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#Bernard de Fallois
older-is-better · 2 years
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Bernard de Fallois.
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marinebouquine · 2 years
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L’énigme de la chambre 622 - Joël Dicker
“La vie, comme un roman, doit être une aventure.”
J’ai lu pratiquement tous les romans de Joël Dicker, mais à chaque nouvel opus, je suis de plus en plus réticente à la lecture. La raison ? J’avais été très déçue par La disparition de Stephanie Mailer, qui n’avait aucun intérêt pour moi, et depuis, je crains d’être confrontée à un nouvel échec de lecture. J’ai tenté le tout pour le tour avec L’énigme de la chambre 622 que je me suis offert avec une carte cadeau - je me disais ainsi que je culpabiliserais moins si, in fine, le roman ne me plaisait pas... 
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Qu’est-ce que ça raconte ?
Une nuit de décembre, un meurtre a lieu au Palace de Verbier, dans les Alpes suisses. L’enquête de police n’aboutira jamais. Des années plus tard, au début de l’été 2018, lorsqu’un écrivain se rend dans ce même hôtel pour y passer des vacances, il est loin d’imaginer qu’il va se retrouver plongé dans cette affaire. Que s’est-il passé dans la chambre 622 du Palace de Verbier ?
Est-ce que je suis totalement réconciliée avec Joël Dicker ? Pas tout à fait. Je continue de lui trouver des imperfections que je ne détectais pas forcément dans ses premiers romans : des personnages caricaturaux, des schémas redondants, des remarques qui tombent comme un cheveu sur la soupe, des dialogues assez vides, et des dénouements totalement rocambolesques et invraisemblables. L’énigme de la chambre 622 était certes un bon page-turner, qui se lisait avec facilité; mais les clichés de banquiers suisses assoiffés de fortune et de réussite, de jeunes génies à qui tout réussit sauf l’amour, les séparations tragiques entre âmes sœurs qui se retrouvent plus tard, les révélations totalement absurdes, les déguisements, les masques qui tombent en manquant parfois de cohérence et de réalisme, une riche héritière, un roman dans le roman...Pour moi, c’était un peu trop. La lecture n’était pas désagréable pour autant, mais je n’ai pas été absolument entraînée par le suspense, et je n’ai pas été comblée par les solutions offertes par l’auteur. Des lecteurs appréciant les retournements de situation, les rebondissements par dizaines, et les révélations au compte-goutte y trouveront peut-être leur compte. 
Est-ce bien grave ? Non, parce que j’ai par ailleurs accepté l’idée que j’ai préféré les récits rythmés par la présence de Marcus Goodman et qu’en son absence, il m’allait être difficile d’apprécier autant les enquêtes de Dicker. J’ai lu tous les Joël Dicker sortis à date, et je n’ai rien aimé tant que La vérité sur l’affaire Harry Quebert et Le livre des Baltimore. J’avais même beaucoup apprécié ce deuxième opus et ces nouveaux personnages, comme Hillel. Est-ce par la faute de Marcus seul ou par tout l’univers construit par l’auteur autour de ce protagoniste auquel il s’identifie en créant toutefois une nouvelle personnalité ? Aujourd’hui, je me suis fait une raison, et avant même d’entamer un nouveau roman de l’auteur suisse, je me prépare à ne pas succomber immédiatement et à ne pas tomber sous le charme comme pour Harry Quebert. Ce n’est pas une fatalité en soi, et ça ne me gâche pas le plaisir de lire un roman policier; j’appréhende juste le livre désormais avec une approche plus adaptée au plaisir qui en découlera. 
Est-ce que je reconnais la vertu thérapeutique de ce roman pour son auteur qui faisait ses adieux en beauté à son éditeur et ami ? Inévitablement. J’ai parfois trouvé gênantes dans le rythme de lecture et lourdes les nombreuses références à Bernard de Fallois, à travers lesquelles on sentait Joël Dicker évoquer ses souvenirs avec transparence, honnêteté et intimité; mais il est difficile de reprocher à un auteur de vouloir rendre hommage à celui qui l’a découvert, qui l’a fait grandir et lui a tout appris. Je trouve cela juste dommage que ces éléments n’aient pas été insérées de façon plus naturelle dans le récit, parce que chaque souvenir évoqué à propos de Bernard causait pour moi une rupture forte dans le rythme de l’histoire, à tel point qu’il était difficile de se remettre dans la dynamique de l’enquête ensuite. Un autre élément qui m’a beaucoup gênée dans cette perspective d’introduire le réel dans la fiction et de faire tomber le quatrième mur, c’est cette tendance à s’autoproclamer l’Écrivain, et à se jeter des fleurs et à rappeler son succès tous les dix pages. Seigneur, qu’il était satisfait de quitter la temporalité de l’Écrivain, cela permettait d’être épargné pendant plusieurs chapitres des remarques pompeuses de Joël Dicker sur son propre succès dont il aime visiblement beaucoup parler à la troisième personne en se cachant derrière un alter ego littéraire. 
Ainsi, L’énigme de la chambre 622 n’était pas un coup de cœur pour moi, mais ce roman reste un page-turner accessible quand on ne veut pas se prendre la tête à lire un policier compliqué - quoiqu’on s’y perd parfois un peu. 
Vous voulez l’acheter ? J’ai profité d’une carte cadeau pour commander ce roman à la Fnac pour 9,50€. Vous pouvez le trouver facilement en librairie, chez des bouquinistes ou en revente; ou le commander auprès de votre libraire préféré. 
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reseau-actu · 5 years
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Composées à l’époque des Plaisirs et les Jours , les nouvelles publiées aujourd’hui montrent un écrivain en herbe, en quête de perfection, déjà préoccupé par l’idée de tout transformer en littérature. Le Figaro mène l’enquête et vous propose un extrait inédit.
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Le contexte
Quoi de mieux pour fêter le centenaire du prix Goncourt reçu pour À l’ombre des jeunes filles en fleurs que ce recueil de neuf nouvelles de jeunesse inédites du grand Marcel? Ses innombrables lecteurs vont se régaler en découvrant les premiers pas d’un auteur majeur du XXe siècle. Quelques formes qu’ils prennent - récit fantastique, nouvelle à énigme, dialogue des morts -, ces textes tournent tous autour du sujet qui obsède alors l’auteur: son homosexualité et la manière d’en parler en littérature.
