#dessin d’oiseaux
Explore tagged Tumblr posts
addyction-litteraire · 8 days ago
Text
Les voleurs d’innocence
Tumblr media
Cette histoire se voit coller plusieurs étiquettes : il y a du fantastique, il y a du féminisme, et certain(e)s parlent de roman gothique, ce qui m’a poussée a en vérifier la définition. Selon l’UPEC, le « roman gothique » suscite la peur voire l'horreur, et a une fonction morale : il met en scène la transgression des tabous sociaux et religieux, en montre les conséquences négatives et rétablit l'ordre à la fin de son récit. Il y a de ça ici. J’aime aussi la version du site study.com qui explique que le roman gothique est un genre associé au mystère et à l'intrigue entourant le surnaturel et l'inconnu. Les caractéristiques du gothique incluent : la mort et la décadence, les maisons/châteaux hantés, les malédictions familiales, la folie, l'amour/la romance puissante, les fantômes et les vampires. Mis à part ce dernier point, nous y sommes effectivement tout à fait. Pourtant j’avoue que pour moi gothique devait rimer avec corbeau, couleurs sombres et pierres froides, tout l’inverse de ce que l’on parcourt ici. L’environnement est lumineux, fleuri, pastel et coloré, et les jolis petits oiseaux y font entendre leurs trilles. J’ai adoré cette ambiance campagnarde qui aurait pu avoir un côté anglais, ou virgin suicides.
Le personnage principal est Iris, qui commence à nous accompagner dans l’intrigue alors qu’elle a 13 ans, en 1950. Ou plutôt quand elle en a 80, en 2017, car elle nous raconte son enfance. Elle est l’avant-dernière d’une brochette de 6 sœurs, et au début de l’histoire l’aînée, va se marier. Ces filles vivent un peu recluses dans leur grande maison, car leur mère a l’esprit “un peu dérangé”, et n’aime pas évoluer dans la haute société américaine à laquelle son rang la destine pourtant. Le père, lui, est à la limite de l’anecdotique, tant il apparait peu dans les pages… Même s’il semble s’effacer, écraser par toutes cette œstrogène qui l’entour, ce sera pourtant malheureusement souvent lui qui aura le dernier mot.
Toutes les filles cherchent à fuir leur maison d’enfance, et pour ce faire dans l’amérique des années 50, leur seule solution reste le mariage. Pourtant, ce n’est pas quelque chose qui a réussi à leur mère, ou à la mère de leur mère, ou même à la mère de la mère de leur mère… Alors comment pourraient-elles échapper au destin funeste d’être une femme contrainte de devoir se retrouver liées à un homme ? On le sait dès le départ, seule Iris survivra à cette quête.
J’ai adoré ce livre, d’une pour son histoire, mais aussi pour son écriture qui ne prend pas le lecteur pour une buse. J’ai appris de nouveaux mots : je ne savais pas ce qu’était la couleur isabelle, ou péridot. Toutes les femmes de la famille sont férues d’arts : l’écriture, le dessin, la poésie, la botanique. J’ai lu toutes sortes de noms de plantes, de fleurs, d’oiseaux, des citations de poètes, des évocations de tableaux. Tout nous rappelle que le monde autour de nous est beau… mis à part le personnage du père qui, vendeur d’armes, ne sème au final que la mort autour de lui.
Ces multiples allusions artistiques ne sont pas lourdes ou de trop : tout se fond parfaitement à l’intrigue.
Alors oui, les thèmes de ce roman ne plairont pas à tout le monde. On est ici sur du féminisme assez poussif : la dichotomie entre les personnages féminins et masculins est imposante, et la gente masculine en prend pour son grade… Sans être profondément misandre, néanmoins : la plupart des hommes de l’intrigue ne le “font pas exprès”… C’est juste que le “monde est ainsi fait”… Difficile de leur en vouloir vraiment. Ce qui en découle, c’est aussi forcément l’apparition du thème saphique. Mais une fois de plus, je trouve que l’autrice porte bien ses thèmes-là, tout en douceur.
Le côté fantastique du roman est bien là… Et si certains veulent à tout prix des explications plausibles, il leur faudra passer leur chemin, ou apprendre à se contenter de ce que l’on nous offre.
Après une vague première recherche, j’en sais assez peu sur l’autrice de cet ouvrage, mis à part le fait qu’il s’agit de son deuxième livre. Elle serait américaine, et son dernier diplôme daterait de 2005, j’en conclus fort hâtivement qu’elle doit être à peu près de ma génération.
Le résumé de son premier livre me tente moins, et c’est dommage car j’aurais bien aimé continué mon tête à tête avec elle, tant j’ai trouvé les idées féministes sous-jacentes dans “Les voleurs d’innocence” très intéressantes. Je me laisserai peut-être tenter un jour tout de même, car ce premier livre reste “politique”. L’autrice fait apparemment partie de ces gens étiquetés en surpoids, et elle semble donc avoir écrit à ce sujet au sein de l’intrigue de ce premier roman, ce que je ne trouve pas inintéressant.
Quand à ce deuxième livre-ci, je voudrais revenir sur la note de l’autrice lisible à la fin, concernant le titre choisi. En anglais, le livre s’appelle The Cherry Robbers, traduisible littéralement en “les voleurs de cerises”… Le cerises sont employés ici dans leurs sens argotique qui signifie, je l’ignorais, la virginité. Cette nuance est un peu moins palpable au premier coup d’œil sur le titre français.
Lors de mes dernières sessions de lecture, j’ai avalé les pages sans me résoudre à m’arrêter. Je ne voulais pas quitter cet univers, dire adieu à Iris m’a été difficile. C’est pour moi la preuve que ce roman est un grand succès.
0 notes
fesseeerotique · 6 months ago
Text
Tumblr media
Dans une contrée de collines suaves et ondulantes, l'heure est venue pour le festival d'automne, une célébration où le temps lui-même semble s'attarder, imprégné de l'odeur des feuilles mortes et des fruits mûrs. À mon véhicule est accrochée une remorque humanitaire, lourde et maladroite, une excroissance métallique qui dénature la fluidité du paysage. Chaque virage, chaque ligne droite est un combat pour retrouver l'équilibre dans le ballet incessant des routes tortueuses.
Alors que je lutte avec cette machine récalcitrante, des jeunes filles du village surgissent, telles des apparitions, dans une explosion de couleurs vives. Leurs vêtements éclatants dessinent dans l'air des arabesques de tradition et de joie ancestrale. Elles traversent la scène avec la grâce d’oiseaux chatoyants, incarnant l'esprit même de la fête. En les observant, un sentiment de ravissement me saisit. C'est dans ce moment suspendu, dans cette vénération du passé, que réside l'essence pure du festival.
0 notes
ebooks-bnr · 9 months ago
Text
Burnat-Provins Marguerite - Vous
Tumblr media
Burnat-Provins Marguerite - Vous: Onze ans après l’incandescent «Livre pour toi», Marguerite Burnat-Provins s’adresse à «Vous», un mystérieux interlocuteur dont on devine qu’ils se sont aimés. L’écrivaine répond à son injonction – «Il faut m’écrire, mon Amie» – en rédigeant quotidiennement, du 21 mars au 29 avril 1918, «des lettres qui n’en sont pas». Durant ces derniers mois de guerre, «Vous» est probablement au front et l’épistolière vit solitaire en Maine-et-Loire. L’attente d’un éventuel retour habite ses pensées, elle balance entre la nostalgie de l’amour passé et l’espoir d’un nouveau bonheur. À côté de ses souvenirs d’enfance à Arras, elle évoque aussi les visions de ces personnages qui se sont imposés à elle depuis ce 4 août 1914, lorsque le tocsin a retenti. Elle a réalisé plus de 200 dessins visionnaires aux noms étranges, Hovèbre la préoccupée, Manangule la dormeuse, Soblange le fasciné, Blanore la suppliante, Lustifi le chanteur, Béloune l’amateur d’oiseaux, Mananghi le devin, etc. Ces êtres habitent son monde intérieur qu’elle nomme «Ma Ville-Mirage». Elle-même en est la Princesse invisible, «un moi du temps jadis». Téléchargements : ePUB - PDF - DOC/ODT Read the full article
1 note · View note
tristan-tran · 11 months ago
Text
Tumblr media Tumblr media
20- dessins d’observations d’oiseaux
0 notes
Text
Tumblr media Tumblr media
Post #65
Décembre 2023
Dessins d’observation d’oiseaux.
