#La distance en son lieu
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Oliver: The Polytechnique ball thinks big! Napoléon V: I suggested the Garnier Opera to the school president. You've got to have a bit of fun!
Oliver: How did your honeymoon go? Napoléon V: Very well, thank you. It was strange to be cut off from the world, away from all the hustle and bustle of Paris.
Oliver: Good! You needed a rest. By the way, I thought it would please Hortense to have an estate in Francesim, so that we could visit you from time to time. Napoléon V: That's a good idea, I like knowing that my twin sister won't be too far away from us.
Oliver: Of course, don't worry, I'll look after her… That is, if you agree, officially Napoléon V: Officially, so that's it?
Oliver: Yes, I've been ready for several months now. I'm sorry again for all the trouble I've caused you, it wasn't… Napoléon V: Let's not talk about it any more. It's all settled. I know that Hortense will be happy with you, surely … more than with me.
Oliver: You were born to take different paths. At this time in your lives, the distance is natural. However, I believe I can echo Hortense's sentiments that she loves you dearly, no matter what and despite everything that has happened. Napoléon V: Thank you, Oliver. I'm counting on you to look after her.
⚜ Le Cabinet Noir | Paris, 17 Messidor An 230
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Napoléon V and his entourage went to the Grand Bal de l'X, organised by the École Polytechnique to celebrate the end of their year of study. The ball took place at the Opéra Garnier, and featured a number of performances including dances, fencing, a choir and many other distinguished ceremonies. It's a not-to-be-missed event for young students. During the evening, Oliver approached his friend Napoléon V to officially ask for his sister Hortense's hand in marriage. The Emperor agreed to make the engagement official.
(Thanks to @theroyalthornoliachronicles and @funkyllama for the sims deco and accessories! Oliver is a character belonging to @officalroyalsofpierreland)
⚜ Traduction française
Napoléon V et ses proches se rendent au grand bal de l'X, organisé par l'école Polytechnique pour fêter la fin d'année d'étude. Le bal se déroule à l'opéra Garnier, et donne lieu à de nombreux spectacles comme des danses, des combats d'escrimes, une chorale, et bien d'autres cérémonies distinguées. C'est le rendez-vous immanquable des jeunes étudiants. Durant la soirée, Oliver approche son ami Napoléon V pour lui demander officiellement la main d'Hortense, sa soeur. L'Empereur accepte d'officialiser les fiançailles.
Oliver : Le bal de Polytechnique voit les choses en grand ! Napoléon V : J’ai proposé l’opéra Garnier au président de l’école. Il faut bien s’amuser un peu !
Oliver : Et ta lune de miel alors, ça s’est bien passé ? Napoléon V : Très bien, merci. C’était étrange d’être coupés du monde, loin de toute l’agitation parisienne.
Oliver : Tant mieux! Tu avais besoin de repos. À propos, j’ai pensé que cela ferait plaisir à Hortense d’avoir un domaine en Francesim, pour que l’on puisse vous rendre visite de temps en temps. Napoléon V : C’est une bonne idée, j’aime savoir que ma jumelle ne sera pas trop éloignée de nous.
Oliver : Bien sûr, ne t’en fais pas, je prendrai soin d’elle… Enfin, si tu y consens, officiellement Napoléon V : Officiellement, alors ça y est ?
Oliver : Oui, cela fait plusieurs mois que je suis prêt. Encore désolé pour tous les ennuis que j’ai pu t’attirer, ce n’était pas… Napoléon V : N’en parlons plus. C’est réglé. Je sais que Hortense sera heureuse avec toi, sûrement … plus qu’avec moi
Oliver : Vous êtes nés pour prendre des chemins différents. À ce moment de votre vie, la distance est naturelle, mais je crois pouvoir me faire l'écho des sentiments d'Hortense qui t'aime tendrement, quoi qu'il arrive et en dépit de tout ce qui s'est passé. Napoléon V : Merci Oliver. Je compte sur toi, pour veiller sur elle.
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La Mode illustrée, no. 29, 16 juillet 1899, Paris. Tapis pour table de salon. Modèle de Mlle Rimbot, rue de Richelieu, 73. Ville de Paris / Bibliothèque Forney
Ce tapis est fait avec un morceau de soie nuance vert-thé ayant 90 centimètres carrés; son encadrement est exécuté avec du galon de teinte beurre d'Isigny, ayant 1 centimètre de largeur, et du fil de lin, de même teinte.
On reporte sur de la toile cirée, ou de la percale glacée, foncée, l'encadrement que représente la fig. 104 a, en le complétant par la fig. 104 b, puis le milieu (d'après la fig. 105) qui à 38 centimètres carrés, et peut aussi être utilisé en guise de têtiere; on coud les galons ensemble, après avoir, pour les grands cercles, froncé, serré, leur contour extérieur; on remplit les courbes et les feuilles allongées avec des coutures croisées, les feuilles rondes, avec des points de feston; en dernier lieu les barrettes et les roues sont exécutées, et l'on coud de petits anneaux faits en fil tordu, puis festonnés.
Quand ce travail est terminé, on l'applique soigneusement sur le morceau de soie; on le coud sur son contour inférieur; on coupe l'étoffe à 1 centimètre 1/2 de distance, et formant un ourlet, on coud cette étoffe contre les galons. Le morceau du milieu est cousu seulement sur son cntour extérieur.
Qui voudra prendre la peine d'exécuter ce beau travail, aura un objet réellement beau. On peut en augmenter l'élégance, en fixant des paillettes d'or à toutes les places désignées pour les petits anneaux, et en exécutant les roues avec du fil d'or très fin.
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This rug is made with a piece of tea-green silk measuring 90 square centimeters; its frame is made with butter-colored braid from Isigny, 1 centimeter wide, and linen thread, of the same color.
We transfer onto oilcloth, or dark glossy percale, the frame represented in fig. 104 a, supplementing it with fig. 104 b, then the middle (according to fig. 105) which has 38 square centimeters, and can also be used as a headrest; we sew the braids together, after having, for the large circles, gathered, tightened, their outer contour; we fill the curves and elongated leaves with crossed seams, the round leaves, with blanket stitches; finally the barrettes and the wheels are made, and small rings made of twisted wire are sewn, then scalloped.
When this work is finished, it is carefully applied to the piece of silk; we sew it on its lower contour; we cut the fabric 1 1/2 centimeters apart, and forming a hem, we sew this fabric against the braids. The middle piece is sewn only on its outer edge.
Whoever wants to take the trouble to carry out this beautiful work will have a truly beautiful object. Its elegance can be increased by attaching gold flakes to all the places designated for the small rings, and by making the wheels with very fine gold wire.
#La Mode illustrée#19th century#1890s#1899#on this day#July 16#periodical#fashion#pattern#decoration#description#Forney#Modèles de chez#Mademoiselle Rimbot
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tw; manipulation, mensonges, menaces, harcèlement. (et autres sûrement)
bonjour à tous,
je n’ai jamais fait de post discussion sur mon tumblr, que je réserve uniquement au graphisme mais il me semble que c’est du devoir de tous de prévenir d’un potentiel danger pour protéger la communauté; c’est vraiment une première pour moi, et pour conserver l’anonymat des victimes, leurs prénoms seront remplacés.
en revanche, je n’ai aucun mal divulguer la véritable identité de cet homme, qui s’appelle benjamin (de pseudo sano/benji quand nous l’avons connu; individu dans la trentaine). il est fort probable qu’il se fasse appeler autrement maintenant, mais il a un mode opératoire repérable puisqu’il reproduit le même schéma. si vous remarquez des similitudes avec une personne de votre entourage, je laisse à votre discernement le soin de l’identifier.
pervers sans aucun doute, cet homme approche des femmes de tout âge, la plus jeune étant âgée de 20 ans. de même, il n’hésite pas à viser des femmes mariées, ou en relation depuis longtemps. mais il semblerait qu’il jette principalement son dévolu sur celles qui traversent des passes difficiles. celles qu’il imagine, à tort ou à raison, « vulnérables » (mais nous le sommes tous après tout, dans une mesure différente j’imagine)
ça commence avec une drague inoffensive, un jeu de séduction léger qui rapidement évolue vers des exigences plus malsaines. l’une de ses victimes, qu’on nommera mélissa, a subit une pression rapidement pour quitter son compagnon et venir emménager avec lui. ne répondant pas positivement à ses avances, il menace dès lors de contacter ses proches pour prétendre qu’elle est en relation avec lui depuis plusieurs mois, qu’elle lui a envoyé des sextos/nudes. à savoir qu’elle n’avait donné aucune information personnelle mais qu’il aura été capable de trouver sur internet son lieu de travail, des informations sur ses proches et son conjoint. de même, les nudes n’étaient pas les siens mais il semblerait que ce malade a compris que ce n'est pas nécessaire d’être dans le vrai pour faire du mal. et avant tout pour effrayer.
