#dans le bleu de tes yeux joli chat
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Ma vie après toi …
Jeudi 25 juillet
Prologue
J’étais entrain de lire « après le tempête » de Laura s wild , je commençais à lire une page sans vraiment la lire parce qu’une personne occupait mes pensées , j’ai fermé ce livre et j’ai commencé à écrire.
Je me suis dis que notre histoire méritait d’être écrite depuis le début pour pouvoir n’oublier aucun détails .
Ça ne sera que mon côté du livre mais un jour je suis persuadé que je connaîtrais le tien.
Chapitre 1
Anae
Bonjour jolie demoiselle ,
Je viens de quitter mon appartement pour venir te voir pour la première fois.
J’attend impatiemment dans la gare de ma ville l’arriver de ton train .
Le stress monte , je me demande si tu vas autant me plaire que sur les photos , si tu vas être intéressante , si l’on va se ressembler mentalement.
Puis je vois défiler quelque personne , et parmis cette petite foule , une personne se démarque ,
C’est toi
Tu es si jolie avec ta robe rouge et bleu , ton sourire charmeur et tes yeux si communicatif .
On se salut puis malgré le stress des premières fois je trouve que l’on est plutôt à l’aise .
Je t’emmène chez moi comme promis pour te faire un café et que tu rencontres mon chat.
Je découvre ta personnalité, que j’aime beaucoup , tu ressembles au personnes que j’aime , mes amies !
Clara Léa Roxane Elena Siham lune !
Tu es intelligente jolie douce drôle et charmante .
On décide de partir en Bretagne si nos vacances coïncide .
Tu repars et j’espère te revoir au plus vite .
Je vais prendre mon temps avec toi et tout ira bien j’en suis sûr .
On commence à se parler de + en + par message ça me rend réellement heureuse .
On se revoit aujourd’hui j’ai extrêmement hâte !
Je vais te ramener des fleurs !
À se soir Anae
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je retiens toujours les petites informations.
tu es née le 28 juin, tu es cancer. tu ne parles plus à ton père et tu as une sœur qui est couturière.
tu aimes tes deux métiers, tu as 3 chiens et 2 chats. une de tes passions sont les chevaux.
tu es passée par plusieurs couleurs de cheveux, blonde, brune, rousse, mais ta couleur naturelle est le châtain. tu fabriques toi même le produit pour avoir de jolies boucles bien rebondies.
t'es une angoissée de la vie, tu as du mal à te détendre et à dormir le soir, tu ne te poses dans ton canapé qu'au moment du film du soir, pas avant car sinon tu as l'impression de perdre ton temps.
tu as traversé pas mal d'épreuves difficiles dans ta vie au point de devenir addict à la fumette pour pouvoir oublier la douleur et réussir à t'endormir. tu as su faire preuve d'un grand courage pour élever ta fille qui a maintenant 10 ans et surmonter cette addiction.
tu ne t'aimes pas autant qu'il le faudrait, mais tu sais faire preuve d'autoderision en rigolant sur les choses que tu n'aimes pas. ton nez, ton poids...
tu as un côté "pétasse" et tu peux faire preuve d'impulsivité dans le sens violence physique si on s'en prend à tes proches ou à quelque chose auquel tu tiens.
t'es quelqu'un qui observe et analyse beaucoup. par contre tu ne parles pas de ta vie privée dans les détails. et quand t'es là au travail, ça se sent, que tu sois de bonne humeur ou d'humeur chafouin, tu dégages une énergie qui donne envie d'être avec toi. t'es un petit rayon de soleil.
ta couleur préférée c'est le bleu, ton chiffre préféré c'est le 4. d'ailleurs quand tu dois faire un code sur un casier (au trampo par exemple) tu fais le 4444. et ton odeur préférée c'est la vanille.
et puis, tu n'as pas l'air épanouie dans ta vie personnelle. tu fais souvent des remarques sur les hommes d'une manière générale, comme quoi ils sont tous pareils, cons, font les choses à moitié... tu laisses transparaître que ce n'est pas tout beau tout rose. pourtant, j'arrive pas à comprendre comment on peut laisser passer la chance de t'avoir à ses côtés tous les jours ou presque. je pense qu'il ne se rend pas compte de la chance qu'il a de pouvoir contempler le bleu de tes yeux et entendre ton rire jour après jour.
t'es importante. t'es belle. t'es intelligente, réfléchie, observatrice, mâture, consciencieuse, droite. t'es drôle. t'es courageuse. t'es précieuse. t'es incroyable.
parfois j'aimerais que tu te vois comme je te vois. pour que tu te rendes compte.
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040223 Oh, ça passe tellement vite
Les nuages
À peine le temps de voir une image
Déjà elle change.
Ils migrent en lignes
En mangeant du soleil
Parmi les vols d'oiseau.
Le cortège est long
Riche et bien animé
Dans un silence de fantômes.
Le soleil repas n'en est pas moins fort
Il projette mon ombre
Encore endormie
Sur le mur derrière le lit,
Je fais front
Le dévore des yeux
La bouche fermée
En rêvant aux nuages manqués.
+ Je veux bien dire je pour présenter d'autres.
+ Quelques certitudes, quelques convictions, impulsions nerveuses: un individu, qui est un membre, se meut et met sa troupe en branle. Ça vaut le coup de vivre. Nous sommes un mille-pattes dont à chaque mue trois pattes à peine font un pas. Quand la fumée pleut un peu plus, peut-être.
René Char, mon grand-frère, effectivement Manon.
+ Envie d'écrire, envie d'action, besoin d'écrire et besoin d'action.
+ C'était bien l'usine à nuages qui bavait la parade de ce matin.
+ C'est comme si je faisais tourner mes deux yeux dans ma main.
+ Ouvrir les coins murs-plafond comme des entonnoirs. Ça donnerait sur des petits recoins. Cachettes, garde-secrets, poumons, longue-vues, tambours à pluie, bouches à oiseaux, à écureuils, vannes à pression... Ou communication entre voisins de biais.
+ Je ne veux pas dormir mais écrire, j'ouvre une note et une idée s'y engouffre, c'est bon! Et c'est fini.
050223 De ma montagne je te demande si tu veux venir, de ta montagne trois jours plus tard tu me réponds non, et tu me demandes de venir. Alors (voix de chameaux) je prends mes chiens et mes chevaux et je descends dans la vallée, et je monte la pente jusqu'à ton château et je toque à la porte de ton palais. Mais tu n'es pas là, on me dit que las d'attendre tu es parti me chercher. Après un repos bien mérité dans une des chambres de ton royaume, mes chiens, mes chevaux et moi-même nous remettons en route, pensant te croiser, sinon te trouver chez moi...
+ Important : Willow, les badaboks. L'anniversaire d'Alexandra Granier: des chevaux et des bonbons, tout ce qu'il faut.
060223 Manon a dit : je ne mets rien sur ma peau que je ne mangerais pas.
+ Sommeil ici, soleil là.
+ Poésie du téléphone:
Cet arbre à chat sur le toit de la ville on peut faire un joli petit bouquet. Vu le nombre de personnes, je suis content pour les nouvelles. Lui qui m'a fait rire et pleurer sur le toit du monde, je pense qu'il y a des déceptions.
+ La dernière heure s'ouvre, en tombent les secondes, je me jette au lit les rattraper et les remettre dedans, m'endormant en plein procès.
+ Géologiquement, je suis au dessus. Un honneur, ou une punition?
+ Tari, le lac ayant fui disparut.
+ Ohé, ohé, derrière la montée !
- Ohé, ohé !
- Vous me verrez bientôt, marchez encore ! Avancez donc, que je vous voie!
- je crois bien avoir fait déjà assez d'efforts! Parlons de là !
- Allons, allons ! Donnez de votre brave personne!
- Dites! Je n'aime pas que l'on me subordonne !
- J'ai du bon tabac... !
- Vous ne m'aurez pas.
- Comment ?! Je dis : j'ai du bon tabac!
080223 Das alte Mädchen geht und die Sonne begleitet. Martins Mutter.
110223 Adrien dans mon lit. On est comme des aimants qui se retiennent. Mon copain arrive, pas de problème. Adrien devient relou, il a l'air bourré. Mon copain veut qu'il parte, je l'escorte gentiment vers la sortie. S'en suit une histoire de poursuite dont le méchant a un vaisseau volant avec à l'avant un filet de fumée chercheuse.
+ Björk: the wound of heartbreak becomes a gate
+ La future fiction
120223 À force de ne plus rien noter je suis redevenu un rêveur innocent.
+ L'un des beaux spectacles du monde : des objets, si non plus gros plus hauts, flottant, passant, apparaissant ou disparaissant dans le ciel bleu. Tout là-haut devient pastille à sucer.
+ New York the three last weeks of August
+ J'ai dit "down there" pour parler de ma gorge; je me sens loin de mes pieds. Est-ce à cause des yeux très demandés, ou suis-je vraiment juste derrière eux?
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SANS REGRET
SANS ESPOIR
Extrait 15
Ray avait très peu de fric devant lui , oh ! il savait comment s'en procurer, ce n'est pas les occasions qui lui auraient manqué.
Pour cela, il lui fallait passer de l'autre côté du miroir.
La radio l'accompagnait dans ses pensées personnelles , dans son mutisme, assis sur le canapé il méditait sur son sort.
Quelle chienne de vie ! Il va falloir qu'il prenne une décision, soit se tirer une balle, soit partir de la boîte, son état d'esprit de l'instant ne lui donnait pas beaucoup de choix.
La vie ne l'avait pas gâté, il l'avait poussé jusqu'à l'extrême
en repoussant les limites à chaque fois , aujourd'hui il en avait fait le tour et maintenant il se retrouvait seul , sa partenaire et conjointe en était morte il y a presque vingt ans.
Il traînait ça comme un boulet, ça s'était passé du temps de sa jeunesse, au début de sa carrière.
Seul ! Ray était seul ! Il y avait bien quelques aventures mais elles avaient été sans lendemain.
Ray traînait sa vie comme un fardeau.
Il se mit à chantonner : il suffirait de presque rien peut-être dix années de moins...pour que je te dise je t'aime ...
Un goût d'amertume , une angoisse profonde bloquait sa gorge et il reprit une autre chanson du même auteur : et on arrive à la quarantaine... Ray finit en marmonant les paroles.
Il avait du mal à accepter la quarantaine , vingt ans déjà ! il murmura : il y a vingt ans, j'en avait vingt et quelques , le bel âge qui passe trop vite ...merde !
Ray décida de se passer un vieux film ...
Il décida aussi de gober une dose infime d'acide , 100 mcg, et se remit tranquillement sur son canapé en buvant une bière.
Une demie heure après , les premiers effets surgissent soudainement.
Apparitions de phénomènes, il était dans un état extatique.
Ray parlait seul , maintenant.
- C'est joli ! que c'est beau !
Il est allongé sur le canapé et il caresse un coussin de manière langoureuse, il parle de couleurs, du bleu , du mauve...
- Oh ! toutes les couleurs s'éclatent !
Il sourit béatement, puis il eut un fou rire...
Après une brève accalmie, le voilà partit dans un grand voyage , il hurle :
- Ça va trop vite !
Il a des frissons , des spasmes, les yeux sont étrangement vagues , il a glissé du canapé.
Il s'est mit à glisser sur une espèce de hamac gonflable, bleu , c'était très doux et à la fois très inquiétant.
Il ne savait pas trop où il allait . Il s'enfonçait dans un bouillonnement d'eau froide qui faisait d'énormes frémissements. Ray vit alors un jeune homme et une jeune femme tous les deux très beaux .
Ils avaient des cheveux rouges et blancs de chaque côté de la tête, la femme avait les mains mauves, un répit...
La pièce où se trouvait Ray était maintenant toute verte , les murs étaient parfois liquides, il voulu toucher un mur et s'aperçut que c'était un énorme chat aux yeux très clairs qui le regardait avec bienveillance.
Le chat a bougé et s'est mit à fondre sur lui-même , du sang coulait sur Ray .
Ray essaya de s'incruster dans le sol mais était submergé de flots d'hémoglobine.
Plus tard il revit le couple , puis il ne restait plus que la femme .
Il se retrouva seul avec cette femme, leurs deux corps se fondant l'un dans l'autre tout en tournoyant dans un ciel bleu étoilé. Ce ciel était gris maintenant...puis délavé par des traînées blanchâtres.
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Dans le bleu de tes yeux, joli chat
Description: "European cat"
Date: 8 September 2020
Author: Celeda
#wikipedia#wikimedia#wikimedia commons#bjaodn#dans le bleu de tes yeux joli chat#european cat#cat#blue eyes#eyes#celeda#2020
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Fanatique de muffins
Disclamer: Syverson ne m'appartient pas.
Ne pas copier s'il vous plaît.
C'est ma première publication! Votre avis est le bienvenu.
Avertissement : langage corsé.(un peu 🤭😉)
Chapitre 2
(Langage des signes en italique)
4 mois plus tard.
-Vous devriez venir capitaine, le barbecue communautaire est un évènement du quartier qu’il ne faut pas manquer. C’est très familiale. Vous savez le 34 est une grande famille, tout le monde connaît tout le monde. Ça vous ferait du bien de décompresser un peu et rencontrer des gens. Il y a de très jolies jeunes femmes dans le coin vous savez..
Sy leva a peine la tête du rapport qu’il était en train d’écrire à la mai.
- Mon chien me suffit.
Elle remit une pile de dossier bien droite sur son bureau. Elle ne voulait pas lâcher le morceau même s’il aurait préféré qu’elle parte et le laisse travailler.
-Un peu de compagnie dans la nuit ne fait de mal à personne…
« Pourquoi ses putains d’américains se mêle toujours de tout! »
Il soupira.
-Si je vous promets d’y aller me laisserez-vous travaillez tranquille?
Madame Pratt hocha la tête, elle prit le rapport qu’il lui tendit et sortit en dandinant ses fesses sous sa grande robe fleurie.
Ce dimanche-la chez les Morgan c’était le branle-bas de combats.
-Tu as pensé aux cornichons… et au fromage… Luke passait en revu le contenu de la glacière préparée par Billie. La jeune femme finissait de préparer sa salade de couscous agrumes et canneberges en ignorant son frère. Si elle se mettait à lui répondre ils seraient en retard.
-Non me dis pas que tu as fais cette salade dégueulasse! Bill! Je déteste le coucous!
Billie leva les bras au ciel.
-Et alors! Je trouve ça meilleur que tes burgers dégoulinant de gras saturés! Je monte me changer, charge la voiture j’arrive.
Elle enfila une jolie robe à petits carreaux blanc et rouge très année 50 avec une petite boucle blanche sur la poitrine et une grande jupe bouffante qui lui arrivait à mi- mollet. Elle agença le tout avec un paire de sandales à talons plats en cuir blanc lacés sur ses chevilles. Le pique nique était dans un parc gazonné, les talons hauts seraient pour une autre fois. Ses cheveux rouge étaient déjà coiffés en une belle queue de cheval bouclée. Quand elle descendit l’escalier, Luke la regardait avec un air désapprobateur.
--Tu es trop belle pour un pique-nique de policiers…
Elle soupira.
-Si tu pouvais je suis certaine que tu me ferais porter un voile de nonne! Il eut enfin l’air satisfait.
-Oui!! Quelle bonne idée! Je pourrais aussi te faire porter une ceinture de chasteté!
-Fuck you Morgan.
Il lui fit un doigt d’honneur.
Ils prirent le chemin de la voiture.
-On va chercher Jane?
Il secoua la tête. Il ouvrit la portière de sa petite BMW.
-Non, elle va nous retrouver là-bas.
Le parc était déjà plein de gens. Billie prit une grande respiration. Elle n’aimait pas beaucoup les grandes foules. C’était souvent compliqué pour elle de comprendre les conversations à plusieurs. En fait c’était épuisant, heureusement que beaucoup de gens la connaissait.
