#trouver sa fragrance chance
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angelitam · 1 year ago
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Chance Finder de Chanel
Chance Three Moods Chanel Pour trouver la fragrance Chance de Chanel. Chance de Chanel se décline en 4 fragrances. Laquelle me correspond ? Chance Finder de Chanel Déjà achetée et testée la première fragrance Chance de Chanel. Mais depuis, la Maison a commercialisé d’autres variations. Elles sont au nombre de quatre. Chance, Chance Eau Tendre, Chance Eau Fraîche et Chance Eau Vive. Place au…
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oviri7 · 5 months ago
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« J’ai gardé, vif encore malgré tant d’expériences, le souvenir d’un crépuscule au Japon, il y a fort longtemps. Du miroir brisé de mes existences antérieures, c’est un éclat tranchant. La journée avait été plutôt pluvieuse et malgré quelques accalmies, le soleil s’était couché sous des draps tièdes et humides sur l’édredon verdoyant des collines. Tandis qu’une nouvelle averse caressait la pagode, je demeurai assis à l’abri, sur l’estrade que le toit protégeait, à l’écart de mes compagnons, le regard perdu dans le velours du soir. J’étais un jeune novice qu’émerveillait, plus encore que le sourire tranquille des statues bouddhiques, le calme adamantin qui pare le monde dans les secondes qui suivent immédiatement la fin d’une averse. J’y trouvais là un charme de Création du monde qui ne laissait pas de m’apaiser, et bien que sachant cette notion étrangère aux préoccupations de notre enseignement, je ne pouvais me défaire de cette image d’un monde neuf et cristallin où, bien loin de la vision de flammes primitives sculptant d’imbéciles ténèbres, l’univers resplendissait sous une étoffe de calme et de fraîcheur. Espérant donc assister avant d’aller me coucher à ce qui était pour moi la plus fabuleuse représentation que puisse offrir la nature, je décidai d’attendre un peu que les nuages s’épuisent ou bien s’en aillent. Pour mon plus grand bonheur, la pluie cessa quelques minutes après d’un coup bien net, si net qu’on eût dit qu’une lame de katana avait fendu le ciel. Un grand silence éclata sur la Terre. Silence similaire peut-être, pensais-je, à la grande paix qui éclate dans le cœur des moines lorsque ceux-ci atteignent l’Illumination. Pourtant, et même si cela fut pour moi la source d’une joie intense, cela sonna le glas de mon expérience monastique. Par je ne sais quelle étrange alchimie dont semblait friand mon esprit, le brusque arrêt de l’averse dans la nuit naissante m’avait fait l’impression d’une immense chevelure de geisha soudainement libérée de son chignon après une longue journée. Je pouvais en respirer le parfum, en toucher le soyeux, la voir s’écouler comme un sort liquide le long de hanches immaculées pour retomber délicatement sur le monde. L’air s’était rempli d’un alcool inconnu et j’étais ivre. Mon cœur, enrubanné du noir profond de cette chevelure, battant comme il n’avait jamais battu, frappait ma poitrine jusqu’aux frontières d’une douleur qui n’était pas sans avoir certains accords avec la volupté. La Passion en personne avait déployé sa chevelure tel un tapis mystique à mes pieds pour m’ouvrir à des palais bien différents de ceux trouvés par le Bouddha dans les régions immatérielles. Elle m’invitait à pénétrer d’autres demeures que ces monastères et ces préceptes qui, je le savais, seraient les mausolées de ma virginité. Que valurent, à cet instant, toutes les promesses du nirvāna? Absolument rien. Bouleversé, je renonçai à devenir moine et, tout gonflé d’extase, filai tout droit à Shimabara, le fameux quartier de plaisirs de Kyōto, dans l’espoir d’y trouver une chevelure semblable à celle qui venait de m’apparaître. Jamais je n’eus cette chance. Je mourus en chemin, d’une mauvaise chute qui laissa mon visage écrasé contre un rocher, vierge encore, et non-délivré du samsāra. A présent, bien que depuis longtemps déniaisé en cette nouvelle vie, je cherche toujours cette chevelure où vibre encore intact, comme une fragrance connue de moi seul, le silence suivant la pluie dans la fraîcheur d’un crépuscule. »
Ariya S.
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manieresdedire · 5 years ago
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ROMAN-FEUILLETON : S’aimer n’est pas une petite entreprise
PREMIER ÉPISODE
Première partie
- I - Adrien
Le soleil d'été inondait la vaste cuisine aux murs et aux meubles blancs, jaunes paille et bleus pastel. Assis face à la fenêtre, songeur et détendu, Adrien buvait un café et s’apprêtait à savourer le beurre cru de baratte et la confiture d'abricots qu'il avait généreusement étalés sur des tranches découpées dans une grosse miche de pain frais.
La cloche de l'église du village venait de sonner une huitième et dernière fois. Le programme de sa journée n'était pas encore fixé. Sa nuit avait été douce et tranquille. Il se sentait de grandes possibilités.