cette mélissa avait un très bon contact avec une joueuse que l’on nommera ici estelle. estelle fût elle aussi une victime de benjamin, qui prétendit à cette dernière que mélissa était très insistante avec lui mais qu’il refusait ses avances. entre temps mélissa a été effrayée par les menaces du joueur et a quitté le forum sans donner d’explications, puisqu’il lui faisait croire qu’elle serait très mal reçue et qu’elle était déjà détestée de ma communauté (faux, évidemment). après avoir gâché cette amitié, il a rapidement profité de l’état dépressif d’estelle qui se confiait sur son mal être. une vulnérabilité qui ressemble à une porte ouverte pour un malade comme lui j’imagine.
lui envoyant cadeaux par la poste et mots d’amours; prétextant qu’il voulait faire sa vie avec elle, qu’il voulait l’épouser. mais refusant toujours d’officialiser leur relation, fermement, au point où il se disputera avec elle quand elle me mettra dans la confidence de leur union. finalement la relation se termine après plusieurs semaines d’un commun accord à cause de la distance.
estelle, très bien entourée irl, finira par apprendre par ses amis qui ont fouillés facebook (que benjamin prétendait ne pas avoir), qu’il était en réalité en couple depuis dix ans avec une femme, et qu’ils avaient même une maison. elle le confronte, il nie, prétend qu’ils sont séparés mais que rien n’a été officialisé auprès de leurs parents respectifs et qu’il n’en parlait pas pour ne pas la faire fuir. si elle ne le croit pas, elle finira cependant par lui envoyer une lettre dans laquelle elle se confie sur ses sentiments et émotions suite à cette altercation.
la conjointe de benjamin tombera sur la lettre avant lui et contactera estelle pour avoir des explications; suite à une conversation téléphonique entre les deux femmes, benjamin se retrouvera célibataire, et évidemment il le prendra mal et réagira avec violence.
en parallèle, cet homme discutait avec une joueuse que l’on appellera julie. cette julie a été elle aussi, hélas, manipulée par ce pervers. qui lui aura prétendu qu’estelle se faisait des films sur eux, qu’elle voulait forcer une relation et que s’il ne lui donnait pas gain de cause, elle menaçait de se suicider. évidemment, pas besoin de préciser que ce mythomane a tout inventé. mais julie un matin me contacte en me disant qu’elle est très inquiète pour estelle parce qu’après cette lettre envoyée à sa compagne, il l’a perdu et qu’en représailles, il souhaite divulguer des photos compromettantes d’estelle sur la toile.
de là j’ai contacté des proches gendarmes pour savoir quelles mesures pouvaient être prises pour calmer ce grand malade. ils m’ont demandé de pousser estelle à porter plainte parce que je ne pouvais, hélas, à mon échelle, rien faire de plus. elle semblait déterminée à le faire, mais à ce jour je n’ai plus de nouvelles d’elle donc je ne sais pas ce qu’il en est.
j’apprends aujourd’hui par mélissa, que ce fou furieux prétend à mon sujet (malgré la situation j’ai pas mal gloussé) qu’il aurait refusé d’interpréter mes scénarios parce que je lui faisais des avances. alors que plusieurs pourront l’attester, je lui ai refusé les rôles moi-même. pour diverses raisons dont son instabilité sur le forum, donc vraiment aucun rapport. je précise que je n’ai jamais causé à ce type autrement que pour discuter de liens possibles. pas d’ambiguïté, encore moins de drague.
il faut savoir aussi, comme je l’ai dit plus tôt, qu’il s’est montré très insistant auprès d’une joueuse qui lui avait fait part de son jeune âge. il faut croire que rien ne l’arrête.
inutile d’ailleurs de préciser que des mesures ont été prises et qu’une sanction immédiate est tombée. bannissement définitif, évidemment.
je vous demanderai à tous, s’il vous plait, de rester vigilants sur internet. ce n’est pas parce que vous partagez un rp et des échanges discord avec un joueur que vous le connaissez. aussi, divulguez le moins d’informations possibles à votre sujet et surtout, je vous recommande fortement d’éviter d’envoyer des photos exposants votre nudité à de parfaits inconnus via internet. on ne sait jamais sur qui on tombe et ce qu’ils pourraient en faire. (d’une façon générale je ne peux que vous aviser de ne jamais le faire).
j’appelle aussi à votre courage, si vous ressentez une quelconque pression de la part d’un joueur (je parle au masculin mais ça concerne tout le monde hein), si vous trouvez ses requêtes déplacées, si vous trouvez qu’il va trop loin… parlez-en à un administrateur (ou au moins à d’autres joueurs qui pourront eux, remonter l’information). j’ai conscience que parfois c’est difficile, qu’on se dit qu’on sera mal reçus (et on peut l’être, c’est vrai) mais si jamais vous êtes sur un forum et que vous n’avez pas l’impression que vous pourrez être protégé par les fondateurs et modérateurs.. sans vous dire quoi faire, je vous conseille de remettre en question votre présence sur ce rpg.
je sais qu’en tant qu’admin, et pour l’être d’un très gros forum d’ailleurs depuis un moment, nous n’avons pas à vocation d’être juge ou flic. mais je (à titre personnel, donc, notez bien l’emploi de la première personne du singulier avant de monter sur vos grands chevaux) pars du principe que créer un forum vient avec son lot de responsabilités. je ne cherche pas à ouvrir un débat sur la nature de ces devoirs, j’imagine que chacun gère ça comme il veut. pour certains il s’agira juste de créer un univers et de laisser les joueurs se débrouiller entre eux. je ne dénonce aucun admin. ce n’est pas le but de ce post. et j’ai franchement la flemme d’ouvrir une discussion à ce sujet, vous faites bien comme vous voulez. mais je sais qu’il est important d’être entouré de personnes à qui on peut se confier si une histoire comme celle-ci nous arrive et je vous souhaite sincèrement d’être sur un forum avec une équipe qui saura être à l’écoute mais aussi, qui sera capable d’intervenir.
malheureusement je vous rappelle aussi qu’à part bannir (ou faire des posts de prévention comme celui-ci) l’individu nous ne pouvons pas faire grand chose de plus. dans des cas comme celui-ci, sachez, qu’il est fortement recommandé d’aller voir les autorités compétentes pour en discuter. pour connaître très bien le milieu de la gendarmerie notamment, je vous assure qu’à moins de tomber sur un abruti fini (et dans ce cas allez juste dans un autre poste) il vous aidera à gérer ce cas. si vous ne trouvez pas le courage en vous de le faire, ou que vous avez tendance à minimiser ce qui vous arrive : parlez-en à votre entourage, et à autant de personnes qu’il le faudra pour qu’elles vous montrent que la situation n’a rien de normal. et qu’elles vous encouragent à faire le nécessaire.
j’ajouterai que si vous avez besoin de me contacter par messagerie privée ou sur discord; je reste à votre disponibilité pour ce cas ou un cas similaire. on fait parti de la même humanité, de la même communauté. et malgré les différences et divergences d’opinions, je serais disponible et ouverte, même si vous ne faites pas partie de mon forum.
et enfin, je termine pour vous dire que ce post n’a aucun autre but que celui de dénoncer cet individu. j’ai pas la prétention de dire que je sais ce qui est bien/mieux, je suis personne pour vous dire ce qui l’est de ce qui ne l’est pas. j’ai ma morale, vous avez la votre. tout comme vous avez votre histoire et que j’ai la mienne. ici, je vous partage seulement un extrait de mon point de vu personnel (j’ai essayé d’être la plus neutre possible tho).
bonne journée à tous, et restez vigilants.
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«L’inconscient c’est la politique.» Jacques Lacan
Qu’est-ce que la politique pour un psychanalyste ? La politique de la psychanalyse selon Lacan («l’inconscient, c’est la politique») c’est tout le contraire de la pathétique soumission de l’ECF de Jacques-Alain Miller au discours dominant et sa promotion, au nom du Bien, des identifications sexuelles imaginaires des Gender Studies...
La véritable dimension politique de la psychanalyse révèle son accès dans le Séminaire XX, quand Lacan affirme : «l'objectif de mon enseignement est ... de dissocier a et A ... c'est ici que la scission ou un détachement reste à être effectué».
Si cette «séparation» n'a pas lieu (c'est l'étape logique qui vient après l'aliénation...) l'Autre continue de fonctionner comme un grand Autre non castré, non barré, entier, représentant absolu du domaine de la nécessité, qui contient sa propre raison.
Alors que l'opération qui sépare l'Autre de sa cause, place cette cause à la fois hors de la sphère du sujet, et hors de la sphère de l'Autre, c'est à dire au point de leur impossible intersection.
Lacan parle de sortie du Discours Capitaliste, ce qui ne signifie pas encore la sortie du capitalisme...
Voilà pourquoi il avance que le psychanalyste, qui doit devenir un "saint", aura dû apprendre à "déchariter"...
«Plus on est de saints, plus on rit, c'est mon principe, voire la sortie du discours capitaliste, — ce qui ne constituera pas un progrès, si c'est seulement pour certains.»
Pour Lacan, la fin d'une analyse se marque donc d’une séparation, la séparation de l'objet (a) du Moi (l'identité imaginaro-symbolique), l'objet se trouvant expulsé hors du circuit signifiant, dans une prise de distance décisive avec l’ordre symbolique...
L'équivoque signifiante concernant la notion de «lettre» est ici capitale.
