#ça fait un bout que j'avais envie de t'en faire un et !!!!
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Conversations V : Part III
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A : Sauf qu'il était même pas "quelconque" c'était un pauvre type, menteur et qui s'invente une vie qu'il ne fait que rêver! Physiquement il était même pas mon genre donc nan, je crois que c'est l'intérêt qu'il m'a porté qui m'a fait du bien sur le moment et a occulté tout les défauts évidents! Pour ça je m'en veux encore Alors qu'au fond, tout n'est pas ma faute, mais j'aurai voulu être plus forte à ce moment Aujourd'hui ça m'a apporté bcp donc finalement, peut être qu'il fallait que ça arrive🤷♀ -Peut-être ouais A : Enfin j'aurai préféré me couper une guibole quand même je crois! -C'est peut être pas encore trop tard 😅 Ça m'aurait étonné 😅 A : 😄 -Pour terminer mon propos, à ce moment on se parlait déjà plus, et t'avais aucunes raisons de m'écouter. De plus, je pense que personne ne peut te faire changer d'avis, surtout pas moi. A : Tu as raison Mais sur le moment, je crois que j'aurais aimé entendre que c'était un sale con mytho, j'aurai peut être pensé différemment J'étais seule avec une envie d'être avec la mauvaise personne Peut être que j'aurai pensé différemment même si tu as clairement raison, j'ai du mal à écouter les autres Mais toi, quand on s'entendait encore et que tu as vu ce qu'il se passait, j'aurai aimé t'entendre, ou te lire Je sais ce que tu devais penser à l'époque -Je pense pas non A : J'aurai eu besoin de l'entendre je crois Ça n'aurait peut être rien changé, mais ça l'aurait mis en porte à faux et peut être que je l'aurais vu tel qu'il était Je suis même dégoût��e qu'il t'ait écrit ce bâtard, pour s'excuser en + mais quelle merde humaine! -Je pourrais dire que j'avais tout compris dès le départ, mais c'est le cas, j'ai rien vu venir, à ce moment c'est mon égo qui parlait, parce que j'ai compris que je tenais à toi au moment où je t'ai perdu, par ma faute, tu parles d'un génie. Pour ses excuses, j'ai savouré je l'ai mérité. A : Tu m'as pas perdu par ta faute -Si, peut être pas entièrement mais si Moi aussi je me suis comporté comme un connard, j'ai mérité ce que j'ai eu A : Le vrai connard Alex, c'est celui qui a menti, trahi, disparu, qui nous a pris pour des cons! Ce fils de chien de mérite pas que tu t'en prenne à toi -Non ça il mérite pas A : Il mérite que la vie de merde qu'il doit avoir Avec sûrement une ptite femme qui pense avoir trouvé l'homme idéal Sûrement une débile 🤦♀ -Ce genre de personnes trouve des gens suffisamment influençable pour croire à leurs histoires. De toute façon dans la vie, plus tu fais de bruit plus tu racontes de conneries plus les gens te remarque, je comprendrais jamais ça. A : Mais au final, tu finis entouré de connards dans ton genre ou de gens faibles On a vite vu qui il était Ma dernière conversation avec lui reste en mémoire, grillé il a préféré fuir comme un lâche qu'il est! -J'imagine A : C'était moche -Presque aussi moche qu'on en viennent à parler de lui quand on taille le bout de gras. A : Je sais Mais ça me fait du bien de me défouler 😄 -Je sais bien A : Mais je sais que t'aime pas ça Dsl -J'ai pas dit que j'aimais pas ça A : Tu sais le pire! C'est que j'aurai aimé être bcp plus virulente à l'époque avec ce con! -Ça aussi je sais 😅 Tu t'es rattrapée depuis A : Oui mais j'ai pas pu lui dire toute la merde que je pensais de lui🤦♀ Alex: On pourrait lui changer son nom, simple proposition 😅
A : 🤣🤣🤣 Excellent ça!!!! -Mike Hannigan l'un des dix personnages les plus sous-estimé de l'histoire A : C'est certain!!! -Ouais nan Paul Rudd carrément tiens A : Ah bah lui c'est toute la filmo qui est bonne!!! Sa série avec son double est géniale!!! -Ze note A : Living with yourself Excellent!!! -Ouep j'avais trouvé 😄 Merci de m'avoir accordé un peu de ton temps A, j'apprécie A : Ah beh quand on peut rendre service hein🤦♀ 😅 Mauvais smiley! Je suis une misérable 🤣🤣🤣 -Elle non plus c'est pas une flèche 😅 A : 🤣🤣🤣 Ça a un rapport avec le tir à l'arc?? -Bah il faut dire que quand vous m'avez appris c'était tellement clair 😅 A : Mais vous savez tirer à l'arc depuis? -J'ai pas réessayer depuis mais y a pas de raisons x) C'est marrant cette conversation me rappelle un truc 😅 A : Ah oui?? 😄 -Nah je me disais que on pourrait remplacer le tir à l'arc par autre chose et mes réponses serait pareil 😅 suis fatigué 😅 A : Ah mais merde 🤣 -Ça colle parfaitement, mes excuses pour cet écart de comportement 😅 A : 😄😄😄 T'en fais pas! -Y a un minimum de dignité 😅
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Il arrive dans sa vieille Panda beige comme on en voit qu'en Italie (et la dernière fois que j'ai été en Italie, c'était avec lui, il y a trente ans, j'avais 6 ans et lui 9).
Et il commence tout de suite. Je sais pas ce qui lui fait penser à ça, il dit "c'est fou que tout le monde ait accès à la date naissance des personnalités publiques. C'est intime un peu, une date de naissance." C'est un truc qu'il venait d'entendre à la radio, je crois.
Une fois chez moi, il dit "tiens c'est marrant l'utilisation de l'imparfait pour les jeux de fiction chez les enfants ("et toi, tu avais ça et tu voulais aller faire ça"), c'est un beau signe de socialisation secondaire, ça, ça veut dire que ton môme joue sans toi".
Et puis, il me parle de sa copine. De l'effet qu'elle lui fait quand elle lui "chuchote dessus". Il me demande de mes nouvelles, il écoute vraiment, mais il tient pas en place. Il ouvre un paquet de mélange de fruits secs qu'il avait sur lui, il me propose, je dis non merci, je continue de lui raconter mon différend avec la mairie, et il engloutit tout le paquet avant que j'arrive au passage où l'adjoint au maire m'a offert le café. Il y en avait pour au moins 400 grammes, peut-être 500. Et il a mangé ça d'un air indifférent.
Et puis, au bout de quelques heures, il se recule sur sa chaise et il me fait "je m'ennuie". Et il m'explique "quand je commence à être à l'aise chez quelqu'un d'autre, c'est là que je commence à me sentir mal à l'aise. Je prends mes marques, et je me dis que ok ces gens habitent ici, c'est leur environnement quotidien. Je me projette. Donc je ne suis plus dans la découverte, et paf, je m'ennuie, là tu vois, je sais plus où me mettre. J'ai envie de sortir un bouquin, de faire une sieste, de faire un truc que je ferais chez moi, mais je me rends compte que ce serait forcément moins bien que chez moi."
Je lui fais "Ouais" mais en fait je comprends pas pourquoi, donc je lui fais "Pourquoi ?"
"Parce qu'il y a des trucs que je trouve sales, qu'il n'y a pas de calme, que c'est mal aéré". Il dit ça en se levant et en ramassant son paquet vide de fruits secs. "C'est sous-optimal, en fait. Attention, je dis pas que c'est pas bien chez toi, hein, c'est super. Mais c'est fait pour toi, pas pour moi. C'est pas comme chez moi quoi, c'est fatal. Mais d'ailleurs, c'est comme la famille, si tu regardes bien, personne n'est satisfait de sa famille, on la trouve nulle, on leur en veut, parfois on se force à les voir, et d'autre fois on ne les voit carrément plus du tout. Alors tu te dis, à quoi bon ?"
J'ai pas compris le rapport et il l'a senti. "Si tu veux, moi, ma malédiction, c'est que je suis de plus en plus vite à l'aise chez les gens. Et donc, c'est là que je suis mal à l'aise, tu vois ?" Oui. "Mais je le fais quand même, je viens chez toi, là." Oui. "Et la famille, c'est pareil, on sait que ça finit par de l'insatisfaction mutuelle, dans le meilleur des cas, c'est fatal, mais les gens font quand même des familles, c'est un désir suffisamment fort j'imagine".
Il m'a remerciée quand même, il m'a fait une bise et un sourire sincères. Il a fait un coucou à l'enfant. Et il est retourné dans sa Panda.
Il passe la tête au-dessus de sa portière ouverte : "Non, c'est vrai, moi je sais pas pourquoi t'as fait un enfant, il va forcément t'en vouloir énormément, tu vas jamais profiter. Bon, allez, je file."
C'est mon frère.
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ask me?
old version & originally posted 27 april 2019
La fête battait à son plein, tout le monde semblait s'éclater, mais Rhéane n'était pas de la partie ; elle regrettait clairement d'être venue. Non seulement, elle avait mal au crane, mais elle avait dû gérer une crise de panique, avec sa magie qui débloquait complètement, et avait dû l'évacuer sur un mur, sur lequel sa main avait laissé une marque de brulure ind��lébile. Au moins personne ne l'avait vu, ou du moins, elle l'espérait. Elle ne referait plus jamais l'erreur de venir à ce genre d'évènement, ce n'était pas son truc, c'était trop stressant.
La Serdaigle s'assit sur le rebord d'une fenêtre et ferma les yeux, posant la tête contre le verre, espérant que ça calmerait sa migraine. Elle voudrait tant sortir d'ici, mais elle n'avait pas vraiment envie de passer par la foule de corps dansants entre elle et la porte, elle préférait largement attendre que ça se calme. Mais à peine quelques minutes passèrent avant que ses paupières ne se fassent lourdes, et qu'elle soit doucement plongée dans des rêves étranges.
~* ~
Ce fut une secousse brusque sortit Rhéane de son sommeil, lui cognant la tête contre la fenêtre. Elle jura, deux fois en se redressant durement.
-Bordel, vas-y doucement...
Elle observa la salle où il n'y avait que quelques élèves s'activant à tout remettre en ordre, apparemment, la fête était finie. C'était donc le lendemain, et –elle jeta un coup d'œil par la fenêtre- d'après la position du soleil dans le ciel, il était plus de onze heures. Comment avait pu-t-elle dormir si longtemps ?
-Rhéane, pas que je veuille te chasser mais on veut ranger, dit Lycorys. Tu comptes rester plantée ici ?
-J'avais remarqué merci, peut-être que si tu ne m'avais pas secouée comme un prunier, j'aurais eu moins de mal à me lever, dit-elle visiblement agacée d'avoir été réveillée, pourtant sans agressivité dans sa voix. Elle se leva pour s'en aller, et remarqua Cléo du coin de l'œil, essayant de remettre une grosse armoire en place avec un sortilège de lévitation...Sans beaucoup de succès, elle se dirigea vers lui, hésitante. -Euh, tu veux que je te passe un coup de main ?
Cléo se tourna pris par surprise et perdit sa concentration, faisant retomber l'armoire au sol, qui perdit une porte et un pied sur le coup.
-Oh Rhéa- Oh non ! -Attends, j'arrange ça ! dit-elle en cherchant sa baguette dans la poche de son jean. Reparo ! Voilà ! Maintenant aide moi à la soulever.
Les deux premières années lancèrent un Wingarduim Leviosa simultané, déplaçant l'armoire avec soin, ils réussirent à la mettre en place à deux, malgré sa masse plutôt imposante. Rhéane sourit au Poufsouffle une fois le travail fini.
-Merci de m'aider. C'est gentil de ta part. -C'est tout naturel, je peux encore faire quelque chose ? -Personnellement, j'ai fini ma part. Il ne reste plus grand-chose à faire d'ailleurs. -Oh cool, bon bah je vais aux cuisines du coup, comme j'ai raté le petit-déjeuner, dit-elle en partant, désirant éviter une conversation inutile.
Il la suivit hors de la Salle.
-Je viens avec toi ! Si ça ne te gêne pas bien sûr ! -Nan, du tout.
Un silence gênant s'installa entre les deux alors, ou du moins il l'était pour Rhéane, elle ne savait pas si elle devait se taire ou parler. Jusqu'à ce qu'il le fasse lui-même.
-Au fait, Lycorys m'a dit que c'était grâce à toi qu'ils avaient pu me sortir de la tour l'autre soir, merci. - C'était rien, je te le devais bien après tout, dit-elle en évitant le contact visuel.
Elle sentit une tension, ou bien elle se l'imaginait, mais le regard de Cléo la mettait mal à l'aise.
-Je peux te poser une question ?
Elle pesa le pour et le contre, elle n'aimait pas les questions intrusives, et en général, lorsqu'on demandait l'autorisation, c'en était une.
-Seulement si je peux t'en poser une en retour, dit-elle avec sourire. -D'accord, hier, durant la soirée, je t'ai vu poser la main sur un mur, pendant un bon bout de temps, et ce matin, il y avait une marque, comme une brulure et... Elle jura intérieurement, de toutes les questions, il n'avait trouvé que celle-ci ? -Tu promets de n'en parler à personne ? soupira la Serdaigle. -Promis.
Rhéane s'arrêta de marcher prit son souffle avant de le dire, comme si elle s'apprêtait à enlever un vieux pansement, elle trembla légèrement en parlant.
-Quand je fais une crise d'anxiété, ça...Ça influe sur ma magie. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais si je ne l'évacue pas d'une façon ou une autre, je ne peux pas me calmer. -Oh...Je suis désolé, je ne savais pas, je n'aurais pas dû- -Te fatigue pas, le coupa-t-elle. Je vais bien et je n'ai pas besoin de pitié ou d'aide ou rien du tout –elle eu un sourire assez convaincant- je vais bien ! Ce n'est pas grave. -En tout cas, je suis toujours là si tu as besoin de quoi que ce soit. -Merci, je sais, tu me l'as déjà dit. Elle lâcha un sourire pour ponctuer sa phrase. Si il était de trop, elle ne savait pas, mais deux précautions valaient mieux qu'une. -Alors ?dit-il au bout d'un autre moment de silence. -Alors quoi ? -Tu voulais me poser une question aussi. -Oh...
Il était clair que Rhéane ne voulait pas se mettre dans une situation encore plus gênante. Elle avait bien une ou deux questions qui lui chatouillaient l'esprit mais elle préférait se mêler de ses affaires.
- N'importe question ? Aussi étrange soit-elle ?
Il hésita.
-Oui. -Parle-moi de ta famille.
Il sembla un peu surpris, mais répondit :
-Euh...Ma sœur s'appelle Coraline, elle est très chiante. Ma mère Liddy et mon père Charlie. Mon grand-père dont je tiens mes cheveux bruns, ma grand-mère Zoe et mon oncle, Headley. Et c'est tout je crois... -Bon, à ton tour. Pose- moi une question, dit-elle avec un sourire.
Il sourit aussi, comprenant où elle voulait en venir.
-Qu'est-ce que tu aimes faire durant ton temps libre ? Tu as des passions ? -Je lis surtout, sur la science, la magie et la philosophie. J'aime aussi beaucoup les livres d'héroïque fantaisie moldue. Et j'aime beaucoup écouter de la musique, j'écoute de tous, l'important c'est que les paroles me plaisent, et j'aime l'art visuel, mais je suis incapable d'en faire. Et toi ? -Eh bien, j'aime beaucoup la musique aussi ! Surtout la musique moldue. T'aime quoi comme groupes ?
La Serdaigle répondit le sourire aux lèvres. Les questions s'enchainèrent rapidement et les deux pré-adolescents se trouvèrent beaucoup de points communs, surtout quand à leurs, Rhéane commençait à vraiment l'apprécier ; elle se sentait plus en confiance, et Cléo ne semblait pas de mauvaise foi. Mais est-ce que ça faisait d'eux des amis pour autant ? Cette question lui foutait la boule au ventre, et elle ne la posera pas, peut-être que oui, peut-être que non ; mais elle ne voulait pas de réponses, les deux étaient toutes aussi effrayantes pour elle. Elle préférait l'ignorer ; pas de réponse, ça voulait dire pas de faux espoirs,ni de rejection. Elle préférai ça comme ça.
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“I love you. I don’t want you to hate me.”
playing with fire moodboard for @ughbehavior ( @straywrds )
just wanted to give mafia boy and his girl some love. thank you again and forever mari for your words. ♡
read her story here ♡
#fic: playing with fire#mari 🧡#moodboard#ça fait un bout que j'avais envie de t'en faire un et !!!!#j'espère que ça te plaira un petit peu hihi <3 <3#je tm#*
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J'avais écrit "moments oubliés", des petits passages qui je trouve auraient été super à voir sur le jeu. J'avais écrit d'autres choses et je suis toujours motivée en attendant le mariage. Voici un nouveau bout de "moments oubliés " qui suit directement la première partie. Merci à vous qui me lisez et si vous avez des retours à me faire, que vous ayez aimé mon histoire ou non, n'hésitez pas ! (Désolée s'il y a quelques coquilles, j'écris sur mon tel et le correcteur de Notes me fait de drôles de corrections)
Moments oubliés (part 2) POV Nath
Le Cosy Bear est rempli quand j'arrive. Nina s'active dans tous les sens. Ce n'est pourtant pas l'heure du rush. J'imagine que c'est plutôt bon signe. Je rentre dans le café et Su' est également en train de s'occuper de plusieurs personnes à la fois. Elle file jusqu'à la machine à café et je la suis discrètement. Elle prépare 3 cafés tout en parlant avec une jeune femme d'une exposition. Elles échangent leurs coordonnées et Su' repart apporter les cafés à ses clients. J'avoue m'amuser un peu à la regarder dans son élément. Elle sourit et met toute son énergie dans ce qu'elle fait. Je suis heureux qu'elle soit épanouie dans son travail.
Elle finit par me remarquer et ouvre de grands yeux.
- Nath! Je ne m'attendais pas à te voir si tôt !
- J'ai réussi à m'extirper du commissariat plus tôt que prévu alors je me suis dit que j'allais venir voir ma charmante fiancée mais visiblement je tombe mal.
- Je suis un peu occupée oui mais... installe-toi au comptoir, je vais te servir quelque chose.
Elle sort de la cuisine avec un plateau rempli de bonnes choses à manger.
- Je parie que tu n'avais pas encore mangé ! Tu me diras si ça te plaît. J'espère pouvoir me libérer d'ici une petite heure.
Elle m'embrasse rapidement et repart aussitôt s'occuper de nouveaux clients. Je prends un petit moment pour observer la clientèle. Il y a des familles, des étudiants, des gars en costumes qui travaillent sur leurs ordinateurs portables en prenant leur café, des petits groupes de filles... apparemment le café plaît à tout le monde. Certaines personnes s'attardent sur les tableaux exposés, d'autres sur les vitrines remplies de gâteaux colorés. Je ne me souviens pas avoir vu le café si rempli quand on venait à l'époque du lycée. Je ressens une grande fierté à l'idée que Su' ait pu transformer cet endroit à son image.
Je finis mon repas et Su' réapparaît avec un café. Elle me sourit mais je sens qu'il y a quelque chose qu'elle souhaiterait me dire.
- Tout se passe bien?
- Oui oui, encore une journée bien remplie mais tout se passe super bien.
Je ne la quitte pas des yeux, attendant qu'elle me dise ce qui la chiffonne. Elle semble chercher ses mots. Elle sait que j'ai compris qu'elle a quelque chose à me dire.
- Hum... j'ai reçu un message de ma mère. Elle m'a dit qu'elle et mon père ont pas mal de choses à faire et qu'ils ne pourront venir nous voir que d'ici un mois... mais...
Elle me fixe et se mord la lèvre.
- J'aimerais les appeler en visio pour leur dire... pour leur annoncer...
Elle me montre sa main gauche où une certaine bague devrait se trouver.
- J'aimerais mettre tout le monde au courant mais je voudrais que mes parents soient dans les premiers informés. Bien sûr j'aurais préféré qu'ils puissent être là pour leur dire en face mais bon...
- On fait ça ce soir ?
- Oh... et bien si tu es d'accord... oui...
Je lui fais un clin d'œil et elle me sourit. Une fois que tous nos proches seront au courant que nous allons nous marier l'année prochaine, les choses sérieuses vont vraiment commencer.
Le soir venu, je dois m'empêcher de rigoler doucement devant ma fiancée qui s'est transformée en pile électrique, guettant le moment où ses parents vont appeler. Elle a vérifié la connexion sur son ordinateur une dizaine de fois.
Je la prends par la main et on s'installe sur le canapé. Blanche arrive une seconde plus tard.
- Blanche, tu veux parler à mes parents aussi? Tu veux partager la bonne nouvelle ? Malheureusement je ne suis pas sûre que nous puissions avoir des croquettes pour chat au menu pour notre grand jour.
Blanche se contente de s'étirer avant de se mettre en boule sur mes genoux.
- Ma mère devrait lancer l'appel d'ici quelques minutes... au fait Nath... tu as des nouvelles de ta soeur?
- Elle est toujours en voyage.
- Et?
- Hum? Oh tu veux savoir quand est-ce que je vais lui dire? Je vais essayer de savoir quand elle passera dans le coin pour qu'elle prépare son agenda. On dirait une vraie business woman !
Su' pose ses yeux sur le calendrier dans un coin du salon.
- Il faut vraiment qu'on fixe une date...
- Une fois qu'on aura mis nos proches au courant, on essaiera de voir ce qu'ils en pensent. Et on se mettra d'accord.
Notre discussion est interrompue par la sonnerie de l'application de visio. Belle-maman est pile à l'heure. Su' lance la caméra et répond à l'appel. L'image de ses parents apparaît sur l'écran.
- Bonsoir vous deux! Ça fait plaisir de vous voir! On devrait faire ce genre d'appels plus souvent! J'étais étonnée que tu nous proposes cet appel d'ailleurs, Su'... tout ça bien dans vos vies professionnelles ?
Nous avons à peine le temps de les saluer que les questions fusent...
- Maman, papa, tout va bien ne vous en faites pas! Côté boulot on gère ! Et si on a voulu vous parler ce soir... c'est pour partager une très bonne nouvelle avec vous.
- Oh... on vous écoute...
Un petit silence s'installe et je vois bien que les parents de Su' sont en train de retenir leur souffle, attendant une grande nouvelle. Ils vont être servis... Su' me regarde, m'encourageant à prendre la parole en premier.
- Lucia, Philippe, j'ai la chance d'avoir Su' à mes côtés depuis un petit nombre d'années maintenant et nous allons officialiser notre relation l'année prochaine.
OK j'avoue je n'avais pas réfléchi à comment annoncer la chose. En tout cas mes futurs beaux-parents sont figés sur l'écran, comme si la connexion avait été interrompue.
- Maman, papa, on va se marier !!!!
Su' montre la bague qu'elle s'était empressée de porter sitôt rentrée à la maison après le travail. Ses parents ouvrent grands leurs yeux et c'est son père qui parvient à trouver ses mots en premier même s'il paraît ému.
- Je... nous... nous sommes ravis pour vous, c'est une excellente nouvelle.
- Mais qu'est-ce que tu racontes Philippe, c'est la nouvelle du siècle tu veux dire, notre Su' va se marier!
Lucia paraît presque sur le point de pleurer et elle se met à parler à toute allure de l'aide qu'elle souhaite nous apporter et son excitation est telle qu'elle ressemble un peu à sa sœur Agatha. C'est drôle et attendrissant à voir.
- Maman, respire, calme-toi. Maintenant que vous êtes au courant, on va l'annoncer à tout le monde et on va lancer les préparatifs. On espère arrêter une date bientôt.
- Oh Philippe tu es sûr que nous ne pouvons pas prendre la route de suite pour aller les voir?
Philippe soupire lourdement.
- Je suis vraiment navré, j'aurais voulu être disponible mais j'ai encore quelques semaines de travail sous tension et...
- Je sais mon chéri, c'est juste que... oh et si on faisait comme... ah comment ça se dit déjà... un apero virtuel?
Su' se met à rire. Son père hausse un sourcil interrogateur en regardant sa femme.
- Maman... on peut très bien attendre...
- Tut tut tut... Nathaniel, tu es partant ?
- Je vais chercher une bouteille et des verres.
Je me lève sous le regard amusé de ma fiancée et j'entends sa mère indiquer à Philippe de prendre une bouteille spéciale "grandes occasions". Quelques instants plus tard, nous trinquons à distance.
- A votre santé les enfants ! Surtout ménagez-vous autant que possible, un mariage c'est énormément de travail.
- On sait, maman. Je pense même engager un wedding planner pour être sûre de ne rien laisser au hasard.
- Du coup on va essayer de passer vous voir aussi vite que possible. On vous invitera dans un super restaurant pour fêter ça ! On va arranger nos plannings pour vous aider autant que vous en aurez besoin!
- Merci à vous deux. Ça nous touche beaucoup d'avoir votre soutien.
