#Expert du retour d’affection
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maitre-gotta · 1 day ago
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Retour d'affection rapide et immédiat de son ex, grand maitre marabout Italie
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maraboutafricain229 · 1 year ago
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dassari · 1 year ago
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retour-affectif-24h · 2 years ago
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lamergelee · 5 years ago
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“La vie conne et fine de Gustave F.” [épisode 2]
[Lire l'épisode 1] Le jour 2, il se leva tard. Il eut l’idée de faire des mouvements de gymnastique et de ne pas fumer. Il resta au lit et fuma. Il ne fit rien et il ne se passait rien. Que faire ? Gustave décida d’appeler son père. Son père était toujours de bon conseil, il avait longtemps été conseiller de l’ombre de personnalités, un métier mystérieux et fascinant, il voyageait beaucoup, il entretenait des contacts étroits avec des décideurs, des influenceurs, des youtubeurs, dans tous les métiers où se prenaient des décisions qui influençaient la vie des gens. Son père n’apparaissait jamais en pleine lumière, on ne le voyait jamais à la télévision, on ne l’entendait jamais à la radio, mais les discours qui y étaient prononcés, Gustave les avait souvent entendus la veille, au mot près, très exactement au mot près. C’est ainsi qu’assez naturellement, dès son plus jeune âge, il avait deviné l’activité secrète de son père, avant même que celui-ci la lui ait expliquée, un certain midi éclatant, après une ascension du Mont-Blanc en solitaires, rien que son père et lui. Son père ce jour-là lui avait tout révélé, nommé les noms, détaillé les arcanes du pouvoir dans le pays. Le pouvoir est liquide, lui avait dit son père, et le Tao prône d’être comme l’eau, Xiàng shuǐ yīyàng, submergeant si nécessaire et pareil à l’infime ruisseau quand les circonstances le permettent. Son père avait aussi enseigné à Gustave, ce jour-là, sur la face Nord, devant l’étinc��lement de la glace et du ciel, les gestes élémentaires du Wing Chun, les prises de mains collantes susceptibles de neutraliser n’importe quel adversaire même armé d’un bâton ou d’une lame. Gustave se souvenait très exactement de cette scène, de l’ascension, du discours de son père sur la montagne, des gestes. C’était d’ailleurs le souvenir le plus net qu’il avait de lui car il voyageait le reste du temps et Gustave restait seul, sous la garde de sa grand-mère. Son père décrocha immédiatement, comme s’il avait attendu un appel de Gustave. Ils avaient tous les deux ce lien fascinant, indestructible, et Gustave disait souvent à sa femme, autrefois, que son père et lui s’irriguaient mutuellement, sentaient et devinaient les choses ensemble. Après avoir pris des nouvelles de Gustave (est-ce qu’il avait bien anticipé la situation ? Avec qui serait-il ? Avait-il fait des provisions suffisantes ? Avait-il vérifié soigneusement l’aération de la cave ?) son père parla longtemps. Gustave voulait prendre des notes, il sentait que ce discours aurait une influence décisive sur lui, mais le débit du père était rapide, comme un torrent tumultueux de mars. Sur un papier, au crayon, Gustave notait les grandes lignes à la volée. Le père parla d’abord du Japon, de la propreté du Japon, du sens de l’ordre et de la distance sociale japonaises, ancrées dans les textes les plus anciens. Il lui en cita plusieurs, en japonais, et Gustave n’osa pas l’interrompre pour lui faire épeler les noms. Puis, sans transition, il expliqua à Gustave que le discours du président demain soir serait le plus beau de son mandat, et probablement le jalon de sa réélection triomphale. Une exaltation s’emparait de la voix du père, une jubilation que Gustave ne lui avait jamais connue. Le président écoutait toujours plusieurs conseillers, tout chien fou qu’il était, mais le père de Gustave, disait-il, lui avait recommandé de parler méthode, culture, éducation, sens des choses, lecture. Mais surtout, surtout, avant toute chose, montre tes mains, avait conseillé fermement le père au président qu’il tutoyait depuis qu’il l'avait pris sous son aile après l’avoir repéré 25 ans plus tôt, à son retour d’un voyage de conseil en Chine, alors que son taxi longeait l’entrée du lycée Henri IV, rue Clovis. Montrer tes mains te rend plus humain, avait martelé le père. Tu sais qu’elles sont belles et viriles, que tous les autres présidents te les envient. Montrer tes mains convainc les gens que tu existes, que tu as un corps. Montrer tes mains, c’est mouiller la chemise. Quand il lui parlait du président et de ses mains, Gustave se rappelait qu’il avait déçu son père, que ses résultats, et pire, son ambition, n’étaient pas à la hauteur des prodigieux espoirs qu’il avait placés en lui. Il comprenait que son père avait dû détourner de lui son affection, pour la reporter sur le président dont il avait immédiatement senti le destin exceptionnel dans sa manière de se tenir légèrement adossé au mur de son lycée, une cigarette à la main. Gustave ne s’affectait pas outre mesure de ce détournement d’affection. Il écoutait avec patience, plusieurs fois par an, le récit que lui faisait son père de sa rencontre avec le futur président encore tout jeune homme, des quelques pas qu’il avait faits vers lui, comme une évidence, dans le petit matin gris de novembre. Le futur président, qui avait encore un fin duvet sur la lèvre supérieure, des cheveux en bataille et une chemise à carreaux largement ouverte sur la poitrine, avait reconnu lui aussi, au premier coup d’œil, son futur mentor en la personne du père de Gustave qui marchait vers lui en souriant. Leur entente avait été totale. Je vous ai reconnu, avait dit le père, moi aussi, lui avait répondu le pas-encore-président. Gustave aimait sa vie, son père et le président, il tirait des confidences de son père un grand prestige auprès des voisins et ne réclamait rien de plus. Que pouvait-il espérer d’autre, lui qui avait redoublé sa seconde dans un obscur lycée d’un arrondissement du nord de Paris ? Lui qui était bien incapable de s’adosser à un mur avec nonchalance et superbe ? Lui qui aurait pris ses jambes à son cou si un inconnu était descendu d’un taxi pour marcher vers lui et le prendre sous son aile ? Il parlera du dévouement des soignants, d’esprit solidaire et du sens des responsabilités, déclara son père, et il plongera ses yeux bleu acier dans le regard des téléspectateurs en agitant ses mains devant son visage. Il parlera d’inventer de nouvelles solidarités entre générations, il parlera des demi-experts ou des faux sachants, de la guerre, de la Nation et de ses enfants. Gustave entendait son père aller et venir dans son immense appartement de la rue de la Paix. Sa voix de stentor résonnait dans les pièces et effrayait ses labradors sans doute. Il allait déborder tous ses adversaires sur la gauche, il allait les stupéfier, les atomiser. On citerait ce discours à Sciences Po comme celui de Steve Jobs à Stanford. Le père lui avait suggéré d’annoncer la nationalisation des banques et de l’énergie, et une hausse du SMIC immédiate de 50%. C’est le moment gaulliste du quinquennat, Manu, avait martelé le père de Gustave au président. TU peux tout. Tu es Manu. Ton élection va se jouer demain soir. Bien sûr le père était inquiet. Le président avait ses marottes, ses brusques accès de mélancolie et d’autoritarisme, qui pouvait donner une image faussée de lui. Il écoutait beaucoup trop Alexis, une ordure ! s’exclamait le père, une ordure incompétente, qui n’avait pas su comme le père repérer très en amont le destin hors du commun du jeune lycéen. Quant à Patrick… Patrick ! Gustave essayait de calmer son père. Tu n’y peux rien, tu as fait ce que tu as pu, l’idée des nationalisations est audacieuse, papa, et s’il ne t’écoute pas, s’il ne t’écoute pas… Il m’écoutera ! Il sait qu’il doit m’écouter, que c’est moi qui l’ai conduit au sommet. Sauf si Patrick prend l’ascendant sur lui ! hurla le père. Gustave sursauta. Emmanuel est souvent fragile le dimanche soir, depuis tout jeune déjà, depuis ses années d’internat à Amiens. Bien sûr, ça n’a pas échappé à la vigilance odieuse de Patrick, il s’est engouffré dans cette faille et vient toujours boire un Lagavulin avec le président dans la soirée pour le persuader des pires inepties. Gustave avait fini par calmer son père. Tu as fait ce que tu as pu, tu as joué un rôle essentiel, animé par le seul souci de l’État. Tu dois penser aussi à toi, prendre toi-même des précautions. Son père sanglotait à présent. S’il ne m’écoute pas cette fois, je ne lui parlerai plus jamais. (A suivre).
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Soie Cerise, BatB fic, Chapitre 5
LeFou, la peau encore humide du bain qu’il venait de prendre, acheva en vitesse de se sécher et commença à s’habiller. Le costume était vraiment beau, en plus d’être très confortable. La chemise de batiste était tout bonnement luxueuse. Jamais LeFou n’avait possédé de vêtement aussi délicat. La culotte et la veste étaient une seconde peau, sans la moindre gêne aux entournures. Le gilet avait deux petites fentes discrètes dans le dos qui rendaient les mouvements plus aisés. Le nœud papillon était splendide. Doux comme un souffle et du plus beau rouge que LeFou ait jamais vu. Il dut se contenter de son reflet dans la fenêtre de sa chambre pour juger de l’effet en pied, car le seul miroir qu’il possédait était tout juste de taille pour se donner un coup de peigne. D’ailleurs, en parlant de peigne…
Il se coiffa soigneusement, et attacha ses cheveux avec le ruban qu’il avait trouvé dans la poche de sa veste, fait du même tissu que son nœud papillon. Très chic. Il inspecta la fine moustache qu’il s’était laissé pousser. Le barbier qui la lui avait taillée lui avait assuré que c’était la dernière mode. LeFou espéra que ça plairait à Stanley.
Il songea au jeune homme. Son béguin s’était changé, comme il l’avait craint, en sentiments de plus en plus solides. Le moindre geste, la moindre attention que Stanley lui portait -et elles étaient nombreuses- renforçait en LeFou une inclination qui s’était peu à peu, sans qu’il y prenne garde, transformée en amour. Non pas l’adoration quasi-mystique qu’il avait eue autrefois pour Gaston, non ; quelque chose où l’espoir d’un échange était possible. Où il pourrait s’attendre à recevoir en retour.
Stanley n’avait rien à voir avec les gloires poussiéreuses de l’ancienne guerre, dont Gaston avait fait son cheval de bataille. Il n’était pas sur un piédestal. Au contraire, il était à l’aise dans son monde et sa vie, à travailler paisiblement.
