✨ Bienvenue dans mon trip de faire des listes annuelles cinéma et musique 🤪 Mon letterboxd
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2023 – Albums
Karkwa – Dans la seconde
Cédrik St-Onge – Osoyoos
Caroline Polachek – Desire I Want to Turn Into You
Charlotte Cardin – 99 Nights
Sampha – Lahai
Yves Tumor – Praise A Lord Who Chews But Which Does Not Consume; (Or Simply, Hot Between Worlds)
Kelela – Raven
Kaytraminé – Aminé et Kaytranada
ANOHNI – My Back Was A Bridge For You To Cross
Fever Ray – Radical Romantics
*Mentions spéciales*
Benjamin Proulx – Illusoire (EP)
Christine and the Queens – PARANOÏA, ANGELS, TRUE LOVE
Amaarea – Fountain Baby
Cleo Sol – Gold
Laurence-Anne – Oniromancie
Portrait of a Dog – Jonah Yano
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2023 – Films
Mon top annuel se retrouve cette année sur Medium.
À lire ici
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2022 – Chansons
45 pièces superbes qui m’ont émerveillé cette année.
Tout le meilleur de 2022, en playlist:
→ Apple Music
→ Spotify (à venir)
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2022 – Albums
Milk and Bone – Chrysalism
The Weeknd – Dawn FM
The Smile – A Light for Attracting Attention
FKA Twigs – CAPRISONGS
SZA – SOS
Bonobo – Fragments
Aldous Harding – Warm Chris
Oliver Sim – Hideous Bastard
Les Louanges – Crash
DOMi & JD BECK – NOT TiGHT
*Mentions spéciales*
River Tiber – Dreaming Eyes
Big Thief – Dragon New Warm Mountain I Believe in You
Ravyn Lenae – Hypnos
Beyoncé – RENAISSANCE
Christine and the Queens – Redcar les adorables étoiles
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2022 – Films
On a eu droit à une superbe année cinéma, chargée de grosses sorties que tout le monde a vu (comme M3GAN, The Batman, Don’t Worry Darling), mais aussi de plus petits films qui ont fait beaucoup de bruit (Everything Everywhere All at Once, Drive my Car, Aftersun).
À cause de la pandémie, 2022 a récolté beaucoup de films qui devaient sortir bien avant, amenant le compteur à 13,937 films. IMDB compte 12,586 films pour 2021, 10,536 pour 2020 et 12,561 pour 2019. Pour ma part, j’ai pu enfin retourner voir tous les films que je voulais sur grand écran, totalisant plus de 75 films, dont plus de la moitié que j’ai vu en salles.
J’en profite pour vous rappeler d’encourager les films plus petits qui vous intéressent en allant les voir en salle, surtout lors de leur premier week-end de diffusion. Pour ce qui est des nouveaux venus, on a le Cinéma Public qui offre une programmation riche et diversifiée dans un local sympathique de la Casa d’Italia, tout près du métro Jean-Talon. À Québec, Le Circuit Beaumont vient tout juste d’ouvrir ses portes dans les locaux d’Antitube et j’ai déjà très hâte de les visiter.
Sur ce, bonne lecture et bon cinéma!
10 ★ The Banshees of Inisherin – Martin McDonagh
Scénario: Martin McDonagh 114 minutes – Irlande, Royaume-Uni, États-Unis – Disponible sur Disney+ ou en location
On commence ce palmarès avec le film qui possède l’un des meilleurs scénarios de l’année et qui, on le souhaite, rafle au moins ce prix à la prochaine édition des Oscars, le 12 mars. On peut dire que la thématique de la rupture amoureuse a été mainte et mainte fois explorée au cinéma, mais par contre beaucoup moins souvent, la rupture amicale. C’est en fait le point de départ du film: Pádraic (attachant Colin Farrell) se rend comme d’habitude chez son ami Colm (excellent Brendan Gleeson) pour le chercher afin qu’ils aient boire une pinte au pub. Il cogne à la porte, pas de réponse. Il cogne à la fenêtre, Colm est bien là, mais ne répond pas. On apprendra dans les minutes qui suivent que Colm n’a plus envie de passer du temps avec Pádraic. Colm est vieillissant et a envie de se concentrer sur sa pratique du violon et non plus à discuter de tout et rien et ce, à chaque soir. Un vrai jeu du chat et de la souris s’en suivra où Pádraic fera tout en son pouvoir pour regagner Colm. Rempli de dialogues drôles et délicieux, The Banshees of Inisherin est un touchant (et un peu tordu) film sur l’amitié entre hommes. À voir, ne serait-ce que pour Jenny ❤️.
09 ★ Bones and All – Luca Guadagnino
Scénario: David Kajganich, Camille DeAngelis 131 minutes – Italie, États-Unis – Disponible en location
Maren (Taylor Russell) n’est pas comme les autres. Elle vient d’avoir 18 ans et son père en a assez d’elle et de ses problèmes, il part en pleine nuit. Abandonnée et presque seule au monde, elle partira donc à la recherche de sa mère biologique. Ah, j’ai oublié de vous dire: elle est cannibale. De bus en bus, d’état en état, elle traversera une bonne partie des États-Unis, de la Virginie au Minnesota. Elle croisera sur le chemin d’autres comme elle: l’étrange Sully (Mark Rylance) et l’irrésistible Lee (Timothée Chalamet) dont elle tombera follement amoureuse. Pour ce nouveau film, Luca Guadagnino s’est entouré d’une nouvelle équipe de collaborateurs; photographie par Arseni Khachaturan qui capture somptueusement les paysages arides sur pellicule et montage exquis par Marco Costa, tous deux dans la trentaine. On se demande d’ailleurs pourquoi ceux-ci ne sont pas en nomination pour leur travail respectif aux Oscars, tellement ils y excellent. Le roadtrip de l’année.
08 ★ Saloum – Jean Luc Herbulot
Scénario: Jean Luc Herbulot et Pamela Diop 84 minutes – Sénégal – Disponible sur Shudder
L’an dernier, à peu près à mi-parcours pendant le «Festival du nouveau cinéma», on parlait beaucoup de The Power of the Dog, et avec raison. Mais pendant ce temps, dans le circuit plus sombre de la section Temps ø, on parlait aussi d’un tout autre type de Western – ou plutôt un Southern, comme s’amuse à le dire son réalisateur franco-congolais Jean Luc Herbulot. Lorsque trois mercenaires fuyant le coup d’État de 2003 en Guinée-Bissau en avion font un arrêt d’urgence dans l’ouest du Sénégal, ils sont loin de se douter de ce qui les attend dans la mystérieuse région du Sine-Saloum. Le long-métrage, presque entièrement autofinancé, commence comme un simple film d’action, mais bifurque et s’emmêle dans plusieurs genres cinématographiques, ne cessant de se réinventer et de nous surprendre à chaque nouveau plan. Les épatantes images de Gregory Corandi font de Saloum un festin visuel, complémentant à perfection la mise en scène stylisée rappellant à la fois la bande dessinée et les jeux vidéo. Guidés par un amour pur du cinéma, le réalisateur Jean Luc Herbulot et la scénariste Pamela Diop ont voulu faire rayonner le cinéma africain par le film de genre – sans aucune concession – et selon mon humble avis, il n’y a pas l’ombre d’un doute que le pari est réussi.
07 ★ Falcon Lake – Charlotte Le Bon
Scénario: François Choquet, Charlotte Le Bon et Bastien Vives 100 minutes – France, Canada – Disponible en VOD dès le 5 avril
Vous souvenez-vous des étés de votre enfance passés à jouer dehors, où l’on faisait tout et rien. On partait un week-end en chalet, et on y rencontrait les enfants des amis de nos parents. On s’inventait des mondes, des scénarios, des jeux, des défis, des peurs. C’est dans cet idyllique contexte que Joseph, jeune homme réservé rencontre Chloé, plus vieille et plus assurée. Malgré leur différence d’âge, ils deviendront rapidement proches, car Chloé prendra Joseph sous son aile pendant ses quelques jours, le faisant passer prématurément dans le monde des jeunes adultes. Falcon Lake est un magnifique et doux film sur le passage à la vie adulte, teinté d’une bouleversante histoire de fantôme. Il est rafraîchissant de voir un portrait si réaliste de ce cruel moment charnière, mais rempli d’autant de tendresse. On a qu’à penser à la fameuse scène se déroulant dans la salle de bain, où la honte ne se pointe même pas le bout du nez. Ce superbe premier film de Charlotte Le Bon, tourné dans les Laurentides, regorge de magnifiques images captées sur 16 mm par Kristof Brandl (connu surtout pour son travail en vidéoclip). À la manière de ces longues journées d’été, le récit se développe lentement, nous laissant le temps pour s’attacher à ses personnages et à leurs familles respectives. Les dialogues, épars, mais si réalistes qu’on peut facilement y transposer nos propres discussions de famille, nous transportent inévitablement dans un attendrissant espace de nostalgie. Même si la proposition osée de la finale n’a pas convaincu tout le monde, elle reste à mon avis l’une des plus belles scènes du film, entre tristesse et réconfort, comme la brise chaude estivale qui viendrait caresser notre joue.
06 ★ X – Ti West
Scénario: Ti West 105 minutes – États-Unis, Canada – Disponible sur Prime, sur Crave et en location
À en voir le résumé, X est un classique film d’horreur pour adolescents: en 1979, un groupe de jeunes cinéastes et acteurs se rendent dans un chalet isolé au coeur du Texas rural pour y filmer un film porno. Reprenant les codes typiques associés à ce genre de cinéma, mais en les renversant pour nous surprendre, Ti West réussi à faire un film qui se démarque du lot. Sans surprise, les propriétaires de la cabane sont un couple de personnes âgées suspects et menaçants, mais au fil du récit, on finit par s’attacher à eux. Le couple qui vieillit, la relation au corps et la sexualité des aînés sont des thèmes explorés dans X et on se surprend à être ému par un film qui, dans la scène précédente, n’avait pas peur de verser dans l’hémoglobine. À voir, pour toutes ses raisons et pour la magistrale performance de Mia Goth dans le(s) rôle(s) principal(aux). Pour ceux que ça intéresse, le prequel Pearl (que je n’ai toujours pas vu) est aussi disponible en location, et la suite, MaXXXine sortira en salles plus tard cette année.
