#Atlantisme
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"Le faux empire britannique est le dĂ©but d'un atlantisme hypertrophiĂ©. Les Anglo-Saxons incarnent le LĂ©viathan biblique. DĂšs le 20Ăšme siĂšcle, le relais a Ă©tĂ© pris par les Ătats-Unis, mais la domination de la civilisation de la mer est d'origine et d'essence anglaises."
â Alexandre Douguine, Geopolitika.ru (2024)
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"Le faux empire britannique est le dĂ©but d'un atlantisme hypertrophiĂ©. Les Anglo-Saxons incarnent le LĂ©viathan biblique. DĂšs le 20Ăšme siĂšcle, le relais a Ă©tĂ© pris par les Ătats-Unis, mais la domination de la civilisation de la mer est d'origine et d'essence anglaises."
Alexandre Douguine, Geopolitika.ru (2024)
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ATLANTISME ET TRAHISON
Il est grand temps de dĂ©coloniser les esprits de nos « Ă©lites ». (moreâŠ) ââ
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#aux ordres#banniÚre étoilée#Claude GAUCHERAND Contre-Amiral (2S)#France#Guerre Russie Ukraine#information#Observatoire du MENSONGE#Poutine
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Lâhistoire universelle a toujours eu plus dâune ruse dans son sac. Aussi a-t-elle confiĂ© lâexpansion du principe AmĂ©rique Ă ce qui Ă©tait supposĂ© lui faire vis-Ă -vis et, pour certains, concurrence : les Ătats-Unis dâEurope. LâUnion europĂ©enne est une machine antipolitique, dont certains rĂȘvent quâelle devienne un acteur politique et attendent mĂȘme quâelle se constitue, un jour, en puissance, quand sa raison dâĂȘtre est de fuir toute idĂ©e de puissance.
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" Lorsque les Etats-Unis dĂ©cidĂšrent dâenvahir lâIrak, en 2003, sur la foi dâun mensonge dâĂtat (les armes de destruction massive inexistantes quâĂ©tait censĂ© possĂ©der Saddam Hussein), le camp atlantiste se rassembla comme un seul homme autour du prĂ©sident amĂ©ricain George W. Bush. Tony Blair et JosĂ© Maria Aznar, alors Premiers ministres du Royaume-Uni et dâEspagne, y allĂšrent de leurs encouragements. Dâautres montĂšrent dans lâarmada en se faisant plus ou moins discrets. Un seul chef dâĂtat occidental osa dire « Non » avec courage, fermetĂ© et dĂ©termination : Jacques Chirac.
Gaullisme ?
FidĂšle en cela Ă la geste gaulliste, le prĂ©sident de la RĂ©publique de lâĂ©poque sut percevoir les dangers inhĂ©rents Ă une invasion qui allait anĂ©antir un pays et dĂ©stabiliser une rĂ©gion dĂ©jĂ transformĂ©e en baril de poudre. Nul nâoubliera le discours mĂ©morable alors prononcĂ© Ă lâONU par Dominique de Villepin, ministre des Affaires Ă©trangĂšres, saluĂ© par des applaudissements, fait unique dans cette enceinte.
Vu avec le recul du temps et de lâexpĂ©rience, on pourrait avoir le sentiment quâune telle prise de position allait de soi. Il nâen est rien. Au contraire, câest Ă cette Ă©poque quâest nĂ© un nouveau sport que lâon pourrait appeler le « french bashing » de lâintĂ©rieur, par rĂ©fĂ©rence Ă ce dĂ©nigrement antifrançais qui avait alors fleuri des deux cĂŽtĂ©s de lâAtlantique.
En 2003, nombreux ont Ă©tĂ© ceux qui ont pris la rĂ©action Ă©lysĂ©enne avec des pincettes. La libertĂ© de ton dont ils aiment se rĂ©clamer a les limites de lâatlantisme flamboyant. Critiquer la Russie, que lâon nâoublie jamais dâassimiler Ă son passĂ© soviĂ©tique, oui. DĂ©crire la Chine comme le futur impĂ©rialisme dominant, pas de problĂšme. Mais dĂ©noncer lâAmĂ©rique, fĂ»t-elle nĂ©oconservatrice et empĂȘtrĂ©e dans les consĂ©quences guerriĂšres des thĂ©ories fumeuses sur le « choc des civilisations », cela vaut illico presto lâaccusation dâ«anti-amĂ©ricanisme primaire », pour reprendre une formule chĂšre Ă Bernard-Henri LĂ©vy. [...]
Dans la famille politique de Jacques Chirac, lâembarras fut de mise. A preuve, la gĂȘne exprimĂ©e par Nicolas Sarkozy. Du jour oĂč il devint Ă son tour prĂ©sident, relayĂ© par ses sĂ©ides intellectuels, il fit tout ce qui Ă©tait en son pouvoir pour se dĂ©marquer, persuadĂ© que son prĂ©dĂ©cesseur avait commis le pire des crimes : sâaffranchir de lâAmĂ©rique. A croire que le simple fait de critiquer les Ătats-Unis revenait dâoffice Ă ĂȘtre un suppĂŽt de Ben Laden et un coresponsable des attentats du 11-Septembre. Un peu comme si lâon avait accusĂ© de francophobie les penseurs amĂ©ricains, ou britanniques, ayant pris fait et cause contre la guerre dâAlgĂ©rie.
Atlantisme
Ce raisonnement absurde visait Ă faire oublier que Nicolas Sarkozy Ă©tait entourĂ© dâune camarilla de petits soldats qui ont cru Ă la fable des prĂ©tendues « armes de destruction massive » de Saddam Hussein, Ă lâimage dâun Bernard Kouchner, ou dâun AndrĂ© Glusksmann (le pĂšre de RaphaĂ«l), Ă une Ă©poque oĂč Barack Obama, lui, nây croyait pas.
Pour ces gens-lĂ , Jacques Chirac avait donc tout faux en 2003. AndrĂ© Glucksmann, Pascal Bruckner et le rĂ©alisateur Roman Goupil avaient publiĂ© une tribune commune dans Le Monde oĂč ils Ă©crivaient : « Que Saddam parte, de grĂ© ou de force ! Les Irakiens, Kurdes, chiites mais aussi bien sunnites respireront plus librement et les peuples de la rĂ©gion en seront soulagĂ©s ». De son cĂŽtĂ©, BHL Ă©tait un peu plus hĂ©sitant, avant de dire lors dâune intervention aux Etats-Unis : « J'Ă©tais opposĂ© Ă lâadministration Bush quand elle a dĂ©cidĂ© dâentrer en guerre contre lâIrak. Mais aujourdâhui, nous y sommes, nous devons dĂ©sormais finir le travail ». Des personnages susnommĂ©s, seul Pascal Bruckner fera son mea culpa.
