#Cire de deuil
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Cire de deuil ou argizaiola
France
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Je reviens à mon projet de présenter la plupart de mes 55000 photos (nouveau compte approximatif. On se rapproche du présent !).
2016. Je passe quelques jours à Pau chez Christine “hors-saison” !
Ici, une virée en Bigorre, à Lourdes : le château-musée.
Des surjougs toulousains, un jeu de quilles, des cires de deuil (dont un “lourquet”) censées se consumer autant que ledit deuil, des tenues traditionnelles de la vallée d’Ansò (le mec ressemble à Dr House ou c’est moi ??), puis des vallées d’Ossau et de Luz. Enfin, des meubles rustiques...
#souvenirs#bigorre#lourdes#château de lourdes#folklore#lourquet#surjoug#cire de deuil#anso#ansò#vallée d'ossau#ossau#luz#vallée de luz#tenue traditionnnelle#meuble#quilles#jeu de quilles
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Michée 1
Menaces de l’Eternel contre Israël et Juda.
1 La parole de l’Éternel fut adressée à Michée, de Moréscheth, au temps de Jotham, d’Achaz, d’Ezéchias, rois de Juda, prophétie sur Samarie et Jérusalem. 2 Ecoutez, vous tous, peuples ! Sois attentive, terre, et ce qui est en toi ! Que le Seigneur, l’Éternel, soit témoin contre vous, Le Seigneur qui est dans le palais de sa sainteté ! 3 Car voici, l’Éternel sort de sa demeure, Il descend, il marche sur les hauteurs de la terre. 4 Sous lui les montagnes se fondent, Les vallées s’entrouvrent, Comme la cire devant le feu, Comme l’eau qui coule sur une pente. 5 Et tout cela à cause du crime de Jacob, À cause des péchés de la maison d’Israël ! Quel est le crime de Jacob ? N’est-ce pas Samarie ? Quels sont les hauts lieux de Juda ? N’est-ce pas Jérusalem ?… 6 Je ferai de Samarie un monceau de pierres dans les champs, Un lieu pour planter de la vigne ; Je précipiterai ses pierres dans la vallée, Je mettrai à nu ses fondements, 7 Toutes ses images taillées seront brisées, Tous ses salaires impurs seront brûlés au feu, Et je ravagerai toutes ses idoles : Recueillies avec le salaire de la prostitution, Elles deviendront un salaire de prostitution… 8 C’est pourquoi je pleurerai, je me lamenterai, Je marcherai déchaussé et nu, Je pousserai des cris comme le chacal, Et des gémissements comme l’autruche. 9 Car sa plaie est douloureuse, Elle s’étend jusqu’à Juda, Elle pénètre jusqu’à la porte de mon peuple, Jusqu’à Jérusalem. 10 Ne l’annoncez point dans Gath, Ne pleurez point dans Acco ! Je me roule dans la poussière à Beth-Leaphra. 11 Passe, habitante de Schaphir, dans la nudité et la honte ! L’habitante de Tsaanan n’ose sortir, Le deuil de Beth-Haëtsel vous prive de son abri. 12 L’habitante de Maroth tremble pour son salut, Car le malheur est descendu de la part de l’Éternel Jusqu’à la porte de Jérusalem. 13 Attelle les coursiers à ton char, Habitante de Lakisch ! Tu as été pour la fille de Sion une première cause de péché, Car en toi se sont trouvés les crimes d’Israël. 14 C’est pourquoi tu renonceras à Moréscheth-Gath ; Les maisons d’Aczib seront une source trompeuse Pour les rois d’Israël. 15 Je t’amènerai un nouveau maître, habitante de Maréscha ; La gloire d’Israël s’en ira jusqu’à Adullam. 16 Rase-toi, coupe ta chevelure, À cause de tes enfants chéris ! Rends-toi chauve comme l’aigle, Car ils s’en vont en captivité loin de toi !
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Happy Birthday à la merveilleuse FRANCE GALL, partie bien trop tôt qui fêterait bientôt ses 73 ans 🍾 Née un 9 octobre 1947, notre poupée de cire et surtout de son nous a quitté un bien triste 7 janvier 2018 à l'age de 70 ans à Neuilly-sur-Seine - 🇫🇷. Notre « Babou » fut élevée par deux parents artistes, dont le père, chanteur et auteur, qui lui donne le goût de la 🎧 . Heureusement pour nous 🙏 ! Car auprès de ses trois copines yéyé elle a fait rêver des millions de gens et enchanté bien des enfants 👶 par son répertoire post-Berger. Tel un phénix, France a réussi l’incroyable pari dune renaissance artistique auprès d’un public différent🎵. Digne & toujours debout malgré les coups de la vie comme les deuils à répétition, ou son combat émouvant contre la maladie, son attitude force le respect ✊ France Gall, une chanteuse générationnelle qui nous manque cruellement 💔
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Réflexions sur le deuil [notes du journal]
Quand je pense à elle, que je me rappelle qu'elle est, réellement, morte, il y a comme un grand cri qui me submerge à l'intérieur, silencieusement, qui envahi, recouvre tout. Et toujours ce "pas elle, pas elle" qui revient. Pas elle mais alors qui ? N'est-ce pas, plutôt, "pas à moi", que ça n'arrive pas à moi, que ça reste pour les autres lointains, inconnus, pour les histoires, les livres, les films, là où c'est supportable, et pas tangiblement ici dans la vraie vie, la mienne. Et pourtant, c'est là. Ce n'est pas appréhendable. C'est comme quand j'ai vu son corps au funérarium. On aurait dit un mannequin de cire. Plus laide et plus belle à la fois, instinctivement je ne la reconnaissais pas. Pourtant. Sa bouche surtout tombait, se fendait. Le haut du visage lui ressemblait plus, ils avaient teint ses cheveux en noir. Je voulais partir, fuir cette image et, à la fois, je voulais rester avec elle, ne pas la laisser, seule. Sa dernière apparition. Je lui ai dit cent fois que je l'aimais. Même si je savais qu'elle n'entendrait pas, elle, son corps abandonné a pu recevoir ça. C'est une chose étrange que de voir ce double, vide, de la personne aimée, qui n'ouvrira jamais les yeux alors qu'on concentre tout son être dessus. Nous ne sommes pas préparés à ça, c'est trop loin de la réalité, difficile, voire impossible, à appréhender. On ne le comprend pas, on sait juste ce que c'est, ce que ça implique. Mais arriver à comprendre ce corps là, non, à comprendre que cela soit possible, réel, que ça nous arrive à nous, aujourd'hui, alors que la veille tout était en ordre, non. On ne peut pas savoir ça avant que ça arrive. Et quand ça arrive, on est seul, démuni. On est brisé. Pas entièrement, pas assez pour empêcher que la vie ne suive son cours. Mais on est brisé quelque part. Avec la personne manquante, c'est tout un pan de notre mémoire, de nos souvenirs, de notre enfance qui disparait, s'écroule. L'enfance, les lieux habités, le Noël symbolique (idéal, qui n'est possible qu'enfant). A la place, le grand silence, le puits, le blanc. Le deuil est blanc, pas noir. Il faut comprendre et réussir à vivre avec ce blanc en nous, ce manque irrémédiable, irréparable. Comment peut-on saisir cette perte ? Brutale, elle n'a pas de sens. On ne peut pas se raccrocher au "c'est dans l'ordre des choses" : c'est un désordre qui ne s'arrange pas. Il faut combler l'absence d'autres choses pour survivre et cette injustice, cette trahison, fait mal. L'oublier ? La remplacer ? Choisir la vie. Horrible mais nécessaire. Se concentrer sur une image d'elle, la réduire, la comprimer, l’embellir et, peu à peu, user cette image, la désinvestir. Je ne veux pourtant pas l'abandonner, je veux écrire sur elle, lire son histoire afin de lui redonner une voix. Mais la mort, ici la morte, devient un mystère qu'on ne peut plus questionner. C'est aussi ça le deuil : rester avec tout un tas de questions, d'aveux, de mots qui demeureront lettres mortes. La complète incertitude, le silence, encore un peu plus. Un jour, je serai une personne sans maman et j'en aurai l'habitude, comme j'ai pris l'habitude de d'autres pertes. Il faudra trouver tellement de choses, d'êtres, d'objets pour égayer la maison et la remplir de beauté, pour être plus fort que ça, pour équilibrer la balance, pour en échange supporter la perte. Tellement. Je promets d'être farouchement indépendante, de voir le beau à chaque seconde, d'avoir pleinement conscience de chaque chose. Pas comme eux, c'est vrai. Mais je n'aurais pas pu la sauver du vide, même en étant restée là-bas. Elle était construite ainsi et moi je suis autre. Il faut absolument accepter que, quoi qu'il arrive, nous perdons peu à peu ce qui nous a construit. Sa mort ne changera pas mon quotidien mais toute la façon de l'appréhender. Le deuil apporte un nouvel éclairage sur la vie, une lumière double, à la fois angoissante, révélant la fragilité du corps, du lien avec l'autre. Et, par là même, poussant plus frénétiquement dans la vie. Se consumer, aimer, créer, indépendance, liberté. Il faut absolument y arriver. Vivre au delà de la mort.
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Tubéreuses en Ténèbres
Dans l’au-delà des songes,
Sous de paupières encloses,
D’élégantes métamorphoses,
Aux clartés inégalées, me prolongent.
Les tendresses d’une lointaine idole
Voluptueusement s’y savourent
Et tous les sens s’affolent
Au prodigieux de l’amour.
De retour de ces fantasques voyages,
Chair et esprit en payent le prix
En donnant foi aux présages
Qui épuisent la vraie vie.
Œil dilaté pour enclore plus de lumière,
J’assiste au cérémoniel vermeil
D’un crépusculaire effondrement de soleil,
Mais déjà, des clameurs sourdes bruissent d’ombres familières.
Une froideur toute soudaine les accompagne,
Elle enserre mon corps interdit,
Et mon âme expulsée du pays de cocagne,
Se recouvre d’un funeste glacis.
Le cruel abandon, inlassable rongeur,
Blesse mon cœur d’une corrosive langueur,
Il perpétue son forfait en pensées mugissantes
Tapies dans des ténèbres anciennes et renaissantes.
Jadis, d’une nécessaire fuite, j’avais su leur échapper,
Mais tout ce qui se sème par le cœur, d’une sombre nuit, germe à nouveau en lui.
De rudes années m’ayant mal vieilli, exsangue et sans énergie,
Je me laisse couler à terre, attendant le coup de grâce d'où viendra la paix.
J’entends dans l’obscurité avide
Un peuple de Sisyphe impavide
Dérouler à son degré le plus haut
L’absurdité d’une vie par monts et par vaux.
Je suis le deuil à la noire oriflamme, l’inconsolé
Et ma tête lourde et embrouillée,
Entrelace d’éthérés duvets pour m’évaporer
Vers des cieux fastes et apaisés.
Dans l'envol d'une fumée de cigare,
Balbutiant sous d’étranges soleils,
Pour éviter la noyade et l’asphyxie,
Je blanchirai de gypse le phare qui précipitera mon départ.
Et à l’instar de l'infortuné Icare,
Paré de plumes d’hirondelle
Qui se cèlent à la cire de chant d'Elle -
Ô le beau cauchemar d'abeilles !
Je fuirai le noir centre qui aspire dans l'oubli, ma poussière de galaxie.
Quand il n’y a plus rien à garder, à sauver
Il faut se sauver – se sauvegarder ;
Quand il n’y a plus de cieux aux belles eaux à goûter,
Nos yeux aphasiques se mettent par flots à goutter.
Les histoires d’amour se délitent par les malentendus
Et leurs images désuètes jaunissent - comme de bien entendu.
En m’égarant, je croyais te retrouver,
Tu me manques toujours en continuant à me toucher.
Telles des eaux fortes piégées par glaciation,
La cristallisation de nos passions,
Subie de proche en proche, la débâcle de la nuit ;
Elle épuisera pour un temps,
la morne saison pour renaître sans un bruit
Dans la gourmandise exquise d'un printemps.
Et par les fantômes d'un précédant millénaire,
Mille et un échos en nuage de poèmes,
Rejailliront dans le va et vient permanent d'un éternel sans détour.
Et de la plus liminaire manière,
Exubérante et subtile,
Qui fait la ruse des pistils,
Baigné d’immarcescibles et concrescents confettis aux couleurs ductiles,
J’exulterai ma vie à cette ressource.
Mes pollens.
Ma source.
Dur à l'Ex cède l'Ex
(À-l'in)star du noir
L’es-poir en pommes AD
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Les larmes au bord des lèvres "Les larmes au bord des lèvres , le silence au bout des yeux Les joues couleur de suie , le front mendiant aux Cieux Un visage dans l'exil , l'errance autour du cou Flou de trop de nuances , le deuil à mes genoux Le portrait d'une douleur , une démence se craquelle Folie de l'esprit , les pensées qui m'enlèvent L'illusion d'un miroir en verre de mes cent teints Caméléon d'une vie en échappées de bruns Le marc tari à la source , la fontaine de mes cris À morsure d'existence , l'amnésie qui s'enfuit La nuit ne viendra plus , le jour est mort déjà Lumière de l'incestueux écrasé sous mes pas À l'ire de mon sang, aux ancres de nulle part L'ailleurs en ces amarres et le fiel quêtant hasard L'être en transparence de n'avoir point été L'espérance est inconnue à ceux que l'on a blessé Faille originelle des gouffres et de l'absence Prières soient infidèles en chapelets de sentence Que Dieu me soit promis, j'en embraserai l'enfer Il est bien trop tard , l'Eden céans n'est plus que poussières Des cendres de mon âme au fleuve de mes soupirs Le râle d'un dernier souffle à mon coeur de cire Les larmes au bord des lèvres , le silence au bout des yeux Les joues couleur de suie , le front défiant les Cieux." ©Gisèle-Luce de Christian-James
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Les écroulements
Regarde mon amour ce monde qui s’écroule autour de nous en nous Serre bien ma tête contre ta poitrine et dis-moi ce que tu vois Pourquoi ce silence ? Dis-moi simplement ce que tu vois Les étoiles contaminées tombent-elles de l’arbre de la connaissance Le nuage toxique des idées nous submergera-t-il bientôt ?
Dis-moi ce que tu vois Brûle-t-on déjà les livres sur les places publiques Rase-t-on la tête des femmes avant de les lapider Y a-t-il des processions d’hommes à cagoule brandissant croix et cimeterres Pourquoi ce silence, mon aimée Sommes-nous sur une île flottante ou voguons-nous sur une torpille Sommes-nous seuls ou enchaînés à d’autres frères d’infortune Quel jour sommes-nous Quelle heure est-il ?
