#Josep Vallverdú
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3 romans jeunesse qui parlent des relations entre enfants et animaux
Lectures thématiques de septembre 2023
J'essaie de lire davantage de littérature jeunesse. Pour l'ex étudiant en lettres que je suis, habitué pendant des années à ne lire (et, pourrais-je quasiment dire, à n'aimer) que la littérature générale pour adultes, ce n'est pas chose aisée. Certes, je lisais de la fiction pour enfants et ado lorsque j'étais dans ces tranches d'âge, mais aujourd'hui je suis un peu perdu, pour ne pas dire carrément plus à jour. Alors, pour me motiver, j'essaie de me constituer des petits corpus thématiques. Ce mois-ci, j'ai sélectionné trois romans jeunesse qui traitent du rapport entre les enfants et les animaux :
Jonas dans le ventre de la nuit, Alexandre Chardin, 2016
Le Tigre de Baiming, Pascal Vatinel, 2012
Vif-Argent, Josep Vallverdú, 1969 [traduction d'Anne-Marie Pol, 1989]
Jonas dans le ventre de la nuit, Alexandre Chardin, éditions Thierry Magnier, 2016
Quelque part en France, dans une région montagneuse, au crépuscule. Un vieil âne, Sorgo, se débat avec un homme. L'éleveur, qui ne peut plus assumer les frais médicamenteux de l'animal, tire à contrecœur sur sa bride pour le faire grimper dans un camion, direction l'abattoir. De l'autre côté de la rue, à travers sa fenêtre, Jonas, un jeune collégien, assiste à ce douloureux spectacle. Sans trop réfléchir, révolté par les braiments déchirants de l'équidé, il sort en courant vers le camion et profite d'un moment d'inattention du fermier pour s'enfuir avec l'âne. Commence dès lors un périple d'une nuit, une lente cavale dans la montagne et sa forêt. Au début de sa fuite, Jonas et Sorgo (désormais silencieux) croisent le chemin d'Aloïse, un camarade de classe de Jonas, qui lui propose de les accompagner. Cahin-caha, les trois compagnons de route s'enfoncent dans l'obscurité du bois qui borde la ville.
Dans ce roman, il ne se passe en apparence pas grand chose, si ce n'est une longue et laborieuse marche, pas après pas, et les discussions entre Jonas et Aloïse, pour décider quel chemin prendre ou tout simplement tuer le temps.
- Tu crois qu'ils nous retrouverons ? demande Jonas après un virage à angle droit. - Ça dépend. Un peu plus loin, Aloïse ajoute, essoufflé : - Ça dépend de l'endroit où on va, et s'ils retrouvent nos traces. Une fois encore, la question est sur les lèvres de Jonas. Où vont-ils ? Mais il veut continuer à marcher dans la nuit sans se demander : ni "où ?", ni "quand ?". Plus de temps, plus de lieu. Marcher et n'avoir plus que les quelques mètres du halo de la lampe d'Aloïse comme futur. (p. 33)
Une intrigue ténue, donc, mais marquée, pourtant, par de nombreuses métamorphoses : celle de la nuit, qui s'épaissit puis s'ajoure ; celle de la nature, que les humains disputent aux animaux sauvages ; et celle, enfin, des deux garçons eux-mêmes, qui ressortiront changés de cette traversée initiatique. Pourquoi Jonas s'est-il précipité sans réfléchir dans cette traversée au décor de neige et de cendre ? Cette fugue a-t-elle seulement à voir avec Sorgo, ou bien aussi avec son histoire d'enfant placé, lui dont la mère a par le passé "craqué" et incendié leur maison ? Et Aloïse, pourquoi l'a-t-il accompagné dans sa fuite, lui si mélancolique et en apparence si peu taillé pour la randonnée, avec "ses kilos en trop" ? Sait-il au moins où ils vont ?
Au fil des pages, nous découvrons peu à peu la vérité intime des personnages, en suivant leurs traces avant que la neige ne les efface. Mais c'est surtout à la fin du roman, avec l'aube, que la lumière éclaire les raisons de cette aventure, concluant ainsi joliment la longue partie médiane de l'intrigue, devenue au bout d'un moment un peu lassante à force de cultiver un sentiment de mystère et de contemplation.