- C'est normal Nathaniel, on fera en sorte que vous ayez le mariage que vous voulez.
Philippe toussote.
- Il faudrait aussi peut-être... dire à Agatha de ne pas sortir toutes ses robes à froufrous avec des arc-en-ciel.
- Oh Philippe, ne t'en fais pas. Ma sœur a pas mal de contacts donc je suis sûre qu'elle pourra aussi les aider. A sa manière.
- On peut aussi éventuellement vous aider à payer certaines choses.
Lucia lève les yeux au ciel.
- Ne vous inquiétez pas. Il veut juste savoir à quelle hauteur on doit braquer notre banquier.
- Vous avez déjà investi de l'argent dans le Cosy Bear et c'est très gentil de votre part. On aura juste besoin de votre soutien et de vos conseils avisés.
Nous avons parlé une bonne heure au final. Su' s'affale sur le canapé une fois l'appel fini.
- Je me doutais bien que mes parents seraient quasiment en train de faire des bonds... je suis sûre qu'ils vont en parler pendant des heures maintenant.
- Je n'en attendais pas moins d'eux.
Elle se redresse et caresse mon visage.
- Merci d'avoir joué le jeu pour "l'apéro virtuel" et d'avoir laissé ma mère parler pendant tout ce temps.
- Tes parents m'ont accepté il y a longtemps. C'est la moindre des choses que de les laisser exprimer leur joie pour l'occasion.
- Monsieur Carello, seriez-vous vraiment le gendre idéal ?
- J'y travaille depuis que je vous connais ma chère demoiselle... même si je n'ai pas toujours pris le chemin le plus facile pour y arriver.
Son regard est tout ce dont j'ai besoin pour avoir envie de la soulever du canapé pour la porter jusqu'à notre lit.
#my candy love#mcl nathaniel#amour sucre#amour sucre love life#amour sucré#mcl wedding#amour sucré nathaniel
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Iladys Jedusor: L’Enfant de Lord Voldemort
Dans le Poudlard Express:
Le jour du départ était enfin arrivé. Sa valise et la cage de Mio sur son chariot, Iladys marchait au côté de Hagrid. Elle avait oublié ses petits tracas au Chemin de Traverse, trop excitée qu'elle était par l'idée du départ. "Eh bien, je vais te laisser là. Je dois partir pour Poudlard tout de suite, sinon je serai en retard.", déclara le géant en tendant son billet à Iladys. Elle se stoppa à ses côtés, un peu surprise, tout en prenant son billet. Elle y lut "voie 9 3/4", et écarquilla les yeux. "Mais...Hagrid. Il y a une erreur, il y a écrit voie 9..." Le géant n'était déjà plus là. "...3/4.", termina t-elle en le cherchant du regard, tournant la tête de tous côtés. Mais Hagrid avait bel et bien disparu. Un peu inquiète, elle poussa pourtant son chariot à la recherche de la fameuse voie. Elle vit bien les 9 et 10, et tourna autour pendant un petit moment, mais ne vit à aucun moment la voie 9 3/4. "Allons, les enfants, vite, vite! Sinon nous allons être en retard! Le Poudlard Express part à onze heure précise!" Iladys tourna immédiatement la tête vers cette voix. Elle aperçut six têtes rousses, dont quatre qui poussaient des chariots devant eux. Décidée, elle les suivit à une certaine distance. Elle put voir une femme un peu rondelette, qui menait sa marmaille d'une voix ferme. D'une main, elle tenait une jeune fille, aux cheveux aussi flamboyants que le reste de la troupe. Derrière elles, des jumeaux avançaient en ricanant. Ils étaient suivis par deux autres garçons, dont un qui semblait avoir le même âge qu'Iladys. Ils se stoppèrent devant un mur. La femme jeta un œil autour d'elle, et aperçut notre jeune sorcière. "Je...Je ne sais pas comment rejoindre la voie 9 3/4...", balbutia Iladys. La femme rousse lui sourit instantanément en s'approchant d'elle. "Ne t'en fais pas. Percy entre en cinquième année.", déclara t-elle en lui indiquant le plus grand des rouquins, qui sourit à Iladys, tout en arborant un air assez fier."Fred et George en troisième année.", elle indiqua les jumeaux, qui sourirent franchement à la jeune fille."Et c'est la première année de Ron.", le dernier de la fratrie sourit à son tour."Il te suffit de les suivre." Iladys acquiesça, quoiqu'un peu inquiète. Mrs Weasley revint auprès de sa fille, tout en faisant signe aux garçons de se lancer. Ce fut Percy qui, sous les yeux ébahis d'Iladys, traversa le mur le premier. Il fut rapidement suivit de Fred et George, puis de Ron. Sous les encouragements de Mrs Weasley et sa fille, Iladys s'élança. Elle arriva bel et bien sur la voie 9 3/4, où elle put admirer le Poudlard Express, dans un rouge éclatant. Elle n'aperçut aucun des rouquins, et eut juste le temps de voir Mrs Weasley et sa fille à sa suite, qu'elle était déjà partie à la recherche d'une place dans le train. Elle finit par entrer par une porte au hasard, et trouva rapidement un compartiment vide. Elle installa sa valise, et délivra Mio de sa cage. Le chaton vint immédiatement s'installer sur ses genoux. Dans un premier temps, il posa ses pattes avant sur la vitre, et sembla observer ce qu'il se passait sur le quai, avec ses grands yeux verts, puis, il se mit en boule sur les genoux de sa maitresse, et ronronna. Cette dernière se sentait assez bien. Jusque là, les choses se déroulaient sans encombre. Elle était soulagée d'avoir pu trouver un compartiment vide. Il ne lui tardait pas de devoir se présenter à qui que ce soit ; elle craignait les réactions des élèves à l'entente de son nom. Pourtant, à peine le train démarra que la porte de son compartiment s'ouvrit, laissant apparaitre trois têtes rousses. "Pardon. Il n'y a plus de place. On peut se mettre ici?" A peine Iladys eut balbutié un "oui" inaudible que le jeune rouquin était poussé dans le compartiment par ses deux ainés, les jumeaux. Ils semblèrent tout juste remarquer la présence d'Iladys, et s'assirent face à elle. "Je m'appelle Ron Weasley. Et ça, ce sont mes frères, Fred et George.", déclara le jeune garçon en lui tendant la main. George avait donné une légère tape sur la tête de Ron, mécontent d'être considéré comme un simple "ça", avant de poliment saluer Iladys, tout comme Fred. "Iladys...Je...Jedusor.", prononça t-elle d'un ton inaudible, en s'emparant de la main de Ron. Ce dernier, tout sourire, lui serra tout simplement la main, au grand étonnement, mais surtout au grand soulagement d'Iladys. Malheureusement, elle remarqua les yeux ronds des jumeaux, qui semblaient tout à coup s'intéresser à elle. Iladys piqua un fard, alors que George donnait un coup de coude à son jeune frère. "Non mais tu es vraiment bête! Jedusor était le nom de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. C'est sa fille, andouille!", déclara t-il. Ron écarquilla les yeux à son tour, et se mit à rougir. Confus, il s'excusa, sous le regard ébahi d'Iladys. "Je n'ai pas très bien retenu l'ancien nom de Tu-Sais-Qui. Je suis ravie de te rencontrer. - Et nous de mêmes.", affirmèrent en cœur les jumeaux. Iladys, confuse, se contenta d'acquiescer. Elle ne s'était pas attendue à ce genre de réactions. Les Weasley ne semblaient absolument pas inquiets du fait qu'elle était la fille de Voldemort. C'était d'ailleurs assez étrange de l'entendre appeler "Tu-Sais-Qui", ou "Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom". Albus disait toujours Voldemort. "C'est ton chat?", demanda Ron, en indiquant Mio du doigt. Iladys acquiesça. L'animal en question releva la tête, et renifla le doigt tendu vers lui, avant de ronronner. "Il est mignon.", affirma le rouquin. Iladys sourit, alors que Ron sortait un gros rat de sa poche. "Ca, c'est Croûtard, mon rat. Enfin, avant, il était à Percy, mon autre frère. Il est très vieux et il sert pas à grand chose, mais bon." Le rat n'était certes pas très attirant, mais Iladys était trop heureuse qu'on lui parle pour y prêter attention. Silencieux, les jumeaux écoutaient la conversation des deux jeunes enfants. "Tu as...beaucoup de frères? - Oh oui! Il y a aussi Bill et Charlie. Et puis tu as vu notre petite sœur Ginny.", répondit Ron en acquiesçant vigoureusement. Iladys ne répondit pas, quoiqu'elle fût très intriguée. Elle aurait voulu savoir s'ils venaient d'une famille de sorciers. S'ils savaient qu'ils entreraient à Poudlard depuis toujours comme elle. En fait, elle avait des milliards de questions à leur poser, mais elle ne voulait pas paraître impolie. "Tu as été élevée par Dumbeldore, non?", demanda l'un des jumeaux. Iladys acquiesça, un peu surprise. "Il est comment?", demanda avidement Ron. "Très gentil. Et drôle.", répondit Iladys, que le souvenir de Dumbledore faisait sourire. Ron sembla rassuré, et lui rendit son sourire. "Excusez-moi...", dit-elle en s'adressant aux jumeaux."Je n'ai pas très bien compris qui était George et qui était Fred." Elle avait rougit jusqu'aux oreilles, alors que les jumeaux se nommaient chacun leur tour. "Ne t'inquiètes pas. Personne ne les différencie, et ils sont toujours ensemble. Il te suffira de toujours dire Fred et George." Le George en question donna un coup sur la tête de son frère, et Iladys ne put retenir un rire, ce qui sembla réjouir ses trois camarades. Tout à coup, la porte du compartiment s'ouvrit. "Ah bah vous êtes là!" Un garçon noir avec des rastas étaient apparu. Apparemment, ils connaissaient Fred et George, puisque tous trois se saluèrent. Les jumeaux firent les présentations, alors que leur ami Lee Jordan s'asseyait au côté d'Iladys. "Oh oui! C'est vrai! J'avais entendu dire que la fille de Vous-Savez-Qui entrerait à Poudlard cette année. Malheureusement, tu ne seras pas dans notre maison.", déclara Lee. Iladys écarquilla les yeux, tout comme Ron, alors que les jumeaux, à qui on semblait avoir rafraichit la mémoire, firent la moue. "Pourquoi?", demanda la jeune sorcière, un peu déçue. "Ton père était à Serpentard. Nous, nous sommes à Gryffondor. Et puis, tout le monde est sûr que tu iras à Serpentard.", répondit Lee. Iladys se renfrogna. Elle regarda par la fenêtre, soudain de nouveau inquiète. Elle n'avait aucunement envie de suivre les traces de son père. Déjà, avoir une baguette jumelle à la sienne, c'était largement suffisant, inutile d'en rajouter en faisant ses études dans la même maison que lui. Surtout si en plus les Weasley n'y étaient pas. C'était probablement les seules personnes qui daigneraient lui parler, elle n'avait pas envie d'être séparée d'eux. Ron devait ressentir approximativement la même chose, puisqu'il se mit lui aussi à regarder par la fenêtre, en boudant ses ainés. Cette mauvaise ambiance cessa lors de l'arrivée du chariot de friandises. Ron le fixa immédiatement avec envie, alors que les jumeaux et Lee prenaient quelques friandises. Iladys, chassant doucement Mio, se leva pour faire de même. Elle prit un peu de tout, et offrit la moitié de ses achats à Ron, voyant que les jumeaux n'avaient pas l'intention de partager. "Ne t'inquiète pas. Ils sont toujours comme ça avec moi.", déclara le jeune rouquin. "On n’a pas assez d'argent pour en prendre pour trois, et tu le sais très bien Ron.", déclara Fred. Iladys observa attentivement le jeune homme, alors que Ron marmonnait dans sa barbe, pendant que George et Lee ricanaient. "Fred!", cria t-elle brusquement en indiquant le jumeau du doigt. Tout le monde avait sursauté, particulièrement ce dernier, et ils la fixaient tous, surpris. "Je m'entraine pour vous reconnaitre.", déclara t-elle en arrachant un bout de Chocogrenouille. Fred et George, qui avaient sciemment échangés leur place pour l'embrouiller, se fixèrent quelques instants, et ne purent s'empêcher de sourire, amusés par cette jeune fille. "Tu sais, personne ne les reconnait.", déclara Lee. "Je sais. Même pas toi?" "Si. A force de les fréquenter. - Alors, j'y arriverai. - Mais tu... - Je n'irai pas à Serpentard!" Les jeunes hommes se regardèrent en silence, un peu surpris. On ne pouvait pas dire qu'ils s'étaient attendus à quoique ce soit de particulier, au sujet de la fille de Vous-Savez-Qui, élevée de surcroit par Dumbledore, mais elle les surprenait de plus en plus, et ce n'était pas pour déplaire aux jumeaux. Durant le reste du trajet, les conversations allèrent bon train. Iladys appris finalement que les Weasley étaient une famille de sang pur, plutôt pauvre, dont le père était fasciné par les moldus. Elle sut aussi que Fred et George faisaient partie de l'équipe de Quidditch, en tant que batteurs. De son côté, elle leur expliqua qu'elle avait majoritairement vécu auprès de moldus et qu'elle découvrait donc beaucoup de choses actuellement. Ils en furent un peu surpris, mais ils étaient ravis de répondre à ses questions. Lee Jordan se montrait tout aussi aimable, bavardant chaleureusement avec elle. Finalement, elle n'était pas aussi seule qu'elle l’aurait cru. Mais ils furent interrompus une seconde fois, lorsque la porte s'ouvrit à nouveau. "Excusez-moi, vous n'auriez pas vu un crapaud? Un garçon nommé Neville l'a perdu." Les garçons fixèrent quelques instants la jeune fille sans un mot. Elle avait un air assez hautain, malgré ses longs cheveux en broussailles. Iladys, elle, au nom de Neville, avait instantanément tourné la tête vers la fenêtre. Ils se contentèrent tous d'un non. "Très bien. Si vous le trouvez, demandez Neville Londubat, ou Hermione Granger. C'est moi." Un peu surpris, ils la fixaient en silence, s'attendant à ce qu'elle reparte, mais elle ne bougeait pas. "Vous êtes...?" "Lee Jordan.", déclara ce dernier, en souriant, sincèrement amusé par cette gamine. "Fred et George Weasley.", répondirent les jumeaux en cœur. "Ron Weasley." Les regards se tournèrent vers Iladys, qui fixait obstinément la fenêtre. "Et toi, au fond? Tu ne te présentes pas?" Les garçons lancèrent des regards glacials à Hermione, commençant à être un peu agacés par son ton impérial. Iladys, elle, daigna enfin la regarder. "Je suis Iladys...Jedusor." La jeune fille, toujours à la porte, écarquilla les yeux, et sembla réfléchir quelques instants. Les garçons, eux, la fixaient toujours aussi froidement. Ils semblaient attendre sa réaction, prêt à lui sauter à la gorge, à la moindre erreur. "Oh oui! Tu es la fille de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, c'est ça?" Iladys, gênée, acquiesça. Ce manège allait probablement durer pendant une bonne partie de l'année. "D'accord.", répondit la dénommée Hermione dans un sourire, avant de refermer la porte. Ils se regardèrent tous, un peu surpris par cette interruption. "Quelle fille désagréable!", déclara Ron. Les jumeaux se lancèrent dans une imitation, alors qu'Iladys ne pouvait qu'acquiescer en silence. Peu avant leur arrivée à Poudlard, leur compartiment était empli de fous rires. Les jumeaux ne cessaient de faire les pitres, uniquement pour faire rire Iladys. Elle était en général suivi de Ron et Lee, ce dernier accompagnant parfois les jumeaux dans leurs blagues. "On va devoir se séparer ici. On se retrouvera dans la Grande Salle.", déclara Fred. Les trois ainés quittèrent donc le train. Iladys, après avoir remis Mio dans sa cage, fit de même, accompagnée de Ron. Très vite, elle entendit la voix d'Hagrid. "Par ici les premières années! Par ici!" De loin, elle aperçut les silhouettes de Fred, George et Lee. Ils avaient été rejoints par une jeune fille noire, et Iladys en ressentit un étrange pincement au cœur. Mais elle n'eut pas le temps de s'en inquiéter, la foule de jeunes élèves la pressait vers son ami le géant.
#Harry Potter#Poudlard#Poudlard Express#Ron Weasley#Fred Weasley#George Weasley#Lee Jordan#Hermione Granger#Molly Weasley#Ginny Weasley#Hagrid#Neville Londubat
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Nuit côté Nathaniel - NSFW (Night FR)
[Nathaniel/Sucrette] Lemon et un tout petit peu de angst, parce que je suis cruelle. L’histoire se déroule après que Nathaniel ait tout raconté à Sucrette dans l’épisode 11, mais cette fois-ci du point de vue de Nath. Nb de mots : 7086 Note 1 : Sucrette n'est toujours pas nommée, vous n’avez aucune à quel point c’est compliqué de ne pas écrire son nom. Note 2 : On ne triche pas ! On va d’abord lire le point de de Su’ avant de voir ce qu’il se passe dans la tête du beau blond : Point de vue Su’
ATTENTION : Très érotique avec plus de angst
Nathaniel P.O.V.
Nous avons passé toute la soirée à parler. Enfin, moi plutôt. Elle a sagement écouté tout ce que j'avais sur le cœur, sincèrement reconnaissante que je me confie. J'ai eu un peu de mal à démarrer mon histoire au début, mais ses mains réconfortantes sur les miennes m'ont donné le courage nécessaire. Du coup, j'ai tout déballé sur le comment du pourquoi j'en étais arrivé où j'en suis après son départ. Émue, elle serre ses doigts sur les miens. Après un bref coup d'œil à sa fenêtre, je remarque qu'il fait déjà noir dehors. L'envie de rester me séduit et je décèle sur son visage le même désir. Je pourrais l'allonger sur son lit et l'embrasser… câliner ses seins qui me font de l'œil depuis le début la soirée avec ce décolleté qui ne laisse pas beaucoup de place à l'imagination. Cette pensée est tellement alléchante. Mauvaise idée. Avec beaucoup de force, j'emprisonne les images érotiques d'elle et moi dans un coin de mon cerveau. Ça peut paraître idiot mais je ne voudrais pas qu'elle s'imagine que j'essaie de profiter de la situation. De plus, la possibilité qu'elle couche avec moi par pitié m'agacerait également. Je lui fais part de mon trouble en insistant bien sur le fait que rester avec elle est dangereux. La tentation est si grande… Or, elle ne répond pas, perdue dans ses pensées. Je devine à son air sombre qu'elle ne pense absolument à la même chose que moi. Elle est si innocente, c'est mignon. "Ne t'inquiète pas. Ils ne s'aventurent pas dans le campus." Je la rassure en me levant du lit. Je ne comprends pas, dans ce cas." me réplique-elle en se redressant à son tour. "Qu'est-ce qu'il y a de si dangereux ?" Je ne peux pas m'empêcher de sourire. J'attrape une de ses mèches entre mes doigts, laissant un moment passé. Elle se fait plus petite en comprenant lentement là où je veux en venir. J'ai bien envie de la taquiner un peu. "Tu ne devines pas ?" "Je…" commence-t-elle. Elle s'interrompt lorsque mes doigts effleurent doucement sa nuque après avoir replacé ses cheveux derrière son oreille. Elle ravale sa salive, peinant à soutenir mon regard. Ça me donne encore plus envie de la titiller. "Tu ?" je m'enquiers à voix basse, faisant un pas en avant. "… ne sais pas." souffle-t-elle, la voix éteinte. Elle est si adorable avec son air de petit chiot. Ses yeux sont éclairés par une étincelle indescriptible. Je réprime mal un petit rire. Jusqu'où fera-t-elle semblant ? "Vraiment ?" Je penche la tête vers son oreille et laisse délibérément mon souffle traîner sur sa peau, lui arrachant un long frisson terriblement sexy. "Tu risques de me mettre de l'embarras si tu fais semblant de ne pas comprendre." Ma voix est rauque malgré moi, mais intentionnellement caressante. Je joue un jeu dangereux mais son manque de résistance attise mon ardeur. J'aimerais vraiment qu'elle réponde à mes avances, et en même temps, j'espère qu'elle me gifle pour me remettre à ma place. Je me découvre des tendances masochistes. Je la sens frémir quand mon doigt écarte doucement la bretelle de son débardeur. Ce fichu vêtement ne fait rien pour cacher son corps, moulant ses courbes comme une seconde peau. Je me suis même demandé si elle n'avait pas enlevé son chemisier rouge exprès pour me séduire. Mais la connaissant, ça ne lui a même pas effleuré l'esprit. C'était sûrement pour se sentir à l'aise dans sa chambre. Avec la même douceur, je pose enfin mes lèvres sur son épaule dénudée alors que mes mains sur sa taille fourmillent d'envie de se glisser sous son haut. Sa peau est d'une onctuosité sucrée qui peu à peu détériore mon self-control. Je me fais violence pour rester sage mais ses réactions n'aident en rien à réprimer mon état brûlant. Ma belle laisse échapper un soupir terriblement érotique qui aguiche à mes sens, la flamme incendiaire en moi commence à s'embraser. Je la serre un peu plus contre moi en réponse. Je veux l'entendre gémir dans mes bras. Je veux l'entendre gémir mon prénom encore et encore. La température dans la pièce est monté d'un cran, ou est-ce moi qui suis fiévreux ? Incapable de m'arrêter, je parsème sa peau de baisers langoureux pour mieux savourer son cou alors qu'elle penche la tête sur le côté. Sa docilité est si provocatrice, son parfum délirant chatouille mes sens. Elle est complètement conquise, se cambrant pour se serrer contre moi de plus belle et ce mouvement sensuel compresse davantage sa poitrine contre la mienne. "Si tu ne dis rien, je ne vais pas m'arrêter." Je m'entends lui dire, essoufflé. Ma respiration s'est accélérée et je me force à prendre de grande inspiration pour garder les idées claires. J'ai poussé le jeu trop loin et maintenant je peine à me contenir. Comme elle ne répond pas, je remonte le long de sa gorge avec langueur tandis que ses doigts se crispent sur mon torse. Elle est dans le même état que moi, complètement fébrile. Et bon sang, si je ne cesse pas maintenant, je vais passer un point de non-retour. J'embrasse ses joues, son nez, chacune de ses paupières puis finit ma course sur son front. Je la vois tendre les lèvres, attendant mon baiser avec impatience. Je trouve néanmoins la force nécessaire de m'arrêter là et effleure à peine le bout de ses lèvres. "Désolée ma belle, mais le jeu est fini. Il faut que je rentre chez moi maintenant." Je lui dis en m'éloignant. Sa seule réaction est de battre des cils, perplexe. Je crois que je l'ai un peu vexé en m'écartant brusquement. Une adorable moue boudeuse se dessine sur son joli minois et j'éclate de rire sans le vouloir. Elle essaie de paraître menaçante mais ses joues gonflées d'agacement lui donnent un parfait petit air de hamster. Elle est beaucoup trop mignonne pour ma santé mentale. "Tu trouves ça drôle ?" Elle fait la tête, les bras croisés sous sa poitrine. Je doute que ce soit volontaire, mais ce geste met indécemment ses seins en valeur. Bordel de merde, elle ne porte rien en-dessous, je peux voir d'ici ses pointes légèrement tendues sous le tissu. Mon sang bout à nouveau d'un coup. J'ai envie de le mettre en bouche, la goûter, la faire crier… Je me fustige mentalement. Arrête de penser à des choses indécentes, Nathaniel. Ma douce tentatrice semble trop agacée pour me surprendre en train de la mater en tout impudicité. Elle ne se rend même pas compte du trouble qu'elle provoque en moi. "Un peu, oui." Je joue à nouveau avec ses cheveux pour occuper mes yeux à autre chose que sa divine poitrine. "Ne te vexe pas, princesse. Tu n'as aucune idée à quel point j'aurais adoré continuer mais pas de réponse, pas de câlin. On se voit demain." Sur ces mots, je dépose un baiser furtif sur son front puis fais demi-tour. Plus je reste et plus le risque de déraper est grand. Elle m'en voudra sûrement, mais elle a l'habitude que je taquine un peu ses nerfs. Alors que je m'apprête à partir, je sens sa petite main attraper le pan de mon veston. Surpris, je tourne la tête vers elle. "Nath, attends ! Je…" "Oui ?" Je demande calmement. Il n'empêche que mon état est loin d'être serein. J'attends, pendu à ses lèvres, une réponse. Qu'elle se jette dans mes bras et me supplie de la prendre ici et maintenant, à même le sol. Ou peut-être qu'elle me donne une baffe pour avoir été trop loin. Des pensées contradictoires s'entrechoquent dans mon esprit. Je la veux et en même temps, je ne veux pas. Elle reste cependant muette, indécise elle aussi. Ses joues s'enflamment et elle baisse les yeux, incapable de soutenir mon regard. La