#zin's comms
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my commissions are open!
payment upfront via p^ypal or v^nm^, full/partial refunds negotiable
DM @zinziinziiin for inquiries
for more examples of past work, visit @zindoesart
all prices in australian dollars
I also offer new YCH types every so often, so keep an eye out for those!
#pixel art#zin's comms#commissions open#commission information#hi my partner needs help so I'm redoing my comms page#I have better examples of my work now!
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some art of a real larp scene between yves (any) and thorn (it/they), commissioned by @randothepainful!
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(vampire) pixel art comms are open! let me draw your vampire characters!
payment upfront via p^ypal, full/partial refunds negotiable
DM @zinziinziiin for inquiries
for more examples of past work, visit @zindoesart
all prices in australian dollars
I may refuse commissions based on personal criteria
#pixel art#vtm#artists on tumblr#commissions open#zin's comms#let me draw your ocs#tzimisce nos samedi I Will Do It
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hi happy autism month. i’m zin and my genre of autism is ‘cant shut up about pokemon’
due to hashtag ableism from caretakers in regards to being autistic + otherwise disabled i’m trying to build some extra funds in case things go south faster than theyre already going
i draw pokemon adjacent stuff and with good communication on the commissioner end i can finish a piece sameday
you can see my carrd for more info here
feel free to send an im if interested ^^
#commission info#pokemon#pkmn#artists on tumblr#shut up zin#srry this is kind of deadpan#just had a not fun argument w said caretakers that amounted to them thinking im just lazy (again) and it kind of killed my mood but it#reminded me i havent posted a comm promo here
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hi zin!! are your comms still open by any chance? :]
yup :D !!
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Hey I made a ko-fi for my art and writing. It's mostly to help with school but it's also so I can make and contribute some content, mostly Sylvanas. It's under construction right now so Comms are closed.
I will be posting some ground rules on fics and art later along with price ranges.
Most of the art will be from narrcissus or other art pieces I attempt.
Fic writing will be one shots only...more on that in another post.
I will be starting a podcast soon as well and videos.
Thanks for your support!
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Jean-Luc Godard : J’éprouve, en tant que réalisateur ou que metteur en scène, le désir de parler à d’autres metteurs en scène du film que je fais. Or c’est strictement impossible puisque les réalisateurs ne parlent pas, chose à laquelle j’ai d’ailleurs beaucoup contribué en introduisant la même notion qu’en littérature, la notion d’auteur, qui fait que finalement c’est comme un enfant ou une propriété privée : on ne se dit pas facilement du mal. Du bien, à la rigueur, mais pas bien : on dit que c’est bien, que c’est intéressant… J’ai besoin de parler du film, non pas avec des techniciens, qui n’en parlent plus que techniquement, mais avec des gens qui en font aussi.
Je me suis dit : « Bon… le seul moyen de parler, c’est d’organiser quelque chose qui fait que les gens acceptent une commande de parler pendant une heure de ce qu’ils font ou de ce qu’ils vont faire. » Ou sinon on ne parle pas, je n’ai pas l’occasion de parler de mon film à d’autres gens, ou alors au coin d’une table, mais alors on ne parle pas du film, ce n’est pas vrai. Donc là, je me suis dit : pendant une heure, il doit y avoir une ou deux secondes où il peut y avoir un bout de communication. Donc, parler à mes semblables au même endroit… Et puis, prendre les horaires classiques : projets, tournage, montage. J’ai un projet, dans trois mois je tournerai, et puis dans trois mois je ferai ce qui s’appelle le montage, ou du moins c’est comme ça que les gens appellent mon activité, même si moi, je n’appelle pas ça comme ça. Qu’est-ce qui vous intéressait dans cette demande ?
Chantal Akerman : C’était plutôt par rapport à vous qu’autre chose.
Godard : Mais ça aurait été un journaliste qui vous aurait proposé ça…
Akerman : Je crois que je ne l’aurais pas fait, parce qu’il y a trop de journalistes qui m’ont posé des questions et en général, quand c’est un journaliste, je réponds de manière à faire passer mes films.
Godard : Mais si c’est moi, c’est moi connu ou moi en tant que metteur en scène ?
Akerman : Oh ! pas du tout. En fait, c’est parce que c’est un peu en voyant vos films que j’ai eu envie de faire des films. Ça m’intéressait donc pour ça. Je ne sais pas si vous vous rendez compte ce que c’est quand on a quinze ans de découvrir vos films sans jamais avoir entendu parler de vous. J’étais à Bruxelles, je n’aimais pas du tout le cinéma, je trouvais que c’était pour les débiles, tout ce qu’on m’avait emmené voir c’était Mickey Mouse et des choses comme ça. Et quand je suis entrée par hasard voir un de vos films, ça m’a donné envie de faire du cinéma. C’est donc vraiment un truc affectif.
Godard : Un projet, c’est avoir envie de faire quelque chose. Un projet de film, c’est donc avoir envie de quoi faire ?
Akerman : Avant ça, j’écrivais un peu, comme les adolescents écrivent, disons. Je crois que lorsqu’on est adolescent, on écrit pour démêler un peu tous les fils qui sont autour de soi, puisque c’est le moment où l’on commence à penser et à être confronté à des choses que l’on conscientise déjà, comme être violente ou pas… Et puis j’ai vu Pierrot le Fou et j’ai eu l’impression que ça parlait de notre époque, de ce que je sentais. Avant, c’était toujours Les Canons de Navarone, et je m’en foutais de ces choses-là. Je ne sais pas, mais c’était la première fois que j’étais émue au cinéma, mais alors… violemment. Et sans doute que j’ai voulu faire la même chose avec des films qui seraient les miens.
Godard : Moi, j’essaie de me présenter comme un martien, ou un imbécile, ou un type très intelligent : donc, si vous avez un projet, c’est que vous avez maintenant envie de rendre les gens dans l’état où vous étiez ? Ou c’est vous que vous avez envie de rendre dans cet état ? Pourquoi ça vous a donné l’envie d’en faire ? On pourrait penser que quelqu’un d’autre dirait : « Bon, eh bien je vais voyager et demander où est-ce qu’il y a d’autres films comme ça. »
Akerman : Mais c’est ce que j’ai essayé de faire. J’ai essayé de voir d’autres films et de retrouver la même chose, mais ça ne s’est jamais plus passé. Au fond, Pierrot le Fou a un peu joué pour moi le rôle du cinéma dominant, c’est-à-dire que je n’ai rien pu faire d’autre à cause de ça. Ça m’a masqué les autres films, puisque je recherchais toujours quelque chose que j’avais connu une fois. Les choses ne se répètent pas comme ça. Il m’a fallu un certain temps pour commencer à aimer d’autres films.
Godard : Vous vous souvenez du premier plan que vous avez tourné ? Moi je me souviens : j’ai filmé mes pieds.
Akerman : J’ai filmé ma mère qui rentre dans un grand building et qui ouvre la boîte aux lettres. J’étais animée par l’envie de faire quelque chose, et puis tout à coup ça s’est fixé, comme une obsession, ça s’est fixé sur le cinéma. Et après, une fois que l’on commence à en faire… Je ne me suis pas posé la question du pourquoi ni du comment, je n’ai pas remis en doute cette envie, je l’ai presque suivie aveuglément. Et je ne sais pas pourquoi…
Godard : Oui, mais si quelqu’un vous demandait : « Moi, j’ai besoin de savoir pour moi-même, parce que par les réponses, je peux trouver quelque chose d’utile pour moi-même… » Si on disait : « A quoi ça sert de faire du saut en hauteur ? » On peut dire : « Ça sert à entretenir les muscles des jambes. » « Ah bon, je ne savais pas, alors comme j’ai besoin de le faire, je vais en faire un petit peu. » Alors, qu’est-ce qu’avoir un film en projet ?
Akerman : C’est formidable parce que ça occupe le temps !
Godard : C’est plus intéressant de l’occuper comme ça qu’avec par exemple un travail qui serait aussi bien ? Parce qu’en général, les projets ne sont pas payés. Vous occupez le temps comment ? Une journée est occupée comment ? On peut décrire une journée d’usine, même si elle ne correspond pas en profondeur…
Akerman : Je me lève tôt le matin, et j’essaie d’écrire.
Godard : Vous essayez d’écrire, plutôt que de prendre des photos ? Mais finalement, le film consistera à prendre des photos ?
Akerman : Oui, mais j’écris très précisément ce que je veux montrer, avec tous les détails. Je décris ce que je vois dans la tête plutôt que de prendre des photos.
Godard : Vous pensez qu’on peut décrire ce qu’on voit ?
Akerman : Non, on ne peut pas, mais on peut en approcher.
