah ont à jamais conféré au judaïsme un statut de victime expiatoire. Le fait que cette description ait été et soit encore trop souvent vérifiée ne devrait cependant pas empêcher de voir ce qui se passe ailleurs et, pour reprendre le sujet de ce “billet”, de voir les horreurs qui frappent la chrétienté un peu partout dans le monde.
Depuis quelques mois, la situation de l'Eglise en France pose un vrai problème de sécurité publique, qui semble n'avoir aucun lien avec le fait que quelques brebis galeuses ont gravement sali leur âme et leur réputation (fort justement détruite à jamais). Leur faute impardonnable ne doit pas entraîner la condamnation de leurs frères exempts de tout soupçon de pédophilie, mille ou dix mille fois plus nombreux, il ne faut pas l'oublier... pas plus qu'il ne faut, bien sûr, se servir de cet argument pour minimiser les horreurs perpétrées par les quelques monstres qui doivent être sévèrement punis. Mais le fait d’être Cardinal ne doit pas devenir un motif de condamnation a priori : aucun Ministre, Proviseur ou directeur de centre agréé n’a jamais été condamné pour ne pas avoir crié sur les toits qu’un de ses subordonnés était un fieffé salaud. Il ne faut pas confondre silence honteux et passage à l’acte !
La crise actuelle a commencé, sous Hollande, par les cris répétés et le prurit des soi-disant ‘’libres penseurs’’ (endoctrinés, préformatés et haineux, ils ne sont de toute évidence sûrement pas libres, et encore bien moins “penseurs”) contre l'insulte permanente que constituent à leurs yeux quelques charmants santons provençaux (ou d'autres régions). Une “Justice” qui mérite moins que jamais son nom leur a donné raison contre toute justice, contre toute intelligence, contre la démocratie (la volonté des quelque 3000 survivants de cette école de non-pensée s'imposant, par la force d'une loi défaillante, à la foi de beaucoup ou à l'indifférence de la vaste majorité, qui s'en fout mais serait plutôt “pour”) et contre l'unité de la Nation. Et, il faut le rappeler, contre les principes-mêmes de la laïcité telle qu'elle serait officiellement pratiquée dans notre pays (elle raconte qu'elle ne serait pas agressive ! Tu parles ! Ce qu'ils nomment “Tolérance” est devenu une iso-religion intraitable, bornée, impitoyable et… intolérante, dont les ayatollahs ne connaissent, comme certains islamistes, que la procédure, pour ‘’emmerder’’ le pauvre monde).
Les autorités, dans leur mono-idéisme anti-chrétien (NB : le fait qu'ils poussent de hauts cris et affirment que ce n'est pas vrai lorsqu'on dit ça, ne change rien à ce qui est : nier la réalité n'a jamais changé le faux en vrai !) ne se rendent même plus compte que, soit en laissant faire (tout le temps), soit en faisant des déclarations creuses (souvent), soit en encourageant (parfois) de tels actes et attitudes, ils ne nuisent pas qu'à “ceux qui vont à la messe” (les “Tala” du catalogue rituel des franc-maçons et des libres penseurs) : lorsqu'une autorité morale est en péril, c'est le principe même de l'autorité qui est en danger, et c'est la démocratie qui est menacée… Il est vrai que, dans un pays ou l'annonce de 3 vandalisations d'églises par jour se conclut par une émission soi-disant humoristique (Canteloup, d'habitude mieux inspiré, avant hier sur TF 1, trouvait cette ‘’bonne nouvelle’’ du plus haut comique…) et où la réaction du premier ministre se limite à un tweet qui ne trouve à dire que “de tels actes me choquent” (sic !), tout devient possible. Surtout le pire.