La lettre en tant qu'elle est réelle n'est pas le message qu'elle contient mais si l’on peut dire "l'être de la lettre" lui-même, le reste matériel qui résiste à la symbolisation.
La séparation au sens psychanalytique consiste donc à séparer le contenu de la lettre, ce qu'il y a à l'intérieur, son message, de la lettre elle-même en tant qu'elle est le support du message, son enveloppe matérielle, le message n’étant rien d’autre in fine que le médium lui-même...
Ce reste-déchet-excrément, seul support restant d'identification, est le corrélât objectif réel du sujet, sans lequel le sujet lui-même disparaîtrait irrévocablement.
Ainsi naît la notion de Sinthome (saint-homme) chez Lacan...
«À la vérité le saint ne se croit pas de «mérites», ce qui ne veut pas dire qu’il n’ait pas de morale.
Le seul ennui, pour les autres, c’est qu’on ne voit pas où ça le conduit.
Moi je cogite, je cogite éperdument pour qu’il y en ait de nouveaux comme ça.
C’est sans doute de ne pas moi-même y atteindre.» (Télévision)
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Un jour il est parti déclarer son amour à Poutine. Un reniement ? À quoi jouait-il ? Etait-ce une façon d'éprouver jusqu'à la rupture, l'outrance, notre capacité à le suivre encore, là aussi ? On les imagine bien, lui et son horrible pote russe, déchirés à la Vodka, torse nu par moins 15, en train de chasser l'ours du Kamtchatka à mains nues. La France manquerait-elle à ce point d'ours et de dictateurs décomplexés ?... Comme si Depardieu se cherchait, peu importe leur pedigree, des camarades de jeux, des affreux à sa démesure. Des camarades et la richesse d'une autre culture peuplée d'écrivains qui resteront éternellement des volcans : les Dostoïevski, Gogol, Pouchkine... En somme un autre pays qui lui ressemble, l'âme slave en bonus pour tout théâtraliser, tout rendre incontrôlable...
Aujourd'hui ou demain la France achèvera de le haïr son Depardieu. La France est devenue ce pays où l'on aime, avant tout, détester. Ce Depardieu, il a été pourtant celui de Bertrand Blier, de Pialat, de Truffaut, de Duras, de Barbara... Le Depardieu de "Valley of love"... Jamais un acteur n'avait été aussi grand, aussi humblement humain que le Depardieu de ce film-là (je l'affirme en toute subjectivité) ; la dernière scène du film, quand il revient sur le chemin poussiéreux vers Isabelle Huppert, est une scène qui vous dévastera et qui restera gravée en vous pour le restant de vos jours. Comme s'il n'était plus question de cinéma mais de la vie pour de vrai, faite cinéma. Jamais aucun acteur n'était arrivé à ça, plus jamais peut-être aucun acteur n'arrivera à ça. Lui, il s'en fout, comme s'il méprisait son propre talent, il dit : "acteur ce n'est rien, c'est faire la pute", il ne le pense sûrement pas à ce point mais il le dit. Par opposition il s'entoure, admire et défend le travail d'artistes qu'il estime être, eux, de vrais artistes : peintres, plasticiens...
Depardieu le russe est pourtant français jusqu'à la caricature : grande gueule, vigneron et pochetron, esthète et vulgaire, paillard et subtil, rablaisien, pétomane et amateur d'art, de provocations, de beaux textes, de désobéissances : homme hors norme, hors cadre, hors limite, hors identité, hors tout ...
Il a été adulé tant sa nature et son talent étaient grands et nous l'avons aimé, moi en tout cas, pour cette nature, pour ce talent ... Aimé, soutenu, encouragé �� distance à être ce qu'il était, ce qu'il est ! Oui, c'est une certitude, nous avons nourri le monstre. S'il est coupable de quelque chose alors nous sommes un paquet de coupables-complices à l'avoir encouragé depuis nos fauteuils de salles obscures, film après film. Nous avons donc notre part, car si le public est une part de la magie, au final, le public est aussi une part du monstre.
Beau il le fut, insolent, imprévisible, inclassable ; oui monstrueux, il le reste... Monstrueux bouffeur de vie, d'espace et d'émotions : de dérapages calamiteux aussi.
Et bien sûr que la parole des femmes est importante, et bien sûr que notre compassion doit aller en tout premier lieu aux victimes. Et bien sûr que nous nous réjouissons que les temps changent, que toutes formes de violences, de harcèlements puissent être combattus...
Ce qui interroge, c'est pourquoi Fourniret ou Lelandais auraient-ils droit à un avocat, à un, plusieurs procès, et pas Depardieu ? Concernant Depardieu, c'est déjà réglé...
Il va devenir, il est devenu en quelques heures, le pire, le gros dégueulasse, le prédateur, l'ignoble porc Depardieu... Il n'aura plus rien de bien, plus rien d'humain. Plus droits de citer, de tourner, ses films déjà sont retirés des catalogues des chaines publiques en France, en Suisse...Plus rien, il ne va plus rien rester ? Mais alors pourquoi, ô public versatile, l'avoir idolâtré, si aujourd’hui, vous, les mêmes, sans sommation et avant tous jugements, vous le jetez aux chiens ? Lui, finalement, il n'a pas changé...
Je ne me sens pas le cœur de l'excuser ni celui de l'enfoncer ou de le détester... Pour la détestation de soi il a sûrement beaucoup trop d'avance sur ses pires ennemis. Un jour, je l'entendais dire dans un reportage à un journaliste : "vous croyez vraiment que ça m'amuse d'être devenu cette grosse baleine ?". Pas si indifférent que ça, finalement, à ses propres souffrances. Dans une scène du film Mammuth, il est au bord d'un plan d'eau, torse nu, énorme, et il coiffe avec une délicatesse infiniment féminine ses longs cheveux de naïade obèse. C'est un très beau plan, un tableau à la fois classique et dérangeant, une image très humaine et très assumée aussi. Courageux le Depardieu ; là ou d'autres acteurs se cachent en permanence, Depardieu se balade depuis toujours tripes à l'air, écorché vif, sans masque et sans fausse pudeur : souvent à la limite et malheureusement, parfois, au-delà de la limite. Ce goût dangereux et prononcé, cette volonté de jouer avec les limites. Je n'ai pas à prendre sa défense, je ne l'excuse de rien par avance mais comment s'autoriser à le juger ou à le condamner ? (bien avant les juges qui eux sont faits pour ça).
Mais que seraient les réseaux sociaux sans cet appétit morbide pour le lynchage en bande organisée ?... Bien souvent, les réseaux ne servent qu'à ça.
Si Depardieu est jugé détestable, je déteste au moins autant tous ces professionnels de la détestation.
À eux seuls, ils sont un autre visage de la guerre...
jacques dor
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Puzzle
La brocante occupait tout le quartier. Il y avait tellement de monde que Maël n’arrivait pas à avancer. Lui qui détestait les brocantes, il devait la traverser pour rentrer chez lui. Il marchait lentement, trop lentement, au pas des visiteurs en quête d’un achat débile. Par moment, il regardait le ciel en se demandant quel crime avait-il commis pour mériter cela. Le temps semblait long alors que d’habitude, la distance était courte, très courte.
Soudain, Il s’arrêta subitement. Ses yeux fixèrent une image sur une boite. Elle attirait Maël comme un pot de miel sur une mouche. Il approcha du stand tenu par un homme âgé d’une soixantaine d’années. Malgré le temps automnal, il portait un débardeur blanc. Le jeune homme s’attarda sur la boite. L’image représentait une partie d’un tableau du peintre Jérôme Bosch. Plus précisément l’Enfer.
Il est complet. Il est à vous pour cinq euros.
Maël ne regarda pas le vendeur. Il demeurait obnubilé par l’image des corps subissant mille tortures au milieu d’instruments de musique. Il sortit son portefeuille et sans chercher à négocier, donna la somme convenue. Puis il partit, le puzzle sous le bras, en marchant au rythme de la foule toujours lente. Derrière lui, l’homme en marcel marmonna quelques mots : « Content de m’en être débarrassé ».
Lorsqu’il entra dans son appartement, il posa la boite sur la table basse, avant d’aller sur son ordinateur pour lire et répondre à quelques mails professionnels. Ce n’est qu’après le diner qu’il se souvint du puzzle. Le jeune homme regarda la boite en se demandant pourquoi avoir acheté cette chose, surtout qu’il n’aimait pas les puzzles. C’est trop chiant, trop pénible. Cela demande énormément de patience et même s’il ne contenait que 600 pièces, il ne le ferait jamais. Cependant, le dessin de Bosch l’intriguait. Il le regarda une nouvelle fois, observa quelques détails morbides, une flute dans un rectum, un démon dévorant un homme... Il se sentit hypnotisé par le puzzle quand une sonnerie retentit. Dès lors, il oublia la boite sur la table basse et rejoignit quelques amis l’attendant dans la rue.
