#Pharoah (Farrell) Sanders
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jpbjazz · 26 days ago
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LÉGENDES DU JAZZ
STANLEY CLARKE, L’IMPERTURBABLE
‘’That's one thing that an artist can't do -if any creative person starts listening to other people, he goes down."
- Stanley Clarke
Né le 30 juin 1951 à Philadelphie, en Pennsylvanie, Stanley Clarke est le fils de Marvin Clarke et Blanche Bundy. La mère de Clarke était chanteuse d’opéra et l’avait encouragé à apprendre la musique. Clarke avait commencé à apprendre à jouer de l’accordéonavant de passer au violon, au violoncelle et à la contrebasse. Clarke avait finalement adopté la contrebasse, car il mesurait plus de six pieds et avait de très grandes mains. Un jour, Clarke avait aperçu une contrebasse abandonnée dans un coin, et il avait décidé d’essayer d’en jouer. Clarke expliquait:  "The bass was tall and I was tall; it was similar to a violin and a cello, which was the direction I was taking anyway, so I started playing the bass."
Clarke avait étudié la musique classique durant cinq ans à la Settlement Music School de Philadelphie et avait pris quelques cours de contrebasse durant ses études. Clarke avait commencé à jouer de la basse électrique à l’adolescence afin de pouvoir séduire les filles. À cette époque, Clarke avait commencé à se produire dans des fêtes dans lesquelles il imitait les groupes que les filles adoraient.
Après ses études secondaires, Clarke avait fréquenté la Philadelphia Musical Academy (devenue plus tard le Philadelphia College of the Performing Arts, puis l’University of the Arts).
DÉBUTS DE CARRIÈRE
Clarke avait amorcé a carrière professionnelle à l’âge de seulement quinze ans, comme membre du groupe du saxophoniste Byard Lancaster au club Showboat.
Après s’être installé à New York en 1970, Clarke avait fait ses débuts sur disque avec le tromboniste Curtis Fuller. Après avoir travaillé avec Horace Silver, Joe Henderson et Pharoah Sanders, puis avec le groupe Tony Williams Lifetime Experience, Stan Getz, Dexter Gordon et Art Blakey, Clarke avait collaboré avec Gil Evans et Mel Lewis.
Clarke rêvait de devenir le premier musicien de couleur à faire partie du Philadelphia Orchestra lorsqu’il avait fait la rencontre du pianiste Chick Corea. À l’époque, Corea était en train de mettre ur pied un nouveau groupe avec Stan Getz tout en écrivant de la musique pour la formation. Ces pièces avaient été publiées pour la première fois sur deux albums enregistrés en février et en mars 1972: Captain Marvel (publié sous le nom de Getz en 1974) et Return to Forever (publié sous le nom de Corea en 1972). Le jeu et les improvisations de Clarke avaient particulièrement été mises en évidence sur les deux albums. Le groupe avait aussi participé à quelques performances avec Getz en Europe. À l’époque, Return to Forever était essentiellement un groupe de studio, mais les membres de la formation n’avaient pas tardé à réaliser qu’ils avaient le potentiel de devenir un véritable groupe à succès.
La première version de Return to Forever interprétait principalement de la musique latine et utilisait exclusivement des instruments acoustiques (à l’exception du piano électrique Rhodes de Corea). Le groupe était composé de la chanteuse Flora Purim, de son époux Airto Moreira à la batterie et aux percussions, du collaborateur de longue date de Corea, Joe Farrell, au saxophone et à la flûte, et de Clarke à la basse électrique. Le premier album du groupe, intitulé Return to Forever, avait été enregistré pour les disques ECM en 1972. Le groupe, qui était passé progressivemt à une version plus orientée vers le jazz-fusion (notamment avec l’ajout du guitariste Al Di Meola et du batteur Lenny White), avait enchaîné l’année suivante avec Light as a Feather. L’album avait été enregistré pour les disques Polydor et comprenait le grand succès  "Spain". Après la parution de l’album, Farrell, Purim et Moreira avaient quitté la formation pour fonder leur propre groupe. Le guitariste Bill Connors, le batteur Steve Gadd et le percussionniste Mingo Lewis s’étaient alors joints au groupe. Lenny White (qui avait joué avec Corea dans le groupe de Miles Davis) avait par la suite remplacé Gadd et Lewis à la batterie et aux percussions. Le troisième album du groupe, intitulé  Hymn of the Seventh Galaxy, a été publié en 1973.
Combinaison de rock et de jazz, le jazz-fusion s’était développé au début des années 1970. Mais bien avant de se joindre au groupe Return to Forever, Clarke s’était déjà établi comme un remarquable virtuose de la basse électrique. Comme le critique Mikal Gilmore l’écrivait dans le magazine Rolling Stone: "During his tenure as bassist for Return to Forever, Clarke established himself as one of the most prodigious instrumentalists in modern music: an exceptionally nimble, resourceful electric and acoustic bassist.’’ Pour sa part, Joachim Berendt avait commenté dans son ouvrage The Jazz Book: From New Orleans to Rock and Free Jazz : "Stanley Clarke combines [Miroslav] Vitous's fluidity with Oscar Pettiford's 'soul.'"
Un peu comme Jaco Pastorius, Jack Bruce et Larry Graham, Clarke avait contribué à donner à la basse électrique ses lettres de noblesse et en avait fait un véritable instrument soliste, démontrant ainsi qu’elle pouvait jouer un rôle mélodique à part entière en plus de son traditionnel soutien rythmique. Décrivant ses premières influences, Clarke avait commenté:
‘’You can see, if you study the music, the way certain influences culminate in one player. Prior to me, there were so many types of bass players – acoustic bass players and electric bass players. Larry {Graham} was really a strong force. To many of us in the bass community, we all love Larry and look up to Larry as someone who innovated something. There were a lot of them: James Jamerson, even Paul McCartney – he was one of the first melodic bass players. In the jazz world, Charlie Mingus, Scott LaFaro, Ron Carter. I think when I came along, having listened to all of these different players, it was natural for all of these things to have this interesting convergence in my world. It’s funny, you don’t really think of it so much when you’re a player. Really, to be quite honest, I never thought of myself at first as someone who was trying to liberate the bass. It was only years later, around the time of the School Days album, that I started championing the whole idea of bass liberation.’’
Décrivant l’influence que Pastorius avait eu sur son jeu, Clarke avait précisé: ‘’I remember, I was so happy when Jaco Pastorius came on the scene. Then I didn’t feel alone. When you’re trying to do something out there, it’s always nice to have a friend, someone with similar ideas. I know many people thought that Jaco and myself would be sort of natural adversaries, but it was actually the opposite – the complete opposite. He understood what was happening with the bass: The instrument had to move forward.’’
