#bon elle a commencé par la sortie de l’UE
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Quand t’es jaloux du résultat des élections au Royaume-Uni, c’est que vraiment y’a un problème
#France#UK#upthebaguette#the French side of tumblr#j’imagine que eux leur crise extrême droite elle est passée#bon elle a commencé par la sortie de l’UE#et la population a énormément souffert#donc on peut pas dire qu’ils s’en sortent bien#j’espère qu’on n’en arrivera pas là…#(bon en fait l’extrême droite fait une percée au Royaume-Uni avec une dizaine de députés…#espérons qu’ils ne progressent pas comme ils ont progressé en France)
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À la veille d’un sommet décisif, Theresa May a plaidé pour obtenir mercredi de ses partenaires européens un sursis supplémentaire.
La rencontre a mieux commencé que la dernière fois. En décembre, la portière de la berline de Theresa May n’avait pas voulu s’ouvrir devant l’entrée de la Chancellerie. Immobile sur le tapis rouge, Angela Merkel avait patiemment attendu que les officiers de sécurité arrangent la situation. Quatre mois et plusieurs reports du Brexit plus tard, la première ministre britannique est de retour à Berlin mais toujours dans une impasse politique. À la veille d’un Conseil européen extraordinaire et à quelques jours de la date fatidique du 12 avril, Theresa May cherche encore pour son pays une solution pour éviter une sortie sans accord de l’Union européenne à la fin de la semaine.
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Mardi, elle s’est entretenue avec Angela Merkel à Berlin puis avec Emmanuel Macron à Paris dans l’espoir de les convaincre d’accorder au Royaume-Uni un sursis supplémentaire jusqu’au 30 juin. Celui-ci ne peut être accordé qu’à l’unanimité des 27. Mais les leaders européens sont à bout de patience. «Le Brexit, j’en ai jusque-là!», s’agace un membre du gouvernement allemand, la main sous son nez, au comble de l’exaspération. «Theresa May est un zombie», s’énerve-t-il. «Nous voulons éviter un no deal, mais on ne peut pas repousser les délais éternellement. Il faut une nouvelle situation!», assène-t-il en pestant contre l’absence de propositions britanniques. La perspective hypothétique d’un accord entre la première ministre et les travaillistes est la dernière carte que Theresa May tente de jouer. Après l’entretien, l’entourage de la première ministre s’est contenté de rappeler que les deux femmes étaient favorables à un Brexit avec accord.
«L’Union européenne ne veut pas pousser les Britanniques vers un Brexit désordonné. Il est dans l’intérêt de l’Europe de continuer à entretenir de bonnes relations avec la Grande-Bretagne.»
Angela Merkel
Tandis que Theresa May prenait l’avion pour Paris, Angela Merkel s’est présentée à Berlin devant les députés de son groupe CDU/CSU. «Un report du Brexit de plusieurs mois est possible, jusqu’à début de 2020», a-t-elle expliqué selon un participant, cité par l’agence DPA. «L’Union européenne ne veut pas pousser les Britanniques vers un Brexit désordonné. Il est dans l’intérêt de l’Europe de continuer à entretenir de bonnes relations avec la Grande-Bretagne», a-t-elle ajouté en semblant plaider pour une solution «flexible», plus courte que le délai d’un an proposé par le président du Conseil européen, Donald Tusk. Côté français, un délai d’un an est aussi jugé «trop long» quoi qu’il en soit.
À dessein, la première ministre britannique avait commencé sa tournée des capitales par Berlin. L’Allemagne est plus exposée que les autres États membres aux conséquences économiques d’un no deal. Un Brexit chaotique coûterait, selon les estimations, 0,7 point de croissance au pays cette année. Le patronat et la filière automobile ont donc fait pression autant que possible pour que l’Europe trouve une solution qui préserve les intérêts économiques du pays. Mais ils réclament aussi la fin de «l’incertitude», selon le terme employé par le BDI, le patronat allemand.
«Nous pouvons négocier jusqu’au dernier jour, jusqu’à la dernière seconde.»
Angela Merkel devant le Bundestag, fin mars
Les dernières heures seront décisives. «Nous pouvons négocier jusqu’au dernier jour, jusqu’à la dernière seconde», avait déclaré Angela Merkel devant le Bundestag, fin mars. Mais encore faut-il «des propositions substantielles» du côté britannique, a souligné mardi le secrétaire d’État aux Affaires européennes, Michael Roth (SPD).