Temps de réalisation: 10 minutes par oiseau
Technique utilisée: Crayon couleur
0 notes
alex-illustrateur · 11 months ago
Text
Dans les coulisses de mes croquis #2
Je partage avec vous quelques observations récentes qui m'ont permis d'approfondir ma pratique du dessin d'oiseaux, un sujet qui ne cesse de m'inspirer. #BirdArt #WildlifeArt #Sketchbook #NatureSketch #DrawingOfTheDay #CreativeLife
Bonjour à tous, Je partage avec vous quelques observations récentes qui m’ont permis d’approfondir ma pratique du dessin d’oiseaux, un sujet qui ne cesse de m’inspirer. Dans cette première esquisse, j’ai cherché à saisir l’essence du vol, avec l’agilité et la précision qui caractérisent les corbeaux. Les gestes rapides et les formes fluides tentent de refléter leur dynamisme naturel. Sur ce…
Tumblr media
View On WordPress
0 notes
segolenemoteleyecrits · 1 year ago
Text
Tumblr media
. Retour sur Terre . 2017
Je m’étais envoyé une carte postale au cœur de ma solitude stratosphérique. Un glacier, le cercle polaire, une île. Une ��le ! Elle était toujours là, bien là, entourée d’eau, encore...Ne pas l’oublier. Pourvu que ça dure, dure, dure... J’avais inscrit au dos : « Qui n’a jamais vécu ces instants magiques peut difficilement les imaginer. Sur Terre les humains passent leur temps soit à survivre soit à vivre de façon machinale. Il nous faut profiter des amours silencieuses, des liesses et du chant d’oiseaux. L’homme habite poétiquement la Terre. »
Je regarde mon herbier voler au dessus de moi. Avant que le soleil ait décliné, j’aurai le même sort. Il me parut incroyable que ce jour sans prémonitions ni symboles fût celui de ma mort implacable. La prise de conscience de la communauté de destin terrestre et de notre identité terrienne se renforce à chaque retour sur Terre. Et avec, la prise de conscience des problèmes globaux et fondamentaux qui se posent à toute l’humanité. 
Si vous supprimez l ‘échelle du temps, vous supprimez la compréhension logique du monde. La formation des montagnes, la dérive des continents, l’érosion, les énergies fossiles... Il est physiquement impossible de plisser de la roche, sauf sur des millions d’années... Difficile d’imaginer, à le regarder —1 mètre 75, 68 kilos —, que l’être humain puisse transformer géologiquement cette lithosphère (littéralement la sphère de pierre), deux enveloppes rigides d’une centaine de kilomètres d’épaisseur en moyenne qui entourent le manteau de la Terre. L’Holocène est le plus grand intervalle de stabilité du climat depuis 400 000 ans. L’anthropocène, c’est d’abord cela, l’histoire d’une formidable accélération, l’écriture d’un nouveau mythe inquiétant. C’est Prométhée, franchissant le mur du son. En deux petits siècles, l’homme a transformé la Terre comme jamais un volcan, un astéroïde, ou la course de la Terre autour du Soleil ne l’avait fait depuis des millions d’années. Et cette courte période de temps est suffisamment singulière et radicale pour représenter une époque inédite dans l’histoire géologique de la Terre. Cette prise de conscience remet en cause l’un des présupposés fondamentaux de la pensée occidentale : la séparation entre histoire de l’homme et histoire naturelle.
Que voulait dire habiter sur Terre aujourd’hui ? Retour sur Terre que l’on connaît mal, dont il nous faut apprendre la nouvelle écologie résultant de la mise à mal d’un improbable agencement d’interactions, qui nous oblige à détourner le regard des étoiles pour surveiller les réponses multiples et de plus en plus brutales de Gaïa, créant des conditions d’existence toujours plus dures pour une partie des habitant-e-s de la Terre.
Il fallait que j’éprouve de nouveaux territoires, pour tenter d’éveiller une sorte de résurrection écosystémique de l’idée de nature, qui pour moi, se trouvait bien ailleurs que dans notre quotidien bien roulé et disharmonieux.
Dans un premier temps je m’étais résolu à parcourir le monde. Il me fallut tout réapprendre, et en premier lieu, redécouvrir la marche après ces petits traumas gravitationnels de mes sorties dans l’espace et le temps. Des premiers pas. J’avais l’impression d’être redevenu cet homme préhistorique qui a laissé sa trace dans la boue volcanique de Tanzanie il y a 3 700 000 ans... Mes marches devenaient des sortes de pèlerinages, des rituels à travers ce qui reste de la nature, comme une célébration à ces espaces ouverts qui sont en train de disparaître. La nature avait plus d’effet sur moi que moi sur elle. Cette nature coïncide avec la Terre Mèreinviolable sur laquelle on peut marcher, dessiner des figures ou déplacer des pierres tels des artistes profondément poétiques.
Parfois il m’arrivait de rencontrer des zones abandonnées et vouées à l’oubli du paysage entropique. Un territoire où l’on perçoit le caractère transitoire de la matière, du temps et de l’espace, où la nature retrouve un nouvel état sauvage hybride et ambigu qui échappe au contrôle de l’homme pour être absorbé à nouveau par la nature. Ici, de nouveaux comportements se développent, de nouvelles manières d’habiter, de nouveaux espaces de liberté. Ces endroits appelaient une nouvelle architecture qui pourrait être un moyen de modifier les conceptions actuelles du temps et de l’espace. Elle serait un moyen de connaissance et un moyen d’agir.
Que voulons-nous faire de ce monde dont nous sommes devenus dans le même temps les fossoyeurs et les gardiens ? Ce qui importe n’est pas tant d’insister sur les catastrophes à venir que de continuer à cultiver un sentiment de joie, des relations non prédatrices, de nouvelles ressources, pour surmonter la fatigue de recommencer et transformer notre colère devant ces vies perdues en capacité d’agir et de penser. La difficulté de ces questions est paradoxalement liée au fait que ce qui nous a amené à cette situation désigne tout sauf une inconnue, mais concerne au contraire ce qui nous est le plus connu, le familier. Comment devenir étranger, dans ses perceptions, ses attachements, dans son imaginaire, au productivisme et à son idéologie inépuisable du progrès ? La nécessité d’un changement radical se trouvait dans une dernière solution pour sortir enfin de cette intoxication civilisationnelle. Il fallait que j’explore de nouvelles dimensions.
De là haut, la Terre vous apparaît d’abord bleue. Bleue de l’oxygène qui l’entoure. Puis, vous découvrez bien le vert, de la végétation qui la recouvre. Enfin, de l’autrecôté, ahuris, le lumineux vous saute aux yeux. La lumière des pensées superficielles, lumière sur l’inconscient, compose un réseau de lignes scintillantes.
J’essayai de démêler l’enchevêtrement pour remonter aux sources. Je les revoyais en esprit tandis que je marchais en silence le long du rivage du Vide infini, contemplant la mince surface frémissante agitée par l’incessante activité des particules qui naissaient et disparaissaient en fanfare. À quelque distance du rivage, je vis un remous à la surface, une sorte de dépression circulaire plus profonde que le niveau moyen, une dépression en entonnoir sur la surface horizontale du vide — c’est un puits de potentiel.
