#au dessus de toutes mes compétences
Explore tagged Tumblr posts
Text
Donc en gros je suis la porte parole de l’équipe ptdrr
#text#au dessus de toutes mes compétences#la déléguée de la classe#la déléguée du personnel#ptdrr j’me sens plus#franchement à faire plus souvent#work
0 notes
Text
24 juillet
je me suis forcée à aller cimetière pour me faire sortir et pas passer la journée dans ma chambre comme hier mais en attendant quand je suis dehors je travaille pas. en plus c'était bien hier dans ma chambre j'écoutais de la musique j'avais la fenêtre grande ouverte mon nouveau tapis sous les pieds et j'écrivais un texte pour le open call du haus für poesie. j'avais commencé à essayer de traduire marrons glacés en allemand mais j'ai laissé tomber, y avait trop de subtilités, ça change toutes les sonorités, impossible de traduire délicat, délicate parce que c'est pas genré en allemand et en plus c'est moche (zart). c'était clairement au dessus de mon niveau de compétence. j'ai passé la matinée à regarder des tutos et à lire des forums sur le microkorg pour savoir de quoi j'avais besoin pour m'en servir sur scène parce qu'ils demandent une fiche technique dans le open call mais j'ai pas trouvé de réponse claire alors j'ai écrit à r., après de longues hésitations, parce que j'avais peur d'être ridicule, ce qui à la réflexion est encore plus ridicule, mais je suis tellement intimidée par le monde de la musique que je me sens ridicule rien que d'avoir eu l'idée de vouloir utiliser un synthé. le monde des câbles et des adaptateurs et des prises et des machines me mystifie totalement et il me fait peur. ou plutôt il m'ennuie. il m'emmerde profondément. j'ai bien vu l'année dernière à genève quand on a fait le setup pour la perf avec ru. à quel point je servais à rien. alors qu'elle non plus à la base elle y connaissait rien. bref, il m'a dit qu'il me répondrait ce soir tard parce que grosse journée de papa et j'avais envie de lui envoyer mille coeurs.
hier j'ai découvert la signification du mot limérence et je crois bien que c'est de ça que je souffre. ça fait citron vert et ça fait liminal. entre deux. transitoire. sur le seuil. avec un goût acide mais frais. rafraîchissant. mouais. ils disaient que la différence avec l'amour c'est qu'en limérence on se soucie pas du bien-être de l'autre, c'est très autocentré, tout ce qui compte c'est de savoir si l'autre nous aime ou pas. l'autre différence c'est qu'on met l'autre sur un piédestal et qu'on voit pas ses défauts. ok. moi je pense que c'est juste une forme de tomber amoureuse spécifique aux gens qui ont vécu un trauma d'abandon/de négligence dans leur enfance et j'aurais pas appelé ça limérence, mais bon.
(je viens de voir un écureuil!) hier soir je suis quand même sortie prendre l'air et ça s'est transformé en promenade de deux heures, je crois que c'était la meilleure jusqu'à maintenant. à part la toute première le premier soir. j'ai vu le coucher du soleil au tempelhofer feld, je voyais jamais l'intérêt de cet endroit ni l'engouement qu'il suscite parce que c'est juste une piste d'atterrissage vide sans arbres ni rien, mais hier j'écoutais de la très bonne musique et y avait pas trop de monde et le ciel était entre deux averses à moitié gris-mauve à moitié doré, tout était doré et beau et spectaculaire et y avait une atmosphère très paisible. quand le soleil s'est couché il s'est mis à pleuvoir à grosses gouttes c'était le moment entre le jour et la nuit et je savourais l'eau qui me tombait sur les jambes et trempaient mon short gris en molleton les néons étaient allumés dans les rues et les gens mangeaient et buvaient des coups sur les trottoirs mouillés abrités sous les auvents magie magique j'étais enchantée par tout. j'aime bien être dans cet état, quand tout m'émerveille. j'aime bien quand ça arrive. je sais pas à quoi ça tient.
je continue sur ma lancée des efforts, ce soir j'étais dans un bar lesbien avec une fille d'un groupe telegram qui m'a demandé si je voulais l'accompagner au public viewing de princess charming, je le sentais qu'à moitié mais bon toute occasion est bonne à prendre pour rencontrer des lesbiennes alors j'ai dit ok et j'ai passé la soirée à me dire putain je pourrais être tranquille sur mon canapé en train de travailler sur mon texte avec la fenêtre ouverte. il faisait super chaud à l'intérieur et on était collées à l'écran juste à côté du haut-parleur qui me perçait les tympans parce qu'y avait pas de place et les gens qui passaient devant le bar me rentraient continuellement dans le dos et je pensais encore au squelette qui dit if it sucks, hit da bricks!! mais je voulais pas être impolie, alors j'ai patiemment attendu que l'interminable épisode de téléréalité lesbienne se termine en faisant du eye contact avec une fille très grande sur le trottoir qui ressemblait à un des grands frères de stranger things avec son mullet bouclé et sa chemise à manches courtes ouverte sur un marcel blanc.
à un moment sur l'écran géant elles étaient toutes dans la piscine à chanter danser et s'embrasser les unes les autres et les filles dans le bar dansaient et chantaient avec elles et moi je pensais à mon trauma et à mon corps qui se fige, qui se transforme en zombie engourdi et sans vie à chaque fois qu'il faut s'amuser. je le sous-estime toujours. je me dis que j'arriverai bien à le dépasser, dans les bonnes circonstances, mais peut être pas en fait. je me sentais complètement à la masse. je comprenais un mot sur deux de ce que me disait la fille alors qu'on parlait luxembourgeois, elle a payé ma limo fleur de sureau mais j'avais pas de cash à lui donner et je savais pas quoi dire, j'arrivais pas à suivre les conversations en allemand parce qu'y avait trop de bruit et j'arrivais pas à me concentrer. donc je me suis dit que c'était peut être pas une bonne idée d'aller à la soirée flirt speed dating au k-fetisch demain. je vais me contenter d'attendre de rencontrer mon âme soeur au cimetière, même si ça doit me prendre 84 ans, tant pis. on a parlé du lycée, elle a passé quelques années au rodange aussi et elle avait reding et elle m'a dit qu'il avait agressé des filles du lycée et j'arrivais pas à y croire. j'arrivais pas à croire que mon prof de latin que j'ai eu pendant cinq ans était un agresseur sexuel et j'arrivais pas à croire que je l'apprenais dans un bar lesbien à berlin devant une émission de téléréalité projetée sur un écran géant. à la fin on était sur le trottoir avec des gens chiants alors j'ai dit bon j'y vais et je suis allée m'acheter un paquet de chips et je suis rentrée libre comme l'air me mettre en culotte sur mon canap avec mon paquet de chips bonheur divin et suprême.
2 notes
·
View notes
Text
Deux petits textes : Jihane et Khalid + un vieux truc retrouvé mais qui va bien avec le précédent billet
Bon, ça fait un moment que je disais que j'allais le sortir celui-là mais, le voilà "enfin" on va dire : un petit OS où on voie l'enfance de Claude (alors Khalid) à Almyra ainsi que sa soeur ainée - et première héritière du trône de shah - Jihane (ainsi qu'un autre personnage qui s'est rajouté à la dernière minute). Dans mon fanon, c'est la seule ou une des seules personnes de sa famille en-dehors d'Oswald avec qui Claude a une bonne relation, la décrivant souvent comme "la seule personne saine d'esprit dans une maison de fous" quand il sera adulte alors, j'avais envie de vous la présenter un peu.
Par contre, fans de Tiana qui la voie comme une girlboss badass et une bonne mère pour Claude, je vous conseille de passer votre chemin. Je ne la considère pas très bien (tout comme son cher et tendre qui ne s'appelle pas Sélim [comme Sélim II le Blond ou l'Ivrogne] et qui n'a pas accédé au trône comme l'empereur romain Claude pour rien) alors, cette version du personnage sera conforme à ces descriptions dans les supports de Claude : une femme qui rit en voyant son fils être attaché à la selle de son père, et qui doit courir derrière un cheval quand il est puni (petit rappel, un cheval au trot, c'est 14 km/h en moyenne, au galop, c'est 21 km/h en moyenne, jusqu'à plus de 60km/h pour les plus rapides et Alexandre le Grand a tué Bétis, chef de la ville de Gaza, en accrochant une corde à ses talons et en le faisant trainer derrière un char jusqu'à mort s'en suive).
De plus, il y a également de la maltraitance d'enfant et une situation où Claude a l'impression d'être mis à nu devant tout le monde car, Tiana a arraché son turban, les cheveux étant associé à une certaine pudeur qu'il faut couvrir quand on sort de la petite enfance dans cette partie d'Almyra.
Et pour le deuxième texte, je l'ai retrouvé parmi d'autres petits écrits de mes brouillons, "vraiment petits trucs écrits comme ça", qui sont des textes courts et que je ne finis pratiquement jamais. Etant donné que cela collait avec mes derniers billets, c'était l'occasion de le sortir de son trou sans en faire un billet entier vu qu'il est assez vieux. Ce texte était pratiquement fini (il manquait littéralement les 4 dernières phrases et la relecture) et il doit avoir un an, un an et demi alors, il ne doit pas être très à jour avec mon lore actuel alors, ne vous étonnez pas si des choses ne colle plus.
Il s'agit d'une histoire centrée sur la famille Gautier, où Miklan pense avoir réussi à se débarrasser de Sylvain. D'ailleurs, un des personnages de ce texte est Adeline, une précédente version de "maman Gautier" étant donné qu'il y a eu trois étapes avant d'arriver à Fregn. Elle est beaucoup plus semblable aux autres mères Gautier du fandom dans le sens où elle est très soumise et effacée, notamment face à Isidore, avant que son personnage n'évolue vers Fregn qui est - à mon avis - bien plus intéressant étant donné qu'elle est bien plus proactive et avec beaucoup de compétences.
Enfin bon, maintenant que tout est clair, bonne lecture et suite sous la coupe !
1 : Enfance de Claude
Khalid se glissa dans l’écurie des wyvern, attendant que le palefrenier s’en aille pour se glisser un peu plus loin. Les grandes bêtes couvertes d’écailles passèrent leur tête au-dessus de la clôture de leur stalle, regardant distraitement l’origine des petits pas les dérangeant pendant leur sieste, leurs yeux sombres le suivant dans sa course vers le fond de l’écurie.
« Bonjour Bavqar, bonjour Halqe… les salua-t-il tous à mi-voix, ne devant pas se faire remarquer, même s’il prit un peu de temps pour saluer les chefs de la horde, deux immenses wyverns brunes avec des zébrures sur les écailles, couvertes de cicatrices après avoir survécu à bien des batailles. Nader lui avait toujours dit de bien la respecter et c’était les montures de ses parents après tout. « Bonjour Nyrv, bonjour Brutal… ne dites pas à Père et à Mère que je suis venu, d’accord ? Il me gronderait… »
Les deux bêtes massives le fixèrent une seconde avant de retourner dormir, sans doute bien plus intéressante que lui. Khalid poussa un soupir de soulagement avant de repartir en courant, ne devant pas se faire prendre. Normalement, il devrait être à l’entrainement à la lance mais, il n’aimait pas du tout cette arme alors, il avait échappé à son instructeur pour venir ici. Sa mère lui avait également interdit d’aller aux écuries, elle disait qu’il était de trop haute naissance pour mettre les pieds dans le foin et le sable. Il se ferait gronder mais, si c’était par Nader ou les autres janissaires, ça irait. Si c’était son père ou pire sa mère par contre… le jeune garçon essaya de ne pas y penser, ses pieds et ses mains s’en souvenant encore que trop bien, se concentrant plutôt sur la recherche de la stalle d’Arezu.
Après quelques minutes de recherches, il finit par la retrouver, enroulée sur elle-même tout au fond de l’écurie, toute seule dans la paille et du sable, devenant un gros pois blanc au milieu d’un océan de jaune. Défaisant sans problème le nœud sur la porte, Khalid entra, l’appelant doucement en priant Ahura Mazda pour ne pas se faire remarquer.
« Eh… ! Arezu ! Pssst ! Viens ! »
La petite bête releva la tête, avant de foncer vers lui en le reconnaissant, le poussant dans le sable alors qu’elle le couvrait de coup de langue, le faisant rire, même s’il essaya de ne pas faire trop de bruit.
« Oui, moi aussi, je suis content de te voir, sourit-il en lui faisant un câlin, sortant un gros fruit rouge de son cafetan. Je t’ai apporté des grenades, on va pouvoir les manger ensemble ! »
Arezu poussa un grognement joyeux, cassant sans problème la peau épaisse pour dévorer les grains acides à l’intérieur, tout comme Khalid avec la sienne, heureux de la partager avec son ami. La mère d’Arezu l’avait rejeté et les autres petites wyverns s’amusaient à la mordre car, elle était toute blanche avec des ailes veinées de rouge au lieu de brune comme sa mère alors, elle était toujours toute seule, comme lui à cause de sa peau plus claire et de ses yeux verts étrangers, surtout que sa mère ne l’aidait jamais, ça créait des liens…
Quand ils eurent fini de goutter, Khalid et Arezu s’amusèrent ensemble, d’abord en silence puis, plus il riait avec la petite wyvern, oubliant complètement sa prudence alors qu’il sautait partout dans la paille, n’entendant pas les pas s’approcher de plus en plus de lui, préférant s’amuser à qui tirera le plus fort sur la corde avec son ami à écailles.
« Eh ! Qu’est-ce que tu fais là gamin ?!
Khalid releva la tête d’un coup, voyant un palefrenier le foudroyer du regard depuis la porte de la stalle. Son corps bougeant tout seul, Khalid fonça sans réfléchir se cacher dans un tas de foin avec Arezu mais, c’était peine perdu, l’homme le tira bien vite de sa cachette en criant, bien malgré les morsures d’Arezu mais, c’était peine perdue, elle n’avait pas encore de dent et l’homme semblait habitué à dompter des wyverns bien plus grosse. Il hurla sur Khalid, furieux avant de réaliser.
– Qu’est-ce que tu fiches là ? Voleur hein ? T’essayais de voler une des wyverns de notre vénéré shah ?! Je vais t’apprendre sale gosse… mais attend, bien habillé comme ça… t’es pas un enfant des janissaires toi ? Mais qu’est-ce qu’un enfant du shah vient faire dans… aïe !
Profitant de son étonnement et d’une morsure plus forte que les autres d’Arezu dans sa cuisse, Khalid échappa à son étreinte et se mit à courir à toute vitesse en direction de la caserne des janissaires, évitant le plus possible de se faire attraper par qui que ce soit. Sale comme il était, on le prendrait sans doute pour un voleur alors, il fallait qu’il trouve Nader avant qu’un garde plus bas que lui ne lui mette la main dessus ! Il se ferait gronder, et Nader le punirait surement en lui rajoutant des corvées à la caserne mais, ce serait toujours moins pires que si c’était sa mère ou son père qui lui tombait dessus ! Il n’avait pas envie de courir à nouveau derrière un cheval au galop ! Il avait fini trainé dans la boue sous les rires de sa mère et de ses demi-frères et sœurs, et il avait eu de la chance de finir avec juste une épaule déboitée et une cheville foulée ! Non ! Il ne voulait pas que ça recommence !
Paniquant en entendant la voix de sa mère au loin, Khalid se retourna une seconde pour voir si le palefrenier le poursuivait toujours et où elle était, quand il rentra dans quelqu’un, la violence du choc le faisant tomber par terre.
« Aïe ! D… Désolé, j’ai pas fait exprès !
Il releva le nez et vit une très belle femme qu’il reconnut comme sa demi-sœur Jihane, constatant les dégâts sur son « sari », la robe traditionnelle du pays de sa mère, recouvert du sable et de la boue de l’écurie d’Arezu là où Khalid était rentré, tachant le jaune éclatant tranchant avec sa peau brune très sombre et les quelques cheveux noirs dépassant de son voile avec du brun sale. Bon, au moins, c’était la meilleure personne sur qui tomber avec Nader mais, il devait quand même dégager en vitesse avant que sa mère n’arrive ! Il entendait sa voix s’approcher de plus en plus !
– Khalid… commença Jihane, posant ses yeux noirs comme la nuit sur lui. Mais qu’est-ce… qu’est-ce qui t’es arrivé ? Pourquoi tu…
– Je… je suis désolé… mais s’il te plait, je dois vraiment filé avant que…
– Khalid !
Le jeune garçon paniqua encore plus en entendant la voix furieuse de sa mère l’appeler, tentant de s’enfuir mais, il fut bloqué par le garde de sa grande sœur, l’empêchant de partir alors que Tiana arrivait, folle de rage. Avant que Jihane n’ait pu dire quoi que ce soit, elle lui attrapera le poignet, le serrant à l’en broyer, le tirant sur ses jambes alors qu’elle lui hurlait dessus.
– Khalid ! Qu’est-ce que tu as fait pour finir dans cet état ?! Tes vêtements sont fichus ! Tu es sale comme un paysan ! Et j’ai aussi appris que tu avais sauté ton cours de lance ! Tu es allé te rouler dans la boue à la place d’étudier ?! C’est ça Khalid ?!
– N… non… ! J’ai rien fait ! Je le jure devant Ahura Mazda ! J’ai rien fait de mal !
– Non seulement tu es sale, mais en plus, tu mens ! Devant un dieu avec ça !
Avant qu’il n’ait pu reculer pour l’éviter, Tiana le gifla, lui lacérant la joue avec ses ongles, avant de lui arracher son turban, exposant sa tête devant tout le monde. Non ! Il ne voulait pas qu’on voie ses cheveux ! Il ne voulait pas être tête nue devant tout le monde ! Mais il n’eut pas le temps de penser à sa honte d’être vu ainsi en public, que sa mère lui attrapait son oreille pour la tirer, lui hurlant encore plus dessus, furieuse.
– Tout ton habit est ruiné ! Un habit presque neuf ! Et tu sautes les entrainements et tu me mens avec ça ! Tu te rends compte de ce que tu fais ? Tu te rends compte de ce que tu fais ?! N’ose même pas croire que ton père ne va pas être au courant !
– Aïe ! ça fait mal ! S’il vous plait mère ! Lâchez-moi ! J’ai pas fait exprès ! Je… je voulais juste jouer avec Arezu ! Finit-il par avouer en espérant que ça ferait arrêter sa mère.
Khalid sut qu’il avait commis une énorme erreur en la voyant se figer, avant d’exploser encore plus fort, ses yeux semblant sortir de ses orbites, rouge de colère.
– Tu es allé jouer avec les wyverns ?! Je t’avais interdit de t’en approcher ! Je vais t’apprendre à te rouler dans la crasse comme… !
– Tiana, arrêtez immédiatement. Lâchez Khalid. Je vais le corriger moi-même.
Jihane s’était mise entre eux, passant son bras entre Khalid et sa mère. Tiana se figea, perçant sa belle-fille du regard alors qu’elle lui ordonnait.
– Ne t’en mêle pas Jihane. Tu n’as pas à me faire la leçon sur la manière d’éduquer mon fils ou à me donner d’ordre.
– Ce n’est pas mon intention. Simplement, c’est moi qui aie été lésée. C’est mon sari qui a été sali, il est donc normal que je m’occupe de corriger celui qui m’a fait du tort. De plus, vous n’avez pas à l’exposer tête nue en place publique. C’est indécent et choquant pour toutes les personnes dans ce jardin.
– Tu es choqué par une tête nue ? Ne te fiche pas de moi ! Ce n’est que des cheveux ! Et tu n’as pas à me donner des ordres ! Je suis ta belle-mère !
– Je sais que c’est surement difficile pour une étrangère telle que vous de comprendre mais, il est regrettable qu’après douze ans à vivre dans notre pays, vous ne compreniez toujours pas nos codes. Vous êtes dans la même situation que ma propre mère, vous auriez dû également vous adapter et comprendre que nous avons une notion de la décence différente de celle de votre pays d’origine. De plus, même si vous êtes un autre bijou pendu au cou de mon père, notre vénéré shah, comme toutes ses autres concubines, je reste la fille ainée du shah Sélim le deuxième et de Pari à présent Delaram, le cœur calme, sœur du raja de Pratihara Anil, héritière légitime du trône d’Almyra, » Jihane releva la tête, toisant Tiana de haut, nullement impressionnée par elle. « En cette qualité, je vous ordonne de lâcher votre fils pour me laisser le corriger par moi-même.
Il eut un long instant de silence entre elles, juste rompu par les halètements de douleur de Khalid, jusqu’à ce que sa mère le libère enfin de son emprise, lui laissant enfin reprendre pied alors qu’elle s’éloignait, finissant par accepter de se soumettre à Jihane. Cette dernière la jugea du regard avant de reprendre la parole, ordonnant cette fois à son petit frère.
– Khalid. Recouvre-toi et suit moi. »
Le petit garçon obéit immédiatement, enroulant aussi vite qu’il put son turban sur la tête pour se couvrir à nouveau, retrouvant sa décence avec soulagement avant de suivre sa grande sœur jusqu’à ses appartements. Jihane n’était pas très grande, ni très assidue à l’entrainement mais, elle marchait vite, à une cadence quasi militaire. Elle gardait toujours son dos très droit, lui donnant un maintien parfait. Il avait entendu une fois une autre enfant des janissaires raconter que leur sœur ainée pourrait se balader avec vase sur la tête toute la journée, qu’il ne tomberait jamais tellement elle restait droite et digne en toutes circonstances. Ça la rendait vraiment impressionnante malgré sa silhouette très fine et menue… elle était déjà si belle… leur père la désignait comme « le plus beau bijou de sa couronne » et vantait tout le temps sa beauté devant tous les ambassadeurs…
Au bout de quelques minutes, ils arrivèrent dans les appartements de l’héritière, immense par rapport à celui de Khalid qui n’avait qu’une chambre à la caserne étant donné qu’il ne vivait pas avec sa mère. Là, c’était pratiquement une maison entière dans le palais, avec une grande pièce à vivre gorgée de soleil et avec tout ce qu’il fallait. À l’odeur, le jeune garçon parierait même qu’elle avait sa propre cuisine personnelle pas loin.
Dès qu’elle fut à l’intérieur, Jihane se retourna pour la première fois vers eux, donnant ses ordres avec calme, mais aussi fermeté. Contrairement à Tiana, d’autres concubines ou leurs autres frères et sœurs, elle n’élevait jamais la voix mais, elle arrivait quand même à obtenir tout ce qu’elle voulait juste en parlant… c’était assez impressionnant à voir…
« Farnaz, allez chercher des habits propres pour Khalid, puis prévenez Nader que je m’occupe de lui. Informez-le aussi de la dernière colère de Tiana. Jabiz, apportez-moi la boite des premiers secours ainsi que de quoi se laver les mains et le visage. Assieds-toi Khalid, je vais m’occuper de toi.
– Mais je vais tâcher tes coussins… marmonna Khalid en frottant sa joue blessée, se souvenant des colères de Tiana quand il salissait quelque chose.
– Ce n’est pas grave, lui assura sa sœur. Le tissu, ça se lave. Ta plaie à la joue par contre risque de s’infecter à cause de la saleté si on ne s’en occupe pas rapidement, surtout si tu la frottes. Vous nous apporterez aussi de quoi manger Jabiz, », ajouta-t-elle alors que la servante revenait avec une grande boite assez simple, débordant de petits flacons, de pots et de bandes. « Tu as faim Khalid ? Une course pareille a dû t’ouvrir l’appétit…
Khalid lui jeta un regard méfiant, sachant que même si Jihane était de loin sa sœur la plus gentille, il fallait toujours se méfier quand on lui offrait de la nourriture… deux fils de concubines importantes étaient déjà morts après avoir accepté l’invitation d’un troisième, avant que ce dernier ne soit également retrouvé mort, chute dans les escaliers… il ne devrait même pas accepter de toucher un onguent venant de quelqu’un de sa fratrie ou d’une autre concubine…
Cependant, comme si elle lisait dans ses pensées, sa grande sœur lui assura.