Car c'est bien de cela qu'il s'agit. Dans notre ex-douce France, le bilan annuel est rien moins que catastrophique. Il faut le répéter : CHAQUE JOUR, trois églises sont soit vandalisées, soit pillées, soit profanées. A Lavaur (Tarn), à Dijon, à Houilles, à Maisons-Laffitte, à Angoulême (60 000 € d'objets d'art volés), à Saint Jean des Balmes (Aveyron), à la Basilique Saint Eutrope de Saintes (9 églises vandalisées en 3 mois dans le seul département de la Charente), à Sète, à Saint-Jacques de Grenoble. Villes, villages, hameaux, partout en France, 127 vols et pas moins de 877 dégradations en 2018, chiffre comparable à celui de 2017 (1045 crimes et délits). De combien d'entre eux aviez-vous entendu parler, et de combien n'avez jamais entendu ne serait-ce que le nom ? Est-ce normal ? juste ? moral ? La vérité est toute simple : c'est dramatique, et rien d’autre
Qu'on ne se méprenne pas : je ne demande pas que soit passé sous silence le honteux saccage du cimetière juif de Quatzenheim : il est inqualifiable. Mais ne serait-il pas normal que la profanation de l'église Saint Michel de Strasbourg, à 15 km de là, reçoive de la presse, du gouvernement, des autorités et des “lumières intellectuelles” (pour la plupart mortes au champ du déshonneur) un traitement comparable… Mais tous ces gens-là sont bien trop occupés à recenser des actes d'islamophobie. Et comme il n'y en a pas, ça leur prend tout leur temps disponible !
Pauvre France… Une civilisation, ou même un pays, qui perd ses dieux (ou plutôt “son Dieu”, dans le cas de la nôtre) ou qui ne sait pas le défendre, se condamne elle-même (ou lui-même) à disparaître. L'histoire ne connaît pas de contre-exemple à cette règle ! Est-il temps encore ? Rien n’est moins sûr, hélas…
H-Cl.
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Elle
Tu peux m'appeler Joaquim.
Je vais te raconter l’enfer qu’est devenu ma vie.
Ma femme Anne et moi venions d’emménager dans un superbe manoir tout en pierre. Ce petit bijou d'architecture datant de trois siècles au moins allait être l'endroit idéal où installer la famille que nous allions bientôt former. Nous sommes devenus les heureux propriétaires de cette bâtisse à une enchère ; nous l'avons acheté moins de la moitié de sa valeur sur le marché. Karen, notre agent immobilier, nous a expliqué que les propriétaires souhaitaient la vendre au plus vite, voire même s’en débarrasser... C’est là, à ce moment précis, que j’aurai dû prendre Anne par la main et l’emmener loin de cette bouche de l’enfer. J’aurai dû me douter que Devil’s Pot, Oregon, n’était pas le nom typique du village sympa où tout le monde se connaît et s’apprécie.
Je ne voyais pas ce qui pouvait pousser les propriétaires de cette merveille à vouloir la vendre à un si bas prix. L’utilisation exclusive de matériaux nobles - pierre, granit, marbre, bois - lui donnaient un air majestueux, presque royal. Nous avons pris notre décision au cours de la première visite. Tous deux férus de ce type d’architecture, nous avons immédiatement été conquis. Sur trois niveau, ajoutés à cela une immense cave et un non moins spacieux grenier, elle mesurait dans les 400m2 habitables. Chaque besoin avait une place consacrée. J’allais avoir un grand et lumineux bureau pour travailler, le rêve de l’écrivain que j’étais. Ma femme, véritable lecturomane, a trouvé son bonheur dans la grande bibliothèque : une petite alcôve avec un guéridon entre une cheminée et une grande baie vitrée, exactement celle de ses rêves. Six chambres d’une quinzaine de mètres carré nous laissaient imaginer nos futurs enfants jouer et courir dans la maison, nos parents respectifs venir nous rendre visite quelques jours… Le parc, en partie boisé, n’était pas en reste avec ses deux hectares et ses quelques dépendances.
La première soirée s’est passée à merveille. Nous avons profité du petit salon, lovés l'un contre l'autre dans un canapé, un verre de vin pour moi et une infusion pour ma douce. Anne était très enthousiaste à l’idée de décorer et d’aménager cette immense maison. De mon côté, je passais la soirée à l'écouter amoureusement me faire part de ses idées et ses projets. Elle me racontait comment elle voulait réagencer presque chaque pièce selon les dernières tendances qu'elle trouvait sur divers catalogues et applications. Des tons chaleureux pour habiller la bibliothèque, un style plus industriel pour la cuisine et une prédominance de couleurs claires dans les chambres pour faire ressortir le splendide parquet en chêne.
