#Mémoire d'exile
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Life in Exile
From 1898 to 1913, Grand Duke Paul and Olga lived in Boulogne, just outside Paris, in a magnificent house in the middle of a vast park - today the Cours Dupanloup - which they decorated sumptuously and with perfect taste. Olga exuded joie de vivre; cheerful and warm, always late for appointments, elegant, witty and generous, she became one of the queens of Parisian life.
The couple had considerable resources at their disposal, entertained a great deal and were much celebrated. Grand Duke Paul's character was captivating, with his kindness and reserve; in the eyes of the Parisian grandee, he epitomised the "good grand duke" found in the work of Marcel Proust, who, on several occasions in his writings, also evoked Olga and praised her seduction.
Paul and Olga spoke several languages and, as Russian intellectuals often do, French as pure as if it were their mother tongue. Two children were born after Vladimir: Irène, in 1903, and Natalie, in 1905. All three grew up in a veritable Parisian paradise, enjoying a wonderfully sheltered French lifestyle and enjoying the invigorating air of the Basque coast during their holidays in Biarritz.
These are years of extreme happiness for the whole family. What's more, being uprooted and living in exile - even if it's a golden exile far from the Russia they all think of - unites these tender, romantic people even more deeply, and their feelings are expressed with a great sense of humour.
Olga and Paul look after their children all the better because they are suffering from being separated from those they left behind in Russia. Paul expects nothing more from Russia except that he hopes to see Maria Pavlovna and Dimitri again, but for that to happen the Tsar would have to change his mind...
Mémoires d'exil - Frédéric Mitterrand
#romanov#paul alexandrovich#imperial russia#royalty#olga paley#grand duke#vladimir paley#natalie paley#natalia paley#exiled royalty#morganatic marriages
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ANYIGBA NYUI
Vendredi, 1er décembre 2023
"Rétablis-nous, Dieu de notre salut! Cesse ton indignation contre nous! T'irriteras-tu contre nous à jamais ? Ne nous rendras-tu pas à la vie, Afin que ton peuple se réjouisse en toi ?Prolongeras-tu ta colère éternellement ? Éternel! Fais-nous voir ta bonté et accorde-nous ton salut !"
Psaume 85, 5-8(LSG)
Rétablis-nous, Seigneur !
Dieu entend et répond aux prières que nous lui adressons. Il entend nos soupirs, nos cris de peur, de détresse et aussi de joie: "Quand un malheureux crie, l'Éternel entend, Et il le sauve de toutes ses détresses"(Ps 34,6). Cette disposition de Dieu à répondre favorablement à ses enfants s'exprime également par sa promptitude à pardonner tous ceux qui se tournent vers lui avec un cœur sincère. Le psalmiste le sait et il se tourne vers Dieu pour intercéder en faveur d'Israël.
En effet, Israël est et demeure pour Dieu son peuple de prédilection, malgré sa foi balbutiante et flottante, souvent au rythme des événements qui l'assaillent. Et il suffit qu'il se détourne de sa mauvaise voie pour bénéficier de la miséricorde de Dieu. Voyant Israël plonger à nouveau dans l'obscurantisme à cause du péché, le psalmiste se fond en supplications à Dieu (Versets 5-8). Il espère avec assurance revivre l'exploit du passé resté gravé dans les mémoires individuelle et collective des Israélites, c'est-à-dire, le retour d'exil des captifs (Versets 2-4). Et Dieu, fidèle à ses promesses exauce cette prière du psalmiste faite pour le compte d'Israël : une lueur d'espoir se profile à l'horizon (Versets 9-14).
Bien-aimé(e), Dieu écoute toujours nos prières. Il les exauce quand elles sont faites avec foi au Nom de Jésus-Christ et rencontrent sa volonté. C'est une perte énorme pour toi de ne pas saisir cette opportunité unique en son genre de parler à ton Créateur qui t'écoute et qui seul "peut tout". Fais-en profiter ta maison, ta communauté, ta nation, en intercédant pour elles comme le fait le psalmiste dans le texte de méditation de ce jour.
Le Seigneur t'y convie!
Amen!
Exhortation: Intercède pour le rétablissement de ta nation.
Texte du jour : Psaume 85
Manulaws
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MEMOIRE FROISSEE - MEMOIRE DE CENDRE ET D’ENCRE - MEMOIRE D’EXILE (Christine Machureau)
Résumé
Quand les hommes de l'Inquisition, en cotte noir et rouge, ont emmené sa mère, Anne avait six ans. Sorcière ! ont-ils dit. Sorcière pour connaître les plantes ? Sorcière pour soigner les gens ? Désormais orpheline, et forte d'un savoir ancestral, Anne décide de poursuivre l'oeuvre maternelle : elle sera herboriste. Alchimiste, peut-être... Dans un Moyen-Age soumis aux famines et aux épidémies, ses pas la mèneront de Touraine en Champagne, d'amours en deuils et d'échecs en renaissances...
Mon avis
Cette trilogie raconte la vie de Anne, femme herboriste, médecin, alchimiste et chirurgienne au Moyen-âge, à savoir dans la période 1382 - environ 1430. On est dans une France plongée en pleine guerre de cent ans, l’inquisition fait encore des ravage, les épidémies s’en donnent à cœur joie, ce n’est pas vraiment le meilleur environnement qui soit. L’histoire d’Anne est passionnant car on vit l’Histoire à travers ses yeux, on sent que l’autrice a une très belle connaissance de la vie quotidienne à cette époque également, j’ai appris pas mal de choses en lisant ces romans. Après est-ce réaliste au niveau social ? Je m’en fiche, cette histoire m’a faite rêver.
Est-ce un coup de cœur ? Totalement, Ce roman d’aventure réunit absolument tout ce qu’il faut pour me plaire. Un personnage principal intéressant et intriguant, un fond d’histoire qui est maîtrisé et au plus juste, des péripéties à n’en plus finir qui ne s’essoufflent pas. Que du bon.
