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Spleen et Idéal
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hpodotoc · 4 months ago
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Les Hauts de Hurlevent : La vengeance comme héritage de l'amour
Dans Les Hauts de Hurlevent, la vengeance s'impose comme une consĂ©quence directe de l'amour passionnel entre Heathcliff et Catherine. Leur relation, marquĂ©e par une intensitĂ© Ă©motionnelle hors du commun, engendre des blessures profondes, dont la rancune devient un moteur destructeur pour Heathcliff. À travers lui, Emily BrontĂ« explore comment l'amour, lorsqu'il est dĂ©formĂ© par le rejet et la douleur, peut se transformer en une quĂȘte implacable de revanche, marquant non seulement les protagonistes, mais Ă©galement les gĂ©nĂ©rations futures.
Une vengeance enracinée dans la trahison
L'abandon ressenti par Heathcliff lorsqu'il dĂ©couvre que Catherine a choisi d'Ă©pouser Edgar Linton agit comme une dĂ©tonation. Ce choix, perçu comme une trahison par celui qui s'Ă©tait identifiĂ© Ă  elle, brise une part de lui-mĂȘme. Son amour pour Catherine, loin de disparaĂźtre, se mue en une obsession amĂšre. Dans un Ă©lan de vengeance, Heathcliff ne cherche pas simplement Ă  blesser ceux qui lui ont fait du tort, il veut remodeler le monde selon sa souffrance. Son mariage calculĂ© avec Isabella Linton, motivĂ© par le dĂ©sir de tourmenter Edgar, illustre la maniĂšre dont sa vengeance envahit toutes les facettes de sa vie.
Pour Heathcliff, chaque action devient une réponse à la douleur infligée par Catherine et la société. Son besoin de dominer les Hauts de Hurlevent et la Grange, les demeures symboliques des deux familles qui l'ont rejeté, est un moyen de reprendre le pouvoir qu'il estime lui avoir été volé. Il n'hésite pas à manipuler, brutaliser et détruite pour accomplir sa vendetta, montrant ainsi que sa vengeance, bien que dirigée vers l'extérieur, naßt d'un vide intérieur causé par son amour perdu.
Un héritage de souffrance
La vengeance de Heathcliff ne se limite pas Ă  ceux qui lui ont fait du mal, elle s'Ă©tend aux gĂ©nĂ©rations suivantes. Linton Heathcliff, le fils issu de son union avec Isabella, devient un outil de contrĂŽle dans sa quĂȘte de domination. Hindley, Hareton, Catherine Linton, tous deviennent les pions d'un jeu de pouvoir et de revanche qui dĂ©passe leur comprĂ©hension.
Cet héritage de souffrance révÚle comment la vengeance, lorsqu'elle s'enracine dans un amour blessé, peut transcender les individus et affecter des dynamiques familiales entiÚres. Heathcliff ne semble pas tant chercher à construire un avenir qu'à imposer une répétition infinie de sa douleur. En manipulant les descendants de ses ennemis, il perpétue un cycle destructeur qui trouve ses origines dans son amour déçu pour Catherine.
L'amour comme double de la haine
Heathcliff incarne une dualité fascinante entre amour et haine. Sa vengeance, bien qu'intensément destructrice, est aussi une maniÚre de rester connecté à Catherine. Il semble incapable de la dissocier de ses propres souffrances. Lorsqu'il s'en prend à ceux qui l'entourent, il projette sur eux le rejet et la douleur que Catherine lui a causés. Cette ambiguïté se reflÚte dans son comportement, il ne cesse d'affirmer son amour pour Catherine tout en poursuivant une vendetta qui trahit une incapacité à la pardonner pleinement.
Emily Brontë met ainsi en lumiÚre l'influence toxique de l'amour lorsqu'il est détourné par la douleur et le ressentiment. Chez Heathcliff, l'amour et la haine deviennent indissociables, chaque émotion alimentant l'autre dans une spirale infernale. Ce mélange dévastateur montre à quel point les passions humaines peuvent devenir incontrÎlables lorsqu'elles ne trouvent pas de canal constructif.