Dans l’étroite lucarne de la glace du mur, il regarda les passementeries de fil doré sur les pans de son gilet. Il n’était pas un expert en vêtements, mais il pouvait se rendre compte que cet habit avait demandé beaucoup de travail. Et Stanley qui avait passé nuit et jour dessus… Il sentit une vague de tendresse le parcourir en caressant le tissu. Il ferait honneur à ce costume. Même au cas où Stanley n’aurait pas pour lui les mêmes sentiments que lui, ce n’était pas grave. Un ami aussi dévoué avait droit à toute son estime.
LeFou marqua un temps d’arrêt. Il se sentait subitement mal à l’aise à cette réflexion.
Elle avait un désagréable écho avec sa relation avec Gaston.
Allait-il retomber dans une dépendance aussi malsaine, avec Stanley ?
LeFou sentait déjà l’anxiété faire germer dans sa tête plusieurs scénarios où le jeune tailleur l’utiliserait, lui aussi, à son tour, l’abaissant à un rôle de laquais, de second couteau, de faire-valoir, en lui accordant d’un geste auguste de semeur quelques miettes d’affection qui, LeFou le savait déjà, suffiraient largement à entretenir sa dévotion pour des années. Lui permettre de rester à ses côtés assez près pour l’effleurer, peut-être, une pression de la main sur le bras… Ça lui avait bien suffi du temps de Gas…
- Non ! S’écria-t-il tout haut.
LeFou se mit à arpenter à grands pas le plancher de sa chambre, les doigts sur les tempes, cherchant à reprendre son calme.
Stanley n’était pas Gaston, se répéta-t-il. Stanley ne fera jamais ça.
Le jeune homme n’avait été que gentillesse et douceur, avec lui. Il lui avait montré son dévouement en prenant soin du corps de Gaston et en assistant avec lui à ses obsèques. Son amitié en allant régulièrement lui demander comment il allait. Avait pris sur son temps pour rester auprès de lui quand les souvenirs, le chagrin et l’inquiétude l’écrasaient plus que d’ordinaire. L’avait tiré de ses réflexions pour lui dire de venir les rejoindre, lui et sa famille, pour rester auprès d’eux et bavarder tout en faisant la besogne.
Jamais Gaston ne s’était occupé de son bien-être. Seule comptait sa glorieuse personne. LeFou se souvint. Lorsque les horreurs de la guerre refaisaient surface dans l’esprit tourmenté de Gaston, LeFou était tenu de venir le calmer, en le suppliant de respirer à fond, de penser à l’idée de ce que se faisait Gaston de « pensées heureuses ». Parfois, la femme du patron de la taverne venait le quérir au milieu de la nuit, parce que les terreurs nocturnes de Gaston le poussaient à des accès de rage où il cassait tout ce qu’il trouvait. Jamais l’ancien héros de Villeneuve ne s’était enquis de la santé mentale de son second, alors que lui aussi, avait profondément souffert de la guerre. Mais il aurait été inutile de vouloir s’épancher auprès de Gaston des cauchemars qui hantaient les nuits les plus pénibles, ou des moments où les scènes du passé s’étalaient devant ses yeux avec une netteté si aiguë qu’il ne pouvait plus accomplir la moindre tâche des heures durant. Gaston ne l’aurait même pas écouté.
Non, tout ne tournait qu’autour de Gaston, et LeFou était aux ordres.
Mais pas avec Stanley.
LeFou tenta de s’imaginer Stanley dans son propre costume de fête pour se changer les idées. Il serait sans nul doute éblouissant. Le voir danser serait assurément un ravissement pour les yeux. LeFou savait que Stanley se débrouillait bien, pour l’avoir vu au bal avec ses sœurs. Au bal du prince, il volerait la vedette. Et LeFou pourrait le contempler à loisir.
Le contempler… Et si Stanley choisissait le bal pour se déclarer auprès de la fille qu’il aime ? LeFou n’avait pas pensé à ça !
Stanley n’avait jamais évoqué de personne dont il serait tombé amoureux, mais par discrétion, sans doute -il était si galant. Le bal de noces du prince et de Belle serait le contexte idéal pour avouer ses sentiments.
Cette seule réflexion plongea LeFou dans un profond désarroi, et alors qu’il se voyait graduellement rougir dans le reflet de la petite glace, il vit des larmes minuscules briller le long de ses cils.
Lui, si gros, médiocre, que Stanley avait tenté tant bien que mal de mettre péniblement en valeur dans cette tenue trop luxueuse pour lui. Il faudrait probablement le voir embrasser cette rivale, et leur donner sa bénédiction, encore. Et ce serait bien le moins qu’il puisse faire, après tout ce que Stanley avait fait pour lui !
Allons, songea LeFou, qui comptait-il impressionner ? Il avait beau être bien habillé, il ne ferait jamais illusion bien longtemps. Un petit gros, même fagoté dans un costume de luxe, resterait un petit gros. LeFou sentit une vague de honte lui enserrer le cœur en voyant les efforts pathétiques qu’il avait faits pour bien se présenter. Il ne tromperait personne. Sa moustache était ridicule. On voyait ses pans de graisse répugnante jaillir au-dessus de son nœud papillon. Il se sentait comme s’il était l’incarnation de l’expression « jeter des perles aux pourceaux ». LeFou en venait à se demander s’il oserait, comme cela avait été son premier projet, avouer ses sentiments à Stanley. Voyons… À qui cela ferait plaisir de recevoir l’amour de quelqu’un d’aussi laid ?
Lefou ravala ses larmes, se passa un linge froid sur la figure. Il lui avouerait ce qu’il ressentait parce qu’il le fallait. Parce qu’il en avait assez, après des années passées à mendier un peu d’attention de son idole, de rester passif. Parce qu’il voulait enfin être honnête avec lui-même. Stanley le rejetterait sans doute, mais LeFou comptait beaucoup sur l’apaisement qu’apporterait cet aveu pour hâter sa consolation. Et parce que Stanley était assez gentilhomme pour lui garder son amitié malgré tout, il en était sûr.
Et au pire…
Hé bien, il s’amuserait tout de même. Il avait lui aussi travaillé avec acharnement pour organiser cette fête et il entendait bien en profiter.
LeFou vérifia que sa mise était au point, puis jeta sur ses épaules son manteau, se coiffa de son chapeau et enfourcha son cheval, en direction du château. Il s’efforça de ne penser à rien pendant le voyage, et fut soulagé de voir Madame Samovar aller à sa rencontre dès son arrivée. Elle l’accabla de compliments sur sa tenue et s’inquiéta de sa pâleur. Belle se joignit à la conversation et LeFou prit sur lui de les rassurer en invoquant une nuit sans sommeil.
OoO
Stanley était entouré de ses sœurs, ses parents, qui tour à tour ajustaient une manchette, faisaient un point pour fixer un galon, tapotaient délicatement ses cheveux pour discipliner une mèche rebelle.
Le ruban qui retenait ses cheveux était en soie cerise. Stanley essaya de ne pas trop y penser. Il avait confusément l’impression que ça attirerait la malchance.
- Voilà ! S’écria Madame Laurent, tu es parfait ! Viens voir comme tu es beau, mon chéri !
Elle entraîna Stanley vers le grand miroir où il se sentit satisfait de son reflet. Au moment où il enfilait son manteau pour partir, Dick arriva, vêtu de la même manière que lui.
- Tu es beau comme un astre ! Lança l’homme à son frère.
- Et nous ? Se récrièrent les triplées.
- Vous êtes très belles aussi, les rassura platement Dick, avant d’entraîner son frère. Je l’emmène, on s’avance ! On a à parler de choses d’homme. Magdeleine et les enfants suivent.
Stanley, désireux d’échapper aux gloussements de ses sœurs, ne se fit pas prier et enfourcha sa mule aux côtés de Dick.
- Alors, c’est ce soir le grand soir ? Demanda Dick en jouant des sourcils.
- Je ne sais pas, murmura Stanley en rougissant.
- Stanley. Chez les Laurent, on se conduit comme des braves ! Il faut avoir le courage de lui parler.
- Plus facile à dire qu’à faire, rétorqua le jeune homme. Tu me vois faire le poids face à Gaston ?
- Gaston est mort, d’une. De deux, tu n’as rien à envier à ce gommeux qui ne savait que se faire mousser. De trois, ce n’est pas sain de te mourir d’amour dans ton coin, tu lui dois au moins ça, Stan. Il faut avoir l’honnêteté de le lui dire.
- Mais… Et s’il ne m’aime pas ?
Dick haussa les épaules.
- C’est un risque à prendre. Mais ce n’est pas en soupirant de loin que tu feras avancer les choses. Et puis, une gueule d’amour comme celle-là a toutes ses chances ! S’exclama Dick d’un air canaille, en pinçant la joue de Stanley, qui se mit à rire.
Lorsqu’ils arrivèrent au bal, le premier soin de Stanley fut de chercher LeFou. Il le trouva en train de bavarder aimablement avec Belle et Madame Samovar. Le cœur de Stanley manqua un battement.
Qu’il était beau ! Le gilet noir à garnitures dorées lui seyait parfaitement. La chemise blanche tombait de façon idéale. Son joli fessier bombé était moulé pile comme il fallait dans sa culotte de velours. Stanley se dit que ces nuits blanches à se faire des ampoules sur cet ouvrage en avaient largement valu la peine. Il vit le large nœud papillon rouge cerise s’épanouissant au cou de son bien-aimé. D’instinct, Stanley toucha le ruban qui retenait ses propres cheveux. Il avait rougi de son audace.. Et maintenant que le voilà devant le fait accompli, Stanley se sentit submergé par une vague de gêne. L’embarras serait affreux si LeFou rejetait ses avances. Mais Dick avait raison. Il fallait lui avouer ce qu’il ressentait. La première danse fut annoncée, les cavaliers et leurs dames devaient s’avancer sur la piste. Stanley vérifia une dernière fois son reflet dans une des fenêtres, vit son frère lui faire un clin d’œil. Élise vint aussitôt lui réclamer la première danse, qu’il accepta. Haut les cœurs !
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sedolo · 2 years ago
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PUISSANT RITUEL DU RETOUR D’AFFECTION DU MAITRE MARABOUT SEDOLO PAUL
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marabout-retour-affectif · 2 years ago
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noudohounsi · 2 years ago
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cequilaimait · 7 years ago
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Les chroniques de Vojolakta – 13ème Aar’on (l’Impuissant) – Le Kili’an qui ne connaissait pas l’extase – 1.La mort du douzième Aar’on, dit l’Inutile.
Règle numéro un de l’Aar’on modèle : le bien de l’Humanité et des Âminêtres est plus important que tout. Jour et nuit, l’Aar’on ne peut et ne doit penser qu’aux autres, en modèle d’altruisme. Toutes ses décisions sont dictées par la raison et servent le progrès commun et les intérêts de ceux qui croient en lui.
Règle numéro un bis de l���Aar’on modèle : la règle numéro un ne s’applique que s’il n’y a pas de Kili’an dans l’équation. Dans le cas d’un Kili’an présent, rien n’a plus d’importance que ses beaux yeux verts. Dans le cas où il n’y a pas de Kili’an, l’Aar’on doit se bouger le derch et aller s’en chercher un au plus vite.