A son retour, quelle ne fut pas sa surprise de découvrir la boite ouverte. En effet, le couvercle était posé à côté de la boite, ainsi que deux morceaux comme si quelqu’un avait commencé le puzzle. Maël fouilla son logement à la recherche d’individus, mais il ne trouva personne ni ne découvrit d’infraction. Dès lors, il s’assit dans son canapé et observa le jeu. Il prit le couvercle, regarda le tableau avant de le reposer. Par curiosité, il attrapa deux pièces, et chercha à quel endroit de l’image elles correspondaient.
Il ne remarqua pas la nuit se finir ni le jour se lever. Maël continua de compléter le puzzle, morceau par morceau. Il se débattait, perdait une demi-heure rien que pour trouver où placer telle tête. Ici, c’est du noir, là de l’ocre. Ses yeux ne se fermaient pas, continuant, oubliant la fatigue. Enfin, la sonnerie d’un réveil sortit Maël de sa concentration. Il devait aller travailler. Il se leva, prit une douche, un café puis il quitta l’appartement.
De retour après 18H, Il retrouva ses habitudes jusqu’à ce qu’il réalise que le puzzle était toujours sur la table basse. Toutefois, Il eut l’impression qu’il manquait la moitié des pièces déjà placées. Il s’assit, observa la boite et sans attendre, comme envouté, il repartit dans la construction du jeu.
Il manipulait les pièces, cherchait à les emboiter correctement. Il demeurait concentré si bien qu’il ne répondit pas à un SMS ; il ne chercha même pas à s’intéresser à l’expéditeur. Maël ne se rendit pas compte du temps non plus. Il retrouva ses esprits en entendant le réveil sonner. Encore une fois, il repartait travailler sans avoir dormi.
Plus les journées passaient, plus le puzzle lui prenait la tête. Après une semaine, il réalisa que ce jeu de société n’était pas normal. En fait, il découvrait des pièces manquantes, rangées dans la boite au lieu d’être sur le plateau. Il ne comprenait plus jusqu’au ras-le-bol. A ce moment, d’un geste de colère, il remit les morceaux dans la boite. Cette nuit, Maël put enfin dormir.
Le soleil venait de se lever lorsqu’un bruit fort réveilla le jeune homme. Sur le coup, il pensa à un meuble tombé. Il se précipita dans le salon. Maël fut stupéfait de trouver la boite du puzzle, normalement rangée au-dessus d’une armoire, sur la table basse. Son couvercle était ouvert, de même, deux pièces posées invitaient Maël à continuer de finir le tableau.
Il resta un instant à observer l’enfer dessiné sur le couvercle. Tout à coup, il recommença le puzzle. La détermination envahit son regard, il avait envie de le terminer. Il installa les pièces les unes après les autres. Il ne pensait que pour ce puzzle. Le téléphone sonna, il ne répondit pas. Le dimanche passa sans qu’il ne puisse en profiter. Il demeura concentré à vouloir installer tel ou tel morceau correspondant. Le tableau commençait à prendre forme. Toutefois, lorsqu’il partit réchauffer une boite de conserve, il fut déçu de trouver des pièces manquantes au puzzle. Quelqu’un ou quelque-chose s’amusait à défaire son œuvre.
Maël ne comptait plus les journées. Le puzzle le rendait fou. Il voyait les briques bouger, les couleurs s’envoler. Il sentit une brulure lorsqu’il toucha le dessin d’une flamme. Il entendit des voix, des lamentations, des hurlements et des crépitements entrecoupés de rires. D’ordinaire sympathique et détaché, Maël ne dormait plus, il ne mangeait plus. Il essaya de ne plus cligner des paupières quand il vit une pièce disparaitre subitement après deux secondes d’inattention.
Puis il entendit de la musique, flutes et harpes accompagnait de la viole et un tambour. Ce dernier frappait en cadence au rythme de son cœur. Il se sentait épuisé, seulement c’était devenu plus fort que lui : il devait finir ce puzzle !
Un message de son patron ainsi que de quelques amis signalaient leur inquiétude à son égard. Mais rien n’y fait, il ne les écouta pas. Il persistait à vouloir finir le puzzle qui parut sans fin. « Seulement 600 pièces ? Non, il en fait bien plus ! » Réalisa-t-il. Puis il se concentrait encore et encore sur le jeu de société. Il essaya d’imbriquer deux morceaux en vain, il trouva enfin le corps d’un damné. Il avait faim, il avait soif, pourtant il continuait comme un désœuvré.
Le tambour battait toujours au rythme de son cœur. Il ne resta plus que dix morceaux à installer. Maël trouva leur emplacement facilement les uns après les autres. La musique s’essouffla lentement, les cris ne résonnèrent plus. Le tambour frappait avec une cadence plus lente. Plus que trois…Enfin l’avant-dernier. Puis, il ferma les yeux…le tambour s’était tu.
En entrant dans l’appartement, après avoir fracassé la porte à coup de hache, les pompiers se doutèrent de ce qu’ils allaient trouver. A cause de l’odeur qui empestait les escaliers de l’immeuble. Le corps putréfié de Maël restait étendu sur le canapé. Une volée de mouches sortit lorsqu’un des pompiers ouvrit la fenêtre. Les autres ne purent qu’attendre la police pour faire constater la mort du locataire des lieux.
Stéphane avait vingt ans d’expérience. Il était habitué à ce genre de situation. Son regard croisa le puzzle sur la table. Il remarqua la pièce encore installée dans la boite. Dès lors, il l’a pris et la plaça terminant ainsi le tableau.
Le pauvre, dit ironiquement un de ses collègues. Il n’a pas pu finir son puzzle.
Le pompier se pencha pour mieux regarder le jeu. Il pointa l’index vers un petit personnage à la droite d’une harpe.
C’est marrant, il a le même visage grimaçant que notre client.
Ils sortirent pour respirer autre chose que la mort. Pendant ce temps, un souffle comme un long râle sortit du tableau. Le puzzle réclamait une nouvelle victime.
Alex@r60 – août 2023
Peinture : Détail de L’Enfer (volet de droite du triptyque du Jardin des Délices) par Jérôme Bosch
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MDZS x hxh, guide des personnages (et de leur nen)
Wei Wuxian : Émission
Son pouvoir consiste à renforcer son nen et à l'envoyer dans son épée (Suibian) pour la manipuler à distance. Il peut aussi monter dessus pour l'utiliser comme moyen de transport.
Il ressemble à :
Lan Wangji : Transformation
Du même type de nen que son père et son oncle, il utilise la technique ancestrale de sa famille consistant à transformer son nen en ondes sonores. Chaque mélodie qu'il joue à un effet particulier. Certaines lui ont été enseignées par son oncle, d'autres sont de sa propre invention.
Lan Xichen : Transformation
La même faculté que son frère mais avec un xiao à la place du guqin.
Jiang Cheng : transformation
Il essaie désespérément de développer la même faculté que sa mère qui transforme son aura en éclairs dévastateurs, et doit subir ses remontrances constantes à cause de ses échecs. Il serait grand temps qu'il se rende compte que tant qu'il s'efforcera d'imiter les autres au lieu de se développer lui-même, il n'arrivera à rien.
Jiang Yanli : n'a jamais développé de faculté spéciale
Jiang Fengmian: Spécialisation
Quand il rencontre une nouvelle personne, il peut créer une clochette de nen dont les tintements ont des effets surnaturels. Chaque clochette a des propriétés uniques mais elles se classent en quatre catégories : les soingantes, les protectrices, les altérations de statut et les destructrices. Il ne peut en créer qu'une par personne.
#mdzs#hxh#hxh au#lan wangji#mdzs x hxh#mxtx#wei wuixan#wangxian#the grandmaster of demonic cultivation#jiang cheng#jiang yanli#jiang fengmian
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Ça se confirme. Elisa Shua Dusapin est une autrice très intéressante.
J’ai encore plus aimé ce livre-ci, qui est son premier.
J’ai aimé l’atmosphère fantomatique de cette ville coréenne en plein hiver. Comme bien d’autres villes, c’est une station balnéaire en Corée très prisée en été, mais désertée à la basse saison. Cette ville a aussi la particularité d’être au nord de la Corée du Sud, c’est à dire la dernière à l’ouest avant le noman’s land et la frontière et ses barbelés. L’héroïne se traîne une drôle d’existence ennuyeuse, avec un boyfriend imbu de lui-même et inintéressant, une mère un peu intrusive et un emploi morose : elle travaille dans un hôtel décrépit, assure l’accueil, le ménage et la cuisine. Arrive un français, un normand, un peu taiseux, dessinateur de BD. Entre eux se noue une drôle de relation. Ils sont curieux l’un de l’autre, leurs cultures si différentes les intriguent réciproquement, mais ils peinent à communiquer. Ils s’agacent parfois même, ce qui est aussi un signe d’une forme de rapprochement imperceptible.
Un livre dans lequel il ne se passe pas grand chose au niveau de l’action, mais qui m’a fascinée précisément pour cette raison, car on est entièrement plongé dans l’étrangeté du lieu et dans les minis évolutions de leur mini relation. Comme un conte sur l’incompréhension, l’incommunicabilité, l’ennui, le presque rien. Le dessinateur dessine, la jeune fille cuisine et se vexe que le français ne goûte pas ses plats. Pourtant, ils se côtoient, vont explorer la côte vers la frontière, ils vivent et dorment à très peu de distance. Ils sont comme à la lisière de leurs vies, de leurs sentiments, de se connaître. Au bord de quelque chose que le lecteur attend. Mais la frontière est pleine de barbelés, on l’a déjà dit…
C’est délicieusement frustrant, subtil et poétique, même dans les détails terre à terre voire sales (la cuisine du poulpe n’est pas particulièrement appétissante) ; il y a un côté cru qui détonne avec la délicatesse de la psychologie des personnages.
