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Le blog qui réévalue le mauvais goût musical
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strangears · 2 months ago
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Chronique Nostalgique 7b - Sean Paul et Moi : Trinity et au-delà
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Comme à chaque fois que je tombe amoureux d'un artiste, je me met à l'affût de chacune de ses sorties. Je tombe en fouillant dans les Cds de mon oncle, sur « Shake It », petite claque oubliée dans une compil' méconnue. En parlant de claques, mon demi-frère s'amuse à parodier « Je te met des claques » sur « Make it a Clap », en attaquant mon petit frère. Je trouve assez à manger pour patienter entre deux albums. Même sur des mets au goût étrange comme une nouvelle version du "Ladies Night" de Kool & The Gang avec sa voix. J'évite de trop me concentrer sur les paroles, mais je suis obligé d'apprendre la traduction de « Legalize It » par la radio. Ça me gène un peu qu'il chante des trucs comme ça mais encore une fois, ce n'est pas un milieu qui m'est familier, je n'ai pas l'habitude ; la marijuana, ça m'est interdit ! Si j'en parle à table, c'est la claque et au lit ! Suis-je à l'origine de la censure de « Legalize It » en « We Be Burnin' » ?
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Quand j'entends pour la première fois le morceau, je suis surpris. C'est toujours aussi bon mais l'univers semble réinventé. L'instru est martial, Sean Paul entre en guerre, livre un hymne militaire et militant pour la ganja ouais, en bon jamaïcain qu'il est. Pas vraiment de grands arguments dans les paroles, mais encore une fois une façon de les débiter qui m'impressionne, alliant défilement des mots et mélodie. Le clip lâche les flammes et les femmes – je suis aujourd'hui contre l'utilisation de ces dernières pour vendre un produit mais à l'époque, je me laisse séduire (par le modèle à la casquette Trucker entre autres) – bref, il est de retour et il compte bien le faire savoir. Je n'ai pas le temps de me remettre de cette nouvelle claque que le nouvel album, (d'abord teasé par Skyrock dont j'enregistre les versions « lives » sur K7, via ma vieille chaine hifi et à part « Eye Deh a Mi Knee », je n'entends que de futurs classiques), The Trinity sort . J'attends quelques jours, mais ne trouvant pas la possibilité de l'écouter autrement, mon beau-père finit par me le ramener d'une grande surface, le Samedi suivant sa sortie. Et l'intro confirme l'aspect guerrier que « We Be Burnin' » m'avait vendu ; SP revient pour finir de conquérir le monde. Ça tombe bien, il s'agira encore aujourd'hui de son deuxième meilleur album, la consécration. Et ce, dès la pochette, sombre, regard de côté, sûre de lui ; je lui trouvais une sobriété et une classe indéniable. C'est simple, rien que niveau visuel, la suite n'atteindra plus ce niveau. Bien sûr il y a encore des pistes en-dessous comme « Head to Toe » ou « Change the Game », où SP n'arrive pas à concrétiser quelque chose d'assez fort sur les prods. Bien sûr, je ne supporte plus « Temperature » tellement le morceau et son clip low-cost ont été bombardés sur les ondes (j'en connaissais les paroles par cœur). Mais on retrouve sur Trinity quelques unes de ses meilleures productions. Je vouais par exemple une passion pour le « All On Me » feat Tami Chin ; si cette dernière avait été remplacée par Beyoncé, ça nous aurait été vendu à la mesure du tube « Baby Boy ». « Never Gonna Be the Same » aurait du être plus mis en avant en tant que single, car on a la quintessence de ce que SP peut livrer en tant « reggae-man ». On retrouve Nina Sky sur « Connection », nom oublié nous rappelant que c'était une grande période pour le DanceHall. Et l'éponyme « Trinity » est pour une fois une belle conclusion d'album, instru comme vocaux complètement fous. On peut même piocher sur quelques B-Sides d'excellentes factures (j'ai « U a Pro » qui me revient là)... Malheureusement, on peut aussi considérer qu'il s'agit du dernier grand album du jamaïcain.
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En effet, quand sort Imperial Blaze en 2009, j'ai déjà commencé ma première année de fac. J'ai découvert tout un tas de nouveaux artistes par Internet. Et SP sonne un peu comme dépassé dans ma tête, un artiste que j'ai respecté à une époque, car il me conférait un certain respect urbain, mais qui ne me semble plus capable de me livrer la même dose de joie qu'à mon adolescence. Pourtant en 2007, le single « Watch Dem Roll » annonçait un album/mixtape encore une fois assez fou... Mais celui-ci nommé « A New Age » n'est jamais sorti. Les singles d' « Imperial Blaze » sont sympas, « So Fine », « Press it Up », le joli « Hold My Hand », mais ne me procurent pas le frisson originel. Et quelle désillusion quand je constaterai qu'il s'agit de ce qu'il y a de mieux dans l'album. En effet, alors que les intros annonçaient généralement la couleur, là l'album s'ouvre sur un « Chi Ching Ching » insupportable, sur une instru rappelant les jeux Sega. Il n y a plus vraiment de lignes directrices dans les prods ; elles ont beau être toutes originales, certaines rappellent le bas niveau de « Stage One ». Et sur l'ensemble, comme l'écrit le magazine Rolling Stones, nous n'avons plus qu'une « pale copie » des anciens tubes. Je parlais de Zeitgeist sur ma chronique de « Dutty Rock »... à partir d' Imperial Blaze, notre Sean Henriques l'a clairement perdu. Je sauverai néanmoins « Straight From My Heart », une touchante de naïveté déclaration d'Amour à sa mère et surtout « Now That I'Ve Got Your Love », encore un de ses titres que j'écoute le plus aujourd'hui. L'instru ne paye pas de mine mais le gimmick vocal est imparable, avec toujours ce travail léché des backs. « Hold My Hand » a eu son petit succès chez nous mais le fait qu'il s'agit du seul sentait déjà le roussi.
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L'album suivant ne m'a pas démenti. Bien sûr, la première fois que j'entends « She Doesn't Mind », je me dis que l'auto-tune sur sa voix apporte un plus non négligeable, se marie étrangement mais permet d'atteindre des notes qui pourraient dévoiler un tout nouveau potentiel mélodique. Ce sera malheureusement le dernier tube que j'apprécie réellement de l'artiste. « Got 2 Luv U » m'a d'emblée débecté ; le son devenait trop électronique et les parties chantées ne portaient jamais l'originalité du songwriting, de SP ou de la Jamaïque. Au contraire, ça puait le mainstream. A l'image des Black Eyed Peas et leur « The E.N.D », Tomahawk Technique se perd dans l'EDM, en essayant de le mixer avec des sons qui « sonnent » riddims, pour ne rappeler que mollement d'où il vient. L'inspiration disparaît en même temps que le nombre de pistes. On ne le sent d'ailleurs pas à sa place sur une bonne partie. Je ne le retrouve réellement que sur « Roll Wid Di On ». Il s'agira du dernier album reconnu dans la carrière de SP. Le zeitgeist est définitivement passé. Je n'ai depuis plus que suivi de loin sa carrière, survolant les disques. Il me semble faire beaucoup de feats pour survivre. Parfois un ou deux morceaux ressortent de ses albums inconnus (« Hey Baby », « Anyday », « Guns of Navarone »...). L'EP « Mad Love » proposait des pistes de renouvellement intéressantes, sans jamais les concrétiser. Parfois, je me surprend à espérer un nouvel album dans l'esprit du Dutty Rock ou de The Trinity. Mais chaque nouvelle sortie me déçoit toujours plus. Sean Paul a été important dans ma construction en tant qu'adolescent, aussi bien musicalement que socialement. Il aura été important au sommet de sa carrière, pour un immense public. Il est toujours difficile de voir un idole de jeunesse vieillir, surtout quand la jeunesse est son public. Mais il restera toujours le passé auquel se raccrocher. Recommandation : The Trinity : ****/5 Imperial Blaze : **/5 Tomahawk Technique : */5
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strangears · 2 months ago
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Chronique Nostalgique 7 - Sean Paul et Moi : Dutty Rock
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Un soir de 2003, en plein repas sur fond de télé, mon oreille est attiré par un titre que je n'entends pas pour la première fois ; il a beau passé en boucle, je ne m'en lasse pas. « Ça, j'aime bien » que je dis à mon beau-père et à mon frère. Ça les étonne un peu ; ça ne ressemble pas à ce que j'ai l'habitude d'écouter. Ça m'étonne moi aussi ; je n'ai jamais eu de « street credibility ». Je n'étais pas un gars qui traînait dans les rues ou qui sortait beaucoup durant mon enfance et mon adolescence. Je n'écoutais pas non plus beaucoup de rap, je ne m'y intéressais pas, je me disais que ce n'était pas pour moi. Ou je n'osais pas... mes parents étant de droite, ça aurait été la claque ! Je laissais ça à mon demi-frère (le fils de ma belle-mère d'alors) et étant donné que les paroles ont toujours été secondaires pour moi en musique, je n'entendais et n'en retenais que les gros mots, la vulgarité qui me repoussait et que je n'avais pas envie de questionner plus. Je n'appréciais le style que lorsqu'il était marié à la Pop ; que ce soit sur des projets comme Gorillaz ou des noms qui l'étaient par nature comme Outkast. Bien que je m'amusais à assembler quelques prods sur Ejay HipHop et Groove, il faudra attendre la fin de mes années lycée pour que je m'y intéresse réellement, via un autre producteur qui officiera aussi bien dans le rap que dans la Pop, Mr Timbaland.