Extrait tiré du guide de bon comportement à l’usage des Aar’ons en devenir du précepteur Mathuz
*****
– L’Aar’on est mort ? Vive l’Aar’on ! – s’exclama l’adulte à la barbe fournie en caressant l’épaule de son protégé. Il faut que vous soyez fort, jeune homme. À partir de maintenant, l’univers vous appartient. Il faudra vous montrer digne de votre rang et poursuivre la guerre contre les Ashtars initiés par vos prédécesseurs. Enfin… évitez quand même de vous inspirer du dernier en date, sinon, ça va commencer à se voir que nous sommes des brèles. On s’est quand même tapé une sacrée mauvaise séries, ces derniers siècles… Le Belliqueux, le Malheureux, le Violeur, l’Inutile… Même si certains étaient sympas, ils n’étaient pas des lumières. En même temps, vous aurez du mal à faire pire…
– Oui, professeur… – répondit l’adolescent avec amabilité. Je ferais de mon mieux pour honorer mon rang ! Je serais digne des anciens Aar’ons dont vous m’avez si souvent parlé, marcherais dans les pas du septième et m’éloignerais du chemin prit par ses successeurs.
– Vous avez bien raison, jeune maître ! Enfin, n’oubliez pas que je ne suis que votre précepteur et que le titre de professeur ne me sied point encore ! Mais dès que j’aurais fini ma thèse sur l’Histoire des Aar’ons, je suis sûr de pouvoir enfin enseigner à l’université d’Horus ! Cela fait depuis mon enfance que j’y travaille. J’aurais mis le temps, mais grâce à ça, je pense être définitivement un des plus grands experts en la matière de tout Vojolakta. Je t’ai déjà raconté comment le Fondateur a libéré Cuchulainn à l’aide de Charles, son allié gastéropode ?
Les bras posés sur le rebord d’une fenêtre le garçon aux cheveux noirs soupira.
– Oui…
Lui, ce qu’il préférait, c’était regarder les étoiles. Ce n’était pas qu’il n’appréciait pas les histoires de son tuteur, mais le pauvre homme semblait quand même un peu gâteux. À l’écouter, c’était comme s’il avait lui-même vécu toutes les aventures qu’il pouvait bien lui raconter. Et il radotait horriblement. Depuis sa naissance quinze an auparavant, le jeune Aar’on les avait écoutées et écoutées encore des centaines de fois. Son livre de chevet avait depuis toujours été le guide de bon comportement à l’usage des Aar’ons en devenir qu’avait écrit son cher Mathuz, juste pour ses soins.
À force, il avait fini par comprendre quel était son rôle et son destin, sans pouvoir pour autant l’accepter. Quand il se regardait dans une glace, il se trouvait toujours différent. Certes, ses cheveux étaient aussi noirs que ceux de ses prédécesseurs et son Regard tout autant profonds. Pourtant, il n’était pas comme eux. Ils ne possédaient pas la rudesse, l’arrogance et la prétention de sa lignée. Lui n’était attiré que par la douceur. L’art de la guerre l’ennuyait, la poésie le passionnait. Ses tenues étaient souvent colorées et pastelles quand bien même on lui suggérait de se vêtir de manière plus sombre, comme le voulait la tradition. Son temps libre, il le passait bien plus volontiers à jouer avec les animaux de la famille – Stin et Kémi en tête – qu’à dominer les autres. Il était une véritable exception dans son lignage, Aar’on de paix et d’amour né dans un monde belliqueux et cruel.
Lui se voyait déjà le plus grand de toute sa famille, défenseur des arts et des lettres et bienfaiteur de l’Humanité. Ce qu’on attendait de sa personne était qu’il mène son armée à la victoire et qu’il libère Vojolakta du joug des oppresseurs Ashtars. Il n’avait pas demandé tout cela. Pour rien au monde, il n’aurait voulu monter sur le trône si jeune. Quinze ans à peine… Certes, c’était l’âge moyen auquel un Aar’on juvénile prenait la place du précédent, mais quand même, il trouvait cela un peu précipité. Il ne se sentait pas prêt. Malheureusement, un bête accident avait précipité les choses.
Le treizième n’avait que très peu connu son père. Comme le voulait la tradition depuis l’assassinat du sixième et de toute sa famille, les successeurs potentiels étaient élevés à l’écart de Thot et de leur géniteur. En cas d’attentat, il fallait absolument éviter que la lignée s’éteigne. Ainsi, il avait passé toute son enfance sur Aheqet, la planète réserve naturelle, aux côtés de Mathuz, nommé précepteur en vertu de sa grande expérience militaire et de ses nombreux services rendus à l’Humanité. Le petit brun avait adoré cette période de sa vie, où il avait passé son temps à apprendre, à découvrir de nouvelles choses et à rêver. Sans personne pour l’embêter et bercé par un climat calme et doux, il était resté assez chétif, pour ne pas dire maniéré. Cela n’avait fait qu’ajouter de la douceur à des traits déjà particulièrement fins et à une peau agréable au toucher.
Du coup, il n’avait rencontré le douzième qu’à de rares occasions, lors de visites ponctuelles sur Thot. L’Inutile – de son surnom – ne lui avait jamais offert beaucoup d’affection. Le vieux brun ne l’avait jamais considéré que comme un devoir accompli, et non un fils. Ayant souhaité rester vierge pour son Kili’an, il avait refusé de copuler pendant de nombreuses années. Ce ne fut qu’une fois compris qu’il ne trouverait jamais son amant, à plus de soixante ans passés, que poussé par ses ministres et conseillers, il se lança dans son entreprise de fécondation et de sauvegarde de sa lignée. La naissance de son enfant et héritier fut la première et seule réussite notable de son règne. Oui, l’Inutile était vraiment un très mauvais Aar’on.
Car en plus de n’avoir jamais mis la main sur le blond qui lui était destiné, il n’avait strictement servi à rien, malgré la longueur de son règne. La Fédération n’avait pas réalisé la moindre conquête, là où les Ashtars s’étaient emparés du huitième système viable découvert, Solgad. Certes le lieu était d’autant moins intéressant qu’on y trouvait surtout des Frécheurs, une espèce assez peu intelligente, mais quand même, cette avancée de l’ennemi avait été fortement et très négativement commenté à la télé. Pour le reste, rien. Il possédait tous les défauts de ses prédécesseurs sans en avoir les qualités : prétentieux, orgueilleux, égoïste et borné, il avait passé son temps à se faire des opposants. D’un point de vue politique, ses réformes avaient toutes étaient destructrices pour la paix et l’économie. Sa plus mauvaise décision avait sans aucun doute été sa taxe sur la sexualité. Comme lui-même semblait être condamné à dormir toutes les nuits sur la béquille faute de Kili’an avec qui copuler, il avait décidé par pure jalousie de pourrir la vie affective et charnelle des autres : tous ceux qui s’adonnaient à des jeux physiques et sensuels, qu’ils soient reproductifs ou non, se retrouvèrent obligés de verser une taxe de dix pièces d’or par minute d’action.
Si pour certain, le prélèvement ne pesait pas bien lourd, pour d’autres, il apparaissait comme un véritable trou noir financier attirant à lui toutes leurs économies sans espoir de retour. La légende racontait qu’un jeune châtain voyageant dans tout Vojolakta à dos de Galos s’était déclaré en faillite personnelle et avait juré que plus jamais, il ne viendrait en aide à un de ces « bouffons de bruns sans aucun sens des réalités dès qu’il était question de cul ». Le reste de l’anecdote s’était perdue dans les méandres de l’Histoire, et le douzième Aar’on avait régné en solitaire avec une poigne de fer sur une Fédération qui le haïssait et le méprisait.
Et c’était le petit treizième, tout gentil et aimable comme il était, qui s’était pris toute la contestation dans la tronche en guise de cadeau de bienvenue. Non, sérieusement, il aurait largement préféré que l’Inutile survive encore un peu quelques années au lieu de clamser d’une manière aussi pitoyable que celle dont il avait vécu. Le récit de ce décès avait fait le tour de la galaxie en moins de temps qu’il n’en fallait à la poste Fédérale pour faire sa tournée. En même temps, avec les grèves et l’obsolescence du service, ce n’était pas bien dur.
Le pauvre homme avait simplement fait un mauvais rêve et s’était imaginé que son Kili’an l’attendait sur Horus, enfin, après plus de soixante ans sans le moindre signe. Se réveillant en sursaut sans être capable de faire la part des choses entre réalité et songe, il s’était jeté en chemise de nuit contre une des fenêtres de ses appartements. Contre toute attente, cette dernière possédait un défaut de fabrication qui datait de la construction de Thot et que personne n’avait jamais remarqué. Du coup, le douzième réussit pleinement à faire ce qu’il souhaitait : passer à travers pour rejoindre au plus vite la terre orange au-dessus de laquelle il orbitait.
Si le manque d’air s’était rapidement fait sentir dans le vide stellaire, ce n’était pas cela qui avait coûté la vie à l’Aar’on. Confortablement protégé à l’intérieur de sa sphère focale, il avait plongé à toute vitesse vers son bien aimé. Même les frottements et la chaleur dégagée lors de son entrée dans l’atmosphère le firent doucement rigoler.
Non, le véritable et unique problème, c’était qu’il ne savait pas voler, et encore moins freiner. Ce ne fut qu’à quelques centaines de mètres du sol que le brun se rendit compte qu’il avait eu une bien mauvaise idée. Heureusement pour lui, il n’eut pas réellement le temps de souffrir. Enfin, il fut tout de même la première crêpe à régner sur Vojolakta, pendant les quelques minutes de son agonie.
Ridicule ? Non. Ironique, surtout. Car si l’idée était complètement stupide, le rêve, lui, était bien prémonitoire. Ce que l’Aar’on avait vu n’était, au final, que la pure vérité : oui, son Kili’an l’attendait bien depuis tout ce temps sur Horus !
D’ailleurs, ce fut même sur ce dernier qu’il s’écrasa, l’emportant à tout jamais dans la tombe à ses côtés, vivre une éternité de fol amour aplati.
Au final, personne ne le pleura. Un Aar’on partait pour un monde meilleur, un nouveau s’élèverait pour le remplacer. Ainsi allait la marche du monde.
Vint l’heure du voyage sur Canaan. Le treizième le fit seul. C’était la première fois que Mathuz refusait de l’accompagner quelque part. Le précepteur, au courant de tous les secrets de la Fédération, lui avait simplement indiqué le chemin mais n’avait pas lui-même voulu l’emprunter. Il y avait là-bas quelque chose qu’il ne voulait pas, ou plus, voir. Rien que de parler de cet endroit caché l’angoissait. C’était le passé de l’Humanité. Son passé à lui aussi. L’avenir, le futur, c’était Vojolakta.