Tout au long du récit, Alexandre Chardin apporte un soin particulier à la description de la nature :
De minute en minute, la nuit se coule dans les ombres des arbres. La lumière sourd de la mousse couvrant les troncs. Les branches grises et nues découpent tous les bleus du ciel. Le blanc pur de la neige fraîche sur le sol blesse les yeux épuisés de Jonas habitués à fouiller l'obscurité. (p. 130)
Ces descriptions, courtes mais poétiques, traduisent la beauté de l'environnement des personnages sans toutefois masquer sa dangerosité, sa rudesse. Le choix de la forêt et de la montagne n'est d'ailleurs pas sans rappeler l'univers primitif du conte, où les loups rôdent et où le froid mord la peau des enfants perdus. Une manière de dire, peut-être, que cette traversée dans le ventre de la nuit est aussi la genèse d'une vie nouvelle, pleine de réconciliations.
Le Tigre de Baiming, Pascal Vatinel, éditions Actes Sud Junior, 2012
Contrairement au livre précédent, Le Tigre de Baiming est un roman assez classique, qui s'inscrit pleinement dans le genre du roman écologiste à thèse. Dans le Sud de la Chine, deux enfants, Baiming et Chu, découvrent dans la jungle une femelle tigre et ses deux petits, alors même que l'on pensait l'espèce disparue de la région. Cette découverte ne tarde pas à être ébruitée et à attirer la convoitise des braconniers, à la tête desquels l'impitoyable Monsieur Lin. S'en suit alors un violent bras de fer entre chasseurs et protecteurs des tigres, et une course contre la montre pour retrouver Baiming, qui s'est enfui au cœur de la jungle.
On peut d'abord regretter dans ce roman une narration omnisciente très peu surprenante, qui déroule son message avec limpidité et sans éclat stylistique, en restant toujours à la surface des personnages. Personnellement, cela me frustre et me donne une fois de plus l'impression que parce que le public visé est un public jeunesse (en l'occurrence plutôt les jeunes adolescent.e.s), on peut ne pas trop faire d'effort sur le style et la construction des personnages. Assurément, Pascal Vatinel n'a pas de temps à perdre avec cela, il faut que les actions s'enchaînent, à un rythme trépidant et captivant, et il est vrai que sur ce point c'est réussi, on a affaire à un véritable récit d'aventures tropical. S'il y a audace de la part de l'auteur, tout de même, c'est peut-être dans la violence crue et les défaites accablantes que subissent certains personnages, qui confèrent au moins un peu de vraisemblance à cette narration très programmatique, en l'arrachant à un idéalisme trop gentillet. On ne peut aussi que remarquer l'astuce du changement de protagoniste en cours de récit (d'abord Baiming jusqu'à la découverte du tigre, puis le Docteur Song pendant les recherches dans la jungle), qui permet dans un premier temps de découvrir les fauves à hauteur d'enfant et de s'attacher à ce dernier, puis d'incarner, à travers le personnage de la vétérinaire obstinée, une double peur de la mort (celle de Baiming et celle des tigres) et une farouche conviction écologiste.
Écologiste, dis-je en effet, car s'il est bel et bien question du sort que l'homme réserve à la faune sauvage, ce n'est pas tant la question de la souffrance animale qui importe l'auteur mais plutôt la question de la disparition des espèces. J'en veux pour preuve la rédaction par l'auteur d'un postambule au récit, intitulé "À propos de l'extinction des tigres", où il explique de manière pédagogique son engagement. En ce sens je ne qualifierais pas du tout ce roman d'animaliste, ni même de sensible à la subjectivité des animaux (elle est tout à fait absente du roman, anthropocentré de bout en bout). Une manière un peu datée de penser l'écologie, hélas.
Bref, un roman sympa mais sans plus, qui ne restera certainement pas très longtemps dans ma mémoire.
