#Joëlle Losfeld
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J’ai moi aussi, comme Pierre Lescure, adoré le dernier roman de Richard Morgiève dont je n’avais jamais rien lu.
Je ne crois pas qu’il soit sélectionné pour aucun prix de la rentrée, et je ne comprends pas. C’est un livre éblouissant. Extraordinairement triste et remuant. Un livre qui vous prend par les tripes, vous secoue, vous fait pleurer, parfois rigoler (ou simplement sourire plutôt). Un livre qui choque. Qui met des grandes baffes dans la figure. Avec des fulgurances où votre cœur se serre et vous vous demandez comment il a fait pour vous retourner comme ça. Écoutez la petite chronique ci-dessus, elle explique la genèse hyper intéressante du livre, et en plus, vous avez des paroles directes, drôles et sincères de l’écrivain qui explique sa façon d’écrire.
J’ai l’impression que c’est un grand livre. En tous cas, moi je ne l’oublierai pas. Je n’oublierai pas Jacques, ni Antoine, ni Paul, ni ce père, ni cette mère qui au début fait penser à la Folcoche de Bazin mais qui est tellement plus intéressante. Cette enfance dans le Versailles ultra bourgeois des années 60, la France rance, le père meurtri par les camps, la question lancinante de la judéité, la culpabilité d’être un nanti, les tourments de l’adolescence, la mère toxique et pourtant adulée, cet amour qui déborde de partout mais qui ne réussit jamais à trouver de place, ou la bonne place. Jacques a de quoi être perdu, c’est le moins qu’on puisse dire. Avec la maladie qui lui tombe dessus comme un pied de nez du destin, il a de quoi se demander sans cesse qu’est-ce que vivre, est-ce que ça vaut la peine, à quoi ça rime, de la vouloir malgré tout cette vie, et de toujours retomber sur l’histoire familiale remplie de malheurs et de silences. Des chocs et des coups, Jacques en prend de si nombreux. C’est déchirant. Racontés sans pathos mais à l’os, au plus près du cœur, avec des images toujours surprenantes, des associations qui font mouche. Un texte qu’on devine très travaillé, mais qui a l’air de couler sous l’urgence, de jaillir spontanément. Au point de parfois couper le souffle.
C’est une pépite, lisez la, n’ayez pas peur même si vous manquez de tourner de l’œil parfois, le voyage vaut le(s) coup(s).
#Richard Morgiève#littérature#livres#litterature#roman#livre#la fête des mères#Joëlle Losfeld#chef-d’œuvre
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Une trajectoire exemplaire
N., vingt-cinq ans, est arrêté pour le meurtre de sa compagne. Le juge Guyader lit le journal intime de l'accusé et essaie de démêler le vrai du faux. Dans ce journal qui emploie le tu, N. se dépeint comme une personne velléitaire, amateur de bière et de polar old-school, menteur, voleur, profiteur (et finalement criminel ?). Il habite à Lille, ne travaille pas mais se dit écrivain et parvient à séduire Irène, quarante ans, à qui il pique allègrement des billets de cinquante euros. Jusqu'à ce qu'il fasse piquer... Amateurs de Bukowski, vous apprécierez ce court et cool premier roman truffé de dialogues qui claquent et de scènes oscillant entre le noir et l'absurde. On lui donne volontiers un blanc-seing pour son roman suivant.
8/10
Une trajectoire exemplaire / Nagui Zinet.- Joëlle Losfeld Editions.
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Les hommes, Richard Morgiève (Joëlle Losfeld) - Yann
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Valentine Penrose
1898 — MONT-DE-MARSAN, FRANCE | 1978 — CHIDDINGLY, ROYAUME-UNI
Portrait de l’artiste en jeune femme surréaliste Valentine Penrose, Écrits d’une jeune femme surréaliste, Édition (introduction, chronologie et bibliographie) établie par Georgiana M. M. Colvilie, préface d’Antony Penrose, Éd. Joëlle Losfeld, 290 p. Catherine Mavrikakis
awarewomenartists.com
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« – Je t'attendais, prince ! dit-elle. J'ai rêvé de toi la nuit dernière. Tu étais sur un cheval blanc et tu tuais un horrible dragon. Mais le dragon renaissait après chacun de tes coups et ne mourait jamais. Alors, toi, prince, tu riais, tu riais … Et moi, je savais pourquoi tu riais. Au fond, tu ne voulais pas tuer le dragon ; le dragon t'amusait trop pour que tu veuilles sa mort. »
La violence et la dérision, Albert Cossery,éditions Joëlle Losfeld, 1993
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Je me promets de lire An Angel at My Table, An Autobiography, (“ Un ange à ma table ”), de Janet Frame, publié en 1984.