déception m'envahit malgré moi face à son hésitation. Sa réticence devrait être suffisante pour que je m'en aille. Comme un idiot, je reste. Je l'écoute. "Ma coloc' n'est pas là ce soir… " s'obstine-t-elle tout de même à signaler. Sa voix est faible. "Elle est absente pour trois jours et je… Enfin…" Va-t'en. Je dois partir. On ne devrait pas jouer comme ça. On est tous les deux perdus dans ce qu'on veut vraiment. Ni elle, ni moi sommes sûrs et certains de nos désirs. Je sais que j'ai été suffisamment débile pour commencer, mais on ne doit pas. Pas comme ça. Alors, je vais m'excuser, partir et rentrer chez moi tout seul. Or, je me vois refermer la porte en dépit de mes fragiles résolutions. J'inspire un instant puis me tourne vers elle. Je suis tellement faible face à elle, elle pourrait me faire faire n'importe quoi. Si je m'écoutais, je lui ferais l'amour sur son bureau à l'instant. C'est pourquoi que je m'accroche désespérément à un brin de raison pour ne pas fléchir et croise fermement les bras contre mon torse pour éviter toute tentation. J'ai besoin qu'elle soit clair. "Et donc ? Qu'est-ce que tu veux ?" J'essaie de paraître détaché, mais mon esprit est troublé et ma respiration s'accélère à nouveau. Une phrase et je suis tout à elle. Elle ne dit rien. "Je te l'ai déjà dit, mais je ne joue pas avec l'incertitude. Si c'est moi que tu veux, dis-le franchement." Je m'empresse d'ajouter pour l'inciter à me répondre. Mon impatience grandissante me fait machinalement serrer et desserrer les mains sur mes biceps. J'ai les nerfs à vif. Je me sens comme un funambule sur un fil prêt à tomber dans le vide à tout moment. J'attends toujours quelque chose, n'importe quoi. Un consentement, même un rejet, mais qu'elle me parle. Or elle reste enfermée dans son mutisme. C'est à me rendre fou. Elle s'approche sans un mot, un peu tremblante, mais elle s'approche. Elle glisse ensuite une main sur la mienne, me forçant à décroiser les bras, puis dépose un baiser sur mes lèvres pendant que nos doigts s'entremêlent. Je me détends légèrement à ce doux contact. À croire que j'en avais besoin. Il n'y a vraiment qu'elle pour arriver à m'apaiser. Ma décontraction n'est cependant que de courte durée lorsque sa paume remonte le long de mon bras et caresse mon torse. Je me raidis sous son toucher cajoleur. Embêtée par mon manteau, elle n'hésite pas une seconde à me l'ôter, celui-ci tombe bruyamment au sol. "Tu n'as toujours pas répondu." Je murmure, le souffle court. Est-ce vraiment ce qu'elle attend de moi ? Son doigt me fait taire immédiatement. Je tremble lorsqu'elle effleure tendrement le coin abîmé de ma lèvre. Un mauvais souvenir que j'aurais aimé qu'elle puisse effacer. Puis ses lèvres câlinent ma mâchoire et glissent vers ma gorge. Je me tends, cloué sur place. Si je bouge, j'ai peur de craquer. Mais merde, qu'est-ce que c'est bon. Elle s'attarde et elle gémit contre ma peau, marquant mon cou avec un tel enthousiasme. Je retiens mal un grognement et lâche son prénom. Heureusement - ou malheureusement, je ne sais plus - elle se détache avec un sourire malicieux sur ses charmantes lèvres, visiblement fière de son travail. Je n'ai pas le temps de réfléchir davantage qu'elle m'entraîne vers son lit en m'attirant par mon collier et m'allonge sur le matelas sans plus de cérémonie. Je me laisse faire docilement, comme en état de transe, me redressant sur mes coudes alors qu'elle s'assoit à califourchon sur mes cuisses. Cette scène me rappelle bizarrement un moment passé ensemble, quand on était encore en couple. Elle m'avait ramené chez elle alors que ses parents étaient absents. Je me souviens du sentiment électrisant de me retrouver seul avec elle, dans sa chambre d'adolescente, comme un voleur sur le point de ravir une belle princesse. Et comme à ce moment précis, elle avait pris le dessus. Elle avait même eu l'audace de retirer mon haut et de me dire qu'elle avait envie de moi. Je vais vraiment commencer à penser qu'elle aime me chevaucher, surtout avec ce qu'il s'est passé à la gym. Pas que ça me dérange, au contraire. Ce souvenir m'arrache un sourire. "Comme toujours, tu préfères prendre les choses en main. Ça n'a pas changé." Elle doit s'en souvenir aussi puisque ses joues commencent à s'empourprer aussitôt. Comment peut-elle être si audacieuse et si innocente à la fois ? Cette femme est un véritable mystère. Elle fait encore la moue devant mon sourire effronté. Susceptible en plus, j'adore. Ma belle tigresse tire une nouvelle fois sur mon collier de façon à ce que mon visage s'approche du sien. "Tu parles trop." Sans me laisser répondre, elle m'embrasse plus intensément. Nos langues entament une danse lascive et je m'enflamme aussitôt, répondant à son appel avec la même ardeur. "Et toi, pas assez." Je lui soupire quand nos lèvres se séparent un moment, juste le temps de reprendre notre souffle. Puis je m'empare à nouveau de sa bouche et me couche complètement sur le lit en l'emportant avec moi. Elle a pris les devants, donc je peux me laisser aller, n'est-ce pas ? Peu importe, de toute façon je n'aurais pas su la repousser. Plus aventureuse, elle glisse ses mains sous mon t-shirt et tâtent mes abdos qui se contractent sous ses caresses. Ses doigts délicats dessinent chaque contour de mes muscles, foudroyant toutes les fibres de mon corps. Elle retire mon haut, insatiable, et se mord la lèvre, visiblement fascinée par ce qu'elle voit. Et bon sang, le regard rempli d'envie qu'elle me jette. Elle ne s'embête même pas de camoufler sa convoitise, me reluquant sans une once de gêne. Et je me sens fier d'attiser un tel désir dans ses yeux. Et Dieu sait combien d'autres filles il y a eu avec le même regard, la même envie. Mais elle… c'est différent. Elle connait tout de moi, de mon passé. Elle a connu mon corps meurtri de coups et elle l'a quand même aimé alors que j'avais appris à le détester. Elle a aimé chaque partie de moi, même la plus laide, acceptant tout à bras ouverts et ne jugeant jamais. Et encore maintenant, elle le continue. Elle est si chaleureuse, si compatissante que je… Ma beauté me tire soudain de ma torpeur en parsemant plusieurs baisers sur mon torse. C'est vrai, je n'ai pas besoin de réfléchir. Je ferme les yeux pour oublier et me concentrer sur elle. Elle peut faire absolument tout ce qu'elle veut de moi. Et elle s'en donne à cœur joie… Toucher, lécher, mordre, chaque parcelle de ma peau passe au supplice de ses lèvres. Sa bouche est partout à la fois comme une caresse affolante. Je bande comme un fou et ses reins ondulants envoient de puissantes décharges électriques à tout mon système nerveux. J'essaie de l'arrêter pour ne pas sombrer dans cette douce folie mais elle n'a pas l'air ravie de mon initiative. "Laisse-moi te toucher..." Je m'entends la supplier. J'en ai tellement besoin que je vais devenir dingue. Toutefois elle ne cède pas à ma demande et cloue mes mains au lit. "Non." Elle est déterminée à me punir pour tout à l'heure. Étrangement, l'idée de lui être soumis m'excite un peu. Putain oui, elle peut me sauter quand elle veut. Sa langue continue son ascension plus bas, franchit la limite de mon nombril. Je sens le bouton de mon jean sauter. Je ne réfléchis même pas et lève mes hanches pour l'aider à retirer mes vêtements, me dévoilant complètement nu à elle. Je n'ai pas honte de m'exhiber devant elle alors qu'elle me dévore à nouveau des yeux. Mon seul regret est qu'elle soit toujours habillée. Je brûle d'envie de la voir nue, empalée sur mon sexe et bouger dans un rythme passionné. Je frémis d'impatience et d'appréhension sur ce qui va suivre. Elle se mord la lèvre inférieure et ses doigts fins se resserrent enfin sur mon membre dressé. Et putain que c'est bon. Sa main monte, puis descend, répète le mouvement avec lenteur, caresse le bout palpitant avec son pouce. Je remue les hanches, désireux d'obtenir plus de frictions. "Oh putain." Je gémis, incapable de retenir un juron. Elle se lèche la lèvre inférieure et mon corps tremble avec anticipation, les doigts grippés sur les draps. J'imagine déjà sa délicieuse bouche se refermer sur mon sexe. Est-ce qu'elle osera le faire ? Seigneur, je veux tellement qu'elle le fasse. Elle est pleine de surprise, ça ne m'étonnerait pas qu'elle essaie. D'ailleurs, d'où lui vient ce côté dominatrice ? De ce dont je me souviens, elle était juste capable de câliner le haut de mon corps, trop mortifiée pour toucher ce qui se trouve en bas de ma ceinture. On était jeunes et sans expériences, donc ça n'avait rien d'étonnant à l'époque. Mais là, elle me masturbe avec aisance, comme si elle reproduisait un mouvement déjà appris. A-t-elle déjà pratiqué ça avec un autre homme ? Je n'ai aucun doute sur le fait qu'elle ait eu d'autres relations après moi. Elle ne m'a certainement pas attendu sagement dans l'espoir de nos retrouvailles. Et pour être franc, je n'ai pas non plus été un sain de mon côté. Je déteste ça, mais l'imaginer avec un autre étreint mon cœur de jalousie malgré moi. Je sais que je n'ai pas le droit de ressentir ça. Le crétin que je suis peut pas s'en empêcher. J'inverse soudain nos positions en la plaquant contre son lit. J'emprisonne ses mains au-dessus de sa tête et cale sa jambe contre mon flanc. Elle lâche un hoquet de surpris quand je m'empare possessivement de ses lèvres, réclamant une soumission sans équivoque. Je veux qu'elle ne pense qu'à moi, qu'elle ne sente que moi. Dans mon élan de enfiévré, je presse mon membre durci contre elle, désireux de la faire mienne et un cri de plaisir lui échappe. Son bassin réclame plus de frictions, remue contre moi. Avide de caresse, elle tente de dégager ses mains mais j'attrape son haut et noue ses poignets avec pour la dissuader de bouger, dévoilant ainsi sa poitrine nue. Exactement comme je l'avais prédit. Intéressant. "Qu'est-ce que…" "À ton tour de ne plus bouger." Son corps d'une sensualité féline se dévoile sous le mien comme une peinture érotique ; magnifique comme une déesse avec les mains attachées, les seins rebondis et fermes prêts à être cueillis, les joues rougis, la bouche pulpeuse entrouverte. Un vrai délice visuelle juste pour mon propre plaisir. Ses tétons sont tendus dans un appel à être caressés auquel je ne résiste pas, roulant le bout légèrement rosés de mon pouce. Un gémissement exquis passe la barrière de ses lèvres. "Alors comme ça, on ne porte rien sous son haut ?" Je la taquine. Je n'attends pas de réponse et emprisonne son mamelon entre ma lèvre et ma langue. Un autre soupir d'extase me récompense, m'encourage à aller plus loin et j'exécute allègrement sa requête silencieuse. Je suce goulûment la pointe tendue, bercé par la mélodie ensorcelante de sa voix. Elle est si délicieuse, sucrée comme un bonbon. D'habitude, je ne suis pas fan de sucreries, mais pour elle je ferai une exception. Perdant patience, je mordille et elle tremble de plaisirs, et peut-être de douleurs mêlées, alors je lèche en guise de pardon. Ma fougue n'a pas l'air de la déranger. Au contraire, elle se cambre dans un mouvement de total soumission et ce geste donne un coup de fouet à mon sang déjà bien bouillant. Je la veux nue, complètement abandonnée à moi. Je m'empresse de retirer tous ses vêtements encombrants. "Quand on est si belle, c'est un crime de porter des vêtements." Je déclare une fois sa lingerie ôtée, dernier rempart à mon avidité. "Et puis, ce n'est pas juste que je sois le seul à être nu, tu ne crois pas ?" Sans perdre de temps, je glisse mes doigts vers le cœur humide de ma convoitise. Et bon sang, je ne suis pas déçu. Elle est déjà frissonnante de désir pour moi. Belle et passionnée, elle ondule des hanches à ma rencontre. Elle en veut plus, beaucoup plus. Je lui offre ce qu'elle réclame si ardemment et suis gratifié par un cri impudique. J'achève mon travail territorial sur sa poitrine, satisfait de mon chef-d'œuvre, puis relève la tête pour l'observer sans cesser le doigté. Elle est d'une beauté à couper le souffle. "Nath… Oh Nath ! Nath, s'il te plait !" Je n'ai jamais entendu quelque chose d'aussi merveilleux, ma belle me supplier avec une telle indécence. Mon prénom roule sur sa langue comme une incantation. Elle est si offerte que je suis tenté de faire durer le supplice un peu plus longtemps. Une petite vengeance pour tout à l'heure. "Tu es bien bavarde tout à coup. Tu veux quelque chose ?" Ma petite tigresse se réveille soudain et se débat pour libérer ses mains. Pour la taquiner, je change la pression sur son clitoris dès qu'elle ouvre la bouche, lui faisant bredouiller des paroles décousues. "Alors ?" "Je… Ah !" Je viens juste de rouler mon pouce sur son bouton sensible avec un peu plus d'insistance. "Je voudrais… Hmmm !" "Oui ?" Je m'enquiers en marquant sa nuque de suçons possessifs. J'aime la faire parler pendant qu'elle gémit. Il y a quelque chose d'extrêmement excitant dans ses paroles entrecoupées de cris de plaisirs. Une caresse aphrodisiaque pour mes oreilles. "T-toi… Je… Aaaah. B-Besoin. En moi-Ah !" J'arrête de tatouer sa peau et fait mine de réfléchir. "Ce n'est pas ce que je veux entendre." Je sais très bien ce qu'elle veut mais depuis le début, elle s'évertue à ne rien dire. Je vais donc lui donner l'occasion de s'exprimer. Même si en réalité, je m'applique plus à lui faire perdre la tête pour qu'elle n'est plus que moi à l'esprit. Lentement, je masse le contour de son vagin, ignorant volontairement l'entrée. "Je te l'ai dit plus tôt, non ? Pas de réponse, pas de câlin." "Nathaniel, s'il te plait…" Elle pousse un sanglot à mi-chemin du plaisir et du tourment. Les yeux mouillés, elle tremble dans mes bras mais cette fois elle est sur le point de fondre en larmes. Je m'en veux soudain. Mais qu'est-ce que je fous ? Je me comporte comme vrai un connard. La punir par jalousie est d'une stupidité sans nom. Elle n'a pas de compte à me rendre. J'arrête aussitôt le supplice et lui laisse le temps de reprendre son souffle. Avec difficulté, elle se calme lentement et j'attends son accord pour reprendre ou terminer le jeu. "Prends-moi. Maintenant." "À tes ordres, princesse." Elle soupire, presque soulagée de sentir mes doigts s'enfoncer en elle. Elle est chaude et étroite, et tellement mouillée. La sensation est si grisante que j'aimerais plonger mon membre palpitant en elle immédiatement et lui faire connaitre le plaisir sauvage de ma frustration. Je refrène avec force l'appel de mes instincts enflammés. Je ne dois pas brusquer les choses. Il faut que je la prépare correctement à m'accueillir. Ses paupières se ferment sous le lent mouvement de va-et-vient de mes doigts et elle se cambre légèrement pour mieux ressentir, mieux apprécier. "Je suis désolé pour tout à l'heure, j'ai été beaucoup trop loin. J'aimerais sincèrement me faire pardonner." Seuls des râles de plaisirs se manifestent en réponse à ma déclaration. "Nathaniel, pas tes doigts…" Je laisse échapper un petit rire. Elle ne m'a absolument pas écouté. "Comme tu voudras." Si Mademoiselle demande, Mademoiselle aura. Je commence d'abord par embrasser lobe de son oreille puis glisse vers la douceur de sa poitrine. "Tu n'as pas précisé ce que tu préférerais. Que veux-tu ? Ma langue ou autre chose ?" Je murmure en embrassant ses seins, mais toujours aucune réponse. Ma petite tigresse est tellement enivrée par son plaisir qu'elle ne m'entend plus. Un sentiment de triomphe s'empare aussitôt de moi. J'ai vraiment réussi à lui faire perdre la tête. Depuis combien de temps n'a-t-elle plus couché pour être aussi exaltée et réceptive au point de s'enfermer dans sa propre bulle ? Si passionnée pour moi. En l'absence d'objection, je poursuis mon chemin plus bas jusqu'à son nombril et son corps tremble, les nerfs à fleur de peau, quand j'atteins le creux de sa cuisse. "Oui. La langue semble être une bonne idée…" Je raisonne plus pour moi-même en écartant ses cuisses avec aisance. Un violent soubresaut l'envahit à l'échange de mes doigts contre ma bouche. Ses hanches ondulent plus frénétiquement et je dois la maintenir fermement contre le lit pour m'appliquer. Je la sens au bord de l'orgasme. Alors je presse, lape, y amène mes doigts encore, jusqu'à l'explosion des sens. Elle ne se retient pas et tous ses muscles se contractent brusquement. "Nath !!" crie-t-elle plus violemment en atteignant l'extase. Et quel clameur. Ses voisins du dortoir ont dû l'entendre. Mais qu'ils écoutent. Qu'ils sachent qu'elle m'appartient. Elle essaie de reprendre son souffle tandis que mes doigts prolongent un peu plus son plaisir. J'embrasse chacune de ses joues et caresse ses cheveux soyeux le temps qu'elle se calme. Une fois apaisée, je libère de ses menottes en tissu ses mains qu'elle plonge dans mes cheveux pour m'attirer vers elle, quémandant un baiser. Je m'exécute sans rechigner. Notre baiser tendre et sensuel se mue en une caresse plus passionnée lorsque ses doigts effleurent la peau nue de ma nuque. Je bande toujours. Le désir gronde en moi plus férocement et réclame l'union charnelle de nos corps. Je la veux maintenant. Avant de perdre complètement la tête, je me relève. Un préservatif. Il me faut un préservatif. J'en ai toujours un dans la poche arrière de mon pantalon. Je fouille, rien. Putain, j'espère franchement ne pas l'avoir oublié. C'est pas le moment. Elle aussi s'impatiente dans mon dos. "Nathaniel… ?" J'entends les draps se froisser, elle doit s'être redressée. J'hésite à lui demander si elle n'en a pas un dans un de ses tiroirs. Sinon, on devra reporter notre câlin pour une autre fois… Je cherche encore et tombe enfin sur l'objet convoité. Parfait ! Je l'enfile et reviens vers elle, l'allongeant délicatement contre son lit. En dépit de mon état fiévreux, je prends le temps de l'admirer une fois encore. Ses joues sont rouges sous l'effort, ses lèvres sont gonflées et la peau nacrée de ses seins et son cou est décorée de plusieurs suçons. Ses cheveux s'étalent sur son lit comme un halo ombré, avec quelques mèches humides plaquées sur son front. Elle m'offre le plus érotique des spectacles sous mes yeux gourmands, uniquement et rien que pour moi. Elle m'observe aussi, les yeux mi-clos brillant d'une lueur plus sereine. Intense et vulnérable à la fois. Presque… amoureuse. Soudain, mon cœur se gonfle d'une curieuse émotion. Suis-je devenu vaniteux pour penser ainsi ? Ne suis-je pas juste en plein fantasme avec elle comme actrice principale ? J'en ai tellement rêvé de ce moment qu'un songe de plus ne serait pas impossible. Si je me pince, peut-être que je me réveillerais dans mon lit. Seul. Mais tout est réel. Elle est là et me désire, prête à m'accueillir sans réserve. Et avec un tel regard de braise, je peux tout lui céder. Juste une nuit dans mes bras si c'est ce qu'elle veut vraiment. Elle peut m'utiliser et me jeter le lendemain si ça lui chante. Tant qu'elle ne m'abandonne pas. "Tu n'as jamais cessé de l'aimer, pas vrai ?" Les mots d'Ambre choisissent ce moment précis pour me transpercer comme une épée. "Dis-moi que tu veux que je te fasse l'amour." Qui est-ce que je crois berner ? Je me mens à moi-même. Depuis le début, je la veux tout entière. Pas juste son corps. Pas juste une nuit. Je veux son sourire, son cœur, son âme. Avec une tendresse infinie, elle saisit mon visage entre ses mains. Sa chaleur se répandant sur mes joues fait fondre les derniers morceaux qui protégeaient mon cœur. Je suis tellement faible face à elle. Cette femme abat toutes mes défenses d'un geste de la main. "Que se passe-t-il ?" me demande-t-elle, inquiète. Mon hésitation l'a prise un peu au dépourvu. Après tout, il y a de quoi être décontenancé après ce qu'on vient de faire. Être réticent maintenant, alors qu'on est si proche d'assouvir un désir impétueux qu'on convoite tous les deux, est ridicule. Pourtant, je n'arrive pas à bouger, pétrifié par le démon de l'angoisse. Est-ce que tu m'aimes toujours ? J'ai envie de lui demander. Quand elle me regarde ainsi, avec toute l'adoration du monde dans les yeux, je me surprends à espérer avoir toujours une place dans son cœur même si je sais pertinemment que je ne le mérite pas. Je n'ai aucun droit à réclamer son cœur. Bouleversé plus que raison, je soupire et ferme les yeux, me laissant aller contre la douceur de ses mains. Je ne suis plus le même qu'au lycée, celui qu'elle a tant aimé. Le simple fait qu'elle ne m'ait pas tourné le dos comme tous les autres me dépasse complètement. N'est-elle pas dégoûtée par l'homme que je suis devenu ? Après tout ce que je lui ai raconté sur moi et sur mon travail écœurant. "Je ne veux pas que tu regrettes d'être avec moi." Je soupire finalement. On peut encore abandonner. D'un simple mot, elle peut arrêter ce jeu stupide du chat et de la souris. Je suis fatigué de jouer. Je n'en peux plus. Or, elle ne part pas. Elle ne s'enfuit pas. D'une douceur inconditionnée, presque effrayée de me faire mal, elle parsème mon visage de baisers, mettant du baume sur mon cœur abîmé baisers après baisers. "Nathaniel… Bien sûr que je n'ai aucun regret." "Alors s'il te plaît... dis-le. Je… j'ai besoin de l'entendre." Je sais que c'est pitoyable de ma part d'implorer son amour à ce point, mais je ne veux plus faire semblant. Je veux qu'elle soit toujours amoureuse de moi. Ou qu'elle retombe amoureuse si elle a un jour arrêté. Je m'en contre fous si elle me ment. "Je te veux." Je reprends l'inspiration que je n'avais pas remarqué avoir retenue. "Fais-moi l'amour." Un abandon final en un murmure. Sa décision est scellée par un tendre baiser. Contrairement à moi, elle n'a pas hésité une seule seconde. Courageuse et déterminée, la demoiselle n'a peur de rien, même pas de moi. Je ne peux m'empêcher de sourire, mi-amusé, mi-soulagé, mais surtout éternellement reconnaissant. Elle me guide vers elle et je la pénètre d'un mouvement fluide. Et bon sang, elle est en train de me tuer à petit feu. Elle est si chaude, si humide et si étroite que tous mes sens sont en ébullition. Chaque centimètre enflamme et consume mon corps comme si un torrent de lave coulait dans mes veines. Je la possède plus profondément quand ses jambes se nouent autour de moi, jusqu'à ce qu'aucun espace ne nous sépare. Entièrement en elle, je m'arrête pour profiter de la délicieuse sensation. J'enfouis mon visage dans sa nuque, respirant à plein poumon l'effluve de sa peau. On s'emboîte parfaitement comme deux pièces d'un puzzle, comme on était fait pour être ensemble. Jamais je me suis senti aussi vivant que dans ses bras. Cette émotion, je l'ai tellement recherché avec d'autres femmes sans jamais réussir à la retrouver, jusqu'à maintenant avec elle. Je t'aime tellement. "Moi aussi, je t'aime…" Je souris contre sa peau. J'ai parlé à haute voix sans m'en rendre compte et qu'elle me réponde immédiatement m'emplit d'une joie indescriptible. Sur un lent tempo, j'entame une danse sensuelle entre nos deux corps, chaque mouvement frotte sa poitrine délicieusement contre mon torse. On s'embrasse à nouveau, nos langues valsent en harmonie sulfureuse avec nos hanches et j'entrelace nos doigts ensemble. Tandis que je la prends, sa main libre effleure doucement le bas de mes reins, provoquant des frissons voluptueux le long de mon dos. En retour, je presse mes doigts juste au-dessus de ses fesses pour qu'elle puisse se courber un peu et elle gémit sous le nouvel angle. Ses gémissements se font plus discrets que tout à l'heure. Autant il y a peu, je voulais que les gens sachent, autant maintenant, je veux que ce moment nous