Godard : Vous ne pensez pas que vous vous trompez ? Vous pensez qu’on peut s’approcher et non plutôt que l’on s’éloigne ? Vous avez appris à écrire ?
Akerman : Oui, j’ai appris à écrire.
Godard : Toute seule ? Ou vous avez été dans une école ?
Akerman : Je suis allée au lycée jusqu’en troisième et là j’ai appris, disons, l’écriture. Mais je n’ai pas appris à l’école à écrire comme j’écris maintenant. Pour moi, l’écriture est une étape très importante. Pas pour tous les films que je fais.
Godard : Ce matin, vous avez écrit ?
Akerman : Oui, ce matin, j’ai pris des notes. Mais je n’ai pas pris des notes sur le film, j’ai pris des notes autour du film. J’ai lu un livre qu’a écrit Marthe Robert sur les relations de Freud avec le judaïsme.
Godard : Vous n’avez pas tout lu ce matin ?
Akerman : Si, j’ai tout lu ce matin, mais de toute façon je ne lis pas tout, il y a des passages que je saute.
Godard : Vous pouvez me donner un exemple de note, pour essayer de la voir sous forme d’images justement ?
Akerman : Justement, ce n’était pas du tout une image.
Godard : Non, mais c’était des mots. C’était quels mots ?
Akerman : Des mots. Des mots qui disaient que finalement, Freud avait été partagé entre l’idée de dépasser ses origines et de les refouler, et l’idée qu’il voulait vivre quelque chose de sublime. Et en même temps, qu’il ne voulait quand même pas complètement se débarrasser de ce qu’il était, de ce qu’était son père, c’est-à-dire un Juif qui ne pouvait accéder à certaines choses à cause de cette sorte de tare — il emploie des mots comme ça — qu’étaient ses origines. Et comme j’ai un projet de film, que je veux tourner avant un autre film que je rêve de faire depuis longtemps, et qui est un film sur la diaspora…
Godard : Vous avez donc deux projets ?
Akerman : Oui, mais un autre projet que je ne ferai que lorsque je serai vraiment prête. Je veux faire un film d’après deux livres de Singer : Le Manoir et Le Domaine. Il y a dans ce livre un médecin des maladies nerveuses qui a tout un itinéraire, et c’est pour cela que j’avais envie de lire ce qui s’était passé pour Freud par rapport au judaïsme. Et puis, ça me rassure de savoir certaines choses, et après… Après, je ne me sers plus vraiment de ça : je ne relis plus jamais les notes. Ça me rassure d’écrire une note, même si je ne les relis pas. De toute façon, une fois que je les ai écrites, je les ai dans la tête.
Godard : Oui, mais ça rassure de quoi ?
Akerman : J’ai fait quelque chose ce matin, avant de vraiment commencer à écrire le scénario.
Godard : Mais si on vous liait les mains et que vous ne puissiez plus écrire, vous seriez emmerdée pour un projet de film ?
Akerman : Non, il y a des projets de films que j’ai faits sans écrire, comme News from Home, Hôtel Monterey et un autre film qui s’appelle La Chambre. Mais pour celui-là, j’ai besoin d’écrire.
Godard : Quelle différence faites-vous alors ? Vous ne vous sentiez pas plus inquiète ?
Akerman : Non, parce que News from Home, par exemple, était un film plus conceptuel, qui partait d’une idée, d’un choc, d’une image que j’avais de New York, et de sons qui étaient les lettres de ma mère. Et puis je connaissais très bien New York, et je sentais que je pourrais le retrouver, enfin que ça fonctionnerait : je n’étais pas inquiète. Mais maintenant je voudrais faire un film romanesque.
Godard : Vous dites que vous vous sentez rassurée, et vous venez de parler d’écrit. Vous avez dit « rassurée » et j’en ai donc déduit « inquiétude ». Pour News from Home, vous avez parlé juste d’images et de sons, et là, vous n’avez parlé ni d’inquiétude ni de rassurée. Alors je me demande : est-ce que ce n’est pas le fait d’écrire qui inquiète et qui rassure en même temps ? Est-ce qu’il n’y a pas dans le texte ou dans l’écriture un côté analogue à la drogue, et qui n’existe dans l’image et le son que lorsqu’elles redeviennent des écritures ? On peut tout à fait avoir envie et besoin de la drogue et en même temps en avoir peur. Je pense que les gens ont besoin d’être inquiets et rassurés, en particulier les créateurs et les cinéastes. Les cinéastes n’aiment pas beaucoup l’appareil de photo, ils aiment mieux le texte parce qu’il leur apporte à la fois l’inquiétude et l’assurance, comme la drogue. Alors que les images, c’est plutôt du travail : le travail est fatigant.
Akerman : L’écriture est aussi un travail, vraiment du travail.
Godard : Est-ce que le travail n’est pas fait depuis des millénaires ? Est-ce qu’en fait vous n’êtes pas qu’une machine à écrire, mais une machine déjà faite d’un texte déjà écrit ?
Akerman : Les images aussi sont là, dans la tête, depuis des millénaires : tout est déjà là de toute façon. Je crois qu’on a des images fixes.
Godard : Par rapport à votre projet, vous avez déjà des images fixes ?
Akerman : Oui, j’ai des images de l’enfance. Parce qu’en fait, si je veux faire ça, c’est que c’est lié très fort à des souvenirs de mon père, à ce qu’il a pu me raconter, à mon imaginaire là-dessus. Si j’ai choisi ce livre, c’est parce que je ne voulais pas coller à ce que m’a raconté mon père.
Godard : Pourquoi ne pas partir d’une photo de votre père et la regarder longtemps ?
Akerman : La photo, elle est déjà là, je l’ai dans la tête depuis longtemps. Il y a chez moi, sur les murs, des photos de mon grand-père, avec la barbe et tout.
Godard : Ça part donc d’abord d’une photo ?
Akerman : Oui, mais aussi du côté très violent de la représentation du physique de ces gens qui étaient différents. C’est sûr que quand on voit des Juifs qui ont encore des barbes et des papillottes et tout ça, c’est d’une violence extrême pour les autres, et même pour moi. D’ailleurs, ça va être mon principal problème dans ce film : comment ne pas rendre ça folklorique (parce qu’il y a plein d’images comme ça qui sont folkloriques) ni comme des images des Juifs au moment des nazis ? Rendre ça, et chercher quelque chose d’autre, je ne sais pas exactement quoi. En tout cas, échapper et à des photos de malheur, et à des photos folkloriques.
Godard : Vous avez quand même dit : « C’est échapper à l’image. » C’est tout de même étonnant de toujours vouloir faire du cinéma pour échapper à l’image.
Akerman : J’aimerais échapper aux images-clichés qu’il y a là-dessus. Non pas à l’image, mais à des images, à certaines images.
Godard : On peut remplacer des images par d’autres ?
Akerman : Vous dites vous-même qu’il n’y a pas encore d’images inscrites, et moi je dis qu’il y a déjà des images inscrites. Et c’est justement là-dessus que je travaille : sur l’image inscrite et celles que j’aimerais inscrire.
Godard : Vous dites plutôt « inscrire » que « montrer ». Vous ne vous servez même pas des termes « photographique », « développer » ou « tirer ». Vous employez plutôt des termes de l’écriture.
Akerman : Mais oui, parce qu’on dit « des images inscrites dans la tête », parce que c’est quand même ce qui va se passer dans la tête des gens après avoir vu les images. Et c’est aussi beaucoup par rapport à moi, la façon dont je vis ces images.
Godard : Hier, j’ai vu Marguerite Duras. Et à un moment elle a dit : « Un texte s’écrit dans le vide. » J’étais assez d’accord avec elle. C’est pour ça que j’ai peur, j’ai peur du vide, j’ai le vertige facilement, et je trouve que l’image — et c’est ce qui me rassure — ne peut pas s’inscrire dans le vide.
Akerman : C’est beaucoup plus facile de faire des images que des phrases. Vous êtes là, je vous filme, il y aura quelque chose sur la pellicule. Tandis que l’écriture, il faut tirer chaque mot.
Godard : Oh, je ne pense pas. Il y aura quelque chose dans votre tête qui croira qu’il a vu quelque chose, mais il n’y aura rien. Il n’y a rien sur la pellicule, c’est un moment de passage. Il n’y a quelque chose que si on le projette et que s’il y a quelqu’un qui regarde.
Mais pourquoi est-ce que demain on cherche à retourner si loin ? Surtout par rapport au peuple juif : qu’est-ce qui fait qu’ils veulent toujours retourner vraiment si loin en arrière ?