À quelles conditions accepter un report? Si la Grande-Bretagne est encore membre de l’UE à la fin de la semaine, elle devra participer aux élections européennes du 26 mai. Et donc envoyer 73 députés britanniques au Parlement de Strasbourg alors que le pays est en train de sortir de l’UE. C’est bien le problème. «Comment va-t-on gérer ces députés?» s’interroge-t-on côté français où l’on réfléchit à demander des garanties à Theresa May avant d’envisager un report du Brexit au-delà du scrutin européen. C’est ce qu’Emmanuel Macron lui a exposé à l’Élysée mardi soir. Le président de la République refuse que la Grande-Bretagne brigue des postes de commissaires européens ou cherche à peser sur le vote du budget de l’Union.
Fermeté française
Pour le reste, Emmanuel Macron s’en tient à la ligne fixée depuis le départ. «Nous sommes d’accord pour un report du Brexit mais une extension ne peut être qu’un moyen au service d’un plan pour lequel il nous faut des garanties», explique-t-on dans l’entourage du chef de l’État. En clair, Theresa May doit baliser le chemin de sortie de la façon la plus claire possible. Faute de quoi, ce sera la voie express vers un Brexit dur. Une ligne plus dure que celle d’Angela Merkel. «Avec les Allemands, les fondamentaux sont les mêmes: défendre les intérêts de l’Union européenne et ne pas faire porter aux 27 la charge de l’indécision des Britanniques», assure un proche du chef de l’État qui reconnaît toutefois «des différences culturelles ou de points de vue qui peuvent parfois nécessiter de négocier». Car la fermeté française est aussi motivée par des enjeux de politique intérieure. Pour Emmanuel Macron, qui s’était fait le chantre de l’Europe durant la campagne présidentielle de 2017, les rebondissements rocambolesques du Brexit sont l’illustration par l’absurde des bienfaits de l’Union et de l’intérêt qu’il y a à y rester. Un contre-exemple bienvenu au moment où, partout sur le continent, les partis populistes prospèrent sur l’euroscepticisme.
Au début de l’année, Emmanuel Macron ne s’en était d’ailleurs pas caché lors sa première participation à un grand débat à Grand Bourgtheroulde en Normandie. En bras de chemise dans un gymnase au milieu de plusieurs centaines de maires, le président de la République s’était livré à une virulente critique du référendum sur le Brexit. «On a dit tout et n’importe quoi et maintenant on dit “débrouillez-vous”. Bilan des courses, on a menti aux gens. Et ce qu’ils ont choisi n’est pas possible. Après, bon courage pour les représentants de la nation qui doivent mettre en œuvre un truc qui n’existe pas», avait-il lanc��. La vidéo de la séquence avait été traduite et abondamment relayée en Grande-Bretagne par les opposants au Brexit. Au passage, le président en avait profité pour livrer son pronostic sur l’attitude des Britanniques. «On prend les paris, je prends mes risques. Ils vont demander à avoir un plus grand délai pour renégocier quelque chose […]. Peut-être qu’ils vont enjamber les élections européennes pour essayer de trouver quelque chose d’autre.» Bref, il s’attendait à la demande de Theresa May et s’y était préparé. Prêt à accorder un report du Brexit, mais à ses conditions.
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Brexit : welcome en absurdie ? - Regarder sur Figaro Live
Source: premium.lefigaro.fr
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Emmanuel Macron, l’angle mort du grand entretien, par Alexis Toulet
Billet invité.
Le premier grand entretien du président Emmanuel Macron depuis son élection, très suivi avec une audience estimée à presque 10 millions de personnes, ne contenait nulle annonce fracassante, et à vrai dire guère de nouveauté.
Mais c’est le silence qui est le plus éloquent : le président n’a pratiquement pas parlé du sujet principal, celui qui décide de la réussite de l’ensemble de son projet – et est d’ores et déjà assez mal engagé. Qu’en sera-t-il dans « deux ans », le délai que Macron s’est donné pour obtenir les premiers résultats tangibles de sa politique ?
