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SEANCE #14 – L’ombre et la lumière d’Internet
Alors qu’aujourd’hui et depuis plusieurs années, des individus pensent que les technologies de l’information et de la communication (TIC) vont révolutionner le monde, les nombreux cas de fracture numérique nous montrent le contraire. Mes grands-parents, malgré de nombreux efforts de leur part et de la nôtre, n’arrivent pas à utiliser les TIC. Mais qu’est-ce que c’est la fracture numérique en fait ? « La fracture numérique décrit les inégalités dans l’accès aux TIC, leur utilisation et leur impact. » (Wikipédia). Cela se traduit au niveau de l’accès et de l’usage. Différents chercheur·euse·s de plusieurs domaines se sont intéressé·e·s aux dix avantages supposés des techniques numériques (comprenant l’Internet). Ainsi, à travers ce post, nous allons nous intéresser à certains de ces points pour montrer que ces « avantages » peuvent aussi être des désavantages contribuant à la fracture numérique.
Parmi ces points, nous retrouvons la facilité d’accès. Cependant, cela ne veut pas dire accès pour tou·te·s. Internet et les TIC ne sont pas distribués de manière équitable dans le monde, il existe des zones blanches, des pays autoritaires bloquant l’accès à certains sites, etc. Même au sein de pays occidentaux non-autoritaire, l’accès à Internet n’est pas équitable.
L’un des autres points s’intéresse à la gratuité ressentie des échanges. Afin d’avoir accès à Internet, il est nécessaire d’avoir un abonnement, un ordinateur ou un smartphone, etc. En tant qu’étudiante internationale, je me suis retrouvée confronté à ses frais lors de mon départ de France, car j’ai dû considérer le fait de changer d’opérateur, afin d’éviter les hors forfaits à 50-100 dollars et plus (ce qui m’est quand même arrivé...).
Au vu de la définition de fracture numérique, nous pouvons dire que c’est deux points s’intéressent à d’avantage à l’accès qu’à l’usage. Enfait, l’ensemble des 8 points restants sont en lien avec les usages comme le fait de pouvoir passer outre les frontières physiques, élargir les lieux d’expression, la liberté d’expression. Pour avoir accès à ces bénéfices, il faut déjà réussir à utiliser ces technologies. Cela n’est pas offert à tou·te·s pour diverses raisons (âge, lieux de vie, environnement).
Alors, pouvons nous dire qu’Internet n’est que bon ou mauvais ? Comme le disait Sirius Black « Il y a une part de lumière et d’ombre en chacun de nous » et cela vaut aussi pour Internet.
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SEANCE #11 – Avec le numérique, pouvons nous encore avoir une vie privée ?
Depuis des millénaires, les humains distinguent la vie privée de celle publique. Au IVème siècle, Aristote faisait la différence entre deux aspects de la vie : la vie imbriquée dans la sphère publique appelée polis et associée à la politique, opposée à la vie relative à la sphère privée, l'oikos, associée à la vie domestique. Aujourd’hui, lorsque nous parlons d’espace public, Jurgen Habermas estime qu’il est question d’un lieu dans lequel il s’agit de débattre des questions d’intérêt publique, et non privé.
Cependant, depuis plusieurs années, une porosité se créait entre ces deux systèmes. Notamment, à cause des réseaux sociaux numériques. En effet, nous considérons que ces derniers sont publics, ils sont accessibles par tou·te·s à condition d’avoir Internet et un smartphone/ordinateur. Cependant, sur les réseaux sociaux, les individus mettent souvent en ligne des informations privées les concernant. J’en ai déjà parlé dans un autre post, mais selon une étude réalisée par Statista Research Department en 2017, plus de 50 % des utilisateur.ice.s postent des photos sur Instagram après un voyage (toutes tranches d’âge confondues). Cela peut devenir problématique, de plus en plus de personnes s’intéressent aux effets que cela peut avoir sur les autres individus visionnant ce genre de publications : problème de confiance en soi, jalousie, etc. Mais aussi pour celles et ceux qui font ces publications : « Les individus sont engagés dans une lutte avec eux-mêmes. [...] Ils […] utilisent le regard des autres pour essayer de s’auto-instituer comme sujets dotés d’unité et de cohérence. » (LeDevoir, 2023). Il est alors question d’exister grâce aux autres et au regard qu’il·elle·s portent. De plus, la mise en ligne d’informations/photos privées peut mener à du « cyberharcèlement » ou « compromettre leur crédibilité pour des candidatures scolaires ou professionnelles » futures (Huffpost, 2023).