Akerman : Ou en avant ! Enfin je ne sais pas, je ne pense pas que pour les Juifs il y ait un problème d’avant…
Godard : Vous vous sentez différente en tant que Juive, vous, des autres ?
Akerman : Oui.
Godard : Qu’est-ce que vous avez de différent ?
Akerman : Je ne sais pas, mais par exemple, avec d’autres Juifs il y a déjà tout un terrain qui est déblayé quand on parle ; on se comprend…
Godard : Mais vous vivez dans des rites ou des traditions ? Là, par exemple, les chapeaux, les barbes et les papillottes, vous avez dit que vous sentez une violence extrême. Est-ce que cette violence n’est pas aussi dans le fait de se revendiquer fondamentalement différent de tous les autres ?
Akerman : Mais pour les gens qui sont comme ça, ils ne se revendiquent pas, ils suivent des rites qui leur sont chers et nécessaires, auxquels ils croient. Ce n’est pas une revendication par rapport à l’extérieur, c’est par rapport à eux-mêmes.
Godard : Mais vous, vous ne suivez pas ces rites ?
Akerman : Non, je les ai perdus.
Godard : Ça vous inquiète de les avoir perdus ?
Akerman : Non. Ce qui est bizarre, c’est que je les ai perdus sans les avoir tout à fait perdus quand même. Il y a des tas de choses qui restent, par rapport justement au quotidien, à la vie, à l’amour…
Godard : C’est ce que vous allez essayer de chercher de…
Akerman : C’est ce que je vais essayer de chercher, oui.
Ce qui m’intéresse justement dans ce roman, c’est qu’il y avait une communauté qui suivait ses rites, qui avait des doutes par rapport à un dieu, mais des doutes à l’intérieur même d’une croyance : ils ne remettaient pas vraiment en cause Dieu, et donc ils ne remettaient pas non plus en cause les rites. Mais à partir du moment où ils ont lâché une toute petite chose, tout a lâché, et ils se sont laissés aller à leurs passions et tout était permis. C’est aussi là où on est maintenant, au niveau moral, au vingtième siècle : tout est permis, on ne sait plus…
Godard : Oh ! Rien n’est permis, tout est défendu.
Akerman : Non, tout est permis ; il y a même des gens qui se permettent de tuer.
Godard : Oui, mais ils ont pas mal de problèmes. Mesrine… Enfin, je crois le contraire : tout est défendu et encore plus qu’autrefois. On dit que c’est permis et les gens finissent par le croire, ils disent : « Ça ne va plus du tout, tout est permis, quelle horreur ! » Même Hitler… J’ai un vieux projet de faire un film sur les camps de concentration. Ça m’a toujours étonné que les Juifs ne l’aient jamais fait, justement.
Akerman : Ma mère est allée en camp de concentration : elle n’en parle jamais.
Godard : Ce sont les Américains qui en ont parlé. C’est curieux : les Américains ont gagné des fortunes en faisant des films sur la deuxième Guerre mondiale, beaucoup plus que sur la première. Mais ils ont tout de même attendu trente-cinq ans pour faire un film sur les camps. Et les Juifs ne l’ont jamais fait.
Akerman : Mais il y a tout un problème par rapport à l’image chez les Juifs : on n’a pas le droit de faire des images, on est dans la transgression quand on en fait, parce qu’elles sont liées à l’idolâtrie.
Godard : Et ça vous intéresse d’être dans la transgression ?
Akerman : Oui, probablement. Mais c’est pour ça que j’essaie de faire un cinéma très essentialisé, où il n’y a pas, disons, d’image sensationnaliste. Par exemple, au lieu de montrer un événement « public » parce que sensationnel ou avec plein de choses, je raconterai juste la petite chose à côté.
Godard : Quand c’est réussi, je trouve qu’au contraire, c’est sensationnel, c’est du sens. Dans Les Rendez-vous d’Anna, que je trouve très très inégal, je me souviens d’avoir remarqué un plan, un des plus beaux, parce que je le trouvais, au vrai sens du mot, sensationnel. Je crois qu’il y avait un petit bout de travelling, à un moment où Aurore Clément ouvrait ou fermait un rideau dans sa chambre d’hôtel : il y avait à la fois la sensation d’ouvrir le rideau — c’est-à-dire un événement très tactile : on n’en voit plus beaucoup des choses comme ça, depuis le muet — et la présence d’un sens. Voilà ce que j’appelle une image, ou une partie d’image en tout cas, liée aux autres et qui ne dépend en rien de l’écriture. Le cinéma consiste plutôt à partir de là ou à y arriver.
Vous cherchez plutôt à faire du sensationnel, même si c’est avec un grain de poussière. Comme Chardin, si vous voulez. Chardin, on peut dire que c’est un peintre du sensationnel. Vous avez la sensation de transgresser ou de passer par une transgression quand vous enregistrez une image ?
Akerman : Le seul moyen pour moi de ne pas la sentir, c’est la mise en scène.
Godard : Vous avez envie de la sentir ou de ne pas la sentir ? Ou envie de passer par cette transgression, comme on passe par un couloir dangereux, pour arriver à étudier ou à sentir ce qui vous regarde là-dedans ?
Akerman : Il est sûr que j’aime filmer.
Godard : Mais si vous aimez filmer, pourquoi ne pas prendre tout de suite, maintenant que la technique existe, une caméra Super 8 ou un appareil photo ?
Akerman : Je prends de temps en temps un appareil photo.
Godard : Pour votre projet, ça ne vous aide pas tellement ? Vous faites des photos quand vous savez ce que vous allez faire…
Akerman : Ça dépend. Par exemple, je me rends compte maintenant que sur la période 1880 – 1930, je n’ai pas assez d’images et je n’arrive pas à écrire à cause de cela. Il y a par exemple tout le début de l’industrialisation dans les campagnes : je ne sais pas du tout comment est une forge, je n’ai pas dans la tête d’images de forge, de traverses de bois pour le chemin de fer, je ne sais du tout comment les gens faisaient. Je vais donc dans les librairies voir des images. C’est seulement après ça que j’arrive à écrire. Il y a un double rapport qui se fait : il y a des images, puis on écrit sur ces images et après on les filme. Pour Les rendez-vous d’Anna, je n’ai écrit le début de mon scénario qu’en étant d’abord allée en Allemagne et en ayant pris des photos. De toute façon, c’est sûr que j’ai un rapport à l’écriture certainement aussi fort qu’au cinéma, que j’aime ça.
Godard : Vous ne pensez pas qu’il est plus fort, ne serait-ce que parce que vous avez eu comme tout le monde quinze ans d’école et que vous n’avez jamais fait quinze ans d’école de cinéma ?
Akerman : Il n’y a pas que ça. Une feuille de papier, on a ça chez soi. Et je n’aime pal la vidéo.
Godard : La vidéo, c’est le nom du signal. Vous avez la télévision ?
Akerman : Oui, elle me sert à m’endormir.
Godard : Vous ne vous sentez pas responsable des images qui passent à la télévision ?
Akerman : On est toujours responsable de tout.
Godard : Dans votre film Je Tu II Elle — bon ou mauvais, ce n’est pas la question — je vous sentais libre, alors que pour moi, Les Rendez-vous d’Anna, c’est un film Gaumont. Je suis moi-même dans la même situation, et j’ai peur de faire beaucoup de choses où je me crois libre alors que je suis dominé. Je peux me dire, à propos de mes films passés : « Ah ben là je croyais avoir fait ça, aujourd’hui, je vois que… » Bon, il n’y a pas à le regretter, c’est comme’ ça, mais je vois que ça été fait d’une autre manière que celle que je croyais. J’obéissais à un certain rythme qui n’était pas le mien.
Akerman : Il y a surtout que j’ai fait Je Tu II Elle — avec trois personnes, et qu’il fallait tout faire soi-même. A partir du moment où l’on est une équipe, on est aussi soumis au rythme des autres, au rythme de leur travail.
Godard : Et là, dans votre projet, vous pensez que vous aurez toute liberté ?
Akerman : Le film va coûter beaucoup plus cher et, à la limite, énormément d’argent revient presque ou même que très peu. C’est la moyenne qui ne va pas, parce qu’on est là vraiment soumis à l’argent.
Godard : Pour votre projet, les lieux ne sont pas vus, ils sont nommés. Ils existent parce qu’ils sont nommés ?
Akerman : Ils existent. Tout le début du livre se passe à la campagne. Or je n’aime pas la campagne, je n’aime pas la filmer. Je me suis donc dit : « Je vais mettre ça dans une ville puisque j’aime filmer les villes ». J’aime les filmer parce qu’il y a des lignes.