– Le repas ne sera pas empoisonné, les potions aussi, ni les bandages. Je n’ai aucun intérêt à ta mort, je n’ai pas envie d’avoir le sang d’un de mes demi-frères sur les mains inutilement, et ta mort ne m’arrangerait pas non plus. Maintenant, assieds-toi, il faut qu’on regarde ta joue.
La fatigue lui faisant baisser sa garde, le jeune garçon accepta, s’installant sur le divan, observant tout autour de lui. Un autel décoré d’une statue d’un homme avec une tête d’éléphant était dans l’angle de la pièce, les bâtonnets d’encens le décorant embaumant encore la pièce de leur parfum, même si Khalid reconnaissait aussi des éléments almyrois dans sa conception. Tout dans cette pièce ressemblait à un mélange entre les deux cultures de Jihane, les murs reflétant celle de leur père, et une grande partie de la décoration celle de sa mère… mais ce qui l’intéressait le plus, c’était sa bibliothèque, recouvrant un pan entier du mur, tellement grande que Jihane devait utiliser une petite échelle pour accéder aux étagères les plus hautes, débordant de livres et de rouleaux. Il rêverait de pouvoir lire au moins une toute petite partie tout ça…
– Au nom des dieux, Tiana ne t’a vraiment pas raté…
Jihane s’assit à ses côtés, observant les griffures sur sa joue et les marques sur son poignet, laissé par les ongles de sa mère. Après avoir demandé l’autorisation d’un regard, elle lui prit doucement le visage pour le tourner, exposant sa joue blessée avant de se mettre à le débarbouiller, retirant la saleté avec un linge doux, puis elle nettoya la plaie avec un tissu imbibé de potion, le piquant un peu mais, il ne put s’empêcher de se détendre grâce à ses soins, apaisé par l’attention que lui portait Jihane, ses gestes doux… c’était rare qu’on s’occupe de lui comme ça…
– Et voilà, mieux… souffla-t-elle après avoir fini de s’occuper de ses plaies et lui avoir nettoyé son visage et ses mains. Comment va ton oreille ? Elle te fait mal ? Tiana n’y est pas allée de main morte…
– Un peu…
– Umh… on ferait mieux de vérifier si elle ne t’a pas déchiré quelque chose… enfin, même si on est de la même famille, tu préféreras sans doute que ce soit Nader qui s’en occupe, je comprendrais que tu ne veuilles pas relever ton turban devant moi… surtout après ce qui vient de se passer…
Khalid hésita un peu, n’ayant pas très envie de se montrer encore plus quasi nu à qui que ce soit. Cependant, malgré tout, il hocha la tête, imposant seulement pour condition.
– … Non… non, c’est bon, toi, tu peux… il est mal fait de toute façon… mais tu ne le relèves pas trop… vu que… tu sais…
– Je comprends, je ferais attention.
Prudemment, elle releva un peu le tissu serré, marmonnant quelque chose dans la langue de sa mère avant de prendre un nouveau tissu propre.
– Elle t’a aussi blessé là… ses ongles sont un vrai fléau… ne bouge pas.
Elle nettoya la plaie avant de la recouvrir d’un pansement, alors que Farnaz revenait avec des habits tout propres, s’inclinant devant sa maitresse alors qu’elle lui donnait.
– Cette fois, cela devrait être bon… merci Farnaz. Va te changer dans la pièce d’à côté, tu ne seras pas dérangé comme ça. Il ne devrait y avoir personne à cette heure-ci.
Khalid prit tout de suite les habits propres et alla se changer dans la chambre que lui avait indiqué Jihane. C’était étrange… la chambre ressemblait à celle d’un enfant de shah mais, il y avait plusieurs lits, séparés par des rideaux pour donner un peu d’intimité à leurs potentiels occupants… et ce n’était surement pas celle de Jihane ou de ses suivantes, étant donné qu’il y avait un foyer pour Ahura Mazda, des tapis de prières orientés vers la ville sacrée du prophète du Seigneur des Levants et des Couchants, et même un petit autel pour les adorateurs de la secte de Seiros, mais pas de statuettes des dieux de l’Est… il y avait même tout ce qu’il fallait pour vivre ensemble… ça ressemblait à la salle commune de la caserne…
Khalid enfila en vitesse son habit neuf avant de rattacher son turban, le serrant assez solidement pour que personne ne puisse l’arracher, puis retourna dans la pièce principale de la maison où se trouvait Jihane avec un nouveau sari propre, un grand plateau recouvert de collation devant elle, remerciant d’un signe de tête Jabiz et Farnaz qui se retirèrent toutes les deux. Elle se tourna ensuite vers lui, lui demandant :
« Tu te sens mieux ?
– Oui, merci Jihane… mais dit, c’est quoi cette pièce ? On ne dirait pas ta chambre, ni celles de tes domestiques… il y a l’air d’avoir beaucoup de gens qui y vivent mais, il n’y a pas d’autel comme celui avec l’homme-éléphant, alors que beaucoup de tes servantes viennent du pays de ta mère…
– En effet, ce n’est pas ma chambre ou celle de mes préposées, c’est celle des invités. Beaucoup d’enfants des janissaires, de concubines de bas rang ou d’aventure d’un soir avec une servante viennent vivre avec moi. Ils savent qu’ils ne seront pas menacés par qui que ce soit ici. Comme je te l’ai dit, je n’ai aucun intérêt à tuer mes demi-frères et sœurs, encore moins ceux d’un rang inférieur au mien ou avec des mères qui ne sont guère ambitieuses. Je leur ouvre donc ma porte et les laisse vivre ici.
– Tu fais ça comme ça ? Sans rien demander en retour ? » La questionna-t-il sans vraiment y croire. Même si Jihane était très gentille et bonne avec ses cadets, même elle ne pouvait pas être aussi généreuse… pas ici en tout cas…
« Assez peu de choses, seulement qu’en échange, ils ne tentent pas de s’en prendre à moi et d’être compréhensif si je leur demande une faveur. Il est parfois plus utile et efficace de ne rien demander en échange d’un service rendu et d’agir sans arrière-pensée immédiate. Bien traiter les autres en continue est bien plus utile sur le long terme et surtout, bien plus sain pour le corps et l’esprit, » lui expliqua-t-elle calmement, « même si c’est surement difficile à comprendre quand on a vécu toute sa vie dans le harem où tout se monnaie immédiatement et avec une mère comme la tienne qui demande toujours des comptes sur le champ. Enfin, tu comprendras surement quand tu seras plus grand et que tu auras rencontré des gens en qui tu pourras avoir une pleine confiance… enfin, je te félicite pour avoir compris tout de suite que ce n’était pas la chambre de mes servantes en te basant sur ce qui s’y trouvait, tu es très observateur… même si Ganesh, le Meilleur des Guides, n’est pas le seul dieu que le pays de ma mère adore, c’est celui que je préfère et dont je voudrais suivre l’exemple, nota-t-elle en désignant respectueusement l’autel dans le coin de la pièce.
– Ganesh ? Le dieu à tête d’éléphant ? Pourquoi c’est celui que tu préfères Jihane s’il y en a plusieurs ? Lui demanda-t-il, se demandant pourquoi ce dieu était aussi spécial pour elle.
– Ces fonctions sont multiples mais, il est avant tout le dieu de sagesse, de l’intelligence, de l’éducation, du succès et de la prudence. C’est également le protecteur de ceux qui travaillent pour approfondir leur savoir. En tant qu’héritière au trône et en tant que personne, j’espère pouvoir agir avec autant de sagesse que lui en est capable et de rester prudente vis-à-vis des personnes dépendant de moi, souffla-t-elle, le regard sérieux et solennel, avant de dire d’un ton légèrement plus léger, même si elle gardait toujours la dignité qui la caractérisait. Et aussi parce que j’aime beaucoup apprendre de nouvelles choses alors, il est le dieu qui veille sur mon apprentissage et celui de tous les écoliers et étudiants.
– Un dieu de l’intelligence… mais pourquoi il a une tête d’éléphant ? Et ta statue est cassée ? Il lui manque une défense ! Et pourquoi il est assis sur un rat sur ton autel ? Et si c’est un dieu qui n’est pas associé à la guerre, pourquoi il tient une hache, un nœud de pendu et une grosse aiguille ? Et pourquoi il tient un bol remplit ? Et c’est quoi la guirlande tout autour de son cou ? Et il a plein de fonction ! Mais s’il en a autant, ils font quoi les autres dieux ? Ils ont autant de fonction que lui ? Et…
– Du calme Khalid, une question à la fois ! Ria de bon cœur Jihane devant l’avalanche de curiosité du petit garçon. Je vais tout expliquer si tu veux. En plus, mieux vaut que tu restes ici le temps que Tiana se calme et que Nader vienne te chercher. J’ai une version des védas traduite en farsi, tu devrais pouvoir mieux suivre si je te l’explique avec… songea-t-elle en se relevant, lui tournant le dos alors qu’elle cherchait dans sa bibliothèque. Une seconde… il doit être quelque part par-là…
Khalid ne put s’empêcher de penser qu’elle n’était pas très prudente de lui tourner le dos ainsi… lui, il évitait toujours de tourner le dos à qui que ce soit à part Nader, même avec sa mère… mais cette pensée s’échappa de son esprit, éjecté par sa curiosité quand sa grande sœur tira un livre de sa bibliothèque et l’invita à côté d’elle pour le lire ensemble. Trop curieux, le petit garçon accepta, écoutant Jihane lui raconter l’histoire de Ganesh, le fils que Parvati avait conçu seule quand son mari Shiva était parti méditer sur une très haute montagne, lui tenant compagnie et surveillant la maison de sa mère, jusqu’à ce que Shiva revienne et ne le décapite de rage car, il lui avait interdit d’entrée pendant que sa mère se baignait, ignorant son identité, projetant sa tête tellement loin qu’on ne put la retrouver. Pour consoler son épouse et se faire pardonner, le dieu à la peau bleu aurait remplacé sa tête par celle du premier enfant qui passait et que sa mère ne surveillait pas, qui fut un éléphanteau dont la mère dormait en lui tournant le dos. Par cet acte, Shiva acceptait Ganesh comme son propre fils, acceptant de réparer sa faute et de s’occuper de lui comme s’ils partageaient le même sang en devenant un père aimant. Cela pouvait également symboliser le fait que Ganesh se débarrassait de son propre égo afin de s’élever spirituellement mais, Khalid préférait la version où c’était Shiva qui acceptait de réparer ses erreurs en s’occupant de Ganesh… c’était une historie qui lui faisait du bien…
Sans s’en rendre compte, l’après-midi entière passa à une vitesse folle, Khalid écoutant sa sœur lui raconter les histoires du pays de sa mère tout en grignotant des en-cas salé et épicé, posant des milliers de questions auxquelles Jihane répondait patiemment. Le petit garçon était en train de lutter pour rester éveiller, pratiquement plus pour entendre la suite que par méfiance, quand on frappa à la porte. Farnaz alla ouvrir et vit Nader, saluant respectueusement Jihane en s’inclinant devant elle :
« Votre Altesse Jihane, je vous prie de bien vouloir m’excuser pour cette interruption impromptue. Je suis venu chercher votre petit frère, le prince Khalid, afin de le ramener à ses quartiers. Il est l’heure pour lui de regagner sa chambre afin de respecter le couvre-feu.
– Je comprends Nader, c’est vrai qu’il commence à se faire tard. Il est temps de conclure…
– Mais on était au milieu de l’histoire ! Protesta-t-il, ne voulant plus partir même s’il fatiguait. Et t’as pas fini de m’expliquer cette histoire de réincarnation ! Comment un esprit peut sauter d’un corps à un autre ? ça marche comment ? Je veux en savoir plus !
– Et bien, tu pourras revenir un autre jour pour que je te raconte la suite, qu’en dis-tu ? Comme ça, tu auras bien le temps de digérer tout ce que tu as entendu aujourd’hui, et tu pourras mieux comprendre ce qu’on verra la prochaine fois. Ma porte est toujours ouverte, et Tiana ne pourra pas venir te tirer d’ici par la force, tu seras tranquille comme ça, lui proposa-t-elle d’une voix douce, semblant plus détendue qu’au début de l’après-midi elle aussi.
– D’accord ! Répondit Khalid sans vraiment réfléchir, voulant juste continuer à en apprendre plus et pouvoir dévorer la bibliothèque de sa sœur. Je peux venir demain matin ? Ah non, c’est l’entrainement de tir à l’arc et ça, c’est bien… ou la prochaine fois que c’est le cours de lance ?
– Je ne pense pas que Dame Tiana votre mère accepterait de vous voir sauter l’entrainement prince Khalid… souffla prudemment Nader en posant sa main sur son épaule. Je comprends que tout ceci vous intéresse énormément mais, votre mère tient à ce que vous excelliez dans la pratique des armes…
– Hum… cependant, il serait bienvenu qu’un fils de shah et petit-fils de grand-duc sache aussi bien manier les armes de l’esprit que celles de fer, fit remarquer Jihane, pensive, ses yeux ténébreux posés sur son petit frère. De plus, si j’ai bien compris, Tiana vous fait complètement négliger sa formation intellectuelle, même si ce n’est guère étonnant de sa part, cette femme ne réfléchit qu’avec ces poings… ils se sont bien trouvés avec notre père… enfin, c’est ainsi. Je pense que sauter quelques entrainements ne lui fera pas de mal si cela lui permet de s’instruire un peu plus.
– Vraiment ?! Tu penses que je pourrais faire ça ? Mais… mais tu voudrais quoi en échange Jihane ? ça ne t’apporterait rien… lui fit-il remarquer, essayant de rester méfiant, l’offre semblant bien trop belle pour être vraie, même s’il voudrait croire que Jihane était sincère.
– Bien sûr, tu es fils de shah, il ne faut pas que tu négliges ta formation intellectuelle, elle te sera d’autant voir plus utile que celle par les armes. Et toujours avec ça… hum… alors, la prochaine fois que tu vas jouer avec les wyverns, demande l’autorisation à Nader ou à notre père. Cela évitera que tu salisses de nouveau mon sari parce que tu t’es fait prendre et que tu t’enfuis comme un voleur. Ainsi, mes domestiques ne devront pas enlever du sable maculé de crottin de wyvern de la soie. Cela te semble un échange de bon procédé correcte ?
– Tu dis ça sur l’entrainement parce que t’aimes pas ça aussi, arriva à la taquiner un peu Khalid. Et d’accord, ça me semble bien alors… et pardon pour ton sari… je n’ai pas fait exprès…
– Je sais, ne t’en fais pas. C’est surtout que ça t’évitera de t’attirer les foudres de Tiana. Le tissu se lave en quelques heures, les plaies se referment bien plus lentement. Je ne veux plus la voir t’exposer la tête nue devant tout le monde, personne ne mérite de subir une telle humiliation pour une simple bêtise d’enfant.
– D’accord… merci Jihane, parvient-il à sourire, rassuré par les mots de sa sœur, ne voulant que plus personne ne le voie sans son turban ainsi.
– Soyez-en remercier, Dame Jihane, ajouta Nader après une révérence profonde.
– C’est normal… ah ! Par contre, j’y pense, j’aurais encore quelques mots à vous dire Nader, pourrais-je m’entretenir avec vous quelques minutes ? Farnaz peut raccompagner Khalid jusqu’à la caserne.
Il eut un instant de silence avant que le général ne s’incline à nouveau, sachant qu’il ne pouvait rien refuser à Jihane quand elle lui demandait quelque chose, même ainsi.
– Bien Ma Dame. Farnaz, je vous confie le prince Khalid. Il sait ce qu’il doit faire en rentrant. Et n’oublie pas…
– Mes ablutions et remerciez Ahura Mazda pour cette nouvelle journée, je sais. T’en fais pas Nader, je m’en souviens ! Lui assura-t-il, avant de lui faire un câlin rapide puis de partir. À tout à l’heure à la caserne ! Et à une prochaine fois Jihane.
– À la prochaine Khalid, reviens vite, et je te tiendrais informer de cet entretien avec notre père, » lui jura sa sœur.
Farnaz emmena le jeune garçon avec elle, posant sa main sur son épaule avec douceur en le menant vers la caserne. Jabiz referma la porte derrière eux, puis servi un verre de thé au général avant de disposer sur ordre de sa maitresse. Cette dernière but une traite de son propre verre, laissant à son invité le temps de boire comme le voulait la politesse avant de demander, sérieuse et impénétrable, sachant à l’attitude de son petit frère avec lui que c’était le mieux placé pour lui répondre. Bien plus que Tiana ou leur père en tout cas.
« Est-ce que Khalid étudie beaucoup en-dehors des armes ?
– Il suit les cours élémentaires avec les autres enfants de la garde de son âge. Il apprend à bien lire les textes administratifs ou religieux, à écrire correctement, les rudiments des langues principales de l’Empire ainsi qu’un peu de fodlan étant donné que sa mère en vient, avec évidemment une formation en mathématique. Cependant, sa formation est principalement militaire sur demande de sa mère Tiana, ce à quoi votre père a donné sa bénédiction. Il est très bas dans l’ordre de succession et vous restez son héritière principale, il a dû penser qu’une formation intellectuelle plus poussée serait inutile, surtout qu’il n’est pas très assidu en cours, et cela ne se passe pas forcément très bien avec ses autres demi-frères et sœurs pour des raisons… des raisons que vous pouvez sans doute aisément comprendre… souffla tristement Nader, visiblement affecté par tout ceci. Il les saute assez souvent pour aller jouer avec les wyverns.
– Oui, j’imagine qu’il doit s’ennuyer mortellement, cela n’aide pas à rester concentrer, il comprend extrêmement vite. Il n’a surement jamais entendu parler des principes des croyances de Pratihara mais, il a très vite saisi plusieurs concepts pourtant assez éloignés du culte d’Ahura Mazda, et il est arrivé à identifier quel signe correspondait à quel son seulement en m’écoutant et en regardant les mots que je désignais. Il doit être très bon en langue. Et oui, je voie très bien de quelles difficultés vous voulez parler… il est difficile d’être de deux mondes si différents, surtout vu les relations avec Fodlan. J’imagine sans peine toute les insultes qu’il doit supporter, surtout qu’il n’a personne à part vous pour le protéger j’imagine, marmonna-t-elle, devinant aisément tout ce que son petit frère avait dû endurer à cause de son métissage, surtout sans personne pour le protéger. Saviez-vous qu’il avait un esprit aussi vif ? Sa mère et notre père sont au courant ? Autant pour ses capacités que pour ses brimades de la part de ses frères et sœurs. Pour ces dernières, je connais parfaitement les réactions de notre père mais, Tiana pourrait tenter de défendre son fils plutôt que l’enfoncer en l’humiliant.
– Oui, je sais depuis longtemps pour ces capacités… Vous devriez le voir quand il se sent en sécurité, il est capable de vous résoudre des problèmes et des énigmes que des enfants plus âgés et même des adultes ont bien plus de mal à résoudre ! Et il adore la petite wyvern blanche qui est née pendant la dernière couvée, Arezu ! C’est justement parce qu’il est allé la voir qu’il a séché l’entrainement aujourd’hui… c’est un petit coquin quand il n’est pas sur ses gardes mais, c’est un gamin formidable ! S’exclama-t-il avec affection, arrivant à faire légèrement sourire Jihane, même si son regard si noir restait toujours impénétrable, bien que le visage de Nader se rassombrit assez vite. Enfin, ça, c’est quand il se sent en sécurité… je crois que vous l’avez remarqué mais, il est souvent sur ses gardes, ce qui est assez normal vu qu’il est pratiquement tout seul dans le harem… Tiana se désintéresse de lui à part quand il lui fait honte et refuse de le laisser étudier comme il le voudrait. Elle veut que ce soit un bon guerrier car elle pense que cela est plus respecté… mais sans comprendre qu’un bon général doit aussi avoir une tête bien faite… plusieurs janissaires l’ont entendu croasser à ses dames de compagnie que le petit ressemblait trop à son grand-père, et au ton qu’ils m’ont décrit, ce n’est pas un compliment.
– Le grand-duc Riegan ? Je n’ai pourtant entendu que des éloges à son sujet, c’est un homme d’État reconnu et un fin diplomate. Honnêtement, j’ai toujours voulu le rencontrer, afin de vérifier si sa réputation n’est pas usurpé… enfin, cela ne m’étonne pas que Tiana ne l’apprécie pas, il n’est pas connu pour être cruel à sa différence… et pour les brimades que subit son fils, j’imagine qu’elle s’en fiche… la connaissant, ça pourrait même l’amuser… » gronda-t-elle, pleine de rancœur et de ressentiment, se souvenant des rires mesquins de cette femme quand, pour le punir d’avoir exploré une aile condamnée du palais, leur père l’avait attaché à la selle de son cheval et fait courir tout autour de la cour d’entrainement. Ce n’était même pas Tiana qui l’avait tiré de ce bourbier mais, sa propre mère Delaram qui avait fondu en larmes devant un tel spectacle et réclamé la grâce du petit, au grand désarroi de Tiana en voyant sa « punition » écourté pour les beaux yeux d’une de ses principales rivales.
« Pas exactement mais, elle pense que les brimades l’endurciront et le rendront plus fort… marmonna Nader sans cacher son inimitié envers cette concubine qu’il avait dû laisser gagner lorsqu’elle l’avait défié en duel, histoire de ne pas briser l’égo de Tiana et sa carrière par la même occasion. Et quant à votre père… comment dire… vous savez comment il est…
– …s’il s’est retrouvé sur le trône, c’est pas tant parce qu’il est un fin politicien mais, parce que tous les autres héritiers de sa génération s’étaient entretués pour le trône mais, qu’ils l’ont oublié tellement il était incompétent… je connais très bien les habitudes de mon incapable de père… le condamna-t-elle sévèrement. Autant dire que Khalid est coincé entre la peste et le choléra… un tel potentiel… ce serait du gâchis de ne pas l’aider à s’épanouir… une telle intelligence ne peut être que bénéfique pour Almyra, et nous manquons d’enfants de concubines supérieurs qui ne sont pas bouffis d’orgueil et impotents… non, pour le bien du royaume, il doit recevoir l’éducation qui sied à son rang et à ses capacités… elle se releva, regardant Nader dans les yeux, l’aspirant dans leurs ténèbres dont ils étaient impossible de se détourner. Je parlerai à mon père. Pour le meilleur ou pour le pire, il ne me refuse presque jamais rien, je devrais arriver à le convaincre de lui donner une meilleure formation intellectuelle.
– Bien Dame Jihane… cependant, pardonnez-moi si cela peut vous semblez direct mais, j’aimerais savoir pourquoi l’aidez-vous ainsi ? La questionna-t-il sans détour, ayant appris à décrypter les habitudes de l’héritière du shah. Désiriez-vous en faire un de vos fidèles ?
À force, il savait comment Jihane procédait : elle aidait très souvent les enfants de concubines de bas rang, maltraités pour diverses raisons ou ayant perdus les faveurs du shah, leur octroyait sa protection, ainsi que ce dont ils avaient besoins. Elle ne demandait jamais rien en échange mais, la plupart d’entre eux devenaient de fidèles alliés dans les luttes intestinales du palais. Nader ne se doutait pas que plusieurs d’entre eux étaient en réalité ses hommes de mains les plus dévoués… elle était suffisamment intelligente pour savoir que dans sa position, sa gentillesse pouvait être une arme redoutable.
La princesse garda le silence une seconde, réfléchissant avant de répondre, tout aussi franche avec lui et sans en prendre ombrage. Ce n’était pas dans son intérêt de se brouiller avec le principal général de son père et le chef de la garde du palais, surtout qu’ils semblaient avoir des opinions assez similaires aux siennes d’après ses sources.
