#écrire un poème moderne
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laedde · 4 months ago
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3 sites web pour écrire un poème
En attendant les réponses des ME à qui j'ai envoyé "Défis poétiques", voici 3 sites web pour écrire un poème !
On peut écrire de la poésie de manière tout à fait fluide, notamment lorsqu’on utilise des rimes ou vers “faciles” (comme, par exemple, les alexandrins). Mais des poèmes plus complexes, comme ceux que j’ai écrits dans mes Défis poétiques, requiert une bonne boîte à outils. Voici les miens ! Comprendre le sens des mots Rien de plus important, lorsqu’on écrit de la poésie, que de comprendre le…
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princemots3314 · 10 months ago
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J'évitais le rythme tout le temps.
J'aspirais jadis à être prosaïque.
Être terre-à-terre dans une l'âge de la malaise sociale était vraiment spirituelle.
J'essayais, alors, de diluer mes phrases.
Tout humain veut être compris. Personne ne peut écrire à lui-même. Paradoxalement, je dis à ce propos, que les plus belles œuvres de la littérature ne sont pas des livres de poésie. Ils sont des traités et des essais. Les poètes quand ils se mettent à écrire en style libre, ils produisent des chef-d'œuvre. Je pense ici surtout au Traité Sur Les Narcotiques Modernes de Balzac ou les essais sur la critique d'art de Baudelaire.
À propos de notre Balzac, il était le seul dans l'histoire des belles lettres qui réussit, disons, à battre l'instinct poétique, relativement. Je dis relativement car il y eut le soupçon de vers iambiques dans certains de ses romans tels que Louis Lambert ou Le Lys dans La Vallée.
Ses romans sont des missels pour un jeune poète. Voilà, une autre paradoxe, des romans qui soient des références pour la poésie. Alors, notre grand écrivain semble avoir fait de grands exercices pour pouvoir ôter à son langage le lourd manteau de la prosodie (relativement).
Un quidam dirait que ce n'était pas tout-à-fait vrai et que l'écrivain ou Balzac ou Hugo ne put jamais se libérer catégoriquement de son libellé, Poëte, avec un tréma sur le e. Je réponds dans ce cas que je n'écris pas la un commentaire composé (que je hais catégoriquement) mais un autre poème.
Je trouvai un terrain d'entente entre les deux, puisqu'on est dans une ère qui loue les consensus, qui est le poème prosaïque ou la prose poétique. Là encore, il y a une grande différence entre les deux en celà qu'on doit être plus près du rythme ou de la phrase diluée.
C'est la mer. Ce qui nous hante et ce qui est l'essence même de notre être. On y revient chaque fois à force de vouloir l'oublier.
Ainsi, pour le rythme.
#poesie
#poetry
#poesia
#prose
#printemps
#prince_des_mots
Mohammed Labib
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curvatio · 3 years ago
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11. Les rêves
Je rêve de faire quelque chose de mon rayon poésie. Je lis beaucoup de poèmes qui me touchent et qui disparaissent : j’aimerais les sauver et les partager. J’aimerais en faire des herbiers. La poésie j’y crois tellement. On peut s’accrocher à des mots pour sauver sa vie. En bref, mon grand rêve, mon plus grand rêve, c’est d’éditer des anthologies de poésie. Chacun ses rêves. C’est le mien.
J’ai pensé à en faire de la papeterie. Principalement des cartes postales. Mettre en résonance une citation d’un poète et une illustration ou une photographie, en tirer quelques exemplaires, et que les gens s’y envoient des lettres. Puis j’ai voulu faire des livrets de citations à thème. Toujours le même principe : quelques lignes pour une ou deux images, sur, peut-être, une vingtaine de pages. Des thèmes, j’en ai à revendre, février, septembre, maussade, chagrin, désir, câline, soleil, honte, table de travail, les mains, l’hiver, les classiques, les allemands, les femmes, les monstres, les études, miel-abricot, peu importe, j’ai tout, je lis tout, je retiens tout. Il faudrait garder les thèmes qui parlent aux autres parce que, ces récoltes de poèmes, elles seraient pour les gens. Je voudrais les donner, les disperser partout, qu’on m’en commande à la pelle et qu’ils fassent de l’ombre sur les cœurs dans le besoin. Mes petits recueils de poètes, je les voudrais manufacturés, mais je ne sais rien faire de mes mains et je n’ai pas beaucoup de temps libre, et puis, je voudrais qu’ils soient bien propres, qu’ils puissent prétendre aux librairies. Alors, il faudrait les éditer. Mais quelle maison d’édition voudrait publier des extraits de poètes ? C’est commercialement inepte et imagine qu’ils aient leurs œuvres complètes publiées dans la maison adverse  - oublions, et en plus j’ai des doutes sur les droits d’auteurs en matière d’anthologie. L’exception de citation, ça doit bien aller cinq minutes, je pense. Sinon, c’est évident, nous serions envahis de poètes… Et puis, les images ? J’ai en tête des pseudonymes d’illustrateurs et de photographes qui m’émeuvent et qui me rappellent des poèmes. Mais je n’ai pas d’argent pour les rémunérer, et je n’en connais pas assez, peut-être une dizaine, alors que j’ai quoi, des centaines et des centaines de poèmes ? Et quand bien même j’y arriverais. Je n’ai pas d’audience sur les réseaux et moins d’amis que les doigts de la main. Alors, même si je les diffusais gratuitement : qui en voudrait ?
Pourtant, la poésie… Pourtant la poésie c’est moderne, il y en a dans tous les bons romans, et on a tous un poème qui nous déchirerait le cœur, crois-moi – on a tous un poème qui nous aiderait à traverser le café du matin. A déclarer l’amour ou la guerre au seuil de sa maison. A voir le monde plus clair en sortant des toilettes. Je te jure. Il y a des poètes forts, des drôles, des discrets, il y en a qui remplissent instagram et d’autres qui écrivent des chansons, et moi, mon rêve, c’est qu’un dimanche tu ouvres une de mes petites anthologies et que tu en lises trois d’un coup avant de sortir ou de t’endormir. 
Ça me met un volcan dans le ventre, comme rêve, ça me rend toute volubile, ça me fait brûler, je sens que c’est ça, ma voie : la voix des autres. C’est peut-être du grand n’importe quoi. Je ne saurais même pas par où commencer. Alors je me dis : oublie. Réduis. Apprends à écrire plus lisiblement, rassemble des beaux papiers de partout, et commence, tout doucement, à y recopier des petits paquets de poèmes. Mets-les dans des enveloppes. Dans des toutes petites boîtes. Envoie-les par la poste, dépose-les dans les boîtes à livres, dans les bus, dans les bibliothèques. Qui en voudrait ? Qui ouvrirait ?
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jtefichemonbillet · 4 years ago
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Salinger in a lunchbox
Sortir du cinéma à 11h30 avec l’envie de courir au restaurant indien pour déguster sans plus attendre des mets finement épicés et parfumés, ce n’est pas commun. Ce fut l’effet sur moi du film “The Lunchbox” projeté ce mercredi matin au Concorde.
Sortir de la projection du film “My Salinger year” en ayant envie de lire “L’attrape-coeurs” de Salinger sera sans doute une pensée plus commune chez les spectateurs quand le film, présenté ce soir au festival, sera distribué en salles.
Il y a tant de points communs entre ces deux films que je ne sais par où commencer. Les deux s’appuient sur la lecture de lettres manuscrites ou dactylographiées, comme support de la pensée. Les deux proposent comme personnages centraux des individus a priori modestes voire fragiles, qui cherchent leur juste place au milieu des autres. Les deux cultivent une nostalgie du temps passé en introduisant des anachronismes dans le scénario.
The lunchbox, film indien le plus rentable de l’année 2013 (budget remboursé 5 fois…) est basé sur un incident de livraison qui va déclencher une jolie relation épistolaire entre deux inconnus : un comptable (Irrfan Khan) bientôt en retraite qui déjeune au bureau et une femme (Nimrat Kaur) qui croit cuisiner pour son mari et remplit à cet effet la lunchbox acheminée chaque matin par une société.
L’homme vieillissant est veuf. La femme est une jeune maman délaissée. Leurs échanges quotidiens, petites lettres glissées dans la lunchbox, vont progressivement déplacer leurs centres d’intérêt et leur point de vue sur la vie qu’ils mènent. S’ajoute un troisième personnage poil à gratter, le futur remplaçant du comptable (Nawazuddin Siddiqui) qu’on apprendra à apprécier.
Pendant que celle qui prépare ses plats avec amour et celui qui les mange avec délectation glissent vers une hypothétique rencontre (et fuite si affinités), le jeune employé lutte pour obtenir la confiance de son formateur. Chacun aspire à une place différente de la sienne, plus exactement à davantage d’amour ou d’amitié, quitte à tricher un peu. Le jeune employé produit de faux diplômes et cite souvent sa mère alors qu’il est orphelin. Le vieil homme couvre les erreurs comptables de son junior. La femme abandonne l’idée de retrouver l’amour de son mari. “Le mauvais train peut mener à la bonne gare” devient leur phrase fétiche.
Pour ce qui est des anachronismes, on s’étonne de l’absence totale d’informatique dans les bureaux alors que notre vieil homme évoque la prolifération des emails et on sourit de l’usage du magnétoscope VHS par les personnages. Mais le conflit entre les objets du passé et ceux du présent n’est jamais gratuit, notamment quand il s’agit d’objets techniques. On voit dans ce film qu’une cassette VHS peut relier le veuf à sa femme décédée, comme elle peut aussi relier la cuisinière malheureuse aux chansons d’amour de sa jeunesse. On s’accorde volontiers au rythme quotidien du courrier circulant dans la lunchbox, avec le plaisir de la patience (aujourd'hui disparu dans la messagerie électronique). Les mots prennent leur temps !
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On retrouve cette méfiance de l’ordinateur et des communications électroniques dans “My Salinger year”, nouveau film du canadien Philippe Falardeau, tiré du livre autobiographique de Joanna Rakoff (coproductrice exécutive).
L’intrusion du numérique est vue comme le signe avant coureur de l'affaissement du monde de l’édition, monde dans lequel entre tout juste la jeune héroïne (Margaret Qualley) quand débute le film situé à New-York en 1995. Les locaux de l’agence littéraire où elle va évoluer sont “restés dans leur jus depuis 1927” raconte-t-elle à ses amis. Cette résistance à la modernité -par ailleurs incarné par la directrice (Sigourney Weaver)- s’illustre dans la machine à écrire et le dictaphone, instruments éminemment analogiques. Chaque mot des courriers quasi administratifs dictés par la sévère patronne sur les cassettes est transcrit caractère après acarctère sur les touches de la machine à écrire par les doigts de celle qui rêve secrètement d’écrire -et de publier- des poèmes.
Mais ce refus des outils modernes vécu difficilement dans les tâches de secrétariat, possède un charme évident quand il est synonyme de courrier postal à lire : Joanna doit éplucher chaque lettre reçue des fans de l’écrivain Salinger avant d’y répondre selon des modèles préétablis.
C’est là qu’on touche à un autre point commun avec “The lunchbox” : Joanna a du mal à rester à sa place. Elle tente de personnaliser les réponses-types. Elle ose des initiatives mal reçues par sa directrice. Sa candeur l’excuse et protège son emploi, mais notre assistante peine à atteindre ses rêves, tout comme elle peine à savoir avec quel garçon elle veut vivre.
Le dialogue des générations, à l’oeuvre dans “The lunchbox” entre l’homme vieillissant et la femme en quête d’amour est plus fortement présent encore dans “My Salinger year” où la menue assistante affronte la solide directrice. Je n’en dis pas plus sur ce dernier film pour vous encourager à découvrir ses richesses.
Oui cessons-là, voulez-vous ? Demain est un autre jour de festival !
François H, festivalier
Festival International du Film - La Roche-sur-Yon - 12 octobre 2020
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Haut : Nimrat Kaur et Irrfan Khan dans The lunchbox (2013 - AKFPL)
Bas : Margaret Qualley et Sigourney Weaver dans My Salinger year (2020 - micro-scope)
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loulouusme · 4 years ago
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La lettre de Marilyn Monroe à son psychiatre, le Docteur Greenson " Il faudrait être cinglé pour se plaire ici..."