Sa maison réclamait un peu de rangement. Du linge propre empilé patientait sur un guéridon. Des chemises, des polos, des sous-vêtements et des chaussettes, le tout déjà porté, jonchait le sol, le canapé et même un meuble ou deux. Des livres ouverts retournés ou fermés, qui auraient été davantage à leur place sur un chevet, une étagère ou le bras d'un fauteuil, étaient abandonnés n'importe où, au pied du lit, sur le parquet d'une chambre, les tomettes du séjour, le tapis du salon, le rebord de la baignoire. Des verres étaient posés ici et là, exactement aux endroits où ils s'étaient retrouvés définitivement vides. Des bouteilles de vin de Madiran, de Pacherenc et de Fronton, blancs et rouges, se dressaient honteuses et vides dans la cuisine, le salon, et même dans la salle de bain.
Il régnait dans la grande chambre un joyeux et coloré capharnaüm : draps froissés oranges, oreillers aplatis jaunes et bruns, traversin ocre tordu, tapis aux dessins kandiskyniens, coins rabattus, tout semblait sens dessus dessous, dans un fouillis presque esthétique.
Avant le grand ménage, Adrien pensait marcher à vive allure, deux ou trois heures, sur les sentiers des environs, à travers la prairie et les bois, le long de la rivière proche. Il déjeunera d'un casse-croûte qu'il composera dans les instants suivant sa toilette. Après quoi, en fin d'après midi, il se rendra à Marciac dans le Gers, chez Vincent, son ami de toujours, où tous les deux boiraient un peu de vin et iraient ensuite flâner dans la cohue du village des restaurants provisoires, traîner autour des manifestations “off”, puis assister aux deux grands concerts d’ouverture du festival de Jazz.
La semaine avait été inféconde du point de vue de son activité journalistique, mais riche de relations sociales. Sept jours durant, il avait reçu voisins, voisines et amis de fraîches dates, petits producteurs fermiers pour converser, approfondir sa connaissance des victuailles de la région : confits de canard, fois gras d'oie et fromages de brebis, légumes, charcuteries…
Il n'avait pu faire affaire sans goûter ni boire. Jamais seul. Un essai, un vin, une fricassée, une poêlée avaient succédé à d'autres et la petite maison de village qu'Adrien louait depuis un an était vite devenue, après quelques jours à ce régime, un foutoir sans pareil.
Une femme généreuse et accorte l’avait accompagné jusqu’au petit matin et lui avait laissé, avant de se retirer, vraisemblablement sur la pointe des pieds, ce petit mot charmant : "Tout fut à mon goût, particulièrement toi".
Le désordre n'était pas au nombre de ses tendances, mais depuis sa dernière liaison qui n'avait pas duré trois ans, il avait changé. Ses pratiques domestiques, ses habitudes de vie se modifiaient. Ses notions d'ordre et de désordre se confondaient sur un étroit nuancier.
Journaliste indépendant, il vivait de piges, faisait dans la culture et la chronique tous sujets. Il était l'auteur de cinq romans policiers qui avaient su trouver des lecteurs. Il lui arrivait de faire des reportages.
Depuis qu'il avait quitté Élisa avec laquelle il n'avait pas su vivre, il était sonné et s'en voulait. Il avait fui les querelles à propos de rien mais qui gâchaient trop d'heures passées ensemble, invariablement suivies de mises au point et de réconciliations sans souffle. Le conflit s’était installé, la conviction d’un avenir commun éclipsée.
Il ne parvenait pas encore à se persuader qu'il avait eu raison de rompre.
Au cours de petites séquences, il s'efforçait de s'intéresser à son avenir, tentait de refaire de petits projets.
Il était fort du temps présent et prenait ce qui passait à portée de sa vie qui filait, comme une chance d'échapper à la solitude et à la tristesse.
Copains d'un soir, amies fugaces, brèves amours, il ne perdait aucune occasion de faire connaissance, de tisser des liens, légers et éphémères, de faire de petites fêtes. En veillant à ne pas entamer sévèrement sa santé ni gâcher sa bonne forme physique. Il avait peur non tant de vieillir mais que lui-même remarquât qu'il se dégradait.
Il restait hanté par Élisa et ne pouvait avoir une nouvelle relation sans comparer. Plus leurs corps présentaient des ressemblances avec celui d’Élisa, plus forte était sa nostalgie. Si les différences étaient bien marquées et que la belle fût moins bien faite, ses regrets retardaient son excitation puis son plaisir, quand ils ne les empêchaient pas. Il la cherchait chez toutes. Les visages se succédaient sans qu'il lui fût permis d'y retrouver Élisa. Elle restait unique. Il n'avait pas rencontré femme plus aimable et affriolante, plus intelligente et cultivée.
Il avait quitté Paris qu'il ne supportait plus - la pollution, les embouteillages et surtout Elle, qui y vivait encore - pour un village de Haute Garonne qu'il avait découvert avec des copains étudiants, dix ans plus tôt.
Il s'était installé à Fronton, au Nord de Toulouse et avait choisi cet endroit parce qu'il était résolument au sud de la France
Après avoir vécu longtemps en Rhénanie puis en région parisienne, passé ses plus belles vacances des étés de sa jeunesse dans le Var et l’Hérault, avec deux incursions espacées en Corse, "Sud" et "Méditerranée" étaient restés des mots magiques qui mettaient en marche sa fabrique de rêves.