– Ce serait mentir de dire que je n’aimerais pas le compter parmi mes fidèles quand il sera un peu plus grand. Il a un bel avenir devant lui et son intelligence pourrait m’être très utile pour maintenir la paix dans l’empire. De plus, j’aimerais pouvoir enfin résoudre nos différents avec Leicester au sujet des terres des opportunistes de Goneril. Ce conflit a déjà fait couler bien trop de sang alors que la principale responsable est morte depuis quatre cents ans. L’héritage mixte de Khalid pourrait être utile pour commencer à avancer sur cette question en prenant un premier contact, surtout s’il a pu entrer en contact avec sa famille maternelle. Cependant, je doute que cela arrive un jour. Il est déjà extrêmement méfiant pour son jeune âge et fait très attention à tout ce qu’on lui propose, il ne se laissera pas manipuler si facilement. Dans ces conditions, même s’il devient un concurrent un peu plus sérieux pour le trône, je préfère ne pas entrer en conflit avec lui. Qu’il soit ou non avec moi, son devoir de prince reste de servir le Royaume, et comme je vous l’ai dit, je pense qu’avec la bonne éducation, il sera un excellent élément pour l’avenir d’Almyra quand je deviendrai shahbanou à la mort de notre père. Il m’est donc bien plus utile vivant, bien traité et éduqué que mort, maltraité et ignare. Cela répond-t-il à vos inquiétudes pour votre petit protégé général Nader ?
– … oui… merci pour votre mansuétude Dame Jihane… je n’oublierais pas non plus ce que vous avez fait pour lui… qu’Ahura Mazda veille sur vous…
– Merci à vous. Qu’Il veille sur nous tous, et continuez à prendre aussi soin de mon petit frère Nader, souffla-t-elle. Maintenant, si vous le voulez bien, Khalid doit vous attendre…
– Oui. Dame Jihane. »
Il la salua avec révérence avant de s’éclipser, retournant à son poste à la maison des janissaires. Peu de temps après, plusieurs de ses protégés revinrent passer la nuit dans leurs appartements, chacun se racontant leur journée, plusieurs lui posant des questions sur Khalid après avoir entendu qu’il avait passé l’après-midi avec elle.
« Tu penses qu’il va venir dormir ici Jihane ? Lui demanda un de leur frère un peu plus âgé que le fils de Tiana, le fils d’une conquête passagère avec une concubine de bas rang dont leur père devait ignorer jusqu’à son nom. Il parait qu’il adore les wyverns mais, il est bizarre… sa peau est toute pale, ses yeux sont trop clairs et il parait que sous son turban, ses cheveux ressembleraient à de la laine de mouton…
– Oui, c’est un demi-fodlan, c’est pour ça qu’il est pas normal. Il doit être un couard fourbe, comme Eudoxie l’Opportuniste, ajouta une fille de son âge, fronçant le nez. Il parait qu’il rase toujours les murs pour ne pas se faire voir. C’est ce que font les traitres non ?
– Je ne pense pas mais, j’espère pouvoir m’entendre avec lui. Et c’est que c’est difficile de s’intégrer dans une famille aussi grande, surtout qu’il y a beaucoup d’idées reçus sur les fodlans. Et ne parlez pas ainsi, un peuple n’est pas juste défini par un seul de ces représentants et tous les fodlans ne sont pas ainsi. Ce sont des êtres humains comme vous et moi. Si on suivait cette logique, je devrais être complètement lymphatique et passer mon temps à dormir, étant donné que c’est le stéréotype qu’on les almyrois des pratiharans, les rappela à l’ordre Jihane avec un ton sévère. C’est surement pour ça qu’il a dû mal à s’intégrer alors que vous pourriez vous entendre, parce que vous le jugez avant d’apprendre à le connaitre à cause de son métissage. Je ne veux plus entendre de tel propos sous mon toit, est-ce que je me suis bien fait comprendre ?
– Oui Jihane… marmonna sa sœur en baissant les yeux, honteuse. Je le dirai plus…
– Moi aussi, je ferai attention…
– Bien mais, que je ne vous y reprenne plus. Allez-vous débarbouillez tous les deux maintenant, et vous irez aider Konstandia à faire la vaisselle cette semaine. Cela lavera toutes ses idées nauséabondes et passer un peu de temps avec quelqu’un originaire de la frontière de Fodlan vous fera le plus grand bien. Filez maintenant, ordonna-t-elle en les congédiant.
Les deux plus jeunes filèrent sans demander leur reste, allant vite se cacher dans la chambre des invités après leur sermon. Jihane soupira, sachant qu’il faudrait bien plus pour arriver à éradiquer ses préjugés, que ce soit dans sa famille ou dans tout son empire. Enfin, il faudrait bien commencer un jour alors, autant tenter de commencer par-là, surtout que ce genre de propos était déjà interdit dans ses appartements.
– Pour le coup de la flemmardise, c’est en partie vraie. Tu fais tout pour que les gens croient que tu ne t’entraines jamais en public. Et j’ai appris pour le petit Khalid. Ta bonté te perdra, tu le sais ça ?
Jihane se retourna en entendant Hamza, son premier petit frère, malgré le fait qu’il soit bien plus grand et large qu’elle, et qu’ils n’avaient en réalité que quelques semaines d’écart tous les deux. Fils de servante, si leur père s’était un peu occupé de lui au début, il l’avait aussi vite oublié que la couche de sa mère pour aller batifoler avec d’autres jolies concubines mais, les deux enfants s’étaient bien entendus malgré tout ce qui les séparaient. Delaram leur avait raconté une fois que la seule crise de colère que Jihane avait faite, c’était pour que son frère vienne en cours avec elle car, ce n’était pas juste que seulement elle y aille et pas lui… avec le recul, elle dirait que c’était surement parce qu’elle n'avait pas envie d’aller à l’école toute seule mais, Hamza la taquinait souvent sur le fait que c’était plutôt qu’elle n’avait pas changé d’un pouce depuis qu’elle était petite et ne se couvrait pas encore les cheveux. Elle lui fit signe pour qu’il s’isole, sachant que personne ne devrait entendre leur conversation. Une fois seuls, elle rétorqua en le fixant, même si son regard très noir ne fonctionnait jamais sur lui, la force de l’habitude.
– Je n’allais pas laisser Tiana le battre et l’humilier ainsi en public. Tu aurais vu l’état dans lequel elle l’a mis en à peine quelques minutes… je ne pouvais pas le laisser comme ça. En plus, tu sais que ce serait contre-productif pour nous de nous le mettre à dos. Son intelligence ne pourra qu’être utile, il est très loin derrière moi dans l’ordre de succession, et même si je n’aime pas le reconnaitre, son ascendance fodlan le disqualifie encore plus. Il ne peut pas me faire d’ombre pour le moment.
– Je sais et je connais la chanson, surtout qu’elle a très bien marché sur moi. Évidemment, on ne peut pas le laisser comme ça mais, si Tiana se fiche de son fils car il ne lui sert pas à grand-chose pour le moment, cette vipère risque de se réveiller quand elle se rendra compte que maintenant qu’on lui donne des cours dignes de ce nom et qu’on ne l’enferme pas dans une cour d’entrainement, c’est qu’il a un esprit qui fonctionne le gamin. En plus, je crois qu’il a ce que les fodlans appellent un emblème, je l’ai déjà vu briller et se soigner instantanément après des brimades, même s’il apparait rarement. Ça va encore plus la motiver à enfin faire quelque chose d’autre que de juste être un autre bijou autour du cou de notre cher paternel adoré. En plus, je suis sûr qu’elle va adorer voir la fille de sa plus grande rivale le prendre sous son aile. Autant dire que ce serait comme s’il trainait avec moi, c’est pas des bonnes fréquentations pour le gamin.
– Je m’en doute, c’est pour ça qu’il va falloir la jouer finement pour éviter qu’elle ne prenne la mouche, même si on risque de devoir se plier un peu devant elle pour endormir sa méfiance.
– T’es sûre que je peux pas juste l’étouffer, l’empoisonner ou lui faire avoir un accident comme les autres cons ? Marmonna-t-il en fronçant le nez avec dégout. Pas envie de la voir avec son petit sourire mesquin en croyant avoir triompher et qu’on lui mange dans la main, comme quand elle pensait avoir vaincu Nader dans un combat « à la loyale ». Ça pourrait également entacher ton image de te soumettre à ses caprices en plus…
– Non, trop risqué, le calma tout de suite sa sœur. Tiana est quand même une fodlan de haut-rang et même si d’après nos informations, personne ne sait qu’elle est ici, je n’ai pas envie qu’ils l’apprennent avec sa mort, et la prendre dans un complot pourrait aussi retomber sur Khalid à cause de la réputation des fodlans. En plus, c’est un des bijoux préférés de notre père alors, il va soit la défendre si elle est prise dans un complot, soit tout faire pour découvrir qui est responsable de sa mort si elle se fait assassiner. Il va donc falloir arriver à la garder sous contrôle ou au moins avoir de bonnes relations avec elle, avant qu’elle ne tue son fils de négligence. Alors, patience Hamza. Après toutes les couleuvres qu’on a dû avaler, une de plus ne devrait pas changer grand-chose.
– Bien, bien, c’est toi la politicienne de nous deux, pas moi. Par contre, je proteste, c’est toi qui te les enfiles les couleuvres, moi, je les utilise pour étrangler les personnes qui tentent de me les faire manger. En tout cas, je te crois et si mes informations sont justes, ce serait dommage que Khalid se fasse prendre dans ses histoires, il a l’air sympa et prometteur. En plus, je sais que si tu le considérerais comme une menace, tu ne serais pas aussi gentille avec lui.
– Tu compenses sur le plan physique et le reste. Ce que tu fais, je ne saurais pas le faire et inversement. Et exactement, même si on va attendre quelques années avant de parler de lui comme ça, c’est encore un enfant. S’il devient comme les autres et une menace pour le pays, on avisera mais pour l’instant, il a l’air bien parti pour être un bon élément pour le futur d’Almyra alors, autant en faire un allié dès que possible. En plus, tu sais que je ne laisserai pas échapper le trône comme ça. On s’est bien trop battu pour le protéger des incapables pour le laisser filer entre nos doigts. En tout cas, j’espère que tu seras là la prochaine fois qu’il vient, je suis sûre que vous pourriez vous entendre, lui sourit-elle.
– Si tu le dis… en attendant, on va tenter de te faire rattraper ton « retard » physique, tout le monde à l’entrainement ! Tu retourneras à tes livres plus tard !
Jihane soupira mais, se rendit tout de même à l’entrainement même si contrairement à sa mère et Hamza, cela ne la passionnait pas, sachant qu’elle devait savoir se défendre, même si peu de gens étaient au courant qu’elle maniait des amulettes, soigneusement cachées dans ses manches. Même si certains critiquaient sa faiblesse, cela évitait également que qui que ce soit ne la défie au combat sans passer pour un lâche de défier un « joyau » fragile, ou alors craignaient d’affronter Hamza qui la défendait dans ses cas-là. Elle n’aimait guère ce surnom mais, il pouvait être très utile malgré tout. Enfin, il fallait bien passer par l’entrainement…
Quelques jours plus tard, Jihane revit le petit Khalid toqué à sa porte accompagné d’un janissaire proche de Nader, armé de mille et une question, même s’il restait toujours sur ses gardes, mais son regard restait curieux. Comme elle lui avait promis, leur père avait accepté de lui donner une formation plus poussée en lui enlevant un peu d’entrainement. Tiana avait très mal pris son intervention mais, Jihane l’avait amadoué en faisant mine de la respecter tout en la complimentant, minaudant que Khalid était aussi brillant que sa mère, et lui offrant un ensemble d’armes typique de Pratihara finement travaillés afin d’acheter la paix. Comme après sa « victoire » contre Nader, la concubine se pavanait en claironnant qu’elle avait réussi à soumettre l’héritière du trône mais, Jihane la laissait s’agiter toute seule. Si elle arrivait à utiliser correctement l’orgueil de Tiana, elle devrait arriver à garder une marge de manœuvre suffisante afin d’aider Khalid à développer son potentiel et lui éviter de mourir à cause de ses mauvais traitements…
De son côté, le petit garçon avança prudemment. Il savait que Jihane était gentille mais, malgré tout, n’importe quoi pouvait arriver… il paraissait qu’elle était très proche d’Hamza, le deuxième enfant de leur père, qui lui obéirait au doigt et à l’œil… c’était un homme qui ressemblait à leur père avec ses yeux bruns rouge et ses courts cheveux noirs mais, également très grand et large, encore plus que Nader, une vraie force de la nature que peu de gens avaient déjà vaincu et même si c’était mal de sa part de le juger ainsi, il devait avouer qu’il le trouvait très impressionnant aussi… c’était comme Jihane, c’était difficile de dire ce qu’il avait dans la tête, sauf quand on s’en prenait à elle…
Essayant peut-être de le mettre plus à l’aise, sa grande sœur lui montra le livre qu’ils avaient commencé la dernière fois, lui demandant s’il voulait qu’elle lui réexplique certains points. De nouveau happé par sa curiosité, Khalid se détendit et s’approcha, s’essayant à côté d’elle pour l’écouter et la questionner sur le pays de sa mère.
Petit à petit, venir la voir devient une habitude, les deux ayant la même passion pour les livres et apprendre, pouvant discuter pendant des heures, étant également à l’abri des brimades de Tiana ou des autres enfants du shah avec elle. Hamza devenait également plus sympathique à force de le voir chez Jihane. Pas bavard du tout et implacable avec les ennemis de sa sœur, il ne lui tournerait clairement pas le dos s’il était l’ennemi de l’héritière mais, plutôt gentil envers ceux qu’il ne considérait pas comme une menace. Plus il grandissait, plus son intelligence croissait également, arrivant très vite à cerner des situations complexes et à les résoudre. Par contre, Jihane regrettait qu’il ait encore du mal avec les relations humaines. À part avec Nader, le petit restait très solitaire et secret, même avec elle, préférant largement la compagnie des wyverns, en particulier sa petite blanche préférée qui l’accompagnerait partout s’il pouvait, Arezu, et des livres à celles d’autres humains… enfin, cela ne l’étonnait guère non plus… être métis n’était pas facile à porter, encore plus en étant à moitié Fodlan en Almyra… surtout que Tiana n’aidait clairement pas en délaissant son fils ainsi, ne s’intéressant à lui que pour ce qu’il pouvait lui apporter… ce n’était guère étonnant que Khalid ne fasse confiance à personne…
« Espérons qu’un jour, tu trouveras la force de t’ouvrir aux autres… pria-t-elle alors qu’il lui montrait un livre qu’il avait trouvé à la bibliothèque du palais, un recueil de croquis d’un certain Maitre Claude, un peintre verrier de renom ayant réalisé parmi les plus beaux vitraux de tout Leicester, avant à mi-mot qu’il aimerait bien se rendre à Derdriu un jour pour voir tout ça de ses propres yeux. Qu’une divinité, qu’importe son origine ou les croyants qu’Elle protège, te donne la chance de te faire des amis et de rencontrer des personnes en qui tu pourras enfin avoir pleinement confiance… »
2 : Miklan pense avoir gagné mais, le retour du karma fait mal.
Miklan regarda le voleur, un peu plus bas, en train de jouer avec un chien en riant. Il avait toujours eu un bon contact avec les animaux, les apprivoisant en quelques paroles et caresses à chaque fois qu'il en croisait un. Même les chevaux les plus nerveux s'arrêtaient de piaffer et de mordre quand c'était lui, devenant doux comme des agneaux quand Sylvain tentait de s'occuper d'eux. "Un don de Gautier" que les gens disaient, "C'est bien le fils de Gautier" disait d'autres, "Il domptera les srengs aussi facilement que les bêtes" en rajoutaient encore certains des généraux...
Connerie.
C'était juste que son voleur de petit frère voulait lui pourrir la vie encore plus que sa simple existence ne le faisait déjà.
« Un chien féroce... il était censé le mordre jusqu'au sang ! Il a déjà tué un voleur celui-là ! Il n'était pas censé se mettre à quatre pattes devant lui aussi ! Enragea-t-il en voyant Sylvain câliner le chien, ce dernier remuant la queue comme un toutou à sa mémère au lieu d'un animal d'attaque, le morveux de onze ans éclatant de rire quand l'animal passa sa langue sur son visage. Bon, il va falloir que je passe à l'autre plan... »
Le vrai héritier avait hésité à être plus direct que le poison, même s’il devait se méfier de cette méthode, trop facile à détecter, ou juste mettre des raclées à son frère dès qu'il pouvait mais, si rien ne marchait, il devait y aller plus franchement…
Son père lui donna l'occasion parfaite quelques temps plus tard, organisant une grande chasse peu de temps avant qu'une tempête de neige ne les empêche tous de sortir. Le porte-emblème détestait tirer à l'arc, encore plus la chasse qui faisait du mal à ses amis les animaux mais, leur père l'avait obligé à suivre le mouvement pour s'endurcir. Si le temps était en plus avec lui, ce serait parfait.
Le groupe s'enfonça dans la grande forêt de sapin, d'abord en rang serré avant que des petits groupes se forment. Allant moins vite sur son poney qu'avec un cheval plus grand, Sylvain pris du retard, et ce fut l'occasion ou jamais. Miklan s'approcha alors de lui, lui soufflant à voix basse, sautant à terre.
« Eh, débile, je vais là-bas, l'informa-t-il en montrant un coin où les buissons et les branches des arbres s'emmêlaient plus, rendant le passage difficile.
– Mais Père nous a dit de ne pas nous séparer du groupe... lui fit-il observer, se mettant presque en boule à ses mots, Sylvain avait juste assez d'esprit pour avoir peur de lui à raison.
– Je m'en fous, j'ai vu tout un tas de renard là-bas, derrière ses buissons. Il y a une petite rivière qui se jette dans la mer là-bas, ils vont surement y boire.
– Mais on doit chasser que des animaux comestibles, ça ne se mange pas.
– Non, je me contenterais de les écorcher, leurs fourrures feront un bon manteau, répliqua-t-il en accrochant son cheval à un arbre. A tout à l'heure débile. »
Miklan s'enfonça dans les buissons, comptant jusqu'à trois avant de voir Sylvain tenter de le suivre. Évidemment que cela allait marcher, surtout pour des renards, c'était les animaux préférés du porte-emblème, être roux devait rapprocher.
Une fois très loin des autres, trop loin pour qu'on les entende, l'héritier légitime finit par se cacher et le laissa s'enfoncer jusqu'au ruisseau qui n'existait pas, cherchant sur la côte des renards imaginaires pour les sauver de l'écorchement. Miklan récupéra une grosse pierre sur le chemin, traquant sans un bruit le voleur de place. Dès qu’il se mit à chercher les bêtes dans un buisson, ce fut le moment.
Miklan abattit le rocher en plein sur le crâne du voleur à emblème.
Il n'eut même pas le temps de supplier.
Il lui ouvrit le front dès le premier coup mais, il recommença, encore et encore histoire d'être sûr qu'il était bien mort.
Quand il eut fini, le corps de son frère ne bougeait plus, la tête fracassée à coup de pierre. Il respirait encore malgré tout, c'était résistant un porte-emblème mais, il n'en avait plus pour longtemps. Si ce n'était pas la perte de sang qui le tuait, ce serait soit le froid soit les bêtes affamées qui finirait le travail.
Miklan ne put s'empêcher de rire en pensant à l'ironie qu'un « fils de Gautier » finisse dévorer par une bête comme lui.
Il fit vite demi-tour pour rejoindre le groupe, récupérant une bête qu'il avait tué plus tôt pour justifier le sang sur lui, avant d'aller dire à son père que Sylvain avait disparu, remerciant le ciel quand la neige commença à tomber à gros flocons.
Son père chercha son précieux héritier de partout mais, rien à faire, Miklan l'avait emmené trop loin et la neige recouvrait tout, personne ne penserait à chercher là-bas, et il fit en sorte de fouiller cette zone seule avec un chien. Ce dernier pleurnicha quand Miklan l'empêcha d'approcher trop près du corps de sa victime mais, il le fit taire d'un coup sec sur son collier.
La tempête faisait rage, interrompant les recherches pour la nuit et le jour suivant.
Quand on les reprit leur surlendemain, Miklan retourna là où il avait laissé le corps de Sylvain. Il ne retrouva que son manteau et des tâches de sang au sol, pas de corps. Il sourit tout seul en pensant que son frère était dans le ventre d'un ours ou d'une meute de loup.
Il prit le manteau et le ramena à son père comme preuve de la mort de Sylvain.
Après encore quelques jours de recherches, Isidore finit par laisser tomber, déclarant officiellement la mort de son héritier et Miklan eut enfin ce qu'il voulait.
*
Tous les amis de son frère furent présents aux funérailles. Dimitri et Glenn soutenaient Ingrid qui pleurait à chaudes larmes la mort de leur ami, pendant que Rodrigue tenait Félix dans ses bras, braillant aussi toute sa peine. Quels faiblards... et ça prétendait avoir un emblème, majeur même pour le nabot aux cheveux noirs... Normalement, il devait encore être en train de se remettre de ses brûlures mais, il avait insisté pour venir apparemment, ne croyant pas que son ami Sylvain était mort…
Miklan fit tout pour ignorer le regard tranchant de Glenn, poser sur sa gorge comme une épée invisible. Il mettrait sa main au feu qu'il avait compris ce qui c'était vraiment passé. Il était assez con pour ne pas vouloir se débarrasser de son petit frère, alors que lui aussi avait tout perdu quand ce braillard de Félix était né en tuant leur mère au passage mais, pas à ce point. La reine Héléna, représentant le roi Lambert qui était tombé gravement malade quelques jours auparavant, aussi lui jetait des regards en coin, méfiante quant à sa version des faits mais, elle n'avait pas de preuve de sa culpabilité. Quoi qu'elle tente, sauf si elle interrogeait le fantôme de Sylvain, Miklan était blanc comme la neige du Nord, point.
Dès qu'il put quitter la cérémonie sans faire de vagues, il le fit. Sa mère Adeline était inconsolable, pleurant la mort de son petit à chaudes larmes en oubliant encore que l'ainé existait. Elle avait déjà assez de soutien de la part des autres parents, et pour son père, Miklan ne savait même pas ce à quoi il pensait. Il s'en foutait en fait.
Il dériva jusqu'à la grande salle seigneuriale, et contempla la Lance de la Destruction, accroché au mur à côté de la chaire margravine. Elle remuait toujours malgré les liens, se tordant sur sa hampe.
« Maintenant, même si je ne peux toujours pas te toucher, tu es à moi, » lui annonça fièrement Miklan.
La gemme à la base du fer en os brilla d'un éclat lugubre, alors que les épines sur le côté s'agitaient de plus belles, comme pour protester contre la réalité. Miklan eut un air narquois avant de s'en aller, se moquant de la lance de son ancêtre qui avait eu le culot de le renier pour son frère. C'était surement le signe qu'il se sentait très con maintenant que le sans-emblème avait tué le porte-emblème malgré tout.
*
Rodrigue tenait Félix contre son épaule, son fils pleurant encore et encore. C'était dur pour lui... quelques semaines plus tôt, il se remettait de ses blessures avec Sylvain à ses côtés pour le faire rire et oublier sa peine et maintenant, il ne le reverrait plus... c'était une épreuve bien trop dure pour un enfant de son âge. Pour n'importe qui à n'importe quel âge... surtout qu'à l'attitude de Miklan... ce n'était surement pas un « accident »… pas après tout ce qu’il avait déjà tenté d’infliger à son petit frère… mais il n'avait pas de preuve...
Fatigué de le porter depuis des heures, Rodrigue se permit de s'asseoir dans la salle seigneuriale, tentant de calmer son cadet alors qu'il niait encore ce qui s'est passé.
« Il n'est pas mort... il n'est pas mort... il a promis... il m'a promis... il avait mon écaille pour le protéger... il m'avait promis qu’on vivrait et mourrait ensemble ! Il ne peut pas être mort ! Pour ça, Sylvain n’est pas un menteur !
Rodrigue ne sut quoi répondre, frottant le dos de son fils en l'entourant d'une étreinte protectrice. Si seulement cela pouvait être aussi simple...