Une vengeance qui s'éteint avec la mort
À mesure que le roman approche de sa conclusion, la vengeance de Heathcliff perd de sa vigueur. MalgrĂ© son contrĂŽle apparent sur ceux qui l’entourent, il commence Ă  ressentir l'absurditĂ© de sa quĂȘte. Son obsession pour Catherine, toujours aussi vivace, le consume peu Ă  peu. Dans ses derniers moments, il avoue ĂȘtre hantĂ© par son souvenir, incapable de trouver la satisfaction ou la paix qu’il avait espĂ©rĂ©es. Sa vengeance, autrefois une flamme ardente, s’éteint dans une lassitude morbide.
Heathcliff meurt finalement en s’abandonnant Ă  sa passion dĂ©vorante. Sa fin souligne une vĂ©ritĂ© essentielle, la vengeance, loin de guĂ©rir les blessures de l’amour, ne fait que les creuser davantage. Le roman se termine sur une note d’espoir, avec la possibilitĂ© d’un renouveau pour la gĂ©nĂ©ration suivante, libĂ©rĂ©e de l’hĂ©ritage destructeur de Heathcliff.
Une passion qui détruit tout
Dans Les Hauts de Hurlevent, Emily BrontĂ« dĂ©peint la vengeance comme une force inextricablement liĂ©e Ă  l’amour, mais profondĂ©ment corrosive. Heathcliff, en cherchant Ă  punir ceux qui l’ont blessĂ©, devient l’architecte de sa propre ruine. Sa quĂȘte de pouvoir et de contrĂŽle ne peut jamais combler le vide laissĂ© par Catherine.
Ce portrait sombre et complexe de la vengeance rappelle que les passions humaines, lorsqu’elles ne sont pas maĂźtrisĂ©es, peuvent non seulement dĂ©truire ceux qui les portent, mais Ă©galement contaminer tout ce qu’ils touchent. Heathcliff est l’exemple ultime de cet hĂ©ritage destructeur, oĂč l’amour et la vengeance, au lieu de s’annuler, se nourrissent l’un de l’autre, laissant derriĂšre eux une empreinte indĂ©lĂ©bile.
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hpodotoc · 6 months ago
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Les Hauts de Hurlevent : La nature sauvage, reflet d'un amour dévastateur
Dans Les Hauts de Hurlevent, la nature joue un rÎle central non seulement en tant que toile de fond, mais comme un personnage à part entiÚre, étroitement lié à la relation entre Heathcliff et Catherine. Les landes sauvages et indomptées qui entourent le domaine des Earnshaw deviennent le miroir de l'amour destructeur des deux protagonistes.
La lande : Un espace de liberté et de sauvagerie
DĂšs leur enfance, Heathcliff et Catherine trouvent dans les landes un refuge, un espace oĂč ils peuvent ĂȘtre eux-mĂȘmes, loin des conventions sociales. Cet environnement sauvage leur permet de se reconnecter Ă  leurs Ă©motions brutes. Catherine est souvent dĂ©crite comme Ă©tant aussi sauvage que la lande, soulignant l'harmonie tumultueuse entre son caractĂšre et le paysage. Leur amour est indissociable de cette nature indomptable, et il est le produit d’une passion qui, comme le paysage, est indomptable et prĂ©cieuse.
Les landes sont un espace de libertĂ© pour les deux amants, mais elles sont aussi un lieu de danger et de chaos. La description des tempĂȘtes, du vent violent et des paysages dĂ©solĂ©s reflĂšte leur relation tourmentĂ©e. Leur amour, comme les landes, est beau dans son intensitĂ©, mais terrifiant dans sa capacitĂ© Ă  dĂ©truire.
La maison des Hauts de Hurlevent et la force de la nature
Le manoir de Wuthering Heights, lui-mĂȘme nommĂ© d’aprĂšs « les hauteurs battues des vents », est directement influencĂ© par les Ă©lĂ©ments naturels. Ce climat hostile devient une mĂ©taphore des forces intĂ©rieures qui agitent Heathcliff et Catherine, des forces qu’ils ne peuvent ni contrĂŽler ni apaiser. Le vent, dans ce cas, devient une sorte de personnage qui symbolise la violence de leur amour et la maniĂšre dont il les Ă©puise. Dans cette maison, la nature n’est pas simplement un dĂ©cor, mais un acteur influent qui exacerbe leurs Ă©motions.