Pour nos amis atlantistes, il Ă©tait Ă©vident que la France sâĂ©tait « mise hors jeu », quâelle sâĂ©tait« ridiculisĂ©e ». Tony Blair, en revanche, Ă©tait saluĂ© comme un « vĂ©ritable chef dâĂtat ». A de rares exceptions, la plupart des partis politiques français critiqueront le choix de Jacques Chirac, certains nâhĂ©sitant pas Ă dĂ©noncer un « nationalisme des imbĂ©ciles ».
GrĂące Ă Wikileaks, on apprendra ensuite que des dirigeants du Parti socialiste sâĂ©taient rendus Ă lâambassade amĂ©ricaine Ă Paris pour exprimer leurs dĂ©saccords avec la position officielle de la France. Le 29 mai 2006, Pierre Moscovici, chargĂ© Ă l'Ă©poque des relations internationales du PS, promit qu'un gouvernement socialiste se montrerait plus proamĂ©ricain que celui de Dominique de Villepin. Quelques jours plus tard, le 8 juin, Hollande, premier secrĂ©taire du PS, regrettait devant l'ambassadeur des Ătats-Unis que Chirac ait fait de « l'obstruction gratuite » face au prĂ©sident amĂ©ricain. Quand il sâagit de sombrer dans lâatlantisme, certains sont imbattables. "
ptdr le Parti Socialiste ???? Putain de vendus heureusement qu'ils ont crevĂ© ceux lĂ
#le post que j'ai reblogué m'a donné envie de me rafraßchir la mémoire sur les événements de 2003 mais je ne savais pas ça du PS#l'explosion de la gauche et droite traditionnelles c'était une trÚs bonne chose vraiment#upthebaguette#bee tries to talk#france#usa#jacques chirac#françois hollande
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Philippe de Villiers : Complotiste ou pas ?
Philippe de Villiers : Complotiste ou pas ?
Dans une Ă©poque du mensonge gĂ©nĂ©ralisĂ©, dire la vĂ©rite sera un acte rĂ©volutionnaire. â George Orwell
Lâancien eurodĂ©putĂ© souverainiste Philippe de Villiers, frĂšre du gĂ©nĂ©ral Pierre de Villiers, vient de publier son nouveau livre : Jâai tirĂ© sur le fil du mensonge et tout est venu (Fayard, 2019, 416 pages).
Le thĂšme central du livre est le fait que lâUnion europĂ©enne est, en fait, uneâŠ
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#alignement sur les Etats-Unis#assujettissement envers les Etats-Unis#atlantisme#élites éuropéennes#Emmanuel Macron#Etats-Unis#général de Gaulle#Jean Monnet#Jean Monnet agent des Américains#Robert Schuman#souveranisme#Union européenne#USA#Walter Hallstein
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1931 - Michel Raimbaud : « En France, lâatlantisme et le sionisme sont les deux mamelles des nĂ©ocons »
1931 â Michel Raimbaud : « En France, lâatlantisme et le sionisme sont les deux mamelles des nĂ©ocons »
 à lâoccasion de la rĂ©Ă©dition actualisĂ©e de « TempĂȘte sur le Grand Moyen-Orient » (1), nous avons rencontrĂ© Michel Raimbaud. Lâancien diplomate, qui Ă©crit avec des convictions en sâappuyant sur des faits bien documentĂ©s, insiste sur le façonnement en cours du Moyen-Orient, et plus vastement du monde, entrepris par les nĂ©oconservateurs amĂ©ricains, avec la complicitĂ© des Ă©lites occidentales.
PropâŠ
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#Atlantisme#Europe#Grand Moyen Orient#Livre#Michel Raimbaud#Moyen Orient#NĂ©ocon#Sionisme#Tigrane YĂ©gavian
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Oui en vĂ©ritĂ© et en rĂ©alitĂ© les vĂ©ritables sanctions sont dirigĂ©es contre lâEurope et les EuropĂ©ens Depuis longtemps avec lâOTAN et le gĂ©nĂ©ral De Gaulle avait bien compris cela ⊠et lâoncle Sam veille Ă ce que LâEurope des marchands ne sâĂ©tendent pas De Brest Ă Vladivostok ou aprĂšs lâOural⊠Business Is business et force de croire que lâEurope de Jean Monnet est corrompu Ă la base par un esprit outre Atlantisme Qui ont dĂ©jĂ dĂ©clenchĂ© les deux premiĂšre guerre mondiale Ă travers leurs financement avec les banques suisses Ă BĂąle Notamment pour la seconde guerre mondiale
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Pourquoi haïssent-ils la Russie ?
Paru dans Boulevard Voltaire  Le ban et lâarriĂšre ban de lâeuro atlantisme sâest mobilisĂ© haut et fort contre le scandale que constitue la condamnation de lâopposant Navalny Ă une amende de 330 euros pour lâorganisation dâune manifestation interdite (je viens de payer une amende de 375 euros pour un excĂšs de vitesse de 1 KMH : ni Bruxelles ni le dĂ©partement dâEtat ne sâen sont Ă©mus) et 15 jours de prison pour avoir enfreint une interdiction de manifester et dĂ©clenchĂ© des violences. Les pleurs sont donc sĂ©lectifs. Qui est ce monsieur Navalny? Initialement membre du parti libĂ©ral pro-occidental Iabloko, il se rapproche de lâextrĂȘme-droite (la vraie !) ultranationaliste. Le piratage de sa boite mail montre en 2011 quâen fait il est financĂ© par lâONG amĂ©ricaine National Endowment for Democracy. La NED lui permet dâaller Ă©tudier Ă lâuniversitĂ© de Yale lâart et la maniĂšre de dĂ©clencher des « rĂ©volutions de couleur »⊠A son retour il applique les leçons apprises et fait une campagne style Obama pour les Ă©lections municipales Ă Moscou - avec la promesse dâorganiser une gay pride - oĂč il obtiendra 27% des voix, et plus encore dans les quartiers huppĂ©s de la ville. AssignĂ© Ă rĂ©sidence, car pris dans un scandale financier avec le groupe Yves Rocher, il nâen continue pas moins son activitĂ© de blogueur. Mais les manifestants qui sont descendus dans la rue pour manifester contre la corruption ne lâont pas fait pour Navalny : Read the full article
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"Il est significatif que Hobbes ait choisi le LĂ©viathan comme principale mĂ©taphore pour dĂ©crire son Ătat. Dans ses textes gĂ©opolitiques, Carl Schmitt identifie le LĂ©viathan Ă la puissance maritime (Sea Power) et les BĂ©hĂ©moths Ă la puissance terrestre (Land Power). Ils sont Ă leur tour en corrĂ©lation avec la Grande-Bretagne et les Ătats-Unis (Sea Power, pays de l'OTAN, atlantisme) et la Russie (Land Power, Eurasie), c'est-Ă -dire avec les deux pĂŽles du monde multipolaire."
