#battoir à linge
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philoursmars · 10 months ago
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Marseille, le MuCEM et sa nouvelle collection permanente (à mes yeux, bien plus intéressante et mieux présentée que la précédente…)
Suite (et fin ?)
casse-noix - tête, France début XXe s. ; tête de Bismarck, France XIXe s.
décor de manège - France, 1880
les Beatles - France, 1964
battoir à linge par Michel Peigne - France, 1800
idem
barre de tonneau avec Triton et sirène - Alsace, XVIIIe s.
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memoire-doutre-loire-mol · 3 years ago
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ARTAIX - le Lavoir sur le canal
71110 Saône et Loire France
Produit par Artaix.Mémoire d'Outre Loire et mol.artaix
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Il y a bien longtemps que l’on n’entend plus le claquement sec des battoirs frappant le linge sur le bord incliné du lavoir au bourg d’Artaix .
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photo du début du 20ème siècle nous montre qu’à l’origine il était , semble t’il, installé sur pilotis.
Jusque dans les années 60, les femmes du village venaient ici rincer leur linge. On utilisait la brouette pour transporter la lourde corbeille en osier ou la bassine, remplie de draps de lin ou de bleus de travail rapiécés d’où s’écoulait encore l’eau du lavage encore fumante appelée localement «l’si », (diminutif de lessive).
Souvent les lavoirs étaient couverts, ce n’était pas le cas à Artaix. Il est vrai qu’au milieu du 19ème siècle, on se souciait peu de la condition féminine. La corvée de lavage ne devait pas être très agréable en hiver.
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Agenouillées sur un coussin de fortune souvent fait d’un sac de toile de jute enroulé, les lavandières d’un jour utilisaient la « batteure», nom donné au battoir dans nos campagnes, pour accomplir cette pénible tâche. Il s’agissait d’extraire l’eau savonneuse et crasseuse retenue dans les tissus après le passage dans la lessiveuse en frappant et en tordant le linge jusqu’à ce qu’elle en ressorte claire.
Autrefois, chaque famille possédait un trousseau de linge important, comprenant plusieurs paires de draps ; ce qui permettait d’attendre les beaux jours pour faire «la grande lessive ».
La hantise des utilisatrices du lavoir était de voir arriver un bateau pendant leur travail, car il remuait la boue, l’eau était troublée et le rinçage du linge était terminé.
A cette époque où le portable n’existait pas et si l’on en croit la renommée, cet endroit était aussi un lieu de rencontre où les nouvelles allaient bon train…Parait-il que, d’après certains indices que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître, l’on pouvait même prévoir les mariages et les naissances !...
Au fil du temps, des dégradations importantes dues aux passages des bateaux et à la végétation avaient fait disparaître du paysage cet outil de travail indispensable, si utilisé pendant plus d’un siècle.
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L’association , Artaix-Mémoire d’Outre Loire, dont le but est la mise en valeur du patrimoine de la commune, a décidé de rénover ce témoignage de la vie de nos parents et grands-parents.
Profitant de la baisse du niveau d’eau du canal en février 2019, les membres de l’association ont reconstruit les embouts avec les pierres d’origine échouées dans la vase. Cette année, à la même époque, les joints du mur de soutènement ont été nettoyés et refaits et la plate forme où s’agenouillaient « les lavandières » garnie de cailloux de Loire.
Photos des travaux de réhabilitation du Lavoir.
18 février 2019 – décaissement du fond du Lavoir, nettoyage des pierres de l’escalier.
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18 mars 2019 – Maçonnerie des deux coté du Lavoir avec remise en place des pierres d’origine.
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25 février 2020 – nettoyage et jointement des pierres
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25 février 2020 – nettoyage du talus derrière le Lavoir, pour accueillir des fleurs
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25 février 2020 – dans le fond, mise en place d’un feutre et des cailloux de Loire
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Fin des travaux.
Des bacs à fleurs et des plantations de vivaces viendront également agrémenter ce petit coin très agréable, près de l’église du village, apprécié par les plaisanciers navigant sur le canal ainsi que les nombreux marcheurs et cyclistes fréquentant le chemin de halage.