Ce fut alors qu'ils virent tous les deux la Lance de la Destruction s'agiter, son éclat d'habitude sanglant devenant plus doux, plus chaleureux, alors que ses pointes bougèrent toutes ensembles, comme pour dire quelque chose. Félix fixa le fer, comme s'il arrivait à comprendre le message, avant de s'exclamer avec un grand sourire.
– Il n'est pas mort ! Sylvain n'est pas mort ! C'est Gautier qui l'a dit ! Il va revenir papa ! »
Sans trop savoir pourquoi, Rodrigue savait aussi au fond de son cœur que c'était vrai, comme convaincu par la relique elle-même.
*
Une dizaine d'année passa et Miklan se crut au paradis : il avait le titre d'héritier du margrave, sa mère n'arrivait pas à pondre un autre héritier, étant trop âgée pour le faire, et même s'il avait pris une maitresse pour tenter d'avoir un bâtard à emblème, son père avait également échoué à produire un autre enfant de Gautier. Miklan était donc assurer d'avoir tout ce qui lui revenait par droit d'ainesse, avec tous les avantages que le titre apportait : la richesse, le pouvoir, l'importance, les femmes... tout pour être au paradis ! En plus, l'empire qui avait tenté de conquérir Fodlan sous les ordres d'Eldegard s'était brisé les dents sur la résistance de Faerghus et Leicester. Une alliance de circonstance conclut par la régente Héléna avec les Riegan, Daphnel et Goneril avant que les autres seigneurs de l'Alliance ne suivent, tout ce petit monde ayant finalement réussi à briser les assauts adrestiens, donc il serait aussi tranquille au sud. Il n'aurait qu'à se préoccuper des srengs et eux, ce n'était que des sauvages faciles à mater alors, cela ne lui faisait pas beaucoup de travail.
Bon, sa mère était toujours aussi inconsolable, pleurant presque tous les jours depuis dix ans. Le seul réconfort qu'elle trouvait, c'était dans un petit chien de poche qu'elle avait commencé à élever avec son fils préféré, une petite créature toute carrée, blanche et rousse avec de grosse oreilles tombantes et bouclées. Sinon, elle passait son temps quasi seule dans le silence en compagnie d'animaux. Elle disait que cela lui rappelait son fils perdu.
Son père – comme toujours – ne disait rien mais, il semblait plus s'enfermer dans le travail qu'avant, comme pour compenser son échec d’avoir donner un héritier à emblème à leur fief. Miklan s'en fichait en fait, il faisait son boulot à sa place. On avait fini par le retrouver mort de vieillesse dans l'écurie, peu de temps après qu'on ait annoncé qu'un espion sreng étrange aurait été aperçu dans une ville proche, avec des détails que Miklan ne connaissait pas. Il avait voulu s'en charger lui-même mais, il était trop faible pour cela et son corps n'avait pas supporté. Alors après des funérailles formelles, Miklan se retrouva donc avec le titre bien mérité de margrave Gautier, le premier de l'histoire sans emblème. Il n'aurait pas été officiellement en période de deuil, il aurait fait une grande fête pour célébrer tout ça comme il se le devait.
Évidemment, les relations entre lui, Fraldarius, Galatéa et la famille royale ne commençaient pas sous les meilleurs auspices. Tous étaient persuadés que c'était lui qui avait tué Sylvain, à raison mais, ils n'avaient aucune preuve pour le prouver alors, ils l'avaient tous dans le cul. Ils l'accusaient aussi de mal s'occuper de son fief, ayant dû mater plusieurs révoltes frumentaires mais bon, un coup d'épée dans la gueule des bouseux suffisait à les faire taire. Ce n'était pas forcément bien pour le margraviat mais, l'important était qu'il avait tout ce qui lui revenait par droit d'ainesse, c'était tout ce qui comptait pour Miklan. Il se fichait d'eux, qu'ils soient princes héritier, à emblème, ou roturier. Il était margrave depuis trois ans et c'était tout ce qui comptait.
Le seul qui pourrait lui faire un peu peur, c'était Félix. La Lance de la Destruction agissait toujours bizarrement à chaque fois qu'il l'approchait, et à chaque fois, l'héritier des Fraldarius disait la même chose, comme une prophétie.
« Sylvain n'est pas mort. Il reviendra récupérer ce que tu lui as volé un jour. Et ce jour-là, Lui se chargera de ton sort. »
Puis il partait sans plus d'explication. Non pas que Miklan en ait quoi que ce soit à foutre de l'héritier des Fraldarius mais, à chaque fois qu'il le disait, c'était étrange... ses yeux d'ambre semblaient capter la lumière de la Lance de la Destruction pour la réfléchir sur lui, assez fort pour l'aveugler. Il ne savait même pas qui était ce "lui" mais bon, ce n'était que des paroles en l'air. Le margrave légitime n'avait pas peur d'un pauvre gosse incapable de finir son deuil, même après s'être illustré pendant la guerre contre l'empire comme le meilleur fossoyeur de tout Fodlan au côté de son frère.
Un jour qu'il devait se coltiner des visites de doléances, on annonça la venue d'un scalde, un poète sreng. Il serait venu afin de renouveler les v��ux de paix entre leur peuple qui durait un peu plus longtemps que d'habitude. C'était plutôt lui qui allait les taquiner, avant que la reine-mère Héléna ne hausse le ton et le menace d'agir contre lui s'il s'en prenait encore à leurs voisins. Enfin, le sreng avait encore le réflexe d’être effrayé de la Lance de la Destruction, toujours accrochée à côté de la chaire de margrave, même si celui-là semblait un peu moins apeuré que les autres en sa présence. C'était un homme aux cheveux bruns assez longs pour être liés en tresse mais, avec de larges bandes blanches sur les tempes, ainsi qu'une grosse cicatrice sur le front. À son allure, il devait avoir une petite quarantaine d'année. Mouais... Miklan n'aimait pas beaucoup l'art sreng mais bon, fallait bien se plier à ce genre de corvée. En plus, les gens diraient qu'il négligeait sa mère s'il ne la laissait pas se changer un peu les idées... alors, il accepta de laisser le scalde déblatérer ses légendes pourries.
L'homme le remercia, s'installant pendant qu'un serviteur allait chercher Adeline, le temps d'accorder sa lyre. Quand elle arriva dans la pièce avec son toutou, l'animal se mit à aboyer en remuant la queue, tout content alors qu'il se précipitait vers le scalde. Ce dernier sourit en le caressant, mettant juste son instrument loin de ses pattes pour ne pas l'endommager.
« Gentil petit, gentil, ria-t-il avec son gros accent alors que le chien lui faisait la fête, comme s'il le connaissait depuis toujours.
– Oh ! Excusez-moi ! Rustine ne fait jamais ça d'habitude, je ne sais pas ce qui lui a pris, s'excusa Adeline en tentant de reprendre le chien avant qu'il n'abime l'instrument du scalde. Il n'est aussi affectueux qu'avec moi et... et avec mon fils cadet, même s'il nous a quitté depuis des années.
– Ne vous en faites pas ma Dame, j'ai l'habitude des animaux, il y a beaucoup de chien chez moi, lui assura-t-il alors que le toutou s'installait sur ses genoux. Et toutes mes condoléances, la perte d'un enfant est toujours une épreuve bien dure. Nous la connaissons bien, la faim emportant plusieurs des nôtres à chaque hiver. Alors, je vous chanterais une histoire que nous nous racontons pour apaiser nos âmes en deuil. Celle de la Déesse Frigg qui elle aussi, a connu la douleur de perdre son fils malgré tous ses efforts pour le sauver de son destin et qui à présent, veille sur les âmes de chaque enfant mort trop tôt… »
Il se mit alors à déclamer en vers une histoire par rapport à un grand arbre où neuf mondes s'accrochaient, de lieux où les morts festoyaient en attente de la fin du monde en compagnie des dieux, se préparant pour la grande bataille qui la précéderait, ainsi que d'un lieu pour les morts de faim et de froid toujours chaud et accueillant, loin des manigances d'un dieu maléfique dont le nom était une honte pour tout ce qui vivait et mourrait qu’on ne le disait pas, celui ayant tué le fils de cette Frigg... Miklan devait avouer qu'il s'était endormi en cours de route mais, s'il se fiait aux applaudissements, ça avait plu au moins à la foule. Adeline pleurait même un peu (encore…), alors qu'elle le remerciait…
« Merci beaucoup, c'était magnifique... faites-lui apporté un sac rempli de pièce d'or de ma propre cassette, avec également un collier d'ambre et des bracelets de pierres de lune.
Miklan laissa passer, ce n'était pas sur son argent à lui. Le scalde se releva après avoir fait descendre Rustine de ses genoux, baissant bien bas son chapeau à la Fodlan alors qu'il déclarait avec un sourire ravi.
– Merci pour votre générosité ma Dame, un simple scalde tel que moi ne pouvait imaginer recevoir autant après cette modeste prestation. Ma reine entendra parler de votre générosité, je vous le jure.
– C'est bien normal, vous l'avez amplement mérité... déclara-t-elle en le regardant étrangement, alors que Rustine remuait toujours la queue à ses côtés.
La prédiction du porte emblème de Fraldarius lui revient en mémoire, son esprit lui jouant des tours en essayant de coller le visage de son frère sur celui de cet homme… puis Miklan se ressaisit. Non, impossible, Sylvain était mort, il lui avait enfoncé le crâne avec une pierre, il ne pouvait pas avoir survécu à ça. S'il n'avait pas retrouvé de corps, c'était parce qu'un animal l'avait trainé dans sa tanière pour le dévorer, fils de Gautier ou non. En plus, cet homme avait bien quarante ans, impossible que ce soit lui. Sa mère se berçait juste de trop d'illusion.
Elle lui demanda son nom, trop d'espoir résonnant dans sa voix, avant de surement perdre ce qui lui restait quand l'homme déclara :
– Je m'appelle Snorri Fregnosson ma Dame, on me surnomme le Musicien, du royaume de Sa Majesté la reine Thorgil. Si vous voulez faire de nouveau appel à mes services, envoyer un messager là-bas, j'accourrais ! Leur jura-t-il.
– Bien... souffla-t-elle. Je vous contacterais alors surement un jour. »
Le scalde lui embrassa la main, fit une dernière caresse sur la tête de Rustine, puis s'inclina profondément devant le margrave. Bien, au moins, il savait où était sa place. Miklan ignora juste la manière dont il fixait la Lance de la Destruction, le mettant sur le dos de sa crainte et de la présence impressionnante de la Relique.
Miklan crut entendre un rire à côté de lui alors qu'il était seul.
*
« Alerte ! Alerte ! On est attaqué ! Les srengs ! »
Miklan se réveilla en sursaut, sortit de son sommeil par les hurlements d'alerte. Il s'habilla aussi vite qu'il put, passant son armure et prenant sa hache en vitesse avant de demander ce qui se passait à un de ses rares hommes de confiance.
« C'est la catastrophe ! S'écria-t-il malgré son calme légendaire. Des bateaux srengs se sont infiltrés jusqu'à la capitale margravine sans que personne ne sonne l'alarme ! Puis une fois près de nous, les soldats ont fait défection et nos gens leur ont ouverts les portes ! Seule la forteresse résiste encore ! Il y a toute une coalition et ils ont emmené leurs valravens avec eux !
Le margrave légitime jura dans sa barbe. Quelle poisse ! Quelle mouche avait piqué les srengs ?! ça faisait bien six mois qu'il n'était pas allé les taquiner, et il avait même envoyer leur scalde là, Snorri Fregnosson quelque chose, pourquoi ils les attaquaient d'un coup ?! Bon, c'était des sauvages donc, il imaginait qu'il n'avait pas vraiment besoin de justification. Il jura alors, donnant ses ordres en vitesse.
– Protégez la salle du trésor et empêcher n'importe qui de l'approcher. Pour les srengs, éradiquez-moi tout ça et toutes les personnes les aidant avec ! »
Il n'attendit même pas de réponse avant de courir à la rencontre des envahisseurs. Miklan avait tout fait pour avoir ce margraviat, ce titre qui lui revenait de droit en tant que fils ainé, jusqu'au meurtre de son propre frère, il n'allait pas laissé une bande de sauvage tout lui prendre !
Il courrait vers la cour pour les empêcher d'entrer, quand ils entendirent tous un grand bruit de chute, comme après qu'une bricole détruisait un pan de mur. Merde ! Ils avaient des engins de sièges en plus ?! Non, c'était trop lourd pour leurs bateaux ! Un autre soldat vient au rapport, mort de peur.
« Ils ont pris leurs magiciens avec eux ! Ils viennent de détruire un pan de murs pour pouvoir entrer dans le fort ! Nous sommes perdus !
– Non ! Pas encore ! Je suis enfin margrave, je les sacrifierais tous pour conserver ce titre, j'en fais le serment ! »
*
Quand les srengs enfoncèrent sa porte pour piller la pièce, Adeline n'eut même plus la force d'avoir peur. Elle se sentait vide depuis la mort de Sylvain, depuis la perte de la seule personne qui lui avait témoigné de l'affection sincère... son petit rayon de soleil dans ce nord froid et ce mariage sans amour... le fils qu'elle avait perdu aux mains de son autre fils... elle le savait elle aussi sans avoir de preuve et à quoi bon ? Sylvain était mort là-bas, dans le froid et la neige, et son corps assassiné avait été dévoré par les animaux sauvage, le laissant sans tombe... elle ne supportait plus cette situation... Si elle devait mourir maintenant, ainsi soit-il. Au moins, elle retrouverait la seule personne qu'elle aimait sincèrement. Elle prit donc Rustine sur ses genoux, calant son seul réconfort contre elle et ferma les yeux, s'attendant à tout et priant pour rencontre l'acier.
Cependant, aucune violence ne lui fut faite, une voix familière résonnant à la place, en fodlan.
« Eh ! Mais je vous reconnais !
Il eut alors un ordre en sreng et quand elle rouvrit les yeux, Adeline vit un guerrier sreng donner des ordres à ses hommes, habillé comme un chevaucheur de valraven. Il portait un casque à masque typique de son peuple mais, elle ne put que reconnaitre sa voix. Rustine aboya et sauta pour trotter à ses côtés, récompensé par une caresse sur ses oreilles. Snorri ajouta de nouveau en fodlan alors qu'il l'approchait, prudent, comme pour ne pas l'effrayer.
– Ne vous en faites pas ma Dame, ils ne vous feront rien. Vous avez été tellement gentille avec moi, je vous jure qu'il ne vous arrivera rien.
Il enleva alors son casque, dévoilant une tresse de cheveux roux en bataille dont les boucles encadraient le visage d’un jeune homme d’une vingtaine d’année, et le cœur d'Adeline s'arrêta. C'était... c'était bien... Déesse... non, c'était impossible... Déesse...
– Déesse... suis-je morte et au paradis ? Demanda-t-elle, ne pouvant empêcher ses doigts de passer ses doigts sur la grosse cicatrice sur son front... elle était à la fois si grande et si petite... comme faite sur le front d'un enfant...
– Ah non ! Bien sûr que non ! Vous allez bien, promis, on veut juste donner une leçon à ce roi sans yeux de Miklan ! Il attaque sans même avoir besoin de nourriture des gens qui n’ont déjà pas un sou alors, réaction solidaire entre srengs et avant qu'il s'en prenne à d'autres. Surtout qu'on est calme en ce moment… les récoltes ont été assez bonnes ces dernières années, et votre reine est clairvoyante, tout comme son héritier alors, pas de raison qu’on s’en prenne à vous. Et oui, vieille histoire cette cicatrice mais, c'est un peu long à raconter, peut-être plus tard... Hum, tenez ! » Il posa son propre manteau sur ses épaules et les attacha avec une grande fibule finement travaillée, le cœur saignant d'Adeline reliant les points entre eux pour créer une image claire de ce qui avait pu se produire, sans pouvoir quitter du regard ces yeux inchangés en dix ans et cette cicatrice. Malgré tout, il était toujours aussi attentionné et gentil... « Avec ça, on saura que vous êtes protégée. La reine Thorgil le Kaenn, c'est ma tante alors, les gens y réfléchiront à deux fois avant de s'en prendre à vous. On fait juste le tour, on trouve Miklan pour s'expliquer et on s'en va surement. En tout cas, c'est le plan. Vous, vous ne vous bougez pas, d'accord ?
– D'accord...
– Bien ! Et Rustine vous protège aussi non ? Sourit-il en reposant le petit chien dans ses bras, ce dernier aboyant avec enthousiaste, la queue remuant toujours en regardant l'homme qu'il avait reconnu dès le premier regard.
– Oui, il est très courageux et fort, comme son premier maitre... Adeline hésita une seconde avant de déclarer, voulant juste arrêter Miklan à ce stade. Dans la grande salle seigneuriale, il y a une lance qui est enchainée juste à côté de la chaire du margrave. Vous devriez essayer de la prendre Snorri.
– Quoi ?! C'est les crocs de Fenrir non ? Enfin, la Lance de la Destruction pour vous mais, dans les deux cas, c'est une arme maudite qui détruit le destin de tous ceux qui l'approchent ! C’est l’arme de la Dévoreuse de Cadavre qui est né après qu’elle ait assassiné le Bavard ! Je ferais mieux de la jeter au feu !
– Je ne pense pas qu'elle vous fera du mal, simple pressentiment. Vous devriez au moins essayer, l'encouragea-t-elle en priant pour ne pas lui donner trop d'information d'un coup et ne pas faire remonter quelque chose au pire moment.
Snorri la regarda, sceptique quant à sa supposition, avant qu'on l'appelle plus loin. Il répondit alors en sreng, puis lui répéta en fodlan avant de partir, remettant son casque sur sa tête.
– Restez ici en sécurité, et si qui que ce soit vient vous piller, dites-lui que Snorri Fregnosson le Renard, fils de Fregn l'Ombre et neveu de la reine Thorgil le Kaenn, vous a pris sous sa protection, ça les fera reculer.
– D'accord, merci beaucoup le Renard, » le remercia-t-elle à la sreng, en utilisant son surnom plutôt que son nom... elle ne savait même pas si elle aurait pu à nouveau l'appeler "Snorri"...
Le guerrier lui sourit avant de repartir après un dernier signe de main. Rustine aboya sur les genoux d'Adeline, tout aussi heureux qu'elle de l'avoir retrouvé, même si lui le savait depuis plusieurs mois contrairement à elle.
« Ne t'en fais pas Rustine, tout va bien se passer, je le sais... il est bien plus résistant qu'il n'en a l'air, n'est-ce pas ? » Sourit Adeline sans pouvoir s'arrêter de joie.
*
Snorri partit en courant dans les couloirs, tâtant son sac de butin en faisant la liste de ce qu'il avait récupéré : surtout de la nourriture qui pouvait se conserver longtemps, des médicaments et des potions, ainsi des objets précieux à revendre en cas de nouvelles disettes afin d’éviter de faire d’autres raids. Avec tout ce qu’il allait pouvoir récupérer, cela devrait les aider à tenir… au moins jusqu’à la belle saison… même s’ils avaient été tous assez déçu en découvrant un aussi petit trésor mais bon, ce n’était guère étonnant, l’argent brûlait les doigts du margrave apparemment, et le plus important pour eux, c’était la nourriture.
Il rejoignit la salle seigneuriale, dominée par les crocs de Fenrir mais, ils étaient inoffensifs maintenant que plus personne ne pouvait les manier. Ils avaient explosé le mur de cette pièce afin de pouvoir pénétrer plus facilement au cœur du château et s'en servir de point de ralliement, leurs magiciens bien aidés par leur espion qui avait mis une potion explosive entre les pierres. D'ailleurs...
« Mamma ! » S'écria-t-il en voyant Fregn aux côtés de son valraven à lui, Igie.
Il ne savait pas ou plus d'où il avait tiré ce nom mais, quand il avait vu cet adorable créature à la fois déterminé et autoritaire tout en étant gentille, ce nom s'était imposé comme une évidence. C'était comme pour son chien Dima et son chat Filix. Aucune idée d'où venait les noms mais, ça lui semblait familier alors, il les utilisait.
Sa mère répondit à son signe de main, avant de l'enlacer, aussi soulagé l'un que l'autre de se retrouver en vie. Fallait dire, cela faisait bien six mois qu'elle était infiltrée et il l'avait à peine vu quand il était aussi venu prendre le pouls de la forteresse alors, il s'inquiétait pour elle.
« Je suis content de te revoir. Ça va ? Tout s'est bien passé ?
– Moi aussi mon petit. Et ne t'en fais pas, ça va. C'était l'infiltration la plus facile de ma carrière.
– Vraiment ?! À ce point ? S'esclaffa-t-il. Faut dire, ça n’a pas l'air d'être une flèche leur margrave Miklan.
– Une brute épaisse oui. Il n'en fiche pas une et quand les gens disent qu'ils ont faim trop fort, il les nourrit à coup d'épée dans le ventre. C'est un vrai tyran même pas capable de bien gérer son argent et son peuple. Je n'ai même pas eu à les pousser à la révolte, tout le monde était furieux de base et veut juste le chasser d'ici, expliqua-t-elle posément, habituée à ce genre de situation quand ce n'était pas elle qui semait la zizanie. D'ailleurs, tu t'es très bien débrouillé quand tu t'es infiltré à ton tour. Ton maquillage était très réussi et même s'il y a eu des imprévus avec ce chien qui semblait te reconnaitre, tu as très bien su les gérer tout en ne trahissant pas ta couverture. Vraiment, un sans-faute.
– J'ai eu un excellent professeur l'Ombre, la complimenta-t-il sincèrement, sa mère était de loin la meilleure espionne de tout Sreng et même de Fodlan.
– Tu as bien su te débrouiller aussi. Le seul problème, c'est cette cicatrice, elle est trop grosse pour être caché mais bon, c'est ainsi. ... et toi ? Comment tu te sens ? Lui demanda-t-elle, attentive, lui tenant les mains pour le maintenir, alors qu'Igie frottait sa tête contre son compagnon d'arme.
– ça... ça va... je crois... ça fait comme des flashs quand je suis ici... avoua-t-il. Je suis déjà venu ici avant de m'infiltrer mais, je n'arrive pas à me souvenir comment... C'est comme si quelque chose voulait remonter à la surface mais, n'y arrivait pas. Il me manque quelque chose mais, je ne sais pas quoi...
– C'est normal, les souvenirs sont quelque chose de difficile à récupérer, surtout vu l'état où on t'a trouvé... ces pêcheurs seraient venus quelques minutes plus tard et Huld n'aurait pas été avec eux, tu serais mort dans la neige, souffla sa mère en ordonnant ses mèches, et tant pis si ce n'était pas par le sang, Fregn était la seule qu'il reconnaissait comme sa mère avec ses tantes.
– Vive le braconnage, on sauve des vies grâce à ça, arriva à en rire Snorri, posant ses doigts sur sa cicatrice, un des seuls vestiges de sa vie d'avant avec son porte-bonheur. Après, je ne sais pas trop si j'ai vraiment envie de me souvenir de certaines choses... je veux dire, ça me semble familier ici mais, j'ai pas vraiment envie de retrouver ceux qui m'ont abandonné dans la neige avec le crâne ouvert et plusieurs fractures car, ils m'ont surement fracassé à coup de pierre. Limite, je préfère m'en souvenir pour comprendre, puis tout oublier pour juste refermer la boucle et ce chapitre de ma vie.
– C'est ta mémoire, c'est à toi de voir ce que tu veux en faire. En tout cas, je ne te forcerais pas à te souvenir si ce n'est pas ce que tu veux.
– Merci Mamma... lui sourit-il, avant d'ajouter après un regard en coin. En fait, ce qui m'intrigue le plus... tu vas me prendre pour un fou...
– Dis toujours, histoire que je fasse ma propre opinion, répliqua Fregn.
– Ce qui m'intrigue le plus, c'est les Crocs de Fenrir, souffla-t-il en montrant l'arme enchainé dans la pièce, personne ne s'en approchant à moins de dix pas. Je sais, tout le monde se pose des questions sur ce truc mais, c'est pas de la peur... en fait... elle m'intrigue et... et elle me dit vraiment quelque chose...