05 ★ عنکبوت مقدس (Holy Spider) – Ali Abbasi
Scénario: Ali Abbasi, Afshin Kamran Bahrami et Jonas Wagner 116 minutes – Danemark, Allemagne, France, Suède, Jordanie, Italie – Disponible en VOD dès le 23 février
Ville de Mashhad, Iran. Un tueur en série, Saeed (troublant Mehdi Bajestani) est en quête de «nettoyer» la ville de ses prostituées depuis 6 mois. L’enquête ne bouge pas, la police n’a aucun indice. La journaliste Arezoo Rahimi (inoubliable Zar Amir Ebrahimi) débarque de Téhéran pour y faire sa propre enquête. Vous l’aurez deviné, ce film n’est pas pour tout le monde. C’est un film brutal qui met en pleine face ce que d’autres voudraient bien taire. Inspiré d’un fait réel, Ali Abbasi frappe fort avec ce film-choc. Il écorche sans épargner ni son gouvernement, ni la police pour leur horrible inaction, nous faisant évidemment comprendre que ces sordides meurtres font peut-être finalement leur affaire.
04 ★ EO – Jerzy Skolimowski
Scénario: Jerzy Skolimowski et Ewa Piaskowska 88 minutes – Pologne, Italie – Bientôt disponible en location
Cette année, Andrea Arnold nous a raconté le quotidien d’une vache laitière dans son émouvant documentaire Cow. Il y a aussi le vétéran du cinéma polonais, Jerzy Skolimowski, 84 ans, qui a décidé de nous raconter la vie d’un âne prénommé EO – en mode fiction – et librement inspirée du classique Au hasard Balthazar (1966) de Bresson. Le film est divisé en plusieurs tableaux, chacun présentant un nouveau «propriétaire» du sensible animal. Entre ceux-ci, EO profite parfois de quelques jours de liberté, avant d’être rattrapé par le cruel monde des humains. Tous différents dans la forme, ces tableaux ne sont bien sûr pas tous égaux, mais si l’un des chapitres nous plaît moins, le prochain n’est qu’à quelques lieux de là. Le film comporte aussi quelques impressionnants intermèdes oniriques, baignés d’une lumière rouge, qui donnent à l’oeuvre un caractère presque apocalyptique. Il est impossible de ne pas tomber en affection pour ce doux âne à la fourrure zébrée, surtout lors des close-up sur ses yeux d’où l’on comprend toute l’étendue de ses émotions. À la fois tendre, drôle et attristant, EO est le rappel que les animaux ne sont pas qu’une commodité.
03 ★ Memoria – Apichatpong Weerasethakul
Scénario: Apichatpong Weerasethakul 136 minutes – Colombie, Thaïlande, France, Allemagne, Mexique, Qatar, Royaume-Uni, Chine, États-Unis, Suisse – Disponible nulle part...
BANG! Quel est donc ce bruit empêchant Jessica (Tilda Swinton, toujours excellente) de dormir? D’abord, le bruit la réveille pendant la nuit. Ensuite, elle se met à l’entendre en plein jour. Elle finira donc par se rendre compte qu’elle est la seule à l’entendre. S’en suivra une suite de recherches afin de trouver l’origine de ce mystérieux bruit, passant d’un personnage mystérieux à un autre, que ce soit un ingénieur de son au prénom d’Hernán ou d’un pêcheur qui ne rêve jamais, qui se prénomme lui aussi… Hernán. Apichatpong Weerasethakul est le maître du cinéma de rêve, c’est-à-dire que ses films sont volontairement hypnotisant et parfois même endormants, mais tout cela est bien normal – voire même encouragé. Lorsqu’il filme un personnage en train de tomber endormi, et cela en temps réel, il est difficile de résister à l’état de transe. Son cinéma est donc inévitablement enveloppé d’une aura de mystère, ce qui fait que les discussions qui suivent un visionnement d’un film d’Apichatpong sont toujours des plus fascinantes et réjouissantes. Une expérience hors du commun. Bonne nuit.
02 ★ Nope – Jordan Peele
Scénario: Jordan Peele 130 minutes – États-Unis, Canada, Japon – En location
Si Get Out avait bel et bien fait parti de mes films préférés de 2017, il n’en était pas le cas pour Us, sorti en 2019, que j’avais trouvé nettement moins réussi. Mes attentes étaient donc modérées, malgré que la bande-annonce avait tout pour me plaire. Le soir où je suis finalement allé voir Ben non (la traduction de l’année?), je suis sorti de la salle emballé, conquis et excité. J’étais absolument certain que je venais de voir l’un des meilleurs films de l’année. Jordan Peele livre un film de suspense en mode blockbuster et tout y est: les vedettes (Daniel Kaluuya, Keke Palmer et Steven Yeun y sont tous remarquables), le divertissement satisfaisant et grandiose (mais non pas sans intelligence), et bien sûr l’humour qui côtoie la critique sociale. Nope, c’est aussi un film grisant sur le cinéma et son histoire passée et future, c’est un pamphlet sur l’importance de la pellicule, c’est une réflexion sur la peur de l’inconnu et de l’autre, c’est une interrogation sur la place des animaux dans l’industrie du divertissement, c’est un émouvant portrait sur la famille et son patrimoine, mais c’est surtout une sacrée bonne vue.
01 ★ We’re All Going to the World’s Fair – Jane Schoenbrun
Scénario: Jane Schoenbrun 86 minutes – États-Unis – En location
Janvier 2021, Film Twitter s’enflamme. Tout le monde parle de We're All Going to the World's Fair, le tout premier long-métrage de Jane Schoenbrun qui vient d’être projeté à Sundance. Je découvre l’affiche du film. Elle est magnifique, glauque et mystérieuse. Il ne m’en fallait pas plus pour vouloir le voir à tout prix, mais il fallu attendre jusqu’en avril 2022 pour qu’il soit projeté sur grand écran à Montréal (eh oui, j’ai loupé les projections à Fantasia). Casey est solitaire, elle ne parle à son père qu’à travers sa porte de chambre, enfermée au grenier. Elle a peu d’ami.e.s et la plupart sont des amis virtuels. Elle tombe sur un jeu-défi d’horreur en ligne qui demande de se filmer en récitant 3 fois «We're All Going to the World's Fair» (qui se souvient de «Bloody Mary»?) et de se piquer le doigt pour étendre un peu de sang sur son écran d’ordinateur. Semblerait-il qu’on se serait plus la même personne après avoir réalisé le défi, et donc Casey, décide de documenter son expérience, sa transition. Plusieurs ont comparé l’expérience de Casey (qui aborde un prénom plutôt non genré) à quelqu’un qui serait pleine dysphorie de genre. Cette lentille nous porte à voir le film d’une toute autre manière et le rend plus émouvant qu’on ne pourrait le croire et rarement a-t-on vu un film aussi singulier et captivant qui représente parfaitement l’état d’esprit du doomscrolling ou le fait de se perdre dans les méandres de YouTube. Un talent à suivre de près.
Mentions spéciales
The Northman – Robert Eggers Au son du tambour qui imite le rythme des cœurs, est née cette épopée, sanglante et sale, vengeresse, viscérale et volcanique où un homme est prêt à tout pour venger son père. Robert Eggers nous prouve une fois de plus qu’il est l’un des réalisateurs les plus intéressants du moment en nous présentant un film d’action ambitieux et épique. Heureusement, il le fait sans renoncer à son esthétique arthouse habituelle qui nous a tant conquis dans The VVitch et The Lighthouse. Alexander Skarsgård qui se bat nu au centre d’un volcan en éruption, c’est oui!
Große Freiheit (Great Freedom) – Sebastian Meise Une histoire d’amour douce-amère qui unit deux personnes qui ont tout pour se détester. Dans l'Allemagne d'après-guerre, Hans se retrouve en prison, car l’homosexualité est désormais criminalisée. Il en sortira plusieurs fois, mais ne voulant pas s’empêcher de vivre sa vie comme il l’entend, y retournera à maintes reprises. C’est derrière les barreaux qu’il fera la rencontre de Viktor, Leo et Oskar, et qu’il y trouvera tendresse, violence, réconfort, peine et amour.
Lux Æterna – Gaspar Noé La maison Saint Laurent a donné carte blanche au maître du chaos Gaspar Noé pour faire un film mettant en vedette leurs pièces. Il en résulte un récit de 51 minutes, chaotique et étouffant – voire presque insoutenable – à propos du tournage d’un film de sorcières qui vire au cauchemar. Béatrice Dalle et Charlotte Gainsbourg sont évidemment brillantes et on se délecte de leurs croustillantes anecdotes de tournages racontées au tout début du film, qu’elles soient inventées ou véridiques. Attention, spectateurs photosensibles s’abstenir.
The Tragedy of Macbeth – Joel Coen Grâce à l’une des meilleures directions artistiques (Jason T. Clark et Christina Ann Wilson) et direction photo (Bruno Delbonnel) de l’année, Joel Coen a réussi le pari d’adapter pour la 21e fois ce classique littéraire, en nous faisant oublier les versions précédentes. Denzel Washington et Frances McDormand, respectivement en Macbeth et Lady Macbeth semblent taillés pour leur rôle et Kathryn Hunter est désormais inoubliable en tant que sorcière(s).
The Eternal Daughter – Joanna Hogg Il fait nuit, un taxi traverse le brouillard. Un manoir se dresse à l’horizon. Tilda mère et Tilda-fille sont en compagnie de leur chien Louis. Le passé et le présent s’apprêtent à converger dans cette superbe histoire de fantômes, de deuil et de souvenirs. Spooky!
5 grandes déceptions
Bigbug – Jean-Pierre Jeunet
Avec amour et acharnement et Stars at Noon – Claire Denis
After Blue (Paradis Sale) – Bertrand Mandico
Emily the Criminal – John Patton Ford
The Black Phone – Scott Derrickson
5 séries marquantes
Euphoria (saison 2)
Severance
The Bear
The Staircase
Irma Vep
D’autres bons coups
Très belle journée – Patrice Laliberté
Crimes of the Future – David Cronenberg
Everything Everywhere All At Once – Dan Kwan et Daniel Scheinert
Resurrection – Andrew Semans
헤어질 결심 Heojil kyolshim (Decision to Leave) – Park Chan-wook
Men – Alex Garland
جاده خاکی Jaddeh Khaki (Hit the Road) – Panah Panahi
Triangle of Sadness – Ruben Östlund
Tár – Todd Field
The Menu – Mark Mylod
– Note: Certains films datant de 2021 peuvent se retrouver dans cette liste, car ils ont bénéficié d’une sortie officielle en salles ou en ligne au Québec qu’en 2022.