appartienne. Qu'on reste dans notre bulle rien que tous les deux. Je veux être le seul à écouter ses soupirs. Rapidement, elle devient plus affamée, son corps bouge avec moi pour me presser d'accélérer. Comme je n'en fais rien, elle arrête notre baiser, haletante, et je colle son front au mien. Nos regards se croisent quand je donne un coup de rein plus puissant, lui arrachant un petit cri suave. Je grogne de plaisirs et de douleurs mêlés à ses ongles qui s'enfoncent dans ma chair en réponse. "Nath, plus vite." Non, pas maintenant. Je reste concentré sur mon objectif de la rendre dingue de moi. Je change uniquement la force que je mets dans chaque coup, fort et profond, doux et lascif. "Nathaniel…" miaule-t-elle plaintivement. "Je… J'ai besoin…" "Je sais." C'est égoïste de ma part mais je veux prolonger ce moment le plus longtemps possible. Visiblement pas du même avis, elle tente d'inverser nos positions. Dans n'importe quel autre situation, j'aurais adoré qu'elle me chevauche. Si je n'étais pas à deux doigts de finir, je me serais plié immédiatement à ses exigences. Mais je suis trop proche, et elle, malgré ses protestations, pas assez. Du coup, je la maintiens fermement sous moi. Elle a juste besoin d'un petit coup de pouce pour se laisser aller. Comme si elle lisait dans mes pensées, ses doigts se glissent entre nous deux et elle commence à se caresser. Un geste aussi spontanée qu'impudique. Je me redresse pour lui simplifier la tâche et cale sa jambe sur mon épaule, changeant une nouvelle fois l'angle. Elle semble adoré étant donné la façon dont elle se cambre pour m'accorder une vue affriolante en guise de remerciement. "Tu es tellement belle…" Par contre, son geste provocateur n'aide en rien mon self-contrôle qui commence déjà à m'échapper. Mes mouvements sont moins maîtrisés et plus nerveux. Et elle est encore loin de la délivrance… Impatient, je décide de prendre les choses en main et remplace ses doigts par les miens. Après quelques secondes, ses muscles se contractent délicieusement autour de mon sexe puis finalement elle fond, s'offrant ouvertement à moi. Les paupières closes, elle se perd loin dans un flot voluptueux avec une grâce enchanteresse. Je suis envoûté par tant de beauté. "Oh Nath… oui…" Soulagé par son abandon, je ferme les yeux à mon tour et me concentre enfin sur mon propre plaisir. L'apogée est proche, je m'autorise à accélérer la cadence, une main agrippée à la tête du lit pour garder l'équilibre. Un peu plus vite, un peu plus fort. Et en une fraction de seconde, la jouissance me happe brutalement. Je me fige en jouissant en elle. Je ne m'attendais pas à un orgasme aussi agressif, comme si mon corps avait attendu qu'elle me revienne pour se laisser aller complètement. C'est tellement puissant qu'il me faut du temps pour m'en remettre. J'essaie tant bien que mal de reprendre mon souffle. Quand j'ouvre les yeux, ma belle me regarde tendrement avec un sourire comblée et je ne peux pas empêcher ce sentiment de fierté s'emparer de moi. Je me retire doucement et elle soupire de bien-être. Après avoir jeté le préservatif usé, je m'allonge à ses côtés, elle se blottit immédiatement contre moi sans un mot. Pour la première fois depuis longtemps, je me sens bien, en paix avec moi-même. Tout est parfait, ou plutôt, j'ai l'illusion que c'est le cas pour l'instant. Je viens à prier pour que cette nuit dure éternellement. "Je ne veux pas m'endormir tout de suite…" baille-t-elle en me tirant de ma rêverie. Elle aussi veut que ce moment ne s'arrête jamais. "Pourquoi ? Tu veux recommencer ?" Je plaisante pour la détendre, même si franchement ça ne me dérangerait pas. Donnez-moi juste quelques minutes. "L'idée est séduisante, mais je suis beaucoup trop épuisée." "Petite nature." Comme punition pour mon insolence, elle me tape gentiment le torse. Nous rions doucement, brisant la tranquillité de la nuit. Peu après, un silence apaisant revient nous draper de sa couverture duveteuse. Pourtant, je la sens agitée. Elle se pelotonne plus étroitement contre moi, le visage sombre, et j'ai un pincement au cœur en la voyant si fragile. J'imagine sans peine ce qu'elle doit penser en ce moment. "Je ne vais nulle part, mon cœur." Je la rassure en lui caressant les cheveux et elle me sourit, plus détendue. Je joins ma promesse à un baiser de bonne foi. Comment pourrais-je m'en aller avec elle dans mes bras ? Ses lourdes paupières finissent par se fermer et lentement, sa respiration prend un rythme régulier. Elle s'est endormie. En évitant un maximum de la déranger, je nous couvre avec ses draps et tend le bras pour éteindre la lumière de sa lampe de chevet. Sa chambre se voile dans l'obscurité, seul le pâle reflet de la lune vient caresser nos corps. Malgré la fatigue pesante, le sommeil refuse de m'emporter. Mon regard se pose à nouveau sur elle qui est si paisible dans les bras de Morphée. Elle a l'air si pure et sans défense, comme si elle pouvait se briser ou disparaître à tout moment. Que va-t-il se passer maintenant ? J'ai peur d'avoir fait le mauvais choix en précipitant les choses avec elle. Pas que je regrette ce qu'il vient de se passer, non. A refaire, je le referais une centaine de fois. Ce qui me fait peur, c'est de la mettre en danger inutilement. J'aurai du attendre que cette histoire se calme, que tout ça soit derrière moi. D'abord devenir un meilleur homme pour elle, puis la retrouver. J'ai complètement foiré mon plan. M'aurait-elle attendu seulement ? J'en doute. Belle comme elle est, elle n'aurait eu aucun mal à trouver un autre homme que moi, plus adéquat dans tous les sens du terme. Je ne sais pas si j'aurais pu le supporter, mais pour elle j'aurais fait l'effort. Tant qu'elle est heureuse, même si ce n'est pas moi… En dépit du bon sens, c'est quand même moi qu'elle a choisi. Et maintenant qu'elle est à nouveau mienne, je ne peux pas me résoudre à la laisser partir. "Qu'est-ce que tu aimes tant chez moi ?" Je murmure en effleurant sa joue de mon pouce. "J'aimerais pouvoir lire dans tes pensées." Tendrement, j'embrasse son front. Je promets sur tout ce que j'ai de plus cher au monde de devenir un homme digne d'elle, pour que jamais elle ne regrette de m'avoir choisi. Quoi qu'il adviendra désormais, je ferai tout pour nous protéger. "Fais de beaux rêve, petit ange." -- Elle me manque. On a passé une bonne partie de la matinée ensemble à se câliner – pas de sexe cette fois – juste à profiter de la présence de l'autre. C'était bon de ne pas réfléchir et d'apprécier l'instant présent. Malheureusement les cours ont dû reprendre pour elle et j'ai dû me résoudre à la quitter. Je soupire longuement. Allongé dans mon lit, je caresse distraitement Blanche qui s'est couchée sur mon torse. Je me demande ce qu'elle fait à cette heure-ci. Est-ce qu'elle travaille ? A-t-elle toujours cours ? Je soupire encore en regardant mon portable. Je lui téléphone ? Non, ça peut être risqué si elle est occupée. Alors un message ? Quand elle aura le temps, elle me répondra. Je réécris plusieurs fois le même texto sans savoir comment m'y prendre. « T'es occupée ? On peut se parler ? » J'efface, c'est à chier. « C'était bien ce matin » Encore pire. Oh et puis merde, j'y vais franco. - Tu me manques Envoyé. J'attends comme si des années s'écoulaient, le regard perdu sur l'écran. Même si elle a des choses à faire, elle pourrait quand même donner un signe de vie… non ? Sans recevoir de réponse et jette un œil à Blanche qui se lève pour s'installer au bord du lit, bien loin de moi. Apparemment je la dérange. "Vous êtes pareilles toutes les deux. Vous vous faites désirer et une fois que vous avez ce que vous voulez, je n'existe plus." Blanche a les yeux sur moi le temps que je parle, puis retourne à sa sieste en m'ignorant. Je regarde à nouveau mon portable. Rien. Quel idiot, je fais. Un idiot désespérément amoureux. Je meurs d'envie de la rejoindre. Ou peut-être qu'elle pourrait venir chez moi directement après qu'elle ait fini ses trucs ? J'ai pas changé d'appart', elle connait le chemin. "Ça te plairait de la revoir, Blanche ?" Ses petites oreilles remuent légèrement. J'ai attisé sa curiosité parce que la voilà revenir vers moi après s'être gracieusement étirée. Sérieux, Blanche ? Je me redresse en position assise et caresse le haut de son crâne. "Tu sais que je pourrais presque être jaloux de ton intérêt pour elle ?" Elle se contente juste de se rouler en boule sur mes cuisses et de ronronner pour s'attirer mes bonnes grâces. Évidemment, je suis faible à son petit manège. Comme je le disais, elles sont pareilles. Rapidement, j'écris un nouveau message : « Tu manques aussi à Blanche, tu pourrais passer à la maison pour la voir » Je réfléchis un instant avant d'envoyer. Il manque quelque chose. J'ai envie de la taquiner un peu. J'écris à la place ; - On pourrait aller chez moi ce soir. Tu manques aussi à Blanche, elle adorerait que tu la câlines Je suis sûr qu'elle comprendra mes allusions. Cette fois, sa réponse n'attend pas, je reçois quasi immédiatement un retour. - Ce ne serait pas toi qui aimerait des câlins plutôt ? Bingo. Je ris doucement à sa réponse. Elle n'a aucune idée à quel point. - J'espère bien recevoir autant d'attention qu'elle, voire plus ;) - Déjà en manque alors qu'on vient de se quitter ce matin ? Aie. Elle sait piquer là où ça fait mal. Mais bon, j'étais pas celui le plus en manque hier soir. - Dis la fille qui s'est jetée sur moi Elle prend son temps avant de répondre. Je suis certain qu'elle est rouge comme une tomate. J'aurais adoré voir son visage s'empourprer. Tant pis, j'aurai tout le loisir de la faire rougir ce soir si elle accepte ma proposition… - D'accord je viens, mais uniquement pour Blanche. A ce soir ♥ Bon sang, je souris comme un idiot en voyant son émoticône en forme de cœur. Je me sens à nouveau comme un adolescent. Oh oui, elle sait exactement ce qu'elle me fait. "Tu as vu, Blanche ?" Je lui dis en lui grattant l'oreille. "Ta maman est de retour à la maison." **************************************************************************** Auteur nota bene : Oui, Nathaniel est du type jaloux. Vraiment jaloux. Et en même temps, c'est un petit marshmallow… Ne t'inquiète pas mon chéri, je t'aime quand même.Sur une note plus sérieuse, j'espère avoir bien retranscrit la passion de notre blond préféré. Il est fou amoureux de Su’, n’essayez pas de me convaincre du contraire. J'ai écrit je ne sais pas combien de fois qu'il la trouvait belle lol
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Cette jolie fille que j'ai vue en rêve m'a rappelé celle que j'aimais tant avant. Je l'avais rencontrée à l'hosto, je ne t'en ai jamais parlé. J'étais un peu trop stressé quand on m'a changé d'unité, j'suis parti me cacher à une table de deux où un visage familier traînait avant qu'elle déboule et fasse mes journées. Elle avait de jolis cheveux rouges qui se mariaient à la perfection avec ses lèvres maquillées et des yeux noisettes de panthère qui semblaient ne rien connaître de sa gentillesse. On voyait qu'elle était marquée mais elle souriait toujours si bien, c'était un peu la fée de ma fin d'été. Il ne m'a fallu que quelques secondes pour tomber raide de sa personnalité, on avait pas le même vécu mais on était bien tous les deux. J'me sentais juste terriblement à l'aise à ses côtés, à part quand elle commençait à flirter. Elle a dû essayé deux ou trois fois avant de comprendre qu'elle n'aurait rien de moi. A l'époque j'étais déjà perdu entre elle et lui, tu sais. Puis j'essayais de me remettre de mon Ange. J'avais l'esprit un peu trop embué et au fond, on était mieux comme ça. L'amitié nous allait si bien. J'adorais l'écouter parler, ça partait souvent en couilles et en vagin mais bordel c'qu'elle était drôle. Elle me rendait trop heureux pour que ce soit sain, j'étais en hôpital psy après un de mes plus violents coups de mou mais quelques secondes avec elle et j'oubliais l'entièreté de ma vie dehors. Mon traitement le plus efficace, c'était son sourire parmi tant d'autres. Et malgré les insomnies qui me tuaient l'esprit, la dépression qui me flottait au dessus de la tête, les envies de suicide et d'auto destruction au max ; malgré tout ça, j'étais bien seulement là-bas. Avec elle. Elle qui faisait même de mes weekends impossibles à l'extérieur des moments de joie ultime, elle pour qui j'ai traversé Paris tout seul trop tôt le matin. Tant que j'étais avec elle, ça allait. Enfin, ça c'était jusqu'à ce qu'elle tombe pour un idiot. Encore. C'est le truc tellement typique, j'ai envie d'te dire que ça arrive à tout le monde au court d'une vie. Tu sais, le joli garçon ; celui avec la voix qui te fait craquer, les yeux qui te font tourner la tête et les mots qui te font rire bêtement. Ce gentil garçon qui semble tout avoir pour lui, qui te fait croire aux "je t'aime un peu" et qui t'écrase le coeur dès que tu penses à lui répondre "moi aussi". Ce putain d'enfoiré que je démemberais bien à mains nues pour l'avoir rendue coupable d'une erreur qu'elle n'avait pas commise. Tous les mêmes, ces méchants gamins. Et j'ai dû l'écouter pleurer, regarder la flamme dans son regard se faire plus petite encore. J'ai adressé la parole à quelqu'un que je rêvais de faire saigner en essayant de lui rendre son joli sourire, à ma gentille copine. Et je m'suis senti tellement inutile, je l'ai regardé détruire le coeur de ma panthère avec son sourire débile accroché aux lèvres et j'ai dû me retenir de ne pas lui sauter dessus. Je l'ai écouté insulter son amour et lui cracher dans le dos. J'y ai pensé longtemps en serrant les poings et me suis juré de l'écraser un jour. Ma belle avait le coeur en vrac, elle s'en est remise depuis mais moi je n'oublierai jamais. Chaque fois que je lui parle, j'y pense encore ; je m'imagine lui arracher sa queue et l'admirer se vider de son sang en pleurant, je me délecte des cris qu'il ne poussera jamais sans que mon impuissance ne s'en soigne. Mais peu importe, je n'ai pas passé assez de temps avec elle. C'était trop court et trop intense. On s'est lancé de jolis mots jusqu'au bout mais on n'a jamais pu les suivre à la lettre, même si on aurait aimé. J'suis parti trop loin, elle est restée trop près. On a tenté de garder le contact mais c'est tellement dur ; on n'a plus rien à se dire et j'ai toujours ce mal fou à revenir. Mais ne crois pas que je ne souhaite pas la revoir, que je ne me rappelle pas ses yeux quand je suis triste parfois. Ne crois pas que je l'oublie parce qu'on n'oublie pas l'amie d'une vie.
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Les Chroniques de Livaï #412 ~ UNE PERSONNE IRREMPLACABLE (octobre 845) Mike Zacharias
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
Je monte les marches quatre à quatre derrière Hanji en me demandant encore ce que c'est que cette histoire. Elle n'a pas l'air de plaisanter, mais je préfère que Livaï m'explique tout ça lui-même.
J'étais à l'extérieur de Trost en train de surveiller l'entraînement des jeunes. Hanji a eu du mal à me trouver. Elle était à bout de souffle et ne m'a pas donné tous les détails. Alors nous sommes rentrés prématurément au QGR, et les recrues sont allées s'occuper ailleurs ; de toute façon, il y a toujours un cours théorique qui se donne quelque part.
Hanji pénètre dans le bureau d'Erwin comme une furie et je sens aussitôt l'odeur du thé noir. Apparemment, le nain a eu le temps de se préparer sa boisson fétiche le temps que nous arrivions, et a utilisé sa clef personnelle pour entrer ici. Nous en avons tous une, Erwin y tenait en cas de nécessité. Quelque chose me dit qu'il a bien fait d'y penser...
Livaï est assis dans le canapé et sirote tranquillement en nous attendant. Il ne bouge même pas un sourcil à notre arrivée. Il a l'air très serein et sûr de lui, presque content. Bon, inutile de nous faire attendre, mon vieux, tu peux me raconter un peu ? Je m'assois à mon tour dans le canapé tandis que Hanji, sur les nerfs, arpente la pièce, les mains dans le dos. Livaï me sert une tasse mais j'aimerais quand même être au courant avant de me laisser aller.
Il me raconte sans détail qu'Erwin a été content de lui pour la soirée chez Zackley et que, comme récompense, il lui a donné la possibilité de demander ce qu'il voulait. Laisse-moi deviner : si j'en crois Hanji, tu lui a demandé de prendre des congés. Tout s'explique. Il a dû tomber sur le cul !
Hanji s'énerve en voyant que je ne suis pas en colère. C'est vrai, je vais goûter ce thé, tiens. Calme-toi, ma grande, essaie de comprendre un peu. Erwin n'a pas pris un jour de repos depuis qu'il est major. Moi aussi j'ai remarqué qu'il était pas en forme ; il doit se faire du souci pour sa première expédition en tant que leader, ça le travaille, c'est normal. Livaï a dû le voir aussi - le nain approuve de la tête - et aura voulu qu'il se repose un moment. J'aurai fait pareil à sa place. Erwin aurait jamais accepté de ralentir le rythme si Livaï ne l'avait pas eu à son propre jeu. C'était bien joué, vieux.
On se claque les mains et Hanji rend les armes. Elle reste les bras ballants et se lamente sur la méthode à adopter pour nous tirer de là. Oui, ça sera pas facile, c'est sûr. Je sais pas si vous le savez, mais le boulot d'Erwin ne consiste pas seulement à rester le cul vissé dans ce fauteuil, et à lire et signer des trucs ; il y a des tas de détails qui relèvent de sa compétence et qui font notre quotidien sans qu'on s'en doute. Le mieux, c'est de se partager les tâches, non ?
Livaï semble satisfait de mon investissement mais je sens qu'il a envie de prendre les choses en main. Il toussote, pose sa tasse vide et nous regarde tour à tour. J'ai l'impression qu'il est pas comme d'habitude, en général il a toujours l'air blasé, mais là il est plutôt déterminé. Il annonce que c'est à lui de se charger du plus gros du boulot puisque c'est lui qui a pris cette décision pour nous trois. C'est juste. Donc si je comprends bien, tu vas t'occuper de la paperasse ?
Hanji s'exclame qu'elle n'y croit pas car Livaï déteste ça. Il se frappe la poitrine en se raclant la gorge, ferme les yeux, lève le doigt et déclame d'une voix grave que parfois, il faut se forcer à faire des choses qui ne nous plaisent pas pour un plus grand bien. Pas mal, ton imitation. Mettons que tu t'en occupes, tu sais au moins ce qu'il faut faire ? Il réplique qu'il a déjà vu Erwin à l'oeuvre des tas de fois et qu'il devrait pouvoir s'en tirer ; il lira tous les documents et mettra les plus importants de côté si Erwin doit vraiment s'en charger. Et pour les signatures ? Il répond qu'il est tout à fait capable de l'imiter. Pas très légal, tout ça...
Hanji affirme qu'on va se faire repérer et que si on apprend qu'Erwin s'est barré sans demander l'autorisation au généralissime, ça risque de barder pour nous tous. Il serait sage de mettre en place une excuse crédible. Si quelqu'un a une idée ?
Ok, je me lance. Hum... et si on disait qu'il a été blessé lors d'un exercice, et qu'il se trouve dans un hôpital quelque part ? Hanji répond que c'est pas une bonne idée, on nous demanderait où. Bien vu. Tu as mieux ? Hanji propose de laisser courir le bruit qu'il est allé prospecter de nouveaux potentiels QG, seul, et qu'il nous a laissé la charge du régiment. Non, ma vieille ça passera pas, en plus Erwin est censé préparer la prochaine expédition, pas s'occuper d'immobilier. Autre chose ?
Livaï suggère de laisser un peu de flou, de ne pas dire qu'Erwin est parti et de faire croire au moins qu'il rentre le soir. C'est ça, tu veux que je me déguise et que je me fasse passer pour lui, c'est ça ? Sûrement pas, on a toutes les chances de se faire choper. Cependant... donner l'impression qu'il est là au moins en soirée serait pas mal, de cette façon on pourra varier les alibis. Par sainte Maria, Livaï, tu nous as mis dans de beaux draps quand même ! Tu aurais pu penser à tout ça avant ! Il rétorque qu'avec nos trois cerveaux, on trouvera bien une parade. Tu nous sur-estimes ; même à trois, on peut pas surpasser Erwin. Il doit vraiment te faire confiance pour t'avoir cédé comme ça, sans garantie !
Reprenons, Livaï s'occupe de l'administratif - et du ménage, oui, oui, on sait -, et toi Hanji, tu pourrais t'occuper de quoi ? Elle se gratte la tête et se dit prête à gérer le planning des cours. Y a aussi l'approvisionnement. Puisque les entrepôts sont pas loin des salles de cours, tu peux peut-être t'en occuper aussi, non ? Si j'ai bien compris, on a assez d'argent pour confirmer les commandes de matériel ? Elle approuve de la tête, tout en soupirant devant l'ampleur de la tache. Puis Livaï m'interroge sur ce que je compte faire, moi. J'avais pensé me charger des soldats. Ils m'ont tous à la bonne, j'ai un bon contact avec eux. Et puis j'aime le bon air, rester enfermé toute la journée, c'est pas mon truc. Je vais m'occuper de leur concocter des exercices qui les mettra en forme. Erwin sera fier de ses troupes quand il reviendra, elles seront d'attaque !
A ce propos, on dit quoi aux soldats s'ils nous posent des questions ? Il vaut mieux ne rien dire car les rumeurs courent vite... Hanji exclue absolument qu'on laisse fuiter quoi que ce soit. T'as raison, et je crois que ce sera le plus difficile. Même si Erwin ne se montrait que rarement, cacher son absence en journée sera notre plus gros défi. Il va falloir se creuser la cervelle, je vous le dis !
Livaï se délecte d'avance de ce challenge, mais Hanji n'est pas rassurée. Quant à moi, je suis du genre à prendre les choses comme elles viennent, alors j'essaie de pas m'en faire. Une semaine, ce n'est pas si long. Livaï se lève et s'apprête à rapporter les tasses et la théière au mess, quand on frappe à la porte. Je vais ouvrir et tombe nez à nez avec une pile de papiers sur pattes ; derrière, étouffée par la montagne de documents, j'entends une petite voix me demander de l'aider à placer tout ceci sur le bureau du major. Le soldat entre dans la pièce et je le guide vers la table où il laisse tomber son fardeau. Il ne pose aucune question sur notre présence ici, se frappe la poitrine et s'en va sans demander son reste. Je me tourne vers Livaï, un sourire amusé sur les lèvres, et lui prends des mains le service à thé.
Ce sont les premiers formulaires de la journée. Tu en auras d'autres, alors autant t'y mettre tout de suite !
Il soupire en levant les yeux au plafond. Ne commence pas à te plaindre. Après tout, tu l'as voulu, non ? J'entends Hanji ricaner au moment où elle passe à côté de moi pour sortir du bureau.
#lc412#mike zacharias#levi chronicles#les chroniques de livaï#fanfiction#fallenRaziel#aot#snk#attack on titan#shingeki no kyojin
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N.,
Il est tard et je ne peux pas dormir. Je revois nos 10 ans ensemble, qui défilent et défilent sous mes yeux. Je ne sais pas ce qu'on a loupé.
Parfois, souvent même, tu as été un vrai connard. Doublé d'un lâche, ce qui pour moi est impardonnable. Et j'ai un caractère de lionne, alors entre ça et ton côté "je m'en foutiste", on était sans doute mal barrés. Mais je t'aimais comme je n'ai jamais aimé personne.
Tu m'as tellement poussée à bout que j'ai déménagé, changé d'adresse mail, de numéro de portable... Mais je consultais de temps en temps mon ancienne adresse mail.
Je n'ai jamais su si tu avais reçu ma réponse à ton mail, il y a 3 ans, parce que tu m'as tellement blessée que je n'ai jamais eu le courage de regarder... Et que j'avais bloqué ton adresse mail auparavant.