Le 5 août 1962, Marilyn Monroe, née le 1 er juin 1926, mettait fin à ses jours. Ce suicide brutal faisait de sa légende vivante un mythe tragique dont la beauté sensuelle fascine toujours les foules. Un an avant, le Dr Kris, craignant que l'actrice ne passe à l'acte, l'internait dans un hôpital psychiatrique.
C'est le pire des cauchemars pour l'actrice, enfermée chez "les grands dérangés" comme elle le raconte dans cette lettre à son psychiatre californien, Ralph Greenson. Dernières lettres de l'enfer.
Le 2 Mars 1961
Cher Docteur Greenson,
J'ai demandé à May Reis [l'assistante personnelle de Marilyn Monroe] de taper ceci car mon écriture n'est pas clairement lisible, mais j'ai aussi inclus ces notes et vous verrez ce que je veux dire.
M.M.
1er Mars 1961,
J'ai regardé à l'instant par la fenêtre de l'hôpital, et désormais, là où la neige avait tout recouvert, tout est un peu vert: l'herbe et les minables buissons, ceux qui ne perdent pas leurs feuilles (même si les arbres ne sont pas très encourageants), les branches nues et lugubres annoncent peut-être le printemps et sont peut-être un signe d'espoir.
Avez-vous vu Les désaxés? Dans l'une des scènes, vous pouvez voir à quel point un arbre peut m'apparaître étrange et nu. Je ne sais pas si ça apparaît vraiment à l'écran... Je n'aime pas la façon dont certaines scènes ont été montées. Depuis que j'ai commencé à écrire cette lettre, quatre larmes silencieuses ont coulé. Je ne sais pas vraiment pourquoi.
La nuit dernière, je suis encore restée éveillée toute la nuit. Parfois je me demande à quoi sert le temps de la nuit. Pour moi, il n'existe presque pas, et tout me semble n'être qu'un long et affreux jour sans fin. Enfin, j'ai essayé de profiter de mon insomnie pour être constructive et j'ai commencé à lire la correspondance de Sigmund Freud. En ouvrant le livre pour la première fois, j'ai vu la photographie de Freud et j'ai éclaté en sanglots: il avait l'air très déprimé (cette photo a dû être prise peu de temps avant sa mort), comme s'il était mort en homme désabusé... Mais le Dr Kris m'a dit qu'il souffrait énormément physiquement, ce que j'avais appris dans le livre de Jones. Mais je pense avoir raison aussi, je fais confiance à mon intuition car je sens une triste lassitude sur son doux visage. Le livre prouve (même si je ne suis pas sûre que l'on doive publier les lettres d'amour de quelqu'un) qu'il était loin d'être coincé! J'aime son humour doux et un peu triste, son esprit combatif qui ne l'a jamais quitté. Je suis pas encore allée très loin dans la lecture car je lis l'autobiographie de Sean O'Casey en même temps (vous ai-je déjà raconté qu'il m'a un jour envoyé un poème?). Ce livre me dérange beaucoup, enfin, dans la mesure où l'on peut être dérangé par ce genre de choses.
Il n'y avait aucune empathie à la clinique Paine Whitney, et cela m'a fait beaucoup de mal. On m'a interrogée après m'avoir mise dans une cellule (une vraie cellule en béton et tout) pour personnes vraiment dérangées, les grands dépressifs, (sauf que j'avais l'impression d'être dans une sorte de prison pour un crime que je n'avais pas commis). J'ai trouvé ce manque d'humanité plus que barbare. On m'a demandé pourquoi je n'étais pas bien ici (tout était fermé à clefs: des choses comme les lampes électriques, les tiroirs, les toilettes, les placards, il y avait des barreaux aux fenêtres... les portes des cellules étaient percées de fenêtres pour que les patients soient toujours visibles, on pouvait voir sur les murs des traces de la violence des patients précédents).
J'ai répondu: "Eh bien, il faudrait que je sois cinglée pour me plaire ici." Puis des femmes se sont mises à crier dans leur cellule, enfin j'imagine qu'elles hurlaient parce que la vie leur était insupportable... Dans ces moments-là, je me disais qu'un psychiatre digne de ce nom aurait dû leur parler. Pour alléger leur misère et leur peine, ne serait-ce que temporairement. Je pense qu'ils (les médecins) pourraient même apprendre quelque chose... Mais ils ne sont intéressés que par ce qu'ils ont étudié dans les livres. J'étais surprise parce qu'ils savaient déjà tout ça. Peut-être qu'ils pourraient en apprendre davantage en écoutant des êtres humains vivants et en souffrance. J'ai le sentiment qu'ils se soucient plus de leur discipline et qu'ils laissent tomber leurs patients après les avoir fait "plier". Ils m'ont demandé de me mêler aux autres patients, d'aller en thérapie de groupe. "Et pour quoi faire?" ai-je demandé. "Vous pourriez coudre, jouer aux dames, ou même aux cartes, ou encore tricoter." J'ai essayé de leur expliquer que le jour où moi je ferais cela, ils auraient vraiment une cinglée sur les bras. Ce sont vraiment les dernières choses que j'avais à l'esprit. Ils m'ont demandé si je me sentais "différente" (des autres patients je suppose) et je me suis dit que s'ils étaient assez stupides pour me poser de telles questions, je devais leur donner une réponse toute simple, aussi ai-je dit: "Oui, je le suis".
Le premier jour, j'ai effectivement rencontré une autre patiente. Elle m'a demandé pourquoi j'étais si triste et m'a suggéré d'appeler un ami pour peut-être me sentir moins seule. Je lui ai répondu qu'on m'avait dit qu'il n'y avait pas de téléphone à cet étage. A propos des étages, ils sont tous verrouillés: personne ne peut ni entrer ni sortir; elle a paru choquée et surprise et elle m'a dit: "Je vais vous conduire au téléphone". En attendant mon tour pour le téléphone, j'ai remarqué un garde (je l'ai reconnu à son uniforme gris) et quand j'ai voulu décrocher le combiné, il me l'a arraché des mains et m'a dit très fermement: "Vous, vous ne pouvez pas utiliser le téléphone." D'ailleurs, ils se vantent de leur ambiance "comme à la maison". Je leur ai demandé (aux médecins) ce qu'ils entendaient par là. Ils m'ont répondu: "Eh bien, au sixième étage, nous avons de la moquette au sol et du mobilier moderne", ce à quoi j'ai répondu: "Eh bien, c'est le genre de choses que n'importe quel architecte d'intérieur peut fournir, à condition d'avoir les fonds nécessaires", mais puisqu'ils s'occupent d'êtres humains, pourquoi ne réalisent-ils pas ce qui rend un intérieur plus humain?
La fille qui m'a parlé du téléphone avait l'air tellement vague et pathétique. Après l'incident avec le garde, elle m'a dit: "J'ignorais qu'ils feraient cela". Puis elle a ajouté: "Je suis ici en raison de mes troubles mentaux... Je me suis ouvert la gorge plusieurs fois et les veines aussi", elle a dit l'avoir fait trois ou quatre fois.
La seule chose que j'avais à l'esprit en l'écoutant c'est un refrain:
"Mêlez-vous les uns aux autres mes frères
Sauf si vous êtes nés solitaires"
Enfin, les hommes cherchent à atteindre la lune mais ils n'ont pas l'air très intéressés pas le cœur qui bat de l'être humain. Quand bien même on pourrait changer, on peut ne pas le vouloir. A propos, c'était le thème des désaxés, mais personne ne s'en est rendu compte. J'imagine que c'est sans doute à cause des modifications du script et des changements imposés par la mise en scène...
Ecrit plus tard:
Je sais que je ne serai jamais heureuse, mais je peux être gaie! Vous vous rappelez que Kazan prétendait que j'étais la fille la plus gaie qu'il ait jamais connu, et croyez-moi il en a connu beaucoup! Mais il m'a aimée pendant un an et, une nuit où j'étais très angoissée, il m'a bercée jusqu'à ce que je m'endorme. Il m'avait aussi conseillé de faire une analyse et plus tard il a voulu que je travaille avec son professeur, Lee Strasberg.
Est-ce Milton qui a écrit: "Les gens heureux ne sont jamais nés."? Je connais au moins deux psychiatres qui cherchent une approche plus positive des choses.
CE MATIN, 2 MARS
Cette fois encore, je n'ai pas dormi de la nuit. J'ai oublié de vous dire quelque chose hier. Quand on m'a mise dans la première chambre, au sixième étage, on ne m'a pas dit qu'il s'agissait d'une section psychiatrique. Le Dr Kris m'a affirmé qu'elle passerait me voir le lendemain. L'infirmière est entrée, après que le docteur (un psychiatre) m'a fait un examen médical y compris un examen des seins pour s'assurer que je n'avais pas de grosseur mammaire. J'ai protesté, mais sans violence, en expliquant que le médecin qui m'avait fait entrer, un imbécile du nom de Lipkin, m'avait fait subir un check-up complet il y a moins d'un mois.
Mais quand l'infirmière est entrée, j'ai remarqué qu'il n'y avait aucun moyen de l'appeler, même pas de sonnette. J'ai demandé des explications et elle m'a appris que j'étais dans une section psychiatrique. Après son départ, je me suis habillée et c'est là que, dans l'entrée, j'ai rencontré la fille pour le téléphone. J'étais en train d'attendre devant la porte de l'ascenseur qui ressemble à toutes les autres portes avec une poignée mais sans les numéros (vous voyez, on les a tous retirés). Après que la fille m'ait parlé de ce qu'elle s'était infligée à elle-même, je suis retournée dans ma chambre en sachant qu'on m'avait menti pour le téléphone et je me suis assise sur le lit en pensant à ce que je ferais dans cette situation à un cours d'improvisation théâtrale. Alors je me suis dit, on ne graisse pas une roue tant qu'elle ne grince pas. Je reconnais que j'ai poussé la métaphore un peu loin, mais j'ai piqué cette idée dans Troublez-moi ce soir, un film dans lequel j'ai tourné il y a longtemps.
J'ai pris une chaise pas trop lourde et je l'ai balancée volontairement contre la vitre, ça n'était pas facile parce que je n'ai jamais rien cassé de ma vie. J'ai dû m'y reprendre à plusieurs fois pour obtenir un petit morceau de verre brisé; ensuite, j'ai caché le bout de verre dans ma main et je me suis assise tranquillement sur le lit en attendant qu'ils arrivent. Ils sont arrivés et je leur ai dit que s'ils me traitaient comme une folle, j'agirais comme une folle. J'avoue que la suite est grotesque, mais je l'ai vraiment fait dans le film, sauf que c'était avec une lame de rasoir. J'ai leur ai fait comprendre que j'allais me taillader les veines s'ils ne me laissaient pas sortir - ce que je n'aurais jamais fait car comme vous le savez, Dr Greenson, je suis une actrice, et je ne m'infligerais jamais volontairement ni marque, ni blessure, je suis bien trop vaniteuse pour cela. Rappelez-vous, quand j'ai essayé d'en finir, j'ai fait cela très soigneusement avec dix comprimés de seconal et dix de tuonal que j'ai avalés avec soulagement (c'est du moins ce que je ressentais sur le moment).
Je n'ai pas voulu coopérer avec eux car je ne pouvais pas approuver leur façon de faire. Ils m'ont demandé de venir gentiment mais j'ai refusé de bouger et je suis restée sur le lit. Alors, ils s'y sont mis à quatre, deux hommes et deux femmes très costauds pour me transporter à l'étage supérieur. Je dois admettre qu'ils ont eu la décence de me porter avec la tête tournée vers le sol. Au moins, voyez-vous, je n'avais pas le visage découvert. J'ai juste pleuré silencieusement tout le long du chemin et on m'a enfermée dans la cellule dont je vous ai parlé et la grosse vache, une de celles qui m'avaient transportée dans la chambre, m'a ordonné de prendre un bain. Je lui ai expliqué que je venais d'en prendre un et elle m'a dit d'un ton sans réplique: "Dès que vous changez d'étage, vous devez prendre un bain".