– C'est ce qui t'intrigue le plus ? Comment cela ? Elle te semble familière ?
– Oui, comme si je l'avais toujours connu... elle... elle a un lien avec ma mémoire, j'en suis sûr... et... et j'ai vraiment envie de la toucher... admit-il, presque honteux de vouloir toucher une telle abomination capable de briser le destin, Igie continuant à se serrer contre lui pour le rassurer. Quand j'ai croisé la margravine-mère, elle m'a aussi dit que je devrais tenter de la prendre et... et ça me donne encore plus envie de tenter...
Fregn resta silencieuse une seconde, avant de déclarer en posant sa main sur son épaule, toujours ce roc inébranlable à ses côtés et sur qui il pouvait compter. Que sa famille de sang rejoigne Fenrir et sa sœur Hel pour se faire dévorer, Fregn, c'était une vraie famille à elle toute seule !
– Je suis aussi sceptique que toi sur le fait que ce soit une bonne idée mais, si c'est ce que tu ressens et que tu penses que cela te rendra peut-être la mémoire, alors je ne peux que te soutenir si c'est ce que tu veux. Si tu ne la touches que quelques instants, elle ne devrait rien te faire et de toute façon, elle mord toute personne qui n'a pas d'emblème. Parfois, tu as une lumière qui s'active autour de toi quand tu combats, comme l'emblème des fodlans alors, qui sait ? Tu en as peut-être un et cela te protégera surement de son influence ?
Snorri lui sourit, rassuré par ses mots. Timidement, il s'avança avec sa mère vers la chaire du margrave et les Crocs de Fenrir. Dans le fond de sa tête, ce décor lui disait quelque chose mais, il était incapable de dire quoi... peut-être quelqu'un qu'il n'avait jamais vu et qu'il ne connaissait pas sur la chaise... mais pas sûr... mais ce qui l'attirait le plus, c'était cette lance, comme des insectes autour d'une bougie la nuit...
Elle était terne, inerte, desséchée comme un cadavre mort depuis des siècles mais, malgré tout, une force au fond de sa poitrine et de son sang le poussait vers elle... sans qu'il sache pourquoi... le jeune homme ne savait plus.
Il jeta un dernier regard à sa mère et à son valraven, embrassa le sachet où se trouvait son porte-bonheur de toujours, accroché à son cou. Puis, après avoir pris une grande inspiration, il effleura la gemme écarlate des doigts.
Snorri recula un peu en la voyant s'illuminer à son contact.
La chaleur d'une présence rassurante, une protection au-dessus de son épaule...
C'était quoi ça ?! Il n'avait jamais pensé ou ressenti quelque chose comme ça ! Il sentait sa cicatrice pulsée, quelque chose en ressortant enfin après tout ce temps. Engaillardi par ce premier contact, Snorri recommença, prenant la lance entre ses doigts.
Des moments avec trois personnes de son âge et quelqu'un plus âgé... des adultes aux regards bienveillant... leur départ trop rapide à tous... la protection éphémère de bras... une main sur sa nuque qui l'arrache d'elle... l'épuisement... des bruits flous, des images mélangés entre elle... des coups, des coups, des coups, du froid... immobile... s'enfuir... impossible... les chaines des blessures et de la neige... une présence toujours aussi forte au fond de son cœur, toujours là malgré l'oubli... le protégeant encore malgré tout... lui jurant quelque chose... l'appelle... son nom... son vrai prénom...
« S... »
« Grand-père... »
« S... Snorri ! Tu es encore avec nous ? Reviens ! Snorri ! »
S... Snorri se réveilla d'un coup, se rendant compte qu'il s'était noyé un instant dans l'étreinte de la lance. Elle n'était plus sur son présentoir, il l'avait détaché sans s'en rendre compte et la serrait à présent contre son cœur, comme pour s'y accrocher. Il tourna des yeux exorbités vers Fregn, tout tremblant après ce qu'il venait de vivre, sa mère le regardant avec inquiétude.
« Je... je me souviens... elle... la lance... elle fait revenir des choses... pas tout mais... mais c'est la première fois... c'est net... mais c'est aussi flou... je... je ne comprends pas... c'est... je crois... ma tête...
– Du calme, prends ton temps... souffla-t-elle en posant ses mains froides sur ses joues, l'ancrant un peu dans la réalité, même s'il était incapable de lâcher cette lance. Ne t'en fais pas, on est en sécurité ici, les troupes ennemies sont pratiquement maitrisées. Souffle un grand coup et prend le temps de te reprendre. Là... chut... ça va aller... tenta-t-elle de le rassurer en le prenant dans ses bras, se fichant d’approcher cette lance malgré le danger, Snorri commençant à pleurer alors que tout se bousculait dans sa tête. On est avec toi, les dieux aussi veillent sur toi.
– Mamma... merci... ça... ça fait tellement de chose d'un coup... cette lance... c'est celle de mon grand-père mais, pas de mon grand-père... c'est plus au sens... d'ancêtre, quelque chose comme ça... je... ça va tellement vite...
Il souffla un grand coup, essayant de se reprendre comme il pouvait en faisant le point, jusqu'à ce que tout se calme. L'amnésique arrivait à retrouver un peu pied, la lance toujours contre lui, blottit au creux de l'aile de son valraven avec sa mère à ses côtés, quand ils entendirent un coup de sifflet venant des airs, puis un cri demandant des renforts sur le toit. Aussi vif qu'il le pouvait malgré son crâne qui martelait toujours, Snorri enfourcha sa monture pour aller en renfort et compris pourquoi ils avaient besoin d'aide. La garnison avait trouvé refuge sur le toit, avaient bloqué les escaliers et les valravens étaient les seuls à les atteindre, les troupes de Miklan refusant de se rendre.
Snorri trouva sa cousine Hlif, en train de manœuvrer avec sa propre valraven contre trois pégases, l'homme en faisant tomber un pendant qu'elle descendait le second, avant qu'ils n'achèvent le troisième tous les deux d'un coup de lance.
« La situation ?! Lui cria-t-il et en faisant courir son regard sur elle, heureux de la voir en entier, même si elle semblait proche de la surchauffe de magie.
– Ils refusent de se rendre ! Miklan surtout ! Hurla-t-elle pour se faire entendre en montrant le margrave au milieu de ses troupes, protégé par ses hommes au lieu de les défendre lui-même, puis elle posa la question évidente. Et Snorri, qu'est-ce que tu fous avec les Crocs de Fenrir ?! Tu es fou ?! Ils vont te dévorer et briser ton destin !
– Pour le moment, ça va ! Et longue histoire, je te raconterais ça après la bataille ! Pour faire simple, ces crocs ne peuvent rien me faire de mal on dirait !
– J'espère, reste en vie ! »
Ils refoncèrent dans la bataille, attaquant un côté de la garnison. Les Crocs de Fenrir semblaient agir tout seul dans sa man, lui indiquant où était le danger comme s'il le sentait et voulait le protéger. Comment une arme aussi maléfique pouvait-elle être aussi prévenante avec lui ?! ça n'avait pas de sens ! Enfin, il avait déjà assez de question qui attendrait la fin de la bataille...
« Regardez ! S'écria un soldat. Un sreng a volé notre Relique !
– Il ne l'a pas que volé, elle le reconnait comme son maitre ! Ajouta un autre.
– Mais comment c'est possible ?! »
« J'aimerais bien le savoir aussi, » songea Snorri en les voyant aussi étonnés que lui.
Miklan se tourna alors vers lui, le foudroyant du regard sous son casque, comme s'il voulait lui arracher la tête de loin, encore plus en le voyant manier cette lance.
« Non... non, c'est impossible ! Plus personne ne peut manier cette foutu Lance ! Il est mort ! Il est mort ! Il est mort ce salopard !
– Honnêtement, j'en sais rien mais, rends-toi ! Tout le château est sous notre contrôle et la ville s'est déjà rendue ! C'est fini margrave ! S'écria Snorri en fodlan. Rends-toi !
– Jamais ! Je suis margrave ! Le seul margrave ! Le titre est à moi ! À moi ! Jamais je ne le laisserais à des sauvages comme vous !
Il lui envoya une hachette sur lui mais, le chevaucheur de valraven l'esquiva sans souci, Igie agile comme la brise dans le ciel, avant d'en repousser une autre du bout des Crocs. Voyant qu'il refusait de se rendre, il descendit en piqué pour tenter de lui arracher sa hache des mains et la faire tomber par-dessus les créneaux, ce qu'il arriva à faire mais, Miklan s'accrocha à sa (leur ?) lance, hurlant comme un possédé que les Crocs était à lui seul et pas à un sauvage sortit d'il ne savait où.
« La Lance de la Destruction m'appartient ! S'époumona-t-il, alors que Snorri sentait l'arme hurlé le contraire, essayant de forcer son « propriétaire légitime » à la lâcher en lui mordant les doigts, le sang suintant de ses gantelets.
– Elle n'est clairement pas d'accord mais bon, très bien, comme tu veux. Igie ! »
Son valraven hurla en reprenant de l'attitude. Elle était assez forte pour porter deux personnes sans problèmes et même si Miklan devait pesé son poids avec son armure lourde, elle arriva à s'élever dans les airs, même s'il s'accrochait obstinément aux Crocs de Fenrir comme de la poix sur les mains. Snorri aurait préféré qu'il lâche mais bon, il ferait avec. Le plus dur, c'était de ne pas lâcher la lance avant le bon moment mais, il sentait Hlif utiliser sa magie pour lui donner plus de force. Il lui devrait un bain bien glacé après la bataille.
Ils étaient à plusieurs pieds au-dessus du sol à présent, Miklan suspendu au-dessus du vide, criant toujours que la Relique lui appartenait. Et bien soit.
« Elle est à toi cette lance ? Et bien garde-la ! » S'écria-t-il en lâchant tout simplement l'arme, Igie partant d'un coup plus vite en l'air sans ce poids mort, tellement qu'il en perdit son casque mal accroché dans la précipitation.
Le margrave tomba en faisant un fracas de casseroles qui chutaient de leur étagère, s'écrasant contre la pierre. Il n'avait même pas de sort pour amortir les chutes de trop haut ce con... la Lance de la Destruction roula à côté de lui, inerte alors qu'il gémissait un ordre, peut-être de continuer l'attaque mais, plus personne ne l'écoutait. Sans aide, il ne pourrait même pas se relever à cause de son armure une fois sur le dos, comme une tortue retournée et de toute façon, plus personne ne faisait attention à lui. Tous les regards étaient tournés vers Snorri, incrédules, comme s'il voyait un fantôme.
Puis l'un jeta son arme.
Puis un autre.
Puis encore un autre.
Puis tous se rendirent.
« Par les Vanes et les Ases, jura Hlif alors qu'ils redescendaient tous les deux au sol, les soldats ne tentant rien contre eux quand ils le firent. Qui es-tu Snorri ?
– Je ne sais pas, souffla-t-il à sa cousine, récupérant la Lance de la Destruction qui semblait ronronner entre ses doigts, brillant à nouveau avec lui, comme rassurée que ce soit lui qui la tienne plutôt que Miklan, alors que des souvenirs de plus en plus clairs de l'origine de sa cicatrice remontaient en lui. Mais je crois qu'on va bientôt le savoir. »
Il se releva, tenant fermement les Crocs de Fenrir en regardant les hommes de Gautier, hésitant un peu avant de se décider de crier en fodlan aux hommes autour d'eux, imitant sa tante et reine dans les moments graves ou face à un ennemi, s'excusant auprès d'elle de lui prendre son rôle quelques instants.
« Les Dieux et le destin ont décidé, le combat est à présent achevé. Que les glaives et les épées soient rengainés, que les blessés et les morts puissent se reposés. Notre armée guidée par Thor a triomphé, aux ennemis de s'agenouiller ! »
Les soldats obéirent, mettant sans trop discuter un pied à terre à ses ordres. Au moins, ils se rendaient sans violence, c'était déjà ça. Snorri s'approcha alors de Miklan, gémissant par terre dans son armure, puis pointa le fer d'os vers lui en déclarant, les souvenirs tapant assez fort dans sa tête pour faire exploser son crâne.
« On a des choses à se dire. »
*
Dès qu'ils surent ce qui s'était passé à Gautier, Dimitri, Félix et Ingrid partirent sur le champ à la place de leurs parents avec plusieurs régiments de soldats. S'ils se fiaient à ce qui était écrit, les habitants avaient ouvert les portes et rejoint volontairement les srengs à condition qu'ils les débarrassent de Miklan, et le messager avait confirmé mais mieux valait être prudents. Cela ne leur plaisait pas d'aider l'assassin de Sylvain, mais ils devaient également penser à la sécurité aux habitants de la capitale margravine. Ils se préparèrent donc à affronter les srengs ou à tomber dans une embuscade, de plus en plus sur leur garde quand ils entrèrent sans souci en ville avec leurs hommes. Les gautiens vivaient comme d'habitude, mais avec quelques srengs qui partageaient la nourriture de la réserve seigneuriale, ceux parlant le fodlan les saluant cordialement. Les niches dédiées à Sothis et aux Braves aux quatre coins de la ville étaient même déjà remplis de statuettes de dieux srengs. Cela faisait plus d'un mois que l'attaque avait eu lieu et que les srengs avaient visiblement établis un début de camp ici, mais quand même, c'était rapide...
Quand ils arrivèrent aux portes, ils tombèrent sur Dame Adeline, en grande conversation avec des marchands à la porte du fort. La mère de Sylvain rayonnait, semblant en bien meilleure santé et bien plus heureuse que pendant les dix dernières années. Elle avait repeigné ses boucles rousses et son habit noir de deuil avait été remplacé par une robe colorée typique de Sreng, avec deux grosses broches sur la poitrine. Rustine n'était pas à ses pieds aussi, même si les trois amis sentirent qu'il était encore en vie. Le petit chien était presque la raison de vivre d'Adeline, elle ne pourrait pas être aussi joyeuse s'il était mort.
Elle les salua tous d'une révérence quand elle les vit arriver, respectueuse de l'étiquette.
« Votre Altesse, Bouclier du Royaume et Ailes de Faerghus, c'est un honneur de vous voir en notre ville. Je voie que vous avez une escorte importante. Je comprends cette précaution mais, cela est inutile. Nous vivons en paix avec les srengs depuis quelques semaines à présent. Il y a encore des échauffourées mais, la chasse de Miklan nous a donné l'occasion de trouver un accord de paix temporaire, le temps que les choses se calment un peu après une telle frénésie.
– Salutation Dame Adeline. Mais pouvez nous nous expliquer précisément ce qui s'est passé ? Demanda Dimitri. J'avoue que nous avons un peu de mal à comprendre...
– C'est une longue histoire mais, je vous la raconterais après vous avoir introduit auprès du nouveau margrave. Il a très envie de vous voir, même si je dois vous prévenir que cela vous fera un choc. »
Intrigués, les trois amis descendirent de selle pour la suivre, accompagnés de leurs gardes et toujours armés par précautions. Ils traversèrent les couloirs où tous les ajouts macabres de Miklan avaient été retirés, enlevant tous les trophées de renards morts des murs. Depuis la mort de Sylvain, il adorait mettre partout la peau de cet animal, surement parce que sa fourrure avait la même couleur que les cheveux de sa victime... Félix aurait rêvé de tout arraché devant Miklan mais bon, les relations diplomatiques, tout ça... cependant, il se sentait assez léger, sa marque pulsant dans son dos, sachant au fond de lui quelque chose sans oser le dire à voix haute.
Adeline les annonça alors qu'ils entraient dans la grande salle. Tous les trophées et les armures des Gautier précédent avait été retiré, remplacé par de grandes tables où s'accumulaient des papiers en tout genre, surement des rapports de comptes, des terriers, des registres de lois et d'impôts à la tête. Ils virent d'abord une petite femme blonde aux yeux très bleus debout, en train de plancher sur une liasse de parchemin qui semblait être le terrier de la ville. Les trois amis la reconnurent comme la reine Thorgil le Kaenn, la plus puissante reine des srengs qu'ils avaient déjà rencontré pendant des pourparlers diplomatiques. Cela devait être son Royaume qui avait dirigé l'expédition contre Gautier, Adeline leur ayant expliqué entre temps que l'attaque avait été un coup de semonce pour punir Miklan de ses précédents assauts. Ils se demandèrent une seconde si c'était elle « le nouveau margrave » avant de voir un homme assis à la table d'à côté, en train de discuter avec elle dans leur langue.
Félix, Dimitri et Ingrid n'en crurent pas leurs yeux en le découvrant mais, ils le reconnurent tout de suite : ils reconnurent ses cheveux roux rouge presque sanglant, ses yeux miel affutés et doux, son nez piqueté de tâches de rousseurs et de plus encore aujourd'hui... même sa voix était familière, bien qu’il ait mué comme eux tous entre temps... ils ne purent pas non plus ignorer la grosse cicatrice en forme d'étoile sur son front, signe qu'on lui avait sans doute fracassé le crâne. Mais Déesse... Déesse...
Quand l'homme tourna la tête vers eux, ses yeux s'exorbitèrent à son tour, tout aussi incrédule qu'eux. Doucement, après avoir fait descendre Rustine de ses genoux, il se leva, pour mieux les voir, avant de s'avancer vers eux, sans un mot. Il était plus âgé qu'eux de deux ans alors, quand ils l'avaient perdu, il était plus grand mais, s'il l'était toujours pour Ingrid et Félix, Dimitri le dépassait à présent de quelques centimètres... ça... c'était presque étrange, même s'ils l'oublièrent assez vite... leur esprit crut une seconde qu'on leur jouait un tour, que c'était une mauvaise farce du destin ou alors un rêve trop beau pour être vrai.
Mais le nouveau margrave sortit alors un très vieux sachet qui pendait autour de son cou, toujours le même depuis des années, puis en sortit une minuscule écaille sarcelle. Une de Félix... la trace du miracle de Fraldarius qui lui avait sauvé la vie… il ne se séparait pratiquement jamais de ses écailles sauf pour les donner à quelqu'un de confiance qui ne la revendrait pas... et elle était si petite... cela ne pouvait qu'être celle qu'il...
« Je... je crois que c'est toi qui me l’as donné, déclara-t-il en regardant Félix, la voix tremblante, son autre main allant sur son crâne et sa cicatrice. C'est... c'est encore très flou mais, j'ai l'impression... non, je sais que je vous connais... désolé si c'est pas grand-chose de plus mais, ma mémoire vient à peine de revenir depuis que j'ai touché les Crocs de Fenrir alors, c'est un peu compliqué...
En réponse, le jeune homme aux cheveux noirs s’approcha du rouquin en confirmant, refermant ses doigts sur son écaille.
– C’est bien une des miennes. Je savais que tu reviendrais… comme on se l’était promis Sylvain…
#écriture de curieuse#fe3h oc#fe3h#j'espère que ça vous plait surtout !#c'est un peu différent de ce que je fais d'habitude vu qu'on n'est plus à Fraldarius mais j'espère que ça vous plaira !#Jihane était prévu mais Hamza a poppé comme ça sans vraiment prévenir#J'avais déjà l'idée que les demi-frères et soeurs de Jihane pouvaient lui servir d'homme de main mais comme une masse indéfini#Hamza s'est invité en disant 'je veux être développé- tu me développes !" alors le voilà#au moins il permet de donner la réplique à Jihane...#Quant au deuxième texte- pas grand chose à dire je suis juste retombé dessus et je me suis dit que l'occasion faisait le larron...#vu qu'on a parlé de la famille Gautier y a pas longtemps ici#je devais être dans une phase plus 'emblème = sorte de pouvoir plus psychique ou d'ultra instinct' à ce moment-là#vu comment Félix lit la structure de l'univers pour le coup et décrypte ce que dit Loquax à travers la LdlD...#enfin j'espère surtout que ça vous plaira
3 notes
·
View notes
Text
Aujourd’hui j’ai eu rdv avec le docteur qui m’avait diagnostiquée de lyme/Bartonella etc… Ce docteur est vraiment super, elle est d’une gentillesse/empathie comme on en trouve de plus en plus rarement dans le domaine médicale… très pro, elle veut vraiment aider. Elle m’a demandé ce qu’en pensait mes médecins par rapport à ma Bartonellose, et lorsque je lui ai dis qu’ils ne prenaient pas en compte ça/qu’ils n’en avaient rien à faire, elle se sentait vraiment désolé que ce soit ainsi.. mais bon elle connaît bien à quel point ce genre de choses est tabou/négliger/méconnu en France. Je lui ai montré les résultats des analyses que j’avais faites aux États-Unis. Elle m’a dit que ce sont des examens extrêmement sophistiqué dont elle même n’y comprend rien et ne saurait pas m’aider là-dessus. Au moins elle est honnête et sincère! Souvent les médecins préfèrent nous négliger que admettre que ça dépasse leurs compétences… Le docteur m’a aussi fait part du fait que c’est vraiment dommage d’avoir commencé tout ça aux États-Unis pour finalement ne pas pouvoir continuer la thérapie. Pour rappel seul les moyens financiers ne me permettent pas d’y retourner, mais je compte bien continuer le suivi là-bas, tout dépend de cette cagnotte mais ça n’avance malheureusement pas assez…➡️ https://www.leetchi.com/fr/c/pour-continuer-mes-soins-medicaux-aux-etats-unis-wobp0j2a , d’ailleurs elle est toujours ouverte et tous les dons me sont d’une grande aide. Merci à ceux qui m’ont déjà beaucoup aidé🙏 Du coup suite à ce rdv, le docteur m’a re prescrit une prise de sang à faire afin de voir si il y’a une différence suite à la thérapie des États-Unis. Nous allons seulement contrôler ce qui était beaucoup trop élevé la dernière fois (et surtout bartonella). Comme d’habitude je vous tiens informé de tout.
(Lundi 8 janvier 2024)
2 notes
·
View notes
Text
Pendant les arrêts, la vie continue...
Je ne vais pas vous imposer, cher Amis-lecteurs, le récit détaillé de la série de cauchemars qui je traverse sans savoir où je vais : il est des circonstances, dans la vie, où le pilote automatique et l'indicateur-détecteur de radars les plus performants ne sont plus d'aucune utilité. Vos mails, si nombreux, m'ont été un grand réconfort dont je vous remercierai, un peu plus tard, chacun : ''Vous le valez bien''. Ceux d'entre vous qui sont passés par une telle épreuve me comprendront, et les autres imagineront. Mais la leçon générale à tirer de cette expérience qui n'apporte et ne peut apporter rien d'utile, par définition, est claire : il est vital d'éviter de mourir...
Lorsqu'on décide de tenter une sortie désespérée, ne serait-ce que pour vérifier que, comme le canard de Robert Lamoureux, ''on est toujours vivant'' (ce qui, au moment où on tourne le page de 68 ans de complicité dont 63 de mariage, ne va pas de soi : les dégâts mettront, c'est évident, ''un certain temps'' à … ne jamais totalement se guérir –mais la vie reprendra le dessus, c'est inévitable, ça aussi, et d'autres printemps fleuriront !); il est réconfortant de voir que l'étalage permanent de bêtise humaine qui constitue la trame de notre époque ''pourrie'' –ou peu s'en faut-- n'a pas fait ''relâche, lui, et que les sujets d'étonnement sont toujours les mêmes, c'est à dire toujours renouvelés : il suffit de se baisser, ramasser un journal laissé là par quelqu'ancien propriétaire, pour trouver mille et une raison de sourire (ou plus)..
Avant de vous en parler, je ne résiste pas à la tentation de vous raconter le partage de deuil d'un ami –pas intime, mais sincère puisque présent lors des instants si douloureux de la Messe de funérailles (celle d'Evelyne fut merveilleuse –si on peut joindre ces trois mots : plus d'un millier de personnes dans la grande église de St Honoré d'Eylau, chantée en grégorien par une soliste à la voix ''incroyable'', un recueillement et une émotion perceptible chez tous... majoritairement habités par la certitude de ''se revoir un jour'', cette si encourageante promesse qui rend la mort plutôt plus tolérable aux croyants qu'aux autres –telles que je vois le choses, en tous cas. Cet homme simple m'a dit combien ‘’je suis triste pour vot’ Dame'', avant ce conclure : ''Bonne continuation'' ! Mon seul sourire depuis des semaines !
