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veganevasion-blog · 7 years ago
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Enzo Beri, by Veganevasion
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Beri est mon ami depuis quelques années. Nous nous sommes rencontrés sur un de mes tout premiers tournages, une websérie dans laquelle il était comédien et moi régisseuse. Plus tard, nous nous donnions la réplique dans un extrait de film pour nos bandes démo respectives. Beri doit être le premier à m’avoir parlé de Monsanto et de l’huile de palme. Il me semble qu’on faisait une pause goûter et que je cherchais un paquet de gâteaux dans un rayon d’une épicerie de quartier, et voilà qu’il me dit que les si bons granolas contiennent de l’huile de palme et qu’il ne les achètera donc pas. J’interroge, il me renseigne calmement. Bam. La prise de conscience était faite. Je n’ai plus jamais racheté de granolas (sauf exceptions… mais la petite voix était toujours là). En bon citoyen responsable et modèle, je réservais une place toute particulière pour Beri qui est un de mes invités indispensables pour ma série photo Veganevasion.
Aurélie : Beri, que nous as-tu préparé de bon et vegan pour la photo ? Peux-tu développer un petit peu?
Beri : Un ROSS (riz-oignon-soja-saucisse). Une base de riz avec des oignons rissolés à la sauce tamari et des merguez de chez Wheaty (pour ceux qui ne connaissent pas, elles sont bluffantes).
Tu es vegan depuis quand et pour quelles raisons ?
Végétarien en juin 2016, végétalien en janvier 2017, le temps d’éliminer progressivement les autres produits d’origine animale.
Le déclic est venu d’une prise de conscience vis-à-vis des animaux. C’est pour arrêter de financer leur exploitation que j’ai sauté le pas. Rétrospectivement, même si je n’y aurais pas pensé avant, je m’aperçois que mon passage au véganisme n’est que logique, car j’ai toujours aimé les animaux et suis depuis longtemps très attentif aux questions écologiques et éthiques.
A quel moment as-tu décidé d’être vegan ? / Quel a été ce déclic ?
Il y a eu plusieurs déclencheurs : une vidéo d’Erin Janus sur la vie des vaches laitières, qui m’avait serré la gorge et fait découvrir que la production de lait générait plus de souffrance que la production de viande ; des infographies sur le coût écologique de la production de viande. Jusque-là, j’envisageais de réduire ou d’arrêter pour des raisons écologiques. Pour le reste, je me disais plus ou moins inconsciemment : « C’est pas cool de leur faire ça, mais bon, ça reste des animaux ».
Et là, arrive la découverte du concept de (anti)spécisme et ces phrases d’Aymeric Caron : « De quel droit j’ôte la vie de cet animal ? En vertu de quoi sa souffrance est-elle moins grave que la mienne ? ». Ce fut le déclic : j’allais devenir végétarien et, progressivement, végétalien puis vegan, le discours de Gary Yourofsky (loin d’être irréprochable, mais efficace) achevant d’enfoncer le clou.
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Je te connais depuis plusieurs années déjà, je te sais particulièrement sensible à des causes planétaires et intimement engagé dans des boycotts (genre la liste Monsanto). Peux-tu m’en parler ? Depuis quand ? Est-ce un héritage familial ? Un reportage qui t’aurait frappé ? raconte-moi ton parcours vers l’écologie.
J’ai commencé à faire la chasse aux lumières allumées inutiles au milieu des années nonante. Puis, dès que j’ai pu, j’ai adopté le vélo pour mes déplacements – plus rapide que les transports en commun pour la plupart des trajets. Bien plus tard, j’ai boycotté l’huile de palme, puis Monsanto (j’ai la liste des marques à éviter sur mon frigo). Je suis convaincu qu’il n’y a pas meilleur bulletin de vote que notre façon de consommer, ni meilleure arme que le boycott dans ce domaine.
L’an dernier, l’excellent docu « Ma vie zéro déchet » m’a ouvert les yeux sur ma production de déchets et plus récemment, j’ai franchi le pas en me procurant le livre de Béa Johnson.