Serre bien ma tête contre ta poitrine et si tu peux ouvre ton ventre et accueille-moi au creuset de ta force Fais-moi remonter le fleuve jusqu’à la source des sources Replonge-moi dans la vasque de vie et verse sur ma fontanelle sept poignées d’orge en fredonnant la chanson de Fayrouz celle que tu chantes mieux qu’elle
Pourquoi pleures-tu As-tu peur pour le monde ou pour notre amour Ne peux-tu rien pour moi ? Alors dis-moi simplement ce que tu vois De quel mal meurt-on aujourd’hui Quelle est cette arme invisible qui extirpe l’âme et le goût à nul autre pareil de la vie Quelle est cette caravane qui dévore ses chameaux et vide ses outres d’eau dans le sable Quel est ce magicien qui fait de la guerre un acte d’amour ?
Pourquoi ce silence Crois-tu toi aussi que les mots sont si souillés qu’ils ne servent même plus à demander son chemin Crois-tu qu’il n’y a plus rien à dire et que mes pauvres versets ne sont que dérision sur dérision Veux-tu que je me taise pour te laisser regarder ces écroulements dans la dignité du silence ?
Serre bien ma tête contre ta poitrine et berce-moi Dans le cocon soyeux de tes mains ma tête se fera toute petite Le gros abcès des idées crèvera et je redeviendrai l’enfant d’un autre siècle effrayé par le tonnerre et qui se donne du courage en ânonnant un vieil alphabet à la lueur d’une bougie dans la maison interdite de Fès près d’un brasero où brûlent encens et fenugrec et éclate dans l’alun le mauvais œil Berce cet enfant qui n’a point été bercé afin qu’il revive et fasse revivre entre tes bras un monde englouti, saccagé, volé dont il ne reste qu’un âcre parfum d’innocence
Pourquoi ce silence mon aimée Ai-je réveillé en toi ta douleur tue ou le même besoin d’être bercée Celui d’une petite fille née dans une autre guerre partie au-delà des mers pour rencontrer le soleil de ses livres d’images en caresser les fruits d’or dans un verger gardé par des légionnaires ? Toi ignorant ce vain tourment des racines plus près de l’homme que de sa rumeur apprenant vite les langues méprisées sachant semer là où saigne la glèbe planter là où l’arrachement s’acharne Tout cela, en faisant mine de passer avec la loyauté des oiseaux migrateurs et ce vague à l’âme qui les déchire en douceur entre nid et périple
Pourquoi pleures-tu Est-ce pour ce monde englouti ou pour ce monde qui s’écroule Pour l’enfant ou pour l’adulte Pouvons-nous choisir entre deux adieux nous résoudre à l’adieu alors que le miracle est là nos pouls qui battent paisiblement jouent leur symphonie poignet contre poignet même si les armes parlent à la place des poètes ?
Serre bien ma tête contre ta poitrine et dis-moi ce que tu vois avec l’œil que nous avons patiemment cultivé au plus noir des ténèbres quand les jours de l’année se comptaient à l’envers quand le printemps nous dévorait le sexe quand l’automne était une hirondelle de cire sur notre oreiller quand l’été nous marquait au fer rouge dans ses fourgons et l’hiver nous accordait une miette de miséricorde Quand quelques mots d’amour lancés à travers les grilles nous nourrissaient pendant une interminable semaine Quand je souriais à la conquête de ton sourire et que tu versais la larme que je me refusais Quand je faisais sortir de ma tête un pigeon pour que tu l’arbores fièrement sur ton épaule dans les files d’attente
Dis-moi ce que tu vois avec cet œil de chair et d’acier familier des ténèbres vieux comme la conscience contempteur de l’oubli témoin irrécusable Pourquoi ce silence mon aimée Cet œil ne peut s’éteindre, n’est-ce pas ? Alors dis-moi ce que tu vois A-t-on commencé à détruire Grenade Les barbares sont-ils à nos portes Comment sont les barbares Parlent-ils une langue inconnue Viennent-ils vraiment d’une autre galaxie d’une autre dimension du temps En quoi nous ressemblent-ils Quoi en eux est si terrifiant ?
Dis-moi ce que tu vois Le fleuve des images monte-t-il toujours Pour quand prévoit-on le déluge Se bat-on déjà aux abords de l’arche Que fait-on des chevaux blessés des enfants qui ne peuvent pas marcher Les femmes ont-elles pris les armes à leur tour Y a-t-il au milieu de la horde un prophète perdu ?
Pourquoi ce silence mon aimée Me condamnerais-tu à devoir imaginer ce que je n’aurais jamais accepté d’imaginer dussé-je me crever les yeux Comment aurais-je pu croire que j’exercerais un jour le métier réprouvé du corbeau ou même le sombre office du cygne Moi l’artisan fils de l’artisan laboureur de l’antique beauté tisserand de l’espérance veilleur de l’âtre jusqu’aux cendres berger sans gourdin du troupeau que je dressais contre le chien-loup Moi l’artisan fils de l’artisan guettant l’arc-en-ciel pour ne pas me tromper sur les couleurs en me fiant à leurs noms les recueillant une à une dans la marmite en cuivre de ma génitrice comme autant d’épices rares destinées aux joies humaines au partage d’un repas qui ne devient licite que si les pauvres le bénissent et l’honorent ?
Comment aurais-je pu croire que ce rêve qui m’a converti à l’homme deviendrait un cauchemar que les héros de ma jeunesse scieraient l’arbre de mon chant que les livres où j’avais rencontré mes sosies jauniraient au fond de ma bibliothèque que mon errance vouée à la rencontre manquerait à ce point du gobelet d’eau et de la galette déposés au bord de la route par Celui ou Celle qui veille sur l’errance ?
Comment aurais-je pu croire au mirage d’un si beau chemin aux chaînes d’un si fol horizon au ver dans un si beau fruit Où donc était la faille ?
Pourquoi ce silence mon aimée veux-tu attiser encore plus en moi la parole me faire vaticiner, blasphémer refaire avec les mots ce que les hommes ont défait avec les mots retrouver sens à ce qui s’est ligué contre le sens arrêter d’un cri l’engrenage qui a pris tout mon corps et ne m’a laissé que ce semblant de voix Mais qui parle en moi Est-ce toi, ô mon œil ou ma parole en deuil ? Alors va, parole délie-moi délire-moi rends à ma langue ses langues perdues ses antiques croyances les frelons ingouvernables de ses mots ses jungles et leurs réducteurs de têtes froides Délivre-moi de l’étau de toute raison Prends mes peaux de loup et d’agneau mon encrier fossile, mes crayons le pain des funérailles sur lequel j’ai prêté serment Prends ce bâton de pèlerin qui a cru guider un aveugle Prends la dernière cigarette et jette le paquet
Va ma parole délie-moi délire-moi sois drue, âpre, rêche, ardue, hérissée Monte et bouillonne Déverse-toi Lave les mots traînés dans la boue et les bouches putrides Fais qu’en toi la vague se soulève et d’un bond inexplicable quitte la mer avec tous les poissons qui refusent la fatalité aquatique Fais qu’en toi un autre magma se forme d’un limon aguerri et qu’il nous promette une genèse têtue sans enfer ni paradis lente comme la caresse qui enflamme le désir
Va ma parole ma loyale Maintenant, corps entier je parle avec tous mes avortements Vaincu, je ne me rends pas Je vais ouvrir un grand chantier dans ma mémoire allumer des torches avec les prunelles de mes martyrs battre le tambour avec leurs mains Nous allons danser la danse des soleils qu’on nous a volés des taureaux égorgés et jetés avec nous dans nos cellules des danseuses sacrées brûlées pour délit de danse
Ah ma parole Ne laisse en jachère nul organe arrose-les d’un suc de grossesse et de jouvence Danse-moi Danse-nous Ruines ou pas ruines chaos ou abysse Dieu mort ou vif danse toute Je viens de toi à toi pauvre et nu comme il se doit avec une poignée de sel dans la bouche les ongles noircis et longs foulant les braises ardentes dans un nuage de santal et de viscères fumants levant l’étendard jaune et noir des femmes folles prêtresses des trous dans la terre Je viens à vous ô mère et père rejoindre le cortège et la robe nouer ma foi à la corde de votre foi J’apporte un bouc, des cierges décorés de Salé trois pains de sucre et un bouquet de menthe de Meknès O faites-moi place pour que je danse depuis le commencement et que mon sang noir gicle sur le pavé indique le chemin du sanctuaire où nul Imam ne se cache Ce sanctuaire oublié même de vous Là où le rebelle échappe aux lois humaines et peut vivre en homme libre Ah parole danse-moi danse-nous Je te confie ces corps en transe salutaire ces tumeurs bénignes et non bénignes ces talismans incrustés dans la peau pour instiller la patience du roc et rendre le sort moins vorace Je te confie ce cortège hésitant entre frénésie et soumission Je te confie tambours, crotales et violons suborneurs Je te confie la bouilloire et les aiguières le chaudron, le feu et ses serveurs Je te confie la vierge et les esprits qui l’habitent son cri multiplié de fausse parturiente ses seins aveuglants ses hanches de bateau ailé fendant la nuit Je te confie ô maîtresse imprévisible les vannes de cette nuit afin que tu les lâches à l’heure dite sans faiblir sur les ravisseurs de l’aube
Ah parole d’où viendrais-je, sinon de toi et où irais-je ? Je n’ai plus que ce cheveu pour porter mes pas d’un précipice l’autre rejoindre quelques étoiles amies qui s’obstinent à briller dans la désolation du ciel remonter les cercles d’un enfer incohérent où d’aucuns ont cru que je me complaisais Je n’ai plus que cet empan d’un royaume où je n’ai même pas droit à une tente et dont je ne peux entendre le nom sans avoir mal là où aucun fil ne peut recoudre les blessures Dois-je t’appeler patrie pour me consoler ou me venger des patries ou dois-je te laisser libre toi aussi souveraine de racines, hérésies, amour en permanence insurgée ?
Ah parole ma redoutable toi seule peux me bannir quand nul tyran ne peut m’exiler Toi seule peux seller ma monture lui choisir mors, étriers et l’engager dans d’effroyables pistes où tu te complais à me faire lire comme un débutant dans le sable, les cailloux et les traces refroidies Toi seule, ô femme jalouse ne peux accepter ni défaillance ni infidélité Et voilà que tu me jettes tel un mouchoir en papier dans ce chaos Voilà que tu me donnes en exercice cette fin de monde avec pour tâche de déceler dans les décombres la pierre noire ou blanche la graine manquante l’anneau de bois ou l’organe tombé en déshérence l’un ou l’autre de ces chaînons qu’il faudra ajuster à l’âme quand viendra l’ère d’une autre vie aventureuse Et j’obtempère je cherche j’ajoute mon désordre au désordre du monde J’écris pour ne pas me perdre, ne pas tomber J’écris en regardant fiévreusement ma montre la course du soleil l’ombre portée sur le mur Je cherche dans le sable pollué le bout de bois rond le moindre éclat de pierre blanche Je guette les oiseaux qui se posent pour aller leur disputer la fameuse graine Je fouille dans mes artères pour trouver quelque organe dont on ne m’a pas appris l’existence à l’école Et puis, dis-moi comment déceler une pierre noire dans les ténèbres ?
J’écris avec le tout et le rien l’énergie du désespoir et Dieu sait si elle est grande Je travaille aussi dur qu’un pauvre maçon que le sort a désigné pour construire des villas de riches qu’un mineur qui s’acharne sur le ventre de la terre pour se venger de sa stérilité qu’il reproche bien sûr à sa femme
J’écris comme d’autres prient font pénitence et acceptent le Mystère J’ai parfois des joies comme eux des éblouissements mais j’ai souvent des doutes qu’ils ignorent des tourments qui donnent à ma prière ses accents de vérité défiant la foi
J’écris quand tu m’écris ô parole et j’ajoute des choses qui t’échappent quand je soumets tes mots à l’ordalie réveille en eux la mémoire qui te précède Quand je cesse de les traiter comme des esclaves et les caresse dans le sens de la dignité Quand je leur donne des rendez-vous amoureux et arrive avant l’heure pour déguster mon attente Quand je les invite après le verre de courtoisie à un repas où nous mangeons avec les doigts dans le même plat Quand je n’exige rien d’eux hormis ce que nous devons à notre souveraine liberté J’écris par compassion en tendant ma sébile et peu importe si je n’y récolte que des crachats
Ah parole vois comme tu m’as endurci Je suis devenu ton enclume Les marteaux du monde peuvent frapper je ne me courberai pas J’attendrai qu’ils s’épuisent pour me préparer au monde suivant Et qu’il prépare lui aussi ses marteaux !
Ai-je dormi, mon amour Qu’ai-je dit de ce que j’ai cru voir D’où vient ce cheveu que j’ai, noué autour de la langue Pourquoi suis-je tout courbatu ? Mes pieds sont enflés Ma tête s’est comme vidée d’une eau lourde Mais je me sens apaisé prêt à voir et à entendre me dégager de ton étreinte et me présenter devant la Balance pour peser mon âme ce que mes deux paumes ont pu posséder y déposer les quelques plumes qui restent de mes ailes le mouchoir brodé que j’ai oublié dans ma poche Je ne garderai sur moi que notre bague commune Ni l’ange du bien ni l’ange du mal ne me la prendra Je la défendrai avec mes dents et mes ongles ma rage de grand handicapé Je la garderai et comme dans les vieux contes je la ferai tourner quand le geôlier aura cru fermer toutes les issues Il y aura un grondement et une tour de fumée un tremblement et un vol impromptu de perdrix Et le miracle sera là nos pouls qui battent paisiblement jouent leur symphonie poignet contre poignet pendant que nous voguons sur l’empan de notre île avec une nouvelle provision de mots un peu d’eau douce quelques fruits en sachant que notre esquif est de ce monde qui s’écroule autour de nous en nous Notre esquif est de ce monde encore plus perdu que nous Notre esquif est de ce monde éberlué trop jeune ou trop vieux pour comprendre qu’une petite bague peut faire un miracle Les rêves viennent mourir sur la page Un à un les rêves viennent mourir sur la page Ils se sont donné le mot ils viennent de partout pour mourir sur la page comme les éléphants dans leur cimetière J’assiste à leurs convulsions ne peux tendre un verre d’eau Je les regarde pour la première fois pour la dernière fois avant de les envelopper dans le suaire de mes mots et les déposer sur la barque menue qui fut jadis leur berceau Le courant les emporte et bien vite me les ramène comme si le large n’était pas là-bas mais ici sur la page Abdellatif Laâbi (est né en 1942, à Fès )
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3 festivals à ne pas manquer lors d’un voyage en Thaïlande
Vous connaissez déjà la Thaïlande ? Où vous aimeriez y aller pour vos prochaines vacances ? Pourquoi ne pas s’organiser pour réserver votre séjour pendant un festival en Thaïlande ? Participer aux festivités traditionnelles d’un pays permet de s’imprégner de la culture locale, de vivre plus près de ses habitants, et d'apprendre davantage de choses sur le pays en question. En faisant appel à une agence de voyage locale, comme Sawa’Discovery, vous pourrez planifier votre voyage en Thaïlande autour d’un des trois festivals que nous allons vous présenter.