Le directeur de l'établissement, qui ressemblait à un principal de collège, même si le Dr Kris l'appelle "administrateur", m'a interrogée en se prenant pour un analyste. Il m'a dit que j'étais une fille très très malade et que j'étais comme ça depuis des années. Cet homme méprise ses patients et je vous dirai pourquoi dans un moment. Il m'a demandé comment je pouvais réussir à travailler dans un état aussi dépressif. Il voulait savoir si cela avait des conséquences sur mon jeu et il m'a posé cette question sur un ton assuré et définitif. En fait, il présentait cela comme un fait plutôt qu'une possibilité, aussi lui ai-je fait remarquer que Greta Garbo et Charlie Chaplin et peut-être aussi Ingrid Bergman avaient parfois travaillé alors qu'ils étaient en dépression. Je lui ai d'ailleurs dit que cela était aussi stupide que d'affirmer qu'un joueur de baseball comme Di Maggio ne pouvait pas frapper une balle lorsqu'il était déprimé. C'est absolument ridicule.
A propos, j'ai de bonnes nouvelles, en quelque sorte, puisque je crois que j'ai été utile à quelque chose, enfin c'est ce qu'il affirme. Joe dit que je lui ai sauvé la vie en l'adressant à un psychothérapeute dont le Dr Kris dit que c'est un excellent médecin. Joe dit qu'il s'est repris en main après le divorce, mais il dit aussi que s'il avait été à ma place, il aurait lui aussi demandé le divorce.
Pour Noël, il m'a envoyé un champ entier de poinsettias. J'ai demandé qui me les avait envoyé tellement j'étais surprise (mon amie Pat Newcomb était là quand on me les a apportées). Elle m'a dit: "Je ne sais pas trop, la carte dit juste: "MEILLEURS VOEUX JOE"". Je lui ai répondu "Il n'y a qu'un seul et unique Joe." Comme c'était le soir de Noël, je l'ai appelé et je lui ai demandé pourquoi il m'avait envoyé les fleurs. Il m'a dit: "D'abord, parce que j'ai pensé que tu me téléphonerais pour me remercier, et puis qui d'autre pourrait bien t'en envoyer? Tu n'as que moi au monde." Il a ajouté: "Je sais que quand j'étais marié avec toi, je n'ai jamais été embêté ni jamais vu la moindre belle-famille".
Bref, il m'a proposé de prendre un verre avec lui un de ces jours. Je lui ai fait remarquer qu'il ne buvait jamais. Il m'a dit que maintenant il buvait de temps en temps, alors je lui ai dit que j'étais d'accord, à condition d'aller dans un endroit très très sombre. Il m'a demandé ce que je faisais pour Noël; je lui ai dit: "Rien de spécial, je suis avec une amie". Il m'a demandé s'il pouvait passer. J'étais heureuse qu'il vienne, même si je dois dire que j'étais déprimée et que je pleurais sans arrêt, pourtant j'étais tout de même ravie de son arrivée.
Je pense qu'il vaut mieux que je m'arrête là parce que vous avez sûrement d'autres choses à faire. Merci de m'avoir écoutée un moment.
Marilyn M.
PS: Lorsque je prononçais le nom d'une certaine personne vous aviez l'habitude de lisser votre moustache et de regarder le plafond. Vous savez de qui je parle n'est-ce-pas? Il a été pour moi (en secret) un très tendre ami. Je sais que vous n'allez pas me croire mais vous devez faire confiance à mon intuition. C'était un genre de brève passade. Je n'avais jamais connu ça avant mais maintenant c'est fait. Il est très attentionné au lit.
Je n'ai aucune nouvelle d'Yves, mais cela m'est égal car j'en garde un souvenir tellement fort, tendre et merveilleux.
Je suis presque en larmes...
(source:huffingtonpost.fr)
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blog-bishop · 5 years ago
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Nouvelles acquisitions (Novembre 2018 à Mars 2019) Rattrapage
Moins de livres achetés, mais beaucoup plus de vinyles. Mes finances m'ont forcé à lever le pied.
Samedi 01.12.18 Gibert Joseph Pierre Siniac - Femmes blafardes François Billard & Alain Antonietto - Django Reinhardt, un géant sur son nuage
Boulinier Witold Gombrowicz - Yvonne, princesse de Bourgogne Knut Hamsun - Le dernier chapitre
Gibert Jeune - Nouvelle Braderie, place St Michel Maurice Leblanc - Arsène Lupin Tome 4 - Bouquins R. Laffont Contient : Le Secret d'Eunerville - La Poudrière - Le second visage d'Arsène Lupin - La justice d'Arsène Lupin - Le serment d'Arsène Lupin - L'Affaire Oliveira (par Pierre Boileau & Thomas Narcejac ) - Dorothée, danseuse de corde - La Prince de Jéricho - Les Milliards d'Arsène Lupin - Le secret des Rois de France (par Valère Catogan)
Roger Munier & Yves Bonnefoy - Haïku Bashô - Friches 3
Gibert Jeune Robin Maugham - The Servant
Samedi 29.12.18 Boulinier Henry James - La solution
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Vendredi 11.01.19 Via internet Arthur Schnitzler - L'Appel de la vie
Samedi 12.01.19 Boulinier Henry James - L'Américain - Trad. Gilles Chahine Roger Price - Le cerveau à sornettes - Collection Humour secret n°10
Gilda, 36 rue Bourdonnais Michel Onfray - Miroir du nihilisme, Houellebecq éducateur
Mardi 15.01.19 Via internet Francis Lacassin - Conversations avec Simenon Odette Aslan - Roger Blin, Qui êtes-vous ? Lovecraft - Ed. établie par Francis Lacassin - Vol.1 - Coll. Bouquins Robert Laffont Contient : Les mythes de Cthulhu, Légendes et mythes de Cthulhu, Premiers contes, L'art d'écrire selon Lovecraft
Samedi 19.01.19 Boulinier Jacques Sternberg - Les chroniques de France-Soir
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Samedi 02.02.19 Gibert Jeune - Nouvelle Braderie, place St Michel Henry James - La troisième personne, précédé de Un lieu de rêve - Nouvelles. Trad. Evelyne Clavaud
Trouvé par terre Bld St Michel Pierre Schoendoerffer - L'adieu au roi
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Samedi 09.03.19 Trouvé par terre Bld St Michel Akutagawa Ryûnosuke - Rashômon et autres contes
Boulinier Conversations de Goethe avec Eckermann - 10e édition 1942
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Je me souviens du poète surréaliste Philippe Soupault citant cette phrase de Goethe à André Breton. (On l'entend dans le doc sur Soupault de Tavernier) :
« Dès qu'un poète veut faire de la politique, il doit s'affilier à un parti, et alors, en tant que poète, il est perdu. Il lui faut dire adieu à sa liberté d'esprit, à l'impartialité de sa vision, et tirer au contraire jusqu'à ses oreilles la cagoule de l'étroitesse d'esprit et de l'aveugle haine. »
Breton reste froid et lui répond : « Goethe, ça n'est pas une référence. » Si Aragon avait été présent, il aurait répondu la même chose.
Mon édtion est une édition reliée qui ressemble à ça :
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Jacques Sternberg - Le navigateur
Samedi 16.03.19 Berkeley books of Paris Shelley Day - What are you like - Short Stories
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Livre offert par l'auteur (Thanx Shelley !)
Boulinier William Saroyan - Entre garçons et filles
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« Le garçon tenait une balle de tennis et la fille la réclamait mais il ne voulait pas la lui donner. - Toi, sois un bon garçon, Johnny, disait Turanda. Toi, donne-lui la balle. Tu as d'autres choses. Le garçon tendit la balle à la fille. - Merde, dit-il. Turanda jeta un regard à la ronde pour voir si personne n'avait entendu, et puis il dit : - Voilà, Rosy, tu vois ? Johnny est un bon garçon. Dis-lui merci. - Merde, dit la fille. Elle le dit doucement et aimablement, comme si c'était un beau mot. »
Samedi 23.03.19 Arthur Schnitzler - Les dernières cartes & Rien qu'un rêve
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C’est la nouvelle Rien qu'un rêve qui inspira à Kubrick son film Eyes wide shut. Il en existe deux traductions, celle-ci, par Dominique Auclères, que j’ai lue jadis, mais dont j’avais vendu l’exemplaire, croyant qu’elle était reprise dans le recueil de La Pochothèque : Schnitzler Romans et nouvelles Tome II (1909-1931) Or, dans ce recueil, le texte s’appelle La Nouvelle rêvée et c’est une nouvelle traduction de Philippe Forget. Je ne m’en suis aperçu que récemment, et, pris de remords, j’ai donc racheté ce poche. L’autre nouvelle,  Les dernières cartes, est aussi très bonne. Jacques Feyder en tira un film en 1931, Daybreak (L’Aube).
Michel Onfray - Epiphanies de la séparation Serge Valletti - Toutaristophane II - Reviennent les lucioles ! & La stratégie d'Alice
Mardi 26.03.19 Via internet Collectif - Anthologie de la poésie japonaise contemporaine
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J'avais entendu des extraits de ce recueil dans un Poésie sur Paroles de Fr Culture. Des textes, m'avaient saisis et il a fallu de longs mois avant que je tombe sur le livre. Préface très éclairante par Y.Inoué, T.Kyooba M. Ôoka. Il s'agit d'une poésie moderne, très influencée par les français, Baudelaire, Mallarmé, Verlaine, Rimbaud. « Une école artiste adopta le modernisme, et entre autres le surréalisme ; une école engagée eut en vue une poésie prolétarienne ou anarchiste. » Entre autres j'avais retenu le très court :
Absence (Rusu) de Shinkichi Takahashi :
« Dites que je suis absent Qu'il n'y a personne ici Je reviendrai dans cinq cent million d'années. »
et le plus long Chanson sentimentale par Hiroshi Iwata :
« Je déteste les étudiants La colle le plastique le chic Je déteste leurs mandats-cartes leurs mandats-lettres J'aime les fournitures et les plumes Et l'encre cachée dans le marbre J'aime j'aime les affiches (...)
Les puits les drapeaux les assemblées : je déteste Les machines à écrire le japonais le vernis les pointes de fer Les agraffeuses les entraîneuses les enveloppeuses Les pleins les déliés les sociétés les courses les cursives : je déteste L'évacuation fécale l'évasion fiscale les autruches les baudruches les percussions instrumentales Le petit marchand de tabac et sa femme : j'aime j'aime Le bouquiniste Ancien de la police politique : j'aime, les critiques en tenue négligée : je déteste Leurs nez
(...) Je déteste les journalistes qui parcourent mes livres à onze heures du matin Et qui ressortent de la librairie sans les acheter Et vont écrire sur mes poèmes des imbécilités J'aime le riz j'aime les pleurnicheries je déteste la bâtissomanie J'aime les singes et les cochons Les doigts aussi »
Salvador Reyes - Monica Sanders
Samedi 30.03.19 Gibert Joseph Michel Onfray - Vivre une vie philosophique. Thoreau le sauvage
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Lu. Et apprécié. Même si j'avais déjà écouté les conférences de 2008, voilà un bon complément pour se rafraîchir la mémoire. Une excellente façon de découvrir le reclus de Walden.