Un sujet abordé dans les aventures de Anne et qui n’est pas souvent traité dans les romans, la science au Moyen-âge. Parce que sans les réseaux que nous connaissons maintenant, la diffusion des connaissances était bien plus lente. Et on le voit bien au travers de cette histoire.
Une trilogie que je vous recommande donc chaudement.
#Christine Machureau#Mémoire froissée#Mémoire d'encre et de cendre#Mémoire d'exile#Chronique lecture
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Films about the Paris Commune
Sur les traces de Maxime Lisbonne, le D'Artagnan de la Commune Par Jacques Swirn, socio-historien, Marcel Cerf, historien. Durée : 27 minutes; réalisateur : Margueritte, Jacqueline; auteur : Cerf, Claudine; producteur : CNDP. 1983, France.-
L'émeute sur la barricade Le premier film sur la Commune de Paris intitulé (durée 4 minutes). Réalisatrice Alice Guy, 1906-
La Commune (Paris 1871) Film de Peter Watkins coproduction La Sept ARTE, 13 Production, Musée d'Orsay, France 2000 durée 5h45
La Commune Film de Ken Mc Mullen coproduction ARTE, France/Grande-Bretagne 1990 durée 1h30.-
Les Aubes de Paris Real. Grigori Rochal, 1936, URSS, 1 H 42.-
La Commune Réal. Armand Guerra, 1914, France, 13 minutes.
La Barricade du Point du Jour, Réal. René Richon, 1977,couleur, 1 H 50.
Le Destin de Rossel, Réal. Jean Prat, 1966, noir et blanc, 1 H 25. Partie
- Le Festin de Babette, Réal. Gabriel Axel, 1987, couleur, Danemark, 1 H 39.-
Héros et martyrs de la Commune, Réal. F. Loupatine, URSS, 1921.-
Jaroslav Dombrowski Réal. Bohdan Poreba, URSS, 1975, couleur, 2 H 12. Russian Polish
1871, Réal. Ken Mc Kullen, Grande Bretagne 1990, couleur, 1 H 40.-
Louis Rossel et la Commune de Paris, Réal. Serge Moatti, 1977, couleur, 1 H 43. Trailer
La Nouvelle Babylone Réal. Grégori Kozintsev et Léonid Trauberg, 1929, muet, URSS, 1 H 23.-
La Pipe du Communard Réal. C Mardjanov, 1929, URSS, muet, 49 minutes.-
La Semaine sanglante, Réal Joël Farges, 1976, couleur 53 minutes.-
Une Journée au Luxembourg, Réal. Jean Baronnet, 1993, couleur, 50 minute-
Actualités Gaumont : - 1911 : 40me anniversaire ; - 1936 : la manifestation au mur ; - Mai 1945.-
A l'Assaut du ciel, Réal. Jean Péré, 1962, noir et blanc, 19 minutes.- L'Année terrible, Réal. Claude Santelli, 1984, couleur, 2 H 06.-
La Commune de 1871 Réal. Cécile Clairval et Olivier Ricard, 1971, noir et blanc, 1 H 16.-
La commune de Paris 1871 (54 minutes) un documentaire réalisé en 2004 par Medhi Lallaoui.-
La Commune de Paris Réal. Robert Menegoz, 1951, noir et blanc, 26 minutes.- Les Communards cassette vidéo de 52 mn, réalisée par Léon Rabinowicz, disponible chez les Amis de la Commune.
- La Commune, Louise Michel et nous, Réal. Michèle Gard, 1972, noir et blanc, 45 minutes.-
Mémoire Commune, Réal Patrick Poitevin, 1978, couleur, 1 H 20.-
L'œuvre législative de la Commune, Réal. Claude Tertrais, 1986, couleur, 27 minutes.-
Paris au temps des cerises, Réal. Jacques Darribehaude et Jean Desvilles, 1965, noir et blanc, 28 minutes.-
Les grandes batailles du passé - Paris (1871), la semaine sanglante Réal. Jean-Pierre Gallo, 1976, couleur, 56 minutes.-
Si on avait su, Réal Stanislas Choko, 1976, couleur, 13 minutes.-
Un solo funèbre, la Commune de Paris, Réal Jacques Cogniaux, 1971, noir et blanc, 1 H 41.-
Le temps des cerises, la Commune et les livres, Réal Robert Lombaerts, 1971, noir et blanc, 45 minutes.-
La IIIme République ; les premières années, Réal. Daniel Lander, 1970, noir et blanc, 1 H 07.-
Le Voile écarlate de Paris, Réal. Marlen Khoutsiev, URSS, 1971, couleur, 1 H 19.
Henri Guillemin raconte la Commune, documentaire en 13 épisodes de la TSR, 1971.
Louise Michel, Solveig Anspach, France, 2010
Les Damnés de la Commune, de Raphaël Meyssan, film d’animation, 2021.
Rives d'exil, de Céline Léger, court-métrage, 2021.
Die Tage der Commune (DDR, 1966) (le video malheureusement n’est plus disponible, mais il y a une version audio en allemand de 1949 et de 1977)
Nederlaget, Norvège, 1966
Pour la France - Animation Short Film 2019 - GOBELINS
Comme un echo , 2011
That Little Flame, vimeo on demand
La Boîte Noire, 2020, vimeo on demand
Les déportés de la Commune, 1982
Bas les coeurs
28 mai 1871, l'ordre règne à Paris
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Le cœur a sa mémoire
Le cœur a sa mémoire Il nous conte l'histoire Des souvenirs enfouis Aux creux de notre vie
Il refait le chemin Nous tenant par la main Les chemins de l'exil Dans les parfums d'Avril
Et quand il plie bagage Il refait le voyage Que nous avons suivi En quittant le pays
Laissant sur le chemin Tous ceux auxquels on tient Sans espoir de retour Tous ces romans d'amour
Pleurons sur les guitares Pleurons sur la mémoire De ceux qui sont partis Du creux de notre vie
Tout en serrant les poings Vers leur sombre destin Que nul ne peut chanter Que nul ne peut changer ...
