#deux semaines que j'y suis ! ça fait du bien de finir !
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Suite : la colère d'Achille maitrisée AVANT que ça tourne à la Tragédie !
Suite de ce billet. Merci à @ladyniniane pour m'avoir parlé de ce passage de l'Iliade et m'avoir donné l'idée !
Comme j'en parlais dans le précédent billet, Kelon aide Briséis à s'enfuir avant qu'Achille ne puisse lui faire quoi que ce soit, mais il provoque la colère du prince d'Egine, même s'il arrive à s'en sortir grâce à ses camarades, en particulier de son amie Hélène, de la cité d'Egine (rien à voir avec Hélène de Troie).
Petit point conception de personnage !
Kelon : J'ai finalement décidé de mettre tout le monde en tunique qui correspondrait plus à l'époque mycénienne, histoire de rappeler qu'on est à une époque plus ancienne que celle de Pyrkaïa où on est vraiment à l'époque de la Grèce classique / fin de l'époque archaïque, et de l'époque de Metaheta où on est au début de l'époque mycénienne et où ses habits se rapprochent plus de ceux représenté sur les fresques du fort de Knossos (et comme on est avec elle, les habits représentés sont bien plus féminins). On est sur la fin de l'époque mycénienne / début époque archaïque alors, il y a des tuniques cousus et des habits plus drapés. J'ai laissé Kelon en psuedo-chiton car, même si on est à une époque où on porte plus de tunique, il a la composante "comment je fais pour m'habiller avec deux ailes énormes dans le dos ?" à prendre en compte alors, il a une sorte de tunique cousu qu'il enfile par les jambes, et tient autour de son cou avec une bande de tissu et deux fibules pour que ça ne tombe pas. Il n'a également aucun motif sur ses habits pour souligner sa pauvreté et sa différence sociale avec les autres personnages, il n'a pas les moyens d'avoir de beaux tissus avec de belles broderies comme les généraux ou les soldats venant d'une famille plus aisée. Il a aussi gardé son bandeau pour retenir ses cheveux quand il vole et rappeler Claude.
Hélène (de la cité d'Etolie) : c'est un vrai personnage d'une version de l'Iliade ! Dans cette histoire, Hélène participe à la guerre de Troie, combat Achille et gagne contre lui au point de le tuer mais, Zeus ressuscite Achille qui la tue en retour. Bon, c'est une histoire qui sert surement à dire aux femmes de ne jamais combattre et de rester bien sagement à la cuisine MAIS, elle a quand même tué Achille le quasi invulnérable ! ça mérite d'être soulignée ! Ici, vu qu'on est à une période de transition entre l'époque mycénienne où les femmes avaient une place plus importante, et l'époque classique grecque où les femmes sont d'éternelles mineures à peine humaines et sans aucun droit ou presque, j'ai décidé d'en faire une engagée volontaire qui est là parce que dans sa cité, on laisse encore de la place aux femmes, même si ça reste exceptionnelle qu'une femme s'engage, et ça reste très dur pour elle et ses camarades car, ce n'est pas le cas dans toutes les cités, en particulier avec les généraux qui sont tous de très grands nobles ou propriétaires terriens où la condition des femmes... voilà, elle s'est dégradée assez vite car, ils n'ont pas vraiment besoin d'elles à part pour gérer la maison (ce qui est déjà une énorme tâche et responsabilité, ne l'oublions pas), là où ça a pris plus de temps côté peuple car, les femmes travaillent autant que les hommes pour subvenir aux besoins de leur famille, même si elles deviendront de plus en plus marginalisées avec le temps
ATTENTION ! Pour le coup, je ne sais pas si c'est comme ça que ça s'est passé dans notre monde ! Surtout que déjà qu'on a du mal à trouver des sources pour les élites, je ne vous parle même pas des gens du peuple ! C'est vraiment pour le fonctionnement de mon monde, ne prenez pas ça au pied de la lettre !
Hélène s'est cependant vite illustré pour être une excellente fantassine qui a un très grand esprit de corps et sait galvaniser ses camarades, tout en étant très apprécié par eux, en particulier les autres femmes. Elle est très amie avec Kelon d'ailleurs, elle le trouve gentil et intéressant, et lui apprend même à lire et écrire vu qu'il est analphabète de base (pas les moyens d'aller à l'école). Faut dire, en dix ans de guerre et de siège, ils ont eu le temps. A la fin, même si elle est là volontairement au début, elle perd de plus en plus patience en voyant la guerre s'éternisée, et pète littéralement un cable quand elle voie les généraux se mettre à se disputer pour une femme alors que leur camp vient d'être ravagée par la peste car, un des leurs s'est comporté comme un connard avec deux prêtres d'Apollon, y a des choses plus urgentes à régler ! Alors, quand Kelon va aider Briséis à s'évader, elle le couvre avec d'autres soldats de leur camp, histoire qu'elle puisse rentrer chez elle et éviter qu'une autre vie soit détruite. C'est un vol mais, c'est un vol pour la bonne cause donc, ça passe. Quand Achille menace de plumer Kelon, elle intervient et s'interpose entre eux, même si elle sait que normalement, Kelon a mérité de se faire punir pour son délit, elle sait qu'Achille ne fait qu'une crise de colère et veut juste massacrer quelqu'un pour se passer les nerfs. Kelon est son ami alors, elle le défendra, comme une phalange qui reste toujours soudés quoi qu'il arrive !
Pour ses habits, elle est d'une famille plus aisée que Kelon alors, elle a quelques motifs sur sa tunique : une chouette (ref + ref) qui est le symbole d'Athéna, et un vautour qui est un des animaux d'Arès, pour représenter qu'elle est une combattante complète, elle a autant l'intelligence d'Athéna que la force brute d'Arès. Elle porte également une tenue d'homme car, c'est bien plus pratique pour se battre. Je ne l'ai pas mis en armure car, c'est un duel qui s'est fait de manière impromptue et pour mieux montrer ses émotions vu que bon, l'armure complète de l'époque, ça ressemble à ça : l'armure de Dendras (reconstitution en dessin et reconstitution physique). Je lui ai juste laissé ses jambières en plus de son bouclier pour finir de la protéger et elle aurait pu encore les avoir. Pour son bouclier, il est basé sur une représentation des boucliers bilobés qu'on a retrouvé à Mycènes avec une grosse arrête centrale et cette forme de huit.
ATTENTION A NOUVEAU !!! JE ME SUIS TROMPE ! C'EST PAS HELENE D'ETOLIE QUI ARRIVE A LE TUER ! C'EST PENTHESILEE QUI ARRIVE A LE TUER ! Hélène, elle ne fait "que" le blesser ! C'est pas mal mais, je me suis emmêlée les pinceaux quand même !!! Je suis vraiment désolé pour ça, j'essayerai de ne pas refaire l'erreur plus tard !
Achille : pour lui, j'ai peut-être pas trop à le présenter mais, étant donné qu'il fait une colère car il ne peut pas avoir la plus jolie esclave du camp, qu'il tue quand même un de ses propres alliés car il s'est moqué de lui (car Achille est tombée amoureux de Penthésilée, reine des amazones, alors qu'elle est en train de mourir car il vient de la tuer, ce type doit revoir sa définition du romantisme !), et qu'il préfère aller mourir jeune couvert de gloire au lieu d'écouter sa mère qui a toujours pris soin de lui et de rester à Egine pour mourir vieux et inconnu, ce qui le fait regretter dans l'Odyssée (vraie anecdote, il dit à Ulysse en enfers qu'il préférerait être un valet de ferme [donc très souvent un esclave à l'époque, soyons clair] que d'être mort, y a fallu attendre qu'il meurt pour qu'il grandisse)... ouais, pour une version moderne du personnage, c'est très facile d'en faire un petit c*n égocentrique ne pensant qu'à lui et à sa gloire. Attention ici aussi, c'est dans les codes de l'époque : les héros grecs le sont car, ils sont à la recherche de gloire, ils ne sont pas là pour aider la veuve et l'orphelin. Si Héraclès fait ses douze travaux, c'est pas pour aider les gens mais, pour payer sa dette suite à son meurtre de sa femme et de ses enfants dans un coup de sang provoqué par Héra. C'est ça un héros grec mais, pour une histoire moderne qui suit des codes moraux et narratifs de notre époque, soit faut assumer à fond qu'on est vraiment sur les codes de la Grèce antique autant qu'on les connait et là, autant lire / écouter l'Iliade directement, soit on assume qu'on change des trucs pour en faire autre chose.
Je suis donc partie sur ça : Achille est un prince très fier de son rang, très fier de sa force, très sur de son droit sur tout, qui a également le comportement d'un sale gamin pourri gâté qui déteste qu'on lui dise non (merci Pélée pour le coup, Thétis est le seul parent compétent dans ce couple) et qui n'a aucun respect pour les personnes en-dessous de lui comme Kelon ou Hélène ou qui ne rentre pas dans l'idéal aristocratique de la force comme Kelon dont il trouve le pouvoir inutile, voir même Odysseus vu qu'il est plus rusé et veut que la guerre s'arrête pour rentrer chez lui retrouver sa femme et son fils, et très sanguin quand il s'énerve. Pour ses habits à lui, je lui a donné plein de motif pour souligner sa richesse, plus dans le style des vases à décors géométriques qui vont avec la période, tout en étant facile à reproduire sur toutes les pages. Le motif sur son bouclier de type tour est un aigle, pour rappeler Zeus (capable de se transformer en aigle et de mémoire, je crois que c'est un animal qui lui ait pas mal associé mais je peux me tromper, je me suis surtout appuyé sur mes souvenirs pour cette BD) qui l'a ressuscité dans la légende originale avec Hélène d'Etolie. Pour la forme de son épée, je me suis appuyé sur les reproduction de cet article (en acc��s libre) : "Les armes aux premiers temps de la Grèce mycénienne : marqueurs de pouvoir et de hiérarchie sociale". J'ai juste juste exagérée la taille des antennes de sa garde pour la rendre plus unique. La forme de son bouclier demi-cylindrique de type tour vient également de là. Etant donné qu'il est quand même censé être un des plus puissants guerriers achéens, il n'a pas de cicatrice, il n'a jamais été assez blessé pour en avoir une (et l'armure de Dendra aide, essayez de passer une forteresse de métal pareille !)
Odysseus : Ulysse retrouve son nom grec pour marquer que c'est un personnage qui est pas mal modernisé aussi. Si déjà dans l'Iliade, il fait tout pour ne pas aller à la Guerre de Troie en se faisant passer pour fou et c'est lui qui trouve la ruse pour en finir avec de Troie, ici, j'ai poussé le curseur plus loin en en faisant vraiment LE général qui veut en finir au plus vite avec cette guerre en négociant avec les troyens et qui n'est pas dans la course à l'égo qu'est cette guerre. Il veut rentrer chez lui car il a déjà loupé toute la croissance de Télémaque et que sa femme qu'il aime vraiment (dans le futur, Kelon le décrira comme l'homme le plus fidèle à sa femme qu'il a rencontré de toute son existences qui durera quand même mille ans) lui manque terriblement. Il a autre chose à faire que s'enterrer à Troie pour récupérer de la gloire au combat et du butin puis Hélène car c'est l'excuse pratique pour se taper dessus. Il est également un des rares qui arrivent à relativement bien canaliser Achille et qui ne se laisse pas impressionner par ses colères et ses coups de sang : Odysseus est un père, il a l'habitude des enfants capricieux, même si Télémaque est bien plus sage et mature qu'Achille. Il apprécie beaucoup les pouvoirs de Kelon car, il les trouve extrêmement pratique. On est en Grèce / équivalent de la Grèce en Almyra après tout, le climat est plutôt sec et pouvoir faire pleuvoir à volonté est une vraie aubaine pour les cultures, et il trouve ça bien plus pratique que juste augmenter sa force brute, surtout qu'il voie le potentiel futur de Kelon qui maitrise quand même la météo à 40 ans, alors quand il sera bien plus âgé, il risque de devenir extrêmement puissant. Il essaye donc de ne pas se le mettre à dos, histoire qu'il n'est pas de dent particulière contre sa cité.
Pour son design, je lui ai donné une barbe et tenté de lui faire des rides autour des yeux pour marqué qu'il est un homme d'âge mur, là où Achille qui est plus jeune et est donc glabre (Kelon a plus l'âge d'Odysseus, mais il continue à se raser de près car, son visage est encore assez juvénile étant donné qu'il vieillit bien moins vite à cause de sa condition de sorcier), et que le stress et la fatigue de la guerre l'ont fait vieillir bien plus vite (et comme on dirait : les bustes de grecs qu'on a, c'est des copies romaines et pour un romain, un grec, c'est un homme avec une barbe). Pour ses habits, je me suis basée sur cet oenochoé où il a un pétasse et une chlamyde (sorte de grand manteau) de voyageur, même si après coup, le manteau lui fait vraiment de grandes épaules... Pour les motifs, il s'agit de canard pour rappeler Pénélope / Πη��ελόπεια dont le nom pourrait venir du mot "sarcelle, oiseau aquatique" en pré-grec, et de chouette étant donné que c'est le favori d'Athéna dans les mythes. Pour sa fibule, c'est un lys stylisée, de nouveau pour rappeler son mariage et sa fidélité à sa femme. Le motif en bas de sa tunique représente des grenades, qui sont un des fruits associés à Héra avec le paon et le coucou.
Ménésthée : roi d'Athènes à l'époque de l'Iliade, vu qu'il a tout petit rôle dans cette histoire, j'ai laissé Achille ne pas le respecter du tout et le prendre de haut comme les autres. Etant donné qu'il est le fils de Thésée, je lui ait donné des motifs de taureau sur son col afin de rappeler les exploits mythologiques de son père (même si dans la version Fodlan / Almyra, il n'a sans doute pas la même origine, c'est surement plutôt un sorcier dont les fiertés lui donne une apparence mi-homme, mi-taureau).
Agamemnon : figure importante de l'Iliade alors, les gens l'écoute mais, ça reste quand même un type très violent (le mec a quand même assassiné le premier mari de Clystemnestre et ses enfants pour pouvoir convoler avec elle et a été à deux doigts de sacrifier sa fille Iphigénie pour partir à la guerre, tu m'étonnes que sa femme veuille sa peau !) qui aime le combat alors, il a zéro souci à laisser deux personnes de son propre camp se battre pour résoudre un problème entre eux, même s'il sait aussi que les troyens ne doivent rien rater depuis leurs remparts. Il a des motifs de sanglier pour rappeler Arès et son caractère violent mais, qui n'est pas adouci par la présence de la chouette d'Athéna comme pour Hélène qui est bien plus pondérée que lui.
#écriture de curieuse#dessin de curieuse#fe3h oc#les 11 braves (+ peut être les premiers qui reçoivent l'emblème des saints)#j'espère que ça vous plait surtout !#deux semaines que j'y suis ! ça fait du bien de finir !#Excusez-moi pour le retard dans les questions j'ai passé mon samedi à noircir tout ça#mon dos m'a maudit mais je suis plutôt contente du résultat !#J'ai fait plein de test partout en plus pour tenter de rendre ça dynamique !#J'espère que ça rend bien...#même s'il y a des défauts c'est sûr -genre les barbes ma mère trouve qu'elles ressemblent plus à des bandeaux ^^' -#mais je trouvais qu'ajouter des poils rompait l'ensemble vu que je fais mes cheveux / poil d'un bloc#Vive les tuniques ! ça permet de dessiner des MUSCLES ! C'est bien les MUSCLES !#je me suis bien amusé avec les motifs pour une fois#c'est rare que j'en mette mais ça permet de donner des infos sur les persos#j'espère que les liens vers mes références marchent bien#Si vous chercher des refs visuels aller sur le musée du louvre ils ont mis les photos de leurs collections c'est super pratique !#On peut pas toujours grossir mais c'est déjà super d'avoir tout en ligne comme ça !
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" Journalist "
𝗠𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲 : Vinsmoke Sanji
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : Tandis que Sanji concocte le dîner des chapeau de paille, sa petite amie lui tient compagnie. Lui aux fourneaux, elle sur la table à manger, les deux amants discutent, passent du bon temps ensemble, tout en profitant du calme que leur apporte leur voyage maritime, sans nouveau défi à relever ni ennemi à vaincre. À s'y méprendre, l'instant est d'une perfection sans pareil.
𝗔𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 : aucun.
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS. If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad, my account is in my bio, this is the ONLY ONE i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS. Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad, j'ai un lien dans ma bio, c'est mon SEUL compte.
𝙽𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜 : 𝟑,𝟓𝟐𝟏.
Commentaires, likes et reblogues super appréciés. Tout type de soutien l'est, merci beaucoup !! <33
Sanji arrive près de moi, contournant la table et déposant dessus une assiette ainsi qu'une tasse fumante. Je relève la tête, abandonnant mon article.
« Et voilà pour toi ma douce, un chocolat chaud et une part de tarte à la pomme. Bon appétit. » il déclare dans un sourire.
Sa phrase me fait arquer un sourcil, je le questionne du regard. Je dépose mon stylo à plume près de mon papier et tâche de me souvenir si je lui ai demandé de me servir quoi que ce soit, cependant, rien ne me vient à l'esprit. Enfin, à vrai dire, j'ai été tellement occupée à travailler aujourd'hui, même me souvenir de ce que j'ai mangé à midi serait complexe. Il est vrai que j'ai un léger petit creux, par contre, il doit être assez tard dans l'après-midi, peut-être bientôt l'heure de dîner, voilà pourquoi mon estomac s'est soudain mis à grogner, et la vue alléchante de la dite tarde ainsi que l'odeur de ma boisson n'aident pas. Le sourire flamboyant de Sanji me fait face. Je lui souris en retour, qu'il est beau... Puis, sur un ton pensif je lui réponds :
« Je ne me souviens pas de t'avoir demandé de me faire quoi que ce soit. »
Sanji essuie ses mains humides sur son tablier, il attrape sa cigarette entre ses doigts.
« Je me suis dis que tu devais avoir faim à force de travailler. » explique-t-il en expirant de la fumée.
« Je vois, merci beaucoup alors. »
Ma réponse semble lui plaire, puisque je vois son sourire s'agrandir et ses yeux se plisser. Sanji se penche au dessus de moi et embrasse mon front, puis il se redresse et prend une taffe de sa cigarette.
« Tu me diras ce que tu en penses ? »
« Bien sûr. Laisse moi finir ma phrase et je suis toute à toi. »
Je rattrape mon stylo à plume et tire mon article au bord de la table. Pendant que Sanji retourne dans sa cuisine, moi, je conclue mon travail. Cela fait depuis hier que je suis dessus. Sur cette feuille de papier, j'y conte mes aventures avec Luffy et l'équipage, les gens que nous avons rencontrés à Wano, les ennemis que nous avons vaincus à Dressrosa et Punk Hazard. Ces dernières semaines ont été particulièrement agitées, je n'ai pas eu une seule minute à moi, pas une seule minute à écrire. Ça n'est pas vraiment une passion. J'ai le don de l'écriture, je m'en sers, mais ça n'est pas par plaisir, plutôt pour satisfaire la curiosité de mon père. Peut-être aussi mettre sur papier ces choses folles que j'ai vécu depuis mon arrivée sur le Sunny. Et qui sait... Peut-être que cet article finira publié.
En guise de bruit de fond, j'ai Sanji et le dîner qu'il nous prépare. C'est plaisant. Je l'entends trancher de la viande, mélanger des ingrédients, marmonner dans sa barbe et sortir des restes de son immense frigo fermé à double tour. Parfois, je l'entends goûter sa propre nourriture et faire des commentaires, affirmant qu'il manque ceci, que cela est parfait, ainsi de suite. J'aime cette atmosphère.
Sur le Sunny, je ne trouve rien de mieux que de me réfugier dans la cuisine lorsque Sanji y confectionne des plats. Le bruit des vagues et les mouvements du navire qui tangue est tout autant agréable, sachant que, puisque nous sommes en intérieur, le tout est atténué. Et puis, savoir Sanji proche de moi a quelque chose de réconfortant. Je me sais en sécurité. J'aurais pu rester avec Robin, elle lit souvent au calme, ou même Nami, pendant qu'elle est chargée d'observer les directions que le navire prends. Ou Zoro, lui qui a cette fâcheuse tendance à s'entraîner dans la tour de pie sans jamais vraiment dire ou faire quoi que ce soit. Mais, il n'y a pas à dire, je ne me sens bien qu'ici. La table, tous ces bruits autour de moi et l'idée que, dans quelques heures, je serai encore assise ici, cette fois mon travail terminée et auprès de mes amis à dîner. Nous serons tous présents, à nous chamailler, rire et boire, jusqu'à ce que la fatigue nous emporte.