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dixvinsblog · 3 years ago
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Contes et légendes à faire peur : Les lavandières de nuit ( Bretagne )
Contes et légendes à faire peur : Les lavandières de nuit ( Bretagne )
Peut-être avez vous déjà entendu des bruits sourds, près des ruisseaux, la nuit. Comme des coups de battoir sur le linge. Alors, passez votre chemin bonnes gens, et ne cherchez pas à savoir d’où vient ce bruit : se sont les lavandières de nuit. Guillo, c’est le bon à rien du village, paresseux du soir au matin. Il ne sait que boire, boire et chanter après avoir bu. Tout le monde le connaît à…
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eric-sauvat · 4 years ago
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Lavandière
Lavoûte-Chilhac, Mardi 22 septembre 2020
Lavandière
Littéraire. Femme qui lave le linge. C'est tout de même une fameuse économie que de laver chez soi... Tenez, s'il avait fallu envoyer tout ceci chez la lavandière, votre maman aurait donné... cent francs ! Reider, MlleVallantin, 1862
L’Allier est haute, c’est le moment d’y laver son linge sale et le soleil revenu, j’imagine mes lavandières à genoux dans leur baquet en face sur la grève de galets, échangeant des propos grivois, leurs hommes n’étant pas là pour regarder leurs fesses dégagées de tout jupon à ces heures de liberté.
Et elles tapent et elles tapent de leur battoir un linge qui ne leur a rien fait, qu’elles étendront au soleil sur la grève retenu par des galets pour profiter d’un souffle de vent qui le sèche.
Je me réjouis de cette image salace, qu’elles m’offraient dans mon enfance, tandis que je me branlais en regardant leurs fesses, caché dans le Prieuré.
Trouble de la puberté où la vue d’un cul de femme amenait à se tripoter car on aurait été bien en peine d’y mettre la main.
Le même émoi nous prenait Claude et moi quand nous regardions l’Yvonne pisser dans la rigole, cachés derrière les vaches, étonnés de nos premières bandaisons nous avions essayé de nous faire les chèvres mais n’y avions jamais réussi.
Les troubles de la sexualité à ses premières manifestations tandis qu’encore pubère devraient être canalisés dans un bordel pour ados où des putes les initieraient aux jeux de l’amour, sinon leur ignorance les amène à faire des conneries.
Y’aurait moins d’adolescentes fille-mères.
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l-homme-moderne · 7 years ago
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Les Deux Faces de Janus
« Dic » inquit Thessala « magna, quod iubeo, mercede mihi. » Lucain, La Pharsale, Livre VI,  762-763
La douleur s’envola en lui comme un héron fuit l’eau de l’hiver: avec fracas. C’est ainsi que l’on fit son deuil ; et bientôt la Promenade se levait en fanfare.
Malgré la chaleur épouvantable, le bord de mer était bien blindé, fermé par la Baie des Anges qui s’épanchait d’un tas de brises et de houles. Tandis que les voiliers blancs clapotaient contre le ciel pur, dans le soleil haut, loin des persiennes battantes, les passages d’oiseaux semblèrent de kilomètre en kilomètre approfondir l’azur à coup d’ailes, voilà que tombaient des réclames de marathon, planant au-dessus des badauds et des athlètes. Pour favoriser la consommation de masse, les chapiteaux des sponsors inventaient des rabais à chaque heure ; les blocs de la course craquaient par l’affluence, sitôt les marathoniens y passèrent, ignorant, par mépris quotidien, ces immobiles qui les félicitaient. L’événement se répandait sur toute la berge en tapant du pied, avec le raclement de la gorge de temps à autre, enfonçant d’un coude une joue, l’une d’elles déroulant par terre. On arrivait à genoux, certains disparaissaient sous les palmes, comme un fleuve refoulé par les barrages, avec grondement, se jette dans les massifs en emportant tout.