Et pour que leur histoire Demeure en nos mémoires Ne laissons pas les mots Transformer en lambeaux
Tout ce qui fut la vie De ceux qui sont partis Sur les routes d'exil Dans les parfums d'avril
Le cœur a sa mémoire - Mauricette Leibowitch
Histoire de la déportation de Rosa, sa mère.
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J'ai débarqué Paris d'un monde où l'on te rêve J'ai fui les périls, les déserts où l'on crève Tu m'as ouvert tes bras, toi ma Vénus de Milo Tu brillais trop pour moi, je n'ai vu que ton halo C'est pour ça que je l'ouvre, ma gueule est un musée Je vis loin du feutré et des lumières tamisées Dans tes ruelles cruelles ou tes boulevards à flics Dans la musique truelle des silences chaophoniques Paris ma belle beauté, tes prétendants se bousculent Dans le brouillard épais de tes fines particules Moi pour te mériter, je t'écrirai des poèmes Que je chanterai la nuit tombée debout sur la scène Paris s'éveille sous un ciel océanique L'accent titi se mêle à l'Asie, l'Amérique, l'Afrique Je suis une fleur craintive dans les craquelures du béton A gagner deux sous, à dormir dessous les ponts Paris bohème, Paris métèque, Paris d'ancre et d'exil "Je piaffe l'amour " médite une chinoise à Belleville Leonardo da Vinci se casse le dos sur un chantier Je vois la vie en rose dans ces bras pakistanais Il tourne le gyrophare, petit cheval de carrousel Galope après les tirailleurs qui rétrécissent la tour Eiffel D'un squat, d'un bidonville, d'une chambre de bonne ou d'un foyer Je t'écris des poèmes où des fois je veux me noyer Une ville de liberté pour les différents hommes Des valises d'exilés, des juifs errants et des roms Aux mémoires de pogrom, aux grimoires raturés Des chemins d'Erevan, aux sentiers de Crimée Caravanes d'apatrides, boat people, caravelle Sur tes frontons Paris viennent lire l'universel Et souvent je t'en veux, dédaigneuse et hautaine Capitale de la monde a joué la mondaine Laisse-nous consteller la vraie nuit que tu ignores Cesse donc de faire briller les milles feux de ton décor Paris ma belle je t'aime quand la lumière s'éteint On n’écrit pas de poème pour une ville qui en est un Paris ma belle je t'aime quand la lumière s'éteint On n’écrit pas de poème pour une ville qui en est un Paris ma belle je t'aime quand la lumière s'éteint On n’écrit pas de poème pour une ville qui en est un
Artist: Gaël Faye Song: Paris Métèque Album: Rythmes et botanique - EP [2017]
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Ô nuits noires "Ô nuits noires des saisons évanouies que je vois poindre doucement des cimes du silence Ô merveilleuse cruauté que cet océan d'ébène qui ondoie telles nébuleuses de nuages de sang Ô méandres obscurs enlaçant les pourtours d'une lune déjà fanée d'avoir trop brillé d'insolence Ô étoiles oscillantes entre les deux rives de ce fleuve aux berges du cours des mémoires et du temps M'accorderiez vous dernière faveur si je vous le demandais,mais de moi vous ne vous souvenez pas Je venais tantôt vous cueillir lorsque le crépuscule tombait et que mes larmes me recouvraient Tant d'heures passées à contempler ce firmament qui lentement me faisait frémir Point de crainte, ni de froid, simplement de cette plénitude dont malgré vous vous me berciez Je m'asseyais près du vieux chêne non loin de la clairière des âmes à jamais perdues et levais yeux au ciel Dans l'obscurité de vos profondeurs, je me reconnaissais, fillette jouant avec son ombre déchirée À la lueur poudrée de suie dont me caressait rosée nocturne, parfois il m'arrivait de me trouver belle Le reflet de mon visage se fondant dans les volutes de vos mystères de brouillard translucide parés Je vous parlais de cette voix qui n'appartient qu'à l'enfance, aiguë d'une tristesse que secouaient mes sanglots Je vous contais mes malheurs et mes genoux écorchés, mes joies aussi et mes rêves d'exil Nul écho ne trahissait jamais nos confidences, c'était notre secret, ce passage entre vous et moi, notre concerto Je devinais vos paroles selon la lumière blanche ou brune de ce halo musical à la violine fragile Lorsque minuit vous faisait révérence, une pluie de cristaux de diamants se déposait dans mes mains Gouttes de magie qui sitôt se muaient en myriades colorées de pétales de roses et de lys hellènes Un bouquet dont émanaient mille et une fragrances parfumant ma frêle silhouette et enveloppant mon chagrin Et quand l'aube approchait, il se dispersait dans l'air telles cent perles de nacre emportant ma peine Nous nous quittions le coeur en fête de ce moment que nous venions de partager, l'esprit léger Nous savions que demain au coucher du soleil nous nous retrouverions et qu'à nouveau nous nous aimerions Mais le lendemain je ne suis pas venue, et les regrets me hantent encore si fort que je n'ose vous l'avouer Je ne sus jamais quel sort m'avait été jetée pour qu'ainsi de vous je me sois éloignée, une folie, une déraison Quand cette sorcellerie prit fin, de vous je me suis souvenue et devant vous ce soir je m'incline à m'en briser Cette grâce que je viens vous quémander sans espoir que vous m'en fassiez don je l'ai nourrie tout le long Agenouillée face à vous, et l'inquiétude m'emplit et chacun de mes mots me semblent dérisoires et désolés Je vous ai trahis, vous qui m'avez consolée, écoutée, qui suis-je pour oser vous demander pardon Ô nuits noires des saisons évanouies que je vois poindre doucement des cimes du silence Ô merveilleuse cruauté que cet océan d'ébène qui ondoie telles nébuleuses de nuages de sang Ô méandres obscurs enlaçant les pourtours d'une lune déjà fanée d'avoir trop brillé d'insolence Ô étoiles oscillantes entre les deux rives de ce fleuve aux berges du cours des mémoires et du temps." ©Gisèle-Luce de Christian-James