Les choses ont commencé à se gâter dès le lendemain…
À son réveil, Anne avait l'air épuisée. Alors qu'elle entamait son quatrième mois de grossesse, elle aurait dû être radieuse. Ne l'ayant pourtant pas sentie se retourner de toute la nuit dans notre lit, je m'en suis inquiété mais elle m’a rassuré immédiatement. Elle avait juste eu un sommeil plus léger que d'habitude, m’avait-elle promis. J'avais prévu de travailler sur mon prochain roman toute la journée, mais quelque chose dans les yeux de ma dulcinée m'en empêchait. Je voulais prendre soin d'elle, besoin devenu irrépressible depuis qu'elle partage ma vie.
- Journée télé et glandouille ? je lui propose avec entrain.
- Je veux bien mais je ne veux pas perdre trop de temps par rapport à la maison et au travail qu'il y a encore à faire… Un marathon d'émissions de déco, ça te dit ?
Elle m’offrit un sourire franc malgré la fatigue. Bien que je ne sois pas friand de ces programmes, son enthousiasme me convainc.
Chaque matin de cette fin de semaine, ses cernes étaient de plus en plus marquées.
- J'ai l'impression de ne jamais être seule dans cette maison, même quand tu n'es pas là... m'avoua-t-elle enfin. Je me sens observée.
- Ma chérie, c'est normal. Tu es en train de fabriquer une nouvelle vie, une toute nouvelle personne. Tu ne seras jamais complètement seule pendant les cinq mois à venir, lui ai-je répondu en lui souriant tendrement.
J'essayais tant bien que mal de l'apaiser, malgré l'angoisse que je sentais monter en moi. En tant qu'homme de la maison et futur père de notre famille, je me devais de me montrer fort pour elle. Mais la vérité, c'était que j'avais le même sentiment qu'elle, d'insécurité mêlée d'incertitude. Sans rien dire à ma femme, pour ne pas empirer ses frayeurs, j’ai placé une petite caméra dans notre chambre, équipée d'un grand angle afin de filmer la pièce entière. Je devais savoir si Anne avait raison ou si c’était simplement dû au stress lié à sa grossesse.
Le lendemain, j’ai attendu qu’elle aille se doucher pour vérifier la caméra. Je me suis installé dans mon bureau avec mon ordinateur portable. Ce que j’y ai vu m’a glacé le sang. Au début, la pièce était parfaitement calme, j’ai donc accéléré le passage de la vidéo. Vers 4:15 d’après l’horodatage, la chaise à bascule de notre chambre s’est mise à bouger toute seule, et j’ai entendu distinctement une voix féminine qui semblait chantonner une berceuse.
J’ai sursauté et fermé brusquement mon pauvre ordinateur quand Anne a passé la tête par le chambranle de la porte et m'a demandé si tout allait bien. Mon Dieu non, ça ne va pas bien du tout… Je lui en parlerai quand j’aurai plus d’informations. Nous avons eu du mal à concevoir notre bébé, je ne ferai rien qui puisse mettre cette grossesse en péril sans être sûr de moi. Nous sommes descendus à la cuisine et je lui ai préparé le petit-déjeuner. Il fallait que je m’occupe l’esprit pour ne pas y penser. Pendant que ma dulcinée se reposait sur ordre du médecin, j’ai passé la journée dans mon bureau à faire une multitude de recherches sur le sujet. Écrivain de profession, j’ai la chance de travailler chez moi. Je n’ai bizarrement rien trouvé sur notre maison. Sur le paranormal, par contre, il y aurait de quoi noircir des milliers et des milliers de pages : esprits, poltergeist, malédictions, etc…
Aucun événement surnaturel n’a été à déplorer de la journée, mais j’appréhendais la tombée de la nuit... J’ai discrètement mis la caméra en marche et suis allé me coucher la boule au ventre. Cette nuit-là, je n’ai, d’après elle, pas lâché ma femme jusqu’à notre réveil.
À 9 heures, je suis exceptionnellement descendu au village voisin pour mon café matinal. Mieux qu’internet, au niveau local, il y a les piliers de comptoir. J’ai écouté plusieurs histoires, mais n’ai mentionné être le nouveau propriétaire à aucun moment. S’ils me paraissaient plutôt loquaces, j’avais peur qu’ils ne me répondent pas franchement si je le leur précisais.