Alors je reste là. Je reste là et je continue d'écrire mon article.
Les lignes et phrases s'enchaînent, je conte mes aventures sur Wano en attendant que Luffy nous revienne, je conte mes combats contre les hommes de Kaido aux Cents Bêtes et les révélations sur le pays de Wano que nous avons faites au cours de la bataille. Mon père en sera ravi, j'en suis persuadée, après tout, ça n'est pas tous les jours que les secrets de cette terre fermée au publique sont dévoilés.
Lorsque j'ai fini, quelques secondes plus tard, je dépose ma feuille dans une pochette rouge et mon stylo à plume dedans. Je repousse le tout et me saisis ensuite de mon assiette et tasse. La boisson est encore chaude, parfait.
« Alors dis moi, ton père, ce Morgans, pourquoi il s'intéresse autant à nous ? »
Sanji cuisine dos à moi, de sa poêle, il fait revenir du riz. J'esquisse un rictus tout en apportant mon chocolat chaud à mes lèvres.
« Je ne sais pas vraiment, je t'avouerai.. Il m'a juste demandé de le tenir au courant des décisions de Luffy et de citer le nom de tous nos ennemis. »
Mes mains sont un peu froides, elles commencent à se réchauffer.
« Je crois qu'il l'aime bien, c'est tout. »
« Je me souviens l'avoir vu sur le territoire de Big Mom. » affirme-t-il en attrapant sa cigarette de sa main libre. « Il n'a pas cherché à nous arrêter. Il me semble qu'il nous encourageait, à vrai dire.. »
Ma réponse s'accompagne d'un léger rire.
« Ça lui ressemble bien. »
Mon père est un personnage haut en couleur, toujours à la recherche du dernier scoop et à fouiner là où il ne devrait pas. D'aussi loin que je me souvienne, We News ⸺le ballon gonflable dans lequel il écrit, poste et imprime ses articles⸺ a toujours été ma maison. Mon terrain de jeu aussi. J'y ai écris mes premières histoires, j'en ai imaginé des centaines, et combien de fois me suis-je imaginée grande journaliste.. prenant le siège de mon père et tenant le monde dans la paume de ma main, reine des informations, cheffe de la vérité. Puis, un jour, Monkey D. Luffy est arrivé avec son équipage, et j'ai été forcée de prévenir mon père que non, je ne rentrerai pas à la maison, que j'étais à présent une ennemie du gouvernement. Je me souviens encore parfaitement de sa réaction, il avait ri et m'avait dit de m'amuser. Ce morceau du passé me met du baume au coeur. J'ai écouté son conseil, je n'ai jamais été aussi épanouie..
Pendant quelques semaines après mon départ, nous n'avons pas pu nous parler. Les communications entre pirates sont souvent détournées par la marine, c'est un fait, mon père était persuadé que ça aurait aussi été le cas avec nous. Il m'a affirmé que notre équipage détient des vérités et secrets que le gouvernement mondial convoite dans le but de les faire taire. Nous avec. Nous nous sommes donc résolus à nous envoyer des lettres via ses Martins Facteurs, une fois, deux fois tous les trois mois. Et cela me suffit amplement.
« Je lui ai parlé de Kinémon. »
Déposant ma tasse sur la table, je m'attaque à ma tarte aux pommes.
« Kinémon ? » s'étonne Sanji.
Il est toujours dos à moi, coupant quelque chose. Je le vois remuer sa lame et déplacer des morceaux de nourriture d'un bol jusqu'à sa planche en bois, pour cela, je me suis penchée en avant. Je me rassois ensuite.
« De lui et sa femme. » je précise. « Tu te rends compte qu'elle l'a attendu pendant vingt ans ? Elle n'était même pas sûre qu'il reviendrait un jour ! »
« Oh, ma douce.. Que tu es romantique ! »
Sanji fait volte-face dans ma direction, les yeux brillants. Je lui offre un clin d'oeil et lui fait mine d'être touché en plein coeur, poussant une plainte au passage. Nous échangeons un rire complice. Mon coeur s'est légèrement emballé, quant à ma main elle a raffermi sa prise sur la petite assiette. Je me pince mes lèvres. Ce jeu entre lui et moi ne me laisse pas indemne... Depuis que je le connais, je n'ai jamais pu vraiment résister aux charmes de Sanji.
Celui-ci reprend d'ailleurs la parole. Il est retourné à sa précédente tâche.
« Mais, tu es sûre que c'est le genre d'informations que ton père veut entendre ? »
« Je ne vais pas non plus lui dire que nous avons trouvé un ponéglyphe ou lui donner les coordonnées de la tombe de Kaido. » je me justifie. « Je le connais, il a beau dire qu'il ne postera rien, il voudra quand même titiller le commandant en chef de la marine. »
« Il a déjà fait fort avec nos affiches de recherche.. » il acquiesce.
« Exactement ! Tu sais qu'il m'a dit que celle de Luffy les terrifie ? Ils lui ont demandé de la retirer, mais c'était trop tard quand il a reçu l'appel. Je doute d'ailleurs qu'il aurait accepté de le faire. »
« L'affiche de Luffy ? » s'exclame Sanji. « Pourquoi ça ? »
J'hausse les épaules. J'apporte ensuite une partie de ma tarte entre mes lèvres et la goûte, je reprends donc une fois ma bouchée finie :
« Peut-être que c'est l'éveil de son fruit qui a fait paniquer la marine ? Après tout, ça doit être spectaculaire si c'est grâce à ça qu'il a vaincu Kaido. »
« Peut-être, ça me paraît pas faux. »
Sanji m'a l'air surpris par mon hypothèse, pendant ce temps là, je finis de trancher ma troisième part et l'enfourne dans ma bouche. Sa tarte est succulente, finement fraîche, sucrée à souhait, elle fond sur la langue. Je suis à deux doigts de pousser une plainte liée à l'extase. Sanji a vraiment des doigts d'or..
« Quoi qu'il en soit, mon père n'en saura rien. C'est un secret ! Je garde nos informations les plus importantes dans un coffre fort, je le lui donnerai lorsque Luffy sera devenu le roi des pirates; et qui sait, il me laissera enfin une place en tant que journaliste indépendante. »
« Qu'elle merveilleuse idée ! »
Sanji fait volte-face, une carotte à la main qu'il épluche.
« Je t'imagine déjà écrire des articles sur nous et notre mariage ! Tu serais si mignonne avec un clapet et un trench-coat ! La plus belle des journalistes ! »
Son enthousiasme me m'arrache un gloussement. Je me cache derrière mon poing, l'expression hilare avec mes yeux plissés. Sanji continue son monologue et, l'espace d'une seconde, je crois même apercevoir des coeurs à la place de ses yeux, de gros coeurs palpitant et d'un rose pétillant. Mes doigts se retrouvent et, nerveusement, je me mets à les triturer. Sanji abandonne sa carotte épluchée, il s'en saisit d'une autre sans pour autant arrêter de me sourire.
« Je n'en suis pas encore à là, mais un jour, oui, sûrement... » je murmure.
Sanji me sourit grandement.
« Tu es si talentueuse, ça ne fait aucun doute, ma douce ! »
Je termine de boire le fond de mon chocolat chaud et dépose la tasse au coeur de mon assiette vide. Mon goûter conclut, je me dépêche donc de rendre la vaisselle à Sanji. L'assiette et la tasse assemblées en cette jolie sculpture, je me lève de la table à manger du Sunny et marche en direction de la cuisine pour les lui rendre.
« Merci beaucoup Sanji, c'était délicieux. »
Il me regarde d'un œil curieux.
Sanji se dépêche de poser la pomme de terre qu'il épluche et de me vider les mains. Surprise, je le laisse faire.
« Laisse moi m'occuper de ça, c'est mon travail. »
« Oh⸺ mais je peux m'en charger, tu sais ? Ça ne me dérange pas. »
« Je sais. » il répond, un petit rictus au coin des lèvres. « Mais c'est mon plaisir. »
« Mhh, d'accord alors. »
Me voyant approcher, Sanji se penche sur moi, il tourne légèrement la tête sur le côté et accueillit mon baiser à bras ouvert. Ce sont les mains dans le dos, posée sur la pointe de mes pieds que j'embrasse sa joue. Toutefois, cela ne me suffit pas. C'est soudain; j'en désire plus. Un simple baiser me paraît bien trop maigre pour remercier Sanji de tout ce qu'il fait au sein du Sunny, pas seulement auprès de moi, lorsque mes après-midis s'écoulent à ses côtés et qu'il prend le temps de discuter avec moi et de me donner à manger, non, il y a tout le reste. Sa position sur le navire, sa détermination et force. Alors qu'il se tient devant moi, aussi aimant, aussi attentif, je ne peux m'empêcher de l'aimer davantage. Pire encore, j'ai l'impression de retomber amoureuse de lui. J'attrape donc son visage en coupe, et embrasse ses lèvres.
Nos bouches se rencontrent dans un délicat baiser. Il est bref, ne voit le jour que pendant à peine deux petites secondes, c'est apparemment le temps qu'il faut à Sanji pour commencer à trembler. La vaisselle entre ses mains se met à frétiller bruyamment. Depuis la paume de mes mains, je sentais sa peau chauffer.
Je me recule une fois satisfaite.
Mes lèvres pincées en une fine ligne, je rejoins mes mains devant mon corps et m'incline légèrement en avant.
« Encore merci, Sanji. Ça m'a fait plaisir. »
Soudain, il m'apparaît en 2D. Sanji tombe en arrière telle une feuille de papier, balancée de droite à gauche guidée par le vent ⸺alors que nous sommes en intérieur ?⸺, avant d'atterrir au sol. J'arque un sourcil. Ses yeux palpitent, tels de cœurs enragés et un sourire béat frôlant l'idiotie s'est incrusté sur ses lèvres. Je le regarde faire, tenant toujours ma vaisselle dans ses mains, il me paraît ailleurs, dans un autre monde. Je l'entends murmurer mon prénom, à l'instar d'une incantation, suivit de "ma jolie", "ma douce" et mon propre cœur s'emballe. Il ne bouge vraiment pas. Sanji est figé sur place.
« Euh, tout va bien..? »
Je me risque à le questionner, ne sachant pas si ce sont ses sottises habituelles, ou si il est temps que j'aille chercher Chopper. C'est une première toutefois : il ne saigne pas du nez. Mais ça, c'est peut-être parce que je ne lui avais pas montré mon décolleté..
Tout de même préoccupée, je refuse de l'abandonner, je me rapproche donc de lui. Cela se déroule en silence. Je contourne sa silhouette élancée pour m'accroupir à côté de son visage et le toucher, Sanji ne répond toujours pas. Le débarrassant de l'assiette de tasse, que je dépose au sol, je me mets à titiller sa joue. Plantant le bout de mon ongle dans l'onctuosité de cette dernière, je répète l'opération, murmurant son prénom au passage, jusqu'à le voir finalement cligner des yeux.
« Tu as besoin que j'appelle Chopper ? »
Sanji a l'air hébété. Un sourire presque immédiat prend place sur son visage lorsque son regard encontre le mien.
« Pourquoi donc ? Je ne me suis jamais sentis aussi bien de ma vie. »
Peu satisfaite de sa réponse, je fais la moue. Pendant ce temps, il apporte ses doigts à ses lèvres. Il semble pensif, il est plongé dans ses pensées.
« Tu n'es vraiment pas croyable quand tu t'y mets... »
« Tu t'es inquiétée pour moi, ma douce ? Comme c'est gentil ! Je⸺ »
« Pas croyable, j'ai dit. » je peste.
Je lui donne un petit coup de pied aux côtes, plutôt une bousculade, de manière à le faire taire. Sanji cligne des yeux, cela fait fait son effet.
« Je t'embrasse tout le temps, tu devrais t'y habituer... »
« Quoi ? Jamais ! » il s'offusque.
Sa main se saisit brusquement de la mienne, cela m'arrache un hoquet de surprise.
« Tes lèvres sont le nectar le plus délicieux qu'il m'ait été donné de goûter. Si il m'arrive un jour de m'en lasser, alors je suis devenu fou, j'ai perdu ma raison de vivre. Car pour rien au monde je ne voudrais m'en séparer, si ça ne tenait qu'à moi je⸺ »
Furieusement gênée, je m'éloigne.
« J'ai compris ! »
Je cache ensuite mon visage derrière mes mains, espérant qu'en faisant ceci, il comprenne mon embarras et cesse son numéro. Qu'est-ce qu'il peut être charmeur quand il s'y met, je peine à y croire ! Mon corps se redresse de lui-même, j'entends Sanji m'imiter. La vaisselle et le dîner sont depuis longtemps abandonnés.
« Ne sois pas embarrassée, je t'en prie, ma douce. Je ne fais que dire la vérité. »
Il se saisit de mes avants-bras et les abaisse de manière à faire tomber mon masque. Face au sérieux de son expression, je suis incapable de tourner la tête, c'est à mon tour de me retrouver figée sur place. Sanji me sourit timidement et se rapproche de moi.
« Puis-je en avoir un autre ? »
« Un⸺ Un quoi ? »
Il pointe ses lèvres de son index.
« Oh⸺ »
Mon cœur bat si vite désormais... J'ai l'impression que des tambours palpitent en mon sein. Rythmés et puissants, ils s'en vont jusqu'à faire trembler mes tympans, et faire tressaillir ma jugulaire.
« Je⸺ Je suppose. »
« Tu pourras travailler sereinement après, je te laisserai tranquille. »
« D'accord... »
Je me pose sur la pointe des pieds, et tandis que abaisse son visage dans ma direction.
Sanji m'embrasse.
Mes yeux se ferment et nos lèvres se touchent de nouveau, encore une fois dans un baiser si tendre et amoureux... Il s'est approché de moi, consciencieux, puis s'est emparé de ma bouche, sans avoir cessé de me contempler. Ça n'a rien à voir avec un baiser sensuel, plein de vie voire empestants la luxure. Ici, non, c'est totalement différent. La manière dont Sanji tient mes poignets entre ses mains, celle dont il se colle à moi, sans pour autant se frotter. Il est entièrement focalisé sur notre échange. Sûrement a-t-il lui aussi fermé les yeux. Mes doigts se referment jusqu'à former des poings et mes sourcils se froncent. Malgré moi, je gémis contre lui, Sanji me répond dans un grognement et, à cela, nos langues se frôlent.
Il m'emporte ailleurs. Des portes s'ouvrent sur une toute autre dimension. Je sens le vent me caresser les cheveux, une chaleur me dévorer l'estomac et mes pieds se faire léger. Ce... C'est indescriptible. Je m'accroche à ce sentiment jusqu'à en redemander plus.
Sanji m'a fiévreusement embrassée. Lorsque je le force à se séparer de moi, il me laisse bouche bée. Je suis sans mot; haletante, le visage couvert de gêne.
J'ai les yeux grands ouverts.
« Je crois⸺ »
« Je vais⸺ »
Nos regards se croisent, puis, à l'unisson nous parlons :
« Toi d'abord ! »
Nous rions.
« Je.. je t'en prie ma douce. » déclare Sanji en relâchant mes poignets. « À toi l'honneur. »
« Je⸺ Je disais... Je vais⸺ Je vais retourner travailler ? » je balbutie, tant bien que mal.v« Enfin⸺ Poster ma lettre ? Mon père doit attendre. Enfin non ! Le Martin facteur, je.. je veux dire. »
« Oui et, quant à moi je⸺ j'ai le dîner à finir de préparer. Alors⸺ »
« Oui ! »
« Oui, oui ! »
Sanji et moi échangeons un coup d'œil. Un petit rire s'échappe de mes lèvres, il m'imite et cela me fait sourire, malgré le fait qu'il a l'air totalement paniqué. Sanji est tout rouge. Ses joues sont rosies au possible, c'en est stupéfiant. Plus je le regarde, et plus j'ai envie de⸺
Un grand fracas nous arrête.
Surpris, nous faisons volte-face en direction de l'entrée de la cuisine, là où la porte a violemment été ouverte. Celle-ci claque contre le mur. Une seconde plus tard, les silhouettes de notre capitaine et du canonnier y font leur apparition.
« Sanji ! » se lamente Luffy. « J'ai faim ! »
C'est mon signal. Jetant un dernier coup d'œil à Sanji, je presse le pas jusqu'à atteindre ma pochette sur la table. Il est à présent bien trop occupé pour me remarquer, c'est dommage... Ma pochette n'a pas bougé depuis que je l'ai refermée. Elle y est abandonnée. Je la visse donc contre ma poitrine, évitant le regard lourd de suspicions de Usopp au passage et profite des plaintes poussées par notre capitaine pour prendre la poudre d'escampette. J'entends Sanji élever la voix et Luffy s'écrier ⸺plutôt le supplier⸺, les deux ne tardent pas à se chamailler. Apprendre que Luffy s'est jeté sur le frigo ne me surprendrait pas, il a toujours été un énergumène sacrément gourmand..
Je referme la porte de la cuisine derrière moi et me dépêche de descendre les escaliers menant au pont principal du Sunny. Ensuite, je fuis jusqu'à rejoindre ma chambre à coucher. C'est le cœur battant à mille à l'heure et l'esprit embrumé que je marche. La sensation des lèvres du joli blond imprimée dans ma tête, et la chaleur de ses doigts enroulés autour de mes poignets hantant mes souvenirs, je commencé à sourire.
Il me tarde d'écrire mon prochain article. Qui sait.. Peut-être que celui-ci lui sera dédié..?
#sanji vinsmoke#vinsmoke sanji#sanji x reader#one piece sanji#op sanji#sanji#sanji one piece#sanji black leg#sanji x you
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Ma vie
Okay, alors ça fait la première fois que j'écris ici, ou même la première fois que j'écris sur un réseau tout court mdr
Je suis en première année de fac donc j'ai fêté mes 18 ans le mois dernier. Avant, avoir 18 ans me faisait méga peur car je ne savais pas ce que ça allait me faire mais en vrai le jour de mon anniversaire je n'ai rien ressentie de nouveau. Juste une prise de conscience. Ca fait 18 putain d'années que je suis sur Terre. Je l'avoues, quand j'étais petite, j'ai à maintes reprises voulu en finir à cause de mon passé. Voyez vous, j'ai connu un harcèlement qui à duré 7 ans (oui monsieur c'est beaucoup) et à l'âge de p'tete 14-15 ans, j'ai porté plainte contre un mec : je vous passe les détails. Enfin, bref, j'avais beaucoup de raison pour en finir mais je ne l'ai jamais fait. Et ce grâce à ma famille. Pour mes "amis" de l'époque... N'en parlons pas, des cons, des cons, et des cons !
Mon harcèlement a été un énormeeeee trauma (no way), mon cerveau a transformé ma souffrance en une sorte d'agoraphobie et ça, combiné à mon hypersensiblité fait que je suis dans la me- panade. Alors vous allez me dire pourquoi la fac où il y a 100 000 personnes (j'exagère un peu) ? Je voulais simplement faire quelque chose de mon année.
Cependant, au lycée j'y ai rencontré mes deux meilleurs amis (toujours actuels). Et, de plus, j'ai rencontré mon copain sur Discord (oui je sais) et ça fait 2 ans qu'on est ensemble, c'est un homme incroyable qui me procure beaucoup de bien et m'aime malgré son trouble de la bipolarité (u know). Pour ma première année de fac, là où il y a beaucoup trop de gens à mon goût, j'y ai rencontré des gens formidables aussi. Dont une amie incroyable qui est devenu comme une soeur en une semaine d'amitié mdr
Fun fact, cette amie m'a "auto-diag" (c'est une private joke) TDAH, et j'avoues que maintenant que je sais à peu près ce que c'est, j'ai beaucoup de symptômes. Déjà, je ne peux pas rester en place 1h et mon cerveau a besoin d'action. J'ai beaucoup de difficultés à me concentrer en cours (la preuve j'écris ma vie alors que je suis en cours) et je me mets souvent en "hyperfocus" en cours magistraux. En sachant que je suis en licence LLCER anglais, les cours ne sont très intéressant donc ça aide pas des masses. Pleins d'autre trucs débiles comme oublier des affaires quelque part et ne plus jamais les retrouver..