Vif-Argent, Josep Vallverdú, 1969 [traduction d'Anne-Marie Pol, 1989]
Un roman très mignon sur un petit chiot fugitif qui découvre le monde - sa sensorialité, ses bonheurs et ses cruautés. D'abord recueilli par un jeune fermier qui le baptise Vif-Argent, ce dernier fait l'apprentissage de la vie en communauté, avant d'être capturé par un dompteur et enfermé dans un cirque, où il doit lutter pour sa survie.
Je n'attendais pas grand chose de ce roman, mais cela a été finalement une bonne surprise : l'histoire est entièrement racontée, non pas du point de vue du chien (la narration est omnisciente, à la troisième personne), mais à sa hauteur, grâce à une utilisation fréquente du discours indirect libre. L'écriture n'est pas particulièrement éclatante mais l'on apprécie la tendresse et la malice qui s'en dégage. À vrai dire, on perçoit très bien la vocation éducative de ce roman d'apprentissage animalier : à travers les bêtises, les interrogations et les surprises de Vif-Argent, ce sont celles des petits d'hommes qui sont évoquées. Si la quantité de texte nécessite une certaine maîtrise de la lecture, le découpage en chapitres de durée raisonnable et égale peut parfaitement se prêter à une lecture du soir par un adulte. De quoi partager un joli moment avec son enfant et engager une discussion sur ce que signifie grandir.
#Jonas dans le ventre de la nuit#Alexandre Chardin#Le Tigre de Baiming#Pascal Vatinel#Vif-Argent#Josep Vallverdú#jeunesse#littérature jeunesse#animaux#chiot#âne#tigre#écologie
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Josep Vallverdú: «Molts joves no han pres consciència del valor de la llengua com a patrimoni compartit»
Enmig de l’Any Vallverdú i a punt de complir cent anys, Josep Vallverdú (Lleida, 9 de juliol de 1923) ens rep a la seua casa de Balaguer per parlar de La llengua viscuda (Tres i Quatre, 2023), els seus records i les seues opinions sobre el català, i el seu quart volum de memòries, Mosaic de tardor (Proa, 2023). L’autor de Rovelló i dos-cents llibres més explica també com s’ho ha fet per mantenir…
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#Bilingüismo#Castellano#Català#Cinéma#Dibujo#Expressões#Illustration#Literatura#Memoria#Normas e leis#Patrimonio#Prix#Théâtre#Tradução#Ventes
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"Rovelló. Homenatge a Josep Vallverdú, escriptor". Balaguer. Lleida. Catalunya. 11/10/2020. Foto de Pepín.
#betrosla#lleida#balaguer#catalunya#catalonia#rovello#josep vallverdu#gos#dog#escultura#sculpture#rovellons#chanterelles
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Favorite tweets: Quan va fer 90 anys, vaig entrevistar en Josep Vallverdú. Avui en fa... 96! Potser tocaria tornar-hi a parlar aviat, no? https://t.co/rfRC2gi1b2— Jordi Nopca (@jordinopca) July 9, 2019
http://twitter.com/jordinopca
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Narmas, Illustration for Josep Vallverdú’s Rovelló, 1969
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Hallan restos de madera usados por neandertales hace unos 60.000 años
Hallan restos de madera usados por neandertales hace unos 60.000 años
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Desde el pasado 5 de agosto y hasta este miércoles, día 28, se desarrolla en el yacimiento Abric Romaní, en Capellades (Barcelona) la campaña de excavación arqueológica anual. Un grupo de 35 personas ha colaborado en las tareas de excavación bajo la coordinación de M. Gema Chacón, Josep Vallverdú y Palmira Saladié, los tres investigadores del Institut Català de Paleoecologia Humana i…
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Josep Ballester y Amadeu Vidal, premios Josep Vallverdú y Màrius Torres de Lleida
Josep Ballester y Amadeu Vidal, premios Josep Vallverdú y Màrius Torres de Lleida
EUROPA PRESS
LLEIDA, 16 (EUROPA PRESS)
El filólogo Josep
Ballester ha ganado el 35º Premio de ensayo Josep Vallverdú con ‘Atlas de agua y piedra’ y el ingeniero forestal Amadeu Vidal el 23º premio de poesía Màrius Torres con la obra ‘Emboscada’.