Une jeune femme a semble-t-il vécu dans mon actuelle résidence, il y a une centaine d’années environ. Elle vivait seule avec sa mère, et quand celle-ci est décédée, elle s’est retrouvée seule et isolée. Une des rares fois où elle était descendue au village, elle avait rencontré un beau jeune homme, qui lui promit monts et merveilles. À l’origine seulement de passage dans la région, il passa quelques jours chez elle, à lui jouer la sérénade. Ce fut suffisant pour que la jeune ingénue en tombe éperdument amoureuse, et finisse par céder à ses avances…
Dès le lendemain, à son réveil, il était parti. Il ne revint jamais. La pauvre découvrit plus tard qu’elle portait son enfant. La terrible désillusion qui avait suivi sa conception lui était revenue en pleine figure, et ce chaque jour depuis ; au fur et à mesure que son ventre grossissait, elle se scarifiait pour matérialiser sa souffrance intérieure. Elle accoucha seule chez elle, et ajoutée à cela sa détresse psychologique, c’en fut trop. De chagrin et de douleur, elle étouffa son nouveau-né et se défenestra.
On dit que depuis, les femmes qui y ont habité enceintes ont toutes eu une fin aussi tragique qu’inexpliquée. Personne ne se souvient de son nom, mais au fil du temps elle s'est fait appeler La femme du Manoir, pour maintenant être connue simplement comme Elle.
Étrangement, aucune information sur leurs maris ou conjoints.
Je suis rentré chez moi, terrifié mais essayant de me raisonner. J’ai passé une nuit atroce ce soir-là. Je me suis réveillé plusieurs fois, en sueurs. La troisième fois, j’ai paniqué de voir le lit vide. Je me suis levé d’un bond en appelant ma femme, qui ne répondait pas. Je l’ai retrouvée se scarifiant le ventre, dans une des chambres du rez-de-chaussée. Quand je suis entré, elle a calmement tourné la tête vers moi et m’a fixé avec de grands yeux vides. Complètement terrorisé, j’ai essayé en vain de la sortir de sa torpeur durant de longues minutes, jusqu’à enfin réussir. Elle avait semblé se réveiller, avant de plonger dans l’inconscience. Je l’ai portée jusqu’à notre chambre, où je me suis occupée d’elle jusqu’à ce qu’elle se réveille. Elle ne se souvenait plus de rien et s’emmura dans un silence glacé en voyant les marques sur son ventre ; ignorant tout en se doutant qu’elles étaient les stigmates de sa propre folie.
J’ai appelé un médecin à la première heure, en urgence. Au vu de la densité de la population dans les environs, il avait fallu faire venir le praticien sur plusieurs dizaines de kilomètres, mais l’argent était le moindre de mes soucis, je paierais ce qu’il faudrait.
La visite du gynécologue a été ce que je croyais être le fond du gouffre. Anne avait perdu notre bébé. Les quelques jours qui suivirent, elle ne sortit pratiquement pas de notre chambre. Elle ne mangeait plus, ne souriait plus, respirait à peine. Une nuit, alors que je dormais particulièrement profondément, j’ai entendu un horrible fracas. Le cœur battant à tout rompre, je me suis redressé dans le lit conjugal et ai cherché ma femme à tâtons dans l'obscurité, mortellement angoissé. Un courant d’air caressa mon visage. Je pouvais sentir le contact froid de la mort sur ma peau. Anne… Qu’avais-tu fait ?
Le pas lent et incertain, je me suis dirigé vers la fenêtre. Je n’ai pas pu soutenir la vue qui s’imposait à moi. Tout ce rouge… Tout ce sang… L’amour de ma vie avait choisi d’en finir avec la sienne. Je ne pouvais plus respirer, le sol se dérobait sous mes pieds. Tous mes membres tremblaient comme des feuilles mortes emprisonnées dans un ouragan. Soudain, le noir total.
