#évidemment j'ai mal dormi �� cause de ça
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Rendez-vous compte qu'il est à peine 9h et que j'angoisse à l'idée de me faire couper les cheveux dans 3h.
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J'ai expérimenté ma première crise d'angoisse au volant ce matin. Point positif, sûrement le seul, c'était pas vraiment à cause de la conduite, la pluie, l'accident sur la route et ces gros tocards qui klaxonnent et hurlent des insultes par la fenêtre comme s'ils me voyaient galocher leur daronne. En fait, c'est une accumulation. Je suis épuisée, la fac ayant repris à des horaires plus que honteux (13h-20h le jeudi sans pause, oui) j'ai du mal à gérer. Beaucoup de projets de groupe se mettent en place, les gens avec qui je suis sont soit des personnes que je ne peux pas me voir de part leur inconsistance, soit des nouvelles avec qui il faudra échanger par politesse pendant les 3 prochains mois. En parallèle de ça, le stage, j'en parlerai prochainement même si personne ne lit, se passe bien mais ça reste rude, c'est sur le sujet âgé (back to le moment où j'avais écrit, dédaigneuse comme pas possible, "c'est sûr jvais galérer à trouver un stage et finir avec des vieux en plus" mdr). J'aime beaucoup mais ça aborde des sujets et des conditions de vie très rudes, donc inévitablement, ça pèse sur le moral même si ça va en vrai. Ma pire crainte est de leur ramener la grippe en cheval de Troie et tous les fumer les pauvres. Il y a également eu ce weekend, où j'ai vu mon mec, évidemment il a été malade, jpenche pour une grippe (d'où le fait que j'en parle, j'attends mon heure, ça met 3j à incuber, on verra mercredi ma température :)) et il avait des nausées beaucoup. Moi, tu me parles de beaucoup de choses mais pas de nausées, ni de vomi. J'ai pas dormi ce weekend tellement j'étais angoissée. C'est bête comme on peut se bouffer la vie avec 3 fois rien, en l'occurrence du vomi. Puis, on en revient toujours à ça mais l'incapacité des hommes à faire face à la maladie est énorme mais alors l'incapacité à prendre soin de soi et pas se laisser mourir parce que "ouin Emma t plus là pour me donner un verre d'eau, m'apporter mon Doliprane, me remettre ma couverture et me faire une soupe" est démentielle (et je pèse mes mots vu le service dans lequel je suis). Et ça là, les gens qui ne prennent pas soin deux, je ne peux pas. Réellement, j'en deviens méchante, pourquoi ne pas prendre soin de toi si ce n'est pour exacerber l'inquiétude du peu de personnes qui peuvent encore te blairer ? Oh mon dieu, mange cet Efferalgan et va pioncer. Je pense aussi aux notes et rapports de stage à rédiger et je suis en panique, je me dis que ça se trouve j'ai beaucoup foiré et que directement je me ferme les potes au master. Je travaille sur l'acceptation de faire un D.U l'année pro, donc implicitement, de rater l'entrée en masters mais ça reste compliqué im not gonna lie. Mon papi est sur le fil là, il a un cancer bien invasif et douloureux, donc on pense à la fin de vie inévitablement. Il a beaucoup de problèmes mon papi mais un truc qu'il n'a pas c'est bien des troubles cognitifs, il comprend tout et il est très lucide (plus lucide que moi dans ma relation par exemple ptdrr c'était pas dur jav). Ce qui me dérange c'est que ma mère prend la décision de la longue et lente sédation sans tenir compte de son avis à lui. Et je ne comprends pas autant comment elle peut faire ça ni comment c'est possible niveau procédure de faire ça. Le mec n'est pas fou, et n'a pas sa capacité de discernement altérée. Laissez le choisir, ou du moins, dites lui tout ce qu'il doit savoir, on parle de SA mort. ça lui appartient. Bon tout ça pour dire que ce matin, au volant, sans avoir dormi, ni mangé et en retard, j'étais à 195 battement par minutes. J'avais physiquement mal au cœur.
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Dimanche 10 janvier 2021
Le spleen de la trompette
Depuis que j'ai écris que je me demandais si les gens me lisaient encore, j'ai eu plusieurs retours. La dernière fois c'est Flora qui m'a écrit pour me dire qu'elle aussi me lisait encore. Ah, j'ai de la chance, je n'écris pas dans le vide ! A propos de Flora, je pensais à elle hier en plein milieu de la nuit (je me pose toujours plein de question, je cogite beaucoup, lors de mes longues nuits) alors je lui ai envoyé un texto pour avoir de ses nouvelles. Ca faisait quelques jours qu'on n'avait pas échangé de messages. Elle m'a répondu ce matin, tôt, et j'ai lu son message en fin de journée, puisque j'ai évidemment dormi toute la journée. Il faut dire qu'on est dimanche aujourd'hui, et le meilleur moyen pour échapper au dimanche c'est d'y dormir toute la journée. Quand j'y pense, ça fait quand même plus de quinze ans que j'ai ce rythme anormal dans lequel je passe mes nuits éveillé ! C'est devenu normal pour moi, de dormir la journée.
L'autre jour, alors que j'étais de sortie, masqué comme il faut, vêtu d'un bonnet et d'une écharpe, on ne voyait que mes yeux. Ainsi vêtu, j'avais l'air parfait, personne n'aurait pu soupçonner que je puisse être vilain. Je me suis trouvé beau, j'ai pensé que la pandémie avait du bon. En effet, lorsqu'on ne voit que mes yeux, je suis potentiellement beau. Peut être devrais je draguer dans cette accoutrement, j'aurais des chances de récupérer des numéros de téléphones de filles qui me prendraient pour un bel inconnu !
Hier, je me suis levé le matin, parce que j'y étais obligé : j'avais mon cours de trompette par visioconférence. Après les vacances de noël, c'était le retour des leçons, et ça faisait plusieurs jours que j'y pensais, je redoutais un peu ce moment. Mon niveau de trompette ne s'étant pas amélioré, je passe toute la demi heure du cours à essayer de faire le buzz avec mes lèvres, et croyez moi, c'est terriblement ennuyeux. A chaque fois que je suis en cours je ne peux m'empêcher de penser « merde, dans quoi est ce que je me suis fourré en ayant cette idée d'apprendre la trompette ? Quelle galère! ». Je suis très loin d'avoir autant de plaisir qu'avec une guitare ou un piano.
Depuis quelques mois, j'ai constaté un phénomène qui affecte ma vision et qui se traduit par l'apparition d'espèces de petites particules sur le bord de mes yeux. C'est difficile à expliquer, mais j'ai l'impression de voir ces particules depuis microscope, et elles flottent dans l'air, comme ça, sur les bords de ma cornée. Etrange. Serait ce les prémices d'une futur maladie des yeux ? Ah, voilà encore une nouvelle raison d'être hypocondriaque !
Et puis, pendant ce temps, il y a Tinder. Ca fait maintenant 16 mois que je me suis réinscrit sur cette application de rencontres. Depuis lors, j'ai eu des conversations avec des dizaines (centaines?) de filles. Et un seul minable petit rencard (qui s'est mal terminé). Cependant, pour une raison étrange, je persiste. Mais depuis des mois, il y a ce phénomène qui se produit : saoulé d'avance par les présentations et les discussions de types tu fais quoi dans la vie, tu cherche quoi ? Je mets fin à des conversations de façon brutale, en supprimant carrément les matchs, une façon d'échapper à la pression. Aujourd'hui encore c'est arrivé. Je discutais avec une fille d'ici avec laquelle j'avais matché. Elle était plutôt bavarde, c'est qui est une bonne chose parce que je déteste celles à qui il faut arracher les mots de la gueule. Mais, quand elle a finit par me demander ce que je faisais dans ma vie, j'ai voulu éviter l'embarras que constituait les explications que j'allais trouver pour illustrer ma situation de mec qui ne fait rien dans la vie. Alors j'ai simplement supprimé la conversation. Je m'en veux toujours quand je fais ça, c'est lâche. Mais je cède toujours à la facilité. Plus la force de réécrire les même récits sur ma vie, de ce pourquoi je souffre et de comment j'en suis arrivé là, de justifications sur ma situation, c'est toujours dur, et humiliant pour moi de raconter tout ça. Ce n'est pas demain la veille que je vais avoir un rencard, c'est certain.
Ce week-end, j'ai enfin vu Justine et Canel. Ca faisait un moment qu'on devait se réunir tous les trois. J'attendais d'avoir acheté leurs cadeaux de noël. Quand ça a été fait, nous avons finit pour nous donner un rendez-vous samedi après-midi.
J'attendais ce moment non sans une certaine impatience. Et puis le jour j, je me suis rendu à Clermont, arrivant parfaitement à l'heure, en même temps que Justine.
Je lui ai donné ses cadeaux (un coffret dvd, une bd, un livre et une boîte de chocolats), et elle m'a dit qu'elle en avait un pour moi dans sa voiture, parce qu'il est imposant, qu'elle me le donnerait avant de repartir. Et puis Canel est arrivée. Là encore, je lui ai donné ses cadeaux (une bd, un livre et une boîte de chocolats) et nous avons entamé notre après-midi par une visite à la librairie Les Volcans. Nous avons passé un peu de temps dans les rayons, nous étions bien, là, au milieu des livres et des disques. Après ça nous sommes remontés au centre ville, nous voulions aller chez ce bouquiniste en face de Spliff. Je comptais y trouver des livres (en ce moment je cherche du Kafka) mais hélas, la boutique était fermée. Déception. Nous sommes ensuite allé en direction de chez Rolling Rock mais une fois arrivée, nous avons constaté qu'il y avait trop de monde dans la boutique (à cause du covid, la nouvelle règle est : pas plus de quatre personnes dans la boutique). Il faisait trop froid pour qu'on poireaute dehors, alors on a filés. Nous sommes allé dans une autre boutiques de livres d'occasions. Et puis nous avons enchaînés avec la Fnac. Là, j'avais décidé de repartir avec un exemplaire de Paris Est Une Fête mais, la queue devant les caisses m'a découragé et je suis reparti sans le livre que j'ai finalement commandé sur Amazon (autant dire que j'irais droit en enfer, lors du jugement dernier).
Nous sommes repartis là d'où nous sommes venus. Là, nous avons rejoint la voiture de Justine qui nous a donné des cadeaux. Le mien était une boîte assez imposante, qui contenant un globe terrestre. J'étais très heureux de le recevoir, ça faisait quatre ou cinq ans que j'avais cette envie folle de posséder un globe terrestre (pourquoi ? J'en sais trop rien, j'en avais juste besoin). J'en avais parlé à Justine et elle l'a retenu, pour mon plus grand bonheur. C'est ainsi que nous nous sommes quittés, chacun prenant son chemin pour rentrer chez lui.
J'ai été heureux de cette journée. Je suis ravi que Justine et Canel s'entendent si bien. Quand je les entend discuter toutes les deux, je suis content, j'ai bien fait de les avoir réunis. Dans l'avenir, nous avons prévu de nous retrouver pour divers expéditions. Quand nous pourrons à nouveau voyager à volonté, nous allons organiser quelques road trips. J'ai hâte !
Ainsi se sont déroulé les dix premiers jours de janvier de cette nouvelle année 2021.
De quoi sera elle faite ? Je n'ose avoir de grandes espérances, tant je crains d'être déçu. J'essaye de vivre au jour le jour, parce que l'avenir m'angoisse pas mal.
Bande son : Norman Fucking Rockwell, Lana Del Rey
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Jours 112 à 138 : Vacances de Noël 1/2
Partie 1: Luzon avant Noël
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Lundi 18 Décembre 2017 :
Mon Avion est retardé à cause d’un typhon. Je passe des heures à attendre dans l'aéroport de Cebu. Ça commence bien! J'aurais dû passer la nuit avec mon cher et tendre mais j'arrive vers 4h du matin, épuisée.
Mardi 19 Décembre 2017 :
On retrouve une amie de Xavier pour déjeuner. C'est le repas le plus cher depuis que je suis ici! Qu'est-ce que ça peut être cher Manille! Bien sûr en euros ça n'est pas des folies mais par rapport à ce que j'ai l'habitude de payer à Cebu, c'est beaucoup.
Le soir, on doit retrouver Ever (l'amie de Xavier avec qui on part à la montagne) chez elle et aller ensemble à la gare des bus prendre notre bus de nuit pour Banaue. Mais, pris dans le fameux trafic de Manille, on se rend compte que ça devient impossible de rejoindre Ever dans les temps. Manille est bien comme on le dit! Le trafic est vraiment impressionnant! On se retrouve bloqués (les taxis sont tous pleins ou refusent de nous prendre), avec nos énormes sacs de voyages et c'est l'angoisse. On ne veut pas rater le bus. Heureusement, on a quand même pris suffisamment d'avance pour pouvoir encaisser ce genre de situation, on est pas des bleus! On change de plan et on se débrouille pour retrouver Ever et son copain James directement à la gare.
S'ensuit un looong trajet de nuit d'environ 9h.
(ZzzZzzZzzZ)
Mercredi 20 Décembre 2017 :
Après n'avoir pas vraiment dormi, on se retrouve au petit matin à Banaue, dans les montagnes de Luzon, au nord de Manille. On évite les arnaques que les locaux essaient à tout prix de nous faire avaler. On se débrouille pour trouver un gentil chauffeur de jeep qui nous amène à Batad (un peu moins d'une heure de trajet) pour pas trop cher (et pour beaucoup moins cher que ce qu'on a d'abord essayé de nous vendre).
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Notre destination du jour c'est Batad, ce petit village entouré par des rizières en terrasses, comme au centre d'un théâtre naturel. C'est magnifique.
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On déjeune sur place après avoir trouvé des chambres avec vue pour ce soir. On y dépose nos bagages puis on part en balade avec un guide (les rizières forment un vrai labyrinthe). Petit tour dans les rizières et jusqu'à une cascade proche. Je suis Xavier qui est étonnamment très motivé pour se mettre à l'eau... brrrr c'est froid!
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Jeudi 21 Décembre 2017 :
Encore une nuit difficile : les voisins (français) bourrés ont fait plein de bruit hier soir tard, malgré nos coups de gueule.
