#Céline Fraipont

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Quand la BD se fait muette

Cet article est paru dans le numéro de septembre 2019 d’ “Aimer lire”, magazine de l’actualité du livre de Payot libraire, suite à une commande. Certains titres ont été choisis par les libraires, d’autres par moi. Limitée dans le temps et l’espace, je n’ai pas développé les aspects théorique et historique comme il l’auraient mérité. Car le sujet est passionnant! Et des auteurs, il en manque ici. En Suisse, par exemple, il aurait fallu parler de Anna Sommer, de Thomas Ott, de Helge Reumann, pour ne citer qu’eux. Si vous souhaitez aller plus loin, je vous recommande la lecture du dossier paru dans la revue en ligne neuvième art 2.0 http://neuviemeart.citebd.org/spip.php?rubrique153 

  Le lecteur qui tient une bande dessinée muette entre ses mains n’a que son titre auquel s’accrocher. Ce repère lâché, il plonge dans une expérience de lecture inédite et souvent forte qui requiert une participation active. Ici point de dialogues dans des phylactères, ni de descriptions et explications dans des cartouches, la seule exception étant des aides à la compréhension sous forme de panneaux indicateurs, d’affiches, d’articles de journaux. Tout se concentre dans la mise en page, la suite des images, les différents plans qui rappellent les techniques utilisées par le cinéma. La bd muette contemporaine fait parfois figure d’ovni, à l’opposé de certaines séries classiques où dialogues et texte occupent une grande place. Sa position est aujourd’hui bien éloignée des comic strips ayant fait leur apparition à la fin du XiXe siècle tout d’abord dans la presse quotidienne américaine, puis chez nous. Pour rappel, il s’agit de cases organisées en une ligne souvent horizontale et dont l’effet doit être immédiat. Dans ce type de narration à visée principalement humoristique, le visuel l’emporte sur le texte, souvent absent. En revanche, on y trouve des symboles qui expriment ce que ressent le personnage, par exemple la bûche et la scie, le coeur ou encore la tête de mort. Dans les ouvrages présentés ci-dessous, nous en sommes bien loin.

   3′’ Marc Antoine Mathieu

La couverture, noire, d’un format carré peu courant, est déjà une énigme. Y figurent ce titre étrange 3’’ et, dans un cadre, le portrait coupé du visage d’un homme apeuré. A mieux observer, on distingue un reflet dans sa pupille, soit l’amorce d’une séquence. On apprend que l’histoire se déroule sur trois secondes, le temps pour une balle d’atteindre sa cible, d’embarquer pour un voyage lumière. Un homme mêlé à un scandale financier dans le monde du sport va être assassiné. On entre alléché dans le noir très noir et le blanc très blanc de planches de neuf cases carrées, théâtres de zooms qui se suivent, de reflet en reflet. Les indices défilent par arrêts sur image, comme au cinéma. L’histoire ? Il faudra tout reprendre en boucle pour peut-être la saisir tant le voyage, les distances, les implications sont rapides. L’album se referme sur un miroir en face d’un miroir. Que se passe-t-il quand deux miroirs se regardent ? Rien. Il n’y a plus même de voyeur, juste des reflets. Le voyeurisme absolu. Vertigineux.

  Là où vont nos pères Shaun Tan 

Quand Shaun Tan se lance dans Là où vont nos pères, il  a une solide expérience d’auteur-illustrateur pour la jeunesse. Il s’adresse ici à un public plus âgé en conservant la forme de l’album illustré. L’histoire, organisée en chapitres - une caractéristique courante dans la bd muette – se compose de planches de vignettes carrées, sauf lorsqu'un seul dessin, de couleur sépia, rappelant les vieux albums photo, envahit la page. Mais voilà que flottent comme en apesanteur des éléments étranges. On pense à des décors de cinéma muet. Qu’on ne s’y trompe pas, l’histoire est simple, tristement universelle. Se penchant sur ses origines, Shaun Tan rend hommage à ceux, immigrés, réfugiés, exilés, qui, un jour, quittent tout et se retrouvent dans un espace qui leur est totalement inconnu, indéchiffrable. L’histoire de ce père de famille qui débarque avec sa valise dans une mégalopole dont il ne maîtrise aucun code, surréaliste et peuplée de créatures étranges, pourrait n’être qu’angoissante. L’auteur préfère montrer la solidarité, celle d’êtres qui comme le héros ont vécu l’exil. Ils vont l’aider, lui enseigner les codes, se raconter, partager un repas et des rires. L’homme trouvera du travail. Sa famille le rejoindra. Sa fille s’intégrera rapidement et l’histoire se répétera. Cet ouvrage merveilleux a reçu de nombreux prix.