« Parmi les buissons de Matagouri (An Angel at My Table, An Autobiography, 1984), traduction de Françoise Robert, Hommes et Groupes éditeurs, Paris, 1986, réédité sous le titre « Un été à Willowglen, Un ange à ma table », vol.2, Éditions Joëlle Losfeld, 1995. » (Wikipédia)
J’espère voir le film que Jane Campion en a tiré et qui est sorti en 1990.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_ange_%C3%A0_ma_table
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Éditeurs et censure, In Memoriam Pierre Belfond III / III
Éditeurs et censure, In Memoriam Pierre Belfond III / III
Premier jeu Deuxième jeu Pierre Belfond publie également en 1979 les mémoires d’Eric Losfeld intitulés Endetté en mule ou La Passion d’éditeur, un éditeur hors du commun dont la fille Joëlle a répété la flamme (tout comme Jean-Daniel Belfond a créé L’Archipel). Avant de devenir officiellement éditeur en 1951 (création des Editions Arcanes – hommage à Arcane 17 et André Breton) Eric Losfeld, né…
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JOUR 260 - Isidore et les Autres, Camille Bordas // Chronique de Mlle Mel
Chronique originellement paru sur le blog Les Histoires de Mel : merci beaucoup à Mélanie de nous permettre de partager cette chronique coup de coeur sur Lectures de femmes !
Isidore et les autres, c'est un roman psychologique qui dissèque le fonctionnement d'une fratrie, et c'est passionnant. Isidore, c'est le benjamin du groupe, qui arrive après Jérémie, Léonard, Aurore, Bérénice et Simone. Et c'est à travers lui que tout arrive au lecteur, que tout nous. arrive. Si Isidore a 11 ans, et se sent décalé, non seulement par rapport à sa fratrie mais aussi par rapport au monde qui l'entoure, le lecteur découvre un jeune garçon attachant, seul de sa famille à effectuer un parcours scolaire 'classique', sans sauter de classe, mais à l'intelligence émotionnelle acérée et fine. Il est attentif aux autres malgré des fugues répétées, et cherche avant tout à rendre les gens heureux, par opposition à ses frères et soeurs, coincés dans leur bulle intellectuelle.
La langue de Camille Bordas est à la fois simple et riche, complexe' comme ses personnages, mais d'une fluidité douce-amère, comme la soif de réussite, de justice, mais surtout d'amour de cette fratrie. Une évolution, un chemin, un mûrissement à la fois caustique et poétique, c'est ce qui attend Isidore et les autres, qui d'une certaine façon prennent le lecteur à témoin. Camille Bordas réussi avec brio à nous plonger dans les affres de l'adulescence, de la quête de soi, à travers le prisme d'une famille presque comme les autres.
« Le prélude était sur le point de s'achever. La lin était facile à reconnaître : les dernières mesures étaient strictement les mêmes que celles qui ouvraient le morceau, le même motif répété, sauf qu'il n'y avait plus la légèreté du début, l'insouciance, vu qu'entre-temps, il y avait eu cette partie-plus sombre, au milieu du morceau, plus dramatique, qui effaçait tout espoir, qui alourdissait et qui ternissait tout. »
Mais n'est-ce pas justement la quête de l'existence, retrouver cette légèreté dans l'entonnoir de la vie ? Demandez à Simone...
Mlle Mel
Découvrez ses autres chroniques sur son blog, Les Histoires de Mel. ©Mélanie Blondel - Tous droits réservés
Isidore et les autres, Camille Bordas. Editions Inculte, 2018.
Camille Bordas est née à Lyon, en 1987. Elle a passé son enfance au Mexique et vit maintenant à Chicago. Elle a fait des études d’histoire de l’art et de photographie. Elle a publié deux romans en français aux éditions Joëlle Losfeld, Les treize desserts en 2009 et Partie commune en 2011. Ses nouvelles en anglais ont paru dans le New Yorker. Isidore et les autres, son troisième roman, originellement écrit en anglais, a déjà été publié en sept langues et dans dix pays.
#roman#famille#fratrie#camille bordas#littérature#littérature contemporaine#fiction#adolescence#adulescence#enfance#émotion#frères#soeurs#écriture#365 day project#conseil de lecture#chronique#autrice#livres de femmes#mlle mel
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Nous défendons une liberté d’importuner, indispensable à la liberté sexuelle »
Tribune. Le viol est un crime. Mais la drague insistante ou maladroite n’est pas un délit, ni la galanterie une agression machiste.