Ici, c’était le silence. Fermant la fenêtre, je retournais m’asseoir avec morgue dans l’air recyclé de ces climatiseurs d’hôpitaux. Il encerclait l’ordre des choses, purifiant à coup de filtre la tristesse du lieu. J’étais venu lui rendre ainsi une dernière visite à l’article de sa mort. J’avais détalé dans l’hôpital Lanval, haletante, serpentant toute la Promenade qui trottait déjà — en vain, j’étais arrivé trop tard. Pendant que l’on courait dehors à n’en plus finir j’avais reçu un appel de Daria, m’informant du décès. Il dormait déjà. Il n’était plus là. Osais-je croire qu’il eût pu au moins attendre d’en finir, se retenir un bon coup avant de sortir les pieds devant, non, il n’était déjà plus. Malgré tout, mon sang coulait pareil. J’étais arrivé si fatiguée, malade de cette précipitation, de tout cela sans doute, ajouté au marathon, aux hurlements, à la réverbération de la mer et du ciel, que je m’étais affaissé sur moi-même et le premier fauteuil trouvé, prête à tomber de sommeil. Les draps blancs du lit, froissés et trempés, étalés un peu partout recouvraient les jambes rigides du mort jusqu’à la ceinture ; ses pieds frappaient coup-sur-coup le vide ; le ventre creusée, les bras le long du tronc, la tête retombée du côté du flanc gauche, une main reposée sur les poils d’un chien, il repoussait de cette façon, les deux grands yeux ouverts, les dernières images de son existence. Quel effet d’accueillir la fin des choses dans la surveillance de l’air, si froid, si quelconque. Son chien était enroulé de sommeil, et des fumées se dispersaient silencieusement près du chevet, répétées par un miroir large de trois mètres et haut de quatre. On y apercevait une femme plongée dans la douleur près de lui, les cheveux noirs retombant au-dessus du visage, la nuque qui respirait les roses tenues entre ses deux mains. Passant d’une figure à l’autre du miroir, je me reconnaissais, là, assise, devant cette scène pathétique, n’étant presque rien et bientôt plus rien du tout. Mais rien d’autre ne me venait à l’esprit ; dans la somnolence de cette chambre, le jour passait ainsi cruellement. Eussé-je cru me ressouvenir de notre dernière fois passée, immanquablement ces mots me revenaient. On ne s’était pas revus, si disputés l’un contre l’autre. On était devenus indifférents à tous nos souvenirs partagés: nous ne nous aimions plus. Quand je m’étais retrouvée ainsi seule, au début l’attendant coûte que coûte puis, vieillie, à laisser courir tout pardon, toute retrouvaille, il m’adressa sèchement ces mots, sentant la douleur venir et la fin arriver: « Tu es une fille de campagne, toi, et femme mauvaise, souffrante et mauvaise. Je ne sais pas si d’abord tu as maudis et souffert ensuite, ou si tu as maudis d’avoir à souffrir et dans cette malédiction persistais ; tu broies ta vie, tes amis, tes vivants et tes morts. Ta tête impure va courante sur le mépris ; mais je suis lâche, craignant devant toi, tremblant devant cette immensité de froideur, que peut-être, je resterai victime du désir de te recevoir. Car, je m’offre à ta méchanceté et sa permanence, me satisfaisant dans ma destruction si ce n’était que par tes deux mains de tortionnaire. » Son obsession me hantait, mais je ne fus jamais convaincue qu’il croyait à tort. Et regardant ce corps boursouflé, une légèreté organisa mes jugements, pour ainsi dire: j’étais soulagée, j’aime à le croire, comme lorsqu’une défiance et les anathèmes se détachent de vous au moment où vous n’attendiez plus grand chose de quelqu’un qui vous avez trompé. On ne lutte pas contre des passions pareilles, surtout celles de la rancune. Aussi, ne pensais-je plus qu'à tirer le meilleur parti possible de la situation. Il fallait voir.
Par la fenêtre, on poursuivait son cours, le marathon et les petites affaires du dimanche, quand tout ici s’échappait par la mort, comme un appel d’air. Je me suis levée, soudainement ; j’ai bouché le trou. Il s’est tordu d’un coup dans tous les sens, le mort, étranglé, secoué, et lâchant dans une convulsion ces glaires, lourds et sales — Tout le monde aime dire au-revoir — avant de me jeter à terre, en retournant se coucher, dans la simplicité des choses. « —  Tout le monde aime dire au revoir, tu sais » lui avait-elle dit, Daria, remontant la rue Droite du Vieux-Nice, quelques années plus tôt.