Avoir des symptômes du TDAH, une hypersensibilité et une agoraphobie est vraiment hyper compliqué. Je suis épuisée mentalement et physiquement mais surtout mentalement. Mais pour autant, je reste en vie !
Merci d'avoir lu.
Mönika (ce n'est pas mon vrai nom évidemment)
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C'est terminé ! 😎
Bon ... au final ?
Peut-être que certains ici vont me dire comme mes parents. "Tu vois, tu l'as fait ! C'était pas si terrible !" ... Encore une fois, le problème c'était pas le fait de travailler. J'attends que ça d'avoir un boulot et une situation stable ! ... Mais là c'était trop :
Pas mon domaine.
39h/semaine donc plus le temps de bosser sur la création de mon entreprise.
L'ancien qui me demande toujours de faire sa com ... mais plus le temps de s'en occuper. Et il comprenait pas pourquoi.
Ma perte de poids qui, comme je ne pouvais plus aller à la salle de sport allait être bien compromise.
Les premières semaines, je vous assure qu'après ma journée de boulot j'essayais de me remettre sur mon projet ... mais j'étais HS donc tout ce que je pensais, tout ce que je notais ... j'y trouvais merdique en y repensant 2 jours plus tard. Pareil avec la com de l'ancien. Je dois modifier son site web ... mais comme je n'avais pas le temps de finir de coder ... je perdais 1h à essayer de comprendre ce que j'avais fait la semaine d'avant.
Quand j'expliquais le problème à mes parents, j'attendais de la compréhension, du soutien ... non. Tout ce qu'on me répondait c'est qu'au fond j'avais pas envie de travailler, que vu l'inflation j'avais pas mon mot à dire (alors que justement, je voudrais monter ma boite pour avoir une bonne situation ... faut suivre un peu !) ... j'en pleurais le soir ...
Moralement. J'admets que j'aurais difficilement supporté une ou deux semaines supplémentaires dans ces conditions. Là encore. J'ai dit à ma mère que c'était difficile ... le fait de voir des opportunités me glisser entre les doigts ... j'ai fini par lui dire que j'étais fatiguée. Enfin un peu de soutien ? Non ! "Mais tu crois que moi je fais comment ?" Réponse gonflée de sa part parce que j'ai quand même été très présente depuis la fin de mes études mais c'est un autre débat ...
J'ai quand même accepté de revenir pour de courtes missions si besoin. Je ne suis pas folle : si ça peut me permettre de financer ma boite ... mais voilà. Plus de 39h. Je voudrais négocier un mi-temps si sur longue période ... parce que je veux m'occuper de moi, de mon projet ... faire ma vie quoi.
Au final, j'ai totalement changé de mission pour ma dernière semaine. C'était dans mon domaine ... mais avec des délais hors-sol ... Bon j'ai pu tout faire dans les temps mais même si je sais bosser sous pression dans des délais réduits ... ça ne doit pas devenir une norme.
Je me console en me disant qu'au moins j'ai eu une expérience avec un organisme connu à l'échelle nationale. + 10 points de crédibilité professionnelle !
Et maintenant vacances !
J'vais me poser toute seule quelques semaines en août pour me remettre de tout ça ... c'est pas impossible par contre que je bosse un peu sur mon projet certains matins ... si j'ai la foi.
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Hello !
Je me rends compte que ça va bientôt faire deux semaines depuis mon dernier post. Le temps passe vite ! J'ai été pas mal occupée par mes études, et d'autres choses, ce qui fait que je manque un peu de temps pour écrire. Je n'ai pas pour autant oublié mes objectifs ; j'y pense régulièrement, mais il m'est impossible de créer plus de temps que j'en ai déjà.
J'ai commencé l'exercice sur la description, inspirée par Émile Zola et Le Ventre de Paris que je suis en train de lire. J'espère finir mon texte avant fin septembre, mais avec mon rythme actuel, j'ai des doutes, haha. Il m'arrive certains jours de pas mal écrire, d'autres de n'avoir le temps de taper qu'une seule phrase, et parfois, rien du tout. Aujourd'hui, j'aimerai bien avancer mais je suis un peu fatiguée ces derniers jours. Les allergies ne sont pas clémentes avec moi !
Malgré tout, le plus important n'est pas le nombre de mot, ou le fait d'écrire tous les jours, mais d'avancer petit à petit.
Aller, je croise tout de même les doigts !
By-bye !
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Lundi 13 Mai 2024
Toujours Paris
Ca fait plus d'un mois que je n'ai rien posté, alors ce soir je me suis mis un coup de pied au cul. Oh, et après tout, je peux bien poster quand je veux, c'est pas comme si j'étais payé pour ça ou si on m'attendait. Mais ce journal c'est la seule chose juste que je fais de ma pauvre vie, alors si je l'abandonnais, que me resterait il ? Je me dois de continuer tant que l'univers me prête vie !
Il y a quelques semaines je suis allé, encore une fois, à Paris. J'y ai passé deux jours et deux nuits. C'était une belle parenthèse dans ma petite vie où rien ne se passe.
Le premier jour je suis allé chez Amina et son copain qui m'ont généreusement accueillis dans leur bel appartement parisien. D'entrée, j'ai repéré de belles peintures sur les murs et de beaux ouvrages sur les étagères, « voilà un lieu qui me plaît ! », j'ai pensé. Nous avons discutés, j'ai pu savouré ma nouvelle bière favorite (« le rince cochon », pour les curieux) et nous avons joué à mon jeu préféré, le Trivial Pursuit. Ca n'a pas été évident pour moi, Amina et David étant tous les deux enseignants, ils étaient de redoutables concurrents. Mais j'ai gagné en profitant du privilège que j'avais de pouvoir choisir souvent des questions sur le thème de la musique. Puis nous nous sommes couchés et j'ai très bien dormi, avec la compagnie du chat qui, au début de la nuit, s'est posé à côté de moi (en général les chats m'apprécient, je présume qu'ils peuvent sentir l'amour que je leur porte).
Je me dois de préciser qu'à la base, je devais passer une partie de la soirée devant Cat Power, mais cette dernière a annulé le concert, je ne lui en veux pas, après tout, j'ai quand même passé une belle soirée.
Le lendemain j'avais le champ libre jusqu'à une partie de l'après-midi, alors j'ai décidé d'aller au musée d'Orsay. Ce fut ma troisième visite. C'est toujours un plaisir d'aller reluquer de près des merveilles signées Cézanne ou Manet. Mais encore une fois, j'ai loupé « L'Origine Du Monde » qui était prêtée à un autre musée.
J'ai circulé durant la journée en prenant, comme souvent, des ubers. Ce qui permet toujours de rencontrer divers personnalités au volant de ces taxis. Il y avait celui qui ne cessait de déblatérer des âneries, ponctuée de ses « j'ai pas raison ? » auxquels je répondais systématiquement « oui oui » (j'aurais détesté me lancer dans un débat) et puis celui qui parlais beaucoup de politique et que je trouvais plutôt sensé, et enfin, mon préféré, celui qui était fasciné par l'art et par l'Histoire. Ce dernier n'a cessé de me vanter les beautés qu'on trouvait chez les antiquaires du quartier, puis est venu à me parler du Louvre et de section consacrée à l'art de la Mésopotamie, il a notamment voulu me décrire une tête de taureau dont il est tombé amoureux lors d'une visite au plus fameux des musées parisiens. Il a même essayé de me la montrer en la cherchant sur son google image via son téléphone mais ne l'a pas trouvée hélas. Pour finir, il m'a indiqué un endroit dans lequel Marie Antoinette fut détenue un temps durant la Révolution. Cet homme était vraiment passionné, et ça, ça me plait, les gens passionnés. Je crois que j'aurai pu rester encore deux heures de plus à l'entendre me parler de toutes ces choses là. Il semblait être, comme moi, complètement autodidacte. J'ai beaucoup aimé ce trajet en sa compagnie.
Et puis en début d'après-midi j'ai rejoint mon hôtel du moment (Amina ne pouvait pas me loger cette nuit là parce qu'elle recevait sa sœur). Un hôtel plutôt chic, plus chic que celui où j'avais l'habitude de loger, vous savez, celui où je me suis juré de ne plus aller lorsque j'y ai découvert une punaise de lit. Bon, à 200€ la nuit, il pouvait bien l'être, chic !
Ensuite je suis allé rejoindre Amina et nous sommes allé dans une boutique qui vendait des livres et des disques d'occasion. J'y ai trouvé 4 albums cds pour moins de 10€, le top !
Pius nous sommes allé au « Café Chérie ». Nous y avons dégusté un modeste et délicieux petit repas et nous avons bus. Ce soir là nous devions rejoindre Mathieu pour faire un blind test. Nous étions dans une équipe de 8 personnes. Il y avait aussi Nina que j'avais déjà rencontrée et j'ai aussi revu une personne que j'avais croisé lors de ma dernière soirée là-bas. La soirée s'est très bien passée, notre équipe était bonne (nous avons finit 2èmes) et j'ai même réussi à marquer mon premier point en reconnaissant « Get Wild », le générique de City Hunter. Bon, je me suis promis de faire mieux la fois prochaine.
Le lendemain je suis reparti chez après avoir dormi comme un loir.
Ces derniers jours j'ai encore tenté de voir mon frère. J'avais très envie de sortir pour éviter de broyer du noir et comme le frangin ne cessais de m'expliquer, depuis des mois, qu'il n'avait pas les moyens de sortir, j'ai fini par lui dire « viens, et je te paierai le repas » pour qu'il accepte enfin de manger avec moi. Devinez quoi : il a accepté. En y repensant, c'est un peu humilient de devoir payer pour acheter sa compagnie mais que voulez vous, ainsi est ma vie de grand frère négligé.
Le lendemain j'ai revu mon frère qui est venu avec Paul, mon adorable neveu, manger un gâteau au chocolat pour célébrer mon 39ème anniversaire.
39, ça commence à faire beaucoup, je trouve. J'arrive au milieu de ma vie, dans le meilleur des cas. Mais je n'ai toujours pas la moindre trace de ride et mon esprit est resté puéril au point que j'ai envoyé à mon neveu une carte d'invitation à mon anniversaire à l'effigie de la pat' patrouille. Aucun regret.
L'autre jour j'ai reçu un message de Flora, ma cousine préférée, exilée en Hollande. Elle allait venir passer quelques jours en Auvergne et m'a proposé qu'on se voit. Bien sûr que j'étais d'accord. On s'est vu de bon matin et le temps était estival. On avait pas mal de choses à se dire et elle m'a même offert un petit cadeau du Japon (qu'elle a eu la chance de visiter quelques semaines avant).
Concernant mon état d'esprit actuel, je ne vais pas mentir, j'ai connu des jours meilleurs. Il y a des moments, comme la nuit dernière, où je me demande pourquoi continuer à me lever et si tout ça a un sens... je vous épargnerai les raisons exactes de tous mes tourments mais tout ça est très usant. Je crois que je me sens beaucoup trop seul, en gros.
Samedi prochain je retourne à Paris le temps d'un après-midi, j'ai prévu de visiter le musée de l'Orangerie en bonne compagnie, voilà quelque chose qui me fera changer les idées.
Ainsi s'achève le présent récit.
Merci à la poignée de gens qui me lisent encore et à Gladys en particulier, elle qui le jour de mon anniversaire a écrit sur Instagram mon éloge en quelques lignes et c'était le plus beau des cadeaux.
Bande son : Fragments, Bob Dylan
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20 jours... 3 semaines demain.
J'ai finis les chocolats qu'il m'avait donné. Ils étaient délicieux, je les ai tous savouré avec plaisir.
J'ai commencé à écouter les vocaux qu'il m'avait envoyé. Ca fait mal de l'entendre comme ça, j'ai pris plusieurs pauses et j'ai seulement fini le premier.
J'ai fini par ranger les t-shirts qu'il m'avait laissé. J'ai failli les ressortir hier soir, mais au final j'étais tellement fatiguée que je me suis juste endormie devant mon ordinateur.
Je relis un peu nos conversations parfois, mais seulement les récentes, pas celles d'avant, de quand tout allait bien. Je pense que je suis pas encore prête pour revivre nos souvenirs heureux.
Je dors chaque nuit avec la dernière peluche qu'il m'a offerte. Elle est tellement douce, tellement cute, ça m'apaise un peu.
J'ai utilisé le V. qu'il avait acheté pour moi. J'essaie de me réhabituer à la sensation de plaisir sans l'associer à un souvenir négatif. C'est différent, seule, mais ca semble marcher.
J'ai perdu le poème calligraphié. Je sais plus si je l'ai jeté ou si je l'ai rangé quelque part. Mais je crois pas que ce soit grave. J'ai pas besoin de le retrouver.
J'ai mis l'argent dans une enveloppe, j'ose pas l'utiliser. J'ai un peu honte de me balader avec. J'ai l'impression de profiter.
Je pense à revendre certains des cadeaux, ceux que j'utilise pas. Je les ai mis dans une boite dans mon armoire pour l'instant. Peut-être que je les donnerai à ma sœur.
J'ai annoncé à une seule personne IRL que c'était fini. Ca m'a fait un pincement au coeur de dire "mon ex" à voix haute, c'était bizarre.
Je cherche où mettre son mot. Je dois trouver un cahier ou un classeur ou une pochette. Je devrais pas le garder afficher sur le mur comme ça.
Je sais pas si je renomme mon ours ou pas. Il a toujours eu 2 prénoms de base, peut-être que je vais juste garder l'autre du coup, même si je le trouve triste et un peu ridicule.
J'ai annoncé à Selkie qu'il y a eu "divorce." Bon, c'est une peluche et il a jamais rencontré son 'père' donc je pense qu'il s'en fiche, mais moi j'ai pleuré. Il m'a consolé.
J'alterne entre la playlist de rupture et la playlist d'amour, selon mon humeur. Les deux me donnent envie de pleurer, ceci dit. Et de crier aussi. Ca fait du bien et du mal à la fois. Bizarre.
Je recommence à passer du temps sous la douche. Des je revis nos dernières conversations dans ma tête, des fois je zone out juste. Mais c'est pas une bonne chose.
Je zone out et daydream de plus en plus souvent. Je me vois réexpliquer encore et encore pourquoi je pars, de toutes les manières possibles, avec plein de métaphores. Il ne comprend jamais.
J'ai fini d'enlever nos dates de partout. Même sur Steam, c'était le dernier car j'y vais jamais. J'ai gardé les screens ceci dit.
J'ai bloqué son numéro il y a quelques jours. A cause d'un pavé reçu littéralement 10 minutes avant un exam. Je suis trop stressée en ce moment pour gérer tout ça en parallèle.
Je dois avoir 7 ou 8 post en brouillon sur lui. Certains datant d'avant, des poèmes non finis que je peux pas supprimer. D'autres datent d'après, des pensées trop désordonnées pour être publiées.
J'ai repris la rédaction d'une vieille fanfic jamais postée. Elle me fait douloureusement penser à cette situation. La phrase phare : "aimer, ça ne suffit pas."
Je suis sur le même livre depuis 2 mois. Une histoire d'amour triste. D'habitude j'adore ça, mais là... J'ai jamais mis autant de temps à lire un roman. Mais je sais comment ça va finir : mal.
•·················•·················•
Voilà, je crois qu'on va s'arrêter là pour le journal de ma vie ? Je sais pas si y a d'autres trucs à noter, je suis fatiguée, j'arrête pas d'écrire depuis 4 jours avec tous les devoirs qu'on a à rendre et tous les exams qu'on passe.
Je pense que je vais reprendre Grey's Anatomy petit à petit du coup, j'avais arrêté de le faire seule pour regarder uniquement avec lui, mais va falloir que je me réhabitue... Je vais essayer de continuer de jouer à Stardew Valley solo aussi, j'aimais bien ce jeu, c'est juste que mon attention est facilement détournée.
Bref... Toujours pas à pas, parfois un de travers, parfois un en arrière, mais je crois que j'avance. La direction est moins importante que le chemin.
#note à moi-même#pour quand j'aurais alzheimer#le doudou geant s'appelle Ralph et Balours#Ralph etant le perso de pixar que j'associais à mon ex#Selkie est la peluche qui a été nommée par mon ex#c'est pour ça que je dis que c'est le 'père'#mais c'est pas vraiment vrai d'où les guillemets#Stardew Valley m'a été offert par lui#13euros#on regardait Desesperate Housewives ensemble aussi#mais je sais pas si j'ai la foi de reprendre solo#je verrai#les vocaux durent plus d'une heure au total#c'est fucking long#je prends mon temps#j'avais prévu de débloquer son num quand j'aurais moins de pression à la fac#peut-etre que je poste ca car j'ai mes règles et je suis sentimentale#voila voila#rupture#breakup#relationship#love#amour#sad love#ex boyfriend#letter#mot#liste#text#textpost
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Voilà la première partie de "Moments oubliés". Il s'agit de petits instants qui prennent place à différents moments de l'histoire. Ce sont des petites choses que j'aurais aimé voir sur le jeu. On commence avec un moment qui prend place pendant le dernier épisode de Campus Life et ensuite on retrouve Nath à la fin de Love Life. La seconde partie viendra plus tard. J'ai déjà du tout réécrire car j'avais perdu ma première version... j'écris sur mon tel donc il y a parfois des coquilles, j'en suis désolée. J'aurais peut-être pu étoffer un peu mais je pense que ca sera déjà pas mal. Si jamais vous avez le courage de me lire, n'hésitez pas à me faire un retour ici ou sur mon topic d'histoires du forum. J'ai très peu de retours sur mes dernières histoires, c'est un peu triste mais bon de tout façon ces moments oubliés vont signer la fin de mes écrits sur Nath. Bonne lecture!
Moments oubliés - 1ere partie
- Je n'ai pas besoin de ces livres pendant mon stage... je vais les laisser ici. D'ailleurs Blanche adore se coucher dessus. Je vais sûrement retrouver des poils blancs partout!
Je n'écoute qu'à moitié pendant qu'une tornade prend place dans mon appartement. Su' va laisser quelques affaires ici avant de partir dans moins de deux semaines pour son premier stage. Mais ce qui me soucie le plus, c'est lui annoncer mon choix de carrière. Je garde le secret depuis un petit moment...
- A ton avis Blanche, il pense à quoi ton maître depuis quelques jours?
- Huh?
Je suis sorti de mes pensées par cette remarque. J'essaie de trouver les mots justes pour lui dire... je retarde sans cesse l'échéance, ça devient pathétique.
- Nath, tu veux que j'aille préparer le repas?
- Ça peut attendre... je dois te parler.
- Tu es enfin prêt ? Je peux encore attendre un peu si tu as besoin d'encore un peu de temps.
Je sais qu'elle a bien vite remarqué que je tourne autour du pot depuis quelques temps. Je me dois d'être honnête. Elle vient s'asseoir près de moi. Ses doigts parcourent légèrement les miens. Je prends une grande inspiration.
- Inspecteur de police.
- Pardon?
- Je me suis inscrit à l'école de police. J'espère devenir un jour inspecteur.
- ... Inspecteur Carello ? La classe!
J'essaie de deviner ce qu'elle pense vraiment de cette information derrière le sourire qu'elle m'offre.
- Tu seras parfait Nath. Tu es un bosseur, je suis sûre que tu y arriveras vite. J'ai bien vu que tu avais été impressionné par l'inspecteur qui t'a aidé à te sortir de tes histoires. Tu es droit et juste, tu feras sûrement une bonne recrue. Et Agatha Christie sera sûrement fière de toi!
Je ne sais pas trop quoi dire. Son soutien est primordial et savoir qu'elle croit autant en moi n'a pas de prix. Je doute toujours de moi, j'ai tant pris les mauvaises décisions par le passé...
- Tu sais que... ça ne sera pas facile. Ça demande pas mal de boulot et ce n'est pas... sans risques. Dans mes livres, tout est plutôt simple après le dénouement final mais là ça sera pour de vrai.
- Je... je sais. Je me doute qu'il y aura des moments difficiles. Mais on fera de notre mieux. Et si c'est ce que tu veux, je serai là autant que possible.
- J'ai beaucoup parlé avec Éric et... il pense aussi que je peux trouver ma place dans cette voie. Il sera là pour m'épauler. Je lui dois beaucoup au final.