Aujourd’hui, il est nécessaire d’encadrer les informations privées misent en ligne par les individus que ce soit sur les réseaux sociaux ou même lors de la création d’un compte sur un site, candidature à une offre d’emploi, etc. D’autant plus que nous savons aujourd’hui que tout ce qui est mis en ligne est enregistré pour toujours. Cette question intéresse la justice depuis quelques années, mais jusqu'à une sécurité complète des utilisateur·ice·s le chemin à parcourir est encore long.
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SEANCE #08 – De nos jours, est-ce possible d'être fan sans numérique ?
Selon la déclaration de Mexico sur les politiques culturelles de 1982, nous pouvons définir la culture : « comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » (UNESCO, 1982)
Cependant, dans une société où « La diffusion extrêmement rapide de l’ordinateur et de l’internet dans les foyers […] constitue à l’évidence le phénomène le plus marquant de la dernière décennie » (Olivier Donnat, 2010), nous pouvons nous demander comment les utilisations de ces nouveaux outils ont modifié la culture. Aujourd’hui, nous parlons de culture numérique. En quoi se différencie-t-elle de la culture ?
En fait, la culture numérique renvoie à toute forme de production originale d’une œuvre culturelle à l’aide des technologies de l’information et de la communication (c’est-à-dire les outils permettant aux utilisateurs de communiquer, d'accéder aux sources d'information, de stocker, de manipuler, de produire et de transmettre l'information sous différentes formes). Mais surtout, elle se distingue par la présence de nouvelles pratiques exclusivement numériques (discuter dans un forum, faire un tweet, etc.).
Cette idée nous renvoie à l’un des courants fondateurs des sciences de l’information et de la communication : les cultural studies américaines. Dans les années 1980-1990, ce courant s’est intéressé à la réhabilitation de la culture populaire et de masse. En intégrant ces travaux de milieu intermédiaire, les chercheur·euse·s ont constaté que c’est dans cette classe moyenne que les individus consomment le plus de biens culturels.
Dans ce contexte, John Fiske et Henry Jenkins se sont intéressés aux communautés de fans autour de Star Trek avec les « Trekkie ». Jenkins définit les fans comme un public actif, producteur de contenus et appartenant à une communauté sociale virtuelle, appelés les fandoms. Ainsi, selon cette définition, pouvons nous dire qu’un·e fan existe s’il·elle ne fait pas usage du numérique aujourd'hui ?
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SEANCE #06 – Identité numérique : réalité ou mensonge ?
Pour le sociologue Pascal Lardellier, l’identité numérique existe dans le rapport aux autres. Il parle notamment du développement de l’ego avec le web 2.0. Le web 2.0 caractérisé par la socialisation, le partage, l’interaction et la participation a amené les utilisateur.ice.s de ce dernier a créé un « Je expressif numérique » (Lardellier, 2010). Par ego, le chercheur renvoie à la représentation que l’on a de soi-même, en tant que personne séparée des autres, cherchant à être valorisé.
D’un autre côté, Dominique Cardon explique que l’identité numérique est souvent plus une « projection de soi » (Cardon, 2009) que de sa réelle identité. C’est-à-dire qu’à travers notre identité numérique, nous pouvons laisser transparaître une image différente (souvent améliorée) de ce que nous sommes vraiment.