Deux noms qui n’avaient rien perdu de leur pouvoir de raviver les vieux souvenirs :  longs trajets jusqu’à Fréjus ou Propriano, jeux de plages, d’eau et de ballons, familles en roue libre, boîtes de nuit. Aujourd’hui, ils évoquaient davantage un climat, des végétations, une lumière éclatante, les brûlures du soleil, les fragrances des maquis, les fleurs innombrables du printemps, la rocaille rouge de l’Estérel, des apéritifs pris en groupe, en terrasses à l’ombre des platanes au centre de villages, de l'amour sans lendemains, des corps dévêtus, une liberté éphémère et illusoire. Sur le tard, sa perception imaginaire et excentrique de la planisphère s’était "enrichie" d’un invraisemblable chaos personnel de géographie planétaire, d’histoires et de cultures. "Mare Nostrum" devenait le centre du monde qu’il habitait et la Corse, sa région capitale, ses rivages et ses ports, de Nice à Menton - en faisant le tour par Sète, Barcelone, Gibraltar-Cueta, Tanger, Alger, Tunis, Tripoli, Alexandrie, Haïfa, Beyrouth, Mersin, Athènes, Durrës, Dubrovnic, Split, Rijeka, Trieste, Naples -, passaient pour des "spots" prodigieux d’où des hommes et des femmes hardis, éclaireurs de leurs civilisations et candidats emballés à tous les brassages, s’étaient élancés et avaient essaimé, faisant particulièrement de Marseille, un absolu et lumineux melting-pot. Tandis que ceux qui restaient sur tous les quais à la ronde, se disposaient à les bien accueillir. Bien sûr, nulle part la vie n’avait pris durablement la couleur rose ni la douceur d'une friandise, elle alternait le pire et le meilleur. Et ce, sans interruption depuis au moins les conquêtes romaines. Et, il y aurait fort à parier, bien avant.
Fronton donc, moins à la mode que de nombreux villages du Languedoc et du Roussillon - parce que, aussi, la proximité d'une grande ville à taille humaine, Toulouse, était en mesure de lui procurer ce qu'il avait aimé à Paris : concerts, cinémas, restaurants, promenades urbaines dans les vieux quartiers. L'on y mangeait et buvait bien, pas moins que dans le Gers qu'il retrouvera dans quelques heures.
Toulouse dont le cœur est plus petit que Paris n’était pas comme elle, "la capitale", blanche et grise. Plus orange sanguine que rose, ville lumière par excellence, le soleil se mirait dans ses briques, y résidait et son peuple savait prendre son temps aux terrasses des troquets, tard la nuit et faire la fête. Il lui manquait le calme, le bruit et la fureur des flots mais les littoraux des mers du sud étaient à portée des automobiles et des trains. Et les montagnes, proches. Ses cours intérieures et ses palais, ses vieux immeubles, ses hôtels particuliers, ses couvents et cloîtres ne ressemblaient pas à leurs homologues parisiens, mais impressionnaient. Et toujours ces couleurs. Il y avait moins de ponts extraordinaires au-dessus de la Garonne qu’il y en avait enjambant la Seine, ce qui n’empêchait personne d’aller d’une rive à l’autre et de s’y balader. Rien, cependant, ne rivalisait avec le Louvre ni avec les jardins publics parisiens et le Pont des Arts, la grandeur de Paris était inégalable. Mais la ville s’était, hélas, installée au nord.
Dans sa vie personnelle et professionnelle, Adrien n'avait pas toujours craint ni fuit les explications parfois difficiles où il ne cédait rien sur ses principes. Il pouvait parfois ramener de la voilure quand il estimait qu'il avait pu se tromper ou qu’il s’y était mal pris pour convaincre. Il était homme ordinaire, peu passionné par la rhétorique, ni têtu, ni non plus très facile à affronter dans les joutes verbales qu'il n'aimait pas, où souvent, même modestement, celui qui voyait l'autre rejoindre ses positions, triomphait. Il avait su œuvrer, parfois, à des synthèses qui faisaient l’unanimité, non qu'il cherchât à tout prix le consensus mais, souvent, il estimait que tous avait un peu raison et tort et que les désaccords naissaient quand les observations se faisaient sous des angles différents, non de l'ignorance ou de l'inintelligence d'un fait, d'un processus, d'un concept.
Dans ses relations amoureuses il tentait le plus souvent de fuir les explications rudes et franches qu'il estimait vaines dès qu'il s'agissait de l'auscultation du couple. "Couple", ce mot qu'il n'aimait pas, dont l’utilisation signifiait souvent qu'il fallait "sauver" l'entité en péril désignée par ce terme, en revenir à une relation qui s'était délitée et qu'il aurait fallu restaurer, redynamiser. Ou qu’il était naturel de le vanter niaisement.
Il savait qu'un premier malentendu en entraînait un second puis un autre, jusqu'à la rupture ou la folie. Et préférait mettre fin, voire, qu'on le quittât et esquiver ces échanges où s'étaient ensablées les relations entre ses parents, faites de disputes infinies où la mauvaise foi prévalait comme la conviction de chacun que l'autre était un monstre d'égoïsme.
Le seul contre-feu qu'il connaissait quand la mésentente vache menaçait, c'était la rupture. Il y avait perdu d'agréables compagnes - il ne dépréciait pas tout - et  des heures précieuses de sommeil, du poids, mais, à la longue, gagné en sérénité. Il n'était pas blasé et gardait la faculté d'enchantement de l'enfance. Il restait sujet aux coups de foudre de l’adolescence et pensait encore que l'aventure l'attendait au détour de son chemin.