» LIRE AUSSI - L’incroyable récit de la découverte des inédits de Marcel Proust, trésor enfoui dans la poussière
Dans sa thèse (inachevée), récemment publiée sous le titre Proust avant Proust, Bernard de Fallois étudiant la genèse de la Recherche du temps perdu fait référence à plusieurs reprises à des textes inédits de l’écrivain et en cite des extraits. Pauline de S. Souvenir d’un capitaine , ou Le Mystérieux correspondant, autant de nouvelles que Proust n’avait pas gardées dans l’édition des Plaisirs et les jours. La plupart traitent d’homosexualité. «La femme aura Gomorrhe et l’homme aura Sodome», écrit le jeune écrivain, paraphrasant Vigny. Déjà son secret le hante. Mais, surtout, et principalement, il pressent qu’il ne l’a pas assez parfaitement incorporé à son univers littéraire encore en construction. «Or, écrit Fallois, la création littéraire a déjà pour but chez lui d’exprimer l’essence de sa vie, dans sa vérité.» La littérature est déjà chez Proust préférée à la confession.
- Crédits photo : Editions de Fallois
Qui est ce mystérieux correspondant, dont il est question dans la principale nouvelle, qui donne son titre au recueil (lire l’extrait ci-dessous)? Françoise de Lucques reçoit par courrier des déclarations enflammées dont elle ignore la provenance. Elle découvrira que l’auteur de ces messages brûlants n’est autre que son amie Christiane, gravement malade, qui vient d’arriver en séjour chez elle. Les tourments de l’auteur sont déjà délicatement dissimulés dans l’âme féminine.
Ces sujets, écrit encore Fallois, «provisoirement écartés, reparaîtront un jour avec plus de force». Il parlait de l’homosexualité dans la Recherche. Le propos s’applique aux textes eux-mêmes: portées disparues, en réalité enfouies dans la documentation de Fallois (après ses travaux décisifs qui permirent l’édition de Jean Santeuil, et de Contre Sainte-Beuve, il devint un des grands éditeurs de sa génération), ces nouvelles viennent de réapparaître à la faveur de l’ouverture des archives du défunt (Fallois est mort en janvier 2018).
«Laboratoires»
On y découvre, saisi d’une grande émotion, un jeune écrivain tâtonnant et déjà virtuose ; on y cueille des allusions à ses études, à ses lectures, on observe des personnages en germe. «Des laboratoires», dit Luc Fraisse, qui assure l’édition du volume. La fusion n’est pas encore portée à température. Proust est en cours de formation, son phrasé se cherche, cet appel puissant à la mémoire pour recréer une réalité: «Or ces moments dont l’attente avait fasciné une de ses années, qui ne semblaient jamais qu’approchés et qu’il aurait voulu posséder jusqu’au-delà de la mort, il n’en retrouvait pas plus la trace l’année d’après dans son souvenir que les enfants ne retrouvent les traces de leurs châteaux défendus avec tant de passion à la marée suivante. Le temps comme la mer emporte tout, abolit tout…» Ces images, ce style: pour le lecteur, c’est le temps retrouvé.
» LIRE AUSSI - Inédits de Proust: «Ce n’est pas encore l’écrivain que nous connaissons»
Un extrait du Mystérieux Correspondant, l’une des neuf nouvelles inédites
(…) Françoise venait de finir cette lettre quand le domestique entra avec les lampes, donnant pour ainsi dire la sanction de la réalité à la lettre qu’elle avait lue comme dans un rêve, à la lueur mobile et incertaine des flammes.
Maintenant la lumière douce mais sûre et franche des lampes faisait sortir de la pénombre intermédiaire entre les faits de ce monde et les rêves de l’autre, notre monde intérieur, lui donnait comme la griffe de l’authenticité selon la matière et selon la vie. Françoise voulut d’abord montrer cette lettre à son mari. Mais elle pensa qu’il était plus généreux de lui épargner cette inquiétude et qu’elle devait au moins à l’inconnu à qui elle ne pouvait rien donner d’autre le silence, en attendant l’oubli. Mais le lendemain matin elle reçut une lettre de la même écriture contournée avec ces mots: «Ce soir à 9 heures je serai chez vous. Je veux au moins vous voir.» Alors Françoise eut peur. Christiane devait partir le lendemain pour aller passer quinze jours dans une campagne où l’air plus vif pouvait lui faire du bien. Elle écrivit à Christiane en la priant de venir dîner avec elle son mari sortant justement ce soir-là. Elle recommanda aux domestiques de ne laisser entrer personne d’autre et fit fermer solidement tous les volets.
Elle ne raconte rien à Christiane mais à 9 heures lui dit qu’elle avait la migraine la priant d’aller dans le salon à la porte qui commandait l’entrée de sa chambre et de ne laisser personne entrer. Elle se mit à genoux dans sa chambre et pria. À 9 heures un quart se sentant défaillir elle alla dans la salle à manger pour chercher un peu de rhum. Sur la table il y avait un grand papier blanc avec en lettres d’imprimerie ces mots: «Pourquoi ne voulez-vous pas me voir. Je vous aimerais si bien. Vous regretterez un jour les heures que je vous aurais fait passer. Je vous en supplie. Permettez que je vous voie mais si vous l’ordonnez je m’en irai immédiatement.» Françoise (fut) épouvantée. Elle pensa dire aux domestiques de venir avec des armes. Elle eut honte de cette idée et pensant qu’il n’y avait pas, pour voir prise sur l’inconnu, plus efficace autorité que la sienne elle écrivit en bas du papier: «Partez immédiatement je vous l’ordonne.» Et elle se précipita dans sa chambre, se jeta sur son prie-Dieu et ne pensant à rien d’autre elle pria la Sainte Vierge, avec ferveur. Au bout d’une demi-heure elle alla chercher Christiane qui lisait sur sa demande au salon. Elle voulait boire un peu et lui demanda de l’accompagner dans la salle à manger. Elle entra en tremblant soutenue par Christiane (et) défaillit presque en ouvrant la porte puis s’avança à pas lents, presque mourante. À chaque pas il ne semblait pas qu’elle eût la force d’en faire un de plus et qu’elle allait défaillir là. Tout à coup elle dut étouffer un cri. Sur la table un nouveau papier où elle lisait: «J’ai obéi. Je ne reviendrai plus. Vous ne me reverrez jamais.» Heureusement Christiane, tout occupée du malaise de son amie, n’avait pu le voir et Françoise eut le temps de le prendre vite mais d’un air indifférent et de le mettre dans sa poche. «Il faut que tu rentres de bonne heure, dit-elle bientôt à Christiane, puisque tu pars demain matin. Adieu ma chérie. Je ne pourrai peut-être pas aller te voir demain matin si tu ne me vois pas c’est que j’aurai dormi tard pour guérir ma migraine.» (Le médecin avait défendu les adieux pour éviter une trop vive émotion à Christiane). Mais Christiane consciente de son état comprenait bien pourquoi Françoise n’osait pas venir (et pourquoi) on avait défendu ces adieux et elle pleurait en disant adieu à Françoise qui surmonta son chagrin jusqu’au bout et resta calme pour rassurer Christiane. Françoise ne dormit pas. Dans le dernier mot de l’inconnu les mots: Vous ne me reverrez plus l’inquiétaient plus que tout. Puisqu’il disait revoir, elle l’avait donc vu. Elle fit examiner les fenêtres: pas un volet n’avait bougé. Il n’avait pu entrer par là. Il avait donc corrompu le concierge de l’hôtel. Elle voulut le renvoyer, puis incertaine attendit. (…)
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queerographies · 3 years
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[Il corrispondente misterioso][Marcel Proust]
Nove novelle inedite di Marcel Proust portate alla luce negli anni Cinquanta dalle ricerche dello studioso ed editore Bernard de Fallois, e pubblicate per la prima volta in Francia nel 2019. [Il corrispondente misterioso][Marcel Proust]
Questa edizione raccoglie nove novelle inedite di Marcel Proust (1871-1922) portate alla luce negli anni Cinquanta dalle ricerche dello studioso ed editore Bernard de Fallois, e pubblicate per la prima volta in Francia nel 2019. Correda il volume il saggio di Luc Fraisse Alle fonti della «Ricerca del tempo perduto», che illustra la genesi di alcune pagine del capolavoro proustiano. Nel dare alle…
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man-reading · 5 years
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Marcel Proust’s Lost Gay Love Stories to Finally Be Published
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Nine gay love stories by French author Marcel Proust are set to be published this fall for the first time. The stories take the form of “fairytales, fantasy and dialogues with the dead.”