Nous avons été aspirés par une étoile massive qui s’effondre sous l’effet de sa propre gravité. Traverser l’horizon des événements c’est comme faire du canoë sur les chutes du Niagara. L’esquif risque d’être brisé en deux. Si vous tombez dans un trou noir la tête la première, la force gravitationnelle sera plus intense au niveau de votre tête qu‘au niveau de vos pieds, car celle ci sera plus proche du trou noir. Vous serez alors étiré dans le sens de la longueur et écrasé latéralement. J’ai ralenti, je me suis mis à flotter. Mon image est devenue de plus en plus pâle, et de plus en plus rouge, avant de disparaître. J’étais alors perdu à jamais pour le monde extérieur. Nous nous trouvions sur la surface de l’horizon des événements, la zone frontière autour des trous noirs.
Je n’y voyais plus rien si ce n’est les lumières tourner autour de moi. J’étais comme perdu dans une tempête de neige, je ne distinguais pas même mes pieds, j’étais baigné dans un blanc céleste. J’avais la sensation étrange d’être devenu moi-même un carottage de la terre dans l’immense laboratoire de l’Univers, et qu’il allait m’étiqueter, me répertorier, me conserver comme un échantillon témoin de l’anthropocène, comme un géologue prélève des carottages de glace polaire pour remonter à l’ère glaciaire. Planète : Terre. Date : 2017, anthropocène, fait suite à la grande glaciation de l’Ordovicien, il y a 443 millions d’années ; la rupture Frasniens- Famennien du Devonien, 100 millions d’années plus tard ; la crise volcanique du Permo-Trias à l’époque de la Pangée ; la catastrophe du Trias-Jurassique il y a 208 millions d’années ou enfin celle du Crétacé il y a 99,6 millions d’années. Humain de la sixième crise planétaire. Oui, c’est incroyable, mais ce que les géologues appellent la grande accélération s’est passé dans l’intervalle de ma propre vie. C’est ainsi que Gaïa inflige à l’humain une blessure narcissique en les ramenant d’un univers infini à un cosmos exigu.
Et voilà que je trouvais dans mon état un second souffle. Il pourrait y avoir ici-même un passage vers d’autres univers superposés. Certains scientifiques disent que dans ce non-lieu cette superposition serait ressentie, supprimerait les restrictions de l’esprit humain de voir les choses de façon unique et définitive, mais de percevoir en même temps tous les résultats possibles, toutes les versions, toutes les possibilités qui habituellement coexistent sans que l’esprit conscient s’en aperçoive.
Mon ancêtre ne croyait pas à un espace temps uniforme. Il croyait à des séries infinies de temps, à un réseau croisant et vertigineux de temps divergents, convergents et parallèles. Cette trame de temps qui s’approchent, bifurquent, se coupent ou s’ignorent pendant des siècles, embrasse toutes les possibilités. Selon lui, nous n’existons pas dans la majorité de ces espaces- temps. Certaines théories soutiennent l’idée que l’Univers que nous connaissons n’est qu’un espace à quatre dimensions inclus dans un espace à dix ou onze dimensions. Aujourd’hui chacun sait que les objets et que les gens ne tombent pas du haut vers le bas, mais qu’ils tombent vers le centre de la Terre. Donc les gens de l’autre côté de la Terre sont maintenus au sol comme des aimants sur les frigos. La gravité, en revanche, affecterait ces dimensions parallèles et y serait bien plus forte que dans les nôtres et rendrait la formation d’un petit trou noir bien plus facile dans ces dimensions.
Malheureusement lorsque les particules s’échappent du trou noir, celui-ci perd de sa masse et se contracte, pour finir par disparaître. 
Qu’arrive-t-il à ces malheureux astronautes ? La réponse serait dans ce fameux horizon des événements que j’ai traversé. Chaque trou noir possède une frontière, cet horizon. À cet endroit, la gravité devient suffisamment forte pour dévier et capturer les rayons lumineux. 
Il est en réalité un lieu de stockage de l’information. Des cheveux mous sur le trou noir. L’information est stockée à l’état quantique sur cette surface holographique, à la frontière future de l’horizon. Si le trou est suffisamment grand et qu’il est en rotation, il devrait y avoir des passages vers d’autres univers... C’est ainsi que je me suis retrouvé comme une image étirée et holographique pendant un laps de temps dont je n’ai absolument pas connaissance, la conscience du temps et de l’espace y étant complètement modifiée. Vous êtes comme enveloppé par l’Univers tout entier.
Tout comme un glaciologue vous le dira de la glace, cette sortie extra planétaire vous apprend la sagesse. Alors que le monde dans lequel nous vivons ne supporte plus de regarder le temps s’égrainer, la nature extrême vous rappelle votre démesure... Sans parler que ce temps bifurque perpétuellement vers d’innombrables futurs.
Dans l’un d’eux, je suis une erreur, un fantôme. Je remarquais des photons s’élevant par intermittence et faisant apparaître des formes qui s’étalaient devant moi. Les photons aux couleurs brillantes évoquaient des fusées lancées par des navires en mer. Je marchais le long du rivage jusqu’à une longue jetée très étroite qui s’avançait au-dessus du vide. Je décidais de l’appeler le quai de l’univers. La surface lisse du néant descendait doucement dans chaque creux depuis le niveau horizontal qui les entourait. La pente, imperceptible au début, devenait de plus en plus accusée en se rapprochant du centre, où des traces d’activité se manifestaient. Que trouve-t-on dans un puits de potentiel ? Je jugeais qu’il était temps d’examiner ce puits de plus près. Aussi avançais-je le pied au bord de la jetée. Je ne m’enfonçais pas mais creusais simplement une petite cuvette sur la surface, comme un petit insecte que j’avais vu marcher sur l’eau de la mare près de chez moi. 
Quand je voulu m’approcher, je découvris cependant qu’il n’y avait aucune friction dans le vide. La surface était extrêmement glissante,  et j’étais incapable de rester en équilibre. Je glissais le long de la pente de plus en plus raide et tombais dans les profondeurs du puits. 
Pendant ma chute, je découvris que j’avais tout le temps de regarder autour de moi. Les parois du puits se rapprochèrent et devinrent de plus en plus verticales, de plus en plus fantomatiques. Le temps passait. Cette chute n’aurait-elle donc jamais de fin ? J’étais dans une dimension supplémentaire, dans quelque chose situé au-delà des trois dimensions que nous expérimentons dans notre vie quotidienne et de la quatrième dimension, le temps. Je fusionnais totalement avec les parois, dans une matière hurlante. Les ténèbres se dissipèrent lentement autour de moi. Mes yeux furent éblouis par un chaos de lumière brillantes et de couleurs éclatantes, tandis que mes oreilles étaient assourdies par une cacophonie envahissante.
Je crus apercevoir une intense lumière bleue, comme une étoile distante par une claire nuit d’hiver. Puis je perçus une vaste forme arrondie.
Pour finir, par chance, j’étais retourné sur Terre ! J’avais encore les yeux pleins de visions merveilleuses que j’avais eues. À gauche et à droite d’une automobile, la ville se désintégrait ; le firmament croissait et les maisons perdaient de leur importance au profit d’un four en briques ou d’un peuplier. J’arrivais au terme de mon voyage : un cul-de-sac final aux murs roses en torchis qui semblaient refléter en quelque sorte le coucher de soleil démesuré. Quand je me suis aperçu que j’étais bel et bien sur Terre, un temps infini s’était écoulé. L’espace temps m’avait semblé s’étendre jusqu’à quasiment ne plus exister. Je suis repassé de l’autre côté et c’était de nouveau ma Terre. Je senti, pendant un temps indéterminé, que je percevais abstraitement le monde. Je pensai à un labyrinthe, à un sinueux labyrinthe croissant qui embrasserait le passé et l’avenir et qui impliquerait les astres en quelque sorte. Je l’imaginais inviolé et parfait au sommet secret d’une montagne, je l’imaginais effacé par des rizières et sous l’eau. Je l’imaginais infini.
