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Une BD par jour
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Une critique d'un titre BD/Comics/Manga chaque jour.
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1bdparjour-blog-blog · 12 years ago
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Le Magasin des Suicides d'après le roman de Jean Teulé
Johnny Mandel et Mike Altman avaient composé "Suicide is painless" pour le film "M*A*S*H" en 1970, dix ans plus tard Ozzy Osbourne chantait "Suicide Solution". Si ces chansons sont très antérieures à la première parution du roman de Jean Teulé en 2007, elles résonnent comme la bande originale parfaite pour en accompagner la lecture. 5 ans après la publication du "Magasin des Suicides" et 3 semaines avant sa sortie au cinéma, l'histoire de la famille Tuvache a été adaptée en bande-dessinée aux éditions Delcourt.
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Les Tuvache sont d'honnêtes commerçants, ils tiennent la boutique familiale et s'enorgueillissent d'un service et de produits de qualité. D'ailleurs, jamais aucun client n'est venu se plaindre d'un achat. Et pour cause, la "Maison Tuvache" vend des solutions pour mettre fin à ses jours, pour tous les budgets et dans tous les styles. Famille (mal)heureuse, le clan Tuvache se compose de Mishima (le père), Lucrèce (la mère), Vincent (le fils aîné), Marilyn (la fille) et Alan (le dernier né), mais celui-ci est optimiste, enjoué, souriant et sa bonne humeur fait tâche d'huile dans une entreprise qui prospère grâce au désespoir humain. Alan est la honte de la famille.
Jean Teulé a commencé sa carrière littéraire par la bande dessinée, il est peu étonnant que ses romans à l'ambiance délirante et aux personnages étranges soient donc adaptés dans ce format ("Le Montespan", "Je, François Villon"...). Ici, le scénario est le travail d'Olivier Ka qui restitue l'ambiance satirique et tragicomique du roman. Un roman de l'absurde porté par des dialogues délirants et des situations improbables. A l'image d'une fantaisie des Monty Python, "Le Magasin des Suicides" est vraisemblable justement par la folie qui l'habite. Comme un conte morbide et moderne, "Le Magasin..." est porteur d'une morale sur notre société. Voir la bonne humeur du jeune Alan torpiller doucement mais surement le fond de commerce abject de ses parents est un vrai plaisir et injecte une grosse dose d'humour dans ce monde tragique.
Au dessin, Domitille Collardey ("Chicou Chicou") réalise de vrais prodiges. Son découpage qui utilise les murs de la maison Tuvache comme bords des cases est extrêmement bien pensé. Le cadrage des dialogues, les gros plans, les plongées et la restitution en 3D isométrique de certaines scènes, tout est plaisant et bien pensé. La colorisation de Max de Radiguès joue aussi pleinement à la transposition graphique des changements qui s'opèrent dans le magasin. Alan est le seul personnage vivement colorisé, son univers (chambre, jouets, vêtements) est criard et vibre de sa joie de vivre et insidieusement, la couleur déborde, touche d'autres personnages, d'autres objets... Une très bonne idée de plus.
Humour, cynisme et situations ubuesques sont les ingrédients de cette superbe adaptation.
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1bdparjour-blog-blog · 12 years ago
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Texas Cowboys
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Le Western et ses histoires de l'Ouest sauvage auront toujours une place spéciale dans le monde de la bande-dessinée. Lucky Luke, Durango, Blueberry, Tex et plus récemment Bouncer, les héros qui font parler la poudre sont nombreux et étrangement immortels comme dans les légendes du Far West. 
Pré-publiés comme suppléments dans le magazine Spirou, les récits de "Texas Cowboys" sont signés Lewis Trondheim et Mathieu Bonhomme. Le premier est l'un des plus prolifiques et talentueux scénaristes/dessinateurs des vingt dernières années, le second est le dessinateur de génie du "Marquis d'Anaon", de "Esteban" et de la fantaisie médiévale "Messire Guillaume", un duo de qualité aux commandes d'une série d'histoires trépidantes.
"Texas Cowboy" est une aventure "fleuve" mettant en scène une galerie de personnages archétypiques peuplant la ville de Fort Worth et fréquentant plus particulièrement le saloon "Hell's Half Acre". Envoyé depuis Boston par son rédacteur en chef, Harvey Drinkwater doit en relater les faits les plus marquants et les plus violents. Dès son arrivée, il rencontre Ivy, un étrange personnage qui va le prendre sous son aile et l'initier à la vie de "bandit". Durant cette initiation, ils vont rencontrer une joueuse de carte professionnelle mystérieuse et dangereuse, un marshall corrompu, des hommes de loi intègres et les pires criminels de la région. Pourquoi Harvey continuerai à écrire les sensationnelles aventures des autres quand il pourrait en vivre d'aussi grandes ?
Les chapitres ou épisodes qui composent ce recueil sont volontairement présentés dans le désordre et c'est au fil de la lecture que l'on peut reconstituer les pièces du puzzle et en découvrir un peu plus sur les personnages qui peuplent les pages de "Texas Cowboys". Feuilleton faussement "décousu" mais très dense et parfaitement rythmé, cet album est servit par les nombreux objectifs des protagonistes qui lui évitent toute linéarité et qui culminent dans les dernières planches en se liant les uns aux autres.