La séparation et la souffrance : la nature comme punition
Lorsque Catherine choisit d’épouser Edgar Linton et s’éloigne de Heathcliff, la nature prend une dimension diffĂ©rente. Les landes, qui autrefois symbolisaient la libertĂ© et la passion, deviennent un espace de souffrance. Heathcliff, dĂ©vorĂ© par la douleur, erre dans ces lieux, tourmentĂ© par le souvenir de Catherine. La nature, autrefois refuge, devient une prison. Le lien entre eux et la nature sauvage est brisĂ©, marquant la fin de leur relation telle qu’elle existait autrefois. La tempĂȘte qui fait rage Ă  l’extĂ©rieur semble Ă©pouser la tempĂȘte intĂ©rieure qui dĂ©chire Heathcliff.
La mort et le retour Ă  la nature
À la fin du roman, aprĂšs la mort de Heathcliff, le thĂšme du retour Ă  la nature est omniprĂ©sent. La maniĂšre dont Heathcliff souhaite ĂȘtre enterrĂ© prĂšs de Catherine, sur la lande, reflĂšte un dĂ©sir de retour Ă  cet Ă©tat sauvage et indomptable qu’ils partageaient autrefois. Leur amour, qui ne pouvait trouver sa place dans le monde des vivants, retourne Ă  la nature aprĂšs la mort.
BrontĂ« montre ainsi que leur relation, comme la nature qui les entoure, est cyclique et Ă©ternelle. Elle Ă©volue, se transforme, mais reste toujours prĂ©sente, mĂȘme aprĂšs la mort. Ce lien indissoluble entre amour et nature souligne que la passion humaine, tout comme les Ă©lĂ©ments, est une force Ă  la fois crĂ©atrice et destructrice, capable de transcender mĂȘme les frontiĂšres de la vie.
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hpodotoc · 7 months ago
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Amants maudits : Heathcliff et Catherine dans Les Hauts de Hurlevent
L'amour impossible entre Heathcliff et Catherine Earnshaw, au cƓur du roman Les Hauts de Hurlevent d'Emily BrontĂ«, incarne l'une des plus grandes tragĂ©dies amoureuses de la littĂ©rature. Leur relation n'est pas seulement un amour contrariĂ© par des circonstances extĂ©rieures, elle est marquĂ©e par une intensitĂ© Ă©motionnelle quasi destructrice, une violence latente qui dĂ©passe les conventions habituelles. Plus qu'un obstacle social ou familial, ce sont leurs propres personnalitĂ©s, leurs choix et leur incapacitĂ© Ă  vivre cet amour de maniĂšre saine qui prĂ©cipitent leur chute.
Une passion dévorante et incontrÎlable
L'amour entre Heathcliff et Catherine n'est pas une simple passion romantique, il s'agit d'un lien viscĂ©ral, enracinĂ© dans leur enfance partagĂ©e dans les landes. Leur relation est dĂ©crite moins comme une affection entre deux individus que comme une fusion des Ăąmes. Catherine elle-mĂȘme le dit explicitement : « Je suis Heathcliff ! Il est toujours, toujours dans mon esprit : non pas comme un plaisir, car je ne suis pas toujours un plaisir pour moi-mĂȘme, mais comme mon propre ĂȘtre. ». Cette dĂ©claration souligne non seulement la profondeur de son attachement, mais aussi une sorte de possession rĂ©ciproque. Ils sont chacun une partie de l’autre, mais cette fusion est aussi ce qui rend leur amour inĂ©vitablement destructeur.
Cependant, cette fusion d’ñmes se heurte aux rĂ©alitĂ©s de la sociĂ©tĂ© et Ă  leurs propres faiblesses humaines. Catherine, consciente des conventions sociales, choisit de se marier Ă  Edgar Linton, un homme riche et bien vu, car elle pense que cela lui apportera stabilitĂ© et respectabilitĂ©. Pourtant, elle sait qu’en faisant ce choix, elle se condamne elle-mĂȘme Ă  un malheur profond, car, comme elle l’admet : « De quoi que soient faites nos Ăąmes, la sienne et la mienne sont pareilles ».