Livre qui n’hésite pas à être atypique, à ne pas être joli. D’une originalité sincère.
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L'ENLEVEMENT - Le film Rapito du réalisateur italien Marco Bellocchio a été projeté à la 76ème édition du Festival de Cannes, plongeant le public au cœur de l'affaire Mortara. Il offre une immersion captivante dans l'Italie du XIXe siècle et soulève des questionnements profonds sur la liberté religieuse, l'identité et la tolérance.
Le film retrace le destin extraordinaire d'Edgardo Mortara qui a suscité une vive émotion dans toute l'Italie du XIXe siècle. Les autorités sont venues chez ses parents un soir de juin 1858 et leur ont donné vingt-quatre heures pour leur remettre leur enfant. Cette intervention a été réalisée sur ordre du pape, après la révélation du baptême secret de l'enfant.
Face à cette décision implacable, les parents d'Edgardo ont tenté de comprendre et de faire valoir leurs arguments. Ils ont rapidement découvert qu’une ancienne servante catholique était à l'origine de cette trahison. Malheureusement, dans l'État pontifical de Bologne, toute discussion était vaine et les autorités ne laissaient place à aucun compromis.
En raison de son baptême, Edgardo est considéré comme un apostat et il lui est donc impossible de vivre au sein d'une famille juive. Selon les croyances de l'époque, seule l'Église peut le sauver et le protéger spirituellement. L'inquisiteur de Bologne organise donc son placement dans une maison des catéchumènes, un institut fermé destiné à la conversion au catholicisme des jeunes juifs, musulmans et chrétiens non catholiques.
L'affaire Mortara, bien qu'exceptionnelle, n'est pas un cas isolé. Lors de la conférence de presse qui a suivi la première du film, le réalisateur a révélé que de nombreux autres enlèvements et conversions forcées ont eu lieu depuis le XVIe siècle. En effet, les familles juives étaient contraintes d'employer des servantes catholiques pendant le shabbat et celles-ci se chargeaient secrètement de baptiser les petits enfants juifs dans le but de les "sauver". Cette pratique était soutenue par les autorités religieuses catholiques au nom de Dieu. Au cours du procès, la servante a d’ailleurs affirmé avoir baptisé le petit Edgardo alors qu'il était malade et qu'elle le croyait mourant, dans l'espoir de le sauver des limbes, conformément à la croyance répandue à l'époque.
Ces conversions secrètes étaient utilisées comme moyen de pression par les autorités pour inciter les familles juives à se convertir au catholicisme afin de récupérer leurs enfants. Une alternative farouchement rejetée par la famille Mortara, qui refusait de choisir entre leur enfant et leur religion.
Rapito va bien au-delà d'un simple drame historique, il rappelle l'importance de la liberté religieuse et soulève des questions profondes sur l'identité, la foi et la tolérance.
Rapito explore avec minutie le thème de l'emprise à travers l'histoire bouleversante de ce jeune enfant soudain plongé dans les préceptes de la religion catholique. Dès son arrivée dans sa nouvelle demeure, Edgardo reçoit un conseil d'un autre garçon, lui indiquant qu'il doit se comporter de manière exemplaire s'il souhaite rapidement retrouver sa famille. Cependant, ce conseil se révèle être un piège, donnant l'illusion d'une conversion heureuse, alors qu'en réalité, il renforce la décision des autorités papales de le tenir éloigné de sa famille. Parallèlement, un processus d'endoctrinement se met en place, basé sur l'enfermement et la culpabilisation.
Un autre élément remarquable de cette histoire est la trajectoire d'Edgardo Mortara lui-même. Malgré l'épreuve incommensurable qu'il a vécue, il deviendra prêtre et restera un fervent catholique jusqu'à sa mort, restant à distance de sa famille, essayant même de la convertir au catholicisme. Marco Bellocchio a mis en évidence les contradictions d'Edgardo Mortara et la souffrance qui en découle. Il utilise habilement le mystère qui entoure la psychologie du personnage tout au long du film.
Est-ce qu'il fait semblant ? Est-ce qu'il agit par réflexe de protection ou est-il victime du syndrome de Stockholm ? Tout au long du récit, le personnage fascine et suscite des questionnements.
L'histoire d'Edgardo Mortara est exceptionnelle à bien des égards, notamment par sa médiatisation. Ses parents ont lutté sans relâche contre les autorités pontificales pour récupérer leur enfant, mobilisant la presse libérale qui en a fait un scandale national. Elle est devenue un symbole de résistance face à l'inquisition, renforçant ainsi la position inflexible du pape Pie IX, déterminé à appliquer strictement les dogmes religieux et à préserver son pouvoir. Marco Bellocchio souligne que cette affaire a pris une dimension "politique", en soulignant son lien avec la "dislocation de l'État pontifical" à l'époque.
Ce contexte historique, étroitement lié à l'affaire Mortara, se reflète dans la structure du film, qui s'appuie sur trois moments clés : l'enlèvement en 1858, le procès en 1860 rendu possible par l'arrivée des nationalistes au pouvoir à Bologne, et enfin, la conquête de Rome en 1870.
L'affaire Mortara est devenue célèbre et a posé un casse-tête pour le pape Pie IX et son principal conseiller, le cardinal Antonelli. Face à la pression publique et aux pétitions incessantes de la communauté juive réclamant le retour d'Edgardo, le pape, a simplement publié son édit : "Non possumus" (Nous ne pouvons pas).
Ce n'est qu'en 1859, lorsque l'armée italienne renverse la domination papale à Bologne, qu'un nouvel espoir surgit avec un procès contre Felletti, l’inquisiteur. Malheureusement, il est disculpé et l'avocat répond sèchement à Momolo, désespéré de ramener Edgardo à la maison, que cela ne sera possible que lorsque Rome sera prise.
Marco Bellocchio a découvert le destin d'Edgardo Mortara dans un livre de Vittorio Messori, un auteur catholique et conservateur qui défendait les raisons justifiant la séparation de l'enfant de sa famille par le pape. Cette affaire hautement médiatisée a suscité des passions déchaînées et a donné lieu à de nombreux récits, parfois contradictoires, parmi lesquels il a fallu faire le tri. Lors de la conférence de presse, Marco Bellocchio, le réalisateur, et Susanna Nicchiarelli, la coscénariste ont déclaré avoir eu la chance de travailler sur les sources directes de l'affaire Mortara, notamment les dépositions du procès, dont celle de Mariana Mortara, la mère, qui a décrit en détail les événements relatés dans la première partie du film, tels que l'arrivée des policiers et leur demande du nom des enfants. Cette richesse d'informations a permis de sélectionner parmi de nombreux éléments réels. Cependant, il restait à imaginer l'intimité des personnages, un aspect pour lequel très peu d'informations étaient disponibles.
Le film documente de près les circonstances de l'enlèvement d'Edgardo et les premiers efforts pour le ramener. Malgré son jeune âge, Sala a brillamment incarné le personnage, même s'il n'a probablement pas pleinement saisi l'importance du film en raison de sa jeune expérience de vie. Le réalisateur estime avoir fait un choix judicieux en sélectionnant cet acteur très jeune, qui a su apporter une profondeur émotionnelle remarquable à son interprétation. Il souligne également que Sala, n'ayant jamais mis les pieds dans une église et étant dépourvu des contraintes d’une éducation catholique, sans être non plus juif, et a pu puiser dans une profondeur intérieure pour incarner le personnage.
Marco Bellocchio a révélé que Steven Spielberg avait également prévu de réaliser un film sur l'affaire Mortara et avait même commencé à repérer des lieux en Italie. Cependant, il a finalement abandonné le projet, ouvrant ainsi la voie à Bellocchio et son équipe, ce qui est préférable, le film devant être tourné par des italiens et en langue italienne.
NOTE 17/20 - En plus de susciter une réflexion intense et captivante sur l'univers des religieux, la croyance et ses modalités d'adhésion, Rapito plonge le public au cœur d'un épisode bouleversant de l'histoire italienne.
Les performances exceptionnelles des acteurs donnent vie aux personnages avec une intensité émotionnelle palpable. L'esthétique soignée du film s'inspire des grands maîtres de la peinture pré-impressionniste italienne et française, tel Eugène Delacroix.
Les décors minutieusement reconstitués, les costumes somptueux et les couleurs vives et contrastées créent une atmosphère visuelle captivante, transportant le spectateur dans un univers saisissant de réalité.