A la suite de l’affaire Weinstein a eu lieu une légitime prise de conscience des violences sexuelles exercées sur les femmes, notamment dans le cadre professionnel, où certains hommes abusent de leur pouvoir. Elle était nécessaire. Mais cette libération de la parole se retourne aujourd’hui en son contraire : on nous intime de parler comme il faut, de taire ce qui fâche, et celles qui refusent de se plier à de telles injonctions sont regardées comme des traîtresses, des complices !
Or c’est là le propre du puritanisme que d’emprunter, au nom d’un prétendu bien général, les arguments de la protection des femmes et de leur émancipation pour mieux les enchaîner à un statut d’éternelles victimes, de pauvres petites choses sous l’emprise de phallocrates démons, comme au bon vieux temps de la sorcellerie.
Délations et mises en accusation
De fait, #metoo a entraîné dans la presse et sur les réseaux sociaux une campagne de délations et de mises en accusation publiques d’individus qui, sans qu’on leur laisse la possibilité ni de répondre ni de se défendre, ont été mis exactement sur le même plan que des agresseurs sexuels. Cette justice expéditive a déjà ses victimes, des hommes sanctionnés dans l’exercice de leur métier, contraints à la démission, etc., alors qu’ils n’ont eu pour seul tort que d’avoir touché un genou, tenté de voler un baiser, parlé de choses « intimes » lors d’un dîner professionnel ou d’avoir envoyé des messages à connotation sexuelle à une femme chez qui l’attirance n’était pas réciproque.
Cette fièvre à envoyer les « porcs » à l’abattoir, loin d’aider les femmes à s’autonomiser, sert en réalité les intérêts des ennemis de la liberté sexuelle, des extrémistes religieux, des pires réactionnaires et de ceux qui estiment, au nom d’une conception substantielle du bien et de la morale victorienne qui va avec, que les femmes sont des êtres « à part », des enfants à visage d’adulte, réclamant d’être protégées.
En face, les hommes sont sommés de battre leur coulpe et de dénicher, au fin fond de leur conscience rétrospective, un « comportement déplacé » qu’ils auraient pu avoir voici dix, vingt ou trente ans, et dont ils devraient se repentir. La confession publique, l’incursion de procureurs autoproclamés dans la sphère privée, voilà qui installe comme un climat de société totalitaire.
La vague purificatoire ne semble connaître aucune limite. Là, on censure un nu d’Egon Schiele sur une affiche ; ici, on appelle au retrait d’un tableau de Balthus d’un musée au motif qu’il serait une apologie de la pédophilie ; dans la confusion de l’homme et de l’œuvre, on demande l’interdiction de la rétrospective Roman Polanski à la Cinémathèque et on obtient le report de celle consacrée à Jean-Claude Brisseau. Une universitaire juge le film Blow-Up, de Michelangelo Antonioni, « misogyne » et « inacceptable ». A la lumière de ce révisionnisme, John Ford (La Prisonnière du désert) et même Nicolas Poussin (L’Enlèvement des Sabines) n’en mènent pas large.
Déjà, des éditeurs demandent à certaines d’entre nous de rendre nos personnages masculins moins « sexistes », de parler de sexualité et d’amour avec moins de démesure ou encore de faire en sorte que les « traumatismes subis par les personnages féminins » soient rendus plus évidents ! Au bord du ridicule, un projet de loi en Suède veut imposer un consentement explicitement notifié à tout candidat à un rapport sexuel ! Encore un effort et deux adultes qui auront envie de coucher ensemble devront au préalable cocher via une « appli » de leur téléphone un document dans lequel les pratiques qu’ils acceptent et celles qu’ils refusent seront dûment listées.
Indispensable liberté d’offenser
Le philosophe Ruwen Ogien défendait une liberté d’offenser indispensable à la création artistique. De même, nous défendons une liberté d’importuner, indispensable à la liberté sexuelle. Nous sommes aujourd’hui suffisamment averties pour admettre que la pulsion sexuelle est par nature offensive et sauvage, mais nous sommes aussi suffisamment clairvoyantes pour ne pas confondre drague maladroite et agression sexuelle.
Surtout, nous sommes conscientes que la personne humaine n’est pas monolithe : une femme peut, dans la même journée, diriger une équipe professionnelle et jouir d’être l’objet sexuel d’un homme, sans être une « salope » ni une vile complice du patriarcat. Elle peut veiller à ce que son salaire soit égal à celui d’un homme, mais ne pas se sentir traumatisée à jamais par un frotteur dans le métro, même si cela est considéré comme un délit. Elle peut même l’envisager comme l’expression d’une grande misère sexuelle, voire comme un non-événement.
