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Va bene
"Je suis juste comme toi... Quand je ne suis pas formidablement heureux".
Je crois que j'ai entendu ça dans un film de Doillon mais ça nous ressemble terriblement aujourd'hui. Chacun dans son coin perdu dans ce grand appartement, aucun son ne traverse les couloirs du vieux palais italien. J'entends vivre la dolce vita des autres par la fenêtre, je me sens terriblement normal en cette fin d'Été.
Je m'ennuie. Toi, tu pleures.
Mon cœur bat encore un peu vite et puissamment. J'ai envie de te prendre par la main et t'amener danser au coucher du soleil et qu'on soit formidablement heureux ensemble.
A vingt-heure, je frapperai trois coups à ta porte en espérant réanimer ton petit cœur.
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Une illusion
Ils s'affairaient dans tous les sens.
Il enfilait une tenue très casual, puis mis un sweat à capuche, changeait deux fois de chaussettes puis de chaussures puis enfin se coiffait de la vieille casquette de son papy pour parfaire son look du dimanche.
Elle passa une robe de chambre oversize achetée chez Emmaüs et des new balance. Un petit check des cheveux, léger ébouriffage bien maîtrisé pour ajuster la silhouette.
Il sortit de l'appartement gaiement : "A tout à l'heure mon amour".
Elle ronchonna : "putain, il aurait pu sortir la poubelle". Elle s'empressa de faire un nœud sur le sac de 30 litres à moitié rempli. Elle descendit comme une licorne magique sans croiser personne, ni âme qui vive près du conteneur à poubelle, ni même sur la voie. Aucun être humain en perspective dans les rues adjacentes. Elle traînait un peu des pieds, personne. Ouvrit la porte de l'immeuble comme le ferait une tortue parisienne, personne. Monta les escaliers en slow motion, personne. Personne ne l'avait surpris fagotée ainsi. Elle avait pourtant préparé sa petite réplique à dégainer au premier sourire pour sa tenue, mais rien. Elle se regardait dans le miroir en revenant de cette déception : "hahaha, je suis gêné, je pensais que personne ne me verrait comme ça, hahaha" tout en glissant sa mains dans ses cheveux pour se recoiffer. Elle se sourit à elle-même dans le miroir avant de foncer en cuisine.
L'un ouvrait la porte les bras chargés de pain, de fruits, de fleurs... retrouvant l'autre qui pressait des oranges dans l'odeur du café frais.
Quelques doux baisers, une étreinte et deux "je t'aime".
Ils s'assirent tous les deux sur ces petites chaises pliables en métal peintes de couleurs pastels, toutes deux installées autour d'une même table en métal peinte d'une couleur pastel sur ce balcon filant d'un encorbellement haussmannien très classique.
Le soleil pointa son nez, comme prévu à 9h45.
Ils se sourirent béatement, un vieux pigeon mâle attiré par la graille se posa sur le garde-corps.
Ils avaient coché toutes les cases pour estampiller ce moment de "bonheur". Ils s'en créeront même un souvenir pour instagram.
Une illusion.
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Viande perdue
Il me trouva dans la petite pièce derrière le hangar. Je tenais Hamid dans la bouche. Son cou était retourné par trois fois. Ses bras balançaient. Le reste du corps étalé. Je buvais son sang. Je mangeais sa chair.
Le vieux n'a rien dit. Il l'a retiré de mon emprise et l'a traîné au sol puis soulevé sans mal pour le jeter dans le coffre du pick-up. Il était vidé. Le petit Hamid de 25 kgs était là, plié sans considération, mort, bientôt oublié.
Je vomis aussitôt.
Le vieux répétait en boucle :
"Tout sang bu doit couler. De ce sang sur les pages tu feras couler la vie."
Arrivés au pont, il descendis, jeta le corps au Niger qui coulait dessous. Hamid oublié à jamais.
"Tout sang bu doit couler. De ce sang sur les pages tu feras couler la vie." Répétait encore le vieux noir.
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Du feu svp
Je m'étais perdu dans la fumée, dans la fête, dans la mort. Il ne restait plus rien de moi. Un esprit totalement cramé par l'ennui, la peur.
Et ce soir.