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Aujourd’hui, on repart en balade à travers les rizières avec le même guide vers un pont suspendu. Au retour, on passe dans le petit village de Batad, au creux du théâtre, qu’on ne faisait que contourner depuis hier. C’est très sympa et on croise moins de monde qu’hier, le premier parcours étant plus touristique. D’ailleurs on croise uniquement des locaux, surtout des petites mamies pieds nus avec des charges sur le dos. On nous expliquera ensuite que ce sont les femmes qui s’occupent d’à peu près tout ici : la culture du riz, les enfants, la maison, le jardin, la cuisine… et les hommes ils font quoi ? « ils portent les sacs de riz au moment de la récolte »….. une fois par an donc !
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Bon, ils portent aussi le sable pour les constructions.. on est mauvaise langue!
Par endroits c’est vraiment impressionnant, il ne faut pas tomber du côté du vide, mais il vaut tout aussi bien éviter de tomber du côté de la boue ! Âmes sensibles s’abstenir.
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Après avoir négocié les chambres : « half night, half price, if we don’t sleep we don’t pay ! » et obtenu un petit rabais de la part du personnel qui était bien présent hier et n’a pas fait grand-chose pour faire taire les voisins indésirables, nous repartons pour Banaue. C’est le même chauffeur de jeep qu’hier qui vient nous chercher comme convenu.
Quand je monte dans la jeep, une jeune femme me regarde et s’écrie « Et mais jte connais toi ! T’es la fille à Madame Vallée ! » (sic). Les monde est petit !
On dépose les bagages à l’auberge où nous dormirons ce soir, dans Banaue, puis on fait le tour des viewpoints en tricycle. Un dernier petit moment avec Ever et James qui nous quittent ce soir et rentrent à Manille, puis nous passons la soirée avec Ariane (la fille de Vence qui m’a reconnue donc) et son amie.
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Vendredi 22 Décembre 2017 :
Ce matin, on se lève juste à temps pour prendre le van qui doit nous amener jusqu’à notre prochaine destination : Sagada. On se lève juste à temps parce que j’ai raté mon réveil et devinez pourquoi ? Parce que la malédiction des nuits continue ! Cette fois-ci, encore, nous n’avons pas pu dormir vraiment bien ni toute la nuit. A 4h du matin, une musique de Noël s’est mise à retentir assez fort dans le quartier. On s’est d’abord demandé qui était aussi peu respectueux du sommeil des autres, mais après 30 minutes de chansons de Noël revisitées en version boum boum assez nulle, et des cloches, j’ai fini par réaliser qu’il s’agissait de la messe de Noël ! Pas celle du jour J bien sûr, mais celle que font les philippins les 9 matins précédents Noël, très tôt!! Même si sur le coup ça nous a bien agacés, je ne peux pas m’empêcher de rire à l’idée du prêtre qui danse en soutane sur le remix électro de « Petit Papa Noël » !
On se lève donc à la bourre et on part fissa pour choper le van. Et qui trouve-t-on dedans… ? Ariane et sa copine qui vont à Bontoc, un petit village qui se trouve sur la même route que Sagada. A ce point là on n’est plus vraiment étonnés parce que Banaue ce n’est pas si grand et on commence à comprendre que les touristes français font un peu touts la même chose ici : merci le Lonely planet !
D’ailleurs à ce propos, on a été très étonnés du nombre de touristes français à Batad et Banaue ! Beaucoup plus, en proportion, qu’ailleurs aux Philippines, à en croire ce que j’ai vu jusqu’à maintenant. A tel point que les guides connaissent des mots de base en français et s’amusent à lancer des « c’est parti mon kiki » aux touristes ébahis ! Faut-il en déduire que le touriste français est plus attiré par les coins « nature » et « rando » que les autres touristes… ? Je ne sais pas.
Quelques heures après, on arrive à Sagada, plus au Nord dans les montagnes. Ca ressemble pas mal à un petit village de station en France, avec des chalets en bois et des grands pins, la neige en moins. On s’installe dans notre chalet/auberge et on part avec un guide pour un tour en spéléologie qui s’avère plus dangereux que ce qu’on pensait. Après avoir un peu stressé (surtout à cause du manque de sécurité, pas de casque, pas d’attache même quand il y a beaucoup de vide), on est contents de passer une soirée en amoureux (la première) et on mange dans un resto sympa.
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A la votre!
Cette fois-ci, le karaoké (sport national aux Philippines) proche de notre chambre s’arrête sur le coup des 22h et on peut enfin dormir correctement !
Samedi 23 Décembre 2017 :
Mais pas question de faire une grasse mat pour autant !
Ce matin encore, on met le réveil pour aller se balader. Ba oui, on n’est pas là pour pioncer !
40 minutes à bonne allure pour arriver en haut d’une colline avec vue sur les montagnes voisines et les rizières en contrebas, le tout suivi d’une rencontre brève mais agréable avec un groupe de philippin… … puis de vaches du coin.
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De retour au village (en stop dans le coffre d’un camion), on va visiter la méga attraction touristique du coin : les cercueils suspendus. On est obligés de payer un guide assez inutile pour marcher 10 mètres. Ce n’est pas très intéressant et les gens viennent tous là pour faire une photo débile devant le site funéraire.
On enchaîne sur la visite d’un magasin et atelier de poterie local mais malheureusement on est pressé (le bus à prendre à 13h oblige) et on n’a pas le temps de profiter des explications et de la démonstration que la petite dame nous propose gracieusement. Quel dommage ! Les touristes devraient parfois revisiter leurs priorités. ^^ Xavier s’offre un très joli mug avec hanse en bambou, qu’il avait repéré dans un magasin du centre ville la veille et qui lui faisait très envie depuis. Et hop, on est repartis, à fond, pour ne pas rater le bus.
Et heureusement qu’on s’est forcés à arriver en avance parce qu’à 12h20, le bus de 13h arrive déjà.. et repart aussi sec, rempli à craquer et laissant sur le bord beaucoup d’autres gens qui devront attendre le prochain bus, dans l’après-midi. Par chance, on a réussi à se faufiler du bon côté et à se glisser dans le bus à temps, juste avant qu’il n’y ait plus de places. Par contre, on n’a pu avoir qu’un seul vrai siège et Xavier passe la première partie du voyage sur un des strapontins de l’allée centrale.
Direction Baguio : la « capitale d’été » des Philippines, ville connue pour ses fraises et ses « bons » légumes. Sur la route, on longe de magnifiques montagnes où les rizières laissent place au cultures diverses et variées, toujours en terrasses. Ce sont majoritairement de beaux légumes, il est vrai, mais je vois presque partout des panneaux avec des noms de pesticides et je comprends mieux… pas si glop que ça les « bons » légumes de Baguio!
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Ce soir on s’arrête à Baguio et on a juste le temps de se balader et de dîner avant de monter dans un deuxième bus pour rejoindre Manille dans la nuit. On trouve un super resto « végé » avec de la nourriture saine et très bonne : beaucoup de crudités, des supers bons smoothies, fruits et légumes frais (mais qui viennent peut-être des mêmes champs que les « bons » produits de Baguio, pleins de pesticides…?). En tout cas c’est délicieux et ça fait du bien de manger un peu cru, ce qui n’arrive pas très souvent ici. On se régale !
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Puis on prend le bus qui est censé nous amener à Manille vers 6h du matin. Notre hôtel n’étant réservé que pour la nuit suivant évidemment, il nous faudra squatter chez Ever (chez qui on va passer Noël) assez tôt demain matin. On est contents à l’idée de se retrouver dans une vraie maison et avec une vraie famille pour Noël.
Dimanche 24 Décembre 2017 :
Sauf que… le bus arrive en fait à Manille à 4h du matin.. va savoir pourquoi. Tout le monde dort et on ne sait pas où aller. On finit par se pointer à l’hôtel qui nous donne la chambre de ce soir en « early check in » (moi j’aurais plutôt dit « late check in » mais bon…) moyennant finance. Les chambres à Manille sont bien plus chères que dans le reste de notre parcours. On se douche et on finit par se coucher au petit matin, fatigués, surtout moi qui n’ai pas vraiment réussi à fermer l’œil dans le bus. La maman d’Ever veut que nous soyons là à 8h pour le petit déjeuner… on doit donc mettre un réveil dans 2 h. Heureusement que l’hôtel est à 5 minutes à pied de leur maison. On pourra donc revenir faire une sieste entre le petit-déj et le lunch (c’est la journée « santé »!).
Une nuit par tranches de 2h de sommeil donc !
La famille d’Ever est adorable, tout le monde nous accueille gentiment, surtout sa mère qui s’est pliée en 4 pour nous faire goûter le plus de spécialités possible. Je ne sais pas si c’est toujours comme ça ou si c’est particulier cette année parce que nous sommes là mais à tous les repas (le petit-déjeuner étant un vrai repas ici) il y a beaucoup de plats différents, posés sur la table en même temps, et chacun se sert à sa guise, un peu comme un buffet mais à table.
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Après le déjeuner, on décide d’aller faire un tour tous les deux dans « intramuros », la « vraie » Manille, à l’intérieur des remparts. C’est la première fois et sans doute l’une des dernières fois de mon voyage que j’en aurai l’occasion. Comme on est le 24 Décembre, il n’y a pas de trafic et intramuros est quasi déserte. Aucune difficulté pour se déplacer en taxi, c’est un bonheur. On visite le paisible Fort Santiago où a été détenu prisonnier José Rizal, le héros national. On se balade un peu et on a un aperçu de coucher de soleil sur la Baie de Manille mais il est déjà temps de rentrer parce que la maman d’Ever nous attend de pied ferme et avec impatience pour la « merienda » (c’est à dire le goûter)… juste au cas où on aurait encore un peu faim après l’énorme déjeuner et le nom moins copieux petit-déjeuner d’aujourd’hui. Mais on ne veut surtout pas lui faire de peine et on vient manger avec Ever la brochette de banane frite spécialement commandée pour nous au marché du coin. A la base c’était 2 par personnes mais on parvient à refuser poliment la deuxième.
Avant le dîner, on est censés aller à la messe de Noël. Bien que ça ne m’enchante pas, je me dis que ça aura au moins un intérêt culturel et de toutes façons je n’ai pas l’impression d’avoir vraiment le choix. Mais après s’être préparés, on part seulement à trois avec Ever. Les autres se sont défilés sans problème, la chance ! Il s’avère qu’on ne restera qu’une vingtaine de minutes, debout hors de la petite élise de quartier pleine à craquer. On a juste assisté à une saynète représentant la naissance de Jésus, et même pas à la messe, quand Ever décide qu’il est temps de rentrer. C’était bien la peine d’en faire tout un fromage ! ^^
On rentre à la maison et Ever nous fait goûter deux snack traditionnels de Noël, achetés au bord de la route : la bibinka et le putobumbong… ce n’est pas super bon mais apparemment, elle-même trouve que c’est meilleur d’habitude.
Après tout ça, autant vous dire qu’on n’a pas vraiment faim pour le dîner ! Mais de toute façon, ce n’est pas encore prêt. Il faut attendre minuit passé pour se souhaiter un Joyeux Noël avant de dîner, ici, c’est ce qu’ils appellent « noche buena ». C’est long, surtout quand on n’a rien à faire et qu’on n’a pas vraiment dormi la nuit précédente. Je m’endors sur le canapé pendant que le grand frère d’Ever joue à la console avec Xavier.
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Laissez-moi, je suis fatiguée!
Après une longue attente, c’est enfin l’heure du dîner. On mange beaucoup !
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Puis on déballe les cadeaux et on mange encore ! On finit par rentrer à l’hôtel tard dans la nuit escortés par Ever et ses deux grands frères, adorables. Demain encore il faudra mettre un réveil pour être sûrs de ne pas rater l’avion qui nous amène à la deuxième île de notre aventure : Palawan.
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Chapitre 1
Séra se regarda dans le miroir devant elle. Ses cheveux frisés s'envolaient partout et les ombres sous ses yeux étaient évidents. Encore une fois, elle avait mal dormi la nuit précédente. Elle aspergea son visage d'eau froide et prit une grande inspiration. La jeune rousse regarda l'heure sur sa montre et poussa un soupir: il restait encore une heure à la période. Elle décida de rester dans la salle des toilettes quelques minutes pour prendre un peu de repos. Bien sûr, il y avait toujours le risque qu'un adulte entre et la voit en train de sécher son cours, mais vu que c'était sa dernière année à Burgonsmount, elle s'en foutait un peu. De toute façon, ce n'était pas la première fois qu'elle avait fait ceci: Séra savait très bien comment s'y prendre pour ne pas se faire attraper. Les paupières de l'adolescente se mirent à fermer et elle commença à rêvasser.
Perdue dans ses pensées, Séra n'entendit presque pas la porte des toilettes s'ouvrir. Elle se précipita à l'intérieur d'une des cabines de toilette et s'accroupit par dessus le bol de toilette. Ce n'était pas la position la plus confortable, mais bon, il y a toujours des sacrifices à faire dans le monde. Le son de talons-hauts claquant sur le plancher se fit entendre et Séra conclut qu'au moins deux personnes venaient d'entrer. Puis, l'une d'elles se mit à parler:
— Tu te prends pour qui exactement, hein? commença l'une d'elles.
— J-je m'excuse Bianca, mais je n'avais pas vraiment le choix, répondit une autre voix nerveusement.
Séra sut tout de suite à qui la première voix appartenait. C'était Bianca Fiore, une des filles les plus connues de l'école. Avec des cheveux caramels qui donnaient l'impression de flotter lorsqu'elle marchait, des yeux chocolatés séduisants et une silhouette en forme de sablier, sa popularité auprès des garçons n'était pas un mystère. De plus, sa famille était riche et faisait plusieurs dons annuels à l'école, donc ses parents avaient une bonne relation avec le directeur. Bref, Bianca était quelqu'un qu'on ne voulait pas contrarier. Séra n'avait jamais interagi avec l'Italienne auparavant, et elle espérait garder les choses de même. Bianca avait l'air d'un ange, mais son attitude condescendant et de ses manières manipulatrices faisaient en sorte qu'elle était une vraie salope. Elle savait qu'elle était pratiquement intouchable et elle en profitait harceler les autres en secret.