A gauche, à droite et dans toutes les directions, un peu pour tous les goûts
Très attendu à la fois sur sa communication depuis l’élection et sur le fond de la mise en œuvre de son projet présidentiel, Emmanuel Macron n’a pas manqué de tenter de modifier l’impression produite par un vocabulaire que beaucoup perçoivent comme trop agressif. Il a surtout défendu à nouveau in extenso et pour la première fois en tant que président son projet de « transformation » pour la France. Pas beaucoup de surprises de ce côté, mais un président de la République semblant faire flèche de tout bois et dans toutes les directions, afin que chacun puisse y trouver son compte.
Cette courte et incomplète liste d’exemples suffira à le démontrer. Emmanuel Macron a défendu successivement :
L’ouverture d’un débat sur la bioéthique, la PMA et la GPA (à laquelle il s’est déclaré opposé à titre personnel) – à l’attention des partisans du libéralisme sociétal
Son engagement à défendre le pouvoir d’achat par exemple des retraités – à l’attention des plus sociaux
La sélection à l’entrée à l’université – à l’attention des partisans de la méritocratie éducative
L’exemption de l’ISF pour qui investit dans une entreprise et l’attaque des mesures fiscales de François Hollande comme punitives pour les plus aisés – à l’attention des libéraux
La participation « cette belle idée gaulliste » – à l’attention des gaullistes
Son engagement à expulser effectivement les immigrés clandestins délinquants « je serai intraitable » – à l’attention des partisans du contrôle de l’immigration
Etc, etc.
Emmanuel Macron le 15 octobre 2017
… Sans reculer devant l’inexactitude
Emmanuel Macron n’a pas négligé à l’occasion de prendre quelques libertés avec la vérité. Il a par exemple identifié ceux qui s’inquiètent de la réforme du code du travail – conséquences d’une inversion de la hiérarchie des normes, ou du renforcement de la position des directions dans leurs négociations avec les salariés – avec les hommes politiques réticents à « réformer », qu’il aurait seuls visés en s’attaquant aux « fainéants » et à « ceux qui foutent le bordel ».
Il a encore prétendu que lorsqu’il parlait dans une rencontre avec de jeunes entrepreneurs de « ceux qui ne sont rien », il s’agissait en fait de ceux dont certains (d’autres que lui) pensent qu’ils ne sont rien. Ce qui n’est guère conforme à ses paroles, que l’on peut trouver ici. Il n’y a guère de doute qu’il parlait non pour adresser du mépris aux plus pauvres, plutôt pour mettre en garde contre la thésaurisation, mais il n’y a pas de doute non plus qu’il a bien laissé échapper – comme par inadvertance, ou léger manque de contrôle de soi – que dans son esprit, qui n’a pas réussi « n’est rien »
Mais surtout, au-delà de simples questions de vocabulaire et de communication, il a argumenté que le taux de chômage avait déjà commencé à baisser, pour prétendre que le problème était du moins bien orienté. Or c’est tout simplement faux : si le taux des chômeurs de catégorie A s’est légèrement réduit, le nombre total des chômeursmesuré par l’INSEE a lui augmenté sans discontinuer de 3,5 à 6,4 millions – une différence de 2,9 millions – depuis la mi-2008, y compris 0,1 million depuis l’élection d’Emmanuel Macron, et ceci rien qu’en métropole. Il ne s’agit pas d’en rejeter la responsabilité sur le nouveau président, dont la politique n’a évidemment pas encore eu le temps d’influer sur le chômage ni en bien ni en mal. Mais force est de constater que dissimuler ou se dissimuler la réalité n’est pas très bon signe quand on entend l’améliorer…
Nombre total de chômeurs, métropole seule – Source : INSEE
Non, Monsieur le Président, ça n’a pas commencé à baisser
Le président de la République a insisté sur le fait que le chômage ne serait « pas le seul indicateur » à prendre en compte pour évaluer son futur bilan. Certes, mais chômage et pauvreté sont tout de même les indicateurs prépondérants du point de vue de la majorité ! Et le président en est certainement conscient.
L’Union européenne – ou le grand angle mort du débat
A part une rapide confirmation par Emmanuel Macron de l’« importance » qu’il accorde à l’Union européenne, le sujet n’a pratiquement pas été évoqué. Pour un président qui se montrait constamment soucieux d’expliquer sa politique d’ensemble, comme pour un trio de journalistes qui trouvèrent pourtant le temps de l’interroger sur des sujets certes d’actualité mais auxquels il ne pouvait pas grand chose – comme le harcèlement sexuel à Hollywood – c’est là un oubli assez stupéfiant !