Pendant son pèlerinage vers ses origines, l’Aar’on apprit beaucoup de choses. Les paroles de la Suz’an éclairent d’une lueur nouvelles certains enseignements de Mathuz et lui firent comprendre le comportement névrosé de son géniteur. Nul brun ne pouvait être forcé à vivre sans son blond. C’était bien trop cruel.
Lui-même s’y refusait. Dès son retour, plus que son intronisation qui approchait, la seule chose qui importa au jeune adolescent fut de se mettre en chasse. Il n’avait qu’une seule peur : que son promis se soit réincarné en simple bébé et qu’il doive attendre des années avant d’enfin pouvoir l’embrasser. Car c’était bien là une des règles fondamentales de l’univers qu’il avait apprise sur Canaan : l’âme du Kili’an originel se réincarnait de corps en corps. Ainsi, à la différence des Aar’ons qui étaient liés par le sang et la succession, deux blonds ne pouvaient pas exister en même temps. Il fallait forcément attendre la mort du Kili’an en titre pour que le suivant naisse. Mathuz le rassura : même si la précédente mouture de l’âme du blond légendaire venait de décéder, cela n’était pas censé empêcher la sortie un peu en avance de la nouvelle version. En toute logique, s’il existait un Aar’on dans ce monde, alors il y avait aussi forcément un Kili’an quelque part qui l’attendait. Même si ce paradoxe défiait la science, il était incontestable. Une raison pouvait forcément l’expliquer, il ne restait plus qu’à la trouver. Mais ça, ce n’était pas son boulot, il laissait donc volontiers d’autres illustres savants se pencher sur la question.
Ainsi, un jeune brun calme et joyeux qui ne rêvait que d’amour et qui se moquait du pouvoir se retrouva intronisé comme treizième Aar’on. La remise de ses insignes eut lieu sur Horus, non loin de la tombe de son prédécesseur. Comme il y avait trop de morceaux éclatés et que personne n’avait réussi à reconstituer le puzzle, il fut décidé d’ériger un mausolée directement sur le lieu du crash. Cela évitait des complications et une stupide perte de temps. La première décision du nouvel élu fut de se chercher un surnom. Le Gentil, le Tendre, le Beau Gosse, le Souriant… ce n’étaient pas les idées qui lui manquaient. Sa deuxième décision fut de reporter la première dès qu’il aurait retrouvé son Kili’an attitré, à qui il pourrait demander conseil voir même le laisser choisir. Il avait hâte. Il se sentait tellement amoureux… Oui, avec ce blond qui lui était promis à ses côtés, c’était sûr, les Ashtars allaient morfler et l’Humanité toute entière se souviendrait de lui pour l’éternité comme un des plus grands. Il s’en bidonnait d’avance. Cela allait être tout bonnement génial.
Ne restait donc plus qu’à trouver le Kili’an en question.
Ce fut le début des emmerdes.
– Euh, Mathuz… Je fais quoi, là, maintenant ? Parce que je sens bien un truc qui bat dans ma poitrine, mais… C’est vague… Ah nan, sérieusement, je ne veux pas être un Aar’on sans Kili’an ! Le dixième en est mort de chagrin, et mon prédécesseur, on a vu le résultat ! Je préfère mourir tout de suite et… Pourquoi tu me tends un gobelet vide ?
– Pour assurer votre descendance. – répondit calmement son fidèle conseiller en le fixant avec autorité. Non, parce que parti comme c’est parti, comme j’ai l’impression que le destin n’est pas tip top avec nous, je préfère assurer nos arrières et prévoir tout de suite la mise en route du prochain. Au pire, on trouvera une mère porteuse en route, mais faut assurer la lignée. Non, mais arrêtez de me regarder comme ça avec un air ahuri ! Vous prenez le gobelet de la main gauche, votre engin de la droite, vous pensez à un blond et vous secouez. Même un imbécile peut y arriver ! Vous êtes un imbécile ?
– Euh… non… – murmura le brun, particulièrement gêné. Mais euh, moi, et mon Kili’an ? Parce que quitte à choisir, j’préfère quand même vivre avec lui que mourir sans et…
–Ton Kili’an, j’en fais mon affaire ! Je connais quelqu’un qui pourrait nous aider, un ami. Maintenant que ton prédécesseur a passé l’arme à gauche, rien ne justifie plus son exil…Toi, en attendant, secoue et boucle-là !
Légèrement intimidé, le jeune Aar’on ne moufta pas. Quand son précepteur le tutoyait et abandonnait l’étiquette, c’était toujours le signe qu’il avait intérêt à se taire… Et puis, si Mathuz avait une idée, forcément, il lui ferait confiance. En même temps, ce n’était pas comme s’il avait d’autres solutions. Non, c’était plutôt une très bonne idée que de confier à ses subordonnés la tache de résoudre ses problèmes à sa place. Il était même très heureux d’y avoir pensé ! La seule chose qui le gênait dans ce plan, c’était l’obligation qui lui était faite de se tripoter. Il ne comprenait pas du tout comment cela marchait ! Lui, il était un Aar’on pur, innocent et particulièrement naïf. Ce genre de gestes lui passaient complètement au-dessus de la tête. En même temps, essayant discrètement dans sa salle de bain, il dut bien admettre que c’était quand même assez rigolo. Et quelle ne fut pas sa surprise, après plusieurs dizaines d’essais et des heures d’apprentissage, de découvrir enfin à quoi servait le verre. Sur le coup, ça lui avait fait tout drôle. Il avait l’impression d’avoir dérobé de son propre corps quelque chose qui appartenait intimement à son Kili’an. Et il ne voyait pas du tout comment cela pouvait servir à assurer sa descendance, mais bon, ce n’était pas vraiment son affaire. Il remplirait son devoir, le reste était entre les mains de ses conseillers.
Plusieurs dizaines de jours après avoir envoyé son message, Mathuz reçut enfin une réponse, qu’il s’empressa d’apporter tout sourire au brun qui régnait sur Vojolakta. Elle n’était pas signée, mais son écriture ronde et gracieuse tout comme son fond trahissaient l’identité de son auteur.
« Coucou p’tit Mathuz ! Ça fait une blinde depuis la dernière fois ! Tu vas bien ? Bon, j’ai bien reçu ta demande hein, excuse-moi d’avoir pris mon temps pour répondre, mais en fait, ça ne va pas être possible. J’suis sur un coup génial, là, j’ai décidé de fusionner deux lunes entre elle pour faire une poitrine, et de faire tourner ce machin autour d’une planète en forme de fesses. Le résultat sera monstrueux, les gens paieront une fortune pour voir ça ! Du coup, là, j’suis pas trop dispo, trop absorbé par le boulot, et j’ai besoin de rester au calme. D’ailleurs, j’ai foutu ma base arrière sur Limbo, une planète dans un système connu de moi seul, pour être un peu pénard et pour pouvoir bosser en paix à l’abri des curieux. Au passage, tu féliciteras le facteur qui m’a trouvé ! Enfin non, parce que je l’ai tué pour pas risquer de voir mes ébauches fuiter dans la presse, mais on dit souvent du mal de la poste Fédérale, alors qu’en fait, ils ont pas mal de mérite. Du coup, j’ai envoyé Éduan te porter ma réponse ! Tu peux le garder pour qu’il t’aide, il en avait de toute manière assez de voyager, il voulait rentrez chez lui ! Allez, bisous mon grand ! On s’appelle d’ici quelques générations d’Aar’on et on se fait une bouffe, promis ! »
Complètement abasourdi, le treizième soupira lourdement, les yeux plongés dans sa main. Même après plusieurs lectures, il ne comprenait toujours rien à ce charabia. On lui avait promis une solution pour retrouver son Kili’an, il se retrouvait à la place avec un Galos allongé sur son lit qui discutait avec son précepteur comme s’ils étaient de vieux amis en pleines retrouvailles. Cela n’avait strictement aucun sens.
– Je fais quoi, moi, pour trouver mon ange blond ? – demanda-t-il, frustré, en tendant sa paume ouverte devant lui. Non parce que les Kili’ans, ça a beau s’habiller souvent en vert, ce n’est pas comme les pommes, ça ne pousse pas sur les arbres !
– Calmez-vous ! – tempéra Mathuz. Mon ami nous a envoyé un héros de guerre pour nous aider, un compagnon de route du légendaire septième Aar’on ! Oui, les Galos vivent très vieux !
– Enchanté ! – ajouta Éduan. Enfin, héros, Mathuz exagère toujours un peu ! Je n’étais qu’un très jeune Galos à l’époque, et me voici maintenant presque vieillard ! J’ai beaucoup crapahuté au cours de ma vie, et il est temps pour moi de rejoindre ma chère Lug afin de dispenser mon expérience aux jeunes générations. Mais avant cela, je serais ravi de servir à nouveau un membre de la lignée brune, comme à la belle époque. Jeune homme, mes ailes sont les vôtres. Je les mets à votre disposition, jusqu’à ce que vous ayez retrouvé celui que vous cherchez !
Certes, la proposition était aimable, mais le brun n’en restait pas moins profondément déçu. ! Lui, ce qu’il désirait, c’était un indice, une direction ou chercher, une carte au trésor avec une croix dessus… pas l’aide d’un drôle d’Âminal sorti du passé. Il en piqua même sa crise, la première depuis son accès au trône.
– C’est gentil, mais… JE VEUX MON KILI’AN ! JE VEUX, JE VEUX, JE VEUX !
Tout ruisselant de larmes, l’adolescent se réfugia dans les bras de Mathuz. Il était fort triste. Son blond qu’il n’avait jamais croisé lui manquait. Il lui fallait le trouver au plus vite. Il ne savait même pas par où commencer à regarder. Il se sentait complètement nul et impuissant.
Affichant un sourire paisible et réconfortant au bout du bec, Éduan lui posa la patte sur l’épaule. Il avait une excellente nouvelle à lui adresser.
– Juste avant que je m’en aille, l’Humain qui me servait de compagnon m’a fait part de certaines de ses théories. D’après lui, il se pourrait bien que votre blond se trouve actuellement sur la planète Marama, en plein système Solzabul, le cinquième à avoir intégré notre Fédération bien aimé sous le huitième Aar’on, juste avant que le neuvième ne le cède aux Ashtars…
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utopiedujour · 5 years ago
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Trump perd la boule. Bonne ou mauvaise nouvelle ?
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La capture d’écran ci-dessus vient d’une émission sur la chaîne MSNBC. Il s’agit de citations d’un article paru hier, le 16 août, dans le New York Times. Ce dont il est question, c’est d’un meeting de Trump la veille dans le New Hampshire.