« Le surhomme est celui qui sait qu'il n'y a que de la volonté de puissance, que celle-ci définit ce qui veut la vie dans la vie, qu'elle est danss le cosmos et le brin d'herbe, dans les astres et les pierres, dans le ciron et le philosophe, qu'il n'y a place pour aucune liberté, aucun libre arbitre, qu'il faut vouloir ce vouloir qui nous veut, pour être libre, qu'on doit aimer son destin parce qu'ainsi on connaît une joie, une béatitude qui prouve l'atteinte du surhumain. »
« L'enfant nourrit la trame de l'adulte. Thoreau passe sa vie à ne pas rompre avec son enfance. La liberté de l'enfant est son idéal. Construire des cabanes, pécher dans les étangs, remonter les rivières en barque, marcher dans la forêt, regarder le monde entre ses jambes, grimper dans les arbres, se baigner dans les eaux de Walden en toute saison - rien n'est plus jubilatoire pour l'adulte qu'il est devenu... »
« Thoreau met en perspective le génie et l'incapacité à vivre avec ses semblables doublée d'un désir de s'isoler pour vivre à l'écart des foules. »
« Thoreau écrit : celui qui dépend de lui seul pour ses plaisirs - qui trouve tout ce qu'il veut en lui - est réellement indépendant ; car faire appel aux maîtres pour atteindre le but recherché par tout le monde, c'est vivre dans un état de confiance et de dépendance perpétuelle. » Le philosophe libertaire est tout entier dans cete phrase : l'autonomie , être à soi-même sa propre loi, ne dépendre de rien ni de personne, « se créer liberté », pour emprunter à Nietzsche sa formule, voilà le projet existentiel du jeune homme. »
« Thoreau ne croit qu'à la révolution spirituelle. S'il devait faire un geste pour sauver l'humanité, il ne le ferait pas, nous dit-il. »
« L'individualiste de Walden ; le violent des derniers temps, qui exècre l'esclavage et veut en finir avec cette ignominie, y compris par les armes - le penseur du plaidoyer pour John Brown. Mais il s'agit bien sûr du même Thoreau. »
« Thoreau écrit : faites en sorte que votre vie soit un contre-frottement qui arrête le mouvement de la machine. »
« Etre philosophe ce n'est pas seulement avoir des pensées philosophiques, ce n'est pas même fonder une école, c'est aimer assez la sagesse pour vivre selon ses arrêts (...). C'est résoudre quelques uns des problèmes de la vie, non seulement en théorie, mais en pratique. »
Michel Onfray - Décoloniser les provinces
Dimanche 31.03.19 Boulinier Collectif - Les oeuvres libres n°200 - Janvier 1963 Collectif - Les oeuvres libres Nouvelle série n°104 - 330 - Janvier 1955 Tom Wolfe - Embuscade à fort bragg Peter Härtling - Béquille Jacques Bonnet - Quelques Historiettes ou petit éloge de l'anecdote en littérature
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lejourjemens · 6 years ago
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Elle a raison. Il faudrait écrire tous les jours. Se forcer. Je veux dire écrire avec l’intention d’écrire. Chercher cela en soi, que l’on ne connait pas encore. C’est effrayant à chaque fois, on ne sait jamais vraiment quelle nouvelle crasse on peut se découvrir au coin du coeur. Ou peut-être un oiseau ? Elle a toujours raison c’est énervant.
Tout me semble immense et vain. Parfois je me dis que je pourrais reprendre le code informatique. J’ai tant de projets qui me diraient. Mais tout ça me fatigue d’avance. C’est trop compliqué et pas assez pur. La seule pureté c’est de ne rien faire du tout. Lire lire lire entasser des mots et des idées que je ne garde même pas. Être dans la pure transitivité qui finit au fond de moi. Avaler la transitivité, achever le don. J’entasse j’entasse les tableaux les statues les poèmes les systèmes philosophiques la Bible et tout finit au fond de moi, englouti. Rien n’en sort. J’aspire l’univers par le souffle inspiré de mon immense fainéantise. Mon fainéantisme car c’est une discipline, presque un sport. « Oh regardez, c’est l’homme qui ne fait rien !». Regardez-le, il est presque comme nous. En plus mou, plus veule. Je me penche sur le berceau du mot inspiration et je le trouve subitement mafflu. Dans ma phrase plus haut je voulais vraiment l’utiliser comme un mouvement à sens unique : tout l’air du monde qui entre en moi et n’en ressort jamais. Je suis le vortex final. Le trou noir qui empêche la lumière de ressortir. Cependant il en va sûrement de l’inspiration comme du reste. Rien ne s’immobilise, ce qui rentre ressort forcément. J’aimerais que ça soit sous forme de tendresse.
Je veux un labrador. Je veux mon boulot ma maison mon piano deux enfants bien manger le soir baiser deux trois fois par semaine ne pas avoir le temps de penser de vivre parce que trop de choses à faire la forêt le week end mieux la montagne être fatigué parce que le travail et ça fait longtemps qu’on n’a pas vu les D. et les H. non ? On pourrait les inviter la faire rire le matin avec des blagues toujours approximatives être jaloux quand elle se fait draguer me demander si la petite dernière n’a pas un retard de langage avoir ce projet de bouquin ou d’album dans un coin du crâne me dire que je pourrais quand même trouver un moment pour reprendre le chant mais merde la cloture du jardin s’est encore cassée la gueule encore un coup des gosses du voisins ça bon mon dimanche est fouttu fait chier les enfants quand même tout projet purement personnel est impossible l’intimité et la solitude aussi lire quand même un Houellebecq de temps en temps et Les amours jaunes avoir des collègues que je détesterais, un chef surtout, mais bienveillant quand même sinon c’est trop fatiguant je les détesterais mais j’aimerais les détester chercher les vacances sur internet me dire que c’est compliqué à quatre quand même merde elle aurait dû faire médecine on irait au bahamas et je vomirais de toute façon ne plus jamais prendre l’avion pour partir en vacances le tourisme c’est le sport des victimes de la vie la regarder elle le matin et retomber amoureux une fois sur deux parce que quand même quelle femme elle soigne des gens qui ont eu du bol de pas attérir chez des perverses narcissiques introverties à tendance mégalomaniaque et y’a personne qui écrit mieux qu’elle elle a toujours eu cette facilité à dire presque naïvement des choses hyper profondes qui parlent à tous je me souviens quand je lisais la recherche du temps perdu ça me frappait à quel point je me disais qu’elle avait exactement la même aperception du monde que Proust dans sa manière de connecter au réél et d’en faire des mots sauf qu’elle avait 18 balais et qu’elle n’avait rien vécu encore alors je n’ai jamais su d’où ca venait c’est simplement je crois tous les mots du monde qui dansent naturellement dans sa tête et parfois elle daigne en prendre deux ou trois et nous les donner quand l’envie lui prend donc me lever le matin après une nuit où j’aurais bien dormi on est dans de la fiction après tout et embrasser ses joues que j’aime avec un sourire con de début du monde me lever voir les terreurs et me dire que merde l’aîné ressemble un peu à son père le pauvre il s’est fait niquer au grand brassage de la génotypie magique mais c’est un bon ptit gars quand même j’ai bien vu comment ses copains le regardent dans la cour de récré oh putain ça crame je devais sortir le gratin du four y’a quinze minutes C. va encore m’engueuler et ELLE AURA ENCORE RAISON et tout ça et tout ça et et tout ça et tant d’autres mais non au lieu de ça je gagne juste des sommes indescentes à rester au fond de mon lit sans en fouttre une dans mon trou à rat de pacotille seul dans le noir tout ça parce que mon corps a décidé que l’ultracapitalisme n’était pas pour moi bande de putes
Dieu ce que je partage la haine de Jankélévitch pour les gens qui parlent d’eux en public. Tout le malheur du monde moderne vient du fait que l’on pense trop à soi. Individualissisme. Le moi est absolument haissable, on devrait pendre ceux qui parlent d’eux, pire ceux qui écrivent sur eux. Plus d’humains. Les livres seraient enfin seuls et les animaux arrêteraient de crever par milliards pour qu’on puisse avoir une plus grosse voiture. Bande de putes. Ca fait vraiment du bien de l’écrire bande de putes je vous suggère d’essayer c’est cathartique bande de putes. Tendresse du coeur, lubricité de la foi.
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vagabondageautourdesoi · 6 years ago
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Une urgence s’expose à Paris sur quatre étages ! Ce sont les hurlements de Jean-Michel Basquiat ! Des cris de rage et de colère qui n’en finissent pas de nous alerter ! Les œuvres s’étalent, nombreuses, beaucoup, trop quand-même, et semble exprimer la même fureur.
Un jeune homme qui se veut artiste et crée dans l’urgence car il se sait mortel !
Photographie de l’exposition
L’espace à la Fondation est contraint et biscornu : de grandes salles mais aussi des étages, de partout ! On croit avoir fini et il y a en encore ! 120 tableaux, en général de grand taille, qui nécessiteraient plus d’heures de visite que ne peut en fournir une concentration lambda ! De nombreuses œuvres pour la première fois exposées qui viennent pour beaucoup de collections privées. Sa production est immense. En huit années, Basquiat a fait 1000 tableaux et 2000 dessins. C’est donc une œuvre exceptionnelle et grandiose !
Crowns (Peso Neto) 1981
Et, d’un coup, on est en “overdose”, on n’en peut plus de ce cri qui s’expose avec des cartels qui ne répondent pas toujours à la curiosité du visiteur !
  En 2015, le  Musée d’Art Moderne consacrait une première rétrospective; que j’avais vu, le révélant au public français (350 000 visiteurs). C’était aussi une explosion !
Ici, l’accrochage ne tient pas compte de l’ordre chronologique, même si elle commence par ces tableaux de 1981 où son accident de voiture prend place dans son œuvre. L’exposition s’ouvre sur une première salle où trois tableaux représentants des têtes s’exposent.
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Cette évolution résume la présentation de cette exposition. Une transgression s’expose et à force de dénoncer, cet artiste s’abîme dans les contraintes contradictoires de son époque (le racisme – le multiculturalisme – l’opposition Dieu/Diable -etc.).
Et, pourtant, premier artiste se revendiquant noir, alors qu’il est métis, il bouleverse les codes de l’art qu’il a découvert avec sa mère à courir les musées dans sa jeunesse en les réinvestissant.
Irony of a Negro Policeman – 1981
Né en 1960 à Brockling NY, il passe le pont après sa rupture avec son père d’origine  Haïtienne. Sa mère est d’origine portoricaine dorénavant malade.
Al Diaz, un ami d’enfance avec qui SAMO est devenu un nom dit “Son père était un tyran”. Sa mère suite à un accident de la route à offert à son fils de sept ans le livre “Greys Anatomy “. Il se dirige vers l’East Side de Manhattan où immeubles abandonnés et insalubres pullulent.
Habillé de son long manteau en laine noire, Jean-Michel Basquiat hante les rues de la ville le jour, et la nuit, les clubs comme celui du Mudd Club où il joue de la musique, écrit des poèmes et s’essaye à ce qu’on appellera le Street-Art ou il élit domicile dans la rue lorsqu’il ne peut pas profiter d’un lit partagé. Il a 17 ans !
Sans titre – (Blue Airplane) – 1981 – Collection privée
Son univers mélange les mythologies sacrées du vaudou et de la Bible en même temps que la bande dessinée, la publicité et les médias, les héros afro-américains de la musique et de la boxe, et l’affirmation de sa négritude. Il définit ainsi une contre-culture urbaine, underground, violente et anarchique, pétrie de liberté et de vitalité. Dossier de presse- Musée d’Art Moderne – Exposition 2010/2011
Jean-Michel Basquiat pique ses influences de partout. Il commence avec un marqueur puis arrive la bombe qui va sur n’importe quel support, horizontal ou vertical. Il côtoie Keith Yaring à qui il laissera le graffiti comme moyen d’expression. Car, au milieu des années 70 jusqu’aux années 80, la ville de New-York est vampirisée par des artistes de rues.
Ephemera – Keith Haring – 1979
– Comment ça va ?
– SAMO (Same old shite) pouvait-on répondre ce qui signifie “la routine”, “rien de neuf”
Jean-Michel Basquiat et son ami Al Diaz, remplissent la ville de cette expression en y ajoutant une couronne et le c de copywrite entouré qui resteront sa signature tout au long de son œuvre.  Avec SAMO, il invente un art composé de phrases, de formules poétiques qui inondent les murs à partir de 1978.
«SAMO© AS A NEO ART FORM»
ou
«SAMO© AS AN END TO MINDWASH RELIGION,
NOWHERE POLITICS, AND BOGUS PHILOSOPHY» («SAMO©)
SAMO,  c’est la fin des religions laveuses de cerveau, des politiques menant nulle part et des philosophies bidon».