J’étais ainsi revenu avec cette conscience tellurique et cosmique dans mes trips. Je voyageais désormais sur Terre comme j’ai voyagé au delà de la stratosphère. Et cette fois je n’était pas seul, mais en communauté, pour rebâtir avant tout une solidarité entre explorateurs en quête d’un nouveau monde à inventer, vers une gestion durable et à grande échelle.
Pourquoi sommes-nous devenus si étrangers dans ce cosmos dont nous sommes les enfants ? Nous sommes aujourd’hui plongés dans ces incertitudes et condamnés à vivre avec ces énigmes. Certes nous pouvons partir, voyager, explorer d’autres mondes et dimensions, mais c’est ici, chez nous, qu’il nous ait donné de devenir des bâtisseurs d’espérance et d’aménager un condomonium où coopèrent les puissances organisatrices et régulatrices inconscientes de la nature et les aptitudes organisatrices conscientes de l’homme. L’homme prétend à maint savoir ; n’a-t-il les ailes de l’espoir – les arts et les sciences, et milles conséquences ? Le vent qui renaît, voilà ce qu’on sait. Si vous avez l’intention d’explorer l’intérieur d’un trou noir, assurez-vous d’en choisir un gros. Sachez désormais, qu’un trou noir de quatre millions de masses solaires se trouve au centre de notre Galaxie, la Voie Lactée.
Une nouvelle journée sur Terre. L’herbe est encore mouillée de rosée, comme encore vierge de présence humaine. Le crépuscule, cet instant où le monde hésite entre le jour et la nuit, étonnant moment de l’entre-deux. Le crépuscule est de ces mots qui sont ce que nous en faisons. Note :
Mots et pierres contiennent un langage qui suit une syntaxe de failles et de ruptures. La biotite se détache en lambeaux de feuillets de Biot. Les oligoclases demandent un peu de casse. Et le zircon, un silicate de jargon. Autant de minerai pour un centon sédimentaire: ce langage déstabilisant de la fragmentation n’offre pas de solution globale évidente. Les certitudes du discours didactique sont rabattues sur l’érosion du principe poétique. Dans ce retour sur Terre, le sud voyage dans l’anthropocène de l’univers clos au monde fini. Dernières nouvelles des trous noirs : Alice vivait seule dans les bois au pays des quantas. La marche comme esthétique écologise l’homme. Walkscapes. Note : ce senton est composé à partir de récits personnels et des oeuvres suivantes : De l'univers clos au monde infini d'Émilie Hache, Alice au pays des quantas de Robert Gilmore, Walkscapes La marche comme pratique esthétique Francesco Careri, L'Événement Anthropocène de Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz, Dernières nouvelles des trous noirs de Stephen Hawking --- Publication : Revue fig. #4, 2018 https://revue-fig.fr/numero/4/pleo/
0 notes
comme-du-monde · 1 year ago
Text
Gadin 8 Liste de souhaits de Gézhillmlacotrage
En mon assolullité blattienne de connaissance du chat qui ment deux fois par jour, je présente cette supique au Tibrun de la plègue :
Cher Monsieur Tibrun,
Je m’appelle Gézhillmlacotrage pis j’ai deux ans. Ch’t’un enfant très gentil pis j’ai été super sage toute l’année. Papa y’a dit que ça servait à rien que je t’écrive parce qu’on est yinque des coquerelles pis le tibrun c’est pour la plègue, faque j’ai demandé à maman pis maman, elle, al’a dit que c’tait corrèque, mais là papa y’a dit que maman a faisait du fauzespoir. Ché pas c’est quoi du fauzespoir, mais là le monsieur bourdon avec les boucles d’antenne y’est passé pis papa y’est parti. Papa y va sauver la lempire des méchantes couleuvres pour qu’on devienne la plègue, faque là maman a dit que je peux t’écrire.
J’ai compris que tu zexauces des souhaits. Je voulais te demander pour des craies de toutes les couleurs, comme Miangeustraoutch al’a. C’est son mononque qui y en a rapporté du pays des perruches pis Miangeustraoutch al’a dessiné plein d’oiseaux couleurés su’l mur de pierres entre nos champs. J’aimerais ça moi aussi avoir des craies, même si chu pas tant bon en dessin. Je pourrais quand même dessiner des nœuds porte-bonheurs s’es portes du village pour empêcher les poilus de rentrer chez mes amis. Chu bon pour dessiner les nœuds.
La semaine passé, Miangeustraoutch al’a délégagé. Son papa y’a dit que ça devenait trop dangereux. C’t’à cause des gros poilus. Y’a-tu ça chez toi, Tibrun, des gros poilus? J’espère que non; sont pas gentils les gros poilus. Y font peur parce qu’y portent des narmures pis des braoules cloutées pis y descendent jamais de leurs gros bisons barbus, sauf quand qu’y rentrent chez le monde le midi quand toute la famille fait dodo pour leur faire des chatouilles. Mais c’est tellement des grosses chatouilles que les enfants pis les papas pis les mamans y rient trop fort pis leurs mandibules décrochent pis leur âme leur glisse par la bouche pour s’envoler dins étoiles rejoindre le vieux Crichnouque. Maman a dit que ça fait pas mal pis c’est juste très drôle, mais moi j’ai pas envie de rire autant que ça. Je veux juste retourner à’ maison, pis je veux que Miangestraoutch a revienne pour qu’on fasse des dessins ensemble.
Moi, j’ai pas vraiment besoin de mes propres craies. Je peux partager avec les amis. Mais pour ça y faut des amis. Monsieur Tibrun, tu pourrais-tu ramener les frères Mlesplégionstre, pis aussi Gnamiognel qui habitait au bout du rang, lui qui sent la soupe? Je pense qu’y’ont assez ri. Tu peux aussi ramener mes grandes sœurs. J’ai changé d’idée, ça me dérange pus qu’y jousent avec ma doudou.
Maintenant maman pis moi on habite chez le meunier Haleuspiatatal parce les gros poilus sont venus faire des chatouilles au village. A m’a réveillé pis on est partis par les tunnels pour éviter le gros soleil. On entendait leur narmure, pis je pense que j’ai entendu mes sœurs rire. J’tais content qu’y se fassent chatouiller, parce qu’y m’avaient volé ma doudou, mais là je m’ennuie plus de mes sœurs que de ma doudou.
Le meunier y crie fort pis y me laisse pas jouer dans le moulin avec lui pis maman. Y dit que c’est pour les grands seulement, le moulin, pis y m’embarre dans le pouloulailler. Au début j’aimais ça courir après les pouloulets, mais là j’aime pus ça pis je veux dormir avec ma maman.
Maman a dit que ça sera pus très long, que bientôt le meunier y va partir pis qu’y va nous laisser son moulin. A dit aussi que les poilus vont finir par aller hiberber pis qu’on va pouvoir retourner à’ maison. Moi je trouve ça long. Je veux rentrer tussuite! Pis je veux revoir les amis, pis papa, pis je veux que les gros poilus retournent chez eux pis qu’y’emmènent le meunier avec eux. J’ai décidé que c’est ça mon souhait. Tu peux me le zexaucer, Tibrun, parce que j’ai été super sage. Laisse faire les craies, tu peux les donner à un enfant qui est meilleur que moi en dessin.
Merci Monsieur Tibrun! Je t’aime.