Mais revenons à nos moutons... et à leur bêtise : pendant que je sombrais dans la tristesse ‘’XXL’’, le monde, lui, continuait à vivre... et Poutine à faire perdre le nord à l'Occident (et le sud, et l'est et l'ouest aussi, tant qu'il y est !) : il a fait très fort en ''prygoginisant'' toutes nos télés pour trois fois rien, pour une fausse alerte, un peu comme un chat madré qui joue avec un troupeau de rats... minablegrobis, pour paraphraser la Fontaine. Comme s'y attendaient tous ceux qui ont compris comment marche le système de désinformation macronien, pas un seul de nos ''Experts ès rien du tout'' n'avait prévu ni prédit quoi que ce soit de ressemblant ! La nullité de ces généraux d'Etat-major égale leur griserie à passer à la ''télé'' !
Une fois de plus, notre horde-harde de journalistes de Gauche (donc ayant une propension quasi-héréditaire à se tromper ''par système'' –le leur (système) étant intrinsèquement mauvais, dans la masse) nous a offert à nos frais la ronde de généraux à la retraite (de Russie, espèrent-ils, à contre-rôle !) de colonels de réserve (qui sont parfois à peine... ''Sergent'', si j'ose !) incapables de dire un seul mot de russe et ayant, pour toute culture sur l''Ame slave'', un vague opuscule au tirage confidentiel et vendu à 11 exemplaires, écrit par le beau-frère de leur copain de promo –aucun de ces étoilés-2-S n'ayant la moindre compétence sur le sujet ! Ah ! Mais pour parader, répéter, s'étaler en digressions... on peut compter sur leur nullité : elle est prouvée à chaque intervention... et confirmée par leur myopie.
Ils sont tous venus après coup, nous ''expliquer'' la géopolitique poutinienne et le sens profond de cette crise au carré qu'ils n'ont pas vu venir. Leur discours résonne parfois comme du... ''Wagner''! Le seul enjeu est de faire croire à l’auditeur qu'ils en savent plus que celui qui vient l'enfiler ses perles, et que, s'ils ne parlent pas au-delà, c'est parce qu'ils en savent trop... et que le dire pourrait nuire aux intérêts de... eux disent : ''l'EUROPE'' et tout le monde entend : ''Biden''. C'est pour cela que chacun de ces nuls commence sa litanie par ''Ce qu'il faut bien comprendre''... pour faire croire qu'il va dire quelque chose ! On me dit que de plus en plus de télé-spectateurs... paf ! éteignent. Le vrai rôle du PAF est-il de généraliser ce ''paf'' ?
Tout-à-fait autre chose : pendant ma courte absence de ''tumblr'', j'ai été obligé de remplacer une échelle qui avait eu une crise de… marches. Et une nuit de veille, j'ai lu le document joint. Ah ! Mes amis... j'ai failli pouffer, malgré ma tristesse tellement profonde : D'abord, j'ai appris qu'il ''est interdit d'utiliser une échelle cassée, pliée ou fissurée'' (mise à part la chute, on risque quoi ? Ces menaces hors texte sont une merveille de la sémantique : ''C'est intolérable'', dit l'un... , ''Je ne le répéterai pas'', dit l'autre... et tout continue, heureusement, comme avant ! Mais pour l'échelle, ''elle doit être tenue à l'écart de la graisse, de l'huile, de la saleté, de la neige et... de la peinture humide'' –parce que, sèche... il n'y a pas de problème !). Ah ! J'oubliais : ''Il est interdit d'empiler des échelles sur des boites pour obtenir une hauteur supplémentaire (sic !) et, plus important si c'est possible : ''Il est interdit de laisser une échelle sans surveillance'' (il faudra que je réorganise les tours de garde, à la maison...). Comme dirait Macron, ''si tu traverses la rue ou que tu fais le tour de port''... tu trouveras un job de ''gardien d'échelle'', job qui devrait théoriquement permettre de monter très haut ! Et enfin, l'injonction ultime, qui justifie la décision d'acheter une échelle à elle toute seule : ''Utiliser une seule personne à la fois''... Ils ne précisent pas si elle se referme toute seule !
Moralité : quelque soit le motif, ne décrochez jamais du suivi de l'actualité : notre enfoncement progressif dans le néant environnant et environnemental est tel que la moindre baisse d'attention fait perdre des tonnes d'absurdités d'une beauté insoupçonnée. Je conclurai donc en rassurant ceux qui doutent du bien-fondé des décisions de nos maîtres (enfin... restons dans le domaine des échelles, et allons donc jusqu'à un maître-trente cinq / quarante) : je viens de traverser l'est de la France en auto. Vous n'allez pas me croire : en Bourgogne, j'ai vu une éolienne géante qui bougeait... Si ! si... je vous jure, elle a fait presque 2 tours complets en quatre minutes environ ! Vous voyez bien qu'il ne faut jamais céder au désespoir... D’autres beaux jours reviendront... un jour, pour tous les autres, comme pour moi !
H-Cl.
4 notes
·
View notes
Video
youtube
Tribunal judiciaire de Privas 20 décembre 2024, 20241220 115652
Bielik Mykhailo,
M. Bielik Mykhailo, Boulevard de Lancelot 15, porte 127,
Privas-07000, France.
+380661716405
07 53 26 31 05
Jeudi, 19 décembre 2024
À l’attention de Monsieur/Madame le Juge d’instruction
Tribunal judiciaire de Privas
10 COURS DU PALAIS 07000 PRIVAS
http://www.justice.gouv.fr/
04 75 66 40 00
04 75 64 51 95
Objet : Requête relative à la plainte déposée le 17 décembre 2024 (voir Pièce n°1).
Nombre total de pages au format standard "A4" dans le document soumis : 43 (quarante-trois).
Monsieur/Madame le Juge,
Par la présente, je souhaite porter à votre attention les éléments suivants concernant la plainte mentionnée ci-dessus.
- Je demande l’ajout des éléments de preuve suivants :
"Dans le cadre des événements précédemment mentionnés, y compris durant les périodes où des vidéos ont été enregistrées du témoin mineur (probable ou potentielle victime), il convient de préciser qu'il y a également eu des menaces à l'encontre du mineur travaillant comme apprenti dans le restaurant évoqué dans les plaintes initiales ainsi que dans les communications téléphoniques avec la Police Nationale et la Gendarmerie. Ces menaces, formulées par des formateurs de l'établissement 'Aide à la Cuisine', ont été, à mon avis, des propos qui, bien qu'ayant pu être mal interprétés comme un humour noir vulgaire et de mauvais goût, concernaient des actes graves, tels que des propositions (discussion sur ce qu'il convenait de faire à l'apprenti, qui pourrait avoir fait part de ses plaintes à des tiers ou même à des gendarmes locaux), telles que : 'Et si on plongeait son visage dans la friteuse ?' (peut-être dans l'intention de réduire l'empathie que le jeune pouvait susciter auprès des autres). 'Et si on le castrait ?' 'Et si on lui coupait la langue ?'."
Précision concernant l'interprétation des soupçons (accusations) :
Je souhaite apporter une précision concernant l'interprétation des soupçons (accusations) relatifs aux crimes commis (ou potentiellement en cours). Je laisse entendre la possibilité d'une inaction (ou de complicité) de la part du responsable du restaurant dans des activités de proxénétisme, notamment par la mise à disposition de locaux pour des relations intimes entre adultes. Il est également possible que le responsable du restaurant n'ait pas été informé des contacts sexuels entre ce dernier et l'apprenti mineur.
Je considère qu'il est nécessaire de tout mettre en œuvre pour préserver avant tout la vie et la santé du garçon mineur ayant travaillé (et peut-être continuant à travailler, en perfectionnant ses compétences en tant qu'apprenti) dans le restaurant mentionné dans les plaintes initiales, ou dans un autre (ou d'autres) restaurants ou emplois pour mineurs (et, par la suite, pour des tranches d'âge plus élevées). Les risques d'être accusé (notamment en tant que membre d'un groupe probable) par le responsable du restaurant et d'autres personnes impliquées dans des contacts sexuels avec le mineur sont excessivement graves. En conséquence, la peur spontanée d'être accusé (ou accusés) de crimes graves ou particulièrement graves pourrait entraîner un désir de tuer le mineur, probablement dans l'intention de dissimuler son cadavre.
Dans l'hypothèse d'une inaction ou d'une négligence du responsable du restaurant concernant les contacts proches, qu'ils soient volontaires (ou non connus du responsable) entre le mineur et des adultes (et potentiellement des pairs de sexe féminin ou masculin), je considère qu'il existe un risque injustifiable de formuler des accusations (ou soupçons) de manière qui pourrait avoir des conséquences irréparables sur la vie et la santé du mineur (présumé participant ou victime des événements décrits dans mes plaintes antérieures).
Je sollicite respectueusement l’identification et l’audition de l’individu mineur apparaissant sur les enregistrements vidéo et les captures d’écran en ma possession, afin de contribuer à l’éclaircissement des faits signalés dans ma plainte initiale.
Les éléments suivants permettent de situer précisément la présence de ce mineur lors des événements en question :
- Lieu : 1 place de la Grand font, Joyeuse - 07260, France, Bistrot la grand font (La GF), - Bar restaurant à Joyeuse.
Région
Auvergne-Rhône-Alpes
Département
Ardèche
Arrondissement
Largentière
Intercommunalité
Communauté de communes du Pays Beaume-Drobie (siège)
Maire Mandat
Brigitte Pantoustier 2020-2026
Code postal
07260
Code commune
07110
- Dates et heures :
Les enregistrements vidéo, sur lesquels apparaît la personne mineure concernée, ont été réalisés au cours du mois de juin 2024. Cependant, je tiens à préciser qu’une des caméras utilisées pour ces enregistrements semble comporter une date incorrecte en raison d’un mauvais réglage.
Afin de déterminer avec précision les dates et heures exactes des enregistrements, je suis prêt à fournir l’appareil de prise de vue (caméra vidéo utilisée) pour une expertise technique, si cela est jugé nécessaire. Les vidéos concernées sont toujours enregistrées sur ledit appareil, et je m’engage à les conserver dans leur état d’origine jusqu’à ce qu’elles soient transférées de manière sécurisée au tribunal ou aux experts compétents.
Je reste disponible pour fournir toute information complémentaire concernant ces enregistrements ou pour faciliter la réalisation de cette expertise. .
- Enregistrements visuels disponibles : vidéos et captures d’écran montrant le visage et l’apparence physique de l’individu concerné.
Je suis disposé à transmettre ces documents au tribunal de manière sécurisée et confidentielle, afin de permettre aux autorités compétentes d’identifier cette personne et de déterminer si elle peut être entendue en qualité de témoin ou de victime des faits.
Cette démarche est essentielle pour :
1. Confirmer l’identité et la situation de ce mineur, qui pourrait être directement ou indirectement impliqué dans les faits décrits.
2. Protéger ses droits et garantir sa sécurité, notamment si son statut de victime est confirmé.
3. Contribuer au bon déroulement de l’enquête et à la manifestation de la vérité.
Je reste à votre entière disposition pour fournir toute information complémentaire ou pour collaborer dans le cadre de cette procédure.
Veuillez agréer, Monsieur/Madame le Juge, l’expression de mes salutations distinguées.
Je sollicite respectueusement l’audition d’un mineur apparaissant comme témoin potentiel dans les faits en question, dont l’identité reste à établir.
Cette identification pourrait être réalisée grâce aux informations suivantes :
1. La présence de ce mineur dans un restaurant situé à [préciser l’adresse ou le lieu exact], aux dates et horaires suivants :
- Le 17 mai 2024, de 10h00 à 22h30.
- Le 18 mai 2024, de 10h30 à 21h00.
- Le 21 mai 2024, de 10h30 à 21h30.
- Le 22 mai 2024, de 10h00 à 15h45.
Relevé de présence au restaurant (extrait de la Pièce n°1 : Copie de la plainte initiale déposée le 17 décembre 2024, feuillet n°35).
2. Des enregistrements vidéo réalisés en juin 2024, montrant le visage et l’apparence physique de ce mineur sous différents angles (en profil, en face, etc.). Bien que la caméra utilisée pour ces enregistrements comporte une date incorrecte, je suis prêt à la fournir pour une expertise technique afin de déterminer les dates et heures précises de ces vidéos.
Ces informations, associées à l’analyse des enregistrements, pourraient permettre de confirmer l’identité de ce témoin mineur, qui pourrait également être une victime des faits signalés. L’audition de cette personne mineure est essentielle pour clarifier les circonstances et les responsabilités liées aux faits mentionnés dans mes précédentes plaintes.
Je reste disponible pour transmettre les enregistrements vidéo concernés ainsi que la caméra utilisée, dans un cadre sécurisé et confidentiel, et pour fournir toute information complémentaire nécessaire à cette procédure.
Veuillez agréer, Monsieur/Madame le Juge, l’expression de mes salutations distinguées.
Ces démarches me semblent essentielles pour permettre un traitement complet et équitable de l’affaire.
Dans l’attente de votre décision, je reste à votre disposition pour toute précision complémentaire.
Liste des pièces jointes :
1. Pièce n°1 : Copie de la plainte initiale déposée le 17 décembre 2024. : 39 (trente-neuf) feuillets.
Nombre total de pages au format standard "A4" dans le document soumis : 43 (quarante-trois).
Je vous prie d’agréer, Monsieur/Madame le Juge, l’expression de mes salutations distinguées.
Signature
Jeudi, 19 décembre 2024 Coordonnées
Monsieur Bielik Mykhailo, Boulevard de Lancelot 15, porte 127, Privas-07000, France. [email protected]
+380661716405
07 53 26 31 05
0 notes
Text
DÉVOTION QUOTIDIENNE D'MFM. LA VIE AU SOMMET DE LA MONTAGNE
Mercredi 30 octobre 2024
THÈME : LA GRÂCE QUALIFIE LES NON QUALIFIÉS
LA BIBLE EN UN AN : Ézéchiel 4, Ézéchiel 5, 1 Corinthiens 4, 1 Corinthiens 5
ÉCRITURE DE FEU : 1 Corinthiens 1:26-29
VERSET DE MÉMOIRE :
Éphésiens 3:8 -"A moi, qui suis le moindre de tous les saints, cette grâce a été accordée d`annoncer aux païens les richesses incompréhensibles de Christ,"
CITATIONS DE MOTIVATION :
Les pouvoirs de Dieu sont le pouvoir ultime et absolu.
LOUANGE ET ADORATION :
Prenez des chants de louange et d'adoration comme dirigés par le Saint-Esprit.
PAROLE PROPHÉTIQUE DU JOUR :
La grâce de Dieu vous suffira, au nom de Jésus.
LE MESSAGE :
Dieu, dans sa propre sagesse, se spécialise dans le choix des non qualifiés. Il les fait passer par un processus divin et en fait de nouvelles espèces qui trouveront leur capacité et leurs aptitudes dans ce que Dieu peut faire à travers eux et non en eux-mêmes. Dieu utilise cette approche pour élever des hommes et des femmes qui trouveront leur suffisance et leur compétence en Lui et non dans leurs certificats ou qualifications. Il veut toujours des gens qui mettront leur confiance et leur dépendance absolues en Lui et en aucune autre chose. Il ne veut pas que l’un d’entre nous se glorifie dans la chair, mais dans ce que Lui seul peut accomplir par nos vies.
Paul est devenu un apôtre de Jésus-Christ parce qu’il a obtenu la grâce. Il était un persécuteur de l’Église et il a commis des meurtres à cause de sa haine pour Dieu. En fin de compte, Dieu l’a quand même désigné pour être un prédicateur de l’Évangile aux Gentils. Dans le système mondial, les organisations et les institutions recherchent toujours des hommes et des femmes prêts à l’emploi et qualifiés pour s’acquitter de leurs principales missions. Et dans de nombreuses situations, ces hommes et ces femmes se révèlent prétentieux au point de ne pas être touchés par les sentiments de ceux qu’ils dirigent. Par extension, ils deviennent une loi pour eux-mêmes et ne peuvent en aucune façon aider ceux qui sont faibles et nécessiteux dans la société.
La Bible rapporte que la pierre qu'ont rejeté les bâtisseurs est devenue la principale de l'angle. Dieu utilise des pierres rejetées par le constructeur. Il utilise des personnes qui sont disqualifiées par des experts et des professionnels pour faire Son travail sur la surface de la terre. Dieu a toujours eu pour habitude d'utiliser les éléments mondains de ce monde pour accomplir des exploits surnaturels. Dieu a une manière très unique de sélectionner des hommes et des femmes qui ne sont pas à la hauteur du point de vue du monde. Sa sagesse infinie les dote de toutes les capacités nécessaires pour les amener à devenir des fournisseurs de solutions pour beaucoup.
Bien-aimés, mettez votre vie à la disposition de Jésus-Christ et comme un potier, Il fera de votre vie un chef-d'œuvre. Tout ce dont vous avez besoin est une soumission absolue à la volonté de Dieu pour votre vie et Il transformera votre vie pour le bien.
POINTS DE PRIÈRE :
MATIN
1. Ô Seigneur, que Ta grâce me localise et me transforme en une merveille parmi les hommes et les femmes, au nom de Jésus.
2. Ô Seigneur, délivre-moi de la recherche de moi-même et de mes capacités à affronter les problèmes de la vie, au nom de Jésus.
3. Seigneur, rapproche-moi du Calvaire et que la puissance de la croix transforme mon humanité en divinité, mon iniquité en pureté, ma mortalité en immortalité, au nom de Jésus.