Il faut rappeler que si la campagne présidentielle française a tant intéressé à l’étranger, c’est avant tout parce que le peuple français était invité à décider s’il continuerait à appliquer la politique pro-européenne établie depuis au bas mot trente ans – fin de la politique de relance « dans un seul pays » de Mitterrand en 1983 et poussée vers l’intégration européenne sous l’impulsion notamment de Jacques Delors – ou s’il en choisirait une autre, en tentant de forcer un changement d’orientation massif de l’Union européenne sous menace de la quitter, ce à quoi elle ne pourrait pas survivre. Les Français avaient le choix encore décider de faire encore un tour de manège, ou d’en descendre en forçant leurs partenaires à choisir entre les suivre ou voir l’UE disparaître. Voilà ce qui intéressait, et parfois passionnait à l’étranger.
Le résultat a été sans équivoque : au premier tour les candidats représentant sans ambiguïté la continuation regroupaient 50,4% des exprimés, tandis que les candidats qui proposaient de forcer un changement totalisaient dans leur diversité 46,5% (1). Le résultat fut encore amplifié au second tour – 66,1% contre 33,9% – du fait de l’incompatibilité notoire entre l’électorat de la France Insoumise et la candidate du Front National.
Cependant, le vainqueur de l’élection ne s’y trompait pas. Alors ministre de l’Economie, il avait prophétisé en 2015 :
« Si rien ne bouge, il n’y a plus de zone euro dans dix ans. »
Il ajoutait encore : « l’absence de proposition est un choix: c’est la sortie de l’euro ».
Avec de telles dispositions d’esprit, le nouveau président ne devait pas manquer de justement faire des propositions aux autres pays européens, et avant tout à l’Allemagne la première puissance économique européenne et le pays dont l’influence directrice sur la politique de l’UE s’est affirmée depuis au bas mot une décennie.
L’objectif de ces propositions est clair : il s’agit de s’assurer que l’euro soit géré non dans la seule optique dite ordo-libérale, dont l’expérience a prouvé que ses conséquences étaient catastrophiques pour l’économie d’un nombre toujours plus grand de pays – Grèce, Espagne, Portugal, Italie, et de plus en plus la France bien entendu – mais d’une manière qui profite de manière équilibrée à tous les pays de la zone euro avec toutes leurs différences. Ce qui est à l’évidence une condition indispensable au succès de la politique d’ensemble du nouveau président de la République. Un eurosceptique pourrait bien soutenir qu’obtenir une telle évolution de la logique de l’euro est impossible, il y a fort à parier que Macron dans son élan serait prêt à lui répondre que « Impossible n’est pas français ».
Ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Macron défend cette nécessité d’un rééquilibrage de la gestion de l’euro. Lors de la négociation autour de la dette grecque en 2015, il argumenta contre des mesures d’austérité trop écrasantes, allant jusqu’à comparer le diktat fait à la Grèce à « une version moderne du Traité de Versailles », ce qui indisposa la chancelière allemande Angela Merkel qui exigea de François Hollande qu’il écarte son jeune ministre de l’Economie des négociations.
Comment ce sujet fondamental pour la réussite du projet présidentiel a-t-il pu être négligé dans l’entretien ? Est-ce du fait d’une négligence de la part des journalistes ? Ou parce que les choses ne s’engagent pas si bien ?
Une Allemagne méfiante, une chancelière rétive – et qui a d’autres chats à fouetter merci bien
Pour aller à l’essentiel à travers tout le détail des propositions et mécanismes envisagés ou envisageables, le changement souhaité dans la gestion de l’euro peut se résumer à ces deux points :
S’orienter davantage vers l’investissement, en modérant au moins la recherche prioritaire d’équilibre financier quelles que soient les conséquences
Accepter une plus grande solidarité économique entre les différents pays européens
Or chacun de ces deux points est en contradiction frontale avec la politique que l’Allemagne non seulement trouve culturellement plus naturelle et saine, mais encore dont elle considère qu’elle est la racine de ses succès économiques actuels. Il s’y mêle encore une méfiance largement répandue outre-Rhin envers la tendance prêtée à d’autres pays surtout au sud – ou au sud-ouest, comme la France – à se mettre dans une situation financière délicate puis à attendre que d’autres les aident – et avant tout l’Allemagne. C’est bien ainsi d’ailleurs qu’ont été présentés les différents plans d’aide « à la Grèce », alors que ces plans étaient en réalité des plans d’aide aux grandes banques créditrices de ce pays.