Mathieu Bonhomme livre ici une galerie de "gueules" riche et des décors grandioses, les tons safran et sable renforce l'impression d'être pris dans une vraie tempête en plein milieu des terres arides du Texas. On mange de la poussière, on sent la poudre et on pourrait presque entendre le bruit des cartes dans le saloon, l'ambiance est magiquement retranscrite par la mise en scène et la colorisation qui habillent les dessins.
Gros coups et grands espaces entraînent le lecteur dans un vrai "Wild West Show", un western classique très efficace.
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1bdparjour-blog-blog · 12 years ago
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Thoreau - La vie sublime
Après le succès de la biographie en BD de Friedrich Nietzsche en duo avec Michel Onfray, Maximilien LeRoy s'intéresse à la vie de Henry David Thoreau le "père" de la désobéissance civile.
Thoreau s'est éloigné de la civilisation en 1845 en se construisant une petite maison dans les bois du Massachusetts. Là, il commencera à faire parler de lui en se vivant en marge d'une société aux mœurs intolérables et aux pratiques barbares comme l'esclavagisme. Refusant de cautionner un Etat qui se comporte comme un délinquant à ses yeux, Thoreau va donc refuser de payer l'impôt et développer ses théories pacifistes, écologistes et humanistes. Généreux, ouvert d'esprit, Thoreau est un idéaliste qui préfère vivre dans le sens le plus pur du terme : tout ce qui s'oppose à ces principes (le profit, le commerce, l'esclavage, la guerre...) sont l'antithèse de la vie ! Henry David Thoreau va donc ensuite produire son grand oeuvre : "Walden ou la vie dans les bois". Mais Thoreau n'est pas qu'un intellectuel ou un philosophe, c'est un activiste avant l'heure et un activiste qui va mener sa vie selon ses principes.
Beauté de la nature, magie des rencontres et puissance de l'engagement, le personnage de Thoreau est une figure trop moderne pour son époque et une source d'inspiration constante.
C'est bien dans ces puits d'inspiration que sont être la vie et l'oeuvre de Thoreau que le roman graphique du duo Le Roy et A.Dan puise sa saveur. "Thoreau - La vie sublime" est rempli d'une beauté fascinante, de paysages sublimes, et d'un rythme et d'un caractère contemplatif qui facilite l'assimilation du "combat moral" d'un des plus brillants esprits. Le style réaliste de Dan est une vraie réussite contrebalancée par une colorisation tranchée mais nullement déplaisante. Ce travail sur la couleur est celui de Maximilien Le Roy lui-même et donne du relief aux décors, aux situations.
Beau, doux, fantastique, rempli d'un message humaniste qui doit résonner plus fort que n'importe quel "Indignez-vous" en cette deuxième décennie du XXIe siècle, la vie de Thoreau présentée par Le Roy et Dan est un album nécessaire pour se familiariser avec la pensée d'un auteur toujours plus actuel.
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1bdparjour-blog-blog · 12 years ago
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Tokyo
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Il est impensable de continuer à mettre des numéros devant les albums de Joann Sfar car ses histoires sont à la fois des contes et des fenêtres sur leur auteur. Elles s'affranchissent d'un dénouement réel ou d'une suite et permettent plus d'entrevoir le cheminement créatif et les réflexions d'un auteur stakhanoviste débridé sur sa production et sa vie d'auteur que les aventures feuilletonesques de personnages hors-normes.
"Tokyo" n'est pas une ville, mais bien une fille. Après la fin du monde, les radiations apocalyptiques ont définitivement transformé le monde et ses habitants. Les animaux anthropomorphes musiciens se mélangent aux humains, les poissons sont des ayatollahs de l'image dessinée, la violence et la pornographies font recettes aux heures de grande écoute sur une chaîne payante et le média favori de tous les habitants est la bande dessinée. Tokyo et ses copines les autres "Girrrllzzz" (Atoll la vahiné barmaid et Draw la fille poisson tatoueuse) mènent des vies pas très rangées particulièrement à cause de la bêtise des "mâles" obsédés, possessifs et décidément très idiots.
Les hommes n'ont pas de beaux rôles dans "Tokyo", tant et si bien que même le créateur devient créatrice : Joann devient Joanna, une dessinatrice magnifique qui passe le plus clair de son temps à analyser sa façon de dessiner et ce qu'elle raconte. Joanna est la créatrice d'une BD pornographique à succès : "La Banane Génétiquement Modifiée" qui a pour héroïne Tokyo elle-même.
Joanna/Joann, deux visages pour une seule réflexion sur l'univers, les créations et le regard que notre auteur peut porter sur son propre travail. Joann Sfar n'a jamais été avare de commentaire sur son plaisir de dessiner et son besoin de raconter des histoires, ici encore il s'épanche d'une manière intime avec son ton léger pour parler d'une obsession créatrice dévorante. Le dessin, le conte sont les "drogues" de Joann ; Joanna, elle, se défonce au "Toxic" et à l'"Aloxic", les drogues et boissons en vogues décuplant le plaisir, la libido et les instincts violents. Mais quand les drogues ne suffisent plus, quand le plaisir n'est plus qu'artificiel alors les héros de Sfar font eux des bêtises mortelles.