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Le clip qui passe en boucle sur MTV n'a quant à lui rien à voir avec le rap. Je l'ai sûrement mis inconsciemment dans le même sac car il passait sur Skyrock et dans toutes les compils dites urbaines. Le type qui pose sur ces prods a lui aussi un flow, mais différent d'un rap ; c'est envoyé à la mitraille, jouant avec le rythme, mais aussi mélodique et chaleureux, malgré la voix rauque et nasale. Je n'ai jamais entendu ça ailleurs, je me demande d'où ça vient, comme cette boucle mystérieuse à chaque refrain, semblant tout droit sortie d'un vieux d'horreur ou d'SF. J'aurais pu rapprocher ça de Shaggy, qui lui aussi a essayé d'importer la Jamaïque dans un style et des prods plus « à l'américaine ». Non, les lignes mélodiques et vocales de Sean Paul étaient elles appliquées directement à des prods jamaïcaines pré-existantes, dites « riddims ». Et il avait une façon beaucoup plus aguicheuse à mon oreille de le faire. Une façon à la « Shake that Thing Miss Anna-Bella » que je ré-imite alors en yaourt dans ma chambre, en espérant ne pas être coupé, comme dans le clip. Une façon plus... Pop ? De clip en clip, de tube en tube, la vibe de Sean Paul m'emporte. C'était l'époque de la mode du « shake ton booty », lancé encore une fois par MTV et effectivement, mon cul n'attendait que ça. « Like Glue », « Baby Boy » avec Beyoncé, « Breathe » avec Blu Cantrell... Je ne pensais pas pouvoir être autant attiré par une performance vocale. On entend sur la majorité de ses sons un gros travail sur les back-ups. Mais j'apprécie tout autant les riddims sur lesquels il pose, par leurs simplicités. J'ai l'impression qu'ils sont faciles à reproduire sur les logiciels de MAO que je commence à utiliser. Donc je les étudie, les décompose, me demande comment quelque chose d'aussi basique peut fonctionner et sonner autant. Puis après tout, je ne le comprends pas encore mais les « riddims », c'est de l'électro aussi ! Jamaïcain certes, mais les producteurs derrière mettent autant de cœur à l'ouvrage sur leurs machines que mes idoles de la French Touch ! Il y a même ce côté DIY sur certaines prods qui me rappellent mon niveau et ma créativité à faire comme les pros. Je n'oserai pas encore acheter l'album car il me semble éloigné de mon univers par mes préjugés adolescents mais j'arriverai, je ne sais plus comment, à me procurer une version gravée de ce Dutty Rock.
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L'album commence sur une intro trop cool où Sean, enfumé, pose sur des vieux titres, retravaillés version Hard-Rock. A l'époque, j'avais été spectateur d'un événement MTV (encore et encore) où il tentait déjà de marier sa voix à ce style, et j'avais trouvé que ça lui avait été à ravir ! Il pouvait tout faire avec ce timbre ! (Bon, j'ai revu l'émission récemment, c'est loin d'être si extraordinaire... Le problème du bonhomme est qu'il s'essouffle vite sur scène, un comble quand on débite autant !). Puis l'enchaînement commence. « Shout » aurait pu être un tube comme un de ceux déjà sortis. « Gimme the Light » était déjà un de ces tubes, mais je l'ai réellement découvert à cette première écoute. « Ganja Breed » et « Top of the Game » montrent que même ses feats assurent. Comme sur le single « I'm Still In Love With You » qui sortira plus tard, du reggae plus classique de forme, qui fonctionne toujours aussi bien aujourd'hui, preuve étant la reprise de JLO. Et même si c'est cheap à la « Punkie » ou à la « Concrete », je bois et rebois ces instrus si simples et efficaces, terrain de jeu pour débutant à la MAO, SP te les rattrape à coup de hooks diablement addictifs ; il avait le zeitgeist ! Il pouvait te magnifier quasi n'importe quel riddim mal branlé. Il reste « Shake That Thing » où Mister pousse la chansonnette - qui aurait fait une parfaite conclusion à l'album si il n'avait pas voulu trop en mettre. A la place, ça finit sur un drôle de « Samfy I » et sa fanfare de cirque ; belle fanfaronnade. J'aurais ainsi cité toutes mes pièces préférées. Après, je n'aime pas tout non plus. On peut citer des choses comme « My Name », « It's On » ou pire, « Jukin' Punny », qui par leurs mixages et certaines mélodies à contre-tons, manquent de justesse et rappellent son affreux premier album Stage One. Vous l'avez écouté ? Avec ce sample de singe gênant dès le premier titre... qui est en plus l'un des meilleurs de la galette. Si l'on reste dans la critique, le tout est bien trop répétitif. Au point qu'à douze ans déjà, j'apprenais qu'une même prise de voix pouvait servir et être réutilisée sans aucun changement, sur plusieurs refrains, voire sur plusieurs couplets de suite. Au point que souvent, je n'écoutais pas les morceaux en entier. Qui le fait de toute façon ? Enfin, je sauterai vite fait sur les « skits », dont je questionne l'utilité plus généralement dans la majorité des œuvres urbaines, même si j'ai apprécié reconnaître le sample du logiciel Ejay sur « Uptown Haters Skit » : tout se recoupait !
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Mais peu importe, ça y était ! Avec Sean Paul, j'étais enfin dans le coup ! Je l'avais maintenant ma street-credibility. Quand un mec de quartier me demandait « Wesh, t'écoutes quoi toi » ? je n'étais plus obligé d'être méprisé en répondant Moby. Un Sean Paul bien placé et il s'apaisait, savait tout de suite de quoi il relevait « Ouais, c'est de la bonne ça. Legalize it ! ». Oulaaa... non, pas la drogue... pas encore, je suis trop jeune, voyons ! Recommandation : ***/5 (mais c'est un bon **** dans mon cœur adolescent)
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strangears · 3 months ago
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Bob Sinclar et son "Western Dream"
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Avant Internet, j'avais principalement accès à la French Touch par la télévision, et si par quelques miracles, elle m'a fait découvrir des noms comme Vitalic, Cassius, Tellier ou Air, la plupart du temps, je bouffais la même merde que les autres. Et souvent la même en boucle, savoir-faire ultime du mainstream pour te la faire avaler, voire apprécier malgré le goût. Dans ce domaine, « Love Generation » a été un cas d'école, on l'entendait partout, du générique de la Star Academy à la coupe du Monde 2006, de la cour de récré à la boite de nuit – je n'y avais pas accès mais paraît que - ça sifflotait gaiement, ça « Pam-Pa-Pa-Pomait » et ça avait fini par prendre la tête. Je me demande si Bob lui-même la joue encore ou la supporte toujours aujourd'hui. En tout cas, avec ce tube, il avait fini de conquérir le monde et était devenu l'un des DJ les plus en vogue. En comparaison à ses comparses 'mainstream' ayant percés à la même période David Guetta et Martin Solveig, il est celui dans le début discographique s'en sort le mieux. Ses trois premiers albums sont intéressants à leurs façons, chacun apportant leur petite pierre à l'édifice ; si « Paradise » touchera tout amateur de French Touch, « Champs-Elysées » et « III » lui donneront un côté clinquant, comme une nuit dans les boîtes les plus embourgeoisées, dans les rues les plus lumineuses de la capitale. Les tubes étaient déjà là ; « Feel For You », « The Beat Goes On », « Kiss My Eyes » mais avec « Love Generation », l'envie de toucher le grand-public se veut plus prégnante que celle de jouer au DJ. Il y réussira, « World Hold On » basé quasi sur la même formule renforcera son succès planétaire. Malheureusement, Western Dream et ce qui suivra, signera la fin de sa consistance discographique. Je me fais avoir en 2006, sûrement plus par la promotion que par les morceaux eux-mêmes ; en tout cas, je me retrouve avec le disque dans ma sacoche à Cds. Dessus se trouve aussi son troisième plus gros tube, « Rock This Party », que j'ai toujours trouvé putassier, même à quinze piges. Je connaissais le titre originel et pour moi, ce nouveau mélange ne fonctionnait pas. J'appréciais la cohérence dans les clips, où l'on retrouvait ce jeune garçon fou et rêveur, mais sans pour autant trouver qu'ils étaient de qualité. On n'est pas sur l'Interstella d'autres frenchies qui a bercé mon enfance... Malgré ces avertissements, Western Dream sera mon disque de vacances 2006, acheté juste avant de partir dans le Sud dans mon Leclerc local. Et il sera donc écouté plus de fois qu'il n'aurait dû.
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Ça commence plutôt mal, avec « Love Generation » qui ouvre le bal dans sa version longue... ce n'est pas comme si on n'était pas déjà en pleine indigestion ! Bien sûr, encore jeune, j'arrive à prendre un peu de plaisir à la progression du morceau et sa remontée piste par piste à mi-parcours ; ce n'est plus le cas à l'heure où j'écris ces lignes. « Tennesse » faisait partie de mes titres préférés, car il m'emmenait dans un autre monde, celui de la country, que je ne connaissais pas à l'époque et trop peu aujourd'hui. Le mix prend encore mais je peux comprendre qu'un amateur du genre ne soit pas aussi enchanté que moi. Surtout par le pont à 3:40 et ses « O-ho-ho-hoo » navrants. « Tennesse » était en tout cas en parfaite adéquation avec le titre de l'album et sa pochette. « Everybody Movin' » et sa ligne synthétique par contre, me rebutaient et je n'ai pas changé d'avis. Ça ne va nulle part, n'a aucune cohérence dans la tracklist, les chœurs sont greffés n'importe comment et j'aurais moi-même pu le composer sur Ejay. On a ensuite la version longue de « World Hold On », un peu plus digeste que celle de « Love Generation » mais que je zappais tout aussi vite. Puis on arrive sur ce que je juge être le meilleur morceau de l'album « Miss Me », qui aurait fait un bien plus beau troisième single que « Rock This Party ». C'est encore une fois très basique ; de simples notes à la guitare et à la bass, un beat Dance et la voix chaleureuse de Gary Pine, mais ça fonctionne sans trop vouloir en faire comme les autres tubes. Je viens d'apprendre que le titre suivant « For You » est co-produit avec Martin Solveig et j'aurais pu le deviner tellement l'on retrouve le style plein de candeur du bonhomme, ses emprunts Rock aussi rigolos que maladroits. Le reste de l'album nage entre ces différentes eaux, choisit plutôt la guitare acoustique à l'électrique, « Shining from Heaven » ressemble à un pastiche des singles, « Amora Amor » est trop minimaliste pour vraiment réussir son hommage au caliente et la balade « Give a Lil Love » prouve que Bob aurait du se cantonner à la Dance.