Emmanuel Macron compte sur une rigueur plus importante dans les dépenses de l’Etat et l’application plus déterminée d’une plus grande partie des recommandations économiques de l’Union européenne ainsi que sur l’élan qu’il estime incarner pour convaincre et l’Allemagne, et encore les autres pays d’avancer sur les pistes qu’il propose. Vu les obstacles, c’est supposer une puissance remarquable à l’élan. Ce n’est pas en effet juste en respectant la politique décidée au niveau de l’UE que l’on pourra convaincre le gouvernement allemand : appliquer les recommandations européennes, ce n’est pour la France qu’être « bonne élève ». Or, si un bon élève peut mériter des encouragements, il ne mérite certainement pas une valise de sucreries, ni encore moins que l’on change les règles de l’épreuve juste pour lui faire plaisir !
Mais il y a pire : le résultat des récentes élections allemandes non seulement rendra plus difficile à Angela Merkel de former une coalition viable pour gouverner, surtout cette coalition promet de créer des obstacles supplémentaires dans le cas où la chancelière envisagerait de faire quelque concession significative à Emmanuel Macron, par exemple de crainte que son échec ne soit préjudiciable aux Français au point que le successeur d’Emmanuel Macron ne décide de forcer le changement sous peine de disparition de l’Union européenne (2).
Voici en effet l’équation que la chancelière allemande doit résoudre pour former un gouvernement stable. Il s’agit de mettre d’accord trois partis en plus du sien la CDU :
La CSU de droite conservatrice, le partenaire de longue date de la CDU en Bavière, qui a été mise en danger sur ses terres alors que des élections régionales y auront lieu l’année prochaine, aura à cœur d’obtenir des concessions significatives sur le sujet des migrants. Mais de telles concessions rebuteraient les Verts, qui voudraient plutôt peser dans l’autre sens
Les Verts, écologistes de gauche, demanderont des concessions sur le diesel. Mais cela gênerait gravement l’industrie automobile allemande et rebuterait donc fortement le FDP, le parti préféré des milieux d’affaires
Le FDP, libéral, exigera le respect des lignes rouges habituelles de la politique européenne de l’Allemagne – du Wolfgang Schaüble, en plus intraitable encore peut-être… voilà au moins qui ne gênerait aucun autre parti indispensable à l’équilibre de la coalition, ni la CSU évidemment, ni les Verts en fait
Bundestag 2017 – La seule coalition moindrement réaliste est la formule « Jamaïque » Noir-Jaune-Vert… qui est tout sauf facile à mettre en place
La solution la plus simple pour Angela Merkel, si ce n’est la seule sera donc de trouver l’équilibre sur ces lignes :
Le FDP reçoit des garanties en béton sur le sujet européen et avale en échange une couleuvre sur le diesel
Les Verts obtiennent des résultats sur le diesel et acceptent qu’on soit un peu plus restrictif au sujet des migrants
La CSU obtient une évolution concernant les migrants
Cette formule assurera que personne d’important dans la politique allemande ne soit vraiment mécontent ni n’aie les mains tout à fait vides.
En bref, c’est le projet européen d’Emmanuel Macron qui servira de dindon à la farce.
La vérité est que l’Allemagne, d’une manière parallèle même si peut-être pas au même degré que plusieurs de ses voisins, commence à entrer dans une phase de troubles politiques qui la poussent à se replier davantage sur ses préoccupations internes. Pour faire des concessions aux autres Européens dans le cadre d’une vraie négociation, il faudrait avoir la liberté d’action que procurerait un gouvernement uni. C’est ce que l’Allemagne avait jusqu’ici – ce qui ne l’a pas empêchée au demeurant d’imposer énergiquement ses conceptions et ses intérêts dans le cadre européen – et c’est ce qu’elle aura beaucoup moins qu’avant.