En 1978, est annoncé sur les murs : “SAMO©IS DEAD»
Crowns (Peso Neto) 1981
Paul Schimmel, conservateur de musée raconte qu’en 1981 Jean-Michel Basquiat avec ses dreadlocks faisait sensation en peignant à même le trottoir avec son radio-cassette au son de Charlie Parker poussé à fond. La propriétaire de la galerie jouait les rabatteuses en encourageant tout le monde a venir le voir.
Sans titre (Prophet I) 1981/1982
Détail de Sans titre (Prophet I) 19081/1982
Au cours d’une soirée, on met enfin un visage sous un nom, c’est le beau et jeune visage de Jean-Michel Basquiat au charisme important. Au gré de ses rencontres, il peut utiliser une cave ou une pièce où il commence à combiner peintures et poésies toujours en musique.
Il crée des cartes  qu’il vend dans la rue. Il aperçoit Andy Warhol dans un café. Avec un culot monstre, il entre et lui en propose une.  Peu après, il décide de faire “mourir” SAMO pour devenir Jean-Michel Basquiat, l’artiste.
“C’est en observant que j’ai appris l’Art ” Jean-Michel Basquiat
La série Prophet renouvelle l’art du portrait que l’on retrouve tout au long de son œuvre : l’ovale du visage, le nez géométrique, les yeux écarquillés et les dents comme un quadrillage soulignés par diverses couches de peinture et un trait gras. C’est la période où il vit chez Annina Nosei et compose dans sa cave. Ses toiles vont commencer à s’exposer (New-York dans la galerie d’Annina – Los Angeles Larry Gargosian Gallery).
“Si j’étais un blanc, on dirait que je suis en résidence ”
Jean-Michel Basquiat lorsqu’il peignait dans la cave de sa galeriste Annina.
C’est à la fois une découverte stupéfiante et aussi l’arrivée de la consécration.
Arroz con Pollo – 1981
C’est un plat portoricain. Un clin d’œil à sa mère, certainement ! Ce tableau sera exposé avec une vingtaine d’autres à la Documenta 7 de Dusseldorf  en 1982 où il est le plus jeune artiste exposé au côté d’artistes confirmés Andy Warhol, Cy Towly mais aussi d’autres plus jeunes comme Keith Haring.
Sans titre – 1982
Le thème de la dualité reste une figure majeure dans  son œuvre  : opposer la figure du Christ à celle du diable, se faire affronter noir et blanc, opposer ses personnages, opposer le rite de la religion officielle et celle du vaudou, etc.
Basquiat commence à écrire avant de vendre ses tableaux. Une première expo est organisée à Los Angeles avec Carnassian où il séjourne de temps en temps. Lorsqu’il se sépare d’Anita, il vend ses œuvres directement et est souvent payé en drogue.
Cassius Clay – 1982
Cette toile est clouée sur un cadre de bois à la gloire du boxeur américain.
Baby Boum – 1982 – Collection privée -États-Unis
Santos versus Second Avenue – 1982 – Collection privée –
Crédit : Lee Jaffe
 “Séduits par son style néo-expressionniste, ils le considéraient comme un artiste sauvage et restaient indifférents au contenu de ses œuvres, pourtant brutal” Dieter Buchhart, un des commissaires.
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      “Autodidacte de génie avec une fulgurance créative peinture intuitive toujours avec la musique et avait plusieurs tableaux en route qu’il peignait en même temps.” Phoebe Hoban,  “Jean- Michel Basquiat – 1960/1988”
Sans titre – 1982 – Collection particulière –
“Murs de têtes” tel qu’ont été présenté les dessins à la Robert Miller Gallery. Sur ce mur s’exprime la révolte de l’artiste contre le conformisme, sa méfiance vis à vis de la consécration et son succès grandissant et son intérêt pour l’anatomie.
The Field Next to the other Road – 1981 –
Les commissaires de l’exposition font un parallèle avec le travail de Jean Dubuffet. En tout cas, c’est la première fois que l’on voit une figure humaine sur pied.
Boy and Dog in a Johnnypump – 1982 –
“Johnnypump” est un mot d’argot pour désigner les bouches d’incendie de NY. Comme dans certains quartiers, des jeunes les ouvrent l’été. On pense que le personnage est un auto-portrait.
Portrait de Jean-Michel Basquiat – 1983 – Lee Jaffe Photographe –
Le racisme est très prégnant dans l’Amérique du moment ! Mickael Steward, artiste graphiste afro-américain,  meurt roué de coup par la police le 28 septembre 1983. En 1985, Keth Yaring s’insurge contre les policiers qui sortent acquittés du tribunal. Il compose le tableau “La violence raciale”. Pour Jean-Michel Basquiat, il commence à composer ses têtes de morts qu’il inonde dans ses tableaux. Il faut comprendre la lutte de l’époque où Madonna et keith Jaring se sont financièrement investis dans ce procès.
Obnoxious Liberals – 1982
Basquiat reprend l’image biblique de Samson (l’esclave) sous la forme d’un homme enchaîné entre deux colonnes blanches. Ses cheveux ont été rasés du coup, cet homme est affaibli. L’homme au chapeau marron représente le capitalisme avec ses décorations en dollars. Celui en noir incarne le marchand d’esclaves.  Sur lui, est écrit “pas à vendre”.
Offensive orange – 1982
Museum Sécurity ( Broadway Meltdown) – 1983
Basquiat utilise un procédé proche du Sampling, en piochant et réagissant à ses idées en incorporant des mots, qu’il biffe pour attirer plus facilement le regard du visiteur. Il se rapproche ainsi de ses aînés comme Cy Townly ou Joseph Beuys et crée des listes reproduisant des mots, des faits et des schémas issus de domaines scientifiques divers.
Grillo – 1984
L’artiste multiplie les références aux formes et aux cultes d’origine africaine en les confrontant à ses propres références utilisant le collage de photocopies.
il suit une cure de désintoxication à Hawaï, séjouir pendant lequel il ne peut composer. De retour, il retrouve ses démons.
Mary Gore marchande d’art à New York le reprend. Il rencontre de nouveau Andy Warhol et décide de faire des polaroids ensemble.
Brown Spots (Portrait of Andy Warhol ) 1984
Ce tableau est comme un témoignage affectueux du rôle qu’a joué Andy Warhol dans la carrière de Basquiat. Il reprend l’image de la banane qui représente le Velvet Underground et la coiffe d’une perruque auquel l’artiste devait tenir !
Un jour, Basquiat choisit de ne pas déjeuner  et s’isole pour composer un tableau qu’il propose le jour même à son nouvel ami…. Bluffé, il dit “Je suis jaloux. Il est plus rapide que moi”. L’artiste va faire décoller la carrière du plus jeune.
Dos Cabazas – 1983
  Entre 1984 et 1985, Andy Warhol et Basquiat ont crée près de 200 œuvres communes. Qui a profité de qui ?
A la mort de Warhol en 1987, Basquiat est inconsolable.
Negro Period – 1986
Antony Clarke – 1985
Antony Clarke est un gaffeur connut sous le nom “A-one”. Basquiat utilise des matériaux de récupération.
Sans titre – 1986
Une dernière expo est organisée en 1988 comme une prophétie de sa mort (Overdose)
Riding with Death – 1988
Sources :
Arte – La rage créative –  Jean-Michel Basquiat
France Culture – Jean-Michel Basquiat – L’Art et la matière.
Dossier de presse – Basquiat – Musée d’Art Moderne
Questions pratiques :
Expo JM Basquiat
Du 3 octobre 2018 au 14 janvier 2019
  Jean-Michel Basquiat – Fondation Vuitton Une urgence s'expose à Paris sur quatre étages ! Ce sont les hurlements de Jean-Michel Basquiat !
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csympathoche · 4 years ago
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Un peu de poésie
Dans le cadre d’un projet en humanité moderne, nous devions écrire un poème sur notre ressenti face à la ville. Dans un second temps, nous devions faire une production plastique ou graphique, sur le même thème.
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laedde · 7 months ago
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Poésie moderne et contemporaine : les contraintes créatives sont-elles liées à ma perte de cheveux ?
Je prépare un recueil de poésie moderne et contemporaine, ce qui est encore plus casse-tête que vous pouvez l'imaginer...
Comme mentionné précédemment, je prépare un recueil de poésie moderne et contemporaine, ce qui est encore plus casse-tête que vous pouvez l’imaginer… Le principe de la poésie “moderne” est de se focaliser sur la forme plutôt que le fond : calligramme, typoésie… D’après les principes de l’Oulipo (“Ouvroir de littérature potentielle”), il s’agit également de s’imposer des contraintes pour se…
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sallinger-dramaturgie · 4 years ago
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L’utilisation de l’anglais par le personnage du Rouquin dans la scène finale
Le passage du texte en anglais à la scène finale rappelle l’univers littéraire et américain duquel s’est inspiré Koltès pour écrire Sallinger. Ce monologue du Rouquin semble très proche du personnage de Holden Caulfield dans L’attrape-c��urs, ainsi que du personnage de Seymour Glass, particulièrement dans la nouvelle Hapworth 16, 1924 (lettre que Seymour, âgé de sept ans, écrit à ses parents). 
Les personnages du Rouquin et de Seymour Glass partagent tous deux une fascination pour les oiseaux. D’ailleurs, dans la nouvelle Seymour : an introduction (1959), Buddy tente de décrire son frère bien aimé et désormais mort. En s’adressant au défunt, Buddy mentionne la fascination de Seymour pour les oiseaux : 
« ...you're someone who took up birds in the first place because they fired your imagination; they fascinated you because 'they seemed of all created beings the nearest to pure spirit--those little creatures with a normal temperature of 125° » (Salinger, 1959).
À son interlocuteur-trice au bout du fil, le Rouquin évoque une anecdote métaphorique :
« LE ROUQUIN : And here I am now like an heliotrope in the glasshouse of a laboratory. Vous connaissez pas ce phénomène? Un savant musicien fait de la musique près d’un champ de tournesols. Il se met du côté opposé au soleil, par un jour de beau temps, et il joue de son violon, patiemment. Eh bien, on voit au bout de quelque temps les fleurs se détourner, une à une, du soleil, pour ouvrir leurs pétales vers là d’où vient la musique » (Koltès, 1995).
Ce passage semble se raccrocher explicitement à la littérature américaine et à l’univers de la Beat Generation, plus particulièrement au poème The sunflower sutra d’Allen Ginsberg (1955) :
« I walked on the banks of the tincan banana dock and sat down under the huge shade of a Southern Pacific locomotive to look at the sunset over the box house hills and cry.
Jack Kerouac sat beside me on a busted rusty iron pole, companion, we thought the same thoughts of the soul, bleak and blue and sad-eyed, surrounded by the gnarled steel roots of trees of machinery.
The oily water on the river mirrored the red sky, sun sank on top of final Frisco peaks, no fish in that stream, no hermit in those mounts, just ourselves rheumy-eyed and hung-over like old bums on the riverbank, tired and wily.
Look at the Sunflower, he said, there was a dead gray shadow against the sky, big as a man, sitting dry on top of a pile of ancient sawdust—
—I rushed up enchanted—it was my first sunflower, memories of Blake—my visions—Harlem and Hells of the Eastern rivers, bridges clanking Joes Greasy Sandwiches, dead baby carriages, black treadless tires forgotten and unretreaded, the poem of the riverbank, condoms & pots, steel knives, nothing stainless, only the dank muck and the razor-sharp artifacts passing into the past—
and the gray Sunflower poised against the sunset, crackly bleak and dusty with the smut and smog and smoke of olden locomotives in its eye—
corolla of bleary spikes pushed down and broken like a battered crown, seeds fallen out of its face, soon-to-be-toothless mouth of sunny air, sunrays obliterated on its hairy head like a dried wire spiderweb,
leaves stuck out like arms out of the stem, gestures from the sawdust root, broke pieces of plaster fallen out of the black twigs, a dead fly in its ear,
Unholy battered old thing you were, my sunflower O my soul, I loved you then!