The Guardian reports: “Touching on themes of homosexuality, the stories were written by Proust during the 1890s, when he was in his 20s and putting together the collection of poems and short stories that would become Plaisirs et les jours (Pleasures and Days). He decided not to include them. In the 1950s, they were discovered by the late Proust specialist Bernard de Fallois, whose publishing house Editions de Fallois will publish them in French in October, 97 years after Proust’s death, under the title Le Mystérieux Correspondant (The Mysterious Correspondent).”
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Wrote Luc Fraisse of the stories: “A question arises from the outset: why did Proust dismiss Plaisirs these texts that were mentioned in the initial summary entitled ‘The Castle of Eve’ and left some in a state of relative incompleteness? It is obviously necessary to weigh the answer with the greatest circumspection. No doubt he considered that because of their audacity they could have hit a social milieu where a strong traditional morality prevailed. Without recourse to biographical erudition, this interpretation is certainly not arbitrary if one thinks of the rigor of the ‘people of Combray,’ as evoked in the first part of Swann’s Side , for example. Indeed, the dominant theme of these works is the analysis of ‘the physical love so unjustly decried’ ( Swann ) in terms that announce and foreshadow Sodom and Gomorrah , either directly or through transposition.”
(source: Towleroad)
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revuedepresse30 · 5 years
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“Le Mystérieux Correspondant” : genèse de Proust
C’est à la mort de Bernard de Fallois, en janvier 2018, à l'âge de 91 ans, qu’ont été retrouvés des papiers de Marcel Proust – lettres, notes, rédactions, maintenant légués à la Bibliothèque nationale – dans sept boîtes en carton.
Comment et pourquoi l’éditeur les avait-il en sa possession ? Mystère. Est-ce Suzy Mante-Proust, la fille de Robert Proust, frère de Marcel, qui lui avait ouvert les archives de l’écrivain au début des années 1950 – de Fallois y trouvera le roman Jean Santeuil et les essais de Contre Sainte-Beuve, qu’il publiera respectivement en 1952 et 1954 chez Gallimard –, qui les lui avait donnés ?
Dans quelles circonstances ? Les lui avait-il achetés ? Mystère. Et pourquoi les a-t-il gardés si longtemps, sans en faire don à la BNF, juste pour ses besoins personnels, l’écriture de son Proust avant Proust (sorti seulement en mai dernier), empêchant ainsi étudiants, professeurs et nous-mêmes, d’y avoir accès ? Mystère encore.
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Honneur et Fidélité,
Ce sont des mots que tu connais bien, puisque tu les as naguère salués et jurés, les deux doigts unis sur le bord du casque d’acier. Et comme disait l’autre :
le plus difficile, ce n’est pas la bravoure qui ne dure que quelques instants fulgurants, mais la fidélité, qui, elle, se prolonge même au-delà de la mort, où nous restons unis à jamais, «compagnons de jeunesse, témoins des temps meilleurs», comme le disait en une admirable traduction Jacques Benoist-Méchin.
Notre dernière rencontre aura été singulière. Au moment où j’apprenais ta disparition et m’apprêtais à rédiger la chronique d’usage, on venait frapper à ma porte : c’étaient des hommes en uniforme – deux hommes et une femme, en l’occurrence le métier a ses charmes. Ils appartenaient au corps des sapeurs pompiers municipaux et venaient m’arracher à mon écritoire fraternelle pour m’emmener à l’hôpital de Saint-Malo, où j’avais, paraît-il, un rendez-vous urgent qui ressemblait fort au tien.
Tu connais le cirque: girophares, sirènes deux tons, brancard, piqûres, oxygène (bas les masques!), morphine. Je croyais qu’on venait me chercher pour te rejoindre. Mais tu étais parti sans m’attendre. Impatient comme toujours, de ton long pas de guerrier essoufflé. On s’est pas manqué de beaucoup. Dommage. Il y a des voyages que j’aurais aimé effectuer en ta compagnie.
Tu m’avais tant fait rêver avec tes vagabondages poméraniens. Au fait, pour ceux qui ne le savent pas, je n’étais pas là-bas, avec toi, là-haut, dans les neiges de février. J’ai seulement essayé de revivre en historien très amateur et fort romantique cette fabuleuse aventure que tu avais connue en des temps où n’étaient pas si nombreux ceux qui mettaient leur peau au bout de leurs idées, selon la formule.
Quelques années de différence, quelques mois même, peuvent vous exclure à jamais d’une grande expérience d’un siècle où l’on a manqué, souvent par les caprices du dieu hasard, ce qui marque le bout de la route ou les premiers pas dans le temps des souvenirs.
Donc, tu étais pour moi, ce qu’on nommait un survivant et ce qu’il a bien fallu, peu à peu, appeler un «ancien». Nous nous étions même croisés sans nous voir alors chez notre ami Philippe Héduy, à Verderonne ou Hardancourt, si ce n’est un soir dans le salon de Gréco où m’avait entraîné Roger Nimier pour m’y parler de Drieu La Rochelle dans l’embrasure d’une fenêtre aux lourds rideaux sombres (ou plutôt cramoisis comme auraient dit Barbey et Astruc). Je ne t’avais pas interrogé dans ma longue course fiévreuse qui m’emmenait alors, de témoin en témoin, dans tous les repaires de l’Hexagone. Nous publiions pourtant chez le même éditeur, Robert Laffont, moi en 1968, Les Hors-La- Loi, et toi en 1972, Le rêveur casqué. J’ai seulement été, alors, un de tes premiers lecteurs.
