#ce film porte mal son nom quand même
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This movie is questionable in some aspects and has a lot of flaws but Gottfried John as Caesar is NOT one of them. Best Caesar of all the live action movies. You can't change my mind. His Caesar is the one who's closest to the Caesar of the comics in look and character.
Astérix & Obélix contre César
Director: Claude Zidi | Studio: Pathé | France, 1999 Starring: Christian Clavier, Gérard Depardieu, & Gottfried John
#astérix et obélix contre césar#ce film porte mal son nom quand même#quand césar n'est pas le vrai antagoniste du film#et quand on sait comment se termine le film#astérix
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Er ist wieder da / Il est de retour / He’s back (3′50)
Extraits du film du réalisateur et scénariste David Wnendt, “Er ist wieder da” (Il est de retour), sorti dans les salles de cinéma allemandes le 8 octobre 2015.
Un comédien (Oliver Masucci) déguisé en Hitler se promène dans les rues près de la porte de Brandebourg (Brandenburger Tor), située à l’entrée de l’ancien Berlin.
Regardez comment Hitler pourrait facilement être adulé si son esprit ou sa réincarnation réapparaissait de nos jours.
« Seules les personnes les plus fortes spirituellement, psychologiquement et intellectuellement résistent au diktat de ceux et celles qui prétendent vouloir diriger le peuple. Les autres sont malheureusement englouties. »
♥ ♥ ♥
[Article de 2021]
Ce film, qui est une adaptation du roman du même titre écrit par Timur Vermes, démontre de façon surprenante comment la population pourrait facilement accepter le retour d’un personnage qui aura commis les crimes les plus atroces et tomber en pamoison devant lui.
Avons-nous besoin de rappeler que Hitler est jugé de manière particulièrement négative par l’historiographie et la mémoire collective ?
Sa personne et son nom étant considérés comme des symboles du mal absolu.
Alors, comment concevoir que les gens puissent se soumettre aussi aveuglément à une autorité qui leur est ou leur sera de toute évidence hostile ?
Membre de l’Institut Canadien de Recherches Avancées (ICRA) et directeur de la rédaction de la revue annuelle REACH, Kurt Kleiner écrivait à propos de l’expérience de Stanford :
« Les chercheurs ont conclu que le risque de voir la tyrannie s’intensifier est plus grand quand des antécédents d’échecs dans le groupe font en sorte que les gens sont plus réceptifs à des solutions extrêmes et qu’une équipe dirigeante est là pour offrir ces solutions. Les chercheurs ont noté que cette analyse est conséquente avec ce qu’on sait de la montée du fascisme en Allemagne après la République de Weimar. »
L’expérience de Stanford (parfois surnommée effet Lucifer) est une étude de psychologie sociale menée par Philip Zimbardo en 1971 sur les effets de la situation carcérale, ayant eu un très grand écho social et médiatique. (Wikipédia)
En 1576, Étienne de La Boétie écrivait dans son Discours de la servitude volontaire (ou le Contr’un) :
« Il est incroyable de voir comme le peuple, dès qu’il est assujetti, tombe soudain dans un oubli si profond de sa liberté qu’il lui est impossible de se réveiller pour la reconquérir : il sert si bien, et si volontiers, qu’on dirait à le voir qu’il n’a pas seulement perdu sa liberté, mais bien gagné sa servitude. »
En 1963, l’expérience de Milgram évalua aussi le degré d’obéissance de la population devant une autorité qu’elle juge légitime et permit d’analyser le processus de soumission à l’autorité.
Nous pouvons faire le parallèle avec ce que nous vivons aujourd’hui durant cette « plandémie » de Covid-19.
Le 20 août 2021, j’écrivais dans un article intitulé “L’expérience de Milgram, ou pourquoi il est si facile pour les gens de se soumettre et d’obéir aveuglément à l’autorité d’un gouvernement” :
« Il est très facile pour un gouvernement de soumettre et de manipuler une grande partie de la population dans la direction qu’il souhaite la diriger. On le voit très bien aujourd’hui avec cette fameuse « crise covid » durant laquelle les gens se soumettent aux pires absurdités et aux plus dangereuses décisions qui leur soient imposées, comme par exemple les multiples injections d’un « vaccin à ARNm » qui n’a pas été suffisamment testé et dont on ne connaît pas du tout les conséquences sur le long terme.
Il n’est pas rare maintenant de voir une personne marcher seule sur le trottoir ou dans un parc, masquée jusqu’aux oreilles, comme si elle avait peur qu’un fantôme lui transmette un virus quelconque.
Pourtant le gouvernement ne lui a pas exigé cela… le travail de persuasion a tout simplement fait son œuvre. »
Source : Guy Boulianne
https://geo.dailymotion.com/player.html?video=x6vb9d6&
dailymotion
Extrait du documentaire “Ma vie dans l’Allemagne d’Hitler” de Jérôme Prieur (1′09)
Pour constater le degré d’embrigadement de la population à l’époque. A mettre en lien avec les dernières déclarations messianiques enflammées entendues sur un plateau TV
À l’été 1939, une grande enquête est lancée par trois professeurs de Harvard auprès des Allemands qui se sont exilés depuis que Hitler est arrivé au pouvoir : ils doivent raconter leur vie en Allemagne « avant et après le 30 janvier 1933 », et pourquoi ils ont choisi l’exil.
Hommes et femmes, de tous âges, ils sont juifs, mais aussi protestants, catholiques, sans religion, opposants politiques, résistants de tous bords…
Les milliers de pages qu’ils ont noircies et envoyées des quatre coins du monde sont restées largement ignorées jusqu’à aujourd’hui.
Ce film nous fait entendre pour la première fois la voix de ces femmes et de ces hommes qui ont réussi à fuir à temps le pays des nazis.
Contexte de la conquête du pouvoir
A la veille des années 1930, Berlin vit les derniers feux d'une enivrante période de fêtes et de bouillonnement artistique. Entre explosion du chômage, institutions fragilisées et tensions politiques exacerbées, l'Allemagne sombre dans une grave crise. Ce climat délétère profite à Adolf Hitler, dont les idées contaminent peu à peu l'ensemble de la société. Par conviction ou simple opportunisme, les travailleurs réduits à l'indigence, comme une partie des élites, se tournent massivement vers le Parti national-socialiste (NSDAP). Après le choc du 30 janvier 1933, qui a vu le maréchal Hindenburg nommer Hitler au poste de chancelier, beaucoup croient encore que le leader nazi ne résistera pas à l'exercice du pouvoir. Pourtant, moins d'un mois après, l'incendie du Reichstag lui offre l'opportunité de mener une sanglante campagne de répression contre les communistes. Après sa victoire aux législatives du 5 mars, Hitler se voit attribuer les pleins pouvoirs par le Parlement. Les SA, le bras armé du parti, font régner la terreur dans les rues en poursuivant leur entreprise de persécution des ennemis du régime, jetés dans les premiers camps de concentration.
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L'HUMANITÉ EST MIENNE : Vision par Zipporah Mushala
Les idolâtres auront leur part dans le lac qui brûle de feu et de soufre pour toujours et à jamais.
Apocalypse 21:8
Le diable parlait à ses démons « Allez sur terre et jouez au cinéma. Assurez-vous que dans les films chrétiens, vous agissez toujours à la place du Saint (Jésus) afin que ces humains puissent nous adorer. Ils aiment appeler Jésus dans les films leur Seigneur et même s'agenouiller devant leur écran de télévision en pleurant. Ils s'agenouillent même devant une photo dans leur maison et appellent celui sur la photo leur Seigneur ! Hahahahahahaha en effet ! Nous sommes leur seigneur ! Oui, qu'ils nous adorent. Ils ne savent pas non plus que c'est de l'idolâtrie et ils ne sont pas différents des catholiques quand ils font cela. "
«Allez faire des films chrétiens. Faites-les jouer et mettez-y beaucoup de choses impies. Ils regarderont juste parce qu'il porte le nom de film chrétien. Nous attraperons ceux qui manquent de discernement. Mettez de la musique du monde dans les films, montrez l'immoralité sexuelle. Faites également la promotion de nos chansons gospel comme le rap ou le reggae pendant nos « films chrétiens » et décrivez les baisers comme acceptables. Montrez des gens qui vivent dans le péché et qui vont pourtant à l'église pour les encourager à vivre une double vie. Nous devons piéger ces chrétiens qui sont spirituellement aveugles et désirent toujours les choses du monde.
Éphésiens 5:4 « Qu'il n'y ait pas d'impuretés et de paroles stupides, obscènes ou vulgaires, parce que de telles choses ne sont pas appropriées pour les croyants ; mais parlez plutôt de votre reconnaissance à Dieu. "Allez parmi eux sous forme d'humains et essayez de vivre aussi normalement que possible. Ne laissez aucune idée que vous n'êtes pas un être humain. Faites tout exactement comme ils le font, y compris en mangeant même lorsque vous êtes seul. Qu'ils n'imaginent jamais, même dans leurs rêves les plus fous, que vous êtes des démons.
Influencez-les tous et apportez-les-moi. Faites en sorte que le langage grossier semble normal en le transformant en blagues ou même en langage normal ou en argot. Faites des blagues cochonnes et dites que ce ne sont que des blagues. S'ils vous disent que ce que vous faites est mal et qu'ils ne veulent pas y participer, dites-leur qu'ils sont trop sérieux et qu'ils devraient se faciliter la vie. De cette façon, ils commenceront à faire des compromis et immédiatement ils le feront, lancez rapidement vos sorts sur eux pour faire de ce langage une habitude à ce moment-là. Nous amènerons toute la race humaine en enfer !
« Assurez-vous de remplir vos discussions de propos sales qui ne feront que les corrompre. Souillez leurs esprits afin qu'ils commencent à fantasmer sur des choses pécheresses. Laissez leurs oreilles démanger pour nos sujets et enlevez toute sainteté d'eux. Laissez-les faire des compromis de temps en temps afin qu'ils se sentent découragés et abandonnent. Ne sachant pas que le juste leur pardonne quand ils se repentent. C'est pourquoi je le hais, il pardonne trop facilement ! Découragez-les et faites en sorte qu'ils se sentent désespérés. » 1 Jean 1:9
« Qu'ils blasphèment le nom du Saint pour qu'il soit douloureux à ses oreilles. Laissez-les l'utiliser pour parler des choses qu'il déteste. Par exemple, laissez-les dire à leurs amies « Seigneur ! ce pantalon te va bien ! Que le Saint ferme ses oreilles très fort ! Qu'ils utilisent son nom en vain en disant « oh mon Dieu » de toute façon. Qu'ils perdent le respect pour son saint nom et les rendent aussi sales que nous. Ils dorment dans l'esprit parce qu'ils ne prient pas et ils ne remarqueront rien.
« Pour ceux qui attaquent ceux qui attaquent ceux qui croient en la sainteté, s'ils jeûnent ou passent la nuit, soyez avec eux pendant ce temps. Convainquez-les que vous faites partie d'eux juste pour accomplir une mission particulière. Ils ne vous soupçonneront jamais. Dites-leur même des déclarations telles que « frère, ces jours-ci, vous êtes moins en prière, ne laissez pas le diable vous attaquer. » Faites cela juste pour les aveugler. Quand ils vous regardent, paraissez 100 % humain et essayez même d'être plus saint qu'eux. Ils vous toléreront et s'ils ne prient pas, vous les renverserez. La route vers le ciel doit être non parcourue.
« Car vous, démons qui prétendez être saints, soyez persécutés avec les vrais chrétiens. Vous, démons qui vont dans le monde, persécutez ceux qui prétendent être saints avec les vrais chrétiens. Cela vous fera tous ressembler à de vrais êtres humains. Nous atteindrons tous un objectif commun. Nous devons être organisés au-delà de leur imagination.
"Pour vous autres, vivez un style de vie qui m'est égal et faites la promotion des choses du monde. Laissez-les ressembler aux choses normales. À travers vos modes de vie quotidiens, prêchez un style de vie pécheur et une double vie. Cela les influencera à ne se soucier que des choses dans ce monde éphémère. Ils ne savent pas que l'éternité est plus longue et préfèrent les plaisirs de courte durée. Intimidez-les et faites-les se sentir idiots parce qu'ils mènent une vie sainte. Moquez-vous d'eux, ceux qui sont faibles arrêteront bientôt ce qu'ils font juste pour être aimés. Ils ne sauront pas qu'ils essaient de plaire aux démons et tout cela n'est qu'un piège. Donnez l'impression qu'il est impossible d'être saint et habillez-vous à la dernière mode indécente et chère pour intimider.
Ils ne devineront jamais que vous faites cela exprès. C'est le moment d'utiliser toutes les armes que nous connaissons. Le temps presse."
« Pour vous, allez commencer les ministères, puisqu'il a maintenant été révélé par le Saint que certains humains ne sont pas vraiment des humains mais des démons, dites la même chose. Sortez avec des témoignages disant qu'il y a des démons sous forme humaine. Si vous dites cela, ils ne soupçonneront jamais que vous en êtes un et vous pourrez accomplir votre mission correctement. Éloignez-les le plus possible de la vérité. Nous avons presque le monde entier entraîné en enfer. Plus ils dorment longtemps dans l'esprit, mieux c'est car nous pourrons travailler sans aucune résistance. Ils ne savent pas que l'Enfer est un endroit où ils se maudiront pour leurs décisions insensées pour l'éternité.
« Ceux qui sont de vrais chrétiens, même à l'école, les frustrent et leur donnent l'impression que le Saint les a abandonnés. Volez leurs connaissances à l'école en touchant leurs cheveux ou en touchant leurs yeux et donnez l'impression que c'était un accident. Touchez leurs cheveux sans qu'ils sachent que vous mettez également des sorts de rétrogradation. » « Encouragez-les à porter nos vêtements indécents, puis dites-leur qu'ils sont beaux. Dites-leur qu'ils sont « chauds » et faites en sorte qu'ils se sentent bien. Ils commenceront à craindre de porter des vêtements décents. Encouragez les femmes à tresser nos cheveux et dites-leur qu'elles ressemblent maintenant à des êtres humains. Hahahahahahaha !!! Hahahahahaha !!! Lorsque vous leur direz cela, ils commenceront à se sentir mal à l'aise avec leurs propres cheveux et essaieront toujours de vous faire plaisir. Nos sorts très puissants les lieront à nos affaires ! Ciblez-les tous ! Qu'ils croient ou non à la sainteté ! Que ceux qui sont dans la sainteté commencent à faire des choses qu'ils n'avaient même jamais l'habitude de faire quand ils étaient dans le monde. Qu'ils deviennent pires ! Que la sainteté appartienne au passé.
« Que les révélations soient comme une histoire pour eux. Laissez-les lire mais ne changez jamais ! C'est pourquoi seuls quelques-uns sont sauvés. Qu'ils lisent des révélations pour se divertir ! Hahahaha, les êtres humains n'ont jamais été aussi faciles à détruire qu'aujourd'hui ! Ils ont perdu leur vie de prière et sont revenus vers moi. Ils ne verront jamais son visage !
Priez sans jamais cesser. Demandez au Seigneur de vous aider à être saint à tout moment et à vaincre. Nous ne pourrons jamais vaincre le diable en utilisant notre chair parce qu'il a beaucoup trop de tactiques, beaucoup que nous ne soupçonnerions jamais. C'est pourquoi la bible dit que c'est une bataille qui ne peut être menée que dans l'esprit alors revêtez toute l'armure de Dieu ! Si le Saint-Esprit vous pousse à vous réveiller et à prier, faites-le. S'il vous pousse à faire un jeûne sec de 3 jours, faites-le. S'il vous pousse à passer une nuit même seul, restez debout et priez toute la nuit. Jésus a fait de même et il est notre parfait exemple. Notre Seigneur est plus grand que la bataille et en tant que ses enfants, on nous a promis la victoire. Soumettez-vous à Dieu dans la prière et résistez au diable.
SHALOM
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Poème
- Mais c’est moi qui ai écrit ça ? Non, je ne te crois pas !
- C’est pourtant la vérité, murmurai-je.
Je récupérai la caméra déposée sur la commode et, après l’avoir branchée sur la télévision, je démarrai le film. Elle resta muette, attentive. Soudain, elle garda la bouche grande ouverte en se découvrant sur l’écran. J’avais filmé juste après qu’elle se soit levée du lit. Elle était en sous-vêtements, petite culotte en coton et t-shirt moulant. On distinguait la pointe de ses seins à travers le tissu.
Elle se vit marcher tel un robot dans le couloir. Elle ouvrit le tiroir de mon bureau et sortit un cahier. D’ailleurs, elle m’avait surprise car personne ne savait que j’avais encore des cahiers vierges dans ce tiroir. Il faut dire que je ne l’ouvre plus depuis que j’utilise un ordinateur pour écrire. On pouvait entendre ma voix l’appeler. Je n’aime m’entendre parler, cependant, elle ne porta pas attention à mes appels et continua de s’observer. Elle entra dans la salle à manger, prit un stylo à côté du téléphone fixe et commença à écrire.
Tout en gardant un œil sur l’écran, elle détailla ses mots sur le papier qu’elle tenait toujours dans la main. En fait, elle ne reconnaissait pas son écriture ni même la langue dans laquelle elle avait écrit. C’était du latin ; j’avais reconnu certains mots tels que « quoque » ou « amo». Néanmoins, ses vers étaient incompréhensibles et je regrettais avoir arrêté l’étude de cette langue dès la cinquième, préférant le grec, plus compliqué et plus noble.
J’avais posé la caméra pour me recoucher. Elle continua de tourner, ainsi on pouvait la voir écrire entièrement jusqu‘à ce qu’elle s’effondre brutalement. Sa tête tomba sur la table. Elle garda le stylo dans la main. Elle restait endormie, j’accélérai le visionnage. Puis, tout s’arrêta subitement. Elle ne sut pas comment elle a fait pour retourner dormir.
- Je… je ne sais pas quoi dire, soupira-t-elle.
Un sanglot envahit le timbre de sa voix. C’était une telle évidence qu’elle voulait pleurer de honte car elle ne contrôlait rien de son propre corps. Je la pris dans les bras, je la rassurai. Elle inspira fortement pour retenir ses larmes. Dès lors, je demandai si elle n’avait pas de douleurs.
- Si, mal aux cervicales et à la tête quand je me réveille, répondit-elle.
- C’est peut-être lié, ne crois-tu pas ?
- Peut-être… surement !
Cela faisait plusieurs jours que ce problème durait. Elle se levait en pleine nuit, très souvent vers trois heures du matin. Elle partait écrire des poèmes dans différentes langues. Je reconnus du vieux français, de l’anglais mais aussi de l’allemand. Ensuite, elle s’endormait subitement avant de retourner se coucher. Elle se levait toujours à moitié perdue, persuadée avoir rêvée… et avec un atroce mal de crâne.
Quelques jours plus tard, elle prit rendez-vous chez son médecin traitant. Ce dernier lui conseilla un psychanalyste. Il suspecta un burnout ou au moins, une dépression liée à un quelconque évènement. Par précaution, ma compagne fit quelques tests et prises de sang qui n’apportèrent aucune réponse.
Lorsque le psychologue regarda les vidéos prises, il ne montra rien de sa surprise. En fait, il avait face à lui, un cas extrêmement intéressant. Il lut les poèmes, fit quelques recherches et grâce à ses contacts, il découvrit des ressemblances avec des auteurs célèbres. Il y avait du Esope dans certains poèmes, du Victor Hugo dans d’autres, il y avait aussi le style de Goethe. Un nom retint particulièrement son esprit car il était présent sur certaines feuilles, posées comme s’il s’agissait de l’auteur des poèmes.
- Qui est exactement Ann Finch ?
- Justement, je ne sais pas, répondit-elle.
- C’est étonnant que vous ne sachiez pas qu’Ann Finch était une poétesse anglaise. Ce qui me surprend, c’est que vous signez son nom et les poèmes sont en français. Un peu vieillot mais en français tout de même.
Elle ne répondit pas à sa réflexion. Elle sentit une certaine hostilité, se demandant si elle avait inventée tout ça. Aussi, il proposa d’organiser une séance d’hypnose. Il ne savait pas ce que cela donnerait, alors, il invita un collègue spécialisé dans cette méthode. Mon amie accepta à condition que je sois présent. La séance fut riche et me stupéfia.
Elle était assise dans le canapé de travail, le psychiatre face à elle laissait pendre un pendule qu’elle suivait du regard tout en écoutant ses mots. Il annonça qu’il arrêterait, puis il compta jusqu’à trois l’obligeant à fermer les yeux. Le silence ambiançait le cabinet. Tout en prenant des notes, l’autre psy suivait à côté de moi la séance. Il avait posé un magnétophone sur une table basse, à gauche de mon amie, ainsi qu’une caméra sur le bureau pour filmer l’hypnotiseur et sa patiente.
Elle demeurait assise, les genoux collés, les mains sur les cuisses. Le médecin proposa revivre cette nuit. Soudain, son visage perdit son calme tout en gardant les yeux fermés. Elle respira fortement par coups saccadés, elle se mit à parler dans une voix bien plus grave:
- J’ai besoin d’écrire, j’ai besoin d’écrire ! J’ai besoin d’une plume ! Je tuerais pour une plume !
- Qui êtes-vous ? demanda le psychanaliste.
- Et toi, qui es-tu pour poser la question ?
L’homme se présenta, annonça ses qualifications, faisant rire mon amie qui gardait toujours les paupières fermées. Je déglutis à l’annonce du nom qu’elle prononça.
- Je m’appelle François Villon.
- Vraiment ? Alors vous pouvez nous réciter la ballade des pendus ?
Dans un français parfait, elle entreprit un long monologue, prenant aussi la forme, et l’expression nécessaire lorsqu’elle dit : « Mais priez dieu que tous nous veuille absoudre ! ». J’entendis le psychiatre racler sa gorge avant de susurrer à mon oreille qu’elle n’oublia aucune strophe, surtout que le poème est long. Encore plus surprenant, elle ajouta un passage inconnu à la ballade.
L’hypnotiseur mit fin à la discussion en avançant le temps d’une semaine. A ce moment, mon amie se présenta comme un poète portugais totalement inconnu. Puis, elle devint Charles d’Orléans avant de prononcer le nom d’Ann Finch pour la première fois. Toutefois, ses discussions n’apportèrent rien d’intéressant. Le spécialiste continua à remonter dans le temps de mon amie. Il y avait au moins un poète par jour. Et enfin, nous eûmes la réponse à ses possessions.
- Je suis chez Amélie, dit-elle.
Je me souvenais de cette soirée. Je n’y avais pas été car j’étais invité à voir un match de football avec des amis dont le frère d’Amélie.
