#Pic à tête blanche
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White headed Woodpecker Chilao 0526 by Pekabo Via Flickr: "The Station Fire (2009) was started by an arsonist in the Angeles National Forest, north of Los Angeles. It was the largest fire in Los Angeles County’s recorded history, burning a total of 161,189 acres – or nearly 252 square miles. " The White headed Woodpecker "...prefers to dwell in burned or cut forests where residual, large-diameter live and dead trees prevail; they require the tall, living trees as much as the burned ones. " Jerry and I have hiked Angeles Crest a lot over the years. I don't remember seeing or hearing these wonderful birds. After the fire the area was stark, bleak, and blackened. I had a big lump in my throat looking at the damage done by the fire. On this trip it looked greener. ebird.org/ebird/view/checklist?subID=S27912635
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Ce sera donc bien une année blanche pour les stations de ski.
&
Un voile ou un drap flotte sur nos montagnes,
épousant pics et précipices, glaciers et vallées, sentiers
et surplombs, couvrant cette vision immense qui nous
a mis en marche, gommant les repères, les parcours, les
noms. C'est le relief fantôme du troisième pôle que
nous avons imposées à la terre. Il n'y a plus d'Everest ou
de Kangchenjunga, d'Annapurna ou de Dhaulagiri,
mais une ligne de crêtes saccadée, trace livide de nos
battements de coeur.
Au sommet, quel que soit le sommet, je retrouve les
papillons d'altitude qui ont du ciel sur les ailes et
veulent toujours se poser sur le dos de ta main.
Toi, tu es l'éclair que je porte et qui foudroie ce que
je n'avais qu' entrevu. Tous ces livres que j'avais lus sans
les vivre, tous ces poèmes qui avaient gardé leur double
secret, leur fièvre sacrée, leur leçon de ténèbres.
"Ciel dont j'ai dépassé la nuit," disait Eluard, et je ne
devinais pas combien l'azur cache une armure sombre.
"Ma tête est une boule pleine et lourde, "disait Reverdy, et je
ne pressentais pas cette gangue en mal d'abîme.
"Tu peux en confiance m'offrir de la neige", disait Paul Celan, et je
caressais de la main de grandes marges blanches.
André Velter... Hommage..
*
Photographie de mon fils Simon ✨
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La leçon du jour. Avec le bug de Whatsapp, Facebook, Instagram, Messenger, le monde a retenu son souffle. C'était comme une fin du monde pour certains. Ça m'a permis de voir combien nous sommes devenus addicts à ses applis. Alors, reapprenons à vivre sans ces applications. Il faut repenser une vie en dehors. Passons normalement les coups de fil à nos proches par exemple. On a perdu ce reflexe. Car, voici qu'un homme de 37 ans
tient le monde entier dans sa poche
- Mark soukerbec : Hello, le chef technique
- Chef technique : Oui boss
- Mark soukerbec : Coupe moi tous les signaux
- Chef technique : Pourquoi boss
- Mark soukerbec : Le monde entier se rappellera de mon importance. C'est un pic de rappel. Exécution
- Chef technique : c'est fait copain
- Mark soukerbec : merci, sa oumpagne miguilay nouyou
Hier, le bug insta et fb m’a plus impactée que ce que je pensais... en m’endormant mon esprit divaguait et si on recommençait tous à zéro: zéro abonné, zéro contenu, une page blanche a refaire... Ou encore, zéro réseau jusqu’à 2022 😱, vu que je n’ai plus d’adresse mail pro euh ça c’est aussi dû à un bug mais... dans ma tête impossible de pouvoir mener les projets en cours à bien et d’en créer d’autres... et puis j’ai commencé à sombrer dans le sommeil et mes songes m’ont sortis de mes tourments. La fée internet me proposait 3 vœux pour palier à ce bug. Wouhouuuuuu !!! Alors j’aimerai pouvoir arrêter le temps quand je le désire, pour faire des grasses mat’, finir les projets sans être interrompu, profiter à fond de... « STOP» 3 voeux qui concernent les réseaux
1. j’aimerais que l’algorithme ne soit pas si susceptible...
2. j’aimerais que les gens qui aiment mes publications l’expriment ça aiderait l’algorithme à être moins soupe au lait
3. J’aimerais, même si ça ne concerne pas QUE les réseaux... encore plein de projets tout en amour et en symboles comme ces derniers temps. J’adore tellement cette proximité malgré la distance. Alors, je croise les doigts pour en avoir au moins 2 sur 3 ���🏼. Et vous, quels seraient vos souhaits?
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Assez de mensonges !
Le Chef l'a dit : Le 15 mai, on arrête progressivement toutes les mesures dites de précaution (sic !) Petit problème : on nous raconte que la situation “pourrait montrer des signes d'amélioration” (?), et en même temps “n'a jamais été aussi grave” : un nouveau pic est attendu, et des nouveaux “mutants” migrent, vaccination ou pas… Devant ce “tout, et son contraire” sans tête ni cap, la France est “paumée” : 6000 malades en ‘’réa’’, 30 000 hospitalisés, “la 3e vague est loin d'être terminée”, mais (dixit Castex) “un certain nombre d’évolutions favorables (?) sont constatées”. Où voit-il ça ? Vous avez cru entendre ‘’le 15 mai’’ ? Mais les grandes manœuvres pour retarder, régionaliser, étaler, normaliser… ont déjà commencé ! Et pas qu’un peu…
Entre deux fausses confidences mezza voce, un des patrons de Pfizer –qui annonce >15 milliards de $ sur le seul vaccin anti-covid’’– a “laissé fuiter”, vendredi, qu'une “3 ème dose sera probablement nécessaire dans les 6 à 12 mois, et même un rappel chaque année, à cause des variants” ! L'Europe, toujours gourmande d'une connerie à faire, a aussitôt commandé 2 milliards de doses, c’est-à-dire 4 ou 5 injections par personne, ce qui devrait rassurer les paniquards… et les victimes du nouveau snobisme des bobos (“Ouf ! Je suis vacciné… Et vous ?”). Seul “hic” : Pfizer a profité de sa situation de quasi-monopole pour augmenter de 25% le prix des vaccins vendus à l'UE (19,50€ vs 15). The winner takes it all, chante joliment la lumineuse Carla Bruni. Et nous… on pleure. Moralité : Big pharma = big business
Une bonne nouvelle, dans cette grisaille : ce 25 Avril 2021, le Haut Conseil de la Santé Publique (avec des majuscules partout) a proposé –tenez-vous bien !– “d'abandonner le port du maque en milieu intérieur fermé pour les personnes ayant reçu leurs deux doses de vaccin, uniquement dans un cadre privé ou familial, et lorsque toutes les personnes présentes ont bénéficié d'un schéma vaccinal complet dans la limite des regroupements autorisés et le respect des tous les gestes-barrière : hygiène des mains, aération, distanciation”. (NDLR : pourquoi faire simple quand on a la chance de pouvoir faire compliqué ?)... Chaque mot est à souligner, à surligner, et… à ranger dans un “bêtisier” ! On rouvrirait tout le 15 mai’’ alors que les hôpitaux sont archi-pleins, puisque le vaccin serait l'alpha et l'oméga de notre guérison collective immédiate ? Allons donc ! L’Exécutif en est réduit à prétendre qu’il organise un ‘’déconfinement confiné’’ qui lui a déjà échappé.
Pire encore : ‘Elysée et les médias nous “bassinent” avec la commémoration (une de plus) des “100 000 morts attribués au Covid-19”, ce qui est à la fois de très mauvais goût (que vont penser les “autres” morts, bien plus nombreux ?), déplacé (ce nombre est un désaveu) et hors-saison (le coronavirus court toujours). On comprendrait qu'on commémore un nombre de décès plus faible qu'ailleurs… mais quand le nombre de morts (150 pour 100 000) rejoint celui de Bolsonaro et de Trump en son temps (dont “on” s'est tant moqué) et est supérieur à celui des pays qui n'ont ni confiné ni paralysé leur économie… cette tragédie devient une farce.
Ce chiffre de 100 000 morts, devenu le chiffre officiel, est d'ailleurs très “forcé” par rapport à la surmortalité réelle. Déjà en 2020, les 65 000 morts officiellement attribués au covid étaient très exagérés : l’INED et l’INSEE évaluent ces décès entre 38 000 et 42 000et l'IRSAN, Institut de recheche sur la santé, ramène ce chiffre à 23 000, ce qui est assez pour ne pas prendre le covid à la légère, mais ne justifie pas le délire liberticide dont l’efficacité est in-démontrée… et va le rester.
Certes, la tentation est grande pour un Pouvoir “qui a toujours tout juste” (?) de mettre les chiffres au service de l'histoire telle qu'il veut la réécrire : “Je ne crois aux statistiques que si je les ai moi-même falsifiées” disait Churchill…Compte tenu du nombre de sources et de critères retenus, l'exploitation de statistiques permet d'égarer qui on a envie de perdre.Mais tout de même… de là à ce que la France se retrouve 42 ème sur 53, (entre Bangladesh et Irak, Philippines ou Pérou) par le baromètre Bloomberg Businessweek sur la qualité de la vie en fonction des mesures de restriction de l’activité et des libertés, c'est raide, comparé aux concerts de cocorico de nos stars ès-échecs triomphants, toujours contents d’eux-mêmes !
Depuis plus d’un an, le covid-19, comme une obsession, occupe tout l'espace. A partir de mars 2020, le sinistre Jérôme Salomon, directeur général de la Santé (quel titre idiot ! Il lui va comme un gant !), a égrené chaque soir des nombres dits “morts par Covid-19”, ce glas quotidien (avec des “pics” le lundi, pour “rattraper” le week-end) créant un affolement général. Et fin 2020, Santé publique France a estimé le nombre de morts par covid à 65 000, extrapolé à 68 000 par les décès à domicile (soit : un mort pour mille habitants), alors qu'Il y a eu en France 654 000 décès (soit 55 000 de plus qu'en 2019), dont 13 000 en 2020, d’après l'INED, sont attribuables au vieillissement de la population, ce qui ramène à 42 000 le “plus” .
Entre les 68 000 morts indémontrés attribués au covid et les 42 000 morts dénombrés par l’INED, la différence est énorme : 40 % ! En outre, il n'y a eu que 2 550 morts sur la route (vs. 3 240 en 2019 , soit –694), et pratiquement zéro mort par la grippe saisonnière… Mais surtout, les décès dus à une autre cause (diabète, maladies cardio-vasculaires, cancers, , etc…) ont été attribués au covid : “il fallait frapper les esprits”…sauf que Laurent Toubiana (qui est physicien, biostatisticien et chercheur à l’INSERM et directeur de I'IRSAN) a démontré dans une étude récente ('L'épidémie a eu un impact très faible sur la mortalité en France’’) que l'impact réel du covid serait de 23 000 décès, et que “le gros” de l’écart entre ce chiffres et les 68 000 morts officiels provient de l’attribution au seul Covid-19 de morts par comorbidités. Est-ce par système ? Mais on est très loin des 100 000 morts !
L'affaire pourrait être conclue, si on pouvait ne pas évoquer les conséquences démographiques sanitaires (opérations et soins différés) et économiques qu'ont entraînées les mauvaises décisions et leur mauvaise mise en œuvre (par exemple, les premiers paiements prévus pour la France –10 Mds€ sur 40– n’arriveront qu’en septembre, alors que les US ont déjà dépensé 1 900 Md$ pour leur relance et ont embrayé sur 2 000 Mds$ supplémentaires. Le vrai retard, il est où, dû à quoi ?
Autre exemple : le confinement total (12 mars/10 mai 2020) puis des mesures à peine moins moins pesantes ont eu un effet immédiat sur les naissances : 155 900 de décembre à février… contre 172 399 en 2019, une chute effrayante de 10 % qui, si elle se poursuit, pourrait “perdre” 60 000 naissances en 2021. C’est une catastrophe : le solde naturel de la population française, dans les 62 000 par an en moyenne… pourrait être négatif en 2021 par la tendance lourde à la baisse, aggravée par la folie “sanitaire”), et par les “baby-boomers” nés entre 1945 et 1960 (rien à voir avec le covid). Un drame, dans le “Grand Remplacement” en cours.
Mais le “Rapport sur le budget de l’Etat” de la Cour des comptes ajoute à tous ces mensonges que le Covid a servi de “open-bar” (sic !) à l’administration… qui a laissé filer sans vergogne des dépenses sans rapport avec le virus : si la crise du Covid a coûté cher, les fautes de l’Etat ont coûté bien plus cher… Ce qui serait beau (mais c'est un rêve), ce serait que la décision politique de tout rouvrir soi-disant progressivement (lundi pour l'un et mardi pour l'autre, nos ponctionnaires ne peuvent se passer de leurs normes absurdes !) soit induite par la prise de conscience qu'on est en train de crever de cette folie dépensière. Mais bon…
Avec 23 000 morts de plus que les morts “attendus”, le Covid-19 n’est pas une grippette mais n’est ni une “grande peste”, ni le “serial killer” dont parle –pour des raisons que la raison n'arrive pas à connaître– la “propaganda” de la nouvelle religion “écolo-sanitariste” qui n'est ni l'un ni l'autre (mais qui est, en revanche, fausse, laide, triste, liberticide et qui ne peut déboucher que sur des catastrophes). Quant au besoin de commémorer, qu'ont en commun Hollande et Macron (encore une chose)… économisons donc les larmes de crocodile : (a)- il n'y a pas 100 000 morts-du-covid plus qu'il n'y a eu “75 000 fusillés au parti communiste” pendant la guerre, et (b)- le besoin pathologique du Président de “déconstruire l'Histoire de France” (déclaration à CBS-News), va bientôt mettre le pays au bord de la guerre civile, sinon en plein dedans, malgré les dénis de Florence Parly et de Jean-Luc Méchancon. Et là, on aura un vrai besoin de marches blanches commémoratives !
H-Cl.
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Châteaux en Espagne
Par un chaud après-midi de septembre, Laurie se balançait voluptueusement dans son hamac, en se demandant ce que pouvait bien faire ses voisines, mais trop paresseux pour aller voir ce qu'il en était. Il était de mauvaise humeur, car la journée n'avait été ni satisfaisante, ni profitable ; et il aurait souhaité pouvoir la reprendre de zéro. Le temps chaud l'avait rendu indolent ; et il avait négligé ses leçons, éprouvé à l'extrême la patience de Mr. Brooke, contrarié son grand-père en jouant du piano la moitié de l'après-midi, fait une peur bleue aux servantes en insinuant avec malice qu'un de ses chiens devenait enragé, et, après un échange animé avec le valet d'écurie au sujet d'une négligence imaginaire de son cheval, il s'était jeté dans son hamac pour ruminer sur la stupidité du monde en général, jusqu'à ce que l'atmosphère paisible l'ait calmé malgré lui. Le regard perdu dans les branches vertes des marronniers au dessus de lui, il faisait des rêves de tous genres, et il s'imaginait justement en train de prendre la mer pour un voyage autour du monde, quand des voix le ramenèrent au rivage en un éclair. À travers les mailles de son hamac, il vit les March sortir de chez elles, parées comme pour une expédition.
« Qu'est-ce qu'elles peuvent bien être en train de fabriquer ? » se demanda Laurie, ouvrant tout de bon ses yeux ensommeillés pour les observer à loisir, car l'apparence de ses voisines était des plus singulière. Chacune d'elles avait un chapeau à large bord, un sac de lin brun sur une épaule, et un grand bâton à la main ; Meg portait également un coussin, Jo un livre, Beth un panier et Amy un carton à dessins. Toutes marchaient tranquillement à travers le jardin, jusqu'à la petite porte du fond, et commencèrent à grimper la colline qui se trouvait entre la maison et la rivière.
« Eh bien ! se dit Laurie. Ce n'est pas très aimable, elles font un pique-nique et ne m'ont pas invité. Elles ne peuvent pas y aller en canot, puisqu'elles n'ont pas la clef. Peut-être l'ont-elles oubliée. Je vais la leur amener, et voir ce qu'il se passe. »
Bien que possédant une demi-douzaine de chapeaux, il lui fallut quelque temps pour en trouver un ; puis vint une quête pour la clef, qu'il finit par découvrir dans sa poche ; aussi les filles étaient déjà hors de vue quand il sauta la barrière et partit après elles. Prenant le raccourci jusqu'au hangar à bateaux, il attendit qu'elles apparaissent, mais personne ne vint, et il monta sur la colline pour observer les alentours. Un bosquet de pins en occupait un versant, et du cœur de cette verdure montait un son plus clair que le doux soupir des pins ou le chant languide des criquets.
« En voilà une vue ! » pensa Laurie en jetant un œil au delà des buissons, l'air alerte et de bien meilleure humeur.
C'était un charmant petit tableau, car les sœurs étaient assises ensemble dans un recoin bien abrité, l'ombre et le soleil jouaient sur leurs visages, le vent parfumé soulevait leurs cheveux et rafraîchissait leurs joues, et tous les petits habitants de la forêt vaquaient à leurs occupations comme si elles étaient de vieilles amies plutôt que des étrangères. Meg était assise sur son coussin et cousait gracieusement, de ses blanches mains, aussi jolie et fraîche qu'une rose dans sa robe claire au milieu de la verdure. Beth triait les pommes de pin qui jonchaient le sol, car elle savait en tirer de jolis ouvrages. Amy dessinait une gerbe de fougères, et Jo tricotait tout en lisant à voix haute. Une ombre traversa le visage du garçon tandis qu'il les regardait, avec le sentiment qu'il devrait s'en aller, puisqu'il n'avait pas été invité. Pourtant il s'attarda, car la maison lui paraissait bien solitaire, et cette réunion tranquille dans les bois plus attrayante pour son esprit agité. Il se tenait si immobile qu'un écureuil, occupé à ses récoltes, descendit d'un pin tout proche, le vit soudainement, et bondit en arrière avec un glapissement si aigu que Beth leva la tête, aperçut le visage pensif derrière les bouleaux et lui fit signe d'approcher avec un sourire rassurant.