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Western Dream ressemble à ces albums réalisés dans la foulée après un tube, en tournant autour sans réussir à dépasser l'original. Même si deux-trois autres morceaux sortent du lot, en reprenant la formule ou en s'aventurant ailleurs, Sinclar concrétise rarement les essais. Il montre aussi des signes alarmants que l'on retrouvera surtout dans son suivant « Born in 69 », à savoir des morceaux où les pièces ne s’imbriquent pas, donnant un tout presque dissonant et forcé. Entre ces deux albums, moins inspirés, il continuera à essayer de surfer sur son gros succès, en produisant encore quelques tubes sympathiques (« What I Want », « Together »...) jusqu'à sombrer dans le mauvais goût avec « Lala Song », ce qui signera la fin de sa période dorée. Je le lâcherai à cette période, n'ayant jamais compris le succès de « Far l'Amore ». Il se rattrapera néanmoins période Covid sur ce qu'il sait faire de mieux, à savoir DJ ; faire découvrir la musique qu'il aime et qui fait bouger. Il retrouvera alors l'estime qu'on pouvait lui porter à ses débuts, comme pour boucler la boucle. Recommandation : ***/5 pour mon moi d'avant, **/5 aujourd'hui.
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strangears · 3 months ago
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Chronique Nostalgique 6 - Gorillaz et Moi : Demon Days
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Mon premier souvenir avec Gorillaz, c'est bien sûr, sur leur « Clint Eastwood ». Je venais comme d'habitude de me prendre une raclée à une compétition de lutte - sport que j'exerçais pour faire plaisir à mon père - et dans un bus de retour quasi vide, le morceau - version longue – passait comme à l'aller. Je ne pouvais m'empêcher de me lever, pour sauter d'un siège à l'autre ; il y avait dans les bass quelque chose de « bondissant », posément mais obsessivement. Puis danser dans un bus, je ne l'ai plus jamais refait depuis, ça m'étonne même que le conducteur ne m'ait pas obligé à m'asseoir et enfiler ma ceinture. Quatre ans plus tard, à une époque un peu trouble où j'écoutais principalement ce qui passait sur les ondes, est un jour apparu cet étrange clip animé, mélangeant avec réussite 2D et 3D, commençant en plein ghetto pour enfin se dérouler au-dessus des nuages, à “Feel Good Inc”. J'y retrouvais alors quelques personnages familiers, devenus plus mélancoliques que la première fois où je les avais rencontré. Avec ses rires démoniaques, ses “Feel Good” high-pitchés, la bass de Murdoc, le premier couplet au mégaphone de 2D, la douce guitare de Noodle, seule avec son moulin sur son île volante, pour arriver à ces parties rappées par De la Soul ; “Feel Good Inc.” allait facilement devenir le deuxième plus grand single du groupe. Malheureusement, les français préfèreront glisser deux autres projets virtuels en haut du top 50 à l'époque : Ilona Mitrecey et Crazy Frog… Folies de l'adolescence...
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Le clip - multi-récompensé - me ramenait là où je n'avais pas été depuis maintenant quelques années. Par ses visuels, par son histoire, il me donnait envie d'en savoir plus, de découvrir la suite... Vous avez compris, je parle des animes qui accompagnaient les musiques de « Discovery » ; cela avait réveillé en moi la même passion pour un univers, comme si j'avais besoin de ce supplément Pop pour totalement apprécier un projet. Par cette ambition artistique, j'avais l'impression d'avoir affaire à une œuvre globale, plus importante que les autres. Les dessins animés révélaient un ailleurs abstrait d'où naissait également la musique. La fiction et sa bande-originale main dans la main. Avant de partir en vacances dans le Sud avec les parents, je me suis acheté l'album, l'ai écouté durant tout le voyage sur mon vieux baladeur CD – sur lequel j'écoutais déjà Discovery - et Demon Days est tout simplement devenu ma BO de l'été, validé par mon beau-père fan de Johnny. En le réécoutant, c'est le camping, l'odeur du barbec’, les nuits sous la tente, les ballades en vélo dans le centre ville, les siestes sur la plage et cette fille qui me lançait des regards le soir et à qui je n'ai jamais osé parler… c'est tout cela qui me revient et bien plus. Le nombre de rayures sur le CD parlent pour moi ; ce que j'ai pu l'écouter ! Il faut dire que je n'avais pas encore accès à Internet et ma CD'thèque contenait moins d'une dizaine d'albums… C'est bien le net qui m'a rendu mélomanovore plus tard.  Depuis ces vacances et toutes les suivantes, c'est devenu une récurrence ; le souvenir que j'en ramenais était toujours (au moins) un album, qui me le rend bien aujourd'hui en m'envoyant des bribes de vacances à chaque réécoute. Plus efficace qu'un magnet pour frigo ou une serviette avec le nom de la ville. Après ces vacances, avant la rentrée au lycée, je me baladais avec deux amis du collège qui m'annonçaient plutôt apprécier le morceau « Feel Good Inc. » Enjoué par leur engouement, je leur ai expliqué qu'il y avait plein d'autres titres supers sur l'album, et pour leur donner envie, je me suis mis à jouer ces supers titres à la bouche, en chantant faux, en bruitant les beats, les bass et les sons... Je ne sais pas comment je pensais les convaincre d'écouter de cette façon, mais j'étais à fond. Ils ont été patient au moins deux-trois minutes avant de me demander d'arrêter. Qu'elle peut être forte cette passion pour la musique qui te fait agir comme un demeuré...
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    Demon Days est encore l'album de Gorillaz qui me parle le plus aujourd'hui… sûrement car le premier à pénétrer mon âme d'adolescent (je me suis pris l'éponyme seulement par la suite). Il est concis, efficace et semble de son intro énigmatique à cette conclusion épique régie par une logique narrative propre, sans fioritures. Chaque titre est différent, et pourtant, ce sont tous des tubes en puissance dont la production de Danger Mouse ajoute un cachet non négligeable par rapport au précédent, une puissance clinique ne gardant que l'essentiel de la folie pop d’Albarn. Ce dernier, dont la voix atypique fait toujours merveille, en plus de nous offrir des compositions accrocheuses et éclectiques, se fait plaisir (à lui comme à nous) en jouant avec des guests, allant de Neneh Cherry à Ike Turner, en passant par Dennis Hopper. Parlant à ma génération élevée au rap et à l'électro tout comme à celle élevée au rock, le mélange des genres nous donne quinze titres tout à fait iconoclastes (dont le D-Sides arrive par moments à prolonger le plaisir), et on aimerait d'ailleurs que la pop soit toujours aussi libre et aventureuse. Ce n'était pas un groupe très populaire au lycée, j'ai arrêté d'en parler. Puis de la musique avec du dessin animé, on te regardait un peu de haut. Au milieu d'un débat La Fouine/Booba, ça ne passait pas. C'était devenu mon petit secret à moi, sur lequel je revenais de temps à autre, intimement. Ça devait être celui aussi de beaucoup d'autres mais n'ayant rien sortis ces années-là, tout le monde a du le garder pour soi ; pourquoi discuter d'un vieux joujou dépassé ? La hype est revenue ces dernières années alors même que les derniers albums sont pour moi, moins inspirés. J'écris « pour moi » car j'ai sûrement déjà des goûts de « boomers ». On voit des jeunes avec des sweats « Gorillaz » comme on porte des sweats « Nirvana », s'enjailler sur « Cracker Island » alors même que ce n'est qu'un sous- « DARE », « DARE » que j'avais magnifiquement interprété à la bouche pour mes deux potes... J'ai vu Damon et sa bande pour la première fois en 2022 et mon plaisir faisait autant de yoyo que ma vessie après les deux bières que j'y ai ingurgité. Finalement, les derniers bons souvenirs que j'ai avec ce groupe, ce sont les discussions passionnées durant et après la fac, pour savoir si « Plastic Beach » et « Humanz » étaient oui ou non, des bons albums de Gorillaz. (Spoiler : Oui pour le premier, non pour le second...) Vingt ans après sa sortie, Demon Days reste encore un modèle de modernité et de musicalité, qui ne sera de toute façon jamais égalable, et il me semble (malheureusement) quasi jamais imité. On s'étonnera que ce soit son grand frère qui reste le préféré de la presse spécialisée et des fans mais on ne s'en plaindra pas ! Avec Gorillaz, nous aurons notre premier grand groupe virtuel du XXIème siècle, un projet à faire écouter et partager avec les générations qui nous suivrons, de nos enfants à nos petits-enfants. Merci Damon ! Recommandation : *****/5 
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strangears · 4 months ago
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Chronique Nostalgique 5 - Daft Punk et Moi : Homework
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Après cette claque originelle (voire chronique "Discovery"), forcément j'en veux plus. Comme un toxico a besoin de sa dose. Si la musique fonctionne telle une drogue, tous les amateurs de musique, qui font encore l'effort d'en chercher et d'en découvrir, sont en fait à la recherche de ce frisson originel. « Discovery » en boucle ne me suffit plus. Il doit bien y avoir des œuvres similaires. Tiens, d'ailleurs, ils ont fait quoi Daft Punk avant ?
Au centre commercial Leclerc, nous avons la possibilité -ô douce époque- d'écouter sur des plate-formes d'écoute les dernières sorties d'albums, d'après une liste basée sur les tops des meilleures ventes. Chaque semaine, pendant que ma mère fait les courses, j'écoute un peu ce qui se fait, dans des casques audios qui me semblent plutôt qualitatifs pour l'époque et pour un minot habitué au casque-microphone dont la mousse se barre à la maison. Cet acte d'écoute collective ne serait plus forcément possible aujourd'hui en grande surface, dans un monde post-Covid. Bien sûr, il n y a pas grand chose qui me plait dans la variétoche proposée, donc je me dirige vers un autre poste d'écoute plus loin. Sur celui-ci, il est possible en scannant le code-barre de n'importe quel disque disponible en magasin, d'écouter un extrait d'une vingtaine de secondes de chacun des titres. Bien sûr, la qualité est moindre et il est difficile de s'y faire un avis en si peu de temps... Disons que c'est du bon teasing.