La France, ayant pris une direction claire au printemps dernier, disposant d’un nouveau président déterminé appuyé sur une confortable majorité parlementaire, est quant à elle en position de faire des concessions. Nul doute qu’Emmanuel Macron y sera appelé, et il est vrai qu’au moins à court terme, il n’a guère d’autre choix, quitte à habiller la chose d’un sourire forcé pour tenter de faire bonne figure.
A moyen-long terme, bien entendu, toutes les options sont envisageables.
Que décidera Emmanuel Macron dans deux ans ?
Le président de la République l’a lâché au détour d’une phrase : il attend les premiers résultats tangibles de sa politique « d’ici deux ans ». C’est à la fois un délai raisonnable pour qu’un changement même profond ait le temps de produire ses effets… et un point de rendez-vous à mi-mandat, qui lui laissera encore le temps pour effectuer un ajustement s’il s’avérait nécessaire.
En somme, Emmanuel Macron même sans l’expliciter totalement a découpé son mandat en deux moitiés, dont la première est occupée par l’application du programme présidentiel approuvé par les Français et qui lui a valu l’élection. Et la seconde ?
Dans l’hypothèse où les propositions qu’il a lancées pour la réforme de l’Union européenne ne déboucheraient sur rien de concret, soit qu’elles soient refusées, soit plus probablement qu’elles soient vidées de leur substance pour surtout ne rien changer – le ministre des finances allemand sortant Wolfgang Schaüble s’y est appliqué avec détermination – le président de la République lui-même s’attend probablement à ce que la réforme d’ensemble, la « transformation » du pays qu’il entend mener ne puisse déboucher sur des résultats suffisamment positifs… si encore elle ne se révèle pas tout simplement un boulet supplémentaire pour le pays, comme l’ont été après tout les transformations profondes qu’ont entreprises Italie et Espagne au début des années 2010 sur injonction des autorités européennes, avec des résultats désastreux.
Alors, Emmanuel Macron se trouvera devant une alternative claire :
Soit réagir comme François Hollande à partir de 2013, c’est-à-dire se reposer sur la seule adhésion à la politique économique définie au niveau européen, avec des résultats prévisibles et similaires si ce n’est pires que ceux de son prédécesseur. Donc l’impuissance, l’humiliation, la défaite et une fin ignominieuse de sa carrière politique à 44 ans. Difficile d’imaginer cet homme jeune, à qui jusqu’ici tout a réussi, qui méprise visiblement la résignation à l’échec, accepter cela. Difficile de l’imaginer continuer à appliquer une politique dont il sait qu’elle ne peut au final qu’échouer – citons-le encore une fois « l’absence de proposition est un choix: c’est la sortie de l’euro » – sachant qu’il a été formé chez les financiers, ce qui signifie entre autres choses davantage de considération pour ce qui marche que pour toute idéologie, davantage de réalisme et d’ouverture aux solutions non-conventionnelles
Soit… changer de cap, et faire autre chose. Peut-être : tout autre chose. Et la Constitution de la Cinquième République assure qu’en France, un président qui estime nécessaire de changer de cap a les moyens de le faire. S’il le décide, il ne pourra être question pour Angela Merkel de le faire sortir de la pièce, comme elle le fit en 2015 – on ne peut faire cela qu’à un simple ministre
Que décidera Emmanuel Macron à ce moment, probablement vers 2019 ? La question n’est pour l’instant qu’en filigrane. Sauf à ce que la chancelière allemande ne change et ne s’avère prochainement très différente de ce qu’elle a été durant ses douze premières années de mandat, cette question se posera bel et bien.
================== 1 – Emmanuel Macron, François Fillon et Benoît Hamon pour les premiers, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Dupont-Aignan et François Asselineau pour les seconds, les quatre autres candidats étant difficilement classables
2 – C’est une éventualité très présente à l’esprit de certains commentateurs en Allemagne. Voir par exemple cet article du Spiegel en mai 2017 « L’Europe et Macron – Quoi qu’il en coûte », argumentant en faveur d’une « solidarité sans restriction » entre pays européens
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Le président français a engagé le bras de fer pour barrer la route à l’Allemand Manfred Weber et imposer un autre candidat à la tête de la Commission européenne.