1 . Le Phi Ta Khon : festival folklorique des fantômes
Chaque été, dans la province de Dan Sai, au Nord-est de la Thaïlande, le festival Phi Ta Khon, ou festival des fantômes en français, est un festival de pures traditions qui se déroule sur trois jours.
Les masques, fabriqués à base d’écorce de riz ou de noix de coco incarnent la présence des fantômes pour les inviter à la fête Le festival rend hommage aux religions animistes et bouddhistes où les habitants sont tous vêtus de déguisements colorés. Le premier jour est destiné à la célèbre procession des masques, où les villageois, hommes et femmes, arpentent les rues dans leur magnifique costume, visage masqué. Les masques, fabriqués à base d’écorce de riz ou de noix de coco incarnent la présence des fantômes pour les inviter à la fête. Tout au long du défilé, vous pourrez faire connaissance avec les danses et chants traditionnels. Le deuxième jour, est consacré aux lancements de fusées artisanales. Le festival des fantômes a lieu quelques jours avant les plantations de riz. C’est pourquoi, en lâchant la fusée très haute dans le ciel, la population locale pense que les dieux seront bienveillants et leur permettront une bonne récolte. Le troisième et dernier jour, est un peu plus spirituel puisque les locaux assistent à l’office religieux au sanctuaire de Wat Phon Chai. C’est ici l’occasion d’écouter les treize sermons de Phra Vessandorn qui retracent les moments importants de la vie de Bouddha. Cet unique festival dans la région nord de la Thaïlande promet trois jours de couleurs, de bonheur et de légende !
2 . Le festival des bougies à Ubon Ratchathani
Si vous avez la chance d’assister à ce spectacle féérique lors d’un voyage sur mesure en Thaïlande, ne ratez pas le défilé de chars entièrement décorés de bougies. Celles-ci sont confectionnées par des artistes venus du monde entier et sculptées en cire d’abeille.
Le festival des bougies à Ubon Ratchathani Chaque char a une signification particulière puisqu’il représente un temple ou un district du pays. Une compétition internationale est programmée lors de ce festival pour élire la plus jolie bougie. Le festival des bougies a lieu pour célébrer l’ouverture du jeûne bouddhique qui s’étale sur trois mois. https://youtu.be/1o58umI_5LA À l’époque, lorsque les moines se confinaient dans les temples, la population leur faisait don de nourriture et de bougies pour leur apporter une lumière spirituelle. Par la suite, certains habitants ont commencé à sculpter des bougies pour offrir aux moines un aspect symbolique. C’est comme ça que le festival est né, sous le règne du Roi Rama V.
3 . Le festival végétarien à Phuket
Voyageurs végétariens, vous serez enchantés par ce festival qui a lieu depuis des années à Phuket.
Le festival végétarien à Phuket Pendant 9 jours, la ville de Phuket laisse place aux festivités avec diverses manifestations et cérémonies qui ont pour but d’invoquer les dieux. La musique et la danse prennent place, les stands de nourritures végétariennes s’installent, et les habitants locaux pratiques des performances physiques comme marcher sur des braises, se font des piercings ou des mutilations. Plusieurs règles strictes sont à suivre pour les participants pendant ces 9 jours : Propreté du corps Ustensiles de cuisine propres et seulement destinés aux participants Port de vêtements blancs Comportement physique et mental irréprochable Ne pas manger de viande Pas de sexe Pas d'alcool Les personnes en deuil ne peuvent pas participer Les femmes enceintes et menstruées ne peuvent pas participer En tant que voyageurs, vous pouvez participer au spectacle et déguster la cuisine végétarienne qui vous est proposée pendant le festival. Read the full article
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Notes pour Jacques
Memory, native to this valley, will spread over it like a grove, and memory will grow into legend, legend into song, song into sacrament.
« A Vision, » Wendell BERRY
On me dit que l’aurore et ses doigts roses. Quand on pense au petit matin, je me plais plutôt à croire qu’il y a des nouveaux-nés écroulés grandement sur le ventre, dormant dans les bruits frais du commencement, avec leurs deux poings dans leurs yeux, deux poings qui retiennent les babils d’un dernier rêve ardent, puissant, un de ces rêves qui accusent l’atonie, un de ces rêves qui ne pensent pas, que nous ne pouvons pas connaître mais que nous avons connus. L’aube et les naissances ont un même corps de lumière troublé à de la nostalgie. Comme ils se réveillent, à soulever leur tête, se dresser sur leur séant, se regardant leurs petits pieds, puis le ciel, et lentement ils pointent la lumière que leur doigt caresse, parcourt, déplie. Ils contemplent. On ne sait pas si leur doigt nomme le jour jour, parce qu’ils méditent et qu’ils tracent des petits idéaux dans le ciel, ou bien parce qu’ils reconnaissent une érosion qu’ils ne veulent pas nommer, par cautèle ; ils ne portent pas encore l’étoffe de la langue, non, ils l’imaginent à peine ; c’est peut-être ce matin-là, quand ils pensent l’éclair saturnien comme une aube ; le doigt descend et pointe l’écoulement du monde. Dans le déversement du jour nouveau, le premier soleil bientôt immense les découvre, mollement. L’air est bon ; les pépiements apparaissent puis s’en vont, de branche en branche, les boisées calmes se donnent la réplique ; le vent les berce. Doucement les mains se joignent: ils bégayent. Les premiers rayons consacrent leurs balbutiements sans qu’ils ne le sachent, sans qu’ils ne les comprennent. Des becs, des yeux ronds, des huppes roses et blanches se saluent et jasent ; on a cru entendre le craquement des fourrés, l’ébrouement des cerfs. Les ombres vertes jacassent tous ces cantiques. Les enfants tendent alors l’oreille, écoutent dans ces chants le chant des oiseaux ; ils s’embrouillent ; ils le récitent fièrement aux branches mais les branches ne le comprennent pas. Dans ce verbiage de bambins mêlé à la clarté qui se réveille, on y discerne des naissances de lais, d’hymnes et de refrains, des langues chantées. Voilà que les syllabes découpent des poèmes infinis. Entre le ciel et l’épais feuillage des bois encore quelconques, demain légendaires, on reconnaît l’horizon s’affranchissant dans l’or et ses révélations, et, cette fugue que l’on nomme Temps, apparaît. La langue remue l’ordre du monde. Tout est croyance. Nous vous chantions, innocence des premiers hommes, encore ce matin. Rien ne meurt dans cette gloire. Mais las, nous vous chanterons votre gémellité, le spectre et les envers, l’apostasie des dernières heures. Je voudrai croire que ce chant soit celui de l’innommable, d’une frappe aussi grandiose que le doloire rougi par le feu du chant IX, le chant guerrier qui plonge les mains mauvaises dans l’onde glacée, de l’accomplissement des hiéroglyphes pilonnés sur la face ; la glose d’ailleurs, mystique et solitaire ; le chant qui vaticine sur la cire molle et noire, les idées qu’on y projette, ou plutôt la plaque que déchaîne la calligraphie indécise des inventeurs de lettres: on raconte qu’elle est la matière génitrice des langues, celle des Anciens aux tons fous et maudits, aux récits trismégistes qui sillonnent les hauts plateaux ; ou à qui sait comprendre la raison des bœufs plaintifs, les géorgiques, tous ces face-à-faces sur le motif du chant premier, les saisons à labourer, l’héritage des terreurs divines, les lendemains qui peu à peu se révèlent être autres choses qu’un lendemain de cuite, mais de même ivresse, de ce même face-à-face avec l’idée sonore de vivre ; je pense aux tablettes hittites, quand on ne savait pas trop bien séparer la terre du chant d’en-haut, quand le tracé du bœuf, la boue s’élevant, inventait la prose et le vers, les prières et les hallalis ; je pense aux stèles que l’on heurte, la vocifération de l’histoire, les rouleaux qui déplient des mondes pensifs ; je voudrai voir des barbus, semblables différents, les mains engourdies, avec les nuances qu’on leur connaît, ces crânes tièdes, ces cheveux parsemés, qui lisent comme des moines, à lire debout, tendus, en bougeant les lèvres et fronçant le sourcil, avec cette violente façon qui ne nous est pas concevable ; mais il n’en sera rien. Il est de ces chants comme des saisons que sonne le temps cyclique, sauf le silence, celui d’une incompréhension face à la soudaineté, cette rupture que peut être l’empêchement invincible de recommencer. Si les mots arrivent à atteindre, plutôt ne doivent strictement pas atteindre l’indicible de la musique, le pli et le caché des choses humaines, qu’en est-il lorsqu’il y a mort, idiotie, stupidité de la langue, brisures et silence? Quel face-à-face doit-on affronter? Est-ce que la musique n’est tout malheureusement pas l’aversion de notre limite véritable — anéantissement, décrépitude, tragédie de perdre ce qu’on a tant aimé, ce que l’on a crû être notre tout? Pourquoi la littérature? Pourquoi les chants? Tout rit de ces vieux amours mensongers, et frappe de honte les méditations sur son usage et ses raisons. Le Temps est passé.
Le cercueil aspergé d’eau bénite et de larmes, il n’y eut aucun cri. Ils furent étouffés, les cris, au nom de notre crainte familiale de dire les choses comme elles doivent être dites, dans les larmes et dans les cris. Dans cette lamentation silencieuse j’essayai de me sauver, de renaître — en vain.