J’ai repris conscience sur le divan du salon, alors investi de nombreux policiers. Comme tu le sais sans doute, j'ai été injustement accusé du meurtre de mon épouse. Une mystérieuse source anonyme, une jeune femme à la voix fluette, leur avait passé un coup de fil pour signaler une prétendue dispute chez nous. J’ai essayé de parler à la police de la profonde détresse émotionnelle d’Anne, de mon amour infini pour elle ; j’ai même abordé le sujet de de la jeune fille de l’histoire, mais aucun ne m’a pris au sérieux. Je n’avais rien de solide à leur apporter, cette rumeur n’était mentionnée nulle part, rien que du bouche à oreille depuis cent ans. Pire que ça, les enregistrements des caméras de notre chambre, dans lesquels on voyait distinctement la chaise à bascule bouger, avaient disparu. Les bandes étaient toutes complètement vierges. Plus aucune image, plus aucun son. Je pensais vraiment devenir fou. Perdre complètement la raison.
Mes certitudes m’ont valu le Centre Psychiatrique de Sacramento, d’où j’écris cette missive. Je ne la posterai pas, car il s’agit là d’une réponse à une destinataire qui m’est à la fois connue et inconnue. Elle. Elle m’a écrit. Ici. Dans cet hôpital. Une simple lettre, très courte, mais qui a pu à jamais me faire perdre pieds tant la ressemblance avec l’écriture de ma femme était flagrante…
Voici la lettre que j’ai reçue :
Tu es un homme. Tu aurais fini par l’abandonner. Je l’ai sauvée… Tu paieras pour tes pairs.
Ceci est un témoignage pour toi, qui liras peut-être un jour mes mots. Dis-leur que je ne suis pas fou, et que je n’ai pas tué l’amour de ma vie.
Alice d'Hellébore
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Ivry, 24 mars 1947. Cher André Breton, Je vous écris du fond de mon épouvantable état de santé, ce drame qui a été toute ma vie et qui redouble maintenant, comme si cette fois j'en étais arrivé, vraiment arrivé aux portes de la mort, à la décision de ce qui fut mon affre pendant toute mon existence, et dont vous avez connu bien des morceaux (écrits!) et je ne vous dirai même pas que c'est le non-écrit qui compte, parce que assez est maintenant plus que trop, en dehors et au-delà. Tout cela pour vous dire que je ne peux pas vous donner les pages que vous me demandez pour le catalogue de votre exposition, parce que je souffre trop et que ce dont je souffre est justement ce qui est un des points essentiels de l'exposition que vous tentez : l'initiation, la magie, les cultes indien et vaudou, tout ce qui représente une intégration de l'abominable esprit humain autour de la foi, et de la croyance en quelque chose, de l'illusion enracinée de quelque chose, je ne sais quel au-delà immédiat contenu dans la magie, les initiations, l'occultisme, où depuis les siècles des siècles prolifère sordidement tout ce qui e fut ennemi et que je n'ai cessé par tous les moyens et de tous les côtés de combattre, cette action tartuffe de la conscience de masse réfugiée derrière des rites exotériquement destitués et qui manœuvre de plus en plus souterrainement contre ma liberté propre, et, si vous voulez, notre liberté commune, en vue du maintien d'un certain ombre de cadres aussi invisibles qu'éculés dans leur noir insipidité. — Je n'ai jamais supporté l'idée d'initiation parce que je n'ai jamais cru qu'il y ait quelque chose au fond ou au bout de quoi que ce soit, qui vaille la peine qu'on y tende ou qu'on l'atteigne, et surtout qu'on se décarcasse pour l'atteindre, c'est une étrange idée bien niaisement humaine qui fait voir comme un sommet du monde (ou des mondes) quoi le monde ? Quoi les sphères des mondes ? (et assez avec ce catéchisme du crée ou de l'incrée), avec ces ratiocinations philosophiques ou dialectiques sur la nature, prépuce, hymen, non-être, possibilité, ou avec les totems qui les ignorant, et sans le dire, visent tout de même à les représenter. — Assez avec cette terrorisante pédagogie d'un occulte depuis toujours entre les mains de ceux qui avec l'esprit le pensèrent (les soi-disant