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Après recherche judicieuse et fructueuse dans les « D », je tombe sur un autre album de Daft Punk. Celui-ci a le même logo que « Discovery », avec le nom du duo masqué, sauf que celui est rouge et fait d'une matière différente. Curieuse approche. Je place le code barre sous le poste d'écoute et... Bingo ! Voilà mon premier rapport avec Homework. Quelques secondes de chaque titre. Et je suis assez surpris. Celui-ci n'a rien à voir avec son petit frère. Les sons sont plus rugueux, plus électriques, plus répétitifs même. Y a certaines pièces que j'aime direct, comme le court extrait de « Daftendirekt », avec sa voix filtrée et pitchée bas. Il y a aussi « Around the World », que j'ai l'impression d'avoir déjà entendu ailleurs. C'est déjà assez de musique que je mime dans ma tête ou en marmonnant bizarrement les jours suivants,en m'imaginant le reste des morceaux, en attendant le moment où je pourrais m'offrir l’œuvre entière. Je retourne au Leclerc et réécoute ces petits extraits les semaines suivantes, jusqu'au jour où je ne retrouve plus l'album, même en fouillant partout. Sûrement vendu. Je ne sais plus combien de temps j'ai attendu, des semaines ou des mois, le fait est que j'ai fini par l'acheter et l'écouter dans son intégralité.
Je me rends compte aujourd'hui que sans cet album, je ne me serai peut-être jamais intéressé à la musique électro. Effectivement, mon amour de « Discovery » aidant, s'est installée une relation de confiance avec les Daft. Sans cette confiance, je n'aurais pas persévéré après une première écoute qui me laisse pantois. J'aurais réagi comme ma mère « c'est pas de la musique, c'est juste du bruit » et j'aurais laissé l'album de côté pour passer au dernier tube à la mode. Homework est définitivement moins Pop. Et pourtant, par sa répétitivité, par ses riffs synthétiques, par ses montées en puissance de bruits étranges et agressifs, il me reste tout autant en tête, causant un joyeux bordel dans celle-ci. Leur nom de duo prend tout son sens ici. Je me suis mis à réécouter ce punk fou en boucle, à essayer de comprendre, sur mon poste CD - ou sur mon baladeur lorsque ma mère me demande de baisser ce joyeux bordel. Oui, je suis du genre à vouloir partager mes goûts au début, même avec mes voisins, comme un DJ « T'as vu, c'est cool ce que j'envoie, non ?! » mais ne reçois en retour que des coups dans le mur, même pas dans le rythme. A force, j'ai compris, chacun sa musique et les chansons seront bien gardées. A force de réécoute, j'ai compris aussi : c'est grand « Homework ». Comment peut-on réussir à produire un tel son avec des machines. Avec des boucles de sample. Avec des filtres de Djing ? C'est punk mais en même temps si maîtrisé, si léché, si carré.
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« Revolution 909 » me donne envie de découvrir les Rave Partys. « Phoenix » me rend fou avec ce simple « S » répété en boucle, mais ce n'est rien comparé aux étranges onomatopées de « High Fidelity ». Les montées en puissance de « Rollin' & Scratchin' » et « Rock'n Roll » me font toucher plusieurs fois le firmament, comme le trip d'acide que je n'ai jamais pris. J'ai longtemps essayé de piger ce qui disent les voix de « Teachers » avant de comprendre qu'il s'agit d'un hommage à leurs influences. « Oh Yeah » me fait danser le hip-hop, mal, tout seul dans ma chambre. « Burnin' » m'a assez inspiré pour essayer de reproduire ce son de zip sur un logiciel Ejay (les vrais connaissent) avec ma braguette. Et « Alive » est le titre parfait pour s'échauffer avant de monter sur le ring. Il y aura aussi plus tard, ces clips regroupés sur un DVD que je trouverai chez un disquaire, dans une boutique en fin de vie. Cette histoire de tâche de tomate pour « Revolution 909 », celui à la chorégraphie mythique de « Around the World » (dont le making of me fait rire car Gondry y avoue avoir vomi à cause du stress) et surtout, ce personnage à tête de chien dans « Da Funk » timide et perdu qui me fait penser un peu à moi. Dommage que les dialogues y gâchent la musique.
Bien sûr, je n'aime pas tout à l'intérieur. Malgré le fait que l'on retrouve l'homme à tête de chien dans son clip, « Fresh » et sa guitare planante m'ont toujours laissé de marbre. De même pour « Indo Silver Club » ; tout dépend de la qualité de la boucle, ou de la façon dont elle me parle. Je jaugerai plus tard les prods de rap sur des critères similaires. Malgré la répétitivité - et déjà un certain minimalisme que l'on retrouvera sur leur sortie de 2005 - cet album reste plein de mystères, que ce soient les samples derrière les œuvres, ces photos à l'intérieur du livret, ces voix voilés par les effets... Par exemple, c'est tout con et j'y ai mis un petit temps mais je suis ravi de comprendre seul que « Funk Ad » n'est que « Da Funk » à l'envers. Et oh, je n'ai qu'onze ans ! Un album instrumental laisse plus de libertés à l'interprétation et à sa réappropriation. Et par le choix de cette musique, je commence à m'affirmer, à me trouver un style, un univers qui me parle, de la façon la plus étrange possible. Les possibilités sont alors infinis... Recommandation : *****/5
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strangears · 4 months ago
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"Un temps pour elle" de Polnareff : la beauté dans la fragilité
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Polnareff aura eu une drôle de notion du temps dans sa vie d'artiste. A ses débuts, il te pondait un chef-d’œuvre par semaine, au point qu'il sortait autant de best-ofs que d'albums qualitatifs. Dans les années 80, le temps entre chaque album - contenant ses quelques très bons morceaux - s'est mis à s'allonger puis il aura fallu vingt-huit ans de mixage pour qu'il livre son pire album, « Enfin ! » en 2018 (chroniqué ICI).
Et arrivé au crépuscule de sa vie, il te boucle à nouveau une œuvre en six semaines. Pas une grande œuvre, comme les fans aimeraient encore l'entendre, comme lui essaye encore de te la vendre... De l'opéra qu'il se vantait d'écrire il y a encore dix piges, ne reste que 8 titres, dont quatre au piano. 8 où l'on y entend surtout la vulnérabilité d'un être qui fût grand. Sur le meilleur titre « Tu n'm'entends pas » qui relève plus du miracle (même lui le sait, d'où la reprise au piano), où il arrive à faire ressurgir par bribes mélodiques le génie passé, on ne peut qu'être consterné par le niveau des paroles. Comme ces vieux qui redeviennent enfants en fin de vie. J'ai l'image du Pape, donnant son dernier discours, quelques heures avant de mourir, qui me vient à l'Esprit.
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La moitié des pistes sont au piano. C'est joli, il sait y faire. Je pense néanmoins que ça n'a pas du lui prendre trop de temps, étant à la base un as de l'improvisation. Il a du glaner ici et là des idées oubliées. Ces instrumentaux sont assez répétitifs, ce qui ne rend pas hommage à son sens de l'impro'. Et quand un beat s'ajoute, comme sur « Villa Casiopée », le résultat laisse un peu à désirer. Des pièces trop longues pour ce qu'elles sont. Puis vint les autres titres chantés. « Un temps pour elle » est déjà oubliée tandis que « Sexcetera » reste en tête, pour le meilleur ou pour le pire, peu importe ce qu'on comprend des paroles. On sait que le bonhomme aime les nouvelles technologies mais était-il obligé de sortir ce clip IA immonde, qui dessert le titre ? Et il y a « Quand Y en a Pour Deux » où il semble s'amuser comme avant, ça fait plaisir, plaisir moyennement communicatif.
Je lis beaucoup de fans admirer une voix toujours intacte... arrêtez de dire pareil bêtise, il finit par y croire et te sortir un album de reprises - sans intérêt puisqu'il interprétait mieux ses classiques dans le temps. Il ne faut pas oublier une chose, Michel a 80 ans. Il chante donc comme un monsieur de 80 ans, avec un peu plus de technique certes, mais ça s'entend. Plus jamais il ne retrouvera son niveau passé. Ça ne sert à rien d'espérer encore un album révolutionnaire. Il faut faire avec toutes ses imperfections et se dire qu' « Un temps pour elles » est honorable vue la situation. Pas besoin de vingt-huit ans de peaufinement. La beauté naît dans la fragilité. Recommandation : **/5
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strangears · 5 months ago
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Les Hipsters en Retard et par Réappropriaton
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Quand on tient un blog musical, on a une fâcheuse tendance à se foutre des modes musicales et d'avoir une certaine avance sur ces dernières. Étant donnés mes propres goûts, souvent tournés vers la mélodie, ce qui est Pop, ce qui fonctionne – pas dans les charts mais au sein même d'une prod' - je ne pense pas pouvoir me considérer comme « hipster musical ». Par contre j'ai eu l'occasion de rencontrer, dans ma courte existence, une caste encore plus agaçante que j'appellerai les « hipsters en retard » ou les « hipsters par réappropriation ».
Il y a quelques années, je partageais un Cabaret Vert (festival ardennais devenu aujourd'hui trop hype pour moi) avec un ami faisant parti de cette caste. Je lui proposai d'aller voir Jungle, groupe Neo Funk qui venait de sortir l'année précédente un album éponyme calibré pour qu'ils rejoignent les plus grands. Malgré mes arguments et mon insistance, n'ayant jamais entendu ce nom de Jungle dans son cercle, pauvre groupe passant trop tôt pour qu'il ait un réel intérêt, cet ami préféra picoler à côté de sa tente avec 2-3 connaissances pendant que je prenais mon pied devant l'une des meilleures performances de cette édition.
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Il y a quelques mois, ce même ami, comme pris d'un trou de mémoire causé par une trop longue gueule de bois, me proposait à son tour d'aller voir en concert ce « putain de groupe qu'on venait de lui faire découvrir », sans doute aidé par le martèlement du très bon « Back on 74 » sur les réseaux. Pas de chance, pour moi comme pour lui, je suis devenu en dix ans un peu plus casanier et ce weekend là, j'avais envie de rester tranquille. Et voilà qu'il me ressort les mêmes arguments que je lui avais sortis au Cabaret Vert, comme quoi c'est un grand groupe, que je ne sais pas ce que je loupe etc...