Elle disposa les plats qu’elle avait préparé et discuta un peu avec des connaissances. Plusieurs personnes l’ignoraient parce qu’ils croyaient qu’elle ne les comprenait pas. Plusieurs autres lui posait des questions sur l’enlèvement qu’elle avait déjoué. Elle répondait le plus rapidement possible sans s’attarder.
Elle sentit une paire de bras l’entouré par la taille.
Elle se retourna, la jolie fiancée de son frère lui faisait un immense sourire.
-Billie ! Comment ça va ? Montre moi tes dents!
Billie lui montra son nouveau sourire. Elle n’avait pas encore l’habitude de ses nouvelles dents beaucoup trop parfaite. Jane la tenait à bout de bras.
-Seigneur Dieu mais tu es encore plus belle! Tu vas totalement m’éclipser à mon propre mariage!
Billie sourit et rougit en baissant les yeux.
-Arrête tu vas être parfaite! Je vais me mettre un sac de patate comme robe d’accord?
-Oui tu es mieux. Elle regarda derrière Billie. Sally Johnson la femme d’un collègue de Luke, s’approcha toute excitée en dandinant son excès de poids vers elles.
- Vous avez vu là bas? Qui est cet homme monstrueusement sexy? Elle pointa de son gros double menton le nouveau capitaine. Elle avait raison Syverson était à tomber. Un simple t-shirt noir et un jean moulait son corps massivement musclé. Une vieille casquette râpée contenait ses boucles brunes. Plusieurs femmes le regardait avidement.
-C’est le nouveau capitaine. James Syverson, oui on l’a déjà rencontré. Lui dit Jane. Il a arrêter le fou qui a explosé une fenêtre de mon chalet.
Cette nuit fatidique faisait encore faire des cauchemars presque toutes les nuits à Billie. Elle ne pouvait plus dormir dans le noir.
En un court instant, elle revécu l’instant précis où le capitaine entrait dans le chalet et envoyait Jones au sol. Jane lui toucha doucement le bras.
-Hey ça va ? Tu as l’air ailleurs.
Billie secoua la tête et sourit.
-Oui ça va. Viens manger. Elle l’entraina avec elle vers la table du buffet loin du capitaine. Madame Pratt se servait dans les crudités dès qu’elle vit Billie, elle l’a serra contre son cœur.
--Mon petit chat. Comment tu va?
Billie sourit. Madame Pratt était comme une mère pour eux.
-Ça va plutôt bien. J’ai recommencer à travailler la semaine dernière. Je suis encore un peu enflée mais ça va.
Madame Pratt n’avait pas besoin de savoir qu’elle se réveillait en hurlant 1 nuit sur 2.
-Bill tu sais ce qu’on devrait faire ce soir? Lui demanda Jane.
-Non quoi?
- On devrait sortir danser ! Ça fait tellement longtemps!
Billie plissa les yeux.
-Je ne suis pas sur que ca soit une bonne idée,…
Luke lui enserra la taille.
-Quoi donc qui n’est pas une bonne idée?
-Allez danser.
Luke haussa un sourcil.
-Tu as raison ce n’est pas une bonne idée. Viens, je veux te présenter quelqu’un.
Il lui prit son assiette des mains et la posa sur la table. Il l’emmena vers une table de pique nique remplis de gens donc le capitaine. Luke la guida vers un jeune homme aux cheveux bruns coupé très court.
Il se leva précipitamment à son approche et lui tendit une main délicate et moite. Il était à peine plus grand qu’elle et la silhouette d’un fétu de paille. Il portait une affreuse chemise verte pâle et de petite lunette ronde.
-Billie je te présente Owen, Owen voici ma petite sœur Billie.
-Enchantée Howard.
Elle lui tendit la main.
--Non en faite c’est Owen.
Billie regarda son frère en fronçant des sourcils. Plusieurs personnes les regardaient et elle détestait cela.
-Owen.
-Ho pardon. Enchantée Owen. Ravie de faire votre connaissance.
--Owen travail au service de comptabilité du poste. Je crois que vous pourriez avoir quelques trucs en commun….
Billie sourit à Owen et se retourna vers son frère.
-Je vais te tuer.
-Mais bien sûr. Tiens prends ma place. Je vais aller voir ou en est la cuisson des burgers.
Owen entreprit de lui parler de long en large de son travail. Tout en mangeant, il ne la regardait qu’à l’occasion. Billie avait beau faire de son mieux elle ne comprenait pas grand-chose.
--Owen, tu peux me dire ce que Luke t’a dit? Sur moi? Tu peux me regarder s’il te plaît? Elle serra le point sur la table. Elle avait bien conscience que la table était pleine de monde et qu’elle ne devait pas trop élevée la voix mais Dieu qu’elle était en train de bouillir par en dedans. Elle tournait le dos à presque toute la table.
Owen avait la bouche pleine Il avala rapidement.
-Il m’a dit que tu étais célibataire, que tu étais sourde mais que tu comprenais très bien quand même avec ton appareil.
Billie sourit de son sourire le plus faux.
-D’accord. Il continua de parler de tout et de rien. Luke arriva avec un plateau de Cheese burger.
-Tu m’en passe un s’il te plaît. Cette salade de couscous est infecte, je dois changer le goût.
Billie se leva lentement et prit un sandwich et le déposa dans son assiette. Elle avait envie de lui écraser dans le visage. Elle fixa son frère un peu plus loin qui discutait avec son capitaine. Luke la regarda du même coup Syverson se tourna vers elle. Luke n’eut pas besoin qu’elle dise qu’on que ce soit pour savoir qu’elle était furieuse.
Elle se redressa bien droite et dit à Owen.
-Ravie de t’avoir rencontrer Owen. Je dois y aller. Luke a besoin de moi.
-Mais il a rien dit.
-Pas besoin. Un truc de jumeau… bye.
Elle fit le tour de la table et se retrouva près de Luke et Syverson. Il la regardait de ses grands yeux bleus foncé. Effectivement il était monstrueusement sexy, encore plus de près mais elle était trop furieuse pour s’en souciée.
-Je peux te parler un instant cher frère…. Elle prit le bras de Luke.
-Désolé capitaine. Elle l’entraina déjà avec lui.
-Pas de problème. La famille avant tout. Il lui sourit.
-C’est quoi le plan avec Owen? La prochaine fois que tu veux me présenter quelqu’un dit la vérité au moins bon sang! Je ne suis pas un morceau de viande à vendre! Luke lui fit de gros yeux.
-Baisse le ton. Tu en train de me hurler dessus devant tout le monde là.
Elle croisa les bras et risqua un œil derrière elle. Effectivement, plusieurs personnes les regardaient plus ou moins discrètement. Elle baissa le ton.
-Ne te mêle pas de ma vie privée, je suis très bien toute seule. Je n’ai pas besoin que tu me trouve quelqu’un. Luke s’approcha et mit les mains sur ses épaules.
-Ok ma petite crotte. Je vais bientôt me marié j’aurais préféré savoir que tu n’étais pas toute seule.
-Pas avec ce gars ! Jane avait raison, j’ai besoin de bouger on devrait sortir ce soir.
-Bill je ne crois pas que…
Elle lui fit ses yeux de petit chiot et joint ses mains sous son menton.
-Sil te plaît.. Viens avec nous! Amène quelques gars avec toi si tu veux…. S’il te plaît… Je vais t’emmener des muffins tous les matins pendant un mois ! Luke croisa les bras sur la large poitrine.
-Ok mais tu changes ta robe!
Billie lui fit un grand sourire et lui plaqua un baiser sur la joue.
Elle s’en fut en souriant.
-Alors quelqu’un a envie de sortir ce soir? Déclara Luke en revenant vers sa table. Quelques filles on envie d’aller danser…
-Elles ont besoin d’un chaperon? Je croyais que ta sœur était majeur? Demanda Harrison. Morgan le fusilla du regard. Il ne répondit rien et se tourna vers les autres. Quelques uns acceptèrent avec joie. Billie Morgan était plus que populaire.
-Et toi Capitaine?
Sy prit un gorgé de café froid.
-Je ne suis pas vraiment un danseur…
-Pas grave. Les filles n’ont pas vraiment besoin de partenaires c’est plus..
-Pour leur servir de garde du corps, compléta Evans. Luke lui envoya un regard mauvais. Evans lui donna un grande claque dans le dos. T’inquiète, moi aussi je ne lâcherai pas ma sœur d’une semelle si on avait ramasser ses dents à la pelle. Compte sur moi.
--Merci mec. Aller capitaine vient avec nous. Les femmes sont jolies au Molly’s..
-D’accord.
Si elles étaient aussi belle et fougueuse que Billie Morgan, il ne dirait certainement pas non.
Sy sortit le grand jeu pour ce soir là. Il n’était pas sortit dans un bar depuis belle lurette mais il se doutait bien que les choses n’avait pas changé pour autant. Il mit une simple chemise marine à petit carreaux vert ultra confortable et une bonne paire de jeans. Il touche de parfum, un peu de gel pour tenir les cheveux et voilà.
Il eut un peu de mal à retrouver le Molly’s, en entrant la musique Danse lui tapa directement dans le torse. Il n’eut pas de mal à retrouver Morgan et Evans au bar, ils essayaient de discuter en prenant une bière. Aucune fille en vu.
-Hey Capitaine tu es venu!?
Sy se commanda une bière et regarda autour de lui. Effectivement les femmes ici étaient toutes très jolies. Une belle brune lui fit même les yeux doux.
Son regard fut plutôt attiré sur la piste de danse un peu plus loin.
Billie et la fiancée de Morgan dansaient sur la piste de danse. Sy n’avait jamais rien vu de pareille. Billie ondulait en symbiose parfaite avec la musique. Suivant chaque coup de basse avec son bassin. Elle dansait tellement bien que Sy se demanda si elle était vraiment sourde. Les filles dansaient sans se soucier des autres autour d’elle. Elle avait troqué sa jolie robe à carreaux contre une haut noir sans manche et un jean bleu. Très simple mais très joli.
Il se penchant sur Morgan pour lui demander :
-Elle fait comment pour danser comme ça ?
Luke suivit son regard.
-Elle sens les vibrations, elle suit aussi les mouvements des autres danseurs.
Il l’observa un instant. Jane lui servait de repère quand le tempo changeait elle s’adaptait facilement.
-Je dois dire que ta jumelle m’impressionne.
--Hahaha attends de mieux la connaître. C’est une vrai tête de mule.
Sy saisit la balle au rebond.
-Un peu comme son jumeau?
Luke lui envoya un coup de coude avec un sourire en coin. La musique devint un peu plus douce et les filles revinrent vers eux.
Elles le saluèrent d’une mouvement de tête. Sy avait eu l’impression de mettre Billie mal a l’aise cette après midi et il eu la même impression ce soir là. Elle restait le plus loin possible de lui. Elle vola la bière de Morgan et la bu presque en entier.
-Hé!
Elle lui envoya un baiser.
-Pourquoi on ne prend pas une table? demanda Evans.
En moins de deux, ils avaient une belle grande table avec une banquette.
D’autres personnes vinrent les rejoindre. La brune s’incrusta a leur table. Elle faisait du charme à Sy jouant avec ses cheveux . Elle n’avait rien de subtil ou de mystérieux. Elle tenta même de lui toucher l’entre-jambe.
Il saisit son poignet et la repoussa.
-Non, désolé mais non.
La brune repartie insultée.
--Voyons mec! Tu aurais pu te taper cette fille comme ça! Lui dit Evans en claquant des doigts.
-Je ne suis pas un homme facile tu sais! J’ai besoin d’un peu plus que ça pour m’étendre dans un lit!
Evans éclata de rire.
-Tu es un comique toi finalement.
-Oui mais n’en parle à personne sinon…. Il passa un doigt sur sa gorge.
Sy se leva pour aller au toilette et décida d’aller prendre l’air il faisait une chaleur d’enfer dans la boîte de nuit.
Sur le patio, Billie prenait l’air elle aussi. Son haut sans manche lui collait à la peau. Elle buvait de l’eau pendant qu’un type lui parlait en se penchant sur elle. Il avait le visage complément dans la pénombre. Elle avait l’air ennuyée évidemment elle ne pouvait pas comprendre. Aussitôt qu’elle vit Sy elle lui lança un regard désespéré. Sans réfléchir, Sy s’approcha et lui dit.
-Bee ma belle je te cherchais partout. Il prit Billie par la taille. Elle lui arrivait à peine plus haut que l’épaule, sa main faisait presque la moitié de sa taille. Elle se colla sur lui et elle leva des yeux reconnaissant vers lui.
-Je t’attendais mon amour. Je te présente. ..
Le gars en question fila sans demander son reste. Ils se mirent à rire.
--Merci. Il ne voulait pas comprendre que j’entends rien. .
Elle s’éloigna en une pirouette. Il fit comme s’il n’avait rien remarqué. Il se mit face à la lumière.
-Ça doit être pénible parfois.
-Oui beaucoup. Surtout dans les bars, les gars saoul c’est le pire!
Sy sourit doucement elle avait une façon unique de s’exprimer.
Elle frissonna la fraîcheur de la soirée commençait à se faire sentir, ses vêtements humides la refroidissait. Jane arriva en titubant un peu.
-Billie!!! C’est ici que tu te cache?! Ma poulette tu fais quoi ici? Je t’attends pour danser. Elle l’a saisit par la taille et manqua de la faire tombé.
-Jane ! Sérieusement! Tu es bourrée! Encore! Luke va te faire une crise tu sais. Jane avait de la difficultés à tenir debout. Sy lui donna un coup de main pour la maintenir debout.
Jane titubait fortement.
-Qu’est ce qu’elle a bu ?
-Pas tant que ça… Merde… Elle eu un haut le cœur. Sy la retourna vite fait vers la balustrade juste à temps pour qu’elle vomisse en bas de la terrasse.
-Bordel Jane!!! Elle n’a pas manger de la journée…. Cette putain d’obsession pour sa robe de mariée…
Billie essayait de la maintenir debout.
--Va chercher Luke s’il te plaît.
Il revient deux minutes plus tard avec son frère.
-Bordel!
Jane était totalement dans le cirage elle hoquetait et délirait.
-C’est ton… nouveau mec Bill? Il est très sexy….. Chris va être jaloux…
La jeune femme ne l’écoutait pas elle n’aurait pas pu de toute façon.
Luke la prit dans ses bras et la souleva de terre telle la Mariée qu’elle allait bientôt être.
-Viens petite sœur on rentre à la maison.
Billie fit un sourire désolé à Sy qui lui rendit son sourire.