- Je pars en stage plus sereine... tu vas avoir beaucoup de travail aussi... on essaiera de se conformer à notre plan pour se voir certains week-ends et se parler dès que possible. J'ai déjà hâte d'être dans un an pour qu'on emménage ensemble. Et pour te voir en uniforme!
Elle m'embrasse et se lève.
- Je pense que Blanche va essayer de rentrer dans mes cartons de vêtements, je dois surveiller ça. Blanche, tu peux sortir, viens féliciter ton maître même s'il ne m'a demandée en mariage!
- Quoi?????
- Haha c'est juste que... tu étais si nerveux depuis quelques temps, je voyais bien que tu essayais de me parler et que tu hésitais. Ça me faisait un peu rire d'imaginer que tu te préparais à me poser la grande question, même si je savais qu'il s'agissait d'autre chose alors j'en ai parlé à Blanche! Je pense qu'elle aussi a un peu rigolé !
Elle me lance un clin d'œil et s'en va trouver Blanche en riant.
Si tu savais Su'... j'ai déjà pensé à te poser cette question. Nous nous sommes retrouvés et je sais que ma vie est à tes côtés. Il m'est apparut totalement normal d'envisager cette possibilité. Je n'aurais jamais cru ça possible il y a encore quelques mois. Mais j'apprends à faire les bons choix. J'ai au final seulement proposé que l'on vive ensemble. Ce n'est que la première étape. Nous sommes au début de notre vie à deux et quand le moment sera opportun, je te demanderai de m'épouser. Ça me laisse un bon moment pour préparer tout ça.
****
Je n'arrive pas à dormir. Je regarde Su' qui a fini par s'endormir. Après les douloureuses révélations sur les intentions de celui que je croyais être mon ami, nous avons tout mis de côté et passé une bonne partie de la nuit dans les bras l'un de l'autre. Après avoir passé quelques mois à seulement se croiser, ce moment ensemble était simplement divin.
Je me lève du lit pour me prendre à boire. J'ai presque envie de me faire un café mais bien vite je sens la colère revenir car rien que de penser café me fait penser à LUI. Et à ce rythme, j'aurai plus besoin d'un punching ball plutôt que d'un café.
Comment a-t-il pu tomber amoureux de ma compagne? Il s'attendait à quoi, à la séduire, emménager avec elle et me laisser là à les féliciter ? Après toutes ces années je pensais le connaître pas mal... je n'ai pourtant rien vu arriver. Comment j'ai pu passer à côté de ça? Je voyais bien qu'il n'était plus tellement affecté par sa rupture mais de là à imaginer qu'il avait des sentiments pour Su'... et merde, je vais devenir comme Castiel à imaginer qu'on ne peut faire confiance à personne.
J'ai presque envie de l'appeler maintenant au beau milieu de la nuit pour lui demander des explications. Mais je suis bien stupide au final... il essaie de refaire sa vie... il développe des sentiments pour quelqu'un... pourquoi penserait-il à moi ? Je suis peut-être trop naïf de me dire que parce que moi je ne pourrais pas faire ça à un ami, cela doit être réciproque.
Je sais que Su' a du succès, que les gens l'apprécient assez vite. C'est aussi important dans son travail. Et je sais qu'il n'est pas forcément facile de contrôler ses sentiments. Su' est bien arrivée dans ma vie de cette façon. Je ne m'attendais pas à avoir des sentiments pour elle au lycée vu ma situation familiale compliquée, je ne m'attachais à personne. Et pourtant je n'ai pas pu m'empêcher de poser mon regard sur elle dès que je la voyais.
Je sais que je réagis toujours excessivement quand il s'agit d'elle. Il ne s'est rien passé entre elle et Éric et c'est le plus important. Mais le goût de la trahison est trop fort pour être oublié. Je ne sais pas comment on va pouvoir continuer à travailler ensemble. Il faudra qu'on parle et advienne que pourra.
Je vais aller me recoucher. Mais je vois mon manteau et je soupire lourdement. Je prends une boîte dissimulée dans une de mes poches. Je l'ouvre et le diamant brille même dans la semi obscurité de la pièce. Ce petit voyage en amoureux aurait dû être bien différent. Je m'apprêtais à préparer un bon repas pour Su' puis nous aurions passé un moment devant la cheminée. J'aurais bien attendu le bon moment et... j'aurais enfin fait ma demande. Elle aurait déjà la bague au doigt si tout s'était passé comme prévu. Mon beau plan a pris l'eau.
Je me prépare à lui demander de m'épouser depuis longtemps. J'y ai pensé un bon nombre de fois. J'ai trouvé la bague que je voulais il y a déjà plus d'un an. Je me demandais si je devais attendre son anniversaire ou Noël ou la Saint Valentin, à la plage, au parc... mais comme cette année a été éprouvante, je voulais lui faire une surprise pour qu'elle se détende et qu'on se retrouve. C'était bien parti pour que tout se passe parfaitement.
Je referme la boîte et la range soigneusement. Bague ou pas, c'est moi qu'elle a choisi et pas lui. Ce n'est que partie remise.
****
Zut, j'étais perdu dans mes souvenirs et je n'ai pas écouté grand chose de la réunion. Heureusement que le chef ne m'a pas tellement porté d'attention.
- Pour finir, je vous annonce, non sans regret, que notre collègue Ward nous quitte pour un nouveau poste...
Ah, l'annonce officielle. Personne ne s'y attendait apparemment.
- Vous avez beaucoup apporté à ce commissariat Ward, votre équipe avec Carello fonctionnait très bien. Cette énergie commune va nous manquer.
- Je sais que Nathaniel saura continuer dans cette voie, il est totalement opérationnel. Et au moins on ne me grognera plus dessus quand je vide le distributeur de cafés !
Tout le monde rigole avant de se tourner vers moi. Ah, je n'avais pas envie de m'exprimer.
- Je sais ce que je dois à mon coéquipier et je suis prêt à mettre autant d'énergie dans les prochaines missions, sachant qu'il fera du bon travail de son côté dans ses nouvelles fonctions.
Simple, sobre et vrai. Ne m'en demandez pas plus. Heureusement, tout le monde commence à parler de fêter son départ, ce qui met fin à la réunion.
Un collègue m'appelle avant que je ne puisse m'éclipser.
- Nath tu es dispo quel soir pour le pot de départ?
- Choisissez une date et je me débrouillerai.
Je me débrouillerai pour ne pas être là.
- Et ta copine elle connaît bien Éric vu le nombre de cafés qu'il prend au Cosy Bear, elle peut venir aussi!
- ...
Bah tiens. Il est tellement doué qu'il me touche où ça fait mal sans même le savoir.
- Elle est très occupée. Je sais juste qu'elle passera par ici dire merci aux nombreux collègues qui ont participé à sa campagne de financement.
- Elle a sauvé le café, c'est super, j'aurais bien aimé être libre pour la soirée !
Une collègue entend la conversation et se jette sur moi.
- Ah oui je voulais te demander !Crowstorm a fait un concert au café n'est-ce pas? Tu as des photos Nathaniel ?
- Euh... une seule je crois...
- Tu peux me montrer s'il te plaît?
Manquait plus que ça... je sors mon téléphone et bien vite les collègues font défiler les quelques photos prises ce soir-là. Je tends la main pour reprendre mon appareil quand la collègue sursaute.
- Mais... c'est ta copine! Elle montre la bague qu'elle a à la main!
- Carello, me dis pas que tu...
Je ferme les yeux, conscient que je suis foutu. J'arrache mon téléphone de leurs mains. J'ai pris plusieurs photos de Su' avec sa bague. Son sourire brille autant que la pierre à son doigt. Je n'avais absolument pas envie que quelqu'un voit ça et je prévoyais d'annoncer la nouvelle bien plus tard. Evidemment tout le commissariat va être au courant dans l'heure.
- Je suis désolé mais j'ai quelques dossiers à ranger! Je ne veux pas que ça traîne!
- Comme ça tu pourras courir retrouver ta fiancée !
Je ne réponds pas et attrape deux cartons remplis de papiers avant de disparaître dans la salle des archives, laissant le brouhaha des commérages derrière moi.
Je n'ai au final que peu de rangement à faire avant de mettre ces cartons de côté. L'opération Shark appartient désormais au passé.
- Une bonne chose de faite, n'est-ce pas ?
- ...
J'imagine que je ne pouvais pas éviter Éric jusqu'à son départ. Devant mon mutisme, il poursuit.
- J'ai cru comprendre que c'est à moi de te féliciter.
- Ne te donne pas cette peine.
- Nath, je te souhaite sincèrement un très beau et heureux mariage, crois-le ou non.
- Je te crois mais ça ne change rien. Quand j'ai prévu cette demande, je prévoyais déjà que tu sois mon témoin. Au final tu ne feras plus partie de nos vies et tu ne seras même pas invité.
Il soupire.
- Tu sais qu'il ne s'est rien passé n'est-ce pas? Je n'aurais jamais pensé avoir des sentiments de ce genre. Je m'en suis aperçu un peu tard. Su' m'a remis à ma place en bonne et due forme. Le mal est fait, je le sais mais ce n'était pas du tout ce que je souhaitais.
Je hausse les épaules.
- T'as juste foutu en l'air notre équipe et le respect que j'avais pour toi. Rien de bien grave, pas vrai?
- Tu sais très bien que je te considérais comme mon petit frère. Je sais que je faisais un peu plus figure paternelle pour toi et j'aimerais juste que cette histoire te serve à réaliser que tu as encore d'anciennes plaies ouvertes. Tu es un bon gars et je pense vraiment que tu es un bon inspecteur. Mais n'oublie pas de mettre définitivement tes anciens démons au placard. Ce n'est pas parce que j'ai merdé que le monde entier te décevra. J'apprendrai moi aussi de tout ça.
- ...
- J'ai pris quelques jours pour préparer mon départ, je vais aller vider mon bureau.
- Au revoir Éric...
Je le regarde un instant et je pense que rien d'autre ne doit être dit. Nous sortons de la salle des archives et nous nous dirigeons chacun de notre côté, lui vers son bureau, moi vers la sortie du commissariat.
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Les Quatre Filles March - Chapitre 29
Visites
« Viens, Jo, il est l'heure.
— De quoi ?
— Tu ne veux pas dire que tu as oublié que tu as promis de faire une demi-douzaine de visites avec moi aujourd'hui ?
— J'ai fait bien des choses irréfléchies et stupides dans ma vie, mais je ne pense pas avoir jamais été assez folle pour dire que je ferais six visites en une journée, quand une seule me met de mauvaise humeur pour une semaine.
— Si, tu l'as dit ; nous avons passé un marché. Je devais finir le croquis de Beth pour toi, et tu devais venir avec moi sans rechigner, et rendre les visites de nos voisins.
— S'il faisait beau - c'était dans le contrat ; et je respecte mon contrat à la lettre, Shylock. Il y a une masse de nuages à l'est ; il ne fait pas beau, et je ne viens pas.
— Tu te dérobes. C'est une belle journée, il n'y a pas de pluie en vue, et tu te targues de tenir tes promesses ; alors montre-toi honorable ; viens faire ton devoir, et tu seras tranquille pour six autres mois. »
À ce moment Jo était particulièrement absorbée par la confection d'une robe ; car elle était la couturière en chef de la famille, et elle était particulièrement fière de savoir utiliser une aiguille aussi bien qu'une plume. C'était très irritant d'être interrompue au milieu d'un premier essayage, et de se voir ordonner de faire des visites dans ses plus beaux habits, par une chaude journée de juillet. Elle détestait les visites formelles, et n'en faisait jamais aucune à moins qu'Amy ne l'y oblige en passant un marché, ou en lui promettant quelque chose. Dans le cas présent, il n'y avait pas d'échappatoire ; et ayant fait claquer ses ciseaux en signe de rébellion, tout en protestant qu'elle sentait l'orage, elle céda, rangea son ouvrage, et se munissant de son chapeau et de ses gants avec un air résigné, dit à Amy que la victime était prête.
« Jo March, tu es si exaspérante, tu ferais perdre patience à un saint ! Tu n'as pas l'intention de faire des visites dans cet état, j'espère », s'exclama Amy en l'inspectant avec étonnement.
« Pourquoi pas ? Je suis propre, et je n'ai pas trop chaud, et je suis à l'aise ; c'est tout ce qu'il faut pour une marche dans la poussière par une chaude journée. Si les gens se soucient plus de mes vêtements que de moi, je ne veux pas les voir. Tu peux te mettre sur ton trente-et-un pour nous deux, et être aussi élégante qu'il te plaît ; cela te met en valeur d'être bien habillée, pas moi, et les falbalas ne font que m'embêter.
— Oh, Seigneur ! soupira Amy ; maintenant elle est d'humeur contrariante, et va me distraire avant que je puisse la préparer convenablement. Il est certain que ce n'est pas par plaisir que j'y vais aujourd'hui, mais c'est une dette que nous avons envers la société, et il n'y a personne pour la payer, que toi et moi. Je ferais n'importe quoi pour toi, Jo, si tu veux bien t'habiller, et venir m'aider à rendre la politesse. Tu peux si bien parler, avoir l'air si aristocratique dans tes plus beaux habits, et te conduire si magnifiquement, si tu essaies, que je suis fière de toi. J'ai peur d'y aller toute seule ; viens et veille sur moi.
— Tu es une petite chatte rusée, pour flatter et cajoler ta grande sœur grincheuse de cette façon. L'idée que je puisse avoir l'air aristocratique et bien née, et celle que tu aies peur d'aller seule quelque part ! Je ne sais pas laquelle est la plus absurde. Eh bien, j'irais si je le dois, et je ferai de mon mieux ; tu seras la commandante de l'expédition, et j'obéirai aveuglément ; cela te satisfera-t-il ? » dit Jo, passant sans crier gare de l'entêtement à la douceur d'un agneau.
« Tu es un parfait petit ange ! Maintenant enfile tes plus beaux habits, et je te dirai comment te conduire à chaque endroit pour faire bonne impression. Je veux que les gens t'apprécient, et ils le feraient si seulement tu essayais d'être un peu plus aimable. Coiffe tes cheveux de cette façon qui te va si bien, et mets la rose sur ton bonnet ; c'est seyant, et tu as l'air trop austère dans ta robe unie. Prends tes gants de chevreau clair et le mouchoir brodé. Nous nous arrêterons chez Meg, et nous lui emprunterons son ombrelle blanche, comme ça tu pourras avoir la mienne. »
Pendant qu'Amy s'habillait, elle donnait ses ordres, et Jo lui obéissait, non sans cesser de protester, toutefois, soupirant tout en enfilant sa nouvelle robe d'organdi, se renfrognant devant le miroir tout en nouant les rubans de son bonnet en une rosette irréprochable, se battant violemment avec des épingles pour mettre son col, grimaçant en secouant le mouchoir, dont les broderies irritaient aussi bien son nez que la présente mission irritait ses sentiments ; et quand elle eut fait contenir ses mains dans des gants étroits avec deux boutons et un gland, en une dernière touche d'élégance, elle se tourna vers Amy avec une expression imbécile, en disant faiblement, -
« Je suis parfaitement misérable ; mais si tu me trouves présentable, je mourrai heureuse.
— Tu es extrêmement satisfaisante ; tourne doucement, et laisse-moi t'examiner. »
Jo fit un tour sur elle-même, et Amy la réajusta ici et là, puis recula en inclinant la tête et observa gracieusement,
« Oui, tu feras l'affaire, ta tête est tout ce que je pouvais espérer, car ce bonnet blanc avec cette rose est tout à fait ravissant. Redresse-toi, et tiens tes mains naturellement, même si tes gants te serrent. Une chose que tu peux faire à merveille, Jo, c'est porter un châle - moi je ne peux pas ; mais c'est très joli sur toi, et je suis si contente que Tante March t'aie donné celui-ci ; il est simple, mais élégant, et ce plissé sur le bras est très artistique. Est-ce que le col de ma cape est bien centré, et est-ce que j'ai relevé ma robe de manière uniforme ? J'aime montrer mes chaussures, parce que mes pieds sont jolis, eux, contrairement à mon nez.
— Tu es une chose de beauté, et une joie éternelle », dit Jo, en examinant d'un air connaisseur la plume bleue sur les boucles dorées. « Est-ce que je dois traîner ma meilleure robe dans la poussière, ou la relever, m'dame, dites-moi ?
— Relève-la quand tu marches, mais laisse-la tomber dans la maison ; le style long est ce qui te va le mieux, et tu dois apprendre à traîner tes jupes avec grâce. Tu n'as pas fini de boutonner une manchette ; fais-le maintenant. Tu n'auras jamais l'air raffinée si tu ne fais pas attention aux petits détails, car ce sont eux qui rendent le tout plaisant. »
Jo soupira, et fit sauter un bouton de son gant en ajustant sa manchette ; mais enfin elles furent prêtes, et elles prirent le large, « aussi jolies que des pentures », dit Hannah, en les regardant partir depuis la fenêtre de l'étage.
« Bon, ma Jo, les Chester sont des gens très élégants, alors je veux que tu te comportes de manière exemplaire. Ne fais pas de remarques brusques, ni rien d'étrange, tu veux bien ? Sois simplement calme, froide et réservée, - c'est prudent et distingué ; et tu peux aisément rester ainsi pendant une quinzaine de minutes », dit Amy, comme elles approchaient de la première maison, après avoir emprunté l'ombrelle blanche de Meg qui les avait inspectées, un bébé sur chaque bras.
« Laisse-moi voir ; "calme, froide et réservée" ! Oui, je pense que je peux te le promettre. J'ai joué le rôle d'une jeune lady collet monté sur scène, et je vais m'y essayer. Mon pouvoir est grand, comme tu le verras ; alors ne t'inquiète pas, mon enfant. »
Amy eut l'air soulagée, mais la vilaine Jo la prit au mot ; car durant la première visite, elle resta assise, chaque membre gracieusement disposé, le moindre pli drapé correctement, aussi calme qu'une mer d'été, aussi froide qu'une banquise, et aussi silencieuse qu'un sphinx. En vain Mrs. Chester fit-elle allusion à son « charmant roman », et les demoiselles Chester parlèrent-elles de soirées, de pique-niques, de l'Opéra et de la mode ; elle répondit à tout avec un sourire, une inclinaison de la tête, et un « Oui » ou un « Non » distant, absolument glaciale. En vain Amy lui télégraphia le mot « Parle », essaya de la faire sortir de sa coquille, et lui administra des coups de pied discrets ; Jo resta comme inconsciente de tout cela, avec une attitude semblable au visage de Maud, « d'une régularité glacée, d'une splendide vacuité ».
« Quelle créature hautaine et inintéressante que cette aînée des demoiselles March ! » fut la remarque malheureusement audible de l'une des dames, quand la porte se referma sur leurs invitées. Jo rit silencieusement tout le long du couloir, mais Amy avait l'air écœurée par l'échec de ses instructions, et tout naturellement, elle blâma Jo.
« Comment as-tu pu me tromper de la sorte ? Je voulais seulement dire que tu devais avoir l'air proprement digne et composée, et tu t'es changée en gargouille. Essaie d'être sociable chez les Lamb, cancane, comme les font les autres filles, et intéresse-toi à la mode, au flirt, et à n'importe quel sujet dont il sera question. Ils font partie de la meilleure société, ce sont des personnes qu'il est de notre intérêt de connaître, et pour rien au monde je ne voudrais faire une mauvaise impression chez eux.
— Je serai de bonne composition ; je vais cancaner et glousser, m'horrifier ou me ravir de chaque babiole. Je m'amuse plutôt bien, et maintenant je vais imiter ce qu'on appelle "une fille charmante" ; je peux le faire, puisque May Chester va me servir de modèle, et je vais y apporter des améliorations. Tu verras si les Lamb ne diront pas, "Quelle créature gaie et agréable que cette Jo March !" »
Amy était nerveuse, comme de juste, car quand Jo se montrait extravagante on ne savait jamais jusqu'où elle pourrait aller. Le visage d'Amy passa par toutes les couleurs quand elle vit sa sœur sautiller dans le salon suivant, embrasser toutes les jeunes filles avec effusion, sourire gracieusement à tous les jeunes gens, et se joindre à la conversation avec un enthousiasme surprenant pour l'observateur. Amy fut réquisitionnée par Mrs. Lamb, dont elle était la favorite, et fut forcée d'écouter un long récit de la dernière attaque de Lucretia, tandis que trois charmants jeunes hommes se tenaient dans les parages, attendant une pause durant laquelle ils pourraient se précipiter à son secours. Ainsi située il lui était impossible de surveiller Jo, qui semblait possédée par un esprit malicieux, et parlait aussi volubilement que la vieille dame. Un attroupement se forma autour d'elle, et Amy tendit l'oreille pour suivre ce qui se passait ; car des bribes de phrases la remplissaient d'effroi, des yeux écarquillés et des mains levées tourmentaient sa curiosité, et de fréquents éclats de rire lui donnaient terriblement envie de prendre part à l'amusement. On ne peut qu'imaginer sa souffrance en entendant des bouts de ce genre de conversation :
« Elle monte merveilleusement bien à cheval - qui lui a enseigné ?