Tu étais pour moi un personnage quelque peu mystérieux avec ce goût surprenant des lunettes aux verres teintés en plein hiver et des vestes de cuir en plein été. Et puis il y avait tes cigares, du style Rockfeller plus que Krukenberg sans nul doute. Avec le temps, ton personnage de play-boy allait céder la place à une tout autre silhouette : celle d’un garçon encore jeune qui sacrifiait toute sa carrière médiatique pour rappeler dans une longue interview du Chagrin et de la Pitié, ce qu’avait été sa manière de vivre dangereusement.
On a eu tort sans doute de vouloir faire de ton livre un bouquin de guerre, alors qu’il était, très exactement, ce que les jeunes écrivains allemands de l’époque romantique appelaient un «roman de formation», à savoir la découverte par un adolescent de la vie et surtout de la mort. Et on a eu encore davantage tort d’y voir une sorte de plaidoyer pour quelque idéal politique.
La raison pour laquelle tu as rejoint au mois d’août 1944 la Waffen SS y apparaît noir sur blanc. Tu étais alors journaliste et tu racontes la visite d’un jeune ouvrier dans ta salle de rédaction. «C’est en lisant vos articles» t’avait-il dit «que j’ai compris où était le chemin d’un avenir plus propre».
Et tu concluais, avec une implacable logique à la Saint-Just (ou à la Charlotte Corday) :
«Après avoir suivi mes convictions, il les avait devancées. J’étais lié à son choix. Si je ne voulais pas, un jour, vivre dans la crainte et la honte, je devais rejoindre son exemple. Et je sentis soudain qu’en moi, tout était joué».
Quand tu es arrivé au camp de Wildflecken, tu découvres ce que tu nommes si bien «l’exigence vis-à-vis de soi-même». Et le geste même du salut, devient au sens crucial du terme, la manière d’accéder à un ordre où rien n’était facile, mais où tout était plus pur.
Il fallait que ces choses soient dites. Tu les as dites. Et écrites. Et répétées. Pourtant, jamais, chez toi, de cette caricature puérile de la fidélité méprisante, mâchoire serrée, les yeux sombres fixés sur la ligne bleue de la Baltique.
«C’était un rêve immense. J’en sais, aujourd’hui, les illusions et je mesure notre naïveté. Avec le recul des années, toutefois, je vois combien il pouvait séduire un jeune garçon en mal de révolution. Et ce qui était extraordinaire, c’est que ce renouveau surgissait en plein désastre, comme si celui-ci avait réveillé les forces vives».
Ce qui est extraordinaire, dans ton aventure, c’est de ne t’être jamais réclamé de grandes visions héroïques mais de la simple fidélité à une voie choisie une fois pour toutes, même si tant de routes diverses vous y avaient conduits. Le grand problème, ensuite, était de savoir si tu resterais l’homme d’un seul livre ou s’il était possible de rêver d’une suite au Rêveur. Il a fallu attendre 2003. Trente ans après! Même Alexandre Dumas ne nous avait pas laissé patienter si longtemps.
Quand Bernard de Fallois publia enfin Le Rêveur blessé, j’y consacrai dans cet hebdomadaire un article qui me valut un de ces coups de téléphone qui vous paye de toutes les affres du métier de critique. Je t’avais touché au cœur. Tu fus si enthousiasmé que je voudrais bien aujourd’hui en sauver quelques lignes :
«Christian est toujours resté ce qu’on aime: «un type bien», même si ses activités professionnelles et ses liaisons surprenantes pouvaient parfois étonner ceux qui le découvraient tête nue, après avoir jeté son casque d’acier au hasard d’un fossé poméranien. Comme il avait du talent, de la ténacité, de l’entregent, il devait devenir un des meilleurs attachés de presse du monde du cinéma, côtoyant producteurs et vedettes. C’était possible au début des années cinquante; ce ne le serait plus aujourd’hui où se confondent souvent, comme un même double devoir, la mémoire et la haine. Ce livre de souvenirs par un très émouvant retour en arrière nous en apprend beaucoup sur son père et sur sa mère — sa brisure —, sur ses enfances varsovienne et saumuroise. Il y a des pages admirables sur le destin d’un enfant pris entre deux êtres et deux horizons, ce qui pourrait expliquer tout… Sur la fin de sa carrière, il revint au journalisme mais à l’envers, si l’on peut dire, passant du gigantesque Figaro Magazine à la minuscule Révolution européenne, avec la joie sans prix de celui qui croit retrouver sa jeunesse. D’ailleurs, il n’a jamais quitté cet âge».
Salut à toi, Bel-Ami de tous les combats. A bientôt. Ne marche pas trop vite. Attends-moi.“
Jean Mabire
National-Hebdo n. 1130 – 16/22 mars 2006
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furiefrancaise · 6 years
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Christian de la Mazière par Jean Mabire :
Honneur et Fidélité,
Ce sont des mots que tu connais bien, puisque tu les as naguère salués et jurés, les deux doigts unis sur le bord du casque d’acier. Et comme disait l’autre :
le plus difficile, ce n’est pas la bravoure qui ne dure que quelques instants fulgurants, mais la fidélité, qui, elle, se prolonge même au-delà de la mort, où nous restons unis à jamais, «compagnons de jeunesse, témoins des temps meilleurs», comme le disait en une admirable traduction Jacques Benoist-Méchin.
Notre dernière rencontre aura été singulière. Au moment où j’apprenais ta disparition et m’apprêtais à rédiger la chronique d’usage, on venait frapper à ma porte : c’étaient des hommes en uniforme – deux hommes et une femme, en l’occurrence le métier a ses charmes. Ils appartenaient au corps des sapeurs pompiers municipaux et venaient m’arracher à mon écritoire fraternelle pour m’emmener à l’hôpital de Saint-Malo, où j’avais, paraît-il, un rendez-vous urgent qui ressemblait fort au tien.
Tu connais le cirque: girophares, sirènes deux tons, brancard, piqûres, oxygène (bas les masques!), morphine. Je croyais qu’on venait me chercher pour te rejoindre. Mais tu étais parti sans m’attendre. Impatient comme toujours, de ton long pas de guerrier essoufflé. On s’est pas manqué de beaucoup. Dommage. Il y a des voyages que j’aurais aimé effectuer en ta compagnie.