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12/02
Il n’y a pas grand chose à dire, au final. Je ne sais pas lâcher mon cerveau, alors l’écriture automatique, aussi intéressant que soit le procédé, ce n’est pas pour moi.J’imagine qu’il suffit juste d’écrire ce qui passe dans la tête avant même d’y avoir réfléchi. On oubli trop souvent que les surréalistes n’étaient pas spécialement sobres quand ils s’adonnaient à cette pratique. Et avec ce fichu médoc, j’ai pas le droit à l’alcool. Je ne sais pas quoi dire, vraiment. J’essaye de tout écrire et pour l’instant c’est beaucoup de mots pour pas grand-chose. Qui je suis est là question. Qu’est-ce que je ressens y est directement lié. J’ai froid. J’ai vraiment froid. Et derrière le froid, j’ai mal, vraiment mal. J’ai mal comme si on avait arraché la moitié de mon cœur et que l’autre moitié devait fonctionner toute seule, sans aide, abîmée. Je me sens toute fragile, comme du papier de soie. Du papier d’aluminium. Tout m’écrase. J’ai de moins en moins de place pour respirer. Au secours. Et je crois que j’ai la tête qui tourne un peu. C’est trop, c’est trop. Qu’est-ce que je disais, déjà ? Oui, ça fait mal. Comme si chaque minute était un nouveau coup de surin dans le dos. J’ai mal et je ne peux plus respirer et je suis à terre. Je ne sais pas comment faire. Je suis perdue. Le bleu du ciel n’atteint pas le bleu des yeux. J’aimerais pleurer pour tout laver. C’est bientôt son anniversaire, vous savez, à ma mère. Je ne lui ai rien acheté encore. Je ne sais pas quoi lui prendre. J’ai envie de me faire mal. Vraiment vraiment mal. J’ai envie de me casser quelque chose, un bras, une main. Je ressens plein de violence dans mon crâne et ça pousse dans tout les sens pour sortir et je ne veux pas. La seule violence possible, la seule qui est justifiée, est celle contre moi. Je suis seule. Mes cheveux ne sont pas bien. Pas grand-chose est bien. Tout est noir et effrayant et parfois une bougie s’allume, portée par une jolie âme, mais elle s’éteint si vite et je suis si seule ! Ça n’a pas de sens. Rien n’a de sens. Et ça fait mal, ça tord quelque part, loin dans mon sein, ça se tord et ça hurle. J’essaye de faire comme si ça n’existait pas mais je le sens au fond de moi et ça se déchire. C’est indigeste. Je crois que ça brûle, un peu, aussi. Comme une horrible bête qui souffle et qui remonte pour sortir et tout détruire. Parce que je suis un monstre qu’il faut restreindre. Je ne veux pas faire de mal. Je ne veux pas lâcher le monstre. Oh, ça ne m’empêche pas de faire du mal quand même, hein, je détruis tout, même quand je ne le veux pas. J’ai froid. Je sens une boule de larmes, à l’arrière de mes yeux. Peut-être qu’elle est là depuis le début. Peut-être qu’elle grossit chaque fois que je veux pleurer. Pourquoi elle ne lâche pas, hein ? Ce serait plus simple. Rien n’est simple, ici. Quelque chose se déchire, craque dans ma tête, ça fait vraiment mal et j’ai pas envie que ce soit là. Pas comme ça. J’ai vraiment vraiment très froid. Pourtant j’ai un pull. Mes cheveux sont vraiment moches. J’aimerais du changement. J’ai mal dans ma tête. C’est comme un point de migraine, mais c’est pas vraiment dans la tête, c’est dans l’esprit, comme un point de migraine qui enfle jusqu’à faire mal partout partout dans un rayon de 2 mètres autour de moi et ça fait mal et c’est rouge et ça brûle et j’aime vraiment pas ça, ça ne s’en va pas, parfois ça reflue dans ma tête, comme la marée, mais la plupart du temps ça m’emprisonne dans l’halo rougeâtre de douleur. Je me demande si les gens qu’on qualifiait de possédés des siècles plutôt n’étaient pas simplement dépressifs ou schizophrènes ou bipolaires, bref, malades psys. Le bruit fait mal. Il pousse le halo rouge contre les parois de mon crâne. Parfois, même le bruit des chats n’est pas supportable, alors je les vire. Et ça me fait culpabiliser, mais par moments je ne peux pas les supporter. Je suis une incapable. Deux jours que je ne vais pas en cours. Et pourquoi ? Parce que mademoiselle est une fainéante qui préfère rester au lit plutôt que d’aller travailler, et c’est comme ça ma petite, la vie c’est pas facile, on doit tous faire des efforts, tu crois que moi j’avais envie d’aller travailler aujourd’hui ? Tu n’es qu’une fainéante, un gros tas qui ne fait que bouffer dans un coin de la maison. Tu vas tout rater, ne viens pas te plaindre après, je t’aurai prévenu. J’ai froid j’ai froid j’ai froid. J’ai quand même des petites mains. Et le froid, ça brûle. On n’a pas tous voté pour ça. J’ai envie d’aimer et d’être aimée, peut-être, un peu. Je me demande si la déchirure va se refermer un jour. Toutes ces pensées sont pas jolies, elles sont pleines de besoins, d’envies et de douleur, de beaucoup de douleur et ça crie dans tout les sens, j’aimerais bien remettre de l’ordre mais je n’y arrive pas parce qu’ils crient trop fort il n’y a même pas de hiérarchie entre les douleurs et ça crie fort comme ça fait mal et je préfère quand ils se taisent et qu’ils attendent dans un coin de ma tête parce que là la déchirure est pleine de cris et les cris ne veulent pas refluer dans un coin. Je ne sais même pas ce qu’ils veulent dire, c’est confus, juste ça crie et je veux que ça s’arrête. Les cris disent juste qu’ils ont mal, je crois. C’est logique, moi-même j’ai mal. Je me sens seule, dans le froid. Je ne mérite pas mes amis. J’ai perdu les Anges, je vais perdre la Comète et les autres Étoiles. Ce sera bien fait pour moi, pour être si horrible. J’ai peut-être envie d’être aimée, mais pour ça il faut qu’il y ait quelque chose à aimer, ma petite, je ne comprend pas comment tes amis peuvent rester. Je veux m’arrêter là. C’est beaucoup. J’ai froid. Je tremble. Je me sens triste. Je veux arrêter là. Je ne sais pas comment on fait pour refermer la tête.
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Mercredi. Mercredi 19 septembre 2018.
Où est passé le temps ? L’empreinte du cathéter dans mon bras ne me permet pas encore d’écrire sur papier comme je le voudrais. Le temps s’est noyé entre la morphine, la fièvre et le tramadol. Dix cachets par jours, en décalé. Le soleil d’Ailefroide brûle le coton noir de mon jogging, j’ai chaud, beaucoup trop chaud. Je vogue entre lectures plus ou moins concentrées, repas plus ou moins fournies, siestes agitées ou sommeil fébrile. Tout se mélange, la vie a perdu son relief. Le temps se noie, file, se débat entre mes doigts et je ne peux pas l’attraper, le faire rester, le clouer au sol. Attends, attends. Le pollen des épilobes flottent dans le ciel bleu, s’accroche partout. Le chat se roule à mes pieds et j’ai laissé mon thé refroidir.
Tout se mélange, les tâches de peinture se fondent les unes dans les autres, l’eau submerge toute l’image et ne laisse qu’un résultat flou et trempé. La voix de Madeleine au téléphone, l’énervement de Laurène, l’inquiétude maternelle, la sollicitude de tout le monde, soleil en terrasse à Briancon, café chantilly, l’indifférence du gardien du refuge. L’écho des couloirs de l’hôpital. La voiture de l’infirmière et le sourire compatissant de la pharmacienne. J’ai envie d’aller grimper, de marcher, d’aller regarder les montagnes, les respirer. Il y a le visage de Naomi, les yeux verts du médecin des urgences, la nuit de l’enfer, gémissements geignements d’enfant perdue, Arthur qui me borde, pose sa main sur mon dos où pulse la douleur. Le dragon dans mon ventre qui a planté ses crocs dans les muqueuses les musculeuses, vessie et utérus en feu, spasmes et contractions et je m’obstinais à marcher. Quinze pas de plus. Jusqu’au prochain virage. La douleur n’est qu’une information envoyée par ton cerveau. Le serpent a enserré ses anneaux sur tout mon abdomen, menaçait de ressortir par ma gorge, la respiration était de plus en plus difficile. Mais on l’a fait. Il faisait beau, Arthur était là, il faisait beau et je suis arrivée au refuge du Pelvoux sans même avoir versé une larmes. Et l’enfer, l’enfer, douleur à se taper la tête dans les murs, même sous codéine, les reins en feu, le dos qui se fige, la nuit qui s’étend, ricane, fait durer. Arthur qui me veille, s’inquiète, me promet que ça va aller, il m’embrassait sur le front, il me laissait serrer sa main, nuit de l’enfer, frissons transpiration, manquer de s’évanouir dans les escaliers à une heure du matin. L’aube est venue. L’aube est venue, j’ai dormi enfin, quelques heures arrachées à la fièvre, un spasfon et quelques heures de tranquillité volé à l’infection. Mais ça recommence, un samedi ensolleillé au refuge du Pelvoux. Arthur qui fume sa cigarette avec le gardien, la douleur qui fait gerber, incapable de bouger, incapable de rien si ce n’est de gémir. Et puis les larmes, les larmes d’impuissance exténuée. Plus de douze heures de souffrance sans pause. Je veux juste que ça s’arrête. La décision d’Arthur qui appelle les secours. Le bruit de l’hélicoptère qui vrille les tempes, se rouler en boule aux pieds des CRS. Cinq minutes pour atteindre Briancon. Urgences, secrétariat, pipi dans un tube, brancard, larmes, piqures, morphine, antibio, les yeux verts du médecin. Epuisement. Somnoler des heures ne rien comprendre, redemander de la morphine, essayer de ne pas sombrer. Naomi qui arrive enfin, sauveuse en jolie jupe et chemisier rose pâle. On rentre à la maison. Arthur qui me serre dans ses bras, le serpent au creux de mon ventre qui ricane mais desserre enfin son étreinte. S’effondrer. Dormir enfin;
Et depuis tout n’est que paisible convalescence brumeuse. Intraveineuse d’antibiotiques, aller-retours à l’hôpital. Anti-douleur, le chat qui ronronne, Regarder Mushishi sous la couette. Arthur qui fait à manger. Mon papa qui s’inquiète. Tout se ralentit dans ma tête et s’accélère au dehors. Parfois le dragon se réveille, plante ses crocs dans les reins et j’ai peur de la douleur qui pourrait revenir, j’ai peur de revivre ça. Mais le Tramadol reste sur la table de chevet, et Arthur oscille entre tendresse inquiète et cynisme désabusé. Notre histoire de couple devient improbable et peu probante, bercée entre ses cuites, ses sursauts d’angoisse, mes pics de lucidité mordante et mes vagues de douleurs. Faire l’amour tout doucement, essayer de pas réveiller le dragon, en demander plus, toujours plus, plus fort, plus loin, plus vite, regretter le lendemain quand les crampes me réveillent, m’agenouiller dans une cuisine, offerte, joueuse, gémir devant un dessin animé,
J’ai fini Trois Chevaux d’Erri De Luca. Enfin terminé Rue des Voleurs de Mathias Enard. Mon papa m’a fait une pile de romans à lire. Je flotte aux lisières du sommeil sous le soleil écrasant de début d’après-midi. Je me sens presque vivante et presque sauvée.
Et flotte des questions auxquelles je n’ai pas envie d’avoir les réponses. Qu’est-ce qui entraîne une pyélonéphrite aiguë chez une jeune femme saine, sans signe avant coureur, sans infection urinaire pré-existante, sans événement déclencheur ? Qu’est-ce que ton corps veut te dire sur ta vie actuelle ? Je ferme les yeux, ou j’ouvre un nouveau livre.
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Le voleur de couleurs 1.
Tout commence par une balade dans la ville la nuit. Il cherche un coin dans l'ombre où passer la nuit, pas besoin d'un grand morceau de toit, juste de quoi subsister dans cette grande ville toute noire de suie. La pluie ne va pas tarder à tomber et le mouiller. Les et les cartons sont ses draps depuis des années, il le sait, chaque soirée recommence comme la précédente, par une errance labile et flottante et avec lui, assommé des heures chaudes de la journée, des trépidations occasionnées au-dessus de sa cave de la cordonnerie. le cordonnier le laisse s'y mettre à sa guise, au moins cela lui fait de la compagnie. Il ya juste le fait que le soir venu, par peur des cambriolages peut-être ou par crainte de voir quelque insagesse produite, il le somme de sortir, et le revoilà devenu vagabond du pavé.
Ce recoin de ruelle a l'air malheureusement habité par un type de compagnie peu attirante. Il préfère passer son chemin.Pourquoi ne pas prendre de la hauteur ? Il avise dans un coin un muret qui lui permettrait de gagner quelques mètres - inabrités, certes, mais au moins il y verrait plus clair. Au premier étage, il y a une vieille dame qui somnole sur son canapé. Elle a l'air désséchée par la vie, ses yeux mornes regardent la pluie qui s'annonce au loin, on l'entendrait presque d'ici pousser un soupir. Son salon pourtant a l'air douillet, de beaux meubles vernis sont visibles depuis la grande fenêtre, et un papier peint couleur anis fait ressembler le tout à un sachet de dragées. Il décide de monter encore davantage. L'escalier de service en fer branlant semble prêt à céder sous son poids à chaque marche, mais finalement tient bon. Il accède finalement au deuxième étage, où la fenêtre est plus large tandis qu'une goutte de pluie arrose le bout de son nez. plus de temps à perdre, il faudrait se faufiler et vite trouver un abri. Malheureusement , à part passer par le balcon, il n'y a pas trop le choix, alors il s'avance à pas de loup, en tentant maladroitement de passer sous les vitres du second étage. Pas de bol, la fenêtre est ouverte, et c'est alors qu'il se reçoit un seau d'eau sur la tête !
Le choc le fait déguerpir à la vitesse de l'éclair. Le voilà arrivé au bout du bâtiment trempé et sentant le croupi, l'eau de cuisson des pommes de terre. Un tout petit repli de balcon parvient à lui offrir une auguste demeure pour la nuit. Il reprend doucement son souffle en jetant un oeil sur la vue imprenable qui s'offre à lui. Un boulevard immense aux traits tordus par la pluie se déroule jusqu'à une grande arche de pierre dorée à l'entrée de la ville. Quand il était petit il avait l'habitude d'y passer avec sa mère, c'était souvent là que ceux sans abri se regroupaient, collés les uns aux autres pour se tenir chaud. En plissant les yeux, il aperçoit au pied de l'immense bâtisse une petite forme rouge repliée, qui tressaute par moments comme pour fuir les gouttes. Intrigué, il hésite entre descendre de son perchoir durement gagné et aller s'enquérir de ce qui se trame là-bas, sous cette arche illuminée, et rester tranquillement sur place mais malgré tout encore exposé à un vent qui pourrait se lever.