Instructeurs, les Maîtres) mais furent par « essence » et « principe » incapables de vivre une réalité cent fois plus effarante que lui, parce qu'elle se vit avec le corps et non avec la conscience, et sur laquelle n'importe quelle mineur, n'importe quel puisatier, n'importe quel égoutier, n'importe quel vidangeur, n'importe quel ouvrier d'usine, et aussi n'importe quel aphasique, n'importe quel tabétique, n'importe quel paralytique général, n'importe quel syphilisé auraient long à apprendre, car les fameux voyages de l'âme à travers les sphères, ou de l'esprit dans un inconscient réprimé et refoulé se passent dans un pays qui n'a jamais existé et où n'ont jamais vécu et passé que des lâches, incapables de se colleter avec le stupre des objets. C'est la peur du réel qui a fait naître les initiations, comme si on était capable d'atteindre avec l'esprit une expérience uniquement basée sur le supplice minutieux et détaillé du corps, non dans la mort mais dans la vie, non dans l'irréel mais dans la matière, non dans l'hypothermie du rêve, mais dans la fièvre d'une douleur réveillée, non dans les déliquescences d'un surréalisme psychique, mais dans les traumatismes corporels d'une vie qui aura su se bousculer suffisamment elle-même pour éclater enfin en surréalité. Car si le surréalisme n'était pas réel, à quoi bon ? Mais même avec cela, assez. Je ne supporte plus l'art sous aucun aspect, l'art, ce qui n'est pas un coup, une merde, un carnage, une bataille, un définitif coup de balai. Je ne suis pas allé au théâtre le 13 janvier dernier pour m'y montrer en spectacle, y donner un spectacle, mais pour montrer les plaies subies dans ma lutte, avec la conscience abjecte de ce temps qui est pire que celui de Gérard de Nerval, d'Edgar Poe ou de Lautréamont. Et quand vous m'avez dit que vous étiez hostile à ce projet, non, ce n'est pas le fait de m'être montré dans un théâtre à quoi vous étiez hostile, André Breton, c'est l'objet même de la montre dont quelque chose en vous ne ovulait pas que cela fût montré au grand jour, — et ce quelque chose même je ne crois pas que ce soit vous. oc e proc or ero ke doc ta or e doctri or era Rada Or, André Breton, il faut vraiment que l'immoralité de ce monde en soit arrivée à un degré intensif de bestialisation pour que même une seconde et sans l'ombre d'un prétexte la question puisse être posée de se trouver hostile à l'idée de voir parler en public un homme comme moi véritablement sorti de tombe et qui a à porter contre le monde qui l'a mis en tombe un certain nombre de capitales et très précieuses, très précises et très précieuses accusations. J'ai voulu parler en public, André Breton, non pour le plaisir de me trémousser des fesses devant ce public comme telles solennelles et célèbres tapettes ecclésiastiques que je connais, mais parce qu'à ce public même j'avais un certain nombre de choses à dire, et où mieux les lui dire que dans une salle de théâtre ? pense la vieille conscience d'avant l'autre guerre, celle de 1914-1918. Car dans une salle de théâtre, ce public ne vient plus maintenant pour voir ou pour être vu, mais pour masser, conglomérer sur un certain point, pendant une heure ou deux ou trois, un certain corps roulé, (écoutez-moi bien, André Breton, et lisez-moi définitivement bien cette fois, car c'est grave et je ne pourrai jamais plus y revenir) je dis donc que le public depuis quelque temps et de plus en plus et ce fut toujours ainsi mais plus ou moins consciemment et systématiquement, mais voilà 30 ans que cela est au paroxysme de l'astuce, de la malignité, et de la perversité du plus bas calcul, le public donc ne se rassemble plus que pour masser et rouler, comme des polpettes et paupiettes, bien, un certain corps, une certaine substance grumeleuse mitonnée entre cuisses et jarret, là où c'est bon caca, sentir, humer et muer caca, comme un bon chien tenu en laisse, comme bon chien, chien bien apprivoisé, et cette substance n'est faite que de jalousie, de haine, d'envie, d'acrimonie