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Après l'armistice de juin 1940, j'appris que Céline était resté à Paris, comme d'ailleurs la plupart des intellectuels et des artistes. Je ne sais plus ce qui a motivé le premier contact avec lui, mais j'ai très vite appris qu'il fréquentait l'ambassade d'Allemagne de la rue de Varenne. Je me souviens qu'un jour le planton m'annonça qu'un homme d'aspect douteux souhaitait me parler. Il me demandait s'il pouvait le laisser passer. Quand j'ai entendu le nom de cet homme, j'ai mandé que, sans plus le faire attendre, on le conduise jusqu'à moi. Lorsque enfin, toujours flanqué du planton, il pénétra dans mon bureau, je ne compris que trop la méfiance de la sentinelle : Céline ressemblait vraiment à l'image que l'on pouvait se faire d'un résistant ou de quelqu'un qui se disposait à commettre un attentat. Cet homme de haute taille, large d'épaules, portait une pelisse de peau de mouton en laine retournée. Ses cheveux noirs, sur un visage plutôt pâle, étaient en désordre. Toute sa personne d'ailleurs était vêtue sans aucun soin ni élégance. Il avait coutume de se rendre à moto depuis son logement montmartrois à ses consultations dans une banlieue de Paris où il travaillait comme médecin des pauvres. Cependant, après une brève conversation, nous nous entendîmes au mieux [...].
Après notre première rencontre, Céline avait demandé l'obtention d'un permis de port d'armes parce qu'il se sentait menacé par les gaullistes, permis qui lui fut délivré sans autre forme de procès. A mon avis d'ailleurs, Céline n'a jamais été menacé pendant cette période. Même les communistes, qui commençaient à se montrer récalcitrants à cette époque, n'auraient jamais fait de mal à un médecin des pauvres. J'en veux pour preuve une anecdote typique, que mon ami Céline me narra lui-même : après une consultation, l'un de ces titis parisiens lui rapporta le pistolet que, par distraction, il avait laissé traîner dans son cabinet pendant un examen. Le garçon remit la pétoire au médecin en lui disant, avec son inimitable accent des rues : "Ferdinand, t'as oublié ton rigolo..."
Souvent, quand Céline passait dans les parages en pétaradant avec sa moto, il nous rendait une petite visite. Désormais, quand il s'arrêtait, le planton n'avait plus aucune appréhension. Par la suite, l'écrivain m'invita chez lui, sur la Butte. Plusieurs de ces soirées sont restées gravées dans ma mémoire. Son domicile se trouvait au cœur de Montmartre, et répondait en tout point à sa propre apparence. Une fois que l'on avait gravi plusieurs escaliers sombres dans cette maison ancienne, on arrivait dans un logement qui se composait de trois pièces. Une pièce servait de salle à manger et de chambre à coucher, dans l'autre pièce trônait une grande table ronde qui était entièrement recouverte, comme le sol d'ailleurs, de feuillets manuscrits. La troisième servait d'office et de pièce de rangement, la réserve de bois y était entreposée à côté de la moto. Dans le séjour proprement dit, la lourde peau de mouton était disposée en travers du lit, qui avait été simplement un peu repoussé de côté afin de ménager une banquette aux invités. Le repas se composait d'une unique potée roborative et savoureuse, et dans tout le logement, où à l'évidence le luxe et plus encore l'élégance n'avaient pas la moindre valeur, on se sentait extrêmement bien. C'était toujours intéressant. On se trouvait là en pleine bohème, comme elle a toujours existé à Montmartre. Il n'était pas rare qu'un peintre ou un écrivain, qui avait établi ses quartiers dans le même immeuble ou dans le voisinage, se joignît à notre cercle [...].
On ressentait des impressions uniques lorsque Céline se mettait à rêver. Il parlait toujours d'une voix très ténue, mais dans ces moments-là, comme absent, il baissait la voix encore plus, comme si réellement il se parlait à lui-même. On réalisait dans ces instants que Céline était de la lignée des grands somnambules. Il était, au fond, un réaliste triste. Qu'importe si cela venait des origines celtes de ce natif de Bretagne, ou bien de ses années de familiarité avec le côté sombre de l'existence humaine. Il apparaissait parfois dans ces moments-là, à l'image de ses livres, comme un cynique cruel. En réalité, il était chaleureux et pouvait en tant qu'ami être d'une cordialité incomparable. Mais il ne se faisait pas d'illusions sur les humains. Il avait voyagé en Amérique et en Afrique pour le compte de la Société des Nations et avait même visité l'Union soviétique. Il avait raconté de façon terrifiante l'effondrement de la France en 1940, et ses livres sur le chaos allemand de 1945 eux aussi ne se lisent guère différemment. Il portait un jugement pessimiste sur la guerre et sur la position des Allemands dans celle-ci. J'irais même jusqu'à supposer que beaucoup d'Allemands, a fortiori les gens qu'il avait rencontrés autour de l'ambassade d'Allemagne pendant l'Occupation, ne lui étaient pas particulièrement sympathiques. Il leur reprochait de s'être fait mener en bateau en permanence par le gouvernement de Vichy. Il rejetait Laval comme typiquement "youpin", et d'ailleurs, dans ces moments-là, il était encore moins porté que jamais à modérer sa ligne de conduite farouchement antisémite, qui était déjà la sienne avant-guerre. Il eut d'ailleurs également un conflit à ce propos avec Ernst Jünger, qui était au Commandement militaire à Paris et devait exprimer clairement son rejet absolu de Céline dans son Journal de guerre. Céline ne le lui pardonna jamais et, comme je l'ai appris de la bouche de ses derniers visiteurs, il lui décernait l'appellation, typique pour lui, mais injuste, de petit flic. Ein kleiner Bulle, comme nous disons chez nous.