Et puis zut. D'un pas habile, il contourne le balcon et une gouttière qui pleure avant de redescendre au niveau de la rue. les caniveaux engorgés lui donnent l'impression d'être dans une rivière, une rivière boueuse et noire comme de l'encre. Quelques passants encore affairés sur les trottoirs ne lui facilitent pas la tâche. Difficile de se faufiler sans se faire copieusement bousculer, il est obligé de jongler entre les poubelles qui n'ont pas encore été ramassées et les sacs de shopping. La pluie tombe de plus en plus dru, une vraie mitraillette aquatique qui crépite à même le macadam. Lorsqu'il arrive près de l'arche, la petite forme rouge a pris du volume, on dirait même une colline de velours carmin qui remue avec force, et des petits pieds aux chaussettes trouées en dépassent. Interloqué, il monte dessus - mais voilà que la butte de tissu s'agite, se met même à rire ! -"Arrête le chat ! tu me chatouilles !" Une tête rousse bouclée coiffée d'une vieille casquette s'ébroue hors de la montagne , le manteau de velours coule à terre, une des manches part visiter le caniveau et son eau grise sale. Un jeune garçon d'environ 10 ans allongé sur des cartons s'époussette et lui adresse un sourire. -"Ben d'où tu sors toi ? tu as pas l'air trop mouillé, ni trop maigrichon , on dirait que tu manges à ta faim au moins ! pas comme moi..." Il s'avance vers le garçon, les pupilles emplies de curiosité. -"Tu veux dormir avec moi le chat ?" -" Je ne m'appelle pas "le chat" ! je suis Gino, et j'ai 8 ans !" -" Heiiiiin un chat qui parle !" - " Moins fort le mioche ! on voudrait dormir nous !" Gino regarde une deuxième montagne derrière le garçon. Un petit groupe d'hommes tassés sous l'arche s'est recroquevillé en un amoncellement de manteaux et de toiles de tente. -" Mais... C'est un chat qui parle !" - "c'est ça ! et nous on sirote des mojitos sous un cocotier ! Allez lache nous Léon avec tes bobards ! Si t'es pas fichu de te taire t'as plus qu'à te trouver un autre coin pour la nuit ! Et vu la flotte tu risques de ramer fort !" La chaîne de montagnes duveteuses s'esclaffe. L'un d'eux attrappe une boite de conserve qu'il lance dans leur direction, et qui rebondit dans un fracas contre le pavé. Effrayé, Gino bondit sous le manteau rouge, la queue hérissée. Léon l'enroule à la hâte dans le vêtement et attrape son balluchon de vieillle toile, puis détale vers une devanture de restaurant encore dépliée. Prenant le temps de regarder vers où aller, il pique un sprint vers une ruelle entre deux grands immeubles particuliers, puis traverse un square avec le chat sous le bras. Au bout de quelques minutes, la pluie qui faisait un rideau s'apaise et ne laisse que le son enrobé des gouttes qui glissent sur les feuilles des arbres. Léon avise un banc libre sous un lampadaire et s'y installe, déballe son paquet pour laisser Gino en sortir. -"Tu peux sortir !" - "Merci, tes compagnons de camp sont décidément des chiffoniers !" - "Je n'ai pas vraiment le choix, les places à l'abri se font rares dans cette ville, tu sais" - "Où sont tes parents jeune petit d'homme ?" - "Malheureusement si je le savais, je pense que je ne serais pas en train de dormir dehors." - " Bon... on dirait que nous sommes deux âmes dehors, il faudrait que l'on trouve un toit pour la nuit !" - "Eh mais attends ! dis moi d'abord comment ça se fait que tu parles ! " - "Nous avons toujours parlé, nous les chats. C'est juste que vous ne nous comprenez pas." - "Et les autres, avec moi, ils ne t'ont pas compris pourtant !" - "Vu le lancer de boîte de conserve, j'en doute fort" - "C'est dingue ça ! Alors je suis le seul à te comprendre ?" - "Je ne sais pas, c'est la première fois que l'on me répond en tout cas !" - " Mais d'où tu viens ?" - "Je suis né ici. J'ai grandi près de l'arche, avec ma mère et mes deux frères." - "Ils ne sont pas avec toi ?" Il ferme les yeux un instant. L'espace de quelques secondes, il revoit les grands hommes fous, le camion, la fourche, le crâne de ses frères perforé par des yeux fous, jeté dans la benne à ordures. Sa mère, chassée puis lancée dans le fleuve. Sous son pelage, son coeur se serre. -"Je suis seul depuis longtemps." - "Attends Gino... Si tu veux on peut rester ensemble !" - " Je ne sais pas trop.... Les humains ne sont pas l'espèce en qui j'ai le plus confiance. Qu'est ce qui me dit que tu ne me feras pas de mal ?" - "Cest bien toi qui est venu me trouver non ?"" Gino se pose sur son arrière train, entreprend une légère toilette pour enlever les résidus pelucheux du manteau. Il hésite, mais Léon a l'air aussi perdu qu'un poisson rouge dans un cours d'eau. Il ne connaît pas la ville, le laisser seul serait l'abandonner à la merci des chiens errants, des montagnes de bâche lanceuses de boîtes, ou pire encore ! du marchand d'enfants ! - "Soit. Je t'accompagne jusqu'à ce que tu aies retrouvé tes parents." Un sourire fend le visage du jeune garçon. Il a une jolie figure pâle et de grands yeux bleus qui brillent comme de petits cailloux, noyés sous les boucles rousses. - "Allons-y ! profitons que la pluie se soit calmée !" Léon se met alors en route avec le balluchon en bandouillère, Gino sur ses talons. Ils prennent une avenue qui monte un peu en hauteur, puis traversent un marché de nuit sur le point de fermer, où les commerçants balayent déjà devant leurs échoppes. Ils s'arrêtent devant un étal de poissons où un vieil homme finit de ranger des filets dans des caisses de bois épaisses. -"Bonjour Eugène." - "Léon ? ça alors ! je t'avais pas vu depuis un moment ! Comment va ton père ?" - "Je ne sais pas. Ils ont disparu" -" Comment ça ? disparus ?" -"Depuis deux jours. Maman m'a laissé au parc en me disant qu'elle devait aller acheter à manger. Papa était parti faire un congrès depuis plusieurs jours." - "Attends mon garçon, je ne peux pas te laisser comme ça ! il faut qu'on aille au poste de police !" - "Non Eugène s'il te plaît ! pitié !" - "Tatata pas d'histoires ! tu vas venir avec moi, on va faire un signalement ! Tes parents doivent être quelque part morts d'inquiétude !" - "Mais je ..." - "Stop, Léon ! Tiens, je te passe la clé de la maison , va voir Hermine, elle te préparera un plat chaud avant que j'aie fini ici. Je vous rejoins." Léon attrappe une grosse clé rouillée que lui tend Eugène. Il pousse un soupir, puis se met en marche. Gino près de lui n'ose trop rien dire, s'il peut passer une nuit au chaud au pied du lit ce sera déjà très bien. Après quelques minutes de marche dans les ruelles pavées, ils atteignent une maison de pierre grise aux volets bleus. Une douce lumière filtre à travers la petite fenêtre, et une certaine chaleur émane de cette bâtisse. Léon serre la clé dans sa main un instant. -"Tu n'ouvres pas ?" - " Gino, tu ne vas pas me croire, mais...je ne pense pas que mes parents ont juste disparu. Il s'est passé quelque chose. Si je vais au poste de police, personne ne me croira et on me fera enfermer !" - " Mais pourquoi voudrait t-on t'enfermer, Léon ? Viens, allons déjà manger quelque chose et dormir un peu, tu vas me raconter tout ça" - "Gino, je suis sérieux. La nuit où mes parents ont disparu, il y avait quelque chose d'étrange dans l'air. Comme si...Comme si une voix me parlait." - "Je te crois." Le chat est maintenant monté sur l'épaule de son nouvel ami. Léon regarde la clé au creux de sa main. -"Tu as peut-être raison, on ne gagne pas les guerres avec le ventre vide ! entrons." La clé tourne puis la porte s'ouvre dans un claquement sec. A l'intérieur, le mobilier est sommaire mais confortable. Une marmite bout à grosses bulles sur la cuisinière, remontant des effluves de râgout qui font se pourlécher Gino. - "Au moins en te rencontrant, j'ai trouvé de quoi manger ce soir !" -"Attends, il y a quelque chose qui cloche... Pourquoi m'a t-il donné une clé si il pensait que sa femme serait là ?" - "Peut être au cas où elle ferait des courses ?" - "Non, c'est bizarre... Puis il voulait m'emmener au poste de police alors que finalement il m'a donné la clé de chez lui ?" - "J'étais sûr que tu préfèrerais esquiver le poste, Léon" Ils se retournent. Eugène, campé sur ses deux pieds leur bloque le passage de l'entrée de la maison. Il les toise de toute sa hauteur. - " Ils ont besoin d'énergie, Léon ... C'est la seule solution, je suis désolé. J'aimais bien tes parents pourtant...." -"Que leur est-il arrivé ? qu'est ce que tu leur as fait ?" - "Je suis désolé, Léon." Sur ces mots, il sort un petit boitier semblable à un appareil photo, remonte un bouton et appuye d'un coup sec. Gino, perché sur le jeune garçon, a à peine le temps de sortir ses griffes. Le monde autour d'eux devient subitement flouté en nuances de gris, dépeint et noyé dans un noir et blanc. Les boucles de Léon se diluent, les taches de Gino sont absorbées par un nuage poussiéreux, il sent ses membres se raidir. - "Ils ont besoin de couleurs, de beaucoup de couleurs." Gino sent son ami se dérober sous ses pattes. Ils basculent alors dans un gouffre noir. Noir et sans fond.
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La grande histoire de la boucle de Thakhek.
C’était pas faute d’avoir été prévenu à l’avance, mais la boucle de Thakhek n’est pas accessible à qui le veut !
Tout commence au départ de l’île de Don Det plutôt bien reposé. Mais il me faudra déjà plus de 14h de bateau puis de bus pour parcourir les 500km qui me sépare de la ville. Heure d’arrivée prévue à 21h, mais au Laos on prend son temps. Du coup on s’arrête tous les 500m pour faire monter ou descendre quelqu’un. A 19h on s’arrête pour que toute une équipe de jeunes femmes nous proposent des brochettes de poulettes et du sticky rice en se baladant dans le bus, puis on s’arrête pour aider un bus en panne et prendre son chargement. Oklm quoi et on aime ça !
Bref, arrivé à minuit, évidemment tout est fermé mais on m’avait prévenu et après avoir un peu zoné en ville c’est avec deux allemands (Yannick et Nico) et un français (Simon) qu’on trouve une guesthouse un peu chère, mais on partage les chambres pour économiser un peu.
Le lendemain Simon et moi on prépare notre boucle et nos visas, lui pour la Birmanie, et moi pour l’extension au Laos. Tout se passe bien on book nos motos et on termine notre soirée au bord du mekong à mater le coucher de soleil en buvant des bières. Fin près pour la plus belle boucle du Laos !
Le lendemain, réveil 8h, on fait les sacs, petit déj rapide, et je pars seul pour la grande boucle. Simon fait la petite. Me voilà casque sur la tête, mains sur les gazes, à défiler dans les rues de la ville. La bonne odeur de bbq au (plastique que guide? )vers la sortie de la ville quand soudain, coup de sifflet: la police m’arrête sans raison !
Ils appellent les proprios de la moto qui arrivent rapidement et me demande si j'ai bien casque ou si je n'ai pas grillé un feu. Je leur confirme que je suis en règle. S’entame de longues négociations avec la police. Ils ne veulent plus laisser les touristes partirent en moto car il y aurait trop de morts sur la route…
Pas de bol ça tombe sur moi, les proprios refusent de payer un backchich du coup retour maison, me voilà coincé à Thakhek… Je décide de prendre mon mal en patience, il y a forcément une solution ! En attendant je rencontre Karim, un belge qui me propose de petit déjeuner avec Carol et Jerome un couple de français, nous voilà tous comme des glands à attendre mais on se marre bien !
Au retour du petit dej, la proprio décide de faire des convoies avec une des ses employées à travers la ville pour éviter les points de contrôles.
Et nous voilà parti par petits groupes à travers les ruelles de la ville, en jouant au chat et à la souris avec la police locale. Pierre et Anne so, viennent se joindre à notre équipe sur le chemin. Moi qui partait seul ce matin me voilà à midi avec 5 personnes !
Et puis c’est parti, on visite des grottes, des colorés, des sombres, des curieuses, des petites, des grandes, des religieuses, des touristiques. On slalome au milieu des montagnes karstiques, on évite les gros trucks vietnamiens qui foncent sans limites et on va se perdre sur le plateau, la température descend et le soleil aussi ! Cet histoire de police nous a fait perdre du temps, le soleil disparaît doucement, les nuages s’embrasent, la lumière est magnifique. Puis la nuit tombe, on roule encore un peu. On prend des moucherons plein les yeux, mais on est heureux comme des gosses !
Arrivés à la guesthouse de Thalang, quelques bières et un repas chaud auront vite raison de nous. Direction le dortoir demain il y a de la route !!
Après le petit dej Yannick et Nico les 2 allemands croisés 2 jours plus tôt dans le bus, rejoignent l’équipe, nous voilà 8 et 6 motos en file indienne à rouler au milieu des lacs et des arbres blancs, puis on descends du plateau direction le lagon bleu où on va se rafraîchir !
On y croise Josua qui rejoint l’équipe à son tour. Nous voilà en vrai gang de motard genre hells angels version picwic avec nos jolie scooters colorés et nos (125 ??) de gosses. Mais on s’en fou on se marre bien et c’est le plus important ! Et tous ensembles on prend la direction d’une des plus grandes grottes d’Asie : Kong Lor !! On arrive dans une guesthouse pleine de charme en bord de rivière et on book tous les lits, ils ont pile la place pour 9 personnes ! Et le soir on se fait une grande tablée animée par les récits de notre périple à moto et quelques Beer Lao !! On était tellement chaud que Karim a failli boire de l’essence !!
Le lendemain matin visite de la grotte, nous voilà parti par équipe de 3 dans des pirogues à l’état.. douteux.. je passe une bonne partie du trajet à écoper l’eau qui s’infiltre par le fond. Pendant que dans le noir complet, simplement éclairé par des lampes frontales, notre pilote remonte la rivière en slalomant entre les rochers et les troncs.
Petite surprise pour sortir de la grotte, il faut remonter une cascade, et nous voilà les pieds dans l’eau à pousser le bateau à contre courant sur plusieurs mètres et on passe bien à deux doigts de la redescendre sans le bateau !
Et enfin le jour le soleil, la vallée verdoyante ! On s’y repose quelques minutes et c’est reparti dans l’autre sens. Le bateau prend encore plus l’eau (j’écope ?)deux fois plus ! Je te promets maman je vais rentrer à la maison !!
Une fois la visite terminée l’équipe se divise en deux. La majorité va prendre son temps et rentrer en deux jours par la highway, tandis qu’avec les deux allemands on reprend le chemin inverse plus long mais plus joli avec pour objectif d’arriver avant la nuit à Thalang et avant le lendemain midi au point de départ ! Autant vous dire qu’on était pas là pour cuire un camembert ! On pousse les gazes à fond, on crame du gazole, et on bouffe du goudron, on double et on slalome dans la campagne entre les scooters et les tracteurs. On s’arrête à peine mettre de l’essence et on repart. Objectif atteint en à peine 3h pour les 150 bornes et vu la tronche de la route par moment c’est pas mal. Le soir un bbq à volonté accompagné de quelques bières autour du feu tout simplement, on est une bonne trentaine. Ça joue de la pétanque en buvant du pastis et d’autres font du karaoké ! Toutes les cultures se mélangent c’est presque trop hippie tout ça ! Mais entre la grotte et la route on tombe vite. Lendemain 10h, ventre plein, on descend la montagne pleine balle, Nico est devant et n'a pas froid aux yeux, on enchaîne les virages en épingles pendant une bonne heure et on se retrouve sur la route pleine de trucks ! Et là pas de limite, le moins dangereux c’est de les avoir derrière nous, alors on accélère et on double tout ce qu’on trouve ! Au final 140 bornes en à peine 2h !
Pour se féliciter, un petit resto et un tour à la piscine avec tout le reste de l’équipe qu’on retrouve sur place. Puis vient l’heure de se séparer : Paske pour certain et Vientiane pour d’autres !
Theo Grégoire
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CdV3 – 2. Mathuz, enfant de Canaan.
Sur ma planète, le ciel et la mer étaient bleus, la végétation verte et les gens vivaient heureux. Nous étions seuls dans l’univers, car nous avions fait ce choix. À l’école, on nous apprenait l’Histoire de ces héros partis dans les cieux se battre pour assurer la survie de notre espèce. Certaines fois, en regardant les étoiles, on les enviait. Nous étions naïfs. Dès mon premier combat, j’ai compris qu’il n’y aurait plus de retour en arrière. J’étais condamné à une éternité de lutte.
Extrait tiré du journal intime d’un enfant-soldat au service de sa magnificence l’Aar’on
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– Tonton, on arrive bientôt ?
Rarement le jeune Aar’on s’était montré aussi nerveux et impatient. Il venait de fêter ses quatorze ans. C’était la première fois depuis sa naissance qu’il quittait Tsukiyomi et ses montagnes enneigées. Le soir-même de son anniversaire, Gabri’el était allé rechercher le vaisseau qui, des années plus tôt, les avaient conduits sur cette terre aride et gelée. Le vieux croiseur était certes un peu rouillé, mais il volait toujours. L’heure du grand voyage avait sonné. Leurs Nékos embarqués, les deux compagnons s’étaient mis en route. Direction : Canaan.
– Ça dépend de toi… – répondit le châtain. Tu es le seul à pouvoir ouvrir le Vortico scellé. Si tu y arrives rapidement, ça ne sera pas long. Maintenant que tu as quatorze ans, tu es suffisamment puissant pour maîtriser toute l’étendue de ton Regard Particulier, Vortication. Concentre ton énergie autour de tes yeux et vise l’horizon, comme je te l’ai appris.