Volonté de choquer, volonté d'explorer à nouveau l'underground et de lâcher un peu la bride, le nouveau titre de Joann Sfar résonne d'un cri de sale gosse, un sale gosse qui griffonnerait des filles nues et des monstres dans ses cahiers. Délire d'adolescent gavé aux séries "B" voir "Z", "Tokyo" touche pourtant aussi au peur de l'auteur et à ses peines (Fukushima et le décès de Jean Giraud/Moebius). Plus proche de son blog ou de ses carnets, ces apartés et réflexions donne une saveur particulière à un album étrange dans la bibliographie de l'auteur.
La thématique sexuelle outrancière est ici un peu moralisatrice (le porno violent et tortionnaire comme allégorie du voyeurisme dévastateur ?) loin de la grivoiserie rabelaisienne plus habituelle dans ses autres séries. Le sexe n'avait jamais été aussi morbide dans l'univers de Joann Sfar, ici, il est un jeu mortel où l'on peut littéralement y laisser sa peau. Mais ces parties "gonzo à gogo" ne lient pas pour autant l'univers de "Tokyo" et sans le questionnement en pointillés de l'auteur sur son oeuvre, l'histoire n'est qu'une succession d'instantanés, d'historiettes sans lien réel et parfois sans but ou sans fin.
C'est dans ce scénario décousu que l'on retrouve l'ambiance "cinéma B" avec ces personnages "collages" et extrêmes. La saveur de ces horribles nanars qui osent chercher à faire passer un message. "Tokyo" de Joann Sfar c'est un peu comme "Louis ou Louise" de Ed Wood en BD, un objet très personnel et décousu offert au public. C'est presque de l'art thérapie.
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1bdparjour-blog-blog · 12 years ago
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Defense Devil Vol.1
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Les créateurs de l'excellente série "Le Nouvel Angyo Onshi" (17 volumes) sont de retour chez Pika avec une nouvelle série fantastique : "Defense Devil".
Comme son titre le laisse le supposer, "Defense Devil" est une fiction juridique mettant en scène des démons dont le héros principal : Kucabara. Ce dernier a été exilé de son royaume infernal à cause de son empathie naturelle envers les humains condamnés aux enfers. Privé de ses pouvoirs et éloignés de ses proches, il a besoin d'une étrange matière sombre ( ou dark matter) pour regagner son rang et ses capacités démoniaques. Cette substance se trouve aux cœurs des âmes perdues en attente d'être emmenées aux enfers toutefois ces âmes n'étant pas toutes coupables des crimes dont on les accuse, Kucabara a décidé de les représenter légalement. Enquêtes, combats et monstres infernaux peuplent donc les pages de "Defense Devil".
Des les premières planches du titre, on s'attarde sur la beauté de l'univers et ses détails, le dessinateur coréen Yang Kyung-Il offre à ses lecteurs un manga magnifique, très détaillé mais nullement chargé. L'utilisation des trames ne surcharge pas les cases et l'ensemble reste très clair. Les personnages eux-mêmes sont aussi très joliment dessinés, bien que le titre soit servi par un "character design" assez classique malgré un style hybride (inspiré de la mode "Gothic Lolita").
Scénaristiquement, "Defense Devil" est une série très correcte et bien rythmée, si les preuves à décharge peuvent être parfois un peu tirées par les cheveux, les motivations des protagonistes sont, elles, clairement définies et logiques. Bien entendu le côté "judiciaire" du titre n'est qu'un prétexte et un habillage, la vraie puissance de la série réside dans la quête du héros pour retrouver sa place et dans les combats qu'il doit mener pour y arriver. Youn In-Wan compose donc une histoire censée, cohérente et très dynamique et remplie d'humour.
Premier d'une série d'une dizaine de volumes, ce premier numéro de "Defense Devil" est très agréable et une belle addition dans le catalogue de l'éditeur.
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1bdparjour-blog-blog · 12 years ago
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Batwoman Vol.1 Hydrologie
Une orpheline (de mère), entraînée aux combats, traquant les membres d'organisations criminelles, dissimulant ces agissements par une vie mondaine débridée, Kate Kane est Batwoman. Elle officie à Gotham, la ville la plus rongée par le crime et est épaulée par sa cousine Bette Kane alias Flamebird. Parallèlement, Kate tente de mener à bien son histoire d'amour avec l'inspecteur Maggie Sawyer.
Si en surface l'héroïne semble proche de Batman, sa psychologie, son passé, ses cicatrices et son caractère tout l'en éloigne. Car Batwoman a beau être une justicière de talent, elle a du mal à faire la part de choses entre sa vie privée et sa croisade contre le crime. Certainement parce qu'elle tente de cacher sa double identité avec une vie sociale et amoureuse peu reluisante. Tranchée, entière, contrastée, sa personnalité est bien son talon d'Achille.
Situé quelques temps après les évènements de l'arc "Elegie" (disponible chez Urban Comics) et dépendant directement d'eux, "Hydrologie" est le premier tome de la série en cours. S'affranchissant de la "Renaissance" des titres DC, l'histoire de Kate Kane est le titre le plus audacieux graphiquement et certainement celui qui s'attarde le plus sur la psychologie de ses personnages, Batwoman en tête. Dans ces épisodes, une étrange femme kidnappe et noie des enfants, les jeunes victimes sont d'origines hispaniques et les soupçons se portent vite sur une légende : la Llorona. Pendant ce temps, une agent d'un département fédéral vient à Gotham pour démasquer Batwoman. Celle-ci mène de front enquête et entraînement et tente de remettre de l'ordre dans sa vie privée.
