#Dufourmantelle
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nnuulll · 2 months ago
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“J'aime l'ignorance de l'amour, sa persistance terrible en dépit de tout et son abaissement devant la moindre chose quand il est déjà mort. La parole adressée à un témoin crédité d'une compréhension magique de votre âme, qui n'a été d'ailleurs témoin de rien de ce dont vous lui parlerez, témoin inutile, décalé, absent, témoin qui n'a d'autre stature que de tenir une place au présent, là, auprès de vous qui souffrez et qui saura tenir cette place indéfectiblement. Ce témoin n'a à vous offrir qu'une écoute flottante, partielle, une écoute au fil de sa propre expérience, souffrante ou méconnaissante. Et le miracle est que, parfois, entre ces deux méconnaissances, celle du sujet sur sa propre histoire, son désir, les raisons ou déraisons de son amour et celle de l'analyste, son ignorance, son absence d'entendement de cette histoire-là — ce qui a eu lieu dans votre vie —, se produise un événement. Un événement qui est de l'ordre de l'amour (on dit transfert, c'est plus sage), un événement qui est une rencontre. De cette méconnaissance naît un savoir étrange, un savoir « en avance », qui peut défaire la fatalité. Quel miracle ! Car lorsque ce savoir surgit, il prend par surprise les deux protagonistes de cette histoire, de ces séances, répétitives, assommantes, terribles. Il surgit de l'intérieur de cette toute petite chambre noire où il était caché en négatif et ce qu'il révèle (qui était, faut-il le croire, contenu là déjà ? ou en simple formation ?) est une préfiguration de l'avenir, du déploiement de l'être en direction de l'avenir, d'un avenir qui ne serait pas déjà écrit par la peur du passé, par les fautes répétées, par l'esclavage des peurs en chaine et des enfermements divers. Il est une prophétie intime, adressée à un autre qui l'entend, qui entend se former ce trésor très simple et très pur d'une parole nouvelle dans un corps délivré.”
Anne Dufourmantelle, En cas d'amour, Psychopathologie de la vie amoureuse, Payot Rivages, p. 225-227
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chic-a-gigot · 15 days ago
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Le Petit écho de la mode, no. 4, vol. 11, 27 janvier 1889, Paris. 1. (1) Toilette drap alezan et faille même teinte; — (2) Toilette velours et faille réséda clair, (Modèles de Mme Dufourmantelle, 30, boulevard des Italiens.) Ville de Paris / Bibliothèque Forney
(1) Toilette drap alezan et faille même teinte. — Jupe ronde unie faille, garnie sur le côté gauche d’une broderie applique, teinte vert clair et bois. Polonaise drap, le côté gauche forme redingote coupée jusqu’au côté en tombant en plis droits, dos ajusté terminé en plis, côté droit polonaise croisée biais légèrement drapé à la taille sous une boucle acier, retenant un coquillé doublé de faille, piqûres au bord de la polonaise. Plastron faille coquillé et terminé en pointe à la taille. Col droit. Manche à coude, revers et nœud de taille au bas. Jockey plissé dans le haut, chapeau velour bois orné d’une plume alezan, gants nuance suède.
(1) Dress in chestnut cloth and faille of the same color. — Plain round faille skirt, trimmed on the left side with an applique embroidery, light green and wood color. Polonaise cloth, the left side forms a frock coat cut to the side falling in straight pleats, fitted back finished in pleats, right side crossed polonaise bias slightly draped at the waist under a steel buckle, holding a shell lined with faille, stitching at the edge of the polonaise. Faille shell plastron finished in a point at the waist. Straight collar. Elbow sleeve, lapels and waist knot at the bottom. Jockey pleated at the top, velvet wood hat decorated with a chestnut feather, suede-colored gloves.