Alexandre Douguine, Geopolitika.ru (2023)
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Atlantico : Un reportage d'EnvoyĂ© SpĂ©cial a rĂ©cemment mis en avant les liens qui uniraient le Rassemblement National et Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump. Une enquĂȘte parlementaire a depuis Ă©tĂ© ouverte, certains dĂ©putĂ©s Ă©voquant une possible "intelligence avec une puissance Ă©trangĂšre". Ces accusations, que nie le Rassemblement National, vous semblent-elles vraisemblables ? Quels est la nature des liens entre Bannon et le parti de Marine Le Pen ?
Câest grotesque. Dans un pays dĂ©nuĂ© de souverainetĂ© comme la France, oĂč la notion « dâintelligence avec lâennemi » commence-t-elle ? Au traitĂ© dâAix la Chapelle ? Steve Banon est aujourdâhui non un agent de la diplomatie de Trump mais un idĂ©ologue itinĂ©rant qui essaye en Europe de rattraper un rĂŽle politique quâil nâa plus aux Etats-Unis. Il nâest pas plus le reprĂ©sentant dâune internationale noire, vĂ©ritable machine Ă phantasme bien commode pour ceux qui ne veulent pas voir le caractĂšre polymorphe du phĂ©nomĂšne populiste.
 Quand son think tank The Movement a Ă©tĂ© crĂ©Ă©, une partie du RN a voulu sâen rapprocher espĂ©rant des facilitĂ©s diplomatiques mais ces rapports semblent sâĂȘtre distendus. On peut le constater par lâabsence physique de Banon aux cĂŽtĂ© du RN comme par lâeffacement relatif des tenants de cette ligne comme Louis Alliot ou JĂ©rĂŽme RiviĂšre bien que celui-ci soit nĂ©anmoins en place Ă©ligible aux europĂ©ennes.
Steve Bannon semble plus proche d'une démarche telle que celle de Marion Maréchal, dont il ne cesse de vanter les mérites. Est-ce le cas ?
M. Banon est en effet plus proche de Marion MarĂ©chal. Sur un plan mĂ©thodologique, il croit Ă la guerre culturelle comme elle. Ils croient tous les deux Ă lâutilitĂ© dâune doctrine et dâune formation doctrinale. Cela les oppose au RN actuel qui nâa plus de doctrine construite de le dĂ©part de Florian Philippot. Nâoublions pas quâau Conseil scientifique de lâĂ©cole de Marion MarĂ©chal, lâISSEP, siĂšgent deux proches de Banon : Raheem Jamaludin Kassam Ă©ditorialiste politique du site Breitbart News London et le philosophe palĂ©oconservateur Paul Gottfried. IdĂ©ologiquement, lâaspect libĂ©rale, identitaire et occidentaliste du discours de Marion MarĂ©chal ne peut que lui plaire. Câest un nationaliste amĂ©ricain avant tout qui craint la volontĂ© dâindĂ©pendance et la souverainetĂ© des Etats. Cela explique par exemple son discours trĂšs alarmiste sur la Chine tel quâil lâa tenu dans le Figaro Magazine rĂ©cemment. La menace chinoise et la subversion dĂ©mographique venant de lâancien tiers-monde sont les catalyseurs dâun nouvel atlantisme. Enfin, lâaspect confessionnel, trĂšs prĂ©sent chez Marion MarĂ©chal, convient beaucoup plus au catholique Banon que la dĂ©fense orientĂ©e de la laĂŻcitĂ© que fait Marine Le Pen. Â
Peut-on dĂšs lors parler d'un "effet Bannon" en France ?
Absolument pas dâun point de vue partisan. La campagne du RN est amorphe et leur thĂšme central est le localisme. Nous sommes loin de lâinfluence de Banon tant sur les thĂšmes que sur la mĂ©thode. Il faut bien comprendre que ce nâest pas parce que le RN est revenu sur sa rente Ă©lectorale quâest lâimmigration quâil serait plus proche de Steve Banon. Steve Banon est beaucoup plus proche de certain « thĂ©oricien » de la droite française comme Jean Raspail. Son anti-immigrationnisme est beaucoup plus construit et radicale que celui Ă©lectoraliste du RN. De mĂȘme, il est imprĂ©gnĂ© dâun discours sur les valeurs qui va de pair avec sa hantise de la dĂ©cadence. Rien de cela dans le RN actuel qui ne porte pas de vision de la sociĂ©tĂ©. Lâentretien rĂ©cent de Marion MarĂ©chal Ă Valeurs Actuelles est dans une ligne plus proche de Banon. Sur le plan idĂ©ologique, la situation est plus complexe. Si le thĂšme de la convergence des luttes entre patriotes de droite et de gauche cher aux souverainiste a Ă©tĂ© illustrĂ© par les gilets jaunes, une partie de lâintelligentsia de droite cherche Ă dĂ©finir un conservatisme français, vieux serpent de mer, dans lequel Ă dĂ©faut Steve Banon peut jouer un rĂŽle dâĂ©minence, renforcĂ© par les initiatives avortĂ©es dâunion des droites.
Plus largement, alors que les élections européennes se tiennent dans moins de deux semaines, peut-on considérer que Steve Bannon a-t-il réellement obtenu ce qu'il souhaitait ? Comment expliquez-vous ce résultat ?