— Personne ; elle s'entraînait à monter, en s'asseyant bien droite, les rênes à la main, sur une vieille selle dans un arbre. Maintenant elle monte n'importe quoi, car elle ne connaît pas la peur, et le maître d'écurie la laisse avoir les chevaux pour une bouchée de pain, car elle les habitue si bien à porter les dames. Elle a une telle passion pour l'équitation, que je lui dis souvent que si tout le reste échoue elle pourrait devenir dresseuse et gagner ainsi sa vie. »
À cet horrible discours Amy se contint avec difficulté, car il donnait l'impression qu'elle était une jeune fille plutôt téméraire, ce qu'elle avait en horreur. Mais que pouvait-elle faire ? La vieille dame était au milieu de son histoire, et bien avant qu'elle eut fini Jo continuait, faisant de nouvelles révélations amusantes, et disant toujours plus de bêtises.
« Oui, Amy était désespérée ce jour-là, car toutes les bonnes bêtes étaient prises, et des trois restantes, l'une était infirme, l'autre aveugle, et la troisième si entêtée qu'il fallait lui mettre de la terre dans la bouche avant qu'elle ne veuille avancer. Quel bel animal pour une partie de plaisir, n'est-ce pas ?
— Lequel a-t-elle choisi ? demanda l'un des joyeux gentlemen, que le sujet intéressait.
— Aucun de ceux-là ; elle avait entendu parler d'un jeune cheval dans la ferme de l'autre côté de la rivière, et, même s'il n'avait jamais été monté par une dame, elle résolut d'essayer, parce que c'était un cheval beau et fougueux. Ses déboires furent vraiment pathétiques ; il n'y avait personne pour amener le cheval à la selle, aussi elle amena la selle jusqu'au cheval. La pauvre chérie, elle a traversé la rivière en canot avec la selle, puis l'a placée sur sa tête pour se rendre à la ferme, au grand étonnement du vieux monsieur.
— Est-ce qu'elle a monté le cheval ?
— Bien sûr que oui, et elle a passé un moment épatant. Je m'attendais à la voir ramener à la maison en plusieurs morceaux, mais il ne lui a posé aucun problème, et elle a été la reine de la journée.
— Eh bien, c'est ce que j'appelle avoir du cran ! » et le jeune Mr. Lamb, tournant un regard approbateur vers Amy, se demanda ce que sa mère pouvait dire pour que la jeune fille ait l'air si rouge et gênée.
Elle fut encore plus rouge et gênée le moment suivant, quand un soudain virage dans la conversation amena le sujet de la mode. Une des jeunes dames demanda à Jo où elle avait eu le le joli chapeau brun qu'elle avait porté au pique-nique ; et cette idiote de Jo, au lieu de mentionner la boutique où elle l'avait acheté deux ans plus tôt, trouva nécessaire de répondre, avec une franchise inutile, « Oh, Amy l'a peint ; vous ne pouvez pas acheter ce genre de teintes, aussi nous peignons les nôtres des couleurs que nous voulons. C'est très commode d'avoir une sœur artiste.
— N'est-ce pas une idée originale ? s'exclama Miss Lamb, qui trouvait Jo très amusante.
— Ce n'est rien comparé à certaines de ses performances les plus brillantes. Il n'y a rien que cette enfant ne puisse faire. Tenez, elle voulait une paire de bottines bleues pour la soirée de Sallie, alors elle a juste peint ses vieilles bottines blanches du bleu ciel le plus ravissant que vous ayez jamais vu, et elles avaient tout à fait l'air de satin », ajouta Jo, avec un air de fierté pour les réalisations de sa sœur qui exaspéra Amy au point qu'elle se serait sentie soulagée de lui jeter son porte-cartes à la figure.
« Nous avons lu une de vos histoires l'autre jour, et nous l'avons beaucoup appréciée », observa l'aînée des demoiselles Lamb, souhaitant complimenter la femme de lettres, qui n'en avait pas du tout l'allure en cet instant, il faut bien l'avouer. Toute mention de ses « œuvres » avait toujours un mauvais effet sur Jo, qui soit se figeait d'un air offensé, soit changeait le sujet d'une remarque très brusque, comme cette fois. « Je suis désolée que vous n'ayez rien trouvé de mieux à lire. J'écris ces sornettes parce qu'elles se vendent, et les gens du commun les aiment. Vous rendez vous à New York, cet hiver ? »
Comme Miss Lamb avait « apprécié » l'histoire, ce discours n'était ni reconnaissant ni flatteur. Jo s'aperçut de son erreur sur le champ ; mais, craignant d'empirer les choses, elle se rappela soudain que c'était à elle de faire le premier pas pour partir, et se lança si abruptement qu'elle laissa trois personnes avec des phrases à demi finies sur la langue.
« Amy, il faut qu'on parte. Au revoir, très chère ; venez nous voir, je vous en prie, nous nous languissons d'une visite. Je n'ose pas vous demander la même chose, Mr. Lamb, mais si vous deviez venir, je ne pense pas que j'aurais le cœur de vous éconduire. »
Jo dit cela dans une imitation si drôle du style exagéré de May Chester, qu'Amy quitta la pièce aussi rapidement que possible, ayant grande envie de rire et de pleurer en même temps.
« Est-ce que je n'ai pas fait cela comme il faut ? demanda Jo, l'air satisfait, comme elles s'éloignaient.
« Rien n'aurait pu être pire, fut la décevante réponse d'Amy. Qu'est-ce qu'il t'a pris de raconter ces histoires sur ma selle, et les chapeaux et les bottines, et tout le reste ?
— Quoi, c'est drôle, et ça amuse les gens. Ils savent que nous sommes pauvres, alors il n'y a pas besoin de prétendre que nous avons des domestiques, que nous achetons trois ou quatre chapeaux par saison, et que tout est aussi facile pour nous que pour eux.
— Tu n'as pas besoin d'aller leur raconter tous nos subterfuges, et d'exposer notre pauvreté de cette façon parfaitement inutile. Tu n'as pas la moindre fierté, et tu n'apprendras jamais quand tenir ta langue, et quand parler », dit Amy au désespoir.
La pauvre Jo eut l'air penaude, et se frotta silencieusement le bout du nez avec le mouchoir trop raide, comme une punition pour ses incartades.
« Comment dois-je me conduire ici ? demanda-t-elle comme elles approchaient de la troisième demeure.
— Comme il te plaira ; je m'en lave les mains, fut la courte réponse d'Amy.
— Alors je vais m'amuser. Les garçons sont à la maison, et nous passerons un bon moment. Dieu sait que j'ai besoin d'un peu de changement, car l'élégance a mauvais effet sur ma santé », répondit Jo, bougonne, troublée par ses échecs.
Un accueil enthousiaste de trois grands garçons et plusieurs beaux enfants apaisa rapidement ses sentiments froissés ; et, laissant Amy divertir l'hôtesse et Mr. Tudor, qui se trouvait être également en visite, Jo se consacra aux jeunes personnes, et trouva le changement rafraîchissant. Elle écouta les histoires du collège avec grand intérêt, caressa les chiens - pointers et caniches - sans un murmure, reconnut de bon cœur que « Tom Brown était très chouette », malgré la forme plutôt cavalière du compliment ; et quand un jeune homme lui proposa de découvrir son aquarium à tortues, elle fit montre d'un empressement qui fit sourire la maman, pendant que cette dame maternelle arrangeait le bonnet laissé en piteux état par les câlins filiaux, - des étreintes bourrues mais affectueuses - et qui lui était plus cher que la plus parfaite des coiffures sortie des mains d'une Française inspirée.
Ignorant sa sœur, Amy commença à s'amuser comme il lui plaisait. L'oncle de Mr. Tudor avait épousé une dame anglaise, cousine au troisième degré d'un véritable Lord, et Amy avait le plus grand respect pour toute la famille. Car, bien qu'elle soit une pure Américaine, elle possédait cette vénération pour les titres qui affecte les meilleurs d'entre nous, - cette loyauté inavouée à l'ancienne foi envers les rois, qui mit le pays le plus démocratique au monde dans tous ses états lors de la venue d'un blondinet de la famille royale, il y a quelques années, et qui a encore à voir avec l'amour que le jeune pays porte à l'ancien, - semblable à celui d'un grand fils pour une petite mère impérieuse, qui l'avait porté tant qu'elle l'avait pu, et l'avait laissé partir après une dernière réprimande quand il s'était rebellé. Mais même la satisfaction de discuter avec un lointain parent de la noblesse anglaise ne fit pas oublier l'heure à Amy ; et, quand le nombre approprié de minutes fut passé, elle s'arracha à regret à cette compagnie aristocratique, et s'enquit de Jo, - espérant avec ferveur qu'elle ne trouverait pas son incorrigible sœur dans une position qui apporterait disgrâce sur le nom de March.
Cela aurait pu être pire ; mais Amy trouva que c'était mauvais, car Jo était assise dans l'herbe avec une troupe de garçons autour d'elle, et un chien aux pattes sales reposait sur la jupe de son costume de fête, tandis qu'elle racontait l'une des blagues de Laurie à un public admiratif. Un jeune enfant agaçait des tortues avec l'ombrelle chérie d'Amy, un second mangeait du pain d'épices au-dessus du meilleur bonnet de Jo, et un troisième jouait à la balle avec ses gants. Mais tous s'amusaient beaucoup ; et quand Jo récupéra ses biens abîmés pour partir, son escorte l'accompagna en la suppliant de revenir, car « c'était si amusant d'entendre parler des aventures de Laurie. »
« Ce sont des garçons épatants, pas vrai ? Je me sens toute ragaillardie après ça », dit Jo, qui marchait avec les mains derrière le dos, en partie par habitude, en partie pour dissimuler l'ombrelle maculée.
« Pourquoi est-ce que tu évites toujours Mr. Tudor ? » demanda Amy, évitant sagement de commenter l'apparence débraillée de Jo.
« Je ne l'aime pas ; il prend des grands airs, snobe ses sœurs, cause du souci à son père, et ne parle pas respectueusement de sa mère. Laurie dit qu'il est frivole, et je ne pense pas qu'il soit une connaissance désirable ; aussi je ne m'occupe pas de lui.
— Tu pourrais au moins le traiter avec civilité. Tu lui as juste fait un signe de tête, alors qu'à l'instant tu viens de saluer et de sourire de la façon la plus polie à Tommy Chamberlain, dont le père est épicier. Si tu avais seulement inversé le salut et le signe de tête, cela aurait été parfait, dit Amy d'un ton de reproche.
— Non, pas du tout, rétorqua Jo avec entêtement ; je n'apprécie pas Tudor, je ne le respecte ni ne l'admire, même si la nièce du neveu de l'oncle de son grand-père était cousine au troisième degré d'un Lord. Tommy est pauvre, et réservé, et bon, et très intelligent ; j'ai de l'estime pour lui, et j'aime à le montrer, car il est un gentleman en dépit des colis de papier brun.
— Il est inutile de discuter avec toi, commença Amy.
— Pas du tout, ma chérie, l'interrompit Jo, alors prenons l'air aimable, et laissons une carte ici, car les King sont de toute évidence sortis, ce dont je suis extrêmement reconnaissante. »
Le porte-cartes familial ayant fait son devoir, les filles poursuivirent leur chemin, et Jo marmonna une autre prière de remerciement quand, en atteignant la cinquième maison, on leur dit que les jeunes dames étaient prises.
« Maintenant rentrons à la maison, et oublions Tante March pour aujourd'hui. Nous pouvons aller la voir à tout moment, et c'est vraiment une corvée que de se traîner dans la poussière, toutes endimanchées, alors que nous sommes fatiguées et de mauvaise humeur.
— Parle pour toi, s'il te plaît ; Tante aime que nous fassions l'effort de venir bien habillées, pour une visite en bonne et due forme ; c'est une petite chose à faire, mais cela lui fait plaisir, et je ne crois pas que cela gâtera à moitié autant tes affaires que laisser des chiens sales et des garçons maladroits les abîmer. Baisse la tête, et laisse-moi épousseter les miettes de ton bonnet.
— Comme tu es bonne, Amy », dit Jo, en jetant un coup d'œil repentant de son propre costume défraîchi et taché à celui de sa sœur, encore impeccable et immaculé.
« J'aimerais que faire les petites choses qui font plaisir aux autres soit aussi facile pour moi que pour toi. J'y pense, mais cela prend trop de temps de les faire ; alors j'attends une chance de rendre un grand service, et laisse passer les plus petits ; mais au bout du compte, ceux-ci sont plus parlants, je pense. »
Amy sourit, et s'adoucit aussitôt. D'un air maternel, elle dit, « Les femmes devraient apprendre à être agréables, particulièrement celles qui sont pauvres ; car elles n'ont pas d'autre moyen de rendre les gentillesses qu'elles reçoivent. Si tu voulais te souvenir de cela, et t'y entraîner, tu serais mieux aimée encore que moi, parce que tu es plus douée.
— Je suis une vieille grincheuse, et je le serai toujours ; mais je veux bien admettre que tu as raison ; mais il est plus facile pour moi de risquer ma vie pour une personne que de leur être agréable quand je n'en ai pas envie. C'est un grand malheur que d'avoir des affinités et des aversions aussi marqués, n'est-ce pas ?
— C'en est un plus grand que de ne pas être capable de les dissimuler. Je peux bien dire que je n'apprécie pas Tudor plus que toi ; mais on ne me demande pas de le lui faire savoir ; pas plus qu'à toi, et il n'y a aucun intérêt à te faire désagréable parce que lui l'est.
— Mais je pense que les filles devraient montrer quand elles désapprouvent les jeunes hommes ; et comment peuvent-elles le faire si ce n'est par leurs manières ? Sermonner ne sert à rien, je le sais bien, pour mon malheur, depuis que je m'occupe de Teddy ; mais il y a bien des façons par lesquelles je peux l'influencer sans dire un mot, et j'affirme que nous nous devons de faire de même avec les autres si nous le pouvons.
— Teddy est un garçon remarquable, et ne peut être pris comme exemple pour tous les garçons », dit Amy avec le ton d'une conviction solennelle qui aurait fait se tordre de rire le « garçon remarquable » s'il l'avait entendue. « Si nous étions d'une grande beauté, ou des femmes riches ou influentes, nous pourrions faire quelque chose, peut-être ; mais dans notre cas, nous renfrogner devant certains jeunes hommes parce que nous les désapprouvons, et sourire à d'autres que nous estimons, n'aura pas le moindre effet, et nous serons seulement considérées étranges et puritaines.
— Alors nous devons nous accommoder de choses et de gens que nous détestons, simplement parce que nous ne sommes ni belles ni millionnaires, c'est cela ? En voilà une belle moralité.
— Je ne peux pas te contredire, je sais seulement que c'est ainsi que va le monde ; et ceux qui s'y opposent ne reçoivent que moqueries pour leurs efforts. Je n'aime pas les réformateurs, et j'espère que tu n'essaieras jamais d'en être une.
— Je les aime bien, moi, et j'en serai une si je le peux ; car malgré les moqueries, le monde ne tournerait pas rond sans eux. Nous ne pouvons pas nous entendre là-dessus, parce que tu appartiens au vieux monde, et moi au nouveau ; c'est toi qui t'en sortiras le mieux, mais j'aurai la vie la plus animée. Je devrais apprécier les lancers de pavés et les huées, je pense.
— Eh bien, calme-toi maintenant, et n'inquiète pas Tante avec tes idées nouvelles.
— Je vais essayer, mais je suis toujours prête à déborder dans un discours particulièrement direct ou un sentiment révolutionnaire devant elle ; tel est mon triste destin, et je ne peux pas m'en empêcher. »
Elles trouvèrent Tante Carrol avec la vieille dame, toutes les deux absorbées dans quelque sujet très intéressant ; mais elles l'abandonnèrent quand les filles firent leur entrée, avec un regard qui trahissait qu'elles avaient été en train de parler de leurs nièces. Jo n'était pas de bonne humeur, et son accès de contrariété revint ; mais Amy, qui avait vertueusement fait son devoir, gardé son calme, et plu à tout le monde, était dans l'état d'esprit le plus angélique qui soit. Cette amabilité se fit aussitôt ressentir, et les deux tantes l'appelèrent affectueusement « ma chérie », affichant clairement ce qu'elles exprimeraient par la suite avec emphase : « Cette enfant progresse tous les jours. »
« Vas-tu aider à la fête de bienfaisance, ma chérie ? » demanda Mrs. Carrol, quand Amy s'assit à côté d'elle avec l'air confiant que les personnes âgées aiment tant à voir chez la jeunesse.
« Oui, Tante, Mrs. Chester m'a demandé si je le voudrais, et j'ai proposé de tenir une table, comme je n'ai rien d'autre que mon temps à offrir.
— Je ne participerai pas, intervint fermement Jo ; je déteste être traitée avec condescendance, et les Chester pensent nous faire une grande faveur en nous permettant d'aider pour leur fête si bien fréquentée. Je me demande pourquoi tu as accepté, Amy - elles veulent seulement te faire travailler.
— Je veux bien travailler - c'est pour les esclaves affranchis tout autant que pour les Chester, et je pense que c'est très gentil à elles de me laisser participer au travail et à la fête. Le patronage ne me dérange pas quand l'intention est bonne.
— C'est très bien ; j'aime ton attitude reconnaissante, ma chérie ; c'est toujours un plaisir d'aider les gens qui apprécient nos efforts ; ce n'est pas le cas de tout le monde, c'est bien pénible », remarqua Tante March en regardant par-dessus ses lunettes en direction de Jo, assise dans un coin en train de se balancer, l'air morose.
Si Jo avait seulement su quel grand bonheur était dans la balance pour l'une d'elles, elle se serait radoucie dans l'instant ; mais, malheureusement, nous n'avons pas de fenêtres donnant sur nos cœurs, et nous ne pouvons pas voir ce qui se passe dans les esprits de nos amis ; cela vaut mieux pour nous, de manière générale, mais ce serait si pratique de temps à autre — une telle économie de notre temps et de notre tempérament. Par le discours qui suivit, Jo se priva de plusieurs années de plaisir, et reçut une leçon durable quant à l'art de tenir sa langue.
« Je n'aime pas les faveurs, elles m'oppressent et me donnent l'impression d'être une esclave ; j'aime mieux tout faire par moi-même, et être parfaitement indépendante.
— Ahem ! » toussota Tante Carrol, doucement, en regardant Tante March.
« Je vous l'avais dit », dit Tante March, avec un hochement de tête pour Tante Carrol.
Heureusement inconsciente de ce qu'elle avait fait, Jo était assise le nez en l'air, avec un air révolutionnaire tout sauf engageant.
« Parles-tu Français, ma chérie ? demanda Mrs. Carrol en posant la main sur celle d'Amy.
— Assez bien, grâce à Tante March, qui laisse Esther me parler aussi souvent que je le veux », répondit Amy avec un regard plein de gratitude, qui fit sourire aimablement la vieille dame.
« Qu'en est-il de toi ? demanda Mrs. Carrol à Jo.
— Je n'en connais pas un mot ; je suis trop stupide pour étudier quoi que ce soit ; je ne supporte pas le Français, c'est une langue si sournoise et saugrenue » fut la réponse plutôt brutale.
Un autre regard fut échangé entre les deux vieilles dames, et Tante March dit à Amy, « Tu es plutôt forte et en bonne santé ma chérie, je crois ? Tes yeux ne te posent plus de problèmes, si ?
— Pas du tout, merci m'dame ; je me porte très bien et j'entends faire de grandes choses l'hiver prochain, afin d'être prête pour Rome, quand viendra ce joyeux moment.
— Bonne petite ! Tu mérites de partir, et je suis sûre que tu y iras un jour », dit Tante March, avec une tape approbatrice sur la tête d'Amy en train de ramasser sa pelote de laine.