- On boit, on rit énormément. Et nous discutons sur la mort, l’au-delà et la vie après la mort… Oui ? Une partie de ouija ? (un sourire marqua soudainement son visage) Je suis d’accord, c’est excitant ! … Nous nous installons autour de la table, Mélanie revient avec un tableau qu’elle pose devant nous. On se tient par la main. C’est Christelle à ma droite et Léa à ma gauche. Nous commençons la séance dirigée par Amélie… Je ne sais pas, j’ai comme un souffle derrière mon oreille. Je me sens faillir pourtant je ne m’endors pas. Je crois que c’est l’alcool. Et…
Je retins mon souffle, écoutant ses explications avec attention. Elle garda le silence pendant quelques secondes avant d’affirmer :
- Je peux enfin réécrire. Quel bonheur ! Quel bonheur de me sentir vivante !
- Qui êtes-vous ?
- Mary Finch, dit-elle.
- Pourquoi êtes-vous en elle ? demanda-t-il avec le plus grand calme.
- Parce que son esprit a laissé la porte ouverte.
- Je vais vous demander de ne plus la déranger.
- Je comprends, dit-elle. Mais à une condition. Je voudrais écrire un dernier poème.
Il tendit un crayon et un carnet. Elle se mit tout-à-coup à griffonner, raturant, corrigeant. Elle prit son temps. Puis, elle signa de son nom avant de quitter sans prévenir. Mon amie tomba brusquement sur le côté. Toutefois, elle se réveilla lorsque le psychiatre lui ordonna d’ouvrir les yeux. Elle ne comprit pas pourquoi elle tenait un crayon dans une main et un carnet dans l’autre. Elle me regarda avec de gros yeux hagards avant de se lever et de réaliser qu’elle avait mal au cou. Elle comprit que cela avait recommencé.
Nous quittâmes le cabinet après avoir remercié les deux psychanalystes. Depuis ce jour, elle ne se lève plus la nuit pour écrire. Par contre, j’ai engueulé Amélie pour lui dire ce que je pensais de ces conneries de « ouija ».
Alex@r60 – août 2021
Photo: Auteur inconnu
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L'ironie de la vie fait qu'à l'instant même Où mon encre pose les premiers mots de ce poème J'aurai tant aimé qu'elle puisse l'écouter Il y a une heure, petite maman, le ciel vient de te rappeler Sur mon t-shirt quelques larmes se dessinent J'ai vu l'abeille, la colombe, Dieu, j'ai vu les signes Ma mère a voué sa vie aux autres et les autres ont voué leur vie à eux-mêmes Lui laissant leurs chariots de peine Ses patrons, des fonctionnaires S'demandaient comment ils pouvaient stopper les actions de cette petite militante Ils l'ont assise un an et demi sous une trappe ouverte D'où tombait sans s'arrêter une pluie d'amiante Eux ont su dorer leur parapluie À cinquante ans, maman est tombée dans la maladie Elle m'a laissé ces quelques mots en héritage Alors je marche sur le champ d'honneur pour un combat véritable C'est l'économie qu'on vante et qu'on canonise Les forêts s'couchent et les animaux agonisent D'vant la télé, chacun veulent sauver la Terre Et ça pleure quand on prend dix eus' sur leur salaire Alors le poison est dans l'air, il en tue cinquante mille Mais c'est plus simple de fixer la peur sur le Covid C'qui nous arrive, c'est pas étonnant, c'est logique C'est la course poursuite où l'économie tue l'écologie J'crois toujours en Dieu si tu en doutes mais comme Ces vers l'expriment, j'ai fini d'avoir foi en l'homme Faut croire que c'est ainsi, faut croire qu'on le mérite De la toundra s'évadera la huitième plaie d'Égypte Quand je suis né, j'ai pas ri, j'ai pleuré Au fond, j'devais savoir où je mettais les pieds Un sacrifice, autel de la bêtise humaine Les insectes qu'on écrase font plus pour l'homme que l'homme lui-même Le système du capital tiendra Si les plats posés sur la table ont un partage injuste Capitalisme 2020 C'est Judas qui boit tout le vin, mange tout le pain et Jésus qui l'excuse De nos jours, on décrie des hyper-marchés Y a cinquante ans, le peuple a fait leur succès Et pour tirer les prx ils ont fait de la bouffe "chio" Comment les croire eux et leurs fausses étiquettes Bio Nous sommes responsables de cette situation On vote, on manifeste, on hait ce qui arrive On hait ceux qui arrivent, on rame à la dérive Mais la révolution s'fait par la consommation En France, santé, prévention, c'est divorce Du coup patient, client, c'est la même chose L'alimentation n'est pas c'médicament cher La sécu sera plus tard la consolation à ton cancer Combien de fois j'ai parlé au docteur vaniteux Combien de fois j'ai erré dans l'hôpital miteux Combien d'fois les miens ont subi la calamité De lutter pour leur vie en ces lieux privés d'humanité Notre médecine est à un tournant fragmenté Les docteurs fidèles à leur serment d'un côté De l'autre ceux que les labos ont transformés En associés du plus grand cartel du crime organisé Notre superbe, un homme sous stéroïde Qui ne veut pas mourir ni souffrir se shoote aux opioïdes Le dealer a une blouse blanche, un chercheur Qui ne trouve rien sur une terre de souffrance Quand tout se barre, seules comptes les intentions On peut se tromper si longtemps sans bouger d'position C'est que le plan alors diffère du remède J'pense à nos enfants, putain ! On est dans la merde Un carnaval consenti étalé sur le long terme Un bal masqué où les gamins sont déguisés pareil Un naufrage où survivent ceux qui peuvent La réussite de la répétition ratée de 2009 Des plateaux où les docteurs deviennent journalistes Et des journalistes docteurs en tenue affoliste Ca crucifie, ça juge, ça dépend qui On aimerait tout cet entrain pour Mediator et Dépakine Il n'y aura jamais d'entente Si certains cherchent le buzz et d'autres font de la science J'aurais jamais cru y assister Voir des sommités dénigrées par des amateurs matelassiers Le nul de la classe s'autoproclame génie Un peu d'ADN en commun avec les méchants terroristes Où la crème de la télé imbécile Chant de merde, la Star Academy d'la médecine Si on n'sait pas, on applique pas la mesure Dont les conséquences peuvent être la pire des choses Le mal est à venir, ce n'sera pas le virus Les perroquets ne sauront pas lier les dégâts à la cause À la vue de ces rageux athées je ris Inconscients que la peur de la mort est devenue leur Église La course au vaccin rend le monde solidaire ? Non, c'monde a faim et alimente un ver solitaire Ils veulent que pour les anciens, rien n'aille mal Et dépensent des milliards pour l'atome dans l'arsenal Les maths remplacent les mots, veulent expliquer les maux Quand ça les arrange, nos vies sont rangées dans les tableaux Lorsque ça les dérange, hop, coup d'éponge efface Les chiffres des vérités que leurs lettres voient les masques Où sont les procès ? S'il y en a pas, rideau, allez on a capté On vit avec des drogues dures légales dans l'armoire On peut insulter, menacer mais pas parler d'armoise Nos villes subissent la loi de douze salopards J'allume la télé, j'vois vociférer un cluster de connards Prise d'otage de l'émotion en live Le doute vient quand on chasse la raison pour la peur primale Portes ouvertes aux fachos, vannes ouvertes au max Arme absolue sur les terres du Xanax Monsieur l'ministre, nos mains n'arrêteront pas le sable Combien d'gens dorment dehors par ce froid ? Vous êtes irresponsables Tour de force des comploteurs Dénoncer leurs détracteurs comme des vilains complotistes Tout au long de l'histoire, tout n'est que guerres, pleures, beurs Désolé, le complot ça existe Ses pieds foulent nos corps, son destin est funeste Habillé en gentil, il s'appelle business Mensonge, arme de distraction massive Deux millions de morts, le complot ça existe On vend la guerre propre, sale, chirurgicale Chirurgie du pétrole lors d'opérations brutales Ça crie "sus à la drogue" et puis "sus au communisme" La drogue attendra, on tue les cocos contre la cocaïne Le crack dépasse les ghettos, rien ne les maîtrise Années 80 j'y étais, le complot ça existe Au mois d'mars débutèrent les analyses Aux heures de grandes écoutes ils annonçaient l'apocalypse Genre : "un million de morts c'est p't-être c'qui nous attend" Et eux alors, dis-moi, c'est pas des charlatans ? Alerte rouge au mercure, neige, à la pluie et au vent Ils font trembler les gens avec un souffle d'harmattan Un peu d'ramadan, la main sur la gégène C'est faux philosophes mènent un Milgram à grande échelle Tant de mensonges qui chacun ne croient plus en rien Chacun a sa vérité qui lui va bien Et ouais, la peur, la paranoïa sont addictives À chaque échec elles fouillent et trouvent un motif La division est telle que l'espoir est mince de recoller Notre société du verre brisé Honnêtement si t'as le temps de poster mille avis dénigrants C'est que t'en fous très peu dans ta vie des migrants Tu dis "pourquoi chez moi la Terre est vaste ?" T'y a pensé bourré à deux-cent sur l'autoroute avec ton masque Avec le masque tu porteras la veste Pour mieux la retourner quand le vent soufflera de l'Est Et Veust, j'ai encore la main sur le bouton Les porcs, les moutons, t'inquiète, j'ai leur temps d'cuisson Si c'est la mort qu'ils veulent nous éviter Un pour cent du budget de l'armement mondial suffit à sauver chaque année Huit ou neuf millions de vies En donnant accès à l'eau potable et pas contaminée Va faire accepter ça aux ploucs à carabine Les ventes de rafales ont de beaux jours en Arabie On fait un feu d'artifice en séjour mortifère La BST c'est pas Blake et Mortimer La vie, c'est pas blanc ou noir, c'est un joyeux bordel Vive la vie, l'amour la joie, car la vie c'est mortel Sur la selle qu'on chevauche le sort Combien sont morts de la mort en attendant le vaccin contre la mort ? Hypocrisie sur le visage On va aux enterrements de gens qu'on détestait pour lisser sa propre image Il me semble que beaucoup ont oublié qu'on n'est pas des ordis On ne peut pas nous réparer à souhait Dans nos pays, l'enchaînement des années belles A ancré dans les cœurs le sentiment d'être immortel Et lorsque tout bascule on dit "l'artiste est-il utile ?" Et pour traverser les épreuves la musique est trop futile Ca veut des noms pour collecter les fonds Quand ça va mal, on s'essuie les pieds sur nous comme sur un paillasson C'n'est pas nouveau, non, même pas ça m'éprouve Dans c'pays, un vrai métier, c'est un taf où on souffre Peu importe, si on coule, on filme La détresse de chacun est l'illusion d'sa couronne d'épine Il y a vingt ans les enfants du commerce ont violé la musique Le schéma s'est répété pour l'hôpital public Devant les yeux, l'unité un faux cil Dis merci aux philanthropes de la clique à Sarkozy Nos filles ne respirent plus et nos fils de respirent plus non plus Marche sur le fil, un futur de funambule J'vois le monde de main sur leurs visages On les trie, on les frappe et moi je sens qu'je m'ensauvage Parqués entre clichés, terreur et hommage Tôt ou tard déferlera un tsunami de dommage Car la France du papier est un tas de belles phrases Notre France du réel, on la subit de guerre lasse Ok, ne versons pas dans le communautarisme Les chiffres de l'INSEE sont là et l'État fait du walouisme À l'image d'un p'tit ministre mesquin Qui fait passer notre avenir bien après son destin Coincés dans un bras de fer infantile On est pas forcés d'blesser les autres pour montrer qu'on est libre Comme tous ces gens qui s'croient de gauche car Ils vont boire un coup assis au bar au milieu des noirs Et croisent ces gens tous les jours, ignorent tous d'eux Seulement, ici le loyer est divisé par deux Jusqu'au soir où ça reçoit une claque Une grosse tarte et ça passe de gauche direct à l'extrême-droite Je juge pas, enfin chacun peut changer J'suis un enfant de la violence donc un adulte de la paix Mes impôts s'évadent pas, ils restent Ouais, j'me sens plus français que tous ces chanteurs de Marseillaise Fais ton p'tit livre sur le roi du Maroc Et peu d'choses sur tes potes, qu'ont des lois et les fuck Insupportable ces leçons à l'Afrique Clientélisme.fr, bananière devient la République "Nous sommes égaux" : pipeau ; "Nous sommes frères" : pipeau "Écoutez" : pipeau ; "Considérez" : pipeau Méprisé comme un seul bloc dans la balance Y a pas égalité des chances mais fatalité d'échéances Libéraux réacs grimés en socialistes ou gaullistes Inventent des mots de merde genre "islamo-gauchistes" Si j'fais l'idiot j'réponds "athéo-fascistes" Étrange comme la guerre des pauvres garantit la paix des riches Déforestation, démantèlement d'usine Un œil sur la bourse et l'index pointé sur le crime Capitaux forgés par les travaux d'esclaves Palaces en Amérique avec en Afrique une escale Entassés dans ces rafiots, c'monde se fout d'eux On a tout pris dans leurs pays, ils doivent crever chez eux Nous on signe des contrats, on s'démène On s'en fout, on encaisse, amen, tant pis pour le Yémen Mais qui veut de l'obus ou du canon César Combien de gamins morts par jour, pourtant aucun ministre crie Allahu Akbar Comme le Cambodge, avec le temps ils digèrent Que c'monde a statufié Kissinger sans le juger Comme quoi on peut tuer quatre cent mille d'innocents Et être Nobel de la paix, décoré pour autant Les civils effrayés n'ont que faire de la théorie Ca s'appelle pas la guerre, ça porte un nom : le terrorisme Articulé des idées devient compliqué Dans ces situations où l'émotion est impliquée Et que demain, ce seront des larmes qu'on versera Oui, pour revenir ne serait-ce que là où on est aujourd'hui Je repense au pilote de la Germanwings Et à celui qui a foncé dans la foule à Nice Même colère, même folie derrière un pare-brise, suivez la flèche "Lui c'est la dépression et le bronzé là c'est Daesh" C'est la culture de nos contrées qui est en cause Où il faut faire le buzz, être quelque chose À être quelqu'un, sortir enfin de l'anonymat Où la mauvaise nouvelle dope la courbe de l'audimat Où on met ses chiottes sur Facebook, pour du vent on tweet Photos d'vacances, on scénarise sa vie On montre cette plage, on y a vu la cour Diaporama, mise en scène de notre amour, puis Mots d'insultes pour un scénario de rupture Exhibe sur YouTube un pauvre talent sans futur Et quand la dépression et la haine s'abordent Ils tuent, scénario glorieux de la mort Ne cherche pas de causes, de convictions à tout ça L'incendie se cache derrière un feu de broussailles Et tout ce qui importe, c'est que reste le nom Pour ne pas crever à la piaule, seul comme un con J'y réfléchis, ne vois pas le remède Face à une armée de cons tous centrés sur eux-mêmes Qui confondent leur vie avec le Big-Bang Inspiré par le destin de mythes de brigands Aux infos, les hooligans moi j'les ai pas vu Anglais et Russes, à Marseille criaient "ISIS où es-tu ?" Depuis des mois sur le net, ils planifiaient la bastonnade Qui devait terminer en ratonnade Ca n'fait même pas une ligne, même pas un mot Et si des gars les avait shooté, c'était Guantanamo Nous aussi on en a marre, chaque fois batailler On n'veut pas la main au fion et parler comme Tatayet Du coup, silencieux en cent-quarante caractères, j'm'exprime en rimes Avec un flot d'amour dans les artères À l'heure où le discours fasciste est banal C'n'est pas dans les stades mais à l'Assemblée qu'on nous jette des bananes Depuis les tours jumelles en 2001, l'esprit étriqué Me sachant musulman de confession me somme de m'expliquer À chaque tuerie, le téléphone sonne Comme si j'connaissais les raisons d'ce foutu boxon Les mêmes actes, différentes chroniques Joseph Kony tue en silence, sur Arte à minuit Peu à peu, on prend le siège du rival La France ignorante nous regarde comme si on priait Shiva Dans la victoire, peu importe la peau C'est dans le sport et le rêve qu'on se rallie au drapeau Je suis fatigué de chanter les mêmes problèmes trente ans Vendre un monde binaire est tentant Si on lit l'histoire en bloc, ça devient easy Artisan de notre défaite, auto-biaisés On n'fait plus rien en public, on sécurise les cœurs Et chaque seconde qu'on vit est régie par la peur C'est l'but du terroriste, non ? Effrayer Si c'est ça, on y est, on peut le dire : "les armes, elles ont gagné" Et on nous hèle comme des Français honnis Avec des mots de maîtres d'école méprisants dans les colonies Et la liste des crimes auxquels il n'y a pas d'solution À part les châtiments corporels Sans bruit aucun, loin de votre réalité Combien de potes portés en terre et que j'ai dû pleurer ? Combien de proches trop jeunes, brutalement fauchés ? C'n'est pas un pays en guerre, mais vie et mort dans les quartiers français Pour qui n'a pas vécu ça, dur de comprendre Comme de se faire contrôler au faciès sans arrêt Voilà donc le monde par le "no future" menacé Sauf que la douleur, c'est vers les autres qu'elle dirigée On ne l'inflige plus à soi, ça suscite Des futurs assassins, ex-candidats au suicide Discriminés à l'emploi, aux études aux logements Aux loisirs, au sport et à la culture Les mômes finissent par croire qu'être français n'est pas possible Et s'tournent peu à peu vers la culture des origines En même temps, par les écrans émerveillés Copies de délinquant en col blanc au pays des yéyés Les bons sentiments ont tellement été moqués Que même les plus jeunes pouffent à la lecture des mots de Guy Môquet Les mots, on nous les a volés Et les fachos, ils en ont joué Kidnappeurs de la laïcité, ils l'ont changé en laïcisme Le fondamentalisme athée Une société où eux seuls sont bien Et ceux qui croient en Dieu sont des crétins Vraie guerre d'imbéciles, je refuse d'y adhérer Comme à la mécanique brutale et sanguinaire de petits bandits ratés Il ne peut y avoir que deux camps en tout "Je suis Charlie ou ne le suit pas", mec, je suis, c'est tout Comment des blessés ont-ils pu shooter l'ambulance ? Comment un peuple si fin a pu gommer les nuances ? Changer sa vie en chronique nécrologique Avec l'esprit inondé de négativité pathologique Depuis qu'j'suis né, j'entends "on est en crise" Les anciens me disent qu'c'est pareil depuis 46 La compassion fuit, déserte les villes On retrouve la nation qui avait peur de l'an mil Face au drame, le peuple cherche des coupables Telle religion, tel élu, l'ENA est responsable Il serait sage de dire qu'il n'y a pas de parade On est libre et quand on est libre, on est vulnérable Imagine si j'disjoncte, rien n'arrêtera le massacre On me tuera mais mon arme aura craché la salve Je sais c'est navrant Consolation, l'opinion dira "il s'est radicalisé cinq minutes avant" On prend note, la ferme et subit La police n'est plus ici pour jouer au rugby Les assos sur le terrain n'ont plus un sou et le crient Aujourd'hui, la société entière en paie le prix Quel système pour s'faire entendre, je n'sais pas Aucun candidat nous ressemble, ni nous rassemble Nos vies c'est comme les feux du 31 décembre Et même si on a rien à voir on nous prie d'balayer les cendres Trois-quarts des gens croient le pays en guerre Mais la guerre c'est quand sur les têtes il pleut du fer Où sont les sages qui ont subit les méfaits nazis ? Les vieux aujourd'hui ont connu la guerre, oui, mais celle d'Algérie Sur les sujets sécurité, économie À demi-mot j'entends qu'il était bon le temps des colonies Tout est ramené au choc des civilisations Violence globale, effet d'mondialisation Le fric passe les frontières, l'info passe les frontières La drogue passe les frontières, le brut passe les frontières L'argent ne voyagera seul alors sans surprise Le sang et les larmes aussi passent les frontières En treize ans et trois présidents On a rejoint les ricains autour du globe dans le rôle du méchant On demande pas grand chose vraiment Si c'n'est que mère France aime tous ses enfants Merci d'avoir accueilli si bien les miens Quand ils ont quitté le pays alors qu'ils crevaient de faim À chaque fois que des personnes meurent, des larmes pleuvent Et nous on chante avec les tripes les couplets d'United De la paix seulement, j'ferai l'apologie Je pense juste qu'on subit le poids d'la technologie En dix ans, on a prit un siècle, c'est la gifle, l'échec Les mœurs n'ont pas réussi à suivre Les générations ne parlent pas le même dialecte J'imagine trente ans en arrière avec Internet On peut débattre et affirmer c'qu'on veut Les membres d'Action Directe auraient été mille fois plus nombreux Les politiques ne passeront pas à l'action On ne touche pas à la toile par peur du vote sanction Donc les idées tordues ont l'espace pour ramper Les intolérants du globe peuvent y gerber en paix Et chacun veut réduire tous les autres au silence Les comptes au Panama et tous leurs grands laïus en France On prend leurs minerais, "pas grave, c'est des nègres" Et ouais, notre appétit d'oiseau, c'est celui d'un aigle Avec la téléréalité ils ont vidé les têtes Avec des amalgames, ils ont vidé les cœurs Avec YouTube, Facebook, ils ont dopé l'égo Et ont comblé tout ce vide avec des mots de fachos Est-ce que ce monde va plus mal ? J'en doute, c'est que notre mal-être Et le mauvais en nous qui passe en boucle Ils tournent dans nos âmes et ce pendant des heures On entend rien des autres, juste l'écho de leur peur Assis d'vant un doc, pensées bleues, j'préfère voir des singes Que des hommes parce que j'y ressens Dieu en eux Si je meurs, c'est en aimant sans arme ni bombe J'attends toujours la fin de ce monde
Akhenaton - La faim de leur monde
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Photo
Le journal est en vacances mais…
Première parution le 13 décembre 2013 avec une photo du 16 décembre 1976.
Jeudi 16 décembre 1976. L’unique scoop de ma carrière de photographe. Enfin presque…
Dans la série on me faisait faire des reportages qui ne m’intéressaient pas, mais alors vraiment pas, cette journée a est à marquer d’une croix*.
L’agence Sygma m’envoya à la légation de Monaco à Paris où le prince Rainier devait remettre des médailles. J’étais quand même impressionné. Et devant une altesse, j’avais eu très peu de temps pour travailler, alors Je shootais vite cette scène mémorable de dix personnes en costumes cravates entourant le Prince, juste après avoir reçu des médailles. Je rembobinais vite.
Retour à l’agence.
Il y avait un photographe spécialisé dans le people, les gens célèbres. Il gagnait déjà en 1976 des fortunes. j.A avait toujours un cigare à la bouche et n’arrêtait pas de parler de ses « coups impressionnants » et d’argent. Je le trouvais quand même bizarre, tant il était éloigné de ce que j’aimais dans le métier. On ne peut pas dire que le personnage respirait la finesse, mais pour des raisons que je suppute un peu – j’avais toujours dit, au moins au début de ma collaboration avec Sygma, que je souhaitais gagner de l’argent et ensuite repartir voyager à la routarde, comme je l’avais fait plus jeune- J.A m’aimait bien. Il m’appelait Keler, sans le prénom, pourtant presque exclusivement utilisé dans notre profession.