- II - Vincent
Sept ans plus tôt, Vincent s'était retiré à Marciac, son gros village natal. Il avait exercé, pendant vingt ans le dur métier de "lignard" chez "PTT-France-Télécom" à Paris, plus souvent dans les égouts qu'au sommet des poteaux de surface.
Après avoir, un jour, tout envoyé promener - rats, eaux usées, boues, gaz toxiques, pestilences, obscurité, petits chefs acariâtres, astreintes, blessures, épuisements et "HLM" de banlieue -, il avait ouvert un commerce de vente de produits alimentaires du pays.
Tandis qu'il était encore fonctionnaire, son réseau d'amis, de collègues, de connaissances, lui avait d'abord assuré, de petits débouchés lucratifs et illégaux pour des foies gras, des magrets, des grattons de porc et de volaille, de l’Armagnac, qu'il achetait en quantités réduites à des gens du pays qui n'en espéraient pas tant. Puis le bouche-à-oreille avait fonctionné, désormais son fichier "clients" comportait près d'un millier de noms de personnes et de raisons sociales répartis dans plusieurs régions et particulièrement en Île de France. Ses plus gros marchés étaient constitués de comités d'entreprise qui passaient toujours des commandes importantes et auxquels il consentait des remises en proportion des volumes achetés. Il avait su concilier affaires et liens de cœur avec la CGT. Les seconds garantissant le succès des premières. Il payait encore ses cotisations syndicales.
Entiché de son bout d'Occitanie, et désireux de faire des émules, Vincent eut l'idée de composer un recueil de photographies commentées sur l'art alimentaire de sa "Province". Présentant semailles et plantations jusqu'à la vente de produit finis. Les champs, les élevages et les fermes puis les étals des marchés de plein air et les coquettes boutiques. Des agriculteurs, des éleveurs, déjeunant dehors ou évaluant la la croissance des végétaux, la récolte, l’état des bêtes. Un élevage de taureaux de combat, des fauves dans les collines de Saint-Mont. Des bottes de paille de blé disposées en ordre sur des champs récemment fauchés ou entassées sur des charrettes en partance vers les granges des éleveurs de bovins. Légumes dans les jardins et les vastes terres, fruits sur les arbres, oies et canards dans les basses-cours. Avec vues de villages de Midi-Pyrénées dans les cuisines desquels les plats traditionnels sont mitonnés, mis en scène pour séduire le promeneur, l'esthète du "bien manger", l'affamé, le gourmet, l'inquiet pour sa santé, le randonneur, les amoureux, les enfants et les anciens.
Il alternera gros plans et mise en exergue des environnements de proximité ou plus lointains, l'arbre qui porte le fruit, le champ qui accueille l'arbre, la plaine ou le coteau qui supporte la culture, le produit seul et ses partenaires possibles dans une belle cocotte émaillée, jusqu'à la façade d'un bâtiment du seizième siècle à l'ombre duquel le stand du fromager se tient les jeudis et samedis matins. Les gras pâturages, où paissent des animaux sains qui seront bientôt appelés à donner des laits crémeux ou des viandes persillées...
Ce sera aussi une manière de présenter une quinzaine de villages, qu'il aimait bien avec leur halle aux grains, aux vins, aux marchés multicentenaires, hebdomadaires, saisonniers, leur place grossièrement pavée au milieu de laquelle trône l'inévitable fontaine dont le bronze blanchit sous les dépôts de calcaire, les arcades abritant les trottoirs et encadrant l'espace rectangulaire ou carré, centre de vie administratif, avec sa mairie, son agence du Crédit agricole et son bureau de poste portant encore discrètement, en haut de sa façade, "Postes, Télégraphes et Téléphones" en lettres défraîchies, l'église se tenant en retrait de l'endroit où sont traitées les affaires strictement terrestres. Les rues, le long desquelles les éventaires des marchands débordent quand la place centrale est trop exiguë ou l'offre de produits sur-abondante.
Il fixera des gros plans de haricots de Tarbes dont les tiges s'enroulent en pointant vers le ciel et s'enchevêtrent autour des cannes de maïs leur servant de tuteurs, des pieds de tomates de Marmande d'un rouge écarlate, au moment où leur nombre fait ployer leur axe, des aubergines semblant vernies, des fèves, des poivrons, des piments doux ou assassins. L'aubépine mêlée aux mûriers qui bordent les champs d'orge à proximité desquels des paysans-rois se désaltèrent simplement. Des foies gras entiers protégés par un emballage qui ne cache rien de leur couleur. Des magrets fumés, des aiguillettes confites dans leur graisse jaune, du lard, des saucissons, des jambonneaux, du boudin noir et des andouillettes, des salades et des carottes. Des petits tas de champignons, de ceps, de bolets, de chanterelles, de rosés des prés et même de morilles en bien moins hautes pyramides. Des choux et des poireaux. Des légumes d'été et des légumes d'hiver, de printemps aussi. Des viandes à griller, à rôtir, à fondre dans une poêle, du gibier à préparer.
Vincent qui n'oubliait pas qu'il avait été ouvrier, se promettait de faire figurer dans son livre, des recettes anciennes, simples à réaliser, succulentes et à des prix abordables pour lecteurs à faible pouvoir d'achat. Un très gros bouquin. Sans doute, pour faire face à l'inflation des sujets, un premier tome suivi d'au moins deux autres. Il ne voulait pas d'un objet trop épais ni excessivement cher.