« Soupe-au-lait, tire le loquet,
Tourne le rouet devant la cheminée »,
scanda Polly, en se penchant depuis le dossier de la chaise de Jo pour la dévisager, avec un air impertinent si comique qu'il était impossible de ne pas rire.
« Très observateur, cet oiseau, dit la vieille dame.
— Sortez vous promener, très chère ? » cria Polly, en sautillant vers le vaisselier pour réclamer un morceau de sucre.
« Merci, c'est ce que je vais faire - viens Amy », et Jo mit un terme à la visite, plus certaine que jamais que celles-ci avaient mauvais effet sur sa constitution. Elle serra les mains d'une manière toute masculine, mais Amy embrassa ses deux tantes, et les deux filles s'en allèrent en laissant derrière elles une impression d'ombre et de soleil, qui fit dire à Tante March, comme elles disparaissaient, -
« Je vous conseille de le faire, Mary ; j'avancerai l'argent », et Tante Carrol de répondre d'un air décidé, « Je le ferai certainement, si son père et sa mère consentent. »
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lettres à Kristen Stewart #9
Chère Kristen,
Vingt-sept ans c'était un samedi et je travaillais à la librairie. La fille qui m'aimait pas m'avait mise à la caisse pour la journée, mais après m'être encore trompée sur un bon d'achat ou je sais plus quoi, l'autre femme qui m'aimait pas, ou qui en avait peut être juste marre de devoir rattraper mes erreurs de caisse, m'a passé un petit savon, et on a fini par m'envoyer au deuxième étage, l'étage doux avec les livres d'art et les guides touristiques. J'ai taillé un gros crayon bleu avec un cutter et j'ai dessiné sur un post-it: I will not make myself small. On m'avait virée mercredi et pour mes trois dernières semaines ils m'avaient transférée dans le magasin du centre-ville. Ils m'ont dit que j'étais trop fragile pour travailler dans le commerce, tu devrais écrire des livres pour enfants tu sais, peut être qu'un jour on se reverra quand tu viendras les dédicacer à la librairie! Quand je m'ennuyais à la caisse j'écrivais des petits poèmes absurdes sur des post-it et puis je les cachais dans mes chaussures quand j'avais pas de poches, mais un jour je les ai oubliés sur le comptoir et le manager les a trouvés, il m'a dit J'adore, c'est absurde, t'es une vraie artiste! et puis il m'a sermonnée parce qu'il trouvait que je portais des chaussettes trop colorées et des baskets trop usées.
A midi je suis allée m'acheter un Boxemännchen au chocolat sur le marché, c'était devenu mon petit rituel, je me suis assise sur les marches de la mairie emmitouflée dans mon écharpe en fourrure l'air vif me picotait les joues mais j'étais de bonne humeur. J'aimais bien traverser le marché le matin pour aller travailler. Un jour je suis tombée amoureuse d'une fille qui poussait un cageot de légumes devant moi, je l'avais baptisée Boucles Brunes. A chaque fois que je traversais le marché je la cherchais dans les légumes, et puis un jour je l'ai retrouvée, c'était un garçon! J'avais passé des semaines à penser à une fille qui n'existait pas. J'étais très déçue. J'avais un chapelet de personnages qui me tenaient compagnie dans les rayonnages avec qui j'écrivais des scénarios dans ma tête. Mon préféré c'était celui avec la fille qui pleurait dans son grand bureau vitré un matin, baignée par le soleil d'automne, juste devant le feu rouge. Le bureau était tellement vitré qu'on aurait dit une performance. Sa collègue essayait de la consoler mais son chagrin avait l'air trop profond pour ça. J'ai passé des heures à penser à elle à me demander ce qui lui était arrivé. Parfois j'étais mon propre personnage. J'arrivais à la librairie en pleurs sans prendre la peine d'aller sécher mes cils aux toilettes parce que j'aimais l'air dramatique que ça me donnait, ça me rassurait, j'avais peur de devenir un robot sans émotions et de m’oublier, mais non j'étais toujours moi!
Je suis allée finir ma pause au chaud dans la cuisine du dernier étage, quand j'avais terminé de manger je sortais mon journal et y avait toujours quelqu'un pour me demander si j'écrivais un livre, je répondais toujours oui. Tu me feras lire la première épreuve? Ok. J'ai passé le reste de la journée derrière la fenêtre sans bouger à regarder la nuit tomber. Ne pas regarder l'heure avant que le lampadaire du coin s'allume. Ne pas regarder l'heure avant que le ciel ne soit complètement noir. J'avais mal au dos. Tout le monde a mal au dos dans les librairies. Après ça ils m'ont mise au rayon jeunesse et c'est devenu mon royaume attitré, jusqu'à ce qu'on me mette dehors. C'était une petite pièce avec un mur en pierre tout en bas de l'escalier en colimaçon, au -2, et je régnais dessus comme une reine en Dr. Martens. Les premiers jours j'ai entrepris un grand nettoyage, j'ai réarrangé tous les livres d'histoires illustrées, les français d'un côté les allemands de l'autre, et puis je m'installais sur le petit escalier en fer hors service idéalement situé dans un angle mort de la caméra de surveillance et je lisais des chapitres d'Harry Potter ou des livres avec des sorcières. Le soir en remontant la rue Notre-Dame j'écoutais toujours les trois mêmes chansons de Charlotte Gainsbourg dont celle qui me faisait pleurer à chaque fois qu'elle disait On devait vieillir ensemble en parlant de sa soeur morte. Elle venait de sortir un nouvel album, un soir je l'ai vue à la télé et je me suis dit qu'elle aurait pas tenu deux minutes elle comme vendeuse dans une librairie. Quand je travaillais au centre commercial encore tous les matins quand j'arrivais en haut des escaliers je te voyais dans la vitrine de la parfumerie et je me demandais Est-ce que Kristen Stewart ferait une meilleure vendeuse que moi? et je me disais Non et ça me rassurait.
Le dernier jour j'avais une petite onde de tristesse au dessus de ma tête en mangeant mon taboulé toute seule dans la cuisine. Une femme venait de me dire qu'elle m'avait reconnue du centre commercial et qu'elles m'avaient trouvée vraiment super avec sa belle-mère, et je sais pas pourquoi, peut être parce que c'était mon dernier jour, je lui ai raconté qu'ils m'avaient virée, parce que je savais pas comment gérer les gens justement, comme si c'était mon ange de Noël ou je sais pas quoi et qu'elle allait me sauver. Je crois que je l'ai touchée. Je l'ai regardée partir dans l'ascenseur avec sa poussette et j'ai mis quelques minutes à m'en remettre. Le soir j'ai fait la fermeture avec J.C. et Laurent, il m'a dit qu'il avait protesté contre mon départ mais qu'ils avaient une philosophie vraiment douteuse là-haut. Quand on est sortis dans la rue sa copine est venue le rejoindre avec deux gros chiens et je caressais le labrador moelleux derrière les oreilles pendant qu'ils fumaient des cigarettes. Elle avait des boucles brunes comme Boucles Brunes. J.C. m'a dit au revoir dans la buée avec les lumières de Noël au dessus de nos têtes, il portait pas ses lunettes et c'était un au revoir comme si on allait se revoir le lendemain mais j'y ai jamais remis les pieds, j'ai jamais rendu les livres de Chris Kraus et d'Ali Smith que j'avais empruntés non plus.
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Les Chroniques de Livaï #418 ~ UNE PERSONNE IRREMPLACABLE (octobre 845) Erwin Smith
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
La diligence roule depuis un moment sur un chemin moins raboteux, j'en déduis que nous approchons de Trost. J'ai décidé de faire la route de nuit car je me languissais de revenir. Mais j'ai tenu ma promesse à Livaï : une semaine de vacances loin du bataillon.
Je suis fébrile à l'idée de rentrer. Je me demande ce qui s'est passé durant mon absence. Malgré moi, la vision d'un régiment sens dessus dessous, où règnent le désordre et le laisser-aller, me hante depuis le début. Cela ne m'a pas empêché de me détendre et de prendre du bon temps, mais l'inquiétude n'était jamais loin...
J'ai profité de ces congés forcés pour me rendre à certains endroits que je n'avais pas visités depuis longtemps. Investir de nouveau la maison familiale m'a fait un drôle d'effet. Des tas de souvenirs y sont demeurés attachés... Mais j'en ai aussi profité pour fleurir la tombe de mes parents. Je ne me souviens quasiment pas de ma mère, elle est morte peu de temps après ma naissance, mais le souvenir de mon père est toujours vivace... Je n'ai pu cesser de me demander, devant cette pierre tombale, s'il serait fier de ce que je suis devenu... Il vaut mieux peut-être que cette question demeure sans réponse ; pour l'instant... Je pourrais peut-être y répondre quand j'aurais atteint mon objectif...
J'ouvre la fenêtre et jette un oeil dehors. Il est encore tôt, les lumières de Trost-Nord viennent juste de s'éteindre. Quelques explorateurs doivent déjà être réveillés à cette heure. Les paysans matinaux se rendent aux champs avec leurs outils et leurs chevaux, en sifflotant avec insouciance. Tous ne sont pas si heureux ; les journaux de Stohess ont encore fait état d'une recrudescence de suicides dans le milieu rural car les prix ont dû être cassés pour nourrir l'afflux de réfugiés sans ressources venus de Maria. Obligés de vendre leurs produits pour presque rien, cela a mené nombre de familles à la ruine.
Même ceux qui ont choisi une vie simple et tranquille paient le contrecoup de cette catastrophe. Raison de plus pour reconquérir le territoire perdu. Tous les intérêts convergent vers cette unique option.
Mais toutes les blessures ne peuvent être réparées... toutes les fautes ne peuvent être pardonnées... même si nous y arrivons... Mais cela sera un pas de géant... Oui...
Un nid de poule fait tanguer la diligence et j'entends le cocher crier un "désolé, monsieur !" à l'extérieur. Je regarde par la fenêtre et aperçois le poste de garde précédant l'arche nord. Je prépare mes papiers d'identité et les présente au soldat en faction. Il s'incline très légèrement devant la diligence et la laisse entrer en ville.
La rue familière se déploie vers le sud et les hauteurs du QGR piquent le ciel qui se teinte progressivement d'orange et de rouge. Le bataillon et tous ses soldats semblent m'appeler à grands cris, me tendre les bras, et je me sens infiniment heureux d'être revenu. Finalement, c'est ici, parmi eux, que se trouve mon vrai chez moi.
Plus que quelques mètres et je serais réellement rentr��. Je n'ai pris aucun bagage, car rien de ce qui se trouvait dans la maison de mon père n'aurait été utile ici. Enfin... j'ai tout de même eu envie d'emporter quelques-uns des livres qui restaient. Ceux-là ne sont pas jugés particulièrement hérétiques mais comme ils sont rares et intéressants, je me suis dit qu'ils plairaient à Livaï.
Ah.. il a bien réussi son coup. Et je ne peux lui en vouloir car je lui ai tendu le bâton pour me battre. Comment pourrais-je lui en vouloir d'ailleurs ? J'ai apprécié ces quelques jours à me promener au bord de l'eau, à marcher en forêt, à regarder les gens vivre leur vie normale... Si normale... Jamais je n'aurai pu me contenter d'une telle vie. Mais c'était agréable. Mon esprit n'a pas quitté les explorateurs, mais mon corps s'est réellement reposé.
Nous arrivons. La diligence se gare devant la cour du QGR. Je descends sans me presser, paie le cocher, et laisse le véhicule repartir sans regret. Je cherche des yeux un visage familier et ne tarde pas à en trouver. J'aperçois Berner et Emmerich dans un coin de la cour, avec leur courroies dans les mains. Apparemment, ils se sont levés tôt pour s'entraîner avant les autres. Bien, pas de laisser-aller à ce que je vois ! Ils m'aperçoivent à leur tour, et me saluent avec sur le visage une expression de surprise pas du tout dissimulée ! Berner, où se trouve Hanji ? Il m'indique les réserves et je m'y rends de ce pas.
Je la trouve effectivement dans l'entrepôt de matériel, et je la laisse terminer sa tâche avant de me faire remarquer. Elle donne des ordres de façon autoritaire et je suis très impressionné quand je vois les soldats lui obéir sans discuter. On dirait qu'elle a pris de l'assurance pendant mon absence... Je lui tapote l'épaule, elle se retourne et tombe presque à la renverse en me voyant. Ok, elle n'a pas tellement changé en fait... Et bien, Hanji, remet-toi ! Si ma présence t'indispose à ce point, je peux très bien repartir. Elle se met presque à pleurer en bégayant que mon retour était la meilleure chose qui pouvait lui arriver. Je vois, cela a été dur pour vous ? Elle hoche la tête frénétiquement en répondant que Livaï l'a forcée à accomplir toutes les taches barbantes, qu'elle en a assez et qu'elle voudrait aller s'enfermer dans son labo. Je vois, ce Livaï, quel bourreau !... Tu as terminé ? C'est la réappro pour la prochaine expédition ? Elle se frappe la poitrine et me remet la longue liste de fournitures en main propre. Bien, je la lirai et la signerai comme il se doit tout à l'heure.
Je sors de la réserve, suivi d'une Hanji pas mécontente d'elle, et pénètre dans l'aile du bataillon. Les couloirs sont assez silencieux, même si j'entends des éclats de voix en provenance des salles de bain... Cette agitation me fait réagir, me procure un plaisir que je ne peux trouver ailleurs que dans le régiment. A l'étage supérieur, je croise Mike accompagné de Nanaba, devisant dans le corridor comme deux bons amis. Leur vue me donne le sourire et je leur fais signe en les appelant. Mike se précipite sur moi et me flanque une claque sur l'épaule. Nanaba n'est pas aussi démonstrative et me salue avec respect avant de s'éclipser. Et bien, vieux filou, tu as recommencé à la séduire en profitant de mon absence ? Plus rien ne fonctionne ici, à ce que je vois !
Mike rétorque que tout fonctionne très bien même s'il n'a plus d'idée pour les exercices. Je vois, c'est toi qui t'es occupé de ça ? Je dois donc en déduire que les explorateurs sont en forme et opérationnels ? Il lève le pouce et me lance que les troupes sont au top. Bien, c'est presque à se demander pourquoi je suis là... Je vais finir par me sentir inutile... Il me rassure en affirmant que ce n'est pas facile de faire mon boulot et qu'il s'en passerait bien. Je veux bien te croire ! Allez, va rejoindre ton escouade, tu as assez donné. Je passerai les explorateurs en revue dans l'après-midi, histoire de m'assurer des résultats. De retour... Devant la porte de mon bureau, j'ai presque du mal à me dire que c'est le mien. Mais quand elle se met à grincer familièrement, avec cette légère résistance dans la poignée que je connais bien, je me replonge immédiatement dans mon corps de militaire.
La première chose que je constate, c'est la propreté du lieu. Tout est parfaitement astiqué et les lambris brillent comme des miroirs. Mon lit a été refait au propre, les fenêtres sont translucides et laissent les rayons du soleil éclairer mon bureau ; mon bureau... occupé.
Je pends mon manteau dans l'entrée et reste fixé sur le fauteuil, dans lequel est assis - ou plutôt affalé - Livaï, le visage posé de côté sur la table. Il est toujours en uniforme, et je distingue que la plume s'est échappée de ses doigts détendus par le sommeil. J'essaie de ne pas le réveiller. Je devine ce qu'a dû être son calvaire pendant une semaine... Il s'est chargé lui-même du travail le plus pénible et le plus difficile pour lui, pour ne pas l'imposer aux autres. Il a assumé son choix jusqu'au bout.
Je me penche et observe son visage. Sa joue est écrasée sur un parchemin et ses sourcils sont froncés, signe que son sommeil n'est pas si paisible. J'écarte une mèche de cheveux de son front et le trouve plus pâle que d'habitude. J'espère qu'il n'a pas mis sa santé en jeu, je ne le permettrait pas... Je prends la plume de ses doigts et la replace dans l'encrier. Le léger bruit qui en résulte suffit à le faire émerger et je le vois s'étirer doucement sur le bureau comme un chat qu'on aurait dérangé. Il se redresse en se grattant la nuque, se frotte les yeux et me remarque enfin.
Son expression est indéfinissable. J'y discerne à la fois de la gratitude, de la surprise et un soupçon d'agacement. Et bien, tu n'es pas content de me revoir ? J'ai tenu mon engagement. Il saute du fauteuil en titubant et essaie de se rattraper en se tenant au bureau. Je le soutiens un moment à bout de bras. Doucement, qu'est-ce qui t'arrive, tu vas bien ?
Il se met à parler très vite. Il me dit que j'aurais quand même pu donner un jour précis pour mon retour, que ce bureau est trop petit, qu'il y fait trop chaud, qu'il aimerait sortir, voir du monde, que mon fauteuil est trop grand et dur, que ma plume fait mal aux doigts, et que si jamais il me prend l'idée de me faire la malle de nouveau, il faudra en discuter ! Livaï, tu es dur tout de même ! C'est toi qui m'a obligé à partir, je te rappelle ! Il grommelle que c'est vrai mais qu'il a fini par le regretter. Ah ? Pas moi, j'ai bien apprécié ces congés.
Son visage s'éclaire alors et il répond que c'est une bonne chose, et que finalement il ne regrette rien. Tu ne vas pas faire la girouette toute la journée, non ? Je suis content d'avoir pu me reposer, tu es satisfait ? Mais toi, tu n'as pas l'air d'aller bien. Et tu as... de l'encre sur la joue. Il se met à frotter son visage avec énergie mais la tache ne part pas. Il me semble à fleur de peau... Ca ne lui ressemble pas. Livaï, dis-moi ce qui ne vas pas ? Tu es malade ?
Il me signifie "non" de la tête en se dirigeant vers ma salle de bain pour se nettoyer le visage ; juste que mon absence a été plus dure à supporter que prévu. Apparemment, tenir mon rôle est fatiguant et il comprend mieux ce que je dois subir tous les jours. Je suis satisfait que vous en ayez tous conscience à présent. Il me promet de ne plus se moquer de mon travail administratif. Je vois la pile de papiers qui recouvre le bureau. Tu as signé à ma place ? Seulement les documents les moins importants, qu'il répond, les autres sont rangés dans mon tiroir de droite. Et bien... je ne sais pas si je dois te féliciter pour avoir joué le faussaire en mon nom pendant une semaine, mais je me doute que c'était inévitable. Et puis personne n'est obligé de le savoir après tout.
Livaï se détend en comprenant que je ne suis pas fâché. Je suis sûr qu'il a fait les choses proprement. Il ajoute que justifier mon absence tous les jours a été très compliqué et il pense que Nile a eu un doute. Je m'occupe de Nile, pas d'inquiétude.
Je le détaille un moment. Tu me sembles amaigri, tu n'as pas perdu l'appétit tout de même ? Il répond qu'il n'était pas dans son assiette ces derniers jours mais que là, maintenant, il a une faim de loup. Il a beau dire mais son état actuel ne me semble pas seulement lié au travail qu'il a dû abattre ici... Tu veux prendre ton bain avant ou après ton petit déjeuner ? Juste pour savoir si je peux aller me laver avant toi. Il écarquille les yeux. Et bien, oui, je reprends les bonnes vieilles habitudes, je ne les ai pas oubliées !
Il répond qu'il va aller se restaurer car il préfère me laisser me décrasser avant. J'ai l'air si sale que ça ? Je vais y remédier tout de suite. Il s'apprête à sortir mais souhaite me dire une dernière chose. Il annonce avec sérieux que si un jour j'ai besoin d'aide pour ce travail, ou si je veux simplement aller prendre l'air ou m'entraîner au lieu de rester cloîtré ici, je peux lui demander ; maintenant, il connaît bien cette routine et si je veux lui déléguer un peu d'administration, il ne refusera pas. C'est... très gentil, Livaï. Je n'y manquerai pas. Il ajoute que Mike et Hanji pensent la même chose, et que je devrais leur confier plus de taches de ce genre afin d'alléger mes journées.
Tu as raison. Je ne vous délègue pas assez les choses. J'ai une sale manie de vouloir tout faire tout seul... C'est un défaut, je sais... Shadis était pareil et je me suis juré de changer ça. J'ai tout à fait confiance en vous mais je ne vous l'ai pas assez montré. J'avais peur de... vous ennuyer en vous imposant des charges autres que celles que vous assumez déjà. Mais vous m'avez montré que vous en êtes tout à fait capables, alors... peut-être que vous pouvez vous passer de moi....