 Gon Masahi Tanaka 

Le récit s’ouvre sur une rivière tumultueuse que remontent des saumons. Bien planté sur ses pattes, un ours attend. La chasse peut commencer. Le lecteur y participe, saisi par les remous glacés, les grondements, les coups de griffes et de crocs, l’odeur de chair des poissons. La fête est interrompue par l’irruption de Gon le dinosaure, venu réclamer sa part de festin. Une bagarre terrible s’ensuit, qui prend fin lorsque les deux animaux épuisés s’endorment, l’ours les pattes en croix et le dinosaure lové dans la fourrure épaisse du plantigrade. Gon est un bébé pourvu d’une force immense. Seul de son espèce, manger, dormir et jouer sont ses besoins principaux. Il a tout à apprendre et le fera au gré de rencontres avec toutes sortes d’animaux. Le dessin est époustouflant. Parfois violent dans les scènes de chasse, il est contrebalancé par l’humour et la tendresse de l’auteur pour son héros. Ce manga a connu le succès auprès d’un large public.

  Un océan d’amour Lugano et Panaccione 

Partons en mer dans Un Océan d’amour  pour des aventures rocambolesques en compagnie d’un vieux pêcheur, de sa femme en costume breton, d’une mouette, et de bien d’autres personnages, tous plus surprenants les uns que les autres. Sur un mode léger et drôle, le scénariste – reconnu, c’est un comble, pour la qualité de ses dialogues - aborde des problématiques sérieuses liées à la mer, l’amour qui dure et les traditions bigoudènes. Le dessinateur, un habitué de la bd muette, adopte un découpage rythmé et efficace qui alterne avec de belles pleines pages réalisées à la palette graphique. Il donne vie à des personnages bien croqués et drôles. L’album a été très remarqué à sa sortie.

  Et quelques titres encore

Pour les amateurs d’étrange et de science-fiction, Tremen rappelle Arzach de Moebius qui a révolutionné l’histoire de la bd muette et auquel l’auteur rend hommage. Dans un monde post-apocalyptique rendu par un dessin gris et étonnant, un voyageur solitaire et sa monture errent dans la désolation d’une ville peuplée d’êtres étranges. Tout aussi cauchemardesque, Saccage, du Genevois Frederik Peeters, nous conduit dans un monde dévasté, en une succession de tableaux colorés en pleine page qui sont autant de références picturales. Sabre fait un saut dans le passé quand, il y a 15'000 ans, un petit tigre à dents de sabre voit le jour. Au fil des saisons, dans une nature étonnamment rendue par un dessin d’une grande beauté, il va de découverte en découverte, d’apprentissage en apprentissage.

Saccage Frederik Peeters

Sabre Eric Feres

Enfin, pour une initiation précoce, les petits dès trois ans se plongeront dans l’épatante série Petit Poilu, puis un peu plus tard dans L’Ours Barnabé, en débutant bien entendu par Sans paroles !

Petit Poilu Bailly et Fraipont

L’Ours Barnabé Philippe Coudray

  Bibliographie

3’’, Marc-Antoine Mathieu, Delcourt

Là où vont nos pères, Shaun Tan, Dargaud

Gon, Masahi Tanaka, Pika

Un Océan d’amour, Wilfrid Lupano et Grégory Panaccione, Delcourt

Tremen, Pim Bos, Dargaud

Saccage, Frederik Peeters, Atrabile

Sabre, Eric Feres, Dargaud

Petit Poilu, Pierre Bailly et Céline Fraipont, Dupuis

L’Ours Barnabé, Philippe Coudray, La Boîte à Bulles

[novanimaprod]