The grime was no man’s grime but death and human locomotives,
all that dress of dust, that veil of darkened railroad skin, that smog of cheek, that eyelid of black mis’ry, that sooty hand or phallus or protuberance of artificial worse-than-dirt—industrial—modern—all that civilization spotting your crazy golden crown—
and those blear thoughts of death and dusty loveless eyes and ends and withered roots below, in the home-pile of sand and sawdust, rubber dollar bills, skin of machinery, the guts and innards of the weeping coughing car, the empty lonely tincans with their rusty tongues alack, what more could I name, the smoked ashes of some cock cigar, the cunts of wheelbarrows and the milky breasts of cars, wornout asses out of chairs & sphincters of dynamos—all these
entangled in your mummied roots—and you there standing before me in the sunset, all your glory in your form!
A perfect beauty of a sunflower! a perfect excellent lovely sunflower existence! a sweet natural eye to the new hip moon, woke up alive and excited grasping in the sunset shadow sunrise golden monthly breeze!
How many flies buzzed round you innocent of your grime, while you cursed the heavens of the railroad and your flower soul?
Poor dead flower? when did you forget you were a flower? when did you look at your skin and decide you were an impotent dirty old locomotive? the ghost of a locomotive? the specter and shade of a once powerful mad American locomotive?
You were never no locomotive, Sunflower, you were a sunflower!   
And you Locomotive, you are a locomotive, forget me not!
So I grabbed up the skeleton thick sunflower and stuck it at my side like a scepter,
and deliver my sermon to my soul, and Jack’s soul too, and anyone who’ll listen,
—We’re not our skin of grime, we’re not dread bleak dusty imageless locomotives, we’re golden sunflowers inside, blessed by our own seed & hairy naked accomplishment-bodies growing into mad black formal sunflowers in the sunset, spied on by our own eyes under the shadow of the mad locomotive riverbank sunset Frisco hilly tincan evening sitdown vision » (Ginsberg, 1955).
Pour en apprendre d’avantage sur le phénomène d’héliotropisme, cliquez ici.
Finalement, dans sa thèse de doctorat Bernard-Marie Koltès: (1977-1989) le pacte « ironique»?[1], Carine Rousselot explique un peu l’utilisation de langues étrangères dans l’écriture de Koltès :
« Les voix – le partage des voix – koltésiennes en même temps que l’idiolecte saisissant de leur auteur portent aussi le ‘’pittoresque’’ de la vie, son ‘’idiotie’’, la part qui semble rendue d’autant plus irréductible chez le personnage koltésien, qu’elle se fonde sur l’expérience (du désir) de l’auteur, le personnage comme ‘’l’unique de son espèce’’. Un réel qui n'est que le réel, et rien d'autre, est insignifiant, absurde, ‘’idiot’’, comme le dit Macbeth. Macbeth a d'ailleurs raison, sur ce point du moins : la réalité est effectivement idiote. Car, avant de signifier imbécile, idiot signifie simple, particulier, unique de son espèce. Telle est bien la réalité, et l'ensemble des évènements qui la composent : simple, particulière, unique – idiotès –, ‘’idiote’’. Cette idiotie de la réalité est d'ailleurs un fait reconnu depuis toujours par les métaphysiciens, qui répètent que le ‘’sens’’ du réel ne saurait se trouver ici, mais bien ailleurs. Les exemples les plus suggestifs de ‘’l’idiotie’’ des personnages du théâtre de Koltès se révèlent dans toutes les apparitions de leurs langues maternelles. L’anglais du Rouquin (Sallinger), la langue ouolof d’Alboury, l’allemand de Léone, qui dans les premières versions s’exprimait en alsacien (Combat), l’espagnol de Cécile qui meurt en quetchua, la langue d’Abad silencieux que seul Charles entend (Quai Ouest), l’arabe de Mathilde, d’Aziz et de Saïfi (Le Retour au désert), l’italien de Roberto Zucco, jusqu’au talent polyglotte du Commissaire (Roberto Zucco) » (Rousselot, 2017, p.263).
 [1] Sous la direction de France Marchal-Ninosque et de Christophe Bident.
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lesamazones · 7 years ago
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La Palombe
CHANTEUSE
“La féminité c’est la puissance, c’est un symbole de force et de vie, centrale dans les jeux du désir. C’est une image aux multiples facettes, qui peut révéler milles lumières, et qui cache une part d’ombre insondable devant l’Eternel…“
Julia Palombe vit son enfance à Aix-en-Provence. Elle prend le goût de la danse et du chant dès son plus jeune âge et entre au conservatoire pour s’exercer en danse classique, moderne et contemporaine. Parallèlement, elle joue du piano. Elle quitte sa famille très tôt, à l’âge de 13 ans pour rejoindre le conservatoire d’Avignon. Après son bac, elle commence à travailler : d’abord au Centre Chorégraphique en Picardie puis au Théâtre de Bâle où elle danse sous la direction de Joachim Schlömer, élève de Pina Bausch. Entre 2003 et 2007, elle devient artiste invitée dans différentes compagnies en Europe ce qui lui permet de dégager du temps pour commencer à chorégraphier, prendre des cours de chant et apprendre le jeu de cinéma. Après son premier spectacle « Poèmes d’Amour » où elle récite la poésie de Pablo Neruda, elle commence à chanter, écrire et composer avec son mari Serge Leonardi. Ses textes chargés en désir et en sexualité lui valent le titre de féministe en talons aiguilles. Liberté, énergie et force de travail la poussent à monter un groupe de rock. Julia est actuellement en tournée avec son troisième album : « La nouvelle Eve » dont le sujet sont les femmes. Elle est également écrivaine. En 2010, elle publie « Conversation avec mon enfant », une réflexion sur la maternité et en 2016 : « Au lit citoyens », un essai sur la perception du sexe par  la société. Julia aimerait bien que les femmes soient plus solidaires entre elles. Elle rêve également de diffuser le concept de la  femme portée par une «jouissance globale».
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francescamacaluso · 5 years ago
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Tache Finale
Pour ma dernière mission, j'ai choisi d'écrire sur cinq poètes du XVIe au XXe siècle. J'ai choisi l'écrivain Paul Verlaine du XIXe siècle, l'écrivain Arthur Rimbaud du XIXe siècle,  l'écrivain Charles Baudelaire du XIXe siècle, Alfred de Vingny écrivain du XIXe siècle et Gérard de Nerval qui est également écrivain du XXIe siècle.                    
       J'ai choisi ces écrivains parce qu'ils ont tous écrit sur des choses différentes. Paul Verlaine a écrit une série de poèmes érotiques et religieux établissant un parallèle entre sa vie débauchée et l'innocence de la vie religieuse, Arthur Rimbaud a écrit sur le symbolisme, Charles Baudelaire a écrit sur le sexe, la mort, le lesbianisme, la métamorphose, la dépression, la corruption urbaine, l'innocence perdue et l'alcool, Alfred de Vigny a écrit sur l'opportunité du monde, les gouvernements et la foule, et l'amour perfide des femmes, et Gérard de Nerval a écrit sur la mémoire et a transformé les Valois de son enfance. Voici quelques oeuvres de chaque auteur:
      Paul Verlaine
   -Fêtes Galantes (1864)
   - Chanson D’autumme ( 1866)
   - La Bonne Chanson (1870)
   - Romances sans Paroles (1874)
   - Amour (1888)
   - Des Chansons Pour Elle (1892)
   - Liturgies Intimes (1892)
   - Mes Prisons (1893)
   - Invectives (1896)
       Arthur Rimbaud
  - Soleil et Chair (1870)
  - Le Bateau Ivre (1871)
  - Une Saison en Enfer (1873)
  - Illuminations (1886)
  - La Chasse Spirituelle (1949)
       Charles Baudelaire
   - Les Fleurs du mal (1851)
   - L’Albatros) (1861)
        Alfred de Vigny 
   - Le Bal (1820)
   - Poèmes  (1822)
   -  Éloa, ou La sœur des anges (1824)
   - Cinq Mars (1826)
   -  Stello (1832)
   - Servitude et Grandeur Militaires (1835)
         Gérard de Nerval
   - Voyage en Orient (1851)
   - Les nuits d’Octobre (1852)
   - Sylvie (1853)
   - Les Filles du Feu (1854)
   - Pandora (1854)
   -  Aurélia(1855)
          Paul Verlaine 
Paul Verlaine est un poète français, leader du symbolisme et décadent à la fin des années 1800. Il est né à Metz-Nord-Est de la France le 30 Mars 1844. La famille de Verlaine a déménagé à Davis en 1851 qui a commencé sa carrière de fututre. Il a été inscrit au lycée et en 1862, Verlaine a obtenu un baccalauréat suivant les souhaits de son père. La plus grande inspiration de Verlaine a été Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire qui l'a amené à commencer à écrire. Jeune garçon, il adorait Elisa Dehee, une cousine oprhan que sa famille avait élevée. Le deuxième livre publié de Verlaine Fetes galantes a été publié après sa mort en 1864. Trois ans auparavant, Verlaine avait publié son premier livre intitulé Poèmes saturniens. Paul Verlaine peut avoir été un bon écrivain, mais il n'était pas un bon mari ou un bon père de famille. Verlaine a épousé une jeune femme, n'a eu qu'un fils pour l'abandonner et a une liaison. Son poème La bonne chanson est écrit à sa femme Mathilde Maute de Fleurville en 1870. Un an plus tard, Verlaine reçoit une lettre d'un autre poète; Arthur Rimbaud. Les deux ont commencé une rekationship et ont commencé un affiar. Verlaine est allé en prison pour avoir attaqué accidentellement Rimabud dans un état d'ivresse. En prison. il a utilisé son temps pour étudier Shakespeare et a écrit Romance sans mots. Au cours des dernières années de sa vie, Verlaine a souffert d'alcoolisme et de multiples maladies. Pour faire le bonheur, ses pairs l'ont élu "Prince des Poètes" et sont décédés à Paris à l'âge de 52 ans le 8 Janvier 1896.
         Arthur Rimbaud 
Jean-Nicolas-Arthur Rimbaud est né le 20 Octobre 1854 dans une petite ville française appelée Charleville. Après que son père ait abandonné sa famille alors qu'Arthur n'avait que six ans, il s'est lancé dans l'art d'écrire. À 13 ans, il possède plusieurs prix et était habile à écrire quelques vers en latin. La mère de Rimbaud était contre ce don profond tandis que son professeur Georges Izambard continuait à encadrer et à susciter l'intérêt pour la liturature. Rimbaud a commencé sa carrière d'écrivain en 1870. Au cours de la même année, son école a malheureusement fermé ses portes en raison de la guerre franco-persane. Rimbaud a écrit à un autre poète Paul Verlaine, qui l'a ouvertement laissé vivre avec lui et sa femme. Les deux ont commencé une aventure et ont fini par vivre ensemble. Les deux amoureux se sont rendus en Belgique et en Angleterre. Rimbaud a dû retourner à Charleville car un Verlaine ivre a tiré sur la main de son amoureux. Rimbaud en avait profité pour écrire une grande partie de Une Saison en Enfer. Ce livre a été publié en 1873. Une bonne partie de sa poésie a été écrite en cinq ans, soit environ 1875. Rimbaud a passé la plus grande partie de sa vie à lutter financièrement et a passé 20 ans à travailler et à occuper des emplois d'artisan colonial. Cependant, en 1891, Rimbaud contracta une énorme douleur au genou due au cancer. Même avec l'amputation de sa jambe, le cancer s'est propagé, laissant Rimbaud mourir le 10 Novembre 1891 à seulement 37 ans.