Heathcliff, quant Ă  lui, subit cette trahison comme une blessure irrĂ©parable, qui nourrit en lui un dĂ©sir de vengeance acharnĂ©. Son amour pour Catherine, dĂ©jĂ  passionnel, se transforme en une obsession violente, alimentĂ©e par le ressentiment et la haine de ceux qui l’ont repoussĂ© et humiliĂ©. Loin de les rapprocher, cet amour les consomme et devient un facteur de destruction mutuelle. Incapables de se guĂ©rir l’un l’autre, ils se condamnent Ă  la souffrance et Ă  la perte.
L'absence et l'obsession : Un amour qui dépasse la mort
La mort de Catherine, loin de marquer la fin de leur histoire d’amour, intensifie au contraire la folie obsessionnelle d'Heathcliff. Incapable de la laisser partir, il est hantĂ© par son souvenir et la prĂ©sence de son esprit. Il l’invoque dĂ©sespĂ©rĂ©ment : « Catherine Earnshaw, puisses-tu ne pas trouver le repos tant que je vivrai ! [
] Je ne peux pas vivre sans mon Ăąme ! » Heathcliff ne cherche plus Ă  vivre, mais Ă  prolonger son union avec elle, mĂȘme au-delĂ  du tombeau.
Cette obsession, qui va jusqu’à exhumer son corps, symbolise la maniĂšre dont leur amour transcende la vie et la mort, mais aussi son caractĂšre profondĂ©ment autodestructeur. Heathcliff ne peut ni accepter la mort de Catherine, ni se libĂ©rer de leur lien. La souffrance devient son unique moyen de maintenir ce lien, et il est prĂȘt Ă  tout endurer pour prĂ©server cette connexion, mĂȘme dans la douleur.
Cet amour, plutĂŽt que d'ĂȘtre source de rĂ©demption ou de consolation, devient ainsi une malĂ©diction Ă©ternelle. Heathcliff ne connaĂźt ni paix ni rĂ©pit, et sa vie entiĂšre est dĂ©vorĂ©e par cette passion toxique. BrontĂ« nous montre ici un amour oĂč la sĂ©paration, physique comme spirituelle, est impossible, oĂč l’autre devient une obsession que la mort elle-mĂȘme ne peut effacer.
Un amour sans issue : La tragédie des passions incontrÎlées
Dans Les Hauts de Hurlevent, Emily BrontĂ« renverse les codes habituels du roman d’amour en nous offrant une vision brutale et sombre des passions humaines. Loin d’ĂȘtre idĂ©alisĂ©, l’amour entre Heathcliff et Catherine est destructeur, non seulement pour eux, mais pour tous ceux qui les entourent. Leur histoire n'est pas une simple tragĂ©die romantique, elle est une exploration des profondeurs de l'Ăąme humaine, de ses failles, de sa noirceur.
Leur amour est trop intense pour ĂȘtre vĂ©cu pleinement dans le monde rĂ©el, et pourtant leur sĂ©paration est tout aussi insupportable. Heathcliff et Catherine incarnent les extrĂȘmes des sentiments humains, un amour si fort qu'il en devient insupportable, une passion qui ne connaĂźt aucun compromis, aucune limite. Ils ne peuvent ni vivre ensemble ni se supporter Ă©loignĂ©s l’un de l’autre. Leur amour trouve une issue dans la destruction mutuelle, une sorte de fusion mortelle qui les rĂ©unit enfin au-delĂ  de la vie.
BrontĂ« ne nous offre donc pas une vision douce ou apaisante de l'amour. Au contraire, elle nous montre Ă  quel point les Ă©motions humaines, quand elles ne sont pas tempĂ©rĂ©es par la raison ou par les limites de la rĂ©alitĂ©, peuvent mener Ă  la folie et Ă  la destruction. Heathcliff et Catherine sont pris dans une spirale d'amour et de haine, oĂč la passion finit par dĂ©vorer tout ce qui Ă©tait bon en eux.