Il a mĂ©sestimĂ© les cultures politiques nationales et les divergences dâintĂ©rĂȘts. LâintĂ©rĂȘt dâun Orban par exemple est de recevoir de lâargent de lâUnion europĂ©enne ponctionnĂ© aux français. Dans les pays de lâest, le discours sur lâimmigration est strictement instrumental pour des peuples qui vivent avant tout un hiver dĂ©mographique et un exode majeur. De mĂȘme, il y aujourdâhui une rivalitĂ© sourde entre la Ligue et le RN sur qui va orienter les tendances populistes europĂ©ennes, rivalitĂ© qui tourne au bĂ©nĂ©fice de Salvini. Plus globalement il nâa pas compris la diffĂ©rence fondamentale entre « les mondialistes » qui veulent lâuniformitĂ© et « les populistes » qui cherchent la singularitĂ©. Il est toujours plus facile de fĂ©dĂ©rer des gens qui ne tiennent pas compte des intĂ©rĂȘts nationaux. Enfin, son Ă©loignement du PrĂ©sident Trump lui a fait perdre de son intĂ©rĂȘt. MĂȘme avec Nigel Farage qui est le plus proche de lui, les liens semblent moins Ă©troits si on regarde son apparente absence du Brexit Party.Â
 François Darien Source: Atlantico.fr
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Le meilleur PrĂ©sident que les Français ont eu, mĂȘme si certains le renient :  "Comment ne pas saluer bien bas la clairvoyance de  cette personne dont les jugements sont encore valables 60 ans aprĂšs avoir Ă©tĂ© Ă©mis... 285 â La France ne sera jamais isolĂ©e si elle redevient elle-mĂȘme et si elle incite les autres nations Ă devenir elles-mĂȘmes en respectant les autres. 286 â LâindĂ©pendance est aux peuples ce que la libertĂ© est aux individus... 355 â Nous refusons de nous laisser absorber par le gĂ©ant anglo-amĂ©ricain. Câest nous qui refusons que lâEurope se noie dans un atlantisme qui nâest que le couvert de lâhĂ©gĂ©monie amĂ©ricaine."
#de gaulle #france #indépendance #hégémonie
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#MichelRaimbaud : « En #France, lâ #atlantisme et le #sionisme sont les deux mamelles des #nĂ©ocons »
#MichelRaimbaud : « En #France, lâ #atlantisme et le #sionisme sont les deux mamelles des #nĂ©ocons »
Ă lâoccasion de la rĂ©Ă©dition actualisĂ©e de « TempĂȘte sur le Grand Moyen-Orient » (1), nous avons rencontrĂ© Michel Raimbaud. Lâancien diplomate, qui Ă©crit avec des convictions en sâappuyant sur des faits bien documentĂ©s, insiste sur le façonnement en cours du Moyen-Orient, et plus vastement du monde, entrepris par les nĂ©oconservateurs amĂ©ricains, avec la complicitĂ© des Ă©lites occidentales.
Propos recueillis par Tigrane YĂ©gavian |Â 9 juin 2017
Pourquoi crier au « conspirationnisme » lorsque lâon est saisi par la clartĂ© du grand dessein annoncĂ© urbi et orbi par ses propres promoteurs ? Cela fait longtemps que Michel Raimbaud, Ă©crivain habitĂ© par la passion de lâĂtat, sincĂšre, engagĂ© et aux accents volontiers gaulliens, ne prĂȘte plus dâattention aux chiens de garde de lâestablishment qui le snobent. Ancien ambassadeur de France en Mauritanie, au Soudan et au Zimbabwe, et bien connu des lecteurs dâAfrique Asie, ce fin connaisseur du monde arabe et de lâAfrique a servi comme diplomate dans de nombreux pays (avec un long passage au BrĂ©sil), avant de diriger lâOffice français de protection des rĂ©fugiĂ©s et apatrides (Ofpra). Tout reste dâactualitĂ© dans TempĂȘte au Moyen-Orient, ouvrage dans lequel il dĂ©nonce les funestes « policides » orchestrĂ©s par les nĂ©oconservateurs amĂ©ricains et occidentaux ayant dĂ©bouchĂ© sur le dĂ©mantĂšlement du Soudan, de la Somalie, de lâAfghanistan, de lâIrak, de la Libye et, aujourdâhui, de la Syrie.
Revenons sur lâaffaire des « bombardements chimiques » dâIdlib, en Syrie, en avril dernier. Pourquoi ne criez-vous pas avec les loups sur la responsabilitĂ© du rĂ©gime syrien ? Nous nous trouvons face Ă une redite de lâaffaire Colin Powell de 2003 en Irak et de la sĂ©quence de lâĂ©tĂ© 2013 en Syrie (attaque de la Ghouta). Je nâentrevois que deux explications possibles : ou bien ce sont les rebelles qui ont utilisĂ© les armes chimiques en appliquant la technique familiĂšre du false flag (faux pavillon), maquillant par la suite les photos des enfants. Ces enfants nâauraient-ils pas Ă©tĂ© tuĂ©s puis « soignĂ©s » par ces escrocs de lâhumanitaire que lâon nomme les « casques blancs », autrement dit des associĂ©s du Front Al-Nosra, la franchise syrienne dâAl-QaĂŻda ? Sinon, comment expliquer que les injections, Ă en croire certaines vidĂ©os, semblent factices, le niveau du liquide demeurant inchangĂ© du dĂ©but Ă la fin de la piqĂ»re de « rĂ©animation » ? Si ces cadavres dâenfants morts, soigneusement alignĂ©s comme Ă une parade pour les besoins de la propagande, avaient Ă©tĂ© gazĂ©s, il eĂ»t Ă©tĂ© bien imprudent de sâexposer avec eux sans prĂ©caution.
Ou bien, sâil sâagit dâun bombardement de lâarmĂ©e syrienne sur ce dĂ©pĂŽt, cela veut dire que le gaz appartenait aux rebelles. Car on sait quâen Syrie le dĂ©mantĂšlement de lâarsenal des armes chimiques et bactĂ©riologiques a eu lieu sous contrĂŽle de lâOrganisation pour lâinterdiction des armes chimiques (OIAC), aprĂšs les inspections onusiennes.