Ils s’étaient auparavant donné rendez-vous au restaurant du Safari, Cours Saleya. Elle avait remarquée qu’ils n’étaient pas sur la même longueur d’onde ; tout le dîner avait été difficile ; des roses à la main, elle caressa des ennuis ; mais en touchant les feuilles du bouquet, elle se piquait les doigts qu’elle portait ensuite à sa bouche pour les sucer. On parla d’abord du travail, puis du temps qu’il faisait, des canicules, des plages qui étaient bondées, en août. Elle ne s’amusait pas en ville, surtout qu’elle était chargée presque à elle seule de la troupe des « Mimes Niçois » qui jouait des spectacles de rue assez kitsch, ce qui l’emmerdait au plus haut point. La note apportée, il fut surpris ; l’exaspération d’un côté et le malaise de l’autre, elle lui proposa de tout payer voulant faire court: ils iraient boire un dernier verre chez elle, histoire d’en finir pour de bon. Elle chassait d’une main ferme des racoleurs ivres sur le retour, passant des ruelles et des voûtes roses, des lampadaires, des bouchers et des grossistes, puis la Place Rossetti — il s’arrêta net. Sous une nuit longue et pensive les commerçants avaient cloué les stores, des tintements de zinc s’élevant à travers rue. Regardant Sainte-Réparate et ses cierges, puis cette ruelle qui montait vers les étoiles gisantes du cimetière israélite, il se prit à geindre en silence devant une fontaine publique, la fouan et ses souvenirs de lavandières passées. Rossetti, chaque journée gorgeait ses terrasses de touristes ; en ces fins d’été-là, on espérait voir le spectacle de comédiennes en Ségurane, noyant des fichus rapiécés dans l’eau trouble de la fontaine. La potasse des lessives, la chaux des cendres, les pains de savon avaient décapé les costumes avec un tel réalisme que l’on applaudissait fiévreusement ces humbles témoignages de tant de souffrances subies, en léchant des glaces qui fondaient à n’en plus finir. Aux bras de grandes paysannes des bonimenteurs haranguaient les passants avec des parfums d’agrumes bon marchés, des sachets de lavandins. La pantomime terminée, la place se vidant de ses pas, il n’y avait plus rien d’autre à faire que d’attendre le lendemain et le retour des capelinas de paille. Il aimait tellement ces performances modestes, perdu au-milieu de la foule et des vêtements humides qui séchaient dans la charrette à laver ; il y avait comme une odeur de propreté, de linges blancs, bien étendus au-dessus de ces lavoirs de villages. D’été en été, on jouait aux bourgeois d’époque qui jetaient dans la souillure du Palio ces filles d’opprobre de l’arrière-pays, charretière et battoir en main, quand il aperçut un jour, plongeant ses manches bouffantes dans le réservoir d’eau entre des brouettes et des ballots de draps, cette jeune fille, les cheveux plaqués par deux bandeaux noirs. Daria, comme l’eau était fraîche, grelottait tout en frottant le linge, ce qui découvrait un peu ses lèvres charnues, qu’elle avait coutume de mordillonner à ses moments de travail. Une fois la représentation terminée il s’encouragea à revenir pour lui parler ; il y retourna le lendemain, puis deux fois la semaine régulièrement, sans compter les visites inattendues qu’il faisait de temps à autre, comme par mégarde, jusqu’à ce qu’elle accepta de boire un verre avec lui, posant des conditions à n’en plus finir. Bras dessus bras dessous ils grimpaient la carriera dei vouta, muets, et tournant le dos aux jets de la fouan il échappait quelques sanglots étouffés. Passant dans la Ruelle Droite, elle lui dit ces mots plus haut, en fermant la conversation de silences pendant que la Vieille-Ville restait dormante, les bras enroulés autour d’eux, avec la complicité de ces nourrices qui vous gardent scellés des soupirs interdits, malgré la passion de ce secret-là. Elle ouvrit la porte cochère de son immeuble la laissant entrebâillée, et remonta les dalles noires et blanches de la volée bien éclairée par le dehors, en dressant de sa main gauche la longue robe en popeline qui se soulevait ; il la guignait depuis le porche, les fièvres cognaient contre son front. Le bouquet mis en vase, Daria en cuisine, son tablier aux broderies accomplies le long des hanches, il étudiait lentement dans sa tête la circonférence de sa croupe, l’abondance des rondeurs de tout ce corps nu qu’il se remémorait fumant à pleine poitrine au balcon. Le voilà donc assis contre le garde-corps ; il pensait. Il se mit à s’imaginer différent, brutal, entrant dans la cuisine: il vit ce dos, cambré ; il n’ y avait qu’une seule chose à faire: lui dire au-revoir, aussi, mais à sa façon: avec vengeance. Ses mains bourrus empoignent la taille de Daria, sévèrement ; elle s’écrase d’un coup contre la vitre ; elle se débat, effrayée au-milieu de ses agitations et de ses cris, sonnée ; il remonte son tablier ; s’il baisse la garde, il se reprend ; rigoureusement il accomplit son désir ; la buée grandit contre la fenêtre ;  la domination se meut lentement vers la fatalité: son visage prend l’air de l’extase ; on entend l’haleine. Se défroquant et sa ceinture claquant le sol, aussitôt il tire ses cheveux noués ; elle étouffe, son visage est humide, les veines se gonflent. Les jambes fléchies, la tête élevée vers le plafond où l’on aurait dit qu’il voyait des anges, haletant, soupirant, battant avec ferveur, tantôt léchant l’oreille, tantôt broyant son dos, on y distingue la rage, l’effroi, la douleur, l’insoutenable. Mais ce qu’il y a de bizarre, c’est que de temps en temps, il hésite ; s’interrompt ; comme s’il eût manqué et se dépitait de n’avoir pas d’avantage. Et se réveillant de sa méditation coupable, il se frotta le visage et s’essuya les gouttes de sueur qui descendaient le long de ses joues, insatisfait. Une dernière bouffée prise il se retourna, excédé. Le silence l’avait enterré à nouveau dans la contrition de non-dits. Regardant en face, il y avait ce monument historique, le Palais Lascaris, un legs bizarre pour les nouveaux résidents de la Vieille-Ville. Les charnières de la fenêtre le bordaient ; l’horloge derrière lui grinçait de longues heures d’attente. « — Tu veux boire quelque chose peut-être? » lui adressa-t-elle. Il ne répondit pas ; par politesse ou dégoût, il demeurait ailleurs. Il pensait. Il y avait peut-être quelque chose à faire, au bout du compte.
« Tu fais la sentimentale pendant que t’es une brute comme pas une… ça te suffit de répéter tout ce que l’on n’avait pas mieux à dire sur l’amour et que ça prendrait avec tout le monde et toujours ; tu ne fais que fuir, emmerde-le, l’amour, à tout le monde, crie-le, tu ne mentirais plus à toi-même en somme. Toutes ces choses sales et mornes ne me parlent plus du tout, droit au coeur comme autrefois, je n’avais plus assez de force non plus pour aller les revoir, quand j’avais en face de moi la laideur, l’Hémonide furieuse, toi ; ah, j’étais ravi. » Il me les murmurait, ces paroles, un soir le long du Pénée qui brandillait sur les terres thessaliennes ; c’était un été où nous étions partis rencontrer en tête à tête mes aïeux qui seule la mort répond à leur voix, enchanteurs et nécromanciens de jadis, que j’avais décidé d’en finir avec lui. Allez de l’air, de l’air, m’étais-je dit, qu’est-ce-que je pouvais étouffer dans cette chambre, dans ces arrière-goûts d’amour vécu. Je rouvris la fenêtre: le spectacle du vivant qui se déroulait sous mes yeux, enfin. Rassurée. On entendait le piétinement et l’haleine, puis les clameurs, les rires aiguës des vacancières, la vague et l’azur. C’était la ville qui s’était vautrée dans le sable chaud. Au final, il fallait bien que je me reprisse en main, me retournant vers ces trois figures, et n’admirant qu’un temps plus long Daria, roses en main, prostrée par l’affliction de n’avoir pu le sauver à tant ; elle était prête à le pardonner. Elle voulait renoncer à tout ce que l’on avait pu planifier et jouer, ensemble. C’est qu’elle ne voulait plus me faire confiance, c’est qu’elle était vraiment éperdue ; elle ne jouait plus à l’indifférer, avec violence, avec passion. S’il en était ainsi, c’était un autre spectacle que je devinais là, de saltations et de marches entre des sentiments inavouables de l’un voulant faire violence, de l’autre voulant tout quitter. Je ne voulus que restituer son innocence, par l’inique d’une vengeance, rendant justice par sa noirceur. Dans l’atermoiement que l’on rencontre lorsqu’un proche vient à peine d’expirer, un hiatus qui vous a efflanqué la vie, on comble la fente par des souvenirs passés ensemble, des moments que l’on aime à invoquer pour ne pas oublier ceux qui dévissent vers l’au-delà. Mais on ne fait qu’interpréter ces pauvres sentiments, ces coquilles vides, car l’on reste muets parce que l’on stationne dans la souffrance ; il nous est impossible dans le deuil d’accompagner le souvenir heureux par des sauts de corps, justes et vrais. La mort nous dépouille de tout. Et ce chien, endormi, qu’il faisait semblant de caresser, la parole absente, jouait dans sa tête ces souvenirs là, des ballades au bord de mer avec son maître, et cette dernière fois-là qu’il le vit.