Adrien aura en charge l'élaboration d'un texte léger à connotations poétiques qui tiendra une place discrète en venant lier le tout, les couleurs - le blanc et les gris des pierres, le rouge orangé des briques, les bruns rougeoyants des colombages et des charpentes aperçues sous les avant-toits -, les lieux - plans zoom et vues distantes, étroites et grand-angle -, un village et un autre, une construction et une nature vierge... Lier, comme une sauce le ferait, des morceaux de viande d'un miroton cuit longuement à feux doux, sur un fourneau de grand-mère, dans une grosse marmite en fonte suspendue à une crémaillère dans l’âtre d'une cheminée. Ou un très riche cassoulet du pauvre. Adrien formulera des phrases courtes, avec des mots simples et éloquents qui feront passerelles entre les différentes photographies, comme on accompagne d'une main légère ceux que l'on souhaite amener dans une direction, sans les forcer, mais en les conduisant insensiblement au meilleur endroit pour voir, sentir, entendre. Les influençant sans rien leur imposer.
Quand Adrien vivait Paris, Vincent l'invitait chez lui tous les mois d'août, pour, bien sûr le revoir, mais aussi pour assister en sa compagnie au festival de jazz dont les affiches toujours aussi alléchantes drainaient un public nombreux qui venait là en voisin ou de très loin. Hors ces jours d’été, les deux hommes ne se téléphonaient ni ne s’écrivaient jamais. Alors, tous les ans, ils refaisaient invariablement le point sur leurs vies respectives. La répétition était leur rituel de reconnexion. Et puis, entre temps, des faits s’étaient produits qu’ils pouvaient se raconter.
Chaque année, il participait comme bénévole à l'organisation du festival d'été, à l'instar de la moitié des villageois. Il s'engageait pour une durée de quatre ou cinq  jours ; il était inenvisageable de faire une pause trop longue du fait son activité commerciale aussi, pendant cette "parenthèse", laissait-il la gestion de sa boutique à sa fille adorée.
- III - Jazz In Marciac
Ce deux août de l'année 2004,...
à suivre...
Yves Rebouillat
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canada-gus · 6 years ago
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Vendredi 22 Septembre 2017 – Santee Alley, Downtown LA, Hollywood Boulevard, Walk of Fame, Beverly Hills, Rodeo Drive… Voyage dans le ventre de la bête !
Partie 01/04 : Santee Alley & le Fashion District : J’irai looter à Mexico.
Missionné par mon compère Loïc de lui trouver un maillot pas cher de Shaquille O’Neal aux couleurs des Lakers, il m’a été recommandé par Eleshwa d’aller fouiner dans les magasins de Santee Alley, qu’elle m’a décrit comme un quartier organisé comme un gigantesque marché du dimanche.
Heureux d’avoir retrouvé mon véhicule présent et intact, je me mets en route en fin de matinée sous un beau ciel bleu baigné d’une température agréable, la fleur au fusil.
 La route vers le Fashion Discrit passe par le quartier voisin du centre-ville, où je navigue sans encombre entre les buildings d’affaires. Je m’attendais à y trouver un cœur de fourmilière battant de foule, mais force est de constater que ce centre-ville n’échappe pas au sort des quartiers d’affaires : on y trouve essentiellement des bureaux, et donc peu d’animation dans les rues (toute proportion gardées, car on est quand même à Los Angeles et pas à Coursegoules), où la circulation ne bouchonne pas.
 A l’orée gratte-ciels du centre se déploie donc une ceinture de quartier d’architecture plus basse, plus vieille, beaucoup plus modeste, et faisant part belle aux vieux bâtiments industriels. Toujours soucieux de ne pas me faire racketer quand vient le moment du parking payant, je me paye trois tours de quartier autour de Santee Alley, à l’affût d’une place devant un parcmètre, pour éviter les parkings privés et leurs prix que j’imagine prohibitifs. Par deux fois je croise des mecs en gilets jaunes faire de grands signes en ma direction, et pointer dans une direction. Je ralentis une première fois pensant qu’il y a un problème, avant de comprendre qu’il s’agit juste de rabatteurs cherchant à guider les gens vers leurs parkings privés (dont les prix ne sont finalement pas si délirant, bien moins chers qu’à Nice en tout cas). Mes efforts payent puisque je trouve finalement une place en bord de route au 253 Olympic Boulevard, à l’ombre d’un des très rares arbres du quartier.
Et me voici donc en plein cœur du « Fashion district » ; plongeon dans l’ambiance unique d’un quartier populaire comme il n’en existe aucun autre.
Engagé dans ses ruelles, je réalise rapidement que ce district n’a de « Fashion » qu’un titre honoraire. A mi-chemin entre un souk marocain et le marché à ciel ouvert de St Laurent du Var, le quartier est construit comme un quadrillage de rues, ruelles, allées et contre-allées toutes bordées de petites échoppes, dont 95% peuvent être répartis dans ces catégories : - Parfums/maquillage/produits capillaires bon marché - Magasin de jouets contrefaits bon marché - Magasins de fringues bon marché - Magasins de maillots de foot contrefaits/bon marché - Magasins de chaussure et de casquettes - Magasin de gadgets/accessoires bon marché… De ce labyrinthe s’élèvent quelques vieux hauts bâtiments aux vieilles vitres poussiéreuses, probablement d’anciennes usines.