Si quelque chose est capable de donner une idée de ma faiblesse, c’est l’état où nous nous trouvons immédiatement après une disparition ; incapable de faire l’usage de mes pensées et de me servir de la raison, le deuil appelle ainsi au secours de toute une espèce. C’est une image de misère et de douleur, nous sommes dans ces premiers temps plus faibles qu’aucun des animaux, notre vie incertaine et chancelante paraît devoir finir à chaque instant ; nous ne pouvons pas nous soutenir ni nous mouvoir, à peine avons-nous la force nécessaire pour exister et pour annoncer par des gémissements les souffrances que nous éprouvons, comme si la Nature voulait nous rappeler que nous sommes nés pour souffrir, et que nous ne venons prendre place dans l’espèce humaine que pour en partager les infirmités et les peines. À ces moments-là qui cernent des visages prostrés dans la malédiction, la déchirure, l’abattement, on se doit de joindre les mains, se tenir, échapper entre les lèvres, à voix très basse la Très Haute langue, liée à la fragile et l’intime, tout aussi haute et basse, pour qu’enfin, il nous semble possible d’approcher les honneurs et les dévotions, les postures de stabat mater qu’il y a quand on pleure un tant aimé. Je n’y arrivai pas ; je singeai la prière et les trémolos, pensant à des matins et des naissances, éludant avec cruauté tous les râles imaginables, les amnésies, les effarements des yeux qui n’avaient plus d’âge, les pinces noires, innombrables, qui tenaillaient encore un peu les souffles de mon grand-père jusqu’à ce que tout vous porte à dire que c’est bon, que les pieds vont bientôt dévisser, qu’il est temps maintenant. Je ne vis rien des dernières heures de mon grand-père ; je ne vis pas les tubes et les perforations qui allégeaient son agonie, ou nous aidaient à croire au miracle, je vis plutôt l’art et la manière des embaumeurs de province, avec le beau geste qui eût pu recevoir des éloges nombreux — il est si sensible de nous faire croire qu’il y a un dormeur plutôt qu’un cadavre dans ce lit funéraire, avec les organes intactes et le repos éternel, mais le cancer saccage, fait pourrir l’intérieur et la panse, rien ne reste. Ces effondrements funestes que j’élucubrai taisaient un navrement. Les mots me manquaient ; je n’arrivais pas à être digne ; je ne pouvais pas bien recevoir tous ces signes tragiques, et, tragiquement, les célébrer. Assis sur un banc de la nef de l’église, en noir, posture et prières qui trébuchent, j’attendais comme un ravi de la crèche l’aloi d’un mot, si juste et si précis, qu’il m’eût suffit de le dire pour ne pas à me désavouer et à pester contre ces rutilances, pour faire taire toute littérature ; parce qu’on attend l’esclandre suprême qui dégringole, tellement ravageuse qu’elle nous assomme à n’en plus rien entendre, si expressive qu’on en serait éveillés, calmes, s’élevant jusqu’aux tréfonds du Tout et du Néant ; tout aurait pris sens ; je m’arrêtai très vite: il ne vint jamais. Je ne pus quitter des yeux ce cercueil ocré, monté sur des pieds, avec, placés sur son coffre, des couronnes de lilas et des cierges faiblissant ; le diacre embaumait en ronde mon grand-père, de brumes ; j’entendis alors le chevrotement de ma cousine aînée. Elle eût dû connaître cet aloi, l’éclat, mon obsession, la parole brutale qu’une fermière hurle en tirant sur la laisse comme les porcs se cognent la tête contre l’enclos ; mais elle était tout aussi perdue que je ne le fus. La cérémonie étant ainsi simple la veillée fut tragique. Nous avions déjà versé toutes nos larmes et il n’était plus question de balancer dans ce déballage pathétique toute autre émotion au respect du clan: il fallut s’adonner à toute cette pantomime du chagrin, du rassemblement des mouchoirs aux lunettes fumées. On jouait toute cette histoire qui pleurait en éprouvant, à nouveau, les naissances et les morts à travers ces champs originels. On me dit que les églises de nos âmes quelconques et solitaires ne s’ouvriront plus jamais, ou seulement pour des messes de basse saison, la parade de quelques diacres fonctionnaires, de quelques chorales de vigneron, d’ostie abîmée. Leurs petits ciels n’ont pas là-haut les putti ; des scènes agricoles, saisis à coups de canif, couvrent d’habitude leurs murs, délavés par l’absence de prières et de confessions. On n’y trouvera néanmoins que le Soleil, lui divin, lui impénétrable, surplombant les deux mondes, tyrannisant la nef de sa lumière exultante, vibratoire, personnellement dans ce vide de nos églises de campagne. J’aurai voulu une cathédrale à la hauteur de la taille d’ogre de mon grand-père. Mais l’église de son village n’appartient pas aux cariatides impavides, aux griffons et aux gargouilles, aux reliques, aux tombeaux royaux, elle était trop modeste. Elle était paysanne. Cette Notre-Dame de l’Assomption, malgré le mystère de la transfiguration peint au maître-autel, comme dans tant d’autres de Notre-Dame, ne porte aucune nuée, Sinaï ou Thabor: on n’y verra ni Jean ni Pierre, endormis ou éclairés, ni Elie ni Moïse, calmes parmi la Voix, peut-être que Jacques, avec la lumière d’un cierge à la main qui ne le ramènera pas à la vie. Mes parents se marièrent dans cette église ; ils y ramenèrent les fanfares d’un Grand Rire pur et les accolades serrées, toute une compagnon d’amis. Dispersé dans cette Notre-Dame chétive, je ne pouvais m’empêcher de comparer les deux événements: il y résonnait toute une foule de fantômes rieurs parmi ces fumées d’encens. Et puis, je me souvins. Dans mes égarements sans fin vers des mémoires de lecture et d’anecdote, des nulle-parts protégés, j’avais heurté un texte inattendu ; j’avais chancelé. Je croyais que toutes les closeries de page qui fouillaient la langue pour cet aloi que je désirai insatiablement, de siècle en siècle se passaient peut-être le bruit diaphane, une langue de feu, pour peu qu’elles les inventaient comme ils se l’avouaient âprement en continuant, malgré tout, d’y croire de tout cœur: elles crurent que leurs vies étaient réelles ; c’est une idée que j’aime à penser. Mais, de mon côté, il n’y eut pas de scintillement langui, vibrant, parce qu’un petit bout de vers se retint dans mon espace mental, le bruit de son toc que j’aimai, sans pouvoir le comprendre ; je voyais une petite arabesque, surannée et vilaine, qui s’agitait. On ne sait pas si la beauté dans ces cas-là est une affaire de péremption ou d’intimité. Cette phrase, prévisiblement mauvaise comme chutée dans l’oubli, avait malgré tout éclaté dans de la gloire, dès qu’elle ouvrit pour la première fois ses yeux. Elle revint vers moi, douloureusement: « Il est de clairs matins de rose se coiffant. » Je ne pus dire le poème dont elle était tirée, parce que la phrase fit oublier tout le reste ; elle irradiait ; je la craignais et je la répétai comme un psaume. Elle fut un catéchisme. Elle fut un souvenir. Celui qui cloue le bec à la Pythie, sèchement, lui qui appuie plus fort que n’importe qui, refusant et exécrant les légendes, quand bien même il persiste à exulter des vastes oui en l’air, quand ses initiales chantent tous ces bords du Oxfordshire d’avril, les vapeurs de rose s’élevant parmi les pointes gothiques, l’english afternoon, l’œil qui jubile et qui ricane de ses farces aussi grosses que son ombre, lui qui ne sait rien, comme les autres, les passeurs de langue de feu, les faux-monnayeurs d’éclats et de tocs, qu’il copiait, comme moi, pour que les poches puissent être pleines à craquer — tant pis si elles sont bourrées pourvu qu’elles sonnent —, il m’a dit que les poètes étaient tous, déjà, sans sou, finis, enfarinés par les farces du petit frère. J’en avais l’intuition. Il me gifla, sèchement, à son habitude. Alors pourquoi des Hydropathes ont tenu à relancer, encore, toutes ces fables? J’y pensai comme je me répétais ce vers, né dans ces alambics de fin de siècle. Les poètes après le Fils parlaient encore comme les calottes de soie et les Gilles, quand survint au-dessus de leurs épaules feutrées, enfarinées, une autre boutade encore, un Pierrot qui chouine, mais qui portait, lui, le revers des comètes que l’on voit dans le ciel, la belle mascarade qui va vous faire poète un temps parce que vous voulez y croire aussi, comme tant d’autres, aux comètes et aux tours de passe-passe dans ces nébuleuses. Alors on prend les yeux gris et maussades de ce chouineur de Montevideo, et comme lui, cette lumière antique qui jubile des laudate, sa vulgate de moine blasé, on voit que tout roule, encore, dans cette littérature décadente, même pour les petites filantes qu’ils furent. Les grimaces sont jaunes ou grises, lunaires, on veut les rejoindre, se murger au fond des étoiles, comme ils le font, à gloser opaquement, aussi fumeusement que les sphères, les convictions. Mais l’on ne choisit pas nos bonnes étoiles ; on braque sur nous d’autres lumières, des ternes qui font la gueule parce qu’elles sont mauvaises, qui font des noms de rues plutôt que des conversions. Ils eurent les pivoines et les succès, des articles qui leur changeraient la monnaie qu’ils se chargèrent sitôt de faire, les capitons de serge, le casoar rigide, le regard droit dans la Coupole et la Coupole qui adore qu’on la regarde aussi lubriquement. Mais on n’aime jamais ces faux-prétendants au trône. Ils ne sont pas briscards, ils ont un capital et des vues sur le Trocadéro ; on perd notre temps avec eux, pourtant les monuments, si tristes et naïfs, incompréhensibles, nous les exhumeront sans cesse. Leur corps glorieux, j’imagine bien toutefois, fera la gueule ; c’est qu’on les oublia, et à raison — sauf Ferry, les pupitres d’écolier, la Troisième et la Quatrième République, les prix dans les villages. Ils nous auront bien floué, tout aussi briscards que nous ne sommes menteurs. Ils savaient comment bien chanter d’outre-tombe: ils eurent à tirer d’un bout à l’autre les tringles de la langue, et ils nous firent des bréviaires grammaticaux. Et vous vous retrouvez avec des Coppé, des Samain, des épouvantails de la belle langue et des veaux d’or qui chient sur vos grolles. Vous ne voulez rien d’eux, surtout dans ces moments de deuil. Vous voulez croire, pas grogner. Vous voulez entendre ce qui vous fait plaisir. Ce fut tout le contraire. Ils me provoquèrent. Je voulais bondir dans la danse, avec ces gueules de lune et de breton, aux caniveaux de mon reniement ; ils m’attrapèrent au col ; je boudai ; je voulais d’autres vers. Il n’en fut rien.
Comme je mens. Je m’isolais au plus profond de mes mauvaises pensées, le sang mauvais, et mauvaisement je maudissais la vie. Mon corps se remplissait d’ombres lorsque je parvins à découvrir ces forces involontaires de la mémoire, cette poigne qui met les morts dehors. Ce vers était toute cette poigne: il m’apaisait. Me rappelant, je vis devant moi la fleur coiffée du sizain, mon grand-père qui se tenait en ce jour-là, droit dans le crépuscule de la cité bastiaise. Sur le balcon, au-dessus des arbres et des plumes, il se tut ; il pensait ; il regardait la fin du jour, le cycle ordinaire qui ne peut faire sens qu’à ce moment précis. Je vis un éclair, il comprit et entendit quelque chose que je ne compris pas, que je n’entendis pas, que je comprendrai un jour quand j’entendrai un autre éclair. Il se rappela de cours d’école avec les paysans et les institutrices, la guerre, les petits prix de récitation, le tableau du maître, la cravate qui penche, les godasses pleines de terre ; on apprenait des vieux poètes qui avaient sombré comme tant d’autres dans le ressac des âges, que l’époque des petits prix et des pupitres faisaient semblant de comprendre, un peu encore, c’est-à-dire par célébration de leur nom comme de leur patrimoine dans lequel on était frères de langue, à l’abri de leurs mots si tenacement français. Il les apprit, les célébra à la manière de son époque, patriotiquement, la grosse voix des champs dans la pompe des syllabes, bêtement élevées aux philosophes de zinc, de bistrots ravageurs et de curés un peu confus ; il dit le vers au pupitre et aux jupes qu’il fantasme, au crépuscule corse, d’un bout à l’autre de sa vie, de son enfance à ce jour couchant, vieillard, sombrant comme les vers et les poètes dans le ressac des âges, déjà un pied dans la béance. Mais il célébrait. Il célébrait ce quelque chose que je ne vis pas, et, cabotin, il me le répétait au bord de ses souvenirs ; un corps n’est que mémoire. Il se rappelait ainsi, dans le soir bleu de l’été et la chute du soleil, l’allure de son existence: Il est de clairs matins de roses se coiffant. Je fixai des yeux, sagement, le cercueil, et je répétai ensemble, les clairs matins et les jours qui tombent dans la mer, mon grand-père, goguenard et farceur, la vérité rose entre ses deux mains.
Les meules sombres et les coteaux s’étouffaient dans l’ennui du pays dont je parle, sa patrie ; la canicule repoussait les dernières vies à l’intérieur des domaines, les persiennes emmuraient les chambres avec ces archipels de lumière qui les traversent, les plafonds en bois craquèrent, et rigidement les pierres se lapaient d’ombres avec leurs alentours, les bosquets et leur hasard quelconque qui vous défiaient les lignes de fuite et les reliefs calcaires, blancs, du bien triste paysage. On me dit que cette terre, arbitrairement poussiéreuse et effacée, a une campagne persécutée par la lumière, épuisante, comme des chênes orphelins, se tordant au bord des routes, tentant de lutter contre cette solitude héréditaire, malheureuse, des gens du pays. Et, de ces chênes rongés d’une saison à l’autre, avec ces moisissures qui nous étonnent, blessés dans leur orgueil par ce sol qui vous refuse à peu près tout, on comprend mieux qu’il n’y a ici aucune échappatoire ; comme si une magie tellurique vous clouait au sol, cette sorcellerie cent fois chantée dans les chansons des villages, avec ce héros qui cent fois manque sa délivrance, une sujétion endogène, modalité du territoire: esseulé, impotent, quand bien même dévisageant et combattant les lois, vaille que vaille ; les héros de ce pays n’existeront que selon la conjuration de leur propre misère. Ecorché celui qui lutte contre les landes de ce pays où rien ne pousse. Pourtant il est le territoire, merveilleux, de mon enfance. Les gueules grêlées par ces vents tragiques vous déçoivent un peu ; elles n’ont rien de biblique. On me montre au parking d’un Carrefour Market toutes les écorchures que portent ces gens de peu: il n’y a rien de bouleversant, pas de corps broyé par les machines, humilié par les classes, pas de corps sonné par les gestes mécaniques et les métaux bruyants, avec les stigmates violents parce qu’invisibles, déposés dans des attitudes et des paroles que les jeunes de moins de vingt cinq ans ne veulent pas comprendre et ne comprendront pas: ils soupçonnent que ces corps nous viennent d’un passé honni, coupable, ces corps qu’ils haïssent parce que mauvais, des corps de vieilles lubies, de vieux mondes, quand les signes hurlaient ; ces jeunes sont les succédanés d’un héritage familial, l’accomplissement faussement méritante de l’université, le corps du capital et de son autorité. Ici, c’est les ossatures fantasques, les yeux jaunis, les visages bouffis, les gorges déployées ; des entrailles et des estomacs, de la lourdeur à chaque mouvement de bras ; des O’Timmins et O’Hara d’autrefois qui traînent, flânant, poussant les caddies chargés de crottins frais et de pâtés en croûte ; les doigts boulus par les champs, les combis bien serrés jusqu’au plus profond des jointures, à en péter la corde, des débardeurs et des brodequins usés ; pas de haillon, ni de boue ; les initiales partout, et cette vieillesse agrippée au patronyme ; moyennement pauvres, nés pour mourir dans ces vignes probes ; des armilles qui accolent des rameaux, à clouer les merrains pour les plier, s’arrosant de jus noir avec cette odeur de venaison qui vient vers nous avec douceur, tandis que les dos se courbent comme des tonnelles. J’y vois seulement une bienveillance, chérie et manquée, cette souffrance que doit être la permanence de l’effort ; les préparations de fêtes familiales, de courses au Carrefour Market et aux comptoirs de vigneron, aux fromageries et aux traiteurs qui ont des gros livres, avec ces noms répétés qui noircissent les pages ; les tablées pascales ; les gens du pays qui achètent en combi trouée les douceurs d’une fête, la miche de pain un peu rance et les brioches beurrées, un carton de Pénitents pour la semaine, tous ces visages que l’on connaît ; comme j’y vois celui de mon grand-père. Pour l’atteindre, on me dit qu’il y a à traverser ces départements que le temps présent a laissé pour compte, parfois par arrogance. Ils ne sont que des bouts de terre qui survivent, jugulés par la solitude. Les noms de village et de commune se succèdent le long des autoroutes et de la Nationale 7, selon une naïveté ancienne que j’aimerai croire comme un refus de caractère, du gentilé ou d’une profession de foi pour l’absolument moderne, quand les syllabes eurent à articuler des saints comme des suppositions de genèse, collant aux réunions de quelques métairies cousines un nom d’en-haut, bien droit, au-dessus des hommes, pour que les métiers de la terre puissent parler avec des fonctions célestes, mais avec cette diphtongue incongrue, primitive d’un patois que nous ne connaissons plus, que seul le temps arrive à comprendre ; et de ce mouvement qui a si bien substitué cette figure de martyr calciné, dévoré par des bêtes fictives et terrifiantes au nom d’un lieu austère et vide, creux, en faisant oublier peu à peu l’aura divine de ses sons, il s’y accentue une fadeur du territoire comme une envie viscérale de partir loin d’ici, bien loin de ces noms d’écartelés qui jalonnent les rues et les bois comme des ricochets sur une eau quiète ; ou bien les noms m’évoquent une nostalgie particulière, celle de l’enfance, au milieu de ces champs et de ces aïeux colossaux encore un peu vivants, tout burinés par des soleils antérieurs ; ou alors penserai-je à cet orgueil terrible et morbide que l’on a quand on juge ces cadavres architecturaux, ces villages fantômes et ces produits du coin, indigestes, quand on vous parle de patrimoine local avec de petites pancartes, avec les plus énormes sentiments de condescendance et de mépris. Je me vois rouler à travers ces noms de Pierreclos, Saint-Couthon-les-Ormes, Paray-le-Monial, Saint Bouize, Montbeugny, Saint-Pierre le Moûtier, Pouillu-les-Eaux, La Charité, en rentrant dans ce pays de vaches et d’ivresses, le creuset de mes espérances, quand je ne pouvais devenir qu’à peu près tout ce qui me passait à travers la tête, astrophysicien, philosophe au bas mot, grand rhéteur, aventurier et courtisan, cothurnes aux pieds, casque éclatant, héros d’autrefois, femme. Tout était possible, parmi les héliotropes et les saules verts. Des plages d’argile qu’épuisent des eaux calmes vous poursuivent le long de la route, comme les souvenirs qui réapparaissent, petit à petit, et qui vous retournent le cœur par des bruits familiers, des repères, à mesure que vous vous rapprochez de l’arrivée. Louis Poirier, professeur, Julien Gracq, masque impeccable, me disent que la Loire, cette majesté bistre qui vous suit, est un flot insidieusement violent, qui râpe et ratisse les grèves, ces eaux amorphes et miniatures qui, à chaque été passé à l’avoir couché comme on découche intensément fauves avec des garçons rosis, la chair et les mèches folles, sous les lampes en papier du quatorze juillet, se figent ; je vois des flaques, des traits minuscules, légèrement apathiques, parmi les javeaux et les fougères qui s’engraissent dans la chaleur d’été, en enfonçant violemment mes jambes dans les alluvions creusés et mouillés, au bord de ces roseaux qui vous estiment sous le vent ; il me dit que sur l’eau stagnante se succèdent à la vitesse huilée d’un diorama les barques et les moulins, à la manière des vues exotiques que des bonimenteurs éclairaient pour quelques sous dans ces fêtes foraines, mélangeant les légendes aux prodiges de théophanies barbares, l’argent et les colonies. Je ne vois rien de tout cela, mais une même barbarie. Il n’y a dorénavant que de l’insipidité, des kayaks nombreux qui déballent des pagaies dans ce fleuve de sable, maladivement pauvre, abreuvant des centrales nucléaires, des champs d’agriculture intensif et des green de golf. Sous le ciel avec les ramages qui se soulèvent, on voit les vignes et les coquelicots, leurs feuilles noires et ces rouges qui gaiement pointent et vous guident comme un prêcheur vous raisonne sur la beauté terrible de Dieu. Pour arriver au domaine familial, il nous faut traverser le territoire du Pouilly, remontant puis dévalant le piton de Sancerre comme une boussole de nos chagrins. Elevant au-dessus des Terres Blanches un galop de poussière, on se précipitaient dans les treilles et les grappes, et de nos mains, on élaborait tout un temps de vinification, presque divinatoire, admirant de nos gros yeux d’enfant le grand mystère noir, le sang chaud du raisin mûr. Le vin nous rendait si grands, si têtus, je me vois encore sur la terrasse lézardée du domaine, les joues rouges et les pieds sales, ivre de cuvée secrète, huit ans à peine. Mais je n’arrive pas à me voir déposer de premières lèvres sur ce petit blanc de six heures, hyalin, puis sentir l’adoubement de mon grand-père et la ruse de mon âge, canaille de faire une bêtise. Mais, j’étais le premier des derniers hommes, la relève de tous ces buveurs ; on se devait de saouler l’enfant: il devait comprendre qu’à son âge, on se doit de contempler le soleil caché de ce pays de poudre. Et les variations de caillotte, les tournesols et les épis mûrs en été, les boisées frais du Cher, les marécages et l’étang, la bruine et des rémiges y paradant, ce paysage de saisons et de pensées, tout ce ciel me serreront le cœur, pour toujours. Je ne pourrai plus m’en souvenir ni les regarder sitôt que leur beauté ne sera qu’une apparition effroyable. Je n’ai plus aucun courage. Tout me rappellera le corps de mon grand-père, m’adoubant, à la racine de cette splendeur. Au cœur de Sancerre, je voyagerai à jamais dans un tombeau.