J'aime à nouveau ceux qui m'entourent. Je les regarde et les écoute. Je ne triche plus. Je n'ai plus besoin de tricher. Je me sens un peu heureux. Ils me fournissent ce que j'attendais comme s'ils me le devaient, comme-ci c'était maintenant que tout arrivait. Avaient-ils déjà tout ça ? Le méraitais-je? Je n'en doute pas, je n'en doute plus. J'étais juste incapable de les voir, de les entendre. Incapable de m'aimer, de les aimer.
Je me sens proche d'eux autour de cette petite table qui nous réunie. Ils sont beaux et vivants.
Ce sentiment vacillant m'interrogera encore de longs jours.
Je me souviendrai de cet être empli de savoirs qui me donnait tout sans rien attendre de moi, presque satisfait que mon attention soit sincère. Je n'en perdais rien et notais tout précieusement.
Ça me réchauffe le cœur de penser que demain ils seront encore plus nombreux.
Des cendres, je renais.
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Brigitte
Maladroitement, elle enfourcha le tabouret.
Laissant à voir la faiblesse de ses os anguleux. L'échine courbée, les jambes croisées, une clopes fumante à la main gauche, elle me regardait.
Je ne l'avais pas vue, pas regardée, pas entendue venir.
Le Barman s'approcha en exclamant un "Bonsoir" doux, suave et attentionné.
Je me retournai sur mon siège pivotant. Avant même de formuler à mon tour la politesse attendue, je croisai son regard. Elle et moi, sans rien dire, s'appréciant des yeux, les lèvres esquissant doucement un sourire complice.
Je lui dis : " je ne sais pas quoi choisir. J'hésite entre un alcool fort et parfumé ou un verre de vin rouge".
Elle me rétorqua de sa voix abîmée : "Prends les deux".
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Un homme / les autres
Sommes-nous tous aussi nuls ? Suis-je vraiment aussi nul ? Si l'on prenait un peu de temps pour m'observer, de moi aussi dirait-on que je suis un simulacre ? Quelqu'un qui ne sait pas qui il est ? Qui s'approprie des manières et des codes pour faire comme tout le monde et au final ne ressembler ni à rien, ni à personne ?
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Gianfranco Briceño - Calendario
> Uncut Fanzine
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Steve McQueen and his wife, Neile Adams, in sulphur bath, Big Sur, California, 1963. Photograph by John Dominis
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Spleen
Je regardais cette fille très banale dans le tramway, les cheveux plats, des grandes lunettes, un maquillage discret. Elle portait un pull en peluche et un sac à dos de lycéenne. Le genre de fille auquel on ne prête aucun intérêt. Tout d'un coup, son regard s'est illuminé, un sourire satisfait s'est dessiné sur son visage.
Elle regardait avec admiration une femme qui venait d'entrer dans la rame.
Une femme élancée, à l'attitude sûre. On distinguait sous son manteau gris une robe noire. Perchée sur des hauts talons, elle semblait intouchable. Elle lisait un quotidien papier et ne prêtait attention à personne. Elle ne semblait ni arrogante, ni suffisante, Elle était juste élégante.
Et, il y avait cet homme tenant précieusement à la main un carnet de la marque Spi rok. Il était couvert de quelques autocollants de vieux personnages Dysney : Mickey, Ariel, Pluto,...
C'est à ce moment précis que je me suis dit que ma vie ne menait plus à rien. J'étais dans une impasse. L'objet le plus précieux de mon existence, mon Bonheur m'avait échappé. J'avais arrêté de bien vivre sans m'en rendre compte. Je ne faisais que regarder la vie passer devant moi. J'étais dans le malheur.
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On ne choisit pas sa famille
Mon grand frère n'avait décidément ni tête, ni jambe. Une petite provocation qui l'avait conduit à vouloir me violenter me fît m'éclipser en un instant, qu'il prit pour se lancer à ma poursuite à travers la maison. J'empruntai alors à toute allure les escaliers menant à la salle de jeux et attrapai instinctivement mon dernier cadeau de Noël que j'avais délaissé aussitôt déballé. Un château-fort en Lego pour lequel il montrait un grand intérêt et qu'il avait minutieusement construit à ma place. Je me tenais là debout au milieu de la pièce tenant à bout de bras l'énorme construction. Les yeux pleins de stupeur, il s'arrêta net à l'entrée. Le fixant du regard avec défiance, sans attendre un geste de plus, je lâchai des mains le château. Les milliers de petites pièces de couleurs s'éparpillèrent dans tous les sens et de tout bruit. Dans un geste de dépit, tout comme le château, il se laissa tomber au sol de tout son poids.