« Puis-je venir, s'il vous plaît ? Ou cela vous dérangerait-il ? » demanda-t-il en avançant lentement.
Meg haussa les sourcils, mais Jo lui fit les gros yeux et dit aussitôt, « Bien sûr que tu peux venir. Nous aurions dû te le demander avant, mais nous pensions que tu ne t'intéresserais pas à un jeu de filles comme celui-là.
— Vos jeux me plaisent toujours, mais si Meg ne veut pas de moi, je m'en irai.
— Je n'ai pas d'objection, si tu fais quelque chose. Il est contre les règles de rester inactif ici, dit Meg, gravement, mais avec grâce.
« Merci infiniment. Je ferais n'importe quoi si vous me permettez de rester un moment, on s'ennuie autant que dans le Sahara à la maison. Dois-je coudre, lire, trier des pommes de pin, dessiner, ou le tout à la fois ? Faites de moi ce que vous voulez, je suis prêt, » dit Laurie en s'asseyant avec une expression d'obéissance qui faisait plaisir à voir.
« Termine cette histoire pendant que je couds mon talon, dit Jo en lui tendant le livre.
— Oui M'dame, » vint la docile réponse, et il commença à lire, faisant de son mieux pour prouver sa reconnaissance de la faveur qu'était son admission dans la « Société des Abeilles Diligentes ».
L'histoire n'était pas longue, et, une fois qu'il l'eut finie, il s'aventura à poser quelques questions en guise de récompense.
« S'il vous plaît, M'dame, puis-je demander si cette institution à la fois charmante et hautement instructive est de nature récente ?
— Voulez-vous bien le lui dire ? demanda Meg à ses sœurs.
— Il va rire, les avertit Amy.
— Qu'est-ce que ça peut faire ? dit Jo.
— Je pense que ça va lui plaire, ajouta Beth.
— Bien sûr que oui ! Je vous promets que je ne rirai pas. Dis-moi, Jo, et n'aie pas peur.
— Quelle idée, comme si j'aurais peur de toi ! Eh bien, vois tu, nous avions l'habitude de jouer au Voyage du Pèlerin , et nous avons continué pour de vrai, depuis l'hiver jusqu'à l'été.
— Oui, je sais, dit Laurie avec un hochement de tête.
— Qui te l'a dit ? demanda Jo.
— Des esprits.
— Non, c'était moi ; je voulais le distraire un soir où vous étiez toutes absentes, et qu'il n'avait pas le moral. Ça lui a plu, alors ne te fâche pas, Jo, dit doucement Beth.
— Tu ne sais pas garder un secret. Pas grave, ça m'évite d'avoir à tout raconter.
— Continue, s'il te plaît » dit Laurie, tandis que Jo s'absorbait dans son travail, l'air mécontente.
« Oh, elle ne t'a pas raconté notre nouveau plan ? Eh bien, nous avons essayé de ne pas gaspiller nos vacances, mais de nous donner chacune une tâche à accomplir, et d'y travailler de toute notre volonté. Les vacances sont presque finies, nos travaux sont terminés, et nous sommes on ne peut plus satisfaites de ne pas avoir paressé.
— Oui, j'imagine, » et Laurie pensa avec regret à ses propres journées d'oisiveté.
« Mère aime que nous passions autant de temps que possible à l'extérieur, alors nous amenons notre travail ici, et passons un bon moment. Pour nous amuser nous portons nos affaires dans ces sacs, mettons nos vieux chapeaux, utilisons des bâtons pour grimper la colline, et jouons aux pèlerins, comme nous le faisions étant petites. Nous appelons cette colline "la Montagne des Délices", car nous pouvons voir au loin le pays où nous espérons vivre un jour. »
Jo tendit le doigt, et Laurie se redressa pour regarder, car à travers une brèche dans les bois l'on pouvait voir au delà de la large rivière, des prairies de l'autre côté, et bien au delà des limites de la grande ville, jusqu'aux collines vertes qui montaient à la rencontre du ciel. Le soleil était bas sur l'horizon, et les cieux brillaient de toute la splendeur d'un crépuscule d'automne. Des nuages de pourpre et d'or reposaient au sommet des collines, et hauts dans la lumière rouge s'élevaient des pics d'un blanc argenté, qui étincelaient comme les flèches d'une Cité Céleste.
« Comme c'est beau ! » dit doucement Laurie, qui était très sensible à toute beauté.
« Ça fait toujours cet effet, et nous aimons à regarder ce paysage, car il n'est jamais le même, mais toujours splendide, » répondit Amy, qui aurait aimé pouvoir le peindre.
« Quand Jo parle du pays où nous espérons vivre, elle parle de la vraie campagne, avec des cochons et des poulets, et du foin. Ce serait agréable, mais j'aimerais que ce beau pays dans les airs soit vrai, et que nous puissions y aller, dit Beth, rêveuse.
— Il y a un pays encore bien plus beau, où nous pourrons aller, le moment venu, si nous sommes assez bonnes, répondit Meg d'une voix douce.
— Cela semble si long d'attendre, et si difficile ; je voudrais m'envoler tout de suite, pour me rendre à la porte merveilleuse.
— Tu t'y rendras, Beth, tôt ou tard, n'aie crainte, dit Jo. C'est moi qui vais devoir me battre et travailler, et escalader et attendre, et peut-être bien ne jamais rentrer après tout.
— Tu m'auras comme compagnie, si cela peut te réconforter. Je vais devoir faire un long voyage avant d'arriver en vue de votre Cité Céleste. Si je suis en retard, tu diras un mot en ma faveur, n'est-ce pas, Beth ? »
Quelque chose dans l'expression du garçon troubla sa petite amie, mais elle dit joyeusement, ses yeux calmes fixés sur les nuages changeants, « Je pense que ceux qui veulent vraiment y aller, et font de leur mieux pendant toute leur vie, pourront entrer ; car je ne crois pas qu'il y ait de verrous sur la porte, ou de gardes à l'entrée. Je l'imagine toujours comme dans l'image du livre, celle où les anges resplendissants tendent la main pour accueillir le pauvre Chrétien quand il sort de la rivière.
— Est-ce que ça ne serait pas amusant, si tous nos châteaux en Espagne pouvaient prendre forme, et que nous pouvions y vivre ? dit Jo après une courte pause.
— J'en ai rêvé de telles quantités qu'il serait difficile de choisir le mien, » dit Laurie, qui était étendu sur le sol, en train de jeter des pommes de pin à l'écureuil qui l'avait trahi.
« Tu devrais choisir ton favori. Duquel s'agit-il ? demanda Meg.
— Si je te dis le mien, me diras-tu le tien ?
— Oui, si les filles en font autant.
— Nous le ferons. Allez, Laurie !
— Après avoir parcouru le monde à ma guise, j'aimerais m'installer en Allemagne, et écouter autant de musique que j'en aurais envie. Je serais moi-même un musicien célèbre, et la création toute entière se précipiterait pour m'entendre ; et je ne serais jamais troublé par des questions d'argent ou d'affaires, mais m'amuserais et vivrais comme il me plairait. Voilà mon château favori. Quel est le tien, Meg ? »
Meg semblait trouver un peu difficile de le dire, et elle se saisit d'une fougère qu'elle tint devant sa figure, comme pour disperser des moucherons imaginaires, tandis qu'elle disait, lentement, « J'aimerais avoir une jolie maison, pleine de toutes sortes d'objets luxueux ; de la bonne nourriture, de jolis vêtements, un beau mobilier, une compagnie agréable et des tonnes d'argent. Je serais la maîtresse de tout ça, et l'administrerais comme je l'entends, avec de nombreux domestiques, pour que je n'aie jamais à travailler. Comme j'en profiterais ! Car je ne serais pas inactive, mais je ferais le bien autour de moi, et me ferais aimer de tous.
— Ne voudrais-tu pas qu'il y ait un maître, dans ton château en Espagne ? demanda Laurie, taquin.
— J'ai parlé de "compagnie agréable", tu sais, » dit Meg tout en rajustant soigneusement sa bottine, pour que personne ne voie son visage.
« Pourquoi ne dis-tu pas que tu aurais un mari beau, sage et bon, et d'angéliques petits enfants ? Tu sais que ton château ne serait pas parfait sans cela, » dit carrément Jo, qui n'avait rien de fleur bleue et méprisait plutôt la romance, excepté dans les livres.
« Tu n'aurais rien que des chevaux, des encriers, et des romans dans le tien, répondit Meg avec pétulance.
— Sûrement, oui ! J'aurais une écurie pleine d'étalons arabes, des pièces remplies de livres, et j'écrirais avec un encrier magique, pour que mes œuvres soient aussi renommées que la musique de Laurie. Je veux faire quelque chose de splendide avant d'aller dans mon château - quelque chose d'héroïque, ou de merveilleux -, qui ne sera pas oublié après ma mort. Je ne sais pas quoi, mais je guette l'occasion, et je compte vous étonner tous un de ces jours. Je pense que je vais écrire des livres, et devenir riche et célèbre ; cela me conviendrait, voilà mon rêve favori.
— Le mien est de rester à la maison avec Père et Mère, et d'aider à prendre soin de la famille, dit Beth avec satisfaction.
— Ne souhaites-tu rien d'autre ? demanda Laurie.
— Depuis que j'ai mon petit piano je suis parfaitement satisfaite. Je souhaite seulement que nous restions tous en bonne santé, et ensemble ; et rien d'autre.
— J'ai de nombreux rêves, mais celui que je préfère est de devenir une artiste, et d'aller à Rome, et de peindre de beaux tableaux, et d'être la meilleure artiste du monde entier, était le modeste désir d'Amy.
— Nous sommes une petite bande bien ambitieuse, n'est-ce pas ? Nous voulons tous être riche et célèbres, et formidables en tous points, sauf Beth. Je me demande si l'un de nous verra son souhait se réaliser, » dit Laurie, qui mâchonnait un brin d'herbe, comme un veau pensif.
— J'ai la clef de mon château en Espagne, reste à voir si je pourrais en ouvrir la porte, déclara mystérieusement Jo.
— J'ai la clef du mien, mais je n'ai pas le droit de l'essayer. Fichue université ! marmonna Laurie, avec un soupir impatient.
— Voici la mienne ! dit Amy en agitant son crayon.
— Je n'en ai aucune, dit tristement Meg.
— Bien sûr que si, dit aussitôt Laurie.
— Où donc ?
— Ton visage.
— Ridicule, c'est parfaitement inutile.
— Attends un peu et tu me diras si cela ne t'apporte rien qui en vaille la peine, » répondit le garçon, riant à la pensée d'un charmant petit secret dont il avait la connaissance.
Meg rougit derrière la fougère, mais ne posa pas de question, et regarda de l'autre côté de la rivière avec la même expression qu'avait eue Mr. Brooke en racontant l'histoire du chevalier.
« Si nous sommes tous vivants dans dix ans, réunissons-nous, et voyons combien d'entre nous ont exaucé leurs souhaits, ou combien nous nous en serons rapprochés, dit Jo, qui avait toujours un plan de prêt.
— Doux Jésus ! Que je serai vieille, vingt-sept ans ! » s'exclama Meg, qui à tout juste dix-sept ans se sentait déjà très adulte.
« Toi et moi nous aurons vingt-six ans, Teddy. Beth en aura vingt-quatre, et Amy vingt-deux, quelle vénérable société ! dit Jo.
— J'espère que j'aurais accompli de quoi être fier ; mais je suis si paresseux, j'ai bien peur de lambiner, Jo.
— Mère dit que tu as besoin d'un but, et elle est sûre quand tu l'auras, tu feras de l'excellent travail.
— Vraiment ? Par Jupiter, je n'y manquerai pas, si seulement j'en ai l'occasion ! » s'écria Laurie en se redressant dans un sursaut d'énergie. « Je devrais être satisfait de contenter mon grand-père, et j'essaie de l'être, mais c'est contre ma nature, et ça me coûte. Il veut faire de moi un marchand des Indes, comme il l'était, et je préfèrerais mourir ; je déteste le thé, la soie et les épices et toutes les saletés que ramènent ses vieux bateaux, et je me moque qu'ils aillent par le fond quand je les possèderai. Aller à l'université devrait le satisfaire, après tout, si je lui donne quatre ans de ma vie il devrait me laisser en dehors de ses affaires ; mais il est décidé, et je dois faire comme il dit, à moins de partir pour faire comme il me plaît, ainsi que l'a fait mon père. S'il restait une seule personne pour prendre soin du vieux gentleman, je partirais demain. »
Laurie avait parlé avec animation, et semblait prêt à mettre sa menace à exécution à la moindre provocation. Il grandissait vite, et en dépit de ses manières indolentes, il avait en lui cette haine qu'éprouvent les jeunes hommes envers la soumission - et le même désir d'éprouver le monde par lui-même.
« Je te conseille de prendre la mer dans un de tes bateaux, et de ne pas revenir avant d'avoir fait tes preuves à ta façon, » dit Jo, dont l'imagination s'enflammait à la pensée d'un tel exploit, et dont la sympathie était exacerbée par ce qu'elle considérait comme « de l'injustice envers Teddy ».
« Ce n'est pas bien, Jo, tu ne devrais pas parler de cette façon, et Laurie ne devrait pas écouter ton mauvais conseil. Tu devrais faire ce que ton grand-père souhaite, mon grand, dit Meg de son ton le plus maternel. Fais de ton mieux à l'université, et quand il verra combien tu travailles dur pour lui faire plaisir, je suis sûre qu'il ne sera ni dur ni injuste envers toi. Comme tu l'as dit, il ne reste personne pour prendre soin de lui, et tu ne te pardonneras jamais si tu pars sans sa permission. Ne sois pas maussade ou impatient, mais fais ton devoir, et tu seras récompensé, comme l'est Mr. Brooke, en étant respecté et aimé.
— Qu'est-ce que tu sais de Brooke ? » demanda Laurie, reconnaissant du bon conseil, mais opposé à la leçon, et heureux de détourner la conversation de lui-même, après sa sortie inhabituelle.
« Uniquement ce que ton grand-père a dit de lui à Mère : comment il a pris soin de sa propre mère jusqu'à ce qu'elle meure, et a refusé d'aller en Europe comme tuteur d'une gentille personne parce qu'il ne voulait pas la quitter ; et comment il subvient maintenant aux besoins d'une vieille femme qui a élevé sa mère ; et comment il n'en parle jamais à personne, mais est simplement aussi généreux, et patient, et bon qu'on peut l'être.
— C'est bien lui, le cher homme ! » dit Laurie avec chaleur comme Meg s'interrompait, le feu aux joues et l'air grave. « Et c'est bien de Grand-père de tout découvrir sur lui, sans qu'il en ait connaissance, et de dire aux autres tout le bien qu'il fait, pour qu'ils l'apprécient. Brooke n'arrivait pas à comprendre pourquoi votre mère était si bonne pour lui, l'invitait avec moi, et le traitait à sa manière si amicale. Il pensait qu'elle était juste parfaite, et parlait d'elle pendant des jours et des jours, et de vous toutes, dans un style flamboyant. Si jamais j'obtiens mon souhait, vous verrez ce que je ferai pour Brooke.
— Commence par faire quelque chose maintenant, en évitant de le tourmenter, dit vivement Meg.
— Comment sais-tu ce que je fais ?
— Je peux toujours le dire, à son expression, quand il s'en va. Si tu t'es bien conduit, il a l'air satisfait, et marche d'un bon pas ; si tu l'as contrarié, il est grave et marche lentement, comme s'il voulait revenir en arrière et faire mieux.
— Eh bien ! C'est du joli. Ainsi vous tenez un registre de mes bonnes et mauvaises notes grâce à la figure de Brooke, hein ? Je le vois saluer et sourire quand il passe devant votre fenêtre, mais je ne savais pas que vous aviez convenu d'un code.
— Ce n'est pas le cas, ne sois pas fâché, et oh, ne lui raconte pas ce que j'ai dit ! Ce n'était que pour te montrer que je me soucie de toi, et ce qui se dit ici est dit en confidence, tu sais, » s'exclama Meg, fort alarmée en pensant à ce que ses paroles pourraient entraîner.
« Je ne commère pas, » répondit Laurie, avec cette expression de « grand seigneur », comme Jo la qualifiait, qu'il arborait parfois. « Mais si Brooke doit servir de baromètre, je dois prendre garde à ce qu'il reste au beau fixe.
— S'il te plaît, ne te vexe pas ; je n'avais pas l'intention de te sermonner ou de commérer, ou de parler en l'air ; j'ai seulement pensé que Jo t'encourageait dans une voie que tu finirais par regretter. Tu es si bon pour nous, nous te voyons comme notre frère et disons ce qui nous passe par la tête ; pardonne-moi, je ne voulais que ton bien ! » Et Meg lui offrit sa main dans un geste aussi affectueux que timide.
Honteux de son accès d'humeur, Laurie serra la gentille petite main, et dit avec franchise, « C'est moi qui devrais me faire pardonner, je suis désagréable, et j'ai été de mauvaise humeur toute la journée. Je suis heureux que tu me dises mes défauts, et que tu sois comme ma sœur ; aussi ne m'en veux pas si je suis parfois grincheux, je te suis tout de même reconnaissant. »
Désireux de montrer qu'il n'était pas offensé, il se fit aussi agréable que possible ; embobina du fil pour Meg, récita de la poésie pour faire plaisir à Jo, fit tomber des pommes de pin pour Beth, et aida Amy à dessiner ses fougères ; et se prouva être une personne apte à rejoindre la « Société des Abeilles Diligentes ». Au milieu d'une discussion animée sur les mœurs des tortues (l'une de ces amicales créatures étant montée depuis la rivière pour leur rendre visite), le son lointain d'une cloche les prévint qu'Hannah avait mis le thé à infuser, et qu'ils auraient juste le temps de rentrer avant le souper.
« Pourrais-je revenir ? demanda Laurie.
— Oui, si tu es sage, et que tu aimes ton livre, comme il est dit dans le manuel, dit Meg en souriant.
— Je vais essayer.