             Charles Baudelaire
Charles Pierre Baudelaire est né le 9 Avril 1821 à Paris, France. À l'âge de six ans, son père Joseph-François Baudelaire est décédé. Il est tombé amoureux de Jeanne Duval qui a inspiré la section "Black Venus" des Fleurs du Mal. En 1844, Baudelaire a dépensé la moitié de son héritage de la mort de sa mère et de son beau-père. Parce qu'il était tellement amoureux de l'argent et des vêtements, il a commencé à écrire des critiques d'art, des essais et des critiques pour diverses revues, et il s'est forgé une réputation de critique idiosyncrasique pour sa critique. En 1847, il publie une nouvelle autobiographique La Fanfarlo. Sa poésie a commencé à apparaître dans des revues au milieu des années 1840. Dans les années 1854 et 1855, il publia des traductions du célèbre poète Edgar Allan Poe qui acclama être des «âmes jumelles». Plus tard en 1857, Auguste Poulet-Malassis publie la toute première édition des  Les Fleurs du mal. Six des poèmes, qui décrivaient l'amour lesbien et les vampires étaient fondamentalement interdits par la sécurité publique. L'interdiction a été levée en France en 1949. En 1861, après que baudelaire a ajouté trois nouveaux poèmes, il a acquis une notoriété auprès d'écrivains tels que Gustave Flaubert et Victor Hugo a fait l'éloge des poèmes.À l'approche des années 1860, Baudelaire continue d'écrire des articles sur de nombreux sujets et personnages. Bien qu'en 1862, il commence à souffrir d'une augmentation de sa mauvaise santé mais parvient toujours à écrire des poèmes de pose. Le 31 Août 1867, à l'âge de 46 ans, Baudelaire est décédé de ce qui était supposé provenir de la syphilis. Après sa mort, ses poèmes en prose ont été publiés intitulé Petits poèmes en prose.
              Alfred de Vigny
Alfred-Victor count de Vigny é le 27 Mars 1797 à Loches, France. Vigny était un poète, dramaturge et romancier qui se trouvait être le plus philosophique des écrivains romantiques français. Vigny est né dans une famille aristocratique réduite à cause du révolutionnaire français. Lorsque Vigny n'a que 27 ans, en 1814, il devient sous-lieutenant lorsque les Baurbons reviennent au pouvoir. Il est ensuite transféré au grade de premier lieutenant en 1822, mais il s'intéresse davantage au cheminement littéraire. Pendant ce temps, il publie son premier poème Le Bal en 1820. Après de nombreuses critiques, Vigny fait une version élargie de poèmes avec le titre Poèmes antiques et moderns  (1826) qui devient un succès. Un an plus tard, il a quitté sa vie militaire. À l'âge mûr, il commence à se taire et se retire de la littérature. En 1841, il ne se porte candidat à l'Académie française que pour être finalement élu en 1845. L'épouse de Vigny, Lydia Bunbury, qui lui apporte toujours de l'anxiété, décède en 1862 après avoir été mariée pendant 37 ans. Vigny est décédé peu de temps après d'un cancer de l'estomac le 17 Septembre 1863 à Paris à l'âge de 66 ans. Après son décès, il avait encore plusieurs ouvrages inédits qui furent bientôt publiés après sa mort. Les Destinées, Le Journal d’un Poète (1867),  Daphné et Memoires (1958) l'a seulement fait connaître.
             Gérard de Nerval 
Gérard de Nerval né le 22 Mai, 1808 à Paris France. Gérard était un poète romantique dont les thèmes étaient faits pour influencer les symbolistes et les surréalistes. La mère de Nerval est décédée alors qu'il n'avait que deux ans. Ses souvenirs d'enfance le hantaient toujours. En 1820, il fréquente le Collège de Charlemagne en vivant avec son père. Pendant son séjour, il a rencontré le poète Théophile Gautier et est devenu très longtemps des amis. Nerval a produit une traduction de Gothes Faust qui a été saluée par l'auteur lui-même. En 1836, Nerval est tombé amoureux de l'actrice Jenny Colon. Seulement deux ans plus tard, elle a épousé un autre homme et est décédée en 1842. Au cours de sa plus grande période de préparation, Nerval a été déchiré entre avoir de graves troubles mentaux qui l'ont rendu institutionnalisé plus d'une fois. Sa nouvelle Sylvie a été écrite en 1853 et figure dans Des Filles du feu - 1854. Sylvie est une reconstitution de sa bonne enfance mais dans une version lucide. Son sonnet Les Chimères séquence une complexité extraordinaire qui traduit sa qualité musicale dans son écriture. Nerval considérait ses rêves comme une communication significative du domaine spirituel à la vie quotidienne. Malheureusement, les créations de Nerval ont pris fin lorsqu'il s'est suicidé le 26 Janvier, 1855. Nerval a été retrouvé sur un lampadaire de la rue de la Ville Lanterne, à Paris.
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lefeusacre-editions · 5 years ago
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BOOKHOUSE BOY #58 | Maximilien FRICHE, écrivain & éditeur
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“(...) un écrivain... sa figure porte les stigmates des luttes antérieures, des années de négligence et de mépris infligés par les critiques... Mais il suffit de s’accrocher pour devenir le grand homme de lettres vénéré, avec son rond de serviette dans un restaurant discret et très raffiné. (...) Ou alors, il aurait pu plonger dans les bas-fonds de la société, aussi rapide, lisse et mortel qu’un barracuda. Il aurait toujours su qui était son ennemi avant que l’autre le sache. C’est le secret : être toujours là le premier.” William Burroughs, Mon éducation - un livre des rêves (Christian Bourgois (c) 1996, traduit de l’anglais (USA) par Sylvie Durastanti) Voilà un homme qui sait les ambiguïtés comme les contradictions, et qui, parce qu’il comprend qu’il ne sera jamais à l’abri de rien, consigne ses combats sous formes de témoignages. Moins comme le témoin de ce qu’il a vécu en la chair, que comme le martyr de ce qu’il a failli commettre en le monde. Maximilien Friche est toujours là le premier, afin de surprendre ce dans quoi son personnage va chuter. Pas seulement à l’intérieur de ses romans. Dans la vie, aussi. Aux aguets, vif et serpentin, entre point d’interrogation lové en cobra contre la joue du lecteur et point d’exclamation dressé tel un index sur la gâchette, voire le poing tout entier sur le frein du véhicule. Friche est poète et pécheur - qui ne l’est pas ? -, éditeur et romancier en quête de sainteté plutôt que de succès. C’est là son tour de force. L’Impasse du salut, récit sombre comme le gris d’une geôle, surélevé vers le fenestron du détenu à force d’honnêtetés désespérées qui ne quémandent rien, dit tout de ce que l’on ne veut pas admettre de soi. Sans donner la leçon à quiconque. Il faut savoir accepter un compagnon de cellule quand, enfin, on en reconnaît un.
Que trouve-t-on comme nouvelles acquisitions dans ta bibliothèque ? 
Des livres neufs et beaucoup de livres d’occasion achetés à Notre-Dame des sans-abri à Vaise, un quartier de Lyon. Parmi les livres neufs je vais te citer Au-delà des frontières d’Andreï Makine. Plus on vieillit et moins les livres nous modifient, nous devenons coriaces, nous entrons en lecture comme en relation, du bout des pieds, du bout des lèvres, on laisse moins faire le hasard comme dirait Jacques Brel dans Les Vieux amants, et bien, le dernier Makine ne m’a pas seulement modifié, il m’a bouleversé, remis en cause, ou plus exactement remis en question. C’est sans doute d’ailleurs l’objet de la littérature, démultiplier les questions, nous muter nous-même en question au regard d’une réponse qui nous serait donnée de toute éternité. Certes.
J’ai beaucoup lu Makine, j’ai beaucoup lu Osmonde aussi, avatar du premier. J’aime ce verbe à la fois aristocratique et charnel, brut et poétique. Makine a fait feu de tout bois dans son dernier roman, tout a été convoqué pour la renaissance d’un homme, pour ce qu’il appelle son alternaissance : l’actualité politique au premier plan, ses anciens livres, ses différents noms d’écrivains… Arrêtons ce bavardage, le but n’est pas que je fasse ici une recension de tous les romans que j’ai lus.
Parmi les livres chinés, nous trouvons deux ouvrages de Gustave Thibon dont un retraçant l’entretien télévisuel de 1975. J’aime chiner des livres, cela me permet d’avoir les livres que j’aime dans de belles éditions. Et puis un vieux livre, cela ressemble à un vieux meuble, une vieille maison, de vieilles chaussures. Il y a une patine, c’est-à-dire une histoire sur l’objet support de l’histoire. C’est comme s’il bénéficiait d’un surplus d’âme par rapport au neuf. Je ne pense pourtant jamais aux lecteurs qui m’ont précédé. Je jubile juste de penser que l’objet leur a survécu pour venir jusqu’à moi. Je laisse trainer ces vieux livres pour les croiser tous les jours. Je ne vais pas te faire l’article sur Gustave Thibon je vais juste te laisser avec sa parole si efficace : « A la mort le masque tombera du visage de l’homme, et le voile du visage de Dieu. »
Quels livres marquants as-tu découverts à l'adolescence et que tu possèdes toujours ?
Les Hauts de Hurlevent. Je n’ai pas réellement lu avant mes 14 ans. Mes parents ne parvenaient pas à me donner le goût de lire. J’avais l’impression que cela me donnait la nausée et la plupart du temps je m’endormais au milieu de la première phrase. J’avais même essayé un livre dont on est le héros ! Je suis mort en bas de la première page, mauvais choix, mauvais aiguillage ou goût pour la tragédie ? Le premier livre que j’ai donc dévoré fut Les Hauts de Hurlevent d’Emily Brontë, édition Livres de poche, couverture verte. Dévoré, c’est vite dit, car le livre m’a accompagné six mois. Il m’a semblé pour la première fois baigner dans tout ce qui fait un roman : l’ironie du sort comme moteur de narration, la vie intérieure déduite, la poésie dans la trame… Les personnages existaient vraiment, rien n’était fictif ou prétexte à quelque message que ce soit, un monde libre était créé, plus vrai que le réel et j’ai ressenti le vertige conféré au lecteur qui se rend témoin de tout. Si c’était ça la littérature, alors j’étais prêt à aimer lire.
Lequel de tes livres prêterais-tu à quelqu'un qui te plaît ?
Le mien, L’Impasse du salut ou celui à venir que je suis en train d’écrire. Autant se mettre nu devant ceux qui nous plaisent, ceux que l’on aime. Si la question visait l’ensemble de ma bibliothèque et non ceux dont je suis l’auteur, je suis désolé de ma réponse autocentrée. Je crois néanmoins que je la conserve.
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Que trouve-t-on comme livres honteux dans tes rayonnages ?
Je n’ai honte de rien bien sûr ! D’autant que je ne suis pas du genre à accumuler tout ce qu’il « faut » avoir lu. L’injonction me ferait revenir à la case départ dans mon rapport aux livres. En revanche j’assume totalement d’avoir lu tous les livres d’Yves Simon, de les avoir aimés et même d’avoir été malaxé, modelé par eux. La Dérive des sentiments, le Voyageur magnifique, sont pour moi exceptionnels. Ils sont forcément honteux, car cela n’a rien de valorisant pour un écrivain de se réclamer d’un chanteur de variétés, d’un auteur prisé par les lectrices de Elle. Il vaudrait mieux miser sur Abellio, Cioran, Huysmans, Houellebecq, etc. D’autant plus, j’aime les chansons d’Yves Simon… Cette façon de mâcher des phrases avec les pommettes hautes et la glotte en contact avec le poids du dedans, des phrases en équilibre entre une petite niaiserie humaniste et une gravité métaphysique. Qui ne risque pas le ridicule, n’atteint jamais l’autre. « "Nous avons miséré ENSEMBLE et je l'aime", c'est ce que disait un vieux type aux cheveux de la guerre d'avant. Et il faut que nous misérions ensemble dans des ascenseurs quotidiens. » Respirer Chanter.
Quels livres as-tu hérité de tes proches ?  
Difficile question. On a rarement conscience de son héritage. Ma réponse est presque à côté de la plaque. Presque. Disons L’Aigle à deux têtes de Cocteau. Je ne l’ai lu que dernièrement alors qu’il m’avait été conseillé par celle qui m’a prescrit d’écrire il y a 27 ans. C’est une pièce de théâtre tragique et moderne à la fois. Un poète anarchiste veut tuer la reine, la reine est amoureuse de ses poèmes puis du poète anarchiste qui a étrangement les traits de son défunt mari. Un amour-passion nait, un amour impossible, elle le forcera à la tuer en jouant le mépris pour lui. Il faut toujours que tout soit accompli. Peut-être suis-je sensé être un poète anarchiste… Je suis trop vieux pour être anarchiste maintenant, mais je peux encore suivre Cocteau dans sa poésie : « Mon Dieu acceptez-nous dans le royaume de vos énigmes, évitez à notre amour le contact du regard des hommes, mariez-nous dans le ciel. »
Le livre que tu as le plus lu et relu ?  