En tant que femmes, nous ne nous reconnaissons pas dans ce féminisme qui, au-delà de la dénonciation des abus de pouvoir, prend le visage d’une haine des hommes et de la sexualité. Nous pensons que la liberté de dire non à une proposition sexuelle ne va pas sans la liberté d’importuner. Et nous considérons qu’il faut savoir répondre à cette liberté d’importuner autrement qu’en s’enfermant dans le rôle de la proie.
Pour celles d’entre nous qui ont choisi d’avoir des enfants, nous estimons qu’il est plus judicieux d’élever nos filles de sorte qu’elles soient suffisamment informées et conscientes pour pouvoir vivre pleinement leur vie sans se laisser intimider ni culpabiliser.
Les accidents qui peuvent toucher le corps d’une femme n’atteignent pas nécessairement sa dignité et ne doivent pas, si durs soient-ils parfois, nécessairement faire d’elle une victime perpétuelle. Car nous ne sommes pas réductibles à notre corps. Notre liberté intérieure est inviolable. Et cette liberté que nous chérissons ne va pas sans risques ni sans responsabilités.
Les rédactrices de ce texte sont : Sarah Chiche (écrivaine, psychologue clinicienne et psychanalyste), Catherine Millet (critique d’art, écrivaine), Catherine Robbe-Grillet (comédienne et écrivaine), Peggy Sastre (auteure, journaliste et traductrice), Abnousse Shalmani (écrivaine et journaliste).
Adhèrent également à cette tribune : Kathy Alliou (curatrice), Marie-Laure Bernadac (conservateur général honoraire), Stéphanie Blake (auteure de livres pour enfants), Ingrid Caven (actrice et chanteuse), Catherine Deneuve (actrice), Gloria Friedmann (artiste plasticienne), Cécile Guilbert (écrivain), Brigitte Jaques-Wajeman (metteuse en scène), Claudine Junien (généticienne), Brigitte Lahaie (actrice et présentatrice radio), Elisabeth Lévy (directrice de la rédaction de Causeur), Joëlle Losfeld (éditrice), Sophie de Menthon (présidente du mouvement ETHIC), Marie Sellier (auteure, présidente de la Société des gens de lettres).
Merci mesdames,
Comme cela fait du bien de lire des propos sensés, et responsables.
Je rage contre ce courant puritain , qui au nom d un féminisme destructeur enferme les femmes dans la victimite aigue.
C'est à croire qu’aujourd’hui dire avoir été agressée sexuellement ou reconnaître une maladresse narcissise!
Pour ma part, je suis bien avec moi même quand je suis en accord avec mon élan de désir. J ai envie; je dis"oui"; je n'ai pas envie:"je dis non". Aussi étrange que cela puisse paraître pour certains, je vais au contraire être en colère contre moi-même si je ne sais pas dire "non" ou aller dans mon désir. Et je vous promets que cet échec est de ma responsabilité. Pas celle de l autre!
La liberté d'importuner n interdit pas la liberté de dire "non"!!!!
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Constance Joly - Le matin est un tigre Editions Flammarion La fille d'Alma est atteinte d'un mal étrange. Là où les médecins parlent de tumeur, Alma est persuadée qu'un chardon pousse dans la poitrine de sa fille. A l'approche de l'opération, un déplacement professionnel pousse Alma à devoir s’éloigner. Et si ce déplacement était une excuse pour se retrouver ? On pense tout de suite à Boris Vian bien sur, mais ce premier roman est bien plus que cela. Constance Joly nous offre un très beau texte sur la transmission mère-fille, sur le poids de nos tragédies et comment elles affectent notre vie et notre entourage. J'ai été charmée par la poésie de ce texte, par la langue envoûtante et par cette mère qui tente le tout pour le tout pour sa fille. Un joli roman à découvrir !
Fiona Mozley - Elmet Editions Joëlle Losfeld, Traduit par Laetitia Devaux Un père et ses enfants dans la forêt, vivant au rythme de la nature. Cette histoire commence comme un joli conte... il fallait donc un ogre. Celui-ci est un ogre moderne, il est propriétaire terrien et s’appelle Mr Price. Il dévore les vies des citoyen.e.s à coups d'asservissement et de chantage. Mais le père est un géant courageux et bienveillant qui ne compte pas se laisser faire quitte à entraîner de terribles conséquences, car toute rébellion possède ses dérives et la frontière est fine.Ce roman d'une grande force communicative pose la question du prix de la vie, du droit à exister, un sujet qui reste tristement et inlassablement d'actualité. Un texte beau, tout simplement, porté par une écriture à la première personne qui nous plonge au plus près des personnages. On y croise des ouvriers et des gangsters à la Peaky Blinders, sur fond de combats organisés, de paris et de règlements de comptes. Je vous le recommande mille fois car c'est juste du tonnerre !