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2021 – Films
2021 sera synonyme à la fois du retour des cinémas et de leur refermeture… pour enfin rouvrir. Comme tout le monde, j’ai beaucoup consommé, loué et streamé de films à la maison, j’ai donc encore plus apprécié les quelques fois que j’ai pu revenir en salles – car l’occasion fut plutôt rare – du moins au début. 2021 fut aussi l’année du retour des festivals... en présentiel (je m’étais juré de ne pas utiliser ce mot, mais bon). Ah que le Festival du Nouveau Cinéma m’avait manqué! J’y ai fait un marathon de 16 films en 11 jours, un record personnel! Je compte le refaire en 2022, croyez-le ou non. Malgré tout, je pense qu’on peut dire que 2021 aura été tout de même une superbe année cinéma. Je n’ai toujours pas vu Flee, C’mon C’mon, ni Ste.Anne, mais j’ai visionné près de 40 films pour vous concocter ce palmarès subjectif dont je suis très fier. Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture, et surtout bon cinéma!
10 ★ The Power of the Dog – Jane Campion
(126 minutes – Royaume-Uni, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande) – À voir sur Netflix
1925, les frères Phil Burbank (Benedict Cumberbatch) et George Burbank (Jesse Plemons) sont les riches propriétaires d’un ranch dans le Montana. Phil est cruel, sale et sournois. George est bien mis, doux et aimant. Lorsque ce dernier décidera d’épouser une veuve (Kirsten Dunst) sur un coup de tête et qu’elle s’installera au ranch avec son fils Peter, Phil fera tout en son pouvoir pour troubler leur quotidien, lui qui répand sa masculinité toxique partout sur son passage. Jane Campion réalise, mais aussi signe le scénario de ce film de cowboys inspiré du roman de Thomas Savage. Les paysages arides et montagneux du Montana servent de toile de fond à cette superbe histoire, versant autant dans la romance que le thriller. Bien que toute la distribution soit à féliciter, c’est bien le jeune et sensible Peter (Kodi Smit-McPhee) qui ressort du lot, et qui pourrait bel et bien remporter «Meilleur acteur dans un rôle de soutien» au prochain gala des Oscars.
9 ★ Red Rocket – Sean Baker
(130 minutes – États-Unis) – À voir sur Crave, Prime Video ou en location.
Mikey Saber est le genre de personne qui attire les ennuis. Lorsqu’il est obligé de retourner dans sa ville natale au Texas, car il n’a ni job, ni argent, c’est à la porte de son ex (qui vit avec sa mère) qu’il décide de cogner. Elles finiront par accepter de le loger de peine et de misère et c’est à partir de cet instant même que les ennuis commenceront. On n’avait pas vraiment revu Simon Rex – qui joue le rôle de Mikey – depuis la série de films Scary Movie, et il faut dire qu’on s’ennuyait de sa façon de jouer l’humour, toujours à la limite de surjouer. L’autre personnage principal est Strawberry (fantastique Suzanna Son), une employée d’un donut shop dont Mikey tombe amoureux, tout ça devant les yeux de son ex. Sean Baker (Tangerine, The Florida Project) a un don inouï pour capturer l’Amérique profonde, engageant souvent des acteurs non expérimentés ou même tout simplement des non-acteurs. Tourné en glorieuse 16mm, Red Rocket est une comédie désopilante qui ne cessera de vous surprendre, par ses rebondissements rocambolesques et ses prestations d’acteurs extraordinaires.
8 ★ Spencer – Pablo Larraín
(117 minutes – Royaume-Uni, Allemagne, États-Unis, Chili) – À voir sur Prime Video ou en location.
Qui ne connait pas la tragique histoire de Diana, dite Lady Di? Pourtant, ce n’est pas ces événements-là dont le réalisateur Pablo Larraín (Jackie, No) a voulu mettre à l’écran. L’on suit Diana lorsqu’elle se rend au Sandringham House pour les vacances de Noël de 1991, alors que son mariage avec le Prince Charles est en péril et qu’elle songe à quitter la royauté. Tout le monde est déjà arrivé au domaine, même les corgis. Diana est seule dans sa voiture décapotable vert forêt. Elle roule, mais ne retrouve pas son chemin. Elle arrête donc, dans un petit restaurant de bord de route pour demander les indications. Lorsqu’elle entre à l’intérieur, tout le monde se retourne bien sûr, la reconnaissant. Diana n’est pas embarrassée de demander de l’aide à ces gens qu’elle ne connait pas. La vie de château ne l’intéresse plus. Elle ne se sent pas plus importante qu’eux. Elle est tout simplement Diana Spencer. Kristen Stewart qui l’interprète n’est pas reconnue – malheureusement – pour être une actrice avec un registre de jeu étoffé. Pourtant, elle brille dans ce rôle qu’on jugerait créé pour elle. La musique jazzy, grinçante et discordante de Jonny Greenwood embrasse parfaitement les images granuleuses captées en 16 et 35mm par Claire Mathon (Portrait de la jeune fille en feu, Atlantiques). À découvrir, pour Diana.
7 ★ Benedetta – Paul Verhoeven
(131 minutes – France, Belgique, Pays-Bas) – Disponible en location.
XVIIe siècle, la peste envahit la Toscane. Benedetta, nonne au couvent de Pescia clame avoir reçu non seulement les stigmates, mais aussi la visite de Jésus lui-même. Inspiré de l’histoire réelle de cette femme – tel que rapporté dans le livre «Sœur Benedetta, entre sainte et lesbienne» (1987) de l'historienne Judith C. Brown – le récit prend des tournures immorales et charnelles qui feraient palpiter même la nonne la plus ouverte d’esprit. Il faut dire que Paul Verhoeven n’en est pas à son premier blasphème, cumulant une bonne moyenne au bâton du côté des oeuvres subversives (Elle, Basic Instinct, Showgirls). Nombreuses furent les manifestations devant les salles de cinéma présentant Benedetta l’année dernière, en plus d’être banni au Singapour pour représentations insensibles de l'Église catholique. Pourtant, il n’y a qu’à voir la toute première scène pour réaliser que c’est un film qui regorge de moments d’humour dérisoires et qui ne se prend pas vraiment au sérieux.
6 ★ Promising Young Woman – Emerald Fennell
(113 minutes – Royaume-Uni, États-Unis) – Disponible en location ou sur Crave.
Cassie (Carey Mulligan) vie une double-vie. Le jour, elle travaille dans un café. Le soir, elle se rend dans les bars de la ville et fait mine d’être complètement saoule. Bien sûr, un gentil samaritain vient toujours à sa rescousse, prétextant vouloir l’aider. Une fois arrivés chez le preux chevalier et que celui-ci se met à profiter d’elle – elle les confronte – espérant leur faire comprendre à quel point ils sont ignobles (et les éduquer, par le fait même, sur la culture du viol). C’est lorsqu’un fantôme du passé revient dans le décor que la tournure des événements prendra une ampleur démesurée, jusqu’à mener à une vengeance terrible. Le film a énormément divisé à sa sortie; surtout à cause de sa fin immensément violente et traumatisante, mais aussi à cause de son discours pro police. Par contre, il ne faudrait pas par le fait même neutraliser tout le film, qui reste ô combien pertinent, important et tellement de son temps. La promotion du film nous laissait croire qu’il s’agissait d’un film d’action rempli d’hémoglobine, pourtant le résultat en est tout autre. Emerald Fennell, qui signe son tout premier long-métrage, nous offre à la fois un film de vengeance cinglant (surtout dans les propos et l’inaction de la plupart des personnages), mais aussi un réjouissant film bonbon aux musiques pop et à l’humour férocement brutal. Troublant.
5 ★ Lamb (Dýrið) – Valdimar Jóhannsson
(106 minutes – Islande, Pologne, Suède) – Disponible en location.
María et Ingvar (Noomi Rapace et Hilmir Snær Guðnason) vivent une vie simple dans un coin reculé d’Islande, entourés de leur troupeau de moutons, de leur chien et de quelques chevaux. Lorsqu’une des brebis mettra au monde un mouton pas comme les autres, c’est la vie de toute la ferme qui sera changée à jamais. Pour des raisons évidentes, je m’abstiendrai de parler du mystérieux rejeton plus en détail, mais je peux au moins vous révéler son prénom: Ada. Tout droit sorti du four a24, Lamb (Dýrið en islandais) est selon moi l’un de leurs meilleurs films que l’on pourrait placer sous le chapeau folk horror, suivi de près par The VVitch et The Lighthouse. Si vous êtes prêts à embarquer à 100% dans ce conte fantastique, vous vivrez une expérience fascinante, troublante, poignante et que dire de la renversante conclusion… J’en suis resté bouche bée.
4 ★ Titane – Julia Ducournau
(108 minutes – France, Belgique) – Disponible en location ou sur Prime Video.
Qu’est-ce qu’on en commun le titane, la sueur, le cambouis, la chair, le sang et les larmes? Ce sont les matières brutes qui entrent en collision dans cette nouvelle offrande de Julia Ducournau. Un récit choc, violent, mais aussi… touchant. Derrière l’acérée carrosserie se cache une histoire d’amour et de deuil unique, mêlant identité de genre, accidents de toutes sortes et conceptions nouvelles de ce que peut être la famille. Il est plutôt difficile de faire un résumé de cette oeuvre singulière et complètement déjantée, qui a eu la chance (et l’audace!) de se faire couronner du plus grand prix du cinéma, soit la Palme d’Or au Festival de Cannes. Alexia, enfant, se fait poser un morceau de titane dans le crâne suite à un accident de la route et devient lors obsédée par ce métal. Devenue adulte, l’on découvre qu’elle entretient toujours une relation très… disons, «spéciale» avec cette matière résistante à la chaleur et à la corrosion. Appelez les pompiers, car Titane est un film explosif que vous n’oublierez pas de sitôt.
3 ★ Days (Rizi 日子) – Tsai Ming-liang
(127 minutes – Taïwan, France) – Bientôt en location.
Le quotidien de deux êtres. La nuit venue, leur rencontre. Le temps d’oublier un peu la solitude. Le plus récent film de Tsai Ming-liang, tourné en mandarin, commence avec l’intertitre suivant: «The film is intentionally unsubtitled.» Impossible de rester de marbre devant cette proposition des plus radicales, alors que justement, le film débute avec un long plan de plusieurs minutes sur l’un des acteurs principaux, qui lui est de marbre. Il est assis, observe la pluie et l’orage qui gronde. Méditatif. Le plan dure tellement longtemps qu’on a le temps de réfléchir à notre propre place dans le film, d’analyser chaque détail du plan qui nous est présenté. Je dois être honnête. Ce film de 2h07, qui ne comporte presque pas de dialogue, et qui est composé de seulement 46 plans n’est pas pour tout le monde. Il faut le bon contexte, mais si vous êtes prêts à accueillir le «slow cinema» dans votre vie, vous risquez de ne pas le regretter.