Pour la restauration, tout (ou presque tout) se passe dans des camions de hot-dogs garés en bord de route, qui parfument l’air ambiant de leur vapeurs d’épices et d’oignons fris. Cette épaisse fragrance très particulière, mélangé aux senteurs des parfums pas chers, me surprend dès mes premiers pas dans le quartier, m’extirpant d’abord une grimace, avant de doucement se faire oublier. A 95% hispanique la foule nombreuse s’affaire, les mamas occupées à comparer la qualité des robes et tshirts, pendant que les gamins lorgnent sur les jouets en plastique ou une console de jeu contrefaite qui fait tourner en continu la démo d’un Mario Bros piraté sur un écran cathodique. Chaque petit magasin est une copie presque conforme du précédent, et on retrouve les mêmes produits en devanture tous les 50m : je m’étonne que tant de boutiques indépendantes puissent ici vivre, tant la concurrence est nombreuse. Mais les prix étant les mêmes partout, et la clientèle abondante (même en ce vendredi midi. Je n’ose pas imaginer la cohue pendant le weekend), tout n’est finalement qu’une question de proximité.
Vrai gringo dans une foule à 95% hispanique, je me régale de me retrouver un peu dans cette ruche populaire urbaine, qui ravive des sensations familières de promenades dans les ruelles de Cagnes sur Mer avec ma mère et ma gran-mère.
Malgré l’opulence de produits pas chers, impossible de mettre la main sur un seul maillot de basket. Chaque pâté de maison dispose d’au moins un magasin dédié aux maillots de football (incroyable), et je réalise l’ampleur de l’adoration du peuple mexicain pour le football. C’est dans un discret magasin, dédié aux fringues de sport marqués de l’identité « L.A » que j’aperçois, sur le portant le plus haut du magasin très haut sous plafond, le maillot de Shaquille O’Neal tant convoité. Le gros bonhomme me le décroche avec sa perche, et passe la chasuble, beaucoup trop grand pour moi. Il fait chaud dans la boutique, mais une bouffée de chaleur finit de m’estouffer quand le vendeur m’annonce le prix très coquet de 140$... Ouch. Un rapide coup d’œil aux étiquettes et à la qualité des coutures et je réalise qu’il s’agit d’un maillot authentique officiel, vendus à prix d’or par la Nba. Dans l’antichambre de la contrefaçon, le seul maillot disponible sur une surface d’un hectare est un vrai. C’est à n’y rien comprendre. Et surtout, pourquoi cette absence de produits de basketball dans cette ville qui compte deux équipes NBA et qui vit au rythme des résultats des Lakers ? C’est à n’y rien comprendre, et je poursuis ma quête en m’enfonçant dans le centre nerveux du district : Santee Alley, la vraie, l’originale. Cette ruelle, en angle droit, se distingue de toutes les autres par son haut aux vitres jaunies. Je reconnais immédiatement l’endroit pour l’avoir visité en jeu vidéo. Finalement, je m’éloigne de l’agitation du Fashion District  et de son logo placardé sur les murs et les trottoirs, marchant en direction des rues plus lointaines où mon GPS me promet d’autres magasins de maillots sportifs, dont l’un d’entre eux vendrait des maillots de basket. Je marche, je marche, les trottoirs se font beaucoup moins fréquentés, et les petits magasins ont laissé place aux habitations, aux églises et surtout aux longs bâtiments spécialisés dans la vente en gros de textile, preuve que j’évolue bien dans la version californienne du Sentier.
Je trouve finalement le magasin indiqué par mon GPS, qui vend certes des maillots de basket, mais des chasubles vierges, en gros et pour les équipes sportives. J’ai trouvé un Casalsport mexicain, avec lui le constat que je ne trouverai pas mon bonheur dans ce quartier où j’ai beaucoup plus de chance de trouver un maillot de l’OM que de Kobe Bryant (véridique). La rue s’étend encore plus loin, et je reconnais à l’horizon les paysages des ghettos de Los Angeles se dessiner, avec leurs maisons en bric à brac et leur réseau éléctrique aérien bancale. Non merci, je n’irai pas plus loin ! Je repars donc vers mon véhicule, empruntant un raccourci dans une galerie commerciale (où je trouve encore et toujours les mêmes magasins et produits), dans laquelle je vais néanmoins un peu serrer les fesses car plus j’avance, plus sombre est le couloir, moins nombreux sont les échoppes ouvertes, et je me dis que le coin a tout du parfait petit spot de racket. Il n’en sera rien, et c’est bien vivant et avec toutes mes affaires que je retrouve mon jeep, avec une vingtaine de minutes encore dispos sur le parcmètre. J’en profite pour aller m’acheter un plateau repas chez Good Grill, le snack mexicain voisin. Pendant que je boulotte mes fajitas, je cherche un peu mieux sur le web pour trouver ces foutus maillots. Seul résultat tangible : la boutique officielle du Staples Center, le stade officiel des Lakers et des Clippers, un choix qui ne me convient que peu car je cherche un revendeur de maillots copiés, à bas prix et petite qualité, tels ceux qu’on trouvait si facilement sur le marché de Melbourne. Soudain je connecte mes deux neurones, et comprends que je suis sur le sol américain, là où le capitalisme et la Nba peuvent exprimer leur puissance et leur contrôle, et que par conséquent, il doit être facile pour eux de combattre l’industrie de la contrefaçon, particulièrement quand le GQ des Lakers se trouve à 5km d’où je suis. Un autre magasin m’est indiqué, du côté d’Hollywood, spécialisé dans les maillots vintage d’occasion.