Et hui encore, je sais qu’il me reste des marges de progressions, on en apprend perpétuellement.
Ces prises de conscience découlent de hasards (souvent des documentaires) suivis de recherches personnelles. On ne peut pas parler d’héritage familial dans ce domaine ;-).
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Penses-tu faire la différence ?
Je l’espère. Je fais ce que je peux à mon échelle, en partant du principe que tout petit geste, multiplié par 65 millions (de Français), est immense.
Chacun de nous a un super pouvoir, car notre consommation a des conséquences directes : ce que nous ne consommons pas n’aura pas besoin d’être produit ou traité à nouveau et, en choisissant de consommer un bien, nous finançons et encourageons les pratiques qu’implique sa production. Changer le monde, c’est aussi simple qu’un (non-)passage en caisse.
Et ton entourage, l’informes-tu ? Le bouscules-tu ?
On bouscule forcément en montrant la face sombre de choses qui semblent normales, mais quand je sens une oreille intéressée, j’informe avec plaisir pour encourager un changement d’habitudes, que ce soit en lien avec le véganisme ou non. J’essaie d’informer avec humour, de trouver comment provoquer le déclic, en évitant de braquer les personnes et en envoyant parfois des liens par e-mail après coup pour compléter l’information.
Le tout est de savoir cerner la personne face à soi et de lui adapter le discours. Avec certaines personnes, mieux vaut économiser son énergie ; avec d’autres, il suffit de tirer sur le bon fil pour détricoter la toile de leurs croyances et initier une prise de conscience.
Souffres-tu de l’état actuel de notre planète ?
La Nature est sublime, prodigieuse et immensément généreuse. Mais elle est aussi fragile et sans elle, nous ne sommes rien. Donc forcément, quand on voit les immenses pressions que l’humanité exerce sur elle – et leurs lourdes conséquences présentes et futures –, comment ne pas en être affecté et avoir envie d’agir ? Il nous faut un sursaut généralisé et massif. On n’a plus le choix.
Quel rapport fais-tu entre le véganisme et l’écologie ?
Même si tu deviens vegan pour une raison précise, tu contribues de force à tout un tas de bienfaits collatéraux.
Dans mon cas, le déclic a été la cause animale, mais en changeant de mode de vie, j’ai aussi eu un impact direct sur la famine, la pollution atmosphérique et aquatique, la consommation d’eau, la déforestation, etc. C’est un peu la cause « 8-en-1 », de quoi faire pâlir les meilleures équipes de marketing des fabricants de shampooing !
Etre vegan et écolo, est-ce un effort à faire ? Autrement dit, est-ce fatigant?
C’est bien sûr un effort, car notre société prône tout le contraire. On est inondés de prospectus, de sacs plastique ou papier, d’objets promotionnels, de gratuité, de couverts en plastique, de serviettes en papier, d’emballages ; les menus des restaurants proposent souvent une option végé tout au plus, etc.
Être vegan demande de vérifier la composition des aliments, être écolo demande de refuser au quotidien tout un tas de choses non-nécessaires et de beaucoup, beaucoup prendre sur soi !
Mais plus nous serons nombreux à être vegan et/ou écolo, plus ce sera naturel et facile de l’être, car l’offre suit la demande. À travers son portefeuille, c’est le citoyen qui a le pouvoir et personne d’autre.
Quelle est, d’après toi, la plus grande difficulté à être vegan aujourd’hui?
L’offre. Elle augmente à grande vitesse heureusement, mais j’ai été étonné de voir le pourcentage de produits transformés qui contiennent, même en petite quantité, des produits d’origine animale (même une purée de tomates ou une soupe aux légumes).
Mais comme je l’ai déjà dit, l’offre suit et suivra la demande, on est en bonne voie en France.
Quel plaisir éprouves-tu à être vegan?
Déjà, je me régale. Et puis je sais que je ne finance plus des pratiques incompatibles avec mes valeurs et mon amour des animaux. Ça permet aussi de rencontrer des personnes chouettement bath !
