Je ne sais comment je dure,
Car mon triste coeur chavire
Et plaindre n’ose, ni dire
Ma douloureuse aventure,
Ma dolente vie obscure.
Rien, hors la mort, ne désire ;
Je ne sais comment je dure.
Il me faut, par couverture,
Chanter que mon coeur soupire
Et faire semblant d’en rire ;
Mais Dieu sait ce que j’endure.
Je ne sais comment je dure.
Christine de Pizan
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"Je vous incite donc à examiner très sérieusement le contraste étrange existant entre l’artisan du Moyen Age et le travailleur d’aujourd’hui. L’homme occidental se mettait au travail à sa convenance et dans sa propre maison ; sans doute fabriquait-il lui-même ses outils, ses instruments ou ses machines rudimentaires, avant même de commencer à tisser, à modeler, etc. Quels que fussent l’aspect ornemental ou la destination de son ouvrage, c’était lui qui le concevait et l’exécutait de ses mains. La tradition, c’est-à-dire tout ce qu’avaient imaginé et réalisé les travailleurs des générations précédentes, le guidait et l’aidait concrètement dans les pratiques liées à son métier ; sinon, il était libre. N’oublions pas non plus que même s'il était devenu citadin, les champs et la campagne riante jouxtaient sa maison ; il lui arrivait donc parfois d’y travailler, et plus d'une fois au cours de son existence avait-il décroché du mur l'arc ou la serpe et pris le risque de rencontrer le grand mystère dans les rangs des combattants ; c'était le plus souvent pour soutenir la cause des autres, mais parfois la sienne cependant, et d'ailleurs pas forcément sans succès."
William Morris, L’âge de l’ersatz et autres textes contre la civilisation moderne, trad. Olivier Barancy, 1884.
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INU OH - lnu-oh, créature maudite, est né avec une particularité physique l’obligeant à cacher chaque parcelle de son corps. Sa vie de paria solitaire change lorsqu’il rencontre Tomona, un joueur de Biwa aveugle. Ensemble, ils créent un duo singulier qui fascine les foules et deviennent les premières célébrités du Japon. Pour découvrir la vérité sur la malédiction d’Inu-oh, ils devront continuer à danser et chanter, au risque de déranger l’ordre établi.
Inu-Oh fait écho à un monde parallèle sorti de nulle part, qui, par la magie du millimètre (d’humour, de couleur, d’audace, d’innovation, de chance aussi, de magie en tout état de cause), devient unique.
Tout aussi étrange qu’il soit, Inu-Oh est, tout ensemble, une ode à la liberté, à la vérité, à l'art, au rock, aux sentiments que la trahison ne parviendra jamais à tuer ; une réalisation par laquelle le Nô et le Rock se répondent et se confrontent, une scène sur laquelle la modernité - vecteur de vérité et le conservatisme - instrument politique continuent de s’affronter.
Inu-Oh est par le biais d’une rétrospective du Japon médiéval d’il y a six siècles, semblable à celui de Princesse Kaguya. Dans l’univers des esprits et dieux si cher à l’animation nippone, il fait muter un Nô primitif vers le rock de Jimi Hendrix, livre dans un shogunat du XIVème siècle des représentations d’opéras rock évoquant Tommy des Who ou la grandiloquence de Queen.
C’est ainsi qu’il fait vibrer des sonorités typiquement Jane’s Addiction dans des palais écrasés par l’étiquette impériale, et qu’il parvient à faire émerger dans un monde terriblement ancien une rock star maquillée comme Aladdin Sane, tout en faisant bouger les paysans en mode breakdance.
Seuls les japonais peuvent, aujourd'hui, dans notre monde de hontes et haines aussi recuites que factices, revendiquer fièrement leur culture, leurs croyances et leurs racines, en un mot leur tradition, nous en rendre jaloux, tout en la dénaturant respectueusement dans un esprit purement punk et un déluge de lumières.
NOTE 12/20 - Le scénario est éminemment original, mais il est aussi complètement bizarre, les décors sont bien dessinés mais on peut déplorer que les personnages soient moches et l'animation un peu saccadée.
Un film quand même trop perché pour prétendre au chef d’oeuvre.
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Source de pleur, rivière de tristesse,
Flux de douleur, mer d’amertume pleine,
M’environnent, et noient en grande peine
Mon pauvre coeur qui sent trop sa détresse.
Christine de Pizan
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L'inscription de l'Ivg dans la Constitution est aussi l'occasion de lire, ou relire, Jules Michelet ! Car l'on peut voir, lorsqu'on écoute les discours des défenseurs du projet, combien nombres d'entre nous ne sont toujours pas sortis du Moyen age !
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"C’est pourquoi l’art entier du Moyen Age est, de l’aveu même des fanatiques de la Renaissance, ce qu’il y eut jamais de plus profond. On peignait des étoiles d’or sous un dôme d’azur et cela figurait très bien le firmament. On donnait des yeux trop grands à la Mère de douleur regardant mourir son fils et cela faisait sangloter les multitudes. Les sainte Madeleine ou les sainte Agnès sculptées aux porches des cathédrales étaient tout en nimbe et n’avaient presque pas de corps, mais la bénigne clarté du Christ était sur leurs faces consumées d’amour. Qu’importait à ces pèlerins de la vie terrestre que le coq du Chef des apôtres ressemblât à un autre oiseau ou que le grand prophète Jonas fût vomi par un trop petit poisson ?"
Léon Bloy, Propos d’un entrepreneur de démolitions, 1884.
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Le musée du #Louvre acquiert, pour le département des #ObjetsdArt, une exceptionnelle plaque émaillée réalisée à Limoges vers 1230. Inédite, cette « monumentale » figure de saint Pierre vient compléter un des plus exceptionnels ensembles de l’Œuvre de Limoges, le célèbre collège apostolique provenant probablement de l’autel majeur de l’abbaye de Grandmont.
Last acquisition of #Louvre Museum for an enameled plate , made in Limoges (XIII Century) representing St Peter !!!
A marvel coming from the high Middle Ages preserved until now !!!!#MuseeLouvre #ObjetsdArt #AcquisitionsLouvre
Elle rejoint le Saint Matthieu provenant du même ensemble, entré au Louvre en 1825 avec la collection Edme Antoine Durand.
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