Chaque fois que je tombe sur un truc génial, j'ai envie de t'appeler. De te dire : "je viens de découvrir un super vinyle !!! Une photo de Kurt Cobain magnifique ! " Ou juste de te téléphoner pour te dire: "des attentats viennent d'avoir lieu. Plein de gens sont morts et je voulais te dire que je t'aime". Parfois, j'ai aussi envie de te dire : "je suis en couple et belle-mère ou tout comme. Mais tu me manques tellement que j'en ai mal physiquement". Certains soirs, j'ai envie de te dire : "je suis vraiment très malade. Je vais à l’hôpital tout le temps. Il n'y a qu'avec toi qu'on aurait pu en rire, et faire un doigt d'honneur à cette putain de maladie qui me pourrit la vie".
Mais quand j'ai été opérée, il y a quelques mois, je ne t'en ai même pas informé. Je savais que tu n'aurais pas été à la hauteur. Et c'est ça le pire.
J'ai aussi envie de te voir et d'avoir enfin une vraie histoire avec toi, pas une de celles qu'on a eues, et qui me donnaient envie de lancer des assiettes contre les murs
J'ai envie que certains rares moments qu'on a eus deviennent éternels. "Pouce", comme disent les enfants. Quand tu as débarqué sur mon parking, une nuit, et qu'on a couru l'un vers l'autre. Quand on est monté direct dans ma voiture et qu'on s'est embrassés. Quand tu es monté chez moi et qu'on a parlé longtemps, assis par terre sur des coussins. On voulait se toucher mais on était trop émerveillés de se retrouver.
Quand tu m'as prise dans tes bras, sur la jetée, devant les péniches, allongés par terre. L'un contre l'autre, les pieds dans l'eau, avec une cigarette.
Il n'y a et il n'y aura que ton corps qui me connaisse si bien.
Nous étions faits l'un pour l'autre.
Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Et je sais que tu es un connard. Que tu es a personne la moins fiable au monde. Je t'en veux pour ça. Et ce soir, j'avais besoin de te le dire.
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Amoureuse.
Je ne sais pas si je me mens, si je me suis menti, mais je crois que je ne me suis pas rendue compte au début que j'étais amoureuse. J'en avais l'impression mais je revenais à la raison facilement.
C'était une passade, j'aimais le fait qu'il n'y aura jamais rien de sérieux. On se voit, on boit des bières on se tourne autour puis on passe une folle nuit ensemble. Le lendemain tu me fais la bise et je n'ai pas spécialement de nouvelles.
Mais cette année je me suis rendue compte que je t'aimais. Je crois même que c'est la première fois que j'aime vraiment, correctement. Le vrai amour, je l'appelle ainsi car aucuns de mes mauvais démons ne se mêlent à mon amour pour toi. Pas d'appartenance, de jalousies, d'attentes, de doutes.
J'appelle le vrai amour le simple fait que depuis trois ans je t'écoute parler d'autres femmes, celles que tu aimes vraiment, en étant presque heureuse. Heureuse que tu le sois. Amoureuse car je te connais par cœur. Je m'en suis rendue compte une nuit ou nous étions de sortie. Tu m'en voulais car au bout de trois ans j'ai commencé à prendre de la place. Vous imaginez bien qu'on est passé de boire des bières à se raconter nos vies, parfois en larmes, et parfois c'est toi qui pleure, jusqu'au petit matin. Tu me fais quand même toujours la bise le lendemain, et s'en suit un silence de quelques semaines. Tu m'en voulais car tes amis commençaient à devenir les miens, et les règles étaient de ne pas rentrer dans ton monde. Nous avions le notre entre minuit et six heures, mais à force de sortir avec toi et tes amis je n'étais plus juste une fille d'une nuit et je crois que c'est surtout pour cela que tu m'en voulais.
Tu étais différent. Ton regard envers moi était mauvais, tu me fuyais. Tu as pris ma main pour danser et j'ai senti que nous étions entre l'amour et la haine. Une vraie relation sans le positif, en gros. Quelques disputes, des jalousies, des nuits d'amour. Cette nuit tu m'as manqué. Je perdais ma relation particulière avec toi. Et mon monde s'est écroulé. J'ai compris que je t'aimais, que mes soirées sans ta bienveillance avaient un gout amer. Que ma soirée sans tes blagues dont je suis la seule à rire, était ennuyeuse.
Ca m'a brisé le cœur. Tu me l'avais déjà brisé, tu ne t'es pas toujours comporter comme un prince. Je ne suis pas ta copine et tu me le rappelles bien, mais je crois que tu fais cela pour te le rappeler à toi et t'interdire de créer autre chose avec moi.
"Merde, je suis totalement amoureuse ".
Comme un film je revoyais tous les moments passés avec toi mais avec ma vision de femme amoureuse et tout devenait clair. Tout. Le nombre de fois ou je faisais en sorte de te voir, innocemment mais tout était calculé. D'oublier quelque chose chez toi pour le récupérer. Le nombre de photos que j'ai de toi, de nous. J'ai même commencé à avoir une passion pour la musique car tu chantes, je connais les tendances je m'y intéresse. J'aime bien écrire aussi alors comme tu composes on en parle. Je crois que j'ai tout fait pour me rapprocher de toi. Je t'ai dans la peau et je ne m'en suis même pas rendu compte. J'ai envie que tu me regardes, que tu t'intéresses à moi et d'être spécial.
Je crois que je le suis. Tu es égoïste en général et si cela fait trois ans que l'on parle et que tu t'ouvres à moi c'est que je t'intéresse.
Pas assez pour m'aimer.
Une nuit on s'est expliqué sur la plage.
Je t'ai dit que je t'aimais. Nous avions pris des substances aussi, qui font que l'on peut faire semblant de ne pas se souvenir. Mais je sais que tu t'en rappelles.
Tu m'as répondu "j'ai peur de t'aimer alors, je fuis après chaque moment passé avec toi. Je me comporte comme un con mais t'es toujours la".
J'avais ma réponse.
Un amour que tu ne veux pas me donner, et moi me contentant de t'aimer.
Je t'aime depuis trois ans, c'est comme un couple quelque part. J'ai vu tes évolutions et toi les miennes. Je te vois devenir sombre, des fois je m'inquiète pour toi. Mais j'arrive à faire ma vie, on s'est habitué à cela. Je te vois qu'une fois dans le mois, parfois plus, mais tu fuis ma présence dans ta vie. Tu sais très bien que sinon m'installer peut-être facile. Hier j'ai dormi avec toi, après un gin-tonic, 7 ou 8 bières, beaucoup de joints, de la musique dans la rue, ton groupe d'amis, une fille qui te plait, et moi.
Je me surprenais à te regarder, je t'évite du regard pour ne pas te regarde en permanence. J'attends que tu ne me vois pas. J'aime tout de toi et c'est comme ça que je sais que je suis amoureuse et donc foutue. Quand tu marches, quand tu souris, j'aime tes cicatrices, rien ne me dérange chez toi.
C'est presque de l'admiration mais pas tant que cela.
Puis hier j'ai été triste. Parce que je t'aime toi et que trois ans c'est long. Je cherche à rencontrer quelqu'un j'ai besoin d'un amour passionnel de lycéens. Ou tu présentes ton amour à tout le monde, ou tu écœures les autres avec tes photos, ou tu penses à la personne en permanence et ou tu crèves si tu penses la perdre. Mais si je t'aime toi, je n'ai pas de place pour d'autres. C'est mathématique.
Je ne peux pas non plus rompre, car rompre quoi?
Alors j'ai 25 ans et je suis amoureuse depuis trois ans d'une personne avec qui j'ai une relation. Sûrement pas la plus belle, peut-être pas la plus saine.
Mais en attendant j'aime, et un jour je serais aimée en retour.
Mais pas aujourd'hui, car aujourd'hui tu me fais la bise et tu dis à tout tes amis sauf à moi que tu les vois ce soir. Car deux soirs de suite ce serait trop.
Alors je t'embrasse sur la joue, deux fois et je pense à notre nuit. Mais des parties sont oubliées et c'est comme un rêve. Rien n’est réel, on s’autorise de s’aimer dans un brouillard. Trop trouillards pour s’aimer pleinement, on s’offre un monde de fuite ou l’on se retrouve.
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Jour 3 : Athlète
-Oh non, vl'a Berkian High, soupira Aster.
Jack regarda le bus arriver et soupira.
Aujourd'hui, ils disputaient un match contre l'école de Berk. Si Jack se fichait des autres écoles, Berkian High avait des élèves… Mauvais joueurs. Insultes, coup en douce et vengeance quand ils perdaient, à chaque rencontre, ça partait en vrille et finissait généralement en bataille générale.
-Faites attention à vos affaires, les mecs !
Le bus s'arrêta et les joueurs en descendirent les uns après les autres. Jack reconnu Dagur, un garçon monté comme une armoire à glace avec un tempérament explosif. Rupert, dit Rustik, qui avait l'insulte facile et qui suivait Dagur à chaque fois qu'il y avait une bagarre. Killian qui s'était auto-surnomé Kranedur, spécialiste de la vengeance tordu. Une fois, il avait planqué des morues périmées sous les casiers dans le vestiaire qu'on avait mis des semaines à trouver.
Enfin descendit Hiccup, le capitaine. Hiccup rendait bien, avait l'air très gentil, mais Jack s'en méfiait comme de la peste. Sur le terrain, c'était sans doute le plus fourbe.
Jack soupira et regarda le terrain, essayant de se concentrer pour le match à venir.
Le match avait été une catastrophe. Il s'était mis à pleuvoir et le panneau des affichages avait rendu l'âme pendant près d'une demi-heure. Et Berkian High avait été insupportable. Ils insultaient les élèves de Brugess High, faisaient des croches-pattes discrets, résultant de trois joueurs en moins. Brugess avait perdu, Berk avait gagné, et quand ils étaient rentrés dans les vestiaires, l'engueulade du coatch n'avait rien arrangé.
La mine basse, ils s'étaient douchés, morose et Jack fut le dernier à prendre sa douche. Sous l'eau chaude, il soupira d'aise en essayant d'oublier qu'il venait de vivre un des pires matchs de sa vie. Il jeta un vague coup d’œil à la pièce avant de retourner badder sur le carrelage de sa propre douche avant de réaliser quelque chose. Il y avait quelqu'un à côté de lui. Il se tourna et vit le capitaine de l'équipe adverse prendre sa douche à côté de lui.
-C'est les douches de Brugess, ici !
Hiccup le regarda et lui dit, avec une légère once de provocation.
-On a plus de place dans les nôtres, alors je viens squatter ici. Ça ne dérange personne, ils sont tous partis.
-Moi je suis encore là, et ça me dérange, alors casse-toi !
Hiccup lui sourit narquoisement.
-Qu'est-ce qui se passe, je te fais peur ?
-Certainement pas ! Mais ça va être quoi, cette fois ? Tu vas mettre de l'huile partout pour que l'un de nous tombe et se pète une jambe ? Ou voler nos plans de jeux ?
Hiccup rigola.
-Comme si j'avais besoin de ça pour gagner !
Jack se retourna dans sa propre douche, en grognant. Il essaya de l'ignorer mais au bout d'un moment, il réalisa qu'Hiccup s'était collé à lui dans sa douche.
-Je peux savoir ce que tu fais ?
-Écologie.
-Écolo… Tu te fous de moi ? Retournes dans ta douche !
-Tu ne veux pas m'aider à sauver l'environnement ?
-Casse toi !
Mais Hiccup ne partit pas. Il continua de se coller à Jack et lui passa la main dans les cheveux. Il lui massa doucement le cuir chevelu et Jack ne put se retenir de grogner de plaisir. Hiccup glissa son visage dans sa nuque.
-Ça te fait de l'effet, on dirait…
-Ta gueule…
Il sentit Hiccup sourire contre sa nuque et continuer ses administrations.
Une chose en entraînant une autre, ils se retrouvèrent à coucher ensemble dans la douche. Quand ils finirent, ils se lavèrent et sortirent des vestiaires. Mais avant de sortir, Hiccup prit Jack par la main. L'argenté se retourna.
-Quoi ?
-Ça te dit de prendre un café ? Avec moi ?
Jack, pas très fier de s'être laissé emporter avec le capitaine de l'équipe adverse et ayant assez mal aux fesses, n'était pas très sûr de lui.
-Je sais pas si c'est une bonne idée.
Hiccup lui sourit.
-Si c'est les regards des autres qui te gênent, on n'a qu'à aller ailleurs.
-Quoi ; genre chez toi ?
-Non, je pensais à Corona, la ville d'à côté. Tu veux aller chez moi ? Demanda Hiccup en souriant.
-Rêves pas.
Jack soupira.
-J'en sais rien pour le café.
-Quoi ? Parce que c'est moi qui te le propose ?
-Tu es quand même mon ennemi…
Hiccup rigola.
-Tout de suite les grands mots…
Il s'approcha de lui.
-Tu sais ce qu'on dit sur les ennemis ?
-Non…
-Qu'ils font les meilleurs partenaires de jambe en l'air.
Hiccup l'embrassa.
-Quand tu te seras décidé, envoie moi un message !
Et il le planta là. Jack rentra chez lui, un peu décontenancé. Il cogita tout le week-end à savoir s'il devait accepter l'offre d'Hiccup ou non. Il avait l'impression de fraterniser avec l'ennemi s'il acceptait. En même temps, il devait avouer qu'Hiccup lui avait fait beaucoup d'effet…
Quand il arriva le lundi au lycée, la tête encore pleine de questions, Aster courut vers lui dès qu'il l’aperçut. Jack voulut le saluer, mais Aster l'emmena à l'écart.
-Mec, t'es pas sérieux ?
-Quoi ?
Aster sortit son téléphone.
-T'as couché avec Haddock ?
Jack pâlit.
-Hein ?
-Essayes pas de le nier, tout le monde est au courant.
-Comment ça ?
Aster lui montra un mail qu'il avait reçu. En gros titre, il y avait marqué ''QUAND BRUGESS SE SOUMET À BERK !!!''. Blanc comme un linge, Jack scrolla vers le bas et vit des photos de lui et d'Hiccup sous la douche la veille.
-Ça fait longtemps que ça dure ?
-Non ! C'était juste une fois! Mais comment…
-Ça vient d'un mec de Berk. Je l'ai reçu ce matin. Tout le monde l'a reçu ce matin.
-Le fils de pute ! Cria Jack, au bord de la crise de nerfs.
-Explique-moi, demanda Aster calmement.
-Vendredi, il s'est pointé sous la douche, et il m'a dragué… Mais je ne pensais pas que ce sale con irait foutre ça sur internet ! Comment il a fait ?
-Vu l'angle, je dirais que ça vient d'une caméra de sécurité.
-Je vais le défoncer !
Jack voulut partir, mais Aster le prit par le bras.
-Écoutes, mec, toute l'équipe est au courant.
-Hein ?
-Ils m'ont presque tous appelé, ce matin. Je pense…
L'Australien soupira.
-Je pense que tu vas devoir démissionner de l'équipe.
-Hein ?
-Tout le monde pense que c'est à cause de toi qu'on a perdu. Parce que tu files des infos stratégiques à Berk en échange de te faire sauter par Haddock.
-Mais c'est n'importe quoi ! Je ne ferais jamais ça !
-Je sais, dit Aster calmement. Tu es mon meilleur ami, je sais que tu n'es pas aussi con. Mais certaines personnes le pensent. Alors un conseil, rase les murs.
Aster avait raison. Dès qu'il entra dans le lycée, une voix au haut-parleur raisonna.
-JACKSON FROST EST ATTENDU DANS LE BUREAU DU PRINCIPAL ! JACKSON FROST !
Jack soupira et s'y dirigea. Quand il arriva à la vie scolaire, on lui jeta des regards noirs, et la secrétaire appuya sur l'interphone.
-Monsieur North ? Jackson Frost est arrivé.
-''Faites-le entrer'', répondit l'appareil.
Jack soupira et entra. Quand il ouvrit la porte, il vit Hiccup, un autre étudiant qu'il n'avait jamais vu, et le directeur.
-Jackson, assied toi, je t'en prie.
-Monsieur, commença Jack.
-Je suis déjà au courant de l'histoire, dit North. Monsieur Haddock a eu la politesse de me l'expliquer.
-Je ne sais pas comment ça a fini sur internet, par contre, continua Hiccup. Mais Gustav ici présent à une idée, n'est-ce pas, Gustav?
L'autre élève regarda ailleurs.
-Monsieur Larsen ?
Gustav Larsen marmonna quelques choses et personne ne comprit.
-Pardon ? Fit Hiccup en tendant l'oreille.
-C'est moi qui aie envoyé le mail, répondit-il.
-On peut savoir pourquoi ? Demanda North.
-Parce que Brugess, c'est une équipe de merde !
-Je vous demanderais de modérer votre langage, monsieur Larsen.
-J'voulais que tout le monde sache qu'on leur était supérieur ! Alors ouais, j'ai planqué une caméra dans les douches, parce que je voulais filmer leurs petites bites, mais quand j'ai vu ça… Je me suis dit que tout le monde verrait que Berk était meilleur qu'eux.
-Mon équipe n'a rien à voir là-dedans, continua Hiccup. Ce genre de comportement n'est pas permis, et mon père… Je veux dire Coach Haddock, punit sévèrement ce genre de chose.
-Monsieur Larsen est dans l'équipe ? Demanda North.
-Non.
-Mais j'y serais l'année prochaine !
-Comptes pas là-dessus, répondit Hiccup.
Gustav sembla choqué, et North sourit.
-Si tout va bien, je vous laisse partir, messieurs.
-Attendez, dit Jack. Je dois vraiment démissionner de l'équipe ?
-Ça, fit North en prenant un air attristé, j'ai bien peur que la décision revienne à ton entraîneur.
Jack soupira et sortit de son bureau. Il retrouva Hiccup dehors et ils parcoururent les couloirs. Au moment où Jack allait partir Hiccup lui fit signe de le suivre. Ils allèrent sur le parking et quand ils furent au niveau des voitures, Hiccup prit Gustav par la peau du cou et serra.
-Aie !
-On va mettre les choses au clair, Gustoc. Tu me refais un coup de ce genre…
-Et quoi ? Fit le plus jeune. Tu vas me tuer ? Toi ? Genre.
Hiccup sourit.
-Moi ? Non. Mais Dagur, oui.
Le nom de Dagur sembla lui faire assez peur, et Gustav s'enfuit.
-Désolé pour le dérangement, dit Hiccup. J'espère que le café tiens toujours ?
-Le… Tu te fous de moi ?
Jack le poussa contre sa voiture.
-À cause de tes conneries, je vais me faire virer de l'équipe ! Tout le monde pense que tu me sautes en échange d'info !
Hiccup lui sourit.
-Tu sais que t'es mignon quand tu es en colère ?
Jack ne se contrôla pas et lui mit un coup de poing, étalant Hiccup par terre. Mais le brun n'arrêtait pas de sourire, même le nez en sang. Il se releva et soupira.
-J'y suis pour rien. C'était pas mon idée.
-Mais t'en a bien profité, hein ? C'est pour ça que t'es venu me voir, vendredi.
-Non, je suis venu te voir parce que je te trouvais mignon.
-Arrêtes tes conneries.
Hiccup sortit son téléphone et pianota dessus. Il le tendit à Jack.
-Quoi ?
-Lis. C'est des messages que j'échange avec mon meilleur pote.
-Et alors ?
-Regarde les dates.
Jack découvrit qu'Hiccup parlait souvent de lui avec des commentaires distingués comme ''Tu trouves pas qu'il a un joli petit cul, le numéro quatre ?'' ''En vrai, je me taperais bien Frost'' ou ''Qu'est-ce que j'ai envie de le baiser…'' ''Mec, j'ai fait un rêve érotique cette nuit, du coup, j'ai dû changer mes draps…'' et l'un des derniers en date ''Ça y est ! Je me le suis fait, et je suis partant pour recommencer''. Certains de ces commentaires remontaient à plusieurs mois.
-Alors ?
-Pourquoi moi ?
-Parce que t'es sexy. Je pensais ce que je disais, dans le bureau. Personne de mon équipe ne ferait un truc pareil.
-Tu parles…
-Non, c'est vrai. Mon père a une politique très stricte en matière de harcèlement.
-C'est ça, c'est pas toi qui passes pour la pute de Brugess…
-Parce que tu crois que ça me plaît que tout le monde a vu qu'on s'envoie en l'air ? J’apprécie pas particulièrement que tout le monde soit au courant des mecs que je me tape.
Jack lui rendit son téléphone.
-Comment tu as été au courant ?
-Hier soir. On me l'a envoyé. On n'a pas mis longtemps à retrouver Gustav, personne d’autre nous accompagne.
Hiccup soupira.
-Écoutes, Jack, c'est vraiment pas moi, okay ? Jamais je ne ferais un truc pareil. Ah, et pendant que j'y pense, si North te pose la question, on sort ensemble.
-Euh… Pardon ?
-Oui, pour faire passer la pilule, je lui ai menti en disant qu'on sortait secrètement ensemble. Que c'était le grand amour, et tout le tintouin. Ça le faisait mieux que si j'avais dit que c'était juste pour tirer un coup.
-Hum… Génial. Du coup, non seulement je suis un traître, mais depuis de longue date. Super.
-Désolé.
Jack soupira en s'asseyant contre sa voiture. Hiccup s'assit à côté de lui.
-Ça va aller ? Demanda Hiccup.
-Je suis passé de joueur de foot à traître professionnel et pute de bon marché. Génial.
-Désolé… Tu comptais sur le sport pour avoir une bourse ?
-Non… C'est pas ma matière principale. Mais ça m'emmerde de devoir abandonner après trois ans d'efforts.
-Désolé…
-Ça fait trois fois que tu t'excuses.
-Déso… Laisses tomber.
Jack sourit. Il se releva et Hiccup l'imita.
-Écoutes, dit Hiccup, je ne peux rien faire pour ta place dans l'équipe, mais je peux t'offrir une baise de réconfort, si tu veux.
Jack laissa échapper un petit rire et sourit.
-Offre moi un café, avant, plutôt.
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Histoire Post épisode 11 (2ème partie)
Mes pensées sont interrompues quand je vois une silhouette assise sur le sable un peu plus loin. Je suis encore à bonne distance mais mon cœur s'emballe car je suis sûr que c'est elle. J'accélère le pas et arrivé à quelques mètres je ralentis pour qu'elle ne m'aperçoive pas encore.
Elle a l'air si calme et tranquille que je me demande si je fais bien de venir la déranger. Je la détaille un peu plus et quelque chose me frappe... Elle porte un grand pull, trop grand pour elle... Un pull bleu marine... Ma mâchoire manque de tomber au sol alors que je réalise que je connais bien ce pull dont j'avais quasiment oublié l'existence... Ce pull que je lui ai donné lors du bal de fin d'année et qu'elle me disait porter régulièrement...
Quelques années plus tôt...
-Allô Nath? C'était pour confirmer pour demain, on essaie d'aller à la plage en soirée?
-Oui bien sûr. Tu vas te coucher, là?
-Oui, j'ai mis mon pull super confortable et je suis prête à passer une bonne nuit...
-Content que ce pull te plaise.
-J'ai un peu l'impression que tu es à mes côtés, j'adore...
-Je préférerais être dans ton lit à la place du pull cela dit.
-Moi aussi mais en attendant c'est pas mal.
-Tu n'as pas trop chaud avec?
-Ça va, je n'ai rien en dessous.
-...
-Haha! A demain?
-... A demain...
J'avais passé un bon moment cette nuit-là à l'imaginer vêtue de ce pull...
J'ai dû faire en sorte de mettre le passé de côté pour aller de l'avant et voilà que tout ça me rattrape. Le masque que je me suis forgé n'a pas tenu face à elle. Elle regarde devant elle, ses cheveux malmenés par le vent et j'ai l'envie folle de lui dire qu'on oublie ces années loin l'un de l'autre et qu'on s'en va loin pour tout recommencer. La voix de la raison chuchote encore que je suis fou de m'approcher d'elle mais... je ne reculerai plus. Je fais quelques pas pour me rapprocher d'elle et elle tourne la tête. Elle sursaute en me voyant.
-Nath? Mais qu'est-ce que... Comment tu...
-J'avais besoin de te voir et... avec quelques indices et beaucoup de chance j'ai pu te trouver.
Elle ne dit rien et se met de nouveau à fixer l'horizon. Je prends place à côté d'elle.
-Sympa ton pull...
-Hein?
Elle me regarde avant de réaliser ce que j'ai dit et de rougir violemment
-Oui c'est mon pull préféré!
-Après toutes ces années...
-Pourquoi en aurais-je changé?
-Des tas de raisons auraient pu te faire jeter ce morceau de notre passé.
Elle passe sa main sur ses yeux et soupire.
-Je sais que tu m'avais dit à mon retour que tu ne voulais pas parler du passé mais je pense que c'est nécessaire.
-Je t'écoute.
-Je te préviens, ça ne va pas être facile mais bon... Quand nous avons rompu, j'ai été complètement dévastée. J'ai pleuré, arrêté de mangé, j'ai eu de nombreuses disputes avec mes parents qui du coup s'en voulaient de m'avoir fait partir loin de toi... J'ai tenté de faire comme si tout allait bien au bout d'un moment mais comment faire pour me dire que les plus beaux moments de ma vie appartenaient définitivement au passé? Je me disais que si d'autres étaient passés par là et avaient tourné la page, pourquoi pas moi?