L’extrait de l’article dit ceci :
Comme à son habitude, il s’est mis à digresser pendant plus d’une heure et demie, à s’écarter de manière apparemment aléatoire de ce qu’il avait prévu de dire, il a répété des points qu’il avait déjà soulevés plus tôt dans la soirée, comme s’il ne se souvenait plus les avoir déjà mentionnés. 
Sur le fait que Trump fasse des digressions, je n’ai pas grand-chose à dire : vous connaissez mes propre vidéos et si je me mettais à pontifier sur le fait que les gens passent du coq à l’âne, vous jugeriez que je suis vraiment gonflé.
Quand on parle sur le mode de l’improvisation, il y a un petit mécanisme qu’on pourrait appeler censure, qui se situe et intervient au point d’articulation entre l’inconscient et la conscience, qui permet de donner ou non le feu vert à ce qui vous vient « comme ça » à l’esprit. J’ai déterminé quant à moi que pour rendre mes petites causeries « vivantes », je n’allais exercer cette censure qu’un minimum. C’est un choix. Parfois je joue d’ailleurs sur l’effet comique de la digression, comme dans ma vidéo de ce matin et, pour montrer alors que je ne ne suis pas dupe, que je pourrais me contrôler davantage si je le voulais, je dis quelque chose du genre – comme ce matin – « Mais je m’égare, je m’égare ! « 
Tout ça pour dire que je serais très mal placé si je m’aventurais à dire que les exposés de Trump sont incohérents parce qu’il passe du coq à l’âne : de son point de vue ce n’est peut-être pas « du coq à l’âne », cela correspond peut-être à ce qu’il essaie véritablement d’exprimer, en reliant des éléments qui paraissent éloignés à d’autres que lui, mais qui à ses yeux sont reliés comme pertinents. Si Trump disait : « Il y a quatre députées Démocrates ‘The Squad’ qui feraient mieux de rentrer dans leur pays de merde. Le zoo de New York vient d’agrandir la section ‘grands singes' », certains pourraient y lire un coq à l’âne, mais ce ne serait pas le cas chez Trump.
Ce qui m’intéresse dans les remarques du New York Times, ce n’est donc pas ça, c’est la suite : « Il a répété des points qu’il avait déjà soulevés plus tôt dans la soirée, comme s’il ne se souvenait pas les avoir déjà mentionnés ».
En avril 2017, alors que Trump n’était président des États-Unis que depuis trois mois, a eu lieu à l’université de Yale un colloque consacré à sa santé mentale. Un livre reprenant les communications du colloque a ensuite été publié, sa couverture précise : « 27 psychiatres et autres spécialistes de la santé mentale évaluent le Président ». J’ai évoqué cet ouvrage en juin 2018 dans une de mes chroniques pour le magazine belge Trends – Tendances, intitulée « La dynamique perverse du narcissisme des tyrans ».
Manque de pot pour les auteurs du livre, l’article le plus pertinent du volume n’est de la plume ni d’un psychiatre ni d’un expert en santé mentale à aucun autre titre : il s’agit de Tony Schwartz, le nègre de Trump dans la rédaction de son livre The Art of the Deal (1987). Or Schwartz ne dit de Trump, ni qu’il est une pervers narcissique, ni un borderline (un cas perché sur la frontière ténue et imprécise séparant la névrose de la psychose), ni qu’il est un sociopathe, il se contente de dire que Trump est une ordure.
Les auteurs frustrés de ce livre se frottent sans doute les mains aujourd’hui à cette nouvelle que Trump dans le New Hampshire s’est mis à « radoter » au sens propre en répétant des choses qu’il avait déjà dites : « Là, il est coincé : nous tenons vraiment quelque chose ! », doivent-ils penser.
Pourquoi ? Parce que dans notre état normal, ce n’est pas là une chose que nous faisons : nous ne redisons pas dans une conversation ou dans une explication des propos que nous avons déjà tenus.
C’est là l’une des questions que j’ai examinées minutieusement dans Principes des systèmes intelligents (1989), le livre où je témoigne de mes efforts de faire bénéficier mes premiers efforts de chercheur en Intelligence Artificielle de ma familiarité avec la psychanalyse.
Il y a en effet à l’oeuvre chez nous, en permanence, une dynamique d’affect : il y a chez nous, « dans notre tête », à tout moment, des choses dont nous voulons « purger notre système », et quand nous les énonçons, nous les évacuons effectivement de notre « système ». Il y a « relaxation » de la dynamique comme s’expriment les physiciens, et nous comprenons parfaitement ce qu’ils veulent dire par là : « Dire ce qu’on a sur le coeur, ça soulage ! » On se sent mieux ! Et comme on se sent mieux, on n’éprouve aucun besoin immédiat de répéter ce qu’on vient de dire.
C’était là une propriété dont j’avais équipé ANELLA, le logiciel que j’avais conçu dans le cadre du projet Connex du labo d’IA de British Telecom, à la fin des années 1980, et c’était là l’un des éléments qui contribuaient à faire apparaître cette Intelligence Artificielle, « intelligente » : elle proposait par priorité « ce qu’elle avait sur le coeur », et elle ne radotait pas en revenant ensuite à la charge avec la même histoire : elle en avait « purgé son système ».
Et c’est là une chose que Trump apparemment ne parvient plus à faire. D’avoir exprimé une opinion une première fois a cessé de le soulager : il persiste à tenter de l’évacuer une seconde, une troisième fois, etc. Si on veut éviter de parler simplement de « radotage », on évoque alors une « obsession ». Et il s’agit là d’une pathologie qui existe aussi : la névrose obsessionnelle, un de ces « syndromes » dont la ou le psychanalyste se méfie comme de la peste parce que là, comme dans la psychose, il n’est pas sûr du tout que le « patient » en ait rien à ficher du fait que vous l’écoutiez ou non : il ou elle blablate et est très narcissiquement ravi de s’entendre blablater, que vous soyez là ou non à l’écouter n’ayant pas beaucoup d’importance, ou pas d’importance du tout : il ou elle est éperdu dans la mise en scène de sa propre personne, et le délice que cela constitue en soi.
Le stress peut être une raison pour laquelle la dynamique d’affect, qui est le moteur de notre psychisme, cesse de fonctionner correctement, et dans le cas de Trump ces jours derniers, ce pourrait être que la Bourse et l’économie US ont cessé de se comporter comme il a décrété qu’ils devraient. Une autre raison, ce pourrait être celle pour laquelle les vieux schnocks se mettent à radoter : le lien avec autrui s’est distendu avant de véritablement se couper. Le fait que les autres autour d’eux approuvent ou désapprouvent ce qu’ils racontent a cessé de leur revenir : l’interaction a cessé d’alimenter et de reconfigurer leur propre dynamique d’affect. Ils vivent dans un « monde à eux » où ils sont désormais seuls, le plus souvent hélas sans espoir de retour. Quand il s’agit du président d’une nation disposant d’un arsenal thermonucléaire (considérable ou non importe peu), ce n’est pas là une éventualité que nous pourrions ignorer d’un coeur léger.
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retouraffectifrapide · 6 years ago
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RETOUR D’AMOUR MARABOUTIQUE
RETOUR D’AMOUR MARABOUTIQUE
L’amour est indispensable à notre bonheur et donne un sens à notre vie à tous. Lorsqu’il existe des problèmes relationnels dans un couple : mauvaise entente, infidélités ou même lorsque un des partenaires s’en va, le bonheur que la relation apportait initialement devient un malheur.
Si vous avez tout essayé sans succès pour améliorer votre vie de couple, un rituel…
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grandmaitremediumlaterre · 5 years ago
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Cessez de souffrir en amour grâce au marabout LATERRE
Sachez avant toute chose qu’en amour, il n’est pas nécessaire de souffrir. Il s’agit simplement de prendre les choses en main et de le faire avec un expert du retour d’affection et de l’être aimé comme le grand sorcier africain M. LATERRE . Vous pouvez joindre ce grand marabout africain
Rituel de magie noire sur Paris dans le 75
Lorsque l’on parle de magie noire, il est nécessaire d’être tout à fait contient que nous parlons de la magie de l’occultisme. De se fait, cette magie ne peut être pratiquée que par un grand sorcier africain expert en magie noire comme le sorcier LATERRE . La magie noire est donc destinée à concrètement nuire à une personne en utilisant des sortilèges et des maléfices. Les maléfices sont en mesure de porter atteinte au corps d’une personne, à ses biens mais également à sa réputation dans son environnement sociale.
De ce fait, et vu la gravité que pourrait entraîner un sortilège ou un maléfice de magie noire, il est indispensable de faire appel à un véritable sorcier vaudou pour se protéger des gens qui vous veulent du mal. Si vous pensez faire l’objet d’un sortilège ou d’un maléfice de magie noire, il ne faut surtout pas attendre avant de consulter LATERRE
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juristique · 5 years ago
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Comment préparer un contrôle fiscal sur le Crédit d’Impôt Recherche (CIR) ?
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Comment préparer un contrôle fiscal sur le Crédit d’Impôt Recherche (CIR) ?
Le crédit d’impôt recherche (CIR) est une réduction d’impôt calculée sur la base des dépenses de R&D engagées par les entreprises sur le territoire français. Son montant peut être très important (30% des dépenses).
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C’est la raison pour laquelle il est contrôlé quasiment systématiquement avant d’être versé et / ou lors d’un contrôle fiscal.
Il n’existe pas de contrôle fiscal portant spécifiquement sur le  crédit d’impôt recherche. Il existe par contre des brigades spécialisées sur le CIR, comme la 25eme brigade de vérification « Ouest » à ST DENIS LA PLAINE (93211) et la vérification portera l’intégralité de comptabilité de l’entreprise. Une attention toute particulière sera accordée au CIR surtout si les enjeux financiers sont importants.
A noter, l’existence de contrôles à distance, effectués le plus souvent par le Service des Impôts des Entreprises (SIE) et se déroulant préalablement au versement du Crédit d’impôt recherche. Les questions porteront essentiellement sur l’assiette et l’éligibilité de votre entreprise au statut de PME communautaire.
Faire un rescrit pour le crédit impôt recherche
Pour garantir le crédit impôt recherche et se prévenir des démêlées avec l’administration fiscale, il est recommandé pour l’entreprise de déposer chaque année, un dossier de rescrit.
Préparer un contrôle fiscal sur le Crédit d’Impôt Recherche (CIR)
Mais un rescrit peut être à double tranchant.
S’il est négatif, vous perdez tout droit au crédit impôt recherche. A noter que vous pouvez faire appel de la décision de l’expert et vous pouvez même demander à le rencontrer,
S’il est favorable, l’administration fiscale vérifiera les calculs de valorisation et pourra envoyer votre dossier auprès du ministère de la recherche pour vérifier le bienfondé de votre R&D.
Un rescrit favorable, même s’il n’enlève pas tous les éléments d’incertitude, reste un moyen de limiter les risques. Lors du contrôle, ça sera l’administration fiscale qui aura la charge de la preuve via une expertise auprès du ministère de la recherche.