La voix de la deuxième personne semblait appartenir à Avani Kaur, une fille indienne que Séra voyait dans son cours de chimie. Elles étaient partenaires en laboratoire à quelques reprises l'an précédent, mais elles ne se parlaient pas autrement. Séra se demanda ce qu'Avani, une fille plutôt timide et calme, a dû faire pour agacer l'Italienne. Clairement, leur conversation n'allait pas bien se terminer.
— J'avais l'air d'une conne devant toute la classe, n'as-tu pas honte? Et après que j'ai été si généreuse avec toi. Incroyable.
— Je te jure que je n'ai pas voulu te gêner. Mme. Rouleaux m'a demandé de répondre à ta place et je connaissais la réponse donc...
— Je m'en gueule de c'qu'elle t'as dit de faire! Tu aurais du faire la stupide et refuser. Là tout le monde va croire que je suis une sans-cervelle qui ne sais pas faire les maths de base.
— Penses-tu qu'on devrait lui donner une leçon? On l'a laissé tranquille trop longtemps et maintenant elle se croit toute puissante, suggéra une nouvelle voix.
— Tu me connais trop bien, Mari, ricana l'italienne. Les p'tites chiottes comme celle-là ne doivent surtout pas oublier leur place.
Séra gardait son souffle. Rien ne se passa pendant quelques secondes, puis soudain, quelqu'un se fit pousser sur le bord de la cabine voisine. La jeune rousse sursauta et s'efforça de rester silencieuse. Pourquoi est-ce qu'elle se retrouvait toujours dans des situations difficiles? Elle entendit Avani émettre un cri de surprise et quelqu'un se mit ensuite à fouiller dans un sac. Séra eut un mauvais pressentiment.
— At-t-endez, qu'est-ce que vous allez faire? demanda-t-elle.
— Eh bien, je me suis dit qu'une chienne comme toi avait besoin d'un bon toilettage, alors naturellement, on devrait te couper les cheveux. N'est-ce pas Mari? répondit la tourmenteuse principale.
— Tout à fait! acquiesça l'autre intimidatrice en gloussant.
Séra ne pouvait pas croire ce qu'elle venait d'entendre. Franchement, elles allaient vraiment trop loin avec leurs brimades! La jeune rousse jeta une coup d'oeil par la fente de la porte et aperçut une fille à côté de l'italienne qu'elle ne connaissait pas. Celle-ci tenait une paire de ciseaux dans ses mains et avait un regard sournois. Séra comprit alors qu'elle était la "Mari" que Bianca mentionnait. Mari avait des cheveux soyeux d'un chocolat brulé et des traits physiques plus délicats que Bianca. « Elle est probablement populaire aussi », songea Séra. Ses pensées furent interrompues par la voix d'Avani.
— Non mais, v-vous n'êtes pas sérieuses quand même?
— Est-ce qu'on a l'air de vouloir faire des blagues avec des pestes comme toi. Maintenant, fais la bonne chienne et suis les ordres de ta maîtresse, commanda Bianca.
Sous la porte de sa cabine, Séra vit les talons hauts d'une des tourmenteuses s'avancer vers Avani et cette dernière poussa un cri de douleur.
— Non, s'il te plaît, laisse mes cheveux tranquilles! Bianca, arrête, ça fait mal! s'écria la victime.
— À moins que tu veux te faire poignarder dans l'œil, je te recommande de ne pas bouger, menaça l'Italienne. Mari, passe moi les ciseaux.
Séra fut envahit d'une soudaine anxiété. Sentant la panique venir, elle ferma les yeux et essaya de contrôler sa respiration, couvrant sa bouche d'une main et appuyant l'autre sur le côté de la cabine pour ne pas tomber. Elle se sentait mal pour Avani, mais plus que ça, elle souhaitait disparaître de la salle de toilettes. La rousse ne voulait vraiment pas être témoin de quelque chose d'aussi injuste. Elle pria que toute cette affaire se terminerait vite.
Soudain, la porte des toilettes s'ouvrit de nouveau et quelqu'un d'autre entra dans la pièce. Séra se demanda si une enseignante venait de les attraper. Après quelques secondes de silence, la nouvelle venue prit enfin la parole:
— Y a-t-il un problème ici?
Séra nota que la voix venait d'une élève et non d'une adulte. La rousse s'approcha un peu plus de l'ouverture de sa cabine et vit que la nouvelle était une asiatique, dans la même année qu'eux si elle devinait bien. Bizarrement, au lieu d'être confuse ou surprise par la scène devant elle, l'intruse semblait désintéressée. Elle se dirigea calmement vers les lavabos et ouvrit le robinet. Bianca fit un bruit de mépris et s'avança vers celle-ci.
— Ah, regardez qui vient de nous rejoindre. C'est la p'tite Chinoise bolée que tous les profs adorent. Tu fous quoi ici au fait? questionna l'italienne.
L'asiatique ne lui répondit pas et choisit de s'observer dans le miroir à la place.
— Quelle impolitesse! Je t'ai posé une question et tu m'ignores de même? Ça me fait de la peine, Park.
— Moi, je suis venu pour me laver les mains. Par contre, j'aimerais bien savoir ce que vous faites ici. Vous ouvrez un salon? répondit finalement l'asiatique. Elle ne lui regardait toujours pas dans la face.
— Effectivement. Mari a toujours voulu être une coiffeuse et notre chère Avani avait offert d'être sa première cobaye. À moins que tu veux être la prochaine, tu devrais partir maintenant, expliqua Bianca avec un sourire narquois.
— C'est drôle, depuis quelques temps, je me suis dit que j'avais besoin d'une nouvelle coupe de cheveux. Ça me ferait plaisir, en fait. Mais Avani a l'air assez mignonne avec la coupe qu'elle a, donc je vous suggère de laisser ses cheveux comme ils sont, rétorqua l'asiatique, apparemment nommée « Park ». Le faux sourire de Bianca disparut et fut remplacé par un sentiment d'irritation.
— Ah, je comprends. Tu veux jouer l'héroïne, c'est ça? Casse-toi Park, avant que je me fâche pour de vrai, avertit Bianca.
— Si tu veux, je peux partir tout de suite, mais je ne peux pas garantir que personne d'autre n'apprendra de ce qui s'est passé ici, répliqua Park. Elle la regardait finalement. Tes parents ont peut-être du cash, mais tu connais la réputation de notre école. Si les autres membres de la faculté et le directeur apprenaient de cet évènement, ils seraient très déçues.
« Elle a raison », songea Séra. Burgonsmount était célèbre pour ses règles strictes contre la violence, que ce soit verbale ou physique. L'école avait même gagné un prix pour avoir été « l'école le plus paisible de la province du Québec » il y a quelques années. Le directeur été encore très fier de ce prix aujourd'hui et n'hésiterait pas à punir sévèrement tout ceux qui essayaient de détruire la réputation de l'école.
— Wow, elle en a d'la confiance! Tu veux te faire classifier comme rapporteuse maintenant? lança Mari.
— Si c'est ce qu'il faut que je fasse pour que vous arrêtez de l'harceler, ça m'est égal, déclara Park sans hésitation.
Déconcertée par sa réponse, Bianca lui fixa d'un regard scrutateur, puis dit:
— Tu n'oserais pas.
Maintenant, c'était au tour de Park de sourire.
— Évidemment, tu ne me connais pas assez, car je l'annoncerais sans doute à chaque prof que je passe au retour.
Pour la énième fois de la journée, la salle se tut. La tension dans l'air était palpable alors que les deux filles se regardaient en signe de défi. De son côté, Séra, toujours à moitié accroupi sur la toilette, espérait qu'elles allaient bientôt terminer leur confrontation. Son anxiété s'était calmé depuis tantôt, mais ses jambes s'engourdissaient rapidement et en plus, elle avait envie de pisser. De longues minutes passèrent avant que Mari détruit finalement le silence:
— Viens t'en Bianca, j'en ai mare de cette histoire. C'est pas la peine de se faire chicaner à cause de ces deux putas.
Bianca jeta un coup d'œil dans la direction de son amie, puis vers Avani avant de revenir à Park. L'indignation était apparent sur son visage. Elle s'éloigna à contrecœur de l'asiatique et siffla quelques injures. L'italienne regarda ensuite sa presque victime une dernière fois.
— T'es chanceuse qu'la Chinoise est venue t'aider aujourd'hui, mais la prochaine fois, je t'assure que je ne serais pas aussi généreuse, capiche? cracha-t-elle. Les deux intimidatrices sortirent ensemble, leurs talons-hauts claquant agressivement.
— Pour la dernière fois, je suis Coréenne, pas Chinoise, informa Park, ennuyée. Elle se retourna et vit Avani juste derrière elle, la regardant avec de gros yeux.
— M-merci beaucoup de m'avoir aidé. Je m'excuse de t'avoir troublé avec mes problèmes, elles vont probablement te détester à cause de moi, murmura Avani tristement.
— Ne t'en fait pas, je l'aurais fait pour n'importe qui. Et de toute façon, elles me détestent déjà depuis longtemps, leurs menaces ne me font plus peur, répondit Park, l'air insouciante.
Avani eut un petit rire et remercia Park une dernière fois. Séra entendit ensuite le bruit de pas qui s'éloignaient et la porte des toilettes s'ouvrir, signalant qu'elles étaient parties. La rousse descendit enfin de sa position inconfortable sur la toilette. Comme elle l'avait prédit, ses jambes étaient devenues engourdies, et elle dût tenir la porte de sa cabine pour ne pas tomber. Puis, une voix soudaine se fit entendre:
— Qui est là?
Séra se figea complètement. Elle croyait vraiment qu'elle était seule dans la salle, mais le son de la voix de Park lui prouvait le contraire. Cette dernière s'avança vers la cabine où se trouvait la rousse et s'arrêta devant la porte.
— Donc, tu te cachais ici pendant tout ce temps, confirma-t-elle.
Séra ne lui répondit pas, encore embarrassé par le fait qu'elle s'est fait attrapé.
— Tu les a permis de ridiculiser cette fille et tu n'as rien fait pour les arrêter. Pourquoi? demanda l'asiatique d'un ton accusateur.
— Ce n'était pas de mes affaires, répondit-elle faiblement.
— Pas de tes affaires? demanda Park, incrédule. Alors, si je comprends bien, tu n'as pas intervenu parce que ça ne te concernait pas directement? Et si c'était quelque chose de pire qu'une coupe de cheveux, aurais-tu quand même fermé les yeux sur ce qui se passait?
Séra ouvrit la bouche pour dire que oui, elle aurait intervenu dans ce cas, mais rien ne sortit. Elle se sentait beaucoup trop honteuse pour essayer de se défendre.
— Regarde, je ne sais pas qui tu es, mais j'ai quelque chose à te dire. Si quelqu'un est en train de souffrir, tu ne peux pas ne pas intervenir parce que c'est "pas de tes affaires". C'est à cause des gens comme toi que les gens comme Bianca et Mari réussissent à faire ce qu'ils veulent et que le monde et si merdique. J'espère que tu t'en souviens la prochaine fois.
Et avec ça, Park s'éloigna de la cabine et se dirigea vers la sortie de la salle.
Séra avait reçu les mots de Park comme un camion. Elle ne pouvait pas le nier non plus, elle avait agi comme un lâche et a ignoré quelqu'un qui avait besoin d'aide. Mais Séra refusait toujours de se mêler des problèmes des autres. La dernière fois qu'elle avait tenté d'aider quelqu'un, tout s'est mal passé et elle le regrettait encore. Elle sortit de la salle des toilettes et soupira de nouveau, massant ses tempes avec ses doigts. Quelle belle manière de commencer la journée.
La jeune rousse marcha lentement vers sa classe de français, espérant gaspiller plus de temps. En passant par les longs corridors, elle prit quelques pauses pour observer les différents affiches sur les murs. Burgonsmount était une de ces écoles qui aimait mettre des affiches avec des slogans risibles sur ses murs, mais il y en avait quand même quelques-uns qui étaient intéressants. Certains parlaient des clubs que l'école offrait, comme le club d'arts, dont Séra faisait partie, le club de science et le club de photographie. D'autres parlaient des équipes de sports qui s'y trouvaient, des cours supplémentaires et des heures de tutorat qui prenaient place après les heures de cours officielles. Il y avait aussi les photos des anciens élèves encadrées dans des tableaux vitrés. Séra regardait ceux-ci, avec leurs grands sourires et leurs diplômes en main. Elle se demanda si elle pourra sentir la même joie qu'eux en juin, lorsque ça serait son tour de quitter. Si elle arrivait à passer son année, bien sûr. Séra continua son trajet et arriva enfin au bon local. La porte était déjà ouverte, donc elle essaya d'entrer discrètement pour ne pas déranger son enseignant.
Malheureusement, aussitôt qu'elle fut revenue en classe, le professeur s'arrêta de parler et lui adressa la parole:
— Ah, Mlle Caulfield! C'est un plaisir de vous revoir! Aimerez-vous expliquer à tout le monde où vous êtes passée pendant les trente dernières minutes?
Séra regarda son professeur, surprise. D'habitude, il ne remarquait pas quand elle sortait de la classe. Toujours assise à l'arrière, ses enseignants, tout comme ses camarades de classe, avaient tendance à oublier sa présence. Elle prit quelques secondes pour trouver une raison valide pour son absence prolongé et lâcha la première chose qui lui venait en tête:
— J'ai eu mes règles.
Les autres élèves se mirent à ricaner tandis que le visage de l'enseignant afficha un mélange d'inconfort et d'irritation. Il lui donna signe d'aller s'asseoir et celle-ci se précipita vers son bureau, les joues rougies par l'embarras. « La journée va être longue. », pensa-t-elle, se cachant derrière sa crinière rousse.