Un mensonge de plus donc ? La ficelle est bien grosse. Les mensonges sont lĂ©gion dans le cas syrien, tellement nombreux quâil sâavĂšre difficile de les « traiter » tous. Câest une consĂ©quence typique des thĂ©ories que jâai Ă©tudiĂ©es dans mon livre, Ă savoir les stratĂ©gies mises en Ćuvre par Washington : le chaos innovateur, la thĂ©orie du fou et le false flag, autant dâintox dont les mĂ©canismes ont Ă©tĂ© dĂ©montĂ©s, notamment par Michel Collon. En dĂ©finitive, si « complotisme » il y a, ce sont les comploteurs eux-mĂȘmes qui aiment les complots puisquâils en sont les auteurs, et non pas ceux qui les dĂ©noncent, systĂ©matiquement qualifiĂ©s de « complotistes » afin de les discrĂ©diter par avance. Dans un ordre dâidĂ©es proche, les rĂ©gimes takfiristes qui financent les « rĂ©volutions » chez leurs voisins espĂšrent ainsi faire oublier leur nature profondĂ©ment rĂ©actionnaire.
Il y avait dĂ©jĂ un certain cynisme de la part des intellectuels amĂ©ricains au temps oĂč lâon pĂ©rorait sur le contenu de la fiole quâavait brandie Colin Powell au Conseil de sĂ©curitĂ© de lâOnu en 2003. Ils disaient : « LâAmĂ©rique est le plus grand empire qui ait jamais existĂ© sur Terre, discutez et critiquez telle ou telle de nos actions si vous voulez, nous, pendant ce temps, nous crĂ©ons des rĂ©alitĂ©s nouvelles et nous faisons lâHistoire ! » Effectivement, pendant que tout le monde disserte : les idiots utiles, les mĂ©dias, les universitaires et la classe politique rivalisant en bĂȘtise tout en maintenant une omerta faramineuse sur les faits, les neocons façonnent effectivement cette Histoire dont nous sommes les tĂ©moins. Cela participe Ă un enfumage qui ne nous donne pas le loisir dâanticiper les mauvais coups que prĂ©parent ces nĂ©ocons. Que rĂ©pondez-vous aux accusations de connivence entre Moscou et Washington ?
Il nây a pas de connivence entre la Russie et les Ătats-Unis. Si les Russes jouent la carte de la diplomatie, câest pour trouver une solution politique. Je mâĂ©tonne Ă©galement que le communiquĂ© tripartite publiĂ© par Damas, Moscou et TĂ©hĂ©ran au lendemain de lâattaque amĂ©ricaine du 4 avril sur la base aĂ©rienne de Shayrat, en Syrie, nâait pas Ă©tĂ© divulguĂ© dans les mĂ©dias mainstream. Ce communiquĂ© se voulait un cinglant avertissement adressĂ© Ă lâadministration Trump, rappelant les fondamentaux : respect de la souverainetĂ©, de lâindĂ©pendance, de lâintĂ©gritĂ© de la Syrie, et son droit de reprendre le contrĂŽle de lâensemble de son territoire. Concernant lâhĂ©sitation du prĂ©sident Obama en 2013 qui, finalement nâa pas donnĂ© lâordre dâattaquer, je me souviens avoir Ă©tĂ© parmi les rares personnes Ă ĂȘtre persuadĂ©es quâil nây aurait pas de frappesâŠ
Quâest-ce qui a freinĂ© Obama ? Obama nâest pas un personnage limpide. CâĂ©tait sa façon Ă lui de sïżœïżœïżœaffirmer en ne bombardant pas. Non pas quâil soit revenu Ă de meilleurs sentiments, car il Ă©tait suffisamment bien informĂ© par ses renseignements pour connaĂźtre la vĂ©ritĂ©, mais parce quâil voulait marquer son pouvoir prĂ©sidentiel face au think tank collectif qui lâentourait â câest ce quâil affirme dans une interview en forme de testament.
JâĂ©voque souvent « lâĂtat profond nĂ©oconservateur » pour « expliquer » ce qui, sinon, pourrait paraĂźtre inexplicable. Ă mes yeux, ce concept est dâune importance fondamentale. Devenu populaire, il est une rĂ©alitĂ© visible, voire trĂšs voyante, depuis la fin de la guerre froide. Il se rĂ©fĂšre Ă la doctrine dominante qui crĂ©e une symbiose idĂ©ologique entre les dĂ©cideurs, les acteurs, les faiseurs dâopinions dans tous les secteurs de la vie publique et tous les cercles de pouvoir (politiques, diplomates, hiĂ©rarchie judiciaire, Ă©lites intellectuelles, journalistes, milieux dâaffaires, communautĂ©s diverses, lobbies, etc.).
NĂ© dans le camp rĂ©publicain qui est son berceau et ancrĂ© sur le double messianisme religieux du judaĂŻsme et des Ăglises protestantes dites « Ăglises dâĂ©veil », lâĂtat profond nĂ©oconservateur sâest solidement implantĂ© dans les rangs dĂ©mocrates, avant de trouver des terreaux favorables dans toutes les terres dâOccident et dans les Ătats les plus improbables. La France est loin dâĂ©chapper Ă la rĂšgle, tant est grande lâidolĂątrie des Ă©lites vis-Ă -vis de tout ce qui vient dâAmĂ©rique et le lien de vassalitĂ© que celles-ci ont intĂ©riorisĂ© durant les dĂ©cennies passĂ©es.
Ă Paris, les quartiers gĂ©nĂ©raux et/ou les bastions de cet « Ătat profond » sont divers et variĂ©s : non seulement au Quai dâOrsay oĂč sĂ©vit la « secte » ou la « meute » nĂ©ocon, mais aussi Ă Matignon, Ă lâĂlysĂ©e et dans les rouages de la sociĂ©tĂ© et les arcanes du pouvoir. Les Ă©lites parisiennes sont depuis des annĂ©es cooptĂ©es dans le fameux programme des « Young Leaders » de la fondation franco-amĂ©ricaine. On chercherait en vain un clivage entre droite et gauche « de gouvernement ».