D’abord formé comme musicien classique, Clarke était passé à la basse électrique un peu par hasard. Il expliquait: ‘’You can go to school now to learn how to play the electric bass. When I was younger, there was no literature out there for studying the electric bass. All of those early records that you’re hearing, I was only playing electric bass on the side. I was really an acoustic bass player. I just sort of developed that stuff, like most of us at that time, by picking the instrument up and doing what I could.’’
Comme Clarke l’avait déclaré dans le livre Jazz-Rock Fusion de Les DeMerle publié en 1988:  "Years ago there was a fixed idea that bass players played background, and bass players have this particular theme--kind of subdued, numb, almost looking numb, and just to make a long story short, I wasn't going for any of that." Très influencé par Scott LaFaro, un contrebassiste qui avait joué avec le légendaire pianiste Bill Evans, Clarke avait démontré beaucoup d’imagination dans son jeu en trio avec les pianistes et les batteurs. Comme Clarke l’avait expliqué au magazine Rolling Stone: "I've always been more drawn to melodic than rhythmic playing... I had all these melodies running around in my head, all this knowledge of classical music I was trying to apply to r&b and jazz, and I decided it would be a loss in personal integrity just to be a timekeeper in the background, going plunk plunk thwack thwack."
Même s‘il était devenu très populaire après la parution de l’album Light as a Feather en 1973, ce qui lui avait permis d’obtenir plusieurs offres pour aller travailler avec Bill Evans, Miles Davis et même Ray Manzarek du groupe The Doors, Clarke était demeuré avec Return to Forever  jusqu’en 1976 alors qu’il avait formé son propre groupe.
Corea avait enregistré un premier album solo intitulé Children of Forever en 1973. Produit par Chick Corea, l’album mettait à contribution le guitariste Pat Martino, le batteur Lenny White, le flûtiste Art Webb et les vocalistes Andy Bey et Dee Dee Bridgewater. Clarke jouait à la fois des claviers, de la basse électrique et de la contrebasse sur l’album. Publié en 1974, le second album de Clarke comme leader, simplement intitulé Stanley Clarke, avait été enregistré avec un groupe composé de de Bill Connors aux guitares acoustique et électrique, et de Jan Hammer aux synthétiseurs et  au piano électrique et acoustique, et de Tony Williams à la batterie. Durant la tournée qui avait suivi la publication de l’album, le guitariste britannique Jeff Beck avait interprété la pièce ‘’Power’’ tirée du même album. Par la suite, Beck avait de nouveau collaboré à plusieurs albums de Clarke, dont Journey to Love (1975), Modern Man (1978) et I Wanna Play For You (1979). Clarke était particulièrement devenu populaire après la parution de l’album School Days en 1976. En fait, la pièce-titre de l’album avait remporté un tel succès que les amateurs avaient commencé à la réclamer lors des concerts. Commentant sa collaboration avec Beck, Clarke avait précisé:
‘’This is one of the greatest things that happened to me. It was just fun. I had this house on Long Island, and I was living out there with my wife. There was this knock on the door, and I looked out the window and there was this long limousine. This guy got out with this rooster haircut – that’s what I used to call them – and it was Jeff Beck. He knocks on my door, and I didn’t know much about him. I had definitely heard his name, but I hadn’t really gotten into his history. He comes in, and he has this really heavy accent. He’s telling me he was playing in town, and somebody gave him my address. He came over and he wanted to meet me, because he was playing a song from one of my albums. He just took a song from the first album, called “Power,” and he was playing it live. He wanted to meet me. We talked for about an hour, then he got back in the car and he left. That led to him playing on my second album, on a song called “Hello Jeff.” I called him and said: ‘Hey do you want to play?’ It was like that.’’
Décrivant sa collaboration avec le groupe Return to Forever, Clarke avait précisé: ‘’There’s a connection there that is much like the relationship between twins. Certain things, you just know the other guy is going to say this, or do that. Chick is like a big brother to me. I have known him for a long time. We’ve done a lot of things together, and Lenny is the same way.’’ Très populaire, le groupe comptait même parmi ses admirateurs Billy Joel et Elton John. Ce dernier laissait même les membres du groupe conduire sa Rolls Royce.
Même s’il est aujourd’hui davantage identifié comme musicien de jazz, Clarke avait passé la plus grande partie de sa carrière dans la musique pop. En 1979, le guitariste Ronnie Wood des Rolling Stones avait formé le groupe New Barbarians��avec Clarke et Keith Richards. Deux ans plus tard, Clarke avait fondé avec le claviériste George Duke le groupe Clarke/Duke Project qui combinait le pop, le jazz, le funk et le rhythm & blues. Le duo s’était rencontré en 1971 en Finlande alors que Duke faisait partie du groupe de Cannonball Adderley. Clarke et Duke avaient enregistré ensemble pour la première fois dans le cadre de l’album de Clarke, Journey to Love en 1975. L’album comprenait le simple "Sweet Baby", qui s’était classé dans les vingt premières positions du Hit Parade. Le duo s’était de nouveau réuni dans le cadre de tournées dans les années 1990 et 2000.
Après avoir fait une nouvelle tournée avec le groupe Return to Forever au début des années 1980, Clarke avait travaillé avec  Bobby Lyle, Eliane Elias, David Benoit et Michel Petrucciani. Clarke avait également joué de la basse sur les albums de Paul McCartney Tug of War (1982) et Pipes of Peace (1983). Décrivant sa collaboration avec McCartney, Clarke avait commenté: ‘’He’s a beautiful player. Of all of the recordings I’ve played on, those two records are among the most memorable. We went down to this island, and I hung out with Paul for a couple of weeks. I really, really had a lot of fun. He’s a very melodic player. Melody just comes right out of him. That’s only natural for him to play the bass like that. He does it without thinking. He’s a writer who sings songs, so it was only natural when he plays the bass, his lines would be very melodic.’’
En 1985, Clarke avait fondé The Stanley Clarke Band. Le groupe, qui avait expérimenté différents styles allant du rock au jazz en passant par le R & B, le funk, la musique classique, la musique latine et africaine, était composé de Ruslan Sirota, Beka Gochiashvili et Cameron Graves au piano, de Shariq Tucker à la batterie, de Salar Nader au tabla et Evan Garr au violon. Le groupe avait publié l’album Find Out! la même année. Avec d’autres musiciens, Clarke avait également enregistré l’album The Stanley Clarke Band qui s’était mérité un prix Grammy pour le meilleur album de jazz contemporain en 2011. La pièce "No Mystery’’ avait aussi obtenu une nomination dans la catégorie de la meilleure performance instrumentale de pop. Le groupe était composé notamment de la sensation japonaise Hiromi Uehara au piano, de Ruslan Sirota aux claviers et de Ronald Bruner Jr. à la batterie. L’album était co-produit par Clarke et Lenny White . Le groupe avait récidivé en 2018 avec The Message.