* * *
Seulement dix minutes avaient passé depuis qu'elle était revenu cours et déjà, elle en avait assez. C'était en partie parce que son professeur de français, M. Duguay, avait une voix monotone et semblait drainer toute l'énergie de la pièce lorsqu'il enseignait. L'autre partie venait du fait que le français était la matière qu'elle aimait le moins. Séra parlait couramment la langue, mais elle n'était pas très bonne en écriture et ne faisait pas beaucoup d'efforts pour maîtriser la grammaire française. Les arts littéraires n'étaient jamais son point fort.
De plus, l'adolescente figurait que ce serait inutile de gaspiller ses efforts sur la matière alors qu'elle n'avait pas l'intention de choisir une carrière dans la littérature. Elle préférait plus les arts plastiques, qui lui permettaient d'exprimer ses idées à l'aide de créations physiques, comme des peintures, des dessins et des sculptures. Bref, en arts plastiques, on n'avait pas besoin d'un vocabulaire riche ou de longues histoires complexes pour que l'art soit compris et apprécié par le public.
Fatiguée d'écouter le monologue que leur dictait l'homme à l'autre bout de la salle, Séra laissa promener ses yeux vers les gens autour d'elle. Une fille, Eunice, était en train de texter quelqu'un sur son cellulaire. C'était probablement son chum, Louie; les deux étaient pratiquement inséparables depuis qu'ils ont commencé à se fréquenter lors de leur troisième année. Plus loin, Véronique se peinturait les ongles en bavardant avec Naomi, une fille qui connaissait toutes les rumeurs sur les autres élèves. Vers l'arrière, Clovis, star de l'équipe de basket et salaud extraordinaire, niaisait avec son meilleur ami, Jacob. Ce dernier était un gars assez sympathique et Séra se demandait toujours comment il est devenu amis avec Clovis. Enfin, il y avait un garçon dont le nom lui échappait près de la fenêtre qui dormait carrément. Séra s'identifiait beaucoup à lui, elle voulait dormir chaque fois qu'elle entrait dans ce cours. L'adolescente se mit à rêvasser de nouveau. Sans s'en apercevoir, sa tête se baissait de plus en plus et elle s'endormit profondément sur son bureau.
Dring Dring!
Séra se leva brusquement au son de la cloche et un cri s'échappa de ses lèvres. Les autres élèves pouffèrent de rire et pour la deuxième fois de la journée, les joues de l'adolescente rougissaient. Elle rangea ses affaires dans son sac et allait sortir de la classe quand M. Duguay lui rappela. « Ah, c'est fini, pensa-t-elle, il sait que j'ai sécher son cours par exprès. Maintenant il va me mettre en retenue ». Elle revint sur ses pas et s'apprêtait à s'excuser auprès de son prof quand ce dernier lui passa un manuel de chimie.
— Ce manuel a été laissé dans le local par un autre élève. J'aimerais que tu le lui redonnes.
Séra lâcha un soupir de soulagement avant de réaliser qu'elle connaissait très peu de gens dans ses cours. Comment est-ce qu'elle allait trouver le propriétaire du livre parmi les centaines d'élèves dans son niveau?
— Euh, M. Duguay, je ne sais pas si je connais la personne. Vous voyez, je ne suis pas quelqu'un de très sociable...
— Tu n'as qu'à demander aux élèves jusqu'à temps que tu trouves à qui le manuel appartient. Ce n'est rien de trop difficile! Maintenant excusez moi, j'ai un autre cours à préparer.
Le professeur de français ferma la porte avant que Séra eut le temps de protester plus. Elle ouvrit le livre, espérant que l'élève avait écrit son nom dedans ou un numéro à contacter au cas où le livre était perdu, mais elle ne trouva que les initiales de la personne.
K. L.
« À qui pourrait-il appartenir? » se questionna Séra en feuilletant les pages. Le manuel était encore en bon état et contrairement à la sienne, il n'y avait pas de dessins à l'intérieur. En fait, elle aurait crut qu'il était nouveau si elle n'avait pas vu les exercices faits et corrigés à l'intérieur. Cela voulait dire que le propriétaire était une personne organisée et méticuleux. Soudain, elle eut une idée géniale. Elle pouvait l'apporter au bureau du conseil étudiant: les membres avaient un casier où l'on déposait les objets perdus, donc le propriétaire pourrait le retrouver sans trop de trouble.
Fière d'elle-même, Séra rangea le livre dans son sac et décida d'y aller tout de suite pour en finir avec la tâche. De toute façon, il lui restait encore vingt minutes avant que son prochain cours commence, elle aurait assez de temps. Séra se dirigea donc vers une des sorties qui menait vers l'arrière-cour de l'école. Burgonsmount était très grande pour une école secondaire. Elle pouvait être séparé en trois parties différentes et était constitué de d'un bâtiment principal et de deux bâtiments secondaires à ses côtes.
De plus, l'école possédait une gigantesque cour-arrière où se situait, entre autres, les terrains de sport. Vu que le bureau du conseil étudiant se trouvait dans l'autre partie de l'école, Séra choisit de prendre un raccourci et de passer par le terrain de football pour y arriver. En sortant du bâtiment, elle nota que l'air était plus froid que le jour précédent. L'automne allait bientôt finir. « Je vais devoir porter des vêtements plus chauds », songea-t-elle en regardant sa tenue.
Elle se précipita vers les terrains de sport et vit que l'un des groupes était en train de jouer au soccer. Séra les observa un bref moment puis continua à marcher. Elle venait tout juste d'arriver au terrain de football lorsqu'elle entendit des cris provenant de l'autre terrain. La rousse se retourna et vit deux joueurs de soccer en train de gesticuler frénétiquement. Ils avaient l'air de vouloir lui dire quelque chose, mais l'adolescente ne pouvait pas les entendre de sa position. Séra se mit à plissa les yeux pour tenter de comprendre les mots qu'ils disaient et la signification de leurs gestes quand tout à coup, elle sentit un objet lui frapper en arrière de la tête. L'impact de l'objet fut si grand qu'elle en eut le souffle coupé et la jeune fille vacilla un moment avant de s'écrouler sur le gazon. « Ah merde », fut sa dernière pensée avant de perdre conscience.
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Fanfic My Hero Academia : Ambition masquée #9
Début de la fic ici, ici ou ici.
Résumé : Bakugo Kastuki, né Sans-Alter, déteste les héros et leur arrogance. Devenu policier, il met un point d'honneur à arrêter les vilains avant eux, même si les risques qu'il prend lui valent des reproches de sa hiérarchie. Malgré son sale caractère, il n'effraie pas le héros Red Riot, qui le séduit peu à peu… mais leur relation ne sera pas si simple.
Pairing : Bakugo Katsuki x Kirishima Eijirou
Avertissement : jurons. Beaucoup.
Taille : 20k mots
Publication d'un nouveau chapitre tous les mercredis
Chapitre 9 : combativité
Après le fiasco de l'assaut sur les yakuzas, le commissaire a conseillé avec insistance à Bakugo de prendre quelques jours de repos. Tout le monde pensait qu'au contraire, il tiendrait à être sur le pont, travaillant deux fois plus rattraper les criminels et leur fait passer son humiliation. Au lieu de ça, Bakugo a accepté de prendre ses congés et a disparu de la circulation.
Ça fait cinq jours maintenant, et le blond n'a pas revu la lumière du soleil.
Il lui semblait juste... en avoir besoin. Rester dans le noir, rester couché, se reposer. Il avait l'impression que ce serait un bon moyen de reprendre des forces, de finir de combattre cette impression horrible qu'il était en permanence écrasé sous une chape de plomb épaisse comme l'immeuble entier. L'impression que son corps allait partir en morceaux et que son âme était labourée à vif par des centaines de couteaux. Il ne savait pas ce que c'était et ne voulait pas y penser. C'était juste venu, voilà.
Ce n'est pas de la tristesse. Ou de la dépression. Ou quoi que ce soit. La preuve, il n'a pas pleuré. Il se lève tous les jours pour prendre une putain de douche et des putains de repas corrects. Il fait ses exercices physiques.
Simplement, il préfère faire tout ça dans le noir. Instinctivement, croiser son reflet n'a pas l'air d'être une excellente idée.
Et le reste du temps, il est mieux couché. Ou assis au sol, recroquevillé sur lui-même.
Il ne pense pas à Kirishima. Jamais. Ce serait stupide. Il a mit fin à leur histoire, qui n'avait aucun sens de toutes manières. Il voulait arrêter et il a arrêté. Il est le seul maître de sa vie. Il ne laisse personne l'affecter.
De toutes manières le roux n'a pas tenté de le rappeler. Ou de venir. Ou de plaider sa cause d'une manière ou d'une autre. Il a juste accepté. "Ah, c'est fini ? Bon ben à plus". Et ça ne faisait même pas deux mois. Toute cette histoire ne mérite pas plus de réaction.
Il ne pense pas non plus à l'enquête. Qui continue sans lui. Après tout, personne n'a besoin de lui en particulier. Ils doivent s'y mettre à cinq ou six pour faire à peu près aussi efficaces que lui, mais bah, rien qui ne puisse pas se compenser. Il n'a pas de talent spécial qui le rendrait indispensable. Il est Sans-Alter. Personne ne le trouve indispensable pour quoi que ce soit. Indésirable, en réalité, la plupart du temps.
C'est lui qui a décidé d'être comme ça. Il sait très bien ce que la société attend de lui. Il sait se tenir s'il en a besoin, être poli, attentionné, bien sage. S'il ne le fait pas, c'est parce qu'il a décidé de ne pas le faire. Toutes ces règles ne sont que d'hypocrites pertes de temps. Et tous ces gens qui pensent qu'il ne comprend rien à ceux qui l'entourent sont des abrutis. Il cerne très, très bien les gens qui l'entourent, et très vite. C'est pour ça qu'il n'a aucune envie de leur faire des ronds-de-jambe. Pourquoi faire ? Il est le plus fort, et ils ne l'accepteront pas. A quoi bon faire semblant et rejouer inlassablement la même scène ridicule ?
Kirishima n'a jamais douté du talent de Bakugo. Ou si ? Le blond ne sait plus vraiment. Il était furieux, ça il s'en souvient très bien, mais... les circonstances commencent à devenir floues. Il était humilié. Oui, c'était ça qui a tout déclenché. Ce moment où il a comprit que jamais il ne cesserait d'être humilié. Peu importe qu'Eijirou soit sincèrement admiratif et encourageant. Il reste un héros, et Bakugo le Sans-Alter sera toujours son faire-valoir. Ils ne vont pas faire semblant. Ce n'est pas une bonne chose, ni pour l'un ni pour l'autre.
Voilà. Quand Bakugo pense à Kirishima, il est parfaitement calme et lucide. Il a pris sa décision et c'était une bonne décision. Douloureuse mais nécessaire. Il aurait presque envie de l'appeler pour le lui expliquer. Ce qui serait une erreur. Le roux a disparu de la circulation, il a tourné la page, c'est très bien comme ça.
Tout ce que Katsuki a à faire maintenant, c'est continuer à ne pas y penser, finir de se reposer, et reprendre le travail comme d'habitude. Il se retourne encore une fois et ferme les yeux. Oui, dormir, même s'il a sans doute dormi plus de quinze heures aujourd'hui, dormir a l'air d'être une excellente solution pour arrêter de penser.
.
Un bruit de poing tapant sur la porte le réveille. Immédiatement, il pense à Kirishima, et immédiatement il s'en veut. Évidemment que le héros ne va venir frapper à sa porte maintenant. Et même s'il le faisait, ça ne changerait rien.
Surtout que l'auteur des coups a l'air vraiment furieux, il continue à marteler la porte comme si l'option "je vais défoncer ce stupide bout de bois" était de plus en plus présente à son esprit. Tout en pestant, Katsuki s'habille rapidement et va ouvrir. Il ne ressemble sans doute à rien, mais hé, ce n'est pas comme si il essayait de séduire quelqu'un maintenant, pas vrai ?
Lorsqu'il ouvre la porte, il sent immédiatement les flammes de la rage lui brûler les veines. Deku.
Deku qui, pour la première fois depuis qu'il le connait, semble aussi furieux que lui, et entre en trombe dans son appartement en s'exclamant :
«Je n'arrive pas à croire que tu ais merdé comme ça, Kacchan ! Alors maintenant tu vas me dire comment tu as osé faire ça à Kirishima !
— Tu... C'est une blague ? Attend, tu vas enlever ton cul de là et dégager de mon appart, espèce de sous-merde ! J'ai rien à entendre venant de toi !
— Oh, arrête de faire ta diva, je sais que tu me détestes, et bien grande nouvelle : moi aussi ! C'est bon, c'est fait, t'es content ? Bon sang, ça fait des années ! Et on s'en fout ! Ce que je veux, c'est te parler de Kirishima, et non, je ne vais pas partir tant que tu ne te seras pas expliqué !
— Je n'ai rien à expliquer et surtout pas à toi !
— Et moi je te dis que je ne partirais pas avant que tu m'ais répondu !
Deku reste figé, debout dans le couloir, mais les étincelles vertes typiques de son pouvoir commencent à voleter autour de lui. Il n'y a sans doute pas moyen de se débarrasser de lui sans utiliser de grue.
Son putain de pouvoir. Étrangement, c'est la première fois que Bakugo le voit sans avoir envie d'arracher quelque chose. Sans doute parce qu'il a déjà trop de choses en tête.
Ah. Hors de question de céder.
— Reste là tant que tu veux, Deku. J'ai rien à te dire.
— Non, tu vas me parler ! Pourquoi tu as fait ça à Kirishima ? C'est le type le plus gentil de la terre, bon sang !
— LA FERME !
Tremblant de rage, Bakugo fait demi-tour et regagne sa chambre. Comme par hasard, il n'a aucune arme à portée, mais il a fabriqué un passage entre l'atelier et sa propre chambre il y a longtemps, et héros numéro un ou pas, il va bien trouver quelque chose pour se débarrasser de cette foutue tête de brocoli. Oui, il a déjà vu Deku se battre à la télé, cet abruti peut se prendre un immeuble sur le crâne et continuer à avancer, et alors ? Bakugo va trouver un moyen de lui faire fermer sa putain de gueule avant qu'il ose encore une fois prononcer le nom de Kirishima !