(2) Toilette velours et failli réséda clair. — Jupe plissée velours, traversée au bas par trois rangs de galon or, devant quille plissée en faille retenue au bas par un nœud. Panier entourant le bas de la taille, gracieusement relevé sous le pouf droit plissé en faille, corsage court plissé devant à partir des épaules, encadrant un gilet plat velours surmonté d'un col droit. Ceinture galon or. Manches plissées bouffantes du haut, plissées du bas, serrées par des galons or. Toque velours ornée d’une plume réséda. Gants jaune pâle,
(2) Velvet and light mignonette faille toilet. — Pleated velvet skirt, crossed at the bottom by three rows of gold braid, pleated faille quille front held at the bottom by a bow. Pannier surrounding the bottom of the waist, gracefully raised under the straight faille pleated pouf, short bodice pleated in front from the shoulders, framing a flat velvet waistcoat topped with a straight collar. Gold braid belt. Pleated puff sleeves at the top, pleated at the bottom, tightened by gold braid. Velvet hat decorated with a mignonette feather. Pale yellow gloves,
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eelhound · 1 year ago
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"In today's age, it has become intolerable to 'withdraw ourselves,' or else this withdrawal must be announced, scheduled, and registered. The secret garden is identified by a sign, which means that it is no longer secret. Gentleness is in this withdrawal, which is accompanied by its secondary virtues: tact, subtlety, reserve, discretion. To not show ourselves, to set ourselves aside, and to guard ourselves are crowned by the last mystery that allows thinking, a certain suspension of identity."
- Anne Dufourmantelle, from Power of Gentleness: Meditations on the Risk of Living, 2018.
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aschenblumen · 3 months ago
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La literatura nos hace escuchar, lo queramos o no, el riesgo puro de la lengua. Es la disonancia que irrumpe en un mundo de armonías, si se me permite la expresión, preestablecidas. En cierto sentido absoluto, no hay texto literario alguno que sea innecesario. Y tomar cuerpo en el idioma, es decir, en otro idioma, sigue siendo traicionar la lengua materna. Renegar de su deseo de reconducción a lo mismo, al salvajismo mortífero que lo materno lleva dentro de sí, a pesar de sí. No hay metáfora sin riesgo de locura. La locura es una metáfora que no se ha vuelto a cerrar, que no ha encontrado qué encerrar. Un alocamiento de la lengua misma.
—Anne Dufourmantelle, «Otro idioma» en Elogio del riesgo. Traducción de Simone Hazan.
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petit-atelier-de-poesie · 9 months ago
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La mélancolie qui nous habite tous vient de cette séparation initiale, impensable, cette déchirure a un reste en nous, inentamé. Une sorte d’accident radical qui nous fait chercher à l’intérieur de l’amour, la réminiscence de cet espace matricielpremier, ce refuge absolu ou « je » n’existais pas encore. Cette recherche-là est assoiffée, incapable des jeux de l’érotisme où la différence déploie ses chatoiements. L’exil n’est qu’une répétition de cette expérience première fondatrice que nous oublions. Et la nostalgie qui l’accompagne. Il était une fois…
Anne Dufourmantelle. En cas d’amour. Psychopathologie de la vie amoureuse. 2009
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ma-pi-ma · 2 years ago
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Il tempo è dove siamo.
Anne Dufourmantelle, da L'opposto del fuoco
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docesesentaysiete · 1 year ago
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Volver con el hombre que usted amó y que usted abandonó es creer que se puede volver sobre nuestros pasos como si esos pasos no hubiesen franqueado irreversiblemente un espacio de vida que dice alguna cosa muy violenta sobre nosotros mismos y que preferiríamos sin dudas ignorar al mismo tiempo que lo vivimos. La literatura es la mayor reserva de ese acto: la vuelta imposible. Y es ser fiel a su amor pasado el seguir adelante.
Anne Dufourmantelle, En caso de amor: Psicopatología de la vida amorosa
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ameretat · 2 years ago
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Anne Dufourmentelle, Éloge du risque :
Au risque de la passion
“La passion ne se soigne que par elle-même” Fourier
On veut l'intensité sans le risque. C'est impossible.