ÉVOLUTION RÉCENTE
En 1988, Clarke avait formé le groupe Animal Logic avec l’ancien batteur des Police Stewart Copeland. Le groupe comprenait également l’autrice-compositrice-interprète Deborah Holland. Clarke connaissait Copeland de longue date et avait fait sa connaissance bien avant la fondation du groupe The Police. Copeland avait aussi fait une apparition sur l’album Up de Clarke en 2014.
En 1991, Clarke avait joué en tournée avec un groupe comprenant Herbie Hancock et Wayne Shorter. En 1998, Clarke avait fondé le groupe Superband avec Lenny White, Larry Carlton et Jeff Lorber.
En 2005, Clarke avait fait une tournée en trio avec Béla Fleck et le violoniste Jean-Luc Ponty. Clarke et Ponty avaient également joué  en trio avec le guitariste Al Di Meola en 1995 et enregistré l’album live The Rite of Strings. Clarke et Ponty avaient de nouveau joué en trio en 2012 avec le guitariste gitan Biréli Lagrène. Deux ans plus tard, le trio avait enregistré l’album D-Stringz.
En 2007, Clarke a publié le DVD Night School: An Evening of Stanley Clarke and Friends, un enregistrement d’un concert présenté en 2002 au Musicians' Institute de Hollywood. Dans le  cadre du concert, Clarke jouait à la fois de la contrebasse et de la guitare électrique et avait été rejoint sur scène par des artistes invités comme Stewart Copeland, Lenny White, Béla Fleck, Shelia E. et Patrice Rushen.
En 2008, Clarke avait formé le trio SMV avec les bassistes Marcus Miller et Victor Wooten. Le trio avait enregistré l’album Thunder la même année. En 2009, Clarke avait publié Jazz in the Garden, un album mettant en vedette son trio composé du pianiste Hiromi Uehara et du batteur Lenny White.
En 2010, Clarke avait publié un nouvel album avec le Stanley Clarke Band, qui comprenait Hiromi au piano, Ruslan Sirota aux claviers et Lenny White à la batterie. L’album s’était mérité un prix Grammy dans la catégorie du meilleur album de jazz contemporain.
La même année, Clarke avait fondé sa propre compagnie de disques appelée Roxboro Entertainment Group. Basée à Topanga, en Californie, la compagnie avait été baptisée ainsi en hommage au high school que Clarke avait fréquenté dans les années 1960. Le premier album publié par la compagnie était un enregistrement du guitariste Lloyd Gregory et du compositeur Kennard Ramsey. Parmi les autres artistes sous contrat avec la maison de disques, on remarquait le claviériste Sunnie Paxson et les pianistes Ruslan Sirota et Beka Gochiashvili.
En 2014, Clarke avait été invité à se produire sur scène avec le groupe Primus dans le cadre de la tournée Primus and the Chocolate Factory. La tournée comprenait également comme artistes invités Stewart Copeland et Danny Carey du groupe Tool. À cette occasion, Copeland et Carey avaient interprété avec Clarke et le bassiste Les Claypool le succès de Primus intitulé "Here Come the Bastards". La même année, Clarke avait enregistré Up, un album réalisé notamment avec son ancien partenaire de Return of Forever, Chick Corea au piano, le guitariste Jimmy Herring du groupe Widespread Panic  et Steward Copeland à la batterie. En 2018, Clarke avait publié The Message, un album du Stanley Clarke Band mettant en vedette Cameron Graves aux synthétiseurs, Beka Gochiashvili au piano et Mike Mitchell à la batterie. Le rapper Doug E. Fresh et le trompettiste Mark Isham avaient également participé à l’album. Continuant de connaître de fréquents changement de personnel, le Stanley Clarke Band était composé en 2019 de  Cameron Graves et de Beka Gochiashvili au piano, de Shariq Tucker à la batterie, de Salar Nader au tabla et d’Evan Garr au violon.
En 2020, Clarke avait été invité à enseigner au Bass Bootcamp animé par le bassiste Gerald Veasley. Le camp, qui avait lieu à Philadelphie, permettait aux bassistes de tous âges d’étudier avec plusieurs professeurs et professionels de l’instrument comme Richard Waller, Rob Smith, Freekbass et Michael Manring. Malheureusement, le camp avait dû être reporté à l’année suivante en raison de la pandémie de la COVID-19. Très impliqué dans le développement de la relève, Clarke avait également fondé la Stanley Clarke Foundation, une organisation caritative qui accorde des bourses à des jeunes musiciens talentueux à chaque année.
Également compositeur de bandes sonores pour la télévision et le cinéma, Clarke était notamment l’auteur de la musique de la série télévisée Pee-wee's Playhouse (1986-1990), qui avait été mise en nomination pour un prix Emmy. Clarke avait aussi écrit la musique des films Boyz n the Hood (1991), Passenger 57 (1992), What's Love Got to Do with It (1993), Poetic Justice (1993), Romeo Must Die (2000), The Transporter (2002), First Sunday (2008), Soul Men (2008), The Best Man Holiday (2013), Barbershop: The Next Cut (2016). Il était également l’auteur des trames sonores des émissions de télévision Waynehead (1996-1998), Static Shock (2000-2004), A Man Called Hawk et Soul Food (2000-2004) et Lincoln Heights (2006-2009). En plus d’avoir plus de 75 bandes sonores à son actif, Clarke a aussi écrit la musique du vidéo "Remember the Time" de Michael Jackson. En 2019, Clarke avait également composé la trame sonore du documentaire Halston de Frédéric Tcheng. Le film raconte l’histoire incroyable du désigner américain Roy Halston Frowick.
Comme contrebassiste, Clarke avait toujours utilisé une technique assez particulière. Lorsqu’il joue de la basse électrique, Clarke place sa main droite de façon à ce que ses doigts s’approchent des cordes un peu comme il l’aurait fait avec une contrebasse, mais avec un angle de 90 degrés. Afin de réaliser tout cela, Clarke devait placer son avant-bras au-dessus et parallèlement aux cordes. Pendant ce temps, son poignet était placé en crochet vers le bas afin de former un angle droit. Lorsqu’il jouait en solo, Clarke frappait les cordes vers le bas, ce qui permettait de produire un son beaucoup plus percussif. Commentant l’approche très ‘’métallique’’ de son jeu, Clare avait précisé: "I found from plucking the strings in various ways that just the slightest movement can change your whole sound.’’