Nos rencontres se muèrent très vite en une amitié sincère qui se prolongea au-delà de la guerre, quand bien même je ne devais plus le revoir. Mais il m'écrivit encore de France, après son retour d'exil au Danemark, quelques lettres émouvantes et typiques de lui. Hélas, je n'ai pas eu, à l'époque, la possibilité de lui rendre visite. Il était déjà très malade et véritablement au bout du rouleau."
Hermann Bickler, Mémoires.
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Paris - La maire PS de Paris Anne Hidalgo et le premier secrétaire du PS Olivier Faure ont rendu un hommage appuyé vendredi au premier ministre espagnol Pedro Sanchez, qui a "sauvé l'honneur de l'Europe" en recevant l'Aquarius, le bateau humanitaire chargé de migrants.
"Il y a ici beaucoup de femmes et d'hommes qui t'admirent (...) qui admirent ce que tu as fait", a affirmé Mme Hidalgo lors d'une rencontre dans le jardin municipal de La Nueve, baptisé ainsi en mémoire de la brigade espagnole qui a oeuvré pour la libération de Paris il y a 74 ans.
"Tu as dit +j'accueille l'Aquarius à Valence+. Ici, beaucoup ont applaudi et ont trouvé, comme moi, que tu sauvais l'honneur de l'Europe".
"Ta présence comme président du gouvernement espagnol est aussi une petite lumière pour ceux qui se disent +on peut construire une Europe plus juste+", a ajouté la maire.
M. Sanchez, qui arrivait de Bruxelles où un accord a été conclu dans la nuit de jeudi à vendredi sur la gestion des migrants, a estimé que "ce qu'a fait le gouvernement socialiste espagnol a un lien avec l'histoire de l'Espagne, faite d'exil".
Les Espagnols fuyant la dictature franquiste à l'étranger "ont réussi à s'intégrer grâce à l'accueil qui leur a été fait", a-t-il souligné.
- "Alternative claire" -
Les deux élus, qui ont rappelé qu'ils se connaissaient bien, eux et leurs familles, se sont ensuite rendus au Cirque d'Hiver (Paris XIe) où la famille sociale-démocrate européenne était réunie pour un meeting sur le thème de l'environnement, et, actualité oblige, des migrants.
Rappelant que les deux questions sont liées et que ce sont "des millions de femmes et d'hommes qui quitteront leur village si nous ne luttons pas efficacement contre le réchauffement de la planète", Olivier Faure a salué le "courage" de Pedro Sanchez. "En accueillant l'Aquarius, au moment où d'autres fermaient leurs ports, tu as réveillé l'esprit européen et permis à la gauche d'affirmer une identité", a-t-il souligné.
Le député de Seine-et-Marne a esquissé au passage les grandes lignes d'une autre politique migratoire: révision du règlement de Dublin, qui "a renvoyé la responsabilité de l'accueil à quelques pays là où tous devraient prendre leur responsabilité"; création d'une "agence européenne de l'asile qui permette de faire correspondre les capacités d'accueil des pays membres aux capacités d'intégration des réfugiés"; ouverture d'une "voie légale aux migrants économiques pour assécher les filières clandestines"; rejet de l'ouverture de "hot spots dans des pays tiers dont les Etats sont trop fragiles pour assurer le respect de l'Etat de droit", augmentation de l'aide au développement.
Il a aussi plaidé pour faire de "l'investissement écologique" une "priorité", pour "trouver une nouvelle source de croissance et donc d'emplois, retrouver une qualité de vie, lutter contre les inégalités et éviter les grands mouvements migratoires".
M. Faure a une nouvelle fois condamné "la stratégie coupable d'Emmanuel Macron", qui veut "installer un face à face entre souverainistes et pro-européens dont il aurait le monopole".
"La gauche européenne doit apporter une alternative claire (au) système néo-libéral", a-t-il plaidé, à un peu moins d'un an des élections européennes.
M. Sanchez a salué à la tribune Mme Hidalgo et M. Faure, se disant certain qu'elle sera encore maire après les municipales de 2020, et qu'il y aura à nouveau des présidents socialistes français.
L'ancien ministre-président de Wallonie Paul Magnette et le commissaire européen Pierre Moscovici participaient également au meeting.
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Un nouvel ebook à la BNR :
Staël Germaine de - Dix années d'exil
Staël Germaine de – Dix années d’exil : « Trouvez-vous que mes enfants et moi sommes faits pour planter des choux à Coppet sans rien faire de nos esprits ni de nos âmes ? » (Madame de Staël à Camille Jordan, 1er novembre 1810, Diesbach 471). La colère de la célèbre baronne n’a d’égale que son désespoir face aux circonstances tragiques qui entourent la publication de De l’Allemagne. Alors qu’elle travaille aux corrections du troisième volume à Chaumont-sur-Loire, en septembre 1810, l’œuvre, jugée suspecte par la police de Napoléon, est supprimée et mise au pilon. Son auteure, déjà interdite de séjour à moins de quarante lieues de la capitale, est expulsée de France et bannie de tous les territoires sous domination française, hormis Coppet et Genève. Cette condamnation tombe comme un couperet. Assignée à résidence dans sa propriété des bords du Léman, privée de son brillant salon et étroitement surveillée par les sbires de l’Empereur, l’illustre châtelaine devient du jour au lendemain une pestiférée qu’il est dangereux de fréquenter. Ses plus fidèles amis en feront l’amère expérience. Coppet, qui avait été pour elle un havre sous la Révolution, Coppet, dont elle avait fait le plus important think tank de la pensée européenne, est désormais une prison où elle se morfond, malgré la présence de ses enfants et celle de John Rocca, son nouvel et jeune amant.