Tu m’avais tant fait rêver avec tes vagabondages poméraniens. Au fait, pour ceux qui ne le savent pas, je n’étais pas là-bas, avec toi, là-haut, dans les neiges de février. J’ai seulement essayé de revivre en historien très amateur et fort romantique cette fabuleuse aventure que tu avais connue en des temps où n’étaient pas si nombreux ceux qui mettaient leur peau au bout de leurs idées, selon la formule.
Quelques années de différence, quelques mois même, peuvent vous exclure à jamais d’une grande expérience d’un siècle où l’on a manqué, souvent par les caprices du dieu hasard, ce qui marque le bout de la route ou les premiers pas dans le temps des souvenirs.
Donc, tu étais pour moi, ce qu’on nommait un survivant et ce qu’il a bien fallu, peu à peu, appeler un «ancien». Nous nous étions même croisés sans nous voir alors chez notre ami Philippe Héduy, à Verderonne ou Hardancourt, si ce n’est un soir dans le salon de Gréco où m’avait entraîné Roger Nimier pour m’y parler de Drieu La Rochelle dans l’embrasure d’une fenêtre aux lourds rideaux sombres (ou plutôt cramoisis comme auraient dit Barbey et Astruc). Je ne t’avais pas interrogé dans ma longue course fiévreuse qui m’emmenait alors, de témoin en témoin, dans tous les repaires de l’Hexagone. Nous publiions pourtant chez le même éditeur, Robert Laffont, moi en 1968, Les Hors-La- Loi, et toi en 1972, Le rêveur casqué. J’ai seulement été, alors, un de tes premiers lecteurs.
Tu étais pour moi un personnage quelque peu mystérieux avec ce goût surprenant des lunettes aux verres teintés en plein hiver et des vestes de cuir en plein été. Et puis il y avait tes cigares, du style Rockfeller plus que Krukenberg sans nul doute. Avec le temps, ton personnage de play-boy allait céder la place à une tout autre silhouette : celle d’un garçon encore jeune qui sacrifiait toute sa carrière médiatique pour rappeler dans une longue interview du Chagrin et de la Pitié, ce qu’avait été sa manière de vivre dangereusement.
On a eu tort sans doute de vouloir faire de ton livre un bouquin de guerre, alors qu’il était, très exactement, ce que les jeunes écrivains allemands de l’époque romantique appelaient un «roman de formation», à savoir la découverte par un adolescent de la vie et surtout de la mort. Et on a eu encore davantage tort d’y voir une sorte de plaidoyer pour quelque idéal politique.
La raison pour laquelle tu as rejoint au mois d’août 1944 la Waffen SS y apparaît noir sur blanc. Tu étais alors journaliste et tu racontes la visite d’un jeune ouvrier dans ta salle de rédaction. «C’est en lisant vos articles» t’avait-il dit «que j’ai compris où était le chemin d’un avenir plus propre».
Et tu concluais, avec une implacable logique à la Saint-Just (ou à la Charlotte Corday) :
«Après avoir suivi mes convictions, il les avait devancées. J’étais lié à son choix. Si je ne voulais pas, un jour, vivre dans la crainte et la honte, je devais rejoindre son exemple. Et je sentis soudain qu’en moi, tout était joué».
Quand tu es arrivé au camp de Wildflecken, tu découvres ce que tu nommes si bien «l’exigence vis-à-vis de soi-même». Et le geste même du salut, devient au sens crucial du terme, la manière d’accéder à un ordre où rien n’était facile, mais où tout était plus pur.
Il fallait que ces choses soient dites. Tu les as dites. Et écrites. Et répétées. Pourtant, jamais, chez toi, de cette caricature puérile de la fidélité méprisante, mâchoire serrée, les yeux sombres fixés sur la ligne bleue de la Baltique.
«C’était un rêve immense. J’en sais, aujourd’hui, les illusions et je mesure notre naïveté. Avec le recul des années, toutefois, je vois combien il pouvait séduire un jeune garçon en mal de révolution. Et ce qui était extraordinaire, c’est que ce renouveau surgissait en plein désastre, comme si celui-ci avait réveillé les forces vives».
Ce qui est extraordinaire, dans ton aventure, c’est de ne t’être jamais réclamé de grandes visions héroïques mais de la simple fidélité à une voie choisie une fois pour toutes, même si tant de routes diverses vous y avaient conduits. Le grand problème, ensuite, était de savoir si tu resterais l’homme d’un seul livre ou s’il était possible de rêver d’une suite au Rêveur. Il a fallu attendre 2003. Trente ans après! Même Alexandre Dumas ne nous avait pas laissé patienter si longtemps.
Quand Bernard de Fallois publia enfin Le Rêveur blessé, j’y consacrai dans cet hebdomadaire un article qui me valut un de ces coups de téléphone qui vous paye de toutes les affres du métier de critique. Je t’avais touché au cœur. Tu fus si enthousiasmé que je voudrais bien aujourd’hui en sauver quelques lignes :
«Christian est toujours resté ce qu’on aime: «un type bien», même si ses activités professionnelles et ses liaisons surprenantes pouvaient parfois étonner ceux qui le découvraient tête nue, après avoir jeté son casque d’acier au hasard d’un fossé poméranien. Comme il avait du talent, de la ténacité, de l’entregent, il devait devenir un des meilleurs attachés de presse du monde du cinéma, côtoyant producteurs et vedettes. C’était possible au début des années cinquante; ce ne le serait plus aujourd’hui où se confondent souvent, comme un même double devoir, la mémoire et la haine. Ce livre de souvenirs par un très émouvant retour en arrière nous en apprend beaucoup sur son père et sur sa mère — sa brisure —, sur ses enfances varsovienne et saumuroise. Il y a des pages admirables sur le destin d’un enfant pris entre deux êtres et deux horizons, ce qui pourrait expliquer tout… Sur la fin de sa carrière, il revint au journalisme mais à l’envers, si l’on peut dire, passant du gigantesque Figaro Magazine à la minuscule Révolution européenne, avec la joie sans prix de celui qui croit retrouver sa jeunesse. D’ailleurs, il n’a jamais quitté cet âge».
Salut à toi, Bel-Ami de tous les combats. A bientôt. Ne marche pas trop vite. Attends-moi."

Jean Mabire
National-Hebdo n. 1130 – 16/22 mars 2006
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hcdahlem · 4 years
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Dans Sud-Ouest dimanche, Isabelle de Montvert-Chaussy revient sur le succès de Joël Dicker et son "énigme de la chambre 622". Une enquête à quatre tiroirs "racontée avec humour et dérision": un meurtre mystérieux, un hommage à l'éditeur Bernard de Fallois, l’enquête d’un écrivain et de son acolyte et l’hommage d’un fils à son père. #lenigmedelachambre622 #JoelDicker #editionsdefallois #hcdahlem #roman  https://collectiondelivres.wordpress.com/2020/06/12/lenigme-de-la-chambre-622/ https://www.instagram.com/p/CDYEXkCnk0i/?igshid=1uq1oapy2d6fy
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apesoformythoughts · 4 years
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A few words on The Enigma of Room 622 [L’Énigme de la chambre 622] by Joël Dicker. 