Clarke démontrait également énormément de rapidité dans ses solos. Comme il l’avait expliqué au cours d’une entrevue accordée au magazine Guitar Player: "On electric bass, I use any finger, even my thumbs--anything!... I pluck mainly with three fingers. I have certain patterns that I can only play with four fingers. Sometimes when I get to those real fast runs that just fly, they'll be a fourth finger in there to help play it."
Clarke se sert de contrebasses Alembic depuis 1973. En plus de se innovations comme musicien, Clarke avait également développé ses propres instruments comme une basse électrique piccolo et une basse électrique ténor.
Mis en nomination à de nombreuses reprises au gala des prix Grammy (il en a remporté trois à ce jour), Clarke avait également été lauréat s’un prix Grammy pour le meilleur album instrumental en 2011 dans le cadre des 12th Annual Latin Grammy Awards. Le prix avait été décerné conjointement à Clarke, Chick Corea et Lenny White pour l’album Forever. Clarke s’était également vu accorder un Lifetime Achievement Award par le magazine Bass Player en 2006. Le Festival international de jazz de Montréal a également décerné à Clarke un Miles Davis Award en 2011. Clarke a aussi été élu Jazz Master par la National Endowment for the Arts en 2022.
Clarke est aussi titulaire de deux doctorats honorifiques décernés respectivement par l’Université of the Arts de Philadelphie en 2008 et le Music Institute de Philadelphie en 2009. Clarke a également été élu bassiste de l’année dans le cadre de plusieurs sondages des lecteurs des magazines Down Beat et Playboy. Il a aussi été nommé artiste de jazz de l’année en 1977 dans le cadre du sondage de lecteurs du magazine Rolling Stone. Clarke est également membre de la “Gallery of Greats’’ du magazine Guitar Player. Depuis 2016, une partie des instruments et des enregistrements de Clarke font partie de la collection du Smithsonian’s National Museum of African American History and Culture (NMAAHC) de Washington, D.C.
En plus de ses activités de musicien et de compositeur, Clarke avait également agi comme producteur pour des artistes comme le guitariste Roy Buchanan et les chanteuses Dee Dee Bridgewater et Flora Purim. Il avait même chanté à l’occasion sur les albums de Return to Forever et sur ses propres enregistrements. En plus d’avoir tenu une chronique sur la basse dans des magazines durant un certain temp, Clarke projette actuellement d’écrire un manuel didactique en plusieurs volumes sur la contrebasse. Il précisait: "I'm writing a book on acoustic bass, maybe three or four volumes. It's going to be the full thing--everything that anyone would want to know about the acoustic bass."
Décrivant sa philosophie de la musique, Clark avait déclaré: "I don't feel I should have to make music to satisfy anyone. But I do feel that one of an artist's fundamental duties is to create work other people can relate to. I'd be a fool to do something nobody else was going to understand."
Même si Clarke était considéré comme un excellent musicien, son passage du jazz vers le jazz-fusion n’avait pas toujours été bien accueilli par critiques. Les plus récents projets de Clarke avec les musiciens rock, comme sa collaboration avec le New Barbarians de Ronnie Wood et l’ajout de thèmes de la musique pop dans sa musique, avaient terni sa réputation auprès de certain puristes. Mikal Gilmore écrivait dans le magazine Rolling Stone: "Clarke has seemed to temper his talent, opting instead to play fairly prosaic, overbusy variations of rhythm & blues and even heavy-metal music." Gilmore s’était montré particulièrement amer envers la collaboration de Clarke avec George Duke. Commentant une collaboration de Clarke avec Duke et Sonny Rollins, Chris Albertson du magazine Stereo Review avait déploré:  "Pianist George Duke and bassist Stanley Clarke, men of great jazz potential who were bitten by the chart bug before they could show us more than the tip of their talent, here prove that they have spent too much time in fusionland.’’ Dans son compte tendu de l’album Hollywood de Maynard Ferguson sur lequel Clarke avait agi comme producteur, Don Heckman écrivait dans le magazine High Fidelity: "The title certainly tells you what to expect. But if there are any doubts, note that the album was 'produced and directed' by Stanley Clarke... Jazz? Forget it."
Mais malgré toutes les critiques dont il avait été l’objet, Clarke avait toujours refusé de se laisser ébranler. Lorsqu’un critique du magazine Down Beat avait demandé à Clarke si un musicien avait déjà changé son fusil d’épaule en raison des critiques de la presse, il avait simplement rétorqué: "I've seen guys do that, and I've seen them go right down the drain, too. That's one thing that an artist can't do--if any creative person starts listening to other people, he goes down." Déterminé à continuer d’explorer différents styles, Clarke avait défendu le caractère éclectique de sa musique en ces termes: ‘’It would get boring for me if I just did one thing and played just one type of music for the rest of my life. I don't think I could take it." Dans une entrevue accordée au magazine Rolling Stone, Clarke avait tenu à préciser: "I know it upsets some people, but I could never be a conservative jazz musician." 
Mais il y avait parfois des revirements étonnants. Reconnaissant qu’il avait peut-être été trop sévère avec Clarke,  le critique Chris Albertson écrivait: "I used to think of Stanley Clarke as one of the defectors, a jazz man drawn away from his art by the waving of the green. Now I am inclined to think that I did Clarke an injustice." Caractérisé par un remarquable charisme et par une grande présence sur scène, Clarke avait inspiré le commentaire suivant à Bill Milkowski du magazine Down Beat: "Clarke remains the same crowdpleaser he always was, an engaging presence with a flashing smile, playing up the rock theatrics during his explosive solos."
Stanley Clarke a épousé Carolyn Helene Reese le 29 novembre 1974. Le couple a eu un fils, Christopher Ivanhoe. Tout comme Chick Corea, Clarke était membre de l’Église de Scientologie.
©-2024, tous droits réservés, Les Productions de l’Imaginaire historique
SOURCES:
‘’Stanley Clarke.’’ Wikipedia, 2023.
‘’Stanley Clarke.’’ National Endowment for the Arts, 2023.
‘’Stanley Clarke Biography.’’ Net Industries, 2023.
‘’Stanley Clarke, bass-playing jazz legend: Something Else! Interview’’. Something Else, 2023.
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onetwofeb · 1 month ago
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de-salva · 2 years ago
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R.I.P.   Pharoah Sanders (October 13, 1940 – September 24, 2022)
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justforbooks · 2 years ago
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The distinctive sound of Pharoah Sanders’ tenor saxophone, which could veer from a hoarse croon to harsh multi phonic screams, startled audiences in the 1960s before acting in recent years as a kind of call to prayer for young jazz musicians seeking to steer their music in a direction defined by a search for ecstasy and transcendence.