J’y reviendrais toutefois, pour passer visite à ma grand-mère, si petite, partageant ce paysage en baiser volé, çà et là, avec son tendre amour comme lorsqu’on détache, un à un, les pétales de laurier-rose. Je m’avouais vaincu, je n’arrivais pas à faire revenir dans ma mémoire le visage mort de Jacques quand il fulgurait comme une langue, celle-ci inconnue — jamais entendue ni possible —, insensible, qui nous empêcherait de formuler l’évidence, la conviction impeccable d’une existence s’agitant devant nous. Ce mutisme renversait toutes mes résistances, jusqu’au premier désir de penser totalement son corps, à la fois vivant et mort. Cette langue était une tempête sourde, l’effroi de ne pouvoir rien comprendre, à l’image de mon idiotie devant ces sentiments impossibles à pressentir. Nous n’avions tous, rien vu venir. Quand bien même la langue est une puissance invincible, tout son usage, si muselant, renversant les principes tièdes en forces tyranniques, comme elle reste molle devant la mort d’un proche, quittant le réel pour rejoindre la déficience d’un monde flottant. Autrefois, son visage de vivant rappelé au jour aurait été confondue à une langue que j’aurais connue si bien, une langue glorieuse, complétude de phrasés, du lieu, qui aurait agi comme une célébration de l’enfance, une fête infinie de la chair et des regrets, des sentiers qui tangueraient comme autant de premières ivresses, jusqu’à la béance comme autant de dernières demeures, mais celle d’un roi, extraordinaire dans ses terres miséreuses.
Dans une Jeep Renegade orange fluo, louée à bas prix et si rutilante, je m’approchai des portes du sancerrois avec ce lot de pensées. J’avais tellement de choses à dire. Je me taisais. Le travail de deuil avait commencé ; je m’affaiblissais. Je n’avais pas l’habitude de passer par la Nationale 7, ni de monter seul d’ailleurs à Sancerre. On me dit que je suis le premier petit-fils et le quatrième, les yeux clairs et les cheveux de jais, les traits familiaux ; je ressemble au frère, que je n’ai pas connu et qui m’a bordé ; sept ans que je ne vis plus sur le même continent. J’ai connu les parages rois. Je suis le seul homme parmi les sept petits, et je porte la force des hommes, et je voudrai le sexe des mères. Roulant depuis Lyon dans cette caisse kitsch, de très mauvais goût (me manquait-il qu’un collier de barbe, un tatouage raté avec des mots semi-latins semi-portugais, pleinement contemporain, me devant de m’enrichir à n’importe quel prix, avec un corps qui ne m’appartient plus mais qui appartient aux apparences, loi d’aujourd’hui, que j’eusse été autorisé à la conduire) vers le Cher, je venais de terminer mon travail de stagiaire en programmation artistique pour un festival de musiques électroniques et actuelles, shooté, éreinté par les nuits longues. Eussé-je prétendu à quelques cocos rieuses de la Malinche, aux popelines de Saxe ou aux madras bigarrés, aux carrés blonds avec leur museau qui s’embue, aux tennis noires compensées qui font décoller les têtes et les poitrines, aux robes en fuseau, aux lunettes teintées et extravagantes, que j’aurais voulu embrasser toutes ces allures féminines qui plongeraient dans la nuée verte des usines, mordillonnantes leurs lèvres en plissant sauvagement des yeux, si je n’avais que quelque fureur à nourrir leur transe, diablement aux rythmes de vieux djs de Detroit reformés pour l’occasion, qu’une nostalgie que je ne connaitrais pas me forcerait à les aimer quitte à maudire l’âge de ma naissance ; j’en serais à parader poncif, le débardeur en maille, baggy noir acheté dans une friperie, les bottes de cuir, la gueule retroussée, le nez plein de cocaïne. Toutefois, il n’y avait rien de tout cela. J’étais le petit nerd, qui s’écrase contre les enceintes pour juger de la qualité sonore, le petit contemplatif, mignon et ivre, qui retracerait en vain le pedigree de ces danseuses qui l’ont charmé, en tentant de comprendre si elles étaient là comme lui, pour la solitude, ou si elles étaient là comme les autres, pour la défonce. On me voit bien, idiot, moi qui marmonne des petites phrases que je fantasme si bien qu’elles sont à cogner mon front. La veille de sa mort, si tant est que l’on pense à une nuit aussi forte que celle-ci, aussi bouleversante que celle d’une conversion qui vous ajuste à la hauteur de ses sentiments évoqués, ne m’attendant pas à recueillir une métaphysique aussi sombre et invincible, je n’en ai conservé aucun souvenir ; j’étais à rire pathétiquement des saluts de ma biture, tendue au fond de ma conscience qu’une toile de remords et d’infamie vous engluerait comme un acteur de mélodrame ; je titubais comme un amoureux titube près de celle qui le repousse, et trébuchant de verre en verre au plus profond de l’acrimonie, j’en étais à une débâcle dysboulique, pris dans les rets d’un dédoublement de ma peine. Malgré tout, je n’ai pas l’ivresse maugréeuse ni jalouse, ni l’insensibilité des poings qui vont caresser des ombres rivales, mais plutôt la mélancolie acide qui vous enfonce la langue dans une bouche d’ombre, et mélancoliquement vous vous avouez des impuissances, avec, livide, ce sourire qui vous dépasse comme dépasserait le dénouement de votre providence. Je n’ai rien gagné, ni d’amour ni d’argent, et la crainte de le perdre était inconsciente. Plutôt je me souviens d’un rêve, peu de temps avant le festival et les hautes mélancolies, avec cette chambre du premier étage de la maison familiale, la chambre de l’une de mes tantes ; c’est une chambre de moquette bleue ciel, une chambre qui se veut comme un doudou, reposante et imaginaire. Et, entendant des hurlements, je débloque dans le couloir, m’y jetant, je ne reconnais pas ce sol duveteux mais une lumière diffuse, une lumière d’après-midi, qui m’indique un sol rocheux, délaissé et friable ; on me dit que Papou est mort ; et devant le désarroi de ne plus reconnaître cette chambre, je prends peur, et je hurle comme hurle cette voix familière, cette voix annonciatrice que je ne reconnais pas. Je me réveille et je tangue de peur.
Je pris la sortie à Pouilly sur Loire, la route des vignobles. J’écoutai en boucle Kontschitsa Leto de Kino, les albums de Daniel Johnston et David Berman, relançant à jamais les premières phrases de Random Rules car, me semblait-il, il y avait l’apparition d’une phrase-monde que j’aimai théoriser et envoyer au plus loin de ma voûte mentale, un embrassement des horizons qui amenuisait ne serait-ce que l’élégance, la tessiture, l’agilité douloureuse de chaque grain que Berman accompagne dans sa gorge, un lieu amoureux dirait un ami que j’aime tant, et dans ce In 1984, I was hospitalized for approaching perfection / Slowly screwing my way across Europe, they had to make a correction, il a y avait autant de routes vers des nulle-parts que de sympathies interrompues, Don’t Let the Sun Goes Down on Your Grievances — ; je crois qu’il y avait un titre de Soft Cell, un Say Hello Wave Goodbye ; il y avait surtout du Talk Talk de Spirit of Eden, Laughing Stock. Les guitares et les paroles me dégraissaient bienveillamment la cervelle, embrumée encore des alcools. Je rêvai. J’imaginai se faire devant moi le grand roman du Rock, barge à la T.C Boyle, avec une écriture incontrôlable qui traverse des grands espaces et des cures de désintox, un Alan Vega un peu saint, très loin de chants familiaux. Je ne comprends rien de la campagne, ou plutôt je ne peux pas la voir sans mes yeux d’enfants capables de mythifier avec démesure les visages et les reliefs. Comment chanter ces vignes quand les saisons m’échappaient? Ce paysage, depuis que mon cœur s’était entendu de s’abattre contre son sort, s’était calcifié: je façonnai ce pays comme une ruine factice. À la manière de mes craintes je ne voulais rien entendre sur sa réalité pure. De coteau en coteau, les pavillons fuyaient le paysage en disparaissant dans les pâturages et les bétails ; au milieu de ces champs il y avait une masure berrichonne qui s’était couchée contre une grange colossale et éventrée: ouverte aux quatre vents, elle apparut dans un univers visionné. Que l’on me croit: je ne savais plus vraiment si c��était la première fois que je la rencontrai. Je continuai ma route mais je fus frappé, encore peut-être, par cette bâtisse effondrée, toute brillante et lugubre à la fois, une grange qui se rouille dans un soleil humide pour se fendre en nombreux petits pans de mur jaune et courants d’air. J’imaginai des gamins plutôt téméraires, à prouver leur virilité en fouillant toutes les brèches de la grange où Satan eut pu s’y loger, s’amusant à fureter dans cet enfer. Sous les bâches crevées qui dansaient dans la croupe du toit, il y avait des machines cryptiques et brutales ; les batteuses d’un temps où l’on moissonnait de bonnes heures avaient basculé dans du foin et les balles de grain. On me dit que c’était le crâne du Béhémoth, sans mâchoire, la peau s’en allant, lardée et décatie. Je vis sous ce crâne des centaines de corneille et de charogne qui se dégagèrent d’un coup, battant de leur vol épais vers le cimetière de Bannon, perché sur la colline. Encore ahuri à ce jour par cette vision, le hameau était assiégé de grincements noirs quand je me conduisais jusqu’au petit cimetière. Je ne voudrai croire à aucune coïncidence ; je n’ai pas le temps d’être superstitieux, à faire des raccourcis sans profondeur, je ne suis pas assez arrogant pour prétendre à expliquer le monde: croyez-moi, je suis bête. Je déteste le signe. Allez savoir qui rêve. Il n’empêche que cette grange, pourtant, Béhémoth du Berry, ne peut faire sens en moi que lorsqu’elle se dégage de tout ce vacarme d’ailes symboliques. Je crois bien que ma perception des choses d’ici est et sera saturée par les on-dits de mon enfance. Le Béhémoth n’est qu’invisible à ceux qui le rencontrent, hormis celui qui la reconnaît dans son milieu ; il verra le Champ de l’Abîme et les Guillons derrière elle, il se rappellera alors de ce que l’on pouvait se dire souvent, quand la nuit surgissait, sur l’autre côté des choses au nadir des astres. Dans ces champs d’abondance près de Saint Bouize, on se racontait que les sorcières arrachaient avec les doigts les peaux crues de poule des fermettes voisines ; on s’inquiétait toute la nuit dans ce murmure de dents qui cassaient des os ; les bruits tourmentaient les paysans qui se noyaient sans relâche dans leurs vendanges, comme on en voit j’imagine au Mont Koya, à Kifune, près de Fushimi au pays des esprits et des renards. C’est la lande des sabbats, loin de tout Tengu et de thyrse. Il n’y a pas de jeunes filles qui se ceignent le front de myrte maternel avant de s’enfoncer dans les bois, pour se perdre et disparaître ; mais tous ces hommes sont imaginatifs, un peu seuls, très fiévreux de voir en flagrant délit des femmes s’enrouler les jambes aux branches et aux cuisses: ici aussi, ils ont crû percevoir l’autre côté des choses s’époumonant au-dessus des cendres froides, sur la violence qui s’y trace comme trois gouttes de sang qui se répandent sur la neige blanche. Dans le peuple anonyme des paysannes à béguin, à fichus, à bandeaux à la vierge, de mangeuses de rave, presque minuit les chapeaux se dissipaient sous les branches et l’ombre du monde. Les classes se révoltent, pense Michelet ; Sappho s’arrange des orgies, rêvent à la d’Alembert les hommes. C’est la terre des messes noires aux poitrines de lait, le repaire des incubes qui se cachent dans ces confins, les tableaux noirs et les érotismes. On croit à toutes ces diaboliques ; pourtant ce pays-là chante tout le jour des petites romances de bouvier, d’amour courtois et de bonne semence. À croire qu’il y aura toujours quelques histoires et légendes qui complèteront l’homme au détail, quand rien ne fait sens.
