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JOUR 263 - Frappe-toi le coeur, Amélie Nothomb // Chronique de Mlle Mel
Chronique originellement paru sur le blog Les Histoires de Mel : merci beaucoup à Mélanie de nous permettre de partager cette chronique coup de coeur sur Lectures de femmes !
« Frappe-toi le coeur, c'est là qu'est le génie ».
C'est ce vers d'Alfred de Musset qui donne son titre au roman le plus récent d'Amélie Nothomb.
Une analyse fine des relations mères/filles lorsqu'elles sont gangrenées par la jalousie et le mépris. c'est l'histoire de Marie, mais plus encore celle de Diane. Petite fille précoce, immanquablement sensible, rejetée par sa mère de manière pathologique. Une seule manifestation d'amour maternelle va sceller la vision du monde de l'enfant jusqu'à ce que l'arrivée d'un troisième enfant dans la fratrie - une deuxième fille - ne brise le coeur de cette petite dont l'enfance s'achève le jour de la naissance de sa soeur. À 5 ans, Diane devient adulte et refroidit son âme dans l'incompréhension (et l'indifférence ?) la plus totale.
Bien des années plus tard, au cours de brillantes études de médecine, elle fait la connaissance d'Olivia Aubusson. Cette seconde figure maternelle va s'avérer bien plus destructrice et violente que la première... Le génie d'Amélie Nothomb transparaît dans la justesse de ses descriptions, et en ce qu'elle créée une mise en abîme de la cruauté maternelle, du propre vécu de Diane, par l'entremise du personnage de Mariel : autre enfant torturée par le manque d'affection, elle fera un choix drastique.
De la même manière que Célia, la petite soeur de Diane, prend sa vie en main, Mariel, elle, en arrive à une extrémité destructrice tandis que Diane qui a depuis toujours tout compris, garde ses souffrances pour elle, non sans s'inquiéter...
Qu'adviendra-t-il de ces personnages de femmes emmurées dans leurs contradictions, envies et souffrances ? Pour le savoir, il faut lire !
Une peinture psychologique passionnante, un véritable « page turner » à ne pas manquer s'il n'a pas déjà été dévoré !
Mlle Mel
Découvrez ses autres chroniques sur son blog, Les Histoires de Mel. ©Mélanie Blondel - Tous droits réservés
Frappe toi le coeur, Amélie Nothomb. Albin Michel, 2017
Amélie Nothomb, nom de plume de la baronne Fabienne Claire Nothomb, née le 9 juillet 1966 à Etterbeek (Région de Bruxelles-Capitale), est une romancière belge d'expression française. Autrice prolifique, elle publie un ouvrage par an depuis son premier roman, Hygiène de l'assassin(1992). Ses romans font partie des meilleures ventes littéraires et certains sont traduits en plusieurs langues. Ce succès lui vaut d'avoir été nommée commandeur de l'ordre de la Couronne et d'avoir reçu du roi Philippe le titre personnel de baronne. Son roman Stupeur et Tremblements a remporté en 1999 le Grand prix du roman de l'Académie française. En 2015, elle est élue membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique.
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JOUR 260 - Isidore et les Autres, Camille Bordas // Chronique de Mlle Mel
Chronique originellement paru sur le blog Les Histoires de Mel : merci beaucoup à Mélanie de nous permettre de partager cette chronique coup de coeur sur Lectures de femmes !
Isidore et les autres, c'est un roman psychologique qui dissèque le fonctionnement d'une fratrie, et c'est passionnant. Isidore, c'est le benjamin du groupe, qui arrive après Jérémie, Léonard, Aurore, Bérénice et Simone. Et c'est à travers lui que tout arrive au lecteur, que tout nous. arrive. Si Isidore a 11 ans, et se sent décalé, non seulement par rapport à sa fratrie mais aussi par rapport au monde qui l'entoure, le lecteur découvre un jeune garçon attachant, seul de sa famille à effectuer un parcours scolaire 'classique', sans sauter de classe, mais à l'intelligence émotionnelle acérée et fine. Il est attentif aux autres malgré des fugues répétées, et cherche avant tout à rendre les gens heureux, par opposition à ses frères et soeurs, coincés dans leur bulle intellectuelle.
La langue de Camille Bordas est à la fois simple et riche, complexe' comme ses personnages, mais d'une fluidité douce-amère, comme la soif de réussite, de justice, mais surtout d'amour de cette fratrie. Une évolution, un chemin, un mûrissement à la fois caustique et poétique, c'est ce qui attend Isidore et les autres, qui d'une certaine façon prennent le lecteur à témoin. Camille Bordas réussi avec brio à nous plonger dans les affres de l'adulescence, de la quête de soi, à travers le prisme d'une famille presque comme les autres.
« Le prélude était sur le point de s'achever. La lin était facile à reconnaître : les dernières mesures étaient strictement les mêmes que celles qui ouvraient le morceau, le même motif répété, sauf qu'il n'y avait plus la légèreté du début, l'insouciance, vu qu'entre-temps, il y avait eu cette partie-plus sombre, au milieu du morceau, plus dramatique, qui effaçait tout espoir, qui alourdissait et qui ternissait tout. »
Mais n'est-ce pas justement la quête de l'existence, retrouver cette légèreté dans l'entonnoir de la vie ? Demandez à Simone...
Mlle Mel
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Isidore et les autres, Camille Bordas. Editions Inculte, 2018.
Camille Bordas est née à Lyon, en 1987. Elle a passé son enfance au Mexique et vit maintenant à Chicago. Elle a fait des études d’histoire de l’art et de photographie. Elle a publié deux romans en français aux éditions Joëlle Losfeld, Les treize desserts en 2009 et Partie commune en 2011. Ses nouvelles en anglais ont paru dans le New Yorker. Isidore et les autres, son troisième roman, originellement écrit en anglais, a déjà été publié en sept langues et dans dix pays.