Sanders, who has died age 81, made an impact at both ends of a long career. In 1965 he was recruited by John Coltrane, an established star of the jazz world, to help push the music forward into uncharted areas of sonic and spiritual exploration.
He had just turned 80 when he reached a new audience after being invited by Sam Shepherd, the British musician and producer working under the name Floating Points, to take the solo part on the widely praised recording of an extended composition titled Promises, a concerto in which he responded with a haunting restraint to the minimalist motifs and backgrounds devised by Shepherd for keyboards and the strings of the London Symphony Orchestra.
By then he had become a vital figure in the recent revival of “spiritual jazz”, whose young exponents took his albums as inspirational texts. When he was named a Jazz Master by the US National Endowment for the Arts in 2016, musicians of all generations, from the veteran pianist Randy Weston to the young saxophonist Kamasi Washington, queued up to pay tribute.
Farrell Sanders was born in Little Rock, Arkansas, a segregated world where his mother was a school cook, his father was a council worker and he grew up steeped in the music of the church. He studied the clarinet in school before moving on to the saxophone, playing jazz and rhythm and blues in the clubs on Little Rock’s West Ninth Street, backing such visiting stars as Bobby Bland and Junior Parker. After graduating from Scipio A Jones high school, he moved to northern California, studying art and music at Oakland Junior College. Soon he was immersing himself in the local jazz scene, where he was known as “Little Rock”.
In 1961 he arrived in New York, a more high-powered and competitive but still economically straitened environment. While undergoing the young unknown’s traditional period of scuffling for gigs, he played with the Arkestra of Sun Ra, a devoted Egyptologist. Sanders soon changed his name from Farrell to Pharoah, giving himself the sort of brand recognition enjoyed by all the self-styled Kings, Dukes, Counts and Earls of earlier jazz generations.
Amid a ferment of innovation in the new jazz avant garde, Sanders formed his own quartet. The poet LeRoi Jones (later known as Amiri Baraka) was the first to take notice, writing in his column in DownBeat magazine in 1964 that Sanders was “putting it together very quickly; when he does, somebody will tell you about it”.
That somebody turned out to be Coltrane, who invited him to take part in the recording of Ascension, an unbroken 40-minute piece in which 11 musicians improvised collectively between ensemble figures handed to them at the start of the session. When it was released on the Impulse! label in 1966, critics noted that the leader, one of jazz’s biggest stars, had given himself no more solo space than any of the other, younger horn players, implicitly awarding their creative input as much value as his own.
Coltrane also invited Sanders to join his regular group, then expanding from the classic quartet format heard at its peak on the album A Love Supreme, recorded in 1964. With Alice Coltrane and Rashied Ali replacing McCoy Tyner and Elvin Jones at the piano and the drums respectively, and other young musicians coming in and out as the band toured the US, the music became less of a vehicle for solo improvisation and more of a communal rite, sometimes involving the chanting of mantras and extended percussion interludes.
While some listeners were dismayed, accusing Coltrane of overdoing his generosity to young acolytes, others were exhilarated. For both camps, Sanders became a symbol of the shift. “Pharoah Sanders stole the entire performance,” the critic Ron Welburn wrote after witnessing Coltrane’s group in Philadelphia in 1966. The poet Jerry Figi reviewed a performance in Chicago and described Sanders as “the most urgent voice of the night”, his sound “a mad wind screeching through the root-cellars of Hell”. Sceptics believed Sanders was leading Coltrane down the path to perdition.
When Coltrane died of liver cancer in 1967, aged 40, Sanders began his own series of albums for Impulse!, starting with Tauhid (1967) and Karma (1969), which included an influential extended modal chant called The Creator Has a Master Plan. He continued to work with Alice Coltrane, appearing on several of her albums as well as those of Weston, Tyner, Don Cherry, Ornette Coleman, Sonny Sharrock, the Jazz Composer’s Orchestra, Norman Connors and others.
In 2004 he was inducted into the Arkansas Black Hall of Fame. Ten years later, he travelled from his home in Los Angeles to Little Rock, the city where his classmates had tried, in 1957, to desegregate the local whites-only high school, for an official Pharoah Sanders Day.
When asked to explain the philosophy behind the music that Baraka described as “long tissues of sounded emotion”, he replied: “I was just trying to see if I could play a pretty note, a pretty sound.” In later years, those who arrived at his concerts expecting the white-bearded figure to produce the squalls of sound that characterised Coltrane’s late period were often surprised by the gentleness with which he could enunciate a ballad. “When I’m trying to play music,” he said, “I’m telling the truth about myself.”
🔔 Pharoah (Farrell) Sanders, saxophonist and composer, born 13 October 1940; died 24 September 2022
Daily inspiration. Discover more photos at http://justforbooks.tumblr.com
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nofatclips · 5 years ago
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You've Got To Have Freedom (Pharoah Sanders cover) by The Gondwana Orchestra (featuring Dwight Trible) from the album Colors
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mutant-what-not · 2 years ago
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Pharoah Sanders (born Farrell Sanders; October 13, 1940 – September 24, 2022) was an American jazz saxophonist.
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kutmusic · 2 years ago
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R.I.P. Farrell Sanders, aka Pharoah Sanders. A few days ago a giant of jazz has left the physical plane. Farewell, thanks and see you again in another life. Photo: Dmitry Scherbie / Wikimedia Commons (CC BY-SA 2.0)
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ausetkmt · 2 years ago
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Pharoah Sanders
Pharoah Sanders (born Farrell Sanders; October 13, 1940 – September 24, 2022) was an American jazz saxophonist. Known for his overblowing, harmonic, and multiphonic techniques on the saxophone, as well as his use of "sheets of sound".
Sanders played a prominent role in the development of free jazz and spiritual jazz through his work as a member of John Coltrane's groups in the mid-1960s, and later through his solo work.
He released over thirty albums as a leader and collaborated extensively with vocalist Leon Thomas and pianist Alice Coltrane, among many others. Fellow saxophonist Ornette Coleman once described him as "probably the best tenor player in the world".
Sanders' take on “spiritual jazz” was rooted in his inspiration from religious concepts such as Karma and Tawhid, and his rich, meditative performance aesthetic.This style was seen as a continuation of Coltrane's work on albums such as A Love Supreme. As a result, Sanders was considered to have been a disciple of Coltrane or, as Albert Ayler said, "Trane was the Father, Pharoah was the Son, I am the Holy Ghost".