L'intensité c'est le saut dans le vide, la part d'inédit, ce qui n'a pas encore été écrit et qui pourtant en nous est en attente, de précisément ça. La passion est une disposition qui naît en nous depuis l'enfance, que l'on peut faire croître ou diminuer mais totalement altérer, jamais. Elle exige comme le chevalier de la foi kierke-gaardien un passage à l'infini, une hyperbole. Le chemin n'est pas défini, ni le comment, ni l'usage, ni la raison qui saurait nous guider. L'amour abrite de tels risques. Et pourtant que de répétitions s'y côtoient...
Parce qu'après, si vite après le premier vertige, la peur fait relais, ensuite ce n'est qu'un rattrapage qui prend plus ou moins de temps pour prendre acte de la défaite des sentiments. Alors... faudrait-il ne pas croire aux renoncements, aux alibis, aux serments, aux mirages, et pourtant aimer ? Savoir que c'est le désir qui veut, tout le reste s'organise autour, plus ou moins secrètement. Et le désir s'attache au corps, mais à un corps hors-corps impossible à rassembler en mot, en vision, en acte qui est tout aussi bien de l'âme. Aucun pacte ne peut en fixer la limite ni la durée, sinon le sexe qui ne s'épuise ni dans la jouissance, ni dans la répétition.
Qui voudrait de cette délivrance?
Mais il y a une autre passion, ou du moins un événement que l'on a appelé du nom de Passion, c'est celle du Christ. Une passion qui est celle de l'incarnation, d'un dieu fait homme. La Passion ici désigne-t-elle le martyr, le corps supplicié de celui qui se laissa condamner et trahir, par son ami ? Ou est-ce un autre événement que l'on désigne par ce nom, qui fait signe dans l'humilité et la trahison vers la possibilité du plus sacré, et dans l'acquiescement à un ailleurs absolu ?
Que nous soyons croyants ou non, cette Passion appartient à notre mémoire, à notre rapport au monde et au langage. Toute passion, en ce sens, paie son tribut à cette autre scène, christique, qui nous propose un retournement de la sauvagerie en grâce.
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dreamofmourning · 2 years ago
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xjmlm · 2 years ago
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If we deprive the melancholic of his tears, that is, his purpose, he will be tempted to make himself disappear just when we think he is cured. He will retreat into the limbo from which his existence never wholly escaped, like the damned in Dante’s hell. Renouncing nostalgia demands a courage that may sometimes fail.
Anne Dufourmantelle, Power of Gentleness
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la-nuit-je-mens · 2 days ago
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L'enfant qui a subi une situation incestueuse ne s'autorise pas le chagrin ni la colère, du moins explicitement.
La honte réprime toute expression possible de cette part de lui même qui a été saccagée par le désir de l'autre.
(....)
Un parent qui est soit traumatisé, soit dans une soif boulimique d'amour et de reconnaissance, peut demander à son enfant de le réparer.
L'enfant est instrumentalisé, inconsciemment.Il est logé dans l'histoire de sa mère en tant que bouche-trou.
(...)
L'enfant essaie toujours de tenir.
Il a une capacité incroyable à faire avec l'invraisemblable pour supporter des situations qui pourraient être ingérables et le mettre en danger sur le moment,s'il les dénonçaient.
Anne Dufourmantelle
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nnuulll · 1 month ago
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"Le funambule risque la chute, surtout lorsqu'il s'immobilise, qu'il s'exerce à se tenir là, presque sans bouger. C'est son propre élan qu'il retient et qui pourtant lui rendrait la stabilité. Funambule, il préfère tenter ce miracle d'un suspens en appui sur la corde. On pourrait dire qu'il attend — mais c'est autre chose. La suspension n'est pas un temps arrêté avant qu'il se passe quelque chose, c'est l'événement même ; l'entrée dans ce temps intime où en réalité la décision s'est déjà prise, mais nul ne le sait encore." 