Abattue, mais non point vaincue, l’irréductible adversaire de Napoléon riposte en complotant sa fuite en Angleterre. En attendant les passeports, qui tardent à venir, elle entame Dix années d’exil. Ces mémoires, inachevées, ne seront publiées qu’en 1821, soit six ans après sa mort. Elles comprennent deux parties. La première, ébauchée à Coppet en 1811, couvre la période 1800-1804. L’auteure y dénonce le despotisme naissant de Bonaparte et les persécutions dont elle fut la victime. La deuxième, rédigée à Stockholm vers la fin de 1812, est moins polémique. Madame de Staël saute six années de sa vie pour relater « à chaud » son extraordinaire évasion de Coppet le 23 mai 1812. Accompagnée de sa fille Albertine et de deux serviteurs, l’intrépide femme de lettres est rejointe en route par ses fils Auguste et Albert, leur tuteur, Auguste Schlegel, ainsi que Rocca. Les ports de la Manche leur étant fermés, ils sont obligés d’effectuer un immense détour qui les force à traverser toute l’Europe en guerre et les entraîne, via l’Autriche, la Bohème, la Moravie et la Pologne, jusqu’à Kiev, Moscou et Saint-Pétersbourg. Précédée de sa gloire littéraire, mais talonnée par la Grande armée en marche, l’auteure de Delphine et Corinne se hâte de ville en ville, où elle est à chaque fois accueillie comme une célébrité. C’est ironiquement en Russie, où survit le servage, qu’elle recouvre la liberté. Là n’est pas le moindre paradoxe de ce pays qui la fascine par son immensité, sa piété, ses coutumes orientales et son fervent patriotisme. À Saint-Pétersbourg, où elle est présentée à la cour impériale, elle forge des liens personnels avec le tzar Alexandre I, qui la traite en égale et aborde avec elle les grandes questions européennes. Son récit s’interrompt brusquement en septembre 1812, alors qu’elle et les siens s’apprêtent à rejoindre la Suède, d’où ils gagneront Londres en juin 1813.
Dans ces mémoires où elle mêle étroitement son destin personnel à celui de la Nation et de l’Europe tout entière, Madame de Staël (ou son fils Auguste, qui fit des coupes importantes dans le manuscrit pour préserver la réputation de sa mère) ne nous dit évidemment pas tout. Elle tait par exemple la naissance secrète de son cinquième enfant, qui retarda de neuf mois son évasion ; elle passe aussi sous silence son mariage clandestin à John Rocca, ainsi que sa présence à ses côtés durant tout le périlleux voyage. Dans la liste de ses griefs contre Napoléon, elle minimise également l’influence considérable qu’elle-même exerça dans l’opposition, tout comme elle élude plus tard son rôle dans les pourparlers qui conduisirent la Suède et la Russie à rejoindre la sixième coalition contre la France. Malgré ces lacunes et omissions, cette autobiographie offre un aperçu passionnant sur une vie et une époque mouvementées. Madame de Staël y démontre avec éclat que les exils répétés dont elle fut l’objet, loin de la réduire au silence et à l’oubli, contribuèrent grandement à accroître sa notoriété et sa sphère d’influence sur la scène politique internationale. [Sources : Ghislain de Diesbach, Madame de Staël (Perrin 1983) ; Madame de Staël, Dix années d’exil. Édition critique par Simone Balayé et Mariella Vianello Bonifaccio (Fayard 1996) ; Michel Winock, Madame de Staël (Fayard 2010).]
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#Sanstitre
Perpétuité et vision
Pauvre causalité
Double écartèlement
Résonances référentielles
Infiltration spectatrice
Ballade écologique
Masse en puit
Sources dérivées
Moteur bruyant
Débats interrompus
Haine partagée
Surréalisme confortable
Coeur de la rue dérangée
Brutalité et ressentiment
Table des manières
Résumé perpétuel
Synopsis envouté
Hypnose du regard
Chimère en action
Bavardage réel
Anthropologie partagée
Bestiaire du plaisir
Regard des deux-côtés
Impulsion dans la télé
Lacher-print
Contrôle vers la ruine
Ecriture sacrée en dessous
Ecriture sauvée et aérienne
Invention de la route assise
Thème irrécupérable
Tremblement binaire
Activité de la main
Corps entier
Perte du vouloir vivre
Collection du pouvoir être
Ébullition du savoir devenir
Bêtise solaire
Port du voir
Émulsion cutanéeCible connectée
Programme vivant
Objets principaux
Objets satellites
Désigné par la raison
Arrêté sans freins
Mouvement dépeuplé
Prise de bavoir
Rempotage des missions
Discipline analogique
Contact du coeur
Écho de l'histoire
Oubli génital
Mémoire des embryons
Calcaire sous le récif
Naufrage logique
Droits d'intercession
Devinette universelle
Stratégie de masse
Fascination pré-établie
Formatage de la plaine
Dangers en laboratoire
Frontière nouvelle
Théorêve survivant
Pendaison en prose
Rien découragé
Moine déprécié
Pleurs en courbes
Voiles de crasse
Amis de la cuisine
Serpents dans la vase
Dimensions instables
Crème titanoïde
Joue qui se lève
Lueur de parpaing
Gueule déboisé
Ponctuation au rapport
Militaire d'exil
Gouttes de songe
Rue déserte et plane
Sourcil en gelée
Inscription en point
Couches de rire
Idiot de fatigue
Mire sur la paille
Désoeuvrer le marché
Place publique en feutre
Coursive nucléaire
Neurone solitaire
Pivoine en pointe
Sècheresse endiablée
Mesure des rives
Langage grave
Perception de la poulie
Pique des facultés
Enzyme en solde
Zapper le mot
Échoppe dévalisé
Musée en miettes
pause des chercheurs
sculpture
confiserie amusée
caramel et pissenlit
Je commence
Commentaire puriste
Fruit de la voix
Glaire en montagne
Randonnée persillée
Voix dominée
Siècle repris
Époque en pagaille
Démons d'aujourd'hui
Silence forain
Regret haché
Menu sans pudeur
Guerre du sexe
Dégel de la consigne
Ensemble pour eux
Génération sans propulsion
Énergie du vautour
Planeur artificiel
Bataille lentement
Surement prévoir
Paix ni le jour ni ennui
Paix symbole du vitré
Artisan déçu
Cratère en épines
Espoir lubrique
Décolleté de la résille
Rétine en fusion
Escalade hybride
Transfert des confiances
Mémoire sur carte
Géoprécarité
Mon dieu
Je continue.