Comment avez-vous observĂ© lâĂ©volution de la trajectoire des nĂ©oconservateurs français depuis le Quai dâOrsay ? Comment et quand ont-ils essaimĂ© ? Historiquement, les origines du nĂ©oconservatisme remontent Ă la crĂ©ation des Ătats-Unis, Ă lâarrivĂ©e des « Pilgrim Fathers », ces PĂšres fondateurs, pour lâessentiel des protestants fuyant lâEurope pour des raisons religieuses et se rĂ©fĂ©rant Ă la Bible plutĂŽt quâau Nouveau Testament. En vertu du messianisme qui les inspirait, ils pensaient que Dieu les avait guidĂ©s vers lâAmĂ©rique afin quâils deviennent le nouveau peuple Ă©lu. Notez le parallĂšle avec le sionisme⊠Du reste, les groupes ou lobbies chrĂ©tiens sionistes sâinscrivent dans cette tradition. Les premiers migrants en AmĂ©rique se rĂ©fĂ©raient Ă la pensĂ©e de Cromwell, imprĂ©gnĂ©e de mystique sioniste. Mais il faut attendre lâarrivĂ©e au pouvoir de Ronald Reagan dans les annĂ©es 1980 pour que cette mystique trouve sa traduction politique dans le nĂ©oconservatisme, une traduction associĂ©e Ă la promotion du nĂ©olibĂ©ralisme et Ă la fin de la dĂ©tente.
Câest sous le mandat de Reagan que lâon assiste au retour de la confrontation contre lâURSS, encouragĂ© par la Britannique Margareth Thatcher et le pape Jean-Paul II. Si lâĂ©quilibre de la terreur les empĂȘche alors dâagir en transgressant les rĂšgles du jeu, les neocons (on ne les connaĂźt pas encore sous cette appellation) ont les coudĂ©es franches Ă partir des annĂ©es 1990-1991, aprĂšs lâimplosion de lâURSS et la disparition du « bloc communiste ». Ă noter que Donald Trump est le produit plus ou moins inavouĂ© de cet establishment (malgrĂ© ses affirmations) puisquâil semble considĂ©rer Reagan comme un pĂšre spirituel et se rĂ©fĂšre volontiers aux PĂšres fondateurs de lâAmĂ©rique.
Trump a pourtant fondĂ© son discours de campagne en sâopposant aux Ă©lites de Wall Street afin dâengranger des soutiens dans lâAmĂ©rique profonde⊠Sâil a Ă©tĂ© Ă©lu par le « petit peuple » et par « lâAmĂ©rique profonde » contre lâestablishment, il ne pourra pas rĂ©sister longtemps aux pulsions de lâĂtat profond. TrĂšs isolĂ© face aux Ă©lites, il en a bien eu besoin sitĂŽt Ă©lu. Au passage, le fait quâil bombarde la Syrie dĂšs son dĂ©but de mandat fait de lui un « prĂ©sident normal », et cela deux jours Ă peine aprĂšs avoir fait une proposition de reprise de contact Ă Bachar al-Assad par lâintermĂ©diaire dâune congressiste amĂ©ricaine (dĂ©mocrate) chargĂ©e par Trump lui-mĂȘme de transmettre un message en ce sens au prĂ©sident syrien. VoilĂ la thĂ©orie du chaos remise en application : elle correspond Ă dire tout et son contraire.
Il nâest pas Ă©vident pour les AmĂ©ricains de gĂ©rer cette thĂ©orie du chaos, qui paraĂźt trĂšs anglo-saxonne, en ce sens quâelle permet dâassocier toutes les ambiguĂŻtĂ©s, selon une mĂ©thode que lâon retrouve dans le langage des ONG, dans les discours du FMI, dans le style des politiques et diplomates amĂ©ricains : mĂ©langer le passĂ© et le prĂ©sent, les affaires importantes et les dĂ©tails, la rĂ©alitĂ© et la fiction. Cela ouvre beaucoup de possibilitĂ©s aux prestidigitateurs du droit, aux manipulateurs de valeurs, aux magiciens maĂźtres de lâUnivers. Câest Ă©galement une illustration de la « thĂ©orie du fou » inventĂ©e par Kissinger au temps de Nixon : les Ătats-Unis ont vocation Ă ĂȘtre les maĂźtres du monde et entendent le rester ; pour effrayer leurs ennemis, ils doivent projeter lâimpression que lâAmĂ©rique est, en partie du moins, gouvernĂ©e par des dirigeants cinglĂ©s ou imprĂ©visibles.
La ligne Trump reprĂ©sente un archĂ©type de la « thĂ©orie du chaos innovateur » mise en Ćuvre selon les normes de la thĂ©orie du fou. Le prĂ©sident « flexible » est un pur produit de lâĂ©cole nĂ©oconservatrice, fondĂ©e sur le double messianisme protestant et juif, Ă©voquĂ© prĂ©cĂ©demment. Dans ce contexte, notons que lâalliance avec les islamistes djihadistes nâest pas circonstancielle, mais naturelle, les islamistes radicaux se rĂ©clamant Ă©galement dâune mission divine, afin dâĂ©radiquer tout ce qui sâĂ©carte de leur conception de lâislam et recrĂ©er in fine un califat, un Ătat islamique fondĂ© sur la charia (la loi coranique interprĂ©tĂ©e Ă leur façon).
Vous ne mâavez toujours pas dit Ă quand remonte la pĂ©nĂ©tration du nĂ©oconservatisme dans les arcanes du pouvoir français. La premiĂšre manifestation de leur apparition en France remonte, me semble-t-il, au lendemain de la chute de lâURSS et Ă la signature du traitĂ© de Maastricht en 1992. François Mitterrand nâĂ©tait pas nĂ©oconservateur, mais son entourage lâĂ©tait en bonne partie, ou faisait du nĂ©oconservatisme sans le savoir, comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir. La seconde manifestation intervient Ă mon sens avec la crise affectant les relations franco-africaines en 1994, marquĂ©e par la dĂ©valuation inopinĂ©e du franc CFA de 50 % sous la pression conjointe de la Banque Mondiale et du FMI. LâhĂ©ritage gaullien, dĂ©jĂ Ă©brĂ©chĂ©, va dĂšs lors ĂȘtre dilapidĂ© de plus en plus ouvertement, la France renonçant de facto â en le niant â aux attributs de sa souverainetĂ©. Dans la foulĂ©e du baroud dâhonneur du duo Chirac-Villepin en 2003 concernant lâopposition de la France Ă la guerre en Irak, le prĂ©sident Chirac va sâaffoler et multiplier des concessions inutiles, allant au-devant des sollicitations de Washington. Le retour au commandement intĂ©grĂ© de lâOtan se fera en douce ; il ne restera plus quâĂ lâafficher politiquement, ce qui sera chose faite dĂšs le dĂ©but du mandat de Sarkozy.