Donc de retour à l’agence de la légation de Monaco, J.A m’aborda.
« Keler, j’ai loupé un gros coup hier soir. Il y avait une répétition au palais des congrès de Rika Zaraï pour son nouveau spectacle qui doit commencer dimanche. Mais elle est fatiguée. Gilles Paquet – le grand manitou du showbiz- m’a dit qu’elle est arrivée en retard pour la répétition, qu’elle a commencée à chanter, et qu’au bout de quelques minutes elle s’est roulée par terre. Crise de nerfs. Il y a une nouvelle répétition ce soir, je ne peux pas y aller. Tu vas me remplacer. Je vais prévenir Gilles. S’il se passe ma même chose qu’hier soir, et si elle se roule par terre, tu ne laisses personne t’empêcher d’aller sur la scène et de photographier. Il va y avoir une attachée de presse avec toi, si elle t’empêche, tu te bats s’il le faut, tu fonces.
Perplexe, j’acceptais** ce qui était en fait un véritable cadeau, et qui valait sans doute beaucoup d’argent à la revente, ce reportage justifiant entre autre le report du concert de la chanteuse.
Le soir, j’étais attendu dans l’immense salle du palais des congrès de la porte Maillot. Il y avait déjà l’orchestre sur scène. J’entrevoyais le grand manitou Gilles Paquet, qui me vit mais m’ignora splendidement. Dans la salle, déjà assise sur un fauteuil, l’attachée de presse, celle qui devrait être l’ultime rempart entre moi et la fortune d’un premier scoop. Elle était sympa. Grande, blonde aux longs cheveux. Elle semblait déjà avoir pas mal d’heures de vol, mais bon. Je m’asseyais à ses côtés.
L’orchestre commença à jouer sans la chanteuse. Quinze minutes, trente minutes. Au bout peut-être de quarante cinq minutes, elle arriva en compagnie de son mari. Elle semblait passablement énervée. Elle monta sur la scène, commença à chanter. Mais on sentait que quelque chose clochait. Au bout de dix minutes, elle craqua, se roula par terre. Je ne savais pas quoi faire, paralysé par ce que je voyais. A ce moment précis, celle qui devait s’interposer tapa sur mon bras du revers de sa main et me dit : « vas-y, vas-y ! » J’y allais. Je me précipitais sur la scène et photographiais la vedette allongée par terre. J’étais venu avec deux appareils. Celui avec lequel je photographiais, muni d’un gros flash attaché par une barrette facilement amovible, et un deuxième boitier, prêt à prendre le relais du premier appareil, celui qui m’avait accompagné quelques heures plus tôt à la légation de Monaco. Au bout de quelques minutes de ce drame du show business, et sans doute après avoir jugé que j’avais rempli mon rôle de photographe, deux personnes vinrent chercher la chanteuse, son mari et une autre blonde bien coiffée, et elles l’emmenèrent en direction de l’ascenseur qui montait vers les loges. Je suivis le mouvement, serein, maintenant que j’étais convaincu d’être le sauveur du spectacle. Le compteur de l’appareil muni du flash affichait 34 vues. J’avais fait 34 photos sur la scène. Pour ne pas être pris de court, je retirais la barrette et le flash que je vissais sur mon second boitier. J’accompagnais tout ce petit monde dans l’ascenseur, puis dans le couloir jusqu’à la porte de la loge, où le mari de Rika me dit très gentiment d’arrêter.
Ma mission terminée, je redescendis dans la grande salle où l’attachée de presse se trouvait encore, assise au même endroit. Je m’asseyais à ses côtés en me disant que plus tard, lorsque j’aurai de la bouteille, je raconterai cette soirée à mes petits enfants. C’était une époque ou j’étais encore optimiste sur mes facultés de réussir à faire une famille. Je pris le premier boitier, celui du scoop, celui où j’avais enregistré cette scène invraisemblable d’une vedette en perdition. Ma voisine me parlait. Je rembobinais mon film. Ca tournait. Ca tournait. Ca tournait. Ca ne s’arrêtait pas de tourner. Une espèce de courant d’air chaud commença à remonter le long de mon corps qui commençait à se décomposer, jusqu’à atteindre mon visage. Ma voisine me parlait toujours. Je ne l’écoutais plus. Je ne pensais plus du tout qu’un jour je raconterai à des hypothétiques petits enfants ce qui s’était passé ce soir là.
Je cru avoir compris : le boitier du scoop était vide. Je l’ouvrais pour constater que je n’étais pas si con que ça. Le boitier était vide. Impressionné par le prince Rainier un peu plus tôt dans l’après midi, j’avais rembobiné vite sans remplacer mon film.
Je me sentais mal. Je pris ma voiture et allais sonner à la porte de ma copine de l’époque. Elle n’ouvrit pas. La bienheureuse dormait.
Je rentrais chez moi. La nuit fut passable.
Le lendemain matin, sur les coups de dix heures, j’allais à l’agence rue des vignes, dans le 16ème. Courageux, je me dirigeais vers le bureau de Monique. A cette époque, elle était l’incontournable prêtresse du show biz et des tournages de films, pour les agences photo. Elle était au téléphone. De l’entrée de son bureau, j’entendais la conversation : « Oui, j’ai vu les photos, oui on la voit se rouler par terre, oui elles sont bien » (les photos). J’ai toujours pensé que dans les situations les plus merdiques, il fallait savoir rester digne. Monique ne faisait que répondre aux descriptions données par son interlocuteur, le grand manitou Gilles paquet. Elle raccrocha.
Moi : « Monique, je ne comprends pas comment c’est possible, mais j’ai perdu un film. Il ne m’en reste qu’un. » Celui qui avait échappé au terrible sort de la famille de Monaco. C’était celui de l’ascenseur et du couloir, celui où les photos n’étaient pas terribles. Ca, je ne lui ai dit pas.
Monique : « Ah bon, c’est embêtant, j’avais justement Gilles paquet au téléphone –j’avais compris- et je lui disais que les photos étaient bonnes ». Puis elle rajouta : « puisque vous avez commencé l’histoire, vous allez la continuer et aller devant sa maison (Rika Zarai ), dans une allée privée du 16ème- et vous allez la photographier lorsque l’ambulance l’emmènera à l’hôpital ».
Devant la maison de Rika zaraï, il y avait deux autres photographes. Le premier travaillait pour Ici Paris, et le second pour France Dimanche. Deux grands journaux d’information! L’ambulance arriva. La chanteuse portée par deux ambulanciers fut amenée dans le véhicule. Nous photographions. J ‘apercevais au loin un homme qui surveillait la scène. C’était Gilles Paquet, l’homme qui m’avait copieusement ignoré la veille, à mon arrivée au palais des congrès, le grand Manitou du Show Biz. L’ambulance s’en alla. C’était finit. Ou presque.
Paquet m’emboita le pas alors que je me dirigeais vers ma voiture, garée non loin. J’accélérais. Il accélérait. « Comment étaient les photos », me demanda-t-il. J’augmentais une nouvelle fois mon allure. Tel un sprinter de compétition, il restait dans ma roue, comme au Vel d’hiv pendant les six jours de Paris. Je finis par lui lâcher un timide « pas mal », puis j’ouvris la porte de mon véhicule sauveur.
Je crois que Monique m’aimait bien. Elle avait essayé plusieurs fois de me confier des reportages. J’avais photographié pour elle deux ou trois tournages de films secondaires, des répétitions de pièces de théâtre. Mais elle a du réaliser assez vite que je n’étais pas un photographe très « glamour ». Je n’ai plus jamais travaillé pour elle.
Mais comment aurais-je pu être « glamour » avec un père qui transformait le nom du compositeur préféré de ma mère, Ludwig Von Beethoven, en « Bitovant » (bite au vent = traduction de l’auteur), au grand désespoir de cette dernière.
*Légende de Sygma : « Au cours de la dernière répétition générale avant sa première au palais des congrès, Rika Zarai s'est écroulée. Elle souffre d'un syndrome neuro dépressif, du à l'absorption de médicaments contre indiqués. Rika a été transportée d'urgence le lendemain matin dans une clinique de Montmorency pour subir des soins intensifs. Son producteur Henri Soumere a retardé le spectacle d'une semaine".
** J’étais surtout dans l’impossibilité de refuser.
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I
SAMEDI SOIR
23:41
Je sais pas ce que je fous là.
J’aimerais être ailleurs. Où ? Je sais pas. N’importe où. Mais pas ici. Et pas chez moi. Chez moi, c’est sombre et silencieux. Tellement silencieux que ça en devient assourdissant. Tellement silencieux que j’y entends plus que les rouages grinçants de mon cerveau en train d’alimenter les spectres qui hantent mon esprit. Je veux être dans un lieu où y a du bruit, où y a du mouvement. La ville, c’est bien pour ça. Tu sors de chez toi, et t’es plus tout seul.
T’es plus tout seul... C’est des conneries. T’es tout le temps tout seul. Plus tôt tu t’en rends compte, et mieux t’es préparé pour la déception.
Je suis tout seul. Je crois que j’ai toujours été tout seul. Depuis que les docteurs ont coupé le cordon ombilical, c’était acté. Entouré, ou pas entouré. Dans ma chambre, ou dans une foule. Je suis tout seul. Je l’ai toujours su, au fond. Mais je crois que je m’en suis vraiment rendu compte qu’assez récemment. Et depuis, ça me fout des vertiges. Des sensations de vide. J’ai l’impression de chuter sans fin dans les ténèbres.
Autour de moi, y a plein de gens. Ils doivent être une bonne vingtaine, tous entassés dans ce modeste appart’ d’étudiant. Posters de films d’art et d’essais sur les murs, lumière tamisée, musique pop qui pulse à fond, faisant trembler l'habitation sans se soucier des voisins. C’est ça qu’on est censé appeler la belle vie, je crois. Du moins, quand on est jeunes et qu’on connait pas plus.
Les gens dansent. Les gens rient. Ils boivent. Ils fument. Ca sent le tabac, ça sent le cannabis. Y a des bouteilles éparpillées aux quatre coins de la pièce. De l’alcool renversé un peu partout. Les filles se trémoussent dans une transe lubrique, guidées par l’ivresse. Les mecs les regardent du coin de l’œil, cherchant comment les aborder.
Moi, je suis au milieu. Un verre à la main, observant la scène. Je suis là, mais je suis pas vraiment là. Isolé dans la foule. Y a pas si longtemps, j’étais dans une belle relation. Une relation avec une jolie créature qu’on appelle la vie. On a vécu main dans la main pendant un bon bout de temps. C’était chouette. Mais maintenant on est séparés. C’est comme ça, on peut rien y faire. Et comme dans toute séparation, ça fait mal. Très mal. La chute est pas encore terminée. Et croyez-moi, je crains plus que tout le moment où je vais atteindre le sol.
- Tu fais la gueule ou quoi ?
Je me tourne. Y a cette fille juste à côté de moi, qui m’observe. Je l’avais pas remarquée s’approcher, perdu dans mes pensées. Elle est petite, un piercing dans le nez, une natte de cheveux bruns lui tombant sur l’épaule. Une grande poitrine sous un t-shirt serré. Son visage est chaleureux, il semble s’éclairer à chacun de ses sourires. C’est le visage d’un phare dans l’obscurité. Le genre de meuf qui vient guider les navires à la dérive. Mais elle sait pas, la pauvre. Elle sait pas que je suis dans une brume si épaisse, que le souvenir même de la côte a disparu de ma mémoire. Y a plus aucun phare qui pourra me sauver.
- Quoi ?
Je lui demande de répéter. Faut dire que j’entends pas très bien avec le volume de la musique. Je me penche légèrement vers elle, tendant l’oreille. Elle sourit davantage, et répète sa question en haussant légèrement la voix.
- Tu fais la gueule ?
- Pourquoi tu dis ça ?
- Je sais pas, elle répond avec un petit rire amusé. T’as vu la tronche que tu tires ? On dirait que tu viens d’apprendre que ton chien a un cancer. Faut te détendre, mon vieux. T’es pas bien avec nous ?
J’ai vraiment pas envie d’avoir cette discussion. Pas maintenant. Je vois pas ce qui dans mon attitude lui a donné l’impression que j’avais envie qu’on m’aborde. Je serre la mâchoire, détournant le regard. Peut-être que si je l’ignore, elle va partir de son plein gré.
Mais elle lâche pas l’affaire. Ses yeux brillent d’une légère malice. Elle croit savoir sur quel genre de type elle est tombée. Dans la vision du monde qu’elle s’est construite, elle est une psychologue, voyez-vous. Elle comprend les gens, et sait exactement comment leur parler. Elle est juste tombée sur un puzzle qu’elle a envie de résoudre. Et elle va mettre à contribution tous ses talents.
- C’est quoi ton nom ? Elle demande, souriant toujours.
- Hein ?
Je me tourne à nouveau vers elle. Pas le choix si je veux l’entendre par dessus les sons environnants.
- Ton nom. C’est quoi ?
Je la fixe droit dans les yeux. Pendant un court moment, j’ai envie de l’envoyer chier. De lui raconter une connerie, ou de seulement me tirer sans répondre. Mais je me ravise. Et je sais pas très bien pourquoi, je lui dis la vérité.
- Charlie.
- Comment tu t’es retrouvé à broyer du noir en soirée, Charlie ? C’était le plan depuis le début, ou y a un truc qui s’est mal goupillé ?
Sa question me fait rire. Un petit rire sans joie. Elle saute sur l’occasion.
- Ah ! J’en étais sûre !
- Quoi ?
- Je savais bien qu’y avait un sens de l’humour caché quelque part là-dessous. Faut pas que tu restes comme ça. Faut que tu le laisses s’épanouir. Sinon tu vas finir par devenir un vieux con. Je dis ça pour t’aider.
Elle me regarde droit dans les yeux, souriant d’un air complice. Je détourne le regard. Je vois pas comment lui faire comprendre autrement que je suis pas intéressé par son avis. Mais elle ne semble pas saisir.
- Comment tu connais Camille ?
- Hein ?
- Camille. Tu la connais comment ?
- Je connais pas de Camille.
- Quoi ?
- Je sais pas qui c’est Camille.
- Alors tu viens à la soirée d’anniversaire d’une meuf, comme ça, et tu sais même pas qui c’est ?
Elle éclate de rire, amusée.
- Eh ben, bravo, Charlie. C’est de mieux en mieux.
Elle continue de me dévisager, souriant. Je déteste ce genre de situation. Les interactions sociales, ça a jamais trop été mon fort. Même avant d’être devenu le rabat-joie de service. J’ai envie d’être autre part. Loin d’ici.
- Tu connais qui alors, ici ?
- Quoi ?
- Tu connais qui ?
- Personne.
- Comment ça, personne ?
- Je connais personne.
- Personne, personne ?
- Non.
- Comment tu t’es retrouvé là, alors ?
- Je me baladais dans la rue. Quelqu’un avait laissé la porte ouverte. Alors, je suis rentré.
La fille éclate de rire. C’est peut-être la meilleure blague qu’elle a entendu de la soirée. Peut-être même de sa vie. Mais elle croise mon regard. Son rire se stoppe aussitôt. Elle sait plus trop comment réagir.
- T’es sérieux ? Elle demande, surprise.
Je lui réponds pas. Mais la gravité de mon regard semble confirmer. Elle se remet à rire de plus belle.
- Non, mais tu sors d’où, Charlie ?! Elle s’appelle comment la planète d’où tu viens ?!
Elle a du mal à se calmer. Faut dire que c’est pas banal. Je peux pas lui en vouloir.
- Qu’est-ce que tu fais un samedi soir, à te balader tout seul, et rentrer chez des inconnus ? Pourquoi t’es pas avec tes amis ?
- J’ai pas d’amis.
- Arrête les violons, Charlie. Je suis sûre que t’en as plein, des amis.
Je la fixe avec intensité, pour bien lui faire comprendre à quel point elle se trompe. J’appuie sur chacune des syllabes de ma réponse.
- J’ai pas besoin d’en avoir, des amis.
- C’est sûr que c’est pas avec cette mentalité-là que ça va changer...
Je regarde autour de moi, cherchant une issue. Mais personne ne fait attention à nous. Et la fille veut pas abandonner. Elle se calme légèrement, et me regarde alors avec une certaine tendresse.
- Tu sais, moi je veux bien être ton amie, si tu veux. Le temps d’une soirée. T’as l’air tellement perdu. Si je peux être utile à quelque chose. En vrai, moi non plus, je suis pas très fan des fêtes où y a plein de monde comme ça. Alors, si on peut s’épauler...
- J’ai pas besoin qu’on m’épaule.
- Je dis juste ça pour t’aider.
C’en est trop. Je perds patience, me tournant rapidement vers elle, lui répondant avec froideur.
- Qui te dit que j’ai besoin de ton aide ?!
Elle est prise de court, surprise.
- Hé, ça va. Pas la peine de t’énerver.
- Tu crois que j’ai pas compris ce que t’essaies de faire ?! Si tu cherches un mec avec qui baiser, t’as que l’embarras du choix ! Je suis pas intéressé !
Elle n’a vraiment pas l’air d’apprécier la remarque.
- T’es sérieux, là ?!
- Je te dis juste la vérité !
Elle me dévisage longuement, comme si elle découvrait vraiment mon visage pour la première fois. Je suis peut-être allé trop loin. Je m’en fous. J’ai pas le temps de prendre des pincettes. J’ai pas le temps de jouer au jeu de la sociabilité où on dit que des choses sans saveur pour échanger des banalités sans nom. Je m’en fous de son avis. Je m’en fous de l’avis de tout le monde. Je suis seul. Elle est seule. Tout le monde est seul. Et s’ils l’ont pas compris, je vais pas m’éterniser à leur expliquer.
Après quelques secondes, elle se décide à répondre, froidement, me fixant avec un léger air de dégoût.
- Je comprend mieux pourquoi t’as pas d’amis, Charlie...
Puis elle s’éloigne, sans attendre de réponse. Je reste immobile. Je suis allé trop loin. Tant pis. La chute est bientôt terminée de toute façon. Et tout le monde va se marrer. Ou personne va se marrer. Je sais pas très bien. Je suis fatigué, juste fatigué. Fatigué d’être dans ma tête. Fatigué de faire semblant. J’ai plus envie d’être avec eux. J’ai plus envie de jouer à être un petit humain normal qui se contente de sa propre médiocrité pour vivre. Ca m’intéresse plus. Si les autres, ça les intéresse, ça les regarde. Et si ça veut dire qu’on peut plus vivre ensemble, alors c’est pas grave. J’ai fait mon choix.
Sa réponse m’a un peu blessé, je l’avoue. Mais je ravale mes sentiments. Je bois une gorgée de mon verre, et je m’éloigne, insensible.
Tout va bientôt se finir. D’une manière ou d’une autre.
***
Je quitte la pièce principale. Trop de bruit, trop d’informations à gérer. Ca m'épuise même sans rien faire. Je m’engage dans un couloir. J’ouvre une porte, et me retrouve dans une petite chambre sombre. Je referme derrière moi, arrivant quelque peu à assourdir les sons de la soirée. C’est plus calme ici. Plus mon ambiance.
J’avance dans la pièce. Au milieu, y a un lit sur lequel sont entassés les vestes et manteaux des différents invités de la soirée. Je passe devant sans y faire trop attention.
J’erre, sans but. Je sais pas trop ce que je cherche. Juste de quoi m’occuper. Pour ne pas penser. Pour ne plus penser. Être dans ma tête, c’est pire qu’être au milieu de cette fête. Y a tout le temps du bruit. Tout le temps des voix qui hurlent. Faut pas que je les écoute. C’est mieux.
J’arrive devant un bureau, dans un coin de la pièce. Y a tout un bordel éparpillé dessus. Je l’observe avec une légère curiosité. Y a une carte d’identité. Dessus y a la photo d’une fille blonde beaucoup trop maquillée. Elle s’appelle Camille. C’est son anniversaire. Sa soirée. Probablement sa chambre. Peu d’intérêt.
Je repousse la carte. A côté, y a un tirage de photomaton. Camille et une copine à elle qui font des têtes rigolotes. Essayant probablement de reproduire la vie rêvée d’une de leurs célébrités préférées. Peu d’intérêt.
Non loin, une carte de visite. Je sais pas pourquoi, elle attire mon attention. Comme une intuition. Je l’attrape, les sourcils froncés, pour mieux l’analyser.
La carte est blanche, sans texte. Dessus, y a un simple signe. Peut-être un logo. De quoi ? J’en ai aucune idée. Jamais vu auparavant.
Y a quelque chose qui m’attire dans ce dessin. Je sais pas pourquoi. Peut-être parce qu'il veut rien dire. Ca donne envie de comprendre. Pourquoi quelqu’un se ferait chier à faire une carte de visite sans aucun sens ?
Je retourne la carte. Derrière, y a un simple message, noir sur blanc :
SUIS LA VERITE.
C’est tout. Rien d’autre. Aucune indication. Pas de numéro, ou d’adresse web. Juste un message énigmatique, et un dessin bizarre. Qui filerait une carte comme ça, sans au moins se faire un petit peu de pub ? Si c’est une blague, je voudrais bien savoir quel genre de personne ça fait marrer.
Je rejette la carte sur le bordel qui lui sert d’habitat. Des fois, je crois qu’il faut juste pas chercher à comprendre.
Mon regard est alors attiré par une lettre à l’écriture soignée, posée bien en vue. Je veux l’attraper pour la lire. Je sais pas très bien pourquoi. Sûrement juste par voyeurisme. Pour entrer dans l’intimité de cette Camille. Être dans la tête d’une autre personne que moi pour une fois. Une personne pour qui la définition du bonheur se résume à se prendre en photo en faisant des grimaces avec sa meilleure amie.
Au moment où je prends la lettre, je remarque une enveloppe posée juste à côté. Y a quelque chose qui en dépasse. Quelque chose qui aiguise aussitôt mon intérêt, jusque là mis en sourdine.
J’attrape l’enveloppe, et fouille à l’intérieur. Dedans, y a plusieurs billets. Au moins quelques centaines d’euros. Ca, c’est intéressant !
Je jette un coup d’œil rapide par-dessus mon épaule. La porte est toujours fermée. Je suis seul dans la chambre. Personne pour m’observer, pour me surveiller. Je peux faire ce que je veux.
J’avais lu un truc une fois. Quelqu’un qui disait que notre vraie personnalité se révèle quand y a personne pour nous juger. Je sais pas ce que ça veut dire pour moi. Mais d’un geste rapide, je fous aussitôt les billets dans la poche de ma veste.
C’est pas mon style de voler. Même choper des bonbons en cachette quand j’étais gamin, j’osais pas. Je sais même pas ce que je vais en faire de cet argent. Je sais même pas si j’en ai vraiment besoin. Mais avant même d’avoir réfléchi à mon acte, il est déjà sur moi.