2 ★ The Green Knight – David Lowery
(130 minutes – Irlande, Canada, États-Unis) – Disponible en location ou sur Prime Video.
J’avouerais d’entrée de jeu ceci: je ne suis pas un grand fan des films moyenâgeux. Par contre, voir le nom de David Lowery (A Ghost Story, The Old Man and the Gun) au générique m’a tellement intrigué que je n’avais pas le choix de lui donner une chance. Inspiré de la légende arthurienne Sir Gawain and the Green Knight, on suit les aventures du téméraire neveu du roi Arthur (Dev Patel, envoûtant) dans sa quête vers l’honneur. Ne vous m’éprenez pas, cette fable fantastique n’est pas tout à fait un film d’action. C’est un film plus contemplatif et ténébreux qu’on ne pourrait le croire, axé sur la recherche de soi, l’importance que l’on donne à sa parole et au leg que l’on veut/doit laisser. Lowery réussit avec brio à insuffler sa touche personnelle à cette oeuvre classique maintes fois adaptée, à travers un univers glauque, mystérieux et sensuel. Visuellement remarquable, The Green Knight est sans contredit l’un des meilleurs films de l’année. Attention par contre à ne pas perdre la tête…
1 ★ Nomadland – Chloé Zhao
(107 minutes – États-Unis) – Disponible en location ou sur Disney+, Crave et Prime Video.
Quand je suis allé voir Nomadland au Cinéma du Parc, le 11 avril 2021, cela faisait exactement 400 jours que je n’étais pas allé au cinéma. 400. Il n’y avait que ce film pour me faire sortir de ma torpeur COVID-ienne et me faire oser me déplacer en salles. Un très bon choix, si on se fit à sa position dans mon palmarès. Ce qui nous frappe immédiatement lorsque les lumières s’éteignent, c’est tout d’abord, l’immensité. Celle des paysages de l’ouest des États-Unis, capturés avec douceur par le chef opérateur Joshua James Richards (The Rider, God’s Own Country). C’est ensuite la grandeur d’âme de Fran, cette soixantenaire qui, après la mort de son mari et de la fermeture de la ville où elle résidait, décide de s’acheter une camionnette et de partir. Elle n’en a pas vraiment le choix. Sur le chemin, elle se joindra au club de ses routards permanents, les nomades. Filmé de façon presque documentaire, avec de nombreux non-acteurs, Nomadland est un émouvant film rempli d’humanité et de beauté. C’est un feel-good movie magnifique qui vous donner le goût de vivre simplement, mais peut-être aussi – qui sait – de partir sur la route. «I’ll see you down the road.»
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Mentions spéciales
Licorice Pizza – Paul Thomas Anderson: Un adorable hangout movie dans les rues de San Fernando en compagnie des tordants Cooper Hoffman et Alana Haim (dans son premier rôle!).
Zola – Janicza Bravo: Inspiré d’une enfilade de tweets maintenant devenue culte, le film de Janicza Bravo est délicieusement hilarant, audacieux, dramatique et malaisant à souhait – en plus d’avoir une bande sonore sensationnelle et une facture visuelle impeccable.
Malignant – James Wan: James Wan connait les codes du cinéma d’horreur du bout des doigts et les retourne contre nous durant toute la durée de ce film-pastiche-cinglé. Le dernier plan est définitivement du génie.
Maria Chapdelaine – Sébastien Pilote: Superbe interprétation toute en longueur et en douceur du classique de 1913 de Louis Hémon. L’hiver québécois n’aura jamais été aussi bien dépeint.
Les oiseaux ivres – Ivan Grbovic: Se déroulant tantôt au Mexique, tantôt au Québec, cette histoire d’amour tragique filmée magnifiquement par Sara Mishara et montée astucieusement par Arthur Tarnowski est l’un des meilleurs films québécois de cette année.
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Grandes attentes, grandes déceptions
France – Bruno Dumont
Last Night in Soho – Edgar Wright
There’s Someone in your House – Patrick Brice
The Woman in the Window – Joe Wright
Don’t Look Up – Adam McKay
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Pour les cinéphiles plus friands, voici d’autres bons coups:
Pig – Michael Sarnoski
The Father – Florian Zeller
Oxygène – Alexandre Aja
Annette – Leos Carax
Mandibules – Quentin Dupieux
Pour relire les palmarès des années précédentes: 2020, 2019, 2018, 2017, 2016 :~)
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2021 – Albums
Hubert Lenoir – PICTURA DE IPSE: Musique directe
Charlotte Cardin – Phoenix
Charlotte Day Wilson – ALPHA
Lil Nas X – MONTERO
Louis-Jean Cormier – Le ciel est au plancher
Erika de Casier – Sensational
Ariane Moffatt – Incarnat
Serpentwithfeet – DEACON
James Blake – Friends That Break Your Heart
Ouri – Frame of a Fauna
*Mentions spéciales*
Sparks – Annette (Selection from the Motion Picture Soundtrack)
Lorde – Solar Power
Billie Eilish – Happier Than Ever
Nick Schofield – Glass Gallery
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2021 – Chansons
45 pièces superbes qui m’ont émerveillé cette année.
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2020 – Films
C’est quand même fascinant que la plupart des gens croient que peu de films sont sortis dans la dernière année. Bien sûr, le fait de ne plus aller en salle nous a tous donné cette impression. De plus, les retards et reports dans le calendrier ont amputé la quantité de longs-métrages qui ont été vus par le public. Heureusement, plusieurs productions à moins grand déploiement ont fini tôt ou tard par se retrouver sur les plateformes de location et de visionnement en ligne. Malgré tout, j’ai pu voir 36 films parus cette année (40, si l’on compte les 5 volets qui composent la série de films Small Axe).
Je dois avouer avoir eu un peu de mal à finaliser mon palmarès. Quelques films un peu moins forts se retrouvent au bas de la liste, mais je n’ai pas eu d’autre choix que de leur faire une place dans le «club sélect» de mon top 10. Je n’ai toujours pas vu Minari, Promising Young Woman et Nomadland, tous nommés dans la catégorie du meilleur film au prochain gala des Oscars. De toute façon, leur sortie au Québec étant officiellement en 2021, peut-être les verrons-nous dans le classement de l’année prochaine, qui sait? Voici donc sans plus tarder les 10 meilleurs films de 2020.
À vos télécommandes (et bonne lecture)!
10 ★ Another Round (Druk) – Thomas Vinterberg
(117 minutes – Danemark, Pays-Bas, Suède) – En salle et en location.
Intitulé Druk dans sa version originale en Danois, ce film, du réalisateur de Festen, raconte l’histoire de quatre enseignants au secondaire un peu blasés qui tenteront une expérience des plus singulières: maintenir un faible niveau d’intoxication à l’alcool sur leurs heures de cours. À la manière d’une soirée arrosée, les quatre bons camarades commenceront par en bénéficier au tout début, pour qu’évidemment le fin équilibre se mette à trembler, et finisse par s’écrouler. Les trois autres acteurs entourant Mads Mikkelsen (toujours incroyable), ainsi que leurs compagnes respectives, livrent tou.te.s et chacun.e un jeu d’acteur senti et efficace – que ce soit dans les moments plus humoristiques ou bien ceux nécessitant plus de profondeur – donnant place à quelques moments étonnamment touchants. Malgré un dernier acte plutôt prévisible et moins inspiré, Another Round divertit, émeut et enivre. Mads, je t’aime.
9 ★ The Invisible Man – Leigh Whannell
(124 minutes – États-Unis, Australie) – En location.
Je ne pensais pas mettre ce film dans mon palmarès, mais en préparant cette rétrospective, j’ai réalisé que c’est l’une des expériences cinéma qui me reste en tête et qui m’a le plus marqué cette année. Faute d’écran géant en salle, j’ai regardé ce film à la maison dans le «set-up» parfait pour un film d’épouvante: tout seul dans le noir total, près de l’écran de ma télé, avec mes écouteurs au volume assez élevé pour ne rien manquer. Quelques semaines après avoir fui son horrible mari contrôlant et sociopathe prénommé Adrian Griffin, Cecilia Kass sent une présence près d’elle. Pourtant, elle est seule. Adrian serait-il de retour pour se venger? On a souvent vu au cinéma la notion d’invisibilité utilisée à des fins d’espionnage ou de voyeurisme, mais jamais n’aura-t-elle été aussi terrifiante. On a qu’à penser aux déjà mythiques scènes d’introduction et celle au restaurant où Elisabeth Moss incarne avec maitrise cette femme que tout le monde croit nager en plein délire. La mise en scène est renversante d’inventivité – ce qui est étonnant venant d’une si grosse production – et les effets spéciaux sont, ma foi, très bien réussis.
8 ★ Le Rire – Martin Laroche
(123 minutes – Canada) – En location.
Le rire fut l’un des premiers films que j’ai regardés à la maison, au tout début de la pandémie. Il était quelque peu déconcertant de visionner ce film, qui se déroule en pleine guerre civile, alors qu’une toute nouvelle réalité s’installait aussi chez nous. Difficile, aussi, de décrire le film en un scénario clair; c’est une expérience qu’il faut vivre sans se poser trop de questions en se laissant imprégner de ses imprévisibilités. Les dialogues, les performances (Léane Labrèche-Dor est incroyable!) et le montage sont étranges, expérimentaux, et nous plongent souvent dans la poésie – donnant parfois l’air d’une pièce de théâtre et flirtant furtivement entre drame, horreur et comédie. Il est impossible de ne pas penser à Lynch en visionnant ce film troublant et mystérieux. Qu’il est rafraichissant de voir un film québécois oser s’abandonner complètement dans ce style! Ah, et quoi de plus troublant qu’un des personnages s’exclame, alors qu’il frôle la mort: «ça va bien aller». Espérons que Le rire n’est pas un film prémonitoire.
7 ★ L’acrobate – Rodrigue Jean
(134 minutes – Canada) – En location.