— Alors tu pourras venir, et je t'apprendrai à tricoter comme les Écossais, il y a grand besoin de chaussettes en ce moment, » ajouta Jo en agitant la sienne comme une grande bannière bleue comme ils se séparaient devant la porte.
Ce soir au crépuscule, quand Beth vint jouer pour Mr. Laurence, Laurie écouta depuis l'ombre le jeune David dont la musique simple apaisait toujours son esprit tourmenté, et observa le vieil homme qui était assis, sa tête grise entre ses mains, en train de penser avec tendresse à l'enfant morte qu'il avait tant aimée. Se rappelant la conversation de l'après-midi, le garçon se dit, avec la résolution de faire ce sacrifice avec joie, « J'abandonnerai mon château en Espagne, et resterai avec le cher vieil homme tant qu'il a besoin de moi, car je suis tout ce qu'il a. »
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Antoine, Charles, Louis comte de Lasalle, est né à Metz le 10 mai 1775 dans une famille de petite noblesse originaire du Languedoc (Castelnaudary). Il trouvera la mort au champ d'honneur, au cours de la bataille de Wagram, 6 juillet 1809; à quatre ans près, il se conformera à sa devise favorite:
« Tout Houzard qui n’est pas mort à trente ans est un Jean-foutre »
Le texte suivant a été édité, dans les années "60", dans la série "profils" parue dans le "Carabinier" de l'Ecole de Cavalerie de Saumur:
En octobre 1806, après Iéna et Auerstaedt, les deux armées prussiennes battent en retraite. Anéantir ce qui reste, tel est le but de l’Empereur. C’est à la Réserve de Cavalerie, commandée par Murat, qu’incombe cette mission. Avec elle, Lasalle, à la tête de ses 5eet 7e régiments de Houzards va une fois de plus se couvrir de gloire. Qui est Lasalle ? Qui est celui qu’on a appelé « le plus grand chauffeur d’enthousiasme de l’histoire ? »
Lasalle c’est d’abord le sabreur légendaire, incomparable dans la lutte à l’arme blanche, brave jusqu’à la témérité, arborant aux instants les plus critiques une intarissable gaité, communiquant ainsi à ses hommes une confiance illimitée en lui et en eux-mêmes. C’est à Landrecies, le Maréchal des Logis Lasalle, du 23ème régiment de chasseurs, chargeant à la tête de quelques cavaliers une batterie anglaise et s’en emparant. C’est à Salahich, pendant la campagne d’Egypte, la charge folle contre la cavalerie des Mamelucks… C’est encore à Zehdenick, le 26 octobre 1806, le général Lasalle écrasant les cavaliers du général Schimmelpenmig. Mais Lasalle est aussi l’exemple même du chef de cavalerie légère : audace réfléchie, sûreté du coup d’œil, promptitude du jugement et de la décison, vigueur dans l’exécution.
En janvier 1797, le chef d’escadrons Lasalle charge, avec 200 Houzards, le bataillon de grenadiers croates Deutchmeister fort de 1500 hommes et contribue par cette action énergique à faire de Rivoli une écrasante victoire: « Ce jour là, Lasalle comprend que son heure est venue. Il se retourne vers ses Houzards. Sa voix ne peut porter au milieu du fracas de la bataille, mais, dressé sur ses étriers, il leur montre du sabre la masse couverte de baïonnettes qui s’avance. Il s’élance : les 200 Houzards l’ont suivi. Derrière le chef aimé, c’est à qui crèvera les flancs de son cheval pour être au plus près de sa voix et de son geste. Ils déferlent comme une avalanche. Avant que les croates aient le temps d’ouvrir le feu, ils les traversent et s’engouffrent dans le défilé descendant à pic sur l’Adige. Une panique effroyable se met dans les autrichiens entassés là… canons et chevaux sont rejetés dans l’abime, des grappes de fuyards s’y écrasent… Le Corps Principal d’Alvinzy en panique folle, fuit vers le Nord. Lasalle rit… »
Le 27 octobre 1806, à Prentzlow, le général Lasalle taillera en pièces l’armée prussienne de Hohenlohe et le 28, à la tête de ses 500 Houzards, il s’emparera de Sittin, place forte défendue par 8000 hommes.
Lasalle, c’est enfin le chef de guerre autoritaire, parfois brutal, mais ayant, aspect souvent méconnu de son caractère, un véritable sens de l’humain. Dévoué et généreux envers ses pairs, soucieux au plus haut degré du bien être de ses troupes, avare du sang de ses hommes, ne craignant pas de défendre ses subordonnés injustement accusés, il avait su créer entre lui et ses cavaliers un attachement que rien ne pouvait détruire, pas même la mort. Cette mort, il la trouvera le 6 juillet 1809 au soir de la victoire de Wagram. Le général de division Lasalle, chargeant une ultime fois à la tête de ses régiments les grenadiers autrichiens, était tué d’une balle en plein front : il avait 34 ans.
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Histoire Post épisode 11 (1ere partie)
Voilà ma version de comment ça aurait pu se passer. Première partie du point de vue de Su' et la seconde du point de vue de Nath. Débute à la fin de l'épisode 11.
Je me réveille et constate que mes yeux refusent de s'ouvrir. Je ne sais pas quelle heure il est mais j'ai l'impression d'avoir peu dormi. Je suis entourée d'une douce chaleur et je me force à ouvrir les yeux pour vérifier qu'il est bien là. Un peu de lumière s'engouffre dans la chambre et me permet de confirmer que je n'ai pas rêvé. Nathaniel est bien là, dans mon lit, en train de dormir. Je me mords la lèvre pour ne pas pousser un petit cri d'excitation comme une ado à un concert de son idole. J'ai passé tant de temps sans ses bras autour de moi que je ne pensais plus les retrouver un jour. Mais me voilà... Je ne suis pas sûre qu'il soit très sain pour mon cœur de faire des bonds au réveil mais comment l'en empêcher? Surtout après les mots échangés cette nuit...
Je me défais de son étreinte doucement et me lève du lit. Il n'a pas bougé. Je vais le laisser dormir encore un peu... Je remarque une notification sur mon téléphone. Chani m'a envoyé un message il y a dix minutes pour me dire qu'elle prenait le petit dej à la cafète. Hum... Elle tombe toujours à pic! Je lui réponds en lui demandant si elle peut me ramener un petit déjeuner pour deux et elle me répond rapidement qu'elle s'en charge. Parfait! Cela me laisse quelques minutes pour aller dans la salle de bain.
Quelques instants plus tard, j'émerge de la salle de bain et Nathaniel dort encore. D'ailleurs il a l'air bien crevé. Je ne sais pas quel est son rythme de vie mais ça me préoccupe. Je vais attendre Chani dans le couloir. Je sors sur la pointe des pieds et arrive sur le palier au moment où mon amie arrive les bras chargés. Elle me sourit.
-Service d'étage!
Elle me tend un grand sac et je la regarde avec les yeux ronds. Un paquet de mini viennoiseries, du thé, du café, des petits pains et de la confiture...
-J'espère que c'est assez! Tu n'es pas seule, n'est-ce pas?
Elle se retient visiblement de jubiler sur place.
-Chani, c'est largement assez! Et non en effet je ne suis pas seule... D'ailleurs je dois te dire... Merci de m'avoir fait sortir hier soir. Rien ne s'est passé comme prévu mais... Au moins ça m'a fait bougé et ma situation reste compliquée mais ça avance. Et si tu te demandes, ce n'est pas Castiel qui est avec moi.
Elle lève les sourcils, surprise.
-Oh... J'aurais juré que...
-Oui je suis allée chez lui mais je ne voulais pas qu'il se passe quoi que ce soit et quand je suis revenue ici... On m'attendait...
Je ne peux pas lui en dire plus... je peux pas lui sortir "Ne t'en fais pas hein j'ai passé une partie de la nuit avec mon ex avec qui j'ai une relation compliquée depuis mon retour et en plus il est mêlé à des trafiquants de drogue. Tout va bien!". Et Chani, égale à elle-même, ne demande rien de plus.
-Tu as l'air d'avoir trouvé quelques réponses à tes questions en tout cas je suis contente.
-Euh... Je ne sais pas trop en fait mais... Je vais prendre les choses comme elles viennent pour essayer d'y voir plus clair. Et ce qui est sûr c'est que tu es une fille extra et que je ne te le dis pas assez. Je ne sais pas comment tu as eu la force de me supporter depuis tant de temps. Il faudra que tu me laisses te gâter en retour un de ces jours.
Elle me fait un grand sourire et un clin d’œil bien que rougissante avant de s'éclipser dans sa chambre.
Il ne me reste plus qu'à retrouver mon beau blond...
Je passe la porte de ma chambre et constate que Nath est réveillé, assis dans mon lit. Il lève ses yeux embués de sommeil vers moi.
-Bonjour... J'ai eu peur en ne te voyant pas près de moi. J'ai cru que tu t'étais enfuie.
Je sais qu'il plaisante mais quelque part, je suis convaincue qu'il y a du vrai dans cette phrase. Nath a été abandonné par tant de monde, moi y compris.
-Il fallait bien que j'aille prendre de quoi faire un bon petit déjeuner!
Je sors le contenu de mon sac de provisions pour l'arranger sur mon bureau alors que Nathaniel me regarde, surpris. Il rigole doucement.
-Je ne m'attendais pas à ça. Tu as eu le temps d'aller à la cafète prendre tout ça?
-Non, j'ai juste une super amie dans le coin!
Nous nous installons à mon bureau pour manger et j'en profite pour lui parler de Chani.
-Cette fille est une perle!
-A t'entendre tu passes plus de temps avec elle qu'avec Alexy et Rosalya.
-Hum... En ce moment c'est compliqué.
Il secoue légèrement la tête.
-Ou alors tu as le don pour t'entourer de gens compliqués.
-J'imagine que tu as raison. J'aurais préféré autre chose comme don mais j'assume.
-En tout cas c'était un super petit déjeuner et...
-Et?
-Je suis content d'être là avec toi.
Heureusement que j'ai fini mon latte sinon je me serais étouffée avec. Son regard se pose sur un coin de mon bureau et il fronce les sourcils. Sa main attrape des papiers qui dépassent d'une pochette... Il écarquille les yeux en voyant les photos.
-Sweet Amoris...
-Ma mère m'a envoyé un carton avec des souvenirs, il y avait pas mal de photos dedans.
Il les regarde comme s'il redécouvrait ces moments de notre passé. Il s'arrête sur une photo de lui et moi au bal de fin d'année. Un petit sourire s'installe sur ses lèvres mais ses yeux affichent un air un peu triste.
-J'ai l'impression que c'était il y a si longtemps. Quelle tête j'avais...
-Hein? T'es super beau sur cette photo! J'étais trop fière que tu sois mon cavalier!
-Tu ne t'es jamais débarrassée de tout ça...
-C'est dur de jeter des beaux souvenirs.
Je détourne les yeux de peur de me mettre à pleurer. J'étais tellement heureuse à cette époque. Je me suis demandée un nombre incalculable de fois pourquoi tout a changé.
Il pose délicatement les photos sur mon bureau et je le sens confus. Le petit déjeuner est fini et je ne sais pas s'il va rester longtemps mais je dois lui parler de cette nuit...
-Nath... Il faut que je te dise... Hier soir je suis justement sortie avec Chani car cette jeune fille admirable voulait me remonter le moral que j'avais perdu depuis un bon moment.
Il baissa les yeux et acquiesça légèrement.
-Je me suis retrouvée à une soirée privée du groupe de Castiel.
Là je dois dire que j'ai envie de rire. Juste le faire de prononcer ce prénom suffit à le faire réagir même très subtilement. En tout cas j'ai toute son attention.
-Castiel m'a proposé de partir de là et en chemin il m'a invitée à prendre un thé chez lui. J'ai accepté. On a passé deux heures à boire du thé et écouter de la musique. C'était cool.
Hum... Je vois le corps de Nathaniel se crisper petit à petit. Mais je dois continuer.
-Au bout d'un moment il m'a proposé de passer la nuit chez lui. J'ai refusé et je suis rentrée. C'est là que je t'ai trouvé devant ma porte.
Un de ses pieds tape nerveusement le sol et ses poings sont serrés. J'avais pas besoin de lui donner du café pour le réveiller, cette petite histoire suffisait largement. Une minute de silence s'ensuit et il finit par exploser.
-Putain! Comme si c'était une surprise! Il a toujours été après toi! Je vais...
-Nath, il n'a rien fait de mal tu sais, il m'a juste fait une proposition.
Il ferme les yeux et respire profondément.
-J'ai voulu t'en parler pour que tu réalises que je commence à voir ce que je veux et ce que je ne veux pas. Je n'avais pas envie de passer la nuit avec lui. Et je suis soulagée de t'avoir trouvé devant ma porte. Et toi, tu sais ce que tu veux?
-Oui.
Aucune hésitation, ça change... Son téléphone sonne à ce moment-là. Il soupire.
-Je dois partir. Il... il faut absolument qu'on parle plus tard.
-Je suis d'accord. Faut qu'on parle très vite. Je ne veux plus passer des jours à me morfondre.
Il me prend dans ses bras et enfouit son visage dans mon cou. Je me laisse aller à savourer cette étreinte. Il murmure à mon oreille.
-J'ai des choses à faire et il faut que je passe chez moi nourrir Blanche sinon elle va bouder. Mais on se revoit dès que possible.
Ses lèvres s'attardent dans mon cou et remontent jusqu'à ma joue. Et un instant plus tard il n'était plus là.
Je vais aller travailler jusqu'en milieu d'après-midi si j'en crois un message reçu par ma patronne. Et ensuite... je vais avoir besoin de m'isoler un peu pour me détendre.
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
-Promis Ambre je t'appelle dans quelques jours.
Je raccroche enfin. Ma jumelle est toujours inquiète pour moi alors qu'elle devrait penser à elle et sa carrière remplie de difficultés. Je me mets un rappel pour l'appeler dans 2 jours afin qu'elle soit rassurée que je vais bien. Même si au fond je n'en mène pas large.
Mes pensées se redirigent automatiquement vers Su'. Je l'ai quittée ce matin après un bout de nuit qui m'a fait un bien fou et j'ai déjà envie de la retrouver. Je suis pire qu'un ado en manque. Je sais que tant que l'on ne parlera pas, on continuera à avoir des malentendus et... bon sang, elle aurait pu passer la nuit avec Castiel! J'aurais pu la perdre pour cet abruti! Je peux pas continuer à laisser tout m'échapper comme ça, je dois reprendre le contrôle de ma vie et maintenant. Et casser la gueule de ce type. Je sais qu'elle aurait pu bien faire ce qu'elle voulait de sa nuit après tout mais... Je vais devoir me retenir de ne pas le défigurer si je le croise.
Au lieu de tourner en rond dans mon appart, je décide de retourner la voir immédiatement. Je regarde l'heure... 16h... Je crois qu'elle travaillait dans l'après-midi... Où qu'elle soit, je dois la trouver.
Une bonne demi heure plus tard, me voilà devant sa porte. L'impression de déjà vu me nargue mais qu'importe. Je toque à sa porte mais elle ne répond pas. Je prends mon téléphone et... pas de réseau? Je tente de faire fonctionner mon appareil mais rien à faire, les messages ne passent pas. Une étudiante blonde habillée en noir va vers sa chambre, me voit et ralentit. Si j'en crois la description que j'ai eue ce matin par Su', il s'agit de son amie Chani. Peut-être qu'elle sait...
-Salut... Excuse-moi de te déranger mais... Tu es bien Chani?
-Oui!
-Moi c'est Nathaniel et...
-Tu cherches Su'?
Ce n'est pas une vraie question, je suis devant la porte de Su' avec un air de chien battu et ce foutu téléphone ne marche pas.
-Oui et je n'arrive pas à la joindre.
-C'est normal, il y a une panne de réseau dans une bonne partie du pays.
-Quoi???
Manquait plus que ça.
-Je ne saurai pas te dire exactement où est Su' mais je l'ai croisée. Elle m'a dit avoir envie de se relaxer au calme dans un endroit qu'elle affectionne.
Mon cerveau s'active pour s'imaginer où elle pourrait bien être. J'ai bien une idée...
-Merci Chani je vais voir si je la trouve...
-Et le petit dej de ce matin, il était bien? J'espère n'avoir rien oublié...
Elle me regarde avec un petit sourire malicieux et je rigole malgré moi.
-C'était parfait. Merci!
-Je te laisse filer, je vois bien que tu ne tiens pas en place et surtout... bon courage!
-Pour quoi?
Elle hausse les épaules.
-C'est juste sorti comme ça. Salut!
Elle rentre dans sa chambre et me voilà dans le couloir désert. Su' ne doit pas s'ennuyer avec une amie comme elle.
Su'... un endroit qu'elle aime et où elle peut se relaxer... C'est vague mais je vais aller au premier endroit auquel j'ai pensé.
Je fonce prendre le bus et après quelques arrêts je me retrouve devant la plage. L'été après le lycée je suis venu ici pas mal de fois avec Su'. Quand il y a eu moins de monde on a pu profiter de moments à deux très agréables et au final un petit bout de plage à une dizaine de minutes de marche était devenu notre sanctuaire. Je suis peut-être un peu stupide de croire qu'elle s'en souvient et qu'elle vient encore ici même seule mais pourquoi pas? Et même si elle n'est pas là, ça ne pourra pas me faire de mal de passer un moment ici.
La plage est déserte vu qu'il fait bien frais. Quelques vagues, des mouettes, des navires au loin... Rien d'autre. Je marche résolument et je dois dire que l'air marin me fait du bien. Le sable garde le souvenir de mes pas et j'en viens à penser que j'aimerais que mes empruntes disparaissent pour qu'on ne me retrouve pas, pour que je puisse retrouver Su' sans aucun danger. Je suis stupide, je sais, je ne crains rien ici. J'ai trop pris l'habitude d'être sur mes gardes mais c'était nécessaire.