Avec un temps de retard - le temps que cet abruti imprime que Katsuki n'a pas l'intention de revenir - Deku se lance à sa poursuite. Il lui faut quelques secondes de plus pour comprendre comment le blond a pu disparaitre, et encore peu de temps pour trouver le passage. Le policier n'est pas resté dans son atelier pour l'attendre, mais la porte est restée ouverte, le claquement de ses bottes résonne juste derrière.
Deku se précipite, utilisant son pouvoir pour accélérer sa course au-delà des limites humaines. Il déclenche le piège qui le frappe de plein fouet et le renvoi violement en arrière, explosant l'un des murs du terrain d'entrainement dans la manœuvre.
Bakugo termine d'harnacher son équipement. Cet abruti veut jouer ? Et bien ils vont jouer selon ses règles, et sur son terrain. Qu'il comprenne une fois pour toute ce que vaut un Sans-Alter.
Il guette le discret cliquetis indiquant que Midoriya a avancé jusqu'à une autre plaque d'où il pourra déclencher un feu de l'enfer sur lui. Il s'interrompt à la moitié du geste en entendant le héros lui lancer d'une voix forte :
— Il pleure, tu sais ça ?
Pas de réponse. Le blond reste pétrifié. Qu'est-ce qu'il peut répondre à ça ?
Deku insiste :
—Est-ce qu'au moins tu te rends compte qu'il a passé tout ce temps à pleurer ? Et à te défendre alors que tout le monde lui disait que tu étais une ordure ? Et à chercher ce qu'il avait bien pu faire de mal pour que tu le détestes ?
Pour qu'il le déteste ? Kirishima pense qu'il le déteste ? Ce...
Ce sale petit salopard lui a sans doute raconté...
— C'est toi qui lui mis ça en tête ? Qu'est-ce que tu lui as raconté sur moi ?
L'interpellation de Bakugo a suffit à Deku pour le localiser. En quelques bonds, il est sur le blond et lance ses étranges liens d'ombres qui immobilisent le torse du policier.
— Connard ! crache celui-ci.
Deku reste pourtant très calme et dit :
— Kirishima ne sait rien de ce qui s'est passé entre nous. Je lui juste dit que c'était personnel, et que tu lui en parlerais sans doute quand tu te sentirais prêt.
Il soupire :
— C'est quelqu'un de vraiment bien, et c'est un ami précieux pour moi. Et il est tombé amoureux de toi, Kacchan, même si je ne sais vraiment pas pourquoi. J'ai essayé de le prévenir pour... pour ton caractère, mais il savait ce qu'il faisait. Il pensait qu'il n'avait aucune chance et qu'il devait essayer pour ne pas avoir de regrets. Et finalement, ça a marché, et il était tellement heureux ! Je ne pouvais plus rien dire, tout avait l'air de bien se passer entre vous ! Et même maintenant, tu ne vas pas me dire que ça ne te fait rien, qu'il pleure, c'est à cause de ça que tu t'es laissé prendre ! Qu'est-ce qui s'est passé ?
Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Il s'est passé que Bakugo est un Sans-Alter et que ça a été trop dur à supporter.
Plutôt crever que de l'avouer au Héros Numéro Un.
Du pouce il dégoupille une grenade et la lance vers son propre visage. Surpris, Deku la récupère immédiatement avec ses liens, lâchant Bakugo dans la manœuvre. Le Sans-Alter en profite pour lancer une attaque directe, sautant sur le héros tout en activant ses explosifs de nitro. Deku se protège sans mal en activant son énergie, laissant le souffle de l'explosion se disperser en partie... l'autre partie servant à Bakugo pour se projeter dans les airs et passer au-delà du mur.
Il se remet à courir tout en activant les pièges sur sa route. Cette fois, pas de quartier !
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Bleu et rouge
Mon ancien patient Arthur a souffert, suite à un traumatisme de la petite enfance, d'un très étrange phénomène. Il ne pouvait oublier ses rêves. Bien entendu, nous sommes nombreux à nous rappeler de certains rêves sans que cela affecte notre vie mais pour Arthur c'était différent. Chacun de ses rêves devenait un souvenir qui se mêlait dangereusement à ceux de sa vraie vie. Il lui était très difficile de faire la part des choses. Il avait toutefois trouvé une astuce qui l'empêchait de sombrer. Il possédait des carnets, il écrivait, en bleu, ce qui s'était passé durant la journée ou bien ses réflexions et le matin, en rouge, les rêves de la nuit. Comme ça, quand il avait un doute sur la véracité d'un événement, il relisait son carnet. C'était une gymnastique fastidieuse mais qui fonctionnait, bien que cela n'enlevait pas la profonde sensation de réalité qu'il pouvait ressentir. Avec son accord, j'ai pu noter quelques morceaux de son dernier carnet. Aujourd'hui, je vous en fais part. Je reprends le même fonctionnement : en bleu la réalité, en rouge ses rêves.
Je regardais le plafond, quand ma mère m'a appelé, il était tôt. Elle m'a expliqué que Marine s'était mariée, j'ai trouvé incroyable qu'elle ne m’ait rien dit ! J'étais si en colère. J'ai cassé un verre. J'ai eu si peur que l'infirmière me gronde. J'ai lancé les débris par la fenêtre, ça a fait un fracas de tout les diables. La vieille m'a regardé avec ses yeux mauvais, elle m'observe tout le temps mais elle ne dit rien. Je n'ai plus que du mépris pour elle. Elle m'avait toujours dit que le mariage était pour les gens qui voulaient s'oublier.
Poids dans la gorge qui remonte jusqu'au cou. Angoisse. Chaque respiration ressemble à la dernière. Parfois, je me rends compte que respirer n'est pas suffisant, j'attends autre chose, de plus fort, qui ne vient pas. J'ai froid mais je rêve d'un cube de glace sur lequel je pourrais fondre, aspirer l'air froid, quelque chose que je sentirais me brûler la gorge. J’étouffe et le bruit ressemble à un chien qui se lamente, ça me ferait peur si...
Marine est venue me voir, elle s'est excusée de ne pas être venue avant. Quand elle est partie, elle a croisé le médecin, un beau brun latino, j'ai vu leurs regards se happer, elle l'embrassait goulument. Jamais plus je ne veux repenser à elle.
Aujourd'hui, j'ai dû relire mon carnet pour savoir si Marine était vraiment passée. Mais je connaissais la réponse. J'ai aimé cette femme, il y a longtemps. Nous vivions ensemble. Un jour, j'ai rêvé que je la trompais avec une inconnue, je ne l'ai pas noté dans mon carnet car j'ai eu peur que, lisant ça, elle le prenne mal. Au bout d'un moment, le doute s'est immiscé : je n'étais plus certain d'avoir juste rêvé. Peut être, m'en étais-je simplement convaincu par culpabilité ? Je le lui ai avoué, espérant qu'elle aurait plus confiance en moi que moi en ma mémoire. Mais le doute a pourri peu à peu notre couple, elle n'a plus pu supporter mon état. Rêve ou non, ça n'avait pas d'importance, au final, le souvenir lui était réel.
Encore ce rêve. Je suis toujours endormi mais je sais que je me réveille, j'ai les yeux ouverts et je vois sur le mur à côté du lit, une grosse araignée, elle est tellement réelle, je veux l’attraper ou l’écraser mais elle s’échappe, je suis totalement réveillé et je la cherche mais il n'y a rien du tout.
Rien à dire pour aujourd'hui, toujours la même routine, ils disent qu'ils ne savent pas quand je pourrai sortir, ils ne comprennent pas ce que j'ai. Ils ont essayé de m'endormir chimiquement, je ne faisais plus de rêves, la première nuit j'ai bien dormi, je crois, car c'était juste le trou noir mais après je me sentais vraiment mal, j’étouffais et je devenais fou. Sans rêve pas de réalité, n'est ce pas incroyablement ironique ?
Henriette s'est levée de son lit, elle était là plantée devant la fenêtre, ça me faisait peur. C'est une vieille, au regard mauvais, elle ne peut rien faire seule, même pour aller pisser, les infirmières lui parlent comme à une enfant. Des fois, j'ai mal pour elle. C'est normal que je rêve d'elle. Que voyait-elle derrière la fenêtre, derrière son reflet ? J'aurais voulu lui demander.
L'enfer a un visage, un lieu, des tas de couleurs jaunâtres et des sons. Je les connais. Le tic-tac des horloges est d'une fantastique ironie, on entend que lui, la nuit.
Ils m'ont dit que je pouvais sortir, je me suis retrouvé dans la nature, l'herbe était brulée, tout était jaune. Ces rêves sont si cruels.
J'ai parlé de mon carnet au docteur, il m'a dit que c'était une excellente idée. Il avait l'air vraiment content mais il me serrait la main un peu trop fort. Quand il m'a quitté, j'ai senti pour la première fois comme le contact des autres me manquait. Quand pourrais-je sortir d'ici ? Avoir une vie normale ?
Le docteur écoutait mon cœur mais il appuyait si fort que je tombai à la renverse. Il me disait que c'était de ma faute alors, j'étais si en colère que je voulus l'étrangler mais, sous mes doigts, il n'avait pas de consistance.
Grâce à une décision du docteur, j'ai pu me promener dans le parc voisin. Il y avait du soleil, l'air était frais. Peut-on se rendre compte du bonheur que c'est ? Tout était si beau, je respirais à plein poumon toutes les odeurs. Sur un banc, il y avait une jeune fille qui lisait. Une brune avec un petit visage et de grandes jambes. Je pensais la connaître. Je me suis assis en face et je l'ai observée. Je savais que ce n'était pas très poli mais je ne pouvais pas... tout simplement m'en aller, j'avais besoin d'elle. Je suis finalement allé lui parler, incroyable, un si beau sourire pour l'inconnu que j'étais, le vilain bonhomme fatigué que je me figurais être. Nous avons parlé de son livre et comme je devais partir je lui ai dit que j'étais pour le moment à l’hôpital pour de l'asthme, que j'étais chambre 146, que si elle voulait dans les prochains jours continuer à parler... Je la quittai en sachant que je la reverrais.
Les souris ont envahi le navire. J'ai failli me tromper de stylo en écrivant !!!
La famille d'Henriette est venue la voir, comme ils me faisaient vomir, ça fait 10 jours que personne ne vient. Oh, on est occupé, on travaille, on n'est pas toute la journée dans un lit, tu as de la chance toi ! On a fait garder le petit pour venir. On est fatigué. La bouchère t'embrasse, tu lui manques ! L’hôpital pourrait te faire sortir, ils exagèrent, tout ça pour gagner plus, ils ne pensent pas à toi et ton moral, tu serais tellement mieux chez toi, au calme. AU BÛCHER, les imbéciles! Je rêve.
La famille d'Henriette est venue la voir, elle les engueulait car ils n'étaient pas venus depuis 10 jours. Ils étaient dans leurs petits souliers. Pour une fois, je prenais parti pour elle. Je riais de voir leurs mines déconfites.
La nuit, les infirmiers m'observent comme si j'étais une créature, ils me font mal, leurs yeux me coupent et me piquent mais je reste stoïque, je ne dis rien.
Je repense à cette fille tout droit sortie d'un rêve, je me souviens de son visage mais il est un peu flou, j'aimerais tellement qu'elle soit là, je me sens si proche d'elle sans pouvoir la connaître. Les journées sont si longues, rythmées par les mêmes choses, je vis presque seulement pour manger, j'attends quelle petite surprise agrémentera le repas, une orange, un gâteau, un chocolat ? Que c'est triste de simplicité.
L'araignée est revenue. Elle n'existe pas.
Le médecin m'a dit que je pourrai peut-être sortir jeudi. Mais je n'y crois plus. En même temps, je sais qu'ils ne pourront pas me garder. J'ai déjà surpris des conversations entre infirmiers, je suis un casse-tête selon eux, ils n'ont jamais vu ça. Le problème est là, je ne suis pas malade, j'ai juste trop de souvenirs.
Ma mère a téléphoné et je lui ai dit que j'étais malade. Elle me fait me rappeller qu'à l'école on m'appelait le menteur. Évidemment, qui aurait pu me croire quand je racontais qu'une semaine avant un monstre m'avait enfermé dans le placard, que ma maison avait été infestée de souris (Ajout : ça c'était vrai, je crois) ou que j'avais découvert que mon père était un pirate ?
Je me rends bien compte que la fille ne poussera pas la porte de ma chambre mais j'y crois tellement.
Je suis retourné dans ma maison d'enfance, là où habitait ma mère. Les nouveaux propriétaires avaient tout refait. J'ai voulu gratter les murs pour retrouver ce qu'il y avait avant, je me suis juste fait mal aux doigts.
Mon état est stable. Après tout, tant que j'écris dans mon carnet, il n'y a pas de problèmes. C'est ce que j'ai dit au médecin. Je suis ici car j'ai tenté pendant un mois de ne plus écrire, j'ai cru que je serais assez fort pour faire la part des choses. Mais j'ai cru à des coups de téléphone, à des rencontres, à des disputes, à des cauchemars qui s'étaient passés en rêve et mes amis m'ont cru fou, c'est normal. L'écriture est mon dernier rempart face à la folie. Grâce à mon carnet, je sais ce qui est réel ou non. Le docteur semble convaincu.
La nouvelle infirmière s'est faufilée dans la chambre, de nuit, elle m'a dit qu'elle me trouvait beau et était triste pour moi. Elle a prit mon membre entre ses mains. C'est une fille agréable, je l'ai laissé faire, j'avais tellement oublié... Mais je n'osais pas regarder du côté de la vieille, j'avais trop peur de la voir, les yeux ouverts et avides.
A cause de cette nuit, je fantasme sur la nouvelle infirmière, je lui ai donné mon numéro. L'autre a vu le regard que je portais sur elle et m'a fait un clin d'oeil. Incroyable ! Aurait-elle compris ?
Que signifie ces souris qui grouillent sans cesse ? Cette nuit, elles ont cassé un verre qui a accidentellement coupé le fil de mon oxygène.
Je suis sorti, c'était la fin d'après midi, un sentiment de plénitude m'a envahit, il y avait un grand vent et si je n'avais pas eu mon parapluie pour m'accrocher je me serais envolé comme Dorothy !