C’est pendant une tempête de neige en février 2020 que je me suis déplacé au Cinéma Beaubien afin de visionner le nouveau film de Rodrigue Jean, que j’ai connu avec le film L’amour au temps de la guerre civile. Les personnages interprétés par Sébastien Ricard, professionnel d’âge moyen, et Yury Paulau, acrobate, se rencontrent un peu par hasard lors d’une visite de condo en plein centre-ville de Montréal. L’attirance sera quasi instantanée et les pulsions de ceux-ci se réaliseront sur l’écran avec fougue. Quelques yeux sensibles ont quitté la projection en cours de route – il faut avouer que les scènes passionnées sont filmées de façon hyper graphique et réaliste. Rien n’est laissé à l’imagination et c’est franchement rafraichissant. Ces deux corps ont besoin l’un de l’autre, malgré qu’ils ne soient pas totalement compatibles. La chute est inévitable et elle nous entrainera avec elle. On a rarement vu Montréal filmée de façon si froide et cartésienne, semblant être plongée dans les constructions sans fin. Pour un public averti.
6 ★ First Cow – Kelly Reichardt
(121 minutes – États-Unis) – En location.
L’amitié, une vache et quelques beignets. Je n’étais pas familier avec l’œuvre de Kelly Reichardt avant d’appuyer sur «play» — j’avais entendu parler ici et là de Meek’s Cutoff et de Certain Women, mais rien de plus. Je dois maintenant avouer être curieux d’en découvrir plus, car First Cow est un petit bijou de film, tendre, émouvant et drôle. La prémisse est simple: deux hommes, qui n’ont apparemment pas grand-chose en commun, finissent par se lier d’amitié. Voulant se sortir de la pauvreté et faire quelque chose de leur peau, ils décident d’ouvrir leur minuscule comptoir de vente de beignets frits. Pour concocter lesdits beignets, ils auront besoin de voler le lait de la première vache arrivée en Oregon. John Magaro et Orion Lee offrent tous deux des performances sensibles et nuancées dans le rôle de ces deux camarades. Les images, tournées en numérique, sont sublimes et n’ont drôlement rien à envier à la pellicule, que ce soit sous la lumière du tôt matin ou de la nuit tardive. La musique composée par William Tyler enveloppe le film d’une douceur qui fait du bien. Certainement le «feel-good movie» de l’année.
5 ★ Possessor – Brandon Cronenberg
(102 minutes – Grande-Bretagne, Canada) – En location.
Tasya Voss habite avec son mari et son fils à Toronto et ils y vivent une vie bien simple. Le travail de celle-ci n’a toutefois rien d’ordinaire: tueuse à gages «virtuelle» pour une firme diabolique. Elle prend possession du corps et de l’esprit d’individus pour que ceux-ci fassent le sale travail, sans même que les «possédés» ne puissent s’en rendre compte. Cela permet à Tasya de garder l’anonymat et de ne jamais se faire prendre. Toutefois, son nouveau pantin fera dramatiquement basculer l’ordre des choses de façon à brouiller habilement les corps et les identités. Il est quasi impossible de parler du cinéma de Brandon Cronenberg sans le comparer à l’œuvre de son père, le mythique David Cronenberg. Tous deux se spécialisent dans le film d’effroi, naviguant habilement entre l’horreur, la science-fiction et la comédie dramatique. Pour sa nouvelle offrande, Cronenberg fils continue dans cette même lancée en plaçant son film dans le passé, soit 2008, mais en y ajoutant certains codes plus futuristes. Possessor nous garde cloués à notre siège, tant il est fascinant et déconcertant, versant plus d’une fois dans une violence extrême et faisant hommage au «body horror» qu’affectionne particulièrement Cronenberg père. «Pull me out!»
4 ★ Sound of Metal – Darius Marder
(132 minutes – États-Unis, Belgique) – En location.
Ruben vit pour la musique. Il est le batteur d’un groupe de «noise metal» et sa copine en est la chanteuse. Les acouphènes font partie de son quotidien, mais c’est lorsque ceux-ci prendront le dessus sur son art qu’il décidera – bien malgré lui – de consulter un spécialiste. Le verdict tombe: il n’entend qu’à 20 ou 30% de sa pleine capacité et son audition se détériore rapidement. Il devra donc faire un choix: accepter la surdité et apprendre à vivre avec celle-ci ou poursuivre sa passion et attendre un miracle. Coécrit par Derek Cianfrance (qui nous avait offert le très bon The Place Beyond the Pines), Sound of Metal est un film immersif, bouleversant et assourdissant. Le design sonore est d’un tel réalisme qu’il nous fait ressentir la perte d’audition de Ruben avec lui, chaque cillement et perte de son nous fracassant les oreilles. Si le film ne gagne pas le prix pour le meilleur son aux prochains Oscars, je ne m’en remettrai jamais. Sur une note plus personnelle, il y a de la surdité dans ma famille et je trouve complètement renversant et très émouvant qu’un film puisse me faire comprendre et surtout ressentir un peu de ce que mes proches vivent chaque jour de leur vie. Quelle résilience.
3 ★ Lovers Rock – Steve McQueen
(70 minutes – Grande-Bretagne) – À voir uniquement sur Prime.
Se déroulant presque en temps réel durant une seule soirée des années 80, le deuxième volet de la pentalogie de films Small Axe de Steve McQueen est non seulement le meilleur de la série, mais aussi celui qui fait le plus de bien. Quoi de mieux et de plus réconfortant, en ces temps étranges de confinement, qu’un film se déroulant dans un party de maison, où les corps se bousculent, se rapprochent, se frôlent. Il y a quelque chose de si nostalgique et de si émouvant à voir ces jeunes adultes simplement en train de faire la fête et de danser jusqu’au petit matin. Ce film d’à peine 1h10 suit quelques personnages principaux lors de la préparation de la soirée, jusqu’au lendemain matin, alors que le jour se lève. Ces fêtes de maison surnommées «blues parties» étaient fréquentes dans les communautés Noires, car celles-ci vivaient trop de racisme dans les rues et les clubs pour que sortir en ville soit une expérience agréable. La prémisse peut sembler plutôt simple, mais l’exécution ne pourrait être plus réussie et la bande-son de feu vous donnera envie de vous lever de votre siège plus d’une fois. Que des «hits». Ces soirées entre amis me manquent profondément et Lovers Rock a réussi à m’y transporter. Pendant un moment, j’y étais moi aussi. Ça, c’est du cinéma.
2 ★ Never Rarely Sometimes Always – Eliza Hittman
(101 minutes – États-Unis, Grande-Bretagne) – En location.
Le film d’Eliza Hittman est l’un de ces films qui vous marquent le cœur et l’esprit. Un peu à l’instar de 4 mois, 3 semaines, 2 jours (4 luni, 3 saptamâni si 2 zile) de Cristian Mungiu, le long-métrage aborde avec brio et franchise la difficulté qu’ont les femmes à avoir accès à l’avortement. Autumn, qui habite dans la région de la Pennsylvanie, tombe mystérieusement enceinte et ne souhaite pas poursuivre sa grossesse. Afin que ses parents ne soient pas mis au courant de la situation, elle devra voyager à New York pour visiter une clinique spécialisée. On la suivra donc dans son périple de quelques jours dans la grosse pomme, accompagnée de sa cousine Skylar. Le titre du film, Never Rarely Sometimes Always fait référence aux choix de réponses du cruel questionnaire qui est posé à chacune des femmes peu avant la procédure. Sidney Flanigan et Talia Ryder sont déchirantes de sincérité et leur jeu est non seulement hyperréaliste, mais aussi énormément poignant et honnête. Peu de mots sont échangés, mais les regards et les actions n’en sont que plus émouvants. Les images granuleuses d’Hélène Louvart tournées en 16 mm – et la plupart du temps en lumière naturelle – sont magnifiques et apportent un degré de réalisme essentiel à l’œuvre. Un film à voir pour sa pertinence capitale. Nécessaire, important, immanquable, essentiel.
1 ★ Portrait de la jeune fille en feu – Céline Sciamma
(121 minutes – France) – En location.
J’étais tellement déçu de ne pas avoir pu mettre ce film comme tout le monde dans mon top l’année passée… Attention, revirement de situation! Considérant que ce film est sorti au Québec le 14 février 2020, j’ai réalisé que je pouvais me permettre de le placer sans hésitation au sommet de mon palmarès cette année. Céline Sciamma nous a fait le plus beau cadeau de Saint-Valentin: une histoire d’amour déchirante et brulante de désir. En 1770, la peintre Marianne est engagée pour brosser le portrait d’Héloïse, car celle-ci se doit de marier un noble milanais. Les deux femmes passeront donc énormément de temps ensemble afin que Marianne puisse capturer tous les détails, toutes les beautés et imperfections d’Héloïse. Jamais le désir n’aura été aussi bien représenté, aussi palpable que dans les scènes d’esquisses où les regards veulent tout dire. Noémie Merlant et Adèle Haenel livrent toutes deux des performances plus que parfaites, dans une distribution presque exclusivement féminine. La caméra de Claire Mathon (L’inconnu du Lac, Atlantiques) capte ces instants de grâce clairs-obscurs et les magnifiques paysages de la Bretagne avec virtuosité et sensibilité. On se souviendra longtemps de cette scène chorale, ainsi que de cette finale chavirante où les larmes se font voir à l’écran et en dehors.
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*Mentions spéciales*
A White, White Day (Hvítur, hvítur dagur) – Hlynur Pálmason: Alors que la brume s’abat sur une petite ville d’Islande, Ingimundur, récemment veuf, soupçonne que sa femme entretenait une relation adultère avec l’un de ses collègues. Sa vie ne sera plus jamais la même.
Soul – Pete Docter: Il est toujours impressionnant de voir Pixar réussir à traiter de façon si habile, sensorielle et émouvante d’un sujet si complexe que celui de l’âme humaine. Touchant.
The Truth – Hirokazu Kore-eda: Après Shoplifters, Kore-eda nous offre une charmante histoire de famille où Juliette Binoche et Catherine Deneuve se retrouvent entre mère et fille, alors que les conflits du passé ne sont pas complètement réglés.
Last and First Men – Jóhann Jóhannsson: Hypnotisant récit futuriste où les humains sont au bord de l’extinction, écrit en partie par le regretté Jóhann Jóhannsson (compositeur de Arrival) et narré par la mystérieuse Tilda Swinton. Un film expérience.
Tenet – Christopher Nolan: Malgré ses nombreux défauts, j’ai succombé à cet excitant film à grand déploiement dont les 2h30 passent surprenamment très vite.