Ce titre est audacieux car bénéficiant d'un découpage osé et d'un style graphique complexe et magnifique. James H. Williams III construit donc ses planches en évitant le travail classique, les cases, les personnages ont une vie propre et évoluent au fil des pages, libérés de la composition habituelle. Cette mise en scène est principalement visible lors des doubles pages.
On ne parlera pas du trait de Williams mais des traits. Si le prologue permet à d'autres dessinateurs de s'essayer à Kate Kane, les chapitres 1 à 5 sont les œuvres exclusives du dessinateur de "Promethea", il y développe l'ensemble de sa palette de styles. Ceux-ci se mélangent et se croisent, un trait pour chaque situation, un style pour chaque composante de la vie de notre héroïne.
Beau, complexe et emmené par un scénario de qualité, on regrette juste que ce premier arc se termine sur une fin ouverte donnant à ces épisodes une nature d'introduction, laissant le lecteur sur sa faim...
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1bdparjour-blog-blog · 12 years ago
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N'embrassez pas qui vous voulez
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Dans "N'embrassez pas qui vous voulez", toute la machine oppressante stalinienne est montrée et vécue aux seins même des structures et des instances qui régissent la vie des enfants : la famille et l'école. Un système totalitaire qui s'impose dans les jeunes esprits par une propagande martelée et un contrôle des comportements infantiles.
Durant la projection de "Tout pour lui", une fiction propagandiste stalinienne, Viktor tente d'embrasser sa camarade de classe et amie Agata. Scandale dans l'école, Viktor est convoqué et cuisiné par le directeur de son école. Il est perçu comme un agitateur, comme une cause perdue comme son père : un écrivain. Pendant que Viktor subit la question, ses camarades eux sont interrogés par leur institutrice : la camarade Maria. Orientant les questions sur les jeux des enfants, celle-ci va vite s'intéresser aux influences occidentales prohibées (des illustrés) qui pervertissent Viktor. Sous peu, ce n'est plus Viktor le coupable mais son père et ses écrits anti-régime.
C'est une vraie tragédie humaine comme une boule de neige lâchée du haut d'une pente. La machine s'emballe, les mensonges doivent tout recouvrir car chacun sait qu'il a gros à perdre. Mais devant l'injustice, l'oppression et l'instrumentalisation politique d'un simple baiser entre deux enfants, même les adultes les plus dévoués aux régimes se rendent bien compte que cela ne tourne pas rond dans le parti.
Zélés, libertaires, ennemi d'Etat ou enseignant, les adultes sont tous broyés par un système injuste de cet Etat policier et les têtes qui tombent ne sont pas forcément  celles qui étaient attendues.
Idéal pour montrer par la petite histoire les horreurs de la grande à un public adolescent, le nouvel album scénarisé par Marzena Sowa continue sur la lancée de l'autre série de l'auteur : "Marzi". Située en pleine période stalinienne, l'action est pourtant bien plus sombre et oppressante que la majorité des souvenirs offerts précédemment par Sowa. Enrichi par un dossier sur un voyage en Pologne et une réflexion sur la vérité et l'histoire du pays vue par les générations, "N'embrassez pas qui vous voulez" est donc un travail de mémoire sur l'oppression communiste. Cela pourrait être la manière qu'à la scénariste d'expliquer à la nouvelle génération de jeunes Polonais l'Histoire qui les a précédée et aux anciens les erreurs qu'ils ont majoritairement commise en courbant l'échine devant ce régime.
Graphiquement, le dessin de Sandrine Revel est doux, rond et très agréable. Un travail plaisant sur les couleurs renforce l'impression de morosité et de dureté du quotidien des personnages. Des couleurs immondes, ternes et sales en arrière plan, des éclairages faibles, Revel utilise une palette morne avec brio.
Arrivant à alléger le ton dans ses derniers instants et à prendre une direction plus optimiste délivrant un vrai message d'espoir, "N'embrassez pas qui vous voulez" est un bon moyen d'initier les plus jeunes lecteurs et les adolescents à l'Histoire du bloc de l'Est.
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1bdparjour-blog-blog · 12 years ago
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Doctor Who - Agent provocateur
Il est le dernier survivant d'une guerre qui a vu disparaître les plus puissantes et plus dangereuses races ayant peuplées l'Univers. Il peut voyager à travers le temps et l'espace grâce à son vaisseau le T.A.R.D.I.S. (Temps à Relativité Dimensionnelle Inter-Spatiale) et protège les plus faibles des monstres, savants fous et autres criminels qui peuplent le cosmos ! Partageant ses aventures avec un ou plusieurs compagnons, le Docteur est un Seigneur du temps de la planète Gallifrey et a le don de toujours se retrouver plonger jusqu'au cou dans les pires ennuis mais pour s'en sortir il peut compter sur un savoir hors du commun, un bagou sidéral et son fameux tournevis sonique.
Premier recueil des aventures publiées chez IDW aux Etats-Unis : "Agent provocateur" a pour protagonistes principaux la dixième incarnation du Docteur (empruntant les traits de l'acteur écossais David Tennant) et son acolyte Martha Jones (étudiante en médecine et interprétée à l'écran par Freema Agyeman). Si la majorité des représentations des héros est concluante, les différents auteurs ont chacun un style particulier (du plus cartoony au très réaliste) qui peut dérouter les lecteurs qui ne consomment pas régulièrement de comics.