Paris appuiera ainsi les sanctions contre la Syrie promulguĂ©es par le CongrĂšs amĂ©ricain par le biais du Syrian Accountability and Lebanese Sovereignty Restoration Act en dĂ©cembre 2003. La France sera en quelque sorte chargĂ©e de « gĂ©rer » pour le compte de Washington le dossier de la dĂ©tĂ©rioration programmĂ©e des relations avec Damas. Le levier libanais (Ă la suite Ă lâassassinat du premier ministre Rafiq Hariri, ami de Chirac) sera utilisĂ© pour convaincre Paris dâassurer cette mission : jusque-lĂ assez bonnes, les relations franco-syriennes vont dĂšs lors se dĂ©grader brutalement. Elles ne sâen remettront pas, malgrĂ© une brĂšve embellie sous lâĂšre Sarkozy.
La pĂ©nĂ©tration du courant nĂ©ocon sâaccompagne dâune opĂ©ration de casse menĂ©e contre les diplomates du Quai dâOrsay, tenu pour pro-arabe : le cadre dâOrient, les arabisants et les islamisants en premier lieu sont ciblĂ©s. Cette offensive qui ne dit pas son nom emprunte deux biais : on disperse les experts de la rĂ©gion dans des zones gĂ©ographiques Ă©loignĂ©es du monde arabe, et on recrute pour les postes clĂ©s des Ă©narques et technocrates formatĂ©s. Ă cela sâajoute les saignĂ©es budgĂ©taires consĂ©cutives et incessantes, le recours Ă des contractuels, lâubĂ©risation, autant dâĂ©lĂ©ments qui ont dĂ©finitivement sapĂ© notre action diplomatique et notre rayonnement Ă lâinternational. Au vu de lâampleur des missions dâun « DĂ©partement » (comme on lâappelle), rĂ©galien par excellence, le budget du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres a toujours Ă©tĂ© relativement modeste, ne dĂ©passant pas 1 % du PIB. Depuis un quart de siĂšcle, on ne parle plus que dâaustĂ©ritĂ© !
Quâest-ce qui motive les diplomates nĂ©ocons de la « secte » du Quai dâOrsay Ă poursuivre cette politique, selon vous ? Le suivisme, lâatlantisme et le sionisme, qui sont pour ainsi dire synonymes.
Dans le cas du dossier nuclĂ©aire iranien, lâĂ©quipe de Laurent Fabius nâĂ©tait-elle pas motivĂ©e par la dĂ©fense de lâintĂ©rĂȘt national en freinant des quatre fers lâacquisition de la bombe par TĂ©hĂ©ran qui affaiblirait les positions de la France dans la rĂ©gion ? Non. Cela faisait partie des rĂŽles dĂ©lĂ©guĂ©s Ă la France et aux EuropĂ©ens par Washington. Le dossier du nuclĂ©aire iranien, dont le programme remonte Ă lâĂ©poque du chah, a Ă©tĂ© fabriquĂ© par les ancĂȘtres des neocons amĂ©ricains dans le cadre du projet « Atome pour la paix ». Il avait toujours fait lâobjet de lâunanimitĂ© nationale en Iran ; tout le monde trouve ça trĂšs bien et personne en Occident nây a trouvĂ© Ă redire jusquâĂ la rĂ©volution islamique. Le dossier a ressurgi dans la foulĂ©e de lâoccupation de lâIrak. AprĂšs la guerre irano-irakienne (politique du double endiguement), puis la premiĂšre et la seconde guerre dâIrak qui ont mis ce pays Ă terre, les Ătats-Unis ont dĂ©lĂ©guĂ© Ă la France, au Royaume-Uni et Ă lâAllemagne la gestion du dossier. En cela, il me semble que lâancien prĂ©sident Khatami sâest engouffrĂ© dans un piĂšge, dâoĂč la rupture actĂ©e par son successeur Ahmadjinehad.
En 2006, le dossier est transfĂ©rĂ© de lâAgence internationale de lâĂ©nergie atomique au Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies, dont les cinq membres permanents sont des « puissances nuclĂ©aires lĂ©gales ». Ce qui va accentuer la pression sur TĂ©hĂ©ran et dĂ©voiler les objectifs cachĂ©s de la « nĂ©gociation nuclĂ©aire ». La signature de lâaccord « historique » en juillet 2014 nâa pas rĂ©glĂ© le diffĂ©rend de fond entre lâIran et ses quatre interlocuteurs occidentaux (Ătats-Unis, France, Grande-Bretagne, Allemagne).
Les nĂ©oconservateurs sortent-ils fragilisĂ©s par lâĂ©lection de Donald Trump ? Non, au contraire, car il est leur meilleur reprĂ©sentant. Trump sâest fait Ă©lire sans le soutien des Ă©lites. Mais une fois au pouvoir, il ne peut se contenter de lâappui des cowboys ou des mormons. Or, depuis des lustres, les Ă©lites amĂ©ricaines, tous partis confondus, sont nĂ©oconservatrices. Trump a dĂ» aller puiser dans le mĂȘme rĂ©servoir oĂč aurait piochĂ© Hillary Clinton (Ătat profond, Goldman SachsâŠ) si elle avait Ă©tĂ© Ă©lue. Trump nâa pas dâautres choix que dâobtempĂ©rer aux desiderata de lâĂtat profond amĂ©ricain. Il suffit de voir ses choix en ce qui concerne ses ministres et collaborateurs (au sein de lâestablishment) et ses dĂ©cisions, notamment en politique Ă©trangĂšre. En Syrie et Russie, par exemple.
En France, lâatlantisme et le sionisme sont dĂ©sormais les deux mamelles des nĂ©ocons. Cette adhĂ©sion a commencĂ© avec Chirac, puis sâest finalisĂ©e avec Sarkozy qui parlait de « retour au bercail » pour justifier la rĂ©intĂ©gration pleine et entiĂšre de nos forces au sein du commandement intĂ©grĂ© de lâOtan. Pour ce qui est de Hollande, je ne vous apprends rien en vous disant que les socialistes ont un ADN europĂ©iste, sioniste et colonialiste qui remonte au minimum Ă Guy Mollet (sous la IVe RĂ©publique). Ce nâest nullement une lĂ©gende. Durant son deuxiĂšme mandat, Mitterrand aura cette dĂ©claration de fossoyeur : « La France est notre patrie, lâEurope est notre avenir. » Petit Ă petit, cette idĂ©e a gagnĂ© du terrain au Quai dâOrsay et dans « lâĂtat profond », y compris Ă lâUniversitĂ©, sensible aux sirĂšnes de lâAmĂ©rique, de lâEurope, de lâOtan, de la globalisation et de ses succursales diverses.