Je grimpai la colline de Bannon, aussi splendide que la grange, les deux me prenant par surprise dans leur apparition irréelle. Je me garai sur les mauvais herbes qui s’étendent près du mur du cimetière, la créature biblique en tête, les histoires d’horreur et les médaillons précieux. Je remarquai que l’on ne verrouillait que très rarement le guéridon d’un sépulcre de quarante disparus ; je ne pus m’empêcher de m’imaginer avec quelle facilité on pouvait y faire un acte de profanation. J’entrai ; il y avait seulement un tiers du terrain occupé par des tombes, le reste était immaculé. Je saluai William et Tatie Simone, enterrés récemment ; si je me souviens bien, William m’appris à aimer les bolides, Simone la sagesse de la lumière d’été. William, neveu du grand-père, Simone, belle-sœur du défunt. Je me dirigeai vers la tombe de mon grand-père et je remarquai qu’on ne l’avait toujours pas montée, deux mois après sa mort ; il était si anonyme, dans la tourbe des aïeux qui se couchent dedans ; les fossoyeurs nous avaient prévenu que la dalle en béton qui surplombe la bière ne serait enlevée qu’à la Toussaint. Il n’y avait que cette grande plaque toute aussi immaculée que les jardins du cimetière, mais concrète, pour une bâtisse de même matière. Si j’étais à vous mentir, je serais à vous chanter un livre d’images saisi dans le bronze, des clameurs qui traversent sa matière, la tordent, la tendent et la drapent au gré de figures implacables qui sculptent l’orage de la vie de mon grand-père, les grands moments de son existence dans un parcours de dalles que fouleront les voyageurs et leurs chemins qui se détournent, pour un bref instant, dans un cimetière communal. Elles ne bougeront pas, elles n’auront pas un geste mais l’être intérieur que révèlent les jambes raides, les mains énervées, les faces pétries de rancœur. Les grands frères dévastés qui penchent leur front sur la ville occupée, les vieillards presque nus dont le crâne et le bras sont arides et drus comme la misère des récoltes, ne porteront pas seuls le fardeau du désespoir. La matière convulsera ces jeunes filles qui tiennent une anthologie de poèmes à la main, et dont les pieds s’agitent dans la danse et son jazz. Elle contractera ces faces d’hommes, vignerons, paysans, analphabètes, bourgeois, disparus dont les fureurs ont tendu les muscles, dévié les bouches, creusé les orbites, élargi les mâchoires, forcé les plans osseux à subir la poussée d’une énergie hors-norme. Il y aura au centre une encore plus grande statue, seule sur une route qui tombe hors du cadre: un farouche visage s’y creuse jusqu’au cœur, tout un corps de flammes et de nerfs, le conflit des sentiments nouveaux et des certitudes anciennes qui atteindra son plus tragique instant ; dans une caisse à savon qui pèsera et qui sonnera sur le pavé, une harpe semble faire entrer dans le bronze et le visage de cette tête familière qui retient les rênes de ce char, la saccade de rythmes tordus d’angoisse dont elle fait battre le sang sculpté. J’aurai voulu admirer et piétiner tout ce drame de figures tendues. Ou peut-être, je donnerais corps à un cénotaphe qui donnerait à ce béton les reliefs d’une petite Pergame de champs et de fermes, avec un ruisseau à sec aussi faux que le Simoïs de Buthrote, mais plein de ces fossiles que l’on chassait, grand-père et moi, dans les effondrements de la voie ferrée au-dessus du hameau ; là aussi on y aurait vu la matière qui use le roc et l’os, la dissolution des choses dans l’immense poème que l’on a oublié et que l’on recommence ; il y aurait des fermettes brûlées dans cette citadelle mythique, des guerres fraternelles qui feraient pâlir les Atrides, et se promenant au petit cimetière on regarderait le cénotaphe comme une épopée familiale. Famille heureuse! Si mes chants ont quelque pouvoir, jamais le temps ne vous ravira au souvenir des âges. Mais la tombe sans nom n’a que de proche l’anonymat d’Hector: pas d’Andromaque qui pleure à genoux le tertre vide mais un petit-fils, fatigué du voyage et de la cuite des nuits précédentes. La dalle en béton au-dessus de lui et la terre sableuse, encore tout autour, les bouquets et les couronnes disparus, me projetèrent dans le lointain. Le jour d’enterrement, c’était une béance, fraîche, avec bien des couronnes et des bouquets de lilas, de pourpres et de souvenirs ; les fossoyeurs avec leurs cordes firent doucement descendre dans ce trou labouré le cercueil et le silence du ciel. Nous avions un caveau au cimetière du village. Le hasard quelconque, plus tranchant qu’une lame, nous empêcha de bien faire les choses, parce que nous les fîmes hâtivement, absurdes et sonnés ; les fossoyeurs durent vite creuser un nouveau trou: la temporalité administrative était ainsi terrassée par l’idiotie de sa mort. Une béance, avec cette terre de silex, grasse et rigide, toute retournée, s’était ouverte. Il n’y avait pas de talus, la première et dernière terre qui recouvre tout, la terre qui se dépose clairement sur le chêne creux, terre sur terre, bruit sur bruit, jusqu’à l’étouffement, jusqu’au dernier geste, ultime preuve de reconnaissance que l’on adresse personnellement au disparu, puis la fin. C’était un enterrement comme tous les autres, bien sûr. Mais juin, zénith s’embrasant dans son ciel pur, croissance des blancs raisins, firent reculer notre prise de conscience que nous enterrions notre grand-père aujourd’hui, un immortel d’autrefois, prévenu de l’enfance lorsque tout un paysage remuait dans sa terre et son ciel, les chants de l’éternité.
Si vous pouviez croire mes quelques mots, il me tient à ne jamais sceller la béance, elle qui tient en gueule mon grand-père, mis bien doucement là-dedans, dans sa chemise oxford en coton bleu clair, sous son œil bon qui médite autant qu’un lapis lazuli des peintres du Quattrocento, remplissant la lumière divine par le bleu des hommes ; que pense-t-il, maintenant? Que regarde-t-il dans le grand bleu de son œil, au milieu de ce trait familial qui nous ressemble, moi qui porte les mêmes yeux, le même nez et le même regard, mais peut-être pas tout à fait pareil, pas tout à fait le même nez et le même regard, pas tout à fait le même bleu que celui qui s’enfonce dans la tourbe? Verrai-je la même chose que lui lorsque, moi aussi, je descendrai dans la fosse? Voici le jour, si je ne m’abuse qui me sera douloureux à jamais, et à jamais sacré comme un bleu trop humain.
Je regardai fixement le tombeau. Les lettres absentes, il n’y avait rien de présent, mon grand-père et moi. Les derniers gestes que je lui avais adressés étaient des monceaux de terre, dans un sommeil. À chaque geste, je rassemblai mes pensées de tous les points de ma mémoire, et, du haut du tombeau, je me murmurai: accueille mon pardon, Temps. Lorsque d’un salut peut-être possible mes âges auront fait de moi l’homme que je désire d’être. Terre sur terre, bruit sur bruit. À chaque geste balancé, je jetai des parties de moi-même et je m’enfonçai dans le temps, le sol, tout près de chronologies hypothétiques, près à me retourner tout au fond des ciels souterrains et des cycles mentaux, comme si j’étais près à tirer le rideau et franchir le pas, et basculer dans un tout autre monde, composé d’un air de sous-sol et de nombres. Comme si j’étais à la marge du monde, à la rubrique et à l’interstice, je respirai dans son entre-deux. Terre sur terre, bruit sur bruit. La terre qui recouvre tout . —————————
Nous sommes trente ans plus tard, dans le quartier de Pointe Saint-Charles, Montréal. J’ai grandi. Et je ne suis plus tout à fait le même. Je fume une cigarette sur la terrasse de mon 7 et 1/2, il fait beau. Il est 06h30. Ce soir, je suis encore femme. Je pose un regard de glace dans le miroir, les yeux mi-clos sous mes paupières claires. L’œil est bleu, aujourd’hui. Je passe mes doigts dans ma frange rouge, la vieillesse et son lot. Un look à la pin-up. Je tend la main, je prend et allume une nouvelle Chesterfield longue, 100’s, je me la mets au coin des lèvres comme Seberg, comme Schneider, je me fous du monde, j’ai la clef des songes, le papyrus de Derveni, je me dérobe et je m’enfuis, je recule un peu plus loin dans la terre: il y a ici bien plus que moi-même.
Loin à l’Ouest au-delà des étendues blanches, suivant la mince langue de sable qui barre la baie et longe le front du fleuve, on peut voir des épaulements de forêts qui se découvrent, l’un après l’autre, jusqu’aux premiers blocs de glace puis les cahutes moussues, quand des sentiers les affleurent et s’ébauchent en des routes communales, des autoroutes, enfin des patelins devenus banlieues, métropoles, zones urbaines qui s’enflent de sommets sombres et d’acier, de carreaux qui se mettent à briller au hasard et percer de bas en haut des tombereaux de poix et de coton de tremble. Chaque saison à Montréal évoque l’atmosphère du clinamen. Les semences quittent à regret ce monde qui est leur sien comme d’une maison bâtie par ceux qui l’ont habitée jadis, mais qui portent une résignation, l’idée d’un destin qu’on ne saurait modifier. On abandonne une part de soi-même au monde face à la saison qui nous fait ses adieux, ce qu’on quitte nous-mêmes, et les allers et retours du souvenir se déposent dans nos mains, à chaque graine, pluie, feuille, neige tombée. Les ciels ne racontent aucune gloire, aucun ouvrage ; tout nous échappe et s’incline, n’ayant pour seul but que de nous écraser sous le poids de notre propre indigence, de tout ce refus de ne vouloir rien comprendre au silence des choses qui tombent. Entre ce rosier de Saron et son usine effondrée, l’aurore a déplié ses doigts ; les néons rouges de Farine Five Roses clignotent tout au bout de la pointe, on voit les rues les rejoindre, les extrémités de la lune s’évanouir, les heures s’ordonner et les chants d’ivrogne se dissiper. Le jour a gagné sur ces moments incertains.