Je lâche l’enveloppe, qui vient lentement se poser sur le sol comme une plume. Je me sens soudain accablé d’un poids. La culpabilité ? Je sais pas. Je la connais pas, cette Camille. J’en ai rien à faire d’elle. C’était peut-être l’argent qu’elle avait mise de côté pour payer la chimio de sa grand-mère. Et alors ? Rien à foutre. Je suis juste... fatigué. Je veux plus réfléchir à mes actes. Juste... ressentir. Quelque chose. N’importe quoi.
D’un pas lent, je m’avance vers le lit. Je lâche un long soupir de lassitude existentielle.
Je m’assois.
- Aïe !
Je me relève aussitôt, d’un bond. J’ai failli frôler la crise cardiaque. Y avait quelque chose sous mes fesses quand je me suis assis. Quelque chose qui a crié, et qui a bougé.
Je me retourne, en panique.
Sous le tas de manteaux posés sur le lit, y a quelque chose qui bouge. La forme d’une silhouette. Elle repousse les vêtements pour revenir à l’air libre, et lève la tête, observant la pièce autour d’elle avec des yeux mi-clos, fatigués. C’est une fille de mon âge. Elle a le regard de quelqu’un qui sait pas trop ce qu’il fout ici. Je connais ce sentiment.
Elle m’aperçoit, et me regarde avec froideur.
- Qu’est-ce que tu fous ?! T’essaies de m’écraser ?!
Elle reste à moitié couchée, dans une position inconfortable. Elle porte une robe bleue, avec des collants et des talons, habillée de circonstance pour la soirée. Ses longs cheveux châtains et lisses retombent sur ses épaules. Son visage aux traits fins entoure des yeux clairs au regard dur. Elle a l’air ivre.
- T’étais sous les manteaux.
Je lui répond calmement. C’est un fait. Si y a un problème dans l’histoire, ça vient d’elle. Qu’est-ce qu’elle fout cachée là, alors que tout le monde vit sa meilleure vie dans la pièce à côté ?
- Et alors ?! Elle répond, en se repositionnant plus confortablement. Ca se fait de s’asseoir sur les manteaux des gens, peut-être ?!
- Et dormir dessous, ça se fait ?!
Y a quelque chose chez cette fille qui m’agace rapidement. Son ton supérieur. Du genre à faire la morale au monde qui l’entoure. Du genre à toujours vouloir avoir raison.
- Je dormais pas. Je réfléchissais à un truc.
- Ouais. Eh ben, je vais te laisser réfléchir tranquille.
J’ai pas envie de m’éterniser à débattre pendant cent-sept ans avec elle. Je me dirige d’un pas rapide vers la porte de la chambre. Je l’entends me crier dessus dans mon dos.
- C’est ça ! Et ferme bien la porte derrière toi !
Je peux pas m’empêcher de lâcher un petit son dédaigneux. Mais je vais pas rester. J’ouvre la porte, prêt à sortir. Mais y a déjà quelqu’un derrière qui me bloque le passage.
Il regarde autour de lui, semblant chercher quelque chose. Ou quelqu’un. Quand il me voit, il s’avance d’un air imposant, m’obligeant à reculer à l’intérieur de la pièce.
- C’est toi Charlie ?! Il demande avec dureté.
C’est un gros dur. Grand, les épaules carrés, une coupe de cheveux courts dans un style presque militaire. Il a le regard énervé de quelqu’un qui a des comptes à rendre. Il contracte les muscles, tentant de m’impressionner. Je connais bien la parade. Des mecs comme lui, j’en ai croisé plein dans ma scolarité. Du genre qui pense qu’avoir de la force, c’est avoir de la personnalité. Je les ai jamais enviés, ces gars-là.
Je reste immobile, sans répondre, méfiant. Je sens que les problèmes sont juste à l’angle de la rue. Et je suis pas sûr d’avoir envie de tourner. J’essaie de rester calme. L’autre insiste.
- C’est toi qu’as mal parlé à Laetitia ?!
- Je sais pas. C’est qui Laetitia ?
J’essaie d’avoir l’air plus assuré que je ne me sens. Je pense savoir d’où vient le problème. Et je l’ai sûrement mérité.
- Vas-y ! Fais pas le malin !
Il s’approche davantage, me dominant de sa taille. Je tente de garder une posture neutre. Le gros dur continue son interrogatoire.
- Qui c’est qui t’a invité à la soirée ?!
Je hausse les épaules, insensible.
- Pas Laetitia, apparemment.
- Fais pas le malin, je t’ai dit ! Tu crois que tu peux venir chez les gens, comme ça, et casser les couilles à tout le monde ?!
- Je comptais pas rester...
Je tente de l’ignorer, et de passer à côté de lui. Raté. Il fait un pas sur le côté pour continuer de me bloquer le passage. Je sens qu’il va m’emmerder, celui-ci.
- Non, non, non ! Toi et moi, on va s’expliquer ! Tu veux jouer au con, c’est ça ?!
- T’as déjà une longueur d’avance, je crois.
Il a un petit bug. Peut-être qu’il a pas de suite capté l’insulte. Ou peut-être qu’il arrive juste pas à comprendre dans quel monde il se trouve pour qu’un gringalet comme moi ose tenir tête à une armoire dans son style. Il a juste pas compris que j’en avais rien à faire. Il a pas compris qu’y avait pire sensation dans cette vie, que de se faire tabasser au milieu d’une soirée.
- Tu te fous de ma gueule, là ?!
Au même moment, la fille sort à nouveau sa tête de sous les manteaux.
- Oh, les gars ! Vous pouvez pas aller mesurer vos bites ailleurs ?! J’essaie de dorm... euh, de réfléchir !
Le gros dur pointe un doigt menaçant dans sa direction.
- Toi, Mélodie, tu restes en dehors de ça !
Elle reprend sa place sur le lit, lâchant un râle agacé. J’essaie à nouveau de quitter la pièce. Une nouvelle fois, mon adversaire se positionne entre moi et la sortie.
- Tu crois aller où comme ça ?!
Il me repousse brutalement en arrière. Je serre les dents. Ca va en venir aux mains, c’est sûr. Et je vais me faire écraser. Pas de doute. L’autre est clairement plus fort que moi. Plus habitué à la violence. J’aimerais bien pouvoir éviter ce passage, si possible.
- Laisse-moi passer.
Je lui ordonne d’un ton froid, le fixant avec noirceur. Ca n’a pas l’air de le convaincre.
- C’est censé me faire peur ? Il demande avec un petit sourire moqueur.
Il me repousse à nouveau. Je vois pas trop comment m’en sortir. Je serre les poings, prêt à me défendre, coûte que coûte, quand...
Le gros dur s’arrête en plein geste. Il a remarqué quelque chose par-dessus mon épaule. Je suis son regard.
Il fixe l’enveloppe tombée par terre, au pied du bureau. Celle dans laquelle il y avait...
- Vide tes poches.
Il ne hausse même plus la voix. Mais pourtant, son ton semble encore plus dur. Il me fixe d’un air qui ne semble pas tolérer de réparties. La grande punition va arriver. C’est qu’une question de secondes. Tout ce qu’il me reste à choisir, c’est comment je vais l’affronter. Est-ce que je vais courber l’échine, ou... la regarder droit dans les yeux ?
- Non.
Je lui réponds avec fermeté. Comme prévu, ça ne lui plait pas du tout. Il s’approche de moi, collant presque son visage au mien.
- Vide tes poches, je t’ai dit !
La fille, Mélodie, sort à nouveau sa tête de sous les manteaux.
- Hé ! Mais vous allez les fermer vos gueules, ou faut que je vous les fasse fermer ?!
Je bouge pas, regardant mon adversaire dans le noir de ses pupilles.
- Laisse-moi passer.
- Vide tes poches, répète l’autre en accentuant chaque mot.
Il semblerait que ce soit la seconde de trop pour Mélodie. Elle se redresse d’un bond, et repousse violemment les manteaux au-dessus d’elle, sans y prêter grande attention.
- Non, mais vous voulez vraiment que je me lève, c’est ça ?!
Le gros dur n’en peut également plus. Il lui crie dessus.
- Mélodie ! Ferme-la, putain !
- OK...
La jeune femme se relève lentement, s’agrippant aux bords du lit. Elle titube dans tous les sens, complétement ivre, et se dirige dans notre direction, tanguant comme sur le pont d’un bateau en pleine tempête.
Elle s’arrête face à nous deux, les mains sur les hanches, et nous fixe avec la sévérité d’une institutrice devant deux gamins un peu trop turbulents. Ou du moins, une institutrice qui aurait un peu trop abusé de la picole, incapable de fixer ses interlocuteurs.
- A qui je casse la gueule en premier ?
Le gros dur et moi, on échange un regard surpris. On n’est plus très sûrs de comprendre la situation.
- Mais putain, Mélodie ! S’énerve mon adversaire. Va te recoucher ! T’as rien à voir là-dedans !
- OK. Je commence par toi, alors.
D’un geste rapide, sans crier gare, elle tente alors de lui foutre un coup de poing. Elle y met toute sa force, dans un bel élan. Pendant un petit laps de temps, j’avoue être impressionné. Cette fille qui paye pas de mine a beaucoup plus de cran que n’importe quel gars que j’ai croisé dans ma vie. Mais ça dure pas longtemps. Car le coup aurait pu être totalement spectaculaire... si seulement elle ne s’était pas raté d’une bonne trentaine de centimètres.
Emportée par sa propre force, elle s’écrase tête la première sur le sol, dans l’envolée la plus pathétique de toute l’histoire de la baston. Le gros dur à côté de moi la fixe avec un étrange mélange de pitié et de mépris. C’est possible que personne ne lui ait jamais fait ressentir ces deux émotions à la fois avec une telle intensité.
- Laissez-moi deux secondes pour me relever, et vous allez voir...
Mélodie reste immobile, sa voix assourdie par la moquette dans laquelle s’est planté son visage. Et la seconde d’après, elle semble se rendormir, sur le sol, comme si de rien n’était.
J’essaie de profiter de la diversion pour m’enfuir. Mais le gros dur réagit. Il m’attrape brutalement par le bras.
- Oh ! Tu restes là, toi !
Je tente de m'en défaire, mais il accentue sa prise.
- Lâche-moi.
- Tu vides tes poches ! Tout de suite !
- Je t’ai dit de me lâcher !
Je le repousse en arrière, de toutes mes forces. Il bouge à peine. Il est d’abord surpris par mon geste. Puis un voile de fureur tombe sur son visage. Il m’attrape par le col, et me plaque violemment contre le battant de la porte. J’en ai le souffle coupé. Cette fois, je vais me faire tabasser, c’est sûr.
- Je vais te les faire vider, tes poches, tu vas comprendre ! Il crache, soufflant comme un taureau. Et après, tu vas venir t’excuser auprès de ma pote ! Et quand ce sera fait, si je suis de bonne humeur, peut-être que je t’exploserai pas les couilles devant tout le monde !
Je tente de me débattre. En vain. Il est trop fort. Je sens ma vue s’assombrir. S’il continue son emprise, je vais tomber dans les pommes.
- T’as compris, espèce de petite tapette ?! T’as compris ce que je viens de te diiiiiiiiiiiiiiii...
Il me lâche, ne terminant pas sa phrase. Il repousse sa tête en arrière, et lâche un cri de douleur. Je tente de reprendre mon souffle, et baisse les yeux.
Toujours couchée sur le sol, Mélodie est en train de lui mordre le tibia de toute la force de sa mâchoire. Le gros dur se tourne vers elle. Il n’en revient pas. Le choc est tel qu’il ne sait même plus comment réagir. Ca dépasse l’entendement. Ca dépasse toute sa conception d’une soirée normale.
- Mais, putain ! Mais lâche-moi !
Il faut que j’en profite. Que je réagisse. Vite.
Je pousse mon adversaire en arrière. Il perd l’équilibre. Il n’a nulle part où se rattraper. Il tombe contre une commode, et dans un grand fracas, se retrouve sur le sol. Il reste en position fœtale, lâchant des gémissements de douleur. Ca a l’air de lui avoir fait très mal.
Mélodie se relève. Un mince filet de sang coule sur sa lèvre inférieure. On dirait une lionne qui vient de goûter à sa proie. Elle a le regard dur. Elle fait flipper.
Elle fixe le gros dur avec colère, puis dans un geste d’irrespect total, lui crache dessus.
Je décide de ne pas rester une seconde de plus dans cette antre de la folie. Je m’enfuie en courant. De la chambre, de l’appart’, de la soirée. Loin d’ici. J’en ai eu assez.
***
J’ouvre rapidement la porte transparente de l’entrée de l’immeuble, me retrouvant dans la douce fraicheur de la nuit. J’entends toujours la soirée au loin, derrière moi, dans une des habitations au rez-de-chaussée. Je me suis enfui à temps, avant que quiconque n’ait remarqué ce qui vient de se passer.
Je reste immobile, tentant de reprendre mon souffle. C’est la folie. Je sais plus quoi faire. Juste partir, loin.
J’entends la porte qui s’ouvre derrière moi. Je me retourne d’un bond, paniqué, prêt à me défendre.
C’est la fille, Mélodie. Elle sort calmement, marchant d’un pas tranquille. Elle me jette un regard froid, sans rien dire, puis fouille dans son sac à main pour en sortir une clope.
Elle l’allume, et aspire une longue bouffée. On reste côte à côte, regardant chacun de notre côté, en silence, s’ignorant.
La chute est bientôt terminée. Je sais pas encore ce que je vais y trouver au bout. Mais la fin arrive, je le sens. Ca va se passer bientôt, au cours de cette nuit.
La nuit où tout a changé pour moi. La nuit où j’ai affronté les ténèbres. La nuit de la chute, et de sa destination. La nuit où j’ai vraiment compris qui j’étais.
La nuit où j’ai rencontré Mélodie.
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Snowpiercer : un train qui a de la classe.
Attention, comme disent nos amis mangeurs de pancake au caribou : Ostie ! Ça va divulgacher à un point ça va partir en christ !
Donc on va parler ici du film et de la série Snowpiercer en s’intéressant surtout sur le discours sur la lutte des classes, qui est le petit fil conducteur de ces deux œuvres.
Le film Snowpiercer est une adaptation d’une bande dessinée française : Le Transperceneige et la série est une adaptation .... ben je sais pas trop, ça ressemble quand même plus d’une adaptation du film voir une prequelle qu’une adaptation de la bd sans liens avec le film, mais on y reviendra.
Alors c’est pas évident de comparer un film et une série car le format change la manière dont on raconte une histoire. Mais on va se concentrer plus sur le fond, le message, que sur la forme. En sachant qu’il y a plus de matiere dans la serie car c’est beaucoup plus long.
L’histoire :
En voulant lutter contre le réchauffement climatique la planète a pris un petit coup de froid puisque la température avoisine les -100° à peut prés, ce qui rend la civilisation humaine telle qu’on là connait..... compliqué.
Toute l’humanité est morte à exception d’un grand groupe de rescapés qui vivent dans un immense train conçu spécialement pour survivre à la fin du monde et qui voyage dans un grand tour du monde. Ce train a été conçu par un ingénieur de génie du nom de Wilford.
Lors du départ du train des gens qui n’avaient pas de billets se sont ruer vers le train pour y survivre. Ces “sans tickets” survivent à l’arrière du train sans aucun confort ni lumière, ne mangeant que les maigres rations qu’on leur fournit. A la moindre résistance une “correction” [du petit coup de crosse de fusil dans la tronche à l’amputation d’un membre] est administrée pour rappeler qu’ils ne sont pas censés être là à la base et qu’ils survivent parce qu’on le veut bien et que si ils voulaient bien resté sages pendant qu’on s’occupe des vrais passagers ce seraient cool.
Le film et la série commencent alors qu’une révolution de sans tickets se préparent. D’autres ont déjà eu lieux et ont eu des résultats..... mitigés.
Le film :
On est 17 ans après le départ du train. Format du film oblige on va droit au but, on ne développe pas trop les personnages autres que les personnages principaux et on insiste sur la violence qu’il y a eu à l’arrière du train (cannibalisme, meurtre) en n’en mettant la responsabilité sur Wilford (ce qui n’est pas faux). La révolution est vite menée et se termine par un seul homme, le perso principal qui va chercher à tuer Wilford. On est plus dans une histoire de vengeance que d’une lutte de classe mais comme le film est ultra symbolique pas passe très bien. Notons qu’il s’agit d’un film Coréen, si le film avait été réalisé par un américains il aurait été moins symbolique et plus frontal je pense.
Dans ce train Wilford justifie la situation par la nécessite du maintient d’un équilibre dans l’écosystème qu’est le train. Une place pour chaque chose et une chose à sa place. Pour lui il est parfaitement normal qu’on traite comme des animaux les sans tickets car c’est leur place “naturelle”.
Ce besoin de contrôle de tout les parametres du train va même jusqu’à devoir réguler la population qui ne doit pas depasser un certain seuil. Quitte à organiser des révolutions.
On apprend en fin de film que les révolutions antérieurs (et l’actuel) sont organisés par Wilford et par le chef des sans tickets pour diminuer régulièrement la population des sans tickets et des gardes en les faisant s’affronter jusqu’à un niveau “idéal”. L’idée étant que si on ne le faisait pas au final on mourra tous de faim.
A cela on ajoute un petit concept d’homme machine où les enfants pauvres servent de pièce de rechange et sont lobotomisés façon Metropolis. (déshumanisation par la technique et l’industrie toussa toussa).
Le film se termine par le déraillement du train. Le film finit donc plutôt mal, les deux seuls survivants étant une ado toxicomane et un enfant de moins de 5 ans lobotomisé.
Idée du film : dans le cadre de la lutte des classes la lutte armée est au mieux inutile, au pire on fait que couler le bateau dans lequel on est tous. Tristesse, desespoir, si vous vouliez de la lutte des classes avec une happy end fallait regarder Matrix.
La série :
On est 7 ans apres le départ du train.
Comme on est dans une série on peut développer plus l’univers et même on le doit car 10 épisodes d’une heure avec que du symbolisme comme dans le film on perdrait trop en cohérence.
Du coup le propos sur la lutte des classes peut / va parfois / souvent passer en second plan. Etre assez superficiel voir “naif”.
Et parfois au contraire ça va être des idées plutôt pas mal.
Ici le train est bien séparé en 1er, 2eme et 3eme classe d’une part et les sans ticket à l’arrière. La 1ere vit dans le luxe, ne travaille pas et ont des putains d’appart géants. La 2eme semble etre constitué de travailleurs spécialisés de haut niveaux (médecin, généticien, ect) et ils vivent dans un env 20m² tres confortables. La 3eme classe vit entassée, chacun ayant son coin pas tres propre à lui et est constituée d’ouvriers.
Mélanie Cavil est une sorte hôtesse, elle s’occupe des besoins des passagers et est porte parole de Wilford. On comprend tres vite que c’est en fait elle qui dirige et que Wilford n’est qu’un mirage.
Dans cette série on suit un sans ticket, ancien policier, pour enquêter sur un meurtre dans le train, ce qui va l’amener à découvrir (ainsi que le spectateur ) l’univers du train.
Le bon point positif de la série est qu’ils ne sont pas tombés dans le cliché du “les pauvres sont gentils parce qu’ils sont pauvres et les riches sont méchants parce qu’ils sont riches” même si (et c’est ça qui est bien) beaucoup de personnages sans tickets et de la 1ere classe le pense eux !
On va pendant une grosse partie de la série se concentrer sur la préparation de la révolution et il est intéressant de noter que pour beaucoup de personnage la révolution est un but en soit, il n’y a pas d’apres, ce n’est pas un moyen. Un personnage va même aller jusqu’à dire que ce qu’on obtiendra de la révolution c’est en premier lieu de pouvoir “manger les riches”. C’est surtout Layton, le personnage principal qu lui voit la révolution comme un moyen de mettre en place un système plus égalitaire pour tout le monde.
Initialement Layton partage la vision caricaturale de l’arrière, à savoir que les riches sont méchants par nature et il se moque de manière dédaigneuse qu’on cultive dans le wagon agricole des fraises (symbole facile de luxe) ce à quoi Melanie lui répondra qu’on en a rien a tapper que ce soit un produit de luxe, c’est surtout que c’est le meilleur rapport taille / apport nutritif.
Et petit à petit le perso de Mélanie va etre tres interessant parce que on se demande le “pourquoi” de ces inégalités et Mélanie va montrer que d’une part certaines choses en fait n’ont pas été voulu et que d’autres n’ont pas été choisit. En fait Mélanie est le personnage qui pose la question “comment gérer des ressources limitées dans un milieu inégalitaire ?” Mélanie est issue d’un milieu modeste, elle ne cherche pas à ce qu’il y ait une domination entre les classes mais elle n’hésitera pas à avoir une attitude tres utilitariste pour gérer les problèmes. Une greve en 3eme classe ? Ok. Vous avez 24h pour arreter la greve où on en tire 10 aux hasards qui partent à l’arriere avec les sans tickets. Parce qu’une greve de 24 ce serait la mort du train.
On enferme quelqu’un a tord ? Peut etre oui, mais là il faut vraiment rassurer les passagers donc tant pis, j’ai quelqu’un sous la main je l’utilise pour dire que j’ai trouver le coupable, je peux pas me permettre qu’il y ait une panique à bord.
Les vaches sont mortes ? Alors en vrais moi j’en ai rien a faire de la viande, ce qui m’inquiete c’est de plus avoir de fumier pour les cultures.
Vous pensez que j’emprisonne dans les caissons de stase tous les opposants et les mécontents ? Ben en fait non je met en stase toutes les personnes avec des compétences particulières dont on aura besoin quand un jour, inévitablement le train s’arretera parce que trop usé et qu’il ne restera que des gens nés dans le train et qui ne savent pas cultiver la terre ou réparer un moteur.
On brise également le bloc “riche / pauvre” en montrant des situations de sans tickets qui envoi péter la révolution contre de la bouffe ou des gens de la 1ere qui vont fournir une arme discretos pour la révolution.
SAUF QUE
Ben sauf que la révolution finit par arriver. Mélanie est destituer, elle envoi un petit taquet à Layton du type “tu a l’impression que j’étais une dictatrice ? Ben va y, va gérer les problèmes je te regarde” et les deux derniers épisodes ne sont qu’une annonce de la saison deux. Et on s’intéresse de plus en plus aux personnages et de moins en moins à l’intrigue. Que donne le train dirigé par Layton ? Est ce que la révolution ça marche ? Ben on sait pas. On verra peut etre dans la saison deux.
C’est dommage parce que même si c’était diffus il y avait des petits points de réflexions intéressants et il y avait surtout de la nuance.
Alors le film lui était avec zero nuance mais c’était parce que ça avait du sens, on avait plus des symboles que des personnages. Donc là c’était pas grave.
J’espère que la saison deux repartira sur un rail “politique” et nous fera pas une casa del papel en explorant la back story des personnages.
Et j’espère aussi qu’on verra moins Mickey Sumner par ce que 1) comme elle est les 3/4 du temps en uniforme ça déconcentre et 2) quand elle commence à sourire c’est terminé on peut plus suivre l’épisode.