Je prévois de m’y rendre en fin de journée, car pour l’instant je prévois de mettre le cap vers le Walk of Fame du quartier d’Hollywood, point d’orgue de toute visite touristique de Los Angeles qui se respecte.
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fallenrazziel · 7 years ago
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Les Chroniques de Livaï #298 ~ INSPECTION DES CADETS (février 845) Nile Dork
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
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Il est en retard. Pourvu qu'il n'ai pas fait de mauvaises rencontres. Il y a une recrudescence du banditisme dans les plaines de Maria, et mes troupes ne peuvent pas y faire grand chose ; cela relève de la compétence de la garnison.
Le froid est encore mordant et les passants se pressent autour de nous, emmitouflés dans leurs pardessus ou leurs manteaux de fourrure. J'ai conseillé à Mary de nous attendre à l'intérieur mais elle a insisté pour voir Erwin avant d'entrer dans l'établissement. J'aurai préféré qu'elle ne vienne pas, mais j'ai été imprudent en lui révélant que je le voyais aujourd'hui. Je n'ai aucun doute sur le fait qu'elle n'a plus aucun sentiment pour lui, mais je ne peux tout de même pas l'empêcher de revoir un homme qu'elle considère comme un ami cher. Ils ne se sont guère revus depuis notre mariage, Erwin travaille bien loin d'ici et n'a que peu de temps à consacrer aux relations simplement humaines.
Elle reste vaillamment à mes côtés, bravant le froid de l'hiver, un panache de fumée s'échappant de son col d'hermine. Son chapeau fourré descend jusque sur ses oreilles mais ne masque pas complètement ses boucles blondes, et ses joues sont colorées de rouge. Les années ont beau avoir passées, elle est toujours aussi belle... Parfois je me dis que je ne la mérite pas. Mais tant pis pour toi, Erwin, tu as laissé passer ta chance après tout.
Nous guettons toutes les diligences passant près d'ici. La dernière a déchargé un couple âgé, et je finis par trouver le temps vraiment long. Je serre la main de Mary à travers son gant en finissant par me demander si Erwin va nous faire faux bond... A-t-il eu peur de la présence de Mary ? Que cela ne ravive des souvenirs douloureux ? Il avait pourtant l'air pressé de me voir et de me demander quelque chose d'important...
Une autre diligence stoppe devant le restaurant. La haute silhouette en civile d'Erwin s'en extirpe avec précaution, suivie aussitôt de deux autres, en uniformes, que je reconnais instantanément, ce qui me met dans l'embarras... Mike Zacharias et Livaï. Ils n'étaient pas invités, je crois bien... Erwin n'est pas du genre à faire ce genre de surprise.
Mary et moi nous approchons du trio et Erwin nous sert de suite un de ses sourires dont il a le secret, en s'excusant du retard. Je remarque que son sourire s'adresse en premier à Mary, puis à moi... Il la regarde longuement, ne pouvant s'empêcher de la détailler de haut en bas, mais n'a pas de réaction inappropriée... Mary reste à sa place non sans lui sourire en retour. Mike et Livaï restent en arrière, les bras croisés, sans prendre vraiment part à la scène, mais je ne peux m'empêcher de me montrer poli. Je salue Mike de la tête - il me rend la pareille -, car c'est un vieil ami même si nous n'avons presque plus de contacts. Quant à Livaï... je ne lui adresse rien, préférant le laisser prendre les devants s'il le veut ; il ne fait rien d'autre que me décocher un regard furibond, et cela me suffit.
Erwin se charge de présenter Mary à Livaï. Elle rit doucement derrière son gant en répondant à Erwin qu'elle a déjà beaucoup entendu parler de Livaï - hum, je dois dire que j'en suis coupable - et qu'elle est rassurée de savoir qu'un soldat aussi fort se bat aux côtés d'Erwin. Et si nous arrêtions de jacasser ? Une bonne table nous attend, nous discuterons à l'intérieur. Enfin je veux dire, hum...
Erwin informe ses deux soldats que le repas durera quelques heures et qu'ils ont quartier libre pour se rendre où ils le veulent. Au camp d'entraînement, si j'ai bien compris. Je me mets à souffler de soulagement ; j'avais peur que Livaï et Zacharias s'invitent, mais Erwin n'a pas perdu tout sens de la bienséance. Mary présente sa main à Livaï en lui disant qu'elle est heureuse de l'avoir vu, et il prend cette main avec maladresse, sans rien faire d'autre que la triturer entre ses doigts sans savoir quoi faire d'autre... Apparemment, on a pas appris les bonnes manières face à une dame à ce truand. Je viens à son secours en reprenant la main de mon épouse et en la guidant vers l'entrée. Erwin nous emboîte le pas et les deux autres restent à l'extérieur.