Attention, même si votre crédit d’impôt recherche est validé par le ministère de la recherche, l’administration fiscale a le droit de remettre en question l’assiette (temps des chercheurs, charges sociales éligibles, …).
Ou adresser le dossier de rescrit du CIR ?
Le dossier doit être envoyé par LRAR au ministère de la recherche. Pour la région parisienne, l’adresse est la suivante :
DRRT Ile-de-France
Délégation régionale à la recherche et à la technologie
Préfecture de Région
Service “Rescrit du CIR”
5 rue Leblanc
75911 PARIS CEDEX 15
Pour les autres régions, voir ci-dessous, les adresses des délégations régionales à la recherche et à la technologie (DRRT).
En retour, la personne en charge des CIR des entreprises devrait prendre contact. Elle vous demandera une version dématérialisée de votre dossier pour faciliter les échanges avec l’expert et vous tiendra informé de l’avancement de l’analyse de votre dossier.
En cas de contrôle, quels sont les documents demandés ?
Il est fortement conseiller de présenter à l’administration un dossier complet synthétisant tous les aspects de la recherche et développement au sein de votre entreprise. Nous vous recommandons le plan suivant :
Plan type pour un dossier de crédit impôt recherche (CIR)
Identification de la société :
Caractéristiques générales,
Actionnariat,
Activité et positionnement,
Description de la société,
L’activité de R&D,
Coordonnées de l’interlocuteur recherche et développement (R&D) au sein de l’entreprise.
Description du projet de Recherche et développement :
Objectifs
Contexte
Aléas, incertitudes scientifiques et verrous technologiques
État de l’art
Description des travaux :
Travaux réalisés,
Détail des tâches (diagramme de gant par chercheurs),
Détail des dépenses salaires et sous-traitance,
Autres dépenses.
Annexes :
Table des illustrations,
Bibliographie,
DADS,
CV des chercheurs,
Diplômes des chercheurs.
Les éléments demandés sur le CIR en cas de contrôle fiscal :
Les éléments sur les salariés :
Les fiches de paie au 31 décembre des salariés ou à la date de leur départ pour ceux qui ont quittés l’entreprise,
DADS,
Les diplômes et les CV des chercheurs.
Les conditions pour être PME communautaire :
Si votre entreprise prétend au statut de PME communautaire, il vous sera demandé un tableau récapitulant les entreprises liées ou partenaires précisant :
Le pourcentage de participation,
Le nombre de salariés,
Le chiffre d’affaires annuel,
Le total du bilan annuel.
Les autres dépenses :
Les dotations aux amortissements,
Les factures de la sous-traitance, l’agrément de l’organisme externe et les preuves de paiement,
Dépenses relatives aux brevets et aux certificats d’obtention végétale (COV),
Dépenses de normalisation,
Sommes à déduire.
Quels sont les points de discussion les plus fréquents avec l’administration fiscale ?
Il est difficile de connaitre à l’avance les points de contestation de l’administration fiscale dans un contrôle de crédit Impôt recherche.
Comment préparer un contrôle fiscal sur le Crédit d’Impôt Recherche ?
Selon notre expérience, les trois points ci-dessous reviennent le plus souvent :
Le taux d’affectation du personnel
C’est le point qui revient le plus souvent en particulier si vous avez affecté à 100 % du temps de votre salarié à la recherche et développement. C’est le point sur lequel vous pouvez être amenés à lâcher après discussion. Le taux généralement accepté par l’administration fiscale est de l’ordre de 85 %.
Les charges sociales non déductibles
Il s’agit de la FNAL, Contribution au dialogue social, CET, APEC TA TB, taxe apprentissage et Taxe de la formation professionnelle. Ces charges doivent être déduites du calcul de votre crédit impôt recherche. Si cela n’est pas fait, il est probable que vous soyez redressé.
L’éligibilité des travaux
L’inspecteur ne se prononcera pas sur ce point mais enverra votre dossier au ministère de la Recherche qui missionnera un expert pour valider l’éligibilité au dispositif de vos travaux.
Qui pour vous accompagner dans la constitution d’un dossier de CIR ?
Vous l’aurez compris, un contrôle fiscal sur le crédit impôt recherche réussi est un dossier bien préparé en amont et il est difficile sauf à être expert du sujet de constituer un dossier solide sans une aide extérieure.
Pour notre part, nous travaillons avec SINNRJ. La société est basée à Nantes et Paris mais peut intervenir dans tout l’hexagone. Les fondateurs sont des spécialistes du crédit impôt recherche de la première heure et sauront vous conseiller et vous accompagner dans réalisation de votre documentation.
Par ailleurs, vous trouverez ci-joint un modèle de dossier de synthèse de votre crédit d’impôt recherche.
Adresses des délégations régionales à la recherche et à la technologie (DRRT)
MINISTÈRE DE LA RECHERCHE AUVERGNE – RHÔNE-ALPES
Préfecture de région 33 rue Moncey 69003 Lyon Cedex 03 Contacter la délégation Tél. : 04 72.61.42.76
MINISTÈRE DE LA RECHERCHE GRAND-EST
Préfecture de région 5 place de la République 67000 Strasbourg Contacter la délégation Tél. : 03 88 21 67 39
MINISTÈRE DE LA RECHERCHE BOURGOGNE – FRANCHE-COMTÉ
Préfecture de Bourgogne-Franche-Comté
SGAR – DRRT Bourgogne-Franche-Comté 55 rue de la Préfecture 21041 Dijon Cedex Contacter la délégation Tél. : 03 80 44 69 75
MINISTÈRE DE LA RECHERCHE BRETAGNE
Préfecture de région 3 avenue de la Préfecture 35026 Rennes cedex 09 Contacter la délégation Tél. : 02 99 79 38 65 Fax  : 02 99 79 36 42
MINISTÈRE DE LA RECHERCHE CENTRE-VAL DE LOIRE
181 rue de Bourgogne 45042 Orléans Cedex 1 Contacter la délégation Tél. : 02 38 81 46 94 Fax : 02 38 81 46 95
MINISTÈRE DE LA RECHERCHE DE CORSE
Préfecture de Corse – Palais Lantivy Cours Napoléon 20188 Ajaccio Cedex 9 Contacter la délégation Tél. : 04 95 11 13 36
MINISTÈRE DE LA RECHERCHE HAUTS-DE-FRANCE
43 avenue Le Corbusier 59800 Lille Contacter la délégation Tél. : 03 28 38 50 16 ou 17 Secrétariat : 03 28 38 50 19 Fax : 03 28 38 50 20
MINISTÈRE DE LA RECHERCHE ILE-DE-FRANCE
Préfecture de région 5 rue Leblanc 75911 Paris cedex 15 Contacter la délégation Tél. : 01 82 52 43 22  Fax : 01 82 52 43 24
MINISTÈRE DE LA RECHERCHE NORMANDIE
Préfecture de région 7, place de la Madeleine 76036 Rouen Cedex Contacter la délégation Tél. : 02 32 76 53 56 Fax : 02 32 76 55 02
MINISTÈRE DE LA RECHERCHE NOUVELLE AQUITAINE
Préfecture de région 4B esplanade Charles de Gaulle 33077 Bordeaux cedex Contacter la délégation Tél. : 05 56 90 65 19 Fax : 05 56 90 65 35
MINISTÈRE DE LA RECHERCHE OCCITANIE
DRRT Midi-Pyrénées 5 Esplanade Compans Caffarelli BP 98016 31080 Toulouse cedex 6 Contacter la délégation Tél. : 05 62 89 82 73
MINISTÈRE DE LA RECHERCHE PAYS DE LA LOIRE
Préfecture de région 6 quai Ceineray BP 33515 44035 Nantes Cedex 1 Contacter la délégation Tél. : 02 40 18 03 75
MINISTÈRE DE LA RECHERCHE PROVENCE-ALPES-COTE D’AZUR
Préfecture de région Place Félix Baret – CS 80001 13259 Marseille Cedex 06 Contacter la délégation PACA Tél : 04 84 35 42 83
MINISTÈRE DE LA RECHERCHE DE GUYANE
Préfecture de région Rue Fiedmond BP 9278 97306 Cayenne cedex Contacter la délégation Guyane Tél. : 0594 39 46 14
MINISTÈRE DE LA RECHERCHE DE GUADELOUPE
Préfecture de région 51, Impasse Majoute 97100 Basse-Terre Contacter la délégation Tél. : 0590 99 39 02 Fax : 0590 41 90 08
MINISTÈRE DE LA RECHERCHE DE MARTINIQUE
D.R.R.T. Martinque Préfecture de région BP 647-648 97262 Fort-de-France Cedex Contacter la délégation Tél. : 0596 70 74 84 Fax : 0596 70 74 85
MINISTÈRE DE LA RECHERCHE DE LA RÉUNION
Boulevard de la Providence Parc de la Providence Bât D de la DAAF 97400 Saint-Denis Contacter la délégation de La Réunion Tél. : 0 262 30 89 65
MINISTÈRE DE LA RECHERCHE DE POLYNESIE FRANÇAISE
Haut-commissariat Bâtiment ex-RFO Rue Durmond d’Urville BP 115 Papeete Tahiti Contacter la délégation
Tel. : 00 689 50 60 60 Fax : 00 689 50 60 68
MINISTÈRE DE LA RECHERCHE DE NOUVELLE-CALEDONIE – Iles de Wallis et Futuna
Haut-Commissariat BP C5 98844 Nouméa Contacter la délégation Tél. : 00 687 23 04 12 Fax : 00 687 23 04 08
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magikdick · 6 years ago
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Comment programmer des tweets pour accroître sa présence sur Twitter comme un pro ?
Augmenter votre présence sur Twitter peut sembler un peu intimidant, mais en planifiant à l’avance les tweets, vous pouvez optimiser votre temps et voir une croissance plus rapide.
Pourquoi programmer des tweets ?
Pour trois raisons principales :
1. Gagner du temps
La planification de tweets peut sembler une lourde charge de travail au début, mais elle peut vous faire gagner beaucoup de temps au quotidien.
Une fois que vous vous êtes chargés des tweets «d’entretien», vous pouvez prendre le temps d’interagir, jeter un oeil à ce Twitter tchat que vous aviez repéré, rechercher des tendances ou des conversations que vous pouvez avoir avec des pairs ou des clients du secteur.
2. Atteindre un public plus large
La planification de tweets peut vous aider à ne pas être collé à votre téléphone ou à votre ordinateur de bureau à un moment optimal pour atteindre votre public.
Cela vous permet également de tester des tweets à des moments où vous n’êtes peut-être même pas éveillés et d’atteindre des gens à l’autre bout du monde.