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hpodotoc · 7 months ago
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Thisbé de Waterhouse : L'attente tragique d'un amour interdit
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John William Waterhouse, Thisbé ou L'auditeur, huile sur toile, 97x59cm, 1909
Pyrame et Thisbé : Le moment suspendu avant la tragédie
Dans cette peinture de Waterhouse, ThisbĂ© est saisie dans un moment d'attente intense, pressant son oreille contre le mur qui la sĂ©pare de son bien-aimĂ©, Pyrame. Ce geste d’écoute, Ă  la fois empreint de tendresse et de tension, illustre de maniĂšre poignante leur situation tragique : bien qu’ils soient physiquement proches, leur amour est irrĂ©mĂ©diablement entravĂ© par des forces extĂ©rieures. La fissure dans le mur, par laquelle ils tentent de communiquer, devient ainsi le symbole de cet amour empĂȘchĂ©, une passion qui ne peut s’exprimer que dans le secret, loin des regards de leurs familles hostiles.
Ce choix de représentation par Waterhouse, focalisant uniquement sur Thisbé, fait ressortir non seulement la solitude du personnage, mais aussi la séparation inéluctable qui hante leur relation. Ce moment figé semble anticiper le drame imminent qui culminera dans leur mort tragique.
Les couleurs : Une palette de passion et de tension
Waterhouse, figure emblĂ©matique du mouvement prĂ©raphaĂ©lite, utilise des techniques picturales distinctives qui amplifient les Ă©motions vĂ©hiculĂ©es par ses sujets. Sa maĂźtrise de la couleur est particuliĂšrement notable dans cette Ɠuvre. Les teintes riches et vibrantes qu'il emploie ne servent pas seulement Ă  embellir la toile, mais aussi Ă  intensifier l'atmosphĂšre Ă©motionnelle. Le rouge de la robe de ThisbĂ©, par exemple, attire immĂ©diatement le regard et Ă©voque des sentiments de passion, mais aussi de danger imminent.
Ce choix de couleur audacieux est accentuĂ© par des contrastes subtils avec les tons plus doux du fond. Ce jeu de lumiĂšre et d'ombre crĂ©e une tension visuelle qui reflĂšte l’angoisse intĂ©rieure des personnages et la prĂ©caritĂ© de leur situation. En utilisant ces techniques, Waterhouse amplifie le poids Ă©motionnel du moment, en invitant le spectateur Ă  ressentir l'intensitĂ© de l’attente de ThisbĂ©.
Les émotions : La vulnérabilité face à la séparation
Outre les jeux de couleurs et de lumiĂšre, Waterhouse porte une attention minutieuse aux dĂ©tails qui rĂ©vĂšlent la profondeur Ă©motionnelle de ses personnages. La texture des tissus, les plis de la robe, et surtout l'expression du visage de ThisbĂ©, oscillant entre espoir et angoisse, racontent une histoire plus vaste. Son visage tendu, ses yeux Ă©carquillĂ©s et son corps inclinĂ© vers le mur traduisent non seulement son dĂ©sir ardent de se connecter Ă  Pyrame, mais aussi sa peur d’un avenir incertain.
L'invisibilitĂ© de Pyrame dans la scĂšne est cruciale. MĂȘme absent physiquement, il est omniprĂ©sent dans l’esprit de ThisbĂ©, ce qui accentue le drame de la sĂ©paration. Cette absence suggĂšre une souffrance encore plus grande, car Pyrame, bien que proche, est inaccessible. La fissure dans le mur, petit espace Ă  travers lequel ils communiquent, symbolise Ă  la fois leur lien tĂ©nu et la barriĂšre infranchissable qui les sĂ©pare.
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hpodotoc · 7 months ago
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Roméo et Juliette : Le Mythe de Pyrame et Thisbé
Bien avant Shakespeare, l'histoire de Roméo et Juliette trouve ses racines dans un mythe grec, celui de Pyrame et Thisbé, raconté par Ovide dans Les Métamorphoses. Ces deux jeunes amants vivaient à Babylone, mais leurs familles ennemies leur interdisaient de s'aimer. Forcés de se voir en secret, ils se retrouvent un soir prÚs d'un mûrier blanc, symbole de leur amour, mais aussi de leur tragédie.