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Dans "Agent provocateur", le Docteur et Martha se retrouvent pris dans une machination à l'échelle interstellaire. Un complot visant à enrayer une menace apocalyptique en kidnappant les peuples de différents systèmes ou plus simplement contrôler l'univers. Un complot qui va mettre en scène un savant fou, un arnaqueur, une divinité égyptienne et pléthore d'aliens ! Le Docteur sauvera-t'il les mondes ou sera-t'il l'agent qui provoquera leur destruction ?
Les éditions French Eyes ont débuté leur travail de publication au début de l'année, achetant et traduisant des licences de séries d'horreur (notament Hellraiser, Zombie Tales et Dracula), "Doctor Who" est leur première série "grand public". Attendues par les fans de la licence toujours plus nombreux après les plans médias agressifs de France 4, les voyages du Docteur sont une institution dans le paysage culturel britannique depuis 1963. Aussi effrénés que la course du Docteur contre le temps et ses ennemis, les épisodes de ce recueil sont assez logiquement scénarisé pour une série de science fiction aussi improbable que délirante, avec un bémol : les chapitres s'enchaînent sans les rappels habituels des revues, ce qui saccade un peu la lecture.
Inscrits dans une continuité mais indépendants, ces épisodes font de bons compléments pour les fans "hardcore" de la plus longue série télévisée de SF du monde.
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1bdparjour-blog-blog · 12 years ago
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Lectrices et lecteurs de "Une BD par jour", je vous invite à prendre le temps d'aimer la page Facebook de ce Tumblr. Vous profiterez ainsi des mises à jour en temps réel sur votre mur et donnerez également à cette initiative la chance de gagner en force et en visibilité auprès des éditeurs, ce qui permettra de proposer toujours plus de contenu intéressant.
Merci.
Stéphane de "Une BD par jour".
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1bdparjour-blog-blog · 12 years ago
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Journal d'un héros - Livre 1 - Chevaliers
Créés dans les années 1960/1970 mais ayant connus leur heure de gloire dans les années 1980, les "livres dont vous êtes le héros" ou livres-jeux sont revenus dans les librairies durant la seconde moitié de la première décennie du XXIe siècle. Apprécié comme introduction à l'univers du jeux-de-rôle par un jeune lectorat, ce genre survit par un magnifique élan de nostalgie des papa-geeks transmettant à la nouvelle génération leur madeleine de Proust. Armé d'un crayon à papier et de dés, le lecteur doit mener à bien une aventure périlleuse en choisissant parmi des chapitres numérotés et mélangés aléatoirement.
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Les éditions Makaka, éditeur indépendant de bande-dessinée, lancent ainsi une collection agréablement surprenante de transposition de l'univers du livre-jeu mais ici le lecteur doit naviguer entre des cases plutôt que des chapitres/paragraphes. Le chemin à suivre est signalé par une intégration de la numérotation dans les décors ou dans les textes.
"Chevaliers" s'attarde sur la quête de trois jeunes frères paysans refusant de continuer à épandre des sots de déjections sur les cultures familiales. Ils décident de conquérir la gloire en s'enrôlant dans l'armée du royaume de Louilepou seigneur d'Akakam. Ils sont persuadés que la fortune leur sourira quand ils combattront monstres, sorciers et brigands. Mais avant d'être adoubés, ils devront comme tous les aspirants chevaliers, réussir une épreuve en ramenant 13 bracelets de bravoure au maître d'armes.
Le lecteur devra choisir d'incarner l'un des trois frères et de composer avec les caractéristiques du personnage (force/agilité/charisme/intelligence) pour mener sa traque des bracelets et échapper aux dangers qu'il croisera en chemin.
Simple, joliment dessiné et tout public, "Chevaliers" est un livre-jeux de qualité plus qu'une bande dessinée à proprement parler. Il reste donc un objet hybride scénarisé avec intelligence et d'une difficulté parcimonieusement dosée. Comme toujours, il y a bien des tâches mortelles et des périls inextricables mais le lecteur s'il suit le code d'honneur des aspirants chevaliers ne devraient pas les rencontrer, ces derniers étant plus des punitions pour des comportements inavouables que des dangers arbitraires.
Le travail du trio Shuky, Waltch et Novy est donc une réussite sur le plan de l'objet plus que sur le caractère bédéesque de l'album (les phases de déplacements étant excessivement rébarbatives), et on sent l'affection de ses auteurs pour leur projet plus proches des jeux-de-rôle électronique que de leurs versions papier...
Livre hors-norme, "Chevaliers" reste malgré son rythme assez inégal, un jeu agréable et une lecture plaisante pour les plus jeunes lecteurs.
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1bdparjour-blog-blog · 12 years ago
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Herakles Tome 1
Alcide, fils de Zeus et de la mortelle Alcmène, porte la malédiction de l'épouse de son père : Héra. Pour apaiser la haine de cette dernière, il va changer de nom et se mettre au service de son cousin, le roi de l'Argolides : Eurysthée. En expiation de la faute originelle qu'il porte en lui et à la demande des Dieux, Alcide renommé Héraklès (Gloire d'Héra) va devoir accomplir des travaux. Toutefois, la réussite de ses exploits (qu'aucun autre mortel ne serait capable mener) est laissée à l'appréciation du jaloux Euryshée.