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Parmi les Français qui manifestent depuis quinze jours, les ruraux et les périurbains sont majoritaires. Souvent des habitants de pavillons, éloignés des centres-villes, dépendants de leur voiture pour aller travailler et endettés. Enquête sur ces villages champignons qui broient du noir, s'estiment méprisés et sont bien décidés à le faire savoir.
«Quand les avions passent à basse altitude au-dessus du lotissement, on se dit: “Tiens, c'est les Parisiens qui, eux, peuvent partir en vacances. Et, en plus, ils nous lâchent du kérosène.”» Parole d'un propriétaire d'un pavillon de 250 mètres carrés et d'un vaste terrain, achetés dans les années 1980 comme une promesse de cadre idéal pour voir grandir sa famille. Trente ans plus tard, Bruno déchante: «Les trains en retard pour aller travailler à Paris, les deux voitures indispensables pour les allées et venues des trois enfants et un bien immobilier qui se déprécie. On est la classe moyenne qui décroche et les rancœurs s'accumulent. Moi aussi, jeune homme, j'ai été bobo en scooter à Paris. J'ai donc vécu des deux côtés de la barricade.» Le salarié d'une entreprise de communication est désormais dans le camp des «assignés à résidence».
«Tout ce qui était positif quand on est arrivé en 1995 a tourné court. La convivialité entre voisins a disparu»
Quatre-vingt kilomètres séparent les «Yvelines Sud», où vivent Bruno et sa famille, de Noisiel, en Seine-et-Marne, où habite Jean-Pierre, employé chez Veolia. «Il ne se passe rien ici. Les adolescents s'ennuient. Pour les occuper, on fait des kilomètres, on les traîne dans les centres commerciaux et on dépense de l'argent. Tout ce qui était positif quand on est arrivé en 1995 a tourné court. La convivialité entre voisins a disparu. On est devenus méfiants. Même le trafic de drogue fait maintenant des ravages. Ça fait trois ans que je cherche à vendre», confie celui qui affiche un gilet jaune sur son tableau de bord en signe d'appartenance au mouvement.
La déprime, cette «France périphérique» du géographe Christophe Guilluy «qui attend d'être intégrée économiquement et respectée culturellement» sert aussi de trame au dernier prix Goncourt (1): «Leur vie durant, les parents d'Anthony avaient eu cette ambition: construire (une maison). Il ne restait plus que vingt ans de traites pour la posséder vraiment. Les murs étaient en placo […]. L'hiver, le chauffage électrique produisait un peu de chaleur et des factures phénoménales. À part cela, deux chambres, une cuisine intégrée, un canapé cuir et un vaisselier avec du Lunéville.»
Dans l'engrenage
Le roman se situe dans les années 1990 mais, jusqu'ici, cette France était restée silencieuse. Elle a relevé la tête lors des grèves SNCF du printemps dernier. Privés de train, les banlieusards, se sentant définitivement exclus des métropoles, ont commencé à donner de la voix sur les réseaux sociaux. Et ce ne sont sans doute pas les annonces du gouvernement qui vont aujourd'hui les faire taire. «Ils nous parlent de fin du monde mais, nous, on n'arrive pas à boucler nos fins de mois», martèlent-ils dans leurs slogans.
» LIRE AUSSI - Gilets jaunes: «Le peuple n'a ni raison ni tort, il décide»
«Ils nous parlent de fin du monde mais, nous, on n'arrive pas à boucler nos fins de mois»
Le «rêve pavillonnaire» a longtemps fait briller les yeux de millions de Français. Encouragé dès les années Giscard par l'accession à la propriété, censée favoriser un électorat de droite. Séduisant aussi pour une classe moyenne qui croyait en l'ascenseur social et voulait s'éloigner des grands ensembles. Entre 1968 et 2011, la population périurbaine est passée de 9,4 millions à 15,3 millions (2). Et ce «périurbain» est à 90 % de l'habitat individuel, dont la moitié organisée en lotissements. Autre donnée, fournie par le sociologue Jean Viard: 80 % des Français vont travailler chaque jour en voiture, dont 40 % n'ont pas d'alternative. La distance moyenne parcourue pour aller travailler est de 50 km par jour. Dans le seul département de Seine-et-Marne, 14.000 nouveaux habitants s'installent chaque année dans des lotissements. «Quand ils résident dans des villes comme Nangis, Montereau ou Provins et travaillent à Paris, ces “commuters” ont quatre heures de trajet par jour. Ils sont épuisés. Leurs enfants sont livrés à eux-mêmes à la sortie de l'école. Les plats sont décongelés à la va-vite au micro-ondes. Le coût social et le gâchis humain sont immenses», décrit Jean-Louis Thiériot, maire de Beauvoir (200 habitants), aux confins de la Brie, ancien président du conseil général et député LR. Qui regrette que ces questions «passent largement au-dessus de la tête» de ses collègues LaREM, «primo-entrants à l'Assemblée, jeunes et urbains».
Mais pourquoi les élus continuent-ils depuis des décennies à multiplier cet habitat horizontal, très gourmand en carbone et sans âme? En réalité, les maires sont, eux aussi, «contraints». Pour garder une école, une gendarmerie ou la Poste, il faut se battre. Et toujours accroître sa population afin d'obtenir des subventions. «Comment faire? En créant des lotissements abordables, on y parvient, mais c'est un système sans fin. Un engrenage et un accélérateur de nos problèmes quotidiens», poursuit l'élu de Seine-et-Marne.
Un «rêve amer»
Outre les déconvenues financières - une maison qui vaut moins qu'à l'achat, des crédits qui plombent les fins de mois et, évidemment, la hausse des carburants -, c'est le sentiment de déclassement qui nourrit la grogne. «Cette impression d'avoir tout faux, on l'a en nous. Et les politiques enfoncent le clou en nous faisant comprendre qu'on a un mode de vie nul», soupire Bruno. Un fossé que le communicant Nicolas Corato, fondateur du think-tank Place de la République, a vu se creuser: «Les valeurs prônées aujourd'hui sont à l'opposé du mode de vie dans ces zones pavillonnaires.»
La charge supposée de Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, sur «ces Français qui fument des clopes et roulent au diesel» a laissé des traces. Tout comme la sortie d'Emmanuel Macron lors d'un déplacement en Corrèze devant les salariés de GM&S - «Il y en a certains, au lieu de foutre le bordel, ils feraient mieux d'aller regarder s'ils ne peuvent pas avoir des postes là-bas» -, en référence à une fonderie située à 30 km qui cherchait en vain à recruter.
Samedi dernier, au soir même de la manifestation qui avait mal tourné sur les Champs-Élysées, Patrick, «gilet jaune» de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), pestait contre ces gouvernants qui «nous disent qu'on est nazes. Qu'ils fassent attention. Jusqu'ici, on était désespérés tout seuls, maintenant, on l'est tous ensemble! On est des gens de peu dans ces lotissements et, aujourd'hui, on est prêts à tout. Le rêve est amer».
«La fracture numérique s'ajoute à la dépendance vis-à-vis de la voiture»
«La France amère», c'est justement le titre d'une étude menée par Yves-Marie Cann, qui, en 2014, était directeur en charge de l'opinion à l'institut CSA. Parmi les catégories de Français étudiées, celle de cette «classe moyenne moyenne» montrait une rancœur accumulée pendant des années. Une population qui avait un vote protestataire supérieur aux autres catégories sociales mais qui glissait néanmoins un bulletin dans l'urne. Une population qui a pu également voter Macron en 2017 et qui s'estime «trahie». Des hommes et des femmes qui se lamentent, se décrivant «trop riches pour bénéficier d'aides, mais pas suffisamment pour bien vivre». Une composante de ce «peuple central» sur lequel Marine Le Pen mise désormais. Le Rassemblement national est très présent parmi les «gilets jaunes». «Le vote RN est plus élevé qu'ailleurs, dans ces lotissements. On l'appelle “le vote des haies de thuyas”, allusion à un mode de vie renfermé qui engendre un comportement électoral. Marine Le Pen a fait son pic de 26 % au premier tour à 30 km du cœur des grandes villes. Le vote frontiste suit le développement de cet étalement urbain. En 2002, pour Jean-Marie Le Pen, c'était à 20 km», explique Jérôme Fourquet, directeur du département opinion et stratégies d'entreprise de l'Ifop. En effet, plus les années passent, plus les lotissements s'éloignent des centres-villes, des axes routiers et des transports publics. Des pavillons poussent désormais à la place de champs de betteraves ou de maïs, sans aucun relais avec le monde extérieur. «La fracture numérique s'ajoute à la dépendance vis-à-vis de la voiture», note Jean-Louis Thiériot, qui déplore encore le départ d'un designer industriel installé sur sa commune. L'entrepreneur voulait créer des emplois, mais se heurtait à l'absence de connexion haut débit, indispensable pour travailler avec ses clients et ses fournisseurs.
» LIRE AUSSI - Jérôme Sainte-Marie: «Les «gilets jaunes» font converger des électorats populaires jusqu'ici opposés»
Aux ronds-points et sur les parkings des centres commerciaux, des artisans, des employés, des retraités, des fonctionnaires et beaucoup de femmes parmi les gilets fluo. Une France moyenne blanche. La France de Johnny. La France qui se lève tôt. Qui, sur les barrages, parle beaucoup des fins de mois difficiles, râle contre les 80 km/h et la multiplication des radars, ne supporte plus le «matraquage fiscal». Mais qui travaille. Pas une France de la misère, loin de là. «Ces habitants de lotissements se sont placés dans une situation de vulnérabilité. Ils voulaient du foncier pas cher. Ils voulaient les services de la ville dans un décor de campagne. Ils aspiraient à une vie rassurante entre semblables. Mais ils ont sous-estimé le poste “carburant” de leur budget. Ils n'ont pas réalisé qu'une hausse de quelques centimes du prix de l'essence mettrait à mal leur modèle économique», souligne Jean-Nicolas Fauchille, urbaniste, qui enseigne à l'École polytechnique fédérale de Lausanne.
«On se sent piégés»
Une désillusion que vit chaque jour Marc, employé de mairie à Montpellier et logé à Lodève, à 54 km de là: «Cette maison proprette qu'on a bichonnée tous les week-ends, ce grand terrain et cette piscine, on les a parfois en horreur. Avec nos deux voitures diesel, on se sent piégés.» Bruno, l'habitant des Yvelines, confirme: «Pour remplir les réservoirs de nos deux voitures, cela nous coûte 200 à 250 euros par mois.» Un notaire de la Sarthe ironise sur ces couples qu'il voit deux fois en cinq ans. La première pour signer l'achat du pavillon. La seconde où, à force de se disputer dans les magasins de bricolage, ils divorcent.
Le «tout-voiture» incite les urbanistes à penser différemment le développement urbain
À l'heure de la transition écologique, ce «tout-voiture» incite les urbanistes à penser différemment le développement urbain. «Après des années de gâchis, certains élus commencent à comprendre que ce maillage de voies rapides et de rocades sur lequel viennent se plugger des lotissements n'a pas d'avenir et veulent changer de modèle. C'est peut-être la fin du credo “No parking, no business”, imposé par les hypermarchés. Pour éviter l'éloignement, on cherche à densifier l'habitat proche des centres-villes en construisant des maisons jumelées, des maisons superposées, voire des logements sur d'anciens parkings, détaille David Mangin, architecte urbaniste, auteur de La Ville franchisée (3). C'est une autre façon de faire de la maison individuelle mais, bien sûr, ce n'est plus le “petit château avec sa voiture à côté”.»
Bruno, l'habitant des «Yvelines sud», ne rêvait pas d'un château, juste d'une maison agréable. Il n'avait pas imaginé que son éloignement lui attirerait des sarcasmes: «Quand je sors à Paris le samedi soir, je suis obligé de quitter la table à 22 heures pour attraper le dernier train à Montparnasse. Quand mes amis ironisent: “Tu te couches avec les poules”,ça m'achève.»
(1) «Leurs enfants après eux» de Nicolas Mathieu, Actes Sud.
(2) «La Question périurbaine: enquête sur la croissance et la diversité des espaces périphériques» dans la Revue française de sociologie, 2016.
(3) Les éditions de la Villette, 2010.
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Aude, 11 mars 2021
Ascension du Pic Madrès, qui marque la limite entre les PO, l’Aude et l’Ariège.
Mésange noire. Se croise fréquemment dans les forêts d’altitude et se reconnaît à sa ‘calvitie’ blanche à l’arrière de la tête
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Nouveautés 30 Juin! Canadien Go Habs Go ! on va les encourager avec de la bonne broue:Microbrasserie Le Prospecteur- Destination SalonCette bière voilée possède une amertume éclatante avec des saveurs d’agrumes et de fruits tropicaux.- Tête de pioche #327Houblons : Cryo Pop, Eclipse, Ekuanot, Galaxy, Mosaic- O' Sullivan La sélection des grains caramel, le sirop d’érable ainsi qu’une longue ébullition procurent des saveurs de caramel écossais, d’érable et de raisin sec.- Blanche Du Prospecteur BarriquéeEn plus des arômes de coriandre et d’écorce d’orange, la maturation en barriques ajoute à cette bière des notes de levures sauvages.- Pic barrique 2021En fait, cette bière est un assemblage affiné en barriques de chêne pendant un an (55 %), deux ans (25 %) et trois ans (20 %). - Or-Val'd 9 Mois Fût De Chêne (2021) La version de cette année a été fermentée avec des Brettanomyces provenant d’Ékorce kombucha et une levure de saison provenant de pommettes abitibiennes.Brasserie artisanale Gallicus- Rubus & Cerasus collaboration Small Pony Barrel Works Selon la méthode traditionnelle du turbid mash employée pour le brassage du lambic. - Profusion FramboiseBière sure avec ajout massif de purée de framboise.
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Ça va s'arranger, jusque dans les détails... Mais ce serait à partir de 2065 environ. Pour le moment.
Devant le nombre des demandes, il est inutile d'essayer de me ''défiler'' : lorsqu'un événement heurte de plein fouet autant de monde que ce qui se passe ces jours-ci, il FAUT (même si ça ne suffit pas !) en parler. Je m'exécute donc... en faisant un emprunt à l'Ecclésiaste (étym. : hébreu קהלת Qohelet, ''celui qui parle à la foule''), un livre de la Bible hébraïque, riche en mises en garde morales (dont le cruel Vanité des vanités... tout est vanité), et en conseils politiques tels que cet avertissement, qui est terrible pour nous : ''Malheur à la cité dont le prince est un enfant...''.
Ces mots terribles traduisent l'idée, que chacun peut vérifier empiriquement, qu’un enfant est dangereux de par son rapport à la vie, qui est, comme lui, à l’opposé de la raison : l’enfant ne se maîtrise pas, et ne cherche pas à le faire d'ailleurs, et il est difficile à contrôler... Dépendant de ses passions et du principe de plaisir (ce que Freud définit comme ''pervers polymorphe''), il est la figure même de l’aléatoire. Héraclite comparait la logique d’un enfant à celle, hypothétique, du cosmos, idée qui a été reprise par Renan (dans ''Qohelet'') et par Nietzsche (dans ''Ainsi parlait Zarathoustra''). J'ai toujours été frappé par la clairvoyance de ces recommandations (émises entre le XI ème et le III ème siècles av JC) pour tous les hommes à venir : on pourrait presque penser qu'elles ont été écrites pour nous, français de 2019...
Car c'est entre 7 et 800 000 manifestants officiels (on peut donc dire le double, sans grand risque de se tromper) qui ont battu le pavé le jeudi 5 décembre, soit plus de deux fois le chiffre que le Pouvoir s'apprêtait à rendre public (NDLR : sous Hollande, à cause de l'immensité des ''manifs pour tous'' contre les dérives taubiresques, la Place Beauvau a pris l'habitude de ''fixer'' à l'avance le chiffre des manifestants qui allait être annoncé comme ''résultat de comptages''). Mais la différence est telle que même un Tonton Cristobal n'a pas osé sortir ses gros mensonges, d’autant plus que tout le monde a remarqué que cette ''manif'' ''contre la réforme des retraites'', a tourné en ''référendum populaire contre Macron''. En disant cela, je ne suis pas séditieux : je raconte les slogans et les pancartes.
Nul doute que les syndicats, qu'on donnait pour morts, vont ''pousser'' cet avantage inespéré et se venger des ''Gilets jaunes'' : pour les cheminots, c'est 86% de conducteurs grévistes, soit 10 points de plus qu’au pic des manifs contre la réforme de la SNCF, l’an dernier. Quant aux traminots, ils ont déjà reconduit le mouvement : quand on aime, on ne compte pas ! Pour les syndicats, la pression est au maximum, et pour les usagers, les transports sont au minimum. On imagine mal le coût pour l'économie française, déjà si mal en point... Et pour changer, notre gouvernement réagit comme il ne devrait pas. C’est pathologique, cette habitude !
On distingue habituellement plusieurs types de ''pensée''. Tout d'abord et un peu ''hors épure'', une pensée dite ''irrationnelle'', qui n'est pas à ranger dans''les bonnes pratiques''. Mais comme elle inclut ''le sentimental'' et ''l'émotionnel'', elle a été chauffée à blanc, en France macronienne, au point d'être LE responsable principal de la paralysie politique ambiante où l'action est remplacée par des cérémonies aux Invalides, des ''marches blanches'', et des célébrations ''propter maximam gloriam Macronis''... En réalité, ce n'est pas une ''pensée'', mais une réaction épidermique qui, de ''anecdotique'', est devenue ''fondamentale'' dans la France de 2019.
En dehors de cette anomalie omniprésente, il est habituel, en sciences comportementales et en neurosciences, de distinguer quatre ''types de pensée'', très différents l'un de l'autre dans leur origine, leurs modalités, leur ''déroulé'' et leurs conséquences : une pensée immédiate, tout d'abord, qui est au niveau de l'instantané et de l'arc réflexe de la réaction. Puis une pensée ''tactique'' (dont les objectifs se situent entre un et 18 mois), et une pensée dite ''stratégique'' (entre 18 mois et 5 ans environ). Et pour finir, une pensée ''politique'' (à partir de 5 ans, jusqu'à... quand il faut, selon les problèmes). Or le drame (car c'en est un, au plein sens du terme !) de la mandature actuelle est que les deux dernières façons d'envisager l'action se sont ratatinées dans la première... elle-même phagocytée, nous l'avons dit, par l'irrationnel, l'instantané, l'anecdotique (même quand il est tragique), la réaction, et des émotions que j'oserai qualifier de ''primaires''.