Lors de cette rencontre, une sĂ©rie de malentendus conduit Ă  une fin fatale : ThisbĂ©, en s'enfuyant d'un lion Ă  la gueule ensanglantĂ©e, laisse tomber son voile prĂšs du mĂ»rier, que la bĂȘte dĂ©chire. Pyrame, trouvant le voile tĂąchĂ© de sang, pense que sa bien-aimĂ©e est morte et, dĂ©sespĂ©rĂ©, met fin Ă  ses jours. Lorsque ThisbĂ© revient et trouve son amant sans vie, elle se suicide Ă  son tour, leur amour scellant ainsi leur destin tragique. Le mĂ»rier, tĂ©moin de cette tragĂ©die, devient le symbole de leur amour Ă©ternel : ses fruits deviennent rouges, marquant Ă  jamais le souvenir de leur passion perdue.
Ce mythe antique a influencĂ© de nombreux auteurs, dont Shakespeare, qui reprend la trame de l'amour interdit et la fatalitĂ© du destin. En quoi cet hĂ©ritage mythologique enrichit-il notre lecture de RomĂ©o et Juliette ? Peut-ĂȘtre parce qu'il souligne que les passions humaines et leur lutte contre le destin sont des thĂšmes universels intemporels qui traversent les cultures et les Ă©poques.
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hpodotoc · 2 years ago
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ThĂ©sĂ©e – Ah ! pĂšre infortunĂ© ! Et c'est sur votre foi que je l'ai condamnĂ© ! Cruelle, pensez-vous ĂȘtre assez excusĂ©e... PhĂšdre â€“ Les moments me sont chers, Ă©coutez-moi, ThĂ©sĂ©e, C'est moi qui sur ce fils chaste et respectueux Osai jeter un Ɠil profane, incestueux. Le ciel mit dans mon sein une flamme funeste ; La dĂ©testable ƒnone a conduit tout le reste. Elle a craint qu'Hippolyte, instruit de ma fureur, Ne dĂ©couvrĂźt un feu qui lui faisait horreur. La perfide, abusant de ma faiblesse extrĂȘme, S'est hĂątĂ©e Ă  vos yeux de l'accuser lui-mĂȘme. Elle s'en est punie, et fuyant mon courroux, A cherchĂ© dans les flots un supplice trop doux. Le fer aurait dĂ©jĂ  tranchĂ© ma destinĂ©e ; Mais je laissais gĂ©mir la vertu soupçonnĂ©e. J'ai voulu, devant vous exposant mes remords, Par un chemin plus lent descendre chez les morts. J'ai pris, j'ai fait couler dans mes brĂ»lantes veines Un poison que MĂ©dĂ©e apporta dans AthĂšnes. DĂ©jĂ  jusqu'Ă  mon cƓur le venin parvenu Dans ce cƓur expirant jette un froid inconnu, DĂ©jĂ  je ne vois plus qu'Ă  travers un nuage Et le ciel et l'Ă©poux que ma prĂ©sence outrage ; Et la mort, Ă  mes yeux dĂ©robant la clartĂ©, Rend au jour qu'ils souillaient toute sa puretĂ©.
Racine Jean, PhĂšdre (Act 5, Scene 7), 1677
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hpodotoc · 2 years ago
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ThĂ©sĂ©e â€“ ThĂ©ramĂšne, est-ce toi ? Qu'as-tu fait de mon fils ? Je te l'ai confiĂ© dĂšs l'Ăąge le plus tendre. Mais d'oĂč naissent les pleurs que je te vois rĂ©pandre ? Que fait mon fils ? ThĂ©ramĂšne â€“ Ă” soins tardifs et superflus ! Inutile tendresse ! Hippolyte n'est plus.
Racine Jean, PhĂšdre (Act 5, Scene 6), 1677
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hpodotoc · 2 years ago
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HĂ© ! repoussez, Madame, une injuste terreur ! Regardez d'un autre Ɠil une excusable erreur. Vous aimez. On ne peut vaincre sa destinĂ©e. Par un charme fatal vous fĂ»tes entraĂźnĂ©e. Est-ce donc un prodige inouĂŻ parmi nous ? L'amour n'a-t-il encor triomphĂ© que de vous ? La faiblesse aux humains n'est que trop naturelle ; Mortelle, subissez le sort d'une mortelle.