Writer Joël Dicker escapes to a hotel in the Swiss alps in hopes of writing his next novel and nursing a broken heart. There he meets Scarlett Leonas and together they stumble upon a mystery: years ago a body was found in room 622, but the investigation led nowhere and the killer was never found… 
The weakest part of this novel are its characters. As a kind reviewer said (in French, which I mostly understood!), the characters are cartoonish. The main offender is banker-heir Macaire Ebezner, a pathetic shmuck who despite some sympathetic moments gets annoying early on, but most of the characters appear too unrealistic at some point or another. Who—planning to poison someone and get away with it—says something like: “Tarnogol will not leave that room alive…You’ll give this bottle of vodka to Tarnogol. Give him a glass of the stuff, to your father as well, since we’re on it; but don’t you taste it!” (emphasis mine)? There are flat characters, like Scarlett, and others like Olga von Lacht, whose entire persona is an aristocrat-wannabe obsessed with marrying off her daughters to rich and influential men.  
Thankfully, the novel picks up on the second half, once we find out who was murdered and the book actually delves into the mystery surrounding the murder. I won’t lie, it was entertaining to not know who was murdered, but perhaps Dicker drew this out too long with too much exposition and contrived obstacles—leading to the many longueurs mentioned by that kind reviewer. Yet there are some great twists (and twists upon twists!) which caught me totally unawares, as did the revelation of who was the murderer all along. Then again, this might be my fault (although I did catch a couple of the twists beforehand). 
Perhaps the most outstanding element in the book is the interplay between what we honestly want and what the world tells us we should want; how we fool ourselves believing we want something, and the consequences of deceit in this regard. Macaire wants to be president of the bank his family has led for hundreds of years—but he really wants to be loved unconditionally. Lev Levovitch wants money, the adrenaline of acting (and keeping his father’s memory alive), as well as the passion of an “ever-new” relationship (given that routine and normalcy “kill” passion and love)—but he really wants to spend the rest of his days with the love of his life. 
Lastly, the novel is interspersed with Joël’s memories of his legendary editor, Bernard de Fallois. It’s a fond tribute, but I can’t help thinking it gets lost in the labyrinthine plot—thought perhaps that was Dicker’s intent: a moving yet almost-quiet tribute to a great man. 
I don’t remember much of Dicker’s previous novel, The Disappearance of Stephanie Mailer. The mystery itself was good, though I did have a few minor gripes with cartoonish/unrealistic characterization, but only for one or two characters. My favorite book by Dicker still is The Truth About the Harry Quebert Affair, with its mentor-writer relationship and the small-northeastern-town setting (and quality mystery plot, obviously). However, The Baltimore Boys (not a mystery in the same sense) is a close second with its punches to the gut in the traces of lives (and loves) that could have been.
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annesophiebooks · 4 years
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Impossible pour moi de passer à côté d’un nouveau titre de Joël Dicker sans m’en emparer aussitôt pour le lire en un temps record. Dès que j’ai su que L’Énigme de la Chambre 622, son tout nouveau roman, allait paraître, je l’ai donc donc impatiemment attendu, et l’ai lu dès son arrivée. Alors qu’en dire ? Déjà, qu’il est très différent de ses précédents livres, et ce à plus d’un titre. La mise en abime propre à un roman qui parle d’un auteur écrivant un roman, on connaît bien ce principe maintenant, et s’il fonctionne toujours aussi bien, force est de constater que ce n’est pas le point fort ici. Le fait que l’auteur se soit mis lui-même « en scène », puisque son personnage n’est autre que...lui-même, peut, au premier abord, faire penser à une preuve d’égo assez démesuré. Pourtant je ne pense sincèrement pas que ce soit la raison de son choix. Au-delà même de l’intrigue, ce roman est surtout un hommage de Joël Dicker à son éditeur, Bernard de Fallois, décédé il y a maintenant deux ans, et dont il parle d’ailleurs longuement dans ce nouveau polar. Si l’on me demandait de résumer ce roman en un seul mot, je choisirais celui de « transmission ». Celle de la famille, celle du cœur, celle du nom, celle des biens, celle des valeurs, et celle de l’Histoire bien entendu. La transmission est partout dans ces pages, au sein de l’intrigue du meurtre, de l’histoire de l’auteur qui mène l’enquête, et bien évidemment dans le lien qui unit Dicker à son éditeur. La transmission est probablement le cœur même du livre. Et ça rend ce titre terriblement émouvant. Pour tout le côté polar, par contre, nombre de fans de l’auteur ne retrouveront clairement pas sa patte habituelle ici. Le choix du style employé crée un décalage peu courant, qui m’a souvent fait penser à un pièce de Feydeau pendant ma lecture. Le côté caricatural des personnages prend très rapidement le pas sur l’intrigue, qui, même si elle reste intéressante, n’a guère de profondeur. C’est donc un roman à lire pour l’hommage magnifique qu’il représente, et pour la bonne humeur qu’il dégage, mais où les lecteurs ne retrouveront pas le suspens et le style même de l’intrigue qui faisaient la force du fameux Harry Quebert. https://www.instagram.com/p/CBF2xqEHgHr/?igshid=dte6mwmzg2ro
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les-sept-couleurs · 7 years
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Ce sont des mots que tu connais bien, puisque tu les as naguère salués et jurés, les deux doigts unis sur le bord du casque d’acier. Et comme disait l’autre: le plus difficile, ce n’est pas la bravoure qui ne dure que quelques instants fulgurants, mais la fidélité, qui, elle, se prolonge même au-delà de la mort, où nous restons unis à jamais, «compagnons de jeunesse, témoins des temps meilleurs», comme le disait en une admirable traduction Jacques Benoist-Méchin.
Notre dernière rencontre aura été singulière. Au moment où j’apprenais ta disparition et m’apprêtais à rédiger la chronique d’usage, on venait frapper à ma porte: c’étaient des hommes en uniforme – deux hommes et une femme, en l’occurrence le métier a ses charmes. Ils appartenaient au corps des sapeurs-pompiers municipaux et venaient m’arracher à mon écritoire fraternelle pour m’emmener à l’hôpital de Saint-Malo, où j’avais, paraît-il, un rendez-vous urgent qui ressemblait fort au tien.
Tu connais le cirque: gyrophares, sirènes deux tons, brancard, piqûres, oxygène (bas les masques!), morphine. Je croyais qu’on venait me chercher pour te rejoindre. Mais tu étais parti sans m’attendre. Impatient comme toujours, de ton long pas de guerrier essoufflé. On s’est pas manqué de beaucoup. Dommage. Il y a des voyages que j’aurais aimé effectuer en ta compagnie.