Ma mère est enfin venue me voir, elle m'a énervé, dès qu'elle parlait je la coupais sèchement, je la trouvais si bête, si égoïste mais quand elle est partie je me suis senti totalement vide et meurtri, je la voyais pleurer derrière la porte et ça me donnait envie de mourir.
Le médecin dit vouloir me garder encore deux jours mais il me permet de sortir dehors une heure. Je suis allé dans le parc. Je suis retourné près du banc, c'est incroyable mais elle était là. Elle m'a souri un peu gênée, elle m'attendait. Elle déteste les hôpitaux, c'est pour ça qu'elle n'est pas venue. On a parlé, on s'est tu, on s'est regardé, on a ri. Je lui ai parlé de mon problème, tellement naturellement, c'était étonnant comme j'étais bien avec elle, comme je respirais. Avant de partir, elle m'a attrapé le bras et dit qu'elle m'attendrait ici après-demain, le jour de ma sortie.
Avec cette fille, avec mes derniers rêves, je me rends bien compte qu'il est primordial de tenir ce journal, j'aurais trop peur sinon que ma mémoire ne me joue des tours. Ce serait si cruel.
Je suis si impatient de la revoir, je suis dingue.
Je sors demain, je ne veux pas le croire mais il le faut. Tout va bien. J'écris en bleu, tout en riant.
L'araignée était là sur le mur. Elle a montré ses crocs et j'ai hurlé dans mon demi-sommeil.
Je suis sorti de l’hôpital et je l'ai rejoint. Nous nous sommes retrouvés chez elle et, tendrement, nous avons fait l'amour.
Me voilà enfin dehors, le soleil est chaud, agréable sur ma peau, je n'aimais pas spécialement ça, avant ce jour. Je n'ai pas pu rentrer chez moi tout de suite après, il me fallait aspirer tout l'air possible pour m'en remettre. Finalement, j'ai ouvert la porte de chez moi. Silence et noir. J'ai eu très peur.
Après de longues recherches, je découvrais une nouvelle couleur, malheureusement mon rêve était en noir et blanc.
La fille devait me téléphoner afin que l'on se revoie, j'attends encore.
Je suis assis sur mon lit et l'hôpital me manque. Je ne pensais pas pouvoir dire ça un jour. Je m'étais habitué au rythme, au fait de ne m'inquiéter de rien, qu'on s'occupait de moi. C'est étrange, je suis fatigué, je sens le poids de mon corps, de mon esprit, de mes rêves. J'ai tant de souvenirs, certains ne sont pas supportables. Elle me manque tellement.
Je repensais à ce rêve en noir et blanc et je suis pris de panique à l'idée de ne plus distinguer les couleurs. Comment ferais-je pour me relire alors ? Différencier le bleu du rouge, la réalité du rêve ?
Henriette est décédée, je vois un infirmier enlever les draps et en mettre de nouveaux, ils sont blancs, lisses. La pièce me semble tellement vide. Ma mère m'appelle et me dit qu'elle est désolée pour tout ça.
J’avais rendez-vous au musée avec Anne et Jean. Il y avait une grande exposition. De chaque œuvre pendait un numéro, Anne et Jean avaient réservé la 17 64 65. Il fallait la retrouver et comme les numéros n'étaient pas dans l'ordre, ce n’était pas facile. Nous enchainions les salles en montant d’énormes escaliers aux rampes d'un bois noir, épais et profond. Dans certaines salles, des objets portaient le numéro 0, c’était des objets que tout le monde pouvait acheter. Comme des souvenirs. L’un de mes deux compagnons avait acheté un souvenir plutôt désagréable, il ne reconnaissait rien et ça le mettait mal à l’aise. Jean avait dit “Je me souviens de quelqu’un que j’ai aimé mais je ne connais pas cette personne, ça me rend fou, tous les jours, j’ai l’impression de vivre avec un fantôme”. J'acquiesçai et nous sommes alors partis du musée.
Anne et Jean sont passés me voir comme prévu. Jean venait de récupérer la toile qu'il avait réservé à l'exposition, un portrait grotesque dont je ne me rappelle pas. Le reste de la journée est un peu flou, je repensais au rêve de la veille et j'avais l'impression de revivre indéfiniment la même journée. Ils me voient bailler, Jean veut partir, Anne semble inquiète mais elle le suit.
Quand j'oublie un détail sans savoir s'il était réel ou non, je suis terrifié mais quelque chose en moi se sent plus léger. Oublier la réalité, ne plus avoir peur de blesser un ami. Et croire aux rêves, aux sentiments doux et chauds, aux rencontres idéales, aux amantes, aux voyages hors de cette taule. Et si elle était là, elle me prendrait dans ses bras et je saurais ce qu'il faut faire.
Je regarde par la fenêtre fermée et mon reflet est celui d'Henriette, je vois l'homme sur le lit et il pleure. Alors, j'ouvre la fenêtre et je vois Henriette me sourire et puis sauter. Je me réveille en sursaut.
Je suis retourné voir le docteur, c'était la troisième séance et il m'a aidé à comprendre certains rêves récurrents. Certaines choses que je ne souhaite pas écrire ici. En connaissance de cause. Ces séances me semblent très éprouvantes. Une fois chez moi, je me suis écroulé. Mes larmes étaient réelles.
Je pense à la fille du parc et la réalité me brise. Tout est si froid ici, dur, fini. Je me sens affreusement seul face à la multitude, aux souffles qui grondent, aux yeux qui scrutent. Oui, la réalité m’oppresse. Et puis, aussi, j'ai trop d'imagination, de souvenirs, le monde me déçoit car il n'arrive rien de ce dont je rêve. L'aventure -telle que je la conçois- ne semble pas exister ici ou pour l'autre. Le fantastique est loin. L'imprévu, la passion. Les femmes ne rappellent pas, les amis n'aiment pas, les mères ne sont pas là.
RÉVEILLE TOI BON SANG !!
J'étais posé sur mon lit quand le téléphone a sonné : c'était elle ! Elle ne peut plus vivre sans moi, ma "maladie" ne lui fait plus peur. Elle veut m'aider à comprendre tout ça, à vivre avec. Le rendez-vous est fixé et cette fois, elle viendra. Toute la journée, j'ai eu la sensation d'être ivre de bonheur.
J'ai écrit une lettre à mon médecin pour tout lui expliquer. Quand j'aurai fini la dernière page (sous peu) je ferai poster les carnets avec cette lettre. Ne l'oublie pas !
Ça y est, j'arrête d'écrire. Je me lance. C'est décidé. Je ne pouvais plus continuer dans cette misère. Je ne retournerai pas à l'hôpital. J'ai pris la décision d'y croire. De croire en elle. D'oublier le malheur et la solitude. Que vais-je devenir ? Je vais naître à nouveau. Et elle sera là.
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MDH100: Récupération et apprentissages
Nous sommes au début du mois de septembre, un peu plus d'un mois après mon premier 100 miles au Maah Daah Hey 100. C'est le temps de revenir sur l'événement pour vous faire part de ce que j'y ai appris et de comment s'est déroulée ma récupération.
Commençons par le début. Le lendemain de la course, j'avais les pieds enflés comme jamais auparavant. J'étais évidemment très fatigué et ma blessure au mollet m'empêchait de marcher normalement. Nous avons pris plusieurs petites pauses entre le Dakota du Nord et Bighorn National Forest, au Wyoming, où nous avons passé la nuit. Le minuscule camping était un îlot de paradis, juste sur le bord d'une petite rivière, la Shell Creek. Y tremper mes pieds m'a fait le plus grand bien. Le dessous de mes pieds était beau, je n'avais que deux petites ampoules.
Le lendemain matin, nous quittions pour Grand Teton National Park où nous avons dormi deux nuits. Quand nous avons fait le tour du terrain de camping, j'avais de la difficulté à suivre les enfants. J'avais mal aux jambes, particulièrement au mollet gauche. Je n'avais pas d'énergie et je me fatiguais très vite. Je devais m'asseoir tous les kilomètres pour prendre une pause. Au troisième jour, après de toutes petites randonnées, nous nous sommes baignés dans le lac Jackson et ça m'a fait le plus grand bien.
Le jeudi matin, nous avons repris la route pour aller dormir à Yellowstone. Les douleurs avaient beaucoup diminué et je recommençais à marcher normalement. Je me fatiguais encore rapidement mais mon niveau d'énergie commençait à remonter. Le jour suivant, nous avons fait un peu plus de 12km dans la journée mais avec de bonnes pauses (voiture) entre les différents endroits. Mes jambes avaient bien récupéré.
Après trois nuits à Yellowstone, nous avons quitté pour Glacier National Park. Une nuit à l'hôtel, entre les deux parcs, s'est transformée en nuit de gastroentérite pour moi. J'ai lu à plusieurs endroits qu'une majorité de coureurs sont malades, souvent la grippe, après un 100 miles. Il y aurait un affaiblissement du système immunitaire causé par la fatigue et l'effort extrême exigé. C'est probablement la cause de cette nuit blanche car j'ai été le seul à être malade (heureusement) et habituellement, je ne le suis jamais.
Physiquement, je me sentais bien pour le reste du voyage mais ça a pris trois semaines à ma fréquence cardiaque au repos pour revenir à la normale. Elle était de 10 à 15 battements par minute plus élevée. J'ai repris doucement la course 17 jours après la fin du Maah Daah Hey. Ça a pris encore 4 ou 5 jours à ce que l'effort ressenti, la fréquence cardiaque et la vitesse se stabilisent et redeviennent normaux. Je viens de terminer un bloc de deux semaines d'entraînement qui s'est bien passé. Ça m'aura donc pris trois semaines pour récupérer et deux semaines supplémentaires pour revenir à un volume de course normal. Je trouve ça excellent. La récupération était active et non passive. Ça fait une bonne différence.
Matériel
Il y a toujours des gens intéressés par ce qu'on utilise en ultra alors voici ma liste:
Souliers: Altra Lone Peak 3.5 pour les premiers 82 et les derniers 25km. Altra Paradigm 3.0 pour la nuit.
Naked Running Band pour les mêmes sections
Sac Ultimate Direction AK 3.0 pour la nuit avec, à l'intérieur, le Patagonia Houdini, une paire de gant, trousse de premiers soins, Wet Ones, bouffe et eau
Bâtons Black Diamond Z-Distance pour la nuit
Bas Injinji pour la première moitié et Darn Tough en mérinos pour la seconde
Chandail Technique Altra pour le début et la fin, chandail de coton cheap avec des trous pour la partie chaude de la journée et chandail à manche longue en mérinos pour la nuit
Short shorts Asics 3"
Buff Altra
Flasques mous Ultimate Direction (500ml) et Hydrapak (600ml)
Tailwind Nutrition au début de la course mais mes intestins n'ont pas aimé. GU Roctane de temps en temps par la suite.
Barres Cliff et barres aux figues, un peu de bonbons, quelques fruits séchés, tortillas au beurre d'arachide
Une quantité industrielle de tortillas avec guacamole épicée à partir de la fin de l'après-midi jusqu'à la ligne d'arrivée
Soupe aux nouilles à deux reprises
Salt tabs de temps en temps mais régulièrement
Montre Amazfit Stratos
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Apprentissages et constatations
Voici quelques notes que j'ai prises dans les jours suivant la course.
Avoir la chance de jaser avec le légendaire Eric Clifton et sa femme, pendant plusieurs heures, au camping, la veille de la course, ça motive. :)
La bouffe épicée élimine le goût excessif du sucre qui me donne mal au coeur sur une trop longue période. Je devrai expérimenter avec un citron ou une lime pour voir si ça a le même effet. À manger trop épicé, j'ai fini par avoir un peu de brûlement d'estomac mais c'était tout de même mieux que la nausée car je pouvais manger.
Un 100 miles, c'est long, alors si ça ne va pas, ça a le temps de changer. C'est Sébastien Roulier qui m'avait dit cette phrase après sa course au Vermont 100. J'ai pu le constater durant ma course. Il y aura des hauts et des bas. Si vous êtes dans un creux, ça peut remonter quelques heures plus tard alors ne lâchez pas.
Quand j'avais de la misère à avancer, je pensais à Eric McGee, au Bromont Ultra l'an dernier. Je me suis rappelé qu'il avait fait le dernier kilomètre à 6:15min/km. Ça m'a motivé à courir.
Prendre le temps de faire un bon reset peut sauver une course. Les 30 minutes de pause que j'ai prises après 82km m'ont permis de manger et de me changer les idées. Ça a fait une énorme différence pour le reste de la course.
L'importance d'une bonne équipe de soutien est non-négligeable. Edith et les enfants ont été un élément essentiel à la réussite de ma course. Savoir que tu verras tes amours au prochain point de contrôle aide à avancer.
La glace dans le cou (avec un bandana), ça fait du bien… mais ça fond et ça descend entre les fesses. Ne pas oublier de remettre régulièrement de la crème sinon la douche sera douloureuse.
Il n'y a rien comme un bon coup de tonnerre pour retrouver ses jambes. Alors que l'orage s'approchait, j'ai eu une bonne dose d'adrénaline qui m'a permis de courir à une vitesse que je ne croyais pas possible après 140km. Ça prouve que c'est le cerveau, beaucoup plus que le corps, qui nous ralentit. Ça vaudra la peine de faire quelques tests et de m'endurcir le mental. ;)
Je pensais que la course ne serait pas technique mais le sol était très argileux. Quand il pleut et qu'un troupeau de vache passe par là, ça fait une surface très inégale en séchant. C'était aussi très glissant et collant après l'orage.
Curieusement, je n'ai pas trouvé qu'il y avait une grande différence entre cette course de 172km et les 110km de l'UTBdM. Peut-être que j'étais plus prêt physiquement et mentalement, ou que c'était l'expérience qui faisait la différence. Je n'ai pas trouvé ça plus difficile. La grosse différence, c'est la récupération APRÈS la course.
Je fais souvent la blague qu'un ultra, c'est 50% physique et 90% mental… Le mental est vraiment TRÈS important.