Oui, parce que cette caste a l'arrogance également de savoir mieux que toi ce qui est cool. Peu importe si tu le savais avant eux, ils préfèrent l'ignorer. J'étais un des seuls à défendre « Woman » le troisième album mal-aimé de Justice, avant que celui-ci soit réévalué par la tournée qui s'en suivit, et je me suis pris alors les foudres de cette caste pour avoir osé dire que le live ne faisait pas honneur à l'album (qu'ils n'ont au final pas compris, voire pas écouté). Les fans de Daft Punk qui le sont depuis « Get Lucky » et qui te font la morale quand tu émets quelques critiques...
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Parfois, cette caste attend même une percée dans le mainstream pour dire qu'ils ont toujours aimé le groupe – et quand je dis « mainstream » aujourd'hui, ça n'a plus vraiment un rapport avec le top 50 ou la télé, mais plutôt avec une omniprésence sur les réseaux, que ce soit une trend Tiktok ou une mise en avant par des généralistes à la Konbini. Ils pensent ne pas être victimes de la mode alors que celle-ci est aujourd'hui beaucoup plus pernicieuse, s'infiltrant dans les embranchements du net pour facilement te toucher et te faire croire que tu aimes quelque chose alors que, comme à l'époque de la radio, tu n'as été eu que par méthode Coué, à force d'entendre...
Finalement, si les « hipsters » étaient déjà une fraude en soi, les « hipsters en retard ou par réappropriation » sont une fraude aux hipsters. Les seules recommandations qui sont sincères et valent vraiment la peine se trouvent perdues dans les méandres de quelques zines, quelques pages, quelques blogs encore ouverts et qui ont au moins 2-3 ans d'avance sur ce qui va fonctionner... Non, les recommandations qui valent vraiment la peine sont celles qui vont porter sur ce que vous êtes susceptibles vous, d'aimer réellement.
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strangears · 7 months ago
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Better Man : Blockbuster Pop Music
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Nous avons là un film d'un nouveau genre : le Blockbuster Pop Music ! Où des tubes que tu n'aimais pas forcément – on va pas se mentir, Robbie Williams a toujours été un compositeur très moyen et « Better Man » ne cherche pas à dire le contraire – des tubes moyens donc, réorchestrés et sur lesquels sont mis une débauche d'effets spéciaux pour te les rendre cools... Sauf qu' à la réécoute des originaux, tu n'aimes toujours pas ; tu ne les apprécies que dans le cadre « magique » du film. Ce qui est déjà pas mal, prenez « Wicked » que je me suis tapé la semaine dernière ; jamais une fois les effets spéciaux - finis à la pisse de l'étalonneur – n'aident à comprendre comment un public a pu apprécier des chansons aussi génériques. Le grand mystère des américains et leurs comédies musicales...
Et bien sûr que ça le fait ici ! Les instants clippés sont impressionnants, voire réussis malgré cette débauche d'SFX et de singes. J'ai même éprouvé un soupçon d'émotion sur le passage de « Feel », certes, en début de film, je m'étais d'ailleurs dit à ce moment que ça allait pas être si mal mais voilà... toute cette débauche, le fait qu'ils y aillent constamment à fond, ça devient vite fatiguant. Au bout d'une heure, le film n'en finit plus de raconter la même descente aux enfers, la même que celle d'un Elton John de Rocketman dont le film se rapproche thématiquement, la même avec toujours plus de surenchères, le summum étant atteint avec la bataille de singes dans la fosse du festival de Knebworth.
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Voilà pour la forme. Pour le fond, la fin du film nous laisse croire que Robbie a réussi à vaincre son égo, à faire la paix avec les autres et avec soi-même, devenir un « Better Man »... ce qui rentre en contradiction même avec le fait de faire un film à 115 millions sur toi... et rien d'autre que toi, car les autres personnages du film, finalement, ont très peu de scènes mémorables. Je n'ai pas été touché par la mort de la grand-mère car elle n'a pas de grande scène. Je ne sais même pas qui est ce « pote » à qui il s'excuse à la fin. Son père a éventuellement quelques scènes, et encore... il est décrit comme un con absent pendant toute son enfance, présent à nouveau seulement avec le retour du succès... difficile donc d'être ému par la scène finale.
Nous avons également un être qui a pour principal but d'être célèbre et en tant que spectateurs au courant de la chose Pop, même sans connaître la carrière du chanteur, on sait très bien comment ça va finir, encore plus quand on commence dans un boys-band, était-ce vraiment la peine de nous retracer tout ce parcours classique... Et bien peut-être, au moins pour ces quelques images aussi impressionnantes que tape-à-l’œils, ces quelques surprises, le tour des clubs gays de Manchester, le plaisir de croiser des têtes comme les Gallagher et la partie avec Nicole des All Saints ; faits d'autant plus plaisants qu'ils m'étaient méconnus.
Pour résumer, "oui j'ai eu du succès, oui j'ai assez d'argent pour faire un film qui met en avant ce succès et oui, je t'emmerde". Un peu de punk dans la Pop, ou de Pop dans le punk, car c'est au final un produit Pop que nous vend encore une fois Robbie, aussi punk voudrait-il qu'il soit. Jusqu'au bout dans cette contradiction.
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strangears · 8 months ago
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Noter la Culture ?
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Beaucoup peuvent s’interroger sur l’intérêt de « noter » une œuvre et je pense que cet intérêt est subjectif et propre à chacun. Certains voient ça d’un mauvais œil, cela leur rappelle sans doute leurs mauvaises notes à l’école et leur statut de cancre – vous l’êtes encore, croyez-moi. D’autres me diront qu’une œuvre ne se note pas mais qu’au mieux, elle s’analyse, se commente ou se vit. Que c’est beau. J’entends tous ceux-la.
Pour ma part, j’ai commencé à « noter » dès mon enfance. Mon jeune tonton avait une série de cassettes vierges sur lesquelles étaient enregistrés des films qui passaient à la télévision – surtout des comédies (Louis de Funès, Laurel et Hardy…) ou des longs métrages d’animation français (Astérix, Lucky Luke...). Il complétait cette collection par un petit carnet où il attribuait à chacun de ces films des étoiles en fonction de ses goûts personnels, comme le faisait déjà à l’époque des programmes comme Télé 7 Jours : ce système de notation était censé nous aider à choisir le film que nous souhaitions regarder. Très vite, je remarquai n’être pas en accord avec la plupart des goûts de mon tonton - j’ai emprunté un cinq étoiles dans sa collection qui pour moi, n’en valait qu’une. Déception ! De mon côté, je commençai donc un petit calepin orange, dans lequel je rectifiai toutes ces notes avec lesquelles j’étais en désaccord et l’augmentai en donnant des étoiles aux autres films que je voyais à la télé. Si je vivais cela à mon âge comme un jeu, nul doute que cela avait fait naître en moi un début d’esprit de classement (à base de « ça j’aime, j’aime pas, bof, sans plus... ») et de comparaison (j’aime mieux ça que ça, celui là je le préfère à...) sans le développement critique qui l’accompagne, car il manquait encore la question essentielle du « pourquoi ? » Ce jeu allait parfois un peu loin. Après avoir regardé l’Eurovision où j’avais noté chacune des prestations en compagnie de ma mère, je me mis à vouloir appliquer le même principe à toutes les émissions mettant en avant des artistes/groupes pourtant déjà reconnus. Ma mère m’avait laissé cette fois-ci seul dans mon délire, ce qui m'avait à nouveau déçu. L'art est plus grand quand il se partage ! Étonnant aussi que je n’ai pas été plus actif quand des télé-crochets comme la Star Ac’ ou la Nouvelle Star ont débarqué !
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J’étais bien plus sage durant mon adolescence ; j’ai laissé progresser lentement ma cinéphilie et concrétisé mon début de mélomanie par l’achat de premiers Cds... Jusqu’en 2007 où mon beau-père et ma mère prirent enfin conscience de l’importance d’Internet (jusqu’à présent, j’allais à la salle informatique de mon lycée pour écouter ce qui m’intéressait) et là, ce fut tout un univers de découvertes et de téléchargements illégaux qui s’ouvrait à moi. Des discographies bouffées à la pelle suivies pendant mes années estudiantines d’œuvres cinématographiques de tout âge, de tout genre… forcément que ça allait me donner des envies de classement ! Pour me repérer dans toutes ces réalisations et dans mes propres goûts ! Je débutai à la même époque un carnet bleu, où mes étoiles étaient cette fois-ci accompagnées de petites critiques, où j’essayai enfin de comprendre le "pourquoi" j’aimais ceci et moins cela ; ça m’interrogeait aussi sur mes lacunes culturelles, sur mes émotions esthétiques, ma persona politique… Et d’autres jours je n’écrivais rien, car rien à dire, juste savourer ou non ce que je venais de vivre, la note étant le résumé de mon ressenti. Le site « Senscritique » est venu compléter et concrétiser tout ce parcours dès 2010. J’y ai rencontré d’autres personnes/avatars via leurs cultures, j’y ai créé top et listes et rétrospectives, chroniqué, lu des avis divergents et les débats qui vont avec, même sur les systèmes de notation particuliers à chacun ; toujours dans le but de se repérer dans cette immensité d’œuvres que nous avalons, du « contenu » diraient les autres… et ils n’auraient pas tout le temps tort ! Ces actes virtuels (qui n'ont du concret que pour nous) n’empêchent pas de tomber des nues en voyant notre 8/10 sur un film qu’on avait complètement oublié ou un album qu’on a détesté à la réécoute. Car nos goûts ne sont pas toujours constants, ils évoluent avec le temps et il arrive qu’on ne soit plus du tout d’accord avec qui nous étions « culturellement » il y a une dizaine d’années - cet ado attardé qui aimait Guetta et les Marvel <3. C'est là peut-être la limite de l'exercice quand il est personnel ; noter est éphémère, ne vous engagera que sur un ressenti - nourri ou pas de réflexions - sur le moment.
Ne vous fâchez pas si vous étiez contre jusqu’à présent tout système de notation, chacun a ses raisons, diverses et personnelles, les miennes n’étant pas les leurs. Et fâchez-vous encore moins si vous n’êtes pas d’accord avec ces notes que vous voyez passer ; la culture de chacun contribue aussi à la richesse culturelle de l’ensemble. Débattez, découvrez le « pourquoi » de l’autre, vous en ressortirez grandis. Ou diminués, l’inculture existe aussi...