Racine Jean, PhĂšdre (Act 4, Scene 6), 1677
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hpodotoc · 2 years ago
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Que fais-je ? OĂč ma raison se va-t-elle Ă©garer ? Moi jalouse ! Et ThĂ©sĂ©e est celui que j'implore ! Mon Ă©poux est vivant, et moi je brĂ»le encore ! Pour qui ? Quel est le cƓur oĂč prĂ©tendent mes vƓux ? Chaque mot sur mon front fait dresser mes cheveux. Mes crimes dĂ©sormais ont comblĂ© la mesure. Je respire Ă  la fois l'inceste et l'imposture ;
Racine Jean, PhĂšdre (Act 4, Scene 6), 1677
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hpodotoc · 2 years ago
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Ah ! douleur non encore Ă©prouvĂ©e ! À quel nouveau tourment je me suis rĂ©servĂ©e ! Tout ce que j'ai souffert, mes craintes, mes transports, La fureur de mes feux, l'horreur de mes remords, Et d'un cruel refus l'insupportable injure, N'Ă©tait qu'un faible essai du tourment que j'endure.
Racine Jean, PhĂšdre (Act 4, Scene 6), 1677
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hpodotoc · 2 years ago
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Non, mon pĂšre, ce cƓur, c'est trop vous le celer, N'a point d'un chaste amour dĂ©daignĂ© de brĂ»ler. Je confesse Ă  vos pieds ma vĂ©ritable offense : J'aime, j'aime, il est vrai, malgrĂ© votre dĂ©fense. Aricie Ă  ses lois tient mes vƓux asservis ; La fille de Pallante a vaincu votre fils. Je l'adore, et mon Ăąme, Ă  vos ordres rebelle,  Ne peut ni soupirer ni brĂ»ler que pour elle.
Racine Jean, PhĂšdre (Act 4, Scene 2), 1677
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hpodotoc · 2 years ago
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C'est par lĂ  qu'Hippolyte est connu dans la GrĂšce. J'ai poussĂ© la vertu jusques Ă  la rudesse. On sait de mes chagrins l'inflexible rigueur. Le jour n'est pas plus pur que le fond de mon cƓur.
Racine Jean, PhĂšdre (Act 4, Scene 2), 1677
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hpodotoc · 2 years ago
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Quelques crimes toujours prĂ©cĂšdent les grands crimes. Quiconque a pu franchir les bornes lĂ©gitimes Peut violer enfin les droits les plus sacrĂ©s ; Ainsi que la vertu, le crime a ses degrĂ©s, Et jamais on n'a vu la timide innocence Passer subitement Ă  l'extrĂȘme licence.
Racine Jean, PhĂšdre (Act 4, Scene 2), 1677
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hpodotoc · 2 years ago
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D'un amour criminel PhÚdre accuse Hippolyte ! Un tel excÚs d'horreur rend mon ùme interdite ; Tant de coups imprévus m'accablent à la fois Qu'ils m'Îtent la parole et m'étouffent la voix.
Racine Jean, PhĂšdre (Act 4, Scene 2), 1677
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hpodotoc · 2 years ago
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Ah ! le voici. Grands dieux ! Ă  ce noble maintien Quel Ɠil ne serait pas trompĂ© comme le mien ? Faut-il que sur le front d'un profane adultĂšre Brille de la vertu le sacrĂ© caractĂšre ? Et ne devrait-on pas Ă  des signes certains ReconnaĂźtre le cƓur des perfides humains ?
Racine Jean, PhĂšdre (Act 4, Scene 2), 1677
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hpodotoc · 2 years ago
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Un pĂšre, en punissant, Madame, est toujours pĂšre
Racine Jean, PhĂšdre (Act 3, Scene 3), 1677
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hpodotoc · 3 years ago
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Mourons. De tant d'horreurs qu'un trépas me délivre. Est-ce un malheur si grand que de cesser de vivre ? La mort aux malheureux ne cause point d'effroi ; Je ne crains que le nom que je laisse aprÚs moi.
Racine Jean, PhĂšdre (Act 3, Scene 3), 1677
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