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*Grandes attentes, grandes déceptions*
Color Out of Space – Richard Stanley
Mafia Inc. – Podz
Saint-Narcisse – Bruce LaBruce
You Should Have Left – David Koepp
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Pour les cinéphiles plus gourmands, voici d’autres bons coups:
Beanpole (Dylda) – Kantemir Balagov
Sorry We Missed You – Ken Loach
Les quatre autres films de la pentalogie Small Axe – Steve McQueen
I’m Thinking of Ending Things – Charlie Kaufman
Shirley – Josephine Decker
Kajillionaire – Miranda July
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Pour relire les palmarès des années précédentes: 2019, 2018, 2017, 2016 :~) Relecture : Melodie Karama
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2020 – Albums
Moses Sumney – grae
Yves Tumor – Heaven to a Tortured Mind
Dua Lipa – Future Nostalgia
Adrianne Lenker – songs
Lady Gaga – Chromatica
Louis-Jean Cormier – Quand la nuit tombe
Caribou – Suddenly
CRi – Juvenile
SOMMM – SOMMM
Chloe x Halle – Ungodly Hour
*Mentions spéciales*
Oneohtrix Point Never – Magic Oneohtrix Point Never
The Avalanches – We Will Always Love You
Sault – Untitled (Black Is)
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2020 – Chansons
45 pièces magnifiques qui m’ont charmé cette année.
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2019 — Albums
James Blake – Assume Form
Kevin Abstract – ARIZONA BABY
Daniel Caesar – CASE STUDY 01
Big Thief – U.F.O.F.
Thom Yorke – ANIMA
Aldous Harding – Designer
Billie Eilish – WHEN WE ALL FALL ASLEEP, WHERE DO WE GO?
Caroline Polachek – Pang
Bon Iver – i,i
Angel Olsen – All Mirrors
*Mentions spéciales*
Lana Del Rey – Norman F*****g Rockwell!
Michael Kiwanuka – KIWANUKA
Antony Carle – The Moment
KAYTRANADA – BUBBA
Jacques Greene – Dawn Chorus
FKA Twigs – MAGDALENE
Mark Ronson – Late Night Feelings
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2019 – Chansons
50 60 pièces magnifiques qui m’ont charmé cette année.
Tout le meilleur de 2019, en playlist:
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2019 – Films
On est déjà en février et les Oscars sont à nos portes, je me suis donc dit qu’il était plus que temps de publier mon top de l’année. 2019 fut une énorme année pour le cinéma. Beaucoup, beaucoup, beaucoup de bons films. Plusieurs qui se sont presque tiré une place dans cette liste. Plusieurs que je n’ai pas eu la chance de voir encore, tels Portrait de la jeune fille en feu (il sort le 14 février, cute), Waves, Répertoire des villes disparues, I Lost My Body et bien d’autres. J’ai quand même eu la chance de voir un peu plus de 40 films, donc je ne vais pas me plaindre.
Avant de sauter aux récipiendaires, j’ose vous rappeler l’importance de voir les films sur grand écran, quand vous le pouvez. La première semaine pour un film est super importante et nous avons la chance d’avoir de magnifiques cinémas indépendants, tels que le Cinéma du Parc et le Cinéma Moderne, qui nous offrent de superbes programmations à longueur d’année. Sur ce, voici mon palmarès personnel et (bien sûr) subjectif des 10 meilleurs films de 2019.
10 ★ KNIVES OUT – RIAN JOHNSON
(131 minutes – États-Unis) – En salles, bientôt en location.
Alors voilà un film que je ne m’attendais pas du tout à retrouver dans mon palmarès! Cette comédie noire me semblait avoir trop tout pour plaire: la distribution de feu, une majorité de bons reviews, un univers Whodunnit? bien assumé. Eh bien oui, je vous le confirme, ça fonctionne incroyablement bien. Je crois que c’est le film que j’ai eu le plus de plaisir à regarder cette année. Quand le renommé écrivain de romans d’intrigues, Harlan Thrombey (Christopher Plummer) est retrouvé mort juste après son 85e anniversaire, le détective Benoit Blanc (Daniel Craig), ingénieux mais maladroit, est mystérieusement embauché pour investiguer. Chaque acteur joue son rôle à la perfection – mention spéciale à Toni Collette et à Daniel Craig, tous deux hilarants. Pour tous les fans de Clue!
9 ★ HIGH LIFE – CLAIRE DENIS
(113 minutes – France, Royaume-Uni, Allemagne, Pologne) – En location
Je dois avouer ne pas aimer tout ce que fait Claire Denis, mais ce film extrêmement intrigant et unique a tout juste réussi à se faufiler en neuvième place dans mon palmarès. La prémisse: un groupe de criminels est envoyé dans l’espace afin de participer à une expérience sur la reproduction humaine. Juliette Binoche est époustouflante (on n’a qu’à penser à la scène du fuckbox) dans le rôle de la scientifique et Robert Pattinson brille dans son rôle de père tourmenté. Les images (un épatant mélange de pellicule et de numérique) sont magnifiques: rarement l’espace n’a été filmé de cette façon. Je suis d’accord avec vous, on en a soupé des films se passant dans l’espace, mais High Life est différent. Un ovni, singulier, ténébreux, sensuel, angoissant, qui nous habite bien après que le générique soit terminé.
8 ★ PAIN AND GLORY (DOLOR Y GLORIA) – PEDRO ALMODÓVAR
(148 minutes – Espagne) – En location
Dans ce superbe film du maître Almodóvar, Antonio Banderas joue le rôle d’un réalisateur qui se remet en question et fait le point sur sa vie, lorsqu’un ancien amour resurgit dans sa vie. L’on devine rapidement que le film est autobiographique, mais Almodóvar joue si habilement avec les limites entre vérité, fabulation, fantasmes et mensonges que l’on n’arrive plus à distinguer le vrai du faux, et c’est ce qui rend le film si fascinant et émouvant. Antonio Banderas est bluffant dans le rôle du réalisateur qu’il semble né pour jouer. Les nominations et prix sont amplement mérités. Penélope Cruz, dans le rôle de sa mère, est magnifique d’authenticité et Leonardo Sbaraglia, l’ancien amour, est bouleversant.
7 ★ HONEY BOY – ALMA HAR’EL
(98 minutes – États-Unis) – En location
Je suis allé voir ce film un peu au hasard, car les critiques que je suis quotidiennement (et aussi Kevin Abstract) en parlaient en bien, et parce que Shia LaBeouf était au générique. J’ai été complètement soufflé autant par la réalisation incroyable d’Alma Har’el, que par le sound design dément, l’émouvante musique d’Alex Somers (le copain de monsieur Sigur Rós, Jónsi) et surtout par les prestations époustouflantes de vérité de la part du jeune Noah Jupe, et bien sûr de Shia. On le trouve ici dans un rôle-thérapie – le film étant librement inspiré de son enfance – car il a décidé de ne pas jouer son propre rôle, mais bien de jouer le rôle de son père, abusif et alcoolique… Ce n’est pas un film facile, mais il est réalisé et joué de façon si originale et personnelle qu’il est difficile de ne pas s’émouvoir devant autant de dévouement et d’amour.
6 ★ ONCE UPON A TIME ...IN HOLLYWOOD – QUENTIN TARANTINO
(161 minutes – États-Unis, Royaume-Uni, Chine) – En salles et en location
Je dois avouer que lorsque je suis sorti de la salle de cinéma, je n’étais pas sûr d’avoir vu un film de Quentin Tarantino. Oui, on y retrouve toutes les caractéristiques typiques du réalisateur – des dialogues et des personnages géniaux, des scènes d’anthologie, une bande sonore qui déchire, du sang, des pieds, etc. – mais c’est probablement son film le plus posé, le plus tranquille, le plus doux (okay… sauf les 15 dernières minutes). Il y a beaucoup d’amour qui se dégage de la manière dont il capture la bromance entre l’acteur essayant tant mieux que mal de percer, Rick Dalton (Leonardo DiCaprio), et sa doublure-cascadeur, Cliff Booth (Brad Pitt). Ces deux monuments du cinéma américain ont peut-être un peu plus de rides qu’avant, mais ils sont au sommet de leur force dans cette première apparition ensemble dans un même film. On se demande pourquoi ce moment n’est pas arrivé bien avant. Parlons maintenant de Margot Robbie, dans le rôle de Sharon Tate. Qu’il est émouvant de la voir se matérialiser devant nos yeux et de la voir vivre, elle qui a été trop souvent réduite à une simple victime. Quel flash de génie que de la faire aller voir l’un de ses films au cinéma : Margot qui s’émerveille devant Sharon à l’écran. Sans trop en dévoiler à ceux qui ne l’ont pas encore vu, Tarantino s’amuse une fois de plus à réviser l’histoire – tout comme dans Inglorious Basterds – et malgré le côté un peu trop grotesque de la scène finale, la conclusion ne pourrait être plus satisfaisante.
5 ★ UNCUT GEMS – BENNY AND JOSH SAFDIE
(135 minutes – États-Unis) – En salles et sur Netflix
Les frères Safdie sont de retour pour un autre long-métrage bourré d’adrénaline qui nous garde cloués à nos sièges durant l’entièreté du film. Encore une fois, ils ont placé un acteur sous-estimé – Adam Sandler – dans un rôle impossible, mais qui lui colle à la peau. Ce dernier joue ici le rôle d’un joaillier, Howard Ratner, qui ne peut s’empêcher de parier, malgré que son mariage soit en train de s’effondrer et qu’il soit criblé de dettes. C’est lorsqu’il importe illégalement un joyau d’Éthiopie pour le vendre aux enchères que les choses prennent un virage plus que chaotique… et immensément drôle! Vous ne vous ennuierez pas une seule seconde dans cette folle virée dans les rues de New York, en compagnie des mille et une mésaventures d’Howard Ratner. Ma réplique favorite? «This is how I win». Eh oui, tu as gagné Howard.
4 ★ MIDSOMMAR – ARI ASTER
(148 minutes – États-Unis, Suède) – En location
Après nous avoir offert l’un des films les plus effrayants de la décennie (Hereditary), Ari Aster revient en force avec un film dont la palette de couleurs est à l’opposé du précédent. Là où Hereditary était plongé dans le noir, Midsommar est éclatant de lumière… même lorsque la nuit tombe. Choix audacieux pour un film d’horreur, me direz-vous? En effet, et c’est si rafraîchissant! C’est dans ce film que j’ai découvert l’excellente Florence Pugh, incroyable dans ce rôle principal qui lui demande de jouer dans mille et un registres différents, dont celui du deuil. Malgré un rythme parfois imparfait et quelques décisions discutables, Midsommar impressionne (et étourdi!) par son originalité à traiter le sujet délicat qu’est la séparation amoureuse. Définitivement un cinéaste à suivre de près. «ALL HAIL THE MAY QUEEN!»