Le 31 films de la collection Phylactère sont disponibles gratuitement sur notre chaîne You Tube. N'hésitez pas à découvrir des univers graphiques surprenants d'hier et d'aujourd'hui. Bon visionnage ! https://www.youtube.com/channel/UCxARWUZE-uj5mrJtmpPNZmQ/videos?view_as=subscriber Voici les différents thèmes et oeuvres abordés : "LES ÉCRITURES DU MOI" : - Dominique Goblet avec « Faire semblant c'est mentir » - Fabrice Neaud avec « Journal I, II, III et IV » - Jean-Christophe Menu avec « Livret de Phamille » et « Munographie » "LA PARODIE" : - René Pétillon avec « Bienvenue aux terriens » - Goossens avec « Georges et Louis racontent » et « Panique au bout du fil » - Sikoryak avec « Masterpiece comics » "LA BD AU RENDEZ-VOUS DE L'HISTOIRE" : - Keiji Nakasawa avec « Gen d’Hiroshima » - Marjane Satrapi avec "Persépolis" - Jean-Philippe Stassen avec "Déogratias" - Calvo avec "La bête est morte" - Alberto Breccia avec "Perramus" "L'UCHRONIE" : - Vincent Brugeas et Ronan Tulhoat avec "Block 109" - Jean-Pierre Pécau, Fred Duval, Fred Blanchard et Gess avec « Vive l’empereur» - Kris et Duhamel avec « Les brigades du temps» - Kaiji Kawaguchi avec « Zipang» - Mari Yamazaki avec « Thermae Romae» "DUR D'ÊTRE UNE FILLE ! " : - Alison Bechdel avec "Fun Home" - Ulli Lust avec "Trop n'est pas assez" - Debbie Dreschler avec "Daddy's girl" - Judith Vanistendael avec "La jeune fille est le nègre" - Florence Cestac avec "Les démons du soir" - Claire Bretécher avec "Agrippine" "LES HÉROS DE L'ENFANCE" : - Zep avec "Titeuf" - Julien Neel avec "Lou" - Emmanuel Guibert et Marc Boutavant avec "Ariol" - Pierre Bailly et Céline Fraipont avec "Petit Poilu" - Carla et Wilhelm Hansen avec "Petzi "LES PIONNIERS DE LA BD" : - Gustave Doré avec "Histoire pittoresque, dramatique et caricaturale de la Sainte Russie" et "Des-agréments d'un voyage d'agrément" - Wilhelm Bush avec "Max et Moritz" - Arthur Burdett Frost avec "L'anthologie" - Caran d'Ache avec "Maestro" Novanima Productions Girelle production et multimédia Merci à nos partenaires : Bip-TV (officiel) TV Tours-Val de Loire CNC - Centre national du cinéma et de l'image animée R��gion Nouvelle-Aquitaine Ciclic Centre inte https://www.instagram.com/p/B-RVst5gB1Q/?igshid=vm9dgouv031j

[quadrinizante]

Confissões de uma mina punk

Na HQ intitulada O Muro, a estrutura sólida que costuma separar, une

Ao som do punk-rock, uma garota de 13 anos assiste à transformação da sua personalidade depois que sua mãe foge com o amante e seu pai, deprimido, mergulha no trabalho. Em O Muro (Le Muret), acompanhamos a solidão de Rosie, que vive numa monótona cidade do interior belga, sem amizades para ajudá-la a lidar com os problemas.

Ora apavorada, ora determinada, é em cima do muro que ela, procurando seus limites (ou até mesmo sua própria identidade), encontra o amor e passa a viver cada minuto como se fosse o último. Lançada pela editora Nemo, a HQ, escrita pela francesa Céline Fraipont, traz uma história pungente e melancólica que se passa no ano de 1988 e mostra como os ritos de passagem que assinalam o fim da infância podem ser complexos e obscuros.

Nas suas 192 páginas, as angústias e os medos da personagem podem ser percebidos nas ilustrações de Pierre Bailly, carregadas de nanquim. O bom uso de contraste entre preto e branco consegue deixar nítida a diferença entre noite e dia. A narração extrapolada ilustra bem o isolamento e tédio constantes na vida da personagem.

Aqui, temos um dos poucos muros que não veio para separar, mas para unir.

Texto publicado originalmente na coluna Cine HQ, veiculada pelo Jornal do Commercio, em 18 de setembro de 2017.