Ses yeux étaient remplis d'émotion et mes mains se resserrèrent sur le sable.
-Mais... j'ai eu un million de fois envie de t'appeler pour te dire que je ne pouvais pas t'oublier et... le temps a passé, balayant mon courage de te demander des nouvelles. J'espérais que tout se passe bien pour toi. Je t'imaginais te consacrer à tes études. J'enrageais et je pleurais en t'imaginant avec d'autres filles. J'ai dû me concentrer sur mes études et travailler jusqu'à l'épuisement. J'ai fait semblant de sortir avec joie avec d'autres hommes. Et les années ont passé. J'ai hésité avant de revenir étudier en ville mais je me suis dit que je trouverais peut-être la force de tourner la page pour de bon dans cette ville que j'avais tant aimée. Pour boucler la boucle. Pathétique, non?
Je sens que je commence à trembler. J'ai passé des moments affreux sans elle après son départ et j'avais dû me convaincre qu'elle était passée à autre chose.
-S'il y a bien quelqu'un de pathétique ici Su', c'est moi. J'ai eu beau me répéter que tout allait bien et que je n'avais besoin de personne, que le passé doit rester où il est... J'ai juste eu à te regarder une fois pour que toutes mes jolies excuses s'envolent et me laissent face à mes peurs.
Elle hésite et semble chercher ses mots.
-Nath... est-ce que tu aimes qui tu es? Est-ce que tu t'es déjà aimé toi-même?
Qu'est-ce que c'est que cette question?
-Je ne me regarde pas dans le miroir en me disant que je m'adore si c'est ce que tu veux savoir!
Elle secoue la tête et me regarde avec insistance. Un petit rire nerveux m'échappe en la voyant sérieuse.
-Voyons voir... j'ai été un sale gosse et j'ai été bien corrigé un paquet de fois à ce sujet. J'ai tenté de venir parfait pour plaire à mon père et ça n'a rien changé. Il m'a toujours regardé avec mépris et ma mère avec indifférence. J'avais peu d'amis... Je t'ai rencontrée. Je t'ai aimée plus que tout et je t'ai perdue. Je n'ai même pas été foutu de protéger ce que j'avais de plus précieux. Et ensuite comme je te l'ai raconté j'ai fait tous les mauvais choix. C'est dur de s'aimer dans ces conditions je pense... Et est-ce que ça change quelque chose?
Je dois avoir l'air bien amer mais je ne dois pas me démonter.
-Nath... On ne choisit pas sa famille. Tu aurais dû avoir des parents fiers du garçon que tu devenais. Mais ils sont toujours passés à côté de ce que tu étais. Ce sont eux qui ont un problème. Quant à ta situation actuelle... Elle est inquiétante oui, tu as fait des mauvais choix ça c'est sûr mais ça arrive à tout le monde. Quant à moi, à nous... Tu n'es pas à blâmer, nous n'avons pas supporté la distance et moi non plus je n'ai pas su sauver cette relation qui me tenait tant à cœur. Tu ne peux pas prendre la responsabilité pour les erreurs du monde entier. Et tu pourras taper sur son sac de frappe tant que tu veux pour devenir le plus fort, ça ne changera rien. Il faut que tu sois honnête avec toi et que tu arrêtes de te cacher derrière ton mur de briques pour être toi-même. Tu commençais à l'être quand on était ensemble.
Je revois la photo trouvée sur son bureau ce matin...
-Tu serais prête à recommencer une histoire avec moi? Même si celui que tu aimais c'était le gentil délégué principal aux allures parfaites? Tout en sachant que je ne suis pas vraiment ce type-là?
Elle éclate de rire.
-Tu étais parfait en apparence. Moi j'avais bien vu que c'était pas comme ça que tu étais vraiment. Je t'ai aimé avec les défauts que tu tentais de cacher, je t'ai encore plus aimé quand tu as commencé à changer après ton émancipation... Et si aujourd'hui tu es prêt pour qu'on donne une deuxième chance à notre histoire mais que tu ne t'aimes pas, moi je suis prête à t'aimer pour deux.
Elle est là à me sourire, le rouge aux joues et moi j'ai le souffle coupé. Je ne suis qu'un idiot et elle trouve la force de me faire comprendre que j'ai la clé pour m'en sortir. J'ai toujours su que j'avais besoin d'elle. Jamais personne d'autre n'a su ou même voulu me parler franchement comme elle le fait.
-Tu te rends bien compte que je ne te laisserai plus partir? Je crois bien même que je te suivrai si tu essaies de t'enfuir!
Elle me lance un petit sourire en coin.
-Je n'ai pas l'intention de repartir mais j'aime t'imaginer me courant après frénétiquement!
Si ça fait partie des choix que je dois faire, je le ferai. J'ai toujours voulu éviter les regrets et au fond je n'ai fait que regretter tout ce que j'ai fait année après année.
-Su'... ça ne sera pas facile tout le temps tu sais...
-Je sais. Mais tu veux t'en sortir et je serai là.
-Tes amis ne vont pas apprécier de te voir avec moi...
-Nath... ce sont mes amis justement. Ils doivent me soutenir dans mes choix. Tu es mon premier amour et le seul d'ailleurs... On se retrouve, les sentiments sont encore là... Je ne vais pas passer à côté de toi pour faire plaisir à mes amis. Ils finiront par comprendre. Ils ont fort à gérer de leur côté aussi de toute façon.
-Et tes parents? Vu comment ils m'ont regardé quand on s'est croisés en ville, ils n'ont pas envie que je t'approche...
Elle hausse les épaules.
-Tu sais, ma mère a été très triste de me voir si mal après notre séparation. Elle s'en voulait beaucoup et mon père aussi même s'il le montrait moins. Quand je suis revenue en ville, une des premières choses que ma mère a voulu savoir c'était si je t'avais revu. Je pense qu'elle ne sera pas surprise que je lui dise qu'on se donne une deuxième chance.
Le silence s'installe et on se regarde. Elle a l'air fragile par instants, elle a tendance à s'éparpiller et à vouloir sauver le monde même quand c'est impossible mais elle est incroyable et je compte bien la garder à mes cotés cette fois-ci. Je prends son visage entre mes mains. Ses joues sont froides et ses yeux me dévisagent. J'ai terriblement envie de la taquiner avant d'aller plus loin...
-Su'... est-ce que ça veut dire que je vais récupérer mon pull?
Son visage se décompose et elle me regarde, indignée.
-Nathaniel! C'est MON pull! J'en ai pris grand soin durant toutes ces années!
-OK je te le laisse... seulement si au lieu de dormir avec c'est moi qui partage ton lit.
-D'accord mais je peux très bien dormir avec même si tu es avec moi, non?
-Non... tu ne le garderas pas longtemps si je suis avec toi...
Elle ouvre de grands yeux et tente de me pincer mais je la prends fermement contre moi pour l'embrasser. Elle cesse de bouger instantanément et je ne perds pas de temps. Je l'embrasse et bien vite j'enfouis mes mains dans ses cheveux pendant que je dévore ses lèvres. Je dois avoir l'air d'un affamé à l'embrasser à en perdre haleine comme si ma vie en dépendait mais la plage est déserte et je compte bien profiter de ce moment. Mes mains se perdent sous son pull, cherchant la chaleur de sa peau, tandis que je mordille ses lèvres. Un léger gémissement lui échappe et je deviens fou en l'entendant... ça m'avait tellement manqué que je l'embrasse de plus belle alors qu'elle s'agrippe à moi. J'ai presque envie de l'allonger sur le sable mais il vaut mieux s'arrêter là. Nous nous regardons, essoufflés.
-Il va falloir qu'on rentre Nath, il se fait tard...
-Oui... Tu viens chez moi?
-Sérieux? Ça fait si longtemps...
-Il faut bien que je te fasse un petit repas pour te remercier pour le petit déjeuner de ce matin...
Je la prends par la main pour la relever et l'entraîne vers l'arrêt de bus le plus proche.
-Nath, tu réalises que si on avait parlé à mon retour...
Je me retourne pour lui faire face et dépose un doigt sur ses lèvres pour qu'elle n'aille pas plus loin.
-Tu veux vraiment qu'on réalise à quel point on a été stupides d'attendre pour parler sérieusement? Oui on aurait dû parler plus tôt. Je n'étais pas prêt et... je l'ai moins montré mais te savoir en ville m'a beaucoup perturbé dès le départ. Tu as bien plus d'effet sur moi que tu ne le penses sûrement.
Elle mordille le doigt posé sur ses lèvres, me faisant frissonner et apparemment elle sait très bien l'effet qu'elle me fait. Quand on était ado, elle rougissait tout le temps de façon adorable et elle manquait pas mal de confiance en elle. Aujourd'hui elle rougit encore un peu, ce qui me plait toujours autant, mais elle a plus d'assurance.
J'extirpe mon doigt d'entre ses lèvres et approche mon visage à quelques millimètres du sien.
-Tu as quelque chose à rajouter?
-Oui. Castiel est passé me voir après le boulot pour s'excuser car il a bien vu que sa proposition m'a mise mal à l'aise. J'ai accepté ses excuses, fin de l'histoire.
Je me retiens de balancer un coup de pied dans le sable et je m'accroche fort à ses mots. J’agrippe fortement sa main et on reprend notre route à vive allure.
-Nath, doucement, pas si vite, je vais pas m'envoler, je t'assure!
-On ne sait jamais avec toi... Je risque même de te garder chez moi attachée au lit!
-Ça s'appelle de la séquestration! Et... tu as des menottes peut-être?
-Non mais je dois encore avoir ma cravate bleue du lycée, ça fera l'affaire...
-Et ton tshirt avec le dessin d'une cravate? Tu l'as encore?
-Pourquoi? Tu veux me le piquer pour dormir avec celui-là aussi?
-C'est une idée!
Elle rigole alors que je monte dans le bus derrière elle.
Je me penche pour que les autres passagers n'entendent pas.
-Tu peux prendre toute ma garde-robe si tu le souhaites Su'...
Le bus démarre, nous éloignant de la plage. Nos pas laissés dans le sable s'effacent déjà mais les paroles échangées ici résonnent encore et je n'ai pas l'intention de les laisser s'envoler.
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Au dessus de nous , du côté de la frontière
(Trilogie trouble
de l'économie politique du voyage
(3)Au-dessus de nous, du côté de la frontière
Quand je vois un arbre
j’ai envie de vomir
Graffiti punk sur un mur de Paris au début des années 80
Il y a eu des orages ce matin et encore cet après-midi, un peu plus loin, au-dessus de nous, du côté de la frontière, ou alors le réseau est dans un état déplorable. Ou bien les deux. Pour la quatrième fois aujourd'hui, tout a sauté dans le village.
Au moment de la coupure, comme il est 20 heures, Sylvain n'y voit pas plus loin que le bout de son nez et il fulmine.
Ces colombiens, incapables de rien. Je n'ai pas de temps à perdre avec ces interminables coupures. J'ai des auditeurs moi !
Il marche de long en large dans la cour de l’hôtel plongée dans la pénombre seulement éclairée par un portable. Nerveux, il marche, avec à la main, son ordinateur ouvert et ses écouteurs sur les oreilles. Avant la panne, il était en train de visualiser sa chronique quotidienne et de vérifier s'il n'y avait pas des erreurs, afin de la mettre en ligne sur Youtube. Sylvain est un voyageur blogueur.
J'ai plusieurs milliers de followers, m'avait-il dit en bombant la poitrine et avec un sourire qui se voulait complice parce qu'il connaissait mon blog.
Putain ces cons, s'ils croient que j'ai que ça à faire. Je n'ai même pas le temps d'aller à la plage, moi. Et voilà qu'il coupe mon électricité !
Il parle à son propre visage figé sur l'écran depuis qu'internet a été brusquement coupé. Étant donné son regard fixé sur son image, il ne peut voir une chaise et butte dessus. Son ordinateur glisse de ses mains et s’apprête à tomber tandis que son casque s'échappe de ses oreilles, mais avec vivacité, il saisit l'ordinateur dans sa chute, le referme et le colle sur sa poitrine.
Ouah putain, un mac à 2000 boules. Il l'embrasse puis pose le précieux ordinateur et les écouteurs sur notre table et souffle comme s'il venait d’échapper à la mort.
Il manquerait plus que ça, casser ce bijou qui m'a coûté les yeux de la tête. Qu'est-ce que t'en penses dit-il à Moshe assis en face de moi, et qui, avant la panne électricité, caressait les tétons de son petit ami Alberto assis sur ses genoux. Il est temps de quitter ce trou à rat. A Capurgana, je ne peux pas travailler dans de bonnes conditions moi.
On est bien ici dit Moshe tout en continuant à titiller les tétons d'Alberto. Medellín est une grosse ville, pas trop mon trip en ce moment.
Même s'il ne parle pas français, Alberto à l'air de comprendre et, dans l'ombre, je le vois poser une main sur ses couilles. En tout cas, c'est ce que j'imagine assis de l'autre côté de la table en devinant plus qu'en voyant la main d'Alberto plongée entre les cuisses de Moshe.
Vous allez arrêter de vous tripoter tous les deux. Il y a pas que ça dans la vie, s’énerve le blogueur
Mais si, mon cher Sylvain, il n'y a que du cul dans la vie surtout pour les pédés AHAHA. J'adore le cul ! Les pédés juifs, tu trouveras pas mieux comme obsédé sexuel, dit-il avant de lécher le cou d'Alberto. Et en aparté, théâtralement, il dit, ma petite maman juive, ton chéri adoré de fils est un obsédé sexuel HAHAHA.
J'en ai marre fait Sylvain en reprenant son ordinateur. Je retourne me reposer dans la chambre. Je te laisse avec ta maman juive. C'est la meilleur des mamans pour emmerder un fils. Salut fait-il en disparaissant dans la chambre.
On s'en boit un ? dit Moshe en sortant la bouteille de whisky de sous la table. On boit à la santé de ma sainte mère qu'est toujours vivante et qui espère encore me marier.
Oui je fais, je ne savais pas que tu avais ça avec toi. Ici c'est hors de prix le whisky. Je ne bois que de l'aguardiente.
C'est ma dernière bouteille acheté à Carthagène les garçons, il n'y en aura pas d'autres, alors on y va mollo. Et pour mieux se contredire, il nous sert des triples doses.
Pour la quatrième fois dans la journée, on entend le démarrage d'un moteur qui tousse puis celui-ci prend son rythme de croisière. Grâce à la mise en route du groupe électrogène de l’hôtel, la lumière revient.Sylvain et Moshe voyage ensemble en Amérique du Sud depuis un an et demi. Ils arrivent de Carthagène où Moshe a rencontré Alberto, un vénézuélien. Il a fui son pays où il était étudiant à Caracas. J'ai pas l'impression qu'il ait beaucoup d'argent et a 20 ans de moins que Moshe. Parfois il a l'air ailleurs, loin de nous, mais c'est peut- être seulement l'âge qui veut ça ou bien le fait d'avoir quitté son pays.Au moment où Alberto et Moshe commencent à se bécoter, je me retourne car j'ai cru entendre du bruit. Et en effet c'est eux. Ils sont rentrés en silence dans l’hôtel, en longeant quasiment les murs, comme des ombres de la nuit. Ce sont un érythréen et des congolais de Kinshasa habillés de bric et de broc, portant des hautes bottes de plastique, excepté une petite fille d'à peu près trois ans qui, elle, porte des sandales. L'érythréen est très beau, 20ans tout au plus, avec des yeux bleus comme la mer des caraïbes. IL parle un peu en Anglais, les autres en français. Ils connaissent aussi quelques mots en anglais mais ils n'ont pas, eux, le temps d'apprendre l'Espagnol. John le mécano de Kinshasa me salue de loin. Il m'a raconté son histoire ce matin au moment de la deuxième coupure de courant et alors qu'il attendait de passer la frontière du Panama par la montagne, mais le guide n'est jamais venu les chercher alors ils restent une nuit de plus dans notre hôtel, la police colombienne leur ayant dit que c'était le moins cher du village et ils payent en dollar. Ça fait trois semaines qu'ils sont partis de Kinshasa via un avion pour Quito en Équateur et leurs réserves d'argent fondent comme neige au soleil. Le soleil ici, il y en a beaucoup. L’érythréen s'est joint à eux à Turbo, au moment de prendre une lancha pour traverser la mer, et, arrivé à Capurgana, un village colombien du bout du monde, à la frontière du Panama qui fait tant rêver les touristes, dont moi. Ici, il n'y a que la mer, des plages, une immense jungle, de la petite montagne et il n'y a pas une seule route sur une centaine de km, voire plus.
A Turbo, à 80 km d'ici, ils sont partis de nuit sur une lancha sans lumière, ils étaient une trentaine. Quatre heures de bateau à fond, en passant par un bras de mer envasé puis la haute mer pour éviter la police et l'armée à l'entrée de l'estuaire. La lancha est un bateau tout en longueur et sans tirant-d'eau. Sur une mer d'huile, c'est un plaisir de navigation, il glisse. Mais dès qu'il y a un peu de houle, c'est l'enfer. Ils ont cogné des vagues pendant 4 heures. La petite en sandale était dans un triste état, pleurant d'effroi pendant tout le voyage. Quand ils ont débarqué, leurs muscles criaient de douleur. Les 4 policiers du villages les ont récupéré aussitôt. Après vérification des papiers, la trentaine de migrants africains mais aussi indiens et pakistanais se sont répartis dans différents hôtels, les plus pauvres dormant sur la plage ou sous des cahutes, quand la nuit éclatent des orages.
J'ai un frère à Paris m'avait dit John pendant notre conversation du matin.
Dans quel arrondissement habite-t-il John j'avais demandé. Moi aussi je suis de Paris.
Je ne peux pas te le dire. Paris, banlieue, tout ça c'est la même chose pour moi. C'est la France. Au dernier moment je ne sais pas pourquoi, j'ai cédé à mes amis, Je suis parti avec eux en Amérique du Sud. Ils m'ont dit que c'était plus facile que l'Europe et la France pour rentrer aux Etats-Unis ou au Canada et trouver du travail. Maintenant, je regrette.
Il m'avait présenté sa femme qui tenait son enfant dans ses bras.
Bonjours j'avais dit poliment, mais elle n'avait pas répondu. Je voyais bien qu'elle en voulait à son mari. Elle était sur un autre continent dont elle ne parlait pas la langue, dans un endroit totalement isolé, avec très peu d'argent, dans une précarité qui ferait trembler les plus courageux et leur fille était dans la même galère qu'eux. Enfin elle m'avait dit quelques mots dans la langue de son pays mais à aucun moment elle avait souri. Comment pouvait-il en être autrement ?
C'est pour quand John ? j'ai demandé quand il est passé à côté de Moshe et D’Alberto.
Je ne sais pas. On nous a dit qu'il y aura encore des orages cette nuit. Peut-être demain alors. On va se coucher, bonne nuit.
Bonne nuit aussi John et bonne chance surtout si on ne se revoit pas.Alberto et Moshe étaient torse nu et ils étaient excités. J'ai bu la moitié de mon verre et, sous cape, j'admirais ces deux corps enlacés dont l'un était effrontément jeune et souple et l'autre, couvert de tatouages, était dans la plénitude d'une existence dont le corps n'avait pas trop subi de démolition. Je ne crois pas qu'ils avaient remarqué la présence de John et des autres migrants. Ils s'étaient levés et, Alberto, comme une liane, avait une jambe relevé et enlacé autour de la jambe de Moshe. Moshe le tenait à pleine fesse.
Je suis sorti de l’hôtel pour aller chercher deux enpanadas au poisson.
xxxx
Le lendemain matin, Sylvain m'attendait à la table du petit déjeuner dans la cour de l’hôtel.
Profitons de cette splendide journée sans pluie pour aller visiter la réserve del Cielo avait-il dit en verve. Mes auditeurs attendront ma chronique un jour de plus. Cela ne leur fera pas de mal. Et puis il faut bien que je prenne des notes pour mon prochain livre. Les enfants de Peter Pan.
j'avais pas beaucoup dormi mais j'étais plus en forme que les autres nuits. L’électricité avait été coupée deux fois dans la nuit et sur le coup de 3 heures, elle était enfin réapparue sans autre coupure jusqu'au petit matin. J'avais donc pu dormir grâce au fonctionnement des ventilateurs.
Avant de dormir, avec Moshe et Roberto on avait été danser à la brujita, le petite sorcière, la boite de nuit construite sur pilotis au-dessus de la mer, un lieu sublime. Ils passait les musiques des Caraïbes. Musica crossover ils appellent ça ici, et Roberto dansait comme un dieu, beaucoup de garçons et de filles l'admiraient et cela rendait fou de jalousie Moshe qui ne lui avait pas adressé une seule fois la parole, au lieu de quoi il était resté au bar, en ma compagnie, tous en suivant des yeux un Alberto dansant, prodigieux et absolument parti sur une autre planète. Ils ne s'étaient réconciliés qu'à la fermeture de la petite sorcière. Je les avais laissé sur la plage, dans les bras l'un de l'autre.
Moshe arriva à la table du petit déjeuner, torse nu, les cheveux en bataille et une cigarette à la main, sans nous saluer il alla la fumer sur le trottoir de l'hôtel.
Ça, c'est une belle nuit les amis dit-il de retour dans la cour
Vient prendre ton petit dèj ordonna Sylvain. On va visiter la réserve El Cielo, il parait que c'est superbe. Nous partons dans une heure. Dépêche-toi et vas réveiller ton Adonis. Moshe donne-moi une cigarette.
Quoi dans une heure, mais mon chéri ne sera jamais debout dans une heure. Et puis merde achète des clopes c'est toujours moi qui les paye. Normalement, c'est moi le juif pas toi HAHAHA.
D'accord. D'accord, c'est moi qui achète le prochain paquet. Mais bon soit pas chien. Offre moi une clope.
Grand cœur Moshe tendit son paquet puis il alla réveiller son amoureux.
Bornu tu es prêt me demanda-t-il en allumant sa cigarette à la table alors qu'il est absolument interdit de fumer dans l’hôtel, même dans la cour. J'ai rien dit. J'avais tellement fumé dans ma vie, je le comprenais.
Oui tout à fait je viens avec vous.
En fait tu ne m'as pas dit ce que t'en pensais de mes chroniques.
J'ai pas encore eu le temps de les écouter, j'ai menti. Mais promis, ce soir je prendrai le temps.
J'avais écouté une chronique la veille, avant d'aller à la petite sorcière. C'était celle sur la finale de la coupe du monde de football entre la France et la Croatie. Je n'aimais pas beaucoup sont état d'esprit bien dans l'air du temps. Il avait une pensée que j'appelle le truquisme et le complotisme. Il disait que la finale était truquée et que ceux qui regardaient le foot étaient des moutons et des cons. Hélas il avait tort au moins sur le premier point. Les français avaient gagné à la régulière, en étant petit joueur, en refusant d'attaquer, c'était un jeu absolument laid, fondé uniquement sur les erreurs de l'adversaire, aucun panache, aucune prise de risque. La France et son entraîneur, le laborieux Deschamp était une honte pour le football, il ne faisait rêver personne. C'était le même cauchemar que la coupe du monde 98 que Deschamp avait déjà gagné comme joueur avec une équipe qui avait refusé le jeu. Par deux fois l'équipe de France avait montré qu'elle n'était pas présente pour enchanter le monde mais pour gagner à n'importe quel prix ! Il y avait en effet de quoi détester ce consensus qui s'effectuait au lendemain des victoires. Seulement Sylvain ne parlait pas tant de foot que des imbéciles et des cons. Il y avait quelques chose du donneur de leçon dans ce qu'il disait. Mais il le disait bien, il était à l'aise devant l'écran, sa cigarette à la main (ou la cigarette de Moshe), les mots lui venaient facilement et tout n'était pas faux dans ce qu'il disait, loin de là. Notre chroniqueur avait quand-même entre trente et cinquante milles followers, beaucoup plus que je pouvais rêver en avoir sur mon propre blog.
Une heure après, je ne sais par quel miracle, nous étions en route pour la réserve Del Cielo située dans la forêt à une heure de marche du village.
XXXXX
Pour ceux qui pénètre pour la première fois dans ce type de forêt, c'est un émerveillement.
La forêt en elle-même est un mythe dont le cœur est l'arbre, grand seigneur végétal sans lequel aucun monde terrestre n'est possible. L'arbre parle, raconte des histoires, de nombreuses histoires. Il fait peur et il rassure à la fois. Si l'arbre est perte d'horizon, il est aussi celui qui accepte qu'entre ses racines un chemin conduise à un nouvel horizon. L'arbre devenu forêt est matière à rêver et on ne rentre jamais dans la foret sans une certaine appréhension.