Il met les deux mains sur le bureau, furibond, et me fixe avec colère. Il s'exclame que je suis irremplaçable et que ce n'est pas parce qu'ils m'ont difficilement remplacé à trois que cela veut dire que je suis inutile. J'ai tout à fait compris, caporal ! Merci de me le rappeler !
Il se sauve dans le couloir cette fois et je médite sur ses derniers mots qui m'ont fait un bien fou. Irremplaçable ? Je ne sais pas si c'est vrai, mais l'entendre dire est toujours réconfortant...
Merci à vous trois, je ne serais pas grand chose sans vous.
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Première rencontre
1ère partie :
C'est un matin de semaine, à priori comme les autres. J'ouvre les yeux. Je suis seul dans le lit et mon premier regard se tourne vers mon téléphone portable. Sa LED rouge clignote m'annonçant la présence dans ma boîte mail d'un ou plusieurs message. Je me frotte les yeux encore pleins de sommeil et me penche sur la question.
Pub, spam, tweets... et mon petit mail du matin envoyé par Elle, horodaté de 5h39 du matin heure à laquelle elle est déjà assez opérationnelle pour m'envoyer un message. Ce dont je me réjouis.
J'ouvre : "Je veux qu'on se voit. Aujourd'hui. J'ai envie qu'on se voit. Dis-moi oui."
Je me frotte à nouveaux les yeux parce que j'ai forcément mal lu. Je les frotte et recommence la lecture du message. Il est resté le même, je l'ai bien lu. Pas de négation oubliée, pas de mauvaise interprétation possible.
Ma respiration se coupe. Elle et moi partageons des mails depuis des semaines maintenant. Mais uniquement du virtuel. Des photos, des vidéos... Mais jusque là rien de plus. Alors forcément, ce message, ce matin... oui, je suis surpris.
Je constate à retardement que mon cœur s'est emballé. Je sais déjà ce que je vais répondre. Je ne pèse ni le pour ni le contre, ma décision est prise depuis longtemps. Avant même que l'occasion se présente.
"Répondre à l'expéditeur". Le cliquetis sec des touches tactiles me parait aiguisé, il pénètre mon cerveau :
“Oui.”
"Envoyer". "Votre message a bien été envoyé". Mon cerveau se met en veille, je sais que les instructions vont suivre. A moins qu'elle ait changé d'avis depuis. Son message date d'il y a plus d'une heure après tout. Non elle se serait rétracté depuis. Et mon message ? Je l'ai bien envoyé ? Je crois oui mais est-ce qu'elle l'a bien reçu ?
Vibration, LED rouge qui clignote, nouveau mail : ", séance de 11h, salle 6. Mets-toi dans le coin tout en haut, à gauche. Je te rejoindrai quand le film aura commencé." Je note qu'elle choisit une petite salle qui va sûrement diffuser un film en fin d’exploitation. Un gage de tranquillité.
Rapide calcul, 11h, je suis dans les temps.
"Répondre" : "D'accord, j'y serai."
Je ne pose pas d'autres questions de peur de déflorer le moment. Mon cerveau bascule en mode automate et je fonce sous la douche. Toilette méticuleuse. Je pense à mon petit déjeuner : mon estomac est noué mais je dois manger au risque de ne pas tenir jusqu'à la rencontre. Une fois séché et habillé je grille du pain de mie, avale du café noir, trépigne, renverse mon jus de fruit et ne parvient pas à finir mon yaourt fait maison que je trouve trop liquide et pas assez goûteux.
9h30. Une heure pour me rendre au cinéma, 5 min pour prendre la place et tenter de me détendre. Ça devrait aller. Je grimpe dans la voiture, la démarre et me mets à avaler les kilomètres sans même mettre la musique, la peur peut-être qu'une mélodie ou autre ne change mon ressenti de l'instant. Je suis prudent. Pas le moment d'avoir un accident. Jamais en fait mais là ce serait en plus un acte manqué. Hors de question !
Petites routes, voie rapide, autoroute, péage… les joies de la vie à la campagne : 10h35. Les portes sont encore fermées. Peu de gens sont là. Mes jambes tremblent, sans doute le froid.
10h45 les portes s'ouvrent. Les étals de pop-corn me filent juste la gerbe, j'évite de les regarder. On valide mon ticket. Je me rends jusqu'à la salle et entre. L'ambiance feutrée me rassure un peu. C'est une petite salle. Je rejoins immédiatement le coin supérieur gauche. Dans la salle trois ou quatre personnes disséminées loin de moi. Je suis tranquille.
Quelques bandes annonces puis le film commence vite. C'est le matin et les publicité sont rares.
L'obscurité se fait. Je m'enfonce dans mon fauteuil tentant de trouver mon aise. Je regarde à peine l'écran. Mon regard est surtout fixé sur la porte d'entrée. Elle se fait entendre une fois et j'entends le ruban se dérouler en guise de barrière. Quelqu'un du personnel Gaumont.
Les acteurs apparaissent à l'écran. Ils me laissent de marbre.
Le film a bien commencé depuis 15 minutes quand la porte fait entendre un frottement caoutchouteux laissant entrer quelqu'un. Une silhouette pénètre alors dans la salle précédée de la lumière de son téléphone portable. Mon sang ne fait qu'un tour. La silhouette se faufile entre les fauteuils avec légèreté et précaution.
C'est elle... c'est elle...
La silhouette se glisse jusqu'au fauteuil voisin du mien, sans rien dire. Elle s'assoit, ôte sa veste, se cale dans le fauteuil et regarde le film, comme si je n'étais pas là. Elle range son portable dans son sac. Elle croise les bras et semble trouver une position confortable plus rapidement que je n'ai su le faire.
2ème partie :
Nous regardons le film sans rien dire, sans dévier nos regards de l'écran. Nous restons ainsi 5 bonnes minutes. Les bras croisés, sa main droite pointe vers moi. Ma main gauche la rejoint, paume au ciel et la pulpe de mes doigts rencontre la pulpe de ses doigts. Nos doigts s'agrippent quelque peu, jouent ensemble maladroitement quelques instants. Son regard n'a pas quitté l'écran.
Un instant je retourne au fond de mon fauteuil et tente de prendre une longue inspiration. Mon bras droit franchit alors l'accoudoir et ma main se pose sur sa cuisse. Je remarque seulement qu'elle est en jupe et qu'elle porte des bas.
Ma main caresse sa cuisse, la palpe avec délicatesse, la fait glisser entre mes doigts. L'extrémité de mon majeur et mon annulaire remonte l'intérieur de sa cuisse, voulant découvrir la frontière entre son bas et sa peau. Ceci fait, ma main se glisse à l'intérieur et ma paume se plaque chaudement sur la partie de sa jambe que je devine sensible. J'entreprends alors un léger massage. Ma respiration s'est accélérée et je crois percevoir que la sienne aussi. Ma main s'échappe alors du bas et remonte encore une fois le long de la cuisse, cette fois jusqu'à son entrejambe, mes doigts exerçant à travers le tissus de légères pressions sur son sexe.
Sa main s'abat brusquement sur la mienne. Ce que je prends d'abord pour une interdiction s'avère être une invitation à augmenter mes pressions, à mieux découvrir son sexe au travers du tissus.
Dans la salle, personne ne nous voit. Le film n'existe plus.
Je la regarde. Elle a fermé les yeux. Elle les rouvre et se tourne vers moi. Elle croise les jambes sur nos deux mains, jambe droite par dessus la gauche et ce mouvement l'emmène vers moi. Elle m'embrasse. Nos lèvres s'effleurent, nos bouchent s'entrouvrent, timidement nos langues se rencontrent et se perdent dans un baiser plus profond.
Sa main, ses cuisses, tout m'invite à la caresser plus avant. Elle décroise les jambes et de son pouce abaisse le morceau de tissus qui sépare mes doigts de son sexe. Naturellement mes doigts épousent la courbe de sa vulve et s'immiscent dans la moiteur de son intimité. Sa main quitte alors son entrejambe et rejoint mon visage, liant ainsi un peu plus nos bouches. A chacun de mes mouvements en elle, sa langue semble s'affoler.
Puis sa main descend et se glisse sous mon pull. Elle remonte jusqu'à mon torse, je sens ses ongles. Ses doigts cherchent quelquechose, trouvent et pincent vivement un téton. C'est alors ma langue qui s'affole au rythme sourd de ses pressions.
Alors la main descend, dans un geste brusque et maladroit, défait ma ceinture et les premiers boutons de mon pantalon. Elle se glisse sous mon caleçon et s'empare de mon sexe qui trahit par sa raideur ma profonde excitation. Ses gestes sont fermes et profonds, nos mains agissent sur l'autre selon un rythme qui s'harmonise lentement.
Elle quitte soudain son siège et s'agenouille entre mes jambes. Elle s'empare à deux mains de mon jean et mon caleçon et me les baisse à mi cuisse. Mon sexe est dressé devant elle. Elle le prend dans sa bouche avec une douceur confondante. Ses mains accompagnent ses mouvements lents et profonds qu'elle fait durer plus que de raison. Elles caressent mon ventre, mes testicules... Quand je ne tiens plus je prends son visage entre mes mains et l'éloigne doucement.
Je l'invite à s'allonger sur le sol à l'abri du moindre regard. Personne dans notre rangée. Sur le dos je lui ôte sa culotte et remonte un peu sa jupe. Mon visage s'enfonce alors entre ses cuisses. Ma langue découvre ce sexe que mes doigts viennent juste de quitter. Le sexe est chaud et mouillé. J'en récolte la rosée avec l’application d'une langue profonde. Mes lèvres jouent ensuite avec son clitoris que j'embrasse, que je tète avec précaution. Je la lèche amoureusement tandis que deux de mes doigts se glissent en elle, pointant vers son ventre et caressant sa plus secrète intimité. De longues pressions régulières et sans fin. Ses mains sont sur ma tête et se perdent dans mes cheveux. Sa respiration et les contractions de son ventre m'amènent à penser qu'elle a joui plusieurs fois. Je pourrais continuer encore et encore mais je veux la prendre. Sentir sa peau contre mon ventre. Je me redresse. Elle s'empare de mon sexe et le couvre d'une peau de latex. Celle-ci en place elle s'allonge à plat ventre et écarte légèrement les jambes. D'un mouvement de reins elle remonte les fesses découvrant ainsi son sexe. Je me glisse contre elle et la pénètre doucement et profondément. Ma main passe sous ventre, sous son chemisier et nous basculons légèrement sur le côté. Ma main remonte jusqu'à sa poitrine. Elle ne porte pas de soutien-gorge. Je caresse ses seins, agace leurs pointes, les pinces gentiment. Je la pénètre à un rythme calme mais régulier. Quand je sens que ses hanches appellent plus de vitesse, je la suis et elle jouit ainsi plusieurs fois. Puis enfin elle se redresse un peu, à quatre pattes. J'attrape fermement ses cheveux et la pénètre avec vigueur aussi loin que possible. Ma main libre s'abat de temps en temps en claquant sur ses fesses. Le plaisir me gagne telle une vague irrépressible et se répand. Je me laisse aller en arrière sur le sol, elle sur le côté.
Je retrouve sa culotte et la lui tend. Elle la remet et remet sa jupe en place tandis que je me rhabille.
Nous retournons nous asseoir sans nous regarder, les yeux perdus dans le vide de l'écran.
20 minutes passent. Elle enfile alors son manteau, m'embrasse je dirais amoureusement, se lève et quitte la salle. Je reste sans bouger et la regarde s'éloigner.
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Retour tardif, sans doute... mais vacances enrichissantes...
Je retrouve la pluie et la froidure après une dizaine de jours au Maroc. Ce pays est pour moi une sorte de seconde patrie, et les quelque 24 années que j'y ai passées (interrompues par des études dans une grande Ecole parisienne, et ensuite dans plusieurs universités et instituts, ici et là) ont profondément marqué ma philosophie de la vie et ma vision du monde. Et aussi ma pratique religieuse, tranquillement chrétienne, mais dans une familiarité avec l'Islam et avec Israël sans doute un peu supérieure à celle de la moyenne de mes contemporains...
L'enchantement a commencé dès l'arrivée à l’aéroport de Rabat. Le jeune policier de l'aéroport m'a demandé : ''C'est votre première visite au Maroc ?'' Devant ma réponse en arabe (''Ma première visite date de la naissance de votre grand père''), il a vérifié mes date et lieu de naissance, puis est sorti de sa guérite pour me serrer chaleureusement la main en me rendant mon passeport : ''Bienvenue chez vous''... Deux jours plus tard, même scène avec un policier de garde devant ce qui fut ma maison (qui a été promue au rang d'ambassade depuis). Comme je lui confiai, dans la conversation, être né dans la maison qu'il gardait... 85 années plus tôt, il m'a salué en claquant les talons, et il a retiré son gant avant de me serrer la main, visiblement ému. Pourquoi me suis-je aussitôt souvenu des énormes contre-vérités qui circulent sur la colonisation, dans certains milieux parisiens (et amiénois, aussi) ''particulièrement bien désinformés'', et jusqu'au sommet de la République ?
Le lendemain, un chauffeur de taxi me montrait (sans se tromper) chacun des monuments et bâtiments ''hérités'' du Protectorat :''çà, c'est la France, et çà aussi, et... et... et...'', litanie sans fin mais très affectueuse ! Et un peu plus tard, le fils d'amis chez qui je déjeunais (17 ans, élève de première au Lycée de El Harroura) me disait, après avoir relevé un oxymore dans une phrase (combien de jeunes français de 1 ère connaissent ce mot ?) : ''tout le monde sait que sans la France, le Maroc ne serait pas ce qu'il est !''. Ou encore... le Proviseur du Lycée Hassan II me confiant ''avoir hérité de la France des trésors d’équipements qui lui ont permis d'ouvrir dans son Lycée un musée des Sciences et de la Technologie''. Je l'ai visité : c'est d'une richesse insoupçonnable, et émouvant d’être si bien mis en valeur...
Car depuis quelques années, comme ''ils'' l'ont bien arrangé, leur Maroc ! Tout est bien entretenu, les constructions sont belles et de qualité, les routes à 6 voies sont la règle générale, le LGV (= Ligne à Grande Vitesse) somptueux et parfaitement exact (''no comment'' ! Guillaume Pepy devrait y faire un stage, cet été), la propreté et l'état des rues sont dix fois, vingt fois supérieures à ce que Madame Hidalgo nous fait subir, dans sa gabegie partisane... C'est simple : à mon retour, l'idée s'est imposée à moi d'avoir quitté une super-métropole moderne (la ville de Rabat-Salé compte plus de 1,5 million d'habitants) pour retrouver une ville du tiers-monde.
Dans toutes les villes marocaines, la sécurité est sans aucun doute supérieure à ce qu'elle n'est plus dans un nombre croissant de villes françaises... une immense jeunesse joyeuse, moderne, et élégante (il y a moins de 10% de jeunes femmes voilées) donne envie de pleurer sur notre Europe privée d'enfants... la gentillesse, la serviabilité sont omniprésentes... les richesses historiques sont exploitées à merveille (jamais je n'avais visité les ruines romaines de ''Sala Colonia'' dans toute leur étendue et parfaitement mises en valeur)... partout, on voit des constructions ambitieuses et des vrais chantiers, qui correspondent à de vrais travaux en lieu et place des inutiles palissades auto-phobes qui polluent tant des rues de Paris... Et l'amour de la France est une réalité vivante et palpable, y compris pour un arabophone qui pourrait remarquer ce qu'il ne devrait pas entendre et que, justement, il n'a pas entendu, puisque ce n'est pas dit (et sans doute pas pensé !).
En revanche, l'attitude de la France est au dessous de tout : on dirait que le Quai d'Orsay se donne un mal de chien pour n’envoyer à Rabat que des diplomates soigneusement pourris par la non-pensée clonée des années noires de ''la gauche triomphante''. Un exemple ? Pour remplacer Jean-François Girault, qui croit voir des néo-colonialistes partout et est comme habité par la terreur de ce que ce mot pourrait représenter (si seulement il correspondait à quelque chose), ils s'apprêtent à nommer Hélène Gal, non seulement socialiste assumée mais ex-conseillère de Hollande, ce qui est un certificat de nullité en matière de ''vista'' africaine ! En plus de cette tare, elle a le défaut d'arriver d'Israël (ce qui, dans tout pays arabe et même au Maroc, est interprété comme une provocation). Et, cerise sur le gâteau, c'est une femme... ce qui est moins grave qu'autrefois, mais ne contient en soi pas un seul élément favorable. Mais Paris préfère faire passer les ridicules non-idées picrocholines et schiappa-esques sur l'égalité Homme/Femme avant la raison, la diplomatie, la politesse, le respect des autres civilisations et l'efficacité des rapports avec un pays qui nous veut tant de bien. Ce n’est pas de la folie, c’est de l’idiotie !
Le bien-fondé des impressions que j'ai récoltées en dix jours vient d'être confirmé par un rapport sorti le 29 avril dernier des arcanes partisanes de la fausse-ONG Oxfam, tristement célèbre pour ses parti-pris systématiques, qui se gargarise à décrire le Maroc comme ''le pays le plus inégalitaire d’Afrique du Nord'', alors que ce pays est salué partout ailleurs pour ses taux de croissance à rendre jalouse la macronie à la traîne, pour son rejet de l'islamisme, pour l'égalité hommes-femmes (encore relative, elle est en progrès sensibles) et pour son ouverture au tourisme et aux investisseurs étrangers. On pourrait croire que cette Oxfam n'a jamais entendu parler de l'Algérie ou de la Lybie, entre autres... La seule question que pose ce ramassis d'affirmations partisanes, est : ''Comment fait-on pour être tellement malhonnête ?''. Je n'ai, bien entendu, pas la réponse ! Mais comme les faits sont têtus, cette camarilla malfaisante est bien obligée de reconnaître que, au cours des vingt dernières années, la croissance marocaine a été exemplaire (+ 4,4 % par an en moyenne, de 2000 à 2017 inclus, et 3,3 en 2018), ce qui a entraîné une réduction considérable du taux de pauvreté, qui s'est effondré de 15,3 % en 2001 à 8,9 % en 2007 et à 4,8 % en 2014 . Seul commentaire possible : ''Chapeau !''.
En attendant, moi qui ai tant aimé la France, je n'arrive plus à voir pourquoi je persiste à rester en Macronie (et moins encore en ''Hidalguie''! Là, c'est carrément insupportable !). Rimbaud avait écrit ''Je sais que je serais plus heureux ailleurs. Je ne sais pas où c'est, mais je sais que c'est ailleurs''. Moi, je sais où c'est, mais ça ne résout rien, à court terme... Alors, pour finir sur une note optimiste, je vous souhaite avec retard une bonne reprise et un bon retour. Mais tant de choses sont arrivées en 3 semaines que nous croulons de sujets à explorer ensemble !
H-Cl.
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24ème weekend et 21ème semaine de cours
Hey!
Comment allez-vous? Tout ce passe bien sur le continent européen? Pas trop froid? Parce que, personnellement, je me les caille! Cette semaine à partir de mercredi, il a fait un froid de canards. 🦆 Enfin bref, laissez-moi vous expliquer ma vie, LOL.
Samedi, Tashi est venue à la maison pour dessiner et regarder un film. Dimanche rien de spécial. Pour lundi, par contre, c'était jour de congé pour commémorer la date d'anniversaire de Martin Lutter King. Ashly m'avait invitée à passer l'après-midi avec elle et ses amies pour jouer à des jeux de société. C'était chouette. Je n'aurai jamais joué aussi souvent que ces deux dernières semaines, hihhi.