En brassant mon jeu de tarot face à l’aube, je regarde par la fenêtre de mon bureau ces peupliers qui ont des corps d’Héliade, leurs rameaux qui distillent ces larmes d’ambre, durcies au soleil, que reçoivent les écureuils pour qu’ils en fassent des nourritures ; sous leur feuillu l’allée crevassée de nids de poule se tache autant de soleil que d’ombres, tous traversés par des fils de fourmis qui cherchent, elles aussi, les larmes d’une métamorphose. Après avoir posé mon paquet sur la table ma main, collée à la vitre, gercée et striée de veines qui se gonflent quand la paume reçoit ces bonnes chaleurs, s’étend pour cacher la dernière ombre de la dernière fourmi, les sucs d’ambre et les peupliers griffés par les bêtes, puis vieillit. De tache en tache ma vieillesse se révèle, comme ce parcours ordinaire des choses, de l’astre brûlant qui met les ténèbres en fuite et sa matière en pleur: que je me laisse emporter par le quotidien, qui, inlassablement, ramènera mes rides de peau aux écorces et aux petits pas de fourmi égarée dans une thébaïde. Avant que je n’aille fouler toutes ces rues qui portent le gros nom de ville que l’on quitte par dépit de leur grisaille pour trouver un sauveur dans une autre grisaille plus grande, peut-être violemment, mais loin de nos proches qui vieillissent dans les frimas de plomb puis meurent derrière nous, sans que l’on puisse leur tendre un dernier appel qui nous rassurerait au fond, qui leur donnerait la confiance que l’on aurait souhaiter leur apporter comme ils enfouissent les briquettes de houille sous les brindilles, de ce nom de rue qui honore ainsi une tombe pour le pays disparu dans l’haleine des morts, que l’on porte au fond d’un accent et sur une peau tabassée par ceux qui ne veulent entendre ni accent ni exil, plutôt le battement des pioches dans le métal de leurs chemins de fer, qui recoupent puis s’échappent au fond des forêts en transportant, à chaque flopée de charbon, le mirage de ces pioches et de ce Liverpool Street, Dublin Street, Wellington Street, Galway Street, qui auraient tant voulu connaître l’un des songes du Grand Trunk, toutes les palabres du Grand Manitou, j’imagine ces sentiers et ces cadastres qu’argente le grésil et qui portent le fatras d’ancêtres, dans ce vent d’hiver que j’admire, qui décorne et désosse, la neige qui embue et lave, du fardeau de trombes qui nous envoûte, et, fermant les yeux, il y a l’Adversaire qui ne porte rien, les chevaux énormes et creusés qui bêchent la tourbe dans tous ces vents, les passages à tabac, les pipes et les sifflets en os d’aigle que l’on a enterrés, les dérouillées dans ces terres agricoles de Robert Knox, autrefois et toujours Mohawks et Hurons, Algonquins et Iroquois, mais encore Knox et John Samuel Knox, puis un peu Belfast, tout aussi Hurons et Mohawks pour un Knox, pour autant de coups de pioche que de totems, le temps alors emporte tout: je ne sais plus où je suis ni qui je suis parmi ces strates de terre maudite, moi femme. Il n’y a seulement que mon bonheur, lui sédentaire, lui fixe. Je n’ai pas de place au monde et je m’en contente bien. Suis-je misanthrope ou par mégarde, à l’abri de chacun, ne suis-je qu’une ancienne vendeuse de chaussures qui aime encore ses petites lubies, les proverbes, horrifiée par toutes les tentations et les excès, comme ces fourmis un peu anachorètes, mais aussi comme les pioches et les sifflets d’os, immuablement dans l’oubli, je regarde solitairement le monde, et je tire les cartes à tous matins. Pour mieux vous décrire l’état de mon esprit, regardez mon appartement, je vous dis qu’il n’y a rien au mur, plutôt plus rien au mur. On compte plusieurs chambres, bien sûr, un lit double et une garde-robe, mais je dors sur le canapé et il n’y a rien dans les chambres. Auparavant je calfeutrais les vitres de papiers journaux, les changeant tous les jours en remplaçant les unes de la veille par celles du lendemain. J’ai tout arrêté quand il n’était plus possible de lire ne serait-ce qu’un bon papier: il n’y a plus de presse, hormis celle du métro, gratuite, mais le papier n’était pas aussi épais, les titres pas aussi poétiques, les couvertures pas aussi sensées que celles des presses nationales. Evidemment je tâchai de prendre une presse de gauche comme de droite, il y avait un mélange de couleurs considérable quand la lumière du jour tumultueusement brassait les couches de lettres et de photographies, de typos et d’engagements politiques, dans une langue panglossienne un peu athée, sociale, que j’aimai tant et qui se déversait dans toutes les pièces. Maintenant la lumière se fige comme si elle s’épanche de l’eau d’un puits, et ne se déplace que peu à peu dans la pièce de mon appartement avec, souvent, les quelques variations de matière sale des vitres mal lavées qui se projètent contre les murs et le sol pendant que le soleil arrondit les murs et les lignes, minimalement, et que les nuages hauts s’écartent puis se décident de mourir d’un côté comme de l’autre du ciel en agonisant puis disparaissant dans la cadence monotone du temps qui passe. Les réverbérations de crasse, donnant matière à des blocs de fumée, ferment les yeux et cachent leur visage dans la paume de leurs mains, afin que puissent se détacher de l’ombre les poignets d’une table de nuit, les coins d’une nappe, quelques tranches de livre, le coin d’un mur et les angles d’un fauteuil, on voit des câbles d’électricité qui pointent et s’allongent tout au fond de l’obscurité, un planché monochrome et rayé qui est épuisé par des empreintes lourdes et imposées de pas, contre une nuée on ne sait si d’or ou de pierre, quoiqu’éclatante, mais qui ne danse pas et qui ne s’échappe pas, reste de bloc dans ces pièces vides comme suspendue dans le temps et l’espace, où il n’y a que cette lumière d’ailleurs, un quelque chose éclair qui serait intensément vivant pour dépecer ces tranches de poussière, le gras, l’inanité de ces corps anciens ou plutôt leurs figurations dans la mémoire qui s’épaississent au fur et à mesure que l’on se souvienne d’eux, de passages en éclats de langue, puis s’amenuisent quand cette lumière d’un autre monde se disperse dans leurs membres secs, s’écrase contre leur vitalité, et loin de les éclairer elle les éblouit, les fait disparaître dans leur propre fatalité avant qu’elle ne succombe elle aussi, mais à son propre poids, sa propre fragilité qu’elle suppose dans les mouvements incertains de sa traversée des corps. Il y a de la beauté dans l’origine du mal. Par l’éclairage d’une lumière aussi violente et pourtant pure, on peut voir ma perruque rouge comme un rideau de théâtre, raide et sans surf, puis ma chemise blanche au col cassé qui découvre des seins ronds, un pantalon bouffant en lin vert sapin, et si on remonte le regard on verra mes rides près de mes deux grands yeux bleus qui vous fixent, les cils remontés, les lèvres rouges. Je ne porte aucun bijou, hormis mon alliance ; même si nous étions mariés, Daria et moi, que nous avions eu le bonheur d’avoir des enfants malgré sa maladie, la séparation, son remariage et sa nouvelle vie, puis sa mort, au-delà de porter au doigt le souvenir de la femme que j’ai aimée si proprement, je maintiens l’anneau comme la marque d’un passé sur nos âges, l’écaillement des lettres sur le flanc d’un navire de plaisance. La lente position du doigt sur la fenêtre accumule tous les effets du mal, incorporant dans l’étincellement de son or, la terrible vacuité de l’éclair qui nous décompose, pas à pas. Je me remets à tirer les cartes.
sombre d’un poids lourd
Je trouve qu’il est de bon ton de connaître son avenir dès ces premières heures
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La Specola
l’épuisement maternel le don de soi le viol les violence obstétricales le patriarcat la médecine masculine le besoin de savoir le besoin de tout savoir l’inspection l’introspection l’abandon la solitude les cheveux longs les tétons qui pointent la mort la luisance les fluides la cire la morte qui a servi de modèle le deuil périnatal l’utérus
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l’Évangile au Quotidien
l’Évangile au Quotidien « Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » Jn 6, 68
Vendredi 8 Octobre
Livre de Joël 1,13-15.2,1-2. Prêtres, mettez un vêtement de deuil, et pleurez ! Serviteurs de l’autel, faites entendre des lamentations ! Venez, serviteurs de mon Dieu, passez la nuit vêtus de toile à sac ! Car la maison de votre Dieu ne reçoit plus ni offrandes ni libations.Prescrivez un jeûne sacré, annoncez une fête solennelle, réunissez les anciens et tous les habitants du pays dans la Maison du Seigneur votre Dieu. Criez vers le Seigneur :« Ah ! Jour de malheur ! » Le jour du Seigneur est proche, il vient du Puissant comme un fléau.Sonnez du cor dans Sion, faites retentir la clameur sur ma montagne sainte ! Qu’ils tremblent, tous les habitants du pays, car voici venir le jour du Seigneur, il est tout proche.Jour de ténèbres et d’obscurité, jour de nuages et de sombres nuées. Comme la nuit qui envahit les montagnes, voici un peuple nombreux et fort ; il n’y en a jamais eu de pareil et il n’y en aura plus dans les générations à venir.
Psaume 9(9A),2-3.6.16.8-9. De tout mon cœur, Seigneur, je rendrai grâce,je dirai tes innombrables merveilles ;pour toi, j'exulterai, je danserai,je fêterai ton nom, Dieu Très-Haut. Tu menaces les nations, tu fais périr les méchants,à tout jamais tu effaces leur nom.Ils sont tombés, les païens, dans la fosse qu'ils creusaient ;aux filets qu'ils ont tendus, leurs pieds se sont pris. Mais il siège, le Seigneur, à jamais : pour juger, il affermit son trône ;il juge le monde avec justice et gouverne les peuples avec droiture.
Évangile de Jésus-Christ selon Luc 11,15-26. En ce temps-là, comme Jésus avait expulsé un démon, certains dirent : « C’est par Béelzéboul, le chef des démons, qu’il expulse les démons. »D’autres, pour le mettre à l’épreuve, cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel.Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit : « Tout royaume divisé contre lui-même devient désert, ses maisons s’écroulent les unes sur les autres.Si Satan, lui aussi, est divisé contre lui-même, comment son royaume tiendra-t-il ? Vous dites en effet que c’est par Béelzéboul que j’expulse les démons.Mais si c’est par Béelzéboul que moi, je les expulse, vos disciples, par qui les expulsent-ils ? Dès lors, ils seront eux-mêmes vos juges.En revanche, si c’est par le doigt de Dieu que j’expulse les démons, c’est donc que le règne de Dieu est venu jusqu’à vous.Quand l’homme fort, et bien armé, garde son palais, tout ce qui lui appartient est en sécurité.Mais si un plus fort survient et triomphe de lui, il lui enlève son armement auquel il se fiait, et il distribue tout ce dont il l’a dépouillé.Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. »Quand l’esprit impur est sorti de l’homme, il parcourt des lieux arides en cherchant où se reposer. Et il ne trouve pas. Alors il se dit : “Je vais retourner dans ma maison, d’où je suis sorti.”En arrivant, il la trouve balayée et bien rangée.Alors il s’en va, et il prend d’autres esprits encore plus mauvais que lui, au nombre de sept ; ils entrent et s’y installent. Ainsi, l’état de cet homme-là est pire à la fin qu’au début. » - © AELF, Paris Le propre du Saint-Esprit et de l’Adversaire Mes pères, frères, enfants, sans cesse dans sa fureur, l’ennemi s’élance sur nous, mais, sans cesse, il est écarté par les puissances divines (…). Lorsque quelqu’un lui fait place après avoir rejeté le Saint-Esprit et introduit chez lui l’étranger qui lui apprend à faire et à dire tout ce qu’il aime, c’est alors que celui-là trouve une proie. Eh bien, examinons les propriétés des deux forces en action et prêtons, si vous le voulez bien, quelque attention à ce qui va suivre (…).Qui a le Saint-Esprit possède joie, paix, longanimité, charité. Il profère des paroles plus douces que miel et cire, car « c’est du trop plein du cœur », comme l’a dit notre Seigneur, « que celles-ci jaillissent » (cf. Mt 12,34 ; Gal 5,22), devenues illumination et consolation pour ceux qui les reçoivent. (…) Voulez-vous entendre ce qui est propre de l’adversaire ? (…) Que produit ce cœur-là si ce n’est colère, ressentiment, médisance, reproche, infidélité, animosité, haine et suffisance, indocilité, contestation et désobéissance ? Cette âme-là, illumination, sanctification et piété l’ont réellement fuie ; abaissement, componction et patience l’ont désertée ; gémissements, larmes et lamentations y ont été asséchées (cf. Is 35,10 ; 51,11 LXX) (…) ; oubliée la jouissance des biens que l’on ne peut dire, ni contempler, ni concevoir, ces biens qui nous sont réservés dans le royaume des cieux. (…)Puisse tout ce qui est détestable s’écarter de vous et tout ce qui est souhaitable arriver et vous advenir dans le Christ Jésus notre Seigneur, à qui appartiennent la gloire et la puissance avec le Père et le Saint-Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
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Fatigué jusqu’aux os, ranimé par Dieu
«Fatigué jusqu’aux os, ranimé par Dieu»
Prédication par Andrew Rossiter à Luneray le 7 juillet 2019
Es 66.10-14, Luc 10.1-20
C’est les vacances d’été, tant attendues par les écoliers et profs!. Certains sont déjà partis, l’école est fermée et les résultats du Bac sont connus. Les vacances c’est le temps, le temps en heures et jours libres et le temps, les journées ensoleillées et les soirées autour du barbecue.
Les vacances, c’est un moment pour prendre du recul. Je profite pour mettre un peu de rangement dans mon bureau et je commence déjà à regarder la rentrée.
C’est aussi pour se ressourcer avec les visites de lieux jusqu’à là inconnus, de nouvelles expériences de cuisine, ou encore les retrouvailles entre amis et familles. Une période pour profiter et de faire le plein du bien-être.
Pour d’autres les vacances riment avec épuisement. Pas seulement cette fatigue physique ou mentale suite à une période de travail particulièrement intense ni un coup de pompe passager parce que nous avons passé du temps dans le jardin.
Mais pour certains c’est bien une exténuation totale à la fois physique, mentale et spirituelle. Une lassitude qui s’infiltre jusqu’à la moelle, dans tous les fibres du corps. Cette fatigue est accompagnée du désespoir et on se sent anéanti. On parle bien de dépression chronique durable et du burn-out. Burn-out comme la mèche d’une bougie quand il n’y a plus de cire, la flamme tremble et s’éteigne.
On est envahi d’un sentiment qu’il n’y a plus: plus de reserve, plus d’énergie, plus de vie, plus d’espoir. On est convaincu que rien ne peut rétablir les choses comme avant. La vie n’est qu’un jour après un autre sans objectif ou raison.
Peut-être nous sommes tous passés par des périodes plus ou moins longues de dépression: parce que les relations dans la famille s’éclatent, ou l’environnement professionnel est tendu ou à cause d’une maladie, un deuil ou une déception. La fatigue tombe comme une chape et on ne pense qu’à une seule chose: du repos, sachant que ce repos ne servira à rien parce que nous serons aussi fatigués le lendemain.
Voici ce peuple d’Israël qui passe par une expérience pareille. Séparé de leur terre, de leur temple et de leur Dieu, ils vivent en exile loin de chez eux sans l’espoir de retourner. Et puis quelques-uns reviennent dans leur pays. Ils attendent un retour glorieux, retrouver leurs maisons, leurs foyers, temple et la vie comme avant. Mais ce qu’il les attend est la souffrance et la déception. Ce groupe qui quitte Babylone en l’an 539 avant note époque arrive dans un pays affamé, désorganisé économiquement, qui vit une dépression et où les dirigeants politiques se chamaillent et se battent entre eux pour s’emparer du pouvoir.
Imaginez leur lassitude, un échec après un autre. Il est compréhensible qu’ils posent des questions.
À qui la faute? Qui est responsable pour cette spirale infernale qui descende vers le désespoir?
Le chapitre 65 du livre d’Esaïe nous annonce que c’est Israël lui-même le responsable par leur manque de foi. La fin de notre chapitre 66 indique que c’est la retribution divine pour faire payer le peuple.
Mais au milieu de ces deux reproches nous découvrons une vision de douceur et de beauté contenu dans ces quelques versets. Une vision de Dieu comme une mère pleine de tendresse. Un dieu maternel qui restore et fait revivre. Un Dieu qui prend son enfant pour le consoler, allaiter et caresser.
Déjà en verset 7 Dieu est présenté comme la mère d’Israël qui lui donne naissance, et dans cette naissance est la promesse qu’à travers les douleurs de l’accouchement une nouvelle vie va surgir. Et petit à petit la douleur est remplacée par la joie.
La vision des versets 10 à 14 invite le peuple à entrer dans la joie, à se réjouir, quatre fois dans le texte!
Jérusalem devient une nourrisse qui offre de son sein le lait qui nourrit ses enfants et le peuple sera rassasié comme les bébés qui allaitent avec joie.
Jérusalem devient aussi une mère qui chouchoute et pelote son nouveau-né sur ses genoux. Qui le transfère de son hanche à son dos pour le porter en sécurité.
Jérusalem est cette mère qui prend dans ses bras son enfant, le caressant pour alléger ses soucis, soigner ses blessures, enlever ses peurs et ses appréhensions.