Edouard Cour propose une magnifique réécriture du mythe antique des "12 travaux" : son Héraklès est une force de nature, un "monstre". Atteint de crises de folie meurtrière qui coûtèrent la vie à ses proches, le héros est un homme brisé en quête de la rédemption. Hanté par ses démons, il est en surface un personnage rustre est fruste.  Héraklès semble aussi indomptable et dangereux que les bêtes mythiques qu'il traque et tue. Il est la bête, effrayante et fascinante.
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Ces qualités sont-elles le vernis qu'il faut gratter pour se rapprocher de l'homme ? Cour présente son personnage comme un homme qui souffre de sa condition, qui voit littéralement les victimes de sa rage assassine. Il est la violence et le porte comme une tare. La réinterprétation moderne des "travaux" en renforce la dimension tragique. Et la brute laisse vite place à une épave émotionnelle qui essaye de s'extirper de sa misérable existence mortelle pour monter à un nouveau niveau et se libérer du courroux de Héra.
Comment ne pas penser au travail moderne de Christophe Blain et Joann Sfar sur "Socrate, le demi chien", leur "Héraklès" aussi est une brute en proie au doute, mais motivé par son appétit sexuel. Celui de Edouard Cour est animé par le désespoir. Un désespoir auquel il ne peut échapper tant sa conscience le rappelle à l'ordre sous les traits de ses victimes passées : son épouse et ses enfants, son professeur de musique qui lui apparaît comme un démon...
Avec près de 150 planches d'une aventure mythique rehaussée d'une dimension psychologique qui se dévoile à mesure des épreuves (les 8 premières), le premier tome de "Héraklès" est une magnifique surprise et un titre à découvrir d'urgence.
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1bdparjour-blog-blog · 12 years ago
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Points noirs & sac à dos
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Dans les années 1990, la télévision s'est retrouvée engorgée de série pour adolescents mettant en scènes les quotidiens "normaux" de lycéens : "Les années collège", "Hartley, cœurs à vif" pour les séries anglophones ou "Hélène et les garçons" et "Seconde B" pour les productions françaises. Dans les librairies, dix ans plus tôt, Tito racontait déjà la vie des ados et leurs problèmes avec "Tendre Banlieue".
Ces séries avaient pour objectifs de répondre aux interrogations de leurs spectateurs aux travers d'histoires chargées d'une dimension sociétale. A l'inverse "Points noirs & sac à dos" est une vision humoristique de cet âge lourd et souvent misérable, racontée avec un cynisme sans égal par Leslie Plée ("Moi vivant, vous n'aurez jamais de pause" et "L'effet Kiss Pas Cool" chez J.C. Gawsewitch), ici le tragique n'est dû qu'au caractère imbuvable des protagonistes.
Publié dans la collection Fluide.G, l'album est une chronique désabusée d'une année de 4e : voyage scolaire, trahison, amitiés, vexations multiples, premiers baisers et autres grandes questions existentielles qui assaillent les ados dans leur quotidien morne. Heureusement, pour s'en sortir l'héroïne/auteur peut compter sur une bande de copines toute aussi nulles les unes que les autres.
Si l'album n'est pas construit autrement qu'en une succession d'épisodes chronologiques, il rappelle exactement ce qu'est l'adolescence : une période de doute, d'idiotie et de frustration sans fin. Une période d'instabilité émotionnelle des plus cruelles. On passe donc l'entièreté de l'album à se moquer de ces adolescentes si insupportables qui pourtant nous ramènent à nos propres expériences. Au lecteur, donc, de ramener la vie de ces héroïnes à sa propre histoire et de se moquer de son propre "âge con".
C'est cette dimension de non-complaisance qui invite cet album à se faire une place aux côtés des "Vie secrète des jeunes" de Riad Sattouf. "Points noirs & sac à dos" n'est autre chose qu'un inventaire de la bêtise adolescente et si l'album ne se prête pas forcément à une relecture, il jouit d'un côté acide et moqueur assez agréable.
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1bdparjour-blog-blog · 12 years ago
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The Lapins Crétins T.1 BWAAAAAAAAAH !
Ils sont petits, blancs, hideux et idiots. Les Lapins Crétins créés par Michel Ancel sont, en près de six ans, devenus une licence majeure du jeux-vidéo et se sont émancipés des consoles pour se voir adapter et décliner en jouets, mascottes, "portes parole" d'automobile... Ces différents portages et produits dérivés avaient déjà touché le monde du livre mais la bande-dessinée avait jusqu'ici été oubliée.
Absurdes, les "Lapins Crétins" sont doués d'un sens profond du ridicule. Mis en scène dans les situations les plus stupides les unes que les autres par Thitaume, leurs gags s'enchaînent et se croisent avec un rythme soutenu et s'affranchissent même de la mise en page pour offrir des "sketchs" jouant avec la composition de l'album. Ainsi une explosion pourra avoir des répercutions sur une autre planche et les stupides lagomorphes détournent tellement leurs propres aventures qu'ils leurs donnent presque une dimension "méta".
Efficaces, drôles, les gags de "BWAAAAAAAAAH !" n'ont pas à rougir face aux mastodontes du rires. Certainement parce que le scénariste a déjà signé des gags pour l'excellente série muette de Midam "Game Over" et pour les aventures écolo de "Grrreeny" du même dessinateur. Contrairement à "Game Over", le quatrième mur est ici souvent franchi pour laisser place aux plus débridées des facéties. Le travail de Romain Pujol est très agréable et de qualité, les personnages simples ne sont pas pour autant bâclés et les planches même les plus loufoques et détruites par leurs personnages restent totalement lisibles.