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Pour apporter une lecture positive de ce que je lis il me semble que l'intelligence émotionnelle, ou la maturité émotionnelle, c'est justement de parvenir à diminuer l'amplitude des émotions ressenties. En bien comme en mal, l'un ne va pas sans l'autre, c'est par exemple le principe neuropsy de gestion du stress, on ne peut pas être moins stressé dans son boulot par ex. si on n'accepte pas en parallèle d'être aussi moins galvanisé par les bonnes nouvelles, ca marche symétriquement. Et il me semble que plus on progresse dans la gestion des émotions plus on arrive à vite retrouver notre homéostasie rapidement.
J'ai eu un type dans mon groupe de thérapie qui partageait qu'il se sentait distant du monde, moins impliqué qu'avant - il lui semblait qu'il avait difficulté à faire contact - et finalement lors du dernier week-end il a partagé qu'il se sentait enfin serein, cette distance lui permettait de se placer dans une espèce de lieu plus sûr / ancré et j'ai senti combien ca lui avait permis de déployer un rapport plus généreux aux autres, parce que la saine distance émotionnelle qu'il a mis en place l'empêche d'être avalé par ses émotions comme il pouvait l'être avant et lui permet d'être plus juste dans ses interactions. Et j'ai vu l'effet incroyablement positif que ça avait sur le groupe dans son ensemble et la plupart des membres individuellement. C'était très émouvant à constater.
Bref c'est une histoire de calibrage je crois. Vive intensément. Puis trop peu. Puis trouver l'espèce de distance juste il me semble. Mais passionnant de lire tout ça en tout cas !
(Je ne sais pas s'il y a une question mais juste une remarque finalement 😅)
Bonjour,
Merci beaucoup pour ce retour d'expérience riche qui complète ce que je disais. C'est bien l'homéostasie/la symbiose avec soi qui doit être trouvée et qui est propre à chacun. Je ne pense pas que la distance émotionnelle en soi soit quelque chose de mauvais c'est ce qu'on en fait et comment on la vit le réel enjeu. Pour faire le parallèle avec moi, je suis en paix avec cette distance seulement elle ne plaît pas à tout mon entourage car on a tous une conception de l'amitié, l'amour, les relations, la distance, les émotions qui est différente. Et heureusement d'ailleurs. Moi ça me va, je le prends maintenant plus comme une manière de vivre à part entière qu'une protection que je me fais subir. Seulement des fois, voir le décalage de conception des autres peut nous faire paraître pas sain ou étrange mais je pense que ça me convient et c'est bien l'important.
Et je suis très d'accord avec ton premier paragraphe sur une certaine dualité émotionnelle et sur la gestion du stress.
Merci encore super intéressant cette participation !
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Bali, l'île des dieux, est réputée pour ses plages magnifiques, ses paysages luxuriants et sa culture dynamique. Cependant, sous ses apparences idylliques se cache un lieu qui exige respect et prudence : l'habitat de certains des serpents les plus dangereux au monde. Bien que la majorité de ces serpents soient reclus et n'osent pas entrer en contact avec l'homme, il est essentiel que les résidents et les visiteurs soient conscients des risques potentiels qu'ils encourent.
Le cobra royal (Ophiophagus hannah)
Connu comme le plus long serpent venimeux de la planète, le cobra royal fait peur à beaucoup. Sa longueur impressionnante et son puissant venin neurotoxique en font un prédateur redoutable. Présent dans les forêts et les zones agricoles de Bali, ce serpent préfère éviter la confrontation, mais lorsqu'il est menacé, il soulève son corps du sol et déploie son capuchon emblématique en guise de signal d'avertissement. Les rencontres avec ce serpent sont rares, car il chasse principalement des proies telles que des rongeurs, d'autres serpents et même de petits mammifères.
Le python réticulé (Python reticulatus)
Le python réticulé, l'une des plus grandes espèces de serpents au monde, attire l'attention. Bien qu'il ne soit pas venimeux, son immense taille et ses capacités de constriction constituent une menace unique. Ces pythons habitent les forêts de Bali, souvent près des sources d'eau, et sont d'habiles nageurs. Ils s'attaquent aux petits mammifères et aux oiseaux, utilisant leurs puissantes spirales pour extraire la vie de leurs victimes. Les pythons réticulés sont généralement craintifs mais peuvent devenir agressifs s'ils sont provoqués.
La vipère de Pit à lèvres blanches (Trimeresurus albolabris)
La vipère de Pit à lèvres blanches est un serpent venimeux que l'on trouve dans les jungles luxuriantes de Bali. Elle est facilement reconnaissable à sa lèvre supérieure blanche et à ses écailles d'un vert éclatant. Bien qu'elle soit généralement recluse, les rencontres avec cette espèce peuvent être dangereuses en raison de la puissance de son venin.
Krait (genre Bungarus)
Le serpent krait est un reptile très venimeux que l'on trouve dans les forêts de la région. Reconnaissable à ses bandes noires et blanches ou jaunes distinctives, ce prédateur nocturne se nourrit de petits mammifères et d'autres serpents. Bien que les rencontres soient rares, leur venin puissant en fait un sujet de préoccupation important pour les habitants et les visiteurs.
Si la simple évocation de serpents dangereux peut faire frémir, il est important de rappeler que ces serpents jouent un rôle essentiel dans l'écosystème. La biodiversité unique de Bali est un équilibre délicat, et la compréhension et le respect des habitats de ces créatures sont essentiels à leur survie et à la nôtre. Si vous avez la chance de rencontrer un serpent dans la nature, la meilleure chose à faire est de garder une distance de sécurité et de le laisser s'éloigner.
Les serpents de Bali nous rappellent que la nature est diverse et impressionnante, mais qu'elle exige notre respect et notre attention. En étant informés et responsables, nous pouvons profiter de la beauté de Bali tout en coexistant harmonieusement avec ses habitants énigmatiques et sauvages.
N'oubliez pas que la prévention est la meilleure stratégie. Lorsque vous vous trouvez dans des zones exposées aux serpents, portez des chaussures appropriées, évitez de marcher dans les hautes herbes ou les broussailles et soyez prudent lorsque vous pénétrez dans des crevasses ou des endroits cachés. Garder une distance respectueuse avec les serpents et être conscient de son environnement peut r��duire considérablement le risque de morsure de serpent.
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Gérard Depardieu
Acteur et chanteur
Gérard Depardieu, né le 27 décembre 1948 à Châteauroux, est un acteur, chanteur, réalisateur, producteur de cinéma, de télévision et de théâtre français. Il est également naturalisé russe en 2013 puis émirati en 2022. Il est aussi homme d'affaires, notamment dans le domaine de la viticulture.
Date/Lieu de naissance: 27 décembre 1948, Châteauroux
Enfants: Guillaume Depardieu, Julie Depardieu, Roxane Depardieu, Jean Depardieu
Épouse: Élisabeth Depardieu (m. 1970–2006)
Frères et sœurs: Alain Depardieu, Catherine Depardieu, Franck Depardieu, Éric Depardieu, Hélène Depardieu
Taille: 1,8 m
Partenaire: Clémentine Igou (2005–)
Gérard Depardieu lâché par le monde du cinéma après Complément d’enquête
Au lendemain de la diffusion de Complément d’enquête, qui a dévoilé le comportement de l’acteur envers les femmes, plusieurs personnalités du cinéma ont annoncé prendre leurs distances avec Gérard Depardieu.
Deux plaintes pour viols
Après la diffusion de l’émission, plusieurs personnalités du cinéma ont pointé du doigt Gérard Depardieu, dont le directeur du cinéma de France Télévisions, Manuel Alduy, l’actrice Clotilde Hesme, l’animatrice Faustine Bollaert ou encore Justine Becattini, qui a expliqué avoir eu « envie de vomir » après avoir regardé l’enquête. France Télévisions a choisi de suspendre la diffusion de films avec l’acteur à l’affiche.
Gérard Depardieu fait l’objet de deux plaintes pour viols et agressions sexuelles. La dernière en date a été déposée le 10 septembre par la comédienne Hélène Darras.
Après Faustine Bollaert, c'était au tour de Lucie Lucas de réagir au numéro inédit de Complément d'Enquête consacré à Gérard Depardieu. La comédienne a saisi son compte Instagram pour dénoncer les propos obscènes de l'acteur, accusé de harcèlement, d'agressions sexuelles et de viols
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La politique de la psychanalyse selon Lacan («l’inconscient, c’est la politique») c’est tout le contraire de la pathétique soumission de l’ECF de Jacques-Alain Miller au discours dominant et sa promotion, au nom du Bien, des identifications sexuelles imaginaires des Gender Studies...
La véritable dimension politique de la psychanalyse révèle son accès dans le Séminaire XX, quand Lacan affirme : «l'objectif de mon enseignement est ... de dissocier a et A ... c'est ici que la scission ou un détachement reste à être effectué».
Si cette «séparation» n'a pas lieu (c'est l'étape logique qui vient après l'aliénation...) l'Autre continue de fonctionner comme un grand Autre non castré, non barré, entier, représentant absolu du domaine de la nécessité, qui contient sa propre raison.
Alors que l'opération qui sépare l'Autre de sa cause, place cette cause à la fois hors de la sphère du sujet, et hors de la sphère de l'Autre, c'est à dire au point de leur impossible intersection.
Lacan parle de sortie du Discours Capitaliste, ce qui ne signifie pas encore la sortie du capitalisme...