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strangears · 8 months ago
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BEST OF 2024
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2024 aura été le retour en grâce de Strangears ! … Non je déconne. Malgré le fait que la page soit sortie de son hibernation, c'est toujours la même merde qu'à l'époque où j'écrivais mes articles rageux. Mais que voulez-vous ? D'ici 2 ans les internautes likeront béatement des contenus IA générés par les mêmes algorithmes qui décident de ce qui est mis en avant sur leurs réseaux et la boucle sera bouclée. Il en est de même pour les médias spécialisées « Pop » qui partagent tous les mêmes goûts, mettent en avant tous à peu près la même camelote, sous un nouvel emballage, au lieu de fouiller et de vraiment jouer le rôle de prescripteurs qu'ils devraient jouer. Non mais sérieux, brat de Charli XCX quoi ! Bon, vous me direz, je suis également passé à côté de Beyoncé, des Smiles, des Voidz, de Caribou, Georgie Greep cette année, je suis peut-être pas le mieux placé pour juger de ce qui doit être retenu ou pas écouté en terme de musique en 2024 (sur les à peu près 160 albums écoutés, même pas la moitié est consacrée à 2024). Je ne suis qu'un homme avec des goûts finalement très simple, comme vous le lirez et l'écouterez dans le bilan qui suit.
J'ai tout d'abord cette année terminé l'excellent essai de Maxime Delcourt sur The Neptunes et Timbaland, accompagné (du plus gros de) leur discographie, redécouvrant les œuvres que j'avais aimé adolescent sous un nouvel angle et découvrant aussi des chefs d’œuvres injustement méconnus (comme le Make Sure They See My Face de KENNA chroniqué ici). Ou des justement connus comme le Doggystyle de Snoop, ma claque « Classique » de l'année, putain, le son, l'univers qu'ils ont créé... (oui, j'ai dévié sur d'autres producteurs pendant la lecture du bouquin). Petite déception quant à l'écoute de la courte discographie des Clashs ; je pensais apprécier leurs disques les plus Pop en grand amateur du genre que je suis, les London Calling, Sandinista ! et autres Combat Rock mais au final, je ferai parti de ceux qui défendent plutôt leurs premières sorties Punk, là où ils s'en sortent le mieux car dans leurs veines, au lieu d'imiter grossièrement par la suite (et réussir il est vrai quelques tubes).Ensuite, bon, vous le savez, j'ai commencé la discographie de Chantal Goya dans le but d'élucider ce mystère : est-ce que ces chansons restent dans ma tête juste par simple nostalgie ou bien y a t-il vraiment un grand mélodiste derrière elle ? Et vous l'aurez compris, réponse B Jean-Pierre (ohoho, la ref' de vieux), Jean-Jacques Debout et Jean-Daniel Mercier sont véritablement des génies de la musique pour enfant. Ils finissent par se répéter beaucoup, certes, mais pas autant que ces ritournelles m'obsédant tout au court de l'année. Enfin, Pet Shop Boys, parce qu'il fallait bien un jour que je m'y attarde, en grand amateur de Synthpop. Et j'ai eu ce à quoi je m'attendais ; une bonne première décennie 80's et une suite plus expérimentale, avec des hauts et des bas, des retours à leur son d'origine, des producteurs que j'affectionne... j'aurais fini avec une belle collection de morceaux, à défaut d'albums que j'affectionne totalement.
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Et les sorties de 2024 alors ?! J'y viens ! Calme-toi, comme écrit plus haut, je n'y ai rien écouté de si extraordinaire. J'ai même été plutôt déçu par quelques uns de mes chouchous personnels (Cults, Gonzales, Isaac De(sil)lusion, L'Impératrice, Clara Luciani). D'autres de mes chouchous ont juste fait le job (Mother Mother, Fat White, Future Islands, Moby, Everything Everything) quand d'autres ont tout de même réussi à se faire une place dans mon top. Le Justice, malgré tous les défauts que j'ai pu lui trouver (que j'ai énuméré ici) et le fait qu'il s'agit de leur album le plus sur-produit et le moins réussi, se trouve tout de même en bonne position (preuve de plus que l'année n'était pas si extraordinaire). Ils sont suivis du Michael Kiwanuka, sans véritables surprises, plus doux et épurés que les précédents ; on s'y surprend à prendre du plaisir sur des mélodies qu'on a l'impression de déjà connaître. Puis MGMT, je ne dirai pas que j'adore leurs dernières sorties, mais je les trouve assez curieuses pour souvent y revenir et avoir envie de me les approprier. C'est le cas de ce Loss of Life. Ce fût par contre une bonne année pour les découvertes ! Qu'est-ce que j'ai attendu – par exemple – pour enfin me mettre à Amyl and the Sniffers, qui avec Cartoon Darkness livrent leur disque le plus "Pop", flirtant avec ce que j'ai aimé dans le Punk ces dix dernières années, des incantations à la Idles au spleen féministe qu'on entendait chez des noms plus confidentiels comme Death Valley Girls. Et que dire sur Amyl... Elle était à deux doigts de mon top, comme la Pop-Rock psyché de la Luz... Pale Jay fut aussi un bon moment avec son tube soul ensoleillé « Don't Forget That I Love You », découvert en fouinant sur le label des Say She She, mais il commence déjà à se répéter sur son disque de 2024. Dans mon top, j'ai par contre choisi d'y placer Aurora, que je détestais il y a une dizaine d'année mais que j'ai totalement redécouvert, abasourdi, avec son What Happened to the Heart ? possédé et enchanteur. J'ai également beaucoup apprécié la production épurée d'Astral Bakers sur leur premier album, sur lequel jouent d'anciens membres de Revolver (et donc, le producteur Sage) dont on retrouve les particularités mélodiques. Merci à l'émission « Dans le Tempo » pour la recommandation et la qualité de leurs podcasts. Et Kishi Bashi ! Qui aurait pu imaginer que la carrière solo d'un des membres d' Of Montreal était encore plus enthousiasmante que celle de son groupe d'origine ? Ceux qui l'ont écouté, oui. Et j'ai fouillé encore plus !
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Des sorties écoutées de « vrais indépendants » (clin d’œil Yseult), deux sont sorties du lot pour moi (trois si il ne s'agissait pas pour les suédois de Kite d'un Best-Of). Tout d'abord, Décadanse Générale de La Poison, véritable lettre d'Amour à la New Wave française des années 80, des Rita Mitsouko à Elli et Jacno, en en reprenant l'esthétique et les rêves rétro-futuristes. Malgré leurs déguisements et l'imaginaire Pop qu'ils dégagent, ils n'ont pas encore attirer l'attention de la presse spécialisée, la tête dans le cul de Charli XCX. La Femme auraient pu sortir cet album si leurs voyages n'étaient pas devenus si ampoulés. Et le second, découvert tout récemment lors de mon expérience « 20 Albums de 2024 avant Noël », Away Within de Mediavolo, que je ne saurais trop recommander aux amateurs de Dream Pop, de Goth 80's, des meilleurs Arcade Fire... je ne saurais trop expliquer non plus la magie qui s'insinue dans cette musique... Encore un gros loupé de la « presse spécialisée » contrairement à cette canadienne sur Tiktok qui a fait l'effort de fouiller un peu pour les faire découvrir au Monde entier. Et Cocorico, ces deux albums indépendants sont français ! Allez les soutenir ! Enfin, mon album de l'année, celui qui m'a suivi tout au long, ma révélation, ma Palme d'Or revient au Prelude to Ecstasy de Last Dinner Party. Je l'ai découvert en Février, écrivant tout excité « Ça doit faire depuis Florence & the Machine qu'il n y a pas eu autant d'envie dans un album Art-Rock inspiré par Kate Bush. La nouvelle génération se réveillerait-elle de sa torpeur ? » et puis... en fait non, ça aura été une année plutôt calme en matière Pop. Mais ce « Prelude » est déjà pas si mal en attendant la véritable extase de les voir sur scène (après leur annulation au Luxembourg, j'espère bien qu'elles ne vont pas réitérer là où j'ai prévu de les voir l'année prochaine... je ne dis pas où, ça va encore me porter la poisse...)
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Oula... J'ai beaucoup écrit pour pas grand chose. Après tout, la musique parlera d'elle-même ! Une année en demi-teinte si je devais conclure, mais qui comme souvent quand on s'applique à ce genre de bilan, s'avère plus riche que le sentiment qu'elle m'a laissé. Je souhaite juste que la « Pop Maison » ne va pas trop s'enfoncer dans cette arnaque d' « HyperPop » ; ou bien que cette dernière livre enfin de grands albums du genre. Pour ma part, c'est avec la discographie de Jean-Michel Jarre que je vais commencer 2025, car ma curiosité ne s'est pas encore dissipée. Et c'est tout ce qui compte.
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strangears · 8 months ago
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De l'Hyperpop à l'Antipop : Brat de Charli XCX
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Je suis du genre à prendre la Pop très au sérieuse, trop peut-être, ce n'est pas pour rien que j'ai proné avec mon blog la suppression du "coupable" à "plaisir". En résulte mon incompréhension du mouvement Hyperpop, où l'on commence maintenant même à fourrer des titres comme ceux de Nicki Minaj, juste parce qu'elle sample à tout va et donc, auto-référence exacerbée à la Pop. Une bonne partie de ces artistes montrent leur Amour de cette musique en la déstructurant (détruisant ?) ; à base d'auto-tune, de voix pitchés, de saccades, de changements impromptus, de synthés kitsch truturés voire torturés jusqu'à la moelle, par compression ou distortion... Kanye West avait fait pareil dans les 10's avec le rap. Pourquoi vouloir faire du mal à la musique que l'on aime ? C'est ce que j'ai envie de demander à Charli XCX. Je viens de me faire (2 fois !) son Brat et franchement, je ne comprends pas son succès, devenu même phénomène de mode ! Whaaat ? "Chaos stylé" qu'ils disent... Ouep.
