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TOMBOY

Elle m'a dit de retrouver le petit garçon que j'étais môme

Celui qui n'a jamais été des leurs

Et qui ne sera jamais des vôtres

J'ai dû remonter loin pour me souvenir

Sur quel bord de chemin je l'ai laissé mourir.

Et je me souviens,

C'était le chemin qui s'en allait vers La Norme

La Main Tout-Puissante de celle ci, qui nous serre à la gorge

Qui nous étreint de tous ses codes, pour nous restreindre

Et ne laisser que le vide.

Le petit garçon qui vit en moi, ils ont peur de le voir

Ce ne sont pas vraiment les gens, non

C'est plutôt leur regard.

C'est un père, une mère, c'est un prof, c'est la boulangère

Un amant, un passant, un gars lambda

Que des courants d'air

C'est un geste, c'est un fait, qui invisibilisent tout mon être

Si seulement vous saviez à quel point

Le petit garçon vous emmerde...

On me dit Madame

Mais je n'ai même jamais été une petite fille

J'voulais plutôt les impressionner de mes exploits

J'étais ce p'tit gars qui montait sur les toits

Qui grimpait aux arbres et qui comptait les étoiles.

On me dit mais pourquoi ?

J'essaye de rester courtois

Parce que les hommes autour de moi

N'ont été que des lâches

Que je suis capable de bien mieux qu'eux

Quand je marche sur leur pas

Que je vais leur montrer ce que c'est que d'être brave

La Femme que je n'suis pas, est morte de fatigue

Car j'aspire à être honnête

Et mentir est devenu un sport que je pratique

Je feins souvent de n'pas me reconnaître.

Il y a pire que le miroir, il y a le miroir de l'Âme

Mais personne qui n'en parle

Tu peux te raconter des histoires par milliard

Mais à lui on ne ment pas.

Moi aussi j'aimerais leur demander pourquoi

C'est si difficile d'exister tel que je suis

Mais j'ai du mal à rester courtois

Quand je sais c'que j'ai vécu et ce que je vis.

Elle m'a dit de retrouver le petit garçon que j'étais môme

Celui qui serait fier de moi

Qui est parfois seul, mais qui reste soi.

J'ai dû remonter loin pour me souvenir

Sur quel bord de chemin je l'ai laissé mourir.

Je l'ai retrouvé et il était vivant

Le petit garçon attendait juste que je comprenne enfin

Qui j'étais vraiment.

A suivre...

J.

Ps : Merci à ëll ♥

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T'as arrêté le rap ?

Il y a quelques jours, j'ai soufflé mes 27 bougies à Montréal.

À des milliers de kilomètres de ma banlieue parisienne natale et de toutes mes attaches. 

J'ai essayé de me remémorer où est ce que j'étais physiquement toutes les années précédentes.

Souvent loin de chez moi. 

L'idée est devenue plus grande que moi et après quelques digressions j'en suis venu à écrire ce post.

Ces 3 dernières années ont été particulièrement éprouvantes sur le plan personnel et émotionnel.

Egalement donc, sur le plan artistique, mais je n'ai jamais cessé d'écrire et de réfléchir. 

J'avais besoin de recul vis à vis du rap et de ses protagonistes. 

En réalité, je l'ai compris par la suite, j'avais besoin de recul vis à vis de la vie en général et de ses protagonistes.

J'essaye d’apprendre à faire preuve de plus d'humilité, de lâcher prise, de tolérance, de patience et de bienveillance. 

J'apprends encore aujourd'hui et j'apprendrais encore tous les jours suivants.

C'est en prenant la musique au feeling, en arrêtant de l'intellectualiser automatiquement, en évitant de mettre des étiquettes sur tout et tout le monde, que j'ai réussi à me débarrasser de sentiments négatifs comme l'envie, l'aigreur ou la jalousie.

 Après tout ce n'était pas si difficile à comprendre, j'ai moi même horreur qu'on me colle des étiquettes.

Sortir de la logique binaire et manichéenne.

Par la même occasion, se sont volatilisées, ces formes d'obsessions de la réussite à tout prix et de la concurrence permanente. J'ai jamais aimé la compétition sauf quand il fallait faire équipe.

Car il n'y a finalement rien de plus dangereux et malsain que de se comparer à l'autre. 

Comme me dit souvent ma maman “tu n'as pas marché dans leurs pompes et eux dans les tiennes”. 

Clairement.

On ne sait pas à quel prix et par quels sacrifices les gens obtiennent ce qu'ils ont.

Qui suis je après tout pour juger qui mérite ou pas ? 

Personne. Et je ne sais pas si une telle personne devrait vraiment exister.

Logiquement donc, la course à la productivité a cessé. 

J'ai repris possession de ce truc qui me passionne et me fascine depuis l'enfance.

Tout en sincérité, en spontanéité. J'ai réussi à étouffer le dégoût qui commençait à en naître. 