Si la consigne était plutôt simple à donner, elle était plus compliquée à suivre. Le jeune Aar’on avait le trac. C’était la première fois qu’il avait à produire un tel miracle, comme ses ancêtres. Il avait peur d’échouer et de ne pas réussir à ouvrir le passage. Les léchouilles de Stin et Kémi lui donnèrent du courage. Les deux étranges chatons croyaient en lui. Il pouvait le faire. Il le savait, derrière cette barrière invisible, un nouveau monde l’attendait et, enfin, il pourrait peut-être goûter à quelque chose de pas trop mauvais. Quatorze ans qu’il attendait que ses papilles gustatives servent enfin à quelque chose ! Cet enjeu ne faisait que rajouter du stress à une tension déjà bien palpable.
– Je t’entends penser, p’tit con…
– Meh ! Ce n’est pas ma faute si même le Nutella est dégueu quand c’est toi qui le cuisine ! D’où t’es venue cette idée stupide de le mélanger avec du vinaigre, des concombres et des cerises ? Putain, j’ai encore mal au bide rien que d’y repenser !
– Pas ma faute ! J’trouvais que ça faisait des couleurs plutôt jolies. Bon, au lieu de te plaindre, concentre-toi un peu. Dès que ça sera ouvert, tu prendras la quatrième planète à droite. Fait gaffe, y a un champ d’astéroïde sur le passage, et te goure pas, la rouge, c’est un désert aride plein de fer. Nous, on vise la bleue.
Le jeune Aar’on grogna. Il n’était pas stupide, il avait bien compris à quoi Canaan ressemblait. Ce qu’il ne comprenait pas, par contre, c’était pourquoi c’était à lui de conduire alors qu’il n’avait jamais fait ça de sa vie, alors que son acolyte se contenter de lui transmettre ses consignes en dessinant leurs deux chats en train de poser devant la voute étoilée. Quand il lui avait demandé, Gabri’el avait simplement répondu « pour la légende ». Il était écrit que les Aar’ons devaient se rendre par eux-mêmes au berceau de l’Humanité. Forcément, apprendre qu’ils avaient été aidés aurait quelque peu chagriné les masses. C’était moins classe. Et le châtain ne voulait pas non plus que son nom apparaisse dans toutes les chroniques. La célébrité était un poids qu’il ne voulait pas porter. Lui, après toute cette affaire, il ambitionnait plutôt de prendre sa retraite et de couler des jours paisibles au milieu de seins.
– De chiens ? Tu aimes les animaux ?
– Non non, tu as bien entendu. De seins. J’aime trop ça ! Nan mais cherche pas, tu peux pas comprendre, t’es un Aar’on, t’es pas programmé pour kiffer comme moi. Toi, c’est les fesses. Surtout quand elles sont la propriété d’un p’tit blond. Enfin, cherche pas, tu vas vite comprendre, rapport au truc de Kili’an, tout ça…
Soupirant, le jeune brun contrôla son cap. Cela faisait quatorze ans qu’on lui parlait de Kili’an, et il n’en avait toujours pas vu le moindre poil de cul. D’après Gabri’el, c’était tout à fait normal. Les Kili’ans étaient connus pour être particulièrement imberbe de cet endroit-là. Et puis, sur Canaan, il comprendrait tout. Avant la conquête spatiale, elle portait un autre nom. « La Terre ». Gabri’el ne l’avait prononcé qu’il seul fois en dormant. Quand Aar’on lui avait demandé s’il connaissait cette planète, son compagnon d’exil avait simplement soupiré, avant de changer de sujet.
Ouvrir le Vortico et le refermer immédiatement derrière lui fut au final plus simple que prévu. L’adolescent se rendit rapidement compte qu’il pouvait le faire de manière innée, comme respirer ou faire l’amour à des blonds – enfin ça, il ne le savait pas encore, mais il n’allait pas tarder à le découvrir . C’était en lui, et c’était aussi le signe de son appartenance à sa lignée.
Après plusieurs heures de trajet, le vaisseau arriva enfin à destination. Avant même qu’il se pose, une brigade militaire l’avait approché et intercepté dans les airs. Le phénomène était suffisamment rare pour alerter les locaux. Calmement, Gabri’el expliqua être un touriste Susanien et que oui, le jeune garçon qu’il trimbalait avec lui était destiné à devenir le septième Aar’on, dès qu’ils auraient réglé quelques problèmes militaires de leur côté de l’univers. À contrecœur, il dut bien admettre que la situation était un peu tendue et que la conquête spatiale ne se déroulait pas si bien que prévu. Heureusement que l’accès à cette bonne vieille Canaan avait été scellé, sans quoi, elle aurait sans doute été soumise par les Kémèts elle aussi. Mais du coup, ses habitants n’avaient eu aucune nouvelle de leurs cousins stellaires depuis un très long moment. La dernière fois remontait à des dizaines d’années, quand le sixième était retourné aux sources de l’Humanité. La discussion eut lieu dans les cieux. Poursuivant une coutume inaugurée par le cinquième Aar’on, les visiteurs transmirent aux locaux tous les documents indiquant ce qui s’était passé dans Vojolakta depuis le dernier contact. En repensant à ces évènements, Gabri’el était plutôt aigre, mais il voulait garder espoir.
– En gros, pour vous résumer, là-bas, c’est la cata, on s’est fait laminer la tronche, on a perdu toutes nos possessions et notre espèce est presque éteinte. Mais c’est pas grave, hein, parce que j’vous ai amené ce bonhomme pour qu’il s’éveille pleinement à sa nature. C’est l’espace de quelques jours, ensuite, promis, on se casse et on retourne poutrer des gueules. On vous enverra son successeur vous raconter.
Suite à ces quelques formalités, autorisation fut donnée au vaisseau d’atterrir près du Sanctuaire. Là, une femme aux rides importants accueillit les voyageurs. Elle était la Suz’an, grande protectrice de l’Humanité et, de manière plus factuelle, la personne en charge. Elle était heureuse de voir ces enfants fouler leur terre d’origine. Gabri’el la salua, puis décréta qu’il était temps de se promener un peu pour voir comment avaient évolué l’endroit depuis son dernier passage. Le jeune Aar’on bougonna. Lui, il voulait qu’on lui explique enfin ce qu’était un Kili’an. C’était un peu le but du voyage, et cela faisait quatorze ans qu’il attendait. Donc là, c’était un peu mesquin de le faire attendre encore, surtout pour visiter des lieux dont il n’avait jamais entendu parler et qui ne lui évoquait rien du tout. Et c’était lui, en plus, qui devrait trimbaler les deux chats sur ses épaules. Il avait l’air fin, comme ça, c’était complétement ridicule. Ne l’écoutant même pas, Gabri’el le tira derrière lui. Il avait quelque chose à lui montrer.
– Ça ne te dit vraiment rien, ça ?
Pris d’un seul coup d’un intense mal de crâne, le brun tomba à genoux sur le sol. Devant lui apparaissait une petite cabane anodine qui semblait figée dans le temps. C’était la première fois qu’il l’a voyait, et pourtant, il avait l’impression de la connaître et d’y avoir passé tout une éternité. Le châtain reprit la parole :
– Tu es un Aar’on, tu as en toi la mémoire de tes prédécesseurs. Ce lieu, c’est là que le tout premier de ta lignée a, pour la première fois, caressé l’intimité de son Kili’an. C’est normal que tu aies l’impression d’avoir ton cerveau qui tape contre ton crâne. Ces souvenirs enfouis en fond de toi remontent. Et cela sera encore pire tout à l’heure, quand nous serons au sanctuaire.
En effet, l’adolescent ne pouvait nier qu’il subissait d’étranges flashs. Un visage tendre aux yeux verts et aux cheveux dorés comme les blés s’imprimait dans son esprit. Un corps doux et légèrement musclé l’accompagnait. Ce qu’il voyait été remplit de tendresse. Des baisers, des gestes, des câlins et même un étrange emboitement qui lui semblait irréaliste. Gabri’el, son seul et unique tuteur, ne lui avait jamais parlé en détail de ses choses-là. Même si elles semblaient naturelles, elles provoquèrent chez le jeune brun une augmentation brève et puissante de son rythme cardiaque, le rougissement de ses joues et même une très légère déformation physique au niveau des hanches qu’il ne comprenait pas du tout. Admirant le résultat et rigolant à moitié, Gabri’el lui caressa la tête et en rajouta une couche :
– Ah ouais, t’es quand même bien un Aar’on, hein. Rien que d’y penser, ça te fout la trique ! Bon, au moins, c’est rassurant. Quand tu rencontreras le tiens, tu sauras quoi faire.
Plus rouge que jamais, l’adolescent se releva et se mit à rebrousser chemin. Cela commençait sérieusement à l’énerver. Un cri derrière lui le poussa cependant à se retourner.
– EH MAIS… Y a un p’tit con qui vient de m’envoyer une pierre ! Ça ne va pas la tête ? J’ai failli me la prendre ! Attends, tu vas voir si je t’attrape !
En effet, un tout jeune garçon, caché derrière la cabane, s’était mis à jeter un caillou sur le châtain. Il était lui aussi brun et il avait en prime un regard assez mauvais. Il ne semblait pas trop aimer les visiteurs, surtout ceux qui s’approchaient de trop près de son terrain de jeu.
– C’est chez-moi ici ! Cette cabane appartient à ma famille depuis des générations ! Elle appartenait à la grande Vierge ! Mon arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-et-quelques-grand-mère !
Étonné, Gabri’el se gratta le crâne, puis s’exclama :
– Putain, t’es un descendant de Judith ? Naaaaaaaaan ? Attends, mais c’est classe ! Aar’on, j’te présente ton p’tit neveux! Il est de ton sang ! Enfin, de celui de la sœur du premier Aar’on. Bon, toi le nain, comme t’as été vilain avec moi en essayant de me tuer à coup de galet, j’vais t’punir. Mhhh… Voyons… Yep, j’ai trouvé : Tu vas venir avec nous, et vue que t’es de la famille du brun, et bien tu vas le servir jusqu’à ce qu’elle s’éteigne ! Voilà. Du coup, tu vas grandir très lentement et vivre très vieux. J’peux malheureusement pas t’accorder la jeunesse éternelle comme à moi, j’ai oublié comment on faisait. Mais j’peux te donner un nouveau prénom. Tiens, j’vais t’appeler Mathuz. Tu comprends pas la référence ? Putain, qui est le con qui a fait interdire les anciennes religions, ici ?
Sa main posée sur le nombril, le châtain produisit une intense lumière blanche qui engloba l’enfant tout entier. Quand il en ressortit, il se trouva complètement changé. Si son apparence était la même, il se sentait plus vivant qu’il ne l’avait jamais été.
– Eh, mais putain, tu m’as fait quoi ?
– Bah, j’ai utilisé mon Regard pour provoquer une mini-Résonnance avec moi-même afin de changer ton rythme de développement et augmenter ton espérance de vie. Voilà, t’es presque immortel ! Bienvenu dans l’équipe !
Les yeux écarquillés, l’enfant ouvrit béatement la bouche. C’était comme si l’univers tout entier venait de lui tomber dessus. Nan mais en plus, c’est qu’il avait des devoirs, et il souhaitait quand-même avoir de bonnes notes. Et puis, il n’avait même pas dix ans, il n’allait quand même pas faire la guerre et suivre des inconnus jeteurs de sorts ? C’était encore un coup à se faire gronder. Enfin, tout cela, le châtain n’en avait cure. Ce sale môme n’avait qu’à pas lui avoir jeté une pierre à la figure, c’était tout. Là, il aurait l’éternité pour repenser à son acte, ça lui ferait le pied. Non mais. Un peu gêné, l’Aar’on objecta qu’il y était allé un peu fort quand-même… Et puis, il n’y comprenait rien, en plus. C’était qui, précisément, cette Vierge dont il était question ? Si elle l’était, en tout état de cause, elle n’aurait pas dû avoir de descendance.
– Elle était pure ? – demanda le brun.
– Non, elle était chiante. – répondit le châtain en haussant les épaules. Du coup, personne n’a jamais compris comment elle avait pu se trouver un mec pour la mettre en cloque. Donc on l’a appelée « La Vierge » en pensant que c’était l’opération du saint esprit, la libération du Regard ou une connerie comme ça qui lui avait fait un môme. À vrai dire, on s’en foutait un peu. Le seul truc important à savoir, c’est que cet enfant est lié par le sang au premier Aar’on et à sa famille. Peut-être même qu’il est la réincarnation d’un membre illustre de ta lignée, qui sait…
Flanqués de leur nouvel acolyte qui, forcé de les suivre, avait fini par se taire et par jouer avec les chats, Aar’on et Gabri’el poursuivirent leur périple. À plusieurs reprises, en passant devant les ruines de ce qui ressemblait à un établissement scolaire ou devant un parc, le brun se sentit mal et manqua de tomber dans les pommes. Trop de souvenirs qui n’étaient pas les siens lui revenaient en mémoire. Le châtain, lui, eut juste un pincement au cœur en observant une immense tour se dresser à un lieu qu’il connaissait bien. La loi de protection du sanctuaire n’avait pas pu préserver tous les anciens bâtiments. Aar’on lui demanda si ces lieux lui évoquaient quelque chose. Son camarade soupira :
– À l’époque, y avait un centre commercial, là, où on allait parfois. On le faisait boire des trucs bizarres avec des perles de Tapioca dedans, et après, il était tellement content que je pouvais le ramener chez moi et dessiner ses fesses... Elles étaient tellement roses et rebondies… Putain, ça me fait chier, quand même…
Enfin, au bout de plusieurs heures, la fine équipe arriva devant une bâtisse qui semblait ne jamais avoir changé.
– Nous y sommes… – annonça Gabri’el. C’est le sanctuaire. Sa maison, quoi. Montre à l’étage dans la chambre et tu comprendras tout. Je t’attends en bas. Je n’ai pas forcément envie de les revoir. Ce… ça reste dur, après tout ce temps…
La bâtisse possédait de nombreuses reliques. Obéissant aux consignes de son ami, le jeune Aar’on les laissa de côté pour découvrir la vérité. L’heure était arrivée pour lui d’obtenir son éveil. Rentrant dans la pièce indiquée, il découvrit une étrange sphère figée pour l’éternité à l’intérieur de laquelle reposaient deux corps enlacés. Le blond semblait dormir d’un paisible sommeil dans les bras du brun. Ce dernier possédait son visage. Leurs traits étaient similaires. C’était son ancêtre. Le premier. Son expression était calme. Il semblait heureux. Amoureux.
Doucement, le jeune Aar’on posa son front et ses doigts sur le cocon. Ce qui l’intriguait, c’était cet étrange corps blond. C’était donc ça, un Kili’an ? D’un seul coup, il comprenait tout : l’amour fou, insensé et éternel de son aïeul pour cette tendre créature ; le souhait qu’il avait eu que leur affection dure toujours ; la manière dont ils avaient scellé leur étreinte pour que le Regard, pouvoir fou né de leur union et de la première Résonnance, ne s’éteigne jamais ; sa véritable nature, enfin. Il était la réincarnation de ce brun endormi. Ils partageaient la même âme, certains souvenirs et la même passion. Oui, le septième aussi était amoureux de ce petit blond. Mais ce Kili’an n’était pas le sien. Au fond de sa poitrine, il le sentit. Cette petite merveille avait elle aussi fait le choix de renaitre encore et encore, afin que l’amour perdure toujours. Quelque part dans l’univers, un garçon de son âge l’attendait. Ils étaient destinés l’un à l’autre. Le trouver et l’aimer permettraient de libérer le plus grand de tous les pouvoirs. Telle était sa destinée, sa raison d’être et le but de son existence. Aussi brun et grognon pouvait-il être quand il mangeait mal, il était un Aar’on, un Humain fait d’amour et de passion dont le rôle était de régner sur tous les autres dans les bras de son bien-aimé.