C’est qu’il avait faim, toujours faim. Surtout pendant les derbys entre l’O.G.C Nice et l’Olympique de Marseille. Selon la pétrification des conversations mondaines, son maître restait solidement absent ces soirs-là de match, avec politesse assurément, regardant les invités du Salon Présidentiel d’un air vide et sans désir, qui eux, mimaient la décontraction, la chaleur méditerranéenne, la sérénité parce qu’enfin riches, en somme des parvenus qui, dès l’occasion venue, doivent par nécessité être des prestidigitateurs de l’improvisation. Les heures se gonflèrent de mots à chaque fois qu’il y avait mi-temps: on protestait contre l’arbitrage s’il y avait but ou on se lamentait s’il n’y en avait pas encore. Il y avait à l’évidence toujours quelque chose à plaindre. Surtout pendant un derby quand Marseillais et Niçois s’engueulaient à peu près toujours sur les équipes des uns et des autres ; on ne s’aime pas trop entre Marseillais et Niçois. L’explosion de déboires était typique, ils oubliaient le reste du match. On retournait en fait sagement dans la lie de notre nature, quand ici, malgré l’aisance financière, des convives du Salon personne n’était né la cuillère en argent dans sa bouche. Et le maître d’Aldo, impassible, indifférent, peut-être soûl, restait si vide, immuablement. Il laissait libre ainsi l’ordre des choses, avec talent. Ainsi il vivait selon. Quand il tenait bien ferme entre ses mains la discrétion des timides, à attendre que l’heure passe, sans bousculer les paroles, son chien en profitait pour tournoyer sa queue, faisant signe au monde de sa fringale. Il pirouettait à l’infini. Subitement il s’arrêta: il reniflait par étonnement l’itinéraire de saveurs qui s’élevaient du buffet, au centre. Il y zigzaguait, patibulaire, entre les invités costauds de cette fête de bonne apparence. C’est qu’on y servait une daube épaisse et spéciale, et de la farce se dégorgeant de gras dans les tomates et les oignons, et de la Bouillabaisse où recuit la concentration des odeurs: effluves de sauge, d’anis, moufettes remontées, la rouille des rascasses et du congre, les pains grattés d’ail. Des marinades encore, et du rosé de Bailly, pastis, gin-tonics, du Champagne que l’on trinquait en parlant politique et travail plus d’une fois entre hommes, pendant que les femmes en prenant des mines affairées conversaient à la manière de lazzis sur les enfants et les problèmes de voisinage. On bouffait ainsi avec les doigts ces plats lourds, servis par un chef courtaud, les yeux pleins, le visage bouffi de sueur, les lèvres rouges par un sang riche, la gorge déployée, que l’on ne voyait que son enrobement graisseux, les os cachés dans des plis d’entrailles et l’estomac siégeant avec puissance au milieu du bide. Un joueur de l’O.G.C Nice, chétif, réussit à déborder sur son aile gauche, soudain les invités du salon roulèrent successivement entre la baie vitrée qui donnait sur le stade et le comptoir, en demandant des flûtes qu’on leur fourrait en tapant sur leurs épaules ; tout d’un coup il y eut centre sur l’aile droite pour le 9 qui aussitôt dribbla un défenseur marseillais, lorsqu’ Aldo, lui, arrivé au buffet, se leva sur la pointe, la gueule béante, et le numéro 9 accomplit une passe décisive en profondeur, pendant que ce chien porta à sa bouche le crâne d’un merlan safrané ; enfin tête de l’attaquant, lui, la gueule affamée, et puis: but. Il léchait ses babines tandis que des confettis noirs et rouges chutaient au-dessus des gradins qui explosaient de joie. Les Marseillais gueulèrent ainsi sur l’arbitre, et Aldo, hébété, regarda son maître mâchant sans expression, derrière la foule collée contre la vitrine. Il trônait au milieu de sa solitude, face à la tourmente du manque de divertissement. Toute son âpreté lui faisait regretter la mort ; une révélation faite, il se mit à convulser, se couchant à terre, arrêtant ses deux grands yeux ouverts sur le vide. Mon ressentiment s’était envolé ainsi, avec salut. C’était la veille.