Nous allons utiliser l’exemple de la plateforme Instagram afin d’illustrer ces définitions. L’essence initiale de ce réseau est de poster des photos. Selon une étude réalisée par Statista Research Department en 2017, plus de 50 % des utilisateur.ice.s (Français.e.s) postent des photos sur Instagram après un voyage (toutes tranches d’âge confondues). J’en suis l’exemple parfait…
Finalement, en faisant ça, l’idée est de se mettre en avant (question d’ego) afin de projeter l’image de ce que nous voudrions être aux yeux des autres. Cependant, la vie ne peut pas être faite que de voyage, de joie et de bonne humeur. Cela vaut aussi pour d’autres thèmes de photos et stories récurrentes (les fêtes par exemple, que ce soit les anniversaires, noël, halloween, etc.).
Certain.e.s influenceur.euse.s essaient justement de contrer ces représentations idéalisées. Par exemple, en montrant tous les moments de leur vie, sans exclure ceux tristes. Cela a pour but de rendre compte de la réalité en essayant de transmettre une identité numérique la plus proche de ce qu’il.elle.s sont vraiment et sans flatter leur égo en permanence.
Qu’en est-il pour vous, avez-vous déjà posté des photos de voyage en pensant que cela allait renforcer l’image qu’ont les autres de vous, qu’il.elle.s allaient vous enviez ?
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SEANCE #05 – Militantisme en ligne, un combat perpétuel ?
À travers, ce billet de blogue, je vais m’intéresser au militantisme en ligne (surtout le féminisme, car c’est le sujet de mon mémoire en France) et les clivages qu’il peut renforcer.
De manière générale, les « organisations militantes se sont emparées des Techniques d’Information et de Communication dans le but de relayer et diffuser leurs revendications » (Breda, 2017). Dans les années 80, il y a la convergence de l’information et des télécommunications. Ainsi, les citoyens passent d’un rapport passif à l’information à une production active. Comme le disent Dominique Cardon et Fabien Granjon dans Médiactivistes (2013), ce sont les groupes en marge, militants qui utilisent Internet en premier.
Cependant, comme le soulève Christine Guionnet, dans l’article « Troubles dans le féminisme. Le web, support d’une zone grise entre féminisme et antiféminisme ordinaires », le féminisme en ligne renforce les clivages entre féminisme et antiféminisme. « Si l’on en croit plusieurs sondages publiés récemment, il existe actuellement un véritable malaise de l’opinion publique par rapport au féminisme. » (Guionnet, 2017). L’auteure définit deux idéaux types en ligne :
« Les féministes sans réserve », c’est-à-dire des personnes qui assument pleinement leurs positions, qui se revendiquent comme féministe. Elles montrent en quoi les causes féministes s’imposent indiscutablement.
« Les antiféministes sans réserve ». Dans la même manière que les « féministes sans réserve », ces personnes assument leurs positions. Elles ne distinguent pas le féminisme en tant que lutte pour l’égalité et les féministes (personnes qui se battent pour). Ce groupe rejette « certaines féministes radicales en particulier ». Il y a deux sous-catégories : les « ulcérés du féminisme » (qui exprime un « ras-le-bol » général à l’égard des manifestations actuelles du féminisme » et les « antiféministes par devoir moral » (pour lesquel.le.s dénoncer le féminisme est perçu comme une sorte de nécessité politique, en raison des risques de dictature de la pensée).
Finalement, comme l’a dit David Bertrand : « le fait que le féminisme en ligne se pratique, par définition, sur Internet, l’intègre nécessairement aux clivages qui séparent les utilisateurs de cette technologie. » (Bertrand, 2018).
En ligne, il est commun de voir des affrontements entre féministes et antiféministes. Auriez vous d’autres exemples de groupes militants et de leurs « adversaires » ?
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