Tu m’avais tant fait rêver avec tes vagabondages poméraniens. Au fait, pour ceux qui ne le savent pas, je n’étais pas là-bas, avec toi, là-haut, dans les neiges de février. J’ai seulement essayé de revivre en historien très amateur et fort romantique cette fabuleuse aventure que tu avais connue en des temps où n’étaient pas si nombreux ceux qui mettaient leur peau au bout de leurs idées, selon la formule.
Quelques années de différence, quelques mois même, peuvent vous exclure à jamais d’une grande expérience d’un siècle où l’on a manqué, souvent par les caprices du dieu hasard, ce qui marque le bout de la route ou les premiers pas dans le temps des souvenirs.
Donc, tu étais pour moi, ce qu’on nommait un survivant et ce qu’il a bien fallu, peu à peu, appeler un «ancien». Nous nous étions même croisés sans nous voir alors chez notre ami Philippe Héduy, à Verderonne ou Hardancourt, si ce n’est un soir dans le salon de Gréco où m’avait entraîné Roger Nimier pour m’y parler de Drieu La Rochelle dans l’embrasure d’une fenêtre aux lourds rideaux sombres (ou plutôt cramoisis comme auraient dit Barbey et Astruc). Je ne t’avais pas interrogé dans ma longue course fiévreuse qui m’emmenait alors, de témoin en témoin, dans tous les repaires de l’Hexagone. Nous publiions pourtant chez le même éditeur, Robert Laffont, moi en 1968, Les Hors-La- Loi, et toi en 1972, Le rêveur casqué. J’ai seulement été, alors, un de tes premiers lecteurs.
Tu étais pour moi un personnage quelque peu mystérieux avec ce goût surprenant des lunettes aux verres teintés en plein hiver et des vestes de cuir en plein été. Et puis il y avait tes cigares, du style Rockfeller plus que Krukenberg sans nul doute. Avec le temps, ton personnage de play-boy allait céder la place à une tout autre silhouette: celle d’un garçon encore jeune qui sacrifiait toute sa carrière médiatique pour rappeler dans une longue interview du Chagrin et de la Pitié, ce qu’avait été sa manière de vivre dangereusement.
On a eu tort sans doute de vouloir faire de ton livre un bouquin de guerre, alors qu’il était, très exactement, ce que les jeunes écrivains allemands de l’époque romantique appelaient un «roman de formation», à savoir la découverte par un adolescent de la vie et surtout de la mort. Et on a eu encore davantage tort d’y voir une sorte de plaidoyer pour quelque idéal politique. La raison pour laquellle tu as rejoint au mois d’août 1944 la Waffen SS y apparaît noir sur blanc. Tu étais alors journaliste et tu racontes la visite d’un jeune ouvrier dans ta salle de rédaction. «C’est en lisant vos articles» t’avait-il dit «que j’ai compris où était le chemin d’un avenir plus propre».
Et tu concluais, avec une implacable logique à la Saint-Just (ou à la Charlotte Corday): «Après avoir suivi mes convictions, il les avait devancées. J’étais lié à son choix. Si je ne voulais pas, un jour, vivre dans la crainte et la honte, je devais rejoindre son exemple. Et je sentis soudain qu’en moi, tout était joué». Quand tu es arrivé au camp de Wildflecken, tu découvres ce que tu nommes si bien «l’exigence vis-à-vis de soi-même». Et le geste même du salut, devient au sens crucial du terme, la manière d’accéder à un ordre où rien n’était facile, mais où tout était plus pur».
Il fallait que ces choses soient dites. Tu les as dites. Et écrites. Et répétées. Pourtant, jamais, chez toi, de cette caricature puérile de la fidélité méprisante, mâchoire serrée, les yeux sombres fixés sur la ligne bleue de la Baltique. «C’était un rêve immense. J’en sais, aujourd’hui, les illusions et je mesure notre naïveté. Avec le recul des années, toutefois, je vois combien il pouvait séduire un jeune garçon en mal de révolution. Et ce qui était extraordinaire, c’est que ce renouveau surgissait en plein désastre, comme si celui-ci avait réveillé les forces vives».
Ce qui est extraordinaire, dans ton aventure, c’est de ne t’être jamais réclamé de grandes visions héroïques mais de la simple fidélité à une voie choisie une fois pour toutes, même si tant de routes diverses vous y avaient conduits. Le grand problème, ensuite, était de savoir si tu resterais l’homme d’un seul livre ou s’il était possible de rêver d’une suite au Rêveur. Il a fallu attendre 2003. Trente ans après! Même Alexandre Dumas ne nous avait pas laissé patienter si longtemps.
Quand Bernard de Fallois publia enfin Le Rêveur blessé, j’y consacrai dans cet hebdomadaire un article qui me valut un de ces coups de téléphone qui vous paye de toutes les affres du métier de critique. Je t’avais touché au coeur. Tu fus si enthousiasmé que je voudrais bien aujourd’hui en sauver quelques lignes: «Christian est toujours resté ce qu’on aime: «un type bien», même si ses activités professionnelles et ses liaisons surprenantes pouvaient parfois étonner ceux qui le découvraient tête nue, après avoir jeté son casque d’acier au hasard d’un fossé poméranien. Comme il avait du talent, de la ténacité, de l’entregent, il devait devenir un des meilleurs attachés de presse du monde du cinéma, côtoyant producteurs et vedettes. C’était possible au début des années cinquante; ce ne le serait plus aujourd’hui où se confondent souvent, comme un même double devoir, la mémoire et la haine. Ce livre de souvenirs par un très émouvant retour en arrière nous en apprend beaucoup sur son père et sur sa mère — sa brisure —, sur ses enfances varsovienne et saumuroise. Il y a des pages admirables sur le destin d’un enfant pris entre deux êtres et deux horizons, ce qui pourrait expliquer tout… Sur la fin de sa carrière, il revint au journalisme mais à l’envers, si l’on peut dire, passant du gigantesque Figaro Magazine à la minuscule Révolution européenne, avec la joie sans prix de celui qui croit retrouver sa jeunesse. D’ailleurs, il n’a jamais quitté cet âge».
Salut à toi, Bel-Ami de tous les combats.
A bientôt.
Ne marche pas trop vite.
Attends-moi.
(Merci à la page FB “Fan de Jean Mabire” pour avoir recopié le texte).