Godard : Mon projet, c’est justement de filmer la campagne. Je ne sais pas le faire et je suis toujours attiré par ce que je ne sais pas faire. Je me dispute toujours avec les gens : je me mêle de ce qui ne me regarde pas parce que je ne sais pas le faire. (Silence.)
Bien que ce ne soit pas un film très cher, Les Rendez-vous d’Anna est un film Gaumont.
Akerman : Si vous prenez la production Gaumont de ces trois dernières années, je ne pense pas que mon film ressemble aux autres.
Godard : Je pense plutôt que si. Et puis qu’appelle-t-on « ressemblance » ? Citroën ne ressemble pas à Renault : le système est un peu plus cruel chez le premier que chez le second. Mais il y a un point commun : le nombre d’heures, le salaire…
Akerman : Alors pourquoi choisissez-vous Isabelle Huppert, qui est la représentante même de Gaumont, qui est devenue symbolique dans la tête des gens ? Ou alors vous allez faire un film Artmédia !
Godard : Je pense que c’est moins une personne qu’un ensemble de personnes, avec une certaine manière d’être ensemble.
Ce que je cherche à savoir, c’est : « Est-ce que vous vous sentiez différente et quelles étaient les différences entre le système de production de Je Tu II Elle et celui des Rendez-vous d’Anna ? » Pour moi, faire un film Gaumont n’est pas du tout un qualificatif de bon ou de mauvais.
Akerman : Si, vous l’opposez à « faire un film libre ».
Godard : Non, je vous dis qu’on n’est libre nulle part : tout est défendu. Il y a des tas de films que j’ai crus plus libres que d’autres. Bande à part ou Une femme mariée, je les vois aujourd’hui comme complètement dominés par des systèmes de production.
Mais je suis d’accord avec vous, je suis pour les extrêmes : extrêmement bon marché ou extrêmement cher. En fait, je crois que l’extrêmement bon marché, c’est le cinéma de famille : deux ou trois images par an, qui sont toujours les mêmes. L’extrêmement cher ne se fait jamais parce qu’il est trop cher. Donc, on ne fait jamais que du cinéma moyen. Franchement, entre les trente millions de dollars d’Apocalypse Now et les trois millions de francs belges de Je Tu II Elle ou des films de recherche que j’ai faits, il n’y a pas vraiment de différence.
Akerman : Je crois qu’au bout d’un moment, il y a tellement d’argent que ça en abolit la notion. Et ça revient presque à voler des images, comme quand on les fait avec très peu d’argent. Mais avec un budget moyen, il faut être tellement organisé qu’on ne peut plus rien voler. Pour moi, Les Rendez- vous d’Anna était quand même un film libre, dans la mesure où l’équipe et l’argent n’ont pas entamé ma relation avec Aurore Clément.
Godard : J’ai pris le mot « libre » pour prendre les mots habituels. Il est pour moi aussi péjoratif que « gauche » ou « droite ».
Akerman : Soit, mais disons qu’il y a des choses dans ce film que j’ai préservées, que je n’ai laissé entamer par rien, ou presque…
Propos recueillis le 15 juin 1979.
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Chronique.Seb El Zin “Grand Bazar “ (18 août 2018, BZZZ RECORDS). L’une des trois facettes du suractif Seb El Zin ...
Affairé à faire perdurer son label (Bzzz Records), oeuvrant dans trois projets différents ayant pour trait commun l’expérimentation délibérée (Anarchist Republic of Bzzz, Ithak et...celui décrit en ces lignes, sous son nom donc), Seb El Zin crédite ce dernier avec Grand Bazar, enivrant patchwork qui débute à Istanbul (Sonic wars), au son d’une sorte de drum’n’bass électro orientale et désorientée, pour dans la foulée traverser la Syrie au bruit de ce Trans Syria express entre indus, zik “venue de loin” et riffs bourrus. Ne cherchons pas, son disque est destiné à nous égarer, il se montre aussi versatile que foutrement passionnant. Son plumage est fait d’Orient et d’encens, il sent un peu le souffre aussi quand, au détour de ses pérégrinations, il allume le feu et crache des flammes. Il peut aussi se faire psyché, recourt à une palette que notre homme enfante avec la maestria des meilleurs. Funk the casbah, effectivement funky, un peu dub, world et mondial, balourde des effluves psyché enfumées, Principle of reaction triture rock et tribalisme, génère un voyage à la Asian Dub Foundation. Attachez vos ceintures, le rendu est bigarré, agité, et se permet régulièrement de quitter les rails. Gnawa rebellion, d’une électro sombre et souterraine, change d’ailleurs de destination. On n’a pas le temps de poser nos valises que Seb El Zin, aventureux, nous impose une nouvelle embardée.
Ainsi Snow over Kabul, conformément à mes dires et avec la participation de Fred D.Oberland (Oiseaux-Tempête,Le Réveil des Tropiques) à l’harmonium ainsi que d’ Özge Ünkap (Santur), typé à souhait, céleste, emmène son auditoire dans les cieux Afghans. On perd un peu...la boule, sans mauvais jeu de mots, mais on y prend un vif plaisir et il ne s’agit pas de le bouder. The Turkish spring, indus, électro, percussif, entre “lestitude” et finesse des décors, se répète jusqu’à complètement nous gagner. On pourrait fuir, l’expérience est exigeante. On y perd, sans cesse, nos bases. Et pourtant, possédé, on y garde les deux oreilles ouvertes, à l’affût de la multitude de formules singulières issues de l’esprit fertile de monsieur El Zin. Celui-ci, sur Bunker disco, joue une “électrorient” magique, rythmée, qui entérine de façon claire et nette la portée de ce Grand Bazar ou certes, c’est l’bazar mais où, surtout, on vit un temps un peu hors du temps.
Ararat sunset, instru tribal nuageux, impose à son tour ses sautes d’humeur, sa haute teneur et sa coloration délibérément hybride. A partir de genres disparates, comme au sein de ses autres projets, El Zin invente et fédère, colle et décolle, assemble et à rien, stylistiquement parlant, ne ressemble. Acid zikr, je n’arrive pas à le décrire. Ce que je peux dire sans sombrer dans l’approximation, c’est qu’il m’emporte. Ou plutôt, il referme de façon définitive derrière mon dos, après tous les morceaux le précédant, la porte d’un univers sans égal. El Zin en a jeté la clé, on n’a plus qu’à errer dans son monde unique que The dance of the 6 snakes, pour finir, dépeint une dernière fois en usant de gimmicks décisifs. Seb El Zin, ici et comme ailleurs, parvient à ses fins en nous plongeant, l’esprit tourneboulé, dans un souk sonore où à chaque coin de rue, la surprise guette et le rendu déstabilise avec délices. Magique.
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hello Imane j'espère que tu vas bien! Je vais bientôt à Bruxelles et j'aimerais savoir si tu connais des cafés et restos (halal ou végé) sympas et pas trop cher. Aussi, est-ce qu'il y a un quartier en particulier que je devrais visiter? C'est pas ma 1ère fois à Bxl mais y a pas mal de choses que j'ai pas pu voir pendant mon 1er voyage. Merci d'avance 7biba 💕
salut!! j’ai un million de recommendations à offrir en matière de restos et cafés lol mais je vais essayer de me limiter. les options halal seront marquées avec un * et pour le reste il y aura toujours des options végé/poisson/fruits de mer:
burgers:
buffalo burger*
baogo (je recommande le prawn katsu)
h&k’s*
green mango
les super filles du tram
restos:
le 167*
l’altruiste*
la parenthèse*
old boy
maharaja tandoori*
pasta divina
nona (pour leur pizza napolitaine)
bo zin*
makifornia*
cafés (note: ces cafés offrent aussi des repas)
kafei (je recommande les fluffy pancakes)
sel & miel*
café cappuccino* (super bonnes gaufres moins chères que dans les attrapes touristes)
crème
belga & co
velvet peck
via via (en fait le menu est naze mais il y a des jeux de société si tu t’ennuies lol)
pour les quartiers à visiter je te conseille de faire un parcours à pied de la grande place vers l’avenue louise en passant par le mont des arts, la place royale et la place poelart! ça va te permettre de voir pleins d’endroits emblématiques de la ville comme le parc royal, les musées principaux (musée des beaux-arts, musée magritte) et bénéficier d’un panoramique de la ville sur la place poelart. la rue neuve et l’avenue louise sont les deux rues commerçantes principales mais si tu cherches un truc plus “ethnique” c’est du côté de la rue de brabant et la chaussée de gand (c’est pas glamour mais tu peux y trouver de chouettes trucs). perso le docks est mon centre commercial préféré mais faut avoir la motivation d’aller jusque là lol. pareil pour le pavillon chinois et la tour japonaise, c’est en dehors du circuit touristique mais ça vaut le coup d’oeil! si tu viens cet été, tu pourras visiter le palais royal donc n’hésite pas à vérifier si ta date de visite coïncide avec la date d’ouverture. voilà c’est ce qui me vient à l’esprit maintenant mais si tu cherches des attractions/visites/quartiers en particulier n’hésite pas à revenir vers moi. j’espère que tu vas bien aimer ta seconde visite inshAllah!!