Nous y voilà ! Le livre qui m’a fondé. Sans hésiter une seule seconde, sans crainte de décevoir : La Nausée de Jean-Paul Sartre. Je l’ai lu la première fois un été sur la plage, et c’était moi, tout ce que j’avais au-dedans était écrit dans le livre. Je ne savais plus vraiment si je pensais ou si je lisais. Je l’ai relu plusieurs fois, soit d’une traite, soit en prenant des extraits. J’ai même goûté un passage sur les humanistes (qui se haïssent tous) que l’on croirait écrit par Philippe Muray, c’est drôle et cruel. Au-delà de l’épreuve métaphysique, je dois avouer avoir été marqué par l’écriture très cinématographique de Sartre, faite de tableaux successifs non chronologiques qui placent le lecteur dans le vertige de collaborer, de tisser lui-même l’ensemble, et de jouir de comprendre toujours davantage le piège du roman et de la vie. Il y a, dans cette façon d’écrire, une vraie poésie.
Le livre qui suscite en toi des envies symboliques d'autodafé ?
Je me suis toujours dit que j’aurais du mal à brûler un livre, quel qu’il soit. Il y a toujours une dimension historique, une couche de lecture qui justifie son existence. Et puis… j’ai vu les rayons de livres de développement personnel et là, non seulement l’envie d’autodafé est venue spontanément, mais peut-être même pas uniquement de manière symbolique. Tous ces gens qui écrivent pour donner des leçons de savoir-vivre, en se prenant en modèle, qui produisent des raisonnements sur la base de leur expérience : « ça me fait quelque chose quelque part », qui confondent la vie de leurs entrailles avec la vie intérieure, qui prennent les vessies pour des lanternes… ne devraient jamais oser écrire. C’est sacré écrire. Et puis je refuse de savoir vivre. La seule chose qui soit accessible à tous est savoir mourir.
On te propose de vivre éternellement dans un roman de ton choix, oui, mais lequel ?
Aucun personnage de roman n’est éternel et j’aspire à l’éternité, la question est donc délicate. Je ne choisis pas tant un univers qu’un personnage pour répondre à la question. Je choisis un personnage refuge, un homme porteur d’un idéal, de pureté et donc totalement inadapté. Ce que je devrais être si je n’étais pas si « normal », si bourgeois, si respectable... Je crois donc que j’aimerais bien être l’idiot de service dans le livre de Dostoïevski, l’homme bizarre qui dit des vérités et que les femmes prennent en affection.
Quel est l'incunable que tu rêves de posséder, ton Saint Graal bibliophilique ?
Le dernier Dantec, celui qu’il n’a pas eu le temps d’écrire, celui qu’il nous livrerait depuis la haute frontière. L’écrivain-bibliothèque me manque. Tant qu’il était vivant, on savait qu’un homme se sacrifiait réellement pour écrire, pour qu’on le lise, c’était rassurant. Aujourd’hui, nous n’avons plus ce livre à venir destiné à contenir tous les autres, on est obligé de se contenter des autres justement.
Au bout d'une vie de lecture, et s'il n'en restait qu'un ?
La Nausée encore. On s’est habitué l’un à l’autre maintenant. Ce n’est pas un livre qui contient tous les autres, c’est juste un livre qui me contient. Assez creux en fait. C’est un choix confortable que je fais là, un choix pour vieillir progressivement, diminuer.
Propos recueillis durant l’été 2019.
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mavie100moi · 7 years ago
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Être poète, c'est croire à l'intensité du langage, à ses méandres, ses contre-pieds, ses contradictions et sa générosité également [...]. Être poète, ce n'est pas seulement écrire — vers ou proses — des poèmes. C'est donner à notre douleur la force et les moyens de se dépasser, de devenir ainsi la douleur de tous, y compris de la poésie elle-même. Ainsi, c'est par la souffrance que l'on rejoint les autres hommes ? Oui, je le crois ».
Avec ivresse profonde les mots m’ont accueilli. Il ne suffisait pas seulement de prendre la parole. mais me tenir avec eux dans les marges du texte fut désormais possible. Possible également de montrer à tous ce qui se cache dans la caverne du langage. Voyez ô voyez ! Comme les mots tremblent et geignent ! Orphelins qui dans le noir cherchent une autre famille
Franck Venaille (né en 1936), C'est nous les Modernes, 2010 & Requiem de guerre, Mercure de France, 2017.
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darkpalmor · 5 years ago
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8 JANVIER 2020
Programme légumineux.
Échauffement de bonne humeur (3 minutes) : Pataphysique à gogo. Le 8 janvier, selon le calendrier ’Pataphysique, s’appelle le 11 du mois Décervelage, et c’est le jour de S. Eustache, libérateur. On écrira très librement un petit poème à la gloire de ce saint spécial. Pour rappel culturel, une décision du Collège de ’Pataphysique de 1948 : « (…) L’ère ’Pataphysique commence le 8 septembre 1873 [date de naissance d'Alfred Jarry], qui d’ores en avant prend la dénomination de 1er du mois Absolu An 1 E.P. (Ère ’Pataphysique), et à partir de quoi l’ordre des 13 mois (douze de 28 jours et un de 29) du Calendrier ’Pataphysique est fixé comme suit » : Absolu, Haha, As, Sable, Décervelage, Gueules, Pédale, Clinamen, Palotin, Merdre, Gidouille, Tatane et Phalle. Nous sommes donc aujourd’hui le 11 Décervelage de l’An 147.
Grand saint Eustache, libérateur des sangs, père de tous les Opinels, toi qui troues les poches et les estomacs, sois loué pour ton esprit aiguisé. Grand saint Eustache, rois des canifs à moustache, décapeur des joues rugueuses, sois loué pour ta précision et ton tranchant. Grand saint Eustache, prince des découpeurs de pommes tombées, toi qui dénoues toutes les ficelles et les embrouillaminis, sois loué pour tous tes usages. Grand saint Eustache, amoureux de la gaine de cuir et de la pierre à aiguiser, toi qui te reposes dans les ceintures et qui prends vie dans les poings fermés des bagarreurs de la zone, longue vie à ta pointe effilée.
Saint Eustache, père des opinels, grand-père des canifs, aïeul des couteaux économes à patates, sois toujours bien aiguisé. Saint Eustache, roi des couteaux à désosser, empereur des bistouris et des scalpels, prince des trancheuses à jambon, règne sur ton troupeau de lames. Saint Eustache, toi qui tailles dans le maigre et dans le gras, garde ton tranchant à l’abri de la rouille et des clous. Saint Eustache, épargne-nous le sparadrap et le mercurochrome, garde-nous de l’eau oxygénée et des services d’urgence.
Caviardage à la manière de Lucien Suel (10-15 minutes) : Un petit poème express ? On caviardera fortement cette page 72, tirée du Roman de Gabriel García Márquez, Cent ans de solitude (1967). Ce serait (facultativement) bien de n’en conserver qu’une vingtaine de mots.
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Le poème des poèmes.
Mécanique en miettes, gros bouillons de notes sens dessus dessous, cordes à l’envers. Rébecca fut interrompue et se retira.
La mécanique aveugle réussit à bouger et les petits marteaux égalèrent des fesses de femme. La cause en était impénétrable…
Le bal, la musique et la mer jusqu’à l’aube : Pilar prit congé et promit de revenir à la maison.
Cent ans, presque aveugle, tombant en miettes, José improvisa une démonstration avec une splendide adolescente, longue et bien charpentée.
Melquiades presque aveugle, tombant de décrépitude, José enfoui à l’envers, les descendants des pionniers éludèrent le bal. Pietro revint, Rebecca et Amaranta partagèrent Ursula. Rébecca, Arcadio et Amaranta égalèrent Pilar. Le jeune Arcadio prit congé. Rébecca se retira. Amaranta connut une splendide adolescente arrivée à la maison.
Réparer la musique, arranger le piano et remettre les cordes, dire un petit discours et revenir pour pleurer.
Melquiades fit appel à des pionniers intrépides et revint, extrêmement affable et honnête, et se battit avec une inconsolable et impénétrable adolescente, longue et bien charpentée.
Parmi les valses, on improvisa une démonstration de danses modernes. Le jeune Arcadio se retira pour pleurer. Son cœur s’entêtait…
Flash-back littéraire (10-15 minutes) : Un début de roman célèbre (la solution en fin d’exercice). « Bien des années plus tard, face au … » On continuera cette phrase, en s’efforçant d’écrire (en une vingtaine de lignes) une sorte de retour en arrière sur un événement précis.
Bien des années plus tard, face au miroir de sa salle de bains, l’ex-cantatrice se revoyait dans ses loges, avec les habilleuses et les maquilleuses qui faisaient d’elle, à chaque fois, une beauté ravageuse et applaudie par des milliers de mélomanes fanatisés. Qu’on lui mît du rouge, du blanc, du noir, peu importait : elle devenait Reine de la Nuit, ou Butterfly, et quelques heures plus tard, démaquillée mais toujours magnifique, rassasiée de rappels, de roses et de champagne, elle redevenait Marlène Dupont, reprenait ses habits de ville et repartait en taxi, accompagnée des plus séduisants jeunes hommes de l’assistance. Or elle ne se reconnaissait plus : dans sa vision floue d’avaleuse de scotch elle ne voyait qu’un visage avachi, couperosé, un corps enlaidi. C’est maintenant qu’elle aurait bien eu besoin de ses maquilleuses. Où avait-elle passé les quinze dernières années ? Qu’allait-elle faire des jours à venir ? Lui en restait-il beaucoup, à ce rythme d’autodestruction ? Elle se reprenait parfois, se forçait à reconstituer les lambeaux qui avaient déserté sa mémoire depuis l’atroce rupture et le gouffre où elle avait été projetée. Mais un jour viendrait, elle s’efforçait de s’en persuader, où elle aurait le courage de rechercher ce salaud, de le faire trouver, et de lui faire payer – trop tard sans doute mais avec les intérêts -  tout le malheur qu’il lui avait infligé. C’est ainsi qu’elle prit contact avec celui qui serait son libérateur. Eustache. Il n’avait pas de patronyme, un prénom, rien d’autre, mais on le lui avait garanti : il le trouverait, le lui amènerait, et lui ferait subir ce qu’elle voudrait…
« Bien des années plus tard, face au peloton d'exécution, le colonel Aureliano Buendia devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l'emmena faire connaissance avec la glace. » Cent ans de solitude (1967) Cien años de soledad. Sortie : 5 juin 1967. Roman de Gabriel García Márquez.
La liponymie (Perec) : Contrainte molle pour texte dur. Écrire un texte en s’interdisant d’employer tel ou tel mot ? Ce jeu n’a d’intérêt que si les mots interdits sont difficiles à éviter ; on écrira donc un petit récit sans jamais employer « être » et « avoir », à n’importe quelle forme de leur conjugaison. Thème de ce texte : la « galette des rois ».
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Il apporta la galette et la bouteille de cidre. Les autres n’apportaient rien, ignorants de la surprise qu’il leur préparait. Évidemment, ils dirent tous, en chœur, qu’ils y songeaient avant de venir, et puis que peut-être on ne prendrait pas le temps de grignoter, donc… Excuses banales. Mais lui, l’animateur, se comportait comme un garçon sérieux : soucieux du plaisir de ses participants, il voulait les remercier pour leur cadeau de fin d’année. Cette galette les combla d’aise : on fit les parts équitablement, une parole innocente, le dos tourné à la table, désigna à qui reviendrait telle ou telle part. Réussite absolue : on trouva les fèves, on élut une reine, on mangea tout, on but proprement, on nettoya la table et on repris allègrement l’activité brièvement interrompue. Bref, on trouva la soirée réussie et chacun rentra chez soi rassasié. On se promit même que l’année prochaine, à la même occasion, personne n’oublierait la consigne implicite et impérative : une galette par personne, et idem pour le cidre !
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