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Voilà un superbe roman.
Il s’agit d’un roman comme l’explique l’auteur dans sa postface, bien qu’il s’applique à retracer fidèlement la vie d’une femme ayant vraiment existé, Sheila Goold Verschoyle, née en 1903 et morte en 2000. Une vie qui traverse un siècle. Quelle aventure ! Et même si l’Histoire troublée s’immisce dans les pages du roman, la véritable aventure repose sur l’esprit libre que fut Sheila, ici renommée Eva, qui tenta toute son existence d’être heureuse et libre.
Quand le roman commence, elle a quarante huit ans et quitte son mari qu’elle n’aime plus, et souhaite vivre une vie qui lui ressemble au lieu de faire ce que son mari et la société corsetée irlandaise attendent d’elle. Dès lors, elle fait le choix de la pauvreté, puisque le divorce n’est pas reconnu et qu’elle ne bénéficie plus d’aucun statut social, ni d’argent. Elle tente de multiples expériences, liées à son amour de l’art, tout en étant sans cesse ramenée vers/chez ses enfants. Elle vit dans le dénuement, et voyage beaucoup, du Maroc au Kenya (où sa fille a épousé un riche colon), en passant par l’Angleterre, puis l’Irlande à nouveau.
Sans le savoir, en écoutant son cœur et ne cessant jamais de s’émerveiller de la beauté du monde et des choses simples, elle est précurseuse de multiples idées et causes aujourd’hui toujours d’actualité : elle est végétarienne puis végane, anti nucléaire, défenseuse de la cause animale… Pour donner une idée de son esprit poète, elle possède une horloge dont elle a enlevé les aiguilles et sur le cadran de laquelle elle a écrit « MAINTENANT » qui trône dans la caravane décatie qu’elle habite dans ses vieux jours, installée dans un champ. Cette force de vie, cette foi en l’instant lui permirent de survivre à des drames épouvantables sans pour autant en gommer la douleur ; comme le dit l’auteur (je paraphrase) : elle n’est pas heureuse en raison de ce que la vie lui a donné, mais malgré ce que la vie lui a pris. Même si elle a perdu les êtres qui lui étaient les plus chers, elle s’efforce de cultiver son bonheur, dans une solitude entrecoupée de visites de gens croisés de par le monde, souvent des jeunes gens aussi qui ont entendu parler d’elle et qui viennent partager avec elle des visions optimistes et innovante sur l’avenir (elle se réjouit de la libération de Nelson Mandela, elle apprécie des chansons d’un certain David Bowie). Elle peut ressembler, aux yeux d’autrui, à une « vieille folle », recluse et pauvre, qui survit avec ses livres, ses chats et son chien, s’intéresse à l’ésotérisme, mais elle s’en fiche. Et la plupart de ceux qui l’ont rencontrée semble avoir perçu et admiré sa bonté et sa liberté farouche.
J’ai été particulièrement touchée par l’histoire du livre. Dermot Bolger, l’auteur, l’a rencontrée lorsque lui avait seulement dix-huit ans, parce qu’il avait publié un recueil de poésies dont elle avait eu connaissance ; elle lui avait envoyé une carte postale de soutien et d’invitation. Le jeune homme a été la voir, plein de reconnaissance pour ce message amical, il a traversé une partie du pays en auto-stop pour la rencontrer dans son arche de lumière, dans sa caravane humide ; de cette rencontre est née une profonde et durable amitié. Malgré leurs cinquante ans de différence, ils se sont entendus, au point que le jeune homme, futur auteur de ce roman, presque vingt ans plus tard, lors de son séjour dans la caravane, ait trouvé auprès de la vieille dame lumineuse et d’un chat mourant de passage, le moyen de s’apaiser face à son angoisse de mort.
Tel semblait être le talent de cette femme exceptionnelle ; celui de l’empathie et de la sincérité. Il faut croire que ces deux qualités (apparemment bien modestes) permettent de belles et grandes choses.
La fin du livre est particulièrement émouvante, lorsque la confusion gagne l’esprit d’Eva, finalement repliée presque contre son gré dans une maison de retraite. Les souvenirs, heureux ou douloureux se mélangent, les peurs et des soubresauts de colère surviennent, des espoirs fusent, telle une vitalité qui peine à capituler, avant qu’enfin advienne la lumière, éblouissante et accueillante pour celle qui a pleinement fait l’expérience d’être en vie, le plus honnêtement et utilement possible.