Bonne journée, donne des bisous à tes sénaneurs,
Gézhillmlacotrage
Tumblr media
Cacheté par le Bureau du Tribun, Elurmurd J3-S1-M5-A4-L2-C20, Ère de Syeb Traduit de l’hiryal par le Jorneau
0 notes
corydon8 · 1 year ago
Text
PAOLO UCCELLO
PEINTRE
Il se nommait vraiment Paolo di Dono ; mais les Florentins l’appelèrent Uccelli, ou Paul les Oiseaux, à cause du grand nombre d’oiseaux figurés et de bêtes peintes qui remplissaient sa maison : car il était trop pauvre pour nourrir des animaux ou pour se procurer ceux qu’il ne connaissait point. On dit même qu’à Padoue il exécuta une fresque des quatre éléments, et qu’il donna pour attribut à l’air l’image du caméléon. Mais il n’en avait jamais vu, de sorte qu’il représenta un chameau ventru qui a la gueule bée. (Or le caméléon, explique Vasari, est semblable à un petit lézard sec, au lieu que le chameau est une grande bête dégingandée.) Car Uccello ne se souciait point de la réalité des choses, mais de leur multiplicité et de l’infini des lignes ; de sorte qu’il fit des champs bleus, et des cités rouges, et des cavaliers vêtus d’armures noires sur des chevaux d’ébène dont la bouche est enflammée, et des lances dirigées comme des rayons de lumière vers tous les points du ciel. Et il avait coutume de dessiner des mazocchi, qui sont des cercles de bois recouvert de drap que l’on place sur la tête, de façon que les plis de l’étoffe rejetée entourent tout le visage. Uccello en figura de pointus, d’autres carrés, d’autres à facettes, disposés en pyramides et en cônes, suivant toutes les apparences de la perspective, si bien qu’il trouvait un monde de combinaisons dans les replis du mazocchio. Et le sculpteur Donatello lui disait : « Ah ! Paolo, tu laisses la substance pour l’ombre ! »
Mais l’Oiseau continuait son œuvre patiente, et il assemblait les cercles, et il divisait les angles, et il examinait toutes les créatures sous tous leurs aspects, et il allait demander l’interprétation des problèmes d’Euclide à son ami le mathématicien Giovanni Manetti ; puis il s’enfermait et couvrait ses parchemins et ses bois de points et de courbes. Il s’employa perpétuellement à l’étude de l’architecture, en quoi il se fit aider par Filippo Brunelleschi ; mais ce n’était point dans l’intention de construire. Il se bornait à remarquer les directions des lignes, depuis les fondations jusqu’aux corniches, et la convergence des droites à leurs intersections, et la manière dont les voûtes tournaient à leurs clefs, et le raccourci en éventail des poutres de plafond qui semblaient s’unir à l’extrémité des longues salles. Il représentait aussi toutes les bêtes et leurs mouvements, et les gestes des hommes, afin de les réduire en lignes simples.
Ensuite, semblable à l’alchimiste qui se penchait sur les mélanges de métaux et d’organes et qui épiait leur fusion à son fourneau pour trouver l’or, Uccello versait toutes les formes dans le creuset des formes. Il les réunissait, et les combinait, et les fondait, afin d’obtenir leur transmutation dans la forme simple, d’où dépendent toutes les autres. Voilà pourquoi Paolo Uccello vécut comme un alchimiste au fond de sa petite maison. Il crut qu’il pourrait muer toutes les lignes en un seul aspect idéal. Il voulut concevoir l’univers créé ainsi qu’il se reflétait dans l’œil de Dieu, qui voit jaillir toutes les figures hors d’un centre complexe. Autour de lui vivaient Ghiberti, della Robbia, Brunelleschi, Donatello, chacun orgueilleux et maître de son art, raillant le pauvre Uccello, et sa folie de la perspective, plaignant sa maison pleine d’araignées, vide de provisions ; mais Uccello était plus orgueilleux encore. À chaque nouvelle combinaison de lignes, il espérait avoir découvert le mode de créer. Ce n’était pas l’imitation où il mettait son but, mais la puissance de développer souverainement toutes choses, et l’étrange série de chaperons à plis lui semblait plus révélatrice que les magnifiques figures de marbre du grand Donatello.
Ainsi vivait l’Oiseau, et sa tête pensive était enveloppée dans sa cape ; et il ne s’apercevait ni de ce qu’il mangeait ni de ce qu’il buvait, mais il était entièrement pareil à un ermite. En sorte que dans une prairie, près d’un cercle de vieilles pierres enfoncées parmi l’herbe, il aperçut un jour une jeune fille qui riait, la tête ceinte d’une guirlande. Elle portait une longue robe délicate soutenue aux reins par un ruban pâle, et ses mouvements étaient souples comme les tiges qu’elle courbait. Son nom était Selvaggia, et elle sourit à Uccello. Il nota la flexion de son sourire. Et quand elle le regarda, il vit toutes les petites lignes de ses cils, et les cercles de ses prunelles, et la courbe de ses paupières, et les enlacements subtils de ses cheveux, et il fit décrire dans sa pensée à la guirlande qui ceignait son front une multitude de positions. Mais Selvaggia ne sut rien de cela, parce qu’elle avait seulement treize ans. Elle prit Uccello par la main et elle l’aima. C’était la fille d’un teinturier de Florence, et sa mère était morte. Une autre femme était venue dans la maison, et elle avait battu Selvaggia. Uccello la ramena chez lui.
Selvaggia demeurait accroupie tout le jour devant la muraille sur laquelle Uccello traçait les formes universelles. Jamais elle ne comprit pourquoi il préférait considérer des lignes droites et des lignes arquées à regarder la tendre figure qui se levait vers lui. Le soir, quand Brunelleschi ou Manetti venaient étudier avec Uccello, elle s’endormait, après minuit, au pied des droites entrecroisées, dans le cercle d’ombre qui s’étendait sous la lampe. Le matin, elle s’éveillait, avant Uccello, et se réjouissait parce qu’elle était entourée d’oiseaux peints et de bêtes de couleur. Uccello dessina ses lèvres, et ses yeux, et ses cheveux, et ses mains, et fixa toutes les attitudes de son corps ; mais il ne fit point son portrait, ainsi que faisaient les autres peintres qui aimaient une femme. Car l’Oiseau ne connaissait pas la joie de se limiter à l’individu ; il ne demeurait point en un seul endroit : il voulait planer, dans son vol, au-dessus de tous les endroits. Et les formes des attitudes de Selvaggia furent jetées au creuset des formes, avec tous les mouvements des bêtes, et les lignes des plantes et des pierres, et les rais de la lumière, et les ondulations des vapeurs terrestres et des vagues de la mer. Et sans se souvenir de Selvaggia, Uccello paraissait demeurer éternellement penché sur le creuset des formes.
Cependant il n’y avait point à manger dans la maison d’Uccello. Selvaggia n’osait le dire à Donatello ni aux autres. Elle se tut et mourut. Uccello représenta le roidissement de son corps, et l’union de ses petites mains maigres, et la ligne de ses pauvres yeux fermés. Il ne sut pas qu’elle était morte, de même qu’il n’avait pas su si elle était vivante. Mais il jeta ces nouvelles formes parmi toutes celles qu’il avait rassemblées.
L’Oiseau devint vieux, et personne ne comprenait plus ses tableaux. On n’y voyait qu’une confusion de courbes. On ne reconnaissait plus ni la terre, ni les plantes, ni les animaux, ni les hommes. Depuis de longues années, il travaillait à son œuvre suprême, qu’il cachait à tous les yeux. Elle devait embrasser toutes ses recherches, et elle en était l’image dans sa conception. C’était saint Thomas incrédule, tentant la plaie du Christ. Uccello termina son tableau à quatre-vingts ans. Il fit venir Donatello, et le découvrit pieusement devant lui. Et Donatello s’écria : « Ô Paolo, recouvre ton tableau ! » L’Oiseau interrogea le grand sculpteur : mais il ne voulut dire autre chose. De sorte qu’Uccello connut qu’il avait accompli le miracle. Mais Donatello n’avait vu qu’un fouillis de lignes.