La chaleur du lieu me saisit d'un coup et nous nous défaisons de nos manteaux dans le vestibule. Un maître d'hôtel vient nous en débarrasser et je nous guide vers notre table. Un parfum familier flotte vers moi, souvenir de jeunes années enfuies, de fougue, d'escapades en ville visant à échapper à notre instructeur en chef... Mary se cache la bouche avec coquetterie et se penche vers Erwin en lui demandant d'où vient cette fragrance virile qui lui avait tout de suite plu à l'époque, à tel point qu'elle n'a pas pu faire autrement que l'offrir à son ancien petit ami.
Erwin ne répond rien mais lui rend seulement son regard entendu. Aaah, arrêtez, vous deux ! Ces jeux-là sont finis !...
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merzbow-derek · 7 years ago
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POST-SCRIPTUM 908
AGITATION FRITE 3
Agitation Frite 1 et 2, Témoignages de l’underground français sont donc sortis chez Lenka lente. Un troisième volume est en préparation, fait d’interviews pour moitié, mais aussi de textes cette fois, dont un TOP 500 commenté des meilleures productions en la matière. On en trouvera ici des extraits, régulièrement. Par exemple, ANNE-LAURE THERME, DAMIEN VAN LEDE (PEPE WISMEER).
EXTRAIT…
Seventeen Seconds et Faith constituent des balises évidentes dans l’univers de Pepe Wismeer : des ambiances crépusculaires voisines se révèlent au fil d’écoutes répétées et cheminent à la manière d’insidieuses fragrances. Au point que si Faith en impose avec ses allures d’oraison funèbre, Pepe Wismeer fascine par sa mélancolie aux envoûtantes nuances de gris. Mais plutôt que de proposer une resucée de The Cure, comme le fit en France The Bonaparte’s qui devait pousser le mimétisme jusqu’à s’adjoindre les services de Lol Tolhurst, Anne-Laure Therme et Damien Van Lede préfèrent expérimenter en croisant des influences variées allant de Legendary Pink Dots à Arvo Pärt.
Comment vous rencontrez-vous ?
Anne-Laure : Par une amie commune, alors que nous étions tous les deux étudiants en philosophie à Bordeaux en 1993. Nous nous sommes rapidement installés ensemble, et, passionnés par les mêmes musiques depuis l’adolescence, nous avons formé un premier groupe (Kill Socrate) avec deux copains. Pepe Wismeer a pris forme en 1999, quand nous avons déménagé dans les Ardennes.
Quelles étaient les influences musicales (et autres) de Kill Socrate ?
Damien : Que ce soit avec Kill Socrate ou Pepe Wismeer, où l’on a des collaborateurs plus ou moins réguliers, on joue avec d’autres personnes d’abord pour des raisons humaines, et on voit ce que cela donne. Sur le long terme ce n’est pas très « rentable » car les gens s’investissent souvent moins que je le voudrais. Mais créativement parlant, ce qui en émerge est peut-être plus intéressant que si l’on était tous fans des mêmes groupes ou styles.
Avec Kill Socrate, nous formions un ensemble un peu hétéroclite, dépareillé, et du coup cela ne ressemblait à rien d’identifiable. Alors qu’Anne-Laure et moi écoutions les mêmes choses, c’est-à-dire des musiques sombres et cold, le percussionniste, Pierrot, adorait Kéziah Jones et Francis Cabrel, tandis que Mannix, l’autre guitariste, écoutait plutôt des groupes de Brit-Pop... On disait pour rire qu’on faisait de la « pop-goth ». Et puis au début, on était surtout influencés par notre manque de technique et d’expérience. Bordeaux était une ville idéale à l’époque pour commencer un groupe ; on a pu jouer dans beaucoup d’endroits, dont plusieurs fois au fameux Jimmy. On est bien meilleurs aujourd’hui, mais on a beaucoup plus de mal à trouver des concerts (sourire).
Ces musiques sombres que vous écoutiez au moment de créer Pepe Wismeer, c’était quoi au juste ? À vous écouter sur disque, j’ai l'impression que vous avez été marqués par The Cure, l’album Disintegration plus précisément, mais aussi par Psychic TV, période Force The Hand Of Chance...
Anne-Laure : The Cure, oui. Rentrer dans leur univers à 12-13 ans a sûrement été pour nous deux un moment important. Disintegration est un des premiers albums que j’ai écouté en boucle à sa sortie, et l’un des premiers concerts auxquels j’ai assisté, à 14 ans : il est possible que les nappes de claviers ou le son de basse aient effectivement eu une incidence sur ma façon de jouer – en fait, pas plus que Faith ou17 Seconds ou d’autres… Quant à Psychic TV, nous n’avons découvert leur musique que vers 2014, parce cela faisait plusieurs fois qu’on y faisait allusion à notre propos. Nous n’avons ainsi encore jamais écouté l’album Force The Hand Of Chance…
À l’adolescence, on écoutait Joy Division, Siouxsie & the Banshees, Bauhaus, Christian Death, l’école 4AD et Sonic Youth. Puis le fait d’être étudiants à Bordeaux dans les années 1990 où les concerts fourmillaient, même si on se plaignait du contraire à l’époque, nous a permis de découvrir toutes sortes de groupes qui ont élargi notre..., ..., ...
( Joy Division, par là )
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souandyou · 5 years ago
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Pour les fans de soins capillaires bio …
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Bonne fêtes de fin d’année,
Sou 
10 Idées de cadeaux Bio pour un Noël Green ! Cette année à Noël, tout sera beau, bio et green ! Cadeaux bio, décoration. On a même pensé au sapin!
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