L'actualité offre bien des exemples de cette confusion entre ce qui est tactique, ce qui devrait être stratégique et ce qui ressortit du politique : tout est ramené au stade élémentaire de calculs médiatiques (NDLR : il se dit, dans ''les milieux bien informés'', que le Pouvoir actuel serait fasciné par ''la Comm' et les communicants'', à en être prisonnier. Et pourtant, il n’est pas doué, on le constate). La crise des gilets jaunes et l’actuelle, dite ''des retraites'', ont été largement dues à la myopie-par-principe d'un Pouvoir qui refuse de discuter des sujets qui fâchent... dans l'attente de savoir l'étendue de la contestation et de la mauvaise humeur. Et à chaque fois, il réalise qu'il était urgent de ne pas attendre, Mais c’est trop tard !
Quand, au lendemain d'une manifestation immense (et de l'annonce de nouvelles grèves et de nouvelles journées de rapports de forces), la seule réponse est ''il reste des marges de négociations'' (d’après Sibeth Ndiaye, la ''porte-bobards'' du Gouvernement), ou ''je donnerai (enfin ! NDLR) les détails de la réforme vers le milieu de la semaine prochaine'' (dixit Edouard Philippe), il existe un mot pour parler d’un gros échec en voie de formation : ''Après l'heure, c'est plus l'heure'' !
Ce qui est dramatique, aussi, c'est qu'une réforme est indiscutablement nécessaire : tout le monde sait que le système actuel n'est pas viable, à terme proche. Oui, mais voilà ''la ville dont le Prince est un enfant'' ne connaît que des solutions uniques, donc simplistes, verticales à en mourir (et elles en meurent !), du genre ''je ne veux voir qu'une seule tête'' ! C'est étrange : ce Président qui n'a pas fait de Service militaire et qui ne sait rien de rien de la ''chose militaire'' (même pas se tenir au ''garde- à-vous'' !) n’imagine que des solutions militaro-courtelinesques !
Nous voilà donc (mal) partis pour une solution universelle à un problème polymorphe : une même retraite, calculée de la même manière pour un ''start-upper'' et un manœuvre du bâtiment, pour un ''rond de cuir'' promu à l'ancienneté et un agriculteur soumis aux aléas de la météo, pour un cadre sup qui ne compte ni ses jours ni ses heures et un intermittent du spectacle, pour un marin-pêcheur ou un lieutenant au Mali et un agent ''ancien statut'' de la SNCF ou de la RATP... Loin de l'égalité annoncée, c'est ''une usine à gaz universelle'' mais vide de sens ! Et de plus, toujours à cause de son idée fixe d'une ''politique-stratégie qui n'est que de la tactique et de la comm'', le gouvernement se tait, temporise, lance des ballons d'essai et attend de voir jusqu'où ''ils'' vont râler... Valeur du point, carrières longues, maternités, maladies, accidents de la vie ? ''Votons-la loi d'abord, et vous verrez bien, ensuite'' ! Comment des gens normaux ne ''baliseraient''-ils pas ?
Le risque (qui n'en est plus un : c'est une certitude), c'est que nos ''faux durs/vrais mous'' qui promettent qu'ils ''ne céderont sur RRRRien'' (mot favori des deux têtes de l'exécutif) avalent leur chapeau et repoussent des décisions qui ne peuvent pas attendre... à 2065, autant dire aux calendes grecques. Sauf que... lors des terribles crises de 2009, j’envisageais déjà pour nous un possible destin ''à la grecque'',..
H-Cl.
PS : hier encore, grande nouvelle (prévisible, mais redoutée plus qu'attendue) : l'OCDE annonce que la France reste le pays où le taux de prélèvements obligatoires est le plus élevé au monde (46,1% en 2018) devant le Danemark et la Belgique, que nous avons rattrapés, puis dépassés avant de les ''semer’’, loin derrière... le tout en 2 ans et demi ! Quand je vous dis que ça s'arrange !
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Jour 4: Castel San Angelo, Parc Borghese et toujours de la pluie !
Ce matin, on se lève encore un peu plus tôt, belle preuve de notre fatigue grandissante. Après notre petit déjeuner, on ouvre les volets : le climat semble un peu plus clément que la veille ! Allez, on enfourche des vélos pour aller en direction du Castel Sant Angelo : à l’origine, ce château était le mausolée de l’empereur Hadrien, puis devint au VIè siècle une forteresse pontificale. Une grande avenue relie ce château et la place Saint Pierre, ainsi qu’un souterrain permettant d’atteindre le Vatican. Le reste de ce château est aujourd’hui transformé en musée. Autre prouesse artistique, le Pont Saint Ange traversant le Tibre. Ce pont fût bâti en 136 et est recouvert de statue depuis que le Bernin y installa en 1668 dix statues d’anges portant les instruments de la passion du Christ. En étant à proximité du château, on voit une foule énorme au niveau de la place Saint Pierre. Après quelques minutes de réflexion, on se motive et marchons en direction des milliers de personnes qui s’y attroupent. Après 2 minutes de marches, on voit a foule qui commence à sortir de la place et…marcher dans notre direction ! On questionne alors des américains pour nous dire que le pape était présent pour une messe afin de bénir la foule ! Un nouveau fail, on a bien failli rencontrer le pape, ça ne s’est joué qu’à une 15aine de minutes !! On continue notre petite marche en longeant le fleuve, passant devant le grand Tribunal de Rome et traversant pour continuer plein nord. On passe par le mausolée d’Auguste : construit en 28 avant JC, Mussolini le fit restaurer afin d’en faire son propre tombeau. Cet édifice était visiblement l’un des plus imposants de Rome, mais il est depuis plusieurs années dissimulé derrière des barrières pour restauration.. C’était toutefois l’occasion de nous renseigner sur Mussolini, un acteur célèbre de la WWII dont on ne sait finalement pas grand chose ! Nommé Premier Ministre en 1922, Mussolini devint de plus en plus populaire puis se rapprocha de Hitler suite à sa volonté de conquérir des colonies en Afrique. L’Italie et l’Allemagne Nazie entrent donc ensemble dans la Seconde Guerre. Suite à ses très nombreux échecs militaires, Mussolini se fait emprisonner puis fuit à l’aide de parachutistes allemands. Il finira par se faire retrouvé, tué et son cadavre ainsi que celui de sa maîtresse seront exhibés sur une place à Milan….Belle histoire hein ? On était surpris de la chute pour tout vous dire. On poursuit alors notre marche matinale en allant vers la Piazza del Popolo , place très spacieuse et circulaire sur laquelle 3 églises célèbres siègent : d’un côté de la place, 2 églises quasi jumelles sont situées de part et d’autre de la Via del Corso. De l’autre côté de la place, c’est la Santa Maria del Popolo qui trône, assez compliquée à localiser bizarrement. Mais c’est surtout l’intérieur qui vaut le détour, non pas avec l’architecture, mais plutôt les différentes chapelles qui accueillent des œuvres uniques : mosaïques au sol & chapelle par Raphael, toiles du Caravage (maitre des clairs obscurs), statues du Bernin… Après cette belle visite, on monte quelques marches pour nous retrouver au Pincio, une terrasse qui donne une vue imprenable sur Rome et surtout sur le Vatican. On descend ensuite pour manger une petite glace, et marcher sur la Via del Babuino en direction de la Piazza di Spagna. Une très belle place assez célèbre avec une fontaine depuis laquelle il est possible de gravir un certain nombre de marches (en esquivant les touristes qui s’y agglutinent pour manger) et d’arriver sur une très jolie église blanche. L’aspect de cette place est très reposant notamment grâce à toutes ces fleurs qui la ornent ☺ . Cette place est nommée ainsi car l’ambassade d’Espagne soit à côté, et bien que des fonds français permirent de financer l’escalier menant à l’église (française aussi) de la Trinité des Monts. Après toutes ces visites, nous aussi on a bien faim ! On s’achète alors 2 pizzas à emporter, commandons 2 Tiramisu chez Pompi (le meilleur de Rome visiblement) et marchons vers le Parc Borghese qui surplombe toute la partie Nord de la ville. Après ce petit pic nique dans le parc, on souhaitait à la base se promener à l’intérieur, mais vu l’immensité du parc et l’impossibilité de réserver les musées (c’est ça d’arriver au dernier moment et de ne pas anticiper plus tôt !), on préfère se diriger vers une activité qui a l’air beaucoup plus fun : le petit tuk tuk / vélo à assistance électrique ! On réserve donc ça pendant une heure, faisons quelques tours du parc tout en nous amusant dans les descentes (moins dans les montées), en atterrissant sur des routes ou encore en faisant des dérapages dans les graviers ! 1 heure de fun qui fait du bien si on oublie le pollen qui volait de partout et la belle crise d’allergie qui en a résulté toute la journée ^^ La journée touchant à sa fin, on enfourche de nouveau nos vélos en direction du sud est de la ville afin d’aller y voir 2 petits points d’intérêt : la Bocca de la Verita, qui restera dans notre tête qu’un mythe et pour cause, on est arrivé 2 minutes après la fermeture… Bon, rien de très grave quand on se dit que c’est une plaque d’égout gravée d’un visage et réputé pour « avaler » la main des menteurs. En revanche, un autre point assez proche valait bien plus le coup sur l’une des collines de Rome : le Buco della Serratura di Roma. En arrivant, on voit uniquement une queue de personnes attendant devant une porte. Plus précisément, les personnes sont les unes à la suite des autres pour regarder au travers d’une serrure. Après quelques minutes d’attente vient notre tour, et quelle ne fût pas notre surprise en regardant à notre tour : on peut y observer une allée, certainement au milieu d’un jardin mais entourée sur les côtés et au dessus par des haies, et au bout de cette allée : la coupole de la Basilique Saint Pierre illuminée. Magnifique vision… Après cela, on termine la soirée par un petit apéritif tous les deux dans le quartier de Tastevere avec un concept assez sympa : en payant une boisson, on a droit de piocher dans un buffet d’antipastis composé de différents mets : croquettes de courgettes, salades, anchoiades… Le tout toujours sous une pluie battante ! On attend un peu que ça se calme pour continuer notre soirée culinaire à Alla Carbonara avec Leonardo, un ami romain qu’Anaïs a rencontré lors de son semestre d’échange à Chicago. On parle de tout et de rien, et nous apprend que par exemple contrairement à ce qu’on a pu lire, beaucoup de romains sont admiratifs du monument à Pierre-Emmanuel. Après cette bonne soirée, on se couche avant d’entamer notre dernière journée !
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Le modèle vivant (nouvelle 15)
Chaque soir, le même ami va m’envoyer le thème de son choix à partir duquel, avant le lendemain soir, je devrai écrire une nouvelle, ceci formant un exercice volontaire, presque une discipline.
C’est la troisième ou la quatrième séance. On se reconnaît déjà les uns les autres. Certains s’embrassent, d’autres se serrent la main et la plupart disent simplement bonjour à la cantonade. Nous attendons d’entrer dans le long couloir incurvé du deuxième étage, dont la paroi opposée aux salles de classe, totalement vitrée, donne sur la rue que nous dominons cachés derrière des grilles un peu sales. Tout un système anti-volatiles a été ajouté à l’œuvre architecturale : des filets pour les exclure de certains espaces et des rails de pics devant les empêcher de se poser sur les poutres en fer peintes en gris. Ce n’est vraisemblablement pas contre les oiseaux que de telles protections ont été installées mais sans doute qu’une école des beaux-arts n’a pas les moyens de l’entretien régulier de ses façades, aussi en interdit elle l’accès aux étourneaux l’hiver, aux goélands l’été et aux pigeons toute l’année.
Une nouvelle tête émerge de nos rangs peu ordonnés. Un homme jeune aux yeux en alerte qui trahissent son appréhension. Il n’a qu’un sac sur l’épaule. S’il vient pour dessiner, comme il semble s’agir de sa première fois, on lui prêtera des feuilles, un chevalet et un crayon. Le prof arrive et le salue : ils se connaissent. Nous rentrons et chacun se prépare. Nous nous disposons en cercle autour d’une estrade blanche haute d’une seule marche de quarante centimètres d’une superficie de quatre mètres carré. Chacun va chercher un chevalet en métal robuste, et si certains le plantent encore parallèlement à l’estrade, la plupart en dirigent l’axe transversal vers le centre du plateau, évitant à leur pupitre de les empêcher de voir ce qu’ils vont devoir reproduire. Aujourd’hui, ce sera à la mine de plomb. On ne dessinera pas une composition d’objets placés savamment sur le podium mais un modèle vivant : pas de lignes de perspective mais des courbes incarnées.
La nouvelle tête a maintenant un corps qu’elle exhibe au sortir du petit réduit attenant à la salle de classe où le modèle venait de se dévêtir. Il garde un slip bleu sur lui, et s’avance au milieu des élèves pour atteindre la marche de l’estrade où il se hisse vivement. Un édredon plus très blanc a été jeté sur le bois peint. Il s’assied en croisant ses jambes en tailleur. Il rentre un peu son ventre, jette ses épaules en arrière, tend sa nuque et redresse la tête le menton légèrement levé ; son regard fixe un point devant lui ; il attend que nous soyons prêts. Assis ou debout autour de lui, nous attendons aussi. Le prof lui propose de poser un quart d’heure dans la position d’un sprinteur dans ses starting-blocks. Il est sportif, peu sujet aux crampes : il accepte. Il se lève, se déhanche sur sa gauche et avec ses pouces défait son slip qu’il fait tomber, il se baisse, le ramasse, le prend dans sa main ; il se met en position et laisse son sous-vêtement à côté de son pied sur lequel repose tout son équilibre. Le top départ est donné, nous courons avec lui.
Je ne le vois pas de face, mais de trois-quarts. Il me donne son côté gauche, celui dont la jambe est tendue, la plante de son pied visible prolongeant de quelques centimètres l’espace qu’il prend de la sorte avec sa pose. Comme les autres, je prends ses dimensions en tendant mon crayon HB au bout de mon bras. Ma mine arrive au creux de ses fesses ; je refrène un sourire ; je continue d’arpenter son corps et ma mine rejoint son aisselle. Il faut placer sa colonne vertébrale, ses omoplates, quelques angles, quelques directions. En quinze minutes, on va à l’essentiel, les préliminaires sont limités au nécessaire. Il faut vite saisir le corps, le reproduire, en galber les courbes, en effleurer les traits. Il y a aussi ses ombres, comme tout inconnu. On les esquisse de son bras, à sa cuisse. Si je ne vois pas son sexe, l’ombre portée de son membre et de ses testicules me renseignent sur son volume. Le modèle fatigue un peu, sa position se décale de quelques centimètres, mais cela ne suffit pas à calmer sa crampe, il se redresse soudainement en laissant échapper un cri. Les quinze minutes sont terminées. L’œuvre est évaluée par le prof. Durant notre séance de deux heures, nous le dessinerons sept fois. Pendant que nous rangeons nos feuilles dans nos cartons et nos crayons dans nos trousses, le modèle vivant se rhabille dans son réduit ; il en sort précipitamment, sa copine l’attend.
Quinzième nouvelle du nouvel exercice, jeudi 8 octobre 2020
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Aux creux des escarpements
Je t'écris d'une terre extrême de bruyère et de falaises, d'embruns et de rumeurs. Une terre gorgée d'eau où je marche pieds nus. Souffle le vent d'ouest. J'ai chaud. À chaque pas mon talon puis toute la plante de mon pied pénètre la boue qui m'enveloppe et déborde, sirupeux bourrelets entre mes doigts de pied. Succion. Froid.
Je peux faire tout ce que je veux quand je suis seule.
Et toi, es-tu seul ou bien sous le regard d'une autre ?
Je fais face à l'océan.
1000 kilomètres nous séparent. Le ciel brumeux voile le soleil.
Ici, le beau temps peut couver des jours entiers avant que le ciel ne s'ouvre.
Je parcours le sentier des douaniers, contournant infiniment une pointe après l'autre. Chaque pas offre un panorama nouveau. Granit déchiqueté que les vagues lèchent. À la fin de la journée lorsque le soleil plonge j'ai à peine parcouru trois kilomètres à vol d'oiseau. Les muscles de mes jambes sont agréablement douloureux, je sens mes hanches prises en tenaille. Je te revois l'été dernier sur le chemin de chèvre qui remonte de la calanque. Tes pieds dans les sandales, tes mollets tendus, mon regard qui monte à peine jusqu'en haut de tes cuisses. La pente est raide, il fait encore chaud le soir, les caillasses roulent sous nos pas. Poussière. Peau salée. Nous contournons les bosquets de cactus et nous agrippons aux doigts de sorcière. Le parfum iodé, les herbes sèches. Jeux d'ombre et de lumière aux creux des escarpements.
Subitement le paysage me semble usé comme une carte postale. Ce n'est pas mon paysage que je veux voir, c'est le tien. Le soleil économe me fatigue. Je ne veux plus attendre. L'océan est trop vaste. Il ne se laissera jamais prendre. Là-bas le soleil se donne, la vie est longue. J'ai envie de revoir les collines et les sources. Les petits arbres trapus et les étendues d'herbes sauvages et bonnes. Savoir l'eau rare et précieuse. La goûter fraîche qui rigole. Endurer la chaleur, la peau couverte de sueur, repérer la maison de pierre qui nous sauvera.
La nuit tombe. La forêt menace d'engloutir la route étroite et sinueuse. Ça monte. Les espèces d'arbres changent. Les feuillus laissent place aux épineux. Les phares éclairent l'asphalte. Je tiens le volant fermement. La route déploie ses méandres, la voiture, large et plate, épouse les courbes du macadam. Parfois j'ai très envie de savoir ce que tu fais. Où tu es, avec qui et si tu as fait l'amour depuis nous.