3 ★ THE LIGHTHOUSE – ROBERT EGGERS
(110 minutes – Canada, États-Unis) – En salles et en location
Seuls sur une île de la Nouvelle-Angleterre en 1890, Robert Pattinson et Willem Dafoe sont les gardiens d’un phare, isolés du monde. Se révélant comme l’un des films les plus originaux de l’année, The Lighthouse est une fable ténébreuse flirtant avec le fantastique, le drame, la comédie et le thriller (érotique!?). Tous les éléments techniques du film servent parfaitement ce récit si singulier et étrange : le format (1.19:1, 35mm), la coloration (un noir et blanc granuleux), l’éclairage (très Nosferatu-esque), la bande sonore (plutôt des bruits inquiétants, que de la musique) et les plans magnifiquement cadrés par Jarin Blaschke (qui avait aussi travaillé sur le précédent film de Robert Eggers, The VVitch). Les deux personnages principaux, Pattinson et Dafoe, livrent une performance viscérale, s’adonnant à de nombreuses joutes verbales et physiques. Ils nourrissent un sentiment d’amour/haine déroutant, fascinant et hallucinatoire, nous plongeant, en même temps qu’eux, dans la folie. «There is enchantment in the light!»
2 ★ A HIDDEN LIFE – TERRENCE MALICK
(174 minutes – Allemagne, États-Unis) – Sur Crave et en location
Après nous avoir offert trois films plutôt froids et sans grand intérêt, Malick revient aux sources en nous offrant une œuvre émouvante basée sur de véritables lettres entre un paysan et sa femme à l’époque de la Deuxième guerre mondiale. August Diehl brille dans le rôle d’un fermier et père de famille autrichien qui décide de se battre pour ses convictions, soit de refuser de combattre aux côtés des Nazis, alors que la Deuxième guerre mondiale fait rage. Ce récit touchant, rempli de moments de grâce typiquement Malick-iens, est magnifiquement mené par les performances nuancées de tous les personnages (surtout Valerie Pachner, une découverte), mais aussi par les visuels, qui sont d’une beauté sans mot (signés cette fois-ci, non pas par Emmanuel Lubezki, mais par Jörg Widmer, normalement opérateur caméra sur les films de Malick). Cette histoire bouleversante, jumelée à ces images resplendissantes, enveloppée par la douce et mélancolique musique de James Newton Howard, vous redonnera le goût d’apprécier la nature et la vie tranquille. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait en sortant du film; mon regard s’est perdu dans le ciel.
1 ★ PARASITE (기생충) – BONG JOON-HO
(132 minutes – Corée du Sud) – En salles et en location
Parasite de Bong Joon-ho est une comédie noire délicieuse qui est rapidement devenue un classique pour beaucoup de gens, grâce à son parfait mélange de mystère, de romance, d’engagement social et politique, d’humour noir, mais grâce aussi à de nombreux moments touchants et émouvants. Campé dans les milieux pauvres et riches de Séoul en Corée du Sud, le film suit une famille plutôt défavorisée qui essayera de grimper dans les échelons (ou les escaliers, hehe) de la société en se faufilant habilement dans la vie d’une famille plutôt bien nantie. Il y a tellement de rebondissements incroyables et de bons flashs dans ce film que je pense que je vais arrêter ma critique ici et vous laisser aller le voir. Faites comme moi et ne regardez même pas la bande-annonce, vous me remercierez plus tard. Un chef-d’œuvre instantané!
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MENTIONS SPÉCIALES
Atlantique – Mati Diop: pour cette mystérieuse histoire d’amour et de fantômes.
The Souvenir – Joanna Hogg: pour cet honnête, vulnérable, troublant et magnifique souvenir.
Matthias et Maxime – Xavier Dolan: pour ce touchant portrait de deux hommes qui se cherchent… et se trouvent.
The Last Black Man in San Francisco – Joe Talbot: pour cette poétique histoire d’un homme et de sa quête pour récupérer la maison que son grand-père a construite en plein San Francisco.
The Farewell – Lulu Wang: pour cet émouvant récit inspiré d’une histoire vraie d’un vrai mensonge de famille, se déroulant en Chine.
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FILMS QUE J’AI AIMÉS, MAIS QUE JE DIGÈRE ENCORE
The Nightingale – Jennifer Kent
Liberté – Albert Serra
Zombi Child – Bertrand Bonello
In Fabric – Peter Strickland
Wounds – Babak Anvari
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GRANDES ATTENTES, GRANDES DÉCEPTIONS
Les fleurs oubliées – André Forcier
The Death and Life of John F. Donovan – Xavier Dolan
Synonyms – Nadav Lapid
Ad Astra – James Gray
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POUR LES CINÉPHILES PLUS GOURMANDS, VOICI D’AUTRES BONS COUPS:
Antigone – Sophie Deraspe
The Art of Self-Defense – Riley Stearns
Booksmart – Olivia Wilde
Le Daim – Quentin Dupieux
Gloria Bell – Sebastián Lelio
The Irishman – Martin Scorsese
Kuessipan – Myriam Verreault
Little Women – Greta Gerwig
Ready or Not – Matt Bettinelli-Olpin, Tyler Gillett
Relecture: Melodie Karama
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2018 — Albums
Serpentwithfeet — Soil
Milk & Bone — Deception Bay
Christine and the Queens — Chris
A.A.L. — 2012-2017
Kali Uchis — Isolation
Kendrick Lamar and various artists — Black Panther: The Album
MØ – Forever Neverland
Beach House — 7
Blood Orange — Negro Swan
SOPHIE — Oil of Every Pearl’s Un-Insides
*Mentions spéciales*
Jonny Greenwood – You Were Never Really Here Soundtrack
Ariane Moffatt — Petites Mains Précieuses
Preoccupations – New Material
Jeremy Dutcher – Wolastoqiyik Lintuwakonawa
Jean-Michel Blais – Dans ma Main
*Meilleurs EP*
Ravyn Lenae – Crush
Ouri – We Share Our Blood
Charlotte Day Wilson – Stone Woman
Moses Sumney – Black in Deep Red
Casey MQ – Nudes
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2018 – Chansons
50 60 pièces magnifiques qui m’ont charmé cette année.
Tout le meilleur de 2018, en playlist:
→ Apple Music
→ Spotify
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2018 – Films
2018 fut une grosse année cinéma. Des sorties de cinéastes connus et majeurs (bonjour Paul Schrader, Lars von Trier et Claire Denis), mais aussi beaucoup de bons films de jeunes recrues (Ari Aster, Bo Burnham et Coralie Fargeat). Je n’ai eu le temps de voir que 47 films de cette année – je regrette déjà de ne pas voir pris le temps de regarder Winter Brothers, Chien de garde, Support the Girls et Loveless. Voici donc mon top (subjectif) des 10 meilleurs films de l’année à voir absolument (avec quelques *bonus* en fin d’article)!
10 ★ If Beale Street Could Talk – Barry Jenkins
(119 minutes – États-Unis) – Disponible en location
Tish, 19 ans et Fonny, 22 ans sont en amour. Ce n’est qu’après être faussement accusé de viol et mis derrière les barreaux que ce dernier apprendra que Tish est enceinte. Tout comme avec Moonlight (mon film préféré de 2016), Barry Jenkins réussit à créer une œuvre unique, sensible et esthétique avec très peu de défauts. J’ai rarement vu quelqu’un filmer de simples regards à la caméra – où le temps s’arrête – avec autant d’amour, de sincérité et de tendresse. Tout ça, avec la poignante musique de Nicholas Britell qui nous transporte ailleurs et ne peut que nous émouvoir. Bien que la narration soit parfois un peu lourde et littéraire (le film est tiré du fameux roman de James Baldwin), on pardonne rapidement grâce à l’ingéniosité avec laquelle l’histoire est racontée, mélangeant passé et présent, passant de la naissance de l’amour des deux personnages principaux à cette lutte difficile afin de sortir Fonny de prison. If Beale Street Could Talk est une magnifique ode à l’amour et à la famille, marquante et émouvante.
9 ★ A Fantastic Woman (Una mujer fantástica) – Sebastián Lelio
(104 minutes – Chili, Allemagne, Espagne, États-Unis) – Disponible en location
Sebastián Lelio est un réalisateur relativement nouveau dans le paysage cinématographique chilien. Pourtant, il nous a offert non pas un, mais deux magnifiques films cette année. Disobedience (un bon film sur l’amour interdit entre deux femmes de la communauté juive orthodoxe) et celui qui se retrouve en place 9 de mon top: Una mujer fantástica. Un film bouleversant, beau et laid, doux et violent, sur Marina (fantastique Daniela Vega), femme trans qui, du jour au lendemain, perd son amant lors d’un triste incident. C’est à ce moment que les choses basculent: la famille du défunt se met à se méfier d’elle, allant même jusqu’à lui interdire d’assister aux funérailles – tout cela à cause de sa relation non conventionnelle. Ce film, que tout le monde devrait voir pour bien comprendre ce que vivent les trans sur une base régulière, est malgré tout rempli de moments magnifiques, sensibles et magiques, et quand même d’un peu d’espoir. Apportez vos mouchoirs: c’est au générique, jumelé à l’émouvante pièce Time de The Alan Parsons Project (ou même après) que couleront vos larmes, car ce n’est probablement qu’après avoir tout absorbé et digéré que ce film vous atteindra le plus, directement au cœur.
8 ★ Burning (Beoning) – Chang-Dong Lee
(148 minutes – Corée du Sud) – Disponible en location
J’ai rarement vu un film aussi mystérieux. Un peu à la manière de Mulholland Dr. de Lynch, mais en un peu moins weird. Lorsque Jong-su (fascinant Ah-in Yoo), rencontre une ancienne connaissance par hasard, Hae-mi (fantastique Jong-seo Jun), et que cette dernière disparaît mystérieusement, il ne peut s’empêcher de soupçonner le nouvel ami de Hae-mi, le mystérieux Ben (troublant Steven Yeun). Ce thriller de 2 heures 28 minutes est fascinant, énigmatique et brillamment réalisé. Burning nous amène graduellement vers une conclusion jouissive qui donne froid dans le dos, emboitant les pièces du puzzle une par une dans notre esprit plutôt que directement à l’écran. Je vous garantis que ce film vous marquera longtemps après son visionnement, car son mystère ne sera jamais totalement résolu.