3. Rester cohérent
Enfin, la planification des tweets peut vous aider à rester cohérent. Twitter bouge plus rapidement que tout autre réseau. Cela signifie que vous devez vous montrer un peu plus souvent, ce qui peut être plus difficile à suivre. Planifier vos tweets à l’avance diminue la pression.
Quels tweets programmer ?
La planification de tweets peut libérer du temps, vous permettant ainsi de participer activement à la communauté Twitter et de créer une marque forte sur le réseau.
Les tweets programmés doivent être ceux qui vont générer du trafic ou promouvoir vos initiatives commerciales. Vous pouvez également programmer des tweets de type lifestyle pour augmenter votre visibilité sur le réseau. Voici une courte liste de tweets que vous pouvez définir.
1. Tweets promotionnels
Si vous avez un événement à venir dans votre entreprise, planifiez vos tweets promotionnels à l’avance.
Dans une conversation que j’ai eue récemment avec la super star de Twitter, Madalyn Sklar, elle a mentionné à quel point il était utile pour elle de programmer des tweets pour promouvoir à l’avance son Twitter tchat hebdomadaire #TwitterSmarter. Elle s’assure ainsi que les gens sont au courant de son tchat sans avoir la pression de se rappeler de tweeter régulièrement à ce sujet.
2. Contenu evergreen
Le contenu Evergreen est un excellent matériau pour la planification de tweets. Vous pouvez à plusieurs reprises attirer du trafic vers des articles de blog, des pages de contacts, des inscriptions à une liste de diffusion, des produits ou toute autre partie de votre site Web. Assurez-vous simplement que chaque tweet que vous programmez est original: vous pourrez ainsi rester du bon côté des nouvelles règles de Twitter.
3. Contenu généré par l’utilisateur et retweets
Montrez que vous faites attention à vos abonnés et à vos fans et que vous tenez à eux, en retweetant ou publiant le contenu qu’ils partagent sur vous.
Avec le plug-in Agorapulse sur Chrome, vous pouvez planifier des retweets directement depuis Twitter. Cliquez simplement sur le symbole “a” au bas du tweet et vous serez redirigé vers votre tableau de bord. À partir de là, vous pouvez planifier votre retweet pour plus tard. Cela vous permet de répartir ces retours d’affection dans le temps.
4. Texte et citations
Les tweets avec seulement du texte ne sont pas morts ! N’oubliez pas d’ajouter quelques tweets de ce type à votre planning. Ces tweets continuent à générer de l’engagement, il ne faut donc pas les négliger. 
Vous pouvez également planifier des tweets avec des citations. Pour attirer davantage l’attention sur votre tweet, créez un visuel sur Canva et ajoutez-le à votre post.
Comment programmer vos tweets ?
Nous avons donc parlé des types de tweets à programmer. Voyons maintenant comment le faire.
1. Vérifiez vos rapports pour connaître les meilleurs moments pour tweeter
La première chose à faire est de vérifier vos statistiques pour savoir à quelle heure de la journée votre public est le plus actif sur Twitter. Ces heures de pointe détermineront le moment où vous publierez vos tweets les plus importants.
Utilisez vos heures de pointe pour publier des tweets à valeur ajoutée, des tweets générant du trafic sur votre site Web ou la page d’accueil souhaitée, ou des tweets vous permettant de discuter avec votre public. Vous pouvez essayer de tweeter selon les moments généralement bons pour tweeter, mais il n’y a rien de mieux que de vraiment connaître votre public. Chaque marque et chaque compte a ses spécificités et connaître vos moments idéaux vous aidera à atteindre le plus grand nombre de personnes possible.
Il existe de nombreux outils d’analyse que vous pouvez utiliser pour déterminer quelles sont les périodes de pointe pour votre compte en particulier. Agorapulse fait un excellent travail en agrégeant et en présentant des informations clés pour vous aider à déterminer à quel moment vos tweets doivent être diffusés.
2. Choisissez un outil de planification
Après avoir créé vos tweets et déterminé les heures de pointe de votre public, vous devrez choisir un outil qui vous aidera à les planifier.
Techniquement, vous pouvez désormais utiliser Twitter (via le tableau de bord des annonces> créations), mais j’aime la facilité qu’offre Agorapulse. Vous pouvez planifier vos tweets individuellement ou utiliser la publication en lots et même en mettre en file d’attente en fonction de la catégorie.
La mise en file d’attente des tweets dans des catégories prédéfinies est un outil formidable ! Vous pouvez créer ce que j’aime appeler des “compartiments de contenu” (plutôt des catégories) et les tweets seront ensuite publiés en fonction de la catégorie. Cela vous permet de vous assurer de publier un contenu diversifié.
Voici un aperçu de ce à quoi pourrait ressembler votre calendrier de publication. J’ai inclus des tweets faisant la promotion de ma session hebdomadaire de questions-réponses sur Instagram, des liens vers mes articles de blog et des liens vers mes articles de blog Agorapulse.
Vous pouvez y ajouter des tweets avec des citations, des questions engageantes et plus encore ! La diversité de contenu est un élément clé de la planification de tweets et du développement de votre présence comme un pro. Un contenu diversifié vous aidera à maintenir votre compte attirant et intéressant pour vos abonnés.
Vous pouvez ensuite voir et organiser proprement vos tweets dans la file d’attente. De plus, au besoin, vous pouvez les modifier et les réorganiser à votre convenance.
Conseils pour programmer des tweets afin d’accroître votre présence sur Twitter comme un pro !
Maintenant que nous avons vu pourquoi et comment, voici quelques règles simples que je suis lorsque je configure mon calendrier Twitter.
1. Planifiez mais n’oubliez pas l’engagement direct
Vous ne voulez pas devenir un robot – prenez donc le temps d’entrer en contact et d’interagir avec d’autres comptes. Répondez aux mentions, rejoignez des Twitter tchats, retweetez en temps réel et participez aux conversations.
2. Testez différents formats de tweet
Comme je l’ai mentionné plus tôt dans l’article, assurez-vous de diversifier votre contenu. Posez des questions, utilisez des tweets au format texte, de temps en temps utilisez des tweets avec des GIF, et essayez de créer des tweets avec les outils intégrés de Twitter tels que Moments, Twitter Polls et Lists.
3. Testez différents moments
Il est bon de suivre vos heures de pointe, mais testez également d’autres horaires moins habituels.
4. Partagez du contenu provenant d’autres sources
Pour avoir une présence bien équilibrée, vous devez partager du contenu provenant d’autres sources. Il peut s’agir d’autres experts du secteur, d’influenceurs, de publications pertinentes pour votre secteur et de contenus générés par les utilisateurs.
5. Trouvez la bonne fréquence
Testez différentes fréquences de publication pour voir si votre compte fonctionne bien ou non. Chaque compte étant différent, publier moins souvent peut donc être plus bénéfique pour votre marque ou votre entreprise.
6. Faites preuve de créativité et montrez votre personnalité !
Tirez pleinement parti de la limite de 280 caractères de Twitter. Vous pouvez créer des publications au format liste, inclure plusieurs liens dans une publication ou simplement utiliser tous les caractères disponibles pour raconter des histoires plus longues.
J’espère qu’avec cet article vous serez confiants lorsqu’il s’agira de programmer des tweets pour développer votre présence sur Twitter comme un pro.
Si vous avez des questions, n’hésitez pas à nous les poser via les commentaires ci-dessous. Et j’aimerais bien savoir comment vous programmez vos tweets !
Article écrit par Dharian Lozano et traduit de l’anglais. 
Source https://feeds.feedblitz.com/~/579147322/0/visibiliteweb sur http://visibiliteweb.blogspot.com/ Chaine Youtube : https://www.youtube.com/channel/UC6oA6_t1R6Wqm6sPmKtZnkw
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jlstanislas · 6 years ago
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Article publié par notre expert en Neurosciences pour managersante.com, le Docteur Bernard ANSELEM , auteur de plusieurs ouvrages dont, « Je rumine, tu rumines, nous ruminons » (aux Editions Eyrolles, 2017) et « Ces émotions qui nous dirigent » (aux éditions Alpen éditions, 2017)
  N°6, Juillet 2018
  « Apprendre à être un ami pour soi-même, un tel homme est l’ami de tous les hommes » Sénèque, Lettre à Lucilius
Le rapport à soi n’a jamais été simple, l’insatisfaction est un sentiment unanimement partagé, y compris par les plus brillants. Les révolutions numériques, les nouvelles organisations du travail et « l’image numérique de soi » viennent encore rajouter une couche de complexité. Les psychologies expérimentales et sciences des émotions peuvent elles nous aider ?
Bastien vient de boire un verre en compagnie d’une amie. C’est leur première rencontre en tête-à-tête. Sur le chemin du retour, il se remémore leur conversation. Imaginons 3 Bastien.
Bastien 1 n’est pas très à l’aise avec lui-même, son estime de soi se situe « dans les chaussettes » : il avait préparé un plan parfait pour se mettre en valeur, mais en a oublié la moitié, il note ses maladresses, ses manques de répartie. En bon perfectionniste, il imagine les jugements critiques qu’elle a pu émettre sur son apparence, son attitude on son discours et en conclut qu’il est sans intérêt, pas à la hauteur, et qu’elle ne donnera probablement pas suite. Ce sera d’ailleurs mieux ainsi, car sinon elle finirait par s’apercevoir qu’elle est trop bien pour lui… no comment.
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Bastien 2 possède une estime variable selon les circonstances. Dernièrement il vient de réussir un examen important pour lui. Son estime vulnérable est donc momentanément haute. Son rendez-vous prend une autre couleur. Il n’a pas pu dire tout ce qu’il voulait, mais retient une méthode pour ne pas oublier l’essentiel la prochaine fois. Il remarque ses maladresses, mais les retient pour améliorer son comportement. Finalement il juge sa prestation plutôt satisfaisante malgré les imperfections et ressent pleinement les émotions positives qui sont passées entre elle et lui. Il est dans une logique de recherche de progression personnelle. Si la suite est favorable, sa confiance en lui sera améliorée. Mais si la jeune fille ne donne pas suite pour des raisons qui lui sont propres, les doutes réapparaîtront aussitôt.
Bastien 3 ne se pose pas ce genre de question il possède une estime « implicite » naturellement haute. Comme les deux autres, il a bien noté quelques imperfections dans son comportement mais n’y prête pas attention. Il connaît ses faiblesses mais s’intéresse plus à ce qu’il entreprend et aux moyens d’y parvenir. Il est surtout attaché à percevoir les signaux positifs de l’entrevue et à apprécier pleinement ce moment. Il sait qu’il n’est pas parfait, mais il s’en fiche. Cette attitude peut paraître négligente de prime abord, mais sa bonne humeur, son authenticité et son enthousiasme communicatif auront plus de chances de plaire à la jeune fille que les attitudes contrôlées et calculées des deux autres Bastien. Et si ça ne marche pas, il se consolera plus vite en passant à d’autres projets et en ne se tenant pas pour personnellement responsable !