Pour les Vingt-Huit, le plus difficile commence. Les élections sont passées et il leur faut désormais se mettre d’accord sur les nominations aux postes clés de l’Union, à savoir les présidences de la Commission, du Conseil et du Parlement européen, mais aussi le haut représentant c’est-à-dire le diplomate en chef de l’Union et le président de la Banque centrale européenne. Le sommet informel des chefs d’État et de gouvernement qui se tenait mardi soir à Bruxelles devait permettre, selon les mots d’un diplomate, d’amorcer la «décantation».
À ce stade, sur le choix du prochain président de la Commission, c’est plutôt une tempête qui se prépare entre le Parlement européen et le Conseil, voire au sein même du Conseil. Pour être désigné à ce poste, le candidat doit obtenir une majorité au Conseil qui proposera son nom puis la majorité au Parlement, soit 376 voix sur 751. Le Conseil veut garder les mains libres. Le Parlement refuse de voir accéder à la fonction un homme ou une femme qui ne serait pas Spitzenkandidat, c’est-à-dire chef de file d’un parti, capable de construire une coalition majoritaire.
» LIRE AUSSI - Présidence de la Commission européenne: la course d’obstacles de Manfred Weber
Équilibre politique, équilibre géographique, équilibre entre «petits» et «grands» États membres, etc. Les nominations n’ont jamais été simples. Elles seront infiniment plus compliquées cette fois en raison des nouveaux rapports de force au sein du Parlement européen qui, par ricochet, bouleverse ceux du Conseil. Dimanche soir, Frans Timmermans, chef de file des socialistes affirmait qu’un «Games of Thrones» allait commencer. Les deux grands partis historiques -PPE et S&D - ont perdu leur majorité absolue au profit d’une percée des libéraux - devenus le troisième groupe de Strasbourg - et des Verts. La modification des rapports de force pourrait permettre toutes les audaces. Plus encore, parmi les dirigeants sortis renforcés des élections européennes. La voix de l’Espagnol Pedro Sanchez portera forcément davantage. Tout comme celle du premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, en raison du score élevé du PiS. Idem pour Emmanuel Macron.
«Un nouveau monde» est-il sur le point d’émerger au sein de l’Union? Le président français veut le croire et entend bien jouer sa partition, notamment en commençant par barrer par la route à la candidature du chef de file PPE, l’Allemand Manfred Weber, à la tête de la Commission. Ce qu’il a fait d’ailleurs dès son arrivée à Bruxelles mardi en affirmant que la personne appelée à présider la Commission doit avoir des «expériences soit dans son pays soit déjà en Europe, qui permettent d’avoir la crédibilité et le savoir-faire» puis en citant à dessein le Français Michel Barnier et la Danoise libérale Margrethe Vestager, comme cochant les cases. Pas un mot en revanche pour Manfred Weber, chef de file d’un PPE affaibli mais arrivé toute de même en tête dimanche soir. L’opération anti-Spitzenkandidat a donc formellement débuté mardi. Au cours d’une réunion avec ses homologues, le patron du groupe des libéraux, le Belge Guy Verhofstadt, avait déjà refusé dans la matinée de s’inscrire dans ce processus qui veut que le futur président de la Commission soit nommé parmi les Spitzenkandidaten. Sans les libéraux, il n’y a pas de majorité possible des pro-européens au Parlement européen. Cherchent-ils l’épreuve de force?
Des réserves
Sur le papier, le président français bénéficie d’alliés nombreux. Il ne prend d’ailleurs pas grand risque, tant Manfred Weber est jugé par beaucoup comme peu adapté à la fonction. Le Grec Alexis Tsipras s’est officiellement opposé à sa nomination. Tout comme le Hongrois Viktor Orban, depuis que le Fidesz - son parti - a été suspendu du PPE. Le Portugais António Costa a affirmé lundi que l’Allemand ne remplissait pas les conditions pour devenir président de la Commission. «Costa restera un social-démocrate impeccable. Mais il est pour l’Alliance avec Macron. Il n’y a pas de mystère», confirme une source européenne. Beaucoup d’autres dirigeants, en coulisses, ont les mêmes réserves vis-à-vis de Weber. Ne soyons pas naïfs. Ils y voient, aussi, une manière de maximiser les chances de leur candidat pour la suite. Quant aux pays de Visegrad, ils ont toujours été opposés par principe à la procédure du Spitzenkandidat, synonyme d’une intégration accrue.