Le salon présidentiel s’était brusquement renversé en chambre d’hôpital. L’on entendait à nouveau cet enchevêtrement sonore du climatiseur de la chambre, blanche, aseptisée, circulaire, faire des cliquetis insupportables, et les marathoniens dans leur cohorte qui hurlaient. A la manière d’un rideau de théâtre qui retombe au moment du dénouement, la réalité s’écrasa contre terre ; à la fin, j’avais choisi parmi ces corps l’interprète de nos destinées. J’avais attendu le jour durant, apaisée et retombée au fond du fauteuil ; le soir était revenu drapant la berge de plusieurs étoiles, de plusieurs sommeils. Ici, la lumière éteinte, je suivais de l’oeil de moment en moment le cadavre. Et je vis, calmement, des particules fines qui s’agitaient dans ces obscurités de plomb — elles scintillaient au-dessus du lit, groupées et têtues dans leur course singulière. Les morts m’obéissaient comme avant. D’abord, c’était des points minuscules qui oscillaient à s’intensifier de lueurs ; un filet s’agglutinait et étendu, elle se colorait ; des cellules se formaient, elles s’achoppaient, se mélangeant et grandissantes ; des fils et des membranes qui s’attachaient, des os paraissants et des muscles qui s’y enroulaient ; un nez, des bouts de doigt, des yeux, des pieds se formaient ; en germe, le voilà serré contre la matrice de sa mère ; le voilà s’accroissant successivement dans les eaux chaudes de son ventre, s’avançant à l’état de fœtus, fermenté le voilà qu’il s’épanchait dans la tiédeur du vagin, à se contourner dans tous les sens ; il était venu quitter ces instances d’éternité ; il descendit, il était né. Et c’était un souffle ; attaché à la mamelle de sa mère, allaité, il devint gigantesque: Il aima, il joua, il séduisit, il s’irrita, il fuit, il approcha, il se plaignit, il souffrit, il jouit, il trompa, il avait toutes nos attentions, il avait toutes nos actions. Lui, sentant, désirant, terrible, merveilleux, mais vieillissant, dépérissant, mourant, dissous par le fracas de la douleur, par le sort de notre châtiment. Les fibres tremblantes ne palpitaient plus, et la vie rendue à ce corps qui en avait oublié l'usage, en s'y glissant, se mêlait avec la mort. Il descendait au caveau familial, enfin, couché dans ce ventre froid de granite.
C’est alors qu’avec dédain la vie passa à autre chose. Daria tous les jours regrettait ses actes, elle me honnissait ; elle me reprochait de tout. Elle regardait en désarroi cette tombe des semaines durant.
Quelle idiote.
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philoursmars · 10 months ago
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Marseille, le MuCEM et sa nouvelle collection permanente (à mes yeux, bien plus intéressante et mieux présentée que la précédente...)
Il y aura un nombre important de billets !!!
canne, "E.L." - Verdun, 1916
coupe de Pessah en argent, "pour Henri Bernheim" - Alsace, 1879
égouttoir à fromage "L.L; B.D."- Sailhan, Hautes-Pyrénées, 1840
plat en étain "Albert et Mulie, pour Pierre Versly, Société d'Archers de la Botte de Paille" - Lambersart, 1871
battoirs à linge - Danemark, 1840
bonnet à oreilles d'ourson - XXIe s. !!
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