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Stéphane Duroy au Bal : photographies muettes aux paroles débordantes
Jusqu'au 9 avril 2017, dans une petite impasse parisienne tout près de l'avenue de Clichy, s'ouvre une brèche identitaire. Stéphane Duroy présente au Bal, son exposition Again and again, un parcours photographique sur les particularités d'une nation, sur sa mémoire, sur ses valeurs, sur ses habitants. Une installation inédite et joliment amenée à partir de ses derniers travaux : des photographies d'exil, de la matière humaine et un livre.
Stéphane Duroy (1948) a commencé sa carrière par du photojournalisme. Très rapidement proche de l'image comme médium de transmission, il travaille les questions identitaires dans des projets personnels. L'Europe d'abord, puis l'Amérique par la suite furent ses principaux sujets de recherche. Un travail où l'être est omniprésent, où il cherche sa voie et apprivoise son histoire.
Berlin, Chute du mur, décembre 1989, L’Europe du silence © Stéphane Duroy
Promesses déchues
Again and again, est une exposition qui pense l'empreinte de l'Europe dans la formation et dans la fondation même de l'Amérique. La trace culturelle d'un pays qui traverse l'océan pour aller s'installer sur une autre terre, le déplacement, l'exil, une mémoire du lieu à créer, à transposer, tant d'impressions qui se lisent dans le grain des photographies de Stéphane Duroy. La mélancolie, la lassitude, l'espoir et la désolation traversent successivement les personnages capturés depuis les années 70. Cette idée d'une vie meilleure promise sur d'autres terres est bien vite remplacée par la désillusion imposée par la réalité. La dureté du travail, l'évidence des inégalités, l'écœurement du quotidien remplacent les rêves et les espoirs. Les étendues désertiques, l'absence et la solitude s'emparent de ces clichés transpirant de vérité. La patte du photoreportage est toujours bien présente et laisse une impression tragique, comme si les hommes étaient destinés à errer dans un monde qui ne leur conviendrait jamais, les ramenant à leur condition triste et sans issue. On retrouve dans ces exils la fuite de l'horreur totalitaire, un désir de reconstruction désabusé et une mélancolie douce et acceptée.
Billings, Montana, 2003, États-Unis © Stéphane Duroy
Recherche et matière d'image
Stéphane Duroy, après avoir exploré les lumières, les matières et les textures que l'image photographique permet, s'est attelé à une recherche davantage axée sur l'objet. C'est à partir du médium du livre qu'il a travaillé, recouvert, collé et recolorié les images de vie qu'il avait figé. Cette mémoire en construction, traduite dans ses premiers travaux, celle qu'il a cherché à comprendre, à figer, se retrouve dans l'exploration du livre. Ce médium où se couche toute l'histoire de l'humanité se fait le support d'une recherche et d'une construction en perpétuel mouvement. La photo sauvage, brute, devient support. La quête identitaire n'est pas univoque, elle emprunte plusieurs chemins. Intérieurs et extérieurs se mêlent tachant de dessiner la trajectoire de vie. C'est ce que semble avoir tenté le scénographe en distinguant deux salles. La première expose les photographies dans une intimité vraiment réussie quand la deuxième rassemble les travaux sur papier. Mises sous verres, les vitrines magnifient les livres exposés. Seule ombre au tableau, les murs reprennent l'idée de collage dans une demi-mesure un peu bancale. Trop grandes, trop espacées, les reproductions collées sur papier-peint desservent la force de l'image. C'est dommage sans amputer pour autant la beauté du propos. Une exposition à voir, une découverte à faire !
Double page réalisée à partir du livre Unknown en 2015
Double page réalisée à partir du livre Unknown en 2016
Double page réalisée à partir du livre Unknown en 2015
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Stephane Duroy, Again and again, jusqu'au 9 avril 2017 Le Bal, 6 impasse de la Défense, 75018 Paris Tarif plein : 6€, tarif réduit 4€
A retrouver ici.