Mardi, j'ai enfin changé ma grille horaire. J'ai donc maintenant économie, débat, photographie, us history avancé et tennis! Et oui je voulais essayer basket comme ma soeurette mais ça ne fonctionnait pas dans l'horaire. J'ai donc été initiée à ce jeux de raquette et comment dire… on devient pas une bête du jour au lendemain, hein. Je passe donc la plupart des entraînements à regarder la balle me passer sous le nez en oubliant complètement que je suis sensée la toucher. Trop drôle 😄 En entrainement de track, je me suis étirée sur une fourmilière et maintenant, mes mains sont couvertes de piqûres! C'est dangereux de faire du sport! 🐜🐜🐜
Mercredi, en cours de débat, le prof m'a initiée aux règles des concours de prose. Dans la soirée, je suis allée à l’église où nous avons mangé des pizzas et tout le monde était excité car jeudi soir, vendredi soir et samedi, dimanche “the rise” avait lieu. C'était un grand événement chrétien pour les jeunes de plus de 30 églises de l'est du Texas. Plus de 1500 jeunes étaient rassemblés pour des discours religieux de la part de pasteurs super célèbres et des concerts de chanteurs chrétiens. Bon qu'on soit clair, j'y vais juste pour socialiser mais c’est incroyable l'ampleur que ça a.
Jeudi, mes petits amis, j'ai participé à mon premier tournoi de tennis en catégorie Jevy. Le jour précèdent, le coach m’avait proposé ça comme si il me demandait l'heure. Moi j'ai eu les yeux comme deux soucoupes en lui disant: “ Euh,… J'ai commencé tennis il y a deux jours et je connais pas les règles…”. Et lui: “ Bah t’apprendra sur le terrain ( bonne claque amicale dans le dos) Tu verras Madame( il aime bien placé des mots français) c’est chouette”. Eh en effet, c'était marrant. Partie à 6:45, l'équipe a été dispersée entre 4 écoles et je me suis retrouvée à Longview high School. Les temperatures étaient les plus froids que j'ai jamais expérimentées étant ici! Ce qui a rendu l'attente entre les match très longue. J'ai joué en double avec une fille toute aussi novice que moi. Nous avons perdu le premier match 0-8 et le deuxième 1-8 mais au moins en jouant, nous avons appris les règles😆💃🎾 J’ai loupé l'école toute la journée et eu du poulet fri comme repas. Que demander de mieux? Ce soir-là, j'ai manqué track parce que je devais me préparer pour le rassemblement à l'église. Ce soir-là, tout le monde s’est rassemblé à l'église et on s'est séparé par groupe en fonction de notre année. J’étais donc avec les filles de 17 et 18 ans. Nous avons pris des bus et nous sommes tous retrouvés avec les autres jeunes de toutes les églises au centre de spectacle de Letourneau University. Le bâtiment était immense. 3 étages de gradins et une scène impressionnante. Il y a eu un premier speech pour lancer le week-end. En gros le thème de ces quelques jours était: la création plutôt que la consommation. Ensuite, nous avons eu le worship, ce moment de célébration de Dieu en chantant.
Vendredi, après les cours, j'ai préparé mes affaires pour les deux nuits qui allaient suivre et pendant lesquelles j'ai dormi dans la maison d'une des filles de mon groupe. Ce soir-là, un des speakers a raconté son histoire et tout le monde en avait les larmes aux yeux. Après, il y a eu du worships, d'autres petits sermons et pour finir, un concert de rap chrétien. Pas du tout mon truc! Puis nous sommes rentrés et la maison dans laquelle nous logions était immense! Rien que pour nous il y avait trois salles de bains! C'était dans un quartier privé. En gros, les quartiers plus fortunés sont entourés d'immenses murs et ils y a des gardiens, caméra et tout. Il était déjà 11h du soir mais la maman avait prédit que la bande de quinze ados que nous étions serait affamée et elle avait fait une soupe au fromage et légumes. Miam! On a aussi mangé des chips et des biscuits tout en parlant de notre ressenti de la soirée. Ensuite dodo.
Samedi, gros petit-déjeuner avec bacon, oeufs brouillés, fruits, lait, muffins, baggel, bars de céréales! Ensuite, direction le centre de l'université pour un nouveau speech. À midi, nous sommes retournés dans les batiments de notre église pour un dinner de sandwichs préparé par les mamans. Dans l'après-midi nous avons fait un jeu de défi : boire des mixture dégoûtantes( cornichon, ketchup, mayo, bananes,…), mettre dans l'ordre tous les chapitres de la Bible, jouer au basket,… 12 en tout. Nous avions presque gagné mais n’ayant pas trouvé le dinosaure doré bonus… Ensuite nous avons du fabriquer des bateaux avec du carton, tape et sacs plastiques.Nous avons choisi quelqu'un pour le naviguer et avons fait la course dans une piscine. Le notre a coulé…🚣♀️🚣♂️ Dans la soirée, nous avons mangé de pâtes dans la salle de sport de l'église avec plusieurs autres églises. Puis un dernier discour durant lequel des dizaines de jeunes se sont sentis appelés par le Christ pour mener une vie d’évangélisation. Après notre retour au maisons d'acceuil, nous nous sommes toutes assises et nous avons commencé à raconter nos vies et pleurer. C'est fou comme dans une seule pièce, il y avait tant d'histoire différentes et difficiles. Nous nous sommes couchées à 4 heures du matin, épuisées.
Du coup, le lendemain, à l'église tout le monde était fatigué. L'église s'appelle First Baptist Church ( voici le lien: https://www.fbcl.org/ ) Il y a deux bâtiments. L'un avec plus de 30 pièces différentes, un restaurants, un théâtre et l'église en elle même qui est semblable aux églises belges et n'est pas une simple salle de conert. L'autre batiment est réservé aux jeunes avec une salles de sport et des classes. Ce matin-là, nous étions tous assis dans le choeur de l'église derrière le prêtre et en face des fidèles. Le groupe de musiciens et chanteurs qui avaient fait vibrer la scène tout le week-end était présent et nous les avons accompagnés en chanson. Ainsi les fidèles de l'église qui étaient principalement des personnes âgés ont pu voir la jeune génération à l'oeuvre pour célébrer Dieu. Héhé… Après ça, nouss avons eu une dernière classe et sommes rentrés. Ashly et sa maman m’ont raccompagnée et nous sommes allés dans un restaurant de ramen. Finalement, vers 14 heures, j'étais à la maison. Apres une longue sieste, j'ai commencé mes nombreux devoirs. Et oui, mintenant, j'ai du travail pour l'école! En conclusion, je suis super heureuse de ce week-end! J'ai rencontré plein de personnes merveilleuses et j'espère que je vais continuer à les voir!
évidement j'ai du me faire remarquer sur la photo en etant une des seule à avoir oublier de mettre le tshirt haha
Gros bisous
Emilie
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Jour 7 : Criminal
Ça avait frappé Hiccup comme si quelqu'un était apparu de nul par et lui avait mis une énorme claque dans la figure et avait disparu ensuite.
Quand il avait rencontré Jack, son petit ami depuis deux ans, il lui aurait presque fait peur. Presque parce qu'il avait eu la chance de voir son côté vulnérable un jour où Jack était venu chez lui, du temps où il habitait encore chez son père, avec le visage de quelqu'un qui s'est fait passer à tabac. Jack cherchait régulièrement les ennuis, et les trouvait généralement. Et ce jour-là, il avait rencontré plus fort que lui. Hiccup l'avait fait dormir dans son lit pendant deux jours, le temps que son corps se remette. Puis son père l'avait découvert et, entant que chef du département de la police, avait proposé d'accompagner Jack pour qu'il porte plainte. Le punk avait refusé et Hiccup l'avait entendu marmonner qu'il finirait par leur tombé dessus un jour ou l'autre. Ça aurait presque effrayé Hiccup s'il n'y avait pas eu les deux jours d'avant. Pendant qu'il comatait sur son lit, Jack avait ouvert son cœur, dévoilant sa souffrance que ses parents soient mort, de sa vie en foyer d’accueil qui avait été souvent un enfer, de sa sœur qu'il ne pourrait jamais voir, parce qu'elle avait été adopter et qu'il ignorait où elle était. Hiccup en avait parlé à son père qui lui avait expliqué qu'il n'était pas rare que des gamins qui avaient tout perdu dès le début, s'ils n'étaient pas pris en charge correctement, tournent mal. Le policier avait conseillé à son fils de mettre de la distance entre eux car, s'il aimait bien Jack, il ne voulait pas voir son fils mêlé à de sombres histoires et devoir retrouver son corps inerte dans une ruelle sale.
Mais Hiccup étant ce qu'il était, avait refusé d'abandonner son ami. Quelque temps plus tard, Jack et lui échangeaient leur premier baiser et un an après leur rencontre, ils emménagèrent ensemble. Malgré le fait qu'il vivait avec lui, Hiccup ne pouvait s’empêcher d'avoir peur pour lui. Le punk avait découvert qui était le chauffard ivre qui avait percuté ses parents et qu'il purgeait une peine à la prison de la capitale. Mais Jack n'était pas satisfait par le verdict. Il parlait souvent de trouver un moyen de rentrer dans la prison pour le tuer de ses propres mains. Des fois, il lui arrivait de parler de se venger des autres gamins, au foyer, qui lui avait pourris l'existence. Son cœur était dévoré par la vengeance et Hiccup avait peur. Peur que ça finisse par le consumer et que Jack s'attire des ennuis définitifs.
Puis la chance avait tourné. Un jour, une dénommée Emma le contacta sur Facebook et aussi soudainement qu'il l'avait perdu, Jack retrouva sa sœur. Elle vint leur rendre visite, lui raconta sa vie, lui parla de ses parents adoptifs très gentils. Elle partit en promettant qu'ils se reverraient bientôt. Jack avait eu un petit sourire qu'il n'arrivait pas à cacher au coin des lèvres pendant une semaine.
Puis la chance avait de nouveau tourné, en leur défaveur. Hiccup s'était retrouvé coincé dans un immeuble en feu et les pompiers l'avaient retrouvé de justesse. Après quelques jours de coma, il s'était réveillé avec une jambe en moins, une prothèse de plus et son père et son petit ami pleurant au pied de son lit.
La rééducation avait duré quelque temps et Hiccup n'avait jamais été autant ravi de rentrer chez lui. Malheureusement, lorsqu'il rentra chez lui, Jack n'était pas là. Et ça empira lorsqu'il regarda les infos. Sur les chaînes nationales, on parlait de cet homme, qui avait provoqué un accident de voiture, tuant un couple, les parents de Jack, libéré depuis deux semaines. On parlait de son corps qu'on avait retrouvé chez lui, pendu. Hiccup essaya d'appeler Jack, qui ne répondait pas et qui ne revint que deux heures plus tard, couvert de sang, une boîte à chaussure dans les mains.
-Qu'est-ce que…
-C'est une longue histoire. Je suis content que tu sois là.
Il s'approcha pour l'embrasser, mais Hiccup s'écarta.
-C'est quoi tout ce sang ?
-C'est rien… Je vais juste me changer et…
-C'est celui du type qui a tué tes parents ?
Jack soupira et posa la boîte sur la table du salon.
-Non. Il y a un connard qui a roulé sur un chat à côté de mon travail. Il avait deux pattes cassées, alors je l'ai emmené chez le vêto. Le sang, c'est le sien. Et d'ailleurs, en parlant de ça.
Jack ouvrit la boîte à chaussure, dévoilant un chaton noir, endormis, les deux pattes arrières bandées.
-Il appartient à personne, alors j'ai proposé de le garder, le temps qu'on lui trouve une famille.
-Il dort ?
-C'est les sédatifs. Il en a encore pour quelques heures. Je me suis dit que ça ne te dérangerait pas, vu que t'aime bien les animaux et que t'as l'habitude de ramasser des animaux errants.
-Absolument pa… Tu parles de toi, là ?
Jack lui fit un faible sourire.
-Je peux aller prendre une douche, maintenant ?
-Attends… À la télé, ils ont que le mec qui a tué tes parents…
-Était libéré ? Je sais, ça fait un moment que j'ai eu l'info.
Hiccup déglutit.
-C'est toi qui as été le tuer ?
Jack fronça les sourcils.
-Hein ? Il est mort ?
-Pendu. Apparemment, ça serait un suicide. Ils ont trouvé une lettre.
Jack se passa une main sur le visage, souffla et s'écroula sur le canapé.
-Il a voulu en finir, alors…
-Jack, tu as été le voir ?
Jack lui lança un regard blasé et la fatigue se lisait sur son visage.
-Oui. Je suis allé le voir. Je ne lui ai rien fait, si c'est ça que tu te demandes. Je suis juste allé lui parler. Il a passé quatorze ans en prison, parce qu'il n'avait pas tué que mes parents, le même soir, il avait tué une gamine qui est allée récupérer la balle de son chien sur la route, et quand il est sorti, je suis allé le voir. On a discuté, il a fondu en larmes et s'est excusé de son comportement. Qu'il ne comptait plus boire de sa vie, qu'il était désolé d'avoir gâché ma vie, celle de ma sœur, et celles des parents de la petite fille. Et je suis partis travaillé. Après j'ai trouvé le chat mais je te promets que c'est la dernière fois que je l'ai vu.
Hiccup s'installa à côté de lui.
-Je pensais que…
-Que j'irais le tuer ? C'est ce que j'ai pensé pendant des années, aussi. Mais tu étais encore à l'hôpital quand il est sortit. Et j'ai réalisé que si je le tuais, je te perdrais. J'ai déjà failli te perdre, et je ne veux pas recommencer. Et j'ai compris que je n'avais plus cette colère contre le monde entier en moi. Je laisse tomber.
Jack soupira et après une longue minute, finit par le regarder.
-Tu me crois ?
-Je ne comprends pas… Depuis que je te connais, tu rêves de te venger…
Jack lui sourit tendrement.
-J'ai changé de rêve. Depuis un moment, déjà.
-Ah oui ?
-Oui.
-C'est quoi ton nouveau rêve, alors ?
Jack lui caressa affectueusement la joue.
-Je pensais que tu le savais. Mon nouveau rêve, c'est toi.
Hiccup ne dit rien, d'abord surpris. Puis un doux sourire étira ses lèvres et il embrassa son petit ami.
Dans la boîte en carton, des petits couinements se firent entendre.
-Tiens, v'là minou qui se réveille, commenta Jack.
-Tu lui as pris des croquettes et tout le reste ?
-Non, j'ai pas eu le temps. Je sors juste du vêto. Laisses-moi me débarbouiller, et j'y vais.
Jack se leva et alla dans la salle de bain. Hiccup se leva et alla voir le chaton. Le félin commençait doucement à se réveiller et semblait perdu. Il feula et Hiccup voulut le caresser, constatant qu'il n'avait pas vraiment de dent, mais mal lui en prit car il se fit pincer le doigt tellement fort que ça en saigna.
-Aie !
Jack sortit de la salle de bain avec des vêtements et le visage propre.
-Qu'est-ce qu'il y a ?
-C'est le chat qui m'a mordu.
-Mordu ? Il n'a pas de dent. Il faudra lui prendre du lait ou de la pâté, quelque chose de mou.
-Il m'a quand même croqué !
*La peine encourut pour conduite sous l'emprise de l'alcool est de sept ans, selon sénat.fr
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"Quand tu fais face à quelque chose qui a l'air compliqué, décompose-le et commence simple"
Maintenant qu'on se connait un peu, je pense que je peux vous le dire : j'ai mes petits travers dans ma manière d'appréhender le monde. Je suis très douée pour voir les visions d'ensemble : analyser des situations ou des systèmes très complexes, faire des supers stratégies globales, ça me vient très spontanément. Parfois, c'est d'ailleurs très utile et c'est exactement ce qu'il faut sur le moment.
Manque de pot, ça ne me suffisait pas, et moi ce que je recherchais en me mettant à mon compte, c'était aussi du concret : le plaisir de me saisir d'un projet et de le mener à terme, le goût de confronter mes idées à la réalité et de les voir prendre forme.
ça ne sortait pas de nulle part, c'était une envie que je nourrissais depuis quelques temps et j'y avais beaucoup goûté notamment en étant salariée de mon client. Lui, très pragmatique et orienté terrain et opérationnel, me mettait dans des situations où je n'avais pas le temps ou le recul pour préparer mes petites visions d'ensemble ; et même si ça me perturbait beaucoup et ça me faisait énormément raler, en vérité j'aimais beaucoup ça.
Malheureusement, aimer quelque chose ne suffit pas à changer radicalement sa nature profonde.
Alors quand j'ai imaginé le projet pour ce premier client, je l'ai imaginé à ma manière, autrement dit complet, complexe, transversal et ambitieux. Sauf qu'au moment où vous réalisez que vous allez devoir le mettre en oeuvre, vous n'en menez vraiment pas large. En fait, vous n'en menez tellement pas large que vous en arrivez à procrastiner devant l'ampleur de la tâche à accomplir.
Ajoutez à ça que pour certaines tâches, vous n'êtes vraiment pas à l'aise ou franchement angoissé (avez-vous déjà réalisé à quel point c'était stressant - et grisant - d'appeler une entreprise pour solliciter son aide ?), et vous vous retrouvez à repousser sans cesse l'échéance, ce qui forcément à terme n'est pas acceptable.
Autant ça a été pour moi l'une des plus grandes épreuves à surmonter de cette aventure, autant c'est peut-être aussi l'une de celle qui a été la plus enrichissante. J'ai appris - littéralement car il s'agit bel et bien d'un apprentissage - à accepter d'oublier cinq minutes la vision d'ensemble et de passer du statut de l'architecte au statut de l'artisan. De poser pierre après pierre, d'accepter l'imperfection, de prendre plaisir à l'ajustement.
Je ne pense pas qu'une vision soit préférable à l'autre ; les deux sont complémentaires, essentielles. Ce qu'il faut acquérir, c'est la souplesse pour passer facilement et selon les besoins de l'une à l'autre, dans ses actions, mais aussi dans ses explications. En tant qu'entrepreneur, vous serez à minima l'architecte et l'artisan de votre propre vie, autant dire que c'est une compétence qui vous sera bien utile.
Mais je n'ai pas dit comment j'avais appris. Voici quelques pistes, mais je pense que le plus efficace pour apprendre et s'adapter, c'est se retrouver dans le feu de l'action.
- quand je me retrouve avec une tâche difficile ou particulièrement pénible pour moi, je la décompose en plusieurs petites sessions réparties sur la semaine, plus acceptables psychologiquement car moins angoissantes. Souvent, à vrai dire, une fois passée la difficulté de s'y mettre, je la poursuis et il m'arrive de la finir le jour même.
- pour gérer un challenge complexe, avec de multiples variables à ajuster, je le décompose comme dans un jeu vidéo à plusieurs niveaux de difficulté. Quand une variable est fixée (que je maitrise l'une des composantes du challenge), je complexifie en ajoutant une nouvelle composante. A bien y réfléchir, c'est comme ça que l'on apprend à l'école.
- je suis le genre de personne à ne pas supporter de travailler sur une seule chose pendant toute la journée. Au bout d'un moment ça m'énerve, et j'en viens à papilloner dans tous les sens. Après m'être aperçue de ce travers, je me suis résolue à composer mes journées comme elles étaient composées pendant mes études : plusieurs matières en une journée, pas deux fois de suite la même journée. J'avais remarqué que pendant mes études j'étais toujours attentive à toutes les matières, que changer régulièrement ravivait mon attention et mon enthousiasme. Donc j'ai adapté mon planning pro pour qu'il ressemble à un planning étudiant.
- je me suis aperçue que selon les tâches à accomplir, il y avait des environnements et des moments où j'étais plus efficace que d'autres. Par exemple, quand je monte une vidéo ou que j'écris un texte long, je suis plus productive tranquille, dans ma chambre, confortablement installée sur mon lit. Quand je fais de la comptabilité, que j'établis un budget ou que je rédige des courriers administratifs, je ne peux le faire que sur un bureau, à "l'ancienne". Quand j'établis une stratégie (un planning éditorial, un plan d'action), j'ai besoin d'un bureau avec beaucoup de place et beaucoup de lumière. Quand je lis en prenant des notes, je préfère être assise dans un fauteuil ou un canapé. Quand je cherche une solution à un problème complexe ou que je prépare une interview, je suis plus efficace dans un parc dehors, avec du monde et de la vie autour de moi. Je n'ai jamais été aussi efficace et déterminée pour démarcher au téléphone qu'après une séance de sport ou pendant une balade. Etc.
- pour m'obliger à avancer, je me fixe moi-même (un peu à la manière de la méthode SMART) des jalons réguliers sur chacun de mes projets et je définis en fonction par mois et par semaine les projets et dossiers prioritaires à traiter.
A noter, pour ce dernier point, que cette méthode de jalons est susceptible de mieux marcher quand vous pouvez les partager avec d'autres. Ce qui nous amène au deuxième constat que j'ai fait
"Ce qui me manque un peu, c'est le travail en équipe"
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