Je me concentre sur la route. Je suis en pleins phares, la campagne est déserte. C'est moi qui fais naître ce paysage qui s'évanouit dès que je suis passée. Toi pareil, sans moi tu n'existes plus. Tu n'existes que si je te désire.
Et si mon désir s'étiole, ta vie devient inconsistante. Je ne le veux pas. J'aime trop te faire exister et exister à travers toi. Le thermomètre indique zéro degré et des flocons de neige commencent à flotter dans l'air. J'ai très envie de retrouver le désordre de ton appartement.
Je trouve un hôtel dans un village. L'hôtel des voyageurs. Il y fait chaud et silencieux. Des tommettes et de la moquette. La chambre est désuète. Je m'y sens comme dans une vieille maison de famille. L'odeur de la poussière, l'usure des meubles. Te rappelles-tu cette chambre que nous prîmes un soir sur la route entre Rennes et Angers. La chambre était d'un rose pâli, la baignoire en fonte et le parc tout autour. Nous nous étions déshabillés.
Par la fenêtre, je vois des champs à l'herbe jaunie par l'hiver. De belles collines douces, larges et bonnes, quelques bosquets, des touffes sombres dans les creux. De l'eau qui dort. Quelques rares vaches sur la terre fangeuse. Je me regarde dans le miroir piqueté d'or. Je détaille mon visage. Je me trouve belle malgré la fatigue. Si tu m'aimes je me trouve belle. C'est à ça que je sais si nous nous aimons.
J'arriverai en avance. Je me garerai en bas du plateau et prendrai le chemin qui monte raviné par les pluies de l'hiver, entre deux talus herbeux vestiges de terrasses, oliviers, bosquets de chênes verts, oiseaux gazouillant, pierre et terre sous mes pieds, souffle court marche pressée. Je grimpe sur le plateau, en longe le bord, la falaise. Ça tombe, vertige. En bas la forêt. Jouer à se faire peur. Pouvoir se jeter dans le vide. Voir la fin, la savoir possible. Se faire mal parfois. Vivre en accidents. Au cœur du plateau il y a de la terre et de l'herbe, du thym, de la sauge, du romarin. Les collines tout autour forment des vagues que les brumes côté Nord engloutissent tandis qu'au Sud la mer miroite. De la table d'orientation, j’égraine les noms et détaille les reliefs. Les Opies, une montagne crevée en deux au milieu des rondeurs du plateau de la Caume. Le petit Luberon, une masse rocheuse longue et peu élevée, bordée de contreforts de roche blanche crénelée. Une force sereine. Devant le grand Luberon, sur une colline, les fragments d'une forteresse, un oppidum. Mourre-nègre. Des bourrelets de terre qui se chevauchent. Le massif de la Sainte Victoire, Vauvenargues, le pic des mouches, Croix de Provence. Une ligne supérieure accidentée. Des pans d'ombre et de lumière. Je descends parmi la végétation, tu sais, celle qui résiste si bien aux fortes chaleurs, toujours verte, trapue, vivace. Mes pas cherchent des chemins de hasard parmi les bosquets qui parfois me passent au-dessus de la tête, je voudrais m'y perdre. Je sais que tu existes.
publié dans le revue CABARET 2020
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Être professeure à Poudlard
Masterlist (English/French texts)
Fandom : Harry Potter, Fantastic Beasts and Where to Find Them, His Dark Materials (la croisée des mondes)
Rating : G
Language : French
Words : 8k
Summary : Isobel Norton et son deamon lézard Iserith viennent de quitter le département des mystères du ministère de la magie suite à la demande de McGonagall, nouvelle directrice de Poudlard. Isobel reprend le poste de professeure de défense contre les forces du mal. Mais c'est bien connu, on ne peut jamais avoir la paix à ce poste là !
English version would be available if you ask !
Étendue sur le sol dans mon nouveau bureau, je gardais les yeux fermés et essayais de repérer chaque odeur, chaque son, chaque mouvement d’air. Je ne sais pas vraiment combien de temps je suis restée là, sans bouger, sentant le sol froid dans mon dos, mais quand on toqua à ma porte la nuit gagnait le combat face au Soleil.
- Mlle Norton ? C’est le professeur McGonagall, je peux entrer ?
- Oui, bien sûr, je répondis.
La lourde porte de bois s’ouvrit, dévoilant la sorcière marquée par les années, dégageant une autorité sans pareil. Elle ne sembla pas étonnée de me trouver sur le sol. Me laissant à ma médiation elle alluma un feu d’un coup de baguette dans la – ma – cheminée et me demanda tout de même de m’asseoir près de l’âtre pour parler. Me levant, je passais par le coin terrarium improvisé pour récupérer Iserith, mon daemon, qui avait pris la forme définitive d’un pogona, un fier égard d’Australie. Le félin noir qui avait accompagné le professeur le regardait avec des yeux ronds, ne sachant apparemment pas si un saurien représentait une menace, un allié ou une proie.
- Vous êtes à votre aise ici, il ne vous manque rien ?
Caressant distraitement les écailles froides du reptile qui prenait ma jambe droite pour un trône, je regardais autour de moi pour m’assurer que rien ne manquait. Les étagères pliaient sous le poids de livres venus de tous les coins du monde – sorciers ou moldus –, des figurines de tous les univers trônaient dans tous les recoins un peu vides - allant de la représentation d’un roi lointain jusqu’à celle d’un méchant de série -, près du feu avait été aménagé un petit coin avec des bouts de bois flottés et des plantes suspendues, et enfin la porte menant aux appartements avait soigneusement été décorée de sorte à ce qu’on ne puisse la distinguer si on ne savait pas déjà où elle est.
- Non, j’ai tout ce qu’il me faut, merci, répondis-je distraitement.
Minerva McGonagall me fixa de ses yeux perçants, tout comme son chat. Ne sachant que faire, je pris ma baguette et jeta un sort rapide au service à thé pour que deux tasses fumantes prennent place sur la petite table nous séparant.
- Je suis contente que vous ayez repris le poste de professeur de défense contre les forces du mal. De toutes les candidatures que j’ai pu recevoir, aucune ne tenait la route. Vous n’avez pas eu d’ennuis avec le ministère pour quitter votre emploi ?
- Mon chef de service a été quelque peu réticent à l’idée, mais la ministre a insisté et a facilité la procédure pour que je puisse être là le plus vite possible.
La pièce retomba dans le silence, mais je sentais que la nouvelle directrice de Poudlard n’en avait pas encore fini avec moi. Quand enfin elle posa sa tasse, je sentis Iserith resserrer ses griffes autour de mon genou.
- Mlle Norton… s’enquit-elle, hésitante, vous vous rappelez sûrement de la proposition que je vous avais faite avant que vous n’emménagiez ici.
Je serrais les dents le plus discrètement possible, et je sentis sous ma paume les pics d’Iserith se dresser.
- Je vous le redis professeur, le poste de directrice de la maison Serpentard ne m’intéresse pas. Je n’ai même pas encore commencé à travailler en tant que simple professeur ! Et Serpentard a déjà un directeur, ajoutais-je enfin, fermement.
- Un directeur qui a déjà failli à son devoir, maugréa-t-elle doucement.
- C’était sa première année à ce poste, forcément il ne pouvait avoir le talent du professeur Rogue.
Elle pinça les lèvres.
- Une élève née moldu se faisant ainsi attaquer par des élèves de Serpentard, ce n’est pas admissible, commença à s’emporter McGonagall.
- Ont-ils été convenablement punis ?
- Bien entendu, mais j’aurais aimé ne pas avoir à le faire à la place de Mr Malfoy.
- Il ne leur a donné aucune sanction ? Lui demandais-je, plus intriguée qu’autre chose.
Elle me répondit par la négative, et je plongeais dans mes réflexions.
- Je préfère attendre que passe le début de l’année, commençais-je, et elle soupira sa désapprobation. Je garderai un œil sur lui et sur la maison, repris-je. Tous les serpents ne sont pas mauvais, je pense bien en être la preuve vivante, mais si je repère une activité suspecte et que lui ferme les yeux je vous en informerai tout de suite et, effectivement, il faudra sûrement que je redescende aux cachots, mais en attendant je reste ici et je n’occupe que mon poste de professeur de défense contre les forces du mal.
La directrice réfléchit de longues minutes, et je dû raviver le feu d’un coup de baguette pour empêcher qu’il ne s’éteigne.
- Bien. C’est d’accord. Mais je compte sur vous pour ouvrir l’œil. Je ne veux pas d’un autre incident de ce genre. L’école n’a pas besoin de ça.
Après m’avoir rappelé le festin de rentrée du lendemain et m’avoir interdit formellement de rester enfermée dans mon bureau au lieu de descendre manger – il en était de même pour ce soir où il n’y avait pas d’élèves –, elle partit. Iserith s’était allongé devant le feu, réchauffant son corps, et n’avait même pas pris la peine de lever la tête quand le chat du professeure était venu s’asseoir à côté de lui – ce qui semblait avoir vexé le félin. Voyant que l’heure du repas allait bientôt s’achever, je mis mon long manteau bleu pour lutter contre le froid des couloirs, et moi et Iserith nous dirigeâmes vers la grande salle.
- Qui aurait cru qu’un jour on te choisirait comme professeur…
Je lançais un petit regard amusé au reptile qui essayait de suivre la cadence.
- Si tous les prétendants au poste étaient les mêmes que ceux qui voulaient s’immiscer au département des mystères, ce n’est pas si étonnant, lui répondis-je en riant.
- Cela faisait longtemps que nous n’avions pas parcouru les couloirs de Poudlard, soupira le saurien d’un air nostalgique. Je crois que ça m’avait manqué.
Alors que je laissais Iserith prendre de l’avance, je nous revoyais, enfants, à déambuler dans les couloirs. J’étais plus petite et lui n’était pas encore stabilisé. Il s’amusait à prendre la forme de toutes sortes de reptiles, du dragon menaçant au petit lézard le plus mignon. C’est à partir de la troisième année qu’il avait commencé à prendre de plus en plus régulièrement l’apparence d’un pogona pour finalement la garder à jamais au début de la quatrième année, étonnant par là même mes professeurs ayant rarement vu un démon se fixer aussi tôt.
Sentant la nostalgie me saisir, Iserith fit demi-tour, et je le mis sur mon épaule comme nous le faisions autrefois – même s’il faisait quinze centimètres à l’époque et une bonne cinquantaine aujourd’hui.
C’est vêtue de mon vieux trench bleu et avec Iserith se lovant dans mon cou que je franchis pour la première fois les portes de la grande salle en tant que professeure. Les élèves n’arrivant que le lendemain, une seule table avait été aménagée au centre de la salle ou les professeurs se faisaient face, discutant avec animation. La directrice fut la première à me remarquer.
- Professeure Norton ! J’ai bien cru que vous n’alliez pas nous honorer de votre présence !
A son image, tous se tournèrent vers moi. Quelques professeurs étaient restés depuis le temps où j’avais quitté ces murs, comme le professeur Flitwik ou le professeure Trelawney, mais il y avait également de nouveaux visages, comme une jeune femme ayant un deamon renard sur les genoux, que je devinais être en charge de la métamorphose, un jeune homme avec un niffleur dans la poche de sa veste qui semblait être chargé des cours de soin aux créatures magiques, et enfin une tête blonde, bien trop connue, avec une fouine blanche endormie sur les genoux, Draco Malfoy, professeur de potion, directeur de la maison Serpentard. Les présentations furent rapides – nous aurions tout le temps de nous connaître dans la salle des profs quand nous nous plaindrons de nos élèves – et chacun retourna à son assiette.
Assise à côté du professeure Trelawney et en face de Malfoy, je me contentais de manger distraitement la meilleure escalope de poulet de ma vie, veillant à en donner quelques bouts à Iserith pour éviter son courroux éternel. Quand la voyante sembla s’apercevoir de ma présence elle commença à partir dans un soliloque concernant « la meilleure élève qu’elle n’ait jamais eu » - ce n’est pas mes mots mais les siens. Rapidement je feignis la fatigue pour regagner la chaleur réconfortante de mes appartements.
Une fois de nouveau enfermée seule, je remis un peu d’ordre sur mon bureau et raviva le feu pour qu’il diffuse sa chaleur dans toute la salle. Teintant légèrement les flammes d’un dernier coup de baguette pour diminuer la lumière émise par le foyer, je pris mon énorme couette dans ma chambre et alla m’installer confortablement devant la cheminée, en boule. Iserith rejoignit sa branche et je le sentis s’endormir rapidement. Quelques minutes plus tard, je fis de même.
Le lendemain une agitation sans pareil remuait tout le château. Les professeurs ne cessaient de se questionner sur la tenue la plus appropriée pour faire la meilleure impression aux élèves sans toutefois avoir l’air trop décontracté, quelle coiffure adopter… D’autres encore faisaient des paris sur le vainqueur de la coupe des maisons – j’ai vu le professeur Flitwick parier un sac de galions sur Serdaigle, très sûr de lui.
Fuyant la table du petit déjeuner – le professeure McGonagall ayant insisté pour que j’assiste à tous les repas – je me mis à déambuler dans les couloirs au hasard. J’atterris d’abord aux cuisines, que je quittais aussitôt en voyant des ustensiles voler dans tous les sens, puis je croisais la salle sur demande, la volière, la bibliothèque… C’est quand un profond frisson parcourut ma colonne que je me rendis compte que j’étais arrivée aux cachots. Avant que je n’ai eu le temps de faire demi-tour le baron sanglant me barra la route. En le voyant, je sentis Iserith resserrer ses griffes sur mon épaule, et il se glissa du mieux qu’il put sous mes cheveux de sorte à ce que seule sa tête ne dépasse.
- Isobel Norton ! Voilà bien des années que je ne t’avais pas vue en ces murs. J’ai entendu dire que tu étais la nouvelle professeure de défense contre les forces du mal ?
- En effet.
Ma sobre réponse ne sembla pas le satisfaire.
- Pourquoi n’es-tu pas revenue vivre dans les cachots ? Tu aurais très bien pu faire déplacer ta salle de cours. Je croyais que tu te plaisais, ici, parmi les tiens, déclara-t-il d’un ton sadique.
Avalant difficilement ma salive, je sentais la peur d’Iserith se mêler à la mienne. Le fantôme de Serpentard nous avait toujours effrayé, et il le savait. Je m’empressais de prendre un masque impassible pour lui cacher mon désarroi.
- Ces cachots sont le domaine de Malfoy. Je suis bien mieux dans mon propre coin du château, ça nous évite une confrontation inutile, répliquais-je avec une bravoure feinte.
- Inutile, en effet… J’ai cru comprendre que la directrice avait d’autres projets pour toi ?
- Quels genres de projets ? lança une voix glaciale au bout du couloir.
Draco Malfoy s’avança vers nous d’une démarche qui se voulait décontractée, son deamon fouine couleur neige sur l’épaule.
- Elle te donne finalement les soins aux créatures magiques ? Il est vrai que c’est plus ta place, sans oublier que Collins est un vrai incapable, cracha Malfoy comme si c’était du poison.
- Au contraire, je trouve que le professeur Carlton est très impliqué dans sa matière, et de ce que j’ai pu lire sur ses travaux concernant les hippogriffes il pourrait très bien recevoir un prix du ministère. D’ailleurs, où en sont tes travaux en potions ? Répliquais-je du tac-o-tac.
Ma répartie sembla plaire au fantôme car le baron questionna longtemps Malfoy à ce propos, si bien que je pu m’éclipser au milieu de l’interrogatoire où j’appris qu’il se contentait d’apprendre sa matière aux élèves sans pour autant vouloir l’approfondir de son côté.
Ces tours et ces détours m’avaient en vérité pris toute la matinée, mais alors que j’essayais de rejoindre ma salle de classe discrètement le professeure McGonagall m’aperçut et me traîna de force jusqu’à la grande salle. Les bancs étant encore presque vides je m’assis face au professeur de soins aux créatures magiques qui était en grande discussion avec son deamon niffleur, si bien qu’aucun des deux ne sembla remarquer ma présence.
- Tu ne peux pas continuer à voler tout ce qui te passe sous la main, Blier ! Surtout en sachant que les élèves ne vont pas tarder à arriver ! Tu as de la chance qu’on ne se soit pas fait renvoyer !
- Comment veux-tu que je résiste à tous ces éclats ? Tu as vu comment elle brillait ? C’était de la provocation !
- Hors de question que tu me ressortes le coup de la victime. Je ne veux plus que tu me fasses de coup comme ça.
- D’accord…
Et le niffleur alla s’asseoir tout penaud à la droite de son sorcier, qui leva les yeux vers moi et remarqua enfin ma présence.
- Ah ! Euh… Vous… Passez une bonne journée ?
Les quatre yeux braqués sur lui sembla quelque peu le déboussoler vu l’agitation soudaine qui le prit.
- Des problèmes avec votre deamon ? demandais-je.
- Eh bien…
C’est à ce moment que le niffleur en question leva la tête et me regarda d’un air blasé.
- Il se trouve que Collins n’a pas aimé que je prenne discrètement la chaîne en or de la directrice, déclara-t-il d’un ton supérieur avec une petite voix couinante.
Alors que je me retenais de rire, Iserith lâcha à mon oreille un petit pamphlet contre les deamons qui ne savaient pas se tenir.
- Dès que je m’en suis rendu compte je lui ai rendu bien sûr ! Jamais je n’aurai cru que Blier recommencerait, se défendit le sorcier.
- C’est pas ma faute ! C’est l’or ! Il m’appelle ! S'exclama la petite boule de poile.
Collins me lança un regard désespéré, et alors que je n’arrivais plus à retenir mon rire, une tête blonde de mauvais poil arriva dans la salle pour se mettre à la place la plus éloignée de nous et notre bonne humeur.
On passa le déjeuner à discuter et à rire, à faire des prédictions sur les futures erreurs idiotes de nos élèves et à tergiverser sur l’utilité ou non d’une alliance entre le ministère de la magie et le Magisterium – l’organisation qui avait petit à petit pris possession du gouvernement moldu.