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inthemoodforportnawak · 2 years ago
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Farrell "Pharoah" Sanders (1940-2022)
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alicecoltraneofficial · 3 years ago
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"A Love Supreme” was the title of the classic album from legendary American jazz saxophonist, John Coltrane. Released in January 1965, it was one of Coltrane's most critically acclaimed and commercially successful albums. It is widely considered his masterpiece, as well as one of the greatest albums of all time. Part 3 features footage of Alice Coltrane playing the piano at a small jazz concert with a few other musicians such as the American jazz saxophonist Pharoah Sanders (born as Farrell Sanders in 1940). Pharoah Sanders was a member of John Coltrane’s classic line-up during the mid-1960s. Footage licensed from WNET. All rights reserved. 
Listen to Alice Coltrane: Kirtan: Turiya Sings' here: https://alicecoltrane.lnk.to/kirtan
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marrengo · 4 years ago
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Happy Birthday, Farrell “Pharoah” Sanders {Oct. 13}! 
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jpbjazz · 6 months ago
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LÉGENDES DU JAZZ
JOHN HICKS, LE PIANISTE AU GRAND COEUR
"He brought musical excellence, a generous heart and great joy to everything he did. He was able to be a star in a supporting role."
- Larry Coryell
Né le 21 décembre 1941 à Atlanta, en Georgie, John Josephus Hicks Jr. était l’aîné d’une famille de cinq enfants. Le père de Hicks était John Hicks Sr., un pasteur méthodiste. Issu d’une famille de classe moyenne, Hicks avait vécu dans différentes régions des États-Unis car son père avait souvent dû déménager pour prendre charge de ses différents ministères. La famille de Hicks était déménagée à Los Angeles durant son enfance avant de s’installer à St. Louis, au Missouri, durant son adolescence. Hicks expliquait: "I was brought up as a decent human being, where you had aspirations and there were expectations".
Hicks avait commencé à jouer du piano à l’âge de six ou sept ans. Son premier professeur de piano était sa mère Pollie. Au cours de sa jeunesse, Hicks avait également pris des cours d’orgue, chanté dans des chorales et joué du violon et du trombone. Comme plusieurs musiciens de jazz, Hicks avait d’abord joué de la musique religieuse. Vers l’âge de onze ans, après avoir appris à lire la musique, Hicks avait commencé à jouer du piano à l’église. Il expliquait: "My father was a Methodist minister and my mom was my first piano teacher. I got great experience playing piano in church. I started playing there as soon as I learned how to read music."
Après s’être installé à St. Louis avec sa famille à l’âge de quinze ans, Hicks avait décidé de se concentrer sur le piano. Après avoir commencé à étudier au Sumner High School, Hicks avait joué avec le groupe The Continentals de Lester Bowie qui se produisait dans différents styles musicaux.
Parmi les influences de Hicks à l’époque, on remarquait Fats Waller, Horace Silver et Thelonious Monk. Il appréciait aussi les hymnes religieux ainsi que certains pianistes locaux. Très impressionné par les compositions de Silver axées sur le blues, Hicks avait aussi été marqué par des standards comme "I Got Rhythm" et "There Will Never Be Another You", plus particulièrement en raison de leurs harmoinies facilement identifiables.
DÉBUTS DE CARRIÈRE
Durant son adolescence, Hicks avait amorcé sa carrière professionnelle dans le Sud des États-Unis avec des musiciens de blues comme Little Milton et Albert King. C’est d’ailleurs avec Milton que Hicks avait obtenu son premier contrat professionnel en 1958. Hicks avait expliqué plus tard que le fait d’avoir joué avec un piano désaccordé avait grandement amélioré ses performances, car il avait dû transcrire à la main toutes les pièces qu’il jouait. Toujours en 1958, Hicks avait étudié la musique à la Lincoln University en Pennsylvanie où il avait partagé une chambre avec le batteur Ronald Shannon Jackson. Hicks avait aussi étudié durant une brève période à la Berklee School of Music avant de s’installer à New York en 1963.
Après avoir accompagné la chanteuse Della Reese en 1963, Hicks avait joué avec le saxophoniste Joe Farrell avant de partir en tournée avec le tromboniste Al Grey et le saxophoniste Billy Mitchell. Il avait aussi travaillé avec le saxophoniste Johnny Griffin. Peu après s’être installé à New York, Hicks avait été très influencé par John Coltrane. Il précisait: "There's a whole generation -- maybe two -- of players who are influenced by Trane. And it's on a spiritual level as well as musical. Trane was our Charlie Parker, and his sense of commitment to the music was awe-inspiring."
Toujours en 1963, Hicks avait fait partie du premier groupe du saxophoniste Pharoah Sanders et avait fait une apparition avec le chanteur Jimmy Witherspoon dans le cadre d’une émission du réseau de télévision CBC. Après avoir collaboré avec Kenny Dorham et Joe Henderson, Hicks s’était joint aux Jazz Messengers d’Art Blakey en 1964. Hicks avait d’ailleurs fait ses débuts sur disque en novembre de la même année sur l’album des Messengers  'S Make It. Au début de 1965, Hicks avait fait une tournée au Japon, en France, en Suisse et en Angleterre avec Blakey. À l’époque, Blakey encourageait les membres du groupe à écrire leurs propres compositions. Le groupe interprétait également les compositions de ses anciens membres. Hicks était demeuré avec les Jazz Messengers jusqu’en 1966. Lors de son séjour avec le groupe, Hicks avait souvent été comparé à McCoy Tyner pour le niveau d’énergie avec lequel il jouait et pour les espaces qu’il utilisait dans le cadre de son jeu.
De 1966 à 1968, Hicks avait également fait des séjours réguliers dans le groupe de la chanteuse Betty Carter. La passion de Hicks pour les ballades l’avait d’ailleurs aidé à développer son sens du rythme. En 1968, Hicks s’était joint au big band de Woody Herman, dont il avait fait partie jusqu’en 1970. Il écrivait aussi des arrangements pour le groupe. Durant cette période, Hicks avait également enregistré avec de grands noms du jazz comme Booker Ervin, Hank Mobley et Lee Morgan. À partir des années 1970, Hicks avait aussi collaboré avec de nombreux musiciens de free jazz, dont Oliver Lake. Il avait également joué et enregistré aux Pays-Bas avec le trompettiste Charles Tolliver. En 1973, Hicks avait également fait un bref retour avec les Jazz Messengers.
Le 21 mai 1975, Hicks avait participé à ses premiers enregistrements comme leader en Angleterre. La session avait donné lieu à la publication de deux albums, dont un disque en trio intitulé Hells Bells mettant en vedette le contrebassiste Clint Houston et le batteur Cliff Barbaro. Le second album était un enregistrement en solo intitulé Steadfast. Les deux albums avaient été publiés quelques années plus tard par Strata-East Records.