Vous avez bien sur compris que tout ceci s’applique aussi aux rencontres professionnelles…
Quels moteurs en jeu ?
L’estime de soi, selon les psychologues, reflète “l’évaluation personnelle de sa propre valeur”.
Il existe de nombreux modèles, pour simplifier disons que la part d’estime liée au jugement conscient détermine la confiance en soi. Elle dépend directement des événements extérieurs, elle varie donc en fonction des résultats (réussites, échecs, avis des autres, acquisition de compétences) et reste vulnérable aux difficultés, réelles ou imaginaires, aux émotions négatives (craintes, anxiété culpabilité etc.). Elle est instable et obéit aux montagnes russes de l’existence.
L’estime de soi dépend d’un autre facteur : sa capacité à se juger digne d’affection quelles que soientt les circonstances « l’estime inconditionnelle de soi ». Une forme d’affection spontanée pour soi.
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Or cette estime inconditionnelle, peut se travailler à travers l’autocompassion[i].
Ces notions un peu complexes méritent de s’y arrêter. L’enjeu n’est pas simplement théorique, une bonne compréhension de ces automatismes de pensée peut transformer votre vie.
L’estime inconditionnelle provient d’une dimension affective profonde, la perception instinctive de soi (je me sens digne d’estime ou pas). Celle-ci est liée au tempérament inné et aux expériences du passé : la stabilité des liens parentaux pendant la petite enfance, les premières expériences sociales d’enfance et d’adolescence, d’éventuelles carences affectives ou maltraitances physiques et mentales. Ces événements forgent nos peurs, avec l’âge elles se transforment en croyances automatiques et influencent profondément la vision du monde, notre rapport aux difficultés et les relations aux autres.
Un manque d’estime implicite se traduira par un manque d’autocompassion (autocritiques, reproches permanents) et rendra la personne complètement dépendante de ses résultats extérieurs, exposée à une quête éternelle de performance. Les inévitables imperfections et échecs seront alors jugés avec la plus grande sévérité, elles produiront un déluge d’autocritiques, puisque la responsabilité viendra de soi.
À l’inverse, l’absence de traumatisme et des liens affectifs stables pendant l’enfance auront tendance à produire une estime spontanée haute, une « autocompassion spontanée », une confiance en soi et envers les autres : l’adversité sera toujours aussi désagréable, mais sera affrontée pour ce qu’elle est, sans rajouter d’auto-flagellation.
Entre ces deux extrêmes, les profils à estime de soi variable seront vulnérables aux échecs et épreuves mais retrouveront une estime élevée en période calme.
Bonne nouvelle, il est possible de renforcer son estime par l’autocompassion 
Cette estime spontanée, ne dépend pas de notre volonté, elle échappe également aux raisonnements. En revanche, elle est sensible à l’autocompassion qui intervient sur un registre plus émotionnel. Des actions volontaires sont possibles[ii]. Selon Kristin Neff, nous pouvons développer notre pratique d’autocompassion selon trois axes :
 Bienveillance pour soi : elle consiste à être bienveillant et compréhensif face à nos défauts et faiblesses, plutôt que pratiquer l’auto-flagellation ou à l’inverse le déni. Se traiter comme on aimerait l’être par un ami attentionné. Il ne s’agit pas de nier nos défauts, nos doutes et insuffisances, mais de les accepter comme faisant partie d’un tout à un moment donné. Ils seront pris comme des constats, des points à améliorer (si besoin). Pas de honte ou de culpabilité, personne n’est parfait, chacun porte son lot de faiblesses passagères. Passer son temps à se juger et se comparer est très destructeur. Il y aura toujours quelqu’un de plus brillant, plus malin ou plus séduisant dans votre entourage. Se comparer est une impasse. Attention à ne pas tomber dans l’excès inverse,l’auto-complaisance, il ne s’agit pas de se permettre n’importe quoi.
    Universalité de l’insatisfaction : personne ne peut être conforme à ses désirs. Le nier ou le combattre augmente inutilement les souffrances, les frustrations l’anxiété et le stress. Les plus brillants, les plus charismatiques, ont connu des déceptions sentimentales, des échecs et commis des erreurs. Ils ont su rebondir.
    Prise de distance par rapport aux perceptions désagréables. une pensée n’est qu’une pensée, ce n’est pas moi. L’autocompassion nécessite d’accepter nos émotions négatives, sans les amplifier par des pensées inadaptées, ni les nier. De nombreuses personnes ne réalisent pas qu’elles souffrent quand elles se critiquent avec rudesse.
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Revenons à Bastien, comment appliquer ces démarches ?
Bastien 1 Malgré ses doutes et sa faible estime, Bastien possède en lui le potentiel pour changer. En prenant connaissance du caractère irrationnel d’une estime de soi basse et des vertus de l’autocompassion, il pourra contredire toutes ses impressions négatives spontanées : « on ne peut pas tout dire lors d’une première rencontre, nous avons tous des défauts et des doutes, l’imperfection n’est pas l’incompétence, ce qui compte c’est ce que l’on a pu échanger, le naturel qui émane de moi et le courant qui est passé, pas les petites erreurs. Si la rencontre ne donne rien cela vient des deux, d’un manque d’atomes crochus, pas seulement de mes insuffisances ».
Bastien 2  La recherche de progression personnelle est utile mais demande à être complétée par l’autocompassion. En cas d’échec, la vulnérabilité réapparait avec des risques de cercle vicieux dévalorisation/démotivation. Éviter de tout se mettre sur le dos (ou sur celui des autres). Chercher plutôt à accepter les circonstances défavorables, comment apprendre, comment rebondir. Repérer ses éventuelles erreurs pour anticiper le futur, sans se critiquer « quels que soient les échecs, les difficultés, je m’appuie sur mes atouts et j’agis selon mes valeurs ».
Bastien 3 Une bonne estime le protège des doutes et questionnements stériles. De plus, elle n’entrave pas la recherche d’efficacité, au contraire elle libère la créativité, l’engagement et les qualités sociales. L’adversité est acceptée comme un défi à relever, ou une contrariété temporaire. Bastien n’a pas besoin de se comparer aux autres puisqu’il s’accepte tel qu’il est. Il dégage donc des attitudes plus ouvertes, plus empathiques, plus authentiques, moins agressives, au final plus engageantes pour les autres.
De l’autocompassion au narcissisme ?
Qu’elle soit naturelle ou acquise à force de travail sur soi, l’estime haute est indépendante des conditions extérieures, de l’avis des autres, des critiques, des succès. Au contraire, les personnalités narcissiques se distinguent par leur extrême sensibilité aux avis extérieurs et dans le même temps par une absence d’empathie.
Comment distinguer une personnalité narcissique d’un profil confiant à forte estime de soi ?
Narcissisme : faible empathie, autocentré, hypersensible à la flatterie, irritable à la moindre critique, toujours en recherche de visibilité et d’approbation, hypersensible à l’adversité (une épreuve = une injustice insupportable), tendance à la comparaison ou à la dévalorisation d’autrui. Une étude d’imagerie cérébrale montre une diminution de certaines régions liées à l’empathie (insula) chez les personnalités les plus narcissiques[iii].
« Si vous n’avez pas compris que l’égocentrisme vous rendait misérable, passez un week-end à ne cultiver que cela et voyez comment vous vous sentez. Le week-end suivant, essayez de cultiver l’empathie et l’altruisme, et comparez ». Matthieu Ricard
Confiance, estime haute et stable, à peu près tout le contraire du narcissisme : conscience de sa valeur mais sans besoin de comparaison aux autres, acceptation des critiques, affirmation de soi sans agressivité (assertivité). Face à une critique la réponse type est « Ah bon, pourquoi pensez-vous cela ? ». Ouverture aux autres, résilience (une épreuve = un défi), pas de recherche d’approbation permanente.
 Attention, il s’agit de tendances extrêmes, la réalité se situe souvent entre les deux.
S’aimer est donc indispensable, c’est un facteur majeur de stabilité, de résilience, de succès et d’ouverture aux autres, en revanche se tourner sur soi-même est une spirale dangereuse, une glissade vers les frustrations et l’isolement. Plutôt que Narcisse écoutons sa compagne la nymphe Écho.
« La vie est telle un écho :
ce que tu envoies te reviens
ce que tu sèmes, tu récoltes
ce que tu donnes, tu l’obtiens
ce que tu vois dans les autres existe en toi » Zig Ziglar”
Ces lignes sont inspirées de ” Je rumine, tu rumines, nous ruminons ” et de “Ces émotions qui nous dirigent“
Pour aller plus loin : 
[i] Neff, K. D (2007). “Self-compassion and adaptive psychol functioning”. J of Research in Personality 41 (2007) 139–154
[ii] Zhang, J. W (2016). “Self-Compassion Promotes Personal Improvement”. Pers Soc Psychol Bull 42. 2 244-258.
[iii] L Schulze & al. (2013). Gray matter abnormalities in patients with narcissistic personality disorder. Journal of Psychiatric Research. DOI: 10.1016/j.jpsychires.2013.05.017
       Nous remercions vivement Docteur Bernard ANSELEM, Médecin spécialiste en imagerie médicale, master de recherche en Neuropsychologie (Toulouse, Lyon, Grenoble), titulaire d’un Certificat de « science of happiness » (Berkeley) et Formateur professionnel pour médecins ou entreprise. Il est également Auteur de plusieurs ouvrages dont, « Je rumine, tu rumines, nous ruminons » (Editions Eyrolles, 2017) et « Ces émotions qui nous dirigent » (Alpen éditions) conférencier. Membre du comité d’éthique de l’université de Savoie, 
Il propose de partager son expérience professionnelle en Neuropsychologie pour nos fidèles lecteurs de www.managersante.com
Biographie de l’Auteur : 
Médecin spécialiste en imagerie médicale, master de recherche en neuropsychologie (Toulouse, Lyon, Grenoble), certificat de « science of happiness » (Berkeley) et formateur professionnel pour médecins ou entreprise. Auteur conférencier. Membre du comité d’éthique de l’université de Savoie. Thèmes de travail : émotions, motivation, anxiété, prise de décision et efficacité, IRM fonctionnelle. Il souhaite créer des ponts entre les avancées récentes des recherches sur le cerveau ou le bien-être, et les applications pratiques au quotidien, à l’intention des personnes ne disposant pas de temps pour aborder les ouvrages théoriques ou académiques.
Interview du Dr Bernard Anselem en Vidéo  :
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Paris-Porte de Versailles [#Expoprotection] du 06>08 Novembre 2018
Entre l’estime de soi & l’autocompassion : s’agit-il de narcissisme ou non ? Le Docteur Bernard ANSELEM nous répond Article publié par notre expert en Neurosciences pour managersante.com, le Docteur Bernard ANSELEM , auteur de plusieurs ouvrages dont, « 
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