Nouveau produit dérivé d'une licence à succès, la bande-dessinée de "The Lapins Crétins" offre un humour de bonne facture et évite l'écueil d'apparaître comme une simple tentative de faire de l'argent en exploitant une licence populaire.
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1bdparjour-blog-blog · 12 years ago
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Burlesque Girrrl T.1/2
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Les "Grrrl" sont un groupe de rockabilly qui cherche à se faire un nom. La contrebassiste, Violette est l'inspiration du chanteur (son petit ami à la ville comme à la scène). Toutefois, Violette est loin d'être une potiche et si elle n'a pas un tempérament très affirmé, elle sait mener de front sa carrière musicale avec son travail de mannequin lingerie. Au détour d'une conversation avec sa photographe, elle va s'adonner à l'effeuillage burlesque et ainsi apprendre à jouer de ses formes irréelles, ce qui va lui donner sérieusement confiance en elle. Et c'est remplie de cette confiance qu'elle va se mettre à composer avec ses tripes.  Pour le plus pur plaisir de son groupe au moment même où les "Grrrl" sont repérés par un grand producteur. Festival, répétitions, séances de poses et spectacles, autant de moments pour cette étoile montante de montrer au monde ce qu'elle vaut vraiment !
François Amoretti signe ici sa première bande-dessinée complète, après ses illustrations sur "Alice au pays des merveilles", "Gothic Lolita" et son adaptation du "Petit Chaperon Rouge". Il accouche d'un récit original et construit comme un récit initiatique. Une découverte de l'image, un témoignage sur la confiance en soi. "Burlesque Girrrl" est un album au message très positif.
Un message d'acceptation de soi, de volonté de dépassement, d'embrassement des cultures alternatives et de la création. En apprivoisant son corps, Violette maîtrise son image et arrive par la même occasion à faire décoller sa personnalité. De magnifique jeune femme effacée, elle devient une idole, une icône. Permettant ainsi à son groupe de gagner en notoriété et d'être enfin remarquer.
La mise en image et le style de François Amoretti sont ici encore de vrais régals : ses personnages sont beaux, les courbes de son héroïne ou des hot rods sont élégantes et très attirantes. Les scènes de "strip" s'affranchissent des cases pour un rendu "montage" des plus jolis. Il en est de même sur les passages musicaux. Tout respire le rock et la fougue créatrice. Le lecteur en prend plein les yeux avec un plaisir partagé car Amoretti s'amuse à nous offrir du beau et on l'en remercie vivement.
Parler d'une effeuilleuse sans jamais être misogyne est ici une gageure réussie et l'évolution psychologique de Violette enfonce le clou sur l'amour que peut avoir l'auteur pour les jeunes femmes affranchies et forcément libres. Burlesque Girrrl est une bande-dessinée presque féministe. Tout au moins égalitariste.
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1bdparjour-blog-blog · 12 years ago
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en Silence
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L'eau est bien le monde du silence, un silence assourdissant qui invite à écouter la petite voix intérieure de la raison, qui permet une introspection sentimentale, une méditation salvatrice.
Juliette vient de finir ses études, elle sort depuis quelques années avec Luis, un réalisateur de 8 ans son aîné. Mais la magie n'agit plus, le couple s'est étiolé et Juliette va devoir se jeter à l'eau pour en finir avec cette histoire avant de devenir aigrie. L'occasion de faire le point sur cet amour finissant prend la forme d'une journée de randonnée-canyoning avec un petit groupe composé d'une famille et d'un moniteur saisonnier. Une séparation au fil de l'eau, une tentative pour faire couler de l'eau sous les ponts.
Dotée d'une maîtrise graphique et scénaristique évidente pour ce premier album, Audrey Spiry est une auteur à découvrir. Egérie de Bastien Vivès, modèle pour son "Dans mes yeux", travaillant dans l'animation, elle impose avec cette première création un style magnifique et éclatant.
Volumes travaillés en aplats de couleur, jeux sur les formes et les réflexions de la lumière sur l'eau et les personnages, "en Silence" offre au lecteur une palette éblouissante. Coloré, liquide, mouvant, l'album et la composition même de ses cases renvoient aux états d'esprits de nos héros et surtout à celui de Juliette.
Le corps humain est composé d'eau à 65 %, une eau qui englobe, cajole, caresse mais aussi piège, étouffe, noie. L'eau de la rivière, le corps de Juliette, tout se mélange et c'est devant les pièges aquatiques que cette héroïne va se révéler et enfin pouvoir se libéré d'une sensation d'étouffement. Sous l'eau comme dans son couple, Juliette manque d'air.
Nouvel auteur talentueux de la collection "KSTR" des éditions Casterman, Audrey Spiry séduit avec une facilité doublée d'une profondeur de ton.
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1bdparjour-blog-blog · 12 years ago
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Dark Vador et fils
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Sorti aujourd'hui, cadeau de la fête des pères pour les papas geeks, le recueil "Dark Vador et fils" de Jeffrey Brown est une adorable surprise pour les amateurs de la saga Star Wars.