Tout lui paraissait absolument clair et limpide. Il venait de s’éveiller à sa véritable nature. Reculant sa main d’un coup sec, il fut pris de spasmes. Son Kili’an souffrait. Il le sentait dans son cœur. Le jeune blond avec qui il était indéfiniment et fatalement lié pleurait quelque part, loin dans l’univers. Il ne savait pas où. Sa quête consistait à l’embrasser, à sécher ses larmes et à le pénétrer. Ainsi seulement pourrait-il vaincre les Kémèts et sauver le genre humain.
Dit comme ça, il trouvait cela quand-même un peu ridicule. Les histoires du genre « l’amour va tous nous sauver » et « le pouvoir de l’amitié », c’était un truc débile qui avait insupporté tous les bruns de son sang avec lui. Mais-là, voilà, le destin semblait un peu ironique. Pas de Résonnance sans accouplement, et pas d’accouplement sans amour. CQFD. Au moins, les images ayant imprégné son esprit lui avaient indiqué comment faire. Ça, il en était sûr, dès qu’il aurait mis la main sur son promis, ça allait couiner sévère. Ne restait plus qu’à lui tomber dessus, et c’était-là que ça commençait à devenir compliqué. Il n’avait strictement aucune idée de comment procéder. Redescendant au rez-de-chaussée, il y trouva Gabri’el qui remplissait son sac de vieux pot de Saint Nutella. Pris sur le fait, il se défendit de voler de saintes reliques :
– Quoi ? Nan mais attends, ça fait des siècles que j’ai pas goûté à la recette originelle ! Et puis ça va, hein ! J’suis né sur cette planète, j’suis un peu chez moi ! Et techniquement, tout ça t’appartient un peu, c’est ton héritage, donc tu ne vas pas me chier une pendule si je me sers. Ça fait quatorze ans que je bosse à t’élever, j’ai bien le droit à un p’tit salaire. Nan mais sinon, fouille dans les cartons, y a plein de trucs sympas…
Jetant un œil sur ces vieux objets, Aar’on tomba sur quelques trésors. S’il décida de laisser les vieilles et inintéressantes bédés sur place, il ne put résister à l’envie de garder avec lui tout un tas de babioles : un fleuret émoussé, des photos, un collier, des pages et des pages d’écriture… Il en remplit plusieurs paquets qu’il fit transporter à son vaisseau. Peut-être imaginait-il que cela lui permettrait de se rapprocher de « son » Kili’an. Forcément, le jeune Mathuz – personne ne lui parlait s’il utilisait son véritable nom – s’en offusqua. C’était un crime culturel ! Tous ces biens appartenaient à l’Humanité. Cela représentait une richesse inestimable ! Le brun s’en gaussa. S’il était question du Kili’an, alors ça appartenait à l’Aar’on, et il fallait qu’il puisse y avoir accès facilement. Enfin, il ne prenait qu’une toute petite partie des objets avec lui et laissait le reste sur place, afin de ne pas profaner le sanctuaire plus qu’il n’en fallait, mais il avait déjà le projet fou d’ouvrir un musée sur Susanoo sur l’histoire de sa famille et des Kili’ans, avec tout ce que ses ancêtres avaient pu lui léger et qui devait bien reposer quelque part. Ces pièces maitresses seraient le clou de l’exposition, il en était persuadé. Et il ferait payer l’entrée. Il venait de piquer l’idée à un canard habillé d’une redingote rouge et d’un chapeau haut de forme qu’il venait de découvrir dans une des bédés du Kili’an originel. Rien qu’avec ça, sa fortune était faite. Restait maintenant à remplir la mission qu’il s’était fixée.
Après un bon déjeuner.
Il fallait l’avouer, la nourriture de cette planète était quand-même délicieuse. Aar’on s’en lécha les babines. Même les chatons, pour la première fois en quatorze ans, finirent leur assiette. Cela vexa fortement Gabri’el, qui passa la moitié du repas plongé dans un étrange bouquin.
– Qu’est-ce ? – demanda le brun.
– Les écrits du premier… – répondit le châtain. Cela parle surtout de notre pacte, de son amour fou et débile et de tout ce qu’il avait décidé au moment de se sceller. C’est moi qui aie fait la couverture et les principales illustrations. J’ai mon exemplaire perso et dédicacé planqué sur Tsukiyomi qu’il faudra que je pense à aller rechercher quand on aura gagné la guerre. Mais là, c’est intéressant, j’suis retombé sur des passages annexes qu’il n’avait pas placés dans le tome principal, comme un p’tit bonus. Le passage que je relis, là, il l’avait écrit un après-midi de début d’été. Son Kili’an posait le cul par terre dans l’herbe avec son chien. Ça fait des souvenirs.
Certes, Aar’on ne pouvait pas nier que cela avait de l’importance, mais il n’en avait malheureusement pas grand-chose à faire. Une seule chose l’obsédait : son Kili’an à lui. Il lui manquait. Il le lui fallait. Il voulait le trouver au plus vite. Malheureusement, il n’avait aucune idée de l’endroit où il pouvait cacher ses fesses.
– J’ai peut-être une idée pour le trouver… – marmonna Gabri’el, un morceau de pain dans la bouche.
– Quoi ? – lui demanda nerveusement son acolyte. Une sorte de radar qui permettrait de détecter ses beaux yeux étoilés ?
– Mais non, idiot ! Ça, c’est uniquement dans les mangas. Par contre, je me souviens que ton prédécesseur avait décidé de planquer ses archives personnelles loin de Susanoo, au cas où il perdrait la guerre, quelques jours avant sa mort. On peut dire qu’il avait eu le nez fin. En règle générale, si on en croit les statistiques, l’Aar’on nait toujours quelques dizaines de jours après le Kili’an qui lui est destiné. Donc le tien doit forcément avoir environ un mois de plus que toi. Attendant ta venue au monde, ta famille a forcément du getter l’apparition d’un petit blond. Même si les chances sont faibles, p’têt qu’en creusant dans cette direction, on trouvera un indice.
L’adolescent aux yeux noirs ne termina pas son verre, ni son dessert. Même s’il devait parcourir l’univers tout entier, il était déterminé à trouver son bien aimé. S’essuyant la bouche, il se leva, et héla le châtain, toujours en train de s’empiffrer.
– Quel est le nom de notre destination ?
Finissant l’assiette de son protégé – c’eut quand même été stupide de gâcher un si bon tiramisu au Nutella –, le châtain se leva à son tour et répondit d’une voix claire :
– Lug.
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LE TAG ALPHABÉTIQUE EST PRÉSENT !
a - age: 20 ans (DANS 15 JOURS C’EST MON ANNIVERSAIRE !) b - biggest fear: Que @je-fais-ce-que-je-veux soit enceinte. Et que la population mondiale devienne anti-vaccin. c - current time: 22h57 d - drink you last had: De l’eau plate aka la tristesse incarnée e - every day starts with: L’anus du bébé chat devant mon nez dès l’ouverture des yeux. f - favorite song: Aucune foutue idée, j’écoute quasi-jamais de musique. g - ghosts, are they real: Nooooooop, j’y crois pas mais les émissions sur le paranormal j’aime pas trop. h - hometown: ÔMIENS CAMARADES ! (ou chez mes parents dans le troufion du monde au milieu d’une forêt) i - in love with: Les chèvres (et askip @je-fais-ce-que-je-veux parce que je fais le fragile parfois) j - jealous of: Des gens qui ont des chèvres. k - killed someone: Sans l’abolition des travaux de groupe ça risque d’arriver l - last time you cried: Un jour en 1741 askip m - middle name: Stéphane. Nuuuuuuuul. n - number of siblings: Zéro, des gamins comme moi on en fait qu’une fois. o - one wish: Avoir un joli petit contrat tout de suite après le diplôme :’) p - person you last called/texted: @je-fais-ce-que-je-veux au sujet de l’Eurovision ( ;) ;) ;) ;) ;) ;) ;) ) q - questions you’re always asked: “OH MAIS COMMENT TU FAIS POUR TE MOUCHER AVEC TON SEPTUM ?!” Bah avec un mouchoir connard. r - reasons to smile: Les chèvres. Et le bébé chat. Et @je-fais-ce-que-je-veux(que ta nourriture <3) s - song last sang: Avec un public et tout ? Le Chant des Étudiants Wallons pour mon baptême, en privé c’est ça (en réalité c’est juste pour vous la foutre en tête) t - time you woke up: 7h30 (ok 45) quand je commence à 8h30. u - underwear color : Aujourd’hui c’était bleu. v - vacation destination: Je pars pas en vacances ! w - worst habit: J’ai demandé à @je-fais-ce-que-je-veux, elle m’a sortie une liste de ouf et elle continue encore alors voyez ça avec elle. (Sinon je gueule des paillardes quand je suis bourré, je prie @lilith-de-beauvoir et @mavieestunefiction de m’excuser pour ça.) x - x-rays you’ve had: Mon poignet gauche à 9/10 ans pour connaître mon âge osseux, les dents comme tout le monde et j’ai fait une IRM des cervicales. y - your favorite food: La raclette. z - zodiac sign: Gémeaux. @je-fais-ce-que-je-veux et @princessehysterique je vous emmerde, rien que pour vous faire chier je l’ai fait.
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180721
Aujourd'hui encore, il a coupé des fleurs dehors et s'est empressé de rentrer pour enfoncer leurs tiges dans le bac de terre du balcon, plein de l'espoir d'avoir recréé la belle et vive nature à la maison. Ce soir encore, quelques heures plus tard, il versera sur les feuilles et les pétales brûlés de mort l'eau stérile de ses larmes d'enfant naïf.
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Tes apprenti-propos.
190721
La fleur coupée hier, dans son verre à ballon, a tenu bon et a conservé sa manière de se refermer pour la nuit et de se rouvrir à la lumière. Je suis émerveillé!
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De la fleur à bons pétales j'apprends que si je construis plus tard une structure en entonnoir, j'en peindrai les bords du fond d'une couleur plus sombre pour renforcer l'impression de profondeur. L'art à donner résidera dans le dégradé vers la lumière.
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Quand je suis tout seul les arrêts attentifs ne semblent étranges à personne.
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Au cimetière, un banc d'une fragilité qui le rend plus confortable. S'il n'y avait pas ce rosier au dessus qui accroche mes cheveux...
230721
Pages d'humour pour les plantes et les jardiniers :
- différentes poussées de plante (tempo soutenu jusqu'à explosion, en yoyo, as vitam eviternam, ...), Mangeage de feuilles, tournée vers le soleil, ...
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De vieilles gens habillées de bleu assis à une table dans une maison au vert en une fin d'après-midi ensoleillée
290721
Mach etwas natürliches nach, wie den schnellen Schatten von Wolken über einen Seerand voller grüne Bäume an einem sonnigen Morgen: es wird alte, simple, weise Leute gefallen, auch wenn du es nicht so spürst.
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Humour pour les plantes :
Plant de tomate, humain observe et veut cueillir, une tomate prend une forme de fesses.
300721
Die Landschaften der Vergangenheit und die Sehnsucht davon schweben hintereinander wie Wolken. Sind hintereinanderschwebende Wolken. Les visages/ paysages du passé et la nostalgie se suivent comme des nuages. Plus tard ce sera des paysages d'aujourd'hui que tu auras la nostalgie.
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Je commence à profiter de la vie berlinoise. Il me fallait m'installer.
010821
Je me demande si certains de mes rêves se passent le jour et si ces jours sont sombres dans mes rêves : j'ai l'impression que tous ces rêves se passent à l'ombre des nuits, et sous une coupole... Dans mes yeux ?
020821
4 plus 7, et qui font 11, sont pour moi très dérangeants à compter.
060821
Oblomov trempé : l'eau a fait de mon livre une flamme ! Couleur brunie, pages ondulées dont les interstices se font reflets, côte galbée et cœur pointu, il est plus beau que neuf, et plus approprié que jamais !
070821
Trouvé une bonne façon d'utiliser mes yeux, découverte il y a un mois peut-être, en suivant une poussette: je m'étais baissé et approché au plus près de la tête de l'enfant qui regarder les alentours, et j'ai vu un peu comme lui, un peu comme avant; aujourd'hui, j'ai posé mes yeux sur le dos d'un bourdon qui venait sur les fleurs de mon balcon et je volais avec lui autour des géantes.
100821
de longues tomates couleur sang
120821
HLM Rue Bacati MARSEILLE
Les mots d'aplomb :
"Allez ! Tu te fais mal... Tu tombes... Et après tu pleures... Allez !" TER Marseille - Narbonne (elle est italienne)
130821
Lac de Claret, dites le tout de suite, just BAIGNED, Antigone tragédie reposante, auberge des volets verts
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"Est-ce que le jambon végétal est sans gluten ?"
Boulangerie lou Cigalou ou autre.
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Il faut, maintenant, que je me laisse regarder, et que je me laisse surprendre. C'est fatiguant, de toujours tout prévoir.
150821
Quand on a laissé une vie tranquille, on voit le rythme que naturellement elle a prise. Celle de ma tata par exemple.
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À la boulangerie (voix normales) :
"Bonjour, qu'est-ce que tu veux de bon ?
- heu je veux un pain au chocolat...
- Voui, voilà... Et alors tu le payes comment ?
- eh bin mon amie Dagmar elle a peint des pierres et j'ai celle-là qui est jolie...
- Merci! C'est bien vrai qu'elle est jolie... Tiens, je t'en donne trois, des pains au chocolat, parce qu'elle est si belle, tu as des amis avec qui les partager ? Et tu diras bravo à ton amie !
- Voui... Merci Madame, a'voir!
- au revoir !"
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Configuration: amie qui fait chambres d'hôtes dans les Cévennes, être de passage chez elle pendant que des pensionnaires avec des enfants y sont, heure de la sieste, entendre clacoter les portes légères d'une époque d'entre-temps peintes en jaune et les cris d'enfants.
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Photo de photo de photo de photo de photo... Recherche
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Gorki - les amants Orlov
Roland Barthes - Fragments d'un discours amoureux
Armen - phare
170821
Tu vois çui-là je l'ai payé un euro, moi j'aime bien les produits Intermarché !
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Tous les jours je me mets sur la liste des morts. Bin il est pas mort ! (Berenguier)
C'est vite midi, c'est vite le soir, on fait quelque chose, c'est mercredi, on n'a pas le temps !
Le dépistage du cancer, qu'est-ce qu'ils m'emmerdent avec ça ! T'essayes d'oublier que t'as des cancers et ils t'en parlent encore !
Garder les écorces de noix et faire avec le feu pour les grillades
T'as vu il chauffe le Jules !(le soleil)
Elles ont fait courir le bruit que j'étais une miséreuse parce que j'ai dit que chez moi c'était une table, quatre chaises et un BZ... Bin au moins chez moi on danse!
Tata n'est pas Manette :
"Un repas sans fromage...
- c'est une belle à qui il manque un œil !
- qu'est-ce que tu dis ?!
190821
Il faut que je note au moins cet exemple : tata me fait ce que je fais à Félix : si je fais quoi que ce soit chez elle, je le fais mal, et elle ne se gêne pas pour les réflexions directes (bon qu'est-ce que tu fais là debout ?) ; elle fait elle-même des choses qu'elle m'interdit de faire (brancher le portable et le poser sur le frigo).
Manon fait à son père ce que Felix me fait, et inversements: couper la parole trop tôt versus s'emporter fort en réaction. Mais c'est, entre autres, la volonté de montrer l'intérêt et la peur d'oublier. Je l'ai moi-même fait à Michel.
En parler, s'y intéresser!
+
Et maintenant je sais comme on se sent salit par des regards sales, et come c'est désagréable quand on n'est pas d'accord. (Les vieilles du village)
200821
Comment il s'appelle le ptit yliano alors y l i a n o
210821
Me reste dans les mains quelques morceaux de pierre, ramassées au bord de l'eau, de là où je voulais aller. Le Jules m'en a empêché, chauffant et les jours et les terres. Un autre jour triste et un peu plus esseulé, je serai revenu ranger les chats et ce ne sera pas l'été : je monterai sur les collines, je serai dans le décor comme tu seras au ciel.