Et quelques années plus tard, on trouva Paolo Uccello mort d’épuisement sur son grabat. Son visage était rayonnant de rides. Ses yeux étaient fixés sur le mystère révélé. Il tenait dans sa main strictement refermée un petit rond de parchemin couvert d’entrelacements qui allaient du centre à la circonférence et qui retournaient de la circonférence au centre.
0 notes
hun-ting-ton · 2 years ago
Photo
Tumblr media
Tokyo - Quartier Asakusa Dessin réalisé après une visite du temple Sensō-ji où nous avons pu observé une représentation de bateau transportant des divinités bouddhistes. Ce type de navire est couramment représenté sur les tablettes votives des lieux sacrés. J’y ai ajouté différents personnages du folklore japonais qui nous ont accompagné durant notre voyage de 3 mois : -un kitsune (renard magique) -un shachihoko (créature mi poisson mi tigre censée protéger les bâtiments qu’elle orne du feu) -un dragon -un daruma (figurine de papier représentant un moine bouddhiste pouvant exaucer les vœux) -une statue de bouddha habillée d’un bonnet en laine -un komainu (créature semblable à un lion qui garde les sanctuaires shintoïste) -une divinité chauve non identifiée qui figurait sur le bateau vu à Asakusa -un taiyaki (biscuit en forme de poisson) La pince de crabe rend hommage à la fabuleuse gastronomie japonaise. Les vagues font référence à l’artiste Hokusai dont nous avons visité le musée à Tokyo. Les motifs de coquillage stylisés renvoient à la mer qui nous a accompagné durant une grande partie de notre voyage. Le poids de nos bagages à vélo nous a contraint à longer les côtes afin d’éviter le relief escarpé de l’intérieur du pays. L’hirondelle sur la voile est un hommage aux milliers d’oiseaux qui nous ont survolé et observé lorsque nous pédalions. Enfin, la fleur de gauche sur la bannière est l’armoirie de la famille de notre très cher ami japonais Koji. Elle figure sur le papier d’emballage du cadeau que nous a offert ce dernier. Ce symbole floral est ma manière de remercier les nombreux japonais qui ont croisé notre chemin durant ces 3 mois. Un remerciement pour leur incroyable sens de l’accueil et leur générosité (il n’était pas rare de recevoir des cadeaux voire des pique-niques).
0 notes
Text
Tumblr media
22 décembre 2022
Petits dessins d’oiseaux divers, poses rapides ( entre 30 secondes et 2 minutes )
0 notes
dixvinsblog · 2 years ago
Text
Les Haïkus de Carole Dailly
Les Haïkus de Carole Dailly
Ne rien faire surtout Chants d’oiseaux, aube lumière Ouvrir grand les sens * Silence de l’âme Tourner vers l’arbre, le ciel La distance du bleu * Lavis de gris bleu Les nuages se rencontrent Dessinent l’espace * Dans le vent léger, Les respirations blanches Sillages filants * Petits souffles ronds, Les pas glissent et tourbillonnent, Neige dansante
Tumblr media
View On WordPress
0 notes
Quote
Alors voilà, Je sais qu’on se connaît pas, mais je voulais savoir si ça te disait qu’enfin, On parte tous les deux ? Ouais je sais, ça paraît complètement barge, dis comme ça, mais… Imagine on se casse. Là, maintenant, à l’autre bout de la terre. Sans se retourner. Toute façon, la Terre est ronde alors regarder droit devant soi, c’est un peu comme regarder derrière non ? Arrête de sourire, je suis sérieux. Qu’est-ce que tu dirais ? T’a jamais eu envie de balancer ta caisse, claquer ta porte, gifler ton voisin, je ne sais pas… Y a pas des soirs ou t’as la tête qui tourne à vide dans ton lit, T’as pas des rêves aux galops dans la poitrine toi ? Eh il font quoi tes rêves ? Ils piétinent ? Ils marchent sur les pieds ? Ils ont… des chaussettes ? Allez ! Viens ! On part ! On crie ! On danse ! MIEUX ! Viens, on tombe amoureux. On ferait deux fois le tour du monde parce que le premier on se serait pas quitter des yeux. On prendrait la voiture, le taxi, le vélo, la trottinette, le bateau Enfin, on s’en fou, Pourvu que ça avance, pourvu que ça gronde Pourvu que ça nous arrache, à ce décor morbide, qui pue la mélancolie Et puis, si y a des gens qui sont pas d’accord, si y a des gens pour pas y croire, Et jeter sur nos rires, leurs regards d’oiseaux velus et démoniaques, Bah on les emmerdera ! Je ne sais même pas si j’ai le droit de dire ça à la radio, mais on s’en fout, Parce que c’est ma dernière, alors on les emmerdera ! D’accord ? On vivra d’amour et de cookies, On récitera des vers uniquement parce qu’ils sont jolis « Madame, si les baisers, s’envoyaient par écrit, vous liriez ma lettre avec les lèvres Que m’importe le jour, que m’importe le monde, je dirais qu’ils sont beaux dans tes yeux l’auront dit » On sera de ceux qui ne marchent pas sur les lignes de pavés de supermarchés On sera de ceux qui ont des fous rires à minuit, de ceux qui se réveillent Pour se dire « Je t’aime », de ceux qui se disent « farouche » et « pédoncule » Parce que ça sonne tout bizarre dans la bouche D’ailleurs, ça fait combien de temps que t’a pas fait la course ? Ça fait combien de temps que tu ne t’es pas tapé des barres ? En regardant un nuage en forme de caniche dans le ciel ? Que tu t’es pas bien fait kiffer ? Mais, je veux dire réellement fait kiffer ça fait combien de temps hein ? T’entends pas ta poitrine ? Hé, c’est pas ton coeur qui bat, C’est l’enfant qui est en toi qui frappe, et il est temps d’ouvrir Allez quoi ! La vie ça brule ! Et si ça te brule pas c’est que tu vies pas ! Tu comprends ? Ecoute pas les gens qui disent « Oh ba il est mort à 83 ans, il a bien vécu » C’est que des conneries ! C’est quoi 83 ans, face à l’éternité ? C’est quoi 83 ans face à la voie lactée ? Face à 197 pays ? Face à tous ces rêves qu’ils nous restent à accomplir ? Eh t’a pas envie d’hurler ? De secouer l’univers T’a pas envie de lécher le sommet du MontBlanc, de dessiner des cœurs dans les dunes du Sahara, De faire un basket sur la lune ? Allez, un peu de fantaisie, de folie que diable ! Un peu d’insolence ! De quoi t’as envie ? Là, maintenant, Viens on le fait, j’te jure qu’on le fait La première chose qui te vient à l’esprit. Tu l’ajoutes à l’itinéraire C’est que ça la vie, une succession de déviations. Nous, on veut des virages, On veut des bosses, On veut des PV pour excès d'ivresse On veut de la musique à fond dans les casques Et des lettres d’amour dans les boîtes à courrier, Parce qu’il est l’heure de s’enivrer disait Baudelaire, Et il a pas dit que des conneries, Il est l’heure de s’enivrer
Félix RADU
43 notes · View notes
alexar60 · 4 years ago
Text
L’hôtel particulier (4)
Tumblr media
Chapitre 4 : La chambre verte
-          Tu es certain de ne pas avoir la clé ?
-          Non, on ne me l’a pas donné, répondis-je.
-          C’est peut-être fermé depuis trop longtemps, affirma Léo.