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jaguarmen99 · 5 years
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フランスの文豪マルセル・プルースト(Marcel Proust)が20代で執筆し、昨年になって発見された短編9作が、10月9日に出版される。出版元が5日、発表した。  この9作品は当初、詩や短編をまとめたプルーストの初めての作品集「楽しみと日々(Pleasures and Days)」に含まれていたが、後にプルーストが自ら削除したとされる。  これらの作品を見いだしたのは、高名なプルースト専門家で、昨年亡くなった仏出版社ファロワ(Fallois)の創業者、ベルナール・ドファロワ(Bernard de Fallois)氏。  1922年に51歳で死去したプルーストは、大作「失われた時を求めて(In Search of Lost Time)」の第1編「スワン家のほうへ(Swann's Way)」をはじめ、後世の作家らに極めて大きな影響を与えてきた。  新たに発見された作品からは、若き日のプルーストが、肉体的恋愛や同性愛といった当時タブー視されていたテーマに切り込みながら、新たな叙述技法を試している様子がうかがえる。
仏文豪プルーストの未公開作品、10月出版へ 写真1枚 国際ニュース:AFPBB News
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guillermoloren · 4 years
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"El enigma de la habitación 622", de Joël Dicker
“El enigma de la habitación 622”, de Joël Dicker
«Ganador del Premio Goncourt des Lycéens, del Gran Premio de Novela de la Academia Francesa, del Premio Lire, del Premio Qué Leer y del Premio San Clemente»
«Un pequeño homenaje a la relación entre Joël Dicker y su editor, Bernard de Fallois, fallecido en enero de 2018»
Cubierta de: ‘El enigma de la habitación 622’
Una de las soluciones más curiosas de la novela y que me gustó es la sensación…
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ocioenlinea · 5 years
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En busca de los textos perdidos
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Una editorial parisina recupera historias inéditas de Marcel Proust
Hace 100 años, Marcel Proust (1871-1922) recibió el Premio Goncourt: honor literario más importante en su Francia natal. Justo a tiempo para este jubileo de celebración, la pequeña editorial parisina Éditions de Fallois lanzó una serie de novelas y cuentos del famoso autor, que eran desconocidos por el gran público.
Dichos manuscritos durante mucho tiempo formaron parte de la colección del fundador y editor de Proust, Bernard de Fallois, quien murió en enero de 2018 e informó en su testamento que había siete cajas con textos de Proust en su archivo.
En una entrevista con France Culture, el crítico literario Luc Fraisse declaró que luego fue contratado para clasificar los manuscritos.
Estos materiales, escritos cuando Proust tenía poco más de veinte años, ahora se han publicado con el título “La misteriosa correspondencia y otras novelas”. Fraisse fue el editor.
¿Tema delicado para publicar?
Mucho sugiere que Marcel Proust escribió las novelas y cuentos para su primera obra, “Los placeres y los días”, publicada en 1896.
Pero el joven autor decidió no incluirlos. El editor Luc Fraisse dice que ve dos posibles razones para esto: por un lado, Proust podría simplemente no estar satisfecho con el resultado de sus textos. Esto explica por qué la mayoría de ellos no están completos.
Otra razón puede ser que muchos de ellos tratan sobre la homosexualidad. El tema dominante de estas obras es el análisis del “amor físico tan injustamente criticado”, dijo el editor en un comunicado. “Indudablemente, consideró que, debido a su audacia, podrían asustar el entorno social en el que prevalecía una fuerte moral tradicional”.
Bernard de Fallois también sugirió en vida que abandonar la publicación podría estar relacionado con el tema de la homosexualidad. Su tesis: si Proust hubiera agregado sus historias sobre este tema a “Los placeres y los días”, ese habría sido el tema principal del trabajo.
Sobre los orígenes de “En busca del tiempo perdido”
Marcel Proust nunca ocultó su atracción por los hombres. Sus cartas al compositor Reynaldo Hahn dan testimonio de esto.
Según el editor De Fallois, los textos previamente desconocidos podrían incluso ser “una especie de diario” del autor, escritos bajo una “cubierta transparente de ficción”. En contraste con “En busca del tiempo perdido” (1913-1927), donde también hay momentos divertidos, aquí “la conciencia de la homosexualidad se vive en una forma exclusivamente trágica, como una maldición”, señaló De Fallois.
Lo que también hace que los nuevos textos sean tan especiales es que facilitan comprender la génesis del escritor, quien experimentó con varias formas de narración, se dedicó a temas que luego abordaría y estuvo muy cerca del estilo de su trabajo principal.
“Con esta colección de novelas totalmente inéditas y textos diversos, nos remontamos a los orígenes de ‘En busca del tiempo perdido’, el gran trabajo de Marcel Proust”, destacó las ediciones de De Fallois en un comunicado.
“Estas páginas no publicadas no son perfectas para ‘En busca del tiempo perdido’, pero nos ayudan a comprenderlo mejor precisamente al revelar cuál fue su comienzo2, dijo el editor.
EN CORTO
La novela “En busca del tiempo perdido” consta de siete volúmenes y es considerada una de las obras más extensas y significativas de la literatura francesa del siglo XX. Contada en primera persona, su narrador recuerda minuciosamente los detalles de su infancia. Los últimos tres volúmenes se publicaron póstumamente.
La obra de la vida de Proust también incluye otros escritos literarios y miles de cartas que comenzó a redactar desde los 17 años. El autor, que sufrió varios golpes del destino y sufrió una enfermedad desde una edad temprana, murió el 18 de noviembre de 1922, con solo 51 años de edad.
 Omar Gomez. No.1156. 081119
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revuedepresse30 · 5 years
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“Le Mystérieux correspondant” : bientôt des nouvelles inédites de Marcel Proust
C'est sous le titre Le Mystérieux correspondant que paraîtront les nouvelles inédites de Marcel Proust, le 9 octobre, aux éditions de Fallois. Retrouvées après la mort de Bernard de Fallois l'année dernière dans sept boîtes en carton contenant des papiers de Proust - lettres, ébauches, notes, rédactions d'enfance, etc. -, depuis remises à la Bibliothèque Nationale, ces neuf nouvelles (qui font une centaine de pages sur un livre de 172) auraient été écrites par le jeune Proust, entre 22 et 27 ans. C'est-à-dire en parallèle de l'écriture du roman Jean Santeuil et des nouvelles de Les Plaisirs et les Jours.
Elles ont des titres magnifiques : Pauline de S., Jacques Lefelde (L'Etranger), Aux enfers, C'est ainsi qu'il avait aimé.... Si elles n'ont pas été publiées de son vivant, c'est sans doute que Proust ne le souhaitait pas - parce qu'elles étaient trop faibles ? Ou alors parce qu'elles traitaient trop - paraît-il - de l'homosexualité ? Réponse dans le numéro des Inrocks du 9 octobre.
>> A lire aussi : “Cher ami…”, le recueil des lettres de Marcel Proust, genèse d'“A la recherche du temps perdu”
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