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Grand-mère Abidjan
Je me souviens du cadavre de ma grand-mère. Elle sentait mauvais. Il faisait une chaleur insupportable. Des mouches volaient dans la pièce, se posaient sur son visage, "peut-être qu'elles sortent de son corps" me disais-je à l'époque. J'avais 9 ans et c'était la première fois que je voyageais en Afrique. Abidjan était tout un monde impressionnant pour moi. Mamie vivait au 1er étage d'une sorte d'internat. Elle y présidait une fondation. Il n'y avait pas de climatisation, pas de porte, pas de fenêtre.
Nous n'étions pas proche. Je la vouvoyais. Et celle-là même qui m'autorisait tout au plus un baiser sur la joue affichait sur ses murs de nombreuses photos d'elle enlacée par des petits noirs. Je me suis senti mortel, seul et mal-aimé dans cette pièce. Je me suis penché au balcon pour observer jalousement les autres enfants jouer dans la cour. Ils souriaient, ils couraient, ils riaient, ils n'avaient pas peur de la mort, ils étaient ensemble et ils étaient heureux.
J’étais surfagoté pour un climat tropical, mon pantalon me collait aux cuisses si bien que j’avais des gestes répétés et maladroits de malaise. Au bout de la deuxième heure, je boudais dans un couloir, la sueur au front, la culotte mouillée. Je voulais partir vite de ce pays et tourner le dos à cette vieille dame qui ne m’aimait pas.
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Homo sapiens
Les femmes se masculinisent dans leur comportement. Elles changent. Elles deviennent bêtes. Finalement, aujourd'hui, les femmes sont juste des hommes comme les autres.
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Juste un doigt
J'avais à peine dix-neuf ans, les jambes en l'air, son doigt profondément enfoncé dans mon anus, le Docteur Bernard, mon médecin de famille, me fit part de son expérience passée en tant que médecin militaire et des nombreux doigts qu'il avait mis. Un liquide jaunâtre jaillit de mon urètre. Cette infection était le signe d'une bonne vie sexuelle selon lui.
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Meurtre avec préméditation
Je vais la butter. Dimanche matin, 9h, elle fait des aller-retours à pleine voix au téléphone dans l'appartement. Elle piétine dans le couloir. Enfin, je dis qu'elle piétine, non, elle marche sur les talons cette grosse pute. Et cette voix qui porte. Mais pourquoi ? N'importe qui s'isolerait pour laisser la maisonnée dans un silence dominical reposant. Non, cette conne éclate de rire à cinquante centimètres de ma porte de chambre.
Et soudain, le boucan d'enfer s'arrête. Seuls le bruit du vent qui secoue les arbres et quelques oiseaux timides perturbent ma tranquillité. De longues minutes silencieuses qui me replongent dans le sommeil. Le sourire aux lèvres, c'est gagné, Morphée prends-moi !
Puis... à 92 décibels, le cri de l'horreur. Un son du turfu. Elle est dans la cuisine. Elle traine seule, au sol, un meuble de 58 kilos qui grince au contact du carlage. Comme un animal qu'on égorgerait longuement et maladroitement au tournevis cruciforme. Cela dure presque deux minutes et trente secondes. Je suis dressé droit sur mon lit. Les oreilles qui saignent. Presque la larme à l'oeil.
Je vais la butter.
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De quoi tu parles Jean-Pierre ?
Quand c'est des petits passifs collés au mur qui ne bougent pas de la soirée, ça ne me pose pas de problèmes. Mais quand ils sont féroces et qu'ils te tournent autour. Et qu'ils reviennent à la charge sans cesse jusqu'à pouvoir te sucer, là, c'est insupportable.
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Les verrues
E. s'est encore dégoté une bonne bande de paumés. Pas de projet, pas de thune, toujours à taxer des clopes, des bières, du temps.
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Une belle-mère
- Ah non non non. Je vous arrête tout de suite. Ne me regardez pas comme ça Madame Delavigne. Je suis un très mauvais parti pour votre fils. Je n'ai pas fait d'études, je n'ai pas d'argent, pas de travail et je baise mal
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