Entre le 50ème et le 82ème kilomètre (Ravito #2), j'ai cherché des raisons pour abandonner: chaleur, fatigue, douleur à la bandelette, douleur aux pieds, écoeurement, nausée, perte du plaisir de courir, oubli des raisons pour lesquelles je faisais cette course, questionnement sur ma santé mentale… Aucune de ces raisons ne m'empêchait d'avancer alors c'est ce que j'ai fait. Aucune de ces raisons n'était valable.
C'est la troisième fois que j'ai des problèmes de bandelette pendant une course, les deux autres fois étant à l'UTMA et l'UTBdM. J'ai compris pourquoi: le long voyage en auto. Après 12-15h d'auto, je n'avais plus de position et j'avais des douleurs à la fesse et à la bandelette. Le lendemain, c'était pire. La douleur est revenue après environ 25km de course. Je devrai choisir des courses plus proches de la maison ou partir plus tôt et faire de moins longues journées en voiture.
Même si ta femme te dit que le gars devant toi était pas mal plus amoché quand il est passé, 45 minutes avant, ça ne veut pas dire que c'est une bonne idée de tenter de le rattraper avec 25km à faire. J'ai poussé un peu trop et je me suis blessé au tendon d'Achille en plus d'avoir un bonk épique avec encore 13km à faire.
Les moments partagés à courir avec ma fille Sarah resteront parmi les plus précieux de ma vie. Une douzaine de kilomètres, un coucher de soleil magnifique et le lever d'une lune rouge. C'était magique.
Dans un point de contrôle, j'étais assis et je discutais avec Edith et j'ai dit: Si je finis la course… En voyant sa face, j'ai compris que ça me prendrait une méchante bonne raison pour abandonner.
Je n'ai pas eu d'ampoule au pied droit et seulement deux petites au pied gauche, du côté des douleurs à la bandelette et au tendon d'Achille. C'est probablement dû à un changement de patron de course à cause de la douleur. J'ai même eu les pieds mouillés sur les derniers 28km du parcours et ils étaient en bon état après la course. Prendre un peu de temps en prévention, ça vaut vraiment la peine. Les quelques morceaux de tape ont été très efficaces.
Ne pas mettre de bas courts (no-show) quand il y a de l'argile. En séchant, ça a fait une croûte sur le bord du bas et j'ai terminé avec une plaie sous la malléole où ça frottait.
C'est une bonne idée de mettre de la crème solaire partout sous un chandail à trou. J'ai eu de beaux ronds rouges un peu partout sur l'abdomen et la poitrine où j'avais oublié d'en mettre. ;)
J'ai passé 2h59 arrêté dans les points de contrôle et les ravitos. C'est sûrement un des points que je pourrai améliorer lors de ma prochaine course.
J'adore camper directement au départ. Ça permet de se lever plus tard et de déjeuner relax, sans se presser.
Les bénévoles qui entretiennent la Maah Daah Hey font un travail exceptionnel pour conserver ce magnifique sentier. Ils ont mon admiration.
31 heures avec moi-même, c'est long. j'en ai dit des conneries dans ma tête. Ça permet de faire une bonne introspection.
J'ai de la difficulté à réaliser que j'ai couru 172km. C'était long mais en même temps, ça a passé vite. J'étais tanné de courir mais il y avait une partie de moi qui ne voulait pas que ça se termine. C'est difficile à expliquer. Plusieurs fois pendant la course, j'ai pensé à toutes les heures d'entraînement pour en arriver là et je me suis rappelé plein de souvenirs. Chacune de ces minutes en valaient la peine. Le chemin sera toujours plus important que la destination.
Après la course, je savais déjà que ce ne serait pas mon dernier 100 miles (l'idée ne m'a jamais traversé l'esprit), mais j'étais satisfait et je ne me sentais pas l'obligation d'aller magasiner tout de suite le prochain sur Ultrasignup. Pour les intéressés, le prochain sera en Nouvelle-Écosse, en août 2019, lors du Capes 100.
C'était pêle-mêle comme idées et observations mais j'espère que ça pourra vous être utile. En gros, c'était une expérience inoubliable et agréable.
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Lundi 2 janvier
Un texte de huit pages environ écrit autour de OSMT. Je ne pense pas le continuer sous forme d’os/fic, mais j’apprécie bien le style.
La maison est vide. Dans la cuisine, la vaisselle est empilée sur le plan de travail et dans l'évier, des cartons de nourriture à emporter débordent de la poubelle. Un autre sac plein de déchets est jeté à côté. Je laisse le vrombissement de la machine à café tambouriner dans mon crâne, le verre pas tout à fait propre me brûle un peu les doigts et je le pose rapidement sur la table basse du salon.
Il y a une petite pile de magazines pornos jetés dans un coin de la pièce et je me dis avec un sourire que je devrais rapidement les ranger avant que Totoko ne se réveille. Je fouille entre les coussins en velours pourpre qu'elle a acheté il y a une semaine et trouve la télécommande, j'allume la télévision, je coupe le son et m'assois sur le canapé. Je zappe sur une chaîne de dessins animés pour enfants et je regarde distraitement les images colorées défilées sur l'écran.
Je porte mon verre de café à mes lèvres, le liquide me pique un peu la langue et je grimace mais je me force à l'avaler. Il est neuf heures du matin, je ne peux pas retourner me coucher et si je ne prends pas un coup de fouet maintenant, je vais passer le reste de la journée dans le coma. Je prends une autre gorgée de café et décidément, je n'aime pas ça. Je n'aurai pas du faire le mec et mettre au moins un demi-sucre.
Dans la poche de mon jogging, mon téléphone se met à sonner et je sursaute, renversant un peu de café sur le canapé.
« Merde ! », je rage en posant rapidement le verre sur la table basse.
Je cherche un mouchoir, du papier, n'importe quoi pour essuyer cette tâche, mais évidemment, je ne trouve rien. Je file dans la cuisine en continuant de jurer et revient pour essayer de faire disparaître la trace brune qui s'est formée sur le tissu beige du canapé. Putain, je vais me faire arracher les dents si Totoko voit ça. Je ne sais pas combien elle a payé ce fichu sofa, mais déjà qu'elle n'aime pas trop que j'y pose mes pieds, je ne donne pas cher de ma peau quand elle verra la merde que j'ai faite. Je soupire et me rassoit sur le canapé, couvrant la trace de ma jambe gauche – qui sait, peut-être que lorsque je me lèverai, elle aura disparu.
Je sors mon téléphone de ma poche, prêt à insulter de tous les noms celui qui m'a appelé au pire moment. Dans le journel d'appels manqués, le nom de Todomatsu brille en rouge, tout en haut de la liste. Rapidement, je le rappelle. Il décroche au bout de deux secondes.
« Osomatsu-niisan ?
— Oui, dis-je. Qu'est-ce qu'il y a ? »
Il y a beaucoup de bruit autour de lui, la voix d'une foule et le hurlement du vent qui me brise les tympans, peut-être même le claquement d'un train sur les rails. Il parle avec quelqu'un, mais ce qu'il dit est inaudible.
« Osomatsu, tu es toujours là ? reprend-t-il.
— Oui, je réponds en fronçant les sourcils, me concentrant sur sa voix entre-coupée par les bruits aux alentours.
— Tu as regardé les infos ? »
Je ne prends pas la peine de répondre que « non » et prend rapidement la télécommande entre mes doigts. Je zappe sur la première chaîne d'infos dont le numéro me revient en tête et monte rapidement le son. Une présentatrice, plutôt mignonne, parle de l'inauguration du nouveau navire militaire du Japon. Des photographies du monstre défilent à l'écran, puis rapidement y succèdent celles d'une arrestation policière. La présentatrice prend la parole :
« Priorité au direct, voici les images inédites de l'arrestation de Kay Matsuno. Etoile montante du mannequinat japonais, la police est arrivée il y a une demi-heure à son domicile et comme vous pouvez le voir sur ces images, il est emmené au commissariat de Tokyo. Les raisons de cette arrestation sont encore inconnues pour l'instant, mais-»
Sa voix continue de débiter dans le salon, mais je n'entends plus ce qu'elle dit. Les images, si bancales qu'elles ont l'air d'être tournées en amateur, tournent en boucle sous mes yeux et je reconnais bien son visage. Il jette un regard au policier qui lui agrippe un peu trop farouchement les bras, fronce ses sourcils impeccables avant de se laisser entraîner dans le fourgon policier. Son nom de star, Kay Matsuno, clignote sur l'écran et j'ai la tête qui tourne.
« Osomatsu-niisan ? »
J'avais oublié que j'étais toujours en ligne avec Totty.
« Tu as regardé les infos ? Demande-t-il à nouveau.
— Ouais. »
C'est tout ce que j'arrive à articuler, incapable de quitter des yeux l'écran de la télévision. Mes doigts serrent si fort la télécommande que je m'étonne qu'elle n'ait pas encore craquée.
« Karamatsu-niisan est actuellement au poste de police, reprend-t-il et je sens qu'il essaye de contrôler le tremblement de sa voix. Je ne sais toujours pas ce qu'ils lui veulent et je n'ai pas pu parler à son manager. »
Il marque une pause avant de reprendre plus bas :
« Mais si la télévision en parle, ça doit probablement être grave... »
J'écoute en hochant la tête, toujours abasourdi. Todomatsu me demande de le rappeler dans quelques heures et je réponds un vague « oui » avant de raccrocher. Je passe mes mains dans mes cheveux sales et essaye de faire un topo des informations que je viens de recevoir. J'entends mon cœur tambouriner dans mes oreilles. Je pense à appeler Choromatsu pour m'assurer que le reste de mes frères vont bien, mais je me dis que c'est inutile et qu'ils doivent tous être à la maison à l'heure qu'il est. Je devrais les rejoindre, je me dis.
Je me lève du canapé et glisse mon téléphone dans la poche de mon jogging. J'éteins la télévision et balance la télécommande entre les coussins, tant pis si Totoko galère pour la retrouver. Mon café a refroidi sur la table basse et je ne prends pas la peine de le déposer dans l'évier. Je me dirige vers la chambre à coucher où Totoko dort toujours et attrape le premier truc qui me passe sous la main – un vieux pull rouge. Je le passe pardessus le t-shirt avec lequel j'ai dormi, enfile des baskets un peu sales, je glisse une paire de lunettes sur l'arrête de mon nez et quitte rapidement la maison.
En claquant la porte derrière moi, j'entends Totoko qui appelle mon nom. Je me glisse entre les portes de l'ascenseur de l'immeuble qui empeste l'urine et me dépêche de rejoindre l'arrêt de bus à quelques mètres du carré que forment les HLM. Dehors, le vent souffle fort et je regrette de ne pas avoir pris de veste, mais tant pis. Je pose mes fesses sur le banc en métal et patiente le temps que le bus arrive – le panneau électronique indique trois minutes, mais je me doute qu'il s'agira de cinq minutes au moins. Par chance, je trouve mes écouteurs dans l'autre poche de mon jogging, mais le temps que je les démêle, le bus est déjà là. Je n'ai pas de ticket, alors je ne fais pas semblant et je file directement vers le fond et m'installe, confortablement calé contre la fenêtre, la bouche du chauffage juste en face de mes pieds. Je glisse mes écouteurs dans mes oreilles et laisse la musique ordonner mes pensées.
Je vois bien les quelques gars qui me jettent des regards. J'ai beau porté des lunettes, certains me reconnaissent. Quelle plaie d'être le jumeau d'une star nationale – j'ai encore du mal à croire que je pense ça aujourd'hui, à ses débuts j'étais si fier qu'on me prenne pour lui. Le bus tressaute sur les dos d'ânes et je repense à cette arrestation. Que peuvent-ils bien lui vouloir ? Karamatsu n'est pas idiot et jamais il ne ferait une connerie qui foutrait en l'air sa carrière. Etait-ce un rival qui s'était arrangé pour le mettre dans la merde ? Mon cœur s'affole déjà à cette idée, prêt à bastonner ce pauvre fou qui essaye de s'en prendre à mon frère.
Je continue de réfléchir pendant les dernières minutes de mon trajet et descend du bus en soupirant. Ca ne sert à rien de se torturer l'esprit, je le sais. Je traverse la route et longe le trottoir d'en face : par chance, je n'habite pas loin de mon ancien chez moi et je peux ainsi rendre visite à mes parents quand je le souhaite, bien qu'en réalité, on ne se voient qu'à l'occasion des fêtes de fin d'année. Lorsque je tourne à l'ange de mon ancienne rue, j'aperçois une voiture de police et mon sang ne fait qu'un tour, mais je me calme rapidement : ils sont probablement venus informer mes parents des dernières nouvelles, pas de quoi s'inquiéter. Je me dirige tout de même d'un pas rapide vers la porte d'entrée et lorsque j'appuie sur la sonnette, ma main tremble un peu.
« Osomatsu ! », me lance ma mère en ouvrant la porte.
Elle se penche vers moi et me prend rapidement dans ses bras, avant de me faire entrer. Une odeur de menthe flotte dans l'air à cause des tasses de thé restées pleines sur la table du salon. Deux policiers s'ont assis face à mon père et Choromatsu, qui m'adresse un rapide hochement de tête.
« Nous vous tiendrons au courant des derniers événements de l'enquête. », annonce l'un des deux gendarmes, tandis que l'autre griffonne quelque chose sur son calepin.
Une enquête ? Je répète mentalement en fronçant les sourcils.
Ils se lèvent alors de la table et les tasses de thé manquent de se renverser. Ils me remarquent enfin.
« Bonjour, je fais du bout des lèvres avec un rapidement mouvement de la tête.
— Bonjour, j'imagine que vous êtes un des frères de Matsuno Kara- ?
— Osomatsu, oui. », je le coupe, un peu agacé par ses phrases à rallonge.
Il acquiesce avec un petit sourire et tourne la tête vers mon père.
« Nous allons y aller, si vous n'avez plus de questions, dit-il.
— Très bien. J'espère avoir été utile. », répond le vieux en se levant pour leur ouvrir la porte.