SOIR
4. Seigneur, accorde-moi la perspicacité et la révélation de ce que Ta grâce me réserve, au nom de Jésus.
5. Seigneur, donne-moi la compréhension de donner la priorité à Ta grâce par-dessus toute autre chose, au nom de Jésus.
6. Père, que Ta grâce soit l'ancre de mon âme, au nom de Jésus.
7. Père, je Te remercie pour les merveilles de Ta grâce dans ma vie, ma famille et mon ministère, au nom de Jésus
0 notes
Text
Le psychotrauma après l'accouchement : interview avec une psychologue en maternité
Les hashtags #payetongyneco et #balancetonutérus diffusés récemment sur les réseaux sociaux ont levé le voile sur la réalité des violences obstétricales en donnant la paroles aux victimes d'expériences traumatiques. Aujourd'hui, il devient urgent de nous interroger sur les effets de ces violences sur la santé psychique des victimes. Ô Magazine a rencontré Diane Garnault, psychologue dans une maternité parisienne, pour discuter de la question très complexe du psychotrauma après l'accouchement. Les vécus traumatiques de l'accouchement et leurs effets sur la santé Ô Magazine : Pourquoi avez-vous commencé à vous intéresser à la question des violences obstétricales ? Diane Garnault : Mon point de départ, ça a été l'année 2010, durant mon parcours doctoral. En écrivant ma thèse, consacrée au rapport de la médecine au corps créateur féminin, je me suis rendue compte que certaines de mes patientes utilisaient les même mots pour décrire leur accouchement que ceux utilisés pour raconter un viol. Pour certaines, les soins en maternité pouvaient donc être vécus de manière très violente, et laissaient des séquelles graves. J'ai écrit ma thèse sans me référer au concept sociologique de "violences obstétricales". Je parlais plutôt de la question du vécu traumatique de l'accouchement. Et donc, la question du psychotrauma. Le terme de "violences obstétricales", je le trouve indispensable. Mais, quand je reçois une femme, ou quand je travaille avec les médecins, ce n'est pas avec une position militantiste ou de sociologue. En réalité, c'est depuis mon domaine de compétence, le psychisme. ÔM : Quels sont les effets physiques de l'accouchement ? Comment se relient-ils au psychotrauma ? D.G : Ce qu'on peut voir, ça va être des dyspareunies (les douleurs aux rapports sexuels). Le retard du redémarrage de la vie sexuelle, parce qu'il y a des évitements, et des peurs de douleurs, du vaginisme. J'ai des patientes ici, qui ont toujours des douleurs aux dates anniversaires. J'ai une patiente qui, pendant un mois après son accouchement, avait mal tous les mardis à 16 heures. C'est le moment où elle avait été césarisée en urgence. Quand on a retracé l'horaire, ça a cédé : le corps n'avait plus besoin de lui rappeler cela. Certains ostéopathes vous parleraient de la mémoire du corps. ÔM : Pourquoi certains actes médicaux seront-ils vécus comme violents pour certaines, et non-violents pour d'autres ? D.G : Parce que nous sommes des êtres de langage, essentiellement. L’accompagnement des actes médicaux par la parole et la qualité de la relation de soins est déterminante. Certaines paroles peuvent être affolantes, par exemple : "votre bébé est en souffrance fœtale, il faut que j'intervienne." Là, tous ses warnings s'allument. Elle, je la rencontrerait sûrement en secteur Mère-enfant. Parce qu'il y aura eu une parole malheureuse dans un moment où elle est complètement vulnérable. "Votre bébé est en souffrance fœtale, il faut que j'intervienne." Là, tous ses warnings s'allument. ÔM : Lorsqu'il y a des problèmes durant la grossesse ou l'accouchement, peut-il y avoir une culpabilisation de la parturiente ? D.G : Est-ce qu'il y a une culpabilisation des femmes, oui, bien sûr. L'esprit humain est fait de telle sorte que lorsque vous vivez quelque chose de choquant, vous essayez de mettre du sens dessus. Si l'autre vous dit qu'il n'y est pour rien, qui reste-il ? Vous-même. Ou alors, certaines vont même chercher plus loin : si, par exemple, elles ont souhaité avorter en début de grossesse, elles peuvent avoir le sentiment de payer pour ça. ÔM : Pourquoi ce sentiment de culpabilité est-il si fréquent ? D.G : Parce qu'il y aussi dans notre société une sorte d'idéalisation... L'idéalisation de la maternité, de la "bonne mère", celle qui est censée tout sacrifier par exemple. Cela s'ancre aussi dans l'accouchement. D'où les femmes qui vont dire qu'elles n'ont pas accouché, parce qu'elles ont accouché par césarienne. Parce qu'en fait, il faudrait souffrir pour être mère. Il y a de nouvelles normes sur l'accouchement. L'accouchement physiologique, aussi, peut en devenir une. Il ne suffit pas d'avoir mal, en plus il faudrait avoir "bien accouché". Tous ces aspects font le lit de la dépression post-natale, caractérisée par le sentiment de culpabilité. Ainsi, le premier levier pour sortir du psychotrauma, ça va être que soit reconnu ce qui a été vécu. Reconnaître ce qu'il s'est passé, ça permet de soulager. Les femmes arrêtent de se dire que c'est leur faute. Elles arrêtent de se dire qu'elles sont folles. ÔM : Vous avez introduit la notion de psychotrauma. Quels sont les signes qu'une personne en souffre ? D.G : Le mauvais vécu d'accouchement peut entraîner ce que le DSM-5 décrit comme les troubles liés au traumatisme : détresse psychique immédiate, et état de stress aigu à partir de trois jours Et à partir d'un mois si cet état de stress aigu persiste, on va parler d'état de stress post-traumatique. Le psychotrauma repose sur cinq éléments. D'abord, avoir été exposé à une expérience traumatique, et on sait qu'un accouchement peut l'être. Après, il va y avoir de l’hyper-vigilance, de l'hyper-réactivité : les femmes qui vont se plaindre d'insomnie, d'incapacité à dormir. L'autre effet, ça va être les phénomènes d'intrusion. Les flash-back, les cauchemars... Puis, il y a les conduites d'évitement. Elles ne veulent plus parler de leur accouchement, qui fait appel à trop d'émotions. Enfin, il y a aussi toutes les altérations cognitives, et de l'humeur, avec une altération possible de l'estime de soi. Les violences obstétricales : le symptôme d'un dysfonctionnement institutionnel ? ÔM : Il y aurait donc aussi la question de la rentabilité des hôpitaux qui influerait sur l'accompagnement des parturientes ? D.G : La crise du COVID a pu montrer les failles, non pas de l'hôpital, mais de la manière dont l'hôpital est traité au niveau étatique, notamment avec la tarification à l'acte, qui fait qu'aujourd'hui les maternités doivent réduire le temps de présence humaine auprès des parturientes. Elles sont obligées de rationaliser les coûts, pour rester rentables, ce qui est discutable. L'hôpital a-t-il à être rentable ? Il assure une mission de santé publique, et de prévention, notamment en maternité. Et à long terme, plus une femme accouche dans de bonnes conditions, moins elle risque d'être sujette à une dépression post-natale, moins elle sera susceptible de recourir à un prolongement de son congé maternité. Pourtant, les services médicaux n'ont d'autres choix que d'essayer de limiter les moyens humains proposés aux femmes. L'hôpital a-t-il à être rentable ? Il assure une mission de santé publique, et de prévention, notamment en maternité. Ce dont une femme, ou un couple, a le plus besoin, par-delà la sécurité bien sûr, c'est d'accompagnement, et d'un personnel attentif à son vécu singulier. Si les équipes prennent en compte l'histoire de la parturiente, elles vont être en mesure de désamorcer de possibles réactivations traumatiques, en redoublant de précautions à certains moments clés de l'accouchement. ÔM : En France, quelles sont les différentes possibilités offertes aux femmes pour accoucher ? D.G : En ce qui concerne la question de la liberté du choix des femmes de leur lieux d'accouchement en France : il n'est pas garanti. Il y a l'accouchement à domicile, très décrié en France, mais dont les études menés dans les pays où il est courant montrent qu'en réalité, il n'y a pas plus de risque. Il y a aussi les maisons de naissance, recommandées pour les femmes qui souhaitent un accouchement physiologique. Néanmoins, vous ne pouvez pas accoucher en maison de naissance si vous avez déjà accouché par césarienne, ou si vous avez 40 ans et plus. Ce qui exclut donc certaines candidates. Et en plus, il n'y a pas assez de places pour la demande. Mais il y a aussi celles qui ne veulent pas aller en maison de naissances, parce qu'elles ont besoin - et ça les rassure - d'aller en maternité. ÔM : D'après vous, pourquoi y a-t-il autant de silence autour de la question des violences obstétricales ? D.G : Je pense, d'abord, que c'était tabou pendant très longtemps. Les femmes n'étaient pas supposées parler de ça. Les femmes ne sont pas supposées dire que la maternité, c'est pas que du bonheur. Parce qu'elles se culpabilisent en se disant que si elles remettent en question l'idée que l'accouchement est le plus beau jour de leur vie, ça veut dire qu'elles n'aiment pas leur bébé, qu'elles n'aiment pas être devenues mères. ÔM : Et pourquoi cette normalisation au sein du monde médical ? D.G : Parce que, aussi, balayer devant sa porte, c'est compliqué pour les équipes médicales, comme pour tout un chacun. Et c'est également douloureux parce qu'ils sont aussi dans des injonctions contradictoires, c'est-à-dire qu'on leur demande de s'occuper des femmes, sans leur en donner réellement les moyens. Je me réjouis, par exemple, que dans le service dans lequel je travaille, un groupe d'analyse des pratiques existe, pour que les équipes puissent faire part auprès d'un psychanalyste, ou d'un intervenant extérieur, de ce qui rend compliqué le sentiment de bien faire son travail. Instruments obstétricaux, Angleterre, 1851-1900 Surmonter le psychotrauma ÔM : Avec quel outil, ou quelle thérapie, aidez-vous une patiente atteinte de psychotrauma ? D.G : Dans ma pratique j'associe écoute, psychanalytique et traitement EMDR. L'EMDR (Eye Movement Desensitisation Reprocessing), une technique anglo-saxonne mise au point dans les années 80 par Francine Shapiro, est destinée principalement à traiter le psychotrauma, avec des mouvements oculaires qui viennent retraiter l'information. En fait, le psychotrauma fait que l'événement choquant n'a pas pu être correctement mémorisé, et provoque de la sorte des rappels douloureux et divers symptômes. ÔM : Que conseilleriez-vous pour aider à surmonter le psychotrauma ? D.G : Une femme qui a mal vécu son accouchement et/ou a le sentiment d’avoir vécu des violences peut notamment s’adresser à la psychologue de la maternité. Elle peut aussi demander audience à l’équipe médicale, dès la sortie de la salle de naissance, pour une reprise de son accouchement. Et surtout, je dirais à une femme qui a un mauvais vécu d'accouchement, qu'elle a le droit de ressentir ce qu'elle éprouve, et de demander écoute et donc réparation. Le trauma se soigne, et ce n'est pas simplement survivre à un bombardement. Depuis 1994, il y a une reconnaissance internationale de l'accouchement comme un événement pouvant engendrer un vécu traumatique.Diane Garnault. Le psychotrauma après l'accouchement a des répercussions sur la plupart des aspects de la vie d'une femme. Il peut fortement altérer son estime d'elle-même, le lien avec son bébé, sa relation conjugale, sa reprise de l'activité professionnelle... Mais, grâce à la psychanalyse, et à certaines techniques comme l'EMDR, il est possible de réintégrer ce vécu traumatique dans son histoire comme un événement qui a du sens, et pas simplement celui d'une défaite, d'une dépossession. Ô Magazine remercie Diane Garnault pour cet entretien très révélateur. Ce dialogue nous a permis de mettre en lumière les contresens de l'institution médicale française, notamment le besoin de l'instauration d'un dialogue et d'un accompagnement, imposé sur des services devenant de plus en plus rentabilisés. Read the full article
0 notes
Text
Le récit poignant d'une mère au bord du burn-out qui a trouvé la liberté financière grâce à l'affiliation
Avant de commencer, je te rappelle que tu as quelques jours pour profiter de l'offre de bienvenue et obtenir 250€ de réduction sur ma formation les Reines de l'Affiliation CDR (soit 147€ au lieu de 397€ ) que tu peux découvrir juste ici : https://bit.ly/3JgSOM2
Je me rends compte que je reviens de loin et je veux partager ça avec toi...
Il y a 3 ans, je prenais une décision qui allait changer ma vie, mais je ne le savais pas encore...
A l'époque, j'étais en plein burn out maternel,
je ne supportais plus mon quotidien de maman au foyer, les mêmes tâches répétitives tous les jours,
2 enfants en bas-âge, que j'aime aussi fort qu'une maman puisse aimer ses enfants, mais dont je me sentais "prisonnière"
Je ne faisais plus rien pour moi, ma vie était consacrée aux autres et je m'oubliais complètement
Au point que je ne supportais plus la vue d'un balai, ni les pleurs de mon bébé
Tu trouves peut-être que c'est horrible de dire ça...
et je suis d'accord avec toi (pourtant je minimise la situation...)
mais c'était ma réalité, une réalité que je ne contrôlais pas et qui me rendait profondément malheureuse.
Tu te doutes bien qu'avec un tel état d'esprit, tout le reste était "pollué" : vie sociale, vie de famille...etc.
Par-dessus le marché, financièrement ça devenait très compliqué...
Nous étions expatriés au Maroc et nos revenus dépendaient exclusivement de mon mari.
Ici pas d’APL, RSA, sécurité sociale et autres “aides” dont on peut bénéficier en France...
Jusqu’au jour où le commerce de mon époux s’est stoppé net à cause d’un problème avec sa marchandise.
Du jour au lendemain nous n’avions plus de revenus et nous étions même endettés.
Au même moment, nous devions déménager en passant d’un logement meublé à un appartement vide.
On s'est retrouvé à vivre en mode "camping", avec le strict minimum de meubles : une table, 4 tabourets, des matelas au sol et l’électroménager.
À ce moment-là, il n’y avait pas 36 solutions :
soit nous rentrions en France le temps de remonter la pente
soit nous trouvions du travail en urgence
Pour nous rentrer en France était inimaginable, nous avions fait le choix de partir et faire machine arrière aurait été un énorme échec personnel.
Pour autant, il n’était pas envisageable que je redevienne salariée :
mes enfants avaient à l’époque 2 ans ½ et 11 mois, je tenais à rester près d’eux
les emplois salariés me permettant de respecter mes convictions personnelles étaient sous payés
Alors j’ai commencé à chercher un travail que je pourrais faire depuis chez moi.
J’ai passé des jours et des nuits à fouiller sur le net.
J’ai commencé à exercer quelques missions en ligne,
jusqu’au jour où en échangeant avec une entrepreneure sur Facebook, elle m’a proposé de devenir son affiliée.
Ce fut la révélation, j’ai eu l’impression de trouver le trésor au pied de l’arc-en-ciel :
j’allais pouvoir être payée pour faire ce que j’ai toujours fait naturellement, de bon cœur, sans jamais toucher 1 centime :
aider les autres en leur partageant mes bons plans.
Alors j’ai accepté sans hésiter et cette décision fut l’élément déclencheur de ma nouvelle vie.
Je me suis investie à 200% dans ce business,
avec les commissions que je gagnais, je me payais des formations pour monter en compétence,
j’ai dû apprendre beaucoup de choses seules aussi :
en faisant des erreurs,
en expérimentant,
en fouillant des heures et des heures sur le web pour trouver des solutions à mes blocages.
Et tout ça a payé : rapidement j’ai gagné de quoi nous en sortir financièrement !
Aujourd’hui je gagne entre 2000 et 5000€ par mois juste avec l’affiliation.
On dit que derrière chaque mal se cache un bien,
je le savais mais je n’aurais jamais imaginé que derrière l’épreuve que nous avons eu à traverser, se cachait d’aussi belles choses.
Comme quoi il faut parfois toucher le fond pour mieux rebondir
C’est important pour moi de te partager tout ça, car je sais que beaucoup se trouvent encore en situation difficile.
Et par mon histoire, j’espère que cela aidera celles qui en ont besoin à patienter dans les épreuves,
ne jamais désespérer et faire les causes pour s’en sortir (que ce soit en choisissant de faire de l’affiliation ou autre chose, peu importe)
Je ne dis pas que ça a été facile, mais si je l’ai fait :
avec 2 enfants à la maison,
un foyer à gérer,
en détestant la technique,
en choisissant de ne pas me montrer
et en partant VRAIMENT de zéro (je dis “vraiment” car certains disent qu’ils sont partis de zéro mais en réalité ils avaient tous les codes du web appris dans leurs jobs précédents)
Alors pourquoi pas toi ?
D’autant qu’avec ma formation Les Reines de l’Affiliation, je te donne toutes les clés pour y arriver.
Tu vas pouvoir éviter les galères que j’ai pu rencontrer, sans dépenser des milliers d’euros en formation/coaching et sans sacrifier tes nuits
Dans cette formation, je te prends par la main,
tu as juste à suivre les étapes, faire les exercices pratiques au fur et à mesure des leçons et te laisser guider.
Je te mâche littéralement le travail en te fournissant tous les documents nécessaires et en t’offrant des bonus qui vont te faciliter la vie :
Le workbook et la mindmap de la formation : je te prends par la main pour que tu suives la formation pas à pas
Une liste de plus de 250 produits de qualité (dans 17 thématiques différentes) que tu vas pouvoir recommander en affiliation dès à présent
Un espace Notion spécial affiliation pour organiser ton activité comme une pro et ne passer à côté d'aucune commission
Une liste de plus de 60 outils gratuits (ou très bon marché) pour gérer ton business de A à Z
Une assistance par mail pendant 1 an : en cas de question ou de blocage, tu ne seras jamais seule
Comme tu le vois, tu auras toutes les cartes en main pour te lancer sereinement.
Et je te rappelle qu’il te reste encore quelques jours pour profiter de l’offre de bienvenue qui te permet d'accéder à la formation pour seulement 147€ au lieu de 397€
En + tu bénéficies d'une garantie satisfait ou remboursé de 7j, tu ne prends donc aucun risque
Pour découvrir la formation plus en détail et bénéficier de l’offre avant qu’il ne soit trop tard, il te suffit de cliquer ici
Conclusion
Que vous soyez étudiant, salarié, au chômage, votre situation actuelle ne doit pas vous définir, tout peut changer si décider simplement de passer à l’action
Ne laissez pas les doutes ou les préjugés vous privez de votre succès en ligne.
Rejoignez les Reines de l’Affiliation dès aujourd’hui.
Si tu as des questions, réponds simplement à cet article, je te répondrai sous 24h.
Belle journée,
1 note
·
View note
Text
Vous êtes artiste ou photographe et souhaiterez avoir un site web de type portfolio avec des galeries magnifiques pour mettre en avant votre travail en adéquation avec votre style ? 🎯 Vous êtes au bon endroit ! Si vous êtes peintre, illustrateur, sculpteur ou autre, les portfolios vous pouvez demander un thème Wordpress sur-mesure, codé d'après votre style artistique afin de présenter votre travail. En fonction de votre cahier des charges ou si vous laissez totalement carte blanche, soyez assuré que le résultat final sera à la hauteur de vos attentes. 📝 Qui suis-je ? Concepteur / développeur de sites internet et fonctionnalités, la créativité est à la base de mon métier. Ainsi j'ai, en qualité de professionnel en conception et développement d'outils pour le web, les compétences et l'expérience de l'univers du design pour réaliser un site web complet ou galerie en ligne qui puisse répondre à vos besoin spécifiques. 📝 Pourquoi me faire confiance ? - Webmaster depuis plus de 10 ans, spécialisé dans la réalisation de site Wordpress. - Délais de livraison toujours respectés. - Possibilité de paiement d'acompte de 50% du montant de la prestation au démarrage de la collaboration. - Le référencement SEO du site est inclus dans la prestation le 1er mois. - Rendez-vous par visioconférence Zoom, Discord, Teams... - Politique de satisfaction du client. 📝 Une expertise des CMS Il y'a plus de 9 ans de cela, j'ai réellement commencé à réaliser des sites internet avec pour objectif de gagner du temps. C'est donc naturellement que j'ai adopté un certain nombre d'outils proposés à l'époque pour la réalisation de site web, à commencer par Wordpress et Prestashop pour mes projets E-Commerce. Vous l'aurez compris, j'ai une réelle expertise des CMS, en particulier de Wordpress dont je me sers désormais pour quasiment tous les projets de création ou développement de site qui me sont proposés. 📝 Qu’est-ce qui est proposé pour le tarif de l'annonce ? - 2 maquettes de site web. - L'installation et la configuration de Wordpress. - Un espace d'administration simple à gérer vous-même. - Un site compatible avec tous types d’écrans (responsive). - Les 5 premières pages de votre choix (Exemple: Accueil, contact, présentation, galerie etc...). - Un module de statistiques des visiteurs. - Module de galerie sur-mesure - Un site web sécurisé et récupérable. - Le référencement naturel de votre site par les moteurs d'études pendant 1 mois 📝 Délai de réalisation Si toutes les informations sont réunies à temps, votre site web sera réalisé sous moins d'une semaine (hors Dimanches et jours fériés). Une fois livré, votre site web sera suivi et vous pourrez me demander des modifications dessus pendant 6 mois.
0 notes
Text
Bonjour à tous 😋
Durant ma semaine de vacances j’en profite pour affûter mes compétences en aquarelle basée sur tout ce que j’ai appris par moi même.
Résultat : j’ai pu réussir à crée un jolie petit café-librairie entourée de plante avec au dessus des apparemment calme et comfortables 😄
Ça vous tenterait de vivre ici ? parce que moi personnellement si je vis ici vous me verrez toujours fréquenté ce café XD
Petite pensé pour ma mère qui comme moi aime ce genre d’endroit 💕💕📖🫖
🇬🇧: during my vacation week , I’m practicing my watercolor painting skill based on any lessons and tutorials I learn myself on it .
Result : I creat i cozy and very pretty little tea room bookshop surrounded by plants and with comfortable appartement😄📖☕️🫖
Honestly don’t you want live here ? If I do I will spend my day in this tea room XD
Je voudrais votre opinion sincère là-dessus s’il vous plaît 🥺 💕☕️🫖📚📖🌱🪴
#watercolour art#watercolor#watercolour illustration#aquarel painting#aquarelle#bookshop#book#tea time#tea room#plants#illustration#drawing
1 note
·
View note
Text
Une revue de Anima - Beyond Fantasy
Si le jeu de rôle avait eu une école primaire, pour moi ç'aurait été Anima. C'est là que j'ai appris les règles, l'impro, le style, l'engagement des autres joueurs et joueuses. C'est aussi là que j'ai rencontré les brutes habituelles de la cour de récré : les rails et les mauvais conseils. Un peu plus de dix années au compteur plus tard, qu'est-ce que ça donne ?
-- Première rencontre --
Tout a débuté par un moi plus jeune qui avait une petite passion manga et une grosse passion fantasy. Grâce à la liberté offerte par un cursus universitaire, je m'aventure dans les boutiques de jeu et là ! Que vois-je ? Suspens insoutenable… Anima. Le livre de base, pas encore le Core Exxet à l'époque. Un livre qu'il est beau, pensé-je alors. Oui, bon… Pour tout avouer, ce sont les illustrations de Alicia Guillen (celles des classes) qui me vendent le jeu. Pas le système, pas le monde en lui-même ; non, c'est le papier glacé et des superbes illustrations noir & blanc (beaucoup moins les autres).
Acheté, dévoré et… je comprends rien. Enfin si, il faut un dé 100, additionner des bonus pour dépasser un seuil. Bon la base je l'ai à peu près. La magie, le ki, les invocations… tous les pouvoirs mystiques me passent par-dessus la tête. j'ai l'impression de me retrouver face à une équation du troisième degré sans un seul indice pour la solutionner. Je me souviens avoir surtout galéré à comprendre la magie avec son histoire d'accumulation et de réserve de Zéon.
Ni une, ni deux, n'ayant rien compris je décide de me lancer sur le tas. Incapable de demander autour de moi je me lance en ligne, rassemble un tablée et prépare un post-it avec des implications telles que je peux jouer pendant vingt ans avec. Pour être honnête, je pense que j'avais plus qu'un post-it mais bon, vous avez l'image.
-- Alors ? Qu'est-ce que ça donne en jeu ? --
D'abord, ça donne des gens qui jouent avec une calculatrice. Oui, oui ! le résultat du dé 100 auquel on additionne une compétence dont le score est proche ou supérieur à 100, ça peut se faire en calcul mental, mais ça fatigue vite. Et côté MJ, les combats deviennent un jeu de multiplication. Il vaut mieux connaître vos tables parce que calculer les dégâts se fait en pourcentage des dégâts de base de l'arme en fonction de la marge de réussite entre l'attaque et la défense. Si la phrase précédente vous semble opaque ou vous a fait peur, Anima n'est probablement pas le jeu de vos rêves. Et pourtant c'est logique : mieux je réussis mon attaque, plus je fais de dégâts.
Bon, là on arrive sur le point central : dans Anima, on se bat. On ne se bat pas entre soldats misérables et épuisés sur un champ de bataille dévasté qui pue la charogne. On se bat en armure rutilante à 300km/h avec les bras qui font zwoosh, les épées qui font des étincelles et trois mille autres effets spéciaux. Oui… on se bat version shonen, mais shonen avec tellement de calcul qu'on en perd parfois (souvent…) le côté spectaculaire.
-- Créer un personnage ? Une gageure. --
Tout le monde peut tout faire mais il y a des classes. C'est l'idée d'Anima que je trouvais cool et que je trouve cool encore jusqu'à un certain point. L'idée est bien et l'implémentation de cette idée est moins bien.
Disons qu'il ne m'a pas fallu plus d'une poignée de parties pour me rendre compte que certaines classes se faisaient enfler quelque part. Bon le Guerrier n'est pas vraiment la classe de mes rêves, pas plus que le Maitre d'armes. Les Sorciers sont bien mais la magie n'est pas sans défaut, donc en fait ils sont pas si bien que ça. Bref… faites un truc qui aura du Ki ou un Psy. Cela dit, à bas niveau ces différences sont minimes et… et je suis tombé amoureux des personnages d'Anima du niveau 1 à 3. Le système est flexible et les possibilités offertes au travers du livre et des extensions rendent le processus de création addictif… j'ai dû créer plus de pré-tirés pour Anima que je ne pourrais jamais en jouer.
Après des années cela dit, je trouve que le niveau de complexité que revêt la création de personnage n'est pas nécessaire… En tant que MJ, je finissais toujours par être celui qui crée les personnages pour ses joueurs et joueuses (même après 10 ans). Si ce n'est pas une preuve suffisante qu'il y a une barrière d'entrée particulièrement haute, je ne sais pas ce qu'il vous faut.
-- Des règles lourdes mais qui font plaisir au matheux --
Je ne vais pas le cacher, le système d'Anima est lourd à porter. Pour y jouer comme le voudrait son auteur, c'est un enfer. Faire un test de compétence qui influence une caractéristique dont le modificateur s'applique à cette même compétence… c'est le genre de boucle étrange qu'il y a. Tests de caractéristiques basés sur un dé 10 avec la règle de rouler sous son score, compétences sur le dé 100 avec la règle de faire le plus gros possible… J'oserais dire que le problème d'Anima c'est que les règles semblent parfois venir de deux endroits différents (voire plus) et mises ensemble dans un amalgame disgracieux. Fonctionnel, certes, mais sans véritable logique entre les différentes parties de la machine.
Alors pourquoi jouer à Anima ? Les gros nombres, la sensation de puissance, l'impression d'avoir des personnages qui dépassent l'entendement, et ce dès des niveaux très modestes. Comme je le disais plus haut : Anima c'est du shonen. Sauf qu'au lieu de servir sa puissance au travers d'une narration bien ficelée, il le fait au travers de couches et sur-couches mécaniques qui ne payent pas de mine, mais qui une fois mises ensemble imposent une évidence : mon personnage peut mettre ses pieds où il veut (et c'est souvent dans la gueule).
Bon je n'ai jamais joué à très haut niveau (au-dessus du niveau 9) mais c'est essentiellement pour une raison simple : déjà à partir du niveau 6, les niveaux de puissance atteints semblaient défier toute vraisemblance. Alors imaginez si on dépasse le niveau 10… De manière générale, les options pour haut niveau existent mais j'ai toujours eu l'impression de voir la logique se déliter un peu plus avec chaque niveau dépassant le 6ème. Si vous voulez explorer des univers où des gens tuent des dieux d'un claquement de doigt cela dit, c'est probablement une bonne idée de considérer Anima. Si vous aimez vous imposer des règles aussi lourde que des pancakes au beurre et au sirop d'érable avec un nappage de crème pâtissière. D'ailleurs, cette lourdeur va un peu à l'encontre de l'ambiance Shonen. Oui, sur le papier votre personnage est surpuissant, mais une fois en jeu… bah cette surpuissance ne peut s'exprimer qu'au travers de la lourdeur des règles.
Le point noir des règles : des pouvoirs surnaturels très inégaux Je défendais ardemment Anima contre les assauts au début : non le système de magie est équilibré, il est bien ! Vous dites tous des choses fausses et… et si c'était moi le con de l'histoire ? Parce que la plainte concernant le système de magie, je l'ai vue et revue. Ce n'était pas une plainte récurrente. C'était LA plainte récurrente. De la part de mes joueurs et joueuses, de la part de la communauté, de la part de mon chien et de la part de son jouet qui fait "pouet"… bref, de tout le monde.
Aujourd'hui cependant, je concède que la magie a un soucis majeur. Je n'ai pas envie de rentrer dans les détails de règles. Vraiment pas. Je résumerai en disant que la magie propose des sorts avec des coûts extravagants pour des effets moindres en général. C'est une critique faible et peu argumentée, je le sais, mais je n'ai pas vraiment la foi d'en faire plus tellement j'ai eu des conversations houleuses à ce sujet. Au final, ce sont sûrement les règles de régénération des points de magie (le Zéon dans Anima) qui sont le plus à blâmer. Ou le rythme effréné des parties qui force un mage à épuiser toute sa réserve en quinze minutes avant d'être à sec pour le reste de la journée ? Je n'ai jamais pris le temps de modifier significativement ce système. Encore une fois ici, j'oserais dire que l'idée de départ était la bonne mais l'implémentation bancale.