Son lait d’affection bienveillante est plein de tendresse, il coulera comme un fleuve, devenant un torrent débordant de richesse et d’abondance des nations. Le peuple est inondé d’amour et de délice et d’émerveillement.
Esaïe annonce «quand vous vivrez cela, votre corps prendra vie» (14). Ici le mot «corps» peut être remplacé plus exactement par le mot «os». Ce mot os rejoint cette lassitude qui s’infiltre jusqu’à la moelle. La moelle est le canal par où les messages passent dans notre corps du cerveau vers le corps et du corps vers le cerveau. Elle coordonne aussi certains de nos réflexes. Les informations montent et descendent.
La moelle est le lieu de notre corps qui relie tout à tout. Elle est au centre de ce que c’est être vivant.
Le verset 14 annonce que Dieu atteigne et restore ce qui habite au plus profond de nos corps.
Là où nous sommes, jour après jour dans le négatif, Dieu nous encercle de son amour.
La où nos vieux os sont fatigués, Dieu peut les faire revivre pour que nous épanouissions du nouveau.
Quand au fond de nous-mêmes nous sommes cassés;, brisés et épuisés, c’est exactement là, dans ces profondeurs que l’amour de Dieu est le plus actif, un amour nourricier qui offre ce qui est nécessaire pour que la vie renaisse.
La joie, la consolation, le lait et l’eau viennent à la rencontre des os brisés et fatigués pour les revigorer.
Entre la faute et la condamnation , entre la retribution et la vengeance, ces quatre petits versets nous donnent la vision des soins maternels de Dieu.
Ils nous parlent des délices d’être humain, enfant de Dieu et de la présence divine au cour de chacun de nous.
Recevez cette promesse aujourd’hui, pour toi-même et pour ceux et celles que tu aimes. Pour que nous puissions reprendre le chemin de la vie et renaître comme l’herbe après la pluie.
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GABRIELLE WITTKOP / LITANIES POUR UNE AMANTE FUNÈBRE / LE VAMPIRE ACTIF / 2017.
Quarante ans après leur publication originale en version bilingue, par l'éditeur italien Cegna, le Vampire Actif a l'heureuse idée de rééditer les trente-et-un poèmes qui composent Litanies pour une amante funèbre de Gabrielle Wittkop. Fidèle des éditions Verticales, cette auteure est sans doute moins connue pour son œuvre exigeante et fascinante que pour la réputation sulfureuse qui avait accompagné la sortie, en 1972, de son roman Le Nécrophile, dont le titre dit assez clairement de quoi il retourne. Et, de cinq ans postérieur à cet opus, c'est sans doute dans son prolongement qu'il convient d'inscrire ces poèmes, comme chantés d'une voix d'outre-tombe, en mémoire de toutes ces belles endormies tirées de la littérature, exhumées des fonds païen ou biblique, le corps languide, abandonné aux métamorphoses du Bombyx et au savant travail des chairs déliées par le temps et l'ardeur des larves :
"L'essaim des nonnes noires En bouquet jaillira, Va grésiller en gerbe Puis forniquer et pondre, Pondre brun et visqueux, Pondre à ventre éclaté, Comme un ciel hurlant pondre et pondre Dans les broderies, les plis glacés, Les perles de cire Et dans la bouche de l'épousée."
Au fil des poèmes, on croise une sœur anonyme, lèvres et yeux clos, entre les seins de laquelle "la reine nécrophore [...] pondra", l'Ophélie shakespearienne au corps pourri et avili, la Vénus lipitina, déesse des morts, qui n'est pas sans faire écho à la célèbre "Vénus anadyomène" de Rimbaud, ou bien encore Lilith, la tentatrice Salomé et sa mère Hérodiade, de même que la figure romantique de la Dame de Shalott ou les "Vierges pourries de Mytilène"... Toutes font l'objet de litanies, de prières et de poèmes incantatoires qui sont autant de chants obsédants dédiés à l'amour et à la mort, rythmés par de lancinantes répétitions et anaphores :
"Le crêpe sous mes mains Et ta peau sous le crêpe. Des plumes pleuvent sur ton regard de nuit. Quarante-deux robes noires, Quarante-deux folles ivres de ton parfum, Quarante-deux pleureuses, Quarante-deux pendues, Quarante-deux coupes de larmes Quarante-deux chapes de deuil, Quarante-deux fois toi, Quarante-deux linceuls qui seront charogneux Et quarante-deux fois l'éteignoir de la mort."
Mais comme le dit Éric Dussert dans sa préface, Wittkop se plaît à détourner les codes liturgiques du genre. Dans le prolongement des Litanies de Satan de Baudelaire, elle nimbe les siennes d'un romantisme noir et substitue à la Vierge une "femelle puissante et odorante, vivante de tous ses vers, riche de toutes ses sanies, noyée préraphaélite revenue à la raison de son état, incongruité morbide et dévorante mais vraie, authentique, charnelle, parfaite sœur des créatures rencontrées dans Le Nécrophile." Dédiées aux chauves-souris, ces litanies n'en consacrent pas moins les "cracheuses d'hosties" et les “lécheuses d’urine”.
Dans cet univers poétique aux accents gothiques, Wittkop mêle avec la délectation et le raffinement qu'on lui connaît "la sombre mollesse / Des entrailles premières" aux insectes nécrophages et aux fleurs vénéneuses : lis, jasmin et colchique, hyacinthe, myosotis, roses et dahlia colorent les poèmes de leurs teintes fanées. Autant de fleurs qui ornent de leurs corolles chatoyantes les blasons de chair violacée qui ponctuent les textes. Initialement accompagné de photographies d'Irina Ionesco, le recueil est en effet illustré, dans cette réédition particulièrement belle et soignée, de collages réalisés pour un projet consacré à la figure de Madeleine, contemporain de l'écriture de ces Litanies qui enrichissent de leurs fulgurantes noirceurs la part maudite de la littérature amoureuse.
"Je ne suis plus qui je fus, m'abandonne, Dégorge dans l'éructation des volcans. Ma belle, je t'aurais aimée, dis-tu, Mes artères, coraux, le disent, Le diront peut-être, le diront Dans cent ans, dans mille ans, Quand rien ne restera, Mais la terre et la terre et la terre et la terre."
Romain Verger
Collage : Gabrielle Wittkop (détail).
Gabrielle Wittkop / Litanies pour une amante funèbre / Le Vampire Actif / 2017.
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Bougie noire irradiée, puissant
Propriétés de la bougie noire : Pertes, discordes, protection, confusion, ouvre des niveaux plus profond de la conscience, aide à la méditation, bannit le mal, les influences négatives, les esprits malins. Tout rituel de bannissement. Contre le mauvais oeil. Tristesse, deuil, douleur. Conçue avec des mélanges actifs permettant une action amplifiée de ses vertue. Plus la bougie agit et plus vite elle brûlera. Vous pouvez tenter d'interpréter les coulures de cire afin de savoir ce que la bougie a fait pour vous. L'irradiation consiste à exposer un certain temps les bougies à la lumière du soleil puis à la lumière de la lune, il s'agit là d'une très ancienne tradition, cette irradiation augmente le pouvoir de la bougie (Longueur 20 cm).
Contactez le Maitre Marabout Medium Laterre via cet lien :
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Comme beaucoup de fêtes religieuses, cet évènement était une fête Païenne à l’origine. A l’époque on célébrait la sortit de l’hiver, le printemps qui arrivait et le beau temps qui pointait son nez.
Pâque sans S et un nom féminin, c’est la fête que les Juifs célèbrent pour leur sorti d’Egypte et de ce fait leur libération de l’esclavage.
Pâques avec un S c’est la fête chrétienne, qui célèbre la résurrection de Jésus Christ, qui s’est sacrifié pour les pêchés du monde au moment de la pâque juive, d’où le nom que les Chrétiens ont gardé.
Comment connaître le jour de Pâques ?
C’est important de le savoir, car le lundi de Pâques, l’Ascension, la Pentecôte et lundi de Pentecôte dépendent de cette date. C’est après la pleine lune de printemps, mais la date est établie selon le Concile de Nicée* en 325: “« Pâques est le dimanche qui suit le 14e jour de la Lune qui atteint cet âge le 21 mars ou immédiatement après. »
*Le Concile de Nicée est le nom donné à un concile général des évêques de l’empire romain qui se tient à Nicée (anciennement Iznik en Turquie).
Comment fête-t-on Pâques dans le monde?
Dans certains pays Catholiques (France, Espagne, Rome, Portugal), les cloches cessent de sonner à partir du jeudi saint (le jeudi qui précède Pâques) en signe de deuil (Jésus mort sur la croix), mais on raconte aux enfants que les cloches sont partis à Rome rendre visite au Pape et qu’elles reviennent le jour de Pâques en distribuant des oeufs en chocolats, les enfants le cherchent lorsqu’ils entendent les cloches sonner. D’ailleurs en Espagne et au Portugal, les jeudis et vendredi saint ainsi que lundi de Pâque sont fériés. En France lors du repas, on mange l’agneau roti symbolisant l’agneau pascal (ancienne tradition qui était de sacrifier un agneau). En Espagne on mange une brioche (la mona) où les espagnols déposent dessus des oeufs avant de la cuire. En Italie l’agneau a aussi sa place au repas, et un gâteau en forme de colombe (la colomba) est préparé pour annoncer la bonne nouvelle. En Italie et dans le Sud de la France, il est de tradition de pique niquer le lundi de Pâque et de manger des oeufs, en omelette pour la France (omelette de Pâque ou Paquette), et pour l’Italie les oeufs décorés de la veille (Pasquetta).
En Alsace, Allemagne et Suisse, on décore les arbres d’oeufs, on l’appelle “l’Osterbaum” ou “l’Osterstrauch”. C’est le lapin de pâques ou le lièvre qui dépose les chocolats. En Suisse la fête débute avec un jeu (Eiertütscha), chaque joueur reçoit un oeuf dur, il entrechoque la pointe de l’oeuf avec les autres joueurs, le gagnant est celui dont l’oeuf est resté intact.
Les Américains, Alsaciens et Allemands décorent leur oeufs durs avec peinture ou feutre.
Aux Etats Unis, la maison blanche ouvre son jardin pour une grande chasse aux friandises (lapins en chocolats, guimauves,..) distribué par Easter Bunny ( Le lapin de Pâques) dans un panier tressés. Ils organisent aussi un roulement des oeufs, les enfants poussent les oeufs décorés avec une longue cuillère, le premier arrivés reçoit un oeuf en bois signé par le Président.
En Pologne, un panier garni est préparé le vendredi et béni le jour même par le prêtre. Cette fête est une fête importante chez eux, il existe plusieurs traditions: On décore les oeufs avec de la Cire d’abeille et ensuite on le trempe dans la teinture, le premier est le gardiens de la maison, les autres seront échangés pendant les fêtes de pâques. Le lundi de Pâque, appelé Smingus Dyngus (Lundi Mouillé), les Polonais se livrent à une bataille d’eau géante, c’est le symbole de la vie. Cette coutume remonte au baptême d’un ancien souverain Polonais, et donc de la conversion de la Pologne au Catholicisme.
En Angleterre et Hollande, les enfants font le tour des maisons pour demander des oeufs en chocolat.
En Irlande les pubs ferment le jour du vendredi saint. Dans certains villages on enterre le hareng le jour de pâques, c’est un aliment très consommé lors du carême.
En Ecosse on allume des feux de Pâques.
En Finlande, les enfants se déguisent en vieilles femmes ou en sorcières et font le tour des maisons pour récolter des friandises (un peu comme Halloween en Amérique). Cela s’appelle “Les sorcières de Pâques” ou Virpominen.
En Grêce, Russie et Roumanie, le samedi saint, après l’annonce de la résurrection, on ramène la lumière sainte (la flamme) chez soi et avec on fait un signe de croit au dessus de la porte, on la laisse ensuite brûlée, si elle reste quarante jour sans s’éteindre, cela porte bonheur. Les Russes font bénir leur oeufs et les mangent au petit déjeuner. Comme en Pologne, on décore aussi les oeufs avec de la cire d’abeille et de la teinture.
En Hongrie, Roumanie, République Tchèque et Slovaquie, la tradition veut que les jeunes filles, décorent des oeufs et que les garçons tressent avec des roseaux et des rubans colorés des fouets. Le lundi de Pâques, ils s’habillent et font le tour des maison des jeunes filles pour les fouetter affectueusement et les arroser en leur souhaitant de bon voeux. Si ce sont des enfants, les filles leur donnent des sucreries, si ce sont des adultes, elles leur offre à boire et à manger. Le lundi de Pâque, en Hongrie, les garçons aspergent les filles de parfums et elles les récompensent en leur donnant de l’argent ou des oeufs de Pâques.
La Bulgarie se livre à une bataille d’oeufs, celui qui aura son oeuf intact remportera la parti et aura de la chance toute l’année.
En Croatie on élabore des couronnes de fleurs et de branches de buis et d’olivier. Les Croates font bénir leur petit déjeuné lors de la messe.
En Australie, pendant longtemps il y avait le lapin de Pâque, mais il cause de tel dégât, qu’ils le remplacent par le Bilby de Pâque, c’est un petit marsupiaux, qui a un air de lapin, mais risque de disparaître. Les ventes de Bilby en chocolat, sert à récolter des fonds pour leur sauvegarde.
Au Mexique lors des processions, une personne déguisée en Jésus défile à dos d’âne. Les enfants frappent la piñatta d’où s’échappe des sucreries.
En philippine Pâques est fêté avec des oeufs peints et des lapins de Pâques. Lorsque les cloches sonnent, les parents soulèvent leur dernier né par la tête pour les faire grandir plus vite.
Comment on fête Pâque chez Emilie Vous dit tout?
J’ai instauré l’année dernière pour mon mari, Pack de Bière, le matin je cache les chocolats pour les enfants, et pour mon mari je cache six bières. Il attend ce jour avec impatience, C’est pâque version adulte.
https://emilievousdittout.blog/2017/04/16/paque-et-pack-de-biere/
Et vous comment fêtez vous Pâques ?
Bonne fête de Pâques à tous et à toutes
à Pâques, le chasseur tua le lapin de Pâques ! Quelle cloche !
A mes enfants – Didier Hallépée.
LA CELEBRATION DE PÂQUES DANS LE MONDE Comme beaucoup de fêtes religieuses, cet évènement était une fête Païenne à l'origine. A l'époque on célébrait la sortit de l'hiver, le printemps qui arrivait et le beau temps qui pointait son nez.
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