Voilà pourquoi il avance que le psychanalyste, qui doit devenir un "saint", aura dû apprendre à "déchariter"...
«Plus on est de saints, plus on rit, c'est mon principe, voire la sortie du discours capitaliste, — ce qui ne constituera pas un progrès, si c'est seulement pour certains.»
Pour Lacan, la fin d'une analyse se marque donc d’une séparation, la séparation de l'objet (a) du Moi (l'identité imaginaro-symbolique), l'objet se trouvant expulsé hors du circuit signifiant, dans une prise de distance décisive avec l’ordre symbolique...
L'équivoque signifiante concernant la notion de «lettre» est ici capitale.
La lettre en tant qu'elle est réelle n'est pas le message qu'elle contient mais si l’on peut dire "l'être de la lettre" lui-même, le reste matériel qui résiste à la symbolisation.
La séparation au sens psychanalytique consiste donc à séparer le contenu de la lettre, ce qu'il y a à l'intérieur, son message, de la lettre elle-même en tant qu'elle est le support du message, son enveloppe matérielle, le message n’étant rien d’autre in fine que le médium lui-même...
Ce reste-déchet-excrément, seul support restant d'identification, est le corrélât objectif réel du sujet, sans lequel le sujet lui-même disparaîtrait irrévocablement.
Ainsi naît la notion de Sinthome (saint-homme) chez Lacan...
«À la vérité le saint ne se croit pas de «mérites», ce qui ne veut pas dire qu’il n’ait pas de morale.
Le seul ennui, pour les autres, c’est qu’on ne voit pas où ça le conduit.
Moi je cogite, je cogite éperdument pour qu’il y en ait de nouveaux comme ça.
C’est sans doute de ne pas moi-même y atteindre.» (Télévision)
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Le gouffre (histoire réécrite)
(J'ai supprimé la précédente histoire parce qu'elle ne me plaisait pas)
Pendant les vacances, je suivais constamment mes potes. On faisait des tours de vélos dans le village ainsi que dans la campagne ou dans les bois. On allait loin, à dix kilomètres de chez mes parents. J’avais dix ans et personne ne s’en souciait. Certainement parce que dans les années quatre-vingt, l’insécurité n’avait pas la même définition. Surtout pour un groupe de garçons.
Ce jour-là, nous suivîmes Christophe dans la forêt. Il avait écouté sa grand-mère parler d’un lieu maudit mais oublié. Il s’agissait d’une grotte au cœur de la forêt, inaccessible par les chemins actuels. Et d’après elle, cet endroit serait maudit. Durant son enfance, il y vivait un ermite qu’on suspectait être un mangeur d’enfants. Alors, il voulait savoir si cette caverne existait réellement.
Nous passâmes une bonne demi-journée à chercher le lieu perdu. On privilégiait les anciennes carrières. Il y en avait quatre, sans trouver d’entrée pouvant correspondre. Je n’avais jamais autant fait de vélo de ma jeune vie, avant cette recherche. Malgré la fatigue, nous continuâmes jusqu’à un lieu appelé le chantoir.
L’endroit n’avait rien d’incommodant. Il n’existait aucune route pour y accéder, pas même de sentier officiel. C’était juste un creux entouré d’arbres. Cependant, une partie était composée de roches formant une sorte de falaise. Nous longeâmes les parois jusqu’à découvrir une faille caché par quelques plantes grimpantes.
C’est là ? demanda Mehdi.
Personne ne répondit. Christophe s’amusait à débarrasser le lierre pendant qu’Arnaud partit pisser contre un arbre. De mon côté, je restais assis sur mon vélo à attendre ce qu’on devait faire. Je regardais la brèche s’agrandir lentement après le nettoyage de mon copain. Il était évident qu’un adulte de taille moyenne pouvait entrer par cet endroit.
Les yeux de Christophe pétillaient devant l’entrée de ce qui ressemblait à une grotte. Nous restâmes derrière lui à attendre la suite. Il surprit le groupe en sortant de son sac à dos une lampe torche. Certain qu’on trouverait le site, il avait tout prévu. Il commença par allumer la lampe, la dirigeant vers la faille afin de voir au plus loin.
Et si l’ermite arrive ? intervint Mehdi.
Il doit être mort, répondit Christophe. Ma grand-mère m’a dit qu’il habitait ici quand elle avait notre âge.
Mais tu es certain que c’est ici ? rétorqua Arnaud.
On a trouvé une grotte, non ?
Puis, il avança. Il toucha du bout des doigts les parois avant de se retourner dans notre direction et d’ajouter :
Alors, vous venez ?
Je descendis de ma bicyclette. Par contre, Arnaud et Mehdi restèrent assis. Ils n’étaient pas convaincus par l’aventure qui s’offrait à nous. Dès lors, Arnaud expliqua qu’il commençait à se faire tard, préférant repartir et éventuellement revenir le lendemain. Je restais donc avec Christophe qui, trouva les mots pour me convaincre :
On entre cinq minutes, puis on revient demain avec les copains.
Ainsi nous pénétrâmes l’entrée de cette grotte inconnue. Nous étions comme Tom Sawyer et Huckleberry Finn à la recherche du trésor des pirates. L’idée de la présence de Joe l’indien titilla mon esprit, avant de disparaitre comme elle était venue. Ce n’était qu’un dessin animé inspiré d’un livre, après tout.
Nous quittâmes le jour pour entrer dans la nuit. Seule la lampe torche permettait d’avoir un peu de lumière. Elle éclairait faiblement mais suffisamment pour entrevoir une distance de quelques pas. Nous marchâmes lentement dans un court passage aux parois rugueuses. Je sentais les bords coupants de la roche presser contre mes vêtements. Enfin, nous arrivâmes dans ce qui parut être une salle.
C’est ici ! On a trouvé la grotte ! Cria de joie mon ami.
Je riais, heureux de notre découverte pendant qu’il sautait dans tous les sens. Nos clameurs résonnaient laissant croire que nous étions une centaine de personnes. Je proposais ensuite de rentrer. Soudain, mon pote découvrit un nouveau passage. Dès lors, il m’invita à le suivre.
Juste pour voir et après, promis, on fera demi-tour.
Résigné, je le suivis en pénétrant dans un petit couloir. Je devais légèrement m’accroupir pour éviter au plafond d’essuyer une couche moite sur mes cheveux. Nous marchions dans le noir complet, éclairé uniquement par un faisceau de lumière, lorsque je sentis le sol s’effondrer brutalement.
La chute fut, à la fois, rapide et longue. Nous n’avions pas eu le temps de hurler. Je me retrouvais étendu sur le dos au bord d’un précipice, une jambe pendant dans le vide. J’étais coincé sans savoir à quelle hauteur je me trouvais. Ma hanche ainsi que mon épaule droite faisaient horriblement mal. Chaque mouvement était insupportable.
A ce moment, je regrettais d’avoir suivi Christophe. Perdu dans le noir, je pensais à mes parents, à ma sœur. Je hurlais appelant à l’aide. Mais seul l’écho répondait. Tout à coup, une voix vint à mon oreille.
Ne panique pas, dit calmement Christophe.
Où es-tu ?
En dessous de toi.
Effectivement, sa main toucha mon bras gauche jusqu’à agripper mes doigts pour les serrer. Ce geste rassura mon esprit. Nous parlâmes de mes blessures et de leurs douleurs. Il me dit qu’il ne pensait n’avoir rien de cassé, quelques contusions. Mais il avait perdu la lampe et il ne pouvait nous éclairer. Puis il s’excusa de m’avoir emmené dans ce gouffre. De temps en temps, sa main serrait la mienne dans un geste fraternel.
Pendant des heures, nous restâmes à attendre, sans rien voir de ce qui nous entourait. Parfois, je m’endormais. Seulement au moindre mouvement, l’atroce douleur me réveillait. Christophe ne parlait jamais à moins de répondre à mes appels. Il attendait sagement, persuadé qu’une expédition viendrait pour nous secourir. C’était évident, on allait venir.
Quelle heure est-il ? questionnais-je.
Je ne sais pas… Deux heures, trois heures…
Il fait nuit ?
Oui.
J’ai peur, dis-je.
Il ne répondit qu’en serrant ma main encore une fois. Je ne savais pas où il trouvait cette force à croire en l’espoir. Il était toujours le premier à faire les conneries, on le suivait. Et finalement, on s’en sortait toujours. Il me rassura une dernière fois. Puis je m’endormis en l’entendant dire :
J’aimerais revoir ma mère.
Des murmures nous réveillèrent. Des échos perdus dans la cavité se rapprochaient de nous. Mon pote serra ma main lorsqu’une lumière éclaira mon visage. J’aperçus au loin, à une dizaine de mètres au-dessus de moi, des têtes casquées. Ils crièrent. Deux hommes descendirent en rappel pour me secourir. Je pus souffler. Aussi je fus surpris d’entendre une troisième personne demander si j’étais seul.
C’est trop profond pour continuer de descendre, annonça en criant un des sauveteurs. Il y a au moins cents mètres.
Mais Christ est juste là.
Désolé mais il n’y a que du vide. Tu as eu énormément de chance de tomber sur ce bord.