- Nous avions bien des accords avec l’ancien gouvernement, alors pourquoi pas avec celui-ci ? m’avait-il dit.
- Le problème n’est pas tant de passer des accords avec le nouveau gouvernement moldu, mais plutôt : qu’est-ce que le Magisterium compte faire une fois les accords passés ? On a bien pu voir comment ils ont totalement absorbé le précédent gouvernement moldu ! Il ne manquerait plus qu’ils veulent faire la même chose avec nous ! Avais-je répondu d’un air animé.
- Comment des moldus pourraient-ils prendre possession du monde sorcier ?
- Ne croit pas que ce sont de simples moldus. J’ai vu des choses quand je travaillais encore au ministère… - les souvenirs que cela évoquait me fit frissonner. Ils ont récupéré de vieux artéfacts sorciers et la plupart des moldus reconnaissent déjà qu’une forme de magie existe !
- Alors le secret risquerait d’être brisé ? demande-t-il, inquiet.
Alors que je hochais de la tête d’un air grave, la professeure de divination entra dans la salle d’une démarche des plus mélodramatique. Elle vint s’asseoir à côté de moi, mettant fin à la conversation.
- Mon enfant… Mon troisième oeil m’a guidé jusqu’ici pour vous trouver… Apparemment il se plaît à vos côtés… Il aime admirer vos pouvoirs…
Alors que j’essayais par tous les moyens de changer de sujet, Iserith sauta sur la table, quelque peu énervé d’avoir à se nourrir lui-même. Malheureusement pour moi, la professeure Trelawney n’en démordait pas.
- En rien nous ne devrions être étonnés de vos incroyables aptitudes, dès lors que l’on connaît le talent inné qu’avait votre mère pour la divination ! Quelle mort tragique que fut la sienne… Heureusement elle l’avait vu venir et vous avait mise à l’abri dans cette famille de moldus ! Quel talent elle avait…
Alors que Sibylle commençait à me faire des propositions concernant des apparitions dans ses cours, Collins vint à ma rescousse.
- Isobel, il me semble que vous vouliez me montrer quelques reptiles moldus que vous avez pu amener avec vous au château ?
Il me fallut quelques instants pour réaliser qu’il m’avait appelé par mon prénom, mais je décidais vite de sauter sur l’occasion.
- Exactement ! Il est vrai qu’il est très intéressant d’observer leurs similitudes avec les dragons.
- Pourrions y regarder dès maintenant ? Demanda-t-il avec un grand sourire. J’ai peur qu’un fois les élèves arrivés je n’aurais plus le temps d’étudier ces créatures magnifiques.
- Bien sûr Collins. Veuillez m’excuser professeure Trelawney, mais je vais devoir vous fausser compagnie.
- Faite donc ma chère, faite donc… Mon troisième œil prévoit un grand danger, mais seulement pour dans quelques mois…
Alors que nous fuyions la grande salle, Iserith me glissa à l’oreille que Collins ne cessait de me lancer des regards en coin.
- Vous devez sûrement avoir des questions, Collins, dis-je.
Il parut gêné, mais répondit néanmoins.
- Ainsi donc… Votre mère était voyante ?
- Oui. Bon nombre des prophéties résidant au département des mystères sont les siennes. C’était une des rares voyantes à être prise au sérieux.
- Et… Que lui est-il arrivé ? Demanda-t-il timidement.
- Nous sommes arrivés.
Trop heureuse d’avoir pu éviter le sujet de ma mère, j’ouvris les portes de ma salle de classe d’un claquement de doigt et me dirigeai rapidement vers mon bureau où se trouvait mon zoo miniature improvisé. Et dès que j’en déverrouillais la porte, je remarquais que Collins était planté au milieu de la salle, tournant sur lui-même comme s’il voulait en enregistrer chaque détail.
- Votre salle est… Mais combien de temps cela vous a pris ?
Après avoir ouvert la porte du bureau, je fouillais dans mes souvenirs pour me remémorer le temps consacré à la décoration. Je contemplais les différents les différents quoi? suspendus par des câbles au plafond, les branches de bois flottés traversant toute la salle de part en part – Iserith y avait veillé –, la malle qui bougeait sous les coups d’un épouvantard y étant piégé, tous les tableaux à craie recouvrant une bonne partie des murs et les croquis de détraqueurs et de loup garou accrochés entre les fenêtres.
- J’y ai consacré le temps qu’il a fallu, je finis par répondre en haussant les épaules.
Il s’avança tout en continuant de regarder tout autour de lui, et finit par me suivre.
Une fois dans mon bureau il parut d’abord étonné de me voir sortir une vieille valise du placard, puis il ouvrit et ferma la bouche plusieurs fois, par stupéfaction. Pendant ce temps je riais intérieurement, et pris soin de verrouiller la porte derrière nous.
- Bien sûr il y va de soi que j’attends de vous la plus entière discrétion à propos de cette valise, car je doute que notre chère directrice approuve que je l’ai amenée entre ces murs.
�� Il hocha vigoureusement de la tête. Je posai la valise au sol, l’ouvrais entièrement et descendit l’échelle. J’allumais quelques lumières dans l’atelier pendant qu’Iserith partait déjà se dégourdir les jambes, puis Collins entra à son tour.
- Mais du coup, vous… Enfin vous… Vous êtes…
- La petite-fille de Newt Scamander. Je tiens sa valise de ma mère. Bien sûr elle ne contient plus les animaux qui ont pu y vivre auparavant. J’ai pris l’habitude de récupérer des animaux abandonnés et de les loger ici pour en prendre soin. Il n’y a presque que des animaux moldus. J’ai plus l’habitude de traîner dans leur monde.
Je lui fit signe d’avancer en premier, et je fus ravie de voir son air béat devant les serpents et les lézards qui vivaient ici. Il fit son petit tour pendant que je veillais à l’alimentation de tout le monde. Quand il revint, il sembla tout de même préoccupé.
- Pourquoi avoir choisi le département des mystères et la défense contre les forces du mal ? Tout me porte à croire qu’une place au département des créatures magiques vous conviendrait plus.
Je souris discrètement à la remarque.
- M’occuper de tous ces animaux est plus un hobby. Et quand j’ai dû trouver un emploi le département des mystères avait bien plus besoin d’un nouveau membre que celui des créatures magiques.
- C’est donc par pur altruisme que vous avez pris cette voie ?
- … Disons que j’avais des aptitudes recherchées.
- Un talent prononcé pour l’occlumancie, je suppose ?
Je hochais distraitement de la tête alors qu’un python albinos s’enroulait autour de mon bras.
- Ce qui se passe au département des mystères reste au département des mystères. Il est important que chaque employé soit imperméable à toutes tentatives visant à lire leur esprit.
- Et vous vous plaisiez là-bas ?
- A votre avis, pourquoi suis-je venue travailler ici ?
On commença à rire et à dire des idioties pendant que je lui montrais les spécimens que j’avais abrité jusque-là, puis il fut l’heure de se préparer pour l’arrivée des élèves.
Il pleuvait ce soir-là, et la fumée s’échappant du Poudlard Express se mêlait au brouillard qui commençait à se lever. Une flopée d’enfants plus ou moins grands entra dans la grande salle, où nous les attendions derrière la grande table réservée au corps enseignant. Le Choixpeau magique pris soin de la répartition des premières années, la nouvelle directrice fit un discours d’encouragement, et c’est à ce moment que je sentis la tristesse m’envahir. Les discours de Dumbledore me manquaient. J’avais beau avoir vu son cadavre au pied de la tour d’astronomie et avoir subi le régime des Carrow l’an d’après, je ne m’étais toujours pas faite à l’idée.
Collins, sentant le désarroi qui venait de m’envahir, prit discrètement ma main sous la table.
- Je sais ce que tu ressens, me murmura-t-il tout bas. Avec le temps on s’y fait.
Les plats apparurent sur les tables et une exclamation d’impatience parcourut la salle. Les élèves se jetèrent dessus comme s’il n’avaient pas mangés depuis deux mois, et bon nombre de professeurs firent de même. Je picorais distraitement, mais me servit une assiette entière quand McGonagall me lança un regard à faire fuir un magyar à pointes.
Le repas fini, les préfets conduisirent les premières années dans leurs dortoirs et les professeurs soupirèrent de soulagement, les oreilles quelque peu sifflotantes. Alors que les professeurs quittaient peu à peu la salle, Collins proposa de me raccompagner, mes appartements se trouvant sur le chemin des siens. Laissant nos deamons nous devancer, nous prenions notre temps, congédiant dans leur dortoir les élèves récalcitrants.
- Depuis combien de temps enseignez-vous à Poudlard, d’ailleurs ? Lui demandais-je.
- J’entame ma sixième année. Le professeur McGonagall est venue me débaucher du ministère.
- C’est une manie chez elle, apparemment, riais-je.
Nous traversâmes le dernier couloir en silence. Ce n’est qu’une fois devant ma porte qu’il repris la parole.
- Tu ne te souviens vraiment pas de moi, alors ? dit-il avec un faux sourire.
Confuse, je ne sus que répondre. Il ne me quitta pas des yeux, attendant une réponse qui ne vint pas, et je sentis la gêne monter entre nous.
- Ce n’est rien, oublie. Je sais pas à quoi je m’attendais.
Et avant que je n’ai pu répondre quoi que ce soit, il était déjà parti, son niffleur sur l’épaule me lançant des regards noirs.
Un peu perdue, j’ouvris la porte et la referma derrière moi d’un coup de baguette, traversa la salle de cours comme un fantôme, grimpais les escaliers pour rejoindre mon bureau, raviva le feu d’un sort et me roula en boule dans ma couette abandonnée là la veille.
***
Premier vrai jour de travail. Toute une classe de septièmes années me faisait face. Il ne me semblait pas qu’on était si menaçant à l’époque.
- Bonjour à tous, je suis le professeur Norton, c’est moi qui m’occuperai de vous enseigner la défense contre les forces du mal pour votre dernière année à Poudlard. Ne tournons pas autour du pot, si vous êtes ici c’est pour être au point pour vos ASPIC de fin d’année. Etant donnée l’ampleur de votre programme – plaignez-vous auprès du ministère, pas à moi – vous aurez chaque premier du mois un contrôle sur tout ce que vous aurez appris jusqu’ici, et je précise qu’une connaissance portant uniquement sur cette septième année ne sera pas suffisante, ainsi je vous conseille de déterrer vos livres précédents ou de consulter la bibliothèque si vous les avez déjà brûlés. Nous commencerons l’année par une étude de l’occlumancie et de la légilimancie. Quelqu’un a-t-il une idée de ce en quoi ces deux disciplines consistent ?
Un long silence de mort s’abattit sur la salle. J’aperçus Iserith sur une des branches juger tous les élèves et deamons correspondant en dessous de lui.
- Personne ? Quelle dommage… Ouvrez vos livres page 394 et lisez. Je vous conseille de prendre quelques notes à côté.
Tout un tas de regards inquiets se levèrent vers moi.
- Rassurez-vous, je ne vais vous faire une interrogation tout de suite. Si vous prenez des notes pendant votre lecture ça vous obligera à vous focaliser sur les données importantes et ça vous facilitera la vie pendant vos révisions.
Le reste du cours se passa sans trop de problèmes, tout comme le cours de troisièmes années qui suivit, et ce fut l’heure de manger.
Je croisais Collins sur le chemin de la grande salle, mais notre traversée du château se fit dans un silence pesant, que seules nos salutations sommaires avaient interrompu. Son deamon ne cessait de me toiser avec une certaine haine qui détonnait avec ses 17cm de haut et son pelage de peluche. De temps en temps il se penchait vers l’oreille de son sorcier pour lui faire des messes basses que je faisais mine d’ignorer. Nous montâmes chacun d’un côté de l’estrade de la table des professeurs, et c’est avec peine que je dû m’asseoir à côté de l’égocentrique qui se faisait autrefois appeler « Le Prince de Serpentard ».
- Bonjour Isobel.
- Bonjour Draco.
On mangea dans un silence – décidément – des plus pesants, et je mis mes derniers cookies dans ma poche pour ne pas avoir à rester ici une seconde de plus. Je vis du coin de l’œil Collins qui se levait en même temps, et qui se rassit aussitôt après m’avoir vue. Mon deamon sur l’épaule, je quittai la salle.
- Tu ne trouves pas qu’il en fait un peu trop ? Demanda la voix sifflante du lézard.
- Iserith, ne soit pas si méprisant.
- Il ne veut même pas que vous vous expliquiez. Il a beau être professeur, au fond c’est encore un enfant.
- N’en parlons plus, veux-tu ?
Le pogona se contenta d’un vague hochement de tête désespéré.
Les jours et les semaines passèrent de plus en plus vite à chaque heure sonnée. Mes cours avançaient bien, la plupart de mes élèves réussissaient avec succès mes contrôles mensuels, j’étais un professeur reconnu et respecté. Malgré ces réussites professionnelles, nous n’avions pas progressé dans la discussion avec Collins, et cela intrigua le professeur McGonagall au point qu’un soir elle me convoqua dans son bureau.
- Mlle Norton, j’aurais une question à vous poser.
- Allez-y, professeure.
- Et bien… Disons que c’est quelque peu indiscret… Je n’ai pu m’empêcher de remarquer que depuis la rentrée vous semblez être en froid, vous le professeur Carlton.
Entendant ricaner Iserith de cet euphémisme, j’eus toutes les peines du monde à répondre sérieusement à la question.
- Effectivement, nous avons eu un désaccord. Mais rien de bien gênant pour notre travail.
Elle me regarda avec suspicion.
- Vous êtes sûre qu’il n’a rien d’autre dont vous voudriez me parler ?
Hésitant longuement, je préférais le silence plutôt que de lui déballer mes petits problèmes personnels.
- Rien, professeure.
Encore plus suspicieuse, elle me proposa du thé, mais je partis en prétextant un paquet de copies à corriger.
Un autre individu avait également décidé de me compliquer les choses : Draco Malefoy. Il s’amusait à venir interrompre mes cours pour une raison quelconque, mangeait mes gâteaux préférés avant que je n’ai eu le temps d’en goûter ne serait-ce qu’un seul… Je commençais à avoir des soupçons, et à me demander si le baron sanglant n’avait pas laissé échapper quelques informations.
Quatre mois environs après la rentrée, lors d’une réunion de professeurs, j’entendis quelque chose qui attira mon intention.
- Vous voyez qui est Maisie Greenwood, une Serpentard de sixième année ? Malgré le fait qu’elle aura la majorité d’ici quelques mois, j’ai bien pu observer pendant mon cours de sortilège de ce matin que son deamon ne semble toujours pas décidé à se fixer, dévoila le professeur Flitwick, qui se tourna vers Malefoy. Ne l’aviez-vous pas remarqué ?
- Si, évidemment, dit-il d’un ton qui se voulait assuré.
Plusieurs sourcils se levèrent.
- Mais je ne m’inquiète pas pour elle. La fixation viendra. Il suffit d’attendre.
- Il suffit d’attendre ? Assumez-vous vos propos, professeur Malefoy ? Car il ne me sembla pas que vous vous y connaissiez très bien en ce qui est la science des deamons. Professeur Carlton, un avis ?
Collins, assis non loin de moi, se dandina un peu sur sa chaise avant de trouver le courage de prendre la parole.
- Et bien… C’est vrai que d’ordinaire les deamons prennent leurs formes fixes aux alentours de 15 ans…
- Et vous, professeure Norton ? Auriez-vous des informations supplémentaires ?
Ignorant le regard noir que me lançait le professeur de soin aux créatures magiques, je m’avançais sur ma chaise afin de pouvoir parler à tout mon auditoire.
- Comme l’a dit le professeur Carlton, on s’attend normalement à ce que le deamon commence à prendre sa forme fixe une fois le 15ème anniversaire passé et de se fixer définitivement vers l’anniversaire des 16 ans. Il est peu courant voire même extrêmement rare que la fixation n’est pas encore débutée à son âge.
Tous les professeurs autour de la table semblèrent se plonger dans une intense réflexion.
- Cela pourrait-il être dangereux ?
La gorge sèche, je répondis.
- Ca ne l’est pas forcément.
- Je garderai un œil sur elle.
Surpris, nous nous retournâmes tous vers Draco.
- Vous en êtes sûr, professeur Malefoy ?
- Vous me faites assez confiance pour leur enseigner l’art des potions, madame la directrice. Vous pouvez bien me faire confiance pour la surveillance d’un élève.
Les lèvres pincées, McGonagall accepta, me lançant tout de fois une œillade me rappelant ma promesse de début d’année de surveiller ma maison d’origine, et la réunion pris fin.
Week-end de libre, je corrigeais les copies que j’aurais dû rendre il y a trois jours, Iserith à mes côtés s’amusant de la bêtise de certains élèves. Alors que j’apprenais avec étonnement qu’un épouvantard était une invention des jumeaux Weasley, on toqua à la porte.
- Entrez !
Collins Carlton passa le seuil.
- Puis-je m’entretenir avec vous ?
- Bien sûr, répondis-je distraitement en découvrant que l’occlumancie permettait de communiquer avec les animaux.
Rangeant la copie sur la pile des déceptions du mois, je fis enfin face à l’intrus du jour.
- Professeur Carlton, que puis-je faire pour vous ?
- Il me semble que vous vous y connaissez en reptiles ?
Intriguée, je levai un sourcil.
- Quel genre de reptile ?
- Du genre ailé.
Les mots ne suffisaient pas à exprimer toutes les interrogations qui me passaient par la tête. Il le remarqua et me tendit la main.
- Je crois que vous devriez venir.
Le néant de mon cerveau ne m’empêchant de refuser, je le suivis jusqu’à une salle cachée par un tableau dans un des sous-sols du château. Placé au centre d’un âtre rougeoyant se trouvait un œuf.
- Mais… C’est impossible…
- Je l’ai trouvé dans une vente aux enchères, je me suis dit qu’il serait mieux ici pour éclore.
Incrédule, je me tournai vers lui.