Après avoir visité la réserve del Cielo, Sylvain marche en tête, fier comme un paon, avec une canne qu'il s'est fabriqué dans un solide morceau de bois. Il porte un sac à dos qui semble lourd tant le tissu est tendu à craquer. Il a mis des chaussures de marche, Moshe et Alberto le suivent. Ils sont en tongue et débardeur. Ils se sont faits des cannes avec des bambous trouvés à côté de la cascade. Je suis derrière, moi aussi avec une canne en bambou et des sandales et, comme je ne vois pas souvent ce type de forêt, j'ouvre grand mes yeux. Sylvain s'est arrêté. Il nous fait face, en tenant sa canne comme un monarque, puis il la dirige vers une plante dont les feuilles ont des veinules rouges.
C'est quoi ça, hein c'est quoi ça mes compagnons demande-t-il. Vous ne savez pas ?
Et comme personne ne répond , il dit avec un accent français à couper au couteau.
El Corazon de Jesus. Je vous traduis ?
Non j'ai dit spontanément et j'ai été surpris. Moshe l'avait dit en-même temps que moi. Cela a produit une cascade de rire qui entraîna Alberto, même si je ne suis pas sûr qu'il nous ait compris.
Sylvain resta droit comme un piquet, son morceau de bois planté dans le sol et le regard tourné vers les cimes des arbres, comme si nous n'existions pas.
Ignare dit-il vous êtes tous des ignares.
Il reprit sa marche sans se soucier de nous, levant sa canne et donnant des noms aux arbres et aux plantes, tandis que derrière lui, nous marchions en nous tordant de rire. Nous n'étions pas respectueux. Sylvain n'avait aucune autorité et je le pensais si imbu de lui-même que je le croyais près à un coup de folie. Mais non, il nous laissa rire jusqu'à ce que nous nous en lassions, puis il s'est arrêté de nouveau devant une rivière où, détendu, il nous a souri. Je crois que je n'avais jamais vu ce genre de transformation sur le visage d'une personne. Sylvain si sérieux d'habitude, avait un sourire profondément énigmatique et sincère. Depuis que j'avais fait sa connaissance, je ne trouvais pas ce type sympathique, mais sans hésiter, à ce moment-là, il aurait pu me demander n'importe quoi, je l'aurai accepté comme si c'était mon meilleur ami. El Cielo est une réserve aménagée à une heure de marche du village de Capurgana, un sentier puis un escalier en bois nous avaient mené jusqu'à une jolie cascade où nous nous étions baignés ensuite nous avions été jusqu'au sommet d'une colline d’où nous avions une vue plongeante sur l'océan. La forêt était épaisse, les fougères avaient des feuilles de plusieurs mètres de long, les arbres étaient démesurés, il y avaient des quantités de papillons dont un bleu turquoise grand et rectangulaire comme une feuille d'un carnet de poche. Nous avions aussi rencontré une multitude de rivières que nous traversions sans problème car on avait de l'eau en dessous du genou. L'air vibrait intensément et même si nous étions tout le temps à l'ombre, après 5 minutes de marche nos vêtements dégoulinaient de sueur. Le taux d'humidité devait être à 90%. Parfois un rayon de soleil s'infiltrait sous la canopée et c'était un plaisir de sentir cette piqûre de chaleur sur sa peau.Sylvain, volontairement sans doute, vient de s’arrêter sous un de ses rayons de soleil qui lui éclaire une partie du visage. On dirait un clair obscure d'un maître flamand! Je me dis que notre chroniqueur a le génie de sa propre mise en scène, et, de nouveau, je le trouve tel que le voyais auparavant, un rien cynique et hautain.
C'est là qu'on se sépare mes compagnons, profera-t-il. Je continue l'aventure sans vous. Votre chroniqueur a décidé de passer à l'action.
Moshe s'approcha.
Tu es devenu fou ou quoi. Depuis le temps qu'on voyage ensemble, tu ne vas pas m'abandonner comme le Petit Poucet au milieu de cette forêt qu'on dirait sortie d'Avatar. J'ai besoin de toi mon joli compagnon.
Sylvain lui passa une main autour du cou.
Roberto garda le silence, indifférent à cette scène, il regardait ailleurs, le vol d'un de ces papillons bleu turquoise.
Qu'est-ce que tu veux nous dire j'ai demandé à Sylvain. On est au milieu de nulle part et le seul moyen de sortir du village c'est de prendre une lancha et de retourner à Turbo.
Il ne m'a pas donné de réponse car le coyote est arrivé à ce moment-là et nous voyant il a aussitôt mis un foulard sur son visage. En Amérique du sud et central, le coyote est le nom des passeurs de migrants. derrière lui, ils le suivaient. Ils étaient plus d'une vingtaine. John le mécanicien de Kinshasa marchait en tête et il tenait sa fille dans ses bras, derrière sa femme portait un énorme sac sur sa tête. Il y avait au moins deux pakistanais ou afghans, plusieurs érythréen dont ce jeune homme aux yeux d'un bleu magnifique et fermant la marche 4 femmes en boubou portaient, comme tout le monde, des bottes de caoutchouc et des gros sac de plastique noir sur leur tête. Moins d'une heure après avoir entrepris leur marche dans l'immense et très dangereuse forêt du Darien, eux aussi dégoulinaient de sueur.
Buenas dias cria gaiement Sylvain.
Buenas dias répondit le coyote.
J'ai fait un salut de la main à John et à sa femme. Toutes et tous se taisaient. John m'a fait un petit geste en retour.
Comme vous pouvez maintenant vous en rendre compte, notre petite balade dans la réserve del Cielo n'était qu'un prétexte dit-il. J'avais déjà négocié avec ce monsieur et il nous montra le passeur de migrants. Votre chroniqueur préféré a décidé de partir avec ce nouveau sel de la terre abandonné de tous. Oui je m'engage à mes risques et périls. Et rien ne me ferra revenir en arrière. Je pars avec eux. S'il m'arrive quelque chose Moshe, je t'ai laissé une clé USB à l’hôtel avec l'enregistrement de ma chronique d'outre-tombe. Je t'ai aussi laissé mon code dans une enveloppe pour que tu l'envoies sur Youtube. On ne sait jamais, ajouta-t-il bravache. Mais il n'y a aucune raison que je ne rentre pas. Je suis solide comme un roc moi.
Une partie des migrants souriaient, les congolais. Les autres ne parlant qu'anglais, restaient de marbre.
J'ai pris mon passeport, de l'argent ajouta-t-il, mon mac et 5 paquets de cigarettes. Ce monsieur m'a dit qu'après 3 jours de marche il y aura une route. Je rentrerais en avion ou avec une lancha. Je compte être de retour dans 5 ou 6 jours.
Aux anges, il souriait. Je vais leur montrer ce que c'est qu'un vrai chroniqueur. Je vais leur monter ce que c'est que d'en avoir. Je vais faire le buzz sur Youtube moi et vous verrez, je doublerai ou même triplerai mon audience.
Et il leva le poing comme s'il venait de marquer un but.
xxxx
Six jours étaient passés et Moshe fumait comme un pompier depuis qu'Alberto était parti . La veille de son départ, il était allé danser seul à la petite sorcière, et il avait rencontré un ingénieur de Medellin qui lui avait promis un bon job, la possibilité d'avoir un avenir et ainsi d'aider financièrement sa famille restée à Caracas. L'ingénieur avait un air vieux car voûté et portant une barbe. Je l'ai vu quand ils ont pris la lancha pour retourner à Turbo. Je voulais dire au revoir à Roberto. Il m'avait souvent regarder du coin de l’œil quand il embrassait Moshe et, dès qu'il m'a vu sur le port, il m'a entraîné dans un coin où son ingénieur ne pouvait pas nous voir, il m'avait embrassé à pleine bouche et je l'avais laissé faire. Il m'avait donné ses coordonnée Facebook et Messenger et je lui avais promis de l’appeler quand je passerai à Medellin. Mais nous n'étions pas dupe. L'un et l'autre savions que je ne l’appellerai pas.
Depuis Moshe fumait donc comme un pompier. Mais ce n'est pas seulement à cause d'Alberto. D'avance il savait qu'un jeune vénézuélien de 20 ans, avec le drame qui se passait dans son pays, avec aussi sa jeunesse et ses rêves que peuvent avoir les jeunes, surtout ceux qui fuient leur pays pour des mondes meilleurs, oui il savait, car Moshe n'était ni stupide ni suffisamment amoureux pour ne pas reconnaître dans sa rencontre avec Alberto qu'une amourette de passage, une rencontre certes superbe - car Alberto était superbe - mais qui ne se prolongerait pas au-delà d'une semaine ou deux.
C'est aussi ça, m'avait dit Moshe, les voyages. Des personnes qu'on aime et qui passent. Ce voyage, s'il m'apprend quelques chose de ce monde, c'est que je n'ai pas d'autres choix que de me contenter de l'éphémère. AHAHA. Alors que l'on parle toujours d'amours éternels. Connerie que l'amour Bornu !
Il fumait donc comme un pompier aussi et avant tout parce qu'il n'avait eu aucune nouvelle de Sylvain depuis 6 jours. J'étais aussi inquiet. Pour lui, mais aussi pour Johnny, sa femme et sa fille. Ils étaient jours et nuits dans cette immense jungle sans route et sans aucune aide possible de l'extérieur. J'imaginais cette petite fille de trois ans les yeux ouverts dans la nuit. Elle devait être terrifiée. Entre deux coupures d’électricité j'avais été chercher quelques informations sur internet. Par Capurgana, l'année précédente, on estimait à 8000 les migrants à tenter la traversée de la forêt du Darien. On ne connaissait ni le nombre de ceux et celles qui avaient réussi à traverser le Panama et atteint le Costa Rica, ni le nombre de morts. Mais tout le monde sait qu'on ne traverse pas une des forêts les plus dangereuses du monde sans risques et périls. Il ne pouvait en être autrement, il y avait de nombreux morts. Des morts de toutes les guerres et de toutes les misères du monde. Ces migrants pensaient trouver à Capurgana, la petite porte qui ouvrait sur ce paradis des pays occidentaux et en particulier des États-Unis et du Canada et, devant eux, ils ne trouvaient qu'une forêt infernale dans laquelle aucun de leurs cris ne pouvait être entendu. Quel courage et quelle nécessité les poussaient jeunes, hommes, femmes, enfants à traverser la Colombie et le Panama en risquant leur vie dans des conditions aussi difficiles et avec si peu de chance d'y arriver ?
Sylvain était ce qu'il était, mais il n'avait pas manqué de cran en les accompagnant. Si son témoignage pouvait servir à quelque chose, on pouvait lui tirer notre chapeau. Mais encore fallait-il qu'il revienne.
C'est ce qu'il fit.
8 jours. 8 jours il a mis à revenir.
De retour de la plage, je l'avais retrouvé dans les bras de Moshe. il avait les dents serrés. Il tremblait. Il ne m'avait pas dit bonjour. D'ailleurs, il ne semblait pas me reconnaître. Creusés par les cernes, ses yeux étaient éteints. Sale des pieds à la tête, ses ongles étaient noirs de terre. Il puait. Même d'où j'étais, je sentais son odeur. Et ses vêtements étaient en loque. Il ne devait pas être de retour depuis longtemps. D'un geste Moshe m'a fait signe de le laisser seul. Je suis donc allé à une des tables sur le trottoir et je me suis assis à côté du patron de l'hôtel, un jeune et gros allemand charmant et très serviable. Sa mère était à côté de lui. C'est elle qui avait acheté l’hôtel quand les premiers touristes étrangers étaient venus dans la région, il y avait seulement 5 ou 6 ans. Avant la région était aux mains des brigands, des narcotrafiquants, des Farcs (Force armées révolutionnaires de Colombie) et des paramilitaires* d’extrême droite. Aujourd'hui, on disait la région pacifiée. Si les Farcs avaient bien déposé les armes, les paramilitaires, les brigands, les narcos n'avaient pas disparu. Ça aussi tout le monde le savait. Le nouveau gouvernement comme l'ancien n'avait aucune volonté de changer la situation surtout chez les paramilitaires qui avaient nombre d'amis dans tous les gouvernements.
Je croyais n'avoir plus rien à faire à Carpugana et j'étais décidé à prendre une lancha pour le port de Turbo, dès le lendemain, d'où partaient des autobus pour Medellin.
J'attendais le soir pour faire mes adieux à Moshe et Sylvain. Ceci bien sûr n'était pas dénué de curiosité sur ce qui était arrivé à Sylvain ainsi que de crainte pour la vingtaine de migrants.
Ce fut une surprise, excepté les profondes cernes sous les yeux, Sylvain avait retrouvé sa superbe. Il semblait encore plus sûr de lui qu'avant son voyage dans la forêt et son sourire, quasi permanent, ressemblait à celui d'un fou prêt à vous découper en morceau. Je me trompais peut-être, parce qu'au moment où il a pris sa tasse de café et l'a portée à sa bouche, il tremblait si fort qu'il en renversa la moitié. En face de lui Moshe buvait une bière. Il avait un regard sombre que je ne lui connaissais pas.
Salut l'écrivailleur m'a-t-il lancé. Alors tu viens aux nouvelles, comme Moshe et comme les autres. On aimerait bien savoir ce qu'il s’est passé. Mais vous n'êtes pas digne de savoir quelque chose.
Je viens vous dire au revoir. Je pars demain matin pour Turbo. Bien sûr Sylvain, j'aimerais savoir ce qu'il vous est arrivé.
Ce qu’il m'est arrivé rectifia-t-il. Ici il n'y a que moi. Il n'y a donc que moi qui peut raconter les événements.
D'accord ce qui t'es arrivé.
Je raconterai rien. Vous le méritez pas dit-il .
Moshe souffla, tu commences à me les broyer menues, toi et ton ego de superstar. Tu es parti avec eux parce que tu devais faire le buzz avec ta chronique, rappelle-toi. Tu voulais raconter cette histoire de migrants au monde entier. Alors commence par nous.
Non j'ai changé d'idée, je ne raconterai rien.
D'accord j'ai dit à Sylvain je pars demain matin à 7h30. Bonne route à vous deux, pour la suite de votre voyage.
Moshe s'est levé et m'a pris dans ses bras, un long moment
Prend soin de toi frère dit-il. Ça m'a fait plaisir de te connaître.
De même pour moi Moshe.
Sylvain nous regardait avec une tête d'assassin et de boudeur. Il se leva précipitamment et quitta l’hôtel.
Excuse-moi me dit Moshe, je vais le rejoindre. Depuis qu'il est rentré, il est plus tout à fait le même.
J'ai préparé mon sac à dos et j'ai été faire un dernier petit tour de Capurgana. Je suis allé jusqu'à la petite sorcière qui était fermé parce que la boîte de nuit n'ouvrait qu'en fin de semaine et me suis assis sur la plage. Il y avait quelques lanchas amarrées au large. Le long de la côte, on devinait la forêt d'où quelques lumières immergeaient. Derrière ces derniers feux, il y avait l'immensité de la jungle, un no mans land où aucune loi d'état ne s'appliquait et un trou noir de notre monde contemporain dans lequel bien des hommes disparaissaient. Un faisceau de lumière a traversé mon regard, s'est posé sur ma tête, mon corps puis s'est éteint.
Je te cherchais dit-il en s’essayant à côté de moi. Excuse-moi pour tout à l'heure.
Aucun problème Sylvain. Cela n'a pas dû être facile.
Non.
Puis un long silence s'est installé. J'entendais très distinctement le bruit du ressac. Un chien s'est approché de nous et nous a flairé. Sylvain devait être immobile, le regard perdu, le chien s'éloigna. Il prit du sable à pleine main et le laissa couler entre ses doigts puis il reprit la parole.
Tu sais que tu as un beau petit brin d'écriture dit-il, sans doute pour se concilier mes bonne grâces. Mais le ton était vraiment obséquieux
Merci j'ai dit, car peut-être que dans la bouche de Sylvain c'était un compliment.
J'ai besoin de toi Bornu dit-il dans un souffle presque éteint.
Comment ça Sylvain tu as écrit un livre tu en écris un autre et tu as ta chronique sur Youtube. Tu n'as pas besoin de moi
En effet dit-il en regardant la mer, j'ai beaucoup de talent. J'ai toujours excellé dans tout ce que j'ai entrepris.
Il affirmait cela avec tellement de tristesse dans la voix qu'on ne pouvait que le croire.
Peut-être trop continua-t-il sans me regarder. Je manque d'humilité n'est-ce pas ? Ego trop fort. Imbu de ma personne. C'est ça que tu penses. Comme tout le monde d'ailleurs. Je m'en fous de ce que tu penses. Quand on a du génie comme moi, on n'a pas beaucoup d'ami. Moi j'ai Moshe et puis entre trente et cinquante milles followers. Ce n'est pas à toi que ça arriverait, hein Bornu.
Tu es sûr que tu as besoin de moi, je me suis énervé, car oui tu es un con imbu de ta personne et à l’ego surdimensionné. Tu as de la chance d'avoir un copain comme Moshe. il y a longtemps qu'à sa place je t'aurai laissé tomber. Si tu es venu pour me dire que tu as du talent et moi pas du tout, tu peux continuer ton chemin. Je suis certain qu'avec ton génie tu vas très bien te débrouiller sans moi.Non, non, je m'excuse Bornu, j'ai trop peur. Je ne peux ni en parler en publique ni l'écrire. Je suis un homme mort si je parle. Il n'y aura pas de chronique sur Youtube. Trop dangereux.
Si je comprends bien, tu veux que je parle à ta place.
Exactement. Toi aussi tu as un petit peu de talent. Tu y arriveras.
Merci de cet immense compliment mon cher Sylvain, mais j'arriverai à quoi ?
je vais te raconter tout ce que tu veux et toi tu l'écriras sur ton blog "Un carnet (latinoamerica)".
Sylvain tu es conscient que j'écris pour vingt personne. C'est le gros maximum. Alors que toi, tu as entre entre 30 et 50 mille followers sur Youtube. Je ne joue pas dans la même division que toi.
Ça me va, ça me va, ça me va. Il ponctua ces répétitions de coups de poing rageurs dans le sable.
Si je comprends, tu as eu des menaces. Et qu'est-ce qu'il m'arrivera si j'écris à ta place ?
Rien du tout. Ils ne connaîtront que ton nom de blogueur. J'en ai besoin Bornu. Il faut que tu écrives, même si c'est lu par une infinité de gens. Fais ça pour moi, s'il te plaît. Pour que je puisse continuer à me regarder dans la glace. Et puis pour eux aussi . Pour elle. Pour lui.
Sylvain m'avait dit s'il te plaît. S'il n'était déjà assis, il se serait peut-être mis à genoux.
D'accord j'ai dit. Je vais l'écrire ton histoire mais à ma manière, j'ai carte blanche.
Oui oui tout ce que tu veux. je dois te raconter. Tu as pas besoin d'un dictaphone ? j'en ai un dans mon sac tu sais, je te le donne si tu veux. J'ai toujours travaillé avec un dictaphone. C'est un bon pense-bête, tu devrais.
Non merci pas la peine, je t'écoute.
Voilà Bornu. Cette histoire je l'appelle le jeune l’érythréen aux yeux bleus.
Je verrai Sylvain, c'est moi qui déciderai du nom de l'histoire.
D'accord, pardon, voilà comment ça s'est passé.
Il s'approcha, baissa la voix et me parla quasiment dans l'oreille. Il me parla longtemps.
XXXXX
Comment raconter en quelques phrases l'histoire de Sylvain et des vingt-trois migrants qu'il accompagna ? Pendant ces quelques jours dans la jungle, il avait enregistré une foule de choses. Bien plus que l'on ne peut en enregistrer dans une journée sans importance. Il existent quelques heures ou quelques jours dans une vie qui valent en bonheur, mais le plus souvent en malheur et en souffrances des mois voire des années d'une existence normale. Je vais essayer de vous dire le principal depuis le moment ou le coyote les entraîna dans la forêt et qu'ils passèrent au Panama.
Très vite Sylvain s'est rendu-compte que ce serait l'horreur. Une fois qu'on a dépassé la réserve del Cielo, avec ces quelques chemins balisés pour nous les touristes, il n'y a plus rien. On prend des sentiers quasiment invisible pour un étranger. C'est vraiment l'enfer dès le début et ça dure et ça dure. On monte. On n’arrête pas de monter et il y a de la boue partout. Sans bâton tu tombes, tu te relèves tu mets tes mains n'importe où. Piqûres. Il y a des araignées partout aussi. Elles sont affreuses. Pauvre John qui portait sa fille. Il est tombé dès le début. Il était recouvert de boue. J'avais envie de m'arrêter toute les 10 minutes. C'est infernal les côtes. On grimpe on a mal. Après c'est les descentes et c'est encore pire, ça glisse tout le temps, les jambes tremblent, on a soif, parfois on voit le soleil mais c'est pas mieux car dès le premier jours on craint la nuit. Je suis resté 6 jours dans la forêt du Darien et j'ai eu peur sans arrêt pendant six jours.
Et la petite ? Comment ça se passait avec la petite, j'ai osé lui demander dans son histoire qu'il disait de façon halluciné et quasiment sans respirer?
De bras en bras. Les plus forts la portait chacun leur tour, pas moi. Pouvais pas, par contre sa maman, oui. Si tu savais la force de ces gens. Sans jamais se plaindre. Ce sont des héros tu sais. Des fantômes dans nos sociétés et des héros de notre humanité. Le courage de ces gens. Une côte on montait, puis une descente, on s'arrêtait 15 minutes et puis on recommençait. On avait l'impression de marcher sur place, de toujours revenir à notre point initial. Et puis il y a la nuit. On s'est assis ou allongé sur du gravier d'un lit de rivière, il y avait même un peu de sable. C'était mieux que l'humidité et la boue des chemins. Et c'est là qu'on a entendu un rugissement puis le hurlement d'un congolais. il répétait terrifié, des lions, des lions. il y a des lions dans cette forêt. On s'est tous mis les uns contre les autres. Ce n'était pas un mais deux. Non des lions mais des jaguars. Tu ne peux rien faire contre un jaguar. C'est d'une puissance incroyable. La petite s'est mise à hurler. j'ai bien cru que j'allais en faire autant quand j'ai vu les yeux d'une des bêtes dans la nuit. Tu aurais vu notre terreur. Le coyote nous a calmé. Il nous l'a montré, bien en évidence, et il s'est mis devant nous , pour nous protéger, on croyait. Entre ses mains, il avait un fusil ce salaud. Deux fois j'ai entendu le rugissement d'un jaguar. Jamais je ne l’oublierai, j'en ai encore les cheveux qui se dressent sur la tête. On avait faim aussi. La seule chose qui ne manquait pas c'est l'eau. J'ai jamais bu de l'eau aussi bonne.
Quoi qu'est-ce que tu me demandes ?
Non on a perdu personne les deux premiers jours. C'est fou car si tu t'éloignes du coyote, pour aller aux toilettes par exemple, on doit t'attendre, sinon tu es mort, perdu à jamais. On a aussi évité l'armée du Panama. On s'est allongé dans la boue, ils nous cherchaient. Non. Ça c'est au début. l'armée, après il y a les brigands, les narco, les paramilitaires. Il y a du monde dans la jungle. A côté de moi, Il y avait un africain de Sierra Leone, qui avait déjà traversé la forêt. Il s'était fait reprendre avant le Costa Rica. Il avait des faux papiers colombien car il ne voulait pas être reconduit en Sierra Leone où toute sa famille avait été assassinée. Il était l'unique survivant. Là-bas il était condamné à mort par ceux qui avaient assassiné sa famille. L'armée du Panama l'a donc reconduit en Colombie et trois mois plus tard il était avec nous, tentant encore une fois de passer. Il m'a dit, les animaux, les serpents, les araignées, les moustiques, la pluie les maladies, oui cette forêt est dangereuse. Mais mille fois plus dangereux sont les hommes qui se la sont appropriés. Qu’est-ce qu'il voulait me dire ?
Au matin du troisième jour, il n'était plus là, il avait disparu ce salaud, plus de coyote. Tu peux imaginer cela, 23 personnes souffrantes, affamées, épuisées et isolées dans une jungle sans qu'aucun et aucune d'entre nous ne connaisse un chemin pour s'en sortir. On a connu l'enfer de l'enfer. On s'est repéré à la boussole. Saloperie de forêt, tu n'as aucun point de repère là-dedans. Tu peux tourner en rond des jours et des jours. Il y a des gens tellement hallucinés et désespérés qu'ils ont essayé de traverser le tampon du Darien*, seul. Le plus incroyable c'est qu'il y en a qui y sont arrivés. Un sur combien ?