Les autres pouvoirs surnaturels ? Le Ki se porte très (trop ?) bien, le psy aussi. L'invocation ? Ben… comment dire ? Oui et non. Pour l'invocation (enfin, techniquement la convocation en langage Anima - l'art d'attirer des créatures d'autres plans pour ensuite les asservir… ou pas) c'est compliqué parce que beaucoup repose sur les épaules du MJ. Il suffit d'un jet de Convoquer pour attirer une créature. Mais en fait, quelles créatures peut convoquer notre convocateur ? Aucune limite n'est donnée. Aucune indication sur comment jouer une créature convoquée non plus. C'est le vide total et absolu, l'impossible rendu possible. Seule limite : les créatures appelées ne peuvent pas être "naturelles". Pour qu'elles obéissent, il faut les dominer. Il faut ? Est-ce qu'il n'y a pas un autre moyen ? Apprivoiser ? Et d'ailleurs, si c'est une créature intelligente, on peut certainement la convaincre. Alors oui, la dominer permet de passer les ordres directement en se passant de convaincre, mais encore une fois, si la créature est intelligente, elle n'appréciera certainement pas la domination. Et c'est dit ! Les créatures dominées obéissent aux ordres mais peuvent essayer de se libérer… Ce qui est bien mais vient ajouter au MJ tout une farandole d'implications que je n'étais clairement pas prêt à prendre en main. Un avertissement sur la lourdeur narrative ajoutée de ce pouvoir aurait été bienvenu pour un débutant.
Et dernier point noir majeur : les pouvoirs derrière une barrière. Regardez, joueurs et joueuses, ces magnifiques pouvoirs surpuissants ! Ils sont au MJ et à lui seul. On les a mis dans votre section du bouquin mais en fait c'est pour rire. Ah et il y a des pouvoirs pour les personnages qui sont cachés dans la section du MJ aussi ?
Bref tous ces types de pouvoirs c'est aussi lourd et bon qu'un aligot. Un peu ça va, mais à la fin de l'assiette ça devient étouffant et pourtant le jeu vous en ressert une part.
-- Et le monde dans tout ça ? --
Le monde ? Quel monde ? Ah… oui, pardon. Les 30 pages sur 300 du livre de base ? Anima était mon premier jeu de rôle et j'ai accepté le monde qu'il proposait comme une évidence. Je l'ai même pensé génial à un moment. Plus maintenant. Alors qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pour écrire ce billet, j'ai relu certaines parties de ces manuels. J'ai revu certains éléments et j'ai constaté une structure : il y a des puissances dans l'ombre qui contrôlent tout. Et quand les personnages auront vaincu ou fricoté avec ces puissances, qu'on va appeler le "beurre", vient la "confiture". La "confiture" ce sont des puissances dans l'ombre qui contrôlent les puissances dans l'ombre qui contrôlent tout. La tartine n'étant pas assez lourde, on ajoute une bonne couche de "fromage fondu"… je vous le donne : des puissances dans l'ombre qui contrôlent les… cube (le petit 3 en math) en gros. Voilà.
Mon principal problème c'est que l'auteur semble tellement amoureux des personnages importants de son monde qu'il les fait protéger par le "beurre", la "confiture" et parfois même le "fromage fondu"… Et que tout cet ensemble est forcé dans la trachée du MJ. Alors le statu quo tendu décrit est pas mal : un empire divisé avec deux ou trois prétendants, une gamine qui a pris le trône. En fait on aurait pu se focaliser là-dessus et je pense que le monde aurait été moins divers, certes, mais avec une proposition tellement plus riche ! D'ailleurs, parlons de la Mary Sue qui a le trône. Parce que oui, ce personnage sert juste à tout bien faire mieux que tout le monde, être plus inclusive, plus ouverte à la magie, plus démocratique (mais impératrice quand même, ce qui est étrange). En face d'elle ? Des méchants obscurantistes et royalistes. Je caricature un tout petit peu (vraiment pas beaucoup) donc c'est vous dire à quel point l'auteur sait faire dans la nuance. D'ailleurs le passé colonial du Sacro-Saint Empire n'est pas vraiment un angle d'attaque de ce monde, ni même traité comme un potentiel problème éthique, moral ou quoi que ce soit.
Avec le recul, je ne vois qu'un ensemble de clichés (dont certains très coloniaux) qui forment un monde qui s'apparente à la Terre mais avec un peu de surnaturel. Voilà. Je dois avouer que les idées originales foisonnent un peu plus dans les derniers suppléments. Certainement parce que l'auteur, après avoir feuilleté tous les guides de voyage Terrien, a été obligé de créer quelque chose d'inspiré plutôt que des clichés. Oui, je suis véhément, voire même fâché. Après lecture et après des années, je ne peux pas nier que quelques idées m'ont paru intéressantes. Il y en a et elles ont permis à des campagnes géniales de prendre vie. Sauf que ces éléments étaient généralement détachés du reste du monde. Des zones "isolées" qui évoluent en parallèle de la trame principale.
Pour ajouter à l'affront, la section du livre dédiée aux joueurs et joueuses ne comporte aucun élément du monde à l'exception d'un seul : les Néphilims. Néphilims que le jeu déconseille aussitôt d'utiliser. En fait c'est l'équivalent d'une main tendue qui, au moment où tu veux la serrer, vient te mettre une claque et te dire : "nan mais ça va pas !"
Pourtant… pourtant… Anima aurait pu être un jeu taillé pour jouer des Néphilims, humains habités par les âmes d'êtres surnaturels et qui découvrent peu à peu que le monde n'est pas aussi limité qu'ils le pensaient. Mais non. Au lieu d'avoir une proposition forte et intéressante, de pouvoir tailler un monde et un système sur mesure pour ces Néphilims, le jeu préfère s'enfoncer dans un générique "jouez des personnages exceptionnels".
La section MJ du livre considère que les deux possibilités du jeu sont (1) le surnaturel qui a besoin de se cacher et (2) les guerriers du surnaturels qui font des trucs de ouf. Ces deux propositions en un seul jeu ? Peut-être, mais en tout cas je n'ai ressenti dans les règles que la proposition numéro 2. Dans le monde aussi d'ailleurs. Parce que oui, il y a quelques factions qui chassent le surnaturel, c'est dit. Sauf que chaque paragraphe des suppléments de monde vient rappeler que ce n'est pas si anormal le surnaturel. Donc… où en étais-je ? Ah oui, j'étais perdu dans si finalement le surnaturel c'est bien ou pas. Le jeu aussi d'ailleurs. Débrouillez-vous !
-- Verdict après dix ans ? --
Pas possible que ce soit nul si tu y as joué aussi longtemps ! Effectivement, ce n'est pas nul. C'est un jeu auquel on peut jouer. Je ne le recommande pas pour maintes raisons. Le système complexe, lourd, obscur. Le monde simple, flou et fade.
Les règles m'ont fait esquiver les combats, alors même que c'est le pilier central de ce système ! Plus de la moitié des règles et des pouvoirs tournent autour du combat ! Alors pourquoi n'ai-je plus eu envie d'en faire, et ce dès les premières années ? Parce qu'ils trainent la patte. Oui, une part de la responsabilité reposait sur mes épaules, celles de mes joueurs et joueuses. Une autre reposait sur un système qui m'amenait à considérer le combat avec appréhension : vais-je réussir à le dynamiser ? Est-ce que ce combat est nécessaire ou est-ce qu'il va durer une éternité ? Un personnage va-t-il mourir en un coup parce que la créature a fait un jet ouvert et une marge de whatmille qui fait qu'il se prend 200 de dégâts alors qu'il a 100 points de vie ?
Et puis avouons que ce d100 c'est un peu juste pour dire qu'il y a des gros nombres. En fait les compétences évoluent de 5 en 5… et 5 sur 100, c'est 1 sur 20. Voilà. Bon, Anima met sur le dé beaucoup moins d'importance que d'autres jeux d20 (parce que oui, Anima est basiquement un jeu d20 déguisé) en proposant des modificateurs équivalents ou supérieurs au plus haut résultat des dés dès les premiers niveaux (donc un +90 ou +100 très vite). C'est le gros point positif de ce système, j'oserais dire. Les personnages compétents sont plus fiables.
Maintenant venons-en au monde. Je n'ai jamais vraiment joué dans le monde d'Anima et sa proposition de bataille pour le trône impérial - en admettant même que ce soit celle-là qu'il faille retenir (ç'aurait pu être les Néphilims, mais alors j'ai raté le signal). Je l'ai tenté une ou deux fois sans réelle motivation des deux côtés de l'écran. J'ai joué dans tous les petits mondes qu'Anima proposait à côté. Les descriptions de un paragraphe dans l'atlas, celle du pays japonisant sur quelques pages qui a l'avantage d'être complètement isolé du reste du monde… Une autre dans une cité brièvement décrite avec deux ou trois personnages clefs eux aussi ayant tout au plus cinq paragraphes. Oui j'ai joué dans Gaïa, c'est vrai. Oui j'ai utilisé certains des éléments donnés par les (nombreux) suppléments que j'ai acheté. Encore heureux. Mais au final, est-ce que j'ai vraiment joué à la proposition de jeu d'Anima ? Je ne saurais le dire vu qu'il n'en a pas. Il n'y a pas un thème central à explorer, il n'y a que des petits fils qui auraient pu former une tapisserie géniale, sauf que tout le travail de tisserand est laissé au MJ. Bref…
A ceux qui me vanteront l'exploration d'un tel monde, décrit sur deux pavés entiers de centaines de pages ; j'ai eu une campagne comme ça, je suis allé au bout de cette campagne et… Anima n'offre pas vraiment d'exploration vu que tout ce qu'on y découvre est ce à quoi on peut s'attendre sur Terre. Juste avec un peu de magie en plus… Peut-être que c'est ça mon verdict après dix ans : le peu de magie qu'avait Anima s'est vite estompé, remplacé par la mienne. Le vernis, les illustrations, les paragraphes qui s'enchaînent… j'ai commencé à voir derrière, et derrière le paravent, Anima m'a semblé vide.
0 notes
Text
Jour 2 - Le 3 de deniers
Trois personnes discutent d'une problématique. Ils sont autour d'un cube dont les arrêtes semblent s'emmêler. C'est comme un problème mathématique. Ils fixent la construction, ils débattent. Chacun porte une tenue différente. Le premier, celui de gauche, porte un tablier sur lequel est accroché un marteau. Il porte un casque et regarde les bras croisés celui du milieu. On dirait un artisan. C'est peut être lui qui a construit le cube. Celui du milieu porte une robe ou une toge noir et porte une longue barbe. Il pointe le cube du doigt. On dirait un sage. Le troisième, celui de droite ressemble à un membre du clergé. Sa robe ressemble à une soutane, sa tête est recouverte. Il tient une bourse dans sa main. Au-dessus d'eux trois anneaux sont reliés les uns aux autres. Si ça les représente, on dirait qu'ils sont tous les trois les maillons d'une même chaîne. Ils ont besoin les uns des autres pour comprendre la problématique sous leurs yeux.
Nous sommes trois personnes en train de discuter d'une problématique. Nous sommes autour d'un cube dont les arêtes semblent s'emmêler. C'est comme un problème mathématique. On fixe la construction, on débat. Chacun de nous porte une tenue différente. Je ne sais pas trop qui je suis, quel est mon rôle dans tout ça. Le premier de nous trois, celui de gauche, porte un tablier sur lequel est accroché un marteau. C'est peut être moi qui porte un casque et regarde les bras croisés celui du milieu. Peut-être suis-je un artisan. Peut être que c'est moi qui ai construit le cube que l'on regarde. Si je suis celui du milieu, je porte une robe ou une toge noir et j'ai une longue barbe. je pointe le cube du doigt d'un air sévère. On dirait que je suis un sage. ai-je l'air content? Je n'arrive pas à le définir. Chacun des trois possible moi ne semble pas satisfait. Je ne semble pas satisfait. Mon troisième moi, celui de droite ressemble à un membre du clergé. Ma robe ressemble à une soutane, ma tête est recouverte. Je tiens une bourse dans sa main. Au-dessus de mes moi/nous, trois anneaux sont reliés les uns aux autres. Si ca me/nous représente, on dirait que nous sommes tous les trois les maillons d'une même chaîne. Ils ont besoin les uns des autres pour comprendre la problématique sous leurs yeux.
Réfléchir à un projet ou à une situation ne peut pas se faire tout seul. Certaines problématiques demandent de réunir des personnes aux compétences variées. Je ne peux pas être l'ouvrier, le sage (ou chef de projet) et en même temps le religieux/ commanditaire. Je dois choisir mon rôle, je dois accepter que tout seul ma problématique est trop compliquée à gérer. J'ai besoin de faire partie d'une chaîne, d'en être un maillon et pas un ensemble. Je dois compter sur les autres pour consolider notre chaîne grâce à nos compétences que l'on met en commun. J'ai besoin d'aide pour la réussite de mon projet.
0 notes
Link
0 notes
Text
Poème 1Êtes-vous heureux? Tu ne me le dis jamais. C'est peut-être mieux comme ça. Vous avez embrassé tant d'autres - qui rend triste.Le poème de cette semaine est le premier d'un cycle de poèmes d'amour qui retrace l'histoire d'amour entre son auteur, Marina Tsvetaeva (1892-1941), et le poète et traducteur Sophie Parnok (1885-1933), que Tsvetaeva rencontra dans un salon littéraire en 1914. Le cycle, Podruga (Petite amie), est représenté dans la dernière édition de Carcanet des traductions sélectionnées de Tsvetaeva d'Elaine Feinstein, Mariée de glaceet démontre une fois de plus quelle voix lyrique accomplie et éloquente la poétesse russe avait atteint alors qu'elle n'avait encore qu'une vingtaine d'années.Elaine Feinstein a découvert la poésie de Tsvetaeva au début de sa carrière. Il a eu un rôle formateur dans sa propre fiction et poésie. La compétence particulière qu'elle apporte à ses traductions, réalisées en collaboration avec des russophones dont Angela Livingstone et Tatiana Retivov, est de transmettre les énergies vernaculaires de Tsvetaeva à travers la syntaxe plutôt que le mètre et la rime pleine. Dans le poème 1, comme toujours, elle adhère au modèle de strophe fondamental de Tsvetaeva, le quatrain, mais introduit une indentation aux lignes deux et quatre de chaque strophe. Malheureusement, le format numérique du Guardian résiste à l'indentation, mais j'espère que les lecteurs pourront imaginer l'effet et ressentir sa grâce lyrique.Tsvetaeva chante une chanson de louange presque réticente dans ce poème d'amour lesbien nouvellement découvert. Le ton est sardonique alors qu'elle diagnostique la cause du malheur de sa petite amie - "Tu as embrassé trop d'autres..." Il y a un soupçon de "destin sombre" dès la deuxième strophe, où le personnage de Tsvetaeva voit des héroïnes tragiques shakespeariennes incarnées dans son amant . L'imagerie de la troisième strophe - "un anneau de fer sur une main exsangue" pourrait même suggérer Lady Macbeth comme l'une de ces héroïnes. Il est clair que le personnage de Tsvetaeva accomplit son propre acte d'héroïsme en surmontant tout désir de "mots d'amour" de quelqu'un qui se conforme à un idéal romantique de monogamie homosexuelle.Tsvetaeva anticipe et embrasse son abandon : la raison pour laquelle elle est capable de dire "je t'aime" est, déclare-t-elle, "parce que tu brûles / et mords" et "parce que nos vies secrètes prennent / des chemins très différents". Feinstein minimise une partie de la rhétorique excitée de l'original: elle crée un personnage qui est excité mais aussi intellectuellement armé. En même temps, elle accélère le flux syntaxique entre les strophes trois et cinq, supprimant le point d'exclamation dans l'original qui suit le mot signifiant « expressif » et le substituant par une virgule. Il y a là une impulsion narrative qui évoque un conte folklorique, rehaussée, peut-être, par l'image du destinataire en « démon aquilin » et par l'apparition de l'orateur « en un éclair » au-dessus de son cercueil, trop tard, comme déjà prédit, pour sauver elle (on se demande à quoi pourrait ressembler ce salut). La plus jeune des deux femmes, Tsvetaeva affirme à la fois son autorité de poète-prophète et l'expertise sexuelle apparemment dangereuse de son amie.La tentative féroce mais humoristique de rééquilibrer le pouvoir prend une tournure délicieuse dans la dernière strophe, avec une triple rime éclairant soudain le fait étonnant que le "vous" dans le poème n'est pas un "il”. Malgré le petit geste de distanciation, la force de l'idée de cette "une ironie enchanteresse" éclaire les nuages d'orage précédents et semble, d'un coup, ouvrir la fenêtre sur une relation future plus heureuse.L'original russe de Podruga peut être trouvé en ligne ici. Vous pouvez également lire une traduction gratuite et un commentaire intéressant ici par Rachael Daum.
0 notes
Text
[Do you speak with my voice? Do I speak with yours? We create the world where darkness once stood.]
III - Le Corbeau Albinos
Je l'ai interrompue et j'ai demandé avec terreur “où avez-vous obtenu ce jeu de cartes?” Le ton de ma voix et l’absurdité de la question l'ont clairement découragée, car elle a répondu sèchement qu’il lui avait été offert par un ami proche il y a des décennies, puis elle a immédiatement repris la séance.
Je ne me souviens vraiment pas d'un seul mot de ce qu'elle dit après ça. Je n'arrêtais pas de compter les doigts du magicien, atteignant parfois cinq, parfois six, incapable de me concentrer, de respirer normalement ou de revenir à la réalité. Finalement, j'ai réussi à la remercier, à payer, à partir et à rentrer chez moi.
Je me suis demandé comment cette situation allait dégénérer. La prochaine carte apparaîtra-t-elle dans ma poche ? Sous mon oreiller ? Comme un tatouage sur mon bras ? À ce stade, pourquoi pas ? La personne qui était responsable de ces événements avait déjà mon adresse et ce n'était pas particulièrement réconfortant. Pendant des semaines, j'ai regardé par-dessus mon épaule. Me méfiant de tout et de tous. En attendant la prochaine étape de ce jeu étrange.
Ça n'est jamais arrivé. Un mois a passé. Ensuite un autre. Plus de rencontres fortuites. Plus de coïncidences. Plus de cartes. La vie était revenue à la normale. Quel que soit le message que les cartes avaient pour moi, ça avait clairement été reçu.
Finalement, ma curiosité grandissante, j'étais prêt à essayer de comprendre tout ça.
Vraiment, quelles étaient les chances que le médium utilise les cartes de Leonora Carrington ? Je ne savais pas. La seule chose dont j'étais sûr était ce que j'avais vu de mes propres yeux. J'ai décidé de me plonger dans les tarots qui avaient croisé ma route.
L'Amoureux; une carte d’harmonie et d’amour. Avant d’être en harmonie avec l’autre, il s’agit d’être en harmonie avec soi-même.
La Papesse, une carte de spiritualité et de sagesse. Le lien avec le divin et toutes les choses au-delà de la raison. Un rappel pour vous connecter avec votre voix intérieure et votre intuition et pour faire confiance à votre puissance supérieure. Ces deux cartes sont apparues deux fois. Pourquoi, je ne sais pas.
Puis, l'Empereur, qui reflète un système lié par des règles et des règlements. Créez le calme à partir du chaos en décomposant tous problèmes, puis planifiez les actions nécessaires pour les résoudre.
Le Chariot, représentant le dépassement des obstacles grâce à la détermination, la concentration et la volonté.
Les trois cartes suivantes, celles révélées par Amélia, m'avaient le plus marqué. L'Impératrice, le Pape et, pour finir, le Bateleur. Le dernier est souvent représenté avec une main pointant vers le ciel et l'autre pointant vers la terre, ce qui est largement interprété comme une référence aux domaines spirituel et physique. Quod est superius est sicut quod inferius, et quod inferius est sicut quod est superius. Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas. Entre deux mondes.
Tout semblait étrangement logique. Les cartes me parlaient clairement de spiritualité, de paradis et de terre, d'un voyage difficile. Mais s'il y avait un message concret ici, je ne pourrais pas l’entendre/comprendre. Chacune de ces cartes avait sa propre signification. Alors j’ai continué à y penser en boucle pendant des mois. L'ordre. Les significations. J’essayais de faire des connexions là où il n’y en avait pas.
Les jours passèrent.
Un soir après le travail, avec Nocturne n° 5 en fa dièse majeur de Chopin jouant en fond sonore, j'ai pris le jeu de cartes que j'ai récemment acheté et les mets sur la table. J'ai remarqué, pour la première fois, qu'ils étaient tous numérotés. L'Amoureux avec un numéro 6 dans le coin. La Papesse: 2. L'Empereur, 4. Le Chariot: 7. L'Impératrice: 3. Le Pape: 5. Le Bateleur: 1.
En raison de mes terribles compétences en maths, la seule chose à laquelle je pouvais penser était d'additionner les nombres. Le résultat était 28. 2 + 8 = 10. Le nombre d'achèvement. Ça signifiait-il quelque chose ? Si j'inclus les occurrences répétées, L'Amoureux et la Papesse, j'ai eu 36. 3 + 6 = 9. 9 qui représente une fin qui n'est pas définitive. L'accomplissement d'un cycle, d'un voyage, pour préparer le suivant.
28, 36, 10, 9… Tout semblait important, mais complètement inutile. Insérer du sens dans le non-sens.
J'ai essayé autre chose. J'ai mis les sept cartes les unes à côté des autres. 6 2 4 7 3 5 1. J'ai regardé fixement les cartes pendant une éternité. Rien du tout. Puis, j'ai déplacé quelques cartes pour qu'elles soient regroupées. 62 47 35 1. Plusieurs chiffres avant tout élément significatif. Sur une feuille de papier, j'ai inclus les cartes répétées. 62 62 47 35 1. Encore à un chiffre de tout ce qui a du sens, comme un numéro de téléphone.
Juste au moment où la musique s'est arrêtée, j'ai entendu le son d'un papier glissant sur le parquet. J'ai couru vers la porte, l'ai ouverte et je n'ai rien rencontré de l'autre côté. Mais à mes pieds se trouvait une enveloppe. Je le pris avec hésitation et retournai vers le canapé.
Les mains tremblantes, j'ouvris l'enveloppe. Une seule feuille de papier. Un poème.
Grand corbeau albinos Buvez toutes les ténèbres du ciel.
Les buses sombres, sombres Chantent pour le masque Qui appartenait autrefois à la vie.
Grand corbeau albinos Tu es l'antidote.
Le Pendu Verse des images Dans des yeux saturés.
Deux espions d'encre.
De l'autre côté de la note se trouvait un dessin.
Le Mat de Leonora. Carte numéro zéro.
Le Mat indique de nouveaux commencements, comme le début d'un voyage. Bien que ce voyage ne soit pas sans obstacles, c'en est un pour lequel vous êtes plus que prêt et qui vous mènera à de plus grandes choses. Il ne sait pas où ce processus de découverte de soi le mène, mais il est heureux d'y aller. Dans les interprétations plus ésotériques des cartes de tarot, le Mat est connu comme le protagoniste de l'histoire, et les Arcanes Majeurs sont le chemin que le Mat emprunte à travers les grands mystères de la vie.
J'étais assis là à regarder les deux morceaux de papier posés sur la table; le dessin et les chiffres que j'avais notés plus tôt. 62 62 47 35 1. Presque dans un état de transe, j'ai pris le stylo et j'ai complété la séquence avec le numéro du Mat. 62 62 47 35 10.
Puis, j'ai retenu mon souffle, pris le téléphone et composé le numéro.
#s17e11 from the heart#guy fieri#guyfieri#diners drive-ins and dives#i tego arcana dei#voice#world#darkness#terra incognita
96 notes
·
View notes