#littérature#livres#livre#dermot bolger#Eva Fitzgerald#Sheila Goold Verschoyle#Irlande#littérature irlandaise#Joëlle Losfeld#une arche de lumière
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Livre : Des jours sans fin, Sebastian Barry
Sebastian Barry ISBN : 2072736870 Éditeur : JOËLLE LOSFELD (01/01/2018) Résumé : Dans les années 1850, Thomas McNulty, 13 ans, fuit la famine qui ravage l'Irlande et s'installe en Amérique. Il rencontre John Cole, qui devient l'amour de sa vie. Les adolescents travaillent dans un saloon en se travestissant mais doivent bientôt s'engager dans l'armée, qui massacre les Indiens. A la fin de la guerre, ils recueillent Winona, une jeune Indienne, et retournent dans leur cabaret. Dans le récit de Thomas, la violence de l’Histoire se fait profondément ressentir dans le corps humain, livré à la faim, au froid et parfois à une peur abjecte. Tour à tour Thomas et John combattent les Indiens des grandes plaines de l’Ouest, se travestissent en femmes pour des spectacles, et s’engagent du côté de l’Union dans la guerre de Sécession. Malgré la violence de ces fresques se dessine cependant le portrait d’une famille aussi étrange que touchante, composée de ce couple inséparable, de Winona leur fille adoptive sioux bien-aimée et du vieux poète noir McSweny comme grand-père. Sebastian Barry offre dans ce roman une réflexion sur ce qui vaut la peine d’être vécu dans une existence souvent âpre et quelquefois entrecoupée d’un bonheur qui donne l’impression que le jour sera sans fin. acheter : Amazon , Fnac, leslibraires.fr,
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Je suis un monstre de Jean Meckert
Editeur : Joëlle Losfeld Les éditions Joëlle Losfeld ont décidé de rééditer les romans de Jean Meckert, ce qui n’est que justice pour un auteur majeur injustement tombé dans l’oubli. Après avoir adoré Nous avons les mains rouges (N°7), La marche au canon (N°1) et La ville de plomb (N°8), je vous propose le N°2 de […]Je suis un monstre de Jean Meckert
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Jean Meckert, grand écrivain des petits hommes
Mots de passe. Jean Meckert (1910-1995) a consacré son œuvre au langage des classes populaires, à leurs révoltes, leurs tragédies. « Nous avons les mains rouges » est le septième de ses romans réédité par Joëlle Losfeld. from Livres : Toute l’actualité sur Le Monde.fr. https://www.lemonde.fr/critique-litteraire/article/2020/02/08/jean-meckert-grand-ecrivain-des-petits-hommes_6028909_5473203.html via IFTTT
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26 MAR 2019 11:29
IL SILENZIO DEGLI INNOCENTISTI/2 - CHRISTIAN RAIMO: ''SE DEVO CHIEDERE SCUSA PER AVER DIFESO CESARE BATTISTI, LO FACCIO. MA RIFIRMEREI L'APPELLO, CHE CHIEDEVA UN PROCESSO GIUSTO E LA VERITÀ PER LE VITTIME. GLI OMICIDI SONO PERSONALI E NON VANNO CONFUSI CON LA LOTTA'' - LA SUA EDITRICE FRANCESE INVECE NON CAMBIA IDEA: ''HA CONFESSATO? SOLO UNA STRATEGIA PROCESSUALE'' - WU MING: ''I NOSTRI TESTI SONO NOTI, RIPETEREMMO QUANTO GIÀ DETTO''
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1. RAIMO E QUELL'APPELLO PER BATTISTI: «SE DEVO CHIEDERE SCUSA, LO FACCIO. SPERO IN UNA GIUSTIZIA RIPARATIVA, NON PUNITIVA»
Dall'articolo di Angela Gennaro per www.open.online
(…)
Molti sono stati gli intellettuali, anche italiani, che negli anni si sono spesi sostenendo che l'ex terrorista fosse innocente e un perseguitato. Scrittori e artisti di primo piano: Wu Ming, Valerio Evangelisti, Massimo Carlotto, Tiziano Scarpa, Nanni Balestrini, Daniel Pennac, Giuseppe Genna, Vauro, che ha poi chiarito la sua posizione, sbagliata e non del tutto voluta, Pino Cacucci. «Preferiamo non commentare le notizie di oggi», dicono dal collettivo Wu Ming a Open. «I nostri testi sulla questione sono pubblici da dieci anni e non faremmo che ripetere esattamente le stesse cose che abbiamo scritto un tempo».