Et maintenant c’est l’heure du petit jeu !!!
Vous etes Mélanie, vous dirigez le train en disant agir au nom de Wilford (qui est surement mort)
Une ado psychopathe de la 1ere classe passe en jugement pour meurtre et torture sur des gens de la 3eme classe (parce que c’était rigolo selon elle).
Le jury est composé d’un membre de chaque classe. La 1ere classe est en mode “Trololo le juré de la 1ere va forcement voter pour nous, celui de la 2eme aussi donc si le pauvre vote pas pour nous c’est pas grave”. La 3eme classe est elle très remontée et à peur que le crime reste impunie car l’auteur est de la première.
Surprise : les 3 jurés votent coupable et l’ado psychopathe de la 1ere est condamnée à la peine capitale. Les parents pas contents sont assez influents et ont déja posés des problèmes. L’ado vous sous entend qu’elle sait que Wilford n’est pas dans le train et menace de le révéler à tout le monde (donc foutre en l’air le pouvoir que vous avez et peut être jusqu’à lancer une révolte).
Que faites vous ?
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Out Of Context Nicolas Gabion : 𝙻𝙴 𝙲𝙾𝙽𝚃𝙴𝚇𝚃𝙴
J’ai besoin d’en dire plus sur ce mythique “Oh baby !” (aussi connu sous le nom de “3 secondes que je ne pourrai jamais oublier”).
Je vous préviens, ça va en s’améliorant, accrochez-vous jusqu’au bout, au moins jusqu’à la fin de la première partie du post. Vous allez voir des noms et des visages familiers...
╱╲╱╳╲╱╲╱╲╱╳╲╱╲ Nous sommes en 2004.
Emmanuel Meirieu est un jeune metteur en scène, il va avoir 28 ans... Quelques années plus tôt il a créé avec Géraldine Mercier la compagnie Bloc Opératoire.
Il est à la recherche d’un texte à adapter pour six comédiens masculins... Loïc Varraut, connaissant ses références et son goût pour le cinéma américain, lui propose Baby King, de l’auteur Jez Butterworth. Jean-Christophe Hembert est en possession du texte, bien qu’il ne l'ait pas lu, il est donc possible de mettre la main dessus sans trop de difficultés.
Ainsi naît Mojo (Baby King), un spectacle mis en scène par Emmanuel Meirieu avec Nicolas Gabion, Jean-Marc Avocat, Thibault Roux et Loïc Varraut
La première représentation a lieu en janvier 2005, au Théâtre de l’Élysée à Lyon. France 3 Rhône-Alpes vient réaliser un court reportage sur le spectacle.
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Nicolas Gabion et Loïc Varraut dans Mojo (Baby King)
(photo © DR)
Source des anecdotes sur la genèse de Mojo :
- Entretien "Créditer l'illusion" pour Le Petit Bulletin (novembre 2005) - propos d’Emmanuel Meirieu recueillis par Christophe Chabert
- Présentation de Mojo par Emmanuel Meirieu (extraits à lire ci dessous si vous choisissez d’afficher davantage, j’ai mis mes passages préférés en gras)
“En avril 2004, je créais Mojo la première pièce de théâtre écrite par l’anglais Jez Butterworth. Et je découvrais en lui l’auteur de théâtre que j’avais tant cherché, celui dont les personnages me ressemblaient enfin, à moi et à mes comédiens qui sont aussi mes amis depuis 5 ans : 6 petits voyous inséparables du cockney londonien. Nous sommes de la génération Scorsese : pour nous, le plus grand rôle du répertoire, c’est indéniablement le parrain Don Vitto Corleone. Et nous avons toujours rêvé de jouer les affranchis.”
“Mojo a été créé à l’Elysée : un cinéma délabré, perdu dans le quartier chinois à Lyon, où l’on passait en alternance d’improbables films érotiques et des films de Kung Fu assez peu recommandables. Il n’y avait pas de cadre de scène ni de grill technique. Température ambiante en ce mois de mai : 35 degrés. C’était assez miteux, à peine plus grand qu’un garage, et pour tout dire, ce n’était pas du tout un théâtre : nous nous sommes tout de suite senti chez nous.”
“Comme l’action de Mojo se passe (en temps réel) dans un night-club londonien, nous avons décidé d’en faire notre décor. [...] Et vous pouviez regarder vivre ces personnages et croire en ce que vous voyiez, parvenir à oublier que ce n’était que du théâtre. Je crois bien que cela s’appelle « l’hyper-réalisme », s’il faut employer les grands mots. Le lieu de l’action est le lieu de la représentation. Au théâtre, rien n’est plus puissant que l’unité de lieu et de temps. Nos loges et notre foyer, c’était le décor du spectacle : 2 tables de bistrot, un ventilateur, un frigidaire, de la bière et de la vodka bien fraîches et quelques vivres (un succulent mille feuille de chez Leader Price). Les personnages ne quittent pratiquement jamais la scène. Pendant 8 semaines, nous mangions à la table, nous y changions, y faisions la sieste, y prenions toutes nos pauses, en costumes de scène. Rapidement, nous avons pris nos mauvaises habitudes et nos petites manies : le fauteuil préféré de Jean Marc (malheur à celui qui s’y serait assis), la place du cendrier de Loïc, le verre attitré de Thibault… Inutile de faire « la mise ». Bientôt les acteurs se sentiraient aussi bien, libres et détendus, dans ce décor que dans leur salle de bain ou leur cuisine. Ils manipuleraient ces accessoires de théâtre avec la même familiarité, la même spontanéité qu’un couteau et une fourchette. C’est pourquoi les spectateurs ont cru sans mal que ces personnages vivaient ici bien avant qu’ils n’arrivent. Pendant 8 semaines, nous n’avons pas quitté nos costumes. La façon dont chacun porte un vêtement est unique : ce léger faux pli sur le col de votre chemise blanche, cette minuscule tâche sur votre tee-shirt fétiche, la manche gauche de votre veste qui tombe un peu plus bas que la manche droite parce que vous portez votre sac à dos sur une épaule… C’est une question de bon-sens : les costumes des acteurs sont les vêtements des personnages ; aucune « patine » ne peut créer cette illusion. Trop souvent, les acteurs les passent juste avant le jour J : sur scène, il ont l’air gauches, apprêtés, dans ces costumes encore chauds et amidonnés, sortis du pressing, comme pour un entretien d’embauche dans une agence d’intérim. Et comment croire aux personnages quand on ne voit que des acteurs déguisés ?”
“À l’Elysée, les spectateurs étaient si près que les acteurs n’étaient pas obligé de parler fort : ils pouvaient jouer le plus naturellement possible (sans déclamation ni exagération, sans outrance). Le cinéma américain a forgé mes goûts (et pas le théâtre allemand, je l’avoue): le jeu d’acteur que j’aime, c’est celui de l’ actor’s studio [...]. Les textes sonnent mieux à mes oreilles quand les acteurs les disent d’une voix lasse, un cigare au coin de la bouche, ou en mâchant un cure-dent ou un chewing-gum, parlent avec un accent fort et une voix rauque… J’ai toujours rêvé de voir ces acteurs qui me fascinent sur une scène de théâtre. [...] Du premier jour des répétitions jusqu’au dernier jour de représentations, les acteurs ont improvisé. Comme le dit Clint Eastwood, « c’est de cette façon qu’on évite au moins d’avoir des gars qui font trop clairement semblant de ne pas faire semblant, en gardant la chose aussi spontanée que possible ».”
“Avant, je croyais que diriger les acteurs consistait à leur faire répéter inlassablement les mêmes phrases d’une certaine façon. Je leur indiquais où se placer, quand se déplacer, comment manipuler un objet. Et nous le refaisions jusqu’à ce que les acteurs exécutent exactement les mêmes gestes tous les soirs. C’était cela, pour moi, une « répétition ». J’ai cessé de faire répéter les acteurs. Improviser est un sport collectif. Nous allions au théâtre comme on va au gymnase. Il faut connaître les réflexes de ses partenaires de jeu, savoir les surprendre et anticiper leurs réactions.”
“Ces acteurs que j’ai réuni ne ressemblent pas tellement à des acteurs. Si vous les croisiez dans la rue, vous ne vous retourneriez même pas sur leur passage. Sur les scènes de théâtre ou les écrans de cinéma (français), les gens que je vois, qui sont censé être cordonnier, ou médecin, fermier ou policier, ont plutôt l’air de sortir fais émoulu d’une agence parisienne de manequinat, ou d’une école nationale de théâtre. Conséquence : je n’arrive pas à y croire et je sais que je ne leur ressemble pas. Et comment pourrais-je alors m’identifier ?”
"J’aime les anti-héros désespérés des polar noir et les losers du cinéma burlesque comme Charlot ou Buster Keaton. [...] Les super-héros tragiques comme le Cid ou Agamemnon me donnent des complexes. Leur souci quotidien c’est : l’honneur de leur nom ou le destin de leur patrie ; et leur frigo n’est jamais vide. Mes personnages connaissent des fins de mois difficiles [...]. La philosophe Simone Weil écrivait : « Nulle poésie concernant le peuple n’est authentique si la fatigue n’y est pas, et la faim et la soif issue de la fatigue ». C’est beaucoup plus qu’une « belle phrase » : c’est une règle de mise en scène.”
“Les histoires qu’il me plait de raconter sont parfois violentes, souvent tristes, mais toujours drôles. J’essaie de ne jamais oublier la plus grande leçon de vie et de mise en scène que nous ait donné Tchekhov : « les gens vraiment malheureux n’ont jamais l’air malheureux ».”
#kaamelott#mojo#baby king#nicolas gabion#loic varraut#emmanuel meirieu#''oh baby'' - unexpected / unforgettable#loic varraut qui se prend une claque - ENCORE ?#c'est moi ou cet homme se fait victimiser dans tout ses rôles ?!#le pauvre du haut de ses 1m60#Nicolas Gabion et tout ses moods dans un même rôle#charmeur avec un beau sourire#grand sensible à la voix toute douce#hautain et froid : ''baise mes pieds''#moi qui entends ça : *court-circuite*#je suis jamais prête à voir de la violence sortir de cet homme !#emmanuel meirieu du haut de ses 28 ans : il est si jeune !#mais il parle déjà vachement bien de son travail et il est talentueux bien comme il faut#on a peut être eu Manilius qu'une seule saison mais faites bien gaffe de ne pas oublier Emmanuel Meirieu#j'aime énormément la façon dont il parle des détails qui donne de la vie à un personnage#j'adore le fait que quand il évoque les mauvaises habitudes et les petites manies de ses comédiens il a rien à dire sur Nicolas Gabion#that's just how chill and easy-going he is !#''Si vous les croisiez dans la rue vous ne vous retourneriez même pas sur leur passage'' : EM - how rude ! Your friends are handsome dammit#I mean have you even seen LV and NG's eyes ?!
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Île de Ré, le 10 Août
Cher monsieur Roland,
Veuillez excuser mon oncle, la paresse qui m’a fait vous écrire si peu pendant le mois de Juillet. Plus encore que les cartes postales, ce sont les lettres de quatre pages sur papier léger que je regrette de ne plus écrire et de ne plus recevoir. Le charme des années quatre-vingt-dix c’était aussi l’écriture arrondie des petites amoureuses, à l’encre bleue clair, et les cœurs sur les “i”. On ne reçoit par voie postale de nos jours plus que des factures, toutes en points elles. Ainsi jusqu’au point final?
Ces vacances insulaires attendues toute l'année sont peut-être les dernières. Une atmosphère de lassitude flotte dans l'air, une certaine pression antivitale semble exercer son poids sur les épaules des gens de la bourgeoisie, jeunes et vieux, que je ne vois plus fleureter comme il y a seulement un an, ni s'habiller décemment, ni se parfumer, ni plus rien faire de leurs privilèges. Quelque chose écrase cette "bourgeoisie blanquette de veau" dont je ne suis pas, que je côtoie à la marge, et pour laquelle je n'ai pas cette haine des refoulés à l'entrée puisque vous m'y avez si souvent accueilli. Ce n'est pas pour vous ménager mon oncle! Si j'ai toujours béni le ciel de vous avoir pour protecteur c'est aussi sur des critères esthétiques. Vous êtes l'un des derniers représentants de cette classe de Français qui a terminé ses études avant mai 68, et j'aime tout de ce que vous m'avez appris à votre insu. Vos imparfaits du subjonctif et vos jurons, le Gaffiot et le Littré aux reliures défoncées posés sur la table basse, et l'intégrale de Tintin et Milou sur l'étagère, au milieu des "Pléiades" et des "Belles Lettres". C'est vous qui m'avez donné à voir ce que la France a produit de plus beau, comme technique de vie pratique incarné dans les manières, les bâtiments et les jardins, ce côté Septième arrondissement, Quai d'Orsay, le feutré mais aussi le direct, les beaux appartements anciens si bien pensés, mais aussi la cuisine de brasserie au Saint-Estèphe, tout ce savoir accumulé que l'on retrouve en tout ce que vous touchez familièrement, concentré, vibrant, pertinent (vous avez certainement bon goût). Le Littré donne au mot usage une "pratique acquise par l'expérience". Depuis l'enfance je n'ai aimé que l'usage, les sentences des vieux, préférant sans même le comprendre, le classique à la mode. Par exemple le poli de la rampe d'escalier de votre immeuble de Guynemer, éclairé seulement par la verrière quand on éteint la minuterie, me laisse tout à fait rêveur et ce depuis l’âge de cinq ans. Je pourrais passer des heures à scruter les avenues du plan Truchet & Hoyaux encadré dans votre corridor. Une jeune fille bien habillée m'interpelle davantage qu'une jeune fille bien balancée. Le musée Guimet, l'aile Denon, les hauts volumes du palais de Chaillot, les détails ornementaux de la salle Pleyel, le laconisme, la citation sibylline, la diète, me semblent depuis que j'ai 5 ans les fragments des trois cariatides que j'ai trouvé chez Céline à 25 ans: la Légende, le Mystère, la Grandeur.
Si De battre mon cœur s'est arrêté dont je vous rebattais les oreilles en 2005 m'avait tant secoué c'est qu'il s'agissait du seul film où l'on pouvait apercevoir ce que j'avais entrevu chez vous, enfant. Du point de vue esthétique, des choix parfaits, sous-exprimés, voilés. Quant au personnage principal il représente le type même du Français tel que je me le suis toujours figuré, un Athos que sa sensibilité déchire parce qu'il vit dans un monde de brutes épaisses et de destructeurs, un fils qui aime son père contre un monde parricide, un artiste capable de prendre des risques physiques. Ce film prend quelques libertés avec la doxa, et les étrangers qu'on y voit sont tous des figures hostiles: le restaurateur carthaginois, le professeur de musique levantin, l'affairiste russe au nom de ville (Minsk-off, je crois que vous comprenez), autant de choix conformes à la réalité de terrain, et qui ne résisteraient pas à un décryptage vigilant. Dans ce monde où tout est contre lui, le personnage principal garde en-dedans sa ferveur pour la musique classique et ne se vend pas au monde, il reste dans la vigilance et dans une certaine santé xénophobe. Ces traits de caractères qui outragent le commun sont à bien y regarder autant de hautes vertus et les gens d'école de commerce m'ont toujours semblé des "brutes en tam-tam" fin prêt pour la colonisation par l'Afrique, à laquelle ils n'ont jamais rien trouvé à redire du reste. Lorsqu'à dix-huit ans on est à la fois de gauche sociétale et d'extrême-droite du fric on est déjà un vieux con et un N* mental, et comme j’avais dès cet âge l'instinct de cette dichotomie je truandais chaque année l'entrée du gala de l'école de commerce de Grenoble pour voler le champagne par caisses de douze en me faisant passer pour un renfort BDE, remplir les flûtes d’un liquide jaune et rosser les étudiants. J'avais contre eux une vraie haine et éprouve aujourd'hui encore davantage d'empathie pour la racaille que pour l'étudiant en école de commerce.
Je cherchais le monde des grandes personnes que j'avais entrevu enfant et il n'existait plus. Derrière vous il y avait la stabilité classique, lorsque les bourgeois français traduisaient Sophocle et Virgile pour entrer rue Saint-Guillaume, puis soudain partaient au combat outre-mer dans les guerres des années 50, comme vous l'avez fait. Quelqu'un a dit que "l'adolescence, dans les classes aisées, est fasciste d'instinct". Ce quartier vieillot de la rive gauche sera toujours pour moi le lieu de la plus pure jeunesse, et idem de ses comptoirs du littoral de l'ouest d'où je vous écris.
Je pardonne tout à la bourgeoisie blanquette de veau mais pas qu'elle se déboutonne, pas qu'elle s'encanaille, pas qu'elle souffle dans le didgeridoo et attrape un herpès. J'ai besoin de voir des gens qui se tiennent bien, et qui en étant exigeant pour eux-mêmes rehaussent les standards du maintien pour les autres, à une époque qui ne fait que s'avachir, et jouir de s'avachir toujours davantage. J'ai écouté du rap entre 1997 et 2001 pendant sa phase classique, où le fond était certes stupide, mais la rime exigeante (Akhenaton, Luciano...). Il aura donc fallu 20 années pour que ce mouvement marginal se répande aux adolescents de la bourgeoisie au point qu'ils n'écoutent plus que cela, même en vacances, même sur enceintes portatives, et qu'ils en adoptent les codes oraux. Mais il faut les plaindre plus que les détester car en se configurant ainsi aux racailles, loin de les neutraliser mentalement ils s'en font des donneurs d'ordre. Comment tout cela finira-t-il? On sent venir la dictature prédite par Céline, Morand, par tous les grands anciens. "Le côté obscur brouille tout" répond Yoda à une question sur l'avenir.
Quarante jours sur les routes de France chaque été m'ont déniaisé de la campagne. Oh certes, elle est superbe, et beaucoup plus belle que la campagne italienne (trop sèche) et que l'anglaise (trop mouillée), beaucoup plus variée aussi. Mais je ne puis supporter le saccage forcené, le quadrillage par stries métalliques du moindre horizon ouvert. Toute la Picardie ravagée de métal, éoliennes à perte de vue sur centaines de kilomètres. Les bords de Loire câblés de treillage imbécile, les hauteurs de Saumur, Montsoreau, toutes massacrées. Vierzon, Bourges: des ruines et des hangars, et des "migrants" à profil en escalier. Partout le singe, ou le robot. Il y avait un pré? Il n'y en a plus. Ici d'énormes pancartes: "Terrains viabilisés, 4 EUROS LE MÈTRE CARRE", c'étaient des mercantis qui faisaient un rabais sur la vente de leur propre mère à la criée.
"Mais quand l'astre du jour a banni ces vains songes, et que sa vive lumière ramène l'ordre dans les pensées et les actions des hommes, qu'elle les réveille et les met en mouvement selon l'expression de Démocrite, alors, ranimés par l'éclat nouveau du jour, et pris d'un vif désir de se voir et de s'entretenir les uns les autres, de renouveler un commerce qui fait le plus doux assaisonnement de la vie, ils se lèvent promptement pour vaquer, chacun de son côté, à leurs occupations particulières".
Plutarque, emprunté dans votre bibliothèque (je vous le rends bientôt!).
Les jours où je vais bien tout ce fatras est déposé au sol et la lumière penchée du soleil matinal me frappe en pleine face quand je m'extrais de la tente. Un thé et direction la plage en chantant Les Cosaques. Le ciel est bleu uni, les rais de lumière dans l'eau sont tantôt réfléchis en paillettes, tantôt traversent jusqu'au fond, et ce spectacle suffit à nous sentir enfin en vacances quand nous renouons avec la civilisation des thermes et du baptême par immersion. Ces aspersions d'eau lustrale nous recréent, l'eau nous soutient et nous entraîne, et nous flottons sans effort dans un monde prénatal où les sens sont détrompés. L'eau paraissait froide, elle est fraîche et tonique. La mer semblait obscure, elle est claire et nettoyée. La baignade nous sauve de l'abrutissement calorifère et de l'empâtement calorique, et lorsqu'après le plongeon nous crevons à nouveau la surface c'est pour renaître, et nous haletons et sourions dans les flots vert clair.
Les jours où je vais mal je manque dix fois de me faire massacrer dans une marave, de me noyer pendant une baignade trop hardie au-delà des bouées, d'être arrêté pour actes de ********. Ainsi de tous les hommes pressés, compressés dans ce sale carcan où le quidam se contraint de bonne grâce. Sustine et abstine? Tout m'agresse ici bas, je ne fais aucun progrès en sagesse, et ne puis passer un jour sans répliquer aux coups reçus par des coups donnés. Une journée réussie sous mes latitudes comporte au moins une heure de Sénèque, deux entraînements, une empoignades, trois réconciliations, un attentat sur pseudo-monument public, et un seul repas. Tout ce que vous ajouterez ou retrancherez d'un tel agenda m'est de la pâtée pour chiens d'un esclave soumis au Temps, et moi je veux soit n'avoir pas le temps, soit avoir tout le temps. Vous connaissez le démon qui est en moi quand il est réveillé? Ce n'est qu'après un minimum d'horreurs traversées en périlleux équilibre que je commence à regarder un tout petit peu le paysage. Vous connaissez le démon qui est en moi quand il est réveillé? Et le doigt pointé contre la poitrine, le doigt accusateur qui chaque matin vous redemande les intérêts du capital reçu à la naissance? "Prouve encore aujourd'hui que tu es un homme", voilà ce que ça dit chaque matin. Etre un homme et le rester me semble très au-dessus de mes forces. Regardez les statistiques du chômage, des dépressions, des suicides, des asiles, des accidents du travail, des accrocs aux drogues, des sans-domicile fixe... Bien examinés, ces chiffres disent tous qu'être un homme est 3 à 10 fois plus difficile qu'être une femme. Alors être un Blanc... J'ai tous les inconvénients du Blanc et aucun avantage de l'immigré (passerai-je les 40 ans à votre avis mon oncle?). C'est une chose terrible que d'exiger pour soi un certain maintien, mais c'est une chose bien plus terrible que de se déboutonner. Regardez le relâchement chez les femmes après 25 ans! Leur voix tabagique, leur langage ordurier, leur vêture, leur peau craquelée, boucanée, ravagée de bronzage "merde de chicanos", leur vulgarité, leur saleté... L'état de leurs jambes, l'état de leurs pieds! Et leurs petits compagnons chiens-chiens qui font la vaisselle pour ne pas divorcer, misère de l'homme pris au hameçon du Génie de l'Espèce! "Tu jetteras beaucoup de semence dans ton champ, et tu en recueilleras peu"... Misère de ces hommes rampant sous shit et whisky pour supporter l'esclavage de ces tyrans domestiques. Misère de ces hommes "ruisseau dans l'égout" qui rivalisent de "trail" et de "prote", esclaves de "muscu" qui se harnachent de lourdes charges pour un mollusque appelée compagne qui elle, engraisse, et coule comme une fin de cierge. Misère de l'homme seul, mais misère aussi de l'homme en couple, et du jaloux, et du repu, de l'eunuque, du queutard, misère de la fonction masculine toute entière dans une société femelle de mensonge et de manipulation où celles-ci ont tous les droits et ceux-ci tous les devoirs. Ils croient agir? Ils sont agis. Je veux bien mon oncle, être un fasciste, si c'est par romantisme, et je veux bien être un romantique, si c'est par quête d'une vérité perdue, cachée, confisquée, à la façon Baudelaire. Je veux bien "prendre des risques physiques pour la cause" mais en tant que poète et seulement ainsi. Je veux bien publier ici et là en rime et prose, mais en tant que combattant et seulement ainsi. De huit années de collège et de lycée je n'ai retenu que Cyrano, et je n'ai pas de distance critique avec la double fonction de Cyrano. Tout cela doit se vivre et s'incarner dans nos vies plutôt que se discuter. Mais vous savez tout cela mieux que moi et l'avez assez prouvé...