El jurado ha recibido 18 candidaturas al premio de ensayo Josep Vallverdú y 39 al de poesía Màrius Torres, ha informado este viernes el Ayuntamiento de…
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Estudio Económico y Contable de la Compañía General de Tabacos de Filipinas: 1881-1922
Economic and accounting study of the Compañía General de Tabacos de Filipinas: 1882-1922 Ramón Bastida, Antonio Somoza y Josep Vallverdú De Computis, Revista Española de Historia de la Contabilidad - Spanish Journal of Accounting History. 2015; 22: pp. 7-36
RESUMEN
El objetivo de este trabajo es estudiar la contabilidad de la empresa Compañía General de Tabacos de Filipinas a partir de la documentación depositada en el Arxiu Nacional de Catalunya (Archivo Nacional de Cataluña). El estudio tiene un horizonte temporal de cuarenta años, desde el momento de la fundación, 1881, hasta el año 1922.
En una primera parte se estudian las actividades y evolución de la empresa, en concreto, como fue diversificando sus actividades y los problemas que esto le ocasionó. Especial mención merece la expansión que disfrutó durante la Primera Guerra Mundial y que marcará el acontecer futuro.
En la segunda parte hay un estudio detallado de las partidas que formaron parte del balance de situación y de la cuenta de gestión. También aquí se detecta cómo de forma paralela a los negocios, las necesidades informativas fueron crecientes. Remarcar que aun cuando la empresa muestra un grado importante de sofisticación en la teneduría de libros tanto por el detalle de información proporcionada como por el tratamiento de la misma, la utilización abusiva de ciertas partidas, como Valores pendientes, no permite obtener una visión demasiado nítida de la evolución de los negocios.
Se puede concluir a partir de este trabajo que la contabilidad de la compañía, además de cumplir con los requisitos legales que se establecían, permitía tomar decisiones sobre las diferentes actividades a la vez que muestra un alto grado de elaboración en una época sin ayudas tecnológicas. Hace falta decir, además, que dada la distancia geográfica entre los centros de explotación y la administración, el control que se ejercía sobre estos estaba fundamentado en la información administrativa y contable que se realizaba.
Enlace a la publicación completa (PDF)
#Filipinas#Ramón Bastida#Antonio Somoza#Josep Vallverdú#Siglo XIX#Siglo XX#Artículos Doctrinales#papers#Número 22#Volumen 12#2015
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Josep Vallverdú, traductor «però amb un toc de gràcia»
El creador de «Rovelló» no només ha atansat la lectura a generacions de joves, sinó que també ha anostrat obra estrangera. No ho feu, però, des del privilegi de l’escriptura, sinó que articulà un raonament traductològic visionari per l’època. Escrit per Marc Miranda Als anys cinquanta del segle xx, els traductors dels Països Catalans va saber articular argúcies d’allò més precises que…
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Favorite tweets: Més premis per a les lletres catalanes! El degà de la literatura infantil i juvenil en català i autor d’una obra prolífica i diversa, Josep Vallverdú, rep la Medalla d’Or de la Generalitat.Enhorabona! pic.twitter.com/6VUaoitiyr— Lletres catalanes (@lletres) November 27, 2019
http://twitter.com/lletres
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Joan Garcia del Muro y Carles Morell ganan los premios de ensayo y poesía de Lleida
EUROPA PRESS El filósofo y ensayista Joan Garcia del Muro (Lleida, 1961) es el ganador de la 34 edición del Premio de ensayo Josep Vallverdú con la obra ‘Good bye, verdad’, una reflexión sobre el concepto de postverdad, mientras que el 22 premio Màrius Torres de poesía ha sido para Carlos Morell Alsina (Artés, 1992) con ‘Disponibilidad’. La teniente de alcalde y concejala de las Políticas a favor…
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