Comprenant son erreur, il ajouta : T’en fais pas, on va retrouver ton copain.
Il avait raison. Le corps de Christophe était bien plus bas.
J’ai mis plus d’un an à me remettre de mes blessures et dix ans à retrouver le moral sans penser à mon ami. J’ai gardé contact avec Mehdi et Arnaud pendant longtemps. Après cette tragédie, nous avions arrêté nos conneries. Cependant, Je ne les ai jamais remerciés d’avoir donné notre position. Sans eux, je serai aussi mort. De même, je n’ai jamais parlé de nos discussions dans le gouffre avec Christophe. Parce qu’elles n’étaient pas possibles d’après les secours. Le précipice était trop lisse pour qu’il puisse se tenir. Mais il était avec moi pendant tout ce temps, à attendre qu’on vienne me sauver.
Alex@r60 – novembre 2023
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Dans le débat sur l'euthanasie il est souvent question de vouloir décider de sa mort.
Or en service on voit régulièrement des patients s'éteindre, naturellement, néanmoins à des moments particuliers: au moment où le proche sort de la chambre, ou après avoir revu quelqu'un resté longtemps à distance, ou après une annonce d'entrée en ehpad... C'est la force de l'esprit.
On peut aussi voir l'inverse, un patient qui affirmait vouloir mourir rapidement mais qui, finalement, lutte.
C'est faux aussi car le patient peut stopper n'importe quel traitement à n'importe quel moment, même un traitement vital qui l'aurait maintenu plusieurs semaines/mois.
Donc attention aux discours qui jouent sur les peurs en lien avec la fin de vie.
Certains semblent insinuer que sans euthanasie le patient serait, passivement à la merci de l'équipe soignante. Non le patient est acteur de sa fin de vie, c'est le principe des différentes lois votées successivement.
Notre rôle est d'accompagner le patient jusqu'à son lâcher prise final, ce qui n'est pas toujours facile et nous n'avons aucune prétention.
On se retrouve forcément un jour face à une situation qui nous met en difficulté, où l'on n'a pas la recette magique pour apaiser ou du moins la recette d'un jour ne sera pas celle du lendemain.
On connaît le mantra militant: "les soins palliatifs ne peuvent pas tout, bla bla bla".
D'accord, mais alors quand une des composantes de la situation est que le patient ne veut pas mourir, qu'il veut continuer à profiter de ses proches, que ses pulsions de vie palpitent toujours malgré le mal, violent, qui tente de les étrangler?
Ils en disent quoi les militants ? C'est facile de dire "soulager" en pensant "euthanasie", c'est facile de faire disparaitre la souffrance en faisant disparaître le patient en même temps. Ça l'est beaucoup moins d'apporter du soulagement pour offrir un vrai moment de repis en famille ou pour permettre une toilette dans le confort.
C'est nettement plus compliqué de jouer les équilibristes que de faire basculer le patient de l'autre côté.
Qui se battra pour ces patients ? Quelle association, quel parti politique militera pour faire avancer la recherche sur la médecine palliative ?
Ces militants qui scandent des slogans comme "l'agonie est insupportable" ou qui écrivent sur leur site qu'on infligerait un "très mauvais traitement" aux patients, que feraient-ils dans ces situations?
Qui fait les 3x8, ou des gardes pour être au plus près de ces patients et leurs familles en jouant chaque jour de créativité pour apporter bien plus que notre référentiel d'exercice?
Alors effectivement on ne sait pas toujours. Mais la discipline palliative est encore jeune et ce sont des médecins très impliqués qui balisent progressivement les chemins.
Nous ne jugerons jamais les personnes qui choisissent de partir en Belgique, ou qui souhaitent déplacer cette ligne d'arrivée en France. Mais qu'on nous permette de continuer à explorer cette voie qui n'est ni l'euthanasie ni l'acharnement thérapeutique en nous donnant des moyens au lieu de laisser les unités de soins palliatifs fermer les unes après les autres en faisant croire à un développement de notre discipline.
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SAMEDI 19 AOÛT 2023 (Billet 4/4)
Et c’est au moment précis, toujours pour évoquer l’historique de « mesures » un peu particulières, où JM a voulu parler de la distance du marathon et pourquoi initialement fixée à 40 km elle est passée lors des Jeux Olympiques de Londres en 1908 à 42.195km, qu’un « MÉCHANT » ORAGE a éclaté !
Nous en étions au digestif mais tout a été gâché. Il a fallu débarrasser la table à toute vitesse (assiettes, couverts, verres, sets…), rentrer les chauffeuses, tous les coussins, le tapis, couvrir la Plancha… tout ça sous une pluie battante et dans la plus grande confusion.
Nous étions tristes pour nos invités… et surtout pour Inge qui venait pour la première fois à la maison. Dire que nous préparions ce dîner depuis 2 jours, que nous avions minutieusement élaboré le menu car l’un de nos invités était végétarien.
Pour l’apéro, nous étions allés chez « Tang », rue Labrouste (1 heure de marche A/R), pour acheter des mini-nems à la crevette et de succulents petits samossas aux légumes. Nous avions refait des petites verrines « betterave/oignon rouge/fromage Philadelphia ». Chez Picard, nous avons pu trouver, il n’y en a pas toujours, de grosses gambas du Vietnam que nous avons fait mariner depuis la veille dans du lait de coco, gingembre haché, coriandre et piment d’Espelette. Marina, qui n’est pas du tout une grande pâtissière, tout le monde le sait, a retenté sa tarte aux abricots, uniquement pour faire plaisir à nos hôtes…
ET PATATRAS, tout a été fichu en l’air avec cet orage, arrivé au dernier moment, SANS LA MOINDRE EDUCATION. Ça ne se fait pas ! Alors, au lieu de se terminer, paisiblement, sous les étoiles, notre soirée s’est achevée dans la confusion la plus totale.
Pour finir, comble de malchance, JM ne sait pas du tout ce qui s’est passé avec son iPhone mais il a perdu toutes les photos qui avaient été prises ce soir-là. Il ne s’explique pas pourquoi. Peut-être l’électricité statique de l’orage qui a dû créer un bug ? Les mystères de l’électronique…
Nos invités sont repartis en Taxi. Nous, nous nous sommes endormis à 3 heures du matin (authentique !), Marina ayant horreur de se coucher sans que tout ne soit rangé.
Les Italiens ont une jolie expression pour qualifier un fâcheux événement non prévisible : « VADO VIA ! ».
Mais certains d’entre vous, chers lecteurs/abonnés, voudraient bien connaître la fin de l’histoire de la longueur du Marathon. C’est ce dont nous aurions dû parler si nous n’avions pas été interrompus.
« Partout dans le monde, le marathon mesure toujours 42.195km. Mais savez-vous pourquoi il en est ainsi ? Voici les explications.
Les origines du marathon
Avant de répondre à la question, il faut remonter dans l'Antiquité, en -490 avant Jésus-Christ pour trouver trace du premier marathon de l'histoire, et ainsi comprendre ses origines. C'est l'histoire d'un messager grec, nommé Phidippidès, qui aurait couru de la ville de Marathon jusqu'à Athènes, pour annoncer aux citoyens la victoire des Grecs sur les Perses lors de la bataille de Marathon durant la 1ère Guerre Médique.
L'histoire raconte qu'en arrivant à Athènes, le messager, épuisé d'avoir couru d'une traite les 40km qui séparent les deux villes, auraient délivré son message, avant de mourir d'épuisement. Voilà donc pour l'origine du nom de l'exercice. Lors des premiers Jeux Olympiques modernes, organisés en 1896 à Athènes à l'initiative du baron français Pierre de Coubertin, les concurrents retenus ont donc couru un marathon en hommage à la course de Philippidès. Les organisateurs de ces premiers Jeux modernes ont opté pour une distance de 40 km, soit l'équivalent de la distance entre Marathon et Athènes.
Alors pourquoi 42.195km ?
C'est en 1908 que la distance moderne de 42,195 km a été fixée, lors des Jeux Olympiques de Londres. La famille royale anglaise voulait commencer la course au château royal de Windsor et la terminer dans le stade de White City (un stade aujourd'hui disparu). 41,83 km séparaient Windsor de ce stade.
Mais 3,218 km ont étés ajoutés à l’exigence de la famille royale pour que la course puisse se terminer à leurs pieds, devant la loge du stade qui leur était réservée. Suite à cette modification, de nombreux débats eurent lieu, et la distance officielle est alors vraiment et définitivement passée à 42,195 km en 1921. Celle courue aujourd’hui sur tous les continents.
(Source : « wikipedia.org »)
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Les 50% de sang anglais d’un de nos invités (l’autre moitié étant brésilienne), si nous avions pu avoir le temps d’en parler calmement, auraient été sûrement « fiers » ou « amusés » de savoir que la contenance des bouteilles de vin et la longueur du marathon, épreuve plus que symbolique des Jeux Olympiques, ont été modifiées à la convenance des sujets de « sa » Majesté.
Nous écrivons « sa » Majesté parce que la nôtre, heureusement ou malheureusement, on lui a coupé la tête, Place de la Concorde, le 21 janvier 1793 !!!
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