«A questo punto spero che possa rivedere in maniera più costante la sua compagna e i suoi figli e venga tolto da un regime di detenzione speciale»: l'unico ad accettare un confronto è, ancora una volta, lo scrittore e insegnante (e oggi assessore in un municipio romano) Christian Raimo. Tra gli intellettuali che nel 2004 firmarono un appello per la libertà di Cesare Battisti, ha già chiarito la sua posizione al momento dell'arresto di Battisti.
Raimo, come commenta la confessione resa pubblica oggi?
«Sono contento che abbia confessato. Spero che sia una confessione definitiva e non determinata dalle condizioni in cui è avvenuta. Così si restituisce non solo una verità debita ai famigliari delle vittime, ma anche a un pezzo di storia italiana. Su questa pagina la verità giudiziaria è una parte, fondamentale. Ma è parte di un processo di elaborazione di quegli anni che non si può consumare solo nelle aule giudiziarie. Per me Battisti non è un guerriero sconfitto, ma un cittadino italiano che, a suo dire ora, ha commesso degli omicidi. È giusto dica la verità, paghi una sanzione ma anche che abbia la possibilità di riparare. Insomma, che ci sia la possibilità che la giustizia sia riparativa. La verità ripara un pezzo, ma un altro pezzo lo deve riparare l'elaborazione storica».
E come si dovrebbe portare avanti questa elaborazione storica?
«Con il lavoro che facciamo tutti i giorni attraverso i testi storici. Studiando. Su quegli anni c'è stato, per fortuna, negli ultimi tempi un lavoro enorme degli storici. Un lavoro di supplenza all'elaborazione politica. In Sudafrica, dopo l'apartheid, c'è stata una commissione di verità e giustizia che ha cercato di creare un possibile passaggio da un'epoca drammatica a una di comunità condivisa. In Italia c'è il lavoro, enorme, fatto da Il Libro dell'incontro - Vittime e responsabili della lotta armata a confronto. Non per creare una memoria condivisa - sarebbe irrispettoso per le famiglie, i sopravvissuti e per gli stessi responsabili - ma per cercare di trovare una storia lì dove ci sono ancora lacerazioni e buchi.
Se noi pensiamo a Battisti semplicemente come un omicida, in realtà ci togliamo la possibilità anche di capire come in una determinata epoca storica ci possano essere stati così tanti omicidi. Faccio il professore di storia e cerco di farlo cercando di dare valore alla complessità. Già chiamare quelli "anni di piombo" ci fa perdere qualcosa: gli anni '70 sono stati anni di tante cose. Di omicidi, violenze terribili ma anche di grandissime riforme sociali e di lotte importantissime. Di emancipazioni e di stragi le cui ferite sono ancora aperte, da quelle di Stato al delitto Moro»
Oggi Francia e Brasile devono chiedere scusa? E gli intellettuali? E gli intellettuali italiani?
«Ma quello che si chiedeva con quell'appello del 2004 non è diverso da quello che è poi accaduto. Quell'appello chiedeva verità e un processo giusto. Che a questa verità si sia arrivati con anni di ritardo e attraverso un percorso giudiziario così complicato è certo una sconfitta. Quell'appello chiedeva anche un'altra cosa: una riflessione sulle misure di repressione poliziesca di quegli anni - leggi speciali e dintorni - affinché la sconfitta del terrorismo non passasse per una riduzione dei responsabili della violenza armata o a pentiti o a reduci. Se devo chiedere scusa, lo faccio. Ma oggi firmerei un altro appello per la richiesta di verità e giustizia di vittime e famiglia».
Non auguro il carcere a nessuno, aveva detto a Open dopo la fine della latitanza di Cesare Battisti.
«A me interessa soprattutto la verità, ma voglio che la sanzione sia giusta e che faccia sì che la vita che resta a Cesare Battisti sia tesa a riparare a quello che ha fatto, non soltanto a soffrire come lui stesso ha inferto sofferenza. Sarebbe uno spreco per tutta la cittadinanza. Se la sua confessione è utile, è utile anche che ci aiuti a capire meglio quella pagina della nostra storia».
«La lotta armata ha impedito lo sviluppo culturale, sociale e politico dell'Italia», ha detto Battisti ai pm.