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À toutes ces choses faiseuses de vie et diseuses de mort "Au temps qui passe doucement Aux doucements qui n'ont plus le temps Aux flammes qui brûlent l'alcove de ma peau À cette peau qui n'est faite que de cendres et de flammes À l'éphémère de mes nuits brodées d'amnésie dentelées Aux dentelés de mes insomnies fuyant mes jours éphémères Aux rivages sans visages que le sel d'hier Au hier qui est aujourd'hui clandestin rivage Aux murs érigés à contresens d'une liberté À la liberté capitonnée en ornières de murs Au silence des augures de cire de chandeliers de mon église À l'église que je ne connaîtrai jamais qu'au souffle du silence Au soir de l'aube qui s'enfuit en tombant les larmes Aux larmes que j'ai versées en chapelet d'un soir Aux contours de mon ombre qui de dessine en nuages Aux nuages des embruns d'une plume sans contours Au crépuscule de mes rêves d'innocente enfance À l'enfance que qui s'est égarée éclipse crépuscule Aux plaies de chair et de sang en mon coeur Au coeur de de cette chamade battant plaies Aux miroirs brisés d'avoir perçu l'interdit À l'interdit geôlier d'une psyché d'un autre miroir Aux bris de vie qui ne furent que moussons Aux moussons de sanglots que recèlent les bris À la lune des enfants sans le charme d'une fée Aux fées que seuls les contes récitent à la lune Aux espérances abandonnées au gré des vents Aux vents qui n'ont soufflé que lie d'espérances Aux étoiles de ce berger perdu sur la lande À la lande des plaines vierges de toutes étoiles Aux puits vides d'une l'âme de fond d'exil À l'exil de moi-même les yeux à fleur de puits À l'encens qui se consume en effluves Aux effluves boisées qui n'ont été qu'encens Aux souffrances reliées en dorures d'acier À l'acier de ces barreaux chantres de souffrances Aux odes sans lyrisme que tristes refrains Aux refrains d'autrefois que destin d'une ode Aux promesses trahies d'un Éden de paradis Au paradis chimérique de mirages de promesses Aux roses fanées de lice pour un sacrifice Aux sacrifices de rituels et pétales de roses À la tentation assassine d'embrasser folie À la folie de mon esprit pécheur de l'originelle tentation À la magie des runes noires de mon existence À l'existence de mes mémoires carmines sans magie À la mort que j'entends murmurer au loin Au loin si près que tout ici est sortilège de mort À toutes ces choses et ces instants déposés sur un fil Au fil ténu de ce qui nous fait aussi choses et instants Faiseuses de vie et diseuses de mort Faiseuses de mort et diseuses de vie Au temps qui passe doucement Aux doucements qui n'ont plus le temps." ©Gisèle-Luce de Christian-James
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Nature morte "À damner les saisons qui s'écoulent lentement À crever l'horizon de ces nuages poreux de l'instant Brève futilité du temps passager de nos printemps La nature morte n'est belle que de notre sang Portraits d'exil et d'errances en chemins de l'Aven À vos Dieux j'ai prié l'offrande et l'été brûlant Que n'ont ils entendu que l'écho de flûte de pan Et les orgues de barbarie d'église aux vitraux tremblants À confesse de mon innocence j'ai égaré les moments Mémoires en cierges de cire et de larmes d'enfant Corps à coeur de ces chapelets de trop de tourments Rosaires de versets de sont point que mécréants L'automne est tombée dispersant feuilles aux vents Passerelle entre deux professions à la dîme d'autant En emportent les brouillards filés d'or et d'argent Joaillerie d'existence et les gemmes d'encens Au calice de la nuit boire lie de ciguë lentement Le berger n'a plus d'étoile à la grève tombant Et la lune d'hiver ne sait que diadème pleurant Il n'est guère d'alliance que ne descelle le néant À damner les saisons qui s'écoulaient lentement À crever l'horizon de ces nuages poreux de l'instant Brève futilité du temps passager de nos vies mourant La nature morte n'était belle que de notre sang." ©Gisèle-Luce de Christian-James
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À toutes ces choses faiseuses de vie et de mort "Au temps qui passe doucement Aux doucements qui n'ont plus le temps Aux flammes qui brûlent l'alcove de ma peau À cette peau qui n'est faite que de cendres et de flammes À l'éphémère de mes nuits brodées d'amnésie dentelées Aux dentelés de mes insomnies fuyant mes jours éphémères Aux rivages sans visages que le sel d'hier Au hier qui est aujourd'hui clandestin rivage Aux murs érigés à contresens d'une liberté À la liberté capitonnée en ornières de murs Au silence des augures de cire de chandeliers de mon église À l'église que je ne connaîtrai jamais qu'au souffle du silence Au soir de l'aube qui s'enfuit en tombant les larmes Aux larmes que j'ai versées en chapelet d'un soir Aux contours de mon ombre qui de dessine en nuages Aux nuages des embruns d'une plume sans contours Au crépuscule de mes rêves d'innocente enfance À l'enfance que qui s'est égarée éclipse crépuscule Aux plaies de chair et de sang en mon coeur Au coeur de de cette chamade battant plaies Aux miroirs brisés d'avoir perçu l'interdit À l'interdit geôlier d'une psyché d'un autre miroir Aux bris de vie qui ne furent que moussons Aux moussons de sanglots que recèlent les bris À la lune des enfants sans le charme d'une fée Aux fées que seuls les contes récitent à la lune Aux espérances abandonnées au gré des vents Aux vents qui n'ont soufflé que lie d'espérances Aux étoiles de ce berger perdu sur la lande À la lande des plaines vierges de toutes étoiles Aux puits vides d'une l'âme de fond d'exil À l'exil de moi-même les yeux à fleur de puits À l'encens qui se consume en effluves Aux effluves boisées qui n'ont été qu'encens Aux souffrances reliées en dorures d'acier À l'acier de ces barreaux chantres de souffrances Aux odes sans lyrisme que tristes refrains Aux refrains d'autrefois que destin d'une ode Aux promesses trahies d'un Éden de paradis Au paradis chimérique de mirages de promesses Aux roses fanées de lice pour un sacrifice Aux sacrifices de rituels et pétales de roses À la tentation assassine d'embrasser folie À la folie de mon esprit pécheur de l'originelle tentation À la magie des runes noires de mon existence À l'existence de mes mémoires carmines sans magie À la mort que j'entends murmurer au loin Au loin si près que tout ici est sortilège de mort À toutes ces choses et ces instants déposés sur un fil Au fil ténu de ce qui nous fait aussi choses et instants Faiseuses de vie et diseuses de mort Faiseuses de mort et diseuses de vie Au temps qui passe doucement Aux doucements qui n'ont plus le temps." ©Gisèle-Luce de Christian-James
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