-          A ma première visite, c’était ouvert. Je suis même rentré.
-          Et ils n’auraient pas gardé la clé ?
-          Le clerc de notaire m’a précisé avoir bien tout donné.
-          C’est peut-être coincé finalement, pensa Léo.
Léopold approcha la tête et vérifia que le pêne était enfoncé dans la gâche. Il appuya de nouveau sur la poignée qui n’ouvrit rien.
-          C’est quand même bizarre. Quelqu’un a forcément fermé à clé.
Soudain, des bruits de pas nous firent sursauter. La veille, Léopold avait à son tour entendu des enfants courir. Mais cette fois-ci, il s’agissait de Tatiana. Son short serré mettant en valeur son sublime cul fit rougir mon pote. Toutefois, il haussa les épaules en signe d’impuissance face à la porte du troisième étage.
-          Il ne reste plus que le pied de biche, affirma-t-il.
Je m’apprêtais à descendre lorsqu’il nous apostropha. Une étrange clé reposait sur le sol. Elle se cachait sous une couche de poussière, preuve qu’elle n’a pas été utilisée depuis des décennies. Léo récupéra donc la clé et après l’avoir essuyée avec un mouchoir en papier, il l’enfonça dans la serrure avant d’ouvrir la porte tout en affichant un large sourire.
Le grenier ne semblait pas avoir changé depuis ma visite. Il s’agissait d’une énorme pièce faisant tout le bâtiment et séparée par quelques fragiles cloisons. Nous admirâmes les poutres apparentes sous la toiture. Un nid abandonné reposait juste en dessous de quelques tuiles espacées par le vent. Mes amis furent surpris de constater son état magnifique. D’habitude, les toits non entretenus tombent en ruine.
Eclairés par la lumière qui traversait la toiture, nous marchâmes dans un dédale de couloir en se demandant pourquoi on trouvait autant de séparations. Des fils de toiles d’araignée se collaient sur notre passage, nous obligeant souvent à s’arrêter afin de les retirer tellement leur présence sur notre visage et nos cheveux irritait nos sens.
Soudain Tatiana eut un haut de cœur. Je tournai la tête pour en connaitre la raison. Une corneille momifiée reposait sur un tas de fientes. Dégouté par cette sombre vision, nous continuâmes d’explorer le grenier. Il n’y avait rien d’intéressant, ni meuble ni malle oubliée. C’était juste une salle immense avec des pans de mur.
-          C’est quoi cette porte ?
Face à nous, se dressait une porte que je n’avais pas remarquée la première fois. En fait, elle était trop éloignée de l’entrée pour être visible. Je tournai la poignée et surprise ! La porte n’était pas fermée, elle s’ouvrit difficilement dans un grincement lugubre. Lorsque je passai la tête pour voir l’intérieur, je restai stupéfait ; c’était une chambre.
Nous pénétrâmes dans la pièce, surpris de ne pas découvrir de poussière ni sur les murs au papier-peint vert ni sur le parquet en bois. D’ailleurs, Léo signala sentir la cire tellement il brillait. Il y avait suffisamment de place pour loger deux personnes. Je scrutai du regard cette chambre étrange à l’apparence de maison de poupée. Une porte-fenêtre donnait sur un balcon, seulement, je n’avais jamais remarqué de balcon autour de la maison. Nous fouillâmes dans les meubles. L’armoire, la commode contenait du linge, quelques vêtements en très bon état mais très ancien. On pouvait dire qu’on avait affaire à des costumes de spectacle ou d’un film des années trente.
-          Le vieux qui habitait ici connaissait cette chambre ? demanda Léo.
Je ne répondis pas continuant de fouiller.
-          Donc, il y a dix-sept chambres dans ta petite maison, affirma Tatiana.
Son expression sans équivoque indiquait qu’elle était tentée de toutes les essayer en y faisant quelques galipettes crapuleuses. Je relevai les sourcils, histoire de lui dire qu’on avait de quoi s’amuser.
Tatiana s’approcha du lit recouvert d’une élégante couverture. Elle appuya les mains sur le matelas avant d’annoncer qu’il était encore ferme et presque neuf. Tout à coup, un cri nous fit tressaillir. Ma copine recula en hurlant, Léo s’apprêta à fuir ; en même temps, mon cœur s’emballa subitement. Le lit venait de bouger !
Nous surveillâmes la bosse qui glissait sous la couverture. La chose apparue en quelques secondes, s’avança doucement vers les oreillers dont la taie semblait neuve. Je retins ma respiration me demandant quoi faire. De quel monstre s’agissait-il ? Le bord du couvre-lit se releva laissant sortir un chat noir ; l’animal aux yeux jaunes nous regarda avant de cracher et de courir en direction de la sortie.
Tatiana montra un visage de stupéfaction. En effet, elle se demanda comment ce chat pouvait être entré et comment avait-il survécu sans boire ni manger car il n’y avait rien qui signalait la présence d’un animal domestique dans la chambre ; Il n’avait pas de litière encore moins de bol ou de soucoupe. Je voulus le rattraper, seulement, la bête était déjà partie.
Dès lors, j’approchai de la porte-fenêtre. Un brouillard anormalement épais dominait le paysage si bien que je ne pusse voir au-delà. Cependant, je remarquai qu’il s’agissait bien d’un grand balcon et non une terrasse. J’essayai d’ouvrir la porte-fenêtre, en vain. Celle-ci bloquait pour je ne sais quelle raison. Je repris donc ma fouille dans cette chambre à l’apparence magnifique.
Une étrange magie régnait dans l’atmosphère. Petit-à-petit, je me sentis comme émerveillé par la décoration florale. Pourtant, il n’y avait de fleurs que sur le papier-peint vert. C’était quelques roses rouges et blanches. Des dessins d’oiseaux donnèrent l’illusion d’être dans un jardin. Je marchai vers le lit afin de m’assoir quelques secondes car je me sentis brusquement troublé au point de tituber légèrement. Tatiana était allongée sur le lit tandis que Léo récitait un poème long et lent. Il dansait langoureusement comme s’il cherchait à draguer ma copine. Ce n’était pas son habitude d’autant qu’ils se connaissent bien et ont toujours été de très proches amis.
Je ne réagis pas de suite aux avances de Léo. Il retira son T-shirt exposant un torse bien fait. Tatiana le regardait avec un air malicieux. Sa langue humecta sa lèvre supérieure, de même, elle commença à laisser glisser ses doigts dans le sillon entre ses seins. Pendant ce temps, j’observai, attendri par cette scène en me disant qu’ils feraient un joli couple.
Soudain Tatiana se releva, elle sortit de la chambre précipitamment et s’arrêta une fois la porte franchie. Nous la regardâmes un peu effaré par sa course spontanée puis, nous la rejoignîmes. De retour dans le grenier, je n’avais plus dans les narines cet étrange parfum de fleurs. Je retrouvai une meilleure santé. Nous restâmes un peu tout en observant la porte ouverte avant de commencer à se poser des questions. Léo suspecta un gaz certainement provoqué avec le contact de l’air lorsqu’on avait ouvert la porte.
-          Mais et le chat ? interrogea Tatiana. D’ailleurs, il est passé ou ?
Nous ne trouvâmes pas l’animal dans le grenier, nous devinâmes qu’il était descendu, peut-être sorti dans le parc car j’avais laissé les fenêtres ouvertes afin de créer un courant d’air et d’atténuer l’odeur de peinture dans mes quartiers habitables. Durant le retour entre les cloisons, nous découvrîmes un second oiseau mort. Celui-ci était mort récemment.
Une fois au ré-de chaussé, je sortis de suite pour faire le tour de la maison. Je cherchai le balcon. Je fis le tour deux fois sans rien trouver pouvant indiquer où situer la chambre. De même, je réalisai qu’il y avait un soleil magnifique dans le ciel…. pas un nuage…alors où était passé le brouillard que je vis par la porte-fenêtre ?