On est tombé sur eux le quatrième jour. Ou est-ce qu'on était ? incapable de le dire. La seule chose que je sais. c'était la dernière fois que je me suis lavé dans un rivière avec les autres. C'était un vrai guet-apens. Je me demande s'il n'était pas de mèche avec eux le coyote ? Oui bien sûr. Tous de mèche, tu peux être sûr, la douane et l'armée du Panama et de Colombie, les brigands, les narcos et les paramilitaires, tout le monde se nourrit sur le dos des migrants. Ils gagnent à tous les coups. C'est tellement facile. Ils sont si faibles et sans défense. Eux ils étaient bien armés, il étaient 16, je suis sûr, je les ai compté. ils nous ont tout pris, tout. Même le lait concentré de la petite fille. Mon mac à deux mille boules que j'avais emmené avec moi pour faire ma chronique au Panama une fois arrivé. une fois arrivé où ? Et puis ils ont vu le jeune érythréen.
Un long silence s'installa, dans lequel 2 fois je l'entendis aspirer à fond la fumé de sa cigarette.
Oui Sylvain le jeune érythréen.
Il aspira encore une grande taffe et jeta sa cigarette au loin.
Je ne peux pas. Vraiment. Ils n'aimaient pas les yeux bleus. ils ont joué avec lui. j'ai voulu l'aider, j'ai pris un coup de crosse. Une femme a crié et les a traité de chien. Ils ont sorti une machette. Un machette tu te rends compte ?
Oui.
La pauvre ils ne lui ont pas laisser une seule chance et lui c'est encore pire.
Qu'est-ce que tu veux dire Sylvain ?
Elle au moins elle ne souffre plus.
Sylvain qu'est-ce que tu veux dire ?
Non ils ne l'on pas tué les salauds, non. Simplement ses yeux. Ils ne les aimaient pas. Une peau noir, des yeux bleus, ça porte pas bonheur a dit un paramilitaire en riant. L’érythréen est parti en courant, il avait compris lui. Mon dieu. On est tous partis dans tous les sens mais ils n'ont pas tiré un coup de feu. De toute façon ils nous avait déjà tout pris. Je sais plus . Si je sais. Ils l'ont rattrapé je m'en rappelle. Ce sont des bêtes les paramilitaires, ce ne sont plus des humains. Mon dieu, si jeune. Il faut l'écrire, les dénoncer. Un jeune qui rêvait d’une meilleure vie. Il n'est peut-être pas encore mort. Les salauds faire ça à cause de la couleur de ses yeux et en plus il jouait avec lui alors qu'il criait de douleur. Il faut l'écrire dit-il en fixant la mer et en serrant mon poignet de ses deux mains.
Foutu pays où les paramilitaires font toujours la loi. Ce jeune érythréen dans cette forêt monstrueuse a une espérance de combien de jours ou plutôt de combien d'heure dans l'état ou l'avait mis le paramilitaires ? J'espère qu'il est mort. On s'est retrouvé 10 personnes sur les 22. On est resté ensemble, affamés, on n’avait plus rien on ne savait pas quoi manger dans la forêt. Et puis au 6ème jour on est tombé sur une communauté d'indiens Kuna. Ils nous ont pris en pitié. Nous non plus, on n’était plus des êtres humains, mais des zombies titubants et marchant tête baissé. Non. John, sa femme et sa fille n'étaient pas avec nous. Ils nous ont conduit à la police on était plus qu'à deux heures du premier village panaméen. J'avais ma carte bleue, mon passeport. Je les avait laissé dans mon slip. Ce n'était même pas la peine de leur parler des paramilitaires colombiens, commettant des crimes au Panama. C'était le dernier de leurs soucis. Les migrants ont été mis dans un camp. Il y avait déjà une vingtaine de personne dans ce camp. Moi comme j'avais mes papiers, ma carte bleue j'ai loué une lancha pour renter aussitôt. 7 heures de route en lancha c'est 6 jours de marche. Je ne sais pas combien ça fait de km, mais c'est beaucoup. Les autres, dans quelques jours, les militaires les reconduiront à la frontière. Ensuite l'armée colombienne les reconduiront à leur tour jusqu'à Turbo* Et ces nouveaux damnés de la terre devront recommencer. Trouver de l'argent, puis une lancha à Turbo pour arriver à Capurgana, payer un nouveau coyote et prier tous les saints du monde pour réussir à traverser cette forêt sans tomber sur des narcos, des paras ou des militaires. Je leur ai donné tout l'argent que je pouvais, mais c'était une goutte d'eau pour soulager toutes ces souffrances. Et j'ai tellement peur que je peux même pas en parler dans mes chroniques. Je ne peux m'empêcher de penser à lui tout seul dans la forêt et à cette pauvre africaine dont il ne reste sans doute plus rien que notre souvenir.
Tu pourras écrire tout ça Bornu ?
A nouveau il prit une pleine poignée de sable qu'il laissa couler entre ses doigts. Et puis ses beaux yeux bleus. tu pourras vraiment ?
Oui.
XXXXX
Je n'ai pas écrit cette histoire tout de suite. J'ai pris le lendemain matin la lancha pour rejoindre Turbo. Il y avait un peu de mer mais la houle et le vent nous portaient. Ça ne cognait pas. A peine arrivé à Turbo j'ai pu attraper un autobus en partance pour Medellín. C'est à Medellín que j'ai écrit cette histoire. J'ai trouvé un petit hôtel avec un beau jardin ou je pouvais écrire en paix. Je devais faire vite car mes amis, rencontrés à Bogotá, arrivaient dans trois jours et nous avions l'intention de connaître la ville, ce qui voulait dire faire des bars, des concerts et peu dormir.
Sylvain, Moshe. Je leur ai envoyé mon carnet (latinoamérica) comme je le fais pour vous. Pour l'instant je n'ai pas eu de réponse de la part de Sylvain. Ce qui est une bonne chose. S'il avait détesté mon texte, je suppose qu'il me l'aurait déjà fait savoir. Tout ce que je peux vous dire à son sujet c'est qu'il a retrouvé tout son mordant. Sa dernière chronique, a dépassé les 55 000 followers. Quant à moi, je n'ai - et probablement - n'aurai pas de nouvelles de John, le mécano de Kinshasa, ni de sa femme et de sa fille. Je ne peux qu'espérer qu'ils s'en sortent et qu'enfin arrivés aux États-Unis ou au Canada, ils se construisent une vie digne et heureuse.
C'est la fin de la "trilogie trouble de l'économie politique du voyage". Mais celui-ci continue avec d'un côté eux, les invisibles du monde qui risquent si souvent leur vie pour passer les frontières et, de l'autre, moi, nous, les bien assis dans notre confort, qui voyageons les doigts dans le nez parce que nous sommes nés, là où tout est plus facile, de ce côté-ci de la frontière.*
Encore une fois, je vous promets (même si je ne tiens jamais cette promesse) que les prochains textes seront beaucoup plus courts.
Prenez soin de vous.
Capugana, Medellin, août 2018
*La Forêt Du Darien est une forêt primaire de 160 km de long sur 50 km de large. Elle est prolongée côté Colombie d'un marécage d'environ 80 km de long. Aucune route ne la traverse. La panaméricana qui traverse les Amériques de l'Alaska jusqu'à la Terre de Feu au Chili s'interrompt donc dans cette région. La seule tentative réussi en voiture à été effectuée entre 1985 et 1987 en Jeep, par Loren Upton et Patty Mercier. Ils mirent 741 jours pour parcourir 201km soit... 271mètres par jour !
La région du Darien abrite les indiens Wounaans et kunas. Ils seraient à peu près 2000. Cette région étaient avant tout une zone d'activité des paramilitaires d'extrême droite, de l'ALN (armée de libération nationale ) et des Farcs aujourd'hui démilitarisées et intégré à la vie politique légale du pays. C'est cette région, où le droit n’existe pas, et jugée infranchissable, que des milliers de migrants doivent parcourir à pied. Ceux qui survivent à cette forêt mettent entre 6 et 10 jours pour la traverser.
*Les paramilitaires constitue une force auxiliaire de l'armée colombienne regroupés dans les AUC (autodefensas unitades de Colombia). La plupart des crimes de leaders syndicaux, des massacres de populations pauvres ainsi que des milliers de viol dans le but de punir ces populations soupçonnées d'être sympathisantes des Farcs (force armée révolutionnaire colombienne, leurs sont attribués.En 2005, Leur grand ami et président de la Colombied’alors,( et aussi le plus grand des voleurs, dépassant largement Escobar. Il se considère même comme le propriétaire du pays) Alvaro Uribe désarme les paramilitaires contre une impunité quasi totale. Officiellement les AUC n'existent plus depuis cette date. Mais dans la réalité, ils sont toujours utilisés par les grands propriétaires terriens et des grosses entreprises comme Coca cola pour assassiner les leaders syndicaux et les militants paysans. Ils sont payés par l'oligarchie et les grosses entreprises du pays ainsi que par le commerce de la cocaïne comme c'est le cas dans notre histoire, en la faisant passer de la Colombie au Panama. L'extorsion des biens des migrants est une de leurs sales activités annexes .
*Ce texte à été écrit d'après un long et excellent article du journaliste Colombien , Juan Amorocho Becerra dont voici le lien internet.
http://www.elcolombiano.com/colombia/crisis-de-migrantes-ilegales-en-capurgana-choco-EL8287053.
Et pour finir, écoutez cette vidéo de Systema Solar à fond. C'est excellent
Plein de belles choses pour vous et à bientôt.ère
youtube
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23 Aout 2018. Courir.
D'abord commencer à l'envers: Je viens de sortir le chien et je regardais “ma”…( c'est marrant comme vivre donne le sens de la propriété ..bref ), ma rue, donc, comme dans une photo dans laquelle ça bougeait. Ma rue est belle. Que du granite. De vieux lampadaires avec, certains, une lumière jaune, certains, une lumière blanche, là, ces nouveaux leds de clinique que je déteste. Avant j'étais allé faire les courses juste comme il faut. Et je suis rentré avec la même musique les Aveners. En boucle de cheveux. Pour la propriétaire, j'imagine qui je veux. Et c'est juste toi, hein ? Alors des boucles qu'on prend dans les doigts. Et si ce sont les tiennes…tu te reconnaîtras. Des boucles qui chantent quoi. Puis cafe au bord de la route et ça me rappelle les départs en grandes vacances, quand on déjeune sur une aire de repos, avec des voitures qui font des bruits de vagues en passant et des effluves d'odeurs qui les suivent, d'essence, de graisse pour ces put…de camions, alors ça m'est pas désagréable, les bruits des bagnoles et pis tout. Puis devant, les grandis et les épicéas vacillent des palmes. On dirait qu'ils sont heureux mais c'est un regard, hein, juste…. Ça tombe ils se font chier…juste… Je dis beaucoup “juste”. Va falloir que j'arrête avec ce tic de langage. Juste…Mouais… J'ai fait deux croquis. Maladroits. Pas leur place ici. Puis en rentrant, une colline pubis, avec des airs de jaune qui donnent envie dans les vents. Envie de s'asseoir. Pour penser. Pour tâter des insectes du bout des doigts. Y avait une tite brise aujourd'hui, une bise presque, une bienveillante et l'orage est passé même si le violet sentait le violent. J'ai pas vu d'animaux. C'est signe d'électricité dans l'air. Ou peut être j'avais pas la tête à ça. Ou d'électricité dans ma caboche. Aussi, même que. Mais j'ai la tête à quoi hein ? Dis …? On s'en fout. J'ai la tête. Enfin une tête. Le reste on verra. Les têtes ça se décide pas de suite. C'est qu'après, vers la fin, qu'on peut déduire et j'en suis pas là. Loin de là, comme disent les vieux en se grattant le menton. Air pensif. Sagesse de passage piétons. On est tous que de passage piétons. - Olala, je vous trouve bien philosophe ce soir. Ouais, bah pour calmer vos ardeurs de pensées, je vais vous dire: rentrez le bois et pilez-le bien droit hein ? Bref…. J'ai vu. J'ai vu mon ombre me doubler et je me suis mis à essayer de courir plus vite qu'elle mais ça n'a pas marché. Les ombres sont légères faut croire. J'ai vu. Des âneries. Trois bouts de ficelle et des plastiques de bonbons à la menthe. Du bleu. Sur le chemin. Mais je courais. Alors je ramasse pas. Je note juste. Oui. Juste. J'ai vu. Couru pour l'entretien. Comme d'embauche. Pour maintenir les choses au même niveau qu'avant. Enfin un peu. J'ai vu un nuage colossal. Et dix minutes après c'était plus que des petits boîtes d'orages oubliés, dispersés par les vents qui nettoient tout. Je me suis dit c'est comme les sales pensées de merde, et il faut des vents dans ta tête, dans tes tempes et des concours de cerveaux lents pour t'en défaire bien. J'ai vu. J'ai rien vu de plus que ce que tu peux voir, toi. T'as qu'à regarder, quoi, toi aussi. Voir c'est donné. C'est donné mon p'tit pote. T'as qu'à ouvrir tes mirettes et parcourir les d'vinettes, moi j'dis. Alors j'ai pensé à l'aventure. J'ai pensé. Pensé. Et ça arrange tout de penser. J'ai pensé des trucs de gamins de College…qu'on pourrait se donner la main en chantonnant presque des refrains communs. J'ai vu qu'on pourrait se regarder dans les yeux et pis tout y deviner, qu'on pourrait manger la même sucette, j'ai vu des trucs de sixiemes, de cinquièmes, de quatrièmes puis après j'ai passé la troisième pour que ça aille plus vite et j'ai vu des tourbillons, de la vitesse et du feu dans nos poitrines qui en demandaient pas plus. Et j'ai eu peur parce que ça va trop vite et que mon coeur, il est plutôt lent. L'est plutôt lent.
B® les j'ai vu. B.B. “ Journal Dictaphone de grand jean”. Borat Bernardrovitch. Presses de l'incité, 1973. Ou alors 1974. Je sais plus bien.
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#2
Au fond, nous étions surtout des amis qui baisions. Et plutôt bien. Elle avait un rapport à la chose sexuelle qui se trouvait aux confins de l'affect et de la solennité. Elle enchaînait les hommes à une fréquence quasi-frénétique et prenait bien soin de n'en aimer aucun. Elle se faisait des amis et ils venaient chez elle pour la baiser, voilà tout.
Je ne l'ai jamais vue hors de chez elle. Nous n'avons jamais bu de verre, encore moins dîné au restaurant ensemble. Nous étions tout de même de bons amis, elle me racontait ses aventures débridées, sa vie sexuelle singulière et foisonnante. Son idée du désir m'intriguait un peu. Je me sentais parfois comme un petit joueur en pensant à son contingent d'amants.
Pour autant, je savais que je faisais partie de ses préférés parce que je mettais beaucoup d'intérêt et d'attention durant nos sessions. Durant ces soirées, j'étais à elle et elle était à moi. De toute façon, je ne sais pas faire autrement. Je ne venais pas pour du sexe, je venais pour m'occuper d'elle. Je la baisais ELLE et je crois qu'elle appréciait ça même si elle fuyait le sentimentalisme comme la peste.
En préambule de nos soirées, elle avait toujours l'interdiction de se toucher les 24 heures précédentes et je ne me privais pas de lui envoyer des messages salés. La tension montait doucement pour arriver à son paroxysme au moment où je sonnais à sa porte. “La journée avant ta venue, c'est toujours spécial, je le sens dans mon ventre, je sens qu'il va se passer quelque chose” m'a-t-elle dit une fois.
Elle sortait de sa douche et m’accueillit en peignoir. Je n'ai même pas prononcé un mot avant de la plaquer contre un mur en l'agrippant par le cou pour manger sa bouche avec gourmandise. J'ai fermé la porte nerveusement. Elle était prise dans mon piège, ou moi dans le sien, allez savoir.
Ma main s'est alors promenée sous son peignoir, son corps était encore chaud et même un peu humide, je sentais des gouttelettes perler de ses seins, sa peau sentait la noix de coco. Nous étions ensemble depuis quelques secondes que mes sens étaient déjà très échauffés, il fallait redescendre un peu. “Allez, on va dans ta chambre” lui ai-je intimé en l’entraînant par une claque sur le cul presque triviale.
Je l'ai allongée sur le lit, son peignoir n'était pas encore retiré, juste ouvert sur son sexe et sur un sein qui dépassait, c'était légèrement obscène. Je la dévisageais des pieds à la tête en enlevant mes vêtements sans hâte. C'était drôle de la faire un peu mariner. J'étais enfin nu, à demi-dressé.
Elle s'est assise sur le lit et s'est jetée sur ma queue. Elle poussa un soupir d'aise et commença à me pomper avec enthousiasme. Ses mains se promenaient sur mes cuisses, mon ventre. Elle donnait l'impression de se nourrir après une faim qui la taraudait depuis un moment.
Sa tête allait et venait frénétiquement sur mon sexe qu'elle sortait de sa bouche bruyamment avant de promener sa langue sur mon gland. Elle ne me faisait pas une vulgaire gâterie; pour elle, c'était de toute évidence une expérience importante, presque mystique. Elle honorait avec sérieux ce membre qui lui était offert. Elle y prenait peut être plus de plaisir que moi alors que pourtant, j'étais bien loin.
Je lui ai alors pris les cheveux à la racine avec mes deux mains. Sa récré était terminée. Après avoir gentiment accéléré le rythme et tapé un peu au fond de sa gorge comme un méchant garçon, j'ai placé ma queue sur ses lèvres, à l'entrée de sa bouche. Je tenais sa tête de façon à ce qu'elle ne puisse bouger.
– Donne-la moi !
Ca me fit ricaner. J'ai ensuite pris mon membre pour le promener sur son visage, ses joues, tout autour de sa bouche. Elle essayait de le gober sans y parvenir en couinant de frustration avant que je la remettre entre ses lèvres, tout au fond de sa bouche. Je poussais fort mon bassin en elle, en fixant ses yeux rougis et humides, j'ai même fini par pincer le nez de ce petit soldat en apnée. Quelques secondes, juste pour lui montrer que je pouvais le faire.
Puis j'ai relâché toute pression, les larmes coulaient sur ses joues et en retirant mon sexe, de longs filets de bave s'écoulaient de sa bouche et se posaient en filament sur son menton et tombaient sur ses seins.
– Ne t'essuie pas.
Le visage souillé de bave et un peu interloquée, je la pousse à s'allonger sur le lit pour me jeter sur elle et l'embrasser à pleine bouche en lui tenant de nouveau les cheveux. Sa bave aussi, était à moi. Je lui ai ensuite mordillé la lèvre, l'oreille, le bout de son sein, ce qui l'a fit tressauter puis je me suis relevé, je l'ai alors regardée en silence.
Je savais où elle rangeait ses capotes et en ai chaussé une avant de revenir sur le lit. Là, j'ai écarté une jambe d'un geste du genou, puis l'autre. Sa chatte ruisselait d'envie et c'est avec facilité que j'ai écarté ses parois pour me planter tout au fond d'elle. Elle ne cria même pas, elle m'a juste reçu dans un souffle qui semblait presque surpris. Son ventre me reçut avec aise et soulagement.
La pénétration, ça n'a jamais trop été notre priorité. Oui, elle aimait ça et moi aussi, mais ça ne durait jamais trop longtemps, nos jeux étaient un peu plus cérébraux. Je l'ai quand même limée de longues minutes comme ça, sur elle, en gémissant dans son cou puis en allant plus fort en tenant ses cheveux, encore. Je lui ai demandé de se mettre à quatre pattes.
J'allais la reprendre mais une idée m'est venue. Son peignoir, jeté au pied du lit avait une ceinture en tissu. La vue de son cul offert et de titilla mon envie. Je lui ai ordonné de ne pas bouger alors que je m'emparais de cette fine lanière de tissu. Joignant ses deux extrémités à ma main, c'était devenu une cravache de fortune avec laquelle je commença par caresser sa fesse, ce qui l'a fit sursauter.
A ce moment, elle ne doutait plus, elle comprit que j'allais la dresser. Un premier coup cingla dans un sifflement sec et posa immédiatement une marque rouge sur son cuir. D'autres suivirent, réguliers, constants dans leur méchanceté. Je fus moi même étonné de la fluidité des gestes que j'accomplissais, sans hâte ni fébrilité, totalement concentré dans cette action de possession et de plaisir cérébral.
Elle aussi vivait ça à l'intérieur. Elle ne réagissant quasiment pas à mes séries de coups qui pourtant montaient en intensité, elle se contentait de serrer les poings et de se retenir de se toucher les fesses. J'ai alors voulu l'entendre:
– Ca te plait ?
– ... Oui.
– T'en veux encore ?
– ...
– Alors ?
– Oui, encore
J'ai souri. Elle me défiait et elle devait en comprendre les conséquences. J'ai espacé cette dernière série de gifles pour qu'elle soit plus forte que jamais et frappe là où la peau est la plus fine, la plus sensible. A la frontières des fesses et des cuisses notamment. Son cul était d'un rouge vif qui me faisait me dire que j'avais bien travaillé.
J'ai constaté alors que je bandais au maximum. J'ai remis une capote et l'ai prise à quatre pattes, la ceinture toujours à la main. Je lui fouettais gentiment le dos. Puis, réalisant que la longueur était bonne, j'ai passé ses mains derrière le dos pour les lui attacher.
Elle était totalement à ma merci, sans défense possible. J'en ai profité pour la mettre à genoux et la faire me regarder. Je lui a giflé le visage en riant. Une fois, deux fois, pas trop fort. Encore une paire de gifles puis des claques sur le bout de ses seins. Sur son pubis. Chaque punition la rendait un peu plus tremblante et fébrile. “Je fais ce que je veux de toi et tu n'y peux rien !” ai-je fini par lui dire de manière presque enfantine en tordant son téton entre mes deux doigts.
Je poussais un peu, je croyais qu'elle allait cracher son safeword mais ça n'a pas été le cas. Elle ne voulait pas me donner ce plaisir.
Je l'ai remise alors à quatre pattes et je l'ai baisée. Je trouve le corps d'une femme magnifique dans cette position, les mains entravées. J'y suis allé très fort, dopé par ce tableau magnifique, les bruits obscènes d'air comprimé dans son sexe, ses gémissements et les odeurs mélangées de cyprine et de transpiration.
Après l'avoir détachée, je lui ai ensuite passé cet accessoire décidément utile au cou et tenait les deux bouts de mes mains. Elle devint mon petit cheval a qui j'ai passé la bride après l'avoir dressé à coups de fouet.
Je l'ai prise comme ça un moment. Mon emprise sur son cou variait plus ou moins fort. Je ne forçais jamais trop, la symbolique suffisait à me faire prendre mon pied. Elle était tellement soumise entre mes mains et mes actions suffisaient à la rendre docile, sa capitulation était totale. C'est en ayant cette pensée en tête que j'ai tout lâché. Mon autorité était faite, en user plus encore m'aurait déplu.
Il y avait un miroir dans un coin de sa chambre. Je lui ai demandé de se mettre à genoux devant. J'étais tout derrière elle et ma queue toujours bien raide se promenait de ses reins à la naissance de ses fesses. Ma tête émergeait de derrière son épaule, je tenais ses cheveux d'une main, son cou de l'autre.
“Et maintenant, touche-toi. Observe de près la salope que tu es, je t'interdis formellement de détourner le regard.”
Elle a écarquillé les yeux devant cette consigne sûrement inédite pour elle en s'exécutant. J'ai lâché ses cheveux, elle ne rechignait plus devant l'exercice. Je l'encourageais en me branlant moi aussi sur son dos et en lui glissant des mots méchants dans le creux de l'oreille. Son corps ondulait de plus en plus à mesure qu'elle approchait de l'explosion.
Je lui ai demandé de me dévoiler les choses les plus perverses qu'elle avait faite. Elle n'a sélectionné qu'une seule anecdote. En continuant de se toucher, elle m'a raconté avec un sourire en coin qu'elle avait passé la semaine avant son mariage à coucher avec son meilleur ami, témoin de son futur mari. Et même qu'elle avait adoré ça.
Je me mis alors à l'insulter fiévreusement “T'es une pute”. Elle répétait mes mots en se touchant de plus en plus vite et fort “Je suis une pute, je suis pute, je suis...” et puis elle a commencé à jouir en se regardant faire. Il y a eu une sorte de panique dans ses yeux, une incompréhension peut être. Je pense que son cerveau ne comprenait pas tout ce qu'il se passait en elle.
Je tenais fermement sa tête pour ne pas qu'elle se dérobe. Elle a joui en silence, choquée par son propre spectacle, la bouche entrouverte, le corps totalement tendu avant de s'affaisser sur lui même. Son esprit s'est ouvert en deux, partagé entre le plaisir venu de son sexe et l'incongruité de voir ce corps jouir, comme un spectacle connu et inconnu à la fois.
En tous cas, provoquer cette tempête en elle m'a fait exploser aussi. Alors que son corps était pris de tremblements contre moi, je tressaillais, j'ai griffé son dos et j'ai enfin joui dans un grognement sourd. Un trait de mon foutre ornait le bas de son dos. Nos corps ruisselaient de transpiration.
Le lendemain, elle m'a texté. “Merci pour hier, c'était vraiment bien”. A son échelle, c'était presque une déclaration d'amour. On a convenu de se revoir sans trop tarder.
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