Je passe vous voir sur le chemin du retour, le 22 et 23. Vous qui savez prendre les gens par les sentiments, m'invitez-vous au Petit Vendôme que l'on se tape la cloche?
Affectueusement,
LD
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La lettre de Marilyn Monroe à son psychiatre, le Docteur Greenson " Il faudrait être cinglé pour se plaire ici..."
Le 5 août 1962, Marilyn Monroe, née le 1 er juin 1926, mettait fin à ses jours. Ce suicide brutal faisait de sa légende vivante un mythe tragique dont la beauté sensuelle fascine toujours les foules. Un an avant, le Dr Kris, craignant que l'actrice ne passe à l'acte, l'internait dans un hôpital psychiatrique.
C'est le pire des cauchemars pour l'actrice, enfermée chez "les grands dérangés" comme elle le raconte dans cette lettre à son psychiatre californien, Ralph Greenson. Dernières lettres de l'enfer.
Le 2 Mars 1961
Cher Docteur Greenson,
J'ai demandé à May Reis [l'assistante personnelle de Marilyn Monroe] de taper ceci car mon écriture n'est pas clairement lisible, mais j'ai aussi inclus ces notes et vous verrez ce que je veux dire.
M.M.
1er Mars 1961,
J'ai regardé à l'instant par la fenêtre de l'hôpital, et désormais, là où la neige avait tout recouvert, tout est un peu vert: l'herbe et les minables buissons, ceux qui ne perdent pas leurs feuilles (même si les arbres ne sont pas très encourageants), les branches nues et lugubres annoncent peut-être le printemps et sont peut-être un signe d'espoir.
Avez-vous vu Les désaxés? Dans l'une des scènes, vous pouvez voir à quel point un arbre peut m'apparaître étrange et nu. Je ne sais pas si ça apparaît vraiment à l'écran... Je n'aime pas la façon dont certaines scènes ont été montées. Depuis que j'ai commencé à écrire cette lettre, quatre larmes silencieuses ont coulé. Je ne sais pas vraiment pourquoi.
La nuit dernière, je suis encore restée éveillée toute la nuit. Parfois je me demande à quoi sert le temps de la nuit. Pour moi, il n'existe presque pas, et tout me semble n'être qu'un long et affreux jour sans fin. Enfin, j'ai essayé de profiter de mon insomnie pour être constructive et j'ai commencé à lire la correspondance de Sigmund Freud. En ouvrant le livre pour la première fois, j'ai vu la photographie de Freud et j'ai éclaté en sanglots: il avait l'air très déprimé (cette photo a dû être prise peu de temps avant sa mort), comme s'il était mort en homme désabusé... Mais le Dr Kris m'a dit qu'il souffrait énormément physiquement, ce que j'avais appris dans le livre de Jones. Mais je pense avoir raison aussi, je fais confiance à mon intuition car je sens une triste lassitude sur son doux visage. Le livre prouve (même si je ne suis pas sûre que l'on doive publier les lettres d'amour de quelqu'un) qu'il était loin d'être coincé! J'aime son humour doux et un peu triste, son esprit combatif qui ne l'a jamais quitté. Je suis pas encore allée très loin dans la lecture car je lis l'autobiographie de Sean O'Casey en même temps (vous ai-je déjà raconté qu'il m'a un jour envoyé un poème?). Ce livre me dérange beaucoup, enfin, dans la mesure où l'on peut être dérangé par ce genre de choses.
Il n'y avait aucune empathie à la clinique Paine Whitney, et cela m'a fait beaucoup de mal. On m'a interrogée après m'avoir mise dans une cellule (une vraie cellule en béton et tout) pour personnes vraiment dérangées, les grands dépressifs, (sauf que j'avais l'impression d'être dans une sorte de prison pour un crime que je n'avais pas commis). J'ai trouvé ce manque d'humanité plus que barbare. On m'a demandé pourquoi je n'étais pas bien ici (tout était fermé à clefs: des choses comme les lampes électriques, les tiroirs, les toilettes, les placards, il y avait des barreaux aux fenêtres... les portes des cellules étaient percées de fenêtres pour que les patients soient toujours visibles, on pouvait voir sur les murs des traces de la violence des patients précédents).
J'ai répondu: "Eh bien, il faudrait que je sois cinglée pour me plaire ici." Puis des femmes se sont mises à crier dans leur cellule, enfin j'imagine qu'elles hurlaient parce que la vie leur était insupportable... Dans ces moments-là, je me disais qu'un psychiatre digne de ce nom aurait dû leur parler. Pour alléger leur misère et leur peine, ne serait-ce que temporairement. Je pense qu'ils (les médecins) pourraient même apprendre quelque chose... Mais ils ne sont intéressés que par ce qu'ils ont étudié dans les livres. J'étais surprise parce qu'ils savaient déjà tout ça. Peut-être qu'ils pourraient en apprendre davantage en écoutant des êtres humains vivants et en souffrance. J'ai le sentiment qu'ils se soucient plus de leur discipline et qu'ils laissent tomber leurs patients après les avoir fait "plier". Ils m'ont demandé de me mêler aux autres patients, d'aller en thérapie de groupe. "Et pour quoi faire?" ai-je demandé. "Vous pourriez coudre, jouer aux dames, ou même aux cartes, ou encore tricoter." J'ai essayé de leur expliquer que le jour où moi je ferais cela, ils auraient vraiment une cinglée sur les bras. Ce sont vraiment les dernières choses que j'avais à l'esprit. Ils m'ont demandé si je me sentais "différente" (des autres patients je suppose) et je me suis dit que s'ils étaient assez stupides pour me poser de telles questions, je devais leur donner une réponse toute simple, aussi ai-je dit: "Oui, je le suis".
Le premier jour, j'ai effectivement rencontré une autre patiente. Elle m'a demandé pourquoi j'étais si triste et m'a suggéré d'appeler un ami pour peut-être me sentir moins seule. Je lui ai répondu qu'on m'avait dit qu'il n'y avait pas de téléphone à cet étage. A propos des étages, ils sont tous verrouillés: personne ne peut ni entrer ni sortir; elle a paru choquée et surprise et elle m'a dit: "Je vais vous conduire au téléphone". En attendant mon tour pour le téléphone, j'ai remarqué un garde (je l'ai reconnu à son uniforme gris) et quand j'ai voulu décrocher le combiné, il me l'a arraché des mains et m'a dit très fermement: "Vous, vous ne pouvez pas utiliser le téléphone." D'ailleurs, ils se vantent de leur ambiance "comme à la maison". Je leur ai demandé (aux médecins) ce qu'ils entendaient par là. Ils m'ont répondu: "Eh bien, au sixième étage, nous avons de la moquette au sol et du mobilier moderne", ce à quoi j'ai répondu: "Eh bien, c'est le genre de choses que n'importe quel architecte d'intérieur peut fournir, à condition d'avoir les fonds nécessaires", mais puisqu'ils s'occupent d'êtres humains, pourquoi ne réalisent-ils pas ce qui rend un intérieur plus humain?
La fille qui m'a parlé du téléphone avait l'air tellement vague et pathétique. Après l'incident avec le garde, elle m'a dit: "J'ignorais qu'ils feraient cela". Puis elle a ajouté: "Je suis ici en raison de mes troubles mentaux... Je me suis ouvert la gorge plusieurs fois et les veines aussi", elle a dit l'avoir fait trois ou quatre fois.
La seule chose que j'avais à l'esprit en l'écoutant c'est un refrain:
"Mêlez-vous les uns aux autres mes frères
Sauf si vous êtes nés solitaires"
Enfin, les hommes cherchent à atteindre la lune mais ils n'ont pas l'air très intéressés pas le cœur qui bat de l'être humain. Quand bien même on pourrait changer, on peut ne pas le vouloir. A propos, c'était le thème des désaxés, mais personne ne s'en est rendu compte. J'imagine que c'est sans doute à cause des modifications du script et des changements imposés par la mise en scène...
Ecrit plus tard:
Je sais que je ne serai jamais heureuse, mais je peux être gaie! Vous vous rappelez que Kazan prétendait que j'étais la fille la plus gaie qu'il ait jamais connu, et croyez-moi il en a connu beaucoup! Mais il m'a aimée pendant un an et, une nuit où j'étais très angoissée, il m'a bercée jusqu'à ce que je m'endorme. Il m'avait aussi conseillé de faire une analyse et plus tard il a voulu que je travaille avec son professeur, Lee Strasberg.
Est-ce Milton qui a écrit: "Les gens heureux ne sont jamais nés."? Je connais au moins deux psychiatres qui cherchent une approche plus positive des choses.
CE MATIN, 2 MARS
Cette fois encore, je n'ai pas dormi de la nuit. J'ai oublié de vous dire quelque chose hier. Quand on m'a mise dans la première chambre, au sixième étage, on ne m'a pas dit qu'il s'agissait d'une section psychiatrique. Le Dr Kris m'a affirmé qu'elle passerait me voir le lendemain. L'infirmière est entrée, après que le docteur (un psychiatre) m'a fait un examen médical y compris un examen des seins pour s'assurer que je n'avais pas de grosseur mammaire. J'ai protesté, mais sans violence, en expliquant que le médecin qui m'avait fait entrer, un imbécile du nom de Lipkin, m'avait fait subir un check-up complet il y a moins d'un mois.
Mais quand l'infirmière est entrée, j'ai remarqué qu'il n'y avait aucun moyen de l'appeler, même pas de sonnette. J'ai demandé des explications et elle m'a appris que j'étais dans une section psychiatrique. Après son départ, je me suis habillée et c'est là que, dans l'entrée, j'ai rencontré la fille pour le téléphone. J'étais en train d'attendre devant la porte de l'ascenseur qui ressemble à toutes les autres portes avec une poignée mais sans les numéros (vous voyez, on les a tous retirés). Après que la fille m'ait parlé de ce qu'elle s'était infligée à elle-même, je suis retournée dans ma chambre en sachant qu'on m'avait menti pour le téléphone et je me suis assise sur le lit en pensant à ce que je ferais dans cette situation à un cours d'improvisation théâtrale. Alors je me suis dit, on ne graisse pas une roue tant qu'elle ne grince pas. Je reconnais que j'ai poussé la métaphore un peu loin, mais j'ai piqué cette idée dans Troublez-moi ce soir, un film dans lequel j'ai tourné il y a longtemps.
J'ai pris une chaise pas trop lourde et je l'ai balancée volontairement contre la vitre, ça n'était pas facile parce que je n'ai jamais rien cassé de ma vie. J'ai dû m'y reprendre à plusieurs fois pour obtenir un petit morceau de verre brisé; ensuite, j'ai caché le bout de verre dans ma main et je me suis assise tranquillement sur le lit en attendant qu'ils arrivent. Ils sont arrivés et je leur ai dit que s'ils me traitaient comme une folle, j'agirais comme une folle. J'avoue que la suite est grotesque, mais je l'ai vraiment fait dans le film, sauf que c'était avec une lame de rasoir. J'ai leur ai fait comprendre que j'allais me taillader les veines s'ils ne me laissaient pas sortir - ce que je n'aurais jamais fait car comme vous le savez, Dr Greenson, je suis une actrice, et je ne m'infligerais jamais volontairement ni marque, ni blessure, je suis bien trop vaniteuse pour cela. Rappelez-vous, quand j'ai essayé d'en finir, j'ai fait cela très soigneusement avec dix comprimés de seconal et dix de tuonal que j'ai avalés avec soulagement (c'est du moins ce que je ressentais sur le moment).
Je n'ai pas voulu coopérer avec eux car je ne pouvais pas approuver leur façon de faire. Ils m'ont demandé de venir gentiment mais j'ai refusé de bouger et je suis restée sur le lit. Alors, ils s'y sont mis à quatre, deux hommes et deux femmes très costauds pour me transporter à l'étage supérieur. Je dois admettre qu'ils ont eu la décence de me porter avec la tête tournée vers le sol. Au moins, voyez-vous, je n'avais pas le visage découvert. J'ai juste pleuré silencieusement tout le long du chemin et on m'a enfermée dans la cellule dont je vous ai parlé et la grosse vache, une de celles qui m'avaient transportée dans la chambre, m'a ordonné de prendre un bain. Je lui ai expliqué que je venais d'en prendre un et elle m'a dit d'un ton sans réplique: "Dès que vous changez d'étage, vous devez prendre un bain".
Le directeur de l'établissement, qui ressemblait à un principal de collège, même si le Dr Kris l'appelle "administrateur", m'a interrogée en se prenant pour un analyste. Il m'a dit que j'étais une fille très très malade et que j'étais comme ça depuis des années. Cet homme méprise ses patients et je vous dirai pourquoi dans un moment. Il m'a demandé comment je pouvais réussir à travailler dans un état aussi dépressif. Il voulait savoir si cela avait des conséquences sur mon jeu et il m'a posé cette question sur un ton assuré et définitif. En fait, il présentait cela comme un fait plutôt qu'une possibilité, aussi lui ai-je fait remarquer que Greta Garbo et Charlie Chaplin et peut-être aussi Ingrid Bergman avaient parfois travaillé alors qu'ils étaient en dépression. Je lui ai d'ailleurs dit que cela était aussi stupide que d'affirmer qu'un joueur de baseball comme Di Maggio ne pouvait pas frapper une balle lorsqu'il était déprimé. C'est absolument ridicule.
A propos, j'ai de bonnes nouvelles, en quelque sorte, puisque je crois que j'ai été utile à quelque chose, enfin c'est ce qu'il affirme. Joe dit que je lui ai sauvé la vie en l'adressant à un psychothérapeute dont le Dr Kris dit que c'est un excellent médecin. Joe dit qu'il s'est repris en main après le divorce, mais il dit aussi que s'il avait été à ma place, il aurait lui aussi demandé le divorce.
Pour Noël, il m'a envoyé un champ entier de poinsettias. J'ai demandé qui me les avait envoyé tellement j'étais surprise (mon amie Pat Newcomb était là quand on me les a apportées). Elle m'a dit: "Je ne sais pas trop, la carte dit juste: "MEILLEURS VOEUX JOE"". Je lui ai répondu "Il n'y a qu'un seul et unique Joe." Comme c'était le soir de Noël, je l'ai appelé et je lui ai demandé pourquoi il m'avait envoyé les fleurs. Il m'a dit: "D'abord, parce que j'ai pensé que tu me téléphonerais pour me remercier, et puis qui d'autre pourrait bien t'en envoyer? Tu n'as que moi au monde." Il a ajouté: "Je sais que quand j'étais marié avec toi, je n'ai jamais été embêté ni jamais vu la moindre belle-famille".
Bref, il m'a proposé de prendre un verre avec lui un de ces jours. Je lui ai fait remarquer qu'il ne buvait jamais. Il m'a dit que maintenant il buvait de temps en temps, alors je lui ai dit que j'étais d'accord, à condition d'aller dans un endroit très très sombre. Il m'a demandé ce que je faisais pour Noël; je lui ai dit: "Rien de spécial, je suis avec une amie". Il m'a demandé s'il pouvait passer. J'étais heureuse qu'il vienne, même si je dois dire que j'étais déprimée et que je pleurais sans arrêt, pourtant j'étais tout de même ravie de son arrivée.
Je pense qu'il vaut mieux que je m'arrête là parce que vous avez sûrement d'autres choses à faire. Merci de m'avoir écoutée un moment.
Marilyn M.
PS: Lorsque je prononçais le nom d'une certaine personne vous aviez l'habitude de lisser votre moustache et de regarder le plafond. Vous savez de qui je parle n'est-ce-pas? Il a été pour moi (en secret) un très tendre ami. Je sais que vous n'allez pas me croire mais vous devez faire confiance à mon intuition. C'était un genre de brève passade. Je n'avais jamais connu ça avant mais maintenant c'est fait. Il est très attentionné au lit.
Je n'ai aucune nouvelle d'Yves, mais cela m'est égal car j'en garde un souvenir tellement fort, tendre et merveilleux.
Je suis presque en larmes...
(source:huffingtonpost.fr)
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Qui suis-je?
Bonjour à toi et bienvenu(e) sur mon blog 😍
Je pense qu'une petite présentation s'impose. Enfin petite, on verra. Une petite entrée dans ma vie et dans mon intimité, tout en douceur.
Je m’appelle Justine..... et?
Et.... j'ai eu 23 ans le 31 janvier dernier. Je suis originaire de Carnières, une petite ville située entre Binche et La Louvière en Belgique.
Je suis fille unique, avec des parents séparés depuis octobre 2004. J'ai vécu en garde alternée. Ma famille du côté de mon papa est ce que l'on peut qualifier de nombreuse. Mon papa est formateur au sein de GSK et ma maman est vendeuse dans une jardinerie qui fait aussi vente de farines et animaux. Ils ont chacun deux sœurs.
Ma vie de femme mariée
Je vis depuis 2 ans et demi avec mon compagnon Jordan dans l’ouest de la France, plus précisément à Nantes. Une jolie ville assez boisée et rénovée avec son célèbre éléphant en bois et sa Tour de Bretagne.
Je viens de me marier le 24 juillet 2020 (Eh oui, en plein milieu du coronavirus mais rassurez vous, nous étions 14) et nous sommes ensembles depuis le 30 mars 2018.
J’ai une magnifique et souriante fille du nom de Eileen depuis le 17 juin 2019 et qui ressemble beaucoup à sa maman il y a 23 ans bientôt. Pour les curieux, c'est un prénom breton qui se traduit par Hélène en français. Une petite blondinette aux yeux multicolores.
En ce qui concerne Jordan, il a 26 ans et est né le 26 juin à Château-Thierry en Picardie. Il est l'aîné d'une fratrie de 7 enfants. Il a fait ses études principalement dans l'informatique et les réseaux. Il est fan de jeux vidéos comme moi mais n'aime pas la lecture par contre 😂. Il lit principalement des mangas et regarde des vidéos YouTube. Il a aussi vécu la séparation de ses parents à peu près la même année que moi.
Mon CV (Le plus barbant je conçois mais qui c’est, tu peux t’y retrouver)
J'ai commencé mes études secondaires en langues. J'ai changé pas mal de fois d'orientation. Je suis finalement diplômée en sciences sociales et éducatives en Belgique. J'ai par la suite essayé des études de professeur histoire/géographie/sciences sociales et d'assistante de direction mais sans succès. Disons que les études que je visais étaient la psychologie avec une spécialisation dans la psychologie de l'adolescent mais par manque de moyen, j'ai dû y renoncer. J'ai par la suite travailler en tant qu'intérim dans la logistique comme manutentionnaire, opératrice de production et bien d'autres métiers. J'ai effectué des jobs étudiants au sein de plusieurs entreprises comme GSK ou Lotus. La partie CV est finalisée. Passons au sujet suivant 😊.
Mes passions
je dirais le pixel art, la lecture, les jeux vidéos, l'écriture de mon livre et surtout la musique.Je peux y ajouter la personnalisation de carnets, la création de vidéos pour YouTube et le rangement. La tornade d’énergie dans toute sa splendeur.
Je suis une fan inconditionnelle de métal et de rock. De Bon Jovi en passant par Whitesnake, Scorpions, Within Temptation, Black Veil Brides, Motionless in white et Disturbed. Pas du tout musique classique pour le coup 😂. Autrefois, c'était Céline Dion et Shania Twain bien que je peux dire que c'est encore le cas.
Niveau favoris (On ne se cache rien vous et moi) :
- Mes couleurs préférées sont le bleu turquoise, le violet/mauve et le bordeaux
- Le 8 est mon chiffre porte bonheur
-Les orchidées et les roses blanches sont sans aucun doute mes fleurs favorites
- Amélie Nothomb fait partie de mes écrivains fétiches pour n’en citer qu’une
- Ma pierre est le saphir
- La marque que j'adore, Tommy Hilfiger
- Mon film est Fast and Furious
- Mes séries euh..... Once Upon a time, Lucifer, Under the dome, Grey's anatomy, Jane the virgin, The 100 et bien d’autres
- Mon animal, le lémurien sans hésiter.
Niveau personnage, je suis Winnie, Marie des Aristochats, Bellatrix, Stitch, DC et Marvel (mais beaucoup plus Batman et Iron Man).
Mon quotidien
En étant maman au foyer (pour le moment), c’est surtout du rangement, la vaisselle, les lessives, m’occuper de ma fille et prendre soin de moi quand je le peux. Un quotidien plutôt banal dans un appartement au quatrième étage (au dernier) sans ascenseur.
Je vous souhaite une bonne lecture de blog avec un bon thé ou un bon café (pour ma part, c'est le Marrakech Tea de la Dolce Gusto dans mon plaid Marie de chez Primark).
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Siege The Day : Day 9
Hi there ! Here's my piece for @dualrainbow 's Siege the Day language event 😊 This is a 2.4k French oneshot on Lion/Montagne named "Tu es mon roc" in which Lion questions his sexuality and coincidences happen ! Will it come true ? 👀
Thank you so much for this event and letting me put in my grain of salt. It was very challenging, both keeping a deadline and writing in my native language !
The English version will be up on AO3 alongside the French one. Enjoy 💛
ENG here : https://archiveofourown.org/works/20178184
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En ses plusieurs années passées à Rainbow Lion s'est fait quelques amis, quelque étant le mot. Les choses se sont apaisées mais il s'entend toujours avec les gens comme mélanger de l'eau et de l'huile. Twitch n'a pas l'air de trop se préoccuper de lui mais est toujours là pour l'engueuler au besoin, Rook essait d'éviter le conflit à tout prix ce qui veut dire garder ses distances lorsque Lion est present, mais il essait quand même de l'inclure dans leur groupe. Doc ? Autant les choses se sont arrangées, autant ça ne va pas aussi bien que ça le pourrait. Il a toujours Finka sur qui il peut compter, Finka qui est plus comme une sœur qu'une amie à present.
Sont meilleur ami n'est autre que Montagne.