On a bien vu dans la campagne prĂ©sidentielle française que lâEurope Ă©tait relayĂ©e Ă un rang subalterne. Un grand nombre de candidats ont rivalisĂ© dans leurs discours prosouverainistes. Cet idĂ©al vend-il encore ? LâEurope nâest pas une idĂ©e populaire, contrairement Ă ce quâaffirment les illusionnistes du « rĂȘve europĂ©en ». Les candidats ont souvent promis de « renĂ©gocier » les traitĂ©s europĂ©ens, ce qui est un leurre Ă usage Ă©lectoral. Ă toutes les Ă©lections, on nous a fait la mĂȘme promesse. De mon point de vue, lâEurope est la prison de la France. Ce nâest pas nous qui dĂ©cidons. Allons mĂȘme plus loin : nous nous indignons que les dĂ©cisions nous concernant soient prises Ă Bruxelles, alors quâen rĂ©alitĂ© câest en AmĂ©rique que tout se dĂ©cide. Nos Ă©lites du mainstream se satisfont de ce statut de « territoire » Ă la Massachusetts, auquel la France a Ă©tĂ© rĂ©duite. Mais alors, Ă quoi bon payer et entretenir cette administration bruxelloise tentaculaire et si onĂ©reuse qui prend ses ordres Ă Washington ?
La rĂ©Ă©dition de votre livre connaĂźt un vif succĂšs. Pourtant, vos dĂ©tracteurs ne vous Ă©pargnent pas dans la vĂ©hĂ©mence de leurs attaques⊠Je reprends Ă mon compte ce proverbe chinois : « Quand le sage montre la Lune, lâimbĂ©cile montre le doigt. » JâĂ©cris en fonction de mes convictions. La thĂšse que je dĂ©veloppe est bien documentĂ©e et rend compte des rĂ©alitĂ©s, de lâenchaĂźnement dâĂ©vĂ©nements qui autrement resteraient incomprĂ©hensibles. Elle me semble beaucoup mieux acceptĂ©e et comprise en cet an VII de la « tempĂȘte sur le Grand Moyen-Orient » quâil y a deux ans. En effet, rien dans les Ă©volutions constatĂ©es nâest venu dĂ©mentir ce qui Ă©tait inscrit dans la premiĂšre Ă©dition, au niveau du Moyen-Orient, du Grand Moyen-Orient de George W. Bush, au sein de lâislam et en ce qui concerne lâordre du monde dont la mutation se dessine sous nos yeux. Autant de sujets qui font lâobjet de mon ouvrage.
(1) TempĂȘte sur le Grand Moyen-Orient, Michel Raimbaud, 2e Ă©dition enrichie et remise Ă jour, Ăd. Ellipses, 716 p., 28 euros.
 Source: http://www.afrique-asie.fr/michel-raimbaud-en-france-latlantisme-et-le-sionisme-sont-les-deux-mamelles-des-neocons/
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Bilan Présidentielles 2017
Une fois de plus, le FN a rĂ©ussi Ă garantir lâaccĂšs au systĂšme Ă ceux quâils passent leur temps Ă dĂ©noncer, car câest bien lĂ leur fonction : ĂȘtre grassement payĂ© sur notre dos en empĂȘchant toute montĂ©e rĂ©elle anti-systĂšme. Une autre force garantit lâaccĂšs au systĂšme au pouvoir depuis des dĂ©cennies, câest le PS. PS qui, si cette fois-ci avait trop trempĂ© dans le systĂšme pour pouvoir encore lâincarner une fois aux yeux de ses aficionados, a bien rĂ©ussi Ă mettre en avant un personnage qui a empĂȘchĂ© toute progression des anti-systĂšmes en nous promettant une politique renouvelĂ©e. Je ne dis pas quâil Ćuvre dans ce but, ne soyons pas complotiste, mais il finit, de par son atlantisme et son europĂ©isme Ă tout prix, par se poser comme un dĂ©fenseur naĂŻf et involontaire du systĂšme. PS dâoĂč sort le gagnant de ce premier tour et de cette prĂ©sidentielle, Macron. Car si les mĂ©dias aiment rappeler le passĂ© des uns et des autres, il faut ĂȘtre trĂšs attentif pour entendre ce moment oĂč ils osent rappeler le passĂ© de notre grand gagnant. Gagnant qui gouvernera par ordonnance et par 49.3, comme il lâa dĂ©jĂ dit ; donc votre vote pour les lĂ©gislatives ? Lui nâen a rien Ă foutre. LâidĂ©e nâest pas dâen vouloir tant aux uns et aux autres, mais jâen veux Ă lâobscurantisme et Ă lâignorance que le pouvoir a rĂ©ussi Ă installer, peu Ă peu, rĂ©duisant les dĂ©bats Ă des buzz, les clivages Ă des inventions, les faits Ă des opinions. Ăvidemment, je ne voterai pas au second tour, car je nâai pas envie de donner de la lĂ©gitimitĂ© Ă quelquâun qui gouvernera de toute façon sans lâopinion populaire. WIP
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(via Florian Philippot (FN) : "Les Français savent faire la différence entre les vraies et les fausses affaires")
ï§ Avant de proclamer une France libre ou plus tĂŽt une rĂ©publique libre il est impĂ©ratif de savoir si vous-mĂȘme, ĂȘtes-vous un homme libre, dâune pense libre et indĂ©pendant. Mr Trump est que lui il est libre lui-mĂȘme ? la presse informe et dĂ©forme-t-elle ne garantit pas ni la libertĂ© ni lâesclavage, câest Ă lâindividu dâavoir une sprint critique. Lâeuro câest ne pas le problĂšme le problĂšme câest Washington. Donc vous-mĂȘme car votre atlantisme TRUMP, ne pas diffĂ©rent de lâatlantisme du prĂ©sident hollande pour Obama.
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