Toutefois, pour beaucoup de ces pays, il n’est pas question de froisser l’Allemagne. «Mark Rutte sera très prudent vis-à-vis des Allemands», insiste un diplomate parlant du premier ministre néerlandais, par ailleurs sorti affaibli des élections européennes. D’autant qu’Angela Merkel n’a pas l’intention, à ce stade, de lâcher Manfred Weber. Après tout, cela fait bien longtemps que l’Allemagne, archi présente aux étages inférieurs des institutions, n’a pas eu de poste clé. Mardi après-midi, quelques heures avant la réunion des chefs d’État et de gouvernement, elle déclarait: «En tant que chancelière d’une grande coalition allemande, je suis heureuse de pouvoir dire que tous les partenaires de la coalition soutiennent le sujet des candidats principaux, et je suis également heureuse que le Parlement [européen] ait pris une telle décision aujourd’hui.» Un message à l’attention des libéraux et d’Emmanuel Macron. Puis elle enchaînait: «Naturellement, je soutiens Manfred Weber».
» LIRE AUSSI - L’Europe centrale, chaînon clé du futur équilibre des forces
Emmanuel Macron a-t-il poussé les feux trop vite et trop loin? Peut-être. Du moins, il n’a pas laissé le temps nécessaire à la «décantation» avec le risque d’agacer une nouvelle fois certains de ces homologues qui se sont lassés de sa volonté de préempter les choix européens et de se placer au centre du jeu. «Dans ces questions de nominations, la manière de faire, ce n’est pas de construire des majorités négatives. Ce qui compte, c’est de construire des majorités positives», analyse un pilier du Parlement européen. «Les libéraux peuvent se mettre ensemble pour contrer Manfred Weber. Et après? Pourquoi les socialistes accepteraient de soutenir Margrethe Vestager? Pourquoi les libéraux accepteraient Frans Timmermans?», interroge un bon connaisseur des rouages de l’Union. En rejetant d’emblée la procédure du Spitzenkandidat et en montant en première ligne contre Manfred Weber, le président français et les libéraux du Parlement ont, en tout cas, consolidé le front du PPE, où tout le monde, tant s’en faut, n’est pas fan non plus du Bavarois de la CSU.
Et, au-delà du PPE, les autres partis européens, qui ne peuvent prendre leur distance avec une procédure qu’ils ont eux-mêmes soutenue. À ce jeu-là, le président français pourrait y perdre des plumes. Les libéraux sont certes devenus incontournables. Mais aucune majorité ne pourra se construire sans le PPE et sans l’Allemagne. Lors du sommet de Sibiu, le président du Conseil Donald Tusk avait indiqué qu’en cas de désaccord persistant entre le Vingt-Huit, il n’hésiterait pas à organiser un vote. Ce serait le cas si le PPE et les libéraux ne parvenaient à se mettre d’accord. «Et ce serait le signe d’une crise profonde, réagit une source européenne. Un vote à la majorité ne pourrait mettre que l’Allemagne ou que la France en minorité. Les sociaux-démocrates ne voudront pas cela et il n’y a pas de grands pays qui seraient prêts à faire cela». La France et l’Allemagne risquent la confrontation. Mais elles sont contraintes au compromis et n’ont que quelques semaines pour le trouver.
Le processus d’attribution des postes à la tête de cinq institutions
Cinq institutions de l’UE vont changer de tête au cours des prochains mois: le Parlement début juillet, la Commission européenne, le Haut Représentant pour la diplomatie et la Banque centrale européenne en novembre, le Conseil européen début décembre. Un Meccano qui doit être un savant dosage entre grands et petits pays, Est-Ouest et parité homme-femme.
Les 20 et 21 juin, un Conseil européen tentera de trouver un consensus sur le successeur de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission, de Mario Draghi à la tête de la BCE, de Donald Tusk à la présidence du Conseil européen, de Federica Mogherini à la tête de la politique étrangère de l’UE. Début juillet le nouveau Parlement à Strasbourg devrait choisir un successeur à son président sortant, Antonio Tajani. Entre les 16 et 18 juillet le Parlement devrait avaliser la nomination du nouveau président de la Commission européenne.
Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 29/05/2019.
Source: premium.lefigaro.fr
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