Monty à dix sept ans de plus que lui et malgré celà, cet homme à gardé sa jeunesse mentale et physique. Comment est ce que Lion l'a remarqué ? Et bien... autant dire qu'il s'est retrouvé à regarder entre deux entraînements. T-shirt au sol, la sueur coulant sur ses abdos parfaits et un dos à faire tomber sur le cul. Il ne savait pas quels étaient ces sentiments au début, de l'admiration ? De la jalousie ? Ça ne pouvait pas être ca. De l'envie ? À chaque fois qu'il passait du temps avec son ami il commença à reconnaître les papillons dans son ventre, ce que chaque touché lui faisait ressentir, cette chaleur étouffante qui en était le symptôme.
L'amour.
Il ne s'était pas sentit comme ça depuis longtemps, pas depuis sa dernière ex et malgré cela, rien qu'il pouvait comparer à ce que Montagne lui faisait ressentir. Il était confus, jamais dans sa vie n'avait-il pensé se sentir ainsi envers un homme. Il savait ce qu'était l'homosexualité, il n'était pas ignorant à ce point, mais croire que ça lui arriverait ? C'était comme un rêve, son secret qu'il avait du mal à garder lorsqu'il étaient ensemble. Pourquoi se sentait il ainsi ? Étais-ce normal ? L'homosexualité était souvent considérée comme un péché... Si il l'était vraiment, pourquoi Dieu l'aurait il fait ainsi ? Pour une blague ou un karma divin afin de le punir pour ses erreurs ?
Ses pensées furent interrompues par la conversation se déroulant près de lui, le nom de Montagne sortant de la bouche de Rook.
"Manu, est-ce que tu sais avec qui sors Gilles ? On lui parle tout le temps de nos histoires d'amour mais je l'ai jamais entendu en parler." Quand on parle de timing.
"Non, t'as demandé à Gustave ?"
"Il m'a dit de pas me mêler de ce qu'y me regarde pas." Rook avait l'air légèrement énervé par le rire de Twitch.
"Et toi Olivier, t'en as entendu parler ? Vous passez beaucoup de temps ensemble." Elle demanda.
Un soupire. "Non, on parle pas de ces choses là."
"On devrait lui arranger un rendez-vous." Rook dit presque fier de son idée.
Lion sentit son estomac se retourner et sa gorge se serrer. Il n'a aucun droit de sentir une telle jalousie, n'est ce pas ? Gilles était son ami, rien de plus et il ne sera sûrement jamais ce qu'il voudrait désespérément qu'il soit.
"Mon dieu Julien, c'est horrible comme idée. On commence quand ?"
De toute les idées que Rook pouvait avoir ce fut celle ci que Twitch accepta. Les histoires d'amour étaient son truc, gardant à jour ses notes sur qui couchait avec qui et regardant des romances dans le salon commun de temps en temps. Qui aurait pû penser qu'elle essaierait de jouer à Cupidon ?
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Cette semaine fut longue, l'anxiété s'installant doucement dans la tête de Lion. Twitch et Rook étaient à deux doigts de proposer un rencart à Montagne, une jolie brune qu'ils avaient rencontré Dieu ne sait où. En vrai, même si il aurait aimé les dissuader de le faire, il n'avait aucune idée de comment s'y prendre de la façon la moins douteuse possible. Prétendre que c'était mal de forcer la main de quelqu'un ? Ils n'étaient techniquement pas en train de le forcer, c'était juste une proposition. Prétendre que Montagne avait eu un passé amoureux terrible et ils ne devraient pas s'en mêler ? Il a déjà admit ne rien en savoir et il ne pouvait rien faire d'autre que de s'en mordre la langue. Il était désespéré à l'idée de casser leurs plans par tout les moyens possibles et imaginables mais c'était inutile.
Alors qu'il les suivaient dans la base à la rechercher du français il commença à se demander. Et si l'orientation sexuelle de Montagne était différente ? La cacherait il pour une raison obscure ? Une peur du rejet ou peut-être de la honte ? Il avait environ cinquante ans et il pouvait faire ce qu'il voulait avec qui il voulait, se dit Lion.
Alors... Lion pouvait en faire ainsi, non ? Mettre de côté sa foi et écouter son cœur et, peut-être, être avec l'homme qu'il dont il ne pouvait plus être loin ? Il se souvient regarder dans les yeux de Montagne et se perdre dans ce brun, sentir le parfum venant de cet homme parfait, subtile mais impossible à ignorer.
Ils trouvèrent enfin Montagne, marchant plus vite vers lui, Lion essaya d'ignorer les battements de son cœur lorsqu'il se concentra sur le magnifique visage devant eux. Il était dans la merde.
"Vous avez l'air de comploter quelque chose." Gilles dit avec amusement.
"Oui- enfin n-non, pas vraiment ah !"
"Vraiment Julien ?"
"Oui bon ok, peut être un petit truc. Emmanuelle et moi voulions te parler à sur pourquoi tu nous as jamais parlé de euh... Ta vie amoureuse et euh..."
Twitch l'interrompit "ce qu'il essait de dire c'est que nous pensions que tu aimerais peut-être aller à un rencart ce weekend, on a rencontré quelqu'un qui à l'air vraiment, vraiment intéressée, une jolie femme qui aura plein de trucs en commun avec toi j'en suis sûre !" Elle avait l'air anxieuse de par son discours hâteux.
Gilles les regarda bizarrement, le même regard réservé aux enfants parlant d'on ne sait quoi. *Adorable* se dit Olivier. Sa gorge se serra attendant la réponse, une qui pourrait calmer ses nerfs. Il allait refuser, non ? C'était une situation absurde déjà d'une part, non seulement extrêmement malpoli mais-
"Et bien désolé mais j'ai déjà un rendez-vous prévu ce weekend."
Le coeur d'Olivier s'arrêta. Alors il cherchait activement. Il se sentait complètement dévasté mais il n'avait aucun droit de se sentir comme ça, non. Montagne était sa propre personne, jamais il n'avait été le sien et il ne le serait sûrement jamais, c'était inutile et enfantin de ressentir cette jalousie qui s'installait dans son corps, la chaleur augmentant et se transformant en colère. Il attendit qu'ils se remettent à discuter avant de partir sans un mot.
Sans le savoir, Gilles le regarda s'en aller.
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Il n'y avait rien de mieux pour sa santé mentale que d'aller faire une balade et c'était exactement ce que Lion avait décidé de faire, la semaine passé a été un enfer et il avait besoin de se relaxer. Il prit sa veste favorite, un livre et ses lunettes de soleil et il sortit de son appartement. Il était dur de s'ajuster à la vie en Angleterre mais il n'avait pas le choix au vu de son travail. Il a été partout de le monde mais rien ne pouvait battre son pays d'origine à ses yeux.
Le soleil était de sortie, les oiseaux chantant, une journée parfaite. Le plan était simple : retrouver son café préféré, commander un café et une pâtisserie, lire quelques chapitres de son dernier livre, peut être même aller au parc après. Après quelques minutes de marche il poussa enfin les portes du café, salué par la serveuse l'ayant reconnu. Il choisit un siège à la terrasse afin de profiter de l'air frais de ce vendredi matin. Ayant commandé son café, noir merci, et une part de carrot cake il ouvrit son livre là où il l'avait laissé la dernière fois.
Tout allait bien lorsqu'il eu cette sensation que quelque chose d'étrange se passait près de lui. Il leva les yeux, rien au café qui était encore plutôt vide, rien de côté de la rue, qu'en était-il de l'autre côté ?... Il était là, Montagne, à son rendez-vous avec quelqu'un qui n'était pas lui de l'autre côté de la rue.
Et c'était une femme.
Lion remit ses lunettes de soleil et s'avachit dans son siège. Ce n'était pas censé arriver, il était juste à son café favori, comment s'était il retrouvé près du rencart de Montagne ? Que devait il faire, vite finir son café et s'enfuir ou bien... Ou bien... regarder de loin ? La seconde option était tentante. Attends, étais-ce seulement un rendez-vous romantique ou avait-il juste mentit afin d'échapper aux griffes de Rook et Twitch ?
Il regardait discrètement priant Dieu de ne pas se faire voir, chaque geste, chaque expression et... C'était sans faute un rencart mais, quelque chose n'allait pas. Montagne avait l'air comme à son habitude cependant la femme avec qui il était avait l'air de perdre tout intérêt au fil du temps. Le son d'une assiette étant posée sur la table devant lui le fit sursauter, la serveuse s'excusant.
Le temps passait doucement, ils restèrent ainsi un peu plus d'une heure, Lion pouvait encore sentir son cœur battre la chamade. Étais-ce la peur de se faire prendre ou bien le fait de regarder celui qu'il aimait ? Il y avait quelque chose le touchant cependant, Montagne avait l'air... Déçu. Les sourires devinrent des regards gênés, les rirent s'arrêtèrent, la proximité fût remplacée par de la distance. A en juger par tout celà, ce rendez-vous c'était mal passé.
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Dimanche soir, le fait d'avoir vu Montagne il y a quelques jours était omniprésent ce weekend, Montagne qui devait venir dans environ trente minutes pour leur soirée films. Les encas devaient encore être préparés, sauces, bols de chips et pretzels, popcorn, mais son esprit était ailleurs.
Il se répétait la même chose en boucle depuis quelques jours : Gilles était inatteignable. Ce serait un miracle si son ami lui montrait ne serait-ce qu'un dixième d'intérêt. Il aimait les femmes, c'est tout, il en était tellement sûr qu'il se sentait presque nauséeux à l'idée de ne pas pouvoir être avec lui. Tout ce qu'il voulait quand il regardait, ou plutôt le fixant qu'il voulait l'embrasser, tenir sa main et ne jamais le lâcher.
Il fut sorti de ses pensées par la sonnette. Il posa ce qu'il avait dans les mains, retouche ses vêtements et se regarda dans le miroir de l'entrée avant d'ouvrir là porte.
"H-Hey."
"Salut, désolé je suis en retard, j'ai dû trouver le magasin ouvert un dimanche soir, j'avais oublié le vin."
"T'inquiète, j'ai pas fini de toute façon. Donne ton manteau." Le voilà imaginant ce manteau mis sur ses épaules lors d'une froide nuit. Non, arrête cette merde.
Lion se sentait gêné d'avoir fantasmé sur son ami il y a encore quelques minutes avant qu'ils se mettent, du moins essayer pour Olivier, à préparer la nourriture ensemble.
Tout se passait à son habitude seulement... Le film était ennuyant, assis l'un à côté de l'autre, mangeant de temps en temps en regardant l'écran sans réel intérêt un verre de vin à la main. Silence. Lion regarda discrètement, Gilles avait l'air aussi ennuyé que lui, perdu dans ses pensées même. Il était tellement tentant de se pencher et poser sa tête contre les épaules qui s'offraient à lui, ce serait tellement simple. Il repensa aux événements de l'autre jour. Devrait-il en parler ? Était-ce une bonne idée ? Il n'avait rien à perdre.
"D-dit, je sais que ça va paraître bizarre mais euh... Je t'ai vu à ton rendez-vous l'autre jour."
"Oh, vraiment ?" Il avait l'air blessé lorsque le sujet fût abordé.
"Ouai j'étais à la terrace en face. Comment ça s'est passé ? J-je veux dire si tu veux en parler..."
Gilles rigola. "C'était un désastre, désolé de t'avoir fait voir ça ! Elle m'a pas trop aimé finalement. Je l'ai raccompagnée chez elle et on s'est mit d'accord de ne pas se revoir."
"Oh, excuse moi..." Non, pas vraiment.
"C'est rien, je m'y suis fait, j'ai déjà été rejeté plusieurs fois."
Cela lui fit mal au cœur. "Dit moi Gilles... Comment fais-tu après ? Est-ce toujours pareil ?"
"Et bien, ça dépend de comment tu te sens. Si tu veux pleurer, fait le, soit en colère, exprime toi. J'ai fait beaucoup de choses différentes dans ces situations, ça aide. Il y a ce... Ce..." Il s'arrêta.
"Ce ?"
"Non rien, peut-être que je devrais pas en parler."
Que se passe-t-il ? "Non, non, je veux dire, si tu veux en discuter tu peux. Tu en fais tellement pour les autres il est grand temps de te le rendre." Et pour ça il espérait être plus comme lui.
Montagne sourit, toujours aussi beau. "J'ai peur de te parler de ça vu que tu es... Religieux mais, j'ai des sentiments pour quelqu'un proche de moi. Parfois je les comprends même pas. Je vais être honnête, je me sens différent, j'ai essayé d'être sur ce qui aurait dû être le droit chemin mais c'est inutile. Plus je passe du tu avec lui plus je-" il fit une pause. "Excuse moi."
Le silence n'était rompu que par le son de l'aiguille continuant sa course autour de l'horloge. Il y eu une réalisation soudaine de la part de Lion : ils n'étaient pas si différent que cela à ce niveau là. Il faisait aussi semblant, même si il savait que ses sentiments allaient dans les deux directions. Il savait maintenant mais...
"Tu es amoureux de Gustave ?"
La jalousie qui s'installait en lui lui faisait presque peur, ils se sont réconciliés oui, mais cela serait presque comme une drôle de trahison ou revanche, voulu ou non. Ce sentiment s'éclipsa de la façon la plus inattendue possible : le rire de Gilles retentissant dans la pièce.
"Mon dieu non ! Gustave est juste un ami..." Il se pencha vers Olivier, beaucoup trop proche pour être un accident il se dit. "Non, celui à qui je pense est beaucoup plus proche que ça."
Ses mains se retrouvèrent sur les épaules de Gilles, leurs lèvres se trouvant instantanément. C'était un rêve devenu réalité, il pouvait faire ce qu'il voulait depuis un moment déjà. Ils étaient maintenant l'un sur l'autre, Monty clouant quasiment Olivier contre le canapé.
"Depuis quand est-ce que tu...?"
"Depuis la première fois que je t'ai vu, et je peux plus faire semblant."
"Moi non plus."
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Thank you for reading ! 💛
#painfulstitches17#r6s#rainbow six siege#r6s lion#r6s montagne#i lowkey hate this#but I'm progressing
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Cendrillon des temps modernes
Rien qu’en l’apercevant, je sus que j’allais manger à cette table. Elle était ronde bien plus grande que les autres. Elle était à l’image de la table d’Arthur et déjà les chevaliers attendaient tranquillement l’arrivée de l’élu des dieux, c’est-à-dire moi ! Enfin, à quelques choses près puisque il y avait quelques femmes autours de la table.
Je me doutais qu’on me servirait des affaires sérieuses au repas. D’abord on m’avait offert une chambre d’hôtel alors que j’habitais à même pas cent kilomètres de Paris. D’accord, au début, le rendez-vous était prévu à Londres, mais quand même. Ensuite, une voiture avec chauffeur est venue me chercher pour me conduire dans ce restaurant situé à deux kilomètres du palace. Enfin, en observant le standing, la classe qui régnait dans le restaurant. Un homme avec un balai dans le cul, un sourire forcé et habillé comme s’il montait les marches du festival de Cannes me reçut. A peine ai-je prononcé mon nom qu’il me souhaita la bienvenue tout en demandant à un serveur de m’accompagner à la fameuse table ronde.
Personne ne se leva excepté Charles. C’était mon agent. Il fut le premier à avoir été contacté. Il fit les présentations avec les trois autres hommes présents, des américains. Cependant, il oublia les femmes qui semblèrent plus jeunes que les hommes présents. Elles étaient toutes formées dans le même moule, habillées d’une robe chic de soirée mettant en valeur leur poitrine parfaite. Les cinq beautés sourirent de la même manière indiquant qu’elles sortaient du même centre de formation. Pendant ce temps, chaque homme me tendit la main offrant à leur tour un sourire radieux de me rencontrer.
A peine eussé-je le temps de m’assoir que le serveur tendit devant mon nez la carte. Je regardai les plats avec leurs mots compliqués. Le domestique proposa la bisque de homard en entrée ainsi qu’un plat à base de veau. Je choisis des écrevisses au Cognac puis des quenelles de Brochets, des choses que je n’avais jamais mangées auparavant.
Nous trinquâmes très vite sur le projet dont mon roman était à l’origine. Les trois producteurs ne parlaient pas un mot de français. Ils se ressemblaient, obèses, les cheveux gris, le visage rouge et les yeux avinés. Toutefois, dès qu’ils parlaient, on sentait qu’ils aimaient être écoutés même si leurs propos étaient débiles. Wayne, celui qui semblait être le principal instigateur n’attendit pas pour me parler du scénario. Sa voix haussa jusqu’à s’exciter. Il s’enthousiasmait à l’idée de faire le film. Déjà les lieux furent évoqués, une vieille ville d’Europe centrale pour les décors de certaines rues. Il parla aussi de mettre les moyens sur la reconstitution de Paris. Mais je commençai à prendre du recul quand il expliqua la nécessité de couper dans l’histoire, détruisant une partie importante du roman.
De temps en temps, j’observais les jeunes femmes qui nous encadraient. Je compris qu’elles étaient là pour la figuration, potiches à forte valeur dont le slogan de leur job était : sois belle et tais-toi ! Un homme se tenait derrière Wayne. Il traduisait ses phrases dans une grande facilité. Aussi, je compris que deux autres hommes assis à une table derrière lui, étaient des gardes du corps. Ils nous surveillaient à la façon d’un robot avec des caméras à la place des yeux.
Frantz était le titre de mon œuvre. C’était l’histoire d’un noble allemand, officier dans les uhlans durant la guerre franco-prussienne. Il accepta d’entrer dans Paris assiégé pour espionner. C’était l’histoire de la Commune de 1871 et aussi une histoire d’amour entre lui et une inconnue, jeune femme pétroleuse au joli prénom d’Eglantine. C’était un chassé-croisé entre elle et Frantz.
Quand le producteur expliqua l’envie de couper certaines scènes car il voulait un film d’une heure et demi, je criais au scandale, expliquant les raisons. Je rappelai le scénario, l’intérêt de ces passages mal compris. Ma voisine de droite posa une question : « C’est quoi la commune ? » Son accent confirmait que les filles n’étaient pas françaises. Dès lors, le traducteur la rappela à l’ordre. Elle devait fermer sa bouche, ce qu’elle fit en baissant la tête.
La suite du repas devint sans intérêt après mon indignation de leur volonté de faire un film au rabais. Je me levai menaçant de tout arrêter jusqu’à obtenir raison. Charles et un des producteurs américains s’accordèrent sur les derniers détails sans importance. De mon côté, je me sentis intrigué par cette jeune femme assise à côté de moi et à qui on avait ordonné de se taire. Je surpris tout le monde en lui adressant la parole. Au début, elle chercha l’accord de ses employeurs. Puis, nous passâmes le reste de cette soirée à entretenir une conversation quasi-intime.
La belle brune était slovaque et s’appelait Ludmilla. Elle travaillait comme mannequin. Elle acceptait ce job d’Escort-girl dans le but d’arrondir ses fins de mois et de se faire un ‘carnet d’adresses’. Le repas se termina sur un dessert typique des grands restaurants, une omelette norvégienne flambée sous nos yeux et un verre d’armagnac dégueu parce que je n’aime pas l’armagnac. Cependant, elle restait à côté de moi comme si nous étions en couple, prête à me prendre par le bras. Peu avant de quitter la salle, les girls se levèrent toutes pour aller ensemble se pomponner. A leur retour, je découvris la présence d’un homme qui rejoignit les deux gardes du corps. Il semblait les diriger.
La voiture attendait sur le trottoir. Le chauffeur sortit ouvrir la porte arrière et au moment de saluer tout le monde, je fus étonné de voir Ludmilla s’assoir sur la banquette arrière. Nous étions sagement à regarder le paysage de la rue en train de défiler. Il n’y avait que deux kilomètres, cependant, je remarquai que nous ne prenions pas le même trajet. Elle se pencha légèrement et demanda si c’était ma première fois.
Un peu gêné, je signalai ne pas comprendre. «Votre première fois dans ce monde, avec ces gens» ajouta-t-elle avec son accent slave. Je répondis par un sourire. Dès lors, elle souffla et admit être contente de repartir avec moi. « Les autres sont des porcs » murmura-t-elle. «Comment cela ? » demandai-je. Elle me fixa de ses yeux gris. Son regard était joli, il n’avait rien d’intense, toutefois, il attirait par son côté charmeur. Elle sourit montrant ses dents blanches. « Pourquoi on était là avec les autres filles ? » C’était évident !
Doucement, elle s’approcha et commença à humer le bord de mon menton. Le bout de son petit nez caressa ma joue. J’hésitai à l’embrasser, j’étais presque effrayé de faire ça, me classant dans la catégorie des pseudos porcs. « Vous n’êtes pas obligée » susurrai-je. Ses lèvres se déposèrent sur le coin de ma bouche. Elles m’effleurèrent une nouvelle fois avant de remuer et dire : « Ils ont payé alors profitez-en ». Elle m’embrassa encore puis ajouta : « Et puis, le chauffeur est un espion, il va tout raconter. Et si on ne baise pas, ils vont considérer ça comme un manque de confiance de votre part. Et je serai obligée de les rejoindre pour baiser quand même. ». Elle continua de m’embrasser. Je frémis à l’idée de l’imaginer dans les bras du Wayne. Soudain, elle recula et commença à laisser glisser le haut de sa robe.
Ses seins étaient ronds et fermes, c’étaient deux belles pommes réclamant qu’on les câline. Timidement, je les frôlai du bout des doigts. Pendant ce temps, elle écarta les cuisses et caressa son sexe à travers son string. Elle demanda si je voulais une fellation. Je ne répondis pas, alors, elle posa ses mains sur ma braguette, l’ouvrit et fit jaillir mon sexe évidemment dur. Il se tendit immédiatement tel un ressort sorti d’une boite. Elle le branla sans quitter mon regard de ses yeux, puis, elle se pencha et dégusta, avala goulument mon gland me faisant soupirer à chaque coup de langue.
Je ne remarquai pas le conducteur en train de mater grâce au rétroviseur. A chaque feu rouge, il tournait l’œil semblant presque m’envier. Il ne pouvait que voir le sommet de sa tête devant mon ventre. Je caressai ses cheveux bruns de la main droite tandis que la gauche trouva sa place entre ses cuisses. Elle ne râla pas acceptant que me doigts vite trempés jouent à écarter ses lèvres fines et pincer son clitoris. Par moments, elle arrêtait de sucer mon vit afin de le coincer entre ses seins. Elle connaissait bien son métier surtout comment plaire aux hommes.
Dans la rue, personne ne prêta attention à nous. La voiture fit le tour de Paris. Nous étions sur les champs Elysée lorsque Ludmilla décida de s’empaler sur moi. Elle proposa de diriger la cadence ; un rythme lent et long qui m’arrangeait plutôt. Malgré le préservatif, je sentais la chaleur de son sexe me remplir d’un bonheur confus. Je me sentais à la fois heureux mais aussi terriblement coupable de profiter d’elle. Je pensai tout-à-coup aux ‘me too’. Finalement, elle était là parce que ces producteurs se croient tout permis. Aussi, elle le comprit certainement car elle s’arrêta brusquement et murmura dans le creux de mon oreille qu’elle était consentante. Alors, j’affirmai à mon tour que j’étais un vrai cœur d’artichaut. Elle ne comprit pas. Je précisai : « Je suis en train de tomber amoureux ».