Adieux mélodies originales, hooks et harmonies... Ici, des pistes entendues dans notre nostalgie sont regroupées avec plus ou moins de minimalisme et de cohérence. De toute façon on s'en fout que ça soit bien foutu, le chaos est cool, tu comprends ? On a déjà entendu le son électro de "Von Dutch" ailleurs (chez Vitalic entre autres), mais pourquoi s'embêter à faire mieux ? Tu te souviens du Kick désagréable sur "Momentz" de Gorillaz. Si, si, tu le trouvais désagréable. Et bien ici tu le retrouveras sur "Everything is Romantic", toujours aussi désagréable, mais c'est styley ! Pourquoi ? Euh... Suivant ! "Rewind" se moque du style de Katy Perry et du Tiktok de KeSha, de façon non musicale. Tiens et on t'envoie aussi une petite crise d'épilepsie sur les lyric videos en plus d'une cover moche. Parce que le chaos c'est cool ! T'entends ? D'ailleurs, "So I" est peut-être même trop propre, j'ai failli m'attacher à un titre, vous vous rendez compte !? (Bon, en vrai j'aime bien "B2B", déjà habitué au côté répétitif du morceau par la French Touch).
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Je ne sais pas... Ce n'est pas parce que tu mets un filtre saturé sur des synthés à la Guetta ("Mean Girls") en chantant faux et sous auto-tune par au-dessus que ta musique en devient plus intéressante. C'est vrai que c'est plus dur aujourd'hui de se faire remarquer mais quand même ! Oui on pense à "Sexy Bitch" et - le bat blesse - "Sexy Bitch" rentre plus facilement en tête que n'importe quel titre de Brat. Vous vous rendez compte qu'on me fait dire du bien de Guetta ! Ce n'est pas de l'HyperPop (je ne comprend pas l'usage de ce terme) mais de l'AntiPop. Symptomatique d'une génération qui n'arrive pas à atteindre le niveau de leurs idoles, donc on cherche à nuire. Très art contemporain cette façon de faire. Charli aura au moins eu le mérite d'en faire la nouvelle Pop à mon désarroi. Qu'on me rappelle quand elle aura composé quelque chose de la trompe de Barbie Girl.
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strangears · 8 months ago
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Hyperdrama de Justice
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Ce que je retiens de l'écoute du dernier Justice :
- Pot-pourri de leurs influences et de leurs propres albums, et ce dès les premiers singles : "One Night/All Night" aurait pu se trouver sur Woman (c'est fou comme les "voix" de Justice se ressemblent), "Generator" un mix entre "Stress" et "Phantom"... mais en moins fou.
- J'ai l'impression que cela est due à une prod' qui n'a jamais été aussi étouffée, qui au mieux peut donner un effet chill là où elle était percutante et crade sur Cross, kitsch et Pop sur Woman... Mais je ne veux pas qu'un titre dégénéré comme "Stress" ou "Generation" soit propre, compressé jusqu'à l'aseptiser ! Je veux qu'il me dérange, qu'il me gratte dans les oreilles, qu'il me crispe ! Justice sont moins radicaux sur cet album.
- Enfin si, ils le sont pour des éléments que je n'ai pas pigé. Par exemple, certains breaks sonores, notamment sur "Dear Alan" ou "Explorer"... ce dernier aurait été, je pense, meilleur sans.
- Autre auto-influence (je relève comme ça, vous prenez ou pas) : "Incognito" rappelle "Alakazam" avec une fin à la "Contact" de RAM.
- La principale "nouveauté" vient de la propension du duo à se tourner vers la musique cinématographique sur de longues plages. Ben oui Hollywood ! Vous aviez appelé Daft Punk, qu'est-ce que vous attendez pour appeler Justice ? Je ne connais pas assez François de Roubaix pour le citer comme inspiration, par contre j'ai entendu ici et là l'influence des bande-originales 80's, de Moroder à Goblins en passant par Carpenter... évidemment, comme toujours.
- Si je salue les transitions sur cet album, "Harpy Dream" gagne la palme du morceau inutile (qui aurait pu se trouver en début de piste suivante ou fin de piste précédente)... qui va écouter ce passage seul ?
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Au final, HyperDrama est un album très calibré. Sans doute pour cela qu'autant d'auditeurs sont déçus de la collaboration avec Thundercat ; rien ne dépasse. J'ai comme toujours pris du plaisir à l'écouter (après tout, "Pleasure" est un de leurs titres que je préfère) mais pour une fois, la surprise n'a pas été de mise, pied dans le passé aidant... espérons pour eux que l'autre pied dans le Cinéma passera la porte ! L'Escapades d'Augé sera à ajouter sur leur CV.
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strangears · 8 months ago
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COWBOY CARTER de Beyoncé
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Ce que je retiens de l'écoute du dernier Beyoncé :
- Les Youtubeurs musiciens ont encore de beaux jours devant eux : je ne retiens aucune mélodie des 27 pistes. D'ailleurs, Beyoncé a t-elle été mélodiste un jour, ou uniquement vocaliste, au mieux harmoniste ?
- Nous avons donc ici un énième travail de production. On peut entendre que tout cela manque d'âme notamment sur les reprises ; malgré les moyens mis, les versions "Cowboy Carter" de "Jolene" ou "BlackBird" ne sont pas vraiment originales. Trop grandiloquentes, trop propres, trop... produites.
- Trop de trop d'ailleurs ; 27 pistes (dont trop de skits), c'est sympa, on va pouvoir piocher, mais sur la longueur, l'écoute s'est fait vite épuisante. Des mélodies auraient peut-être aider... Comme sur "Daughter" où Beyoncé étonne par sa perf' vocale opératique.
- Comme sur Renaissance, Beyoncé multiplie les influences et les citations... ce qui est dérangeant lorsqu'elle utilise un sample pour n'en rien faire d'autre que nous brosser dans le sens du poil. Sur Renaissance, c'était le "I Feel Love" de Summer qui m'avait marqué ; le sample filtré était là mais hop, on passait direct à autre chose, on ne construisait rien autour. Pareil ici avec le "These Boots" de Sinatra ; ok, on reconnait, c'est sympa, mais t'en fais quoi de cette boucle ? Tu lances "Fuck It" et passe à autre chose.
- Ce qui reste intéressant, c'est forcément la rencontre entre les origines et la musique moderne, la boucle country sur la trap de "Tyrant" fait son petit effet, les apports de modernité sur les singles également... Ça peut être aussi bien vu que dégoulinant.
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Bilan. Beaucoup de bruit pour pas grand chose, et on va encore en entendre parler un moment, les fans et les critiques vont le commenter, le décortiquer, sûrement trouver ça super, débattre sur "l'appropriation culturelle", toutes ces idées, ces inspirations, cette matière.
Pour ma part, j'ai toujours trouvé que Beyoncé en faisait trop. Je me souviens de l'album B'Day à mon adolescence, "Déjà Vu" était déjà un "Dangerously in Love" sur-vitaminé (un de mes singles préférés néanmoins) mais sur "Ring the Alarm", les cris filtrés à la Kelis et le jeu hystérique de la chanteuse dans le clip... oui, c'était déjà trop pour moi, alors là...
NB : Désolé pour la qualité de la critique, j'ai écrit ça sur le coup.
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strangears · 10 months ago
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Pet Shop Boys - Fundamental (prod. Trevor Horn)
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Pet Shop Boys et Trevor Horn. Deux grands noms de la Synthpop qui se retrouvent pour produire un album du même genre. Fin des années 1980, ça pouvait encore exciter. Mais en 2006 ? J'avoue avoir été un peu déçu par ce Fundamental mais n'était-ce pas déjà le cas de leurs précédentes collaborations ?
Sur Introspective, deux titres purement House relèvent de ce partenariat ; une production originale « Left To My Own Devices » et une reprise « It's Alright ». Sur le premier, si les arrangements passent très bien sur le refrain, le choix d'une version longue (8 minutes) impose forcément de combler le vide de certains passages. Et Trevor y va à fond, à grand coup de cordes et de cuivres ; une grandiloquence qui fonctionne par à-coups mais qui pourra paraître exagéré. Le second a beau être une version corrigée d' « It's Alright » de Sterling Void, c'est ici la composition qui pêche, on s'ennuie d'absence mélodique et le grand travail sur les chœurs ne sera pas assez pour la combler. Sur les dernières minutes, trop de choses finissent par se chevaucher dans le mixage...
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Mais qui suis-je pour juger ? Introspective est devenu un classique pour les fans du groupe et cet aura aura sans doute été une des raisons de cette seconde collaboration en 2006.
J'écrivais donc une connerie en introduction, le projet était sans doute attendu par les groupies mais on pouvait tout de même douter de la qualité de ce retour. Pour moi, Pet Shop Boys n'avaient pas sorti de grands albums à l'époque depuis Very Relentless en 1993, donc 13 ans plus tôt ! Ils s'étaient tournés en 2003 vers un son plus acoustique avec un Release à l'accueil mitigé duquel je ne garderai qu' « E-mail » et « Samurai in Autumn » (ce dernier étant déjà à nouveau un titre totalement électronique). Quant à Trevor Horn, à part le coup de chance T.A.T.U et un autre album avec Seal, on ne l'entendait plus trop sur la scène mainstream... Une chose est certaine, avec plus d'un million d'albums vendus, une 2ème place dans les charts européennes et une reconnaissance critique, Fundamental est considéré comme un retour en forme de la bande après une période de mou. Pour ma part...
L'album s'ouvre sur « Psychological », synthpop minimaliste, qui ne semble aller nulle part, et qui laisse transparaître ici et là la patte sonore, déjà connue de ce cher Trevor. Patte qui explose une première fois sur « Sodom and Gomorrah Show », tout en arpegiattor, en orchestration virevoltante, en guitare électrique qui sonne les accords sur les refrains comme une bon vieux Buggles, dont les chœurs à la fin ne sont rien d'autre que la réminiscence du classique « Video Killed the Radio Stars ». Beaucoup de nostalgie et d'artifices... pour pas grand chose, les PSB ne concrétisant jamais par une composition mémorable. Le duo n'a jamais été grand mélodiste quand on y pense, ils ont livré certes quelques tubes dans les années 80, arrivent de temps à autre à faire ressortir des hooks de leurs improvisations mais ça tombe souvent à l'eau, comme la balade pompeuse « I Made My Excuses and I Left » qui suit, seulement sauver par les expérimentations façon « Art of Noise » en début de titre. « Minimal » et son Vocoder nasillard est déjà plus rigolo, le titre rebalancé sur le L et le R de ton stéréo est autant une bonne idée qu'elle peut agacer, sûrement due encore à Horn, qui finit le morceau tout en corde, rappelant son « Elstree ». Un bon single. Il raconte en interview qu'il a été, sur tout l'album, bien plus radical dans ses premières propositions d'arrangements et heureusement que PSB étaient là pour lui dire de se calmer un peu.
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« Numb », seconde balade pompeuse de la galette, contraste avec « Luna Park » qui aurait pu en être la troisième, s'il n'y avait pas ce petit gimmick évolutif au piano (puis au synthé) à chaque fin de phrase, donnant toute sa saveur et relevant le plaisir, l'atmosphère de la pièce. « I'm With Stupid », également sorti en single, est un peu plus convenu, rien ne marque que ce soit dans la compo ou sur la prod'. Va savoir pourquoi, il a plutôt bien servi à lancer l'album dans les charts et à contribuer à son succès. J'apprécie un peu plus « Casanova in Hell », titre qui aurait très bien pu être signé par ABC, commençant presque comme une balade pompeuse, encore une fois sauvée par les arrangements, que ce soit la sorte de voix auto-tunée qui double le chant sur les couplets, les claviers 8bits merveilleux ou les chœurs sur le refrain accompagnés d'orchestre, offrant de brefs instants d'ampleur. « Twentieth Century », ne semble pas savoir où il va, à la façon du « Psychological » d'ouverture, malgré quelques efforts expérimentaux et électroniques. « Indefinite Leave to Remain » est une balade mais moins pompeuse que les précédentes, elle est presque même plus entêtante. On finit enfin sur « Integral » qui porte bien son nom, retombant dans les mêmes travers que les autres morceaux électroniques du projet, en Eurodance, avec encore plus de hooks, d'effets spéciaux, et un refrain restant presque en tête !
Non, c'est très inégal. C'est même de la magie que l'on arrive à nous faire croire en ces morceaux tellement le contraste entre la Synthpop minimaliste et les orchestrations grandiloquentes du producteur est visible... Ça m'a beaucoup parlé car je suis fan du monsieur, j'y ai retrouvé beaucoup d'auto-références et j'ai l'impression que c'est surtout du à son talent (quand il n'en fait pas trop) que l'on ressort pas déçu de l'ensemble. PSB, quant à eux, y continuent à être le groupe moyen qu'ils sont depuis le milieu des années 90, avec parfois un éclair de lucidité. On en a fait peut-être un peu trop sur leur « longévité », même s'ils continuent à produire et sortiront d'ailleurs leur dernier grand single en 2009 avec « Love Etc. » (malheureusement moins populaire qu'il aurait du).
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Recommandation : ***/5
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strangears · 11 months ago
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Manchester, Pet Shop Boys, Chantal et Musique Gay
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Début 2017. Je me retrouve à Manchester en stage pour trois mois dans une boite de production à essayer vainement d'améliorer mon anglais, toujours dans l'espoir de percer dans le Cinéma. Si l'entreprise s'annonce vaine, je passe néanmoins une bonne dizaine de soirées à profiter de l'héritage musical de la grande ville, aussi vivante que morne, ayant vu logiquement naître des groupes comme Joy Division ou The Smiths. Une tête d'affiche détonne au milieu de ce climat dépressif : Pet Shop Boys en concert à l'Arena. Je m'apprête deux semaines avant à réserver mes places sur le net lorsque je remarque que la date est déjà complète. Pire, j'apprends que la communauté gay est en partie responsable de l'écoulement flash des stocks. Ça clashe sévère en commentaires sur les réseaux. C'est parfois même un peu homophobe et je m'y refuse, ayant moi-même été considéré régulièrement gay dans ma vie, en partie à cause de mes goûts musicaux. Ayant encore un peu de couilles et refusant de me faire voler mon plaisir par quelconque communauté, je décide de me rendre tout de même sur place.
Arrivant une petite heure avant l'ouverture des portes, c'est déjà bon vivant, bon enfant. Certains chantent des airs que je ne connais pas encore (je découvrirai leur discographie bien plus tard), d'autres louches revendent des places à un prix que ma bourse de Rsaiste ne peut se permettre, d'autres acheteurs plus aisés, voire tarés du groupe, se le permettent. Je ne comprends plus vraiment pourquoi je suis venu. Le public finit par rentrer et ne reste plus que quelques badauds sans tickets pour le Graal, comme moi, à errer devant les agents de sécurités. Certains restent devant la salle tout de même pour profiter de la playlist au loin et je finis par sympathiser avec un groupe de trois, parce qu'un « frenchy » reste toujours un objet de curiosité bien que seule la Manche nous sépare. Trois homos dont un trans. C'est avec lui devenu elle que j'aurais le plus gros de ma conversation (le surjeu « queer » me permettant étrangement de mieux comprendre son anglais).
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Je lui explique avoir eu la sensation de m'être fait volé ma place par la communauté gay. Elle se marre, m'expliquant qu'il n y a pas de communauté, c'est juste qu'il y a énormément d'homos à Manchester (ils ont même un village que j'ai pu visiter par la suite), qu'ils s'entraident forcément, quand on attaque l'un d'entre eux ou pour des manifs comme la Gay Pride, mais que la plupart du temps, ils se crêpent le chignon comme tout le monde, voire, ne se supportent pas. Puis le débat s'oriente sur ce qu'est, la musique gay, une musique que je juge sucrée et qu'elle définit tout simplement comme « vivante », bien que l'on s'accorde sur le fait que le kitsch y a souvent une part importante. Enfin, on se balance nos noms préférés, tout en testant nos limites au mauvais goût et les siennes s'arrêtent quand je lui demande si elle connaît Chantal Goya. Je me souviendrai toujours sa réaction. Elle se met à chanter la version anglaise de Bécassine tout en riant avec ses potes : « Oh no ! Sorry... You're too much gay for me ».
C'est à peu près ce que je retiendrai de la soirée. J'ai des goûts musicaux plus gay que gay. Et c'est sûrement pour ça que je me suis retrouvé aux portes d'un concert des Pet Shop sans tickets. Bon sinon, c'est quoi votre définition de Musique Gay ? Est-ce que ça existe vraiment ?
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strangears · 11 months ago
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PEPITE OUBLIÉE : KENNA - Make Sure They See My Face
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En 2006, Pharell sort son premier album studio, « In My Mind », le single « Can I Have it Like That » fait le Coming Next du Grand Journal, la promo est aussi mégalo que l'était le producteur à l'époque (suffit de s'attarder sur ses paroles). Bref, l'album est un échec, moqué par les critiques et renié même aujourd'hui par l'interprète d' « Happy ». La même année pourtant, son collègue Chad travaille avec un de leur ami, Kenna, sur ce qui est pour moi encore aujourd'hui la meilleure production estampillée Neptunes : Make Sure They See My Face.
Celui-ci sort en 2007, la même année que Red Carpet Massacre des Duran Duran produit par Timbaland et Danja. Et bon dieu que celui-ci semble paresseux en comparaison ! Pourtant, on retrouve souvent un style mélodique similaire. Mais il n y a pas la prod' léchée, mix entre acoustique et électronique, Rock et Hiphop, dont nous ont habitué les Neptunes, définitivement d'une autre planète. Non, pour une fois Timbo, tu aurais du laisser ta place à Chad.
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Avant Make Sure They See My Face, le duo avait déjà sévi en 2003 avec New Sacred Cow, et c'était déjà très bon. Je trouve le travail sur le beat ahurissant, plein de syncopes, de breaks impromptus ; on ne s'y attendrait ni dans le Rock (trop mécanique), ni dans le Hiphop (trop changeant). Des instrus comme celles de « Redman » et « Hell Bent » sont folles, étrangement curieuses, en dépit de composition vocales moins mémorables. D'ailleurs, quel ennui quand ils délaissent le beat (sur « Yeneh Ababa », « War in Me », j'en passe...). Malgré cela ressortent des tubes qui n'auraient pas dénoté dans le top 50 de l'époque - « Vexed and Glorious » en tête – et qui inspireront sans surprise Timbaland pour ses productions avec Nelly Furtado et Justin Timberlake (on retrouve ce dernier sur l'album suivant).
Make Sure They See My Face est l'aboutissement de ces premiers travaux, étrange mélange entre New Wave et RN'B. Les fans du « Future Sex/Love Sounds » devraient y trouver leur compte (« Loose Wires » en est un pastiche). On entend même du Radiohead sur « Better Wise Up ». C'est un album d'influences fleuve, où l'on est constamment surpris des différents eaux qu'ils explorent. Et Kenna adapte toujours son interprétation à merveille. J'aurais adoré le découvrir à l'époque et l'écouter en boucle sur mon I-Pod Nano. Les beats sont toujours aussi fous, mais avec une belle maîtrise de ses expérimentaux arrangements, des restes électriques de claviers ou de guitare, des chœurs mêmes, conférant une envie et générosité Pop plus que rarement égalé par la suite chez les Neptunes. Mes préférés dans le lot : « Sun Red Sky Blue » et « Phantom Always » (mais seulement si vous êtes amoureux aussi des Duran Duran). De toute façon, il vous suffira d'envoyer le premier morceau, ce mystérieux « Daylight » pour être conquis et continuer le voyage.
Les années 2000 donc, je ne dirais pas que c'est la meilleure période puisque c'est celle où j'ai acquis mes goûts musicaux, ce serait trop biaisé. Par contre, quelle joie de tomber encore sur ce genre de pépites qui raviveront les meilleures souvenirs pour les gens de ma génération, le son de notre époque. Mais qui devrait plaire aussi à tout amateur de Pop de goût. ****/5
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strangears · 11 months ago
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Retrospective Chantal Goya
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Suite à l'analyse de mon enfance musicale sur ma page Facebook, je me suis donné comme mission d'écouter les 14 albums studios de cette chère Chantal, histoire d'observer si j'apprécie réellement le génie mélodique de Jean-Jacques Debout (son mari et compositeur attitré) ou si ce n'est que la nostalgie qui parle.
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