Alex@r60 – janvier 2021
Photo: attic room par Henry Davis Sleeper (antiquaire américain, 1878-1934)
21 notes · View notes
xjoyce66 · 4 years ago
Text
Les Hommes Beaux
Ce que j’aime de l’homme ce sont toutes ces caractéristiques que je n’ai pas. Tout ce qui va pouvoir compléter ma féminité.
J’aime leurs poils, leur toison sur le torse parfois. Je les aime imberbe aussi.
J’aime dessiner des courbes sur les poils de leurs jambes lorsqu’elles sont mouillées et qu’ils collent à la peau.
J’aime leurs poils partout: en bouclettes sur le torse, sur les épaules, les rendant ours animal Totem protecteur, absents sur des corps plus élancés, presque féminins.
J’aime les poils qu’ils ont sur le pubis, autour du sexe, comme des antennes qui captent déjà mon toucher alors que je ne touche pas encore leur peau.
J’aime leurs poils sur les mains dessinant le masculin. J’aime leurs poils sur les bras et les voir blondir au soleil. J’aime les barbes courtes ou fournies, naissantes ou longues, j’y projette la sagesse naissante ou établie.
J’aime aussi (moins sur le moment) les poils de barbe qui repoussent et qui piquent pour m’avoir laissé des souvenirs heureux.
J’aime leurs os toujours plus grands que les miens (petite que je suis), leurs os épais, leurs os aux membres longilignes, saillants sur les hanches, les épaules, le torse qui expose les côtes, la cage thoracique épaisse et volumineuse, d’autres si fines, ne laissant que peu d’épaisseur entre mes mains.
J’aime les angles de leurs os, comme la structure sous-jacente aux lignes de leurs corps, plus carrés, obtus, aigus moins en courbe que celui des femmes. J’aime m’éterniser sur l’os de leurs hanches, il est beau chez chaque homme.
J’aime les mains des hommes. La puissance dans leur poignée, dans leurs bras.
J’aime lorsqu’ils me serrent très très fort.
J’aime les articulations des doigts saillantes et aussi les doigts de pianiste, j’aime les mains trapues et gracieuses offrant chacune un contact si différent.
J’aime leurs chevilles robustes comme un arbre millénaire planté ou fragiles comme celles d’un géant aux pieds d’argile.
J’aime sentir le masculin chez l’homme et aussi son féminin. Alors que je perçois la féminité en lui, je suis emplie d’admiration car souvent, elle est plus délicate que la mienne. Elle se fond avec la masculinité morphologique que je n’ai pas et de la sorte, s’exprime en un langage que je ne peux exprimer avec mon propre corps.
J’aime leurs dos: immense à mes yeux, j’aime voir les muscles de leurs dos dans le mouvement de l’effort, les dessins de muscles en tension, antagonistes ou complémentaires, dans le feu de l’action, la puissance qui les parcourt à ce moment. Les grands-dorsaux qui s’élancent comme des ailes d’oiseaux ouvertes, les muscles des épaules dessinés ou rebondis. Les biceps volumineux ou effilés me montrant leur force.
J’aime tant lorsqu’ils me portent dans leurs bras vers l’amour ou sur les épaules lorsque j’étais petite.
J’aime aussi dans les moments de rigolades lorsqu’ils me jettent sur leur épaule comme un sac de farine, la tête en bas.
J’aime leurs voix comme celles que l’on voudrait avoir en berceuse au creux de l’oreille le soir en s’endormant, les voix au timbre grave qui donne encore plus de corps aux mots. Leurs voix peuvent être chaude, sensuelle, rauque, claire, voilée, atone même aussi.
J’aime qu’à travers leurs mots les hommes expriment avec courage leur fragilité, qu’ils brisent les frontières des stéréotypes et acceptent que je puisse être parfois plus masculine qu’eux.
J’aime les hommes qui m’écoutent et donnent autant de crédit à ma voix de femme qu’à la leur, qui bousculent les inégalités de valeur.
J’aime l’homme curieux de comprendre la femme (ou le féminin), son pouvoir à l’aimer.
J’aime l’homme qui a retrouvé son autorité divine naturelle, qui est sorti de l’obsession sexuelle car il a compris ses émotions.
J’aime les hommes qui ne se cachent pas derrière des masques d’indifférence, qui osent vous dire: “Tu m’as plu”, “Tu m’as touchée, j’ai envie de te revoir”, “Je pense à toi” qui osent verser une larme lorsqu’ils sont touchés.
J’aime aussi cette pudeur masculine encore incertaine de sa puissance dans les moments de faiblesse car elle cache et préserve le joyaux cachés au fond d’eux. Souvent il est mieux protégé que le mien.
J’aime leurs fesses, rebondies, douces, poilues, fermes et musclées, tendres et innocentes qui dessinent des courbes sur les angles de leur bassin.
J’aime la puissance qu’ils ont dans le bassin. J’aime leur sexe dans tous les états. La plasticité organique, le côté doux et inoffensif lorsqu’il est au repos. L’ardeur et la vaillance de celui-ci lorsque l’érection est là.
J’aime les mouvements incontrôlés de leurs testicules créant un “dessin magma” mouvant en circonvolutions. J’aime l’homme fier de son érection et qui accepte quand elle ne vient, qui est en lien avec son sexe, qui l’écoute et lui fait sa place, pas toute la place.
J’aime les hommes galants qui savent quand jouer le jeu de la politesse et des usages pour simplement me rappeler que je suis femme.
J’aime quand l’homme me laisse aussi être galante par moment.
J’aime celui qui peut correspondre aux usages dans ce qu’ils ont de positif et en même temps peut inverser les rôles.
J’aime celui qui a compris que ce sont les opposés qui créent la dynamique et qui peut s’en amuser.
J’aime l’homme qui peut me faire la conversation pendant des heures, avec qui je peux refaire le monde.
J’aime celui qui peut rester dans le silence et qui communique juste avec sa présence.
J’aime l’homme qui a acquis des sagesses sur le chemin de ses passions.
J’aime l’homme autonome, celui qui peut cuisiner et allumer des bougies pour créer un instant avec moi, celui qui repasse et est parfois plus maniaque que moi. J’aime aussi celui qui demande de l’aide pour le choix des épices ou des vêtements qu’il va porter.
J’aime leurs regards enfantins dissimulés derrière un visage sérieux et carré, un regard emprunt de sensualité, de désir dans la complicité de la relation.
J’aime leur désir, ardent, comme un brasier difficile à contrôler. J’aime être leur complice dans la sexualité et non pas objet de leur sexualité.
J’aime leurs montrer ce chemin vers cette complicité dans laquelle nous pouvons mutuellement nous ressourcer et nous enrichir.
J’aime les cheveux longs, courts, rasés, bouclés et raides. Les têtes à la chevelure ébouriffée ou plus droite et stricte, les crânes clairsemés dont les cheveux sont tombés, signe de vieillesse à leurs yeux, de sagesse aux miens.
J’aime les hommes jeunes et âgés, innocents et confirmés, ceux à initier et ceux à écouter/ admirer apprendre d’eux
J’aime les hommes intellectuels au quotient impressionnant. J’aime les manuels qui ont leur intelligence dans leurs mains.
J’aime les ventres plat et ceux rebondis, les hommes secs ou plus confortables qui me laissent comme Moogli su Baloo me reposer sur eux.
Hommage à vous messieurs.
—    Uma Aum
Tumblr media
55 notes · View notes
bonjour-nature · 6 years ago
Photo
Tumblr media
Dessin D’oiseaux Qui Volent https://bonjournature.fr/dessin-doiseaux-qui-volent/
0 notes