Anne Dufourmantelle, Éloge du risque, “En suspens”, Rivage p. 32
"C’est la voix du vide en dessous de nous qui nous attire et nous envoûte, le désir de chute dont nous nous défendons ensuite avec effroi. […] Avoir le vertige c’est être ivre de sa propre faiblesse. On a conscience de sa faiblesse et on ne veut pas lui résister, mais s’y abandonner. On se soûle de sa propre faiblesse, on veut être plus faible encore, on veut s’écrouler en pleine rue aux yeux de tous, on veut être à terre, encore plus bas que terre."
Milan Kundera, L’insoutenable légèreté de l’être, folio p. 93 & 118
"Il y a deux sortes de gens. Il y a ceux qui vivent, jouent et meurent. Et il y a ceux qui ne font jamais rien d'autre que se tenir en équilibre sur l'arête de la vie. Il y a les acteurs. Et il y a les funambules."
Maxence Fermine, Neige, Seuil p. 95
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dandanjean · 2 months ago
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Puissance de la douceur
La douceur est une énigme. Incluse dans un double mouvement d’accueil et de don, elle apparaît à la lisière des passages que naissance et mort signent. Parce qu’elle a des degrés d’intensité, qu’elle est une force symbolique et qu’elle a un pouvoir de transformation sur les choses et les êtres, elle est une puissance. * La douceur fait apparaître l’écart entre ce qui est là et qui échappe. Le…
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eelhound · 1 year ago
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"To attack gentleness is an unnamed crime that our era often commits in the name of its divinities: efficiency, speed, profitability. We try to make it desirable, exchangeable, institutionalizable, so that it does not upset everything. We kill gentleness with gentleness. We make it into a contaminated drug, the need for which is inculcated in us.
The Dostoyevsky of The Brothers Karamazov summons gentleness in the scene of 'The Grand Inquisitor.' The Inquisitor knows that no one can bear Christ's return; he will therefore take upon himself the decision to condemn. Christ never departs for a moment from his gentleness, and it is that alone that defeats the power and the certainty of the Inquisitor. It comes to convert the forces of mortification, opening another path to the truth other than terror. Humans do not want the freedom that you offer them, says the Grand Inquisitor to Christ; I, who am conscious of this, offer myself as a sacrifice to that freedom, depriving them of it and taking the full burden. Humans prefer servitude; they want to be guided and discharged from the exorbitant choice of their existence.
We see here that Freud had read Dostoyevsky, for what else does the obsessional neurotic do if he doesn't avoid at all costs paying the price of a freedom that he does not want? As often in Dostoyevsky, it is on the edges of baseness, betrayal, violence that gentleness becomes revealing. The beings who lavish gentleness are suffused with it like a fever that contaminates their interlocutors far from their usual territories. In their incapacity to be in the world otherwise than in this failure appears an unprecedented relationship to freedom. Because gentleness appears first as a failure. It infringes all the rules of social etiquette. The beings who demonstrate it are sometimes resisters, but they do not carry on the fight where it usually takes place. They are elsewhere. As incapable of betraying as they are of betraying themselves, their power comes from an act that is always a way of being in the world. And the passion that arises from it comes from the emotion that only gentleness may liberate: it is another living."
- Anne Dufourmantelle, from Power of Gentleness: Meditations on the Risk of Living, 2018.
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annacswenson · 7 months ago
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~ l'espoir est encore un autre mot pour la consolation ~
—Anne Dufourmantelle, Éloge du Risque
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petit-atelier-de-poesie · 9 months ago
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En cas d’amour : que faire ? Axe autour duquel tourne toute vie : aimer, être aimé. Avec toutes ces déclinaisons : reconnaissance, peur d’être abandonné, morsure de la jalousie, désir de possession, envie, délivrance, haine, détachement, paix. Est-ce d’avoir été porté dans un ventre qui nous rend ainsi à la merci de ce sentiment inconstant et sauvage pour lequel nous sommes prêts à abdiquer tout le reste ? Nos secrets ont pour axe cet amour. Le malheur est que l’on veuille y faire entrer toute une vie, et concilier passion, amour et paix, comme si la violence était un pur accident, la fragilité une erreur et l’ennui un handicap passager.
Anne Dufourmantelle. En cas d’amour. Psychopathologie de la vie amoureuse. 2009
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