«Battisti si è improvvisato scrittore. Non si improvvisasse storico. Spero che queste verità riescano a venire fuori anche senza una giustizia vendicativa come si è visto in questo caso. Mi dispiace che Battisti interpreti le lotte collettive a suo uso e consumo. Mi dispiace che si prenda la responsabilità dei suoi atti alle volte in senso personale, alle volte in senso collettivo: gli omicidi sono personali. Mi piacerebbe che le confessioni degli omicidi - che sono personali - non dovessero passare anche, sempre, per un'abiura. Non serve a capire alla verità ma a pensare a uno Stato in guerra: e per fortuna non siamo più in guerra».
2. L' EDITRICE FRANCESE: «IO NON CAMBIO IDEA HO FATTO BENE A CREDERE A UN AMICO»
Stefano Montefiori per il “Corriere della Sera”
Joëlle Losfeld è una editrice francese molto apprezzata. La maison che porta il suo nome fa parte del gruppo Gallimard e ha pubblicato due libri di Cesare Battisti: « Dernières cartouches » (1998), storia di un rapinatore che aderisce alla lotta armata, e « Cargo sentimental » (2003), racconto di un italiano che dopo gli anni di piombo si rifugia a Parigi.
Nel 2004 assieme a molti altri intellettuali francesi Losfeld prese le difese di Battisti.
Oltre che editrice è - tuttora - sua amica. Al telefono le diamo la notizia della confessione.
Signora Losfeld, ha saputo delle ammissioni di Battisti?
«No, non ne sapevo nulla, me lo dice lei adesso».
In questi anni ha cambiato opinione su di lui?
«No, perché ho letto con attenzione il libro di Fred Vargas La Vérité sur Cesare Battisti e ho saputo dei vizi di forma e della altre cose sconcertanti dei processi contro Cesare».
Ma i processi avevano accertato la verità, lui adesso ha confessato gli omicidi.
«Non sono esperta di diritto, immagino che siano gli avvocati ad avergli consigliato di ritornare sulla sua linea di difesa dopo essersi sempre proclamato innocente, ma non ne so di più».
Sa quanto in Italia si sia parlato del sostegno francese a Battisti. L' opinione prevalente è che da voi sia riuscito a spacciarsi per un nobile combattente della libertà quando invece era un delinquente.
«Ma anche in Francia sapevamo che ha cominciato come delinquente comune, e lui non lo ha mai negato, ha sempre detto di essere entrato in prigione per la prima volta per delitti comuni, ed è in prigione che si è politicizzato. Poi si è rifatto una vita in Francia, non ha mai più commesso delitti, si è conformato alla condotta richiesta dalla dottrina Mitterrand, cioè abbandonare la violenza e vivere tranquillamente».
Avete difeso Battisti che si era sottratto al processo, ma negli anni Settanta l' Italia non ha mai smesso di essere una democrazia, con un sistema giudiziario che tutelava i diritti dell' imputato. La percezione, anche a sinistra, è che Battisti sia riuscito a ingannare l' ambiente intellettuale parigino.
«So bene che Battisti in Italia è detestato, anche dalle persone che stavano dalla sua stessa parte politica, ma dobbiamo ricollocarci al tempo degli anni di piombo, in un contesto politico completamente diverso. C' era una guerra tra l' estrema destra e l' estrema sinistra, sono successe cose gravi, era un altro periodo.
Battisti e altri volevano rovesciare una classe politica troppo normativa. Adesso, io non ho vissuto gli anni di piombo, ho conosciuto Cesare Battisti in Francia, l' ho conosciuto come scrittore, mi ha raccontato la sua storia. Non c' era motivo per cui io non credessi alla sua versione. Voglio dire, non sono io che l' ho fatto venire in Francia, c' era un accordo tacito tra i governi italiano e francese. C' è anche il problema dei pentiti, che hanno accusato altre persone in cambio di sconti di pena, una volta che Cesare ha lasciato l' Italia qualcuno gli ha addossato tutte le responsabilità».
Pensa ancora di avere fatto bene a sostenerlo?
«Sì».
Lei sa quanto questo appoggio faccia discutere.
«Lo so, ho amici italiani che mi vogliono bene comunque. Sanno che ho difeso Cesare Battisti perché è un amico. Non faccio analisi politiche riguardo ai miei amici, credo a quel che mi dicono».
Ma adesso che lui riconosce i fatti non si sente tradita?
«Non sono abbastanza informata, non ho ancora parlato al telefono con la figlia e non conosco adesso la sua linea di difesa, forse non può fare altro che confessare. Io sono contraria alla lotta armata, mi sono impegnata a favore di Cesare, per anni e anni, indipendentemente dal fatto di essere una delle sue editrici, perché c' era una parola data dalla Francia e bisognava rispettarla. Lo abbiamo difeso perché la Francia aveva preso un impegno».
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