260821
Elle ne chante qu'amoureuse
Les affaires reprennent quand son cœur bat
280821
Du bist schön solang ich dich liebe. Danach...
Ein Herz lang bis zum Penis
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It was perfect then, it is perfect now
Gwénolé,
Merci, merci mille fois. C'était la plus belle journée de ma vie.
Dans ma chambre, samedi matin
Je me suis levée à 7 heures du matin. Par réflexe, j'ai pris mon téléphone pour regarder s'il y avait des nouveaux messages. Et j'ai vu ton message fb que tu m'as envoyé à deux heures moins quelques minutes du matin, pour me proposer d'aller à Montmartre dans l'après-midi. Une forte émotion m'a saisie, et j'ai entendu dans ma tête “Mdr he asked me out”, en même temps je me suis dit “Non c'est un rêve”. J'ai caché mon visage dans mon oreiller. Mais au bout d'une minute, j'ai réalisé que non ce n'était pas un rêve. Je me suis levée donc, et je me suis demandée comment j'allais m'habiller.
Samedi matin
Le matin j'ai donné des cours à Patryk. On a révisé les maths ensemble car il aura un dernier contrôle la semaine prochaine, et on a fait un peu d'anglais. Mais la plupart du temps on a papoté. Puis il m'a prêté son livre, “Le Médecin malgré lui” de Molière, ça a l'air intéressant et pas très long à lire.
Samedi midi
On a fini les cours vers midi. J'ai eu le temps pour rentrer chez moi avant de repartir pour notre rendez-vous. J'ai fait cuire vite fait un cordon bleu et des courgettes. Puis j'ai hésité entre une petite robe noire et ma “tenue de Bretagne” (chemisier bleu, jupe blanche volante). Je suis même descendue dans le couloir pour me regarder dans le grand miroir en bas. Là je me suis dit, il faut que ça soit ça. Le bleu de l'océan.
14h15, dans le bus, vers Dauphine
J'étais assez calme. Je ne savais pas quoi attendre, du coup j'ai essayé de rester neutre. On verra, on verra bien. Je suis arrivée à Dauphine vers 14h20. Je suis entrée, je suis allée aux toilettes. A 14h30 mon téléphone a sonné, tu m'as appelé. Je ne l'ai pas décroché, pas par manque de temps, mais de préparation. Puis je t'ai rappelé, mais pile à ce moment-là, Alassane m'a envoyé un message sur fb pour me dire que vous étiez au crio 5ème. Je suis montée et je l'ai vu, mais tu n'étais pas là. Tu m'as rappelé, j'ai décroché cette fois-ci. Il s'est avéré que (It turns out that) tu es descendu pour me chercher.
Quand je t'ai vu, mon cerveau (ou tout mon corps) a mis un certain temps pour réaliser que c'était vraiment toi.
On s'est mis à descendre, tu te dirigeais vers l'ascenseur alors qu'Alassane a proposé de descendre en escalier. Tu as dit à Alassane “Tu n'es pas le mec qui fait attention” en souriant.
Métro ligne 2, de Porte Dauphine à Anvers
Quand on est descendus puis sortis de Dauphine, Alassane était tout le temps au téléphone. Impossible donc de me cacher derrière lui, j'ai été obligée de te parler :) On a parlé des stages et des vacances. Je t'ai dit que j'avais fait ma demande de visa pour l'Angola, que j'avais trop hâte de revoir ma famille, que j'avais été étonnée quand regardé les photos de mes frère et sœur. Tu m'as répondu que oui quand on ne les voit pas souvent, ça nous choque un peu quand on rentre à la maison et se rend compte à quel point ils ont grandi. “Maël aussi?”, demandai je. “Oui”, tu me répondit.
Dans le métro, je me suis assise à côté de toi, Alassane était en face de nous (et toujours au téléphone!). On a parlé des formations d'avocat que tu comptais faire (et que tu regardais sur Internet quand tu n'avais rien à faire en stage :) . Tu vas postuler partout, mais en même temps tu ne veux pas avancer sans savoir ce que tu veux exactement. Tu m'as dit que l'avocat en face de ton poste est assez marrant, il dit ce qu'il pense sans réserve.
On est descendus à l'arrêt Anvers. Quand on est sortis du métro (Alassane encore au téléphone mais qu'est-ce qu'il fait lui), j'ai été un peu perdue, je n'ai jamais été vraiment douée pour me repérer dans l'espace. Là tu as pointé le panneau qui dit “Butte Montmartre”. Bon maintenant je suis 100% sûre que je peux compter sur toi pour trouver le bon chemin :D
On est montés le haut d'une rue étroite, la vue était vraiment très belle. Le Sacré cœur est là, sur une colline verte. Alassane (qui n'était plus au téléphone, enfin), a plaisanté “ Il faut monter jusqu'à là haut?”, ce à quoi j'ai répondu “Bah oui c'est ça le but”. On a marché, marché, marché. Le soleil tapait très fort, mais à aucun moment je ne me sentais fatiguée, parce qu'on n'arrêtait pas de parler.
Butte de Montmartre
Il y avait énormément de touristes. Mais on a une vue superbe sur Paris. On n'a pas pu entrer dans le Sacré Cœur parce que la queue était trop longue. On a pris un joli chemin pour descendre, avec des belles marches en marbre, et des maisons à côté avec chacune un petit jardin fleuri.
Jusqu'à la place de Clichy
On a tellement parlé que je ne me rappelle même plus de ce qu'on a dit. Alassane a parlé de l'histoire des lois de la jungle au Mali, genre un même terrain peut être vendu à plusieurs personnes en même temps, et c'est celui qui est venu en premier pour construire son bâtiment qui le possède, tant pis pour les autres. C'était Alassane qui parlait le plus, et nous lui écoutions. Il a parlé de son père (qui est enseignant dans une grande école au Mali et qui est donc prof de presque tous les fonctionnaires, inspecteurs d'impôt etc etc qui travaillent dans le gouvernement). Il a aussi parlé de ce qu'il a appris à la BNP en alternance, “même en ne faisant rien, tu apprends des choses”, dixit Alassane.
On a passé devant la cimetière de Montmartre, je l'ai trouvée vraiment belle, même si c'est une cimetière. On a marché jusqu'à la place de Clichy, et on s'est décidé de prendre le métro pour aller à Charles de Gaulle Etoile, marcher le long des Champs Elysées, pour enfin rejoindre le Louvre.
Quand je marchais entre vous deux, je me sentais protégée. “Les deux hommes de ma vie, un frère et un amoureux.”
Aux Champs Elysées
On a marché, on a marché. Bon, le boulevard est fait pour ça. A la sortie du métro, Emeline m'a appelé, elle a fini son boulot à 16h, et j'ai réalisé qu'elle bossait au Louvre aujourd'hui. Je lui ai demandé de nous attendre au jardin du Louvre, qu'on serait là dans 15 minutes vu qu'on marchait.
Il faut que je regarde Limitless, l'histoire de quelqu'un qui utilise son cerveau à 100% ou un truc comme ça. Pourquoi on a parlé de ce film, je ne sais même plus.
Au bout d'un moment on a parlé du destin. La question ultime: le destin, on le construit ou il s'impose à nous ? Alassane a dit que pour lui, le destin s'impose, mais nos choix en font partie. Et toi tu as rebondi, mais si le destin s'impose, on ne regarde que le résultat, et nos choix n'ont aucune importance. Je me souviens même de la geste de ta main à ce moment-là.
Quand on traversait une grande route, tu as dit que tu sentais le sol vibrer.
Un peu plus loin, on a parlé des news des autres CCA, qui est en couple avec qui machin truc. Je sentais que le sujet était un peu dangereux, du coup j'ai utilisé la technique “Squirrel!” en pointant mon index à un jardin avec une piste blanche et en vous demandant “C'est quoi ça?”. Ce à quoi tu m'as répondu que ça devait être un nouveau truc, tu ne l'as jamais vu.
On passe par le jardin des Tuileries
J'aime bien quand tu fais des gestes avec tes mains pour décrire le chemin qu'on devrait prendre pour rejoindre le Louvre. Tu connais le coin mieux que moi, Gwénolé :) Tu as proposé de passer par le jardin des Tuileries. On a vu des gens immenses qui devraient mesurer 2m. Quand on passait devant la fontaine au milieu du jardin, il y avait un couple gay qui s'embrassait passionnément. Alassane nous a dit de fermer les yeux, “mes enfants, je vous protège”. J'étais morte de rire, et j'ai rétorqué: “On est adulte!”
Au jardin du Louvre: quatre amis, deux chiens, et l'histoire du fil rouge du destin
On est arrivés au Louvre. J’ai appelé Emeline “On est devant l’arche, juste en face de la Pyramide, et entre les deux jardins.” Alassane m'a demandé si son prénom s'écrivait avec un Y, j'ai dit “NON!”, et tu as dit que tu n'avais jamais vu “Emeline” s'écrire avec un Y.
Et Emeline est arrivée, toujours aussi spontanée et naturelle. Je sais qu'elle va vous aimer, et que vous allez l'aimer. Elle m'a passé la cage à chat, je vous ai dit que j'allais adopter un chat (ou deux). On s'est reposé sur l'herbe du jardin du Louvre, sous les arbres. Emeline a presque monopolisé la parole, mais c'est elle, et c'est pour ça que je l'aime autant. Elle a vraiment parlé de tout: la fois où elle a carrément donné une leçon de conduite à un client Américain (qui ne comprenait rien à un rond point); quand elle a montré le chemin à un client Japonais (en japonais justement, “hidari ni”); les n-ième prénoms (toi tu t'appelles Gwénolé Yvonnick Korentin Marie R). Puis elle a parlé du fil rouge japonais, tu t'es tourné vers moi “C'est comme dans Your Name non?” et j'ai tout de suite dit à Emeline “Mais arrête ne spoile pas!”
Au bout d'un moment, deux chiens sont arrivés près de là où on était assis. L'un était un petit chien avec des poils blancs un peu bouclés (un peu comme celui de ma voisine), qui s'appelle Lucien et qui est très sociable, il s'est mis au milieu du cercle que nous formions pour qu'on le caresse. J'adore la manière dont tu le caressait, tes mains étaient tellement doux. L'autre était un croisé entre berger et border collie, il a les mêmes oreilles et le même crâne que Colza, la chienne de mes anciens propriétaires, et des yeux très beaux et vifs. Tu as demandé à la dame quel type de croisé il était.
A la découverte de la nature au Carrousel du Louvre
Emeline voulait faire pipi, on s'est levés pour aller au Carrousel du Louvre, là où elle travaille. L'intérieur du Carrousel est très joli avec un plafond super haut. En attendant Emeline, tu as proposé qu'on fasse un petit tour du magasin Nature et Découvertes juste à côté.
Alassane t'as demandé de répéter un proverbe dont vous discutiez, pour me demander ce que je comprenais de ça: “Quand le vent souffre fort, certains construisent des murs, d'autres des moulins à vent”.
Il y avait une sorte de thé gratuit à goûter, tu m'as servi un verre avant de te servir. Puis tu as pris un pot de confiture pour le sentir, je me suis penchée pour le sentir aussi. Puis quand on regardait des livres marrants (du genre “Guide des papas”), d'un coup tu m'as demandé si le spoil d'Emeline était grave. Je t'ai rassuré en te disant d'oublier tout ce qu'a dit Emeline ^^
Ligne 2, au retour
On a pris la ligne 1 pour descendre à Charles de Gaulle Etoile. Alassane est resté là, on s'est fait la bise pour dire au revoir. Il reste nous trois qui reprenions la ligne 2 pour aller à Porte Dauphine. Je t'ai demandé ce que tu allais faire dimanche, tu m'as dit que tu voulais aller voir Pirates des Caraïbes avant qu'il ne soit plus à l'affiche, et aussi suspendre ton contrat Navigo, vu que tu ne serais plus à Paris tout l'été. Je t'ai dit que ça risquait de fermer dimanche, il faudrait donc y aller là tout de suite. Du coup à la sortie, tu a dû prendre un autre chemin. Je t'ai dit: “Attends, juste un truc rapide”. J'ai ouvert mon sac, cherché et sorti le livre de poche qui dormait là depuis le matin. “C'est pour ton anniversaire. Je sais que c'est le 5 juillet, mais tu ne pourras pas venir sur Paris. Et ça ne peut pas attendre”. Tu m'as dit un truc, mais je ne t'entendais plus vraiment. Puis j'ai dit “Bisous” et tu m'as dit “A la prochaine”. Quand j'ai rejoint Emeline, j'ai sauté de joie. “Je l'ai fait!! Je lui ai donné le livre!”
Il s'est avéré que, ton “à la prochaine” veut dire dans 15 minutes. Car quand je faisais les courses à Franprix avec Emeline, tu as surgi de nulle part comme un fantôme. Tu as fait peur à Emeline tu sais :) Tu m'as dit que tu n'avais pas pu suspendre ton contrat, bon là tu devais t'acheter à manger. Tu m'as demandé ce que je ferais avec Emeline, j'ai répondu “On va bien, bien manger” (tu as souri), “Emeline aime bien les champignons” et “on va faire de la guitare”. Tu as regardé le petit sachet de nouilles dans mes mains et tu m'as dit que c'était super bon. Je t'ai dit que Thao viendrait sur Paris le lendemain, puis j'ai dit à Emeline que son âme sœur irait la chercher à la gare.
Ce soir-là, à 22h moins quatorze, quand j'étais dans mon lit
Tu m'as envoyé ceci: “Il est incroyable le film”.
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Chapitre 1 - Le vautour qui rencontra un ours pleurant dans son coin
Jane observait la tombe sans réellement la regarder. Elle était si ancienne que les écritures, tout comme le souvenir de son existence, avaient été effacées. Les terriens refusaient l’immortalité, et mouraient jeunes.
En 3112, elle n’avait que dix-sept ans. Jolie demoiselle, avec de longs cheveux blonds, des lèvres pulpeuses, des yeux bleus en amandes et un visage en cœur. N'étant pas parfaite, elle aurait dû être une modifiée. Mais elle en attirait déjà plus d’un sans même faire attention.
Grande, elle se tenait pourtant étrangement trop droite, comme si elle apprenait à marcher avec un balai dans le cul. Ce qui dans un sens, était un peu le cas. Stupide exosquelette médical.
Jake, au départ, n’avait pas fait gaffe à la jeune femme. Enfin, si on pouvait ignorer une femme plus haute que lui qui se tenait évidemment en plein milieu de son unique angle de vision, l’empêchant de tirer si ses… ennemis venaient l’importuner. Ce qui serait le cas dans quelques minutes. En plus, il n’aimait pas particulièrement tuer des innocents.
Bon, en vérité, il s’en fichait, souvent. Mais les terriens étaient agaçants avec les meurtres. Là où pour le reste de l’humanité, la mort n’était qu’un temps de chargement, ils persistaient à la refuser et à s’entretuer comme des animaux.
Oui bon, les chasseurs de primes, les pirates, les mafieux (comme lui) existaient toujours. Mais tuer quelqu’un l’empêchait de nuire non ? Non.
Bref.
Elle l’empêchait surtout de tirer.
Soupirant, le borgne (car Jake était borgne) se leva, quittant sa position de tir quasi parfaite (pour un borgne), rangea son arme (il n’allait pas la laisser là quand même !). Il se dirigea donc vers elle, aussi calmement que possible.
Du coup, Jane se tourna vers lui. Elle avait pleuré, car ses yeux étaient rougis par les larmes. Contrairement à Jake dont l'un des deux avait été crevé par son père, ne se lamentait plus. Ou plutôt parce qu’il ne pouvait plus, en fait. Elle haussa un sourcil en voyant son cache-œil, et aussi du fait que le garçon, quand même, ressemblait vachement à un pirate de film.