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YVON LOUISSAINT
CHANTEUR DES FRÈRES DÉJEAN
Auteur: Adrien B. Berthaud
"De tous les temps, même dans les moments les plus difficiles, la résilience d’Haiti est forte. Sa musique, ses payses, ses artistes et son climat ont toujours su comment charmer, créer et faire réver. Quand nous pensons à Yvon Louissaint, ce nom évoque instantanément ‘Troubadour”car c’est ainsi qu’il commenca à se faire écouter au début des années 1960.
Il grandit à la ruelle Cameau, en plein coeur du bas peu de choses. Ennivré, exhalté par le mouvement des mini Jazz, il joignit “ Les Morphées Noires”au beau milieu de 1960. Peu de temps après, les musiciens de Shupa Shupa font appel à lui et l’embauchent comme guitariste. Il y resta avec Shupa Shupa jusqu’à son écroulement.
Après Le Shupa Shupa, il embrasse sa guitarre et chemine à nouveau son chemin de troubadour. Il donnait des sérénades un peu partout dans la capitale et avec sa guitarre, il animait des soirées privées, pétillantes d’esprits, joyeuses et romantiques. Un soir, tandis que Guy Durosier et ses compagnons animaient une fête privée, la musique de Yvon, aux abords de la maison où Guy et ses disciples s’exhibaient, a engendré une inégalable séduction . Par contre, Fitot Léandre, un invité de cette soirée l’invita à y rentrer. C’est ainsi que Yvon a lié connaissance avec Guy et son groupe. Jusqu’après son introduction a Guy et sa suite, il propose de faire une jam. Ce qui a caractérisé cette soirée n’est pas seulement le fait qu’une nouvelle étoile allait naître mais, un esprit de corps y régnait pendant cette brêve rencontre. La beauté des mélodies, les voix de Guy et de Yvon imbibées de tendresse ont crées une exhaltation, une transe jusqu’au délire.
En 1972, après André Toussaint, Carola Cuevas, Ansy Désrose, Guy présente au grand public de Cabane Choucoune, Yvon Louissaint, la nouvelle révélation de la chanson Haitienne. Ce soir là, on a cru même entendre vibrer le coeur de la Coupe; Yvon fut l’object de nombreuses marques d’estime. Depuis, il est dans le coeur et l’esprit de toute une population.
Les retombeés de cette rencontre à Cabane Choucone allaient porter ses fruits car, quand Guy Durosier laisse Haiti en 1973, le groupe ‘ Les Frères Déjean ‘ a fait de Yvon le symbole même de la joie et de l’espoir;Yvon est devenu une superbe étoile.
Avec Les Frères Dejean, Yvon enregistra, Sasa Ye Sa, une adaptation de Qu’est ce que c’est que ça de Henry Salvador par Guy Durosier, Bouki Ak Malis, Latibonit etc . Ses meilleures performances portent les empreintes des Frères Déjean. Cependant, ce n’était pas facile de controller Yvon. L’alcool, les femmes, certains stupéfiants l’empéchaient de faire face à ses responsabilités envers l’orchestre. Par contre, il fut mis en disponibilité par le responsable des Frères Déjean et fut remplacé par Harold Joseph.
En 1978, Macaya Records publia Zin/ Yvon Louissaint Et Les Antillais. Sur ce LP, Yvon chante Bel Mari Pou Li de Dodof Legros, Zin , Mal Pensee et un fameux pot-Pouri de boleros qui a beaucoup émerveillé les Haitiens de New York, des deux états avoisinants et de la mère patrie.
En 1979, Macaya publie un autre disque de Yvon que la compagnie a titré Se Sa. Dans ce LP nous signalons La Vie Musicien de Ibo Combo (Paroles de André Romain, adaptation d’une mélodie étrangère par Serge Simpson), puis, Se Sa et Bienfaiteur, deux compositions de Yvon .
En 1982, Yvon manifesta un élan généreux et candide á l’endroit des Frères Dejean en titrant son nouveau album ‘Yvon Louissaint’ Chanteur des Frères Déjean. Ce titre probablement traduit beaucoup plus que l’on imagine parcequ’il aimait profondément ce groupe. Imprimé sous le label Betami Music Production , le producteur fit choix des musiciens suivant pour accompagner Yvon. Ils sont: Jean Baptiste Edouard (piano), Claude Desgrottes (guitarre basse), Ricardo Frank (guitarre accompagnement), Harry Sylvain (batterie), Raymond Nozil (tambour), Jean Michel Ulcenat (tam tam), Lucien Serrant (Sax tenor), Gerard Laurelus et Eric Mazarin (choeur) et Yvon Louissaint (chanteur, guitarre solo). Pa Gen Zanmi Anko, Kilè Poum Retounen Lakay, Jardin D’Eden, Haiti et Ecris moi sont gravées sur ce disque (BTA 2834). Il dédia’ Ecris moi’ a sa maman qui probablement vivait encore en Haiti, à tous ceux qui ont cru où fait croire qu’il avait perdu la tête et à ses auditeurs.
Né d’une famille de onze enfants composée de Carlos, Serge, Frantz, Lionel, Yves, Prévilon, Ernst, Wilner et Emmanuel, son histoire est aussi pétulante que triste. Serait elle un exemple de réflexions tristes et douloureuses pour ses fans et autres artistes comme il le souhaite?
Il venait juste de visiter les clubs, Granada et Le Récif dans une température estimée par les métérologues d’être en dessous de zéro degré, quand il perdit connaissance dans une des rues de Brooklyn. Il n’accordait aucune attention au froid intense qui régnait; il était trop ivre pour fusioner avec la réalité de ce soir là. Les passants s’en foutaient pas mal de lui et aucun d’eux ont eu la décense de composer le 911 quand il tomba sur le pavé. A leurs yeux, il n’est qu’un ivrogne qui a trop bu mais, pour nous autres; il est une vedette; notre idole à nous ,en dépit de tout. Yvon resta trop longtemps dans la neige, sur le pavé, si bien que ses deux mains furent congelées. Par contre, neuf de ses droits furent amputés par les médecins quand il fut transporté à l’hopital (Brookyn Jewish Hospital) par deux officiers de la police de New York qui patrouillaient le quartier. Tout cela s’est passé le 20 Janvier 1985. Sa résilience fut tellement profonde que même après la chirurgie, il continuait à jouer la guitarre. Cependant, il ne pouvait pincer les cordes comme jadis.
Pendant une de ses visites au studio de Moman Kreyol, il nous raconta son histoire et comment que certains de ses amis le fuyaient. Pour soulager ses peines il écrivit la chanson suivante:
A chak fwa ke mape panse
Sa ki rive mwen nan lavim
Dlo koule nan Ziem kou lapli
Paske sa pa te dwe rivem
Mwen Konn lavi
Mwen Konn lanmo
Mwen Kwe nan syel
W Komprann late
Nan bay tout moun laverite
Yo fem mande charite
Gade Kijan mwen pedi de men mwen
Mwen pas tuye
Mwen pa vole
Nan komba pou la libete
Des muzisyens a respecte
Mwen pedi guitam
Ki vre don pam
Kompay mwen
Lajwa ki nan kem
A la fin de l’été 1987, presque deux ans après que ses doigts furent amputés, il reçut l’invitation de Alfred Michel du Bossa Combo pour célébrer avec lui au Manoir Restaurant. Ce soir là, il fit preuve d’un bon musicien et exhiba un peu de sarcasme et la joie de vivre. Avec Bossa, il interpréta Historia de un amor et un pot pouri qui contient La maison sur le port et En la casa de Isabella.
En 1988, Michga Records a imprimé son dernier disque” Yvon Louissaint Chante/ Salut Temple Sacré. Cette fois ci, il est accompgné aux claviers par Robert Charles Raymonvil (Charlot) tandis qu’il chante et joue sa guitarre.