Surveilles-tu ta santé ?  Si oui, comment et à quelle fréquence?
On a beau dire – et j’ai beau en être convaincu – qu’à part la B12, le végétalisme apporte tout ce dont nous avons besoin, oui, je surveille ma santé en faisant des analyses tous les 6 – et bientôt 12 – mois. C’est dire l’efficacité du discours omni qu’on nous a toujours servi ! (rires)
Tu m’as parlé d’un endroit où les personnes cultivaient leurs propres légumes et vivaient dans une sorte d’autocratie où il n’était pas question d’exploiter les animaux. Peux-tu m’en redire deux mots?
Eotopia est un éco-lieu vegan en Haute-Saône qui met en avant l’économie du don et la permaculture, entre autres. Ses résidents permanents mènent une vie simple et écologique, directement en contact avec la terre. En septembre 2017, j’ai eu la chance d’y passer une semaine « hors du monde ». Au programme : jardinage, coupe de bois, balades à vélo, foot, torchis pour isoler la serre (recouverte de fenêtres de récup’, initialement destinées à la casse), lecture des BD de l’Insolente Veggie, moments de partage et de convivialité au contact de personnes aux valeurs de respect, d’écologie et d’ouverture d’esprit reposantes. C’est un lieu exceptionnel et j’encourage chacun·e, végé ou non, à aller y passer quelques jours, ne serait-ce que pour y glaner des idées de bonnes pratiques à adopter sur plusieurs plans (pas seulement alimentaire) ou simplement passer quelques jours au milieu des chants d’oiseaux. Les visites seront de nouveau ouvertes à partir de mars 2018.
Envisages-tu la possibilité de vivre totalement différemment de la société occidentale? Dans quelle mesure serait-il possible de changer ses propres habitudes dans une grande ville comme Paris ?
C’est ce à quoi je tends. On peut trouver son bonheur dans des plaisirs simples, sans céder aux sirènes. Savoir jouir de ce qu’on a déjà est une grande richesse. Suivant les conseils de Béa Johnson (voir son livre « Zéro déchet »), j’ai commencé à faire le tri dans mes « besoins » et à me débarrasser de ce qui m’encombre.
Si Paris est une grande ville, branchée et active, où être au top de la tendance est « in », on y trouve aussi de plus en plus de magasins vegan, de magasins proposant du vrac, de ressourceries, la Maison du Zéro Déchet, etc. Sans compter les sites de voisinage, qui permettent de partager certaines tendances « minoritaires ». Donc oui, il est parfaitement possible de vivre alternatif à Paris. Et ailleurs aussi, bien sûr !
Quel serait ton petit conseil pour un nouveau vegan (comme moi)?
Je ne suis pas assez ancien pour vraiment avoir de conseils, mais : ne lâche rien, t’es sur la bonne voie ! Profite des occasions de partage et de joie qu’offre ce style de vie ! Et file-moi tes bonnes recettes.
Quel sentiment as-tu lorsque tu apprends qu’un ami ou qu’une personne est devenue vegan ? Que ressens-tu?
Une grande joie à l’idée que la cause touche de plus en plus de personnes. J’ai soudain envie de prendre la personne dans mes bras comme un frère ou une sœur (et merde, ça va encore nous faire passer pour une secte, ça…). D’ailleurs, la prochaine fois qu’on se voit, si t’es plus malade, t’auras un gros hug !
Beri, merci beaucoup pour ton témoignage, pour tes messages, et d’agir chaque jour pour les animaux, la planète, la santé.
Et pour la série photo Veganevasion, ça se passe aussi sur Instagram @veganevasion
Pour toute personne souhaitant intégrer le trombinoscope “Veganevasion”, c’est possible ! Envoyez-moi un mail à [email protected] avec une petite présentation en une dizaine de lignes et dites-moi depuis quand vous êtes vegan, une anecdote sympa sur vous, dans quelle ville vous habitez et si vous êtes d’accord pour que je vienne vous prendre en photo chez vous !
#GoVegan
Aurélie
instagram @veganevasion
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