Pas seulement à cause de ma vision du rap erronée ou de mon manque d'investissement personnel, mais aussi et surtout à cause du milieu du rap en lui même.

Du public à l'artiste. De l'indépendance aux plus hautes sphères. 

Je suis entré dans le rap affamé, j'en suis sorti avec une belle chiasse.

Inutile de s'étaler dessus, (sans jeu de mot crado) le curseur balance entre hypocrisie et opportunisme. Le tour est vite fait. 👍 

Quoi qu'il en soit je me sens léger. D'aimer à nouveau cette musique sans faire comme si ma vie dépendait d'elle. Comme si on me l'avait autrefois volé puis rendu encore plus belle.

D'avoir la liberté de mettre Shay et Casey dans ma playlist.

D'avoir la liberté de mettre Vîrus et Booba dans ma playlist. Sans plus justifier de quoi que ce soit. 

On ne dit jamais assez aux gens d'aller se faire foutre. Pensez y si qqn essaye encore de vous expliquer quels sont les goûts et les couleurs que vous préférez.

Je ne perds plus mon temps et mon énergie dans des débats stériles de mauvaise foi. Le centre de mon attention a donc changé, tourné vers ma volonté de devenir meilleur que.. la veille. Depuis, l'inspiration ne cesse de pointer le bout de sa gueule.

J’essaye de faire les choses sérieusement mais de ne plus me prendre autant au sérieux.

J’essaye de placer la fougue qui m'anime dans d'autres combats, plus importants, nécessaires et urgents à mes yeux que, "le rap game”.

Mon manque d'actualité en a donc poussé certains à me demander si j'avais arrêté le rap ou si j'allais arrêter. 

Je suis de cette école qui a commencé le rap pour exorciser des choses, canaliser des émotions telles que la colère, la tristesse, l'injustice... mais aussi pour se divertir et s'instruire avec les mots. 

Aussi, j'ai grandi dans un quartier populaire, cela a toujours fait naturellement parti de mon bagage culturel, et de mon paysage social.

J'écris depuis 2001. J'écris depuis l'âge de 11 ans. Le rap a changé ma vie. L'écriture est le prolongement de mon âme et de ma personnalité.

L'écriture est au coeur de mon existence et articule tout autour de moi, de ses mains invisibles, depuis toujours.

Écrire m'a offert les expériences, les moments, les plus incroyables de ma vie. M'a fait rencontrer des gens fantastiques.

Et même quand les expériences étaient à chier et que les gens étaient de sombres tas de connards puants, j'en ai tiré des leçons inestimables.

Ecrire est la seule chose qui me donne l’impression d’avoir un petit don.

Qui me donne la possibilité de pouvoir me connecter aux gens et eux à moi.

Qui me permet d'apporter à ma maniere, humblement, un peu d’amour et de lumiere dans ce monde glacial et indifferent.

Et je pense que j'ai raison de le croire. 

Pendant des années j'ai verbalisé le contraire. 

J'ai décidé d'arrêter de boire le verre à moitié plein et de me plaindre parce qu'il est vide.

Alors non, je n'arrêterais jamais d'écrire. Meme si je n’existe plus “publiquement”

L’écriture est mon pouvoir magique! (Wallaye billaye)

Même si l’artiste que je suis aujourd’hui disparait un jour de vos radars, de votre internet, de vos mémoires, de vos étagères à disc.. je serais toujours la dehors, quelque part, à essayer d'abreuver ma soif de mots et de flow.

Je n'ai pas besoin de l'attention du monde entier pour aimer ma musique et surtout pour aimer la faire. 

Je sais ce qu'elle vaut. Et ce n'est mesurable ni en nombres de vues, de partages, de likes, ou d'argent qu'elle génère ou pas.

L'écriture amène a moi tellement d'amour et de force que je ne pourrais jamais lui tourner le dos sans lui avoir rendu entièrement

Et il n'y aura probablement pas assez de jours ici bas pour cela. 

L'écriture est ma meilleure amie. Ma meilleure conseillère. 

Le rap est mon plus fidèle garde fou. Le rap est ma première histoire d'amour.

Et parfois il vaut mieux vivre caché pour vivre heureux.

Je suis dans un moment décisif de mon existence, dans ma quête d'identité et d’epanouissement personnel. C'est à la fois très excitant et très effrayant. 

Je crois que je suis enfin prêt à donner vie à cette cinquantaine de morceaux que je vous promets depuis 3 ans. 

Je crois que je n'ai jamais été aussi (sur de) moi même. 

Je crois que je n'ai jamais été aussi libéré et enthousiaste à l'idée que le rap reprenne sa place initiale dans ma vie. 

Quand je pensais que d'une manière ou d'une autre il m'accompagnerait jusqu'à ma destinée. 

J’espere que vous continuerez à marcher sur la route avec moi.. 

J.