maligne contre le poète qu'elle vient applaudir et écouter, contre le peintre (Van Gogh) qu'elle vient voir une fois de plus pétarder et rayonner, à condition qu'il pétarde et rayonne du cristal du cri de sa douleur seule et non du pain ou de l'opium étoffés de vie crissante et de fulminante lumière que ce public lui aura donnés pour rayonner et pétarder. Sachant cela, je n'allai pas au Vieux-Colombier donner une séance mais porter des accusations. — Elles tenaient dans cinq poèmes, elles tenaient aussi dans un texte que j'ai renoncé à lire parce qu'il m'a pas paru assez affreux pour la circonstance. Mais ceci dit, comme pourrai-je écrire un texte pour une exposition où ce même public puant va revenir, dans une galerie, qui, puisât-elle ses fonds dans une banque communiste, est une galerie capitaliste où l'on vend très cher des tableaux qui ne sont plus de la peinture mais des valeurs marchandes, des valeurs, intitulées VALEURS, et qui sont au monde tout ce qui en tant qu'objet s'appelle VALEUR, ces espèces de grands papiers imprimés de couleurs multiples et qui représentent sur un simple papier (ô miracle) le contenu d'une mine, d'un champ, d'un puits, d'un sédiment, d'une entreprise, d'une prospection, à quoi le possesseur, le propriétaire, le capitaliste, le possédant n'a pas participé même par la cassure d'un ongle, alors que des millions d'ouvriers ont crevé, eux, à même l'objet, pour que l'enflanqué appelé esprit puisse jouir à l'aise du travail matériel du corps. Eh bien, je ne veux pas écrire un texte qui sera ainsi présenté dans une galerie de peinture, dans un de des locaux où l'on vend à la criée des tableaux peints, où l'on vend des suées d'hommes, des transpirations de suicidés, qui sorties de la crispation de la main, des doigts raidis du pauvre Van Gogh sur son pinceau ne sont plus que du : ça vaut tant. Quant à l'autre raison, je vous l'ai dit, je suis l'ennemi de l'occultisme, l'ennemi surtout des initiations, du principe de l'initiation. Je n'admets pas qu'on me refoule et me recule hors d'une vérité que de naissance et parce que je suis homme je détiens et je connais pour m'obliger à la retrouver petitement et chichement à travers l'arithmétique arbitraire, gratuite, présupposé et inventée, d'une graduation qui n'a jamais existé que dans le cerveau des singes bestialisés qui ont pris la place de mon humanité. Antonin Artaud
Antonin Artaud, « Cinq lettres à André Breton » (Oeuvres, Quarto).
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POST-SCRIPTUM 695
UNE RÉACTION À LA CRISE DE LA FORME
Ci-après, un extrait d’un entretien avec Jacques Oger (Axolotl, Potlatch) faisant partie d’un ouvrage autour de l’underground musical en France ; ouvrage d’ailleurs quasi exclusivement constitué d’interviews, entre autres avec Christian Vander, Jac Berrocal, Dominique Grimaud, Yann Goudon, Dominique Répécaud, Jean-Marc Foussat, Bruno Meillier, Richard Pinhas, Michel Bulteau, Romain Perrot, Dominique Grimaud, Jérôme Noetinger, Daunik Lazro, Jean-Jacques Birgé… Une quarantaine à peu près. Soit un peu de l’histoire de Catalogue, Magma, Vidéo-Aventures, Soixante Étages, Étage 34, M.I.M.E.O., Vomir, Etron Fou Leloublan, entre autres…
EXTRAIT…
Comment te présenter ?
J’ai commencé à écouter Coltrane, Ornette Coleman, Archie Shepp, Hendrix, Zappa, vers 1966-1967. J’ai suivi de près le free jazz français au début des années 1970. J’ai découvert la musique improvisée européenne vers 1975. Puis j’ai été saxophoniste et j’ai participé au groupe Axolotl (l’un des tous premiers groupes de musique totalement improvisée en France) à la fin des années 1970.
J’ai aussi joué avec Jac Berrocal, Daunik Lazro, Jean-François Pauvros. Puis j’ai cessé toute activité musicale vers 1985-1986. Jean-Marc Foussat, que je connais depuis vingt ans, a eu l’occasion d’enregistrer tous les musiciens de la scène de la musique improvisée européenne. Nous avons créé ensemble le label Potlatch.
Pourquoi choisir de le consacrer aux musiques improvisées ?