Que de fois la vie m’a trompé dit-il dans une entrevue. ‘Je sortais du Manoir Restaurant et de l’autre coté de la rue, j;ai vu deux anciens amis qui conversaient ; je fus ravi de les rencontrer à nouveau. La joie de les voir était si grande que j’ai commis l’imprudence de ne pas bien regarder avant de traverser la rue. Alors, avant que je dises un mot, une voiture qui faisait la course avec une autre m’a frappé et m’envoya à quelques mètres de haut. Par la suite, je fus tombé sur le sol en me heurtant la tête. Je suis resté figé, un peu muet sur le sol. Je buvais un peu, il faut l’avouer mais, je n’étais pas ivre. Après cet incident, j’ai decidé de rentrer dans un hopital pour y être soigner. C’était en 1990, après mon séjour à Miami’.
Le 18 Novembre 1991, Lionel Lamarre du Star Forum, émission de télevision haitienne à New York lui rendit........ LIRE LA SUITE:
Adrien B. Berthaud
http://adrienberthaud.com/Yvon_Louissaint/
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🎶"Yvon Louissaint - Hola Soledad (live recording)"
https://youtu.be/BX8OIHCq7u4
🎶 "Yvon Louissaint - Eliminacion de Los Feos (live recording)" on YouTube
https://youtu.be/N__XLktBUs4
🎶 "Yvon Louissaint _ Pot Pourri"
https://youtu.be/iVXnQTzf9FU
🎶 "Yvon Louissaint - Eliminacion de Los Feos (live recording)"
https://youtu.be/N__XLktBUs4
🎶 "Yvon Louissaint et les Antillais - Zin.." on YouTube
https://youtu.be/ZH2VK3iYUe8
🎶 "YVON LOUISSAINT--Céça"
https://youtu.be/sfqM4BCJ9lc
🎶 "Les Freres Dejean L'artibonite" on YouTube
https://youtu.be/HRbiydD0FUE
🎶 "les freres dejean bouki ac malice"
https://youtu.be/6W_ZBUa91jw
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#Video
Watch "YVON LOUISSAINT " LIVE https://youtu.be/KgolfYb8wrE
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#Discography
Yvon Louissaint at Discogs
https://www.discogs.com/artist/2264846-Yvon-Louissaint
Yvon Louissaint at KonpaInfo
https://www.konpa.info/result.php?search=Yvon%20Louissaint&so0=contains&col=pfx%2Cbnd%2Csfx&_ds=1&n=100&p=0&asc=15
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Een ,geadviseerd door mijn vader, boek uitgelezen(extra)
"Ze zijn veertig, opgesloten in een kelder, onder toezicht van onbewogen bewakers die hen voeden. De jongste - de verteller - heeft nooit ergens anders gewoond. De anderen, als niemand zich de omstandigheden herinnert die hen daarheen hebben geleid, geven hem de herinnering door aan een leven waar echtgenoten, kinderen en steden waren. Op mysterieuze wijze bevrijd uit hun gevangenis, ondernemen ze een lange omzwerving op een verlaten land op zoek naar andere mensen - of een verklaring. Ze ontdekken alleen andere soortgelijke kelders, bevolkt met lijken."
Zin die ik niet kan vergeten van het boek: "Fâché de mon présent, comme si j'avais un avenir" (vertaald:"Boos op mijn heden, alsof ik een toekomst had)
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random ppl keep liking my ridley/adaman ramblings both here and on twit……… does this mean they’re canon now
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Sien Eggers: “Ik vind het wel moeilijk, volwassen worden.”
Dit interview verscheen op zaterdag 26 januari in De Morgen Magazine, de weekendbijlage van De Morgen.
Ze wordt de Dora van der Groen van deze eeuw genoemd en heeft sinds In De Gloria en Eigen Kweek een plaats in ons collectief geheugen veroverd. Toch huppelt Sien Eggers (67) niet blozend van contentement door het leven. "Als mensen mij vragen hoe mijn weekend was, antwoord ik vaak: dat wil je niet weten."
Wel tien redenen had Sien Eggers om dit interview aan zich voorbij te laten gaan. Dat ze de neiging heeft om zichzelf in het bijzijn van journalisten in de vernieling te praten, bijvoorbeeld. "Ik vertel er maar op los en achteraf maak ik mij dagenlang zorgen over wat ik allemaal gezegd heb." Dat gedrukte woorden zo onbeweeglijk zijn. "Op papier lijken mijn uitspraken altijd veel gewichtiger dan in een gesprek." Dat journalisten soms met haar aan de haal gaan. "Ze doen mij volks klinken, maar zo ben ik helemaal niet." Dat interviews geven alles goed en wel beschouwd niet nodig is. "Het is mijn job niet om over vanalles en nog wat een mening te hebben." Dat ze haar privéleven graag privé houdt. "Waarom zou je mij vragen komen stellen als ik voortdurend antwoord: daar wil ik niet over praten?"
En toch zegt ze na een nachtje bedenktijd: 'Ik waag het er op.' Omdat het theaterstuk waaraan ze momenteel haar ziel en zaligheid schenkt - Den Beer Heeft Mij Gezien, een productie van Arsenaal/Lazarus - wel een paar grammetjes media-aandacht verdient. Omdat ze mijn inmiddels vergeelde Zeno-interview met Sam Dillemans mooi vond. En omdat ze er ondanks alles ook wel naar uitkijkt "om het allemaal eens te kunnen vertellen."
Alleen tegen de fotoshoot blijft ze opzien. "De laatste keer dat ik gefotografeerd werd, heette de fotograaf van dienst Stefan Vanfleteren. Een topkerel, maar hij stond erop dat ik een grauwe, grijze muts over mijn hoofd trok. Volgens hem was dat fotogeniek. Volgens mij wat minder: ik vond dat ik op een oorlogsvluchteling leek. Moraal van het verhaal: actrices willen gewoon gephotoshopt worden." (lacht)
Tere acteurszieltjes
Een kleine week na de telefonische prelude op onze ontmoeting sta ik in de living van haar Brusselse pied-à-terre: een warm nest dat al dertig jaar zowel haar uitvalsbasis als haar schuilplaats is. Van hieruit is het zeven kilometer wandelen naar Den Daringman, het café waar ze vroeger hele nachten wegkeuvelde met Jan Decorte. "Ik ben een tijdlang bang geweest van Jan. Tot ik eens naar een voorstelling van hem ging kijken. Hij zag mij vanop het podium in de zaal zitten en zei - nota bene terwijl hij nog aan het spelen was -: 'Dag Sien!' Sindsdien vind ik hem een schat van een vent."
Op haar boekenkast prijkt de Vlaamse Televisiester Voor Beste Actrice die ze in 2014 won. Ik vraag of niemand haar ooit verteld heeft dat je zo'n prijs onverschillig op je zolder hoort te dumpen. "Ik moffel die ster niet weg, ik ben er blij mee", zegt ze. "Ik wou dat iederéén nu en dan een prijs kreeg. Aangemoedigd worden, geeft een mens vleugels. Toen ik nog dictielerares was, gaf ik mijn leerlingen altijd teveel punten. Ik dacht: als ik ze een acht geef in plaats van een zes, krijgen ze meer zelfvertrouwen en verdienen ze die acht volgend jaar écht. En zo ging het ook."
Behalve een Televisiester won ze ook de Vlaamse Cultuurprijs voor het Theater en de liefde van het grote publiek. Is publieke erkenning een afdoende remedie tegen zelftwijfel? Ze schudt het hoofd. "Een acteur die stopt met twijfelen, stopt met acteren. Dé vraag die je als acteur altijd zal blijven kwellen, is: gaan de mensen je wel begríjpen? Gaan ze wel zién dat je reddeloos bent? Sommige mensen denken dat ik mijn rollen thuis voor de spiegel oefen. Maar dat heeft geen enkele zin: als ik in de spiegel controleer of ik er wel voldoende wanhopig uitzie, valt mijn gezicht altijd weer in een vriendelijke plooi. Alsof het wil vermijden dat ik schrik van mezelf."(lacht)
Ze looft de manier waarop Jan Eelen met broze acteurszieltjes omgaat. "Tijdens een opname voor Het Eiland ben ik eens volledig stilgevallen. Ik kon geen woord meer uitbrengen, ik dacht alleen maar: 'Ik ben niemand, ik kan niks, ik ga wenen, ik wil hier weg.' Jan is toen stilletjes naast mij komen staan. Hij heeft mijn tekst bekeken en me zin voor zin ingefluisterd wat ik moest doen. Comme un ange qui passe. Niemand had in de gaten wat er gebeurde. Het is één van de liefste dingen die een regisseur ooit voor mij heeft gedaan."
Op haar 67ste ontsnapt ze niet aan routine: ze schat dat ze elke rol ondertussen al drie keer gespeeld heeft. En toch heeft ze nog plannen. "Ik zou graag nog eens op een trottinette het podium opkomen. Of op rolschaatsen. Voor ik van de wereld val, wil ik nog zoveel mogelijk zotte dingen doen. Ik denk dat dat geen kwaad kan. Een totale mislukking kan mijn carrière toch al niet meer worden."