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JOUR 178 - La Part des flammes, Gaëlle Nohant // Chronique de Mlle Mel
Chronique originellement paru sur le blog Les Histoires de Mel : merci beaucoup à Mélanie de nous permettre de partager cette chronique coup de coeur sur Lectures de femmes !
« Naître à soi-même demande parfois d’en passer par le feu. »
C’est de cette manière que les héroïnes de ce roman magnifique vont achever le quête d’identité.
Plongez dans le XIXè siècle pour découvrir une langue suave et délicate comme on croyait qu’on n’en lirait plus, et dieu que ça fait du bien ! Violaine de Raezal est une jeune veuve bourgeoise qui va, par hasard, croiser le chemin de Constance d’Estingel et de la duchesse d’Alençon. Ensemble, les trois femmes seront victimes de l’incendie qui ravagea le Bazar de la Charité le 4 mai 1897, événement qui scellera à jamais leur destinées, Constance et Violaine se retrouvant liées par un terrible secret.
Gaëlle Nohant signe ici une fresque parisienne absolument superbe qui empêche le lecteur de refermer le livre avant de connaître tous les secrets des personnages. C’est un retour délicieux et terrifiant à un événement pour partie oublié de notre histoire qui ramène au fil de la plume à cette France gouvernée par les rois, à ce Paris des classes sociales, celui de Hugo, de Zola.
Les descriptions sont fantastiques, les personnages à la fois profonds et mystérieux, et la leçon du livre à retenir pour tous.
« Chaque fois qu’elle pensait à la duchesse d’Alençon - et elle pensait souvent à elle - Violaine de Raezal se disait que s’il était un bonheur possible sur cette terre, on ne pouvait y accéder qu’en laissant mourir certaines choses en soi. Toutes ces choses lourdes et encombrantes qui étaient un grenier plein d’objets cassés et poussiéreux que l’on n’osait mettre au rebut, mais qui arrêtaient la lumière. »
Sous le feu, il y a la centre, mais aussi le renouveau, à soi et aux autres… De loin le meilleur roman historique de 2015.
Mlle Mel
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La Part des flammes, Gaëlle Nohant. Editions Héloïse d’Ormesson, 2015.
Née à Paris en 1973, Gaëlle Nohant vit aujourd’hui à Lyon. Légende d’un dormeur éveillé est son troisième roman après L’Ancre des rêves (prix Encre Marine, 2007) et La Part des flammes (prix France Bleu/Page des libraires, 2015 et prix du Livre de Poche, 2016).
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JOUR 262 - Mousseline la sérieuse, Sylvie Yvert // Chronique de Mlle Mel
Chronique originellement paru sur le blog Les Histoires de Mel : merci beaucoup à Mélanie de nous permettre de partager cette chronique coup de coeur sur Lectures de femmes !
Elle était la fille de Marie-Antoinette et Sylvie Yvert nous livre ici un récit poignant, plein de pudeur et d'une grande richesse, conjugué à la première personne, de la vie de cette princesse du malheur qui n'a jamais obtenu le titre de reine, mais qui a bel et bien laissé une empreinte dans l'histoire, puisque l'on se souvient d'elle sous le nom de Madame Royale.
Celle que l'on a parfois appelée Charlotte de France est restée très secrète, mais par un travail riche et exigeant, l'autrice, publiée chez Héloïse d'Ormesson, nous livre ici un autoportrait de fiction d'une grande justesse. Il est très compliqué de ne pas s'attacher à celle que l'on découvre, enfant, victime des horreurs de la Révolution. Les années au temple de la famille Royale sont une page d'histoire trop méconnue qu'il est bon de faire connaître aux jeunes générations.
Le martyr de sa famille est vu à travers les yeux de cette petite fille devenue femme d'âge mûr, seule survivante de la branche directe des Bourbons ; et l'on notera, d'une part, la finesse et la justesse de la langue utilisée, pour raconter notamment la fin de la vie du Dauphin, comme la richesse de l'analyse politique de ce temps, qui paraît étonnamment actuelle.
Madame Royale, petite fille éternellement triste ?
Je n'ai pu m'empêcher d'être saisie d'une forme de tristesse nostalgique, à laisser se refermer ces pages et à abandonner la Duchesse d'Angoulême. Nul doute que cet agréable pèlerinage littéraire dans notre Histoire de France a déjà marqué, marquera encore les lecteurs et donnera envie de plonger à nouveau dans les affres d'un récit qui fait aussi notre société actuelle. À lire, pour découvrir la dignité et la tendresse du dernier des Rois Maudits, la droiture de celle qui était surnommée l'Autrichienne, comme la force de caractère de la dernière « Reine » de France. Une véritable leçon d'histoire, une belle leçon de vie qui donne à réfléchir...
Et si d'aucuns n'en étaient pas rassasiés, il est à noter que Stéphane Bern a tout récemment consacré un numéro de son magazine Secrets d'Histoires à Marie-Thérèse Charlotte de France, dans lequel apparaît d'ailleurs Sylvie Yvert.
Mlle Mel
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Mousseline la Sérieuse, Sylvie Yvert. Héloïse d’Ormesson, 2016
Née à Paris, Sylvie Yvert a été chargée de mission au Quai d’Orsay puis au ministère de l’Intérieur avant de se consacrer à la photographie. En 2008, elle publie Ceci n’est pas de la littérature, recueil de critiques littéraires, aux éditions du Rocher.
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