Le jeune homme comprit très vite (en quelque microseconde) le problème de la demoiselle, et soupira. Il sentait le danger à plein nez et il savait que les heures qui allaient suivre allaient être – au choix – chiantes, compliquées ou encore douloureuses.
Mauvais pressentiment.
Comme s’il n’avait pas assez de soucis, comme, genre, rester en vie.
Jane, paraplégique, portait des implants bionotropiques médicaux, les seuls faussement acceptés sur terre. Ils auraient dû être interdit et même leur créatrice déconseillait leur utilisation. En effet, contrairement aux types militaires, ils ne délivraient pas les neurotransmetteurs et drogues nécessaires au cerveau pour maintenir une santé mentale normale. Du coup, ils déclenchaient ce qu’on nommait « la dépression post-bionotropique » et beaucoup de gens finissaient par se suicider trois ans après la pose.
Stupide idée.
Déjà seule, car ses parents savaient qu’elle allait naître paraplégique, mais avaient refusé des modifications génétiques ou un avortement, si bien qu’elle avait été littéralement cachée à la société, étant donné que non valide. Son état s’était empiré et actuellement, elle se fichait complètement de vivre.
Elle observait donc Jake, bien plus petit qu’elle, aux longs cheveux noirs attachés en une queue de cheval, un cache-œil sur l’œil droit. Il aurait été beau s’il n’avait pas l’air agacé. Son visage était dur, plutôt carré, mais encore immature. Son nez avait été grec, mais multiplement cassé. Malgré tout, il était assez mince, mais aussi musclé. A priori. Tout de noir vêtu, il semblait réellement sortir d’un film. Elle reconnut un sac à fusil, et un holster d’armes de poing. Comment un borgne arrivait à tirer ?
Il ouvrit la bouche – ma foi aux lèvres fines – pour lui dire :
- Tu sais, tu devrais –
Mais il ne put jamais finir sa phrase, car une voiture déboula et commença à canarder les deux jeunes. Il jura, la poussa contre la tombe (heureusement, elle ne fut pas brisée), prit une balle dans l’épaule, cria, et se plaqua en sortant ses armes.
Il s’attendait à ce qu’elle hurle, mais ce ne fut pas le cas. Elle vint simplement se mettre à côté de lui et lui dit avec candeur :
- Comment tu arrives à tirer avec un seul œil ?
Il lui jeta un regard terriblement agacé pendant qu’il mitraillait les mafieux (car c’était bien des mafieux). Mais certains s’enfuirent, et cela l’énerva. Ils allaient être une belle cible, le genre qui n’avait que très peu pas de durée de vie.
C’est-à-dire qu’elle mourrait vite.
Et il saignait.
Jane l’observa sans aucune compassion.
- C’est une vilaine blessure.
Il ferma l’œil et soupira. Très fort. Des tas d’insultes lui venaient quasiment automatiquement à l’esprit, mais par sa faute, cette fille n’était pas morte, mais allait subir pire. Et il n’avait pas envie d’entrainer des gens dans sa chute.
Enfin, il ne voulait pas mourir surtout.
- Oui, merci, j’avais remarqué.
Il se leva péniblement.
- Tu vas où ? Tu es blessé. Tu pourrais venir chez moi.
Le plus bizarre n’était pas qu’elle lui propose de venir chez lui (ce qui était, sur l’échelle de la bizarrerie, déjà à 90 sur 100), mais qu’il n’y avait aucune intonation dans sa voix.
- Pour que toi, ta famille, ton chien, ton chat et ton oiseau de compagnie deviennent la cible de mafieux assoiffés de sang ? Mais oui, pourquoi pas, après tout.
- En fait, je n’ai pas d’animaux de compagnie.
Soit elle était conne, soit son cerveau avait été profondément affecté par son implant bionotropique.
- Et je me fiche royalement de ma famille qui m’a élevé comme une honte, reprit-elle.
- Et toi, ça te dérange pas d’être une cible ?
Il observait l’allée, un peu pressé.
- Non.
- Oh.
- Oui, oh.
Comment des humains pouvaient accepter d’être une cible ? La dépression le dépassait souvent.
- Ou alors, je peux te suivre où que tu ailles.
Il resta sans voix.
- Je te donne pas le choix.
- Mais pourquoi ? Je suis un tueur, j’ai pas besoin qu’on me suive à la trace. Surtout quand c’est quelqu’un qui ne sait pas se battre et qui…
Puis il se rappela qu’Andréa Mistral, l’inventrice des implants et improbablement une amie à lui, pouvait l’aider.
- J’ai une idée.
- Oh.
Il ne put s’empêcher de lui envoyer un regard noir avec son unique œil.
- Donc, on va chez toi, tu vas te débrouiller pour me soigner, et on se casse de cette planète.
Elle haussa les épaules, comme si cela ne la concernait pas.
- Aïe ! On ne t’a jamais appris la douceur ?
- Non.
Comme toutes les familles bourgeoises terriennes (il n’y avait, finalement, que très peu de pauvres sur Terre et Jake en faisait malheureusement parti), Jane vivait dans une grande maison semblable à un manoir, aux abords de la ville, et possédait une couveuse, un appareil médical qui pouvait réparer jusqu’à un corps brisé en petit morceau, avec les bons réglages.
La jeune femme devait seulement s’occuper de désinfecter, et elle le faisait très mal.
En fait, Jake se demandait si elle faisait quelque chose bien.
- Et comment on va quitter cette planète ? S'enquit-elle soudainement, comme si quelque chose avait traversé son esprit embrumé.
- J’ai un chasseur, on rejoindra la station lunaire à ce moment, pour retrouver une amie.
La Terre, comme toutes les planètes colonisées, n’avait pas de spatioport sur terre ferme, mais utilisait, soit des satellites, soit des plateformes, afin de s’en servir. Pour les rejoindre, les humains devaient prendre des navettes, les seuls vaisseaux aérodynamiques capables d'atteindre l'orbite. Les chasseurs étaient employés par les mercenaires ou les militaires. Ils ne couvraient pas de grande distance dans l’espace, et n'avait d'utilité que pour le combat dans l’atmosphère ou rejoindre des stations voire se poser.
- Une amie ?
- Oui. Andréa Mistral. Je l’ai déjà contacté, elle va voir ce qu’elle peut faire pour toi.
Au nom d’Andréa Mistral, Jane haussa un sourcil, mais ne pipa mot.
L’inventrice des Implants était très particulière. Déjà, de petite taille, partageant toujours son corps originel (alors que de nombreux immortels adoraient modifier leur corps), elle avait des cheveux noirs coupés courts – car cela était plus pratique en laboratoire et ça ne demandait pas de soin particulier –, ainsi que des yeux gris. Son visage, surprenamment harmonieux, montrait une volonté de fer, mais aussi une énergie incontrôlable. De plus, comme chaque immortel, elle ne paraissait qu’être âgée de vingt-cinq ans, alors qu’elle n’avait, en réalité, plus de mille ans.
M I L L E A N S.
Jake s’était souvent demandé comment on pouvait vivre plus de mille ans sans s’ennuyer. Mais finalement, on ne s’ennuie pas.
Andréa croisa les bras. Face à elle se trouvait Jane, de dos, nue, montrant son exosquelette médical.
- C’est du foutage de gueule ce montage putain ! - Cracha l’inventrice - cela fait plus de cinquante ans que plus personne ne construit de choses aussi stupides, lourdes et dangereuses. On devrait interdire à la Terre de faire ce genre d'objets.
Elle s’énervait facilement sur les mauvais implants.
- On va retirer tout ça. Et on va voir ce que je peux faire…
Pour connaître si une personne pouvait porter des implants, et combien, on lui faisait une simple prise de sang. Les implants fonctionnaient sur une compatibilité génétique. Andréa s’était basée sur son propre ADN, donc, les plus hauts taux étaient souvent des femmes. Ce qui faisait par ailleurs que de nombreux mercenaires… étaient des femmes.
Mais, en mille ans, l’outil avait été affiné.
Rare étaient les moments où Andréa était surprise. Mais ce jour-là, oui, elle le fut.
- Tu as une compatibilité de 100 % ! C’est rigoureusement impossible ! Je n’ai aucun descendant.
- QUOI ? Cria Jake.
- Oui, il n’y a pas de dynastie Mistral. Faire des gosses, c’est pas mon truc. L’amour non plus, d’ailleurs.
- …. Andréa.
- Oui, oui, 100% théorique. Tu as dégotté une ARME humaine.
Elle sourit et reprit.
- Je vais lui mettre mes meilleurs implants. Tu vas voir petite, tu vas devenir absolument géniale.
- Ah.
Andréa se tourna vers Jake.
- Est-ce qu’elle parle autrement que par onomatopées ?
- Parfois. Mais j’ai l’impression que les drogues de ses implants lui embrouillent le cerveau plus que la normale.
- Oui. Ils sont anormaux. Je sais que les taux de suicide sont très élevés sur Terre, mais la gamine est morte à l’intérieur. Pire, je sais même pas si c’est une dépression post-bionotropique, ou si les drogues sont pas en train de lui bouffer le cerveau.
Un ange passa.
- Je te ferais pas payer, comme t’es un ami. Mais tu devras me dire régulièrement l’évolution des implants. Je m’occuperais de la maintenance et tout.
Cela faisait quasiment sept ans Jake avait rencontré Andréa. Juste après que son père lui ai crevé l’œil. Il était au bord de la mort, lorsqu’elle était tombée sur lui (dans une poubelle) en traînant sur Terre après un congrès. Après lui avoir sauvé la vie, elle l’avait un peu recueilli et le surveillait beaucoup. Elle appréciait le petit terrien. Cependant, elle ne l’avait pas empêché de se retrouver dans la Mafia.
- Tu vas lui mettre quoi ?
- Un exosquelette, évidemment, mais aussi quatre de force et autant de vitesse.
- Mais c’est ÉNORME.
- Elle survivra. J’ai vraiment besoin de ses données.
- Vous savez, je suis là, hein.
La grande fille avait croisé les bras.
- Quoi, tu en veux plus ?
- Je ne suis pas une militaire. Je ne vois pas l’intérêt d’en avoir autant.
- Jake est un mafieux, un mercenaire, et un tueur. Il a besoin d’une garde du corps, et tu as dit que tu allais le suivre ? Bienvenue dans l’illégalité, petite. De plus, tu as besoin de compensateur pour porter ton exo sans crouler sous son poids.
En vérité, la perspective de la vie illégale ne la dérangeait pas. Pire, elle l’intéressait et l’amusait.
Évidemment, à ce moment, elle ne savait pas dans quoi elle plongeait, et si elle l’avait su, elle n’aurait même pas protesté.
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Je veux que les fées existent, j’y crois, j’y crois !
A:Je dis tout le temps que je suis une enfant, pis c’est vrai, pis je compte bien le rester.
Pour moi, y’a rien de mieux dans la vie que de verser du thé glacé dans ton verre en regardant ton best buddy et y disant ‘’On boit du pipiiii!’’ en pouffant de rire. Pis en essayant d’arrêter de rire, on repouffe de rire encore plus fort. Quand pour la 1000e fois de ta vie, t’as mis ben trop de café dans ta tasse et qu’elle est à un cheveu de déborder, pis t’as fait la même chose avec celle de ton chum fack vous vous ramassez chacun à aspirer du café de votre tasse, en vous regardant dans les yeux pis en riant comme des débiles dans la cuisine.
C’est jouer à Yoshi Wooly World pis faire toutes sortes de singeries à la fin de chaque tableau quand Yoshi dit son nom! C’est danser dans la cuisine sur aucune esti de musique juste parce que. C’est chanter le YMCA comme si y’avait pas de lendemain, tout le temps. Dans n’importe quelle situation. Et en changeant les paroles pour continuer à dire ce que t’allais dire sans arrêter de chanter. Juste prendre un panier d’épicerie abandonné dans un parking et embarquer dedans en se poussant mutuellement, pis en riant comme des fous!
C’est quand je suis toute énervée parce qu’on s’en va à l’arcade et qu’on va jouer à tuer des dinosaures dans le char de Jurassic Park. C’est d’avoir un petit langage inventé avec ton chum et que le monde trouverait surement ça fucking weird, mais vous vous en crissez ben.
C’est d’être toute énervée quand tu reçois des autocollants par la poste! C’est d’écrire ta liste d’épicerie, avec tous les aliments finissant en ‘’ette’ (barres tendrettes, huile d’olivette, pamplemoussettes, et même lait 1%ette) pis à chaque fois, ça te fait fuuull rire. C’est quand la plupart de tes tasses à café sont des petits personnages et que t’es énervée de boire dedans. C’est quand t’es énervée à chaque fois que tu prends une petite photo avec ton appareil instax mini :3 C’est quand juste aller te chercher un café quelque part fait ta journée.
Ça touche tout plein d’aspects de moi et de ma vie, genre d’être une personne pas pire positive et de m’émerveiller pour un rien.
C’est chaque petit moment.
K:Hello / Yes, this iz your captain speaking pis oui je suis un enfant. Quand on dit que les grands créatifs sont d'éternelles enfants, j’suis pas mal sure que c’est vrai. J’vis souvent dans mon monde imaginaire de princesses et de gobelins. Là où il fait si bon vivre. Se dire que nous sommes immortels et invaincus. J’attrape encore les jolis flocons de neige avec ma langue en comptant des points imaginaires selon le nombre attraper. Je monte le volume de la radio quand une bonne chanson joue et me fais accroire que ma vie est comme un film. J’évite de marcher sur les lignes de trottoir au cas ou la police arriverait. J’apprécie probablement plus que mon fils de 7 ans les films de Disney et Pixar. Après un film d’horreur, quand je vais me coucher, j’ai encore l’habitude de m’enfuir en courant en dessous de mes couvertures en me dépêchant de cacher mes pieds juste au cas ou le croque-mitaine m’en croquerait un. J’appelle encore la verge masculine un “kiki”. Ben oui toi, un kiki et je ne le prends pas moins au sérieux pour autant. Je “speak in cat” avec mon chat. Je dévale les escaliers en criant, le coeur qui bat à tout rompre si mon copain me poursuit en me disant “ J’va te pogner!” Je chante chaques notes d’une chanson dubstep qui joue parce que sinon j’ai le feeling que c’est pas complet! T’sais genre “ wob wob diiiii fuuuu wob wob.” Je vois des visages sur tous les objets que je vois. Je fais parler mes animaux et/ou mes choses. Je mets encore des pyjamas à pattes. #confoforever. J’ai le fameux don d’exagération. “ Il fait - 50 milles dehors, je fais quarante-douze chose en même temps. J’ai envie x 1000 de manger du “paggetti”! Aussi, ris pas de moi, mais je fais encore des courses contre le temps avec moi même. Si je mets quelque chose au micro-ondes et que j’ai envie de faire pipi, ben j’essaie de soulager cette envie urinaire avant que le “bipbip” du micro-ondes retentisse. Je speedrun la vaisselle en deux minutes top chrono. Si mon fiancé me dit : “ je finis ça dans une minute.” Ben je compte à voix haute toutes les secondes de cette mautadine de minute.
Bref, c’est pas parce que je bois du café et que je paie mes comptes que je suis nécessairement devenue une adulte au grand complet. De toute façon, du café, j’en bois depuis que je suis toute petite. C’est mon papy qui m’a initié à ça et je le bois de la même façon depuis : une tonne de sucre, une tonne de lait et pas trop chaud!
On peut-tu juste vivre parfois comme des enfants sans penser au jugement d’autrui? S’en foutre et vivre le moment présent. Faire les choses pour nous et non pour épater les autres.Transformer des moments ordinaires en instants magiques et loufoques.Se regarder dans le vert, bleu, brun des yeux et se dire à go on est fous!
1, 2, 3..Go! Soyons fous!
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