Lieve Gilberte
Sien Eggers groeide op in Herent, als jongste dochter van een diamantslijper en een huisvrouw. Ze heeft drie zussen en één broer. "Twéé broers, eigenlijk", zegt ze. "Maar één van hen is gestorven nog voor ik geboren was. Mijn vader zei tegen mijn moeder: 'Gij krijgt van mij een nieuw zoneke.' Helaas voor hem werden het drie dochters op een rij, waarvan ik de laatste was. Na mijn geboorte zei mijn vader tegen mijn moeder: 'En nu krijgt ge niks meer.' Maar dat laatste moet je maar niet schrijven. Het klinkt zo hard. Terwijl mijn vader net lief was: hij heeft echt zijn best gedaan om mijn moeder nog een zoontje te schenken."
Wanneer ik vraag of ze met plezier dan wel met tegenzin aan haar jeugd terugdenkt, antwoordt ze dat haar kinderjaren enkel toegankelijk zijn voor bevoegden. "Tijdens interviews over familie praten, ligt altijd gevoelig. Ik heb een journalist ooit verteld dat ik een nieuwe poes had die ik Gilberte genoemd had, naar mijn oudste zus. Na het verschijnen van dat interview belde Gilberte - mijn zus dan - me half in paniek op: 'Zeg Sien, die Gilberte, is dat een lieve poes?' 'De liefste ter wereld', antwoordde ik. Toen was het goed." (lacht)
Haar ouders hadden liever niet dat ze ging acteren. In het Herent van de vroege jaren zeventig werd een aspirant-actrice nog zonder pardon gecatalogeerd als een verwaand nest. Maar Sien - toen nog Francine - Eggers kon niet loochenen dat haar hart tijdens schoolvoordrachten en bonte Chiro-avonden altijd twee keer zo snel klopte. En dus trok ze na haar middelbareschooltijd met een zorgvuldigbij elkaar gespaard kapitaaltje naar het Conservatorium in Antwerpen. Elke drie maanden werden de minst goeie studenten naar huis gestuurd. 'De volgende keer is het aan mij', dacht ze telkens. Maar er werd hardnekkig in haar geloofd. Tot ze dat zelf ook maar is beginnen doen.
Na twee jaar aan het Conservatorium wilde ze haar opleiding verderzetten aan de wildere Studio Herman Teirlinck. Maar daar zeiden ze: 'Je moet je eerste jaar opnieuw doen. En de kans bestaat dat we je voor Kerstmis al dumpen.' Omdat ze geen zin had om terug naar start te gaan en een tweede keer voor haar studies te betalen, bleef ze in het Conservatorium. Maar nog altijd denkt ze dat ze in de Studio een nóg betere actrice had kunnen worden. "In het conservatorium leerde ik: 'Bewegen is de kunst van het stilstaan'. In de Studio was theater veel lijfelijker en beweeglijker. Ik ben er zeker van dat ik me daar veel sneller had kunnen bevrijden van mijn onwennigheid ten opzichte van mijn eigen lichaam."
Madammeke Modaal
Drieënveertig jaar later kan ze terugblikken op een palmares waar veel actrices een arm, een been en desgewenst ook nog een niet onmisbaar orgaan voor over zouden hebben. Ze schitterde in producties van de KVS, hetPaleis, Compagnie De Koe en Het Toneelhuis. Ze speelde Irina in Tsjechovs Drie Zusters en Claudia Capuletti in Shakespeares Romeo & Julia. Maar écht bekend werd ze met haar tv-rollen: Ria Goudezeune in Eigen Kweek, moeder Porrez in Safety First, de slagersvrouw in Van Vlees en Bloed, mevrouw 'In mijn poep' in In De Gloria.
Het valt op, zeg ik, dat ze meer Madammekes Modaal heeft vertolkt dan Joe Pesci Italiaanse maffiatypes. Zou het kunnen dat ze wat te gretig is geweest met het spelen van volkse vrouwen die een irrationele angst hebben voor alles wat niet op voorhand in het parochieblad wordt aangekondigd? Ze verdedigt zich. "Die Madammekes Modaal verschillen allemaal van elkaar. Ze hebben in hun leven totaal andere dingen meegemaakt. En dat verwerk ik ook in de manier waarop ik hen speel."
Maar ze geeft toe dat ik een teer punt raak. "Ik zou inderdaad nog eens iemand willen spelen die het tegenovergestelde is van een gewone vrouw. De hoofdredactrice van een modeblad, bijvoorbeeld. Of een wufte kasteeleigenares. Het probleem is alleen dat de budgetten in Vlaanderen zo klein zijn. Er is nauwelijks geld voor accessoires. En als je geen dure designerkleren krijgt, is het moeilijk om een chique madam te spelen."
"Omdat er voor Vlaamse producties zo weinig geld is, is het aantal draaidagen vaak beperkt. En wil niemand het risico nemen om acteurs een rol te geven die ze misschien niet aankunnen. Dat verklaart waarom wij soms gelijkaardige personages spelen: we worden gevraagd om bewezen talenten te demonstreren, niet om onontgonnen terrein in onszelf te ontdekken. En als acteur is het moeilijk om kieskeurig te zijn. Je moet je brood verdienen. Bewijzen dat je je artiestenstatuut waard bent."
Ze leunt achterover, denkt na, en nuanceert. "En toch wordt er hier fantastisch theater en geweldige fictie gemaakt. Een gebrek aan middelen heeft namelijk ook een voordeel: het stimuleert je verbeelding. Als je in een kartonnen doos zit en je wil de mensen wijsmaken dat ze naar een kasteel zitten te kijken, moét je wel creatief uit de hoek komen."
Een lach en een traan
Toen ik vrienden, familieleden en toevallige voorbijgangers vertelde dat ik Sien Eggers ging interviewen, luidden de reactie vaak: 'Dát wordt lachen, jongen. Volgens mij is die Sien Eggers precies zoals de personages die ze speelt.' Dat mensen denken dat je niet eens acteert: is dat voor een actrice de ultieme belediging? Of het ultieme compliment?
"Het is vooral de ultieme zever", lacht Sien Eggers. "Mensen weten toch niet wie ik ben? Waar halen ze het dan vandaan om te zeggen: 'Sien Eggers speelt zichzelf?' Wat wél klopt, is dat ik als actrice praat zoals ik denk. In dat theatrale (spreekt plots overdreven mooi) héél erg beschaafde Nederlands dat we vroeger hoorden te praten, kon ik mijn gevoelens niet kwijt. En dus heb ik mezelf toegestaan om mijn eigen stem te gebruiken. Maar zelfs los daarvan: het is onvermijdelijk dat je jezelf in je rollen legt. Ik kan mijn instrument - mezelf dus - niet aan de kant zetten zoals een viool."
Is acteren dan niet: je telkens opnieuw in de huid van iemand anders katapulteren? "Nee. Wat je doet, is steeds andere facetten van jezelf gebruiken. Wanneer je een wrokkige kunstenares speelt, gebruik je andere stukjes van je karakter dan wanneer je een gezellig omaatje vertolkt. Maar uiteindelijk leg je in al je rollen - hoezeer ze ook van elkaar verschillen - iets van je eigen persoonlijkheid."
"Vergeet niet: de meeste moordenaars zijn heel vriendelijke mensen, bij wie je je perfect op je gemakt voelt voor ze een mes in je hals ploffen. Moet je dan 'iemand anders worden' als je een moordenaar speelt? Nee, je moet de moordenaar in jezelf vinden. Alles wat je als acteur nodig hebt, zit in jezelf. Je moet het alleen naar boven halen."
In Humo zei ze streng: 'Voorstellingen zonder enige vorm van humor wil ik niet maken'. Ik vraag waarom theater per se mensen aan het lachen moet brengen. "De meeste theaterstukken gaan over ernstige, ellendige gebeurtenissen. Die zwaarte moet je counteren met humor, anders is je stuk niet te verteren. Maar voor alle duidelijkheid: het is niet omdat ik vind dat mensen in het theater moeten kunnen lachen, dat ik ook vind dat een theaterstuk om te lachen moet zijn. Als je te uitdrukkelijk plezant wil zijn, ben je zoals de zelfverklaarde grapjas aan de toog: alles behálve grappig. Humor werkt beter als het niet de bedoeling is dat er gelachen wordt."