Hicks avait retrouvé la chanteuse Betty Carter en 1975 dans le cadre de la comédie musicale ‘’Don't Call Me Man.’’ Après avoir accompagné Carter lors de l’enregistrement de l’album ‘Now It's My Turn en 1976, Hicks avait recommencé à jouer avec son groupe à temps plein, ce qui avait conduit à l’enregistrement de l’album After the Morning. Au cours de cette période, Hicks avait également continué à enregistrer avec d’autres musiciens, dont Carter Jefferson (1978) et Chico Freeman (1978-79). En 1980, Hicks avait finalement été remercié par la chanteuse Betty Carter en raison de son alcoolisme.
À partir du milieu des années 1970, Hicks avait dirigé plusieurs groupes. Parmi ceux-ci, on remarquait un quartet mettant en vedette Sonny Fortune, Walter Booker et Jimmy Cobb. Le groupe avait été actif de façon intermittente de 1975 à 1990. Durant cette période, Hicks avait également dirigé un groupe avec la flûtiste Elise Wood ainsi que des formations comprenant les saxophonistes Gary Bartz, Vincent Herring et Craig Handy, le contrebassiste Ray Drummond et les batteurs Idris Muhammad et Victor Lewis. Les quintets et les sextets de Hicks incluaient aussi Robin Eubanks, Charles Tolliver (1982), Branford Marsalis (1982–84), Hannibal Peterson (à partir de 1983), Wynton Marsalis (1983–84), Craig Harris (1985–86), Eddie Henderson (1985–86 et 1988–90) et Chico Freeman (1985-88). Hicks avait aussi formé son propre big band à l’automne 1982. Hicks avait également joué avec le groupe de Freeman au Royaume-Uni en 1989.
Collaboratrice régulière des groupes de Hicks, la flûtiste Elise Wood avait également joué en duo avec le pianiste, tant dans des contextes jazz que classique. Après s’être marié et avoir formé une entreprise connue sous le nom de John Hicks-Elise Wood, Inc., le duo s’était produit en tournée aux États-Unis, en Europe et au Japon dans les années 1980.
DERNIÈRES ANNÉES
En 1981, Hicks avait enregistré l’album Some Other Time, un enregistrement en trio avec Walter Booker à la contrebasse et Idris Muhammad à la batterie. L’album, qui avait permis à Hicks de mettre à profit ses talents de compositeur, comprenait le grand succès "Naima's Love Song". Hicks avait enregistré deux albums au Japon en 1988: East Side Blues, un album en trio, et Naima's Love Song, avec le saxophoniste alto Bobby Watson. Il avait aussi fait des apparitions régulières dans des festivals de jazz tout en continuant de se produire à New York.
En 1999, Hicks avait également rendu hommage à ses principales influences dans le cadre de l’album de Larry Coryell "Monk, Trane, Miles and Me." Se remémorant l’enregistrement de l’album, Coryell avait commenté: "The most touching moment for me was his solo on John Coltrane's 'Naima.’ It is absolutely, unbelievably beautiful. When we finished that performance in the studio, I broke down in tears."
Comme accompagnateur, Hicks s’était produit avec de nombreux musiciens de jazz, dont Freddie Hubbard, Richie Cole (1980), Arthur Blythe (sur l’album In the Tradition), David Murray, Hamiet Bluiett, Eddie Henderson, Art Davis, Woody Shaw, Clark Terry, Sonny Rollins, Roy Hargrove (1989–90, 1995), Gary Bartz (1990), Jay McShann, Oliver Lake (1991), Steve Marcus, Javon Jackson, Johnny Griffin, Joe Henderson Valery Ponomarev (1993),  Nick Brignola, Russell Gunn, Kevin Mahogany (1994), Sonny Fortune (1996), Jimmy Ponder (1997) et Pharoah Sanders. Il avait également accompagné les chanteurs Jon Hendricks et Carmen McRae. Durant cette période, Hicks avait aussi enregistré avec Ricky Ford (1980, 1982), Alvin Queen (1981), Peter Leitch (1984), Vincent Herring (1986) et Bobby Watson (1986, 1988). Au milieu des années 1990, Hicks s’était joint au groupe Mingus Dynasty avec qui il avait fait une tournée au Royaume-Uni en 1999 et avait enregistré l’album Blues and Politics la même année. Hicks avait également collaboré au septième album de "Live at Maybeck Recital Hall", une série d’albums de piano solo publiés par Concord Records. En 1998, Hicks avait fait partie du quartet de Joe Lovano. Il s’était également joint au nonet du saxophoniste lors de sa fondation l’année suivante.
Hicks avait aussi participé à cinq albums du saxophoniste David "Fathead" Newman pour les disques HighNote pour lequel il jouait un peu le rôle de pianiste attitré. En 2002, Hicks avait fait un de ses seuls enregistrements à l’orgue Hammond B3 dans le cadre de l’album Exhale du saxophoniste Arthur Blythe.
Hicks, qui avait également entrepris une brève carrière de professeur, avait enseigné l’histoire du jazz et l’improvisation à la Southern Illinois University de 1972 à 1973. À la fin de sa vie, Hicks avait également enseigné à l’Université de New York et à la New School of Music. Interrogé au sujet de son expérience dans l’enseignement quelques mois avant sa mort en janvier 2006, Hicks avait expliqué: "I don't care how advanced my students are, I always start them off with the blues. It all comes from there."
Au début de la même année, Hicks était retourné jouer avec son big band, qui était alors dirigé par le trompettiste Charles Tolliver. En janvier et en février de la même année, Hicks avait fait une tournée en Israël et avait joué principalement des compositions de Thelonious Monk. Hicks avait enregistré un dernier album intitulé On the Wings of an Eagle en mars 2006. En 2005, Hicks avait également enregistré un album live intitulé Twogether, qui mettait en vedette le saxophoniste alto Frank Morgan sur quatre pièces. Hicks se produisait en solo sur les trois autres pièces. Quatre des pièces de l’album étaient des standards du jazz: ‘’Parisian Thoroughfare’’ de Bud Powell, ‘’Night in Tunisia’’ de Dizzy Gillespie, ‘’Round Midnight’’ de Thelonious Monk et ‘’Passion Flower’’ de Billy Strayhorn.
Hicks avait présenté son dernier concert à la St Mark's United Methodist Church de New York quelques jours avant sa mort. Le concert visait à recueillir des fonds pour l’église dont Hicks était un fidèle assidu. Le père de Hicks avait également été pasteur dans cette église des décennies plus tôt. C’est aussi à la St Mark's United Methodist Church que Hicks avait présenté son premier concert à New York en 1963.