Páginas: 192 • Formato: 17 x 24 cm • Acabamento: Brochura • Editora origem: Casterman • ISBN: 9788582861639 • Área temática: Graphic novels

[leituranlouisecruz]

Venho com Impressões sobre hq O Muro (disponível no LEITURAN® - Youtube) - barreiras físicas, emocionais e psicológicas. É uma obra que oferece também reflexões sobre questão identitária. Também apresento outros livros que podem dialogar com a hq.

Hq O Muro

Autores: Céline Fraipont, Pierre Bailly

Tradutor: Fernando Scheibe

Editora ‏: ‎Nemo; 1ª edição (24 março 2015)

Capa comum‏: ‎192 páginas

Cenário: uma cidade do interior belga, em 1988.

[marstingale]

“Little Furry” or “Petit poilu”

Pre-School series, adaptation of the Pierre Bailly and Céline fraipont comics, at Dupuis Audiovisuel.

Original Design By Nathalie Biston and Pierre Bailly

[cactocornio-blog]

Resumão de Dezembro | 2016

Aguenta mias um pouco que o ano já está acabando, e eu estou aqui hoje para mais um Resumão do mês.

Livros e Hqs lidos

1. Pílulas Azuis -frederik peeters

2. O Muro -céline fraipont & pierre bailly

3. Nimona -Noelle Stevenson

4. O Oceano no Fim do Caminho -Niel Gaiman

5. O Árabe do Futuro 2 -Riad Sattouf

6. Um Livro Para Ser Entendido -Pedro HMC

Artista descoberto

Não sei se vocês já conhecem o paraense Jaloo. Eu já tinha ouvido só a música Ah!Dor! e em uma noite veio uma vibe nacional e eu lembrei desta música e fui ver as outras obras dele e como muitas pessoas a minha reação foi a mesma. "que coisa estranha", mas é um estranho ótimo. Com músicas que passam uma cultura nacional muito forte e com um estilo que mistura vários ritmos com a eletrônica você nunca viu algo igual.

Músicas preferidas

Este mês foi bem fraquinho de músicas viu:

Trevo(tu) -AnaVitória e Tiago Iorc

Chuva -Jaloo

Séries assistidas

-Pretty Little Liars

O mundo todo já assistiu PLL, menos eu. kkkkkk. Estou gostando bastante até agora.

- Especial de natal de Sense8

Obvio que assisti né galera. E olha, foi incrível este episódio viu. Ele Matou a minha saudade da série mas só me deixou mais ansioso para o resto da temporada <3.  

-The OA

Nem sei o que falar desta série. Primeiro, tenho medo de dar spoiler e segundo, estou pensando em fazer um post comentando ela. 5 estrelas, favoritado, série dona do meu coração deste ano <3. ASSISTAM!

Filmes assistidos

-10 Year Plan

Assisti na Netflix e com certeza 5 estrelas para este fime <3.

Leia a sinopse: O filme conta a história de Myles (Jack Turner) e Brody (Michael Adam Hamilton), dois grandes amigos que fazem um pacto de ficarem juntos caso não encontrem um amor em dez anos. Dois meses antes de o prazo terminar, os dois fazem de tudo para não terminar como os outros.  

-Beira Mar

Já é a segunda vez neste ano que eu assisto este filme. Apesar de achar a história meio rasa, mas talvez como eu amei Hoje eu quero voltar sozinho, e os dois são brasileiros, por causa disso talvez fui com a expectativa um pouco alta. 2 estrelas e meia.

Sinopse: Martin (Mateus Almada) e Tomaz (Maurício José Barcellos) viajam para o litoral gaúcho. Martin precisa encontrar um documento para o pai na casa de parentes, e Tomaz decide acompanhá-lo. Os dois acabam abrigando-se em uma casa de vidro à beira-mar, a fim de fugir da rejeição familiar de Martin e da estranha distância que surgiu entre os dois.

Então é isso por hoje galera. Não esquece de deixar um coraçãozinho aí em baixo, me seguir nas redes sociais:Twitter, Instagram e Skoob, e compartilhar o post.

E como este é o último post do ano, FELIZ ano novo para TODOS!!! Obrigado por me aguentarem <3.

Até o próximo post, TCHAU!  

[lecouragecestvaincrelapeur]

Je ne sais pas qui je dois remercier de nous avoir fait nous rencontrer. Il est comme une partie de moi-même. La partie que j'aime.

Céline Fraipont