"Onlangs was ik op een begrafenis. Op een gegeven moment wilde een vrouw een plaat draaien. Alleen: de platenspeler stond nogal hoog, ze kon niet zien waar ze de naald zou laten neerkomen. Je zag haar denken: hoe moet ik dat hier nu oplossen? Ze aarzelde even en besloot vervolgens te gokken: ze legde de naald neer op de plaats waar volgens haar het juiste nummer zou beginnen. Jammer genoeg gokte ze verkeerd: plots weergalmde door de kerk een feestelijk nummer in plaats van een ingetogen liedje. Ik kwam niet meer bij. (lacht)Een goed theaterstuk bevindt zich precies op die fragiele scheidslijn tussen ernst en humor. Thoots Thielemans zei ooit: 'Ik voel me het best in de kleine ruimte tussen een lach en een traan.' Dat geldt ook voor mij."
Rampzalig leven
We lopen naar de keuken om verse koffie te maken en nog wat speculooskoeken te zoeken. Op haar eettafel liggen tientallen onbeschreven kerstkaartjes. "Voor januari voorbij is, moeten ze geschreven en verstuurd zijn", commandeert ze zichzelf.
Ze noemt vriendschap een onderschatte vorm van liefde die regelmatig gefêteerd moet worden met baldadige biefstuk-friet-avonden. Maar ze hoeft niet zeven dagen op zeven door buddies omringd te worden. "Ik kan ook heel goed alleen zijn. Behalve op vakantie. En dus blijf ik thuis."
Wanneer ik vraag of haar vrijgezellenstatus vrijwillig of onbedoeld is, kijkt ze me bezorgd aan. "Moet ik nu uitleggen waarom ik geen man en kinderen heb? An Petersen heeft dat toch ook nooit gedaan? Ik vind het vreemd dat mij gevraagd wordt waarom ik nog altijd vrijgezel ben, maar dat getrouwde vrouwen nooit gevraagd wordt waarom ze nog altijd getrouwd zijn."
(Na een korte stilte:) "Laat ik het hierop houden: als ik iemand graag zie, dan gebeurt er iets met mij. Dan word ik zó blij dat ik mezelf moet toespreken: 'Stillekes, Sien. Niet te hard van stapel lopen. Stap voor stap verliefd worden.' Alleen lukt het me niet altijd om die woorden ook in de praktijk te brengen."
Ze zegt dat ze vaak een overtreffende trap van emoties voelt. "Ik kan heel blij zijn, maar ook heel kwaad. Heel enthousiast, maar ook heel droevig. Vroeger ging ik op kerstavond weleens soep uitdelen aan daklozen. Maar daar ben ik mee gestopt: ik trok mij het lot van de daklozen zo hard aan dat ik die avond nauwelijks overleefde."
"Ik heb het ook een hele tijd moeilijk gehad om na een productie afscheid te nemen van de mensen met wie ik had samengewerkt. Ik viel dan echt in een zwart gat. Maar sinds ik ben beginnen freelancen, ben ik daar toch wat rationeler in geworden. Ik moet wel. Ik kan toch niet om de drie weken in de put zitten?"
Ze vermoedt dat ze over het hoofd gezien is toen de gebruiksaanwijzingen van het leven werden uitgedeeld. En dat ze misschien wel daarom actrice is geworden. "Het leven spélen, gaat mij beter af dan het leiden. Mijn echte leven heb ik niet onder controle. Wat er op het podium gebeurt wel. Over een theaterstuk kan ik zeggen: het is niet echt. Maar in mijn eigen leven hebben mijn daden reële gevolgen."
"Het moeilijkste vind ik: begrepen worden. Ik denk vaak in andere vakjes dan de mensen om me heen. Daarom ben ik altijd bang dat mijn naasten mij niet gaan begrijpen. En heb ik de neiging om mezelf heel fel en nadrukkelijk te verklaren. 'Maar enfin, verstaat dat nu toch!', roep ik soms. Mensen denken dan dat ik kwaad op hen ben. Of dat ik hen wil domineren. Maar dat is niet zo. Ik probeer mezelf alleen maar toe te lichten. Weliswaar met een zekere wanhoop in mijn ogen." (glimlacht)
"Maar zijn niet alle levens tot op zekere hoogte rampzalig? We knoeien er toch allemaal maar op los, nee? En al bij al valt het bij mij nog mee, vind ik. Ik overleef dit leven nu al 67 jaar. Ik heb nog nooit gedacht: ik kan niet meer, laat ik er maar een eind aan maken. Maar ik vind het wel moeilijk, volwassen worden. Mijn leven is vaak zo ... intens. Ik prijs mij gelukkig dat ik dit huis heb. In de buitenwereld ben ik vaak onrustig. Hier kan ik bedaren."
Ze duikt even in haar gedachten en zegt dan: "Er zit niks anders op dan er het beste van te maken. Deze week bezocht ik een vriendin die op sterven ligt. Na een tijdje zag ik dat ze moe was en besloot ik haar te laten rusten. Aan de manier waarop ze haar ogen dicht deed, zag ik: ze is aan het wegzakken in het heelal. 's Namiddags, op de repetitie, heb ik gezegd: 'Mannekes, we moeten het leven vieren.'"
Kankermythe
In oktober vertelde ze in Van Gils & Gasten wat ze nog niet eerder in de media had geventileerd: dat ze de voorbije twee jaar tegen borstkanker heeft gevochten. Althans: dat waren de woorden die na haar verhaal in de pers gebruikt werden. Zelf vindt ze dat het woord 'vechten' niet thuishoort in het kankervocabularium. "Als je kanker hebt, kán je niet vechten. Je doet gewoon wat van jou gevraagd wordt. Je laat in je vel prikken, gaat aan de baxter hangen, keert terug naar huis en lijdt in stilte. Kanker onderga je."
Ook toen ze de diagnose kreeg, voelde ze geen onvermoede heroïek in zich opwellen. "Het was alsof mijn lichaam de woorden van de oncoloog terugkaatste nog voor ze mijn geest konden bereiken. Dat is 'in shock zijn', denk ik: je lichaam probeert je geest te vrijwaren van slecht nieuws."
"Nu, twee jaar later, besef ik heel goed dat ik nooit meer zal zijn wie ik was vóór ik borstkanker kreeg. Als ik vroeger een verkoudheid had, dacht ik: och, een vallingske. Vandaag denk ik: oeioei, snel de oncoloog bellen."
"Sinds ik kanker heb gehad, heb ik trouwens een nieuwe hobby: de woorden van de dokters onder de microscoop leggen. Deze namiddag ben ik nog bij hen op controle gegaan. Ze zeiden niet: er is niks aan de hand. Ze zeiden: we hebben niks gezien. Het verschil tussen die twee zinnen is me niet ontgaan. Ik zit qua genezing goed op schema, maar het kan nog altijd foutgaan."
"Ik moet me dus vooral goed blijven verzorgen. Want willen of niet: ik ben sneller moe dan vroeger. In de namiddag begint mijn energiepeil al serieus te zakken. Gelukkig mag ik van Jessa en Sofie (Wildemeersch en Palmers, de actrices waarmee ze Den Beer Heeft Mij Gezien maakt, red.) naar huis gaan als ik te moe ben. Een duidelijker bewijs van het feit dat ik het gemaakt heb, is er niet." (lacht)
Op een zucht van middernacht besluiten we dat alles gezegd is wat gezegd kon worden. Ze is blij dat mijn bandopnemer - die haar op subliminale wijze voortdurend 'Verklaar u nader, Eggers!' heeft toegeroepen - eindelijk uit haar gezichtsveld verdwijnt. Al dat praten, fluisteren, roepen, lachen, nadenken, door haar living stuiteren, weer gaan zitten, stil worden en opnieuw opveren, heeft haar duidelijk vermoeid. Maar Sien Eggers is een menselijke fopkaars: net wanneer je denkt dat ze uitdooft, flikkert ze in alle hevigheid weer op.
"Wil je me een groot plezier doen en mijn huidige theaterpartners in crime een liefdevolle vermelding geven?", vraagt ze plots. "Jessa en Sofie natuurlijk, maar ook Saskia Louwaard, die het decor maakt? Abel Bos, onze assistent-stagiair? Joëlle Meerbergen, onze costumière? Dieter Lambrechts, de technieker? Jan Eelen, onze coach? Ze verdienen het allemaal zo hard om bewierookt te worden. Eigenlijk had je hen moeten interviewen in plaats van mij, dat meen ik."
Ik beloof dat ik van het einde van mijn stuk voor één keer een dankwoord zal maken, geef haar een welgemeende kus en stap de druilerige nacht in. Voor ik in mijn auto kruip, kijk ik nog even achterom. Het licht ten huize Eggers gaat uit. Het is tijd om te bedaren.
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