Je sais que ces deux policiers n'ont rien fait de mal, mais je ne peux pas m'empêcher d'avoir le souffle court quand ils me dépassent pour rejoindre l'entrée. J'ai envie de prendre le plus petit et de le balancer par terre. Si ce ne sont pas eux, ce sont au moins leurs enfoirés de collègues qui ont débarqué chez Karamatsu et l'ont arrêté. Mon regard croise celui de Choromatsu et il m'ordonne d'un geste de la main de ne pas ouvrir ma gueule, et pour une fois, je me dis que ce n'est peut-être pas une mauvaise idée.
Lorsque la porte se ferme sur leurs deux silhouettes, la pression retombe dans la maison et mon père lâche un gros soupir. Ma mère se dépêche de débarrasser les tasses de thé, tandis que je suis mon frère dans le séjour.
« Qu'est-ce qu'ils sont venus faire ici ? », je demande.
Choromatsu soupire et s'assoit par terre. Je suis bien trop sur les nerfs pour en faire de même.
« Content de te revoir aussi, nii-san, souffle-t-il du bout des lèvres.
— Ne commence pas, ce n'est pas le moment. », je l'avertis.
Il a l'air de réfléchir quelques secondes, sûrement pour mesurer le pour et le contre d'une dispute sur ma tendance à l'impolitesse, avant de reprendre :
« Ils nous ont posé des questions. Du genre, où est-ce que nous étions hier soir et si nous avions eu des nouvelles de Kay ces dernières heures.
— Ne l'appelle pas comme ça. », je le coupe.
Putain, il cherche à m'énerver à tout prix ou je rêve ?
Choromatsu me jauge du regard sans sourciller, avant de continuer :
« Apparemment, ils auraient retrouvé des traces de sang dans sa voiture. », dit-il.
Il doit y avoir un pétard qui vient d'exploser près de mes oreilles, parce que je n'entends plus rien. Mes yeux sont rivés sur Choromatsu qui sort une cigarette de son paquet Malboro, mais je ne le regarde pas vraiment. J'essaye de comprendre ce qu'il se passe, mais rien n'y fait. Il actionne un briquet et la petite flamme embrase l'extrémité de sa cigarette.
« La trace est récente, apparemment, il continue. Mais ce ne sont que des approximations. Il faudra attendre deux, trois jours avant les résultats des analyses ADN. »
Je fronce les sourcils, mais il ne me laisse pas le temps de parler.
« Hier soir, il reprend en agitant son bâton de nicotine au-dessus du cendrier, Asuka Sakamoto est morte.
— Asuka Sakamoto ? Je répète.
— Nyan-chan, répond-il rapidement, un peu agacé.
— Quoi, elle est morte ? La starlette dont tu étais fan il y a quelques années ? »
Il me foudroie du regard. Même si cela fait cinq ans qu'il a jeté ses posters, Choromatsu n'aime pas trop que l'on traite Nyan-chan de starlette.
« C'est ça. Et évidemment, il ne s'agissait pas d'une mort naturelle, elle n'avait que 28 ans.
— Ils pensent qu'elle a été tuée ?
— Ils en sont sûrs, si tu veux tout savoir, répond-il en inspirant une bouffée de nicotine. Son corps a été retrouvé dans un parc, le crâne fracturé. »
Je grimace. Choromatsu le cache bien, mais je devine qu'il doit être un peu affecté par la mort de sa starlette favorite.
« Et quel est le rapport avec Karamatsu ? Je demande.
— Utilise ton cerveau, me rétorque Choromatsu. Ils pensent que le sang retrouvé dans sa voiture est celui de Nyan-chan ! »
Je cligne plusieurs fois des yeux.
« Quoi, mais c'est complètement ridicule ! »
Choromatsu écrase sa cigarette dans le cendrier et se lève.
« Des témoins les auraient aperçus tous les deux en train de diner hier soir, continue-t-il. Même Karamatsu l'a admit. »
Je fronce les sourcils.
« Et donc ?
— Comment ça, et donc ? Fait-il en me jetant un regard perplexe.
— Tu penses que Karamatsu l'a tué ?
— Putain, redescends sur Terre, Osomatsu, je ne pense rien du tout. Je t'explique simplement ce que la police nous a dit. »
Je marmonne dans ma barbe faisant les cent pas dans le séjour.
« Je doute fort que Karamatsu soit coupable, reprend Choromatsu après quelques secondes de silence. Mais il faut laisser la police faire son travail pour lever tous les doutes.
— Moi, je n'ai aucun doute, je rétorque froidement.
— Peut-être, mais tous ses fans en ont peut-être et pour le bien de la carrière de Karamatsu, il faut que la police fasse son boulot. »
Je ne réponds pas, parce que je sais qu'il a raison. Il attrape son trench jeté sur le sofa et glisse ses bras à l'intérieur. Il remonte le col pour se protéger le visage du froid, mais aussi probablement pour dissimuler son visage – mieux valait être prudent, les fans de Nyan-chan pouvaient être très violents.
« Où est-ce que tu vas ? Je demande.
— Je vais au commissariat. Todomatsu y est, nous allons attendre là-bas qu'ils nous laissent discuter un peu avec Karamatsu.
— Je viens.
— Alors bouge tes fesses. », m'ordonne-t-il en jetant un coup d'oeil à sa montre.
« Une trace de sang a été retrouvée dans sa voiture, d'accord. Mais qu'est-ce que cela prouve ?
— Ca ne prouve rien, mais ça le met dans une situation délicate. Il est un suspect aux yeux de la police.
— C'est une arrestation précipitée, ils n'ont pas assez de preuves !
— Mais il a lui-même admit avoir dîner avec elle quelques heures avant sa mort.
— Oui, mais Karamatsu n'est pas la seule personne qu'elle a vu ce soir-là ?
— J'imagine.
— Quid de son manager, par exemple ? Il doit passer bien plus de temps avec elle que Karamatsu ne l'a fait hier. »
Choromatsu inspire une bouffée de nicotine de sa seconde cigarette de la journée. Il tient cette mauvaise habitude de moi, je le sais. Todomatsu trépigne sur son siège et jette des coups d'oeil autour de lui, à la recherche d'un policier pour lui demander dans combien de temps nous pourrions voir Karamatsu. Je suis épuisé et appuie mon dos contre le dossier de ma chaise, un café que j'avale du bout des lèvres entre les doigts. C'est le café de la station de police et il est encore pire que celui de la maison.
Un policier passe devant nous et Todomatsu bondit de son siège. Le pauvre employé lui répond que Karamatsu est toujours en plein interrogatoire et que cela prendra encore quelques heures.
« Quelques heures ? Répète Todomatsu.
— Oui, dans la mesure où il est le principal suspect. »
Puis il s'éloigne rapidement tandis que Todomatsu se rassoit près de nous, abasourdi. Alors, maintenant, Karamatsu est le principal suspect d'une affaire de meurtre. Fantastique. J'ai presque envie de lancer une mauvaise blague pour m'assurer que je ne rêve pas.
Mon téléphone vibre pour la énième fois dans ma poche. Depuis que j'ai quitté la maison, j'ai reçu une quantité d'appels et trois fois plus de messages de la part de Totoko, mais je n'ai aucune envie de lui répondre pour l'instant. Elle me posera des questions, je devrais lui expliquer la situation et je n'ai pas l'énergie pour ça. Lorsque je renterai, elle sera déjà en train de me faire la gueule et je suis déjà épuisé à l'idée de la dispute que nous allons avoir.
« Choromatsu-niisan, reprend Totty. Tu travailles bien dans la police, n'est-ce pas ? Tu ne pourrais pas demander à voir le dossier de l'affaire ou quelque chose comme ça ? »
Il soupire et souffle un rond de fumée.
« Au cas où vous ne vous en douteriez pas, nous sommes probablement tous suspects dans cette affaire, dit-il.
— Qu'est-ce que tu veux dire ? »
Il jette un coup d'oeil autour de lui pour s'assurer que personne ne l'écoute, avant de reprendre :
« Le premier suspect est pour l'instant Karamatsu, mais si celui plaide l'innocence, la police va forcément s'intéresser à nous cinq. Ils vont penser qu'un témoin a confondu Karamatsu avec l'un de nous.
— Mais il a lui-même dit qu'il avait dîné avec elle ! Rétorque Todomatsu. Nous sommes déjà rayés de la liste des suspects ! »
Choromatsu secoue la tête et prend son air d'inspecteur de police.
« Supposons que le sang retrouvé dans la voiture est bien celui de Nyan-chan. Qu'est-ce qui prouve que c'était bien Karamatsu qui la conduisait ce soir-là ? »
Totty me lance un regard, mais je hausse les épaules.
« Tant qu'ils n'ont pas assez de preuves, ils n'élimineront aucune piste, termine Choromatsu. Et nous en sommes une très solide. »
Durant l'heure qui suit, Todomatsu est allé au moins trois fois aux toilettes et Choromatsu a terminé sa cigarette. Moi, j'ai jeté mon café dans la poubelle, il était vraiment trop mauvais. Je me rassois dans la salle d'attente en soupirant et sort mon téléphone de ma poche : sur l'écran apparaît la liste des messages que Totoko m'a envoyé, le dernier a été envoyé il y a vingt minutes : « T'es vraiment un merdeux, Osomatsu ». Je grimace en lisant le reste de ses mots d'amour et me résigne à ranger mon téléphone sans lui répondre. Tout de suite ou dans quelques heures, qu'est-ce que ça change maintenant ?
Un vieux type passe devant nous, la démarche un peu maladroite, s'arrête et adresse un grand sourire à Choromatsu.
« Matsuno ! », s'exclame-t-il en lui tendant la main.
Choromatsu la lui sert avec un bref sourire.
« Qu'est-ce que vous faites ici ? Vous n'êtes pas censés être en congé ?
— Si, réponds mon frère un peu embarrassé.
— C'est... pour votre frère, n'est-ce pas ? dit l'autre en fronçant les sourcils.
— Effectivement. »
Je vois bien que Choromatsu est gêné de discuter avec son supérieur devant ses frères – surtout devant moi, je le devine à sa gestuelle.
« Il y a du nouveau ? Demande-t-il.
— L'interrogatoire n'est pas encore fini, répond le vieux. Mais l'affaire fait déjà beaucoup de bruit, alors ils vont sûrement le garder plus de vingt-quatre heures encore. »
Todomatsu soupire à ma gauche. Le vieux nous souhaite une bonne journée, puis s'éloigne.
« S'il le garde plus de vingt-quatre heures, c'est qu'ils ont plus d'éléments contre lui que prévu... », nous explique Choromatsu avec lassitude.
Il sort pour la troisième fois son paquet Malboro et allume une nouvelle cigarette qu'il coince entre ses lèvres.
« Passe. », je dis.
Il me jette un regard et me tend le paquet.
« N'en donne pas à Todomatsu, dit-il.
— Je ne suis plus un gamin. », rétorque le plus jeune.
La saveur de la nicotine sur ma langue et la fumée dans mes poumons me détendent rapidement. Je n'avais même pas réalisé que j'étais si tendu, je remercie Choromatsu et m'appuie contre le dossier de mon siège, soufflant des ronds de fumée sur Todomatsu pour l'embêter.
Lorsque le soleil est couché, je ne sais plus quelle heure il est. Ma cigarette est écrasée dans le cendrier depuis un moment et je pue le tabac froid. Choromatsu est fatigué lui aussi, alors il est allé demander à quelqu'un quand il serait possible de voir Karamatsu, mais apparement pas avant demain. Putain, toute cette attente pour rien.
« Je vais renter chez moi. », déclare Choromatsu.
Je hoche la tête et me lève pour faire de même. Todomatsu, lui, rentre chez nos parents et je lui demande de dire bonjour de ma part à Ichimatsu et Jyuushimatsu. Je marche un peu avec Choromatsu jusqu'à la gare et je l'envie avec son trench, moi je me caille avec mon vieux pull. Au bout de quelques mètres, il se dirige vers sa voiture garée un peu plus loin et je lui dis à demain. La gare est au bout de la rue à droite. Je passe devant un kiosque à journaux et mon regard s'attarde sur les premières pages : partout, son nom, Kay Matsuno, suivit de mots comme « accusé », « crime », « meurtre », « voiture », « sang » et ça me fatigue. J'ai envie d'une bière, mais je me retiens. Il faut que je rentre à la maison en bon état pour gérer Totoko qui doit bouillonner de colère. Je regrette de ne pas avoir de cigarettes sur moi ni d'argent pour en acheter. Il y a deux jours, j'avais promis à Totoko d'arrêter, mais bon, c'est déjà foiré.
Je ne sais pas en combien de temps je suis rentré à la maison. Je n'avais même plus mes lunettes sur le nez, mais peu importe, je ne prêtais même pas attention aux gens qui me dévisageaient. Ils devait se demander « putain, est-ce que c'est lui ? », mais rien qu'à voir mes habits, on voit bien que je ne suis pas mannequin. Lorsque je sonne à la porte, Totoko met une bonne minute à venir m'ouvrir. Elle reste campée sur le seuil et ne me laisse pas entrer. Putain, c'est quand même qui paye le loyer.
« Salut, dit-elle sèchement.
— Salut. », je réponds et j'ai la bouche pâteuse.
Elle croise les bras sous sa jolie poitrine.
« Où tu étais ?
— Au commissariat. »
Elle écarquille les yeux et j'essaye de ne rien laisser transparaître de mon plaisir de la faire paniquer.
« Qu'est-ce que tu as encore foutu ? Demande-t-elle sans vraiment vouloir savoir.
— C'était pour Karamatsu. »
Elle fronce les sourcils et se détend un peu.
« Tu n'as pas vu les infos ? », je demande.
Elle baisse un peu sa garde et j'en profite pour me glisser à l'intérieur de la maison – il fait vraiment trop froid dehors. Totoko ferme la porte et file dans le salon pour regard le JT. Je ne reste pas avec elle et j'en profite pour me cacher dans la salle de bain : même si il y a eu une urgence aujourd'hui, il n'empêche que je l'ai sciemment ignorée tout au long de la journée. Je jette mes vêtements sur le carrelage et frissonne un peu quand le froid se glisse sur mes jambes. Je me jette dans la cabine de douche et laisse l'eau chaude couler sur mon corps.
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