Magnifique réappropriation par l'auteur de "Aeiou", "Dark Vador et fils" s'amuse au travers de détournements à narrer les aventures du seigneur Sith en père célibataire s'occupant de son jeune fils de quatre ans Luke Skywalker. Vador doit donc conjuguer ses obligations familiales avec sa carrière d'oppresseur de l'Alliance rebelle. On découvre ainsi qu'il n'est pas facile de diriger les troupes de l'Empire Galactique, d'avoir un entretien privé avec l'Empereur quand on a un enfant à charge.
Livre objet aussi inutile qu'indispensable, le petit illustré de Brown enchante par sa dimension nostalgique et sa mise en scène des rapports fondateurs entre un père et son fils. Et si Dark Vador avait été un bon papa ? On ne saura pas quelle aurait été son influence sur l'avenir du jeune Luke, Brown préférant transposer le quotidien du petit garçon à travers des instantanés touchantes renvoyant surtout aux interactions entre Jeffrey Brown et son fils Oscar.
Si tout se passe dans l'univers des films au travers de pastiches des scènes ou des dialogues les plus célèbres, ces moments de la vie de Luke ramènent surtout au quotidien idéal d'un petit garçon américain : partie de baseball et petit raid sur la jarre à cookies portés en étendard. Néanmoins, l'universalité qu'apporte l'univers de cette galaxie lointaine, très lointaine permet une appropriation totale par le lecteur.
Parodie officialisée par la compagnie "Lucas Books", "Dark Vador et fils" est un petit livre très drôle qui donne envie de rejoindre le côté obscur malgré un prix intersidéral pour un si petit format (14,90€).
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1bdparjour-blog-blog · 12 years ago
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Mad World #1 Inner Voices
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Otsuichi (le nom de plume de Adachi Hirotaka) est un auteur de nouvelles et romans talentueux, à travers ses histoires il s'intéresse à la psychologie de la jeunesse et des travers du Japon. Après avoir été adapté par Oiwa Kenji (Goth chez Pika/Senpai) et scénarisé "L'âge de la déraison" de Furuya Usamaru (Casterman/Sakka), Otsuichi revient avec la série "Mad World", une trilogie sur le mal-être et les dysfonctionnements de la société japonaise.
Premier volume à paraître cette année : "Inner Voices" traite élégamment de la timidité et de l'incapacité à intégrer des groupes d'amis. L'ostracisme qui s'impose quand on est différent ou tout simplement en décalage dans la culture normée des adolescents est la thématique phare de ce manga.
Aihara Ryô est une lycéenne banale mais extrêmement timide, n'ayant aucune amies ou groupes d'amis proches, elle mène une existence terne. Sa peur des autres et son incapacité à prendre la parole en public font d'elles la risée de ses camarades de classe et même de son professeur. Ryô aimerait tant pouvoir se faire des amis mais c'est contre sa nature, si seulement elle était différente, elle serait capable d'échanger et de communiquer comme tous les autres adolescents de sa classe : avec son téléphone portable. Seulement, étant dépourvue de vie sociale, Ryô n'a pas d'utilité pour un mobile. Cet objet reste pour elle un rêve inassouvi, un fantasme si fort qu'elle a imaginé le téléphone idéal tellement souvent dans son esprit qu'elle pourrait presque jurer qu'il fonctionne. Un jour, le téléphone sonne, aussi surprise qu'elle puisse l'être, l'adolescente découvre qu'un correspondant mystérieux peut entrer en contact avec elle. Il s'agit d'un jeune homme du nom de Nozaki Shinya. Avec l'aide d'une autre interlocutrice (une jeune femme du nom de Harada), les deux jeunes gens vont vérifier qu'ils ne sont pas fous et qu'ils sont bien capables de communiquer par l'intermédiaire d'un téléphone imaginaire.
Otsuichi livre ici une histoire intimiste et profonde sur les relations d'amitié et d'amour qui peuvent faire défaut à la période adolescente. Il raconte magnifiquement le besoin de contact et la difficulté à s'insérer dans une société régie par des codes impitoyables et matérialistes. La superficialité des adolescents et la versatilité des amitiés durant le jeune âge sont intelligemment montrées et l'auteur arrive même à rendre palpable la solitude qui afflige son héroïne. Très certainement parce qu'il a écrit la nouvelle originelle de ce manga alors qu'il éprouvait lui-même une grande solitude. Son récit n'en est que plus vivant et réaliste. Auprès de Shinya et avec l'aide de Madame Harada, Ryô va enfin s'affirmer, vivre plus pleinement, les liens qu'elle crée avec ses deux correspondants vont lui offrir une vraie renaissance.
Même si certains moments de l'intrigue sont convenus et que la dimension fantastique renforce et porte carrément l'histoire dans ses derniers instants. L'ensemble tient la route parfaitement et est d'une fluidité très agréable.
Le talent du dessinateur Kiyohara Hiro est aussi une vraie découverte et son style gracieux fait mouche dans cette histoire qui s'attarde plus sur la psychologie des personnages que sur le monde qui les entoure, ainsi les décors sont très souvent absents ou minimalistes et  n'apparaissent que si c'est nécessaire à la compréhension de l'intrigue.
Classé dans la collection "Seinen" des éditions Soleil Manga, "Mad World #1 Inner Voices" ravira plus certainement un public d'adolescentes qui pourront plus facilement s'identifier à la jeune héroïne de cette histoire.
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