Ma phrase eut l’effet d’une bombe. Elle se retira, me dévisagea. C’était la première fois que cela lui était dit. Nous restâmes silencieux, elle et sa robe autour de la taille, moi et mon pantalon aux chevilles. Elle regarda par la fenêtre et dit tout à coup : « stop, please ! ». La voiture s’arrêta, elle sortit brutalement tout en rajustant sa robe. Elle marcha vite, je voulus la rattraper mais elle ne me laissa pas le temps de sortir qu’elle arrêta un taxi. Je la vis partir pour une destination inconnue.
Les jours suivants, j’interrogeai mon agent à son sujet. Je voulais savoir comment elle a été contactée. Je voulais la revoir, m’excuser et surtout la revoir. Seulement, Charles n’obtint aucune réponse ou s’efforça de ne rien dire. Alors, je passais mon temps à penser à elle, à son parfum sur mon corps, à la douceur de ses baisers, à la beauté de son regard, à la perfection de sa poitrine et à la chaleur de sa bouche, à sa gentillesse. Je la voyais partout, j’entendais son accent partout. Contrairement au dicton «loin des yeux loin du cœur », plus le temps passait et plus elle me manquait.
Deux mois s’était écoulés quand je fus invité par Charles pour parler de mon futur projet. C’était un roman sur un rugbyman fidjien qui rencontre une star du porno. Les deux décidèrent de se fréquenter afin de tuer la solitude de leur vie quotidienne. J’avais décidé d’écrire une romance pour changer mais aussi sur un fait de société entre deux célébrités qui ne trouvent pas le bonheur. La secrétaire de Charles me signala que je pouvais entrer. Il discutait en anglais au téléphone assis derrière son bureau. Il semblait inquiet. Sur le bureau, un journal était ouvert.
J’approchai pour lui faire la bise. Il se détourna ensuite comme s’il ne voulait pas que j’entende la discussion. Ainsi, il se leva, marcha jusqu’à la fenêtre et continua de parler. Cela semblait vraiment sérieux. Il essayait de ne rien dire de précis, par peur que je comprenne son anglais, et il avait raison. Le doute arriva lorsqu’il répéta plusieurs fois : « Why did they do it ? Why ? It’s terrible ! Why ?»
Je restai devant son fauteuil vide, je regardai par curiosité les quelques manuscrits posés sur le bord du bureau quand je lus le titre d’un article dans le journal qui m’interpela : « Macabre découverte dans la forêt de Chantilly ». Dès lors, originaire de l’Oise, je lis le récit qui me terrifia. C’était la découverte du corps carbonisé d’une prostituée. D’après la narration, une jeune femme fut abattue de deux balles dans la tête avant d’être aspergée d’essence. Elle a été identifiée comme étant originaire d’Europe Centrale. Je pensai subitement à Ludmilla. Mon cœur vacilla lorsque je lis qu’elle était connue dans le milieu des Escort-girls.
Charles raccrocha et s’approcha pour me demander comment j’allais. Mais en découvrant mon visage d’une pâleur à faire peur, il comprit que j’avais lu l’article et répondit à ma question avant même que je la pose : « C’est bien elle…. Je suis désolé. ». Ma colère se transforma soudainement en une terrible détresse. Je m’assis sur le fauteuil, abattu en réalisant que ma Cendrillon était morte. Il resta à me regarder tout en répétant : « Désolé ». Puis, je suis parti sans dire un mot. Le soir même, je lui envoyai un message annonçant ma décision irrévocable de changer d’agent.
Frantz fut un succès qui remporta de nombreux trophées. Je refusai d’aller à Hollywood récupérer plusieurs prix. Même s’ils n’étaient pas à l’origine de sa mort, je ne voulais pas rencontrer les producteurs américains. Par la suite, je publiai cette histoire d’amour entre un sportif et une porno star. Par hommage, cette dernière s’appela Ludmilla, elle venait de Slovaquie.
Alex@r60 – décembre 2020
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Le Sorceleur livre II - L’épée de la providence, Andrzej Sapkowski
“Geralt de Riv, le sorceleur, mène sa mission sans faillir dans un monde hostile et corrompu, dépourvu d’espoir. Sa renommée légendaire n’a d’égales que la peur et la haine qu’il inspire chez ceux qu’il traque sans pitié.”
Wow moi qui pensais lire un max pendant le confinement c’est plutôt tout le contraire, avec tout les jeux que j’ai acheté et monsieur qui est motivé pour rattraper les films en retard j’ai pas énormément lu ces derniers temps. Ce qui n’est pas plus mal parce que la bibliothèque est fermée et je n’ai plus grand chose en réserve. Ce second tome du Sorceleur est une nouvelle fois un recueil de nouvelles mais cette fois-ci elles sont aux nombres de six et sont beaucoup plus longues que le tome précédent. Si il n’y a plus une nouvelle qui sert de fil conducteur cette fois-ci les histoires sont plus continue, on arrive à suivre une certaine timeline entre elles.
J’ai donc bien envie d’organiser cet article en différente partie sur chaque nouvelle histoire d’être la plus complète possible.
Les limites du possible : Nouvelle adaptée dans la saison une de la série Netflix j’ai eu du mal à ne pas la comparer. Même si ici l’histoire est beaucoup plus complète, il s’agit d’une chasse au dragon à laquelle Geralt ne veux pas participer mais entendant la potentielle présence de Yennefer il suit le cortège et se joint à la compagnie bien qu’il ne soit pas le bienvenu.
Je ne pensais pas cela possible mais la Yennefer du livre est la plus insupportable des versions de Yenn, capricieuse, froide, mauvaise, je pourrais continuer longtemps. Je ne supporte pas son personnage et je ne comprend pas “l’amour” que Geralt lui porte parce qu’elle le traite vraiment comme un chien. Surtout que son but dans la chasse au dragon est purement pécuniaire avec son trafic de joyaux. Aussi n’ai-je pas eu vraiment d’empathie pour elle lorsqu’elle se fait capturer et qu’on la menace. Les piques que Jaskier lui lance m’ont d’ailleurs beaucoup amusé malgré la situation. Je lui accorde quand même que lancer des sorts avec sa jambe est quand même cool quoi que cocasse à imaginer.
Dans l’ensemble la nouvelle était intéressante surtout car on parle de dragon mais je ne l’ai pas trouvé transcendante comparée aux autres.
Éclat de glace : On commence par le pauvre Geralt en train de combattre une bestiole ignoble dans des égouts. On comprend que c’est le seul genre de travail qu’il peut trouver en ville où il s’est installé avec Yennefer qui lui porte peu d’attention. Bien que soit disant incapable d’éprouver des émotions notre sorceleur va éprouver plusieurs sentiments fort dans cette nouvelle qui vont le troubler. La jalousie en premier lorsqu’il comprend que Yennefer le trompe avec un mage et que celui-ci veut qu’elle reste avec lui. Elle ne s’en veut d’ailleurs pas ce qui ajoute à ma grand sympathie pour elle... Mais aussi la colère puisqu’ils conviennent d’un duel pour elle mais alors qu’elle réclame à demi-mot une déclaration de la part de Geralt elle finit par disparaître tout en sous entendant qu’elle le choisie.
On retrouve dans cette histoire une petit clin d’oeil au conte de la reine des neiges plus ou moins remanié. Yennefer encore à la recherche de la possibilité d’enfanté se comporte encore comme une garce. Dans l’ensemble on apprend surtout que Geralt n’est pas aussi stoïc qu’il aimerait s’en convaincre, cela développe une complexité de ce personnage qui a j’ai l’impression autant peur de ressentir que ce qu’il en ait incapable. Ses mutations sont autant un complexe qu’un bouclier qu’il brandit pour empêcher les autres de s’approcher de lui.
Le feu éternel : C’est la nouvelle “quête secondaire”. Je n’ai aucun mal à l’imaginer adapter sous format vidéo ludique. C’est la première fois que je voyais un hobbit dans l’univers du witcher et ça change un peu des elfes comme seule race se mêlant aux humains. C’est aussi la première apparition de doudou le doppler, une créature qui peut changer d’apparence et “copier” les gens qu’elle voit.
Cette petite aventure à Novigrad était un peu plus légère et sympathique je n’ai pas grand chose à dire si ce n’est qu’elle possède un petit twist sympa.
Une once d’abnégation : Geralt est engagé pour faire le traducteur entre un duc et une sirène mais les choses se compliquent et il se retrouve à combattre des créature des mers tout en étant aux prises avec son attirance pour une barde aux jolies yeux.
C’est la nouvelle de la bromance, jusqu’à maintenant je voyais que Geralt et jaskier étaient amis mais en même temps je ne ressentais pas une grande affection entre eux. C’est maintenant chose faite j’ai vraiment apprécié cette direction prise dans l’histoire. L’amourette entre Geralt et Essi approfondie encore l’amour de Geralt pour Yenn, il refuse de donner plus que relation physique à la pauvre poétesse qui tombe amoureuse de lui. C’est à la fois tragique et bien écrit dans être forcé.
L’épée de la providence : La nouvelle qui donne son nom à ce tome. Geralt se retrouve dans la forêt de Brokilone en tant que messager, mais sur son chemin il aide une connaissance attaquée par les Dryades et doit aider une enfant qui l’accompagne jusqu’au cœur de la forêt.
Cette enfant c’est Ciri ! Enfin on la retrouve, elle à 10 ans et c’est une adorable peste. Elle développe tout de suite un attachement pour Geralt bien qu’elle ne lui révèle pas tout de suite savoir qui il est. Leur relation est déjà adorable, mais Geralt refuse la providence et ramène l’enfant sur la route de Cintra et la confie à Sac-à-souris. Geralt ne veut pas croire au destin et refuse d’être responsable de l’enfant surprise. On comprend que son avis sur la survie des sorceleurs à changé sans que cela soit trop approfondie, le fait que Ciri soit une fille semble aussi être un problème.
Quelque chose en plus : Geralt aide un homme dans un ravin qui est attaqué par des spectres. Il est grièvement blessé. Et ses potions qui l’aide à guérir lui font avoir des visions qui semblent être des fragments de sa mémoire. On voit qu’il est bien retourné à Cintra pour l’enfant surprise 6 ans après mais pour annoncer à Calante qu’il n’emmènera pas l’enfant. Il lui explique que les sorceleurs cherchent l’enfant de la providence pour ne pas qu’il ai à subir l’épreuve des herbes mais lui ne croit pas en la providence. C’est pour cela qu’il renonce à l’enfant qu’il pensait être un enfant à l’époque. En se réveillant il est soigné par une sorcière guérisseuse rousse qui se présente sous le nom de Visenna ( je ne peux pas m’empécher de me dire qu’elle a fait exprès car c’est un nom proce de Visemir ). Geralt comprend qu’il s’agit de sa mère et se rend compte qu’il n’ai pas autant plein de rancœur qu’il l’eu cru. Mais elle l’endors par un sort avant de partir. Lorsque Geralt est remis sur pied il part avec le marchand et rencontre Jaskier qui lui raconte la chute de Cintra et l’arrivée du Nilfgaard. Quand ils arrivent chez le marchand quelqu’un est là. Il s’agit de Ciri qui est une nouvelle fois l’enfant surprise que Geralt avait réclamé comme par habitude au marchand.
Les retrouvailles sont émouvante et enfin Geralt promet à Ciri de rester avec elle. Leur lien et l’affection qu’ils se portent est indéniable.
Conclusion : chaque nouvelle apporte une élément afin de complexifié le personnage ce tome s’intéressé beaucoup plus à la psyché et au ressenti de Geralt. Ce qui est drôle pour un être qui est censé ne rien ressentir. Le poids de la providence est aussi souvent abordé. La fatalité et le destin sont des thème très fort. Geralt rencontre même la mort à un moment donné. D’ailleurs le nom de Triss est sur le mémorial des mages mort pour défendre Sodden. J espère qu’elle n’est pas vraiment mort sinon je vais être sacrément dégoûtée. Encore une fois un très bon livre j’ai hâte du tome trois même si je vais devoir attendre un moment avant de pouvoir mettre le nez dehors et l’acheter
Lecture finie le 07 avril 2020
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Prologue - Mind is a prison
Hello tout le monde. Je suis possiblement obsédée par cette série, et quand j’ai une obsession, j’ai besoin d’écrire dessus.
Deuxième obsession : cette chanson d’Alec Benjamin. Allez l’écouter, elle est cool.
J’utilise plusieurs point de vue pour écrire, alors quand vous verrez des noms écrits en gras, c’est que je change de point de vue.
N’hésitez pas à me donner des retours !
Masterlist
Malcolm Bright
Sometimes I think too much, yeah, I get so caught up I'm always stuck in my head I wish I could escape
Des flashs et une sensation terrible le tenaillait. Il avait l’impression qu’il devait s’enfuir, qu’il n’aimerait pas ce qu’il allait voir, pourtant, il fallait qu’il y aille. Non, il ne fallait pas, pourquoi le faudrait-il ? Flou et brouillé, il n’arrivait pas à se repérer. Il était chez lui ? Non, du moins plus maintenant. Une maison d’enfance, ce devrait être chaleureux. Il faisait froid au sous-sol. Mais il n’avait pas le droit de descendre, si ? On l’avait autorisé. Il devait s’enfuir, il y avait un danger. Il était en sécurité. Alors d’où venait le danger ? Il ne venait pas pour lui, mais il avait peur. Rien ne lui arriverait, mais c’était déjà arrivé, c’était tout près. Il entendit un bruit derrière lui et se retourna en sursaut pour voir son père dans l’embrassure de la porte.
— Malcolm ?
Il se réveilla en hurlant. Heureusement, ses liens l’avaient retenu de tomber du lit et son dentier étouffait un peu ses cris. Un cauchemar, ce n’était qu’un cauchemar. Encore. Le jeune homme soupira et se détacha. En regardant son réveil, il vit qu’il était quatre heures du matin. Il avait pu dormir environ trois heures : pas mal. Il posa son dentier sur sa table de nuit et s’étira. La ville était encore endormie. Parfois, il la jalousait : cela semblait si facile, de dormir. Il ferma les yeux et se les frotta distraitement du bout des doigts.
And they put me back in my cell All by myself, alone with my thoughts again I guess my mind is a prison and I'm never gonna get out
Les bribes de son rêve lui revenaient. C’était toujours la même chose, toujours le même thème, comme la patte d’un peintre, reconnaissable dans toutes ses toiles. Ses œuvres à lui étaient peinte dans le sang, au scalpel. Il n’en sortirait probablement jamais, son esprit était cassé, irréparable. Il y avait des fois où il en venait à se demander pourquoi il continuait à prétendre qu’il pouvait avoir une vie, si ce n’est normale, juste une vie, pourquoi il continuait d’aller voir sa psychologue alors qu’il n’allait clairement pas mieux, pourquoi il essayait encore.
Il venait de se faire virer du FBI. Comment allait-il faire désormais ? Il s’était jeté corps et âme — du moins ce qu’il en restait — dans son travail, dans ses études. Il avait besoin de courir après les meurtriers tordus comme son père.
Est-ce que c’était pour faire amendes honorables ou bien parce qu’il était au moins aussi tordu qu’eux, en agissant comme un prédateur tout en se persuadant que, lui, avait une morale et qu’il était du bon côté de la justice ?
I'm a prisoner, a visitor inside of my brain And no matter what I do, they try to keep me in chains
S’il pouvait oublier, s’il pouvait faire taire son esprit, il le ferait. Parfois aussi, il y pensait, à juste tout arrêter. La vie, la mort, il les connaissait bien, il savait qu’un rien pouvait les dissocier, c’était si facile. Mais sa mère ? Sa sœur ? Jessica ne s’en remettrait jamais, bien que parfois insupportable et maniaque du contrôle, elle en avait assez vu pour toute une vie également. Et Ainsley était encore si pure, elle avait réussi à garder une âme intacte, il ne voulait pas l’entacher, il était déjà un assez mauvais frère, il n’avait pas besoin d’en rajouter. Parfois, il se disait qu’au moins elle serait débarrassée, mais il se rappelait bien souvent qu’il devait la retrouver quelques jours plus tard, et qu’elle était toujours tout sourire quand il la rejoignait pour boire un café, en se promenant le long du fleuve Hudson. Il devait la rejoindre demain et il lui tardait de voir le sourire angélique de sa petite sœur.
Said even if it's true, no matter what I do I'm never gonna escape I won't give up on hope, secure another rope And try for another day
Il soupira et se dirigea vers son canapé, où il alluma la télévision. Qu’est-ce qu’il pouvait bien y faire de toute manière, c’était sa vie. Il était bien obligé de la vivre, personne ne le ferait à sa place.
En même temps, qui en voudrait ?
Il n’y avait jamais rien à cette heure de la nuit à la télévision, mais ça lui faisait une distraction. Il fallait vraiment qu’il trouve de quoi s’occuper, lui et son esprit. Il ne savait même plus combien de fois il avait lu les livres qu’il avait dans sa bibliothèque, il n’avait donc que des rediffusions de navet dont personne ne voulait, des films interdits aux mineurs et des dessins animés étrange et difficile à comprendre si on n’était pas ivre ou drogué. Il gardait ses exercices physiques pour un peu plus tard dans la matinée, pour se mettre en jambe pour sa journée.
Elise Travers
I'm just a tenant, paying rent inside this body and I Got two windows and those windows, well I'll call them my eyes I'm just going where the wind blows, I don't get to decide
Parfois, elle avait la sensation d’être là, sans être là, de vivre sous pilote automatique. Était-ce bien vivre, cela dit, ou était-ce simplement un mode de survie ? Sans doute était-ce bien plus la seconde option qui était la bonne. Elle n’avait plus l’impression d’être vivante depuis quelques temps maintenant, si elle était bien honnête avec elle-même.
Au moins, elle avait réussi à trouver un petit boulot pour le lendemain. Il ne payait rien, elle n’était serveuse que pour un soir parce qu’une des filles étaient malades, mais elle ne pouvait clairement pas se permettre de cracher sur le moindre dollar. Elle irait simplement là où elle pouvait aller. La boîte d’intérim où elle était lui trouvait déjà pas mal de petite chose, mais elle n’avait aucun diplôme valable dans ce pays, les siens étant tous français. Elle avait une licence, un master en poche, pour lutter tous les jours et courir après l’argent comme une désespérée, en ayant du mal à joindre les deux bouts. Elle n’avait plus beaucoup de temps pour payer madame Garcia, sa propriétaire. Elle allait vraiment finir par se faire expulser du taudis qu’elle louait. Garcia, la garce oui ! Elle mettait son nez dans les affaires de tous les voisins de l’immeuble, sautait sur les occasions pour faire des conclusions hâtives, tout en ne se privant jamais de raconter la vie qu’elle avait fantasmer de tout le monde, à tout le monde. C’est ainsi qu’elle était « femme de peu de vertu » pour le dire poliment aux yeux de tout ses voisins. Évidemment, quand on acceptait beaucoup de travail de nuit pour espérer gagner un peu plus d’argent et ne pas se faire virer parce une propriétaire tyrannique …
Taudis était peut-être un peu fort, elle n’avait pas le grand luxe, il était vrai, mais elle avait de l’eau chaude, de l’eau froide, de quoi se chauffer, de quoi dormir et de quoi manger. C’était tout ce qui était vraiment nécessaire. Elle pouvait survivre sans le reste.
En regardant son réveille, elle vit qu’il était quatre heures du matin. Elle n’avait pas encore fermé l’œil de la nuit. Elle allait dormir environ trois heures. Rageusement, elle se retourna dans son lit. Il paraissait qu’il ne fallait surtout pas regarder l’heure quand on faisait une insomnie, que cela nous tenait encore plus éveiller parce qu’on paniquait à l’idée de ne pas dormir assez, parce qu’on s’énervait de ne toujours pas s’être endormi. C’était définitivement les deux. Elle avait déjà du mal à trouver un travail, il fallait en plus qu’elle soit moins compétente parce qu’elle n’allait pas être assez reposée, la barbe !
So they tranquilized me, analyzed me, threw me back in my cage Then they tied me to an IV, told me I was insane
Tournant en rond, elle avait l’impression d’être un véritable lion en cage, de devenir folle, si bien qu’elle finit par se lever du lit. Elle se saisit de son carnet et d’un crayon et commença à griffonner la première page blanche qu’elle trouvait. On lui avait déjà dit qu’il était possible de connaître son humeur et son état d’esprit dans ce qu’elle produisait, que ce soit en musique ou en dessin. Malheureusement, elle ne jouait plus : elle n’avait pas les moyens de s’acheter un instrument de musique, elle pouvait toujours dessiner cela dit. Le graphite, noir, couvrait une grande partie de la page. Il était aisé de deviner où elle en était. Mais c’était cathartique. Si ce n’était pas sur une feuille, c’était dans sa tête.
Elle n’avait jamais dessiné ainsi, elle n’avait jamais trop utilisé ce style de dessin, de technique, pourtant, c’était venu tellement naturellement. De peinture colorées où elle tentait d’incorporer vie et lumière, ses dessins étaient devenus simples, sombres, l’ombre de ce qu’ils étaient avant peut-être en un sens, comme elle n’était plus que l’ombre de ce qu’elle avait pu être elle-même. Que dirait-on si on voyait ses dessins ?
Elise eut un petit rire. On ne dirait rien, personne ne verrait ses dessins parce que tout le monde se fichait bien de son existence.
Alors pourquoi continuer ?
Parfois aussi, elle y pensait, à juste tout arrêter. Mais elle ne savait pas si elle avait encore la force de continuer, ou simplement pas la force d’aller jusqu’au bout. Est-ce que c’était du courage ou de la lâcheté alors ?
S’agaçant plus encore, elle ferma d’un coup sec son carnet. Le graphite allait baver sur la page d’à côté, mais tant pis. Elle trouvait que c’était une bonne allégorie de sa vie : même quand quelque chose commençait blanc, le tableau finissait toujours par s’entacher. Elle passa ses mains sur son visage en ignorant les marques de crayons qu’elle allait sans doute se faire également. Elle n’avait jamais eu besoin de sport, de se dépenser, ou quoique ce soit de ce genre quand elle était encore en France. Mais de plus en plus, cela devenait une nécessité. Elle avait l’impression d’être une véritable bombe à retardement, et elle avait besoin d’exploser. Elle avait besoin de sortir ce qu’elle avait en elle, d’une manière ou d’une autre.
Said even if it's true, no matter what I do I'm never gonna escape I won't give up on hope, secure another rope And try for another day
Après plus de temps à ruminer, à dessiner, à tourner, elle finit par s’épuiser et s’allongea sur le canapé et ferma les yeux. Un sommeil agité la gagna, mais c’était toujours mieux que rien du tout, elle imaginait qu’elle avait tout intérêt à se contenter de ce qu’elle réussissait à avoir désormais.
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