- Mais bien sûre je ne compte pas le garder ici indéfiniment. J’ai déjà pris contact avec un ami en Roumanie pour qu’ils le récupèrent quand il pourra supporter le voyage.
Alors que je contemplais l’œuf avec fascination et qu’Iserith se plaça à proximité du feu pour se réchauffer, Collins se rapprocha pour être à côté de moi.
- On pourrait s’en occuper ensemble.
Je me tournai vers lui, partagé entre le choc, la surprise, la joie, et tout un tas d’autres sentiments.
- Je crois me souvenir que c’était ton rêve à l’époque, reprit-il.
- C’était le tien aussi, dis-je après de longues minutes. Ca, et un élevage d’occamy.
- Alors… Tu te rappelles… dit-il avec stupéfaction.
- Oui. Ca m’est revenu.
Un silence gêné s’installa.
- En fait… McGonagall est venue me parler, déclara-t-il. A propos de…
- Du sortilège d’amnésie, dis-je, le regard vide.
- Oui. Je sais que ce n’était pas vraiment à elle de le faire mais… Enfin… Si tu veux en parler…
- Des mangemorts m’ont jeté un sortilège d’amnésie dans l’espoir que je les rejoigne après, commençais-je d’un voix blanche. Mais ça n’a pas suffi. Alors ils m’ont enfermé et se sont servis de moi comme cobaye pour des doloris, cependant je m’en suis remise, j’ai fait la bataille de Poudlard, j’ai fait des études, j’ai travaillé au ministère et maintenant je suis professeure. Pas de quoi s’apitoyer sur mon sort.
- Il paraît qu’un des moldus avec qui tu as grandi est mort.
La gorge serrée, j’eus du mal à articuler ma réponse.
- Oui. Mais ça n’a rien à voir avec Voldemort. Tu as estimé la date d’éclosion ?
- Euh… Hum. Ca devrait être d’ici un mois. Mais étant donné que l’œuf a dû être trimballé sans aucun soin il se peut qu’il mette une à deux semaines de plus.
- Alors on s’en occupera comme il faudra. McGonagall est au courant ?
- Elle ferme les yeux tant qu’il reste ici et que personne n’est au courant.
Souriant bêtement à cause d’une source de bonheur inespérée – j’avais toujours rêvé d’être la maman d’un dragon – je pris la main de Collins dans la mienne et posai ma tête sur son épaule. On resta à contempler l’œuf jusqu’à ce que la faim nous saisisse.
***
Maisie Greenwood, serpentarde en 6e année, me donnait bien du fil à retordre. Je l’observais dans ma classe, dans la grande salle, dans les couloirs, et plus je passais de temps à la surveiller et plus elle m’intriguait. Elle n’avait pas de véritable amis, se contentant de maintenir des relations polies avec ses camarades. Elle était majoritairement végétarienne et ne partageait jamais ses repas avec son deamon, qui changeait de forme de manière frénétique.
- Et donc… Vous ne pouvez pas m’en dire plus à son sujet ? demanda le professeure McGonagall qui m’avait conviée pour le thé et me donnait des biscuits en échanges d’informations.
- Mise à part qu’elle me met extrêmement mal à l’aise dans sa manière de vivre ? Je ne veux pas être trop alarmante, mais son deamon m’inquiète vraiment. On dirait qu’il a comme… des… « convulsions » de transformations incessantes.
- Hum…
Nous finîmes nos tasses le temps de sa réflexion.
- Et Malfoy ? Il vous a transmis des informations ?
- S’il a veillé sur Mlle Greenwood, il n’a rien remarqué ou il ne m’a rien rapporté. Vous savez que ma proposition tient toujours ?
Je ne lui apportais pas de réponses.
Les jours passèrent. Maisie me sembla de plus en plus instable, allant jusqu’à s’énerver brutalement de façon régulière.
Dès que moi ou Collins avions une heure de libre, nous descendions dans les sous-sols pour veiller l’œuf, allant jusqu’à se faire livrer nos repas par les elfes de maison afin de ne pas avoir à remonter dans la grande salle.
Enfin vint le temps de Noël.
- Professeure Norton, pourrais-je vous parler un moment, s’il-vous-plaît ?
Quelques têtes se levèrent et des sourires narquois apparurent à la vue de l’homme passant la tête par la porte.
- J’arrive, professeur Carlton. Ouvrez vos livres à la page 217 et prenez des notes sur les détraqueurs et sur la possibilité qu’ont les deamons à servir de patronus corporel. Certains d’entre vous seront interrogés à l’oral et, si j’entends le moindre son, l’oral sera noté.
Sur ce je quittai la salle en ricanant de la tête de mes élèves.
- Qu’est-ce qu’il y a, Collins ?
- Désolé de t’interrompre en plein cours mais j’avais quelque chose d’important à te dire…
Attendant sa réponse, je n’entendis que le silence.
- … Et c’est quoi cette chose importante ?
- Est-ce que… Est-ce que ça te dirait de…Venir au bal de Noël avec moi ?
J’explosai de rire, mais pas trop non plus, sinon les élèves risqueraient d’entendre. Ma réaction fit apparaître le désarroi sur le visage de Collins.
- Alors… C’est un…
- Un oui, Collins. C’est un oui, rais-je à son air désemparé.
- Vraiment ?
Son air étonné me fit sourire tendrement. Me penchant vers lui, je lui déposai un baiser sur la joue.
- Oui, Collins. Je veux venir avec toi au bal de Noël, je lui murmurai à l’oreille.
Je le sentis frissonner, ce qui étira d’autant mon sourire.
- C’est tout ce que tu voulais me dire ? Je peux retourner en cours ?
- Hum… Et bien… Eh… Oui. Oui, c’était tout.
- Et bien je vais retourner voir mes élèves, lui dis-je avec un clin d’oeil avant de retourner à mes élèves intrigués.
Le reste du cours se passa certes silencieusement, mais je remarquai bien les œillades amusées des étudiants me faisant face.
Le bal arriva bien vite. J’avais pour l’occasion revêtu ma plus belle robe d’un bleu TARDIS. Collins était venu me rejoindre le soir à mon bureau, et nous entrâmes ensembles dans la grande salle. Les elfes de la cuisine s’étaient surpassés pour le festin. Même à Poudlard, je n’avais jamais aussi bien mangé. Vint ensuite le moment de la danse. Les préfets ouvrirent le bal, puis ce fut le tour des professeurs. Collins prit ma main gauche de sa droite, et passa son autre bras autour de ma taille. On commença à valser lentement sur la musique. Au fil de la danse je posai ma tête sur son épaule. Nos deux corps se rapprochèrent jusqu’à être collés l’un à l’autre. Au final on resta parmi les derniers sur la piste. Il fallut finalement quitter la salle, et j’eus du mal à me séparer de lui. Il me ramena à mon bureau, me tenant la main, et finalement nous dûmes nous séparer devant ma porte
- Je sais pas pour toi mais… J’ai passé une super soirée, bégueya-t-il.
- Moi aussi j’ai passé une super soirée, lui répondis-je en souriant.
Nous nous sourîmes bêtement un long moment, puis finalement j’ouvris la porte. Me tournant vers lui une dernière fois, je déposai un baiser chaste sur ses lèvres avant de fermer le battant.
- C’était d’un niais !
- Ferma la, Iserith.
Les vacances de Noël furent beaucoup plus calmes. Seuls quelques élèves étaient restés, ainsi que peu de professeurs. Collins était parti par le train le lendemain du bal. Il devait passer les fêtes avec sa famille. J’étais donc seule pour veiller sur l’œuf.
- Tiens, tiens, tiens… Professeure Norton. Puis-je savoir ce que vous faites aussi profondément enfouie dans les sous-sols du château ?
Draco Malfoy, appuyé nonchalamment contre un mur, me faisait face.
- N’ai-je donc pas le droit de déambuler ?
- Tu crois qu’il se doute de quelque chose pour l’œuf ? me murmura Iserith à l’oreille.
- Des messes basses ? Tu aurais quelque chose à cacher ? Demanda l’albinos avec un air suffisant.
- En vérité je venais te voir, répliquais-je. Je me demandais où tu en étais avec la surveillance de Maisie Greenwood.
Il devint aussi pâle que la fouine qui lui sert de démon.
- Ca ne te regarde pas.
Au même moment, la directrice arriva.
- Ah ! Vous voilà enfin, vous deux ! Dans mon bureau ! Immédiatement !
Face à cette avalanche de points d’exclamation nous ne pûmes qu’optempérer.
Une fois à l’abri des regards, elle prit un air grave.
- Un élève manque à l’appel. Nathan Friskey. Ses parents devaient le récupérer à la gare de Kings Cross, mais il n’était pas là. Ces amis disent ne pas l’avoir vu dans le train. Il est donc dans le château. Tous les deux, je vous charge de le retrouver le plus vite possible et de trouver également des explications. Maintenant du vent.
Et aussi vite qu’on était entré, on fut mis à la porte. Nous partîmes chacun dans notre coin. J’irai voir l’œuf plus tard.
Deux jours après que McGonagall nous ait donné notre mission, je retrouvais le corps de Nathan placé à l’intérieur d’une armure d’un couloir du deuxième étage. Mme Pomfresh fit tout son possible pour le ramener, mais elle ne le put. Son coeur battait encore, ses fonctions vitales étaient intactes, mais une chose manquait au tableau : Nathan Friskey, élève en troisième année à Serdaigle, avait été destitué de son âme.
- Je croyais que seul un baiser de détraqueur pouvait retirer l’âme d’un corps, s’énerva Draco, étalé sur un des lits de la pharmacie.
- Seul les détraqueurs peuvent infliger ça, lui répondis-je.
La directrice ne tarda pas à arriver, et pendant un instant on pouvait voir la panique percer sur son visage.
- Que tout le château soit fouillé. Que tous les élèves soient réunis dans la Grande Salle. Isobel, Draco, cherchez tous les élèves que vous pourriez trouver. Je vous fais confiance.
Deux bonnes heures de chasse aux élèves plus tard, j’avais envoyé presque tous les élèves qui étaient restés ici pour les vacances dans la Grande Salle. Au détour d’un couloir j’aperçus une forme sombre avec une tête blanche.
- Draco !
Aucune réaction.
- Draco ? Draco ?!
J’accourus vers lui.
- Oh mon dieu, Draco…
Il semblait évanoui. Son souffle était court, les battements de son cœur étaient irréguliers, et il me semblait encore plus pâle que d’ordinaire. Son deamon était dans le même état. D’un sort je m’empressais de le soulever, n’oubliant pas de prendre sa baguette qui était tombée à côté de lui. Alors que j’allais prendre le chemin de l’infirmerie, une silhouette sombre arriva au bout du couloir. La silhouette effrayante glissa vers moi, sortant de sous sa cape une main noire de pourriture.
Je sortis ma baguette, m’apprêtant un lancer le sortilège du patronus, mais avant d’avoir prononcé le moindre mot une fille arriva à sa suite.
- Maisie ?!
Maisie Greenwood, pâle, en pleurs, avançait à la suite du détraqueur.
- Je suis désolée. Il ne veut pas m’écouter. J’ai essayé. J’ai vraiment essayé. Mais il ne veut pas obéir, me dit-elle en pleurant.
- Maisie ?... Ne me dis pas que ?... Non. Maisie. Dis-moi que non. S’il-te-plaît.
Maisie se contenta de retenir une vague de sanglot tandis que le détraqueur que je devinais être son deamon continua d’avancer. Tout devenait de plus en plus froid. Toutes idées de bonheur me quittèrent. Et il continuait d’avancer.
Me détachant de la cagoule relevée, je pris ma baguette.
- Spero Patronum !
- AAAAAAAAAAHH !!!
Maisie tomba à terre en hurlant, s’arrachant les cheveux de douleur. Son deamon tenta de percer un trou dans ma défense. Iserith s’avança vers lui, et une lumière blanche l’enroba. Il décolla du sol vola au-devant du détraqueur.
- Non Iserith ! Arrête ! criais-je.
Plus il avançait, et plus Maisie se tordait de douleur, poussant des cris glaçants.
- Hors de question que je te laisse te faire tuer par ce deamon ! me répondit le reptile.
- En le blessant, tu la blesses ! répliquais-je.
Ignorant mes supplications, Iserith continua d’avancer. Alors que les supplications de Maisie augmentaient de volume, le détraqueur avança brusquement sa main et se saisit d’Iserith, le serra de plus en plus fort. Cette fois c’est moi qui criais. Je criais comme jamais auparavant, sentant les doigts froids et putrides écraser nos corps. Le contact direct entre nos deux deamons créa une vague de douleur supplémentaire.
Il fallait agir. Il fallait agir vite. Maisie et son démon avaient tué une personne, si on ne comptait pas Draco qui était dans un état critique. Rares avaient été les cas de démon détraqueur, et chaque fois cela se finissait en massacre, d’autant plus que celui-ci était assez puissant pour pouvoir se saisir d’un deamon-patronus. C’était un sujet d’étude, au département des mystères, car personne n’avait encore trouvé une solution viable à ce problème. Aucun remède. Seulement une solution finale.
Il fallait arrêter Maisie. Je pris donc ma baguette pour faire ce qu’on nous avait enseigné au ministère.
- Avada…
- Avada Kedavra !
Un éclair vert jaillit de derrière moi. Draco Malfoy s’appuyait sur un bras, l’autre tendu, tenant sa baguette. Il était à bout de souffle.
Face à moi les cris de Maisie s’étaient tus. Le détraqueur était immobile, et il ne lui fallut que quelques secondes pour lâcher Iserith qui tomba brutalement au sol, puis disparaître en poussières. Au moment du choc nous poussâmes tous deux un hurlement.
Le professeure McGonagall arriva, suivie de tous les professeurs.
Ensuite, tout devint noir.
Quand je rouvris les yeux, j’étais à l’infirmerie, recouverte de bandages, comme une momie. Iserith avait été installé dans un petit lit à ma droite, et si j’étais aussi amochée que lui – ce qui était le cas à coup sûr – la situation était vraiment critique. Mme Pomfresh m’expliqua que le détraqueur nous avait infligé de graves lésions internes. Draco s’était réveillé quelques heures plus tôt et avait été emmené par le ministère. Bien que Maisie représentait un grand danger, son meurtre combiné à son passé de collaboration avec les mangemorts lui avait valu un aller simple pour Azkaban.
Je restais encore une petite semaine à l’infirmerie, le temps de me remettre pleinement et de me faire avaler des potions plus horribles les unes que les autres.
Deux jours avant la rentrée, les professeurs partis célébrer Noël en famille revinrent et furent immédiatement mis au courant. De mon côté je passais mon temps enfermée dans mon bureau. Iserith ne quittait plus mon épaule. J’essayais de reprendre un semblant de vie normale, mais je ne me remettais pas ce que j’avais vécu.
Alors que je finissais de corriger des copies, on toqua à ma porte.
- Qui est-ce ?
- C’est Collins, entendis-je d’une voix étouffée par l’épaisseur de la porte.
Prenant ma baguette, je déverrouillai la porte d’un sort complexe de mon invention.
- Bonjour Collins. Je ne m’attendais pas à te voir, dis-je d’une petite voix.
- En fait, je voudrais t’emmener quelque part, me dis-t-il avec un sourire.
Une légère vague de panique commença à monter en moi.
- Quelque part ?
- J’ai quelque chose à te montrer.
Malgré son ton rassurant, la peur ne voulait pas me quitter.
- Je reste avec toi quoi qu’il arrive, me murmura-t-il.
Je pris la main qu’il me tendit et le suivit à travers les couloirs du château. On descendit aux cachots. Après cinq minutes de marche, on arriva face à un tableau, qu’il ouvrit d’un mot de passe. A l’intérieur de la pièce, un brasier ardent tenait chaud à un énorme œuf qui se balançait régulièrement.
Soudain, une fissure apparut, puis deux, puis trois. Enfin, une petite tête sortit de la coquille, puis un corps entier s’en extirpa. Je m’avançai lentement vers la créature qui venait de naître. Le dragon juvénile se tourna vers moi et posa doucement sa tête sur la main que je lui tendis.
Collins arriva lentement vers nous, répéta le même processus avec le jeune dragon, puis passa un bras autour de ma taille.
- J’ai pensé qu’on pourrait l’appeler Newt, chuchocha-t-il avant de poser un baiser son mon front.
- Oui. C’est bien, Newt.
On se sourit, et il me ramena en haut.
Le lendemain, les élèves arrivèrent. Avant le banquet, la directrice fit son discours. Elle annonça le décès de Nathan Friskey et de Maisie Greenwood. Elle annonça également le renvoi forcé de Draco, et présenta brièvement le remplaçant qu’elle avait trouvé en quelques jours. Enfin, elle appela à se lever la nouvelle directrice de Serpentard.
C’est sous les applaudissements des élèves que je répondis à l’invitation de la directrice.
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Nouveautés 11 Mars La température nous amène des petits bijoux : Microbrasserie Le Prospecteur - Tête de Pioche #298 - 299 Cette bière légèrement ambrée possède une forte amertume équilibrée par des saveurs d’agrumes, de mangue et de fruits de la passion. - Houblonio Arruda Saison Brett IPA - Pic Pelle Smash Citra Monohoublon - Abricorium Saison Brett aux abricot et pêche Alma, compagnie de cidre - Assemblage Bleu 33% Macération de raisins Blaufränkisch provenant de notre vignoble Maison agricole Joy Hill et de jus de Gala en fermentation spontanée 33% Macération de raisins Montreal Blue provenant de Raisins Barbara Charest et de jus de Gala en fermentation spontanée 24% Cidre Klaus en barriques 10% Cidre de pomettes Dolgo en fermentation spontanée. Microbrasserie Pit Caribou - Turlupine 2021 Un corps dense tout en rondeur et une finale chaleureuse en font une bière parfaite pour passer au travers des soirées fraîches gaspésiennes. - Pesaq Blanche d'inspiration belge infusée avec de la coriandre. Brasserie Dieu du Ciel - Goyave Goyave Bière sure à la goyave rose
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