Depuis de nombreuses années, les musiques improvisées agissent comme si elles étaient le refoulé des autres musiques qu’elles dynamitent de l’intérieur : le jazz, le rock, la musique contemporaine, l’électroacoustique. La plupart des musiques dominantes sont devenues ennuyeuses. Ne parlons pas des musiques « à la mode », tristes à mourir et tellement dénuées d’invention et d’imagination. Les majors ronronnent à coups de rééditions faciles, et la plupart des journalistes, qui ne veulent surtout pas déranger cet ordre établi (sans doute afin de préserver leur gagne-pain), se déculpabilisent en faisant de la pédagogie rédactionnelle, toujours avec un métro de retard (sur l’histoire du jazz par exemple) – ce qui n’empêche d’ailleurs pas l’inculture générale de progresser. Autre facette du même phénomène : on entend dire partout qu’il n’y a plus de grands génies musicaux. Je dis : « Ras-le-bol ! » Aujourd’hui, pourquoi faudrait-il attendre d’hypothétiques nouveaux Coltrane ou Hendrix ? En fait ils sont là (et peu importe qu’ils aient ou non leur talent). La musique bouge, elle vit, il y a plein de choses extraordinaires à écouter. C’est le sens du titre du premier disque que nous avons produit sur Potlatch : No Waiting. Toutefois, je ne veux pas être non plus un inconditionnel de la musique improvisée, qui, elle aussi, peut parfois sombrer dans des styles figés (mal qui guette n’importe quelle musique). Elle ne doit pas être une fin en soi, et elle n’est pas immunisée contre le répétitif, le conformisme, le conventionnel. En revanche, l’improvisation totale (dont l’origine est à trouver dans le free jazz) est une réaction à la crise de la forme de la musique occidentale en général. Si on la considère tout simplement comme une méthode appliquée à n’importe quel matériau, elle peut conduire à des expérimentations, des découvertes extraordinaires. Les exemples – concerts, enregistrements – abondent. C’est un lieu très fertile qui attire des musiciens de pratiques très différentes: aussi bien Fred Frith, John Zorn que le noise rock japonais, Otomo Yoshihide et Keiji Haino par exemple. On peut juste regretter que ce mouvement, qui correspond à ce qui se fait de plus riche en musique depuis plus de vingt-cinq ans, soit trop occulté aujourd’hui. Avec Potlatch, Jean-Marc Foussat et moi voulons simplement nous battre pour mieux faire connaître cette musique. Comme d’autres le font aussi en France et bien que celle-ci soit gangrénée par des institutions sclérosées. Nous avons des artistes qui sont invités dans de grands festivals étrangers et qui n’ont pas la reconnaissance qu'ils méritent ici. Je pense à Lê Quan Ninh et au quatuor Hélios, à Erik M., Michel Doneda, Jean-Luc Guionnet. Quand vous parlez avec Thurston Moore et Lee Ranaldo de Sonic Youth, ils ne jurent que par eux ! Sais-tu que l'un des plus grands innovateurs à la guitare, Keith Rowe (AMM), habite près de Nantes et qu’il ne joue presque jamais en France ? Il faut que ce soit Sonic Youth qui l’invite en première partie d'un concert ! Thurston Moore passait en public le disque de Derek Bailey et Joëlle Léandre sur Potlatch avant les concerts de leur tournée aux États-Unis ! J’espère tout simplement que les recommandations qu’ils délivrent à longueur d’interviews finiront par porter leurs fruits auprès du public car je pense que, lorsqu’on aime Sonic Youth, on est prêt à aimer ces nouvelles musiques. Que souhaiter de mieux ?
Les choix du label sont politiques ?
Le débat politique / musique est toujours d’actualité, Les musiques intéressantes doivent certes affronter un système économique, mais elles représentent surtout un imaginaire qui est intrinsèquement dangereux pour les valeurs du système en place. Bien sûr, je ne crois pas que c'est la musique qui va changer le monde, mais ces musiques sont par nature dérangeantes. Alors, pour en revenir à Potlatch, ce nom fait référence à une pratique souvent rencontrée dans les tribus indiennes d’Amérique du Nord, l’échange par le don, pratique étudiée par le père de l’ethnologie moderne, Marcel Mauss. Ce terme a déjà été utilisé dans les années 1950 par un groupe de l'Internationale lettriste pour..., ..., ...
( Jacques Oger, par là )
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