John Hicks est décédé le 10 mai 2006 des suites d’une hémorragie interne. Il était âgé de soixante-quatre ans. Hicks a été inhumé au South-View Cemetery dans sa ville natale d’Atlanta. Hicks laissait dans le deuil son épouse Elise Wood, son frère Raiford, ses soeurs Emma Hicks Kirk et Paula Hicks Neely, sa fille Naima et son fils Jamil (qui étaient issus de son premier avec Olympia Hicks), sa belle-fille Khadesha Wood et son beau-fils Malik Wood, et une petite-fille. Au moment de sa mort, Hicks devait se produire au Twins Lounge de Washington, D.C. Les archives de Hicks sont conservées à l’Université Duke, à Durham, en Caroline du Nord.
Hicks s’est marié à deux reprises. Au début des années 1990, Hicks avait divorcé de sa première épouse Olympia. Le couple avait un fils, Jamil Malik, et une fille, Naima. Hicks s’était remarié avec sa collaboratrice, la flutiste Elise Wood, en juin 2001.
Comme plusieurs musiciens de jazz des années 1990, Hicks avait enregistré avec plusieurs maisons de disques différentes, ce qui lui avait permis d’enregistrer dans des styles et des contextes diversifiés. Parmi ces enregistrements, on remarquait des sessions en duo avec Jay McShann (1992) et Peter Leitch (1994) pour American Reservoir Records et des sessions en trio enregistrées pour diverses compagnies japonaises, dont  une avec le New York Unit composé du contrebassiste Richard Davis et du batteur Tatsuya Nakamura et une autre session avec la New York Rhythm Machine composée du contrebassiste Marcus McLaurine et du Victor Lewis.  Ces sessions avaient été suivies d’autres enregistrements en trio avec des groupes comme le Power Trio et le Keystone Trio de George Mraz (1995) et un groupe composé de Dwayne Dolphin à la contrebasse et de Cecil Brooks III à la batterie à partir de 1997.
Parmi les derniers enregistrements de Hicks, on remarquait des  hommages à d’autres pianistes comme ‘’Something to Live For: A Billy Strayhorn Songbook’’, ’’Impressions of Mary Lou’’, ‘’Nightwind: An Erroll Garner Songbook’’, ‘’Music in the Key of Clark’’ (un hommage au pianiste Sonny Clark)  et ‘’Fatha's Day: An Earl Hines Songbook.’’ En 1993, Hicks avait également rendu hommage à la chanteuse Billie Holiday dans le cadre de l’album ‘’Lover Man: A Tribute to Billie Holiday.’’
Caractérisé par son jeu puissant et raffiné, Hicks avait participé à des centaines d’albums au cours de sa carrière, tant comme leader que comme accompagnateur. Le disc-jockey Rusty Hassan, qui connaissait Hicks depuis plus de trente ans, avait déclaré à son sujet: "He was a major, important player who was probably not as well recognized as he should have been.’’ Penchant dans le même sens, le chroniqueur du site AllMusic Michael G. Nastos avait ajouté: "Hicks died before reaping the ultimate rewards and high praise he deserved". Pour sa part, le guitariste Larry Coryell, qui avait souvent enregistré avec Hicks, avait commenté: "He brought musical excellence, a generous heart and great joy to everything he did. He was able to be a star in a supporting role."
Décrivant le style de Hicks, le pianiste George Cables avait souligné son jeu rempli de chaleur et très respectueux de la tradition. À ceux qui avaient reproché à Hicks de manquer de substance de son jeu, The Penguin Guide to Jazz avait rétorqué: "This [...] is missing the point. Almost always, he is more concerned to work within the dimensions of a song than to go off into the stratosphere." Caractérisé par une grande créativité, le jeu de Hicks était aussi très influencé par le swing, le blues, le hard bop et le jazz d’avant-garde.
©-2024, tous droits réservés, Les Productions de l’Imaginaire historique
SOURCES:
‘’John Hicks.’’ Wikipedia, 2024.
RATLIFF, Ben. ‘’John Hicks, 64, Jazz Pianist Active on New York Scene, Is Dead.’’ New York Times, 13 mai 2006.
SCHUDEL, Matt. ‘’John Hicks, 64.’’ Washington Post, 19 mai 2016.
TRUFFAUT, Serge. ‘’Jazz - John Hicks l'historien.’’ Le Devoir, 12 juin 2010.
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tmnk · 2 years ago
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Klasszikus “overtake” szituáció - lennének ugyan más játszható lemezeim is a BBD holnapi adásában, de a napokban elhunyt Farrell “Pharoah” Sanders és Henry “Pucho” Brown annyira jók voltak, hogy esélytelen bármi mást is játszanom holnap, mint az ő felvételeiket. Nyugodjanak békében és köszönjük nekik a jóságokat. 
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de-salva · 8 years ago
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Pharoah Sanders
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globalworship · 2 years ago
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The Creator Has a Master Plan (RIP Pharoah Sanders)
Pharoah Sanders (born Farrell Sanders; October 13, 1940 – September 24, 2022) was an American jazz saxophonist. A member of John Coltrane's groups of the mid-1960s, Sanders was known for his overblowing, harmonic, and multiphonic techniques on the saxophone, as well as his use of "sheets of sound". He released over 30 albums as a leader and collaborated extensively with many other musicians.
An only child, Sanders began his musical career accompanying church hymns on drums, then clarinet. https://en.wikipedia.org/wiki/Pharoah_Sanders
Sanders had one of his biggest hits with a 1969 LP . The album's main piece is the 32-minute-long "The Creator Has a Master Plan", co-composed by Sanders with vocalist Leon Thomas.
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The song features Sanders on tenor sax, along with two of his most important collaborators, the aforementioned Leon Thomas and pianist Lonnie Liston Smith, as well as a supporting cast of musicians who were major musicians in their own right: flautist James Spaulding; French-horn player Julius Watkins; bassist Reggie Workman, who had played with Coltrane earlier in the 1960s; second bassist Richard Davis; drummer Billy Hart, and percussionist Nathaniel Bettis.
Despite its length, it achieved mainstream FM radio airplay, surely the closest the avant-garde movement came to a "hit." https://en.wikipedia.org/wiki/Karma_(Pharoah_Sanders_album)
Read an informative interview with Sanders from 2020 at https://www.newyorker.com/culture/the-new-yorker-interview/if-youre-in-the-song-keep-on-playing-pharoah-sanders-interview
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The song has been covered by many artists. Here is Louis Armstrong’s part from his 1970 recording of “The Creator Has a Master Plan”.
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The lead sheet for Louis' version:
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nebris · 2 years ago
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Pharoah Sanders (born Farrell Sanders; October 13, 1940 – September 24, 2022)
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