7 ★ The Favourite – Yorgos Lanthimos
(119 minutes – Irlande, Royaume-Uni, États-Unis) – Disponible sur Disney+ et en location
Sentez-vous une récurrence dans mes top 10? Eh oui, encore un film du réalisateur grec Yorgos Lanthimos. Bien que j’aie adoré The Lobster (voir top 2015) et The Killing of a Sacred Deer (voir top 2017), je crois que The Favourite est justement mon préféré (désolé à Dogtooth, que je n’ai toujours pas vu). Olivia Colman, Emma Stone et Rachel Weisz sont toutes les trois géniales dans ce drame franchement hilarant se passant au 18e siècle en Angleterre. Lorsqu’une nouvelle servante arrive au château et essaie de prendre la place de Lady Sarah, la femme qui gouverne à la place de la Reine Anne (malade et frêle), la jalousie est plus qu’au rendez-vous. Si les deux films précédents de Lanthimos – méga sombres – affichaient une pointe d’humour, ce nouvel opus fait beaucoup, beaucoup rire, et c’est tant mieux. Les superbes décors et costumes sont capturés de façon originale et magnifique par Robbie Ryan (American Honey); ce dernier a même parfois eu recours à une lentille fisheye(!) pour certains plans. Fait intéressant: c’est le premier film que Lanthimos n’a pas ��crit lui-même.
6 ★ Climax – Gaspar Noé
(95 minutes – France, Belgique, États-Unis) – Disponible en location
Désolé Gaspar, je ne fais pas partie de ceux qui ont louangé ton précédent film, Love, un opus sexuel et pseudo-romantique malaisant. Par contre, avec Climax, Gaspar revient en force. En immense force dirais-je même – une force explosive, déchaînée, viscérale et brutale. Une fête de chalet, entre danseurs, vire au cauchemar lorsqu’on se rend compte que quelqu’un a drogué la sangria. Un huis clos infernal presque en plan-séquence, où la caméra, comme toujours avec Noé, se promène partout et dans tous les sens jusqu’à donner le vertige. Tout ça, avec une bande sonore de feu qui n’arrête jamais. De quoi nous hypnotiser, tout en nous donnant le goût de danser, comme les protagonistes, jusqu’à la mort.
5 ★ Hereditary – Ari Aster
(127 minutes – États-Unis) – Disponible sur Netflix, Tou.tv et en location
Je crois que je comprends maintenant ce que les gens ont vécu lorsqu’ils ont vu The Exorcist de William Friedkin en salle en 1973. J’ai rarement été autant terrifié durant un film, j’en avais presque les larmes aux yeux. Le lendemain des funérailles de la grand-mère, la fille (Toni Collette, in-cro-yable) se met à sentir la présence de sa mère dans la maison. Ce n’est que le début d’une suite d’événements inquiétants et menaçants envers tous les membres de la famille. Ari Aster a compris que de faire sursauter son auditoire comme dans 90% des films d’horreurs commerciaux n’est pas réellement effrayant. Il vient nous chercher émotionnellement et par les tripes, toujours à un poil du traumatisme. On se souviendra longtemps du tic de langue de la plus jeune, des cauchemars horrifiants et enflammés et de la grandiose et terrible finale. À glacer le sang.
4 ★ Phantom Thread – Paul Thomas Anderson
(130 minutes – États-Unis, Royaume-Uni) – Disponible en location
Qu’est-ce qu’on ne ferait pas par amour? Une omelette aux champignons sauvages, peut-être? Celui qui nous a offert le magnifique et bizarroïde Punch-Drunk Love nous revient avec un autre film d’amour atypique. Daniel Day-Lewis (toujours au sommet de son art, et qui incarne supposément son dernier rôle au cinéma) joue ici un couturier renommé et talentueux des années 50 qui tombe en amour – ou plutôt se sent maudit – par Alma, brillamment campée par Vicky Krieps. Comme pour You Were Never Really Here, la somptueuse bande sonore est signée Jonny Greenwood et on se demande encore comment elle n’a pas été gagnante aux derniers Oscars. Paul Thomas Anderson filme avec hyper précision et une rare beauté celle qui deviendra à la fois sa muse et son pire ennemi, tout ça dans un 35mm granuleux à souhait. Un petit bijou malsain.
3 ★ Roma – Alfonso Cuarón
(135 minutes – Mexique, États-Unis) – Disponible exclusivement sur Netflix
Après l’excellent et l’impressionnant Children of Men et l’immense film à budget et à grosses pointures Gravity, on était loin de se douter qu’Alfonso Cuarón retournerait à ses racines en tournant un film en noir et blanc, au Mexique, en langue originale, avec des non-acteurs et une trame de fond hyper simple. Le récit se place dans le début des années 70, où l’on suit la vie de Cléo, la femme de ménage (et nounou) d’une famille blanche dont le couple est chambranlant. Tourné avec un souci de réalisme qui dépasse presque l’entendement, Roma ne peut que marquer les esprits et émouvoir profondément. L’histoire peut sembler simpliste, mais détrompez-vous : la vie nous apporte toujours son lot de surprises, et c’est le cas avec ce film grandiose où l’amour est plus fort que tout. Certaines scènes sont littéralement à couper le souffle tellement elles sont exécutées avec autant de réalisme, d’émotion et de brio – les scènes de la plage et celle de la manifestation de El Halconazo (et de ce qui suit) seront à jamais gravées dans ma mémoire. J’emprunterai donc, pour clore mon appréciation, les mots justes du critique cinéma de La Presse, Marc-André Lussier: «Roma est à pleurer de beauté».
2 ★ First Reformed – Paul Schrader
(113 minutes – États-Unis, Royaume-Uni, Australie) – Disponible en location
Ethan Hawke livre – selon moi – sa meilleure performance à vie dans ce drame magnifique et tortueux relatant le désespoir d’un prêtre face à sa vie, au monde moderne et à la présente crise environnementale. Le rythme du récit est très lent, devenant presque un film de transe, à la manière (et avec certains clins d’œil) à l’excellent Journal d’un curé de campagne de Bresson. Cela vous prendra donc probablement un peu de patience, et peut-être même un deuxième visionnement, mais je vous assure que le jeu en vaut la chandelle (ou le Pepto-Bismol). Ne serait-ce que pour la scène surréaliste avec Amanda Seyfried ou pour la poignante finale, ambiguë certes, mais ô combien magnifique.
1 ★ You Were Never Really Here – Lynne Ramsay
(89 minutes – Royaume-Uni, France, États-Unis) – Disponible sur PrimeVideo et en location
Ce film est un coup de poing. Une expérience viscérale et sombre où la tension est à couper le souffle (pun un peu intended). L’incroyable réalisation de Lynne Ramsay est détaillée et précise, parsemée de flash-backs – déroutants au départ – mais qui deviennent de plus en plus précis, jusqu’à nous dévoiler (ou nous faire comprendre) de façon astucieuse une autre narration, un autre pan de l’histoire. Joaquin Phoenix nous offre encore une fois une interprétation géniale et nuancée dans le rôle d’un ancien vétéran hanté par ses démons, qui se dévoue désormais à prendre soin de sa mère vieillissante et à sauver des fillettes tombées dans les griffes des réseaux de prostitution juvénile. La bande-sonore de Jonny Greenwood (Radiohead), jonglant avec les cordes, mais aussi avec l’électro et les guitares tordues est digne de mention pour sa juxtaposition parfaite avec le récit et les tableaux quasi-expressionnistes. La pièce d’intro (Tree Synthesisers) et celle de fin (Tree Strings) sont particulièrement magnifiques, émouvantes et nous transportent dans un mood indescriptible de beauté. La cinématographie est somptueuse et malgré la noirceur du propos, You Were Never Really Here est parsemé de moments de grâce et de beauté qui n’épargneront personne (…avec un marteau).
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MENTIONS SPÉCIALES
First Man – Damien Chazelle: pour son portrait sombre, mais humain et réaliste de Neil Armstrong. Étouffant et époustouflant.
Mandy – Panos Cosmatos: pour cette folle virée hallucinante mettant en vedette Nicolas Cage et la dernière bande sonore (terrifiante!) du génie Jóhann Jóhannsson (RIP).
BlackKklansman – Spike Lee: pour l’importance du propos, pour son humour désopilant et pour certaines scènes qui marqueront l’histoire du cinéma.
Won’t You Be My Neighbor? – Morgan Neville: pour m’avoir fait découvrir Fred Rogers, cet homme exceptionnel qui a ouvert les horizons de tant d’enfants depuis la fin des années 60 avec son émission éducative Mister Rogers‘ Neighborhood.
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Films que j’ai aimés, mais que je digère encore
Madeline’s Madeline – Josephine Decker
Suspiria – Luca Guadagnino
The House That Jack Built – Lars von Trier
Under the Silver Lake – David Robert Mitchell
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GRANDES ATTENTES, GRANDES DÉCEPTIONS
Sorry to Bother You – Boots Riley (intéressant, mais la fin est too much)
Boy Erased – Joel Edgerton (pas émouvant du tout)
Un Couteau dans le Cœur – Yann Gonzalez (trop kitsch et moyennement intéressant)
Lizzie – Craig William Macneill (ennuyant et trop classique)
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POUR LES CINÉPHILES PLUS FRIANDS, VOICI D’AUTRES BONS COUPS:
One Cut of the Dead (Kamera o tomeru na!) – Shin’ichirô Ueda
Eight Grade – Bo Burnham
Black Panther – Ryan Coogler
Lean on Pete – Andrew Haigh
Fleuve noir – Erick Zonca
A Quiet Place – John Krasinski
Ocean’s Eight – Gary Ross
Isle of Dogs – Wes Anderson
Shoplifters (Manbiki kazoku) – Hirokazu Kore-eda
Dogman – Matteo Garrone
Beautiful Boy – Felix van Groeningen
Cold War (Zimna wojna) – Paweł Pawlikowski
Game Night – John Francis Daley et Jonathan Goldstein
Annihilation – Alex Garland
Incredibles 2 – Brad Bird
Thoroughbreds – Cory Finley
Happy End – Michael Haneke
Au poste! – Quentin Dupieux
Un beau soleil intérieur – Claire Denis
Bird Box – Susanne Bier
The Ballad of Buster Scruggs – Ethan et Joel Coen
Disobedience – Sebastián Lelio
Design Canada – Greg Durrell
Wild